Constitution des lithiases salivaires A B S

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Constitution des lithiases salivaires
Retrograde theory in sialolithiasis formation. Marchal F et al. • Arch Otolaryngol Head Neck Surg 2001 ; 127 : 66-8.
Il y a plusieurs mécanismes possibles de formation d’une
lithiase salivaire. Le premier est l’extrusion dans les canalicules de microcalcifications présentes dans les granules sécrétoires et les acini glandulaires. À partir de ce nidus, un calcul peut
se former par apposition de sels minéraux, essentiellement calciques, mais aussi de substances organiques telles que glycoprotéines, mucopolysaccharides et débris cellulaires. La formation
des calculs est facilitée par l’hyposialie et l’hypercalcémie.
Le deuxième mécanisme est celui de l’initiation d’un calcul par
la formation de bouchons muqueux intracanalaires qui, secon-
dairement, se chargent de sels minéraux et d’autres substances
organiques.
Le troisième mécanisme possible est celui de la migration rétrograde à partir de la bouche de substances alimentaires ou de petits
corps étrangers. Les auteurs en présentent un cas où la présence
d’un corps étranger végétal au centre du calcul sous-maxillaire
a été prouvée par un examen en lumière polarisée. Dix pour cent
environ des patients n’ont pas de sphincter à l’extrémité du canal
de Wharton et cette absence pourrait expliquer la remontée possible de corps étrangers dans ce canal.
Troubles de l’olfaction post-traumatiques
Post-traumatic olfactory dysfunction. Kern RC et al. • Laryngoscope 2000 ; 110 : 2106-9.
Chez l’animal, des études anatomiques, électrophysiologiques et comportementales ont montré que la section
des fibres olfactives au niveau de la lame criblée est suivie
d’une réparation des voies olfactives. Chez l’homme, lorsqu’une
anosmie survient après traumatisme crânien, elle est définitive
dans les deux tiers des cas, et dans les autres cas, l’anosmie peut
se transformer en dysosmie, c’est-à-dire en une une distorsion
des sensations olfactives. L’hématome post-traumatique et la
fibrose limitent sans doute les possibilités de reconnexion
des voies olfactives lorsqu’elles ont été cisaillées au niveau
de la lame criblée. De fait, les biopsies effectuées chez les
patients qui souffrent d’anosmie post-traumatique montrent
des anomalies des neurones avec très peu de cils récepteurs.
Les auteurs ont eu l’occasion d’examiner le bulbe olfactif d’un pa-
tient de 28 ans qui avait une dysosmie post-traumatique. Après 2 mois
d’anosmie, il avait retrouvé l’odorat, mais la plupart des odeurs
étaient pour lui fétides. À cause de cela il avait perdu l’appétit et maigri de 16 kg. L’application de trétracaïne au niveau des fentes olfactives lui avait permis de remanger en le rendant provisoirement anosmique, mais l’effet était de plus en plus court et une solution
chirurgicale lui a été proposée. L’anosmie a été définitive, mais lui
a permis de retrouver l’appétit. Ses bulbes olfactifs présentaient une
importante gliose avec diminution des cellules granuleuses. Les
études d’immunohistochimie ont montré la présence de la protéine
OMP qui est un marqueur des neurones olfactifs de premier ordre,
ce qui permet d’affirmer la présence de connexions entre la muqueuse
et les bulbes olfactifs. Mais il est probable que la repousse neuronale ne s’est pas faite dans la bonne direction, d’où la dysosmie.
Diagnostic et traitement des latéralisations du tympan
Diagnosis and management of the lateralized tympanic membrane. Sperling NM, Kay D. • Laryngoscope 2000 ; 110 : 1987-93.
Le tympan est dit “latéralisé” s’il est en dehors de la gouttière tympanale et s’il a perdu toute connexion avec la
chaîne ossiculaire. Cette situation est rarement constitutionnelle
et elle est le plus souvent secondaire à une tympanoplastie. Elle
survient de manière torpide, et n’est souvent découverte que
fortuitement ou devant une hypoacousie, des années après
l’intervention chirurgicale. Le diagnostic se fait à l’otoscopie
devant un tympan qui a perdu ses reliefs ossiculaires et qui, au
maximum, est de forme concave, en cul-de-sac, quelques millimètres en dehors de sa position attendue. Le diagnostic est
confirmé sur l’examen tomodensitométrique. Les auteurs en
présentent une série de 14 cas chez des adultes. Quatre patients
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avaient été opérés d’aplasie d’oreille, un patient n’avait aucun
antécédent chirurgical, les autres avaient subi une tympanoplastie. Un patient a refusé toute intervention chirurgicale. Parmi
les 13 patients qui ont été opérés, 6 avaient un cholestéatome.
Chez l’un de ces patients, le cholestéatome était intratympanique. Le traitement de la latéralisation du tympan n’est pas
facile et, malgré l’accentuation de l’angle aigu tympanoméatal
antérieur, l’ancrage du greffon sous le manche du marteau et
un tamponnement soigneux du conduit auditif externe pour bien
réappliquer le lambeau et éviter la formation d’un hématome,
il peut y avoir récidive.
M. François
La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 261 - mars 2001
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