D5345.PDF

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64SG/13/GT4
Original : anglais
juin 1995
RAPPORT DE LA RÉUNION DU GROUPE DE TRAVAIL DE L'OIE
SUR LES MALADIES DES ANIMAUX SAUVAGES
Paris, 13 - 15 juin 1995
_____
La troisième réunion du Groupe s'est tenue du 13 au 15 juin 1995, au siège de l'OIE. Le Docteur J. Blancou,
Directeur général de l'OIE, a ouvert la séance en accueillant les participants (dont la liste figure dans l'Annexe I).
Les Docteurs P. Chardonnet et T. Mörner qui ne pouvaient être présents ont adressé leurs excuses. Le
Docteur M.H. Woodford a été élu président de séance et les Docteurs M. Artois and R. Bengis ont été nommés
rapporteurs. Les participants ont approuvé l'ordre du jour (Annexe II). L'objectif essentiel du Groupe de travail lors
de cette réunion était de recenser les résultats et les progrès enregistrés au cours de l'année écoulée en matière de
centralisation et de diffusion des informations sur les maladies qui touchent les animaux sauvages et s'avèrent
préoccupantes pour des Pays Membres.
1.
Bilan épidémiologique de certaines maladies des animaux sauvages en 1994-1995
LISTE A
Peste bovine chez le buffle d'Afrique et d'autres animaux sauvages
Un foyer de peste bovine a été déclaré dans le Parc National de Tsavo Ouest (Kenya). La maladie a surtout
atteint les buffles (Syncerus caffer) et s'est propagée à la plupart des troupeaux du Parc. Une mortalité
importante a été enregistrée chez ces animaux et la maladie a également fait quelques victimes parmi les élands
(Taurotragus oryx) et peut-être aussi chez les bubales (Alcelaphus buselaphus). La source infectieuse reste
inconnue mais les transferts illégaux de bovins ont été évoqués. Avant cet épisode, le plus proche foyer
endémique connu de peste bovine se situait apparemment à Karamoja, en Ouganda, c'est-à-dire à environ 700
kilomètres de là.
Des cas mortels observés simultanément chez l'impala (Aepyceros melampus) ont été attribués à la fièvre
charbonneuse mais la mortalité massive remarquée chez les zèbres (Equus burchelli) pendant la même période
dans cette région n'a pu être expliquée.
Vers le milieu de 1994, des cas mortels liés à une kératite ont également été rapportés chez le petit koudou
(Tragelaphus imberbis), le long du fleuve Tiva, dans le Parc National de Tsavo Est (Kenya) et aux alentours
de celui-ci. Des colorations immunohistochimiques de tissu fixé, effectuées par l'École vétérinaire de Hanovre,
ont permis de confirmer a posteriori que la peste bovine était à l'origine de cet épisode. D'autres cas de kératite
ont été signalés simultanément chez des petits koudous dans le nord de la Tanzanie mais la peste bovine n'a
pas encore été confirmée.
Peste bovine en Irak
Cette maladie a été rapportée au début de 1995 chez des sangliers (Sus scrofa), dans les zones marécageuses du
sud de l'Irak.
Peste des petits ruminants au Pakistan
Des cas cliniques de peste des petits ruminants ont été rapportés récemment chez des caprins domestiques dans le
nord du Pakistan. L'agent pathogène identifié était le virus de la peste des petits ruminants. Si cet agent dangereux
pour les caprins atteint les hauts pâturages de l'Himalaya, il pourrait en résulter des conséquences graves pour le
bouquetin (Capra ibex), le markhor (Capra falconeri), le mouflon de Marco Polo (Ovis poli) et le bharal
(Pseudois nayaur).
Peste porcine classique
Au moins un foyer de peste porcine classique est encore actif à la frontière entre la France et l'Allemagne dans les
populations de sangliers sauvages, mais il reste circonscrit.
Maladie de Newcastle
En 1994-1995, une pandémie importante a atteint les volailles domestiques dans toute l'Afrique australe. La
souche vélogène en cause était principalement pneumotrope chez les volailles domestiques mais neurotrope chez
les autruches et les oiseaux exotiques de collection. Des cas mortels ont été rapportés chez des autruches en
Afrique du Sud et au Zimbabwe.
Peste aviaire chez les ratites
En 1993, les sous-types H5N2 et H7N1 du virus de l'influenza aviaire ont été isolés chez des émeus (Dromanius
novaehollandiae) et des nandous (Rhea americana) au Texas et en Caroline du Nord (États-Unis d'Amérique).
Ces souches étaient pathogènes pour les poulets et les dindons. Une surveillance immunologique a été effectuée et
les tests sérologiques ont confirmé l'infection chez des ratites dans 13 États. Les sous-types H4N6 et H10N4 ont
été isolés par la suite chez ces animaux. Ces données sont rapportées dans les comptes rendus de 1994 de
l'Association américaine de santé animale (Proceedings of the United States Animal Health Association).
LISTE B
Tuberculose bovine
z
Tuberculose bovine chez le buffle d'Afrique
Sur 40 buffles examinés dans le sud du Parc National Kruger en Afrique du Sud, 67,5% présentaient des
signes macroscopiques ou histologiques de mycobactériose.
Dans le complexe de réserves d'animaux du centre du Natal, en Afrique du Sud, 73 buffles appartenant à
10 troupeaux ont été examinés. Trois troupeaux se trouvant dans le Sud-Ouest de la réserve d'Umfolosi étaient
infectés par la tuberculose bovine, avec une prévalence de 50 % dans l'un d'eux.
z
Tuberculose bovine observée chez d'autres ongulés sauvages
La tuberculose bovine a été confirmée chez un cerf mulet sauvage (Odocoileus hemionus) dans le Comté de
Big Horn, Montana (États-Unis d'Amérique). L'animal a été trouvé en automne/hiver 1993/94 lors d'une
enquête conduite aux alentours d'un élevage de gibier infecté par la tuberculose bovine, près de Hardin, dans le
Montana. L'enquête a été instaurée après qu'un wapiti infecté ait été trouvé en 1993 dans cet élevage. Des
efforts ont été déployés pour éliminer la maladie de l'exploitation par des contrôles et des procédures
d'élimination. Une surveillance complémentaire, mise en place dans la région, a permis de déceler un coyote
infecté (Canis latrans).
En novembre 1994, un cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) infecté par Mycobacterium bovis a été tué par
un chasseur dans le Comté d'Alpena, Michigan (États-Unis d'Amérique). La source de l'infection n'a pas été
déterminée et une surveillance a été instaurée chez les animaux sauvages et domestiques.
2
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
Aux États-Unis d'Amérique, d'après les informations fournies par l'Unité des maladies des bovins du
Département vétérinaire rattaché au Service d'inspection zoo-sanitaire et phytosanitaire du Ministère de
l'Agriculture, 29 élevages de cervidés captifs ont été trouvés infectés par M. bovis dans 15 États, entre janvier
1991 et janvier 1995. La plupart des élevages ont été sacrifiés par leur propriétaire; quatre ont pu quitter la
station de quarantaine au terme des contrôles et six sont encore en période de quarantaine.
Des lésions évocatrices de la tuberculose ont été observées lors du contrôle de 345 sangliers en Ligurie (Italie).
La prévalence des lésions était de 15,5% ; le typage de Mycobacteria est en cours.
Conjonctivite liée à une infection par Mycoplasma gallisepticum observée chez le roselin du Mexique dans
l'Est des États-Unis d'Amérique
Les roselins du Mexique (Carpodacus mexicanus) ont été introduits de l'Ouest vers l'Est des États-Unis
d'Amérique. Leur nombre et leur étendue géographique se sont considérablement accrus par la suite.
Les premières observations d'un syndrome non encore décrit chez les roselins du Mexique ont été faites dans les
faubourgs de Washington D.C., en février 1994. Plusieurs cas de lésions, allant d'un léger gonflement palpébral
avec écoulement oculaire limpide à une tuméfaction sévère avec perte de la vision, ont été rapportés. Depuis lors,
des observations d'oiseaux atteints ont été reçues de tous les États côtiers compris entre le New Hampshire et la
Géorgie, ainsi que de Pennsylvanie et de Virginie Occidentale. Mycoplasma gallisepticum, bactérie isolée depuis
longtemps dans la sinusite infectieuse du dindon domestique et la maladie respiratoire chronique du poulet, a été
décelée par culture chez plusieurs oiseaux atteints. Ce micro-organisme n'avait précédemment jamais été associé à
une maladie chez les passereaux en liberté.
Depuis octobre 1994, les informations concernant la conjonctivite du roselin du Mexique ont été réunies, mises à
jour et diffusées. Une étude conduite sur le terrain dans le Maryland et en Géorgie, entre novembre 1994 et
mars 1995, pour rechercher Mycoplasma gallisepticum chez ces oiseaux a montré des signes macroscopiques de
conjonctivite. Le micro-organisme a été confirmé par culture ou amplification en chaîne par polymérase (PCR)
chez les oiseaux examinés dans ces deux États. Il a également été retrouvé dans certains cas en l'absence de
lésions.
Des roselins du Mexique sérologiquement/cliniquement normaux ont été soumis à l'administration expérimentale,
sous forme de goutte oculaire ou de pulvérisation, d'une souche de Mycoplasma gallisepticum provenant de
roselins du Mexique et qui, inoculée antérieurement chez des poulets et des dindons, avait donné lieu à des lésions
sévères des sacs aériens. Des lésions sont apparues chez tous les oiseaux soumis à l'inoculation sous forme de
goutte et chez la moitié du groupe soumis à la pulvérisation. La bactérie a été retrouvée dans les deux groupes 34
jours après l'inoculation. Les témoins n'ont pas présenté de lésions et la mise en culture, la PCR et les contrôles
sérologiques sont restés négatifs tout au long de l'étude.
Maladie hémorragique virale chez le lapin de garenne
La maladie hémorragique virale du lapin est apparue au Royaume-Uni en 1992. Elle est restée principalement
confinée au sud du pays chez le lapin domestique. En 1995, quelques cas observés chez des lapins de garenne
(Oryctolagus cuniculus) étaient liés à des foyers survenus dans les populations domestiques.
Transferts du virus de la rage imputables à des déplacements de canidés
Dans trois cas observés récemment, des souches non endémiques du virus de la rage ont été transférées à
l'occasion de déplacements d'animaux sauvages aux États-Unis d'Amérique. En décembre 1993, la souche canine
urbaine/coyote a été retrouvée chez un fox-hound non vacciné en Alabama; aux États-Unis d'Amérique, cette
souche est restée confinée au Texas. En 1994, la rage a été diagnostiquée chez cinq fox-hounds non vaccinés en
Floride. Il s'agissait également de la souche canine urbaine/coyote du Texas. La mise en évidence de cette souche
virale en Floride et dans l'Alabama est très grave puisque les circonstances tendent fortement à indiquer que le
virus a été transféré à l'occasion de déplacements de coyotes (Canis latrans) intervenus pour les besoins de la
chasse.
Le 4 janvier 1995, quatre renards argentés (Urocyon cinereoargenteus) ont été transférés par un négociant du
Texas vers un parc zoologique privé du Montana. Peu après son arrivée, l'un des renards a péri et la rage a été
diagnostiquée. Les trois autres ont été abattus et la présence du virus a également été confirmée dans un cas. Il
s'agissait d'une souche connue seulement chez les renards argentés dans quelques comtés du centre Ouest du
Texas. L'enquête conduite par la suite a révélé que le même négociant avait également expédié des renards
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
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argentés vers quatre autres États et deux pays européens. Il est apparu qu'un renard atteint avait été exporté au
Pays-Bas.
4
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
Tuberculose aviaire et intoxication éventuelle par les algues chez le petit flamand au Kenya
Un foyer touchant les petits flamands (Phoeniconaias minor) a provoqué plus de 30 000 cas mortels en six mois.
La maladie a semblé se propager le long des lacs de la vallée du Rift et s'est concentrée sur les rives du lac
Bogoria, dans le centre du Kenya. Parallèlement, des efflorescences algales non saisonnières sont apparues dans
les lacs. Les grands flamands (Phoenicopterus ruber), qui ont des habitudes alimentaires légèrement différentes,
n'ont pas été touchés. L'examen histopathologique a révélé des lésions compatibles avec la tuberculose aviaire. Il a
été présumé que la toxicité des algues a atteint des oiseaux préalablement débilités par la tuberculose.
Distribution de la maladie d'Aujeszky et de la brucellose porcine chez les sangliers aux États-Unis
d'Amérique
La brucellose porcine a été recherchée chez 16 268 sangliers (Sus scrofa). Des animaux possédant des anticorps
ont été décelés dans 58 comtés de 9 États, avec une prévalence de 9% (1 465/16 268). Des animaux présentant une
réaction sérologique positive à la maladie d'Aujeszky ont été rapportés dans 10 États. Des cas ont été trouvés dans
98 comtés, avec une prévalence globale de 27,7% (4 293/15 494). Les études récentes ont révélé que le virus de la
maladie d'Aujeszky est disséminé par les organes génitaux des sangliers et peut être transmis par contact sexuel.
Brucellose en Europe
Brucella abortus biovar 1 a été isolé chez deux chamois adultes mâles (Rupicapra rupicapra) en 1994 et 1995.
Les animaux étaient atteints de cécité (uvéite), d'arthrite et d'orchite. L'infection a été diagnostiquée simultanément
chez l'homme et chez des bovins. Une enquête sérologique portant sur 123 ongulés sauvages, réalisée en 1994,
pendant la saison de chasse, a révélé deux titres suspects chez des biches (Cervus elaphus). Aucune trace
d'anticorps n'a été décelée chez les chamois.
La prévalence sérologique des infections à Brucella s'est accrue chez le sanglier en Belgique et en France, ce qui a
été attribué à un accroissement des cas à Brucella suis.
À l'heure actuelle, 40% des rennes (Rangifer tarandus) présentent une réaction sérologique positive à la brucellose
en Sibérie et 2% des animaux sont porteurs de signes cliniques attribués à la présence Brucella suis. Brucella
abortus est plus fréquent chez les rennes domestiques dans les zones forestières de Sibérie où ces animaux sont en
contact avec les bovins.
Choléra aviaire aux États-Unis d'Amérique
Le choléra aviaire a été confirmé sur 25 sites en 1994 et pendant le 1er trimestre de 1995. La mortalité a été
maximale en 1994 dans la Baie de Chesapeake, dans le Maryland et en Virginie, ainsi que le long de la côte
septentrionale de la Caroline du Nord. Plus de 35 000 oiseaux de 23 espèces sont morts, s'agissant notamment de
hareldes de Miquelon (Clangula hyemalis) (70 %), de garrots albéoles (Bucephala albeola) et de macreuses
(Melanitta spp).
En novembre 1994, des cas mortels de choléra aviaire ont commencé a être observés chez les oiseaux d'eau sur le
Grand Lac Salé dans l'Utah alors qu'un épisode de botulisme aviaire était en train de s'achever. La première
épizootie de choléra aviaire rapportée sur le Grand Lac Salé a fait 5 à 10 000 victimes parmi les canards souchets
(Anas spp) et 4 000 parmi les grèbes (Podiceps spp). D'autres épisodes de mortalité massive due au choléra aviaire
sont survenus dans la partie occidentale des États-Unis d'Amérique, notamment en Californie.
Entérite virale du canard
Six foyers d'entérite virale du canard (peste du canard) ont été enregistrés en 1994 aux États-Unis d'Amérique. Le
foyer le plus important a été observé dans la partie centrale de l'État de New York sur les lacs Finger. Environ
1 400 canards noirâtres (Anas rubripes) et colverts (Anas platyrhynchos) ainsi que quelques oies (bernaches du
Canada ou Branta canadensis) ont péri lors du seul épisode connu de peste du canard qui a atteint des oiseaux
d'eau sauvages en migration, depuis le foyer enregistré en 1973 dans le Dakota du Sud. En 1994, la peste du
canard est également survenue chez quelques oiseaux d'eau domestiques et captifs, en Virginie, en Pennsylvanie,
au Texas et en Californie. À ce jour, en 1995, deux épisodes de peste du canard ont été confirmés, l'un dans le
Maryland et l'autre en Californie.
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
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MALADIES NE FIGURANT PAS DANS LES LISTES A OU B
Encéphalite/myocardite chez l'éléphant en Afrique du Sud
Le premier épisode confirmé d'encéphalite/myocardite touchant des éléphants d'Afrique (Loxodonta africana) en
liberté a été enregistré dans le Parc National Kruger en 1994. Sur un total de 68 cas mortels recensés, 83%
concernaient des adultes mâles. De nombreux éléphants survivent à cette maladie comme le montrent les examens
sérologiques positifs obtenus chez des animaux cliniquement indemnes dans nombreux de troupeaux. La
prévalence des anticorps atteignait 13 à 53 % dans trois régions différentes du Parc. Des études ayant été menées
depuis 1984 chez les rongeurs du Parc pour d'autres raisons, ceci a permis d'obtenir une banque de sérums.
L'analyse des données obtenues par le piégeage des rongeurs et par l'étude des sérums conservés a démontré des
faits suivants :
a) Les populations de rongeurs ont explosé en 1993/94, le taux de piégeage étant passé d'une moyenne de 7%
avant 1993, à 54% en 1993 et à 56% en 1994.
b) Aucun sérum de rongeur recueilli avant 1990 ne contenait d'anticorps dirigés contre l'agent de
l'encéphalite/myocardite. En 1993, 8,3% des prélèvements sériques contenaient des anticorps et, en 1994, ce
chiffre est passé à 25,2%; l'espèce Mastomys natalensis (souris à mamelles multiples) représentait 95 % des
rongeurs possédant des anticorps.
Dans le temps, une relation frappante est apparue entre l'explosion des populations de rongeurs, l'accroissement
brutal de la prévalence des anticorps dirigés contre l'agent pathogène chez les rongeurs, et l'épisode touchant les
éléphants. Par la suite, un déclin considérable des populations de rongeurs a été enregistré et cette évolution s'est
accompagnée d'une diminution tout aussi importante de l'incidence des cas cliniques parmi les éléphants.
Un vaccin tué à adjuvant a été mis au point contre l'encéphalite/myocardite à l'Institut d'Onderstepoort pour les
maladies exotiques. Expérimenté chez des souris, des porcs domestiques et des éléphants, ce vaccin a donné lieu à
des titres élevés d'anticorps neutralisants et conféré une bonne protection contre l'inoculation expérimentale d'un
virus virulent.
Maladie de Carré chez le lion
Une épidémie de maladie de Carré a été rapportée chez des lions (Panthera leo) dans les Parcs Nationaux de
Serengeti et de Masai Mara, situés respectivement en Tanzanie et au Kenya. Ces deux parcs nationaux sont
contigus et il s'agit de la première confirmation de la maladie chez des lions en liberté. Le rapport indique que 20 à
30% des 3 000 lions présents dans cet écosystème ont été touchés. Les symptômes se traduisent par des
myoclonies, une chorée, une ataxie et des convulsions. Certains lions ont également présenté un écoulement
oculo-nasal. Dans certains cas, des troupeaux entiers ont été victimes de la maladie. On présume que les chiens
domestiques du Parc de Masai, qui partagent le même écosystème, ont constitué la source infectieuse.
Parafiliara chez les buffles en Afrique du Sud
Un syndrome de dermatite ulcéreuse atteignant les buffles, récemment étudié dans l'Est du Transvaal, a été
attribué à une nouvelle espèce de Parafilaria qui n'a pas encore reçu de dénomination. Des prévalences comprises
entre 26 et 56% ont été observées dans certains troupeaux de buffles. Les lésions sont extrêmement saisonnières
(de novembre à février) et touchent principalement le haut du dos, le cou et le thorax. Les lésions débutent par des
hémorragies en foyer observées à la surface de la peau, puis prennent de l'extension par suite d'une réaction
d'hypersensibilité locale s'accompagnant de vasculite et de thrombose. Les lésions sont aggravées par les piqueboeufs (Buphagus spp) et se transforment en de grandes plaies ulcérées qui peuvent atteindre 30 cm de diamètre.
Les lésions guérissent en automne, laissant la place à des zones cicatricielles glabres caractéristiques. Ce parasite
est transmis par des diptères du genre Musca.
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Maladies des animaux sauvages/juin 1995
Dermatite ulcéreuse chez l'hippopotame
Dans le Parc National Kruger, des ulcérations cutanées en forme de bouton (de 2 à 5 cm de diamètre), avec les
bords relevés, ont été observées sur les flancs de certains hippopotames (Hippopotamus amphibius). Il est apparu
que ces lésions étaient provoquées par une filaire appartenant au genre Stephanofilaria, apparentée au parasite qui
provoque des lésions cutanées ulcéreuses sur le thorax des rhinocéros noirs. Ce parasite semble être d'une
nouvelle espèce non encore décrite à ce jour.
Tuméfaction infectieuse de l'articulation du coude chez des lions
Récemment, de jeunes lions de plusieurs groupes vivant dans le grand complexe du Parc National Kruger, dans la
réserve d'Umfolosi (Natal) et à Kapama (réserve privée), en Afrique du Sud, ont présenté des tuméfactions
importantes, avec épanchement liquide, au niveau de l'articulation du coude. Ces tuméfactions résultent d'une
inflammation des structures synoviales intra ou périarticulaires. L'atteinte simultanée de plusieurs animaux dans
chaque groupe suggère une origine infectieuse. Une espèce non identifiée de Mycoplasma a été isolée, par la suite,
dans le liquide aspiré de ces épanchements. L'importance à long terme de ce syndrome reste inconnue.
Polyarthrite infectieuse chez les crocodiles d'élevage
Une polyarthrite débilitante touchant les crocodiles d'élevage (Crocodylus niloticus) a été rapportée au Zimbabwe.
Là encore, une espèce non identifiée de Mycoplasma, ne réagissant pas avec les conjugués classiques, a été isolée
des prélèvements synoviaux.
Virus d'Ebola chez des chimpanzés en Côte-d'Ivoire
En novembre 1994, une éthologue suisse a été infectée par le virus d'Ebola après avoir autopsié un chimpanzé
(Pan troglodytes) en Côte-d'Ivoire (Afrique occidentale). Elle effectuait des recherches sur un épisode de mortalité
massive observé localement chez les chimpanzés. Selon l'Institut Pasteur de Paris, où le virus a été identifié, les
symptômes classiques de la maladie d'Ebola ont été observés, puis la malade a recouvré la santé. Les conclusions
de l'Institut Pasteur sont actuellement examinées par le CDC (Centres for Disease Control and Prevention)
d'Atlanta, aux États-Unis d'Amérique. Les chercheurs de l'Institut Pasteur et du CDC affirment que le virus trouvé
en Côte-d'Ivoire est une souche du virus d'Ebola. Ils ne sont pas certains en revanche de sa relation avec les types
viraux qui étaient à l'origine des foyers récents rapportés au Soudan et au Zaïre. Dans la mesure où les chimpanzés
semblent très sensibles à cette souche du virus Ebola, il n'est guère probable qu'ils constituent le réservoir sauvage
du virus.
Cécité virale du kangourou en Australie
Une infection provoquant la cécité chez plusieurs espèces de kangourou (Macropus spp) est présente depuis au
moins 18 mois sur une zone allant de la partie occidentale de la Nouvelle-Galles du Sud (aux alentours de Broken
Hill) jusqu'à Bendigo et Ballarat dans le Victoria (au sud du fleuve Murray) et s'étendant à toute l'AustralieMéridionale, et même à l'île Kangaroo située au large de cet État.
Les observations rapportées sont variables mais il semble que 5 à 30% d'une bande de kangourous peuvent être
atteints par la maladie, qui provoque une cécité totale. Les animaux infectés sont faciles à reconnaître par leurs
déplacements hésitants et leurs sauts désordonnés, mais les lésions oculaires ne sont pas visibles à distance.
L'examen révèle une chorio-rétinite massive avec destruction complète de la rétine. Dans les cas sévères, il existe
des lésions inflammatoires le long du nerf optique conduisant à une dégénérescence wallérienne et à une
encéphalite. On n'observe pas de conjonctivite ni d'hypopyon.
Les espèces touchées sont le kangourou roux (M. rufus) et le wallaroo de la Nouvelle-Galles du Sud
(M. robustus). Les animaux âgés semblent plus couramment atteints et la mort survient généralement par
traumatisme (heurt par un véhicule), inanition ou noyade. On présume que la maladie est transmise par un insecte
(phlébotome ou moustique) car elle est plus fréquente à la fin de l'été lorsque les insectes sont plus nombreux.
Trois laboratoires ont isolé des arbovirus de la rétine de kangourous aveugles mais il s'agissait d'un virus différent
dans les trois cas. La virus responsable reste inconnu et les travaux se poursuivent.
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
7
Mortalité inexpliquée chez les autruches en Australie
L'Association de protection des autruches australiennes a fait savoir qu'une maladie inexpliquée avait fait des
milliers de victimes parmi les jeunes autruches d'élevage (Struthio camelus) en Nouvelle-Galles du Sud, dans le
Victoria et dans le Queensland. L'agent pathogène n'a pas encore été identifié mais il ne semble pas s'agir d'un
virus. Les conclusions actuelles tendent à incriminer une habitude aberrante d'alimentation ou d'élevage. On
craignait initialement que les émeus indigènes (Dromanius novaehollandiae) soient exposés mais cette hypothèse
paraît actuellement improbable.
Hantavirus aux États-Unis d'Amérique
Aux États-Unis d'Amérique, de plus en plus d'espèces d'hantavirus sont connues pour provoquer un syndrome
pulmonaire chez l'homme. Au 15 mars 1995, 195 cas humains avaient été recensés, avec une mortalité de 52%. La
plupart des cas ont été observés à l'ouest du Mississippi, où la souris du crépuscule (Peromyscus maniculatus)
constitue le principal réservoir. Le virus en cause est appelé "Sin Nombre Virus" (virus sans nom). Des cas ont été
observés en dehors de l'habitat de P. maniculatus dans l'est du Texas, en Louisiane, en Floride et dans le Rhode
Island. En Floride, un autre hantavirus, le "Black Creek Canal Virus", a été isolé chez le sigmodonte velu
(Sigmodon hispidus). Le cas observé en Louisiane a été imputé à un troisième hantavirus. À l'heure actuelle, les
cas humains sont sporadiques et la fréquence est très inférieure à celle qui caractérisait le premier épisode survenu
dans le Sud-Ouest.
Encéphalopathie spongiforme chez les cerfs aux États-Unis d'Amérique
Entre mars 1981 et octobre 1994, 33 cas de cachexie chronique ont été diagnostiqués chez 28 cerfs mulets
(Odocoileus hemionus), quatre cerfs élaphes (Cervus elaphus) et un cerf de Virginie (O. virginianus). Cette
maladie est étroitement apparentée à la tremblante des ovins et à l'encéphalopathie spongiforme bovine.
Contrairement aux observations faites antérieurement chez des animaux captifs, ces cervidés vivaient en liberté.
Tous les cas ont débuté dans un troupeau du centre Nord du Colorado; les autres régions sont sous surveillance et
aucun cas n'a encore été décelé.
Maladie non diagnostiquée chez les aulacodes en Afrique Occidentale
Les aulacodes (Thryonomys spp.) sont des rongeurs sauvages élevés dans plusieurs pays africains pour les besoins
alimentaires. Cependant, dans certaines régions d'Afrique occidentale, ils ont été interdits pour l'alimentation en
raison de la présence d'une maladie caractérisée par la desquamation de la peau. L'animal perd tout ses poils, se
paralyse et succombe au bout de quelques jours. Le taux de mortalité est très élevé (entre 80 et 90%). Cette espèce
est devenue très rare et, d'après les habitants de ces régions, elle a même disparu.
Gale sarcoptique en Europe
La gale sarcoptique reste présente en France chez le renard roux (Vulpes vulpes) mais son incidence n'est pas
connue. Cette année, une fréquence inhabituelle a été rapportée au Royaume-Uni. Un foyer a été signalé dans les
monts Cantabriques, dans le Nord-Ouest de l'Espagne, dans des populations isolées de chamois (Rupicapra
rupicapra). La gale sarcoptique reste endémique en Scandinavie chez les renards (Vulpes et Alopex), les lynx
(Felis lynx), les chiens viverrins (Nyctereutes procyonoides), ainsi que chez les martres communes et les fouines
(Martes martes, M. foina).
2.
Transferts et déplacements internationaux d'animaux sauvages : implications vétérinaires et
recommandations
2.1
Implications
De nombreux risques de maladies sont liés aux transferts et/ou au commerce d'animaux sauvages. Ces
problèmes sont surtout mis en évidence à l'occasion de l'introduction directe d'une nouvelle maladie touchant
des animaux sauvages ou domestiques. De nombreux accidents de ce type sont survenus et ont entraîné
l'introduction, sur des zones antérieurement indemnes, de maladies telles que la tuberculose bovine, la peste
équine, la rage et l'échinococcose. Un autre type de problème peut survenir lorsqu'une espèce sauvage
introduite facilite la transmission d'une affection préexistante. Un bon exemple en est l'introduction en
Nouvelle-Zélande du phalanger renard (Trichosurus vulpecula) devenu par la suite un réservoir sauvage de
tuberculose bovine. Un troisième type de risque existe lorsque le transfert et la multiplication ultérieure
d'une espèce sauvage entraînent une densité de peuplement artificiellement élevée qui facilite la transmission
des maladies endémiques. D'autres problèmes peuvent se produire lorsque des espèces ou des individus non
8
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
porteurs d'anticorps sont introduits dans des zones endémiques ou encore dans des environnements très
pollués ou écologiquement inadaptés.
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
9
Les transferts d'animaux sauvages ne consistent jamais à déplacer une seule espèce. Les animaux font partie
d'un ensemble biologique constitué de l'hôte et des micro-organismes qu'il héberge (virus, bactéries,
champignons, protozoaires, helminthes et arthropodes). Souvent, ces micro-organismes hébergés ne sont pas
pathogènes pour l'hôte introduit car une adaptation réciproque est progressivement intervenue.
Malheureusement, l'introduction d'une espèce sauvage exotique qui héberge ces agents, eux-mêmes
exotiques, peut entraîner une maladie grave pour les espèces sauvages locales. L'extermination des oiseaux
sauvages indigènes d'Hawaii par suite de l'introduction du paludisme aviaire constitue un bon exemple de ce
scénario.
Pour prévenir les problèmes sanitaires liés au transport et au commerce de la faune sauvage, toute
introduction doit être précédée d'une évaluation approfondie. Il faut savoir que les animaux sauvages
introduits ne peuvent plus guère être éliminés d'une zone dans laquelle ils ont été relâchés ou se sont
échappés. Aussi, le lâcher volontaire ou accidentel d'animaux sauvages infectés ou malades doit-il être
considéré comme pratiquement irréversible.
2.2. Recommandations
Afin que les risques sanitaires soient correctement évalués avant tout transfert, le Groupe de travail de l'OIE
sur les maladies des animaux sauvages recommande d'examiner un certain nombre de points, en procédant si
possible comme suit :
a) Réunir la documentation sur les maladies importantes (zoonoses, affections des animaux domestiques ou
de la faune sauvage) qui ont été observées dans l'espèce considéré. Ces documents peuvent être
rassemblés par des experts et des groupes chargés de l'étude des maladies des animaux sauvages, ainsi
qu'à l'occasion d'une recherche bibliographique.
b) Dresser un inventaire complet des maladies connues dans le pays d'origine, car il s'agit du préalable
indispensable au choix des examens de dépistage. Ces informations devraient être disponibles auprès du
directeur des services vétérinaires du pays ou du Bureau central de l'OIE.
c) Effectuer une évaluation épidémiologique rétrospective sur les animaux sauvages ou captifs dans la
population d'origine, en analysant également les résultats de la surveillance à long terme, s'ils sont
connus.
d) S'il s'agit de groupes importants d'animaux et si les informations sont limitées pour l'espèce, sacrifier si
possible un échantillon d'animaux représentatif de l'âge et du sexe, pour réaliser des autopsies et des
examens de laboratoire.
e) Sélectionner les examens biologiques adaptés pour rechercher les agents pathogènes voulus. Si possible,
l'isolement ou la mise en évidence de l'antigène est préférable à la détection des anticorps car il est
parfois difficile d'interpréter la présence d'anticorps ou de décider d'une valeur limite indicatrice des titres
significatifs.
f) Administratrer préventivement des anthelminthiques et des acaricides à large spectre de façon
systématique, même en l'absence d'ectoparasites visibles ou d'endoparasites décelables. Des antibiotiques
doivent aussi être utilisés si nécessaire (leptospirose/ornithose).
g) Vacciner les animaux lorsque la situation zoo-sanitaire du pays importateur l'exige.
h) Déterminer les périodes de quarantaine éventuellement nécessaires en fonction des risques sanitaires
spécifiques. L'utilisation d'animaux sentinelles dans des stations de quarantaine de la région de
destination doit être envisagée.
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Maladies des animaux sauvages/juin 1995
2.3 Autres considérations importantes
Conditions générales des transferts
a) La présence d'anticorps spécifiques de certaines maladies n'interdit pas nécessairement le transfert des
animaux concernés. Dans certaines maladies virales, la présence de l'agent étiologique chez l'hôte est de
courte durée (fièvre catarrhale du mouton par exemple) et une période de quarantaine suivie d'un nouvel
examen montrant la stabilisation ou le déclin des titres d'anticorps peut suffire.
b) Pour certaines maladies transmises par des arthropodes, l'absence avérée d'un vecteur spécifique
(manifeste) dans le pays de destination peut aussi permettre de se soustraire à certaines exigences.
c) Les instances réglementaires chargées de la santé animale ne doivent pas céder aux pressions politiques
pour autoriser des projets urgents de transferts d'animaux sauvages et doivent justifier leur décision en
soulignant le caractère éventuellement irréversible de l'introduction d'une maladie touchant la faune
sauvage.
d) La surveillance de l'état sanitaire des animaux sauvages introduits, ainsi que des maladies endémiques
des animaux sauvages et domestiques dans la zone concernée, doit s'étendre sur une période réaliste.
Toute mortalité ou atteinte clinique inattendue doit faire l'objet d'une enquête immédiate de la part des
autorités zoo-sanitaires et la zone doit être placée sous quarantaine temporaire.
Choix des épreuves diagnostiques
Les épreuves diagnostiques mises au point pour les espèces domestiques risquent de se révéler inadaptées
dans certaines espèces sauvages. Ainsi, l'utilisation du test intradermique pour la tuberculose bovine conduitil systématiquement à des résultats faussement positifs chez les pachydermes africains tels que l'éléphant, le
rhinocéros et l'hippopotame. De même, certains contrôles sérologiques tels que le dosage des gammainterférons, actuellement possible pour la tuberculose, sont inadaptés aux espèces n'appartenant pas à la
famille des bovidés ou des cervidés. Les épreuves ELISA pour la tuberculose des animaux sauvages
manquent notoirement de spécificité et de sensibilité mais se révèlent utiles pour identifier les animaux
"anergiques".
Si nécessaire, il convient d'interroger les Laboratoires de référence de l'OIE sur les prélèvements
diagnostiques adaptés, les techniques à utiliser et l'interprétation des résultats.
Choix des examens adaptés à l'espèce
Dans les cas où la sensibilité d'une certaine espèce à un agent pathogène spécifique n'est pas démontrée, il
convient plutôt de rechercher l'information auprès des experts ou des Pays Membres qui ont l'expérience de
l'hôte et de l'agent pathogène concernés, que de recourir à tout un éventail d'examens dont une grande partie
risque d'être inadaptée à l'espèce considérée.
Ainsi, la recherche de la fièvre aphteuse chez les périssodactyles (y compris les rhinocéros) est-elle
inadaptée et constitue une dépense inutile.
Interprétation des analyses
En raison de leur exposition fréquente et persistante aux antigènes, de nombreux animaux sauvages en
liberté présentent des titres faibles à modérés d'anticorps spécifiques des maladies virales transmises par des
arthropodes, mais il est probable que la réplication virale n'a pas lieu chez l'hôte. Ce type de résultat doit être
interprété avec prudence et à la lumière de l'épidémiologie de la maladie en cause.
3.
Développement de la politique de l'OIE sur la gestion sanitaire de la faune sauvage
Recommandation
Le Groupe de travail reconnaît que l'on s'intéresse de plus en plus aux programmes d'intervention humaine en
matière de faune sauvage. Les actions sont très diversifiées et consistent en reproduction artificielle, vaccinations,
traitements médicamenteux, stérilisation hormonale ou immunologique, réadaptation, sauvetage, destruction
sélective, études expérimentales ou enquêtes, abattage sanitaire et, dans certains cas, sacrifice des populations. La
plupart de ces interventions ont à la fois des conséquences zoo-sanitaires et un impact écologique général. Il est
fréquent que l'opinion publique qui s'exprime en faveur du bien-être et des droits des animaux soit prise en compte
dans le processus de prise de décision.
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
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Chaque programme spécifique doit être évalué selon ses mérites respectifs. Le Groupe de travail de l'OIE sur les
maladies des animaux sauvages recommande vivement l'approche suivante : lors de l'évaluation des programmes
et des techniques de gestion de la faune sauvage, la priorité doit être accordée à la santé et au bien-être des
populations animales et non au bien-être individuel des animaux.
4.
Amélioration de la déclaration et de la surveillance des maladies des animaux sauvages
4.1
Recommandation sur la déclaration
Compte tenu du nombre limité de réponses obtenues à la circulaire initiale (1993) demandant des
informations sur les maladies des animaux sauvages dans les Pays Membres, du petit nombre de réactions
reçues à la suite du rapport adressé ultérieurement par le Groupe de travail (1993-1994) et de la quantité
décevante d'informations recueillies par les différents coordinateurs régionaux, le Groupe de travail de l'OIE
sur les maladies de la faune sauvage recommande que les directeurs des services vétérinaires des Pays
Membres désignent un représentant chargé de déclarer tout incident sanitaire significatif survenu chez les
animaux sauvages. Ces déclarations devront être effectuées conformément au protocole standard de l'OIE et
selon les circuits traditionnels décrits dans le Code zoo-sanitaire international. Il serait souhaitable que ces
informations préliminaires soient présentées avec le rapport annuel du pays à l'OIE, sous forme d'une section
indépendante, telle que celle qui traite des maladies des poissons. Le Groupe de travail sur les maladies des
animaux sauvages pourrait ainsi en tenir compte dans son étude annuelle des tendances de la situation
sanitaire internationale de la faune sauvage.
4.2
Recommandation sur la surveillance
Compte tenu du nombre croissant de chercheurs en sciences biologiques qui se rendent en mission dans les
pays en développement pour travailler sur la faune sauvage, le Groupe de travail de l'OIE sur les maladies
des animaux sauvages recommande que les directeurs des services vétérinaires des Pays Membres prennent
contact avec les parc nationaux et les directions chargées de la faune sauvage dans le but :
a) de demander à ces chercheurs de s'associer à un effort de surveillance visant à déceler les maladies de la
faune sauvage;
b) d'informer ces chercheurs sur les voies à suivre pour déclarer les maladies suspectées chez des animaux
sauvages, sur les procédures correctes d'échantillonnage aux fins diagnostiques et sur la destination
préférentielle des spécimens diagnostiques recueillis. À cet égard, le Groupe de travail est totalement en
accord avec la recommandation n°2 de la 11e Conférence de la Commission régionale de l'OIE pour les
Amériques (Mexico, mars 1992) (Annexe III).
_____________
.../Annexes
12
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
Annexe I
RAPPORT DE LA RÉUNION DU GROUPE DE TRAVAIL DE L'OIE
SUR LES MALADIES DES ANIMAUX SAUVAGES
Paris, 13 - 15 juin 1995
______
Liste des participants
Membres
Docteur M. Artois
Directeur Adjoint
Laboratoire d'études sur la rage et la
pathologie des animaux sauvages
CNEVA Nancy
BP 9
54220 Malzéville
FRANCE
Tel: (33) 83 29 26 08
Fax: (33) 83 29 33 13
Docteur V.V. Berezin
Directeur
Centre of Wild Animal Ecological
Pathology & Epizootiology
Leninski Prospect 33
Moscow V-17
RUSSIE
Tel: (7-095) 124 79 32
Home No: (7-095) 439 90 73
Fax: (7-095) 129 13 54
Docteur R. Bengis
P.O. Skukuza 1350
AFRIQUE DU SUD
Tel: (27-1311) 65 641
Fax: (27-1311) 65 155
Docteur V.F. Nettles
Directeur
Southeastern Cooperative
Wildlife Disease Study
College of Veterinary Medicine
University of Georgia
Athens - GA 30602
ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Tel: (1-706) 542 1741
Fax: (1-706) 542 5865
Docteur M.H. Woodford
Veterinary Group IUCN/SSC
500 23rd street N.W.
Apt. B-709
Washington D.C. 20037
ETATS-UNIS D'AMERIQUE
Tel: (1-202) 331 9448
Fax: (1-202) 331 9448
OIE
Docteur J. Blancou
Directeur général
12 rue de Prony
75017 Paris
FRANCE
Tel: (33.1.) 44.15.18.88
Fax: (33.1.) 42.67.09.87
E-mail: 100765,[email protected]
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
Docteur R. Reichard
Chef du service scientifique et technique
13
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Maladies des animaux sauvages/juin 1995
Annexe II
RAPPORT DE LA RÉUNION DU GROUPE DE TRAVAIL
DE L'OIE SUR LES MALADIES DES ANIMAUX SAUVAGES
Paris, 13 - 15 juin 1995
_____
Ordre du jour
1.
Bilan épidémiologique de certaines maladies des animaux sauvages en 1994-1995
Docteur Bengis
Afrique
Docteur Nettles
Amériques
Docteur Berezin
Russie, Pays de la Communauté des États indépendants
Docteur Mörner
Europe du Nord et Centrale
Docteur Artois
Europe du Sud et Moyen-Orient
Docteur Woodford
Reste du monde
2.
Transferts et déplacements internationaux d'animaux sauvages : implications vétérinaires et recommandations
3.
Développement de la politique de l'OIE sur la gestion sanitaire de la faune sauvage
4.
Amélioration de la déclaration et de la surveillance des maladies des animaux sauvages
_______________
Maladies des animaux sauvages/juin 1995
15
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Maladies des animaux sauvages/juin 1995
Annexe III
11e Conférence
de la
Commission régionale de l'OIE pour les Amériques
Mexico (Mexique), 18 - 20 mars 1992
__________
RECOMMANDATION N° 2
Sources d'informations zoo-sanitaires et traitement des prélèvements de laboratoire
au niveau international
CONSIDÉRANT QUE
Les travaux de recherche et de développement réalisés par les instituts de recherche, d'enseignement ou autres, sur les
maladies animales exotiques et enzootiques, sont à l'origine d'informations zoo-sanitaires qui peuvent parfois entraîner
une désinformation et une confusion au niveau national et international
Fréquemment, ces informations ne répondent pas à des critères scientifiques, sont dénuées de fondements scientifiques
suffisants et ne peuvent donc être validées par les Services vétérinaires du pays d'origine
Les travaux de recherche sur les actions de prophylaxie et de prévention, lorsqu'ils sont réalisés par des établissements
non agréés, constituent un risque zoo-sanitaire fréquemment lié au transport non autorisé d'échantillons de laboratoire
dans des conditions contraires aux dispositions en vigueur dans le pays d'origine ou dans le pays où les travaux de
laboratoire seront effectués
LA 11e CONFÉRENCE DE LA COMMISSION RÉGIONALE DE L'OIE POUR LES AMÉRIQUES
RECOMMANDE
1.
Que les Pays Membres de la région s'engagent à ne prendre en compte que les informations zoo-sanitaires qu'ils
auront validées par l'intermédiaire de l'OIE et d'autres organisations de référence reconnues.
2.
Qu'en cas de suspicion d'une nouvelle maladie dans un pays, sa présence soit corroborée par l'OIE et les autres
organisations de référence reconnues, sur demande écrite du ou des pays intéressés, et que les pays tiers ne
prennent aucune mesure tant que cette confirmation n'aura pas été officiellement communiquée par l'OIE et les
autres organisations de référence reconnues.
3.
Que les Pays Membres de la région invitent tous les laboratoires de recherche, établissements d'enseignement et
autres centres situés sur leur territoire à ne pas recevoir ni expédier d'échantillons ne répondant pas aux
exigences techniques et administratives en la matière et n'ayant pas fait l'objet d'une autorisation officielle des
Services vétérinaires du ou des pays impliqués dans ces échanges.
_______________
(Adoptée par la 11e Conférence de la Commission régionale de l'OIE pour les Amériques le 20 mars 1992,
et entérinée par le Comité international de l'OIE le 20 mai 1992)
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