traitement des surdités brusques par injection intratympanique de dexaméthasone Les auteurs présentent les résultats d’une étude rétrospective du traitement de surdités brusques par injection dans la caisse du tympan de dexaméthasone après échec des thérapeutiques habituelles. Ces patients avaient tous une baisse d’audition rapide (en trois jours ou moins) d’au moins 30 dB sur trois fréquences au plus. Ont été exclus les patients qui avaient une maladie de Ménière, une maladie auto-immune, une pathologie rétrocochléaire, une surdité post-traumatique ou encore un traumatisme sonore pour ne garder que les patients qui avaient une surdité brusque idiopathique. Les 40 patients inclus (14 hommes et 26 femmes) étaient âgés de 17 à 84 ans (moyenne 55 ans). Ils ont reçu l’injection intratympanique de corticoïdes 7 à 310 jours après l’installation de la surdité brusque. Onze patients, soit 27,5 %, ont eu une amélioration substantielle de leur audition (c’est-à-dire plus de 20 dB d’amélioration en audiométrie tonale ou plus de 20 % d’amélioration du seuil de discrimination vocale). Pour avoir une chance de succès, il faut que l’injection ne soit pas trop tardive : aucun patient n’a récupéré d’audition lorsque l’injection a été faite plus de 36 jours après le début des symptômes. Si on ne considère que les patients traités avant 6 semaines, le taux de succès est de 39 %. Dans cette étude, le pronostic des diabétiques s’est révélé être le même que celui des patients non diabétiques. M. François >>> Haynes DS, O’Malley M, Cohen S, Watford K, Labadie RF. Intratympanic dexamethasone for sudden sensorineural hearing loss after failure of systemic therapy. Laryngoscope 2007;117:3-15. Otites moyennes aiguës à l’ère du vaccin antipneumococcique conjugué Le vaccin antipneumococcique à 7 valences proposé en routine aux nourrissons aux ÉtatsUnis a eu un impact favorable plus important que prévu sur les otites moyennes aiguës (OMA). Rappelons que ce vaccin est avant tout destiné à éviter les infections graves (méningites, septicémies). Mais près de 40 % des otites étant dues à un pneumocoque, on pouvait s’attendre à des modifications de l’épidémiologie bactérienne des OMA à la suite de la généralisation du vaccin, d’autant que les Sp résistants aux antibiotiques appartenaient en général aux sérotypes présents dans le vaccin. Après l’étude finnoise de Eskola et al. et l’étude californienne de Fireman, publiées respectivement en 2001 et 2003, l’étude de Poehling et al. développée dans l’État de New York, publiée en 2004, montre une réduction significative du nombre d’épisodes d’OMA et de celui des consultations dues à ces infections. Cependant, il n’est pas certain que ce mieux se maintienne. En effet, si plusieurs études ont mis en évidence une diminution du portage nasopharyngé de sérotypes vaccinaux du pneumocoque de 7 à 43 %, elles ont aussi révélé une augmentation de 9 à 20 % des sérotypes non vaccinaux. L’épidémiologie bactérienne des OMA doit donc être surveillée de près. Il est possible que l’on nous propose dans quelque temps d’autres vaccins incluant d’autres sérotypes de pneumocoque. M. François >>> Pichichero ME, Casey J. Evolving microbiology and molecular epidemiology of acute otitis media in the pneumococcal conjugate vaccine era. Pediatr Infect Dis J 2007;26: S12-S16. Pneumolabyrinthe post-traumatique Les auteurs présentent un cas de pneumolabyrinthe post-traumatique traité avec succès sans intervention chirurgicale. Il s’agit d’un adolescent de 15 ans qui, après s’être enfoncé un objet pointu dans l’oreille, a eu des vertiges, des acouphènes et une baisse d’audition. Il avait une perforation du tympan. L’examen tomodensitométrique effectué en urgence a montré une bulle d’air dans le vestibule. Le patient a été hospitalisé, avec la recommandation de rester au lit et de ne pas faire d’effort à glotte fermée. Il a reçu des corticoïdes et une antibiothérapie. Sous traitement, les symptômes ont disparu. Les audiogrammes successifs ont montré l’amélioration de l’audition, redevenue subnormale. L’examen tomodensitométrique de contrôle a attesté la disparition de la bulle d’air. Cela pose la question des indications du traitement chirurgical de fermeture d’une brèche La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale - n° 312 - janvier-mars 2008 sur l’oreille interne due à un corps étranger pénétrant. M. François >>> Lao WW, Niparko JK. Assessment of changes in cochlear function with pneumolabyrinth after middle ear trauma. Otol Neurotol 2007;28:1013-7. Abstracts A bstracts traitement précoce de la paralysie faciale a frigore avec de la prednisolone ou de l’aciclovir La corticothérapie et l’aciclovir sont largement utilisés dans le traitement précoce de la paralysie faciale a frigore sans que leur efficacité ait été réellement prouvée. Dans une étude randomisée, en double aveugle contre placebo, 496 patients (âgés de 16 ans et plus, âge moyen 44 ans) furent inclus dans les 72 heures après le début de la paralysie. Ils furent randomisés pour recevoir comme traitement soit de la prednisolone (25 mg x 2/j), soit de l’aciclovir (400 mg x 5/j), soit les 2 médicaments, soit un placebo pendant 10 jours. Un bilan était réalisé à 3 et 9 mois après le début des symptômes avec une graduation de la paralysie selon la classification de House-Brackmann. À trois mois, une récupération totale de la paralysie était constatée chez 83 % des patients ayant reçu de la prednisolone et chez 63,6 % des patients qui n’avaient pas reçu de corticoïdes (p < 0,001). De même, 71,2 % des patients traités par aciclovir et 75,7 % des patients qui n’avaient pas reçu d’aciclovir ont guéri (p = 0,50). À 9 mois, le taux de guérison était de 94,4 % pour le groupe prednisolone et de 81,6 % dans le groupe sans prednisolone (p < 0,001) ; il était de 85,4 % dans le groupe aciclovir et de 90,8 % dans le groupe sans aciclovir (p = 0,1). Les patients ayant reçu les 2 traitements ont récupéré une motricité faciale normale dans 79,7 % des cas à 3 mois (p < 0,001) et dans 92,7 % des cas à 9 mois (p < 0,001). Une corticothérapie précoce augmente significativement le taux de récupération complète à 3 et 9 mois. L’aciclovir, qu’il soit seul ou associé à une corticothérapie, ne semble pas modifier l’évolution de la paralysie. I. de Gaudemar >>> Early treatment with prednisolone or acyclovir in Bell’s palsy. Sullivan FM, Swan IR, Donnan PT et al. N Engl J Med 2007;357:1598-607. 27