26 - www.sillonbelge.be LE SILLON BELGE 08/03/2013 La nature se réveille Les herbacées et ligneuses en fleurs Après des semaines de neige et de gel, le printemps pointe frileusement le bout de son nez. On constate des hausses de température et l’allongement de la clarté diurne. Lentement la nature se réveille. Des plantes herbacées et ligneuses commencent égayer nos jardins. Hamamélis en fleurs. Les chatons des noisetiers annoncent le printemps alors qu’on est encore en plein hiver. L entement, la nature s’éveille à qui sait l’observer. Des plantes herbacées se dévouent pour égayer nos jardins. C’est évidemment le perce-neige qui arrive en primeur. Mais il n’est pas seul. Le perce-neige Les perce-neige (Galanthus nivalis) ont sorti leurs blanches clochettes bordées de vert. Cette année, ils ont vraiment percé la neige. Le bulbe du perce-neige est vénéneux, il s’agit là dune protection contre les rongeurs vivant dans le sol (mulots et campagnols). Sortant de l’engourdissement hivernal, ils sont affamés… Les perce-neige doivent être plantés en paquets importants pour donner un effet de masse, de préférence sous les arbres ou parmi les grands arbustes à feuilles caduques, dénudés à cette période. Il est impératif de ne pas confondre les oignons comestibles du jardin avec les bulbes des galanthus et des jonquilles qui contiennent un alcaloïde dangereux pour les centres nerveux, rapidement paralysés. La mort est rapide pour les humains inconscients du danger… Les animaux se gardent bien de les consommer. Les hellébores En compagnie des perce-neige fleurissent également, de janvier à fin mars, des plantes appelées communément «Roses de Noël» bien qu’elles fleurissent après cette date. Il en existe plusieurs espèces. Helleborus niger: fleur blanche à cœur vert, pistil et étamines sont jaunes. Hauteur moyenne 35 cm. Les fruits obtenus procurent des hybrides intéressants. Helleborus atrorubens: identique au précédent, mais à fleurs roses ou pourpres. Helleborus orientalis: coloris variables. Hauteur: 50 à 60 cm. Helleborus foetidus: son feuillage est palmé. Hauteur 45 à 60 cm. Fleurs jaunes verdâtres en bouquets caractéristiques. Helleborus angustifolia (synonyme H. Corsica) peut atteindre 80 cm, en touffes épaisses. Les fleurs ont la même couleur, vert pâle, que celles des tilleuls. Cette espèce aime les terres riches pour obtenir un bon développement. Rustiques, elles se rencontrent dans des scènes de fin d’hiver ou de printemps précoce. Des plantes peu coûteuses et peu utilisées. Les hellébores contiennent dans les racines un alcaloïde dangereux qui agit sur le cœur et le système nerveux. L’extrait de racines était employé, autrefois, pour calmer les fous et purger les bien-portants. Jean de la Fontaine en parle dans ses fables. Le noisetier Parmi les plantes ligneuses intéressantes à cette époque, retenons tout d’abord les noisetiers. Quelques touffes de perce-neige avaient été protégées par un peu de feuilles mortes. Les hellébores (roses de Noël) ont une floraison très variée (photo Visoflora). Début mars, le noisetier commun, celui des bois (Corylus avellana) est couvert de chatons jaunâtres, une multitude donnant de la clarté dans la grisaille des fins d’hiver. Les chatons sont les organes mâles apportant le pollen aux fleurs femelles, de couleur rose, minuscules, aussi menues qu’une tête d’épingle. Fécondées par le vent en l’absence des insectes pollinisateurs, elles donneront les fruits qui font la joie des humains, des écureuils ainsi que d’autres rongeurs… Corylus maxima purpurea est semblable au précédent à l’exception de son feuillage pourpre, de ses chatons pourpres. Il est fertile. En hiver, les yeux du noisetier commun sont verts, ceux du noisetier pourpre sont pourpres. Voilà une façon simple de les différencier lors des achats; le noisetier pourpre est vendu plus cher. Corylus avellana contorta est un noisetier aux branches tortueuses. Les professionnels le greffent sur des pieds de noisetier vert. La taille adulte est de ± 3 m. Ses chatons sont identiques à l’espèce. Corylus avellana heterophylla est identique à l’espèce mais a des feuilles jaune doré. Des pépiniéristes proposent les variétés jaunes et pourpres, greffées en demi-tiges sur des sujets verts élevés à cette intention. Le houppier atteindra 3 à 4 m en hauteur et largeur. Hamamélis Une autre espèce qu’on peut mettre en avant est l’hamamélis. Rustique, l’hamamélis réclame une terre légèrement acide, il est d’ailleurs souvent associé à des bruyères à floraison hivernale. Il n’est pas nécessaire de le tailler. A noter que les rameaux peuvent fleurir en vase. C’est une autre façon d’évoquer le printemps… Hamamélis mollis a une floraison dès janvier sous forme de pompons jaune, rouge, orange. Les fleurs sont légèrement parfumées; le parfum est comparable à celui des jacinthes et des narcisses. Les feuilles caduques, vertes en été, rougissent à l’automne. Hamamélis mollis Pallida: fleurs jaunes. Hamamélis mollis Arnold Promise: variété américaine récente qui donne de jolies fleurs jaunes. Il est splendide en couleur d’automne. Hamamélis intermédia Diane: fFleurs rouges. Hamamélis intermédia Jelena: le plus vigoureux des hamamélis, à fleurs couleur cuivre. Hamamélis virginiana: en fleurs en automne, du jaune parmi des feuilles rouges, c’est le plus grand des hamamélis (± 3 m). Les hybrides «Pallida» «Diane» et «Jelena» sont originaires de Kalmthout, en Belgique. Coup de chapeau pour les cultivateurs d’Hamamélis. D.B.