Endang. species-fra - Pêches et Océans Canada

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Espèces en difficulté dans le Saint-Laurent
Du Lac Saint-Pierre à Sept-îles/Sainte-Anne-des-Monts
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Pêches
et Océans
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Canada
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L'ÉPERLAN ARC-EN-CIEL
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Osmerus Yl'IQrdldaC
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Fiuw SIGNALÉTIQUE
Corps allongé et comprimé latéralement. Poisson argenté. Dos vert pâle avec des reflets iridescents pourprés, bleus et roses sur les flancs. Bouche
gronde, mâchoire inférieure en saillie et se prolongeant jusqu'au milieu de l'oeil ou au-delà. Queue fourchue.
Taille variant de 10 à 20 cm et pouvant atteindre 27 cm.
Poids variant de quelques dizaines de grammes à plus de 100 g.
Dans l'estuaire du Saint-Laurent, l'espèce est anadrome. Peu après la débâcle printanière, l'Éperlan remonte frayer en eaux douce et vives, sur les
fonds de gravier.
De 5 à 6 ans.
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Se nourrit principalement de crustacés, de larves d'insectes, de vers aquatiques et de petits poissons.
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Espèce typique des zones intertidales de l'estuaire. Elle migre en eau douce pour la reproduction.
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Les morues, les saumons, les cormorans, les phoques et les bélugas.
Éperlan du nord, Éperlan d'Amérique, éplan, américan smelt, rainbow smelt, leefish, frost fish.
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1945
Sept-Îles
Sept-Îles
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Abondance
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Lac Suint-Pierre
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L'ÉPERLAN ARC-EN-CIEL
SITUATION ACTUELLE
BIOLOGIE DE
L'ESPÈCE
UTILISATION PAR
L'HOMME
Ce poisson est caractéristique des
régions côtières de l'est du Canada. L'Éperlan se nourrit principalement de Les oeufs fertilisés sont adhésifs et se À l'époque où l'Éperlan était très
Certaines populations passent toute petits crustacés zooplanctoniques, de fixent au premier objet solide qu'ils abondant dans l'estuaire, les pêcheurs
leur vie en eau douce et d'autres vivent vers aquatiques, de larves de poisson touchent. Ils demeurent alors sta- sportifs surveillaient la remontée des
en eau salée et migrent en rivière pour et de petits poissons. Sa croissance tionnaires dans le courant jusqu'à géniteurs en rivières et en prélevaient
se reproduire. Au Québec, l'espèce est est relativement rapide et les jeanes l'éclosion. L'incubation dure 8 à alors de grandes quantités. L'abonanadrome et se répartit en quatre âgés de quelques mois peuvent me- 10 jours lorsque la température de dance de l'espèce était telle que cergroupes distincts, le premier étant surer de 2 à 4 cm. Elle varie d'un l'eau est de 18°C et de 16 à 21 jours à tains soirs on pouvait voir l'eau
associé à la Baie-des-Chaleurs, le groupe à l'autre et est influencée par 10°C. À l'éclosion, les larves mobiles «bouillonner». Dans la rivière Boyer,
second à la rive sud de l'estuaire du la température de l'eau et la compéti- sont entraînées par le courant jusque la limite était alors de 7 kg par pêcheur.
Saint-Laurent, le troisième à sa rive tion intraspécifique et interspécifique. dans l'estuaire. La période larvaire se L'épuisette, le carrelet, la nasse et
nord et le quatrième au fjord du
poursuit jusqu'en juillet où le jeune plusieurs engins de fortune étaient
Saguenay.
À deux ans, l'Éperlan est sexuellement Eperlan acquiert alors progressive- alors utilisés avec succès. liperlan
mature. Au printemps, les géniteurs se ment les caractéristiques externes de faisait aussi la joie des pêcheurs
Les données historiques font état de rassemblent en bancs et migrent en l'adulte. À l'automne, ces derniers sportifs qui se massaient, le soir, sur
l'abondance passée de ce poisson qui rivière pour frayer. Les déplacements effectuent des déplacements un peu presque tous les quais en bordure du
migrait régulièrement en amont de n'excèdent guère quelques centaines en amont de Québec pour s'alimenter. fleuve, depuis le comté de Portneuf
Québec jusqu'au lac Saint-Pierre. de kilomètres. Cette montaison a lieu
jusqu'en Gaspésie.
Depuis la fin des années '60, ces après la débâcle, de la fin avril à la mi- L'Éperlan est un poisson-fourrage par
migrations ont cessé et l'espèce ne se mai. La frayère idéale est un tronçon excellence pour les bélugas,les pho- Dans la rivière Bayer, qui accueillait
rencontre plus qu'en aval de Ille de rivière ou de ruisseau à écoulement' ques, les morues, les saumons et jusqu'à 500 pêcheurs par nuit durant
d'Orléans, où le volume des rapide et au substrat de graviers. certains oiseaux marins. À l'époque où la fraye, la pêche est interdite depuis
débarquements est en diminution LEperlan peut toutefois s'accommo- le Bar rayé était abondant dans l'es- 1977. La pêche sportive ne se pratique
constante. Elle est donc reconnue der d'un large éventail-de conditions tuaire du Saint-Laurent, il s'en nour- plus de façon notable que sur les
comme étant en difficulté dans le d'écoulement, de substrat et de pro- rissait également. La baisse d'abon- quais du comté de Charlevoix.
Saint-Laurent.
fondeur d'eau et peut même frayer dance de l'Éperlan pourrait d'ailleurs
dans le fleuve.
avoir contribué à réduire les popula- Pour les pêcheurs commerciaux,
tions de Bar rayé.
l'Éperlan était une prise secondaire
HABITATS
Les mâles accèdent aux frayères avant
dans les pêches à anguilles. En rive
PRÉFERENTIELS
les femelles et leurs écailles se re- Le Glugea hertwigi est un parasite bien sud, c'est dans la région de l'Isle-Verte
LE LONG DU
couvrent alors de petites aspérités, connu chez l'Éperlan qui peut causer qu'étaient enregistrés les débarqueSAINT-LAURENT
appelées tubercules nuptiaux. Ceux- une mortalité massive des jeunes de ments les plus élevés, lesquels étaient
ci leur permettraient de reconnaître les l'année et même des adultes. Des de 55 tonnes en 1964. Cette valeur a
L'Éperlan arc-en-ciel est l'une des femelles au contact, les écailles de ces maladies de types virales affectent diminué à moins de 5 tonnes en 1977
espèces dominantes des commu- dernières demeurant lisses. Chez également l'espèce. En 1989, l'exa- et en 1983, la pêche commerciale a été
nautés ichtyennes intertidales de l'Éperlan, la fraye est une activité men de plusieurs centaines de spé- abandonnée dans cette région.
l'estuaire du Saint-Laurent. Des crépusculaire et nocturne. Deux ou cimens révélait qu'environ un quart
pêches expérimentales confirment sa plusieurs mâles se placent au-dessus d'entre eux était parasité par la larve
présence régulière en rives nord et sud d'une femelle et la poussent vers le d'un cestode (ver plat), enkystée sur la
et mettent en relief l'importance des fond où elle pond une cinquantaine paroi externe de l'estomac et celle
marais côtiers pour cette ressource. d'oeufs qui sont aussitôt fécondés. d'autres viscères.
Avant 1967, les pêcheurs commerciaux des comtés de Portneuf, de
Des rendements de pêche intéressants Comme la femelle est très prolifique,
ont été enregistrés, en 1989, près du produisant de 7 000 à 60 000 oeufs,
annuellement. Cette année-là, les
débarquements ont chuté à zéro dans
Portneuf, à moins d'une tonne à
Québec et à près de 4 tonnes dans
Cap Tourmente et de ne aux Coudres, la fraye peut s'étaler sur quelques
en rive nord, et à Montmagny et à nuits.
Cacouna en rive sud. •
Les rivières Quelle et Boyer qui se
jettent en rive sud de l'estuaire sont les
deux sites connus de fraye. Lespèce
se reproduit toujours dans la rivière
Quelle alors qu'aucun signe de fraye
n'a été rapporté dans la Boyer depuis
1983. Les larves se concentrent surtout entre Ille d'Orléans et Ille aux
Coudres.
Québec et de Charlevoix se partageaient jusqu'à 60 tonnes de captures
Charlevoix. Depuis, seuls les pêcheurs de ce dernier comté exercent
encore cette activité.
De 1 960 à 1965, les ventes commerciales se chiffrent à 100 000 $ dont
25 000 $ dans le comté de Montmorency et à 40 000 $ dans celui de Rivière-du-Loup. En 1977, a été évalué
à l'effort de pêche sportive quelque
30 000 jours sur les quais de
Charlevoix, ce qui représentent environ 800 000 captures.
L'Éperlan est destiné au marché de la
consommation locale et régionale sous
forme de produit frais ou congelé.
L'ÉPERLAN
ARC-EN-,C•IEL
CAUSES DU DÉCLIN
BESOINS DE
CONNAISSANCES ET
La baisse considérable des stocks S'il est difficile de cerner le ou les fac- MESURES
d'éperlans pourrait être attribuable à teurs responsables de la disparition de CORRECTIVES
l'effet combiné de plusieurs facteurs. l'Éperlan en amont de Québec, il
Parmi ceux-ci, les scientifiques semble plausible que les change- Des mesures correctives sont déjà Quant aux besoins de connaissances,
n'écartent pas les nombreux parasites ments d'écoulement attribuables au entreprises au niveau de l'habitat de ils s'inscrivent dans la foulée de celles
dont l'Éperlan est l'hôte ou une ma- creusage de la voie maritime aient pu fraye de la rivière Boyer, afin de rétablir déjà acquises sur la biologie de l'esladie virale comme celle qui a décimé exercer un certain effet sur l'Éperlan la population d'éperlans à un niveau pèce. Des études sont actuellement en
les populations des lacs Huron et comparable à celui décelé chez l'Es- acceptable. Ce programme de res- cours visant à mesurer le stress enMichigan. La surpêche en période de turgeon noir. La dégradation pro- tauration comprend le nettoyage des vironnemental que subit l'Éperlan de
fraye pourrait également avoir accéléré gressive de la qualité de l'eau n'a anciennes frayères, la stabilisation des l'estuaire en fonction de son exposice déclin, surtout si elle entraîne le certes pas aidé la cause de l'Éperlan berges, l'ensemencement de larves, tion à divers contaminants, ainsi que
dérangement des géniteurs et le pié- comme celle d'autres espèces de même que certaines modifications des travaux portant sur la survie des
tinement des frayères
d'ailleurs, même si les effets létaux et aux pratiques agricoles en marge de larves, après éclosion, au niveau de
sous-létaux des polluants sont encore la rivière. Sa réalisation nécessite la l'estuaire. Enfin, la production artifiLes modifications physiques de l'ha- mal connus. La baisse des captures participation conjointe des divers cielle d'oeufs est un champ d'expertise
bitat auraient aussi exercé une in- d'Éperlan en amont de Québec, autour paliers gouvernementaux et des pro- à développer en vue d'ensemencefluence certaine sur l'abondance de de Ille d'Orléans et dans Montmo- ducteurs agricoles de la région.
ments.
l'espèce. Même si l'accès aux frayères rency en 1967 pourrait être due à un
n'est pas obstrué, la construction en accident écologique.
1973 de deux ponts au centre de la
frayère principale de la rivière Boyer en Quant aux pêches commerciales, elles
a réduit considérablement la dimen- ne peuvent expliquer à elles seules le
sion et les conditions d'écoulement. déclin de l'espèce. Dans l'ensemble
La production animale élevée dans ce des pêches commerciales, celles de
bassin serait responsable, par ruis- l'Éperlan ont toujours été considérées
sellement, d'un apport soutenu comme marginales.
d'éléments nutritifs à la rivière et d'une
prolifération d'algues filamenteuses
qui tapissent le lit de la rivière et colVF — Endang. species
matent les frayères.
Canada. Ministere des pe • • •
L'eperlan arc—en—ciel
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LECTURES SUGGÉRÉES
ANDERSEN, A. et M. GAGNON. 1980. Les ressources halieutiques de l'estuaire du Saint-Laurent. Rapp. can. ind. sci. halieut. aquat. 119: iv + 56 p.
DELISLE, C. et C. VEILLEUX 1969. Répartition géographique de l'Éperlan arc-en-ciel (OsineruS eperlanus mordax) et de Glugea hertwigi (Sporozoa: Microsporidia) en eau douce, au
Québec. Naturaliste can. 96: 337-358.
_
FFIÉCHET, A., J. J. DODSON, et H. POWLES, 1983. Use of variation and biological characters for the classification of anadromous rainbow smelt (Osmerus mordax) group. Jour. can. sci.
halieut. aquat. 40(6):718-727
MAGNIN, É. et G. BEAULIEU, 1965. Quelques données sur la biologie de l'éperlan Osmerus eperlanus mordax(Mitchill) du Saint-Laurent. Naturaliste can., 92:81-105.
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sur les pêches commerciales. Étude réalisée par Gilles Shooner et Associés pour le compte des ministères des Pêches et des Océans et de l'Environnement du Canada. 146 pages + 4
annexes.
ROBITAILLE, J. A., L. CHOINIÈRE et Y. VIGNEAULT. 1989. Identification des populations de poissons d'intérêt économique en situation précaire dans le réseau du Saint-Laurent et sélection des espèces pour des interventions immédiates. Rapp. tech. cari. soi. halieut. aquat., 1810: ix + 24 p.
SCOTT. W. B et M. G. SCOTT. 1988. Atlantic fishes of Canada. Can. Bull. Fish. Aquat. Soi. 219: 731 p.
GLOSSAIRE
anadrome: qui vit en mer et se reproduit en eau douce
ichtyennes: relatives au poissons
intertidale: désigne la zone d'oscillation de la marée
montaison: mouvement des poissons qui quittent l'eau salée pour remonter en eau douce
zooplanctoniques: relatifs à l'ensemble deS animaux de très petites tailles qui vivent en suspension dans l'eau
Dessin tiré de Atlantic fishes of Canada (1988), avec la permission de M. W. B. Scott.
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