21/04/04 10:03 Page 1 N°1 Fiche médicament Les incidences en mammograp Sous la responsabilité de leurs auteurs Les incidences en mammographie R. Gilles, service de radiologie, Polyclinique de Bordeaux-Nord-Aquitaine, 15-33 rue Claude Boucher, 33300 Bordeaux, H. Tristant, cabinet de radiologie, 7 avenue Frédéric Play, 75007 Paris, M.H. Dilhuydy, Institut Bergonié, Bd Saint Genès, 33000 Bordeaux. Pour que le tissu glandulaire figure en totalité sur une mammographie de dépistage de masse ou individuelle, drait qu’elle comporte systématiquement deux incidences de base, l’une oblique externe, l’autre de face ou cranio-ca L’incidence de face ou cranio-caudale ne permet pas d’explorer le sein dans sa totalité. Le bord postérieur du film étant rectiligne et antérieure du thorax convexe, il n’est pas possible de bien voir à la fois les quadrants internes et externes du se secteurs qui échappent à l’analyse sont le prolongement axillaire, certains îlots glandulaires hauts situés dans drant supéro-interne ou dans la région sous-claviculaire. Dans les conditions techniques idéales, la partie ant du muscle pectoral se projette au bord postérieur du film (figure 1). Fiche à détacher et à archiver Fiche Mamelon se projetant en dehors du sein NOM Prénom Date Face externe Incidence/orientation Muscle pectoral visible à la partie postérieure du film Figure 1. L’incidence oblique externe est la plus importante car le parenchyme mammaire s’y projette en totalité. L’angle d’obliquité sur l’horiz va de 30° pour les femmes brévilignes à 60° pour les femmes longilignes en fonction de la morphologie du s thorax ainsi que du muscle grand pectoral. Pour obtenir une bonne incidence, il faut un bon relâchement musc Dans les conditions techniques idéales, l’ensemble du sein est visible avec le sillon sous-mammaire et le musc toral figure partiellement sur le film, son bord inférieur se projetant au même niveau que le mamelon (figure 2 NOM Prénom Date Oblique externe Mamelon se projetant en dehors du sein Incidence/orientation Muscle pectoral à hauteur du mamelon Sillon sous-mammaire visible Figure 2. L’incidence de profil peut être systématique ou complémentaire devant la découverte d’une anomalie radiologique comme un regroup de microcalcifications. Elle nécessite un relâchement musculaire complet. Dans les conditions techniques idéa muscle pectoral doit être visible en bordure du film et le sillon mammaire bien dégagé (figure 3). La Lettre du Sénologue - n° 1 - juin 1998 Fiche 21/04/04 10:03 Page 2 Les incidences en mammographie NOM Prénom Date Profil supérieur Incidence/orientation Sillon sous-mammaire visible Figure 3. Négatoscope allumé et sans cache Films mal disposés Lumière de la salle de lecture allumée Négatoscope allumé et sans cache Films mal disposés Lumière de la salle de lecture allumée Négatoscope allumé et avec caches Films bien disposés avec analyse comparative Lumière de la salle de lecture éteinte Négatoscope allumé avec caches Films bien disposés avec analyse comparative Lumière de la salle de lecture éteinte Figure 4. Lorsque l’examen précédent est disponible, il doit être présenté en regard de la nouvelle mammographie, incidence par incidence, de façon à faire apparaître les modifications survenues dans l’intervalle. Pour mieux analyser les détails de l’image, il faut plusieurs loupes de grossissements différents. À retenir : Il faut refuser - les clichés “trop blancs”, “trop noirs” ou “flous” - les clichés où il manque une partie du parenchyme glandulaire - les clichés où le mamelon se projette à l’intérieur du sein, sauf s’il y a un antécédent chirurgical l’expliquant II La Lettre du Sénologue - n° 1 - juin 1998 Fiche à détacher et à archiver Les incidences doivent être symétriques et les clichés d’une densité optique homogène d’un sein à l’autre et d’une incidence à l’autre, sauf bien entendu chez les femmes dont la dimension ou la densité des seins sont différentes. La tendance actuelle est d’augmenter la densité optique de façon à mieux analyser les zones les plus denses. Dans ces conditions, les images sont plus noires et d’un aspect plus flatteur et leur valeur diagnostique est meilleure. Les clichés doivent être exempts d’artefacts, de superpositions indésirables et de défauts de développement. Les structures anatomiques doivent être nettement visibles. Il ne doit pas y avoir de plis cutanés se projetant sur le sein. Un aspect flou est dû à une résolution spatiale insuffisante ou au déplacement du sein pendant l’exposition (flou cinétique). Lorsqu’on utilise des tubes à rayons X de trop faible puissance ou des films peu sensibles, le temps de pose est plus long et le flou cinétique est plus fréquent. Le marquage des clichés doit être net et lisible et comporter les données d’identification de la patiente, du radiologue, ainsi que la date de l’examen. L’utilisation des deux incidences au lieu d’une seule a été largement étudiée lors des campagnes de dépistage de masse. Elle améliore la sensibilité de la détection des cancers et réduit le nombre de reconvocations. Les incidences complémentaires sont réservées aux seuls cas où elles sont utiles (profil, agrandissement radiologique direct, cliché tangentiel), ce qui réduit la dose moyenne de rayons X délivrés au cours de l’examen. D’une façon générale, il est recommandé d’effectuer la lecture des films lorsque la patiente est encore en salle d’examen. On dispose en “miroir” les incidences symétriques sur plages lumineuses de forte intensité et la salle de lecture doit être peu éclairée (figure 4).