A une époque glorieuse, l`épopée Napoléonienne, il faut des

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A une époque
glorieuse,
l’épopée
apoléonienne,
il faut
des ouvrages
de
grand prestige.
N
EDITIONS QUATUOR
Collection 2016
1805 & LA CAVALERIE D’EL ITE DE NAPOLEON & 1815
C
onsidéré comme le plus doué,
et le plus grand des peintres
d’uniformes de son époque, à la
fois par sa précision uniformologique et par sa qualité artistique,
Lucien Rousselot a véritablement
réalisé son chef d’œuvre avec cette
suite d’une centaine de planches
où est mise en scène la cavalerie
d’élite de Napoléon. Ces quatre
vingt onze planches colorées, puissantes, comme prises sur le vif et
toujours extrêmement bien documentées, tant dans l’exactitude
uniformologique que dans les références à telle ou telle campagne,
sont toutes accompagnées d’un
texte de l’historien militaire américain Edward Ryan, situant la scène
en question et détaillant les uniformes des cavaliers représentés,
distinguant les uniformes de parade, de ville, de garnison ou ceux
portés en campagne. Cet ensemble
est précédé d’un historique sur la
cavalerie de la Garde et son évolution, et suivi d’une annexe consacrée à quelques-uns de ces grands
cavaliers.
D
ans le dernier tiers de ce tome
I nous abordons, la partie organisationnelle de la cavalerie sous
le Consulat et l’Empire (y compris celle de la Garde): la cavalerie
d’état-major, la cavalerie de réserve,
la cavalerie de ligne, la cavalerie
légère, avec chaque fois une description détaillée des uniformes, et
illustrée de planches elles aussi inédites, de Fort, Benigni, Boisselier,
etc. Cette seconde partie enjambe
le tome II, qui, ensuite, accueille le
troisième volet de cet ensemble.
C
ette troisième partie, est consacrée aux faits héroïques de certains de ces cavaliers d’exception,
la cavalerie étant alors, et devant le
rester encore pendant un bon siècle,
une arme d’élite, comme le témoignage de l’audace individuelle.
Ainsi seront évoqués les exploits de
Lasalle à Vicence, de Kellermann
à Marengo, de Montbrun à Somo-Sierra, de Murat à Heilsberg,
de toute la cavalerie au Mont Saint
Jean, parmi d’autres charges également évoquées. Enfin ajoutons
que cet ensemble est souligné par
une iconographie inconnue (dont
encore huit magnifiques peintures
de Rousselot : Lasalle, Kellermann,
Franceschi, Murat, Fournier-Sarlovèze, Caulaincourt...), soit, pour
l’ensemble des deux tomes plus de
deux cent documents inédits, en couleurs, toujours en grand format, en
provenance, tous, d’une collection
étrangère.
D
eux tomes de 240 pages
chacun sous coffret de
fort grammage, reliés en soie
d’Orient ou en cuir rouge, papier
150 grammes semi mat, tirage
rigoureusement limité à 150
exemplaires tous numérotés, dos
rond, tranchefil, signet en soie, et
gardes en couleur.
T
ome I : 91 planches de
Rousselot, en pleine page,
avec commentaires, introduction,
et annexes. Puis première partie
sur l’organisation de la cavalerie,
avec des illustrations inédites.
T
ome II : Suite de cette
deuxième partie ; puis
troisième partie : récits de
quelques exploits particuliers de
cette cavalerie, toujours avec des
illustrations inédites (dont huit
encore de Rousselot).
1792 & LES PLUS GRANDS GÉNÉRAUX DE LA RÉVOLUTION & DE L’EMPIRE & 1815
C
ette œuvre comporte deux tomes
très différents : le premier est consacré à une étude d’ensemble basée sur
les quelques 2300 généraux qui ont traversé
l’époque, notamment au sujet du passé militaire de ces futurs généraux, qu’ils aient déjà
entamé une carrière dans l’armée d’Ancien
Régime ou non, tome dans lequel sont aussi passées au crible le courage, la discipline,
l’intelligence stratégique, la fidélité envers le
chef suprême, et l’envers de toutes ces qualités, puis où est abordé l’aspect uniformologique, et structurel, (grades, avancements,
nominations, destitutions.)
L
e second tome est, lui, sous la forme
d’un dictionnaire, un point de vue
sur les cent plus emblématiques généraux qui, de Valmy à Waterloo, ont commandé les armées. Dans cette période de
guerre quasi continue, guerres de défense,
préventives, ou de conquête, il est normal
de voir entrer avec fracas sur le devant de la
scène, à l’ombre du plus prestigieux d’entre
eux, Napoléon Bonaparte, avec lui et parfois
contre lui, un nombre assez considérable de
talents.
C’est pourquoi, parmi ces 2300 généraux,
nous avons choisi les cent généraux qui
nous ont paru les plus grands, qu’ils aient
été maréchaux, généraux de corps d’armée,
généraux de division, ou de brigade.
Nous nous intéressons donc à eux seulement
en tant que généraux, et, naturellement, pas
au-delà de 1815, sans égrainer la liste trop
mécanique et fastidieuse de leurs états de
service, mais au contraire en insistant sur ce
qui les caractérise fortement, et en focalisant
sur leurs « moments forts ».
Castiglione et maréchal d’Empire en 1804, on pourrait dire que cet ennoblissement lui ôta
tout talent pour la suite car s’il fit la plupart des campagnes de l’Empire, on ne retrouvera
jamais l’homme de 1796.
En 1814, pendant la campagne de France, Napoléon lui demande de rechausser ses bottes de
93 : il a pour mission d’arrêter l’invasion des Alliés dans le Sud-Est. Mais il est battu à SaintGeorges le 18 mars puis à Limonest le 20 et doit évacuer Lyon. Déjà, son comportement en
Allemagne avait été loin d’être brillant et il apparaît désormais indécis, découragé. A-t-il trahi ?
Il a eu des contacts avec le prince de Hesse-Hombourg et il a lancé le 16 avril une proclamation
prescrivant à ses soldats « la couleur vraiment française » de la cocarde blanche des Bourbons,
dénonçant en Napoléon le tyran qui a « immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition ».
Napoléon, qui le rencontra sur la route de l’Ile d’Elbe, devait observer : « Depuis longtemps,
chez lui, le maréchal n’était plus le soldat ; son courage, ses vertus premières l’avaient élevé
très haut hors de la foule ; les honneurs, les dignités, la fortune l’y avaient replongé. Le
défectionnaire de Lyon fit oublier le vainqueur de Castiglione. »
Arrivé à Paris, il s’empressa d’aller présenter sa soumission au Roi, qui le récompensa en le
nommant pair de France.
De lui, Napoléon dicte à Las Cases un portrait peu flatteur : « Sa taille, ses manières, ses paroles,
lui donnaient l’air d’un bravache, ce qu’il était bien loin d’être du reste, quand une fois il se
trouva gorgé d’honneurs et de richesses, lesquelles d’ailleurs il s’adjugeait de toutes mains et de toutes
manières. » Las Cases ajoute que Napoléon remarquait pourtant, à la décharge du maréchal :
« C’est Augereau surtout qui décida de la journée de Castiglione, et, quelques torts que l’Empereur
eût à lui reprocher par la suite, le souvenir de ce grand service national lui demeura constamment
présent et triompha de tout. »
Ayant conservé son titre de pair de France, Augereau est appelé à prendre part au procès du
maréchal Ney. Dignement, il refuse de siéger, répugnant à juger un frère d’armes.
Rejeté par tous, désavoué, le téméraire soldat se retira alors dans son château de la Houssaye. Il
ne rêvait plus que de jouir en paix de l’immense fortune qu’il avait accumulée par ses pillages
et ses revenus, mais il ne pourra pas en profiter longtemps. Le 12 juin 1816, « le fier brigand »
mourut sans héritier entre son beau-père et sa jeune femme.
1791, il quitte Epinay, pour s’engager en août 1792 au 9ème bataillon des Fédérés Nationaux,
où il participe aux premières guerres de la Révolution.
Il s’y distingue notamment à Jemappes, où il reprend à l’ennemi le drapeau du bataillon.
Dénoncé, destitué, comme tant d’autres - donc à tort -, puis réintégré à l’armée du Nord, il
participe à la bataille de Fleurus ; puis il est blessé à Maubeuge et laissé pour mort à Mons ; il
s’empare du pont de Limbourg, où il est de nouveau blessé.
Nommé chef de bataillon en 1796, il commande alors un bataillon de grenadiers pendant la
campagne d’Allemagne ; et il est encore blessé à Wurtzbourg, en Bavière.
Il est ensuite intégré à la division Bernadotte, dont il sera l’aide de camp jusqu’en 1802. Il
participe à la campagne d’Italie en 1796-1797 ; puis en 1800, il est sévèrement blessé au
village de Schout (Hollande), en repoussant un corps d’Anglo-Russes.
Il est sous-chef d’état-major de Bernadotte, lors de la bataille d’Austerlitz et il peut y cueillir
sa part de lauriers.
Promu général de brigade le 10 février 1806, il prend le commandement d’une brigade de la
1ère division du 1er corps lors de la campagne de Prusse. Il prend une part active à la bataille
d’Iéna, puis, à la poursuite de l’armée prussienne, il est le premier à traverser la Saale où il
culbute l’armée du prince de Wurtemberg ; et finalement il pénètre en vainqueur dans Lübeck.
Nommé chef d’état-major général du 1er corps par Bernadotte, celui-ci est blessé le 6 juin
1807, dans une escarmouche ; il est remplacé par le général Victor et c’est sous ses ordres que
le 1er corps remporte la victoire de Friedland, ce qui permet à Victor de recevoir son bâton de
maréchal.
Ainsi, en janvier 1808, le 1er corps, toujours commandé par Victor, est désigné pour
l’expédition d’Espagne et le général Maison se voit confier le commandement d’une brigade
de la 2ème division. Au cours de cette campagne, il se distingue, en novembre 1808, à la
bataille d’Espinosa puis il est blessé à l’attaque de Madrid, où une balle lui fracasse le pied et
le contraint à rentrer en France.
En 1809, remis de sa blessure, Maison retrouve le maréchal Bernadotte qui commande l’armée
de l’Escaut, alliée aux Hollandais pour repousser les Anglais, qui ont envahi l’île de Walcheren.
Après la reconquête de l’île, il exerce plusieurs commandements civils et militaires, dont celui
du département de la Lippe issu de l’ex-duché de Berg et celui du camp d’Utrecht.
Il revient à la Grande Armée et il est promu général de division en août 1812. Il prend le
commandement de la 16ème division du 5ème corps jusqu’en décembre 1813. Il participe à la
bataille de Lützen, où après une journée de combats intenses, les forces prussiennes et russes
battent en retraite, permettant ainsi à la Grande Armée de conserver les ponts franchissant
l’Elster, que l’ennemi voulait détruire.
Les 20 et 21 mai, il repousse à Bautzen la charge de six colonnes de la cavalerie prussienne.
Enfin, bien que blessé aux combats de Wachau qui précèdent la bataille de Leipzig, il est présent
à son poste et de nouveau blessé dans la plus grande de toutes les batailles napoléoniennes.
Maison reçoit en janvier 1814 le commandement du 1er corps de l’armée du Nord, chargé de
couvrir la Belgique et le port d’Anvers. L’infériorité numérique dans laquelle il se trouve ne lui
permet pas de résister à la pression des coalisés et il décide de rentrer sur Paris à marche forcée.
A Quiévrain, il est informé de l’abdication de l’Empereur. Il conclut un armistice et gagne
Lille, où prend fin sa carrière de soldat napoléonien. En effet, au retour de l’île d’Elbe, Maison
reste fidèle au roi ; mais à la seconde Restauration, chargé avec d’autres, de juger le maréchal
Ney, il se déclarera incompétent, sauvant ainsi son honneur.
Louis-Albert-Guislain BACLER D’ALBE (1761-1824)
A Sallanches où il passe sa jeunesse, il réalise de splendides peintures, très colorées, notamment
sur la région du Mont-Blanc ; il est ainsi un des premiers peintres à représenter la nature telle
qu’il la voit ; et, en ce sens, il est bien le contemporain de Rousseau. Bien que vivant dans
le duché de Savoie, il est enthousiasmé par la Révolution et s’enrôle comme volontaire en
1793 pour défendre la République ; il sert comme capitaine d’artillerie au siège de Lyon et
de Toulon. Nommé à l’Armée des Alpes, il y rencontre Bonaparte en 1795, qui le nomme
adjoint à l’adjudant major du parc d’artillerie. Lui et le futur général en chef ne se quitteront
plus. Le 3 septembre 1796, il est promu officier géographe, car Bonaparte, impressionné par
la qualité de ses dessins et de ses relevés, lui demande de réaliser les plans de la côte, de Nice à
Savone, et d’enseigner le dessin pour effectuer des tracés et les plans des fortifications.
En 1797, il réalise une carte de la péninsule (30 feuilles) qu’il finance lui-même, l’armée n’ayant
pas de budget pour cela; ces cartes sont dérobées par l’armée autrichienne, rendues après le traité de paix de Campoformio. L’ouvrage parait en 1802 en 52 feuilles sous cet intitulé : « Carte
du théâtre de la guerre en Italie lors des premières campagnes de Bonaparte ». Plus qu’utile dans
l’élaboration de plans topographiques, il se distingue aussi par son courage au cours de la bataille du pont d’Arcole, bataille qu’il reproduit dans une œuvre ambitieuse. De cette campagne,
il immortalise aussi les batailles de Rivoli, de Lodi, et le passage du Pô à Plaisance, dans de
François Séverin MARCEAU-DESGRAVIERS (1769-1796)
Fils de procureur, il est destiné à une carrière d’avocat ; mais sa vocation pour l’armée est plus
forte et il s’engage dans un régiment d’infanterie à 16 ans. Officier en 1791 dans le bataillon
des volontaires d’Eure-et-Loir, il obtient en 1792 son intégration dans l’armée régulière
comme lieutenant de cavalerie.
Bonaparte et son état-major à la bataille d’Arcole.
(Peintue de Bacler d’Albe).
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Joseph Marie DESSAIX (1764-1834)
Georges MOUTON (1770-1838)
Médecin à Thonon puis Turin, il vient exercer à Paris à la veille de la Révolution ; et dès
1789, il prend partie pour les idées nouvelles, entre dans la Garde nationale et retourne à
Thonon en 1791, pour y faire germer les nouvelles idées. Il repart à Paris en 1792, pour éviter
une condamnation en Savoie, puis devient capitaine de la Légion des Allobroges. Quelques
jours plus tard, il participe à l’attaque des Tuileries, le 10 août et devient chef de bataillon de
la Légion des Allobroges.
De 1793 à 1797, il participe aux principales guerres de cette époque, sans mérite particulier
mais non sans enthousiasme, et il est fait prisonnier à Rivoli, ce qui lui vaudra sept mois d’exil
en Hongrie, avant d’être échangé.
A sa libération, il retourne en Italie en tant que chef de brigade de la 27ème légère. En 1798, il
est élu au Conseil des 500, comme député du Mont Blanc.
Opposé au 18 brumaire, Dessaix se retrouve exclu de la représentation nationale, mais reçoit
un nouveau commandement dans l’armée en Suisse, puis à l’armée Gallo-Batave ; il se retrouve
à Hanovre en 1803, où il obtient sa promotion de général de brigade.
L’année suivante, au camp d’Utrecht, il prend le commandement de la 1ère brigade de la 1ère
division du général Marmont. Quand la guerre éclate en 1805, son unité est devenue une
partie du 2ème corps de la Grande Armée et combat devant Ulm.
Il passe ensuite à l’armée d’Italie, dans la division Broussier, où on lui donne le commandement
de la 2ème brigade, en avril 1809, avec laquelle il fera toute cette campagne d’Italie, sous l’autorité
du Vice Roi ; campagne d’abord difficile puis victorieuse, réussissant à, une fois de plus, bouter
hors de la péninsule, cette Autriche qui ne fut jamais acceptée par la population ; commandant
l’avant-garde de l’Armée, Dessaix est blessé de 2 coups de feu au combat de Venzone sur le
Tagliamento. Il commande de nouveau l’avant-garde reformée le 7 mai, combat à la bataille
de la Piave, est vainqueur sur la Livenza, et combat avec fougue à Villanova, Venzone, Tarvis,
San Michele, toujours sous les ordres de la division du général Broussier.
Blessé à Wagram, il est promu général de division, en juillet 1809.
Nommé commandant de la 2ème division du 4ème corps sous Masséna à l’armée d’Allemagne,
ensuite de la 1ère division sous Oudinot à l’armée de Brabant, puis chef d’une division au corps
d’observation de Hollande jusqu’en 1811, enfin commandant de la 4ème division de l’armée
d’Allemagne sous Davout, période où il est récompensé du titre de grand officier de la Légion
d’Honneur.
Il participe à la campagne de Russie où il est blessé à Mohilev et il a le bras fracassé par un
biscaïen à la Moskowa. Il commande encore, cependant, une division en Prusse jusqu’en
1813, mais malade il rentre dans ses foyers. Pourtant sa carrière militaire n’est pas terminée,
car, patriote, et ne se sentant en rien piémontais (rappelons que la Savoie n’était pas française
avant 1790), il est nommé commandant de la Garde nationale du Mont Blanc, début 1814,
et il force les troupes de la coalition à évacuer une très grande partie de la Savoie, gagnant par
son courage le surnom de Bayard du Mont Blanc.
En 1815, il commande la 19ème division militaire à Lyon, puis le 6ème corps d’observation à
Chambéry ; il s’empare de Carouge, mais est contraint de signer l’armistice.
Arrêté en mai 1816, relâché en septembre de la même année, il se retire à Fernay-Voltaire, et
meurt à Marclaz, en 1834.
Les premières années de sa vie, c’est du Victor Hugo : famille pauvre et pléthorique, caractère
ambitieux, puissance athlétique, patriotisme, etc… C’est ainsi qu’à 26 ans, alors qu’il n’avait
reçu que l’instruction de la rue et des champs de bataille - ce qui, certes, peut être valorisant
en 1796 - il est colonel sous Meynier à l’armée d’Italie.
Affecté à la 60ème demi-brigade, il participe aux opérations autour de la forteresse de Mantoue.
En mai 1797, Joubert le prend comme aide de camp. En tant que chef de la 99ème demibrigade, il est affecté à l’armée de Rome ; puis de décembre 1799 à avril 1800, il se bat
pour la défense de Gênes, dans un combat qui semble à tous désespéré, mais qui, avec Soult
et Masséna, s’avère finalement vainqueur. Gravement blessé par deux fois, il est rapatrié en
France. Soult écrit de lui à Bonaparte : « Il n’est pas possible d’être plus brave. »
En 1805, nommé général de brigade, Napoléon le prend comme aide de camp et il le restera
jusqu’à la fin de l’Empire, malgré le refus qu’il avait opposé l’année d’avant, un peu révulsé pas
les fastes du Sacre. Il se montre toujours franc et direct. « Celui-là n’est pas un flatteur » dira
l’Empereur à Caulaincourt. Mais il est également discipliné et loyal, organisateur remarquable
et méticuleux.
A la fin de 1807, il obtient le grade de général de division et le rang d’inspecteur général.
En 1808, en Espagne, sa division remporte les batailles de Rio-Secco et de Burgos, mettant la
main sur cinquante neuf canons.
En 1809, en Autriche, après la manœuvre savante d’Abensbergq et la victoire d’Eckmühl,
Mouton va se distinguer à Aspern, avec deux bataillons de l’infanterie de la Jeune Garde : il
s’empare du village et se retrouve immédiatement encerclé ; il reçoit le renfort de deux autres
bataillons, ceux de Rapp, autre aide de camp de l’Empereur ; et tous deux repoussent les
Autrichiens de Rosenberg. Ce qui vaudra à Mouton le titre de comte de Lobau.
Ensuite, Mouton participera à toutes les campagnes ; mais le plus souvent comme aide major
général, c’est-à-dire occupé à l’organisation de l’armée, tâche obscure mais indispensable, où
il saura montrer tout son talent.
Le général Desaix à la bataille de Tarvisio
en 1809 ; derrière lui un dragon
de la Garde royale italienne
tenant un drapeau autrichien,
un officier d’état-major,
un prisonnier autrichien,
un officier d’ordonnance.
Et chevau-légers polonais
du 7ème régiment, 1813
(Anne SK Brown military collection).
Le général Marceau
(Anne SK Brown
military collection).
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Deuxième régiment de
chevau-légers napolitains,
sous Murat.
(Anne SK Brown
military collection).
son département de la Haute-Loire et il accompagne Grouchy à Lyon. Il est ensuite chargé par
Suchet du commandement des départements de l’Ardèche, du Cantal, de la Haute-Loire, de
la Loire et du Puy de Dôme. Il est nommé représentant de la Haute-Loire pendant les CentJours en mai 1815, où il appuie toutes les mesures qui ont pour but de sauver l’indépendance
nationale. Gouverneur de Lyon en juillet 1815, il y montre beaucoup de vigueur, mais aussi
de prudence et de modération. Il s’oppose au retour des Bourbons, même après Waterloo, où
il est présent et aurait dû soutenir l’offensive du maréchal Ney.
L’ordonnance du 24 juillet 1815 en fait un traître au roi, passible du conseil de guerre. Il se
cache alors chez un ami royaliste ; puis pensant les esprits apaisés, il réapparaît et se constitue
prisonnier auprès du préfet de la Loire. Le conseil de guerre le condamne à mort le 15 juillet
1816. Sa femme essaie en vain d’obtenir sa grâce auprès du roi ; mais il est fusillé le 27 juillet
1816, chemin des Etroits, à Lyon.
tous numérotés
Régis-Barthélemy MOUTON DUVERNET (1770-1816)
Né au Puy en Velay, il s’engage à 15 ans comme soldat dans le régiment de la Guadeloupe
et il sert encore dans ce régiment en 1791. Puis il s’engage comme volontaire en décembre
1791, à l’armée du Gard et il se trouve capitaine adjudant-major au siège de Toulon en 1793.
Capitaine à la 117ème demi-brigade de bataille en 1794, unité incorporée dans la 70ème de ligne,
en 1796. Il y fait les campagnes d’Italie et il se distingue à Arcole, en novembre 1796, où il est
blessé d’un coup de feu qui lui fracture la jambe droite.
Aide de camp du général Chambarlhac en 1797, il est ensuite adjoint aux adjudants généraux
et employé auprès de l’adjudant général Gareau en 1799 ; puis il est nommé par le général
Moreau chef de bataillon à la suite de la 75ème, en 1799. Confirmé chef de bataillon, aide de
camp du général Gareau en 1800, il est envoyé avec lui à Malte : il y est fait prisonnier par les
Anglais au début de 1800.
Il sert à nouveau en Italie, en 1801 ; puis il devient aide de camp du général Lesuire en
novembre 1802 ; chef de bataillon à la 3ème de ligne en 1803, il est successivement aux camps
de Bayonne, de Compiègne, puis à Boulogne jusqu’en 1805 ; enfin, à la Grande Armée, il est
major du 64ème de ligne en avril 1806.
Il se retrouve colonel du 63ème de ligne à la place de Lacuée ; puis il part servir en Espagne,
où il est nommé général de brigade en 1811 ; il en revient général de division en 1813, pour
faire avec courage et distinction la campagnes de 1813 en Saxe. Prisonnier de guerre à la
capitulation de Dresde, il rentre de captivité en 1814, pour commander à Valence la 2ème
subdivision de la 7ème division militaire.
Il se joint à Napoléon au retour de l’île d’Elbe ; il est envoyé en mission extraordinaire dans
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Déjà dans l’armée depuis 1784 dans les Gardes Françaises, dès la Révolution il est donc très
vite remarqué par ses chefs, à la fois par son expérience militaire et sa culture. En 1793 il
reçoit le commandement de Dunkerque qu’il défend brillamment contre les Anglais. Il est
rapidement promu général de brigade, puis général de division la même année.
En 1793, général en chef de l’armée de Moselle, il est confronté aux Prussiens de Brunswick
et aux Autrichiens de Wurmser, lorsqu’ils envahissent l’Alsace. Avec une armée inférieure
en nombre, Hoche lance une contre-offensive en attaquant le général autrichien Hotze à
Wœrth et Frœschwiller. Hoche harangue et stimule ses soldats et, à la baïonnette, vétérans et
volontaires, tous s’élancent et s’emparent des redoutes. Le corps de Hotze est mis en déroute
et pendant trois jours, du 22 au 25 décembre, ses lieutenants chassent les Prussiens, obligés
de se retirer.
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Coffret de fort grammage
Illustrations inédites
Grand format 240 x 320 mm
Deux tomes de 240 pages chacun
Papier couché 150 gr. semi-mat
Reliure en soie d’Orient, signet, tranche fil,
gardes en couleur, étiquette dans bossage
Lazare HOCHE (1768-1797)
Les cuirassiers d’Hautpoul à Eylau.
Tirage limité à 150 exemplaires
Hoche s’apprêtant à traverser le Rhin en 1793.
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1796 & LES POLONAIS DANS L’ ARMÉE NAPOLÉONIENNE & 1814
Personne ne pourrait oublier la valeur, l’hé-
roïsme des cavaliers du régiment de chevau-légers polonais de la Garde Impériale, qui de
1807 à 1814, luttèrent jusqu’à l’abnégation au
service exclusif de l’Empire. Mais la participation de la Pologne comme alliée de la France, ne
se limita pas à ce prestigieux régiment : nombre
de cavaliers ou de fantassins, furent engagés, dès
1796 en Italie, sous le nom de légion polonaise.
La proximité de cette alliance, soudée par un
profond sentiment anti-allemand (prussien et
autrichien) et anti-russe, et par le démembrement de la Pologne, se renforça dès 1806, avec
l’écrasement de la Prusse à Iena et Auerstaedt,
le soulèvement des polonais encouragés par la
France, et enfin la libération de Varsovie par les
troupes françaises.
Dès lors, outre ce régiment intégré à la Garde
Impériale, commandé par le colonel Krasinski,
un corps entier, dit « Armée du Duché de Varsovie », se constitua de façon autonome, sous l’autorité de Poniatowski, seul maréchal de France
d’origine étrangère, constitué de pas moins de
trois divisions, sous les ordres de Poniatowski,
Zajonczek et Dombrowski, et qui comptait au
début 6000 cavaliers et 31 000 fantassins, puis
s’augmenta de plusieurs divisions, doublant ainsi le nombre de polonais au service de l’Empire.
Tous ces hommes prouvèrent leur courage dans
nombre de campagnes, particulièrement en Espagne de 1807 à 1813, où ils se couvrirent de
gloire à la bataille de Somosierra, puis en Russie,
en Saxe, et pendant les campagnes de France.
Ci dessus et ci-contre : Légion polonaise entre 1797 et 1802 (Anne SK Brown military collection)
Double page suivante :
carte générale de l’Europe en 1807, après la naissance du Grand Duché de Varsovie.
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BATAILLE DE SOMOSIERRA
Le 30 novembre 1808
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Coffret de fort grammage
Illustrations rares ou inédites
Cartographie des batailles avec présence des
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NAPOLEON
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Somosierra
SAN JUAN
troupes polonaises
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Légion polonaise entre 1797 et 1802 (Anne SK Brown military collection)
Légion polonaise entre 1797 et 1802 (Anne SK Brown military collection)
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1- 24e régt de ligne
2- 95e régt de ligne
3- chevau-légers polonais
4- 9e régt léger
5- chasseurs à cheval de la Garde
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Grand format 240 x 320 mm
Deux tomes de 240 pages chacun
Papier couché 150 gr. semi-mat
Reliure en soie d’Orient, signet, tranche fil,
gardes en couleur, étiquette dans bossage
Cette histoire tumultueuse, riche en épopée,
nous l’avons reconstituée grâce aux témoignages
des acteurs eux-mêmes, les généraux Soltyk,
Mrozinski, Grabowski et Tanski, sur l’ensemble
de la période, et Zaluski spécifiquement sur les
chevau-légers lanciers de la Garde.
A de très nombreuses illustrations inédites sur
la guerre en Espagne, et d’autres venant directement de Pologne, vienrent s’ajouter les peintures de Chelminski et les très nombreux documents sur les uniformes également recueillis
pour la plupart en Pologne.
Tirage limité à 150 exemplaires
tous numérotés
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1814 & LA CAMPAGNE DE FRANCE & 1814
E
Le plan des Alliés étant de chercher immédiatement une rencontre décisive afin d’arriver
le plus tôt possible à une solution définitive, la prise de quelques places ne pouvait être, au
premier abord, qu’une chose secondaire. On n’avait pas à s’en préoccuper avant d’avoir livré la grande bataille ou avant d’avoir constaté que, contrairement aux prévisions, la guerre
allait traîner en longueur. Il s’agissait donc de paralyser l’action des places françaises avec
le moins de monde possible.
Dans ces conditions, il n’y avait à s’occuper, surtout au début et jusqu’à l’arrivée des réserves
attendues, que des seules places pouvant commander directement les routes d’invasion. Et
encore fallait-il distinguer parmi celles-là : masquer simplement celles qui, par elles-mêmes
ou par leur position n’avaient pas grande importance, et bloquer rigoureusement les autres.
Dans la première catégorie nous pouvons ranger Erfurt, Würzbourg, les petites places de
l’Alsace et Strasbourg ; dans la seconde, il fallait compter Mayence, Landau, Sarrelouis,
Thionville, Metz, Luxembourg, Longwy et éventuellement Verdun. Or, contre ces places,
il suffisait de 65 000 hommes.
Quant à Paris lui-même, on ne devait guère s’attendre à le trouver en état de défense et
réellement défendu ; et cependant, cette éventualité était à prévoir. En tout cas, on ne pouvait se heurter là qu’à des retranchements appuyés aux barrières de la capitale et défendus
soit par la masse principale des forces françaises avec le concours de nombreuses milices
nationales, soit exclusivement par les milices elles-mêmes, avec le seul soutien d’un corps
d’armée. Dans le premier cas, c’était la bataille sous les murs de Paris ; dans le second cas,
la masse principale des forces françaises se trouvant alors au sud de Paris, c’était un fort
détachement à envoyer contre la capitale.
Or, s’emparer ainsi de Paris avant de livrer la bataille décisive n’était pas chose indifférente, car la perte de la capitale aurait probablement exercé une influence prépondérante
sur les événements militaires. Ce n’aurait donc pas été une faute de le tenter, et, pourtant,
constituer un détachement de cette importance était encore une entreprise fort risquée. En
effet, à moins d’avoir une supériorité numérique écrasante, l’armée principale n’était pas
absolument sûre de la victoire, et l’on avait dès lors à redouter de la priver ainsi d’une trop
grande partie de ses forces.
En somme, Paris ne devait pas entrer en ligne de compte tant qu’une grande bataille n’aurait pas décidé du sort de la lutte, à moins toutefois que, les débris de l’armée française se
retirant tout d’abord sur cette ville pour se reporter de là sur la Loire, la direction naturelle
de la poursuite n’amène les Alliés sous les murs de Paris et ne leur permette de consacrer le
gros même de leurs forces à la conquête de la capitale.
6) Entreprises secondaires.
D’après notre théorie, le partage des forces n’est admissible, dans l’offensive, que s’il doit en
résulter un avantage absolument exceptionnel. C’était presque le cas dans cette campagne.
Le théâtre des opérations se trouvant transporté au centre même de la France, la Belgique
et la Hollande étaient, par le fait, comme des membres séparés du tronc dont elles n’avaient
plus désormais aucun secours à attendre. Les habitants de ces contrées, surtout les Hollandais, étaient las de la domination française, et l’on avait tout lieu de croire qu’ils feraient
leur possible pour soutenir la cause des Alliés ; rien d’étonnant à ce qu’il en résulte même
une révolution en règle. Le pays était, il est vrai, couvert de places fortes, mais les garnisons ne pouvaient être que fort réduites, et, avec le concours des habitants, il fallait peu de
temps pour en venir à bout. Nul doute, dès lors, qu’on ne puisse, avec des troupes relative-
Chasseur à cheval de la Jeune Garde,
lieutenant en second, 1814.
Elève gendarme de la gendarmerie
d’ élite de la Jeune Garde, 1814 (Knötel).
30
31
en a montré un exemple. La ténacité ne fait donc pas à elle toute seule qu’on soit grand
dans le malheur, et quelque admiration même qu’elle éveille chez ceux qui réfléchissent
et qui savent ce que c’est que d’être ferme, elle ne peut pas plus être considérée comme la
preuve infaillible de la grandeur d’âme que le fait de se plier aux circonstances ne doit être
toujours pris pour le signe de la faiblesse.
Le caractère de Napoléon était déjà naturellement opiniâtre et inflexible ; il semble, en
outre, qu’il ait attribué, de propos délibéré, une trop grande valeur à la ténacité.
2) But auquel la défensive devait tendre.
Il fallait d’abord battre l’ennemi pour l’éloigner des frontières de la France et, en attendant ce
résultat, couvrir constamment la capitale pour empêcher les partis politiques de tirer profit
des embarras de la situation militaire. Pour atteindre ce résultat, il fallait absolument que Napoléon puisse se mettre de nouveau à la tête d’une armée qui ne soit pas par trop inférieure en
nombre aux forces des Alliés, et que la position occupée par cette armée empêche la capitale,
d’ailleurs plus ou moins fortifiée ou défendue, de tomber aux mains de l’ennemi.
Toutes les dispositions devaient être prises en vue de ce double but.
3) Moyens d’action dont disposait la défense.
F
ace aux 400 000 soldats de la coalition,
autrichiens, prussiens, russes, suédois,
(auxquels il faut ajouter les 100 000 anglo-espagnols au Sud, et les 20 000 napolitains de
l’ultime et stupide trahison de Murat) les
généraux restés debout après Leipzig, se tenaient prêts à affronter la foudre. Augereau et
Mortier dans le Lyonnais et le Morvan, pour
faire face à l’armée russe de Bellegarde en
train de franchir les Alpes ; Ney, Marmont,
Macdonald et Maison sur le Rhin, face aux
armées de Schwartzenberg, de Blücher et de
Bernadotte, n’eurent à opposer qu’un peu
moins de 100 000 hommes. Alors, en principe, la partie était jouée, et le mat rapide-
On pouvait estimer à 60 000 hommes les forces françaises qui avaient repassé le Rhin,
sans compter la garnison de Mayence. Napoléon, comme le voit par la suite, aura 100 000
soldats, à la fin du mois de janvier ; mais il aurait difficilement pu disposer de ces forces
dès le commencement de décembre. Or il savait par expérience qu’il est, dorénavant, impossible de lutter contre un ennemi deux fois plus nombreux, est-on même Napoléon.
Tous ses efforts devaient donc tendre à augmenter son armée de manière à pouvoir livrer
la bataille décisive avec 150 ou 160 000 hommes. Dans ces conditions, sa supériorité personnelle devait lui assurer la victoire sur la principale armée alliée. À cet effet, il lui fallait,
indépendamment des garnisons qu’il était forcé de laisser dans les places fortes, 100 000
hommes de renforts qu’il ne pouvait tirer que de l’Espagne, de l’Italie, de l’intérieur du
pays où les plus petits dépôts étaient à utiliser, et même des garnisons des places du Nord.
À ces moyens directs, il fallait encore joindre les moyens indirects de résistance : les forteresses, le soulèvement national, la rigueur de la saison.
Grâce à tout cela, on pouvait espérer affaiblir l’ennemi de plus en plus et finir par atteindre
le premier résultat qu’on doit avoir en vue : l’équilibre relatif des forces en présence.
Pour créer et diriger cette résistance indirecte, il fallait :
- armer les places qui commandent les routes allant du Rhin moyen sur Paris ;
- mettre Paris lui-même à l’abri d’un coup de main, et peut-être même aussi mettre
en état de défense les villes ouvertes qui, placées sur les routes précitées, pouvaient se prêter
Ci contre :
à une semblable organisation (ce qui est si souvent le cas en France) ;
Après la bataille
- convoquer les milices et les gardes nationales ;
de Laon.
- organiser des corps de partisans résolus.
Tableau de Meissonnier,
détail.
4) Considérations de temps.
L’Etat major.
On reconnaît à gauche,
Pour pouvoir mettre en œuvre ces divers moyens de résistance, il importait avant tout de
au premier plan,
gagner du temps dès le principe, de retarder le plus possible d’abord l’invasion du territoire,
le maréchal Ney.
ment prévisible. Eh bien non, ce ne fut pas
une blitz-krieg. Au contraire, depuis le 1er
janvier 1814, date à laquelle Blücher franchit
le Rhin, jusqu’à la capitulation du 4 avril, ce
fut une quasi succession, pour les français,
de combats victorieux, et paradoxaux, car, in
fine, face au nombre, il y a toujours un 4 avril
et des adieux à Fontainebleau.
Voici donc, ces combats, ultimes feux d’artifice et moments de gloire d’une armée dont
l’inventivité, le génie tactique et le courage
furent manifestes, et où la rapidité d’exécution et de déplacement, l’inspiration, comme
se porter en des lieux où on n’était pas nécessairement attendu, jouèrent un rôle essentiel.
38
grand acharnement, a perdu Petit-Mesnil, après La Giberie ; il se débat, en se retirant sur
la ferme de Beugné, contre l’ennemi qui pousse toujours audacieusement de l’avant.
Les ailes sont moins violemment engagées :
- À droite, Gérard se maintien, cramponné avec succès à Dienville.
- À gauche, Marmont chicane contre les Austro-Bavarois, à la lisière du bois d’Ajou.
C’est donc le centre qu’il importe de retirer de la lutte, sans que les Alliés, débouchant en
masses à sa suite, puissent marcher sur Brienne et écarteler définitivement l’armée battue,
mais non écrasée.
Le village de La Rothière qui commande pour ainsi dire la chaussée de Bar-sur-Aube à
Brienne, préoccupe l’Empereur au plus haut point. L’ennemi a pris possession des maisons,
mais sans pouvoir déboucher, jusqu’alors tenu en respect par une poignée de vieux braves
qui luttent désespérément à la lisière nord. Si l’on peut cadenasser cette issue nord de La
Rothière, une retraite des corps français décimés devient possible, et cette retraite peut
donner le loisir de se compter et d’agir.
Pour empêcher les Russes de surgir de La Rothière, comme ils cherchent à le faire depuis
plusieurs heures, Napoléon confie à ses dernières forces disponibles une mission de dévouement et de sacrifice : Nansouty, avec la cavalerie de la Garde, reçoit l’ordre de préparer
le chemin à Oudinot qui, avec la division de tirailleurs de Rottembourg, va chercher à
reprendre La Rothière ; sur une réoccupation effective et définitive l’Empereur ne compte
par outre mesure, mais il sait trop la guerre pour ne pas pousser à fond un retour offensif
destiné à gagner du temps.
La cavalerie déblaie les abords de la Rothière en refoulant les tirailleurs russes qui commencent à en déboucher. La division Rottembourg se lance à l’attaque, comme si elle
devait réellement réoccuper le village et s’y maintenir, coûte que coûte. Elle s’engage vigoureusement sur 3 colonnes :
- celles des ailes (généraux Marguet et Trapier) ne peuvent pénétrer et se replient
en combattant dans la plaine ;
- celle du centre parvient jusqu’à l’église, mais, accueillies par un feu nourri, nos
recrues tirent en l’air et se groupent en paquets sans avancer ni reculer. Un officier russe
s’avance, pensant que nos soldats vont se rendre ; le général Rottembourg, comptant sur les
succès des ailes, croit à son tour que les Russes sont tournés et déposent leurs armes. Il marche
presque seul au devant de l’ennemi. Revenus de leur erreur, les deux officiers engagent un
combat singulier pendant lequel les nôtres se ressaisissent et reprennent la lutte ; mais ils sont
contraints de se retirer sous la pression de troupes fraîches qui accourent à la rescousse ; ils
effectuent honorablement cette retraite, protégés par les colonnes des ailes qui ont pris, dans
la plaine, de bonnes positions défensives. Toute la division Rottembourg, à nouveau groupée,
se maintient à 400 pas [250 mètres] de La Rothière qu’elle n’a pu arracher à l’ennemi.
Pendant ce temps, à notre gauche, la série des revers se poursuit :
- La cavalerie de Wrède enlève par surprise quelques pièces de Marmont établies
en batterie au sud du bois d’Ajou.
- Une des divisions de Milhaud, chargée de flanc dans l’obscurité, au nord-ouest
de Chaumesnil, se débande vers la ferme de Beugné. Il convient peut-être d’attribuer cette
surprise de notre cavalerie à l’ignorance de l’évacuation du Petit-Mesnil par les troupes de
Victor, évacuation effectuée la nuit déjà tombée. Cependant, Victor paraît bien s’être mis
alors en liaison avec Marmont qui ne pouvait ignorer la présence, à sa droite, de la cavalerie Milhaud. Il semble que l’attaque, menée à fond, aurait pu atteindre Brienne. 6 pièces
légères tombent aux mains de l’ennemi.
126
39
n publiant ce livre, nous voulons
montrer ce courage, cette inflexibilité, cette légende encore à l’œuvre. Les
nombreux textes qui ont été écrits sur
telle ou telle bataille, ou sur la campagne
entière, nous ont permis d’englober ce
monde là dans son ensemble, de le comprendre et de le détailler. C’est pourquoi il nous a paru très utile de publier,
notamment, des cartes géographiques
d’époque, pour bien visualiser ces lieux
de l’Est de la France, et, en sus des cartes
habituelles de Serge Baudouard, des
cartes des batailles levées peu de temps
après, en double page également, pour
apprécier au mieux les positions des
troupes et la qualité graphique de ces
cartes anciennes. L’iconographie nous a
permis de nous faire plaisir en mettant en
valeur sur deux voire parfois sur quatre
pages, que ce soit les tableaux « topographiques » de Jung ou de Fort, que ceux
des peintres de bataille proprement dits.
Ces quatre mois de campagne méritaient
donc un traitement de valeur à la hauteur
de ces évènements. C’est pourquoi, l’iconographie est très libéralement dispensée, en veillant, comme par le passé, à
privilégier nos choix selon ces deux seuls
axes : la valeur historique et/ou la valeur
esthétique.
L
Carte ancienne de la bataille de la Rothière (les français sont en bleu).
127
a présentation est en tous points
identiques à nos précédents ouvrages napoléoniens : deux tomes de 260
pages tirés à 250 exemplaires seulement,
tous numérotés, grand format, illustrations en pleine ou pleine double page,
beau papier 150 grammes semi mat, coffret de fort grammage tout en couleurs.
1800 & AVANT POSTES DE CAVALERIE LEGERE & 1815
L
e général Antoine Fortuné de Brack
servit comme officier de cavalerie sous
L’Empire, sous les commandements des généraux Lasalle, Colbert, Pajol, Montbrun.
S’appuyant sur ses souvenirs, et sur cette vie
entièrement dévouée à l’Art de la Guerre et
à l’Empereur, évoquant les autres grands généraux qu’il avait rencontrés, Bessières, Murat, le général de Brack ne se contente pas
d’écrire des mémoires, mais dessine, à travers
donc ses propres exemples dans la bataille,
et dans la théorie, le rôle très spécifique des
avant-postes, et de la cavalerie légère en général, sous les angles de la stratégie, des équipements, des uniformes, etc.
T
rès illustré, et notamment par trois
peintres assez proches, par leur style,
Detaille, Meissonnier et Rocco, qui à eux
seuls recouvrent presque la moitié du livre,
cet ouvrage tiré à seulement 130 exemplaires,
nous a spécialement séduit par l’originalité de sa composition, sa façon de montrer
de l’intérieur la cavalerie au combat pour la
gloire de l’Empire.
C
et ouvrage, Avant-postes de cavalerie légère, exactement semblable par sa présentation à notre collection,
composé de 300 pages tirées sur beau papier 150 grammes, et en grand format 240 x 320
est tiré à 130 exemplaires seulement tous numérotés, reliés en soie d‘Orient
sous coffret pelliculé tout en couleurs, et de fort grammage, avec gardes vergé, tranche fil et signets.
1 8 1 3 & L A C A M PAG NE DE SAXE & 1813
Weissenfels
Lützen
Dresde
Bautzen
Kulm
C
Il aurait été préférable d’arrêter l’armée française, en laissant à leurs réserves le temps
d’arriver. Il était possible de profiter de toutes les lignes d’eau pour offrir de la résistance aux troupes de Napoléon. Ils le pouvaient d’autant plus facilement que, comme
il a été dit, la bataille de Bautzen n’avait pas été décisive et que le plus grand ordre
régnait dans ces troupes alliés.
Les coalisés, en se retirant, procédèrent à la rupture des points de passage des cours
d’eau qu’ils traversaient. Ils n’étaient donc pas décidés à reprendre l’offensive, ni même
à tenter des contre-attaques. Ils avaient certainement pour but, en détruisant les ponts,
d’arrêter ou, plutôt, de ralentir la poursuite.
Le 23 mai, vers 9 heures du matin, le 7e corps arriva devant Görlitz. Les chevau-légers
saxons de l’avant-garde, passèrent la Neisse et rencontrèrent l’arrière-garde adverse.
Une canonnade s’établit d’une rive à l’autre, pendant que Reynier construisait un
pont de bateaux. Mais, bientôt, l’arrière-garde alliée se retira. Le 7e prit donc la route
de Lauban et Goldberg, mais, ralenti par un cours d’eau marécageux, il n’arriva qu’à
Troitschendorf.
Le 5e, lui, avait traversé la Neisse de son côté et avait pris la route de Waldau et Buntzlau.
Son avant-garde combattit presque constamment et s’avança jusqu’à Stutzenham, tandis que le gros du corps d’armée atteignait Hochkirch.
Marmont arriva à Hernsdorf, mais Macdonald qui avait reçu l’ordre d’occuper Schönberg, fut arrêté au passage de la Neisse, dépassa Kulma et jeta son avant-garde dans
Schönberg. Le 4e, en traversant la Neisse, avait été attiré vers la gauche par le bruit de la
canonnade et avait envoyé son avant-garde à Troitschendorf alors que le gros s’arrêtait
entre les 11e et 6e. La Garde occupait Görlitz. Victor s’était avancé jusqu’à Grönbnitz.
Ney était resté à Weissenberg et le 12e à Bautzen.
Dans la nuit du 23 au 24 mai, Napoléon donna ses ordres en vue d’une poursuite
rapide de l’adversaire :
- les 5e, 6e et 7e corps, placés sous les ordres supérieurs de Ney, devaient suivre la route
de Buntzlau, que la Garde allait prendre à son tour ;
- les 4e et 11e devaient marcher sur Lauban, de façon à être prêts à se rabattre sur la
route de Buntzlau si les circonstances l’exigeaient ;
- le 2e corps, avec la réserve de cavalerie de Sébastiani, devait gagner Rothenburg et,
de là, suivre franchement l’ennemi vers l’est, en se maintenant à gauche de l’armée,
et en marchant à plusieurs lieues et parallèlement à la route de Görlitz à Buntzlau ;
- le 3e corps allait s’avancer jusqu’à Görlitz ;
- le 12e corps, de son côté, devait se porter de Bautzen à Hoyerswerda pour protéger
le flanc gauche de l’armée et opérer contre Bulow semblant se concentrer à Luckau.
Dans ces conditions, l’armée entière, sauf la 3e et 12e, pouvait prendre part à la bataille
si l’adversaire l’acceptait sur la route de Buntzlau. Mais les ordres de l’Empereur ne
purent recevoir leur exécution complète, à cause des réparations faites aux ponts de la
Queiss. Aussi :
- À la colonne centrale : le 5e et la réserve de cavalerie Latour-Maubourg, moins une
division attachée au 11e, arriva à Thiergarten ; le 7e en avant de Naumbourg ; le 6e à
hauteur du précédent, sauf une division restée sur la rive gauche de la Queiss ; et la
Garde en avant de Görlitz.
- À la colonne de droite : l’avant-garde du 11e s’était dirigée sur Lœben au lieu de
Lauban ; les 4e et 11e s’étaient croisés à Lichtenau, retardant le corps de Bertrand qui
1813
Katzbach
Grosbeeren
Dennewitz
Wartenburg
Wachau
Mockern
Leipzig
Hanau
8ème régiment du duché de Varsovie pendant la campagne de Saxe (Chelminski).
222
223
BATAILLE DE WARTENBURG
Gallin
Le 3 octobre 1813
Iserbecka
avait établi un pont en remplacement de celui que Bulow avait construit à Wartenburg et qu’il avait dû replier au moment de son départ et devant l’arrivée du corps de
Bertrand.
XXX
Elbe
Elster
YORCK
1
Combat de Wartenburg (3 octobre)
1
1
2
2
2
Le corps de Bertrand n’avait pas encore été rejoint par la division Guilleminot qui lui
avait été attribuée après la dissolution du 12e corps. Les 3 divisions du 4e corps étaient
disposées comme il suit :
- au Nord (à gauche), la division Morand occupait le château de Wartenburg et
s’étendait jusqu’à l’intersection où la route traverse la digue ;
- immédiatement à sa droite, se trouvait disposée la division italienne Fontanelli ;
- enfin, la division wurtembergeoise occupait le village de Bledden, à la droite de la
position.
Dans ces conditions, le corps de Bertrand avait toutes ses forces en première ligne et
il ne restait pas de masse de manœuvre. Évidemment les troupes de Blücher ne pouvaient déboucher vers la digue que par une seule route traversant un terrain marécageux, mais Bertrand devait s’attendre, dans la situation, à voir agir sur ses ailes, et par
conséquent il devait se constituer une réserve. Les événements lui montrèrent, bien
vite, la faute commise.
1
Wartenburg
1
XXX
IV BERTRAND
3
2
4
2
4
4
Globig
Schützberg
4
3
Bleddin
3
1- division Morand
2- division Fontanelli
3- division Franquemont
4- brigade Beaumont
Le 2, dans la journée, le corps d’York de l’armée de Silésie avait traversé le pont d’Elster
et s’était établi sur la rive gauche de l’Elbe.
Près d’Elster, le fleuve forme un coude qui enveloppe sur la rive gauche, un terrain bas
et marécageux, sur lequel se trouve construit le château de Wartenburg. Ce château est
placé à l’extrémité Nord d’une digue, constituant la corde de l’arc formé par l’Elbe. À
l’autre extrémité se trouve le village de Bledden.
La route par laquelle devaient déboucher les Prussiens tombe au milieu de la digue.
Le 3 au matin, en effet, le corps d’York, déjà placé sur la rive gauche de l’Elbe, se porta à
l’attaque de la digue par la chaussée qui la traversait. Morand et Fontanelli le laissèrent
avancer, à bonne portée, et firent ouvrir un feu violent de mousqueterie, accompagné
d’un tir puissant des batteries divisionnaires réunies près du château de Wartenburg.
L’effet de surprise et de destruction causé par ce feu arrêta net les troupes d’York, dont
quelques sections même reculèrent jusqu’au pont. Mais Blücher reporta ces soldats en
avant, car il voulait non seulement conserver le débouché du pont, mais gagner suffisamment d’espace pour faire passer ses troupes sur la rive gauche du fleuve.
Sous la protection du corps d’York, engagé contre les divisions Morand et Fontanelli,
le duc de Mecklembourg remonta le fleuve et se porta à l’attaque du village de Bledden, combinant ainsi son action avec celle d’York. La brigade Hulot de la division
Morand fit bien une contre-attaque contre la colonne prussienne et réussit même à
écraser 2 bataillons mais, dans l’intervalle, le duc de Mecklembourg s’était emparé du
point d’appui de Bledden, que les Wurtembergeois avaient cependant bien défendu.
Dans ces conditions, la position du 4e corps n’était plus tenable, puisque la digue était
enfilée et que, comme tous les retranchements en ligne droite, elle était percée en un
point. D’autre part, comme il a été dit, Bertrand n’avait pas de troupe disponible pour
reprendre l’offensive du côté de Bledden. La retraite du 4e corps s’imposait donc, et
1- 8e brigade H¸nerhein
2- 1re brigade Steinmetz
3- 7e brigade Horn
4- 2e brigade Mecklembourg
106
107
Mort de Joseph Poniatowski à la bataille de Leipzig
(AKG),
Lancier rouge , 1813, par Géricault. (AKG).
246
247
ette campagne compliquée et pleine de
rebondissements, méritait qu’elle soit
racontée longuement, et en détails.
C’est pourquoi nous avons décidé de la faire
vivre en deux volumes de 256 pages chacun,
très abondamment illustrés, identiques à tous
les ouvrages de notre prestigieuse collection :
-grand format 240 x 320, étiquette dans un
gaufrage,
-présentation luxueuse dans une reliure en
soie d’Orient ou plein cuir,
-coffret de fort grammage,
tout en couleurs,
-papier 150 grammes semi
mat, deux signets, gardes
vergé,
-plus de trente cartes de
Serge Baudouard, en pleine
page ou double page, deux
voire trois cartes par batailles pour, ainsi, lire parfaitement les mouvements,
avancées ou reculades des
troupes, positions de l’artillerie, la cavalerie, l’infanterie.
N
aturellement, nous avons mis l’accent sur la puissance et la profondeur des textes, puisque là aussi
nous avons mis en miroir et en perspective
des études très détaillées (Camon, Fabry,
Weil, Clement, Foucard,Clausewitz), sur les
combats, les stratégies,, et sur une iconographie également en très grande partie rare ou
peu vue, brillante, haute en couleurs, et où
on semble entendre la cavalcade, le bruit et
la fureur….
1 8 0 9 & L A C A M PAG NE D’ITALIE & 1809
D
urant l’hiver 1808/1809, l’Autriche forma une nouvelle alliance, secrète, avec la
Grande Bretagne pour exploiter les difficultés que Napoléon avait en terre d’Espagne.
Entre-temps, l’armée autrichienne avait subi
plusieurs réformes structurelles qui la rendaient
plus moderne et plus efficace et cela augmenta la
confiance de l’État-major concernant la possibilité de revanche contre les Français.
Napoléon, toujours soupçonneux, se rendit
compte du danger du complot entre Londres
et Vienne et commença les préparatifs pour déjouer la menace. Les deux principaux théâtres
de bataille seront de nouveau l’Allemagne et
l’Italie, tandis que la Pologne sera un front secondaire.
La guerre est déclarée par l’Autriche et le 10
avril 1809 l’Archiduc Karl envahit la Bavière,
tandis que l’Archiduc Johann envahit l’Italie par
Pontebba.
Napoléon accourt en Allemagne, qui sera le front
le plus important et il laisse l’Italie au Vice-roi
Eugène de Beauharnais.
Ce qui nous intéresse ici, c’est donc la campagne
d’Italie où le Prince Eugène de Beauharnais,
Vice-roi d’Italie, et beau-fils de Napoléon, commande cette armée d’Italie .
Bien que Napoléon ait averti Eugène de l’imminence de l’attaque des Autrichiens, le Vice-roi
était mal préparé.
La première véritable bataille d’Eugène est une
défaite cuisante. Mais, Eugène va aussitôt se
racheter, et repousser les armées autrichiennes,
dans cette suite de batailles victorieuses, qui
s’égrènent depuis la plaine du Pô, à travers le
Frioul et les Alpes Pénines, jusqu’à la pusta
hongroise, comme des perles d’or : Caldiero, la
Piave, Malborghetto, Tarvisio, Raab, où le maréchal Mac Donald, envoyé par Napoléon, le rejoindra. Dans cette campagne Eugène de Beauharnais se montrera audacieux, intelligent, et la
garde Royale, particulièrement courageuse.
I
l nous a semblé indispensable de vous raconter cette campagne, pour deux raisons
essentielles : parce qu’elle est toujours évacuée en quelques lignes, et qu’elle méritait
beaucoup mieux, et deuxièmement, parce que
nous disposons d’une iconographie magnifique
et totalement inédite, en l’occurrence les tableaux d’Albrecht Adam, témoin et acteur de
ces batailles, comme il le fut, toujours dans
l’Etat Major d’ Eugène, en Russie, d’où il a rapporté ces extraordinaires toiles publiées dans
notre ouvrage sur la campagne de 1812. La bataille de la Piave, la prise de Malborghetto, la
bataille de Tarvisio, la bataille de Caldiero, celle
de Raab, toutes ces victoires sont représentées
par de très grands tableaux, puis, dans notre
ouvrage, reproduits en doubles pages mais également reproduits dans tous leurs détails : un
détail à l’échelle d’une toile, est souvent plus
grand qu’une page de livre, c’est pourquoi ces
détails là tiennent souvent l’espace d’une pleine
page et enfin, ces tableaux et leurs détails ainsi
mis en valeur sont analysés, sur les plans historique, militaire, stratégique et uniformologique, par des spécialistes de cette campagne.
Enfin, comme habituellement, Serge Baudouard nous donne ici à voir quelques vingt
cartes illustrant ces batailles, avec son talent et
sa connaissance unanimement reconnus.
Nous profitons de cette campagne d’Italie,
pour mettre à jour, sous forme de deux ouvrages d’uniformologie, trois trésors que peu
de gens connaissent, en l’espèce les travaux
rigoureusement documentés, effectués dans
les années 1960/1970 par Roger Forthoffer
sur les uniformes de la Garde Royale d’Eugène de Beauharnais, en 1809-1812, et ceux
réalisés d’après le fameux canonnier Hahlo, et
enfin, par proximité géographique, ceux du
Royaume de Naples sous Joseph Bonaparte et
sous Murat, les deux ouvrages présentés dans
un coffret commun.
LES UNIFORMES DU ROYAUME D’ITALIE ET DE NAPLES
Cet ensemble sous coffret de fort grammage est en deux vo- Relié en soie d’orient avec tranche fil signet, gardes vergé et
lumes de 160 pages chacun, impression de haute qualité, tous numérotés.
grand format 240 x 320 mm.
Tirage limité à 250 exemplaires, ne reste que 30 exemplaires
Dragons de la Garde Royale italienne
1er escadron (1805)
Bonnet à poils noir à fond («Cul de singe») rouge
à croix blanche, et jugulaires de cuivre.
Habit vert à collet de même ; revers blancs ; passepoil des poches et retroussis rouges ; boutons,
trèfles d’épaules et aiguillettes grenades des retroussis blancs ; cuirs, veste et manchettes de
bottes blancs ; culotte de peau ; gants de peau à
crispins blancs. Plaque de ceinturon cuivre à grenade blanche. Grenade sur la giberne blanche.
Sabre à fourreau cuivre, dragonne blanche.
Casque en cuivre à turban en peau de panthère ;
plumet vert à sommet rouge.
Les uniformes en 1811 et 1812.
Insignes de grades et distinctions des compagnies
d’élite comme en France.
Officiers en grande tenue : habit comme la troupe
mais à pans longs ; en petite tenue surtout bleu
foncé en général. Mais ceux du 6e usent l’habit
bleu céleste et amarante de l’ex-garde municipale
de Naples, et ceux du 7e le surtout des ex-pionniers noirs.
Sapeurs : uniforme aux couleurs inversées, ceux
du 7e avec ourson blanc (qu’auraient aussi porté
les grenadiers de ce régiment), ceux du 5e ont le
colback noir.
Musiciens : frac aux couleurs inversées avec boutonnières et galons blancs.
Corps de la Garde : cuirs jaunes bordés de blanc.
Vélites : bonnet à poils, en campagne, le plus souvent shako couvert ; et pantalon long, blanc ou
gris.
Officiers des marins de la Garde : shako ou chapeau en colonne, culotte bleue ou blanche dans
les bottes à la hussarde.
Officiers : manteaux bleus.
Drapeau identique pour tous les régiments. Selon
un ouvrage russe cependant, celui du 6e conservé
à Leningrad aurait le fond amarante ; il pourrait
toutefois s’agir d’une décoloration.
Le reste de l’uniforme comme le précédent, mais
épaulettes à corps recouvert d’écailles de cuivre à
franges rouges, aiguillettes blanches ; la plaque du
ceinturon en cuivre jaune porte un aigle en cuivre
rouge.
Équipage de cheval vert ; galonnage et grenade
blancs ; passepoil rouge. Manteau plié blanc à parement rouge.
Fusil garni en cuivre.
Sources : Estampes et dessins du temps. Collection Cenni.
Vélites à pied de la Garde
Les 2 régiments portent l’uniforme blanc, à distinctive écarlate au 1er, amarante au 2e. Le 1er a les
épaulettes en or à franges vertes, le 2e les a eues successivement vertes à tournantes jaunes et franges
amarante, vertes et jaunes en Russie, puis vertes à
tournantes amarante. Une autre différence existe
dans la coupe des revers : arrondie en haut au 1er,
au 2e en écusson à 3 pointes. Le plumet est vert à
tête blanche au 1er, tout vert au 2e.
La petite tenue comporte : l’habit-veste à un rang
de boutons ; collet, parements et retroussis de la
distinctive ; boutonnières au collet et aux parements ; épaulettes ; shako.
Vélites à cheval de la Garde
Nous donnons ici les tenues portées en Russie et
en Allemagne. Les trompettes avaient aussi un
shako blanc et, à l’époque, en grande tenue le
dolman amarante à distinctive blanche.
Il y avait 2 schabraques : une blanche et une amarante.
Les corps de la cavalerie de la Garde avaient 3 tenues différentes.
Marins de la Garde
En petite tenue : veste (spencer) bleue, à collet
amarante à ancres jaunes ; parements amarante ;
passepoils amarante dans le dos et le long des coutures des manches ; épaulettes rouges à passants et
filets jaunes.
En tenue de travail : veste bleue avec ancres jaunes
au collet.
En été, pantalon blanc dans les guêtres courtes ou
pantalon à la matelote, le tout en toile blanche.
14
Les uniformes du Royaumes d’Italie
15
4
Les uniformes du Royaumes de Naples
5
1798&L’EXPÉDITION D’É GYPTE & DE SYRIE&1801
Trois volumes de grans luxe,
reliés en soie d’Orient
sous coffret.
Ne reste que 55 exemplaires
Ci dessous :
La bataille des Pyramides, par Lejeune.
L’armée d’Orient, par Rousselot
Kleber, par Gericault.
L’armée d’Orient, par Benigni
Tome I
La campagne d’Egypte. Récit militaire de la campagne, écrit à partir, notamment, du récit au jour le
jour de La Jonquière, lui même s’appuyant entièrement sur l’énorme somme (près de 5000 pages) des
dépêches du dépôt de la Guerre et des nombreux
mémoires qu’a suscité cette très aventureuse campagne . Très nombreuses illustrations en pleine page
ou double page, nombreuses cartes en pleine ou
double page, de Serge Baudouard, 366 pages.
112
113
elle exige de l’activité et des talents dans la personne
qui en serait chargée. Il faudrait un grand caractère
pour conduire une population nombreuse et pour
échauffer le moral d’une garnison considérable où
il n’existe point de soldats ; il faudrait enfin donner
une âme à ces marins, à ces matelots, chez lesquels
le découragement a remplacé la jactance. »
4 bombardes :
L’Oranger, la Portugaise, l’Hercule, l’Aglaé : 1 mortier de 12 pouces, 6 canons de 6
et 92 hommes d’équipage (par bâtiment)
6 tartanes-canonnières :
L’Étoile, l’Éclair, la Négresse, l’Expédition, la Marguerite, l’Hirondelle :
2 canons de 12 ou de 18 et 2 de 6 et 55 hommes d’équipage (par bâtiment)
Plusieurs des mesures administratives et défensives
arrêtées par Kleber provoquèrent des modifications
ou des observations de la part de Bonaparte. Par
un ordre du 11 fructidor (28 août), il prohiba l’établissement d’une estacade formée de bâtiments de
transport ; en revanche, il donnait une grande extension au tir à boulets rouges, qu’il avait déjà préconisé dans une lettre précédente.
Ce même jour, il écrivit à Kleber :
« ... Il va incessamment y avoir un règlement à l’ordre pour la solde du divan, de l’aga et de la compagnie des janissaires. Employez surtout cette compagnie à protéger l’arrivage des eaux.
Ménagez bien vos armes ; nous en avons grand besoin. Nous devons peu compter sur le second convoi.
Vous savez combien nos troupes en dépensent. »
6 chaloupes- canonnières :
3 chaloupes-canonnières : 1 canon de 18, 1 canon de 12 et 35 hommes d’équipage (par bâtiment)
2 felouques-canonnières : 1 canon de 12 et 35 hommes d’équipage
Ordre de marche et de bataille
La première escadre portera la flamme au grand mât ;
la deuxième escadre portera sa marque distinctive au mât de misaine,
et la troisième au mât d’artimon.
Ordre de marche sur trois colonnes
Vaisseaux
Le Mercure
Le Timoléon
Le Franklin
Le Généreux
Vaisseaux
Le Peuple-Souverain
Le Tonnant
Le Guillaume-Tell
L’Heureux
Le Conquérant
Vaisseaux
Le Spartiate, l’Aquilon :
2e division de l’escadre légère
L’Orient
Le Guerrier
Le 29 août, il ordonna que les marchés passés à
Alexandrie pour vente de riz seraient cassés ; que
les acheteurs seraient remboursés au moyen de lettres de change sur le payeur général de l’armée (ou,
s’ils le préféraient, en marchandises trouvées chez
Koraïm) ; que les riz provenant du rachat seraient
versés dans le magasin extraordinaire de siège.
Un second ordre du même jour réglementait les
distributions à faire aux marins et prescrivait l’établissement de magasins de réserve permettant d’approvisionner, pour deux mois, tous les bâtiments de
guerre et du convoi.
Le 30 août, Bonaparte supprima le privilège exclusif de la vente des vins et eaux-de-vie à Alexandrie.
Il établit au profit du fisc un droit d’entrée de 3% sur
les vins et eaux-de-vie venant de France et de 5%
sur ceux venant des autres pays.
Le 30 août, répondant à une lettre de Kleber du 23,
Bonaparte le désapprouve d’avoir retenu 15 000
francs envoyés au contre-amiral Ganteaume :
« Beaucoup d’officiers de marine sont dangereusement blessés et doivent avoir des besoins. Les
officiers qui faisaient partie des garnisons, et qui
doivent être peu nombreux, se trouvent naturellement compris dans la répartition que j’avais chargé
le contre-amiral Ganteaume de faire...
Il est indispensable de vous procurer sur le commerce d’Alexandrie les 185 000 livres, pour compléter les 300 000 : il n’y a pas d’autres moyens
de nourrir l’armée. Le général Menou croyait aussi
trouver beaucoup de difficultés à lever sa contribution de 100 000 livres, et c’est déjà une affaire
finie ; il me le mande par son dernier courrier. »
Ordre de bataille
La Diane
L’Alceste, frégate du général
Le Corcyre
La Justice
L’Artémise, frégate du général
La Fortune
Le Lodi
La Sérieuse, frégate du général
La Junon
Le Spartiate
L’Aquilon
L’Orient
Le Guerrier
Le Peuple-Souverain
Le Tonnant
Le Guillaume-Tell
Le Mercure,
Le Timoléon.
Le Franklin
Le Généreux
L’Heureux
Le Conquérant.
La Diane, la Justice, la Junon formeront la 1re division de l’escadre légère.
Le Spartiate, l’Aquilon formeront la 2e division de l’escadre légère.
Le général Kléber,
par Géricault
(RMN).
52
44
53
180
10 nivôse (30 décembre). - La peste ne nous laisse
point de relâche... Deux tambours de la 4e en ont
été attaqués avant-hier. Un servant de la santé, un
pharmacien et plusieurs personnes en sont morts.
On me rend compte, à l’instant, que cette terrible
maladie se déclare aux hôpitaux n°1 et n°2... Il est
d’une bien haute importance de nous envoyer ici
des chirurgiens et des conservateurs de santé. Je
dois rendre justice au zèle de ces derniers, mais ils
ne sont pas assez nombreux ; ils ne peuvent suffire
à leur travail. »
À Damiette, la garnison continuait à être éprouvée
par une épidémie beaucoup moins grave que celle
d’Alexandrie, mais dont le principe doit être considéré comme le même, malgré les incertitudes et les
contradictions des premiers diagnostics.
Les avis des médecins ayant donné à penser qu’un
changement d’air serait avantageux pour la santé des
troupes atteintes, Dugua avait demandé à Bonaparte
d’envoyer la 2e légère à Mansourah, pour y remplacer le 2e bataillon de la 75e, détaché dans cette ville,
lequel se rendrait à Damiette. Cette mesure ayant
été prescrite par Bonaparte (18 nivôse - 7 janvier),
la 2e légère partit de Damiette le 12 janvier, arriva le
lendemain soir à Mansourah. Le bataillon de la 25e
quitta cette ville le 17 et, transporté sur des barques,
atteignit Damiette le soir même. Ce changement de
garnison parut déterminer une légère amélioration
de l’état sanitaire.
Les déclarations optimistes des médecins eurent
pour conséquence d’éviter l’établissement de toute
quarantaine à Damiette. Le général Dugua put ainsi
exécuter, sans entraves, les ordres que Bonaparte
lui avait donnés pour le ravitaillement des troupes
envoyées à Katieh et la préparation du mouvement
projeté vers la Syrie. Dès le 11 janvier (22 nivôse),
Berthier lui transmit l’ordre de faire partir la 75e
de ligne, le 20 janvier (1er pluviôse), pour Katieh.
Elle devait s’embarquer jusqu’à Peluse, sur le lac
Menzaleh, et escorter un convoi de 50 000 rations
de biscuit, 500 quintaux de riz et 1 000 boisseaux
d’orge.
*
On a vu dans quelles circonstances Bonaparte avait
prescrit l’occupation de Katieh et l’établissement
d’un fort qui pût remplir la double objet d’arrêter
une offensive ennemie et de constituer un centre de
ravitaillement pour l’armée dans sa marche prochaine vers la Syrie.
Parti de Salheyeh dans la nuit du 4 au 5 janvier,
le général Lagrange était arrivé à Katieh le 7, « à
une heure de l’après-midi », après une marche très
pénible.
Le 10 janvier (21 nivôse), Lagrange annonce à
Reynier que, d’après le rapport d’un espion, il y a
300 Mameluks, depuis 4 jours, à El-Arich, et qu’ils
Officiers du 20ème
et du 3ème dragons,
par Rousselot
(RMN)
181
Tome III
Ce tome iest le récit de la campagne sous Kleber puis
Menou, ainsi qu’une somme de documents, journaux,
lettres et courriers échangés pendant cette campagne
entre les différents acteurs militaires et politiques, qui
permettent de vivre, sur le vif, comme si le lecteur
y était, cette prodigieuse aventure. Ces documents,
sont de véritables « photographies » quotidiennes de
la situation, et où on voit ces soldats combattre en
plein désert, dans les faubourg du Caire, ou dans la
vallée du Nil, et sont accompagnés là aussi d’une très
belle iconographie, en pleine page ou double page. Ce
tome III comporte 304 pages.
Tome II (Offert pour l’acquisition des Tome I et II)
Un atlas de cette campagne : reprises des cartes du
volume I (pour mieux visualiser les mouvements et les
différentes étapes ; cela fera environ 30 pages); cartographie ancienne et générale, depuis Malte jusqu’à la
Haute Egypte et Saint Jean d’Acre ; autres illustrations
45
Le 1er septembre, Bonaparte adresse à Kleber un
blâme encore plus formel au sujet de l’emploi des
100 000 francs qui avaient été destinés à la marine :
« Le citoyen Le Roy me mande que toutes les dispositions que j’avais prises pour la marine sont annulées
par le parti que vous avez pris d’affecter à d’autres
services les 100 000 livres que je lui avais envoyées.
Vous voudrez bien, immédiatement, après la réception du présent ordre, remettre les 100 000 livres à la
marine, et ne point contrarier les dispositions que je
fais, qui tiennent à des rapports que vous ne pouvez
pas connaître, n’étant pas au centre. »
Dans une lettre à Kleber, du 4 septembre, Bonaparte
insiste une fois de plus sur l’utilité du tir à boulets
rouges ; il y voit le moyen le plus efficace de repousser l’ennemi, à condition de ne pas tirer prématurément et de servir les batteries avec sang-froid.
Les reproches formulés par Bonaparte émurent profondément Kleber, qui crut devoir protester avec
d’autant plus d’énergie que plusieurs des dispositions critiquées avaient été commandées par d’impérieuses nécessités et que les nouveaux ordres
étaient parfois inexécutables.
Le même jour, il annonce à Berthier le départ de tout
le personnel administratif ou civil, dont plusieurs
ordres antérieurs avaient pressé la mise en route.
Le 7 septembre, nous voyons Kleber insister encore
auprès de Bonaparte pour obtenir son rappel. Ce fut
le même jour qu’il reçut la lettre de blâme concernant
les 100 000 francs de la marine et l’exagération des
dépenses effectuées pour les services d’Alexandrie.
Il y avait, dans les reproches du général en chef, des
sévérités peu équitables. N’était-il pas légitime, par
exemple, que les hôpitaux eussent coûté beaucoup,
puisque le nombre des blessés échappés du désastre
d’Aboukir était trois ou quatre fois supérieur à celui
qu’avaient compté tous les combats livrés sur terre ?
Kleber ne voulut pas rester sous le coup d’un blâme
qu’il jugeait immérité ; il y opposa, sur-le-champ,
cette éloquente protestation :
« Je reçois à l’instant, Citoyen Général, votre lettre
du 15.
Je devais m’attendre à votre improbation relativement aux 100 000 livres affectées à la marine, et
dont j’ai disposé, contre votre intention, pour faire
face aux différents services de la place, quoique je
me trouvasse alors dans un moment extrêmement
difficile et qui peut-être devait me justifier ; mais
j’étais bien loin de croire mériter aucun reproche
sur l’administration des fonds. S’il est vrai, Citoyen
Général, qu’Alexandrie ait coûté le double que le
reste de l’armée, abstraction faite des réquisitions
frappées ailleurs, et qui n’ont jamais eu lieu ici ;
abstraction faite de ce qui a sans cesse été payé
au génie, à l’artillerie et à la marine, on a le droit
de conclure qu’il y a une dilapidation infâme.
L’ordonnateur en chef doit, en conséquence, faire
juger rigoureusement le commissaire de la place,
et lui retirer, en attendant sa justification, toute sa
anciennes concernant les navires, les uniformes, les
armées ennemies, etc., sur un ensemble de 100 pages.
256
se proposeraient de venir attaquer Katieh, s’ils reçoivent de Gaza les renforts qui leur on été promis.
Le 14 janvier (25 nivôse, Lagrange rend compte à
Reynier de l’arrivée d’un convoi venant de Salheyeh :
« ... Je pourrais bien être attaqué avant que le fort
qu’on fait pour la conservation de nos magasins soit
en état de défense. Aussi vais-je me presser de retirer
de la mer les objets que les barques nous y ont apportés, pour être pourvus de vivres à tout événement.
Toutes les palissades sont faites, et j’espère que,
dans 6 à 7 jours, nous serons clos. Malgré tout l’activité que nous y mettons, il faudra bien ce temps à
cause des difficultés du sable très mouvant qui nous
contrarie beaucoup pour les planter. »
Trois jours plus tard, Lagrange peut enfin annoncer
à Reynier que le palissadement est « quasi terminé ». Dans 48 heures le fort sera clos et pourra recevoir tous les approvisionnements envoyés par le
général en chef.
Pendant que Lagrange poursuit, dans ces conditions difficiles, l’établissement du fort de Katieh,
Bonaparte cherche à faire affluer peu à peu, sur ce
point, des renforts et des approvisionnements.
Le 11 janvier, il prescrit à Caffarelli que 600 sapeurs, avec les outils nécessaires, devront être en
marche le 1er pluviôse (20 janvier) pour Katieh,
« afin que, le 5 pluviôse, une partie puisse se mettre
en marche sur El-Arich ».
Le lendemain, il prescrit à Daure de faire réunir à
Katieh : 50 000 rations de biscuit, 500 quintaux de
riz et 1 000 boisseaux d’orge, indépendamment des
quantités fixées par l’ordre du 3 nivôse. Ainsi, le 1er
pluviôse, il devra y avoir en tout à Katieh : 80 000
rations de biscuit, 1 200 quintaux de riz et 2 000
boisseaux d’orge.
*
La région comprise entre Mit-Gamar et Mansourah
continuait à être infestée par les bandes d’Arabes,
souvent pourchassées, mais que l’insuffisance des
forces n’avait point permis de détruire.
C’est ainsi que Leclerc annonce à Bonaparte (de
Mit-Gamar, 9 nivôse - 29 décembre), qu’il est entré à Mit-Gamar le 4 nivôse ; ayant appris a présence des Arabes de Derne sur les bords du canal de
Mouis, il s’est mis en route le 6, à 8 heures du soir,
pour essayer de les surprendre au milieu de la nuit.
À ce moment, Leclerc et Verdier avaient commencé
leurs opérations combinées, qui durèrent du 3 au 9
janvier. Une fois de plus, les Arabes de Derne réussirent à s’enfuir, comme le montre cette lettre de
Verdier à Dugua (de Mansourah, 21 nivôse - 10 janvier) : « J’arrive, mon Général, d’après les Arabes,
que nous avons chassés devant nous avec le général
Leclerc. Fatigués de les suivre sans fruit et harassés de fatigue, nous nous sommes déterminés à rentrer chacun chez nous, ce qui a procuré au général
Leclerc de les rencontrer et de les battre. »
Bonaparte dans
le désert, vers la Syrie,
par Gérome.
257
86
87
1812 & LA CAMPAGN E D E RU S S I E & 1 8 1 2
L
a campagne de 1812 est une des plus glorieuses et une des plus tragiques. Commencée par
le franchissement du Niemen, et forte de plus
de quatre cent mille hommes, cette campagne vole
de victoire en victoire jusqu’à la sanglante bataille de
la Moskowa en septembre, puis l’entrée dans Moscou. Mais la prise de Moscou est un piège, et le maréchal Koutousov reculant sans cesse vers l’est, va
laisser cette armée s’enfoncer seule dans l’hiver. Et
l’hiver russe, aura raison de cette formidable armée.
La belle manœuvre du franchissement de la Bérézina sauvera ce qu’il reste, soit pas plus de soixante
dix mille hommes, qui en décembre, retraversent le
Niemen …
C
et ensemble est à la hauteur de l’enjeu, et
c’est pourquoi nous publions principalement
deux ouvrages :
Le tome I est la reconstitution de la campagne elle
même, où alternent les récits, et les réflexions, analyses et commentaires d’historiens russes, français,
allemands : Tarlé, Buturlin, Fabry, Madelin, Van Vlijmen, Clausewitz.
Le tome II est un choix très important d’extraits de
mémoires et de lettres, classés selon l’ordre chronologique de cette campagne, rédigés par des témoins
également russes ou français, généraux, officiers ou
hommes de troupe, écrivant après les évènements,
ou pendant ces mêmes évènements, certains de ces
courriers étant parfois interceptés par les troupes ennemies.
P
C
U
our l’illustration, nous avons privilégié les peintures russes et celles d’Albrecht Adam parce
qu’elles sont totalement inconnues, tout en
conservant une part de l’iconographie française. A ces
illustrations rares sont bien sûr ajoutées les cartes de
Serge Baudouard.
es deux ouvrages, de 400 pages chacun
environ, sont très luxueusement présentés,
comme tous nos ouvrages : grand format 24
x 32, reliure en soie d’Orient, gaufrage sur le plat,
coffret de fort grammage en couleurs, tranche fil,
dos rond, signet, gardes vergé, numérotation, et
tirage strictement limité à 430 exemplaires.
n troisième ouvrage, à la présentation rigoureusement identique d’une centaine de
pages, contient la description minutieuse de
ces gigantesques armées, accompagnée de planches
d’uniformes, elles aussi, notamment pour l’armée
russe, extrêmement rares ; cet ouvrage est offert, en
cadeau à ceux qui acquièrent les deux volumes.
198
199
..
..
..
...
.. 13
...
..
..
..
BATAILLE DE BORODINO
Le 7 septembre 1812
Situation vers 06h30
son orgueil. De Madrid à Varsovie, il promenait son regard assuré sur plus d’un million de soldats à
son commandement.
˘
Dans cette armée 100 000 conscrits, devenus à peine des soldats, étaient acheminés vers le Rhin : ils
partaient, les uns mornes et désolés, les autres exaltés par la perspective d’une grande aventure. Beaucoup en prenaient gaiement leur parti. « On nous a fait présent d’une clarinette de cinq pieds (1,63
mètre) pour aller apprendre aux cosaques à en jouer », écrit le facétieux fusilier Lambert, le 9 mars ;
le petit soldat Lebas, qui marche vers la Russie, assure à ses parents, le 23 avril, que le Tsar n’essaiera
même pas de résister, car « il n’a jamais gagné avec les Français », et son camarade, le grenadier
Delvau, prend en pitié « ce petit Empereur... qu’on aura bientôt arrangé à la blanche sauce ». On part
pour la Russie, mais on irait bien plus loin et l’on ne s’en effraie pas. Nous avons cinquante lettres
de soldats, en route pour la grande aventure ; les uns disent « contre les Russes », les autres « contre
les Turcs » – « contre le Roi des Turques (sic) », écrit J.-J. Jeanpierre. Certains croient qu’ « on va
aller en Suède », un autre, qui, évidemment, n’a que de très vagues notions de géographie, « que
l’Empereur de Russie a livré le passage pour aller en Angleterre sur terre ». « Que ce soit avec l’un,
avec l’autre, écrit, d’ailleurs, philosophiquement le soldat Lehanne, il faudra toujours y aller ». Pour
Delvau, « on va aux Grandes Indes d’où il y a 1 300 lieues (à peu près 5 319 km) de Paris ». Lebas
a aussi entendu parler des Indes, mais il a mal entendu le mot : « L’Empereur des Français veut que
l’Empereur de Russie lui donne le passage libre dans les Saingues (sic) pour empêcher le commerce
avec les Anglais ». « Ce n’est que chargée des diamants de Golconde et des tissus du Cachemire, que
la Grande Armée reviendra en France ! » va déclarer joyeusement un officier. Le cuirassier Ringlet
espère, en tout cas, retourner avec « une charge de lauriers ». Mais un de ses camarades, inquiet,
soupire : « Priez le bon Dieu pour moi ».
Ce soupir trouve certainement des échos : les familles sont dans l’angoisse ; la jeunesse de France est
jetée à l’aventure la plus extraordinaire, mais la plus périlleuse ; les femmes les plus dévouées à l’Empereur pleurent en secret ; la Comtesse de Souza écrit à la Comtesse d’Albany « qu’on tremble pour
ces enfants ! » « Chacun craint pour le sort de ses fils, de ses parents, de ses amis, puisque tous les
yeux sont tournés de leur côté », avoue un fonctionnaire : « L’Empereur, ose-t-il écrire encore, court
les risques de Charles XII ». Au cabaret, on trinque, pour s’étourdir, « à la gloire ». Les conscrits euxmêmes, après une bonne chopine, s’exaltent. « Le Tondu fera son affaire à la Russie » – « la blanche
sauce » de Delvau.
1
66
67
34
9- division Marchand
168
35
76
77
III NEY
XXX
XXX
GARDE
IMPERIAL
E
Carabiniers de la Garde royale
italienne (Idem)
7
.
.
.
..
9
10
Shevardino
X
XX
Doronino
I BARCLAY
Borodino
8
VIII JUNO
T
Fomkina
XXXX
Grande
Redoute
.
Kolocha
1- cavalerie d'Ornano 10- division Ledru
2- division Delzons
11- division Compans
3- division Broussier 12- division Friant
4- division Lecchi
13- division Dessaix
5- 3e corps de Grouchy14- 1er corps de Nansouty
6- division Gerard
15- 2e corps Montbrun
7- division Morand
16- 4e corps LatourMaubourg
8- division Razout
Gorki
5
NAPOLEON
4
2
6
I
12
14
RÈs MURAT
Le prince Eugène et son état-major à la bataille d’Ostrovno. (Par Adam)
IV
3
4
Valuteva
NE
E
G
EU
X
XX
15
16
XXX
V PONIATOWSKI
2
5
1
˘
Napoléon était maintenant en face de l’Empire russe. Quatre grandes routes le traversaient : au Sud,
celle qui, passant par Brest-Litovsk, longeait la rive droite du Pripet jusqu’à sa jonction avec le Dniéper en amont de Kiev, et, à Kiev, se redressait vers le Nord pour aboutir à Moscou ; au centre, deux
routes, longtemps presque parallèles, convergeaient ensuite pour se réunir près du même Moscou :
l’une, partant de Grodno pour traverser Minsk et Smolensk, l’autre, menant de Kovno à Vitebsk par
Wilno ; ces deux routes pénétraient dans le cœur de la Russie, utilisant l’espace qui s’étend entre les
sources du Dniéper et celles de la Duna ; la quatrième route conduisait, non à Moscou, mais à Pétersbourg, par Tilsitt, Mitau et Riga.
Il ne pouvait, pour Napoléon, être question, étant donné le dispositif russe, que de la deuxième et de la
troisième. C’est sur la route de Kovno à Moscou qu’il comptait engager ses gros, parce qu’il y voyait
la meilleure manœuvre pour couper en deux – dès l’abord – les forces ennemies.
Celles-ci attendaient l’envahisseur sur la ligne naturelle de défense que constituaient le Dniéper et la
Duna, de Kiev à Riga. Deux rassemblement principaux s’y étaient formés depuis près d’un an, un sur
la Duna, de Dunabourg à Vitebsk, un autre sur le Dniéper, de Smolensk à Regaczew, et ces rassemblements étaient devenus des armées qui avaient été portées en avant, la première jusqu’à la région de
Wilno, la seconde jusqu’à celle de Minsk. Le général Barclay de Tolly commandait l’armée du Nord,
le Prince Bagration, celle du Sud, l’un en liaison, par sa droite, avec Pétersbourg, l’autre pouvant, par
sa gauche, donner la main à l’armée que Tormasov ramenait déjà du Danube.
Maslovo
3
UT
VO
DA 11
13
.
.
.
.
.
.
.
.
..
.
.
.
.
.
..
..
6
7
10
8
.
.
.
9
KOUTOUZOV
Semiovovskaya
11
XXXX
II BAGRATION
12
13
Outitza
14
1- cosaques de Platov
2- 1er corps de cavalerie Ouvarov
3- 2e corps de Baggovout
4- 2e corps de cavalerie Korf
5- 4e corps d'Osterman
6- 6e corps de Dokhtourov
7- 3e corps de cavalerie Pahlen
8- 7e corps de RaÔevski
9- 4e corps de cavalerie Sievers
10- 5e corps de Constantine (la Garde)
11- 8e corps de Borozdine
12- 3e corps de Toutchkov
13- cosaques
14- milice
169
1796-97 & LES CAMPA GNES D’ITALIE & 1800
L
es deux campagnes d’Italie,
sont des campagnes emblématiques où se dévoile le génie stratégique de Bonaparte, et où naît
durablement sa légende.
Le 11e hussards en Italie, en Piemont,
en avril 1796 (par Keith Rocco)
Pour le récit de ces batailles, nous
avons fait appel à des textes publiés
au début du dernier siècle, par des
auteurs écrivant dans le cadre des
études militaires, et pensant ces
batailles comme eux-mêmes auraient pu les vivre, car de 1800 à
1910, peu de choses, en terme de
guerre, avaient changé. Félix Bouvier a écrit le texte sur la campagne
de 1796 et le capitaine de Cugnac
sur celle de 1800. Cependant notre
innovation la plus frappante a été
de faire appel, pour l’iconographie,
à deux très grands artistes militaires
et excellents connaisseurs de l’histoire napoléonienne, : Keith Rocco
et Patrice Courcelle.
Pour la première campagne, nous
avons demandé à Keith Rocco de
réaliser près de 80 peintures spécialement pour ce livre, 80 peintures
illustrant cette épopée, naissance de
la légende napoléonienne, où depuis
Lodi jusqu’à Rivoli, des généraux de
moins de trente ans, commandant à
des quasi va-nu-pieds bousculèrent
l’armée autrichienne, l’une des plus
puissantes de l’époque.
Et pour la deuxième campagne
d’Italie, qui pouvait mieux que Patrice Courcelle, lui aussi en 80 peintures inédites, montrer les détails
et la grandeur d’ensemble de ces
héroïques et terrifiantes batailles ?
Puisant ses sources dans une documentation hors du commun, Patrice Courcelle nous détaille également les uniformes si particuliers
de cette époque transitoire.
P
résentés avec l’élégance habituelle de tous nos ouvrages
– coffret de fort grammage tout
en couleurs, grand format 240 x
320, reliure pleine soie d’Orient
tranche-fil et signet, tirage strictement limité à 450 exemplaires tous
numérotés à la main, étiquette dans
un gaufrage sur le plat, et illustrations des auteurs, Patrice Cour-
celle et Keith Rocco, en double ou
pleine page –, et avec la cartographie savante et très documentée de
Serge Baudouard, (quinze cartes
environ pour 1800, et vingt-cinq
pour 1796) ces deux ouvrages sont
exceptionnels, car très peu d’artistes seraient capables de réunir à
la fois une si parfaite connaissance
de l’histoire militaire, de l’uni-
forme, de la psychologie des combattants, de
la topographie des lieux où se sont déroulés
ces combats, et un immense talent pour exprimer, avec ardeur, l’ensemble de ce savoir.
Keith Rocco, par exemple, nous a dit qu’il désirait surtout faire ressentir au lecteur ce que
les soldats, eux, devaient réellement éprouver,
la fatigue, la faim, la peur ou l’enthousiasme,
et Patrice Courcelle est parti de l’autre côté
des Alpes, comme en reportage de guerre...
ommaire détaillé de l’ouvrage Par Frédéric Bey
ommaire
détaillé
de l’ouvrage
ette victoire
exemplaire
est racontée dans un
ouvrage
de 350
format sous
L’ouvrage
comprend
385pages,
pages, en
30 grand
cartes en
coffret,
tirédont
à 1000
exemplaires
numérotés,
pleine
page
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L’ouvrage
comprend
385
pages, 30
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et dont
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que de
5 exemplaires
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des
batailles
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sur la seule
bataille
de 200 illustrations
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présence.
d’Austerlitz,
et des
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des armées
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La
3
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et la précision de
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: La
Campagne
1805
Ide
très
nombreux
articles
sur la stratégie
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nature
des
combats
e
- l’historien.
La 3 coalition
et lesnature
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napoléoniennes. Passionné
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- -LaL’armée
des combatsde 1805
par l’Empire
etautrichienne
les
jeux
stratégie,
L’armée
russe
de de
1805
- -L’armée
de 1805 il réussit
La Grande
en 1805
avec “Austerlitz,
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victoire
exemplaire”
- -L’armée
russe
de
1805
plans de
campagne
un ouvrage
foisonnant
d’érudition
- -LaLesGrande
Armée
en 1805 et de détails,
Ulm
et
la
manœuvre
Les plans
puisés-tant
dans de
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sources premières
-Ulm
La marche
sur Vienne
et
la
manœuvre
d’Augsbourg
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les témoignages
-LaLamarche
campagne
de Masséna
sur
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innombrables
desstratégique
témoins de
cette impétueuse
en Masséna
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- -LaL’attente
campagne
d’Italie de
et glorieuse
bataille.
Ecrit dans
un style vif, le livre
- L’attente
stratégique
en Moravie
L
vous fait entrer dans la bataille comme si vous y étiez.
IIème partie : Austerlitz
plans de bataille à Austerlitz
partie et: Austerlitz
II-èmeArmées
L’attaque
du matin
- -Armées
et austro-russe
plans de bataille
à Austerlitz
L
’assaut
du
Pratzen
- L’attaque austro-russe du matin
La bataille
dans le nord
- -L’assaut
du Pratzen
sursautdans
offensif
de la Garde Russe
- -LaLebataille
le nord
Murat repoussent
- -LeLannes
sursautet offensif
de la GardeBagration
Russe
L
’encerclement
des
Austro-Russes
- Lannes et Murat repoussent Bagration
La victoire de des
Napoléon
- -L’encerclement
Austro-Russes
- Laème
victoire de Napoléon
III partie : La Paix
- ème
La partie
campagne
: La navale
Paix et Trafalgar
III
négociations
et et
lesTtraités
- -LaLescampagne
navale
rafalgarde paix
Trophées
et festivités
- -Les
négociations
et lesautour
traités d’Austerlitz
de paix
La
signification
historique
d’Austerlitz
- Trophées et festivités autour d’Austerlitz
- La signification historique
➩ Créditd’Austerlitz
gratuit et bon de commande,
voir page 20.
1806
LA
CAMPAGNE
DE
PRUSSE
1 8 0 6 & I E N A & 1 8 0 6 §
S
SC
§§
1805
AUSTERLITZ
LA
1805 & AUSTERLITZ & 1805
1805
AUSTERLITZ LA
A
A
près Austerlitz, Iena…
S
Par Frédéric Bey ommaire de l’ouvrage
près
sa magistrale
Austerlitz,
Après sa
magistrale
étude sur laétude
bataillesur
d’Austerlitz,
saluée
Frédéric
Bey
s’empare
de
la
campagne
de
à la fois par les lecteurs et la presse, Frédéric Bey entame
et raconte
comment
à Iena et Auerstaedt,
iciPrusse,
sa deuxième
campagne
napoléonienne.
Le lecteur y
la puissante
armée qualités
prussienne
s’est effondrée,
trouvera
les mêmes
: rigueur
et richesse etde la
comment cet effondrement est le résultat d’un
documentation,
analyses stratégique et géostratégique,
changement radical dans l’armée française, où
vision synthétique et goût du détail et de la chronique,
nation, peuple, armée et chef ne font qu’un, et où
sens
du rythme, passion et méthode, puissance du récit .
le génie de Napoléon s’harmonise parfaitement
Frédéric Bey a supervisé, comme pour Austerlitz,
avec cette conception moderne d’une nation en
la cartographie, confiée à Serge Baudouard, et qui est
arme, et qui attaque pour mieux défendre ses
encore améliorée.
conquêtes.
Pour l’illustration, également comme pour Austerlitz,
nous avons préféré –sauf quelques exceptions inconans une présentation luxueuse, en grand
tournables- privilégier les documents d’époque, rares
format, relié en soie sous coffret, à tirage limité
ou très peu connus, voire inédits : photographies
dont il ne reste que 30 exemplaires tous numérotés,
d’uniformes,
planches d’uniformes – en particulier des
très illustré, et tout en couleurs, avec de multiples
tableaux
des troupes françaises et alliées jamais publiés
documents inédits ou très rares, augmenté d’une
etvingtaine
absolument
remarquables
–, scènes de cette
bataille,
de cartes
faites spécialement-pour
portraits…
oeuvre par Serge Baudouard, cet ouvrage fait déjà
D
date dans les textes sur cette magnifique campagne.
I / Guerres et Paix
- Le prolongement des opérations de 1805 dans le
royaume des Deux-Siciles
- L’échec des négociations franco-britanniques
- Campagnes navales (Saint-Domingue, Le Cap,
Buenos Aires) et affaires d’Italie (Maïda et Gaëte)
II / La marche vers la guerre contre la Prusse
- L’escalade diplomatique
- L’armée prussienne et l’armée saxonne
- L’armée française et ses alliés
- Les plans de campagne
III / La campagne d’Allemagne de 1806
- Premières manœuvres
- Schleiz et Saalfeld
- Iéna
- Auerstaedt
- La poursuite
- La situation fin 1806
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PAR RONALD PAWLY et Patrice Courcelle
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eprenant les recherches des grands anciens
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(Bucquoy, Brunon, etc…), Ronald Pawly et
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et en grand format (32,5 x 23,5), sous
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coffret, et tirée sur un très beau papier
sLu’iconographie,
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,égrev font l’objet d’une part importante de l’ouvrage, ressurgis de
.cte ,niam al à noitatorémun
l’ombre grâce aux écrits inédits de Caulaincourt,
Grand Ecuyer. Napoléon quitte l’image d’Epinal
du « petit caporal » couchant « à-la dure », pour
donner celle de l’empereur de l’Europe, seigneur
de la guerre, affichant puissance et richesse, dont le
train de vie somptueux se règle par l’étiquette du
palais. Là où est l’Empereur, là est le palais impé rial…
ti r
LES UNIFORMES DE L’ARMÉE FRANçAISE
Par Alfred de Marbot
de 1439 à 1815
C
P
as moins de 32 planches, grand format, pleine
page ou double page, dessinées par Patrice
Courcelle, l’ont été spécialement et exclusivement
pour ce livre. Parfois de véritables peintures accompagnées de légendes savantes, ces planches synthétisent à elles seules une somme de documentation
importante, restituant à partir de textes réglementaires, d’images rares ou de simples descriptions,
des uniformes parfois jamais vus. Des reconstitutions de scènes surprenantes (l’empereur à
l’intérieur de sa berline, le campement du
GQG, l’intérieur de la tente de Napoléon,
etc.) ont été réalisées dans le même esprit
,de
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ammoc ed nob te tiscrupuleuse.
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§
1796
LES GUERRES
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LES GUERRES NAPOLEONIENNES
pour comprendre et visualiser
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Napoléoniennes”
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ces
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batailles.
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extraordinaires
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l’ensemble de ces extraordinaires campagnes, de
C
Montenotte à Waterloo, où se mèlent gloire, héroïs “Les Guerres Napoléoniennes” constitue une ouver me, victoires
et tragédies.
auteurs
de ces “Guerres
ouvrage,
parLes
John
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ture et
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et écrit
indispensable
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comprendre
Napoléoniennes”
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deux anciens
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l’ensemble
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ces extraordinaires
campagnes,
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tous
deux
anciens
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de carrière,
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carrière
dans
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américaine,
de
Montenotte à Waterloo, où se mèlent gloire, héroïs général
de
brigade
Vincent
Esposito
et
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1796
à 1815,
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victoires
et comment
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auteurs
de ces “Guerres
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Elting.
John
Elting
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déjà
publié
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ou détruit
Napoléoniennes”
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amé nombreux ouvrages sur l’histoire Napoléonienne,
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en permettant
de visualiser
d’un le
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anciens militaires
de carrière,
aux Etats-Unis, mais hélas jamais traduits en France
général
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Vincent Esposito
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colonel
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successives
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(“Napoleonic Uniforms” et “Swords around a Throne
John
Elting.
Johnnous
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a d’ailleurs déjà
publié de
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(Ainsi,
reproduisons
ci contre
(Napoleon’
s Grande
Armée)”).
nombreux
ouvrages
sur l’histoire
Napoléonienne,
quatre pages
de la bataille
de Friedland.)
aux Etats-Unis, mais hélas jamais traduits en France
(“Napoleonic Uniforms” et “Swords around a Throne
(Napoleon’ s Grande Armée)”).
C
Uniformes de l’armée russe en 1812
ent quatre vingt trois cartes faisant
face aux cent quatre vingt trois textes
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lestextes,
expliquent,
soulignant
stratégies
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Les
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de gauche,
explicitement
Uniformes
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1812
mouvements
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aux 183
situées sur la page de droite.
Ainsi
lecteur pourra
enfinpages
mieux chacun,
comprendre
les difDeuxle tomes
de 220
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mouvements
des troupes,
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Les
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sur lacoffret,
page de gauche,
font explicitement
dédale
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souvent obscures.
cartesd’informations
et aux
plus183
de cartes
100
référence
situées sur lacouleurs.
page de droite.
Ainsi le lecteur pourra enfin mieux comprendre les différents mouvements des troupes, sans se perdre dans le
dédale d’informations trop souvent obscures.
Ci-dessus : les huit pages consacrées à la bataille de Friedland
Ci-dessus : les huit pages consacrées à la bataille de Friedland
1786 & LES HUSSARDS & 1815
E
crit par Paul Meganck, napoléonien bien connu de nos amis
belges, et l’un des plus grands
collectionneurs de littérature et d’iconographie impériales, cet ouvrage inédit consacré à l’élite de la cavalerie légère napoléonienne se décline ainsi :
l’origine des hussards ; les hussards sous
la Révolution ; les hussards sous l’Empire (avec chaque fois, historique et
uniformes des régiments).
Cet ouvrage, comportant 256 pages et
150 illustrations, toutes en couleurs, est
semblable dans sa présentation luxueuse
à tous nos ouvrages :
- reliure en soie d’Orient ou en cuir,
- coffret de fort grammage,
- papier semi mat 150 grammes,
- signets, étiquette dans un gaufrage sur
le plat, gardes vergé.
EN RUSSIE
L A GIBERNE
AVEC NAPOLEON
L E PA R I S D E N A P O L E O N
P
Réédition totale de cette très célèbre revue militaire
qui parut entre 1899 et 1914.
8 tomes de 400 pages chacun, reliés dos rond, tranche
fil et signet, sous coffret.
Plus de 3200 pages, plus de 1500 articles et dessins (dont
une centaine en couleurs), concernant l’uniformologie,
et axés à moitié sur le Premier Empire.
Il ne reste que 5 exemplaires !
Tout officier revenant de semestre, a l’exception des officiers supérieurs du régiment, serait tenu de ramener
deux hommes de recrue.
Les recrues devaient avoir de seize ans accomplis à trente‑cinq ans en temps de paix, et quarante‑cinq ans
en temps de guerre pourvu que, dans ce cas, ils aient déjà servi et soient en état de remplir un engagement
de huit ans.
On peut imaginer la propagande que souleva pareille mesure. Les recruteurs eurent ainsi de sérieux
concurrents et les intéressés ne se firent point faute des plus astucieux mensonges pour promettre à leurs
dupes la vie la plus fastueuse et la condition la plus enviable.
On se préoccupait également de l’instruction des troupes et, le 20 mai 1788, M. le Comte de Brienne fit
paraître une ordonnance sur les manœuvres des troupes à cheval qui remplaça celle de 1777.
Cette instruction était le résumé des méthodes des meilleurs officiers de cavalerie de l’époque et ce fut
sans conteste un grand progrès.
L’instruction à cheval était plus méthodique pendant les premières leçons ; les hommes montaient en
couverte et la longe était très employée. Et, malgré les vétilles qui subsistaient encore dans cet enseignement
de l’équitation à l’usage de la troupe, on pouvait cependant constater une grande émancipation sur les
règlements antérieurs particulièrement sur la méthode allemande.
Mais le progrès résidait surtout dans la manœuvre mieux entendue que par le passé au point de vue du but
à atteindre ; moins compassée bien que cependant encore trop minutieuse.
Une innovation était la création pour, chaque escadron d’une petite réserve composée du surplus des 48
files qui devaient constituer l’’effectif régulier, et destinée à fournir des tirailleurs en avant du front ou à
servir de réserve sur les flancs.
Lorsque les escadrons étaient réunis ces réserves étaient groupées en une seule masse ou en deux groupes
placés à chaque aile de la ligne.
Les évolutions de ligne avaient été également remaniées ; mais la routine avait forcément entraîné à leur
substituer tout un arsenal de mouvements dont un grand nombre étaient impraticables sur un champ de
bataille et n’étaient pas appliqués.
L’exemple des manœuvres prussiennes avait porté à représenter même sur le terrain d’exercice de petits
simulacres de combat on en abusa au point de ruiner les chevaux ou trop jeunes ou trop vieux ; mais il en
résulta une bonne mesure : on prescrivit à la cavalerie de ne prendre le galop qu’à 250 pieds (16O mètres)
de la troupe qu’elle attaquait et de ne pousser l’allure à sa plus grande vitesse qu’à 70 pieds (15 mètres).
L’ordonnance recommandait même de ne prendre l’allure de la charge qu’à une distance moindre dans les
charges contre la cavalerie afin de ne pas diminuer l’intensité du choc.
Cette très judicieuse prescription maintenait jusqu’au dernier moment la cohésion de la troupe qui
augmente beaucoup l’effet moral d’une attaque.
En somme, ce règlement sagement appliqué rendit la cavalerie bien plus manœuvrière qu’elle ne l’était
jusque‑là.
50
51
Ce ne fut pas tout, les campagnes précédentes avaient révélé les défauts de notre organisation militaire et
le manque de principes de guerre ; l’on avait surtout à se plaindre de la lenteur des troupes à prendre les
armes ; le péril, il est vrai, n’était point grand puisque les troupes légères se chargeaient d’amuser l’ennemi
en attendant que les troupes de lignes fusent ordonnées. Mais cependant quelques officiers généraux plus
alertes avaient montré quel avantage l’on pouvait se donner en sachant être plus rapidement prêt. C’était
indiscutable surtout pour la cavalerie, arme d’improvisation et d’à‑propos. Aussi fut‑il prescrit que tout
régiment cantonné devait dès lors être à cheval prêt à partir et à combattre en huit minutes et les équipages
pailletés pour pouvoir être chargés en dix minutes.
La permission était un peu courte, mais il valait mieux demander plus pour obtenir moins.
Quiconque avait vu lever un camp pendant la guerre de Sept Ans se rendait compte de l’impossibilité
d’une pareille prescription, du moins avec les impedimenta qui subsistaient encore. Bien des choses en effet
étaient à simplifier dans l’équipage de la cavalerie et le temps se chargerait sans doute d’en faire justice avec
l’expérience de guerres plus rapides. L’allègement de la cavalerie était un problème qui se posait aux yeux des
moins clairvoyants. N’était‑ce point le secret de ces fameux cavaliers hongrois et turcs si légers, si actifs, si
entreprenants et si redoutables pour nos pesants « gros talons » comme on appelait alors la grosse cavalerie.
Dessin colorié de Louis Vallet.
En somme, le vent de réforme qui s’était levé et qui déjà soufflait sur toutes les institutions avait commencé
à faire sortir peu à peu l’armée de ses routines. Mais c’était surtout sa constitution et son recrutement qui
réclamait une transformation il y avait tout une classe de la nation qui n’y figurait pas et qui allait bientôt
en faire le fonds.
En effet la bourgeoisie ne lui fournissait à cette époque qu’un faible contingent, surtout parce que l’espoir
d’arriver aux grades était encore limité pour elle à celui de bas‑officier, ce qui arrêtait bien des vocations.
Les Premiers Hussards
1692
La Gazette de France du 27 messidor an XII (16 juillet 1804), relatant la déception d’un
certain nombre de badauds voulant visiter les Invalides, fermés ce jour-là, ajoute :
« La plupart des curieux… ont été dédommagés par la vue de la nouvelle fontaine élevée
dans la première cour que l’on achève en ce moment, et qui est surmontée du lion de
bronze apporté de Venise avec les quatre chevaux de Corinthe ».
Puis il fut question de déplacer la fontaine : dans un recueil de projets d’embellissements
de Paris datant de 1807, on parle de transporter la fontaine du lion de Saint-Marc au centre
de la place des Vosges. Les éditeurs de ce recueil ne se montrèrent pas très favorables à
ce projet et pensèrent que « les événements remarquables qui se sont succédés en France
depuis 1790 laissent assez d’autres objets distingués, aussi curieux qu’intéressants, pour
être mis à la place des Vosges ».
Finalement, le lion de Saint-Marc devait rester onze ans en place. Il avait survécu à la
première Restauration, mais ne résista pas à Waterloo. Des commissaires autrichiens
vinrent le chercher pour le ramener à Venise. Voilà ce que raconte Etienne Arago à ce
sujet :
« Hélas ! il resta seize ans (sic) à peine sur le piédestal de Trepsat ; mais Venise ne revit son
palladium que brisé en éclats et c’est par morceaux rajustés qu’il est remonté sur sa haute
colonne. La veille du jour où l’Autrichien devait nous l’enlever, grues et cabestans avaient
été dressés autour du superbe trophée. Un invalide, suivant l’usage fut placé là toute la
nuit, comme gardien ; et le jour venu, quand les poulies tournèrent, quand les cordages se
tendirent sous l’effort des ouvriers, le lion soulevé un instant, tomba et se fracassa sur le sol
de l’esplanade. Le gardien de nuit n’aurait-il pas dévotement coupé avec son briquet d’Italie
quelques brins de chanvre, qui sembla se rompre sous le poids du bronze colossal ? »
Ramené à Venise, restauré et rescellé, le lion avait perdu dans ces diverses péripéties le livre
ouvert sur lequel il posait sa patte, et surtout ses yeux incrustés de pierres précieuses.
Les Vénitiens se consolèrent en affirmant qu’il valait mieux devenir aveugle que de voir les
malheurs de sa patrie. Réinstallé sur sa colonne, le lion se profile encore aujourd’hui entre
le ciel et la mer à l’entrée de la Piazzetta.
Et l’abbé Moschini d’écrire en 1819 : « Les Français furent bien fâchés de se voir enlever
ce monument ; mais le célèbre Millin qui est mort dernièrement, après avoir rapporté dans
son voyage par le Piémont (t.II, p. 192) l’inscription suivante : iste lapis in quo est figura
marmorea S. Marchi de Venetia fuit de Tregesto capta a nostris MCCCLXXX, s’en consolait
par les paroles suivantes : « Ceux qui ont vu le terrible lion de Saint-Marc sur la place des
Invalides doivent donc penser que ce n’est pas la première fois qu’il avait été enchaîné et
porté en triomphe par les vainqueurs de Venise ».
Le piédestal reçut, sous la Restauration, une grosse fleur de lys à quatre pans, que la
monarchie de Juillet remplaça par le buste du vieux La Fayette, que la récente révolution
avait remis à la mode. La fontaine vécut encore dix ans. Puis, le 21 novembre 1840, elle fut
détruite en vue d’aménager l’esplanade des Invalides pour le retour des Cendres. Ainsi la
fontaine disparaissait-elle en l’honneur de celui qui l’avait fait construire.
(suite page 97)
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3ème Année
N° 1
Prix du numéro : UN franc 50
La Giberne
Juillet 1901
PUBLICATION MENSUELLE ILLUSTRÉE
en Noir et en Couleurs
Dessin de E. Grammont
Plaque de shakos de Saint Cyr, 1848, cuivre, réduite d’un quart.
Collection Carlet
98
99
Dessin de E. Grammont
Plaque de shakos de La Gendarmerie Royale, Restauration, métal blanc, réduite d’un quart.
Collection Carlet
Programme de musique militaire du 29ème régiment d’infanterie, pendant l’occupation de Rome,
Second Empire.
Communication de M. G. Dubet
- 120 -
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CENT-SUISSES
de la Garde du Corps du Roi (1496-1792)
(2ème partie) (1).
Plaque de shako de voltigeur du 1er Régiment d’Infanterie de Ligne, 1er Empire.
En cuivre.
Collection du Prince de la Moskowa.
Six habits complets de cérémonie pour les six caporaux de la
dite compagnie forni pour un
(suite) :
Cinq aunes de très forte serge
d’Aumale bleu de roi entre deux au
pourpoint et haut ‑de‑chausse...
Neuf aunes et demie galon à
lézarde et à crète des deux côtés,
de 17 lignes pour le pourpoint...
Deux aunes 11/12 de galon, dit à
crète, des deux côtés, de 11 lignes,
dont deux aunes deux tiers pour
les chaperons du pourpoint et
un quart pour le ceinturon, et 33
aunes de galon dit à crète de 11
lignes, d’un côté seulement, dont
27 aunes pour border le pourpoint
et le haut‑de‑chausse ; quatre
aunes et demi pour le ceinturon et
deux tiers pour garnir les gants, le
tout d’or sur doré pesant 64 onces
4 gros...
Trois gros boutons de cuivre doré,
d’or moulu sur, pour le haut de
chausse...
Deux douzaines et neuf moyens
boutons dits pour le pourpoint.
Trois douzaines d’aiguillettes de
Paris de soie cramoisi fin, large
de 14 lignes, ferré par les deux
bouts pour mettre au bas du
haut‑de‑chausse...
Trois aunes et demie de toile d’Alençon de‑
mi‑blanc, large de trois quarts et demi, pour
doubler le pourpoint et le haut‑de‑chausse...
Une aune et, demie de toile forte pour
entre‑deux au pourpoint et à la ceinture du
haut‑de‑chausse...
Collection Rousset.
Deux fortes agrafes de laiton blanchi, leurs
portes, pour attacher le haut‑de‑chausse au
pourpoint...
Pour la façon du pourpoint, y compris le treillis
et la soie pour coudre...
Pour la facon du haut‑de‑chausse, y compris les
poches, les boursons et la soie...
Une toque de velours de Gênes noir, montée sur
un chapeau de laine fait exprès, beaucoup plus
grand que les derniers et bordé d’un ruban de
velours, avec la coiffe de trellis d’Allemagne et
les agrafes, ensemble pour la façon et la soie a
coudre...
Un grand tour de plumes blanches fines d’au‑
truche, avec une grande cocarde composée de 5
grandes pointes de pareilles plumes, pour mettre
sur la toque...
Un cordon riche fait à jour et aiguillé par le bout
en or sur doré, pour mettre autour de la toque...
Une rosette de ruban de Paris, large de 14 lignes
tout cramoisi, y compris la façon...
Deux cocardes de ruban de soie blanche, de deux
pouces, pour mettre sur le devant de la toque...
Une grande fraise à dentelles montée sur toile
de hatiste, composée de dix aunes et demi de dentelle fine à brides de treize lignes de haut avec un col de
forte toile...
Pour la façon de ladite fraise, l’avoir montée, plissée, blanchie et empesée ensemble pour les cordons...
Plaque de shako
d’officier de grenadier
du 45ème Régiment
d’infanterie de ligne,
1814.
Dorée.
C
Hausse‑col d’officier du 65ème régiment d’infanterie de ligne, 1er Empire.
Doré, ornement argenté et chiffres dorés.
Collection du Prince de la Moskowa
Giberne d’officier des Lanciers rouges de la Garde Impériale. 1er Empire.
Fond écarlate ; aigle argent sur rayons dorée.
Collection du Prince de la Moskowa.
- 10 -
aris ne s’est pas construit en un jour, dit-on, et
au contraire ne cessa et ne cesse jamais de devenir, dans le mouvement de la vie même. Ainsi, sous
le Consulat et l’Empire, pendant ces quinze années,
Paris a évolué, changé, bougé, détruit et construit.
Napoléon, dont l’orgueil n’était pas le moindre défaut, désirait laisser sa trace non seulement dans la
mémoire changeante des hommes, où sa politique
et ses faits d’armes, ses batailles, cette aventure, ce roman qu’avait été sa vie, seraient sujets, il le savait, aux
interprétations et aux jugements contradictoires, mais
dans quelque chose de plus solide, de moins propice
à contestation, c’est à dire dans la pierre, dans l’agencement de la vie quotidienne de la capitale, dans l’organisation de la cité, son équipement matériel, dont
aucun souverain avant lui ne s’était vraiment soucié.
Bien qu’il n’y ait nulle avenue ou rue « Napoléon » à
Paris, Paris lui doit en effet beaucoup. Alors que victoires militaires et conquêtes n’ont laissé qu’un écho
où le passé lentement se diffuse dans l’oubli ou l’àpeu-près, Paris garde dans ses rues et ses pierres une
trace vivante de l’action napoléonienne. Ainsi, quand
on se place au pied de l’obélisque et que l’on regarde
dans les quatre dimensions, on voit la Madeleine,
l’Assemblée, et les deux Arcs de triomphe, tous ces
monuments qui sont des œuvres napoléoniennes.
Cela avait commencé quand, jeune général couvert
de gloire en Italie en 1796, il sentait qu’il pouvait
devenir l’homme providentiel dont la Révolution, à
bout de souffle, avait besoin… Cependant, pour ramasser un pouvoir vacillant, la gloire était nécessaire
mais non suffisante. Il fallait encore avoir dans son
camp, banquiers, grands administrateurs, artistes,
journalistes, écrivains, et quand il revint d’Egypte en
1799, exactement comme César revenant victorieux
de la Gaule, ces détenteurs du capital réel ou du capital symbolique, lui ouvrirent les portes. Il ne restait
plus qu’à prendre l’Etat, c’est à dire ses lieux, la ville,
la capitale, où le pouvoir s’incarne . Comment alors
ne pas désirer marquer de son sceau, ce lieu où la
puissance de l’Etat doit se montrer ?
En nous amenant sur ces lieux mêmes, Georges
Poisson nous raconte ainsi à la fois les nombreuses
réalisations, la mémoire de la pierre et du marbre,
l’embellissement, l’agrandissement, la restauration,
ainsi que les quelques projets qui n’aboutirent pas.
- 11 -
8
9
et ouvrage de près de 300 pages grand format
(24 x 32), très abondamment illustré, de gravures
et de peintures d’époque, et de photographies,,relié
en soie d’Orient sous coffret, avec dos rond, tranchefil, gardes vergé et signets, à tirage strictement
limité à 150 exemplaires, tous numérotés.
NAPOLEON
1769-1821
TIRAGE LIMITÉ
À 350 EXEMPLAIRES
Par JEAN THIRY
Réédition intégrale de cette œuvre monumentale de 9000 pages
en 6 volumes, imprimés sur papier bible 50 grammes, sous coffret
Tome 1 (1552 pages) :
La jeunesse de Bonaparte, 1769 - 1795.
La première campagne d’Italie, 1796 - 1797.
La campagne d’Egypte, 1798 - 1799.
Tome 2 (1568 pages) :
Le coup d’état du 18 brumaire, 9 octobre - 15 décembre 1799.
L’aube du Consulat, 15 décembre 1799-30 avril 1800.
Marengo, mai à juillet 1800.
La machine infernale, septembre 1800 - mars 1801.
Le Concordat et le Consulat à vie, mars 1801 - juillet 1802.
Tome 3 (1504 pages) :
L’avènement de Napoléon, mai 1802 - décembre 1804.
Ulm, Trafalgar et Austerlitz, janvier à décembre 1805.
Iéna et Auerstaedt, janvier à décembre 1806.
Eylau, Friedland, Tilsit, décembre 1806 - août 1807.
La guerre d’Espagne, septembre 1807 - février 1808..
Tome 4 (1504 pages) :
La guerre d’Espagne, mars 1808 - janvier 1809.
Essling et Wagram, février - octobre 1809.
L’Empire triomphant, octobre 1809 - février 1810
Le Roi de Rome, février 1810 - mai 1812
La campagne de Russie, juin - décembre 1812.
Tome 5 (1848 pages) :
Lützen et Bautzen, janvier - juin 1813.
La bataille de Leipzig, juin - novembre 1813.
La campagne de France, novembre 1813 - mars 1814.
La première abdication, mars - avril 1814.
La première restauration (I)
Tome 6 (1872 pages) :
La première restauration (II)
Le vol de l’Aigle
Les Cent Jours, mars - juin 1815.
Waterloo, 12 - 20 juin 1815.
La seconde abdication, 21 - 29 juin 1815.
Sainte Hélène, 1815 - 1821.
Reste seulement quarante exemplaires
tous reliés cartonés sous coffret,
avec dos rond,
tranche-fil, signets et gardes vergé.
BON DE COMMANDE
(ou photocopie de ce bon) à retourner accompagné de son règlement à
EDITIONS QUATUOR – 26310 MISCON – France
Tél. 04 75 21 57 20 – [email protected] – www.editionsquatuor.com
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(Tous ces ouvrages, sauf mention contraire, sont reliés en soie d’Orient et tous sont sous coffret ;
les prix sont en port payé recommandé et sous emballage renforcé)
£La cavalerie d’élite de Napoléon (2 tomes)........................................................................................520 €
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£La campagne de Russie, tome I (La campagne)................................................................................320 €
£La campagne de Russie, tome II (Les témoignages).........................................................................320 €
£La campagne d’Italie,1796-1797...........................................................................................................320 €
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