SOINS ONCOLOGIQUES DE SUPPORT

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SOINS ONCOLOGIQUES
DE SUPPORT
Au-delà de l’évaluation de l’état nutritionnel des
patients, il est difficile de trouver des solutions thérapeutiques dans le cadre de la cachexie. Le développement d’une nouvelle molécule, l’énobosarm, a
été présenté au cours de ce congrès (MASCC 2012,
Dalton J et al., abstr. 557). Il s’agit d’un modulateur sélectif des récepteurs aux androgènes testé
en phase II dans le cadre des sarcopénies liées au
cancer. Cette étude randomisée en double aveugle
versus placebo avait pour objectif principal d’évaluer
la masse musculaire maigre et, parmi les objectifs
secondaires, l’activité fonctionnelle. C’est ce dernier
item qui a été mis en avant au cours d’une session
orale du congrès, avec un effet significativement
positif versus placebo.
Les patients ayant une perte de poids inférieure à
5 %, comme ceux ayant une perte de poids supérieure à 5 %, ont eu une amélioration largement
significative (respectivement, p = 0,002 et p < 0,001)
avec une bonne tolérance au traitement.
■
Références bibliographiques
1. Peabody FW. A medical classic: the care of the patient by Francis W Peabody. JAMA
1927;88:877. Med Times 1973;101(10):62-4.
2. Roila F, Herrstedt J, Aapro M et al. Guideline update for MASCC and ESMO in the
prevention of chemotherapy- and radiotherapy-induced nausea and vomiting: results of
the Perugia consensus conference. Ann Oncol 2010;21(Suppl.5):v232-43.
3. Œffinger KC, Mertens AC, Sklar CA et al. Chronic health conditions in adult survivors
of childhood cancer. N Engl J Med 2006;355(15):1572-82.
4. Sevestre MA, Belizna C, Durant C et al. Compliance of recommendations with French
clinical practice in the management of thromboembolism in patients with cancer: The
CARMEN study. Congrès américain en oncologie clinique 2012 ; abstr. 1580.
5. Navarri RM, Nagy CK, Gray SE et al. The use of olanzapine versus metoclopramide for
the treatment of breakthrough chemotherapy-induced nausea and vomiting (CINV) in
patients receiving highly emetogenic chemotherapy. Congrès américain en oncologie
clinique 2012 ; abstr. 9064.
PUBLIRÉDAC T IO NNE L
Avec le soutien institutionnel de
E-santé et patients sous chimiothérapie :
un usage faible, appelant à des mesures d’accompagnement spécifiques
Une étude, dont les résultats définitifs
seront publiés l’an prochain, a observé
l’usage qu’ont fait des patients atteints
de cancer et traités par chimiothérapie
d’un outil français de “carnet de santé en
ligne” en autogestion : sanoia.com. Cet outil
d’e-santé permet aux patients de stocker
leurs données santé essentielles et de
consigner les événements médicaux ou
symptômes entre les consultations. Ainsi,
ils prennent un rôle actif en alimentant
la prise de décision thérapeutique du
médecin oncologue. Le premier centre (1)
ayant fourni des résultats définitifs a ainsi
observé, sur un groupe pilote de patients
recrutés de manière consécutive dans
sa file active (n = 20 ; 70 % de femmes ;
56,5 ans d’âge moyen), des tendances
très différentes des données connues sur
les comportements et usages des patients
vis-à-vis de cet outil. En effet, cette plateforme avait fait l’objet en 2010 et 2011
de 2 études observationnelles, l’une en
rhumatologie (2) et l’autre en médecine
interne (3) ; en oncologie, elle est utilisée
à l’institut Gustave-Roussy (Villejuif) dans
le cadre de la consultation de suivi des
enfants guéris. Les patients recrutés se sont
vu proposer l’outil par leur médecin oncologue. Un rappel téléphonique par une ARC
a été effectué 15 jours après l’inclusion,
puis encore 15 jours après pour suivre
et motiver leur usage. L’adhésion initiale
à l’outil n’a été que de 55 versus 73,3 %
dans les pathologies inflammatoires (PR),
à distribution d’âge et accompagnement
identiques, et 74 % dans les maladies rares
(PTI). L’utilisation ensuite en routine a été
très en deçà des données déjà connues :
18 % des personnes ayant adhéré ont
continué à utiliser l’outil à 1 mois, alors
que ce taux est de 66 % dans les pathologies inflammatoires et de 68 % dans les
maladies rares. L’âge ayant été démontré
comme non influent par les autres études,
il conviendra donc de rechercher les autres
causes possibles conduisant à un usage
aussi faible afin de mettre en place des
mesures d’accompagnement spécifiques à
même de permettre à ces patients de bénéficier eux aussi des avantages de l’e-santé,
notamment le suivi serré en dehors des
consultations. Il convient de constater que
la mortalité est un phénomène singulier
par rapport aux autres études menées
sur cet outil : à 3 mois, 20 % des patients
recrutés ont eu une aggravation critique
de leur état de santé ou sont décédés. Il
conviendrait donc peut-être de focaliser
les efforts d’observation sur une étude
ayant comme critère principal l’adhésion
à un outil e-santé, selon le niveau d’anxiété
initial et la gravité (objective ou perçue)
de la maladie.
Dr Philippe COLLERY
([email protected])
et Hervé SERVY ([email protected])
Références bibliographiques
1. P. Collery, V. Andreani, T. Collery. Service de cancérologie, polyclinique Maymard, Bastia.
2. S. Trijau, H. Servy, A. Selamnia, V. Pradel, P. Lafforgue,
T. Pham. Carnet de santé informatisé chez les patients
atteints de polyarthrite rhumatoïde : évaluation de la
qualité et des facteurs d’adhésion. Étude présentée en
poster lors du congrès 2011 de l’American College of
Rheumatology.
3. Patient Preference and Adherence, Chiche L et al.,
“Evaluation of a prototype electronic personal health
record (Sanoia) for patients with idiopathic thrombocytopenic purpura” (2012). Étude présentée en communication orale lors du congrès SNFMI 2011.
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXI - n° 9 - novembre 2012 |
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