Volume 23, numéro 10 – Octobre 2013 www.sante-abitibi-temiscamingue.gouv.qc.ca Interprétation des sérologies pré et postvaccinales P our la grande majorité des maladies évitables par la vaccination (MEV), il n’est pas indiqué de faire une sérologie avant ou après la vaccination. Toutefois, la sérologie est utilisée à l’occasion pour orienter la mise à jour d’un statut vaccinal. SÉROLOGIE PRÉVACCINALE On cherchera la présence d’anticorps contre la varicelle chez une personne âgée de 13 ans ou plus qui a une histoire négative ou douteuse de la maladie. De 70 à 95 % de ces personnes ont une immunité contre la varicelle : inutile de les vacciner ! La recherche sérologique d’anticorps contre l’hépatite A est envisagée chez des personnes ayant couru un risque important d’infection par le passé (ex.: adulte né dans un pays où l’hépatite A est endémique, personne née avant 1945). On peut aussi envisager de rechercher les anti-HBs (ainsi que l’AgHBs) chez les personnes ayant couru un grand risque d’infection par le virus de l’hépatite B dans le passé. Toutefois, l’obtention du résultat de la sérologie prévaccinale ne doit pas retarder la vaccination lorsqu’une exposition est prévisible. Règle générale, il n’y a pas de risque à donner un vaccin contre une MEV à une personne qui possède déjà des anticorps. Non plus qu’il est indiqué de vérifier la présence d’anticorps contre la rougeole, la rubéole et les oreillons avant de vacciner une personne qui n’a pas de preuve d’immunité contre ces trois infections. SÉROLOGIE POSTVACCINALE On peut à l’occasion faire une sérologie pour vérifier la réponse aux vaccins. Mais des choix judicieux s’imposent, afin que les interventions soient efficientes ! Il faut se garder de multiplier les sérologies postvaccinales qui entraînent des interventions laborieuses et coûteuses qui ont peu ou pas d’effet sur la santé publique. En ce qui concerne l’hépatite A et la varicelle, il n’est pas recommandé de procéder à la recherche sérologique d’anticorps après la vaccination étant donné le taux élevé de séroconversion après la vaccination. De plus, les tests de détection commercialisés sont peu sensibles dans ce contexte (proportion non négligeable de faux négatif), donc peu utiles à cette fin. La détection systématique des anti-HBs après la vaccination n’est pas généralement recommandée chez les personnes en bonne santé. Dans des situations à risque accru d’exposition au virus de l’hépatite B, il est indiqué de faire un dosage des anti-HBs de 1 à 2 mois (maximum 6 mois) après la série vaccinale, par exemple : aux nouveau-nés de mères AgHBs positives, aux personnes présentant un risque continu ou répété d’exposition au virus (ex.: partenaires sexuels de porteurs chroniques), aux personnes ayant une réponse sous-optimale au vaccin (ex.: immunosupprimées ou sous dialyse), aux travailleurs, stagiaires ou étudiants à risque d’exposition au virus; un résultat d’au moins 10 UI/L dispense, pour la vie, de toute intervention pour protéger contre l’hépatite B après une exposition percutanée. À noter que les travailleurs, les stagiaires et les étudiants à risque d’exposition qui n’ont pas eu un dosage des anti-HBs dans les 6 mois après la vaccination auront une évaluation postexposition en cas d’accident. C’est qu’il n’est pas possible d’interpréter un résultat sous le seuil de protection lorsque le prélèvement est effectué plus de 6 mois après la vaccination. On est alors plus souvent en présence d’un répondeur dont le niveau d’anticorps a décliné. Il en va de même pour toute personne vaccinée il y a 1, 10, 20 ans (ex.: vaccinée en 4e année du primaire) : le dosage sérologique est généralement inutile. Ces interventions génèrent souvent une dose additionnelle du vaccin, puis un nouveau dosage sérologique. L’expérience acquise au fil des ans montre une réponse anamnestique (hausse rapide du niveau d’anti-HBs) témoignant d’une mémoire immunitaire (voir schéma ci-contre). est négative, il faut la vacciner en post-partum avec le vaccin combiné contre la rougeole, la rubéole et les oreillons; on ne répète pas la sérologie après la vaccination. Si la sérologie s’est révélée positive ou s’il y a preuve de vaccination, il n’est pas nécessaire de répéter la sérologie lors de grossesses ultérieures. Le même phénomène se produit avec la vaccination contre la rubéole. Le taux d’anticorps protecteurs décline avec le temps depuis la vaccination. La mémoire immunitaire est observée chez presque toutes les personnes vaccinées, même en l’absence d’anticorps mesurés. La revaccination produit une réponse anamnestique. Selon le Comité sur l’immunisation du Québec et le Comité consultatif national de l’immunisation, une personne est considérée comme protégée contre la rubéole : si elle a une preuve écrite d’une dose du vaccin, même si la sérologie est négative ou si elle a une preuve écrite de sérologie montrant la présence d’anticorps contre la rubéole à un titre ≥ 10 UI/ml. Le principe s’applique à la femme enceinte. Au moment de déterminer son état immunitaire relativement à la rubéole, on procédera à la recherche des anticorps contre la rubéole en l’absence de preuve écrite de vaccination et de sérologie antérieure. Si la sérologie Pour plus d’information, consulter le Protocole d’immunisation du Québec, chapitre 1 (p. 37-38), chapitre 3 (p. 90) et les sections spécifiques des vaccins : http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/docume ntation/piq/piq_complet.pdf. En préparation à l’inévitable épidémie de grippe saisonnière, vaccinons ! L a grippe ne circule pas encore au Québec. Les données de surveillance des virus respiratoires indiquent que d’autres virus causent des rhumes ou des symptômes d’allure grippale : adenovirus et parainfluenza; le virus respiratoire syncytial, le coronavirus et le metapneumovirus suivent. La campagne massive de vaccination contre la grippe saisonnière s’amorce au Québec : en région, près de 40 000 personnes recevront le vaccin au cours des prochaines semaines. Le vaccin vise à réduire les complications, les hospitalisations et les décès chez les personnes à la santé fragile. Il faut aussi vacciner les personnes qui les côtoient. La recommandation d’un professionnel de la santé a une forte influence sur la décision d’une personne quant à la vaccination. MODULE MALADIES INFECTIEUSES Nicole Bouchard Chantal Boulé Nathalie Deshaies Danielle Gélinas Isabelle Kirouac Éric Lampron-Goulet GARDE EN SANTÉ PUBLIQUE Du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30, téléphone : 819 764-3264 ou sans frais : 1 855 764-5161 En dehors des heures ouvrables (demander la personne de garde en santé publique), CSSS de Rouyn-Noranda : 819 764-5131 Un télécopieur, À L’USAGE EXCLUSIF DES MEMBRES DU MODULE MALADIES INFECTIEUSES, permet la déclaration des maladies à déclaration obligatoire en toute sécurité : 819 764-4537