Unités écologiques et aires de conservation prioritaires potentielles

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Région du Centre et de l’Arctique
Secrétariat canadien de consultation scientifique
Avis scientifique 2015/021
UNITÉS ÉCOLOGIQUES ET AIRES DE CONSERVATION
PRIORITAIRES POTENTIELLES DANS LA BIORÉGION DE
L'OUEST DE L'ARCTIQUE
Figure 1. La biorégion de l'ouest de l'Arctique, où la mise en place d'un premier réseau d'aires marines
protégées dans l'Arctique canadien est envisagée.
Contexte:
Afin de respecter les obligations du Canada dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD)
de l'Organisation des Nations Unies (ONU), il faut établir un réseau d'aires marines protégées selon les
étapes prescrites par l'ONU. L'objectif du réseau sera d'aider à préserver la biodiversité, les fonctions des
écosystèmes et les caractéristiques naturelles du milieu marin.
Des zones d'importance écologique et biologique (ZIEB) ont été délimitées dans la biorégion de l'ouest de
l'Arctique. La prochaine étape du processus consiste à déterminer les unités écologiques, selon un système
de classification biogéographique. Une fois cette étape terminée, les ZIEB et les unités écologiques
contribueront au processus de désignation des aires de conservation prioritaires potentielles en faisant office
de facteurs de planification du réseau d'aires marines protégées.
Il a été demandé au Secteur des sciences de Pêches et Océans Canada (MPO) de réaliser un examen par
les pairs d'un système de classification proposé, afin de définir des unités écologiques et d'établir un objectif
de conservation ainsi que des aires de conservation prioritaires potentielles pour la biorégion de l'ouest de
l'Arctique.
Mai 2015
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
SOMMAIRE
•
Le processus de planification d'un réseau d'aires marines protégées (AMP) dans l'Arctique
canadien a été lancé dans la biorégion de l'ouest de l'Arctique.
•
Un système de classification biogéographique a été élaboré afin de diviser la biorégion de
l'ouest de l'Arctique en types d'habitats ou d'écosystèmes, désignés sous le nom d'unités
écologiques. La biorégion a été divisée en 18 unités écologiques. Les principales données
utilisées pour définir les unités écologiques étaient les caractéristiques de l'écosystème
dominant, les données sur la glace de mer, ainsi que les renseignements sur les seuils et les
masses d'eau.
•
La biorégion de l'ouest de l'Arctique regroupe actuellement 22 zones déterminées comme
étant d'importance écologique et biologique par des examens scientifiques par les pairs.
•
Les aires de conservation prioritaires potentielles (ACP) ont été définies en faisant se
chevaucher au maximum les unités écologiques et les zones d'importance écologique et
biologique, afin de représenter tous les types d'habitats et d'écosystèmes. Plusieurs aires de
conservation existantes dotées de composantes marines ont été incluses comme aires de
conservation prioritaires et l'intégration de quatre autres zones sans composantes marines a
été proposée.
•
Vingt-trois aires de conservation prioritaires ont été déterminées dans la biorégion de l'ouest
de l'Arctique, ce qui représente en moyenne 13 % de la surface des unités écologiques et
35 % des zones d'importance écologique et biologique.
•
Les aires de conservation prioritaires proposées regroupent toutes les zones d'importance
écologique et biologique, ainsi que toutes les unités écologiques. Par ailleurs, dans la
plupart des cas, les zones d'importance écologique et biologique et les unités écologiques
sont représentées dans plus d'une aire de conservation prioritaire.
INTRODUCTION
Le gouvernement du Canada a pris des engagements internationaux en vertu de la Convention
sur la diversité biologique des Nations Unies et est tenu, en vertu de la Loi sur les océans,
d'élaborer et de mettre en œuvre un réseau national d'aires marines protégées. Pêches et Océans
Canada (MPO) est responsable de la mise en place du réseau d'aires marines protégées (RAMP)
du Canada. La planification du RAMP a été divisée par océans (Atlantique, Arctique et Pacifique)
et par unités spatiales ou régions biogéographiques générales, désignées sous le nom de
biorégions. La Région du Centre et de l'Arctique de Pêches et Océans Canada est responsable de
cinq biorégions arctiques sur les 13 biorégions marines canadiennes. Les premiers efforts
déployés portent sur la planification des zones arctiques du RAMP du Canada (figure 1), bien qu'il
soit prévu qu'une grande partie des processus mis en œuvre lors de ces premiers efforts de
planification s'appliquent à d'autres biorégions de l'Arctique. Les noms de lieux de cette biorégion
sont répertoriés à l'annexe 1
Lors de cette réunion, on a examiné deux documents de recherche, qui fournissent des précisions
techniques et la liste complète des documents cités. L'un des documents de recherche fournit de
l'information sur l'élaboration et l'utilisation d'un système de classification pour désigner les unités
écologiques (Hodgson et al. 2015a). L'autre fournit de l'information sur la détermination d'objectifs
de conservation et d'aires de conversation prioritaires (Hodgson et al. 2015b) dans le cadre de la
planification du RAMP pour la biorégion de l'ouest de l'Arctique.
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Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
ÉVALUATION
Le cadre fondamental de mise en place du réseau décrit les propriétés et les composantes
obligatoires du réseau. Le réseau doit inclure les zones d'importance écologique et biologique. Il
doit se composer de zones représentatives des différentes subdivisions biogéographiques et
refléter, dans la mesure du possible, l'éventail complet des écosystèmes, y compris la diversité
biotique et des habitats. La conception d'un réseau doit prendre en compte la connectivité, afin
d'inclure les liens grâce auxquels les sites protégés bénéficient d'échanges de larves ou
d'espèces, ainsi que des liens fonctionnels avec d'autres sites du réseau. Plus d'un site doit
regrouper des exemples d'espèces, d'habitats et de processus écologiques (soit des
caractéristiques) qui se trouvent à l'état naturel dans une zone biogéographique donnée (c.-à-d. la
réplication). Les sites du réseau doivent être suffisamment grands et bénéficier d'un niveau de
protection suffisant pour garantir la viabilité écologique et l'intégrité des caractéristiques pour
lesquelles ils ont été choisis.
Les premières étapes de la mise en place d'un réseau d'AMP sont les suivantes :
1)
définir scientifiquement les zones d'importance écologique et biologique;
2)
élaborer ou choisir un système de classification biogéographique, des habitats ou des
communautés;
3)
utiliser des techniques qualitatives ou quantitatives pour définir les aires potentielles du
RAMP canadien;
4)
évaluer la pertinence et la viabilité des sites retenus.
Le MPO a déterminé 22 zones d'importance écologique et biologique (MPO 2011, MPO 1014)
dans la biorégion de l'ouest de l'Arctique (annexe 2).
Éco-unités
Hodgson et al. (2015a) présente un système de classification biogéographique permettant de
diviser la biorégion de l'ouest de l'Arctique en types d'habitats ou d'écosystèmes, désignés sous le
nom d'unités écologiques. Ce système comprend un arbre de décision (annexe 3) assorti d'une
analyse du système d'information géographique. La surface cible des unités écologiques est une
mesure intermédiaire entre la surface de la biorégion et la surface finale des aires de conservation
prioritaires proposées. À titre d'information, les surfaces utilisées au cours du processus de
planification ont varié d'un ordre de grandeur (biorégion : 100 %, unité écologique : 10 %, aire de
conservation prioritaire : 1 %). Le système de classification visait à représenter la nature spatiale
et la diversité des types d'écosystème marin et d'habitats de la biorégion de l'ouest de l'Arctique.
Les données de classification ont été utilisées pour définir une zone représentative des
caractéristiques dominantes de l'habitat étudié ou d'une combinaison de caractéristiques propres à
la zone d'étude ou à sa surface. Il s'agit d'un système d'établissement des priorités propre à une
zone, fondé à l'aide de données qui reflètent grossièrement les descripteurs d'habitat et
d'écosystème, ou qui agissent en tant que tel.
La bathymétrie de la biorégion de l'ouest de l'Arctique a été utilisée pour déterminer des
catégories de profondeur (0 à 20 m, 20 à 100 m, 100 à 200 m, 200 à 500 m, plus de 500 m). La
pente du fond marin a été utilisée pour délimiter les zones, y compris les zones à pente forte ou
les zones associées aux bassins ou aux plateaux.
L'habitat et la dynamique d'écosystème de l'Arctique sont dus en grande partie à la dynamique de
la glace de mer (notamment à l'absence ou à la présente de glace de mer et au type de glace).
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Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Les données sur la glace de mer et les couches découlant de ces données ont représenté de
l'information importante pour classer les unités écologiques. Les zones couvertes de glace
pendant des périodes prolongées au cours de l'année présentent des habitats importants et
surviennent en raison du climat, des courants, des vents et d'autres dynamiques des glaces (y
compris le mouvement des glaces après le déglacement). Des données sur les glaces au moment
de leur étendue minimale (début septembre) recueillies pendant environ 30 ans (de 1981 à 2010)
ont été examinées pour détecter la présence de glace restante de l'hiver précédent (ou de glace
de plusieurs années), dans le but de représenter les zones recouvertes d'une couche de glace
pérenne au cours de l'été.
Les dates d'englacement et de rupture des glaces reflètent d'importantes forces motrices (p. ex.,
météo et climat, y compris le vent, les courants et la circulation océaniques) et fournissent une
indication des conditions de l'habitat qui ont une répercussion sur les composantes biologiques de
l'écosystème. Dans la biorégion de l'ouest de l'Arctique, les données du premier avril ont été
utilisées pour décrire l'étendue maximale de la glace de rive (glace d'une densité de 10/10e). Le
recul saisonnier de la lisière de la glace de rive, associé à l'augmentation des températures et de
la lumière, catalyse le cycle de productivité du biote et contribue à la hausse de l'abondance des
espèces, à leur croissance et au retour des espèces migratrices. En général, le déglacement est
dû à l'exercice de forces physiques, telles que le vent, les marées et les courants aquatiques, sur
la glace fragilisée par la fonte. Pendant la période de déglacement, il est fréquent que de la glace
se détache de la banquise côtière. La période de transition entre ces deux régimes est souvent
appelée « lisière des glaces » printanière. Cette caractéristique est un élément écologique
important et permet aux chasseurs locaux d'accéder aux eaux libres productives à proximité. Par
ailleurs, étant donné que la neige et la glace fondent d'abord sur les terres, les apports en eau
douce peuvent accélérer la fonte ou le déglacement de la glace de mer dans les zones au large
des embouchures. Le profil de recul des glaces aux printemps dans les zones côtières où
surviennent des écoulements de cours d'eau a été examiné afin de déterminer l'influence des
apports fluviaux.
Les polynies sont des zones d'eaux libres et de glaces minces pérennes situées au milieu de
zones où les glaces environnantes sont plus épaisses au cours de l'hiver (ou parfois même toute
l'année dans les zones de glaces pérennes). Elles peuvent être créées par le vent, les courants et
la dynamique des glaces. La lisière des glaces est une caractéristique importante de l'habitat des
polynies. D'ailleurs, ces dernières sont d'une importance capitale pour un grand nombre d'espèces
et d'écosystèmes. Les polynies et les chenaux récurrents, utilisés comme données, fournissent un
emplacement général prévisible et des caractéristiques uniques. Les données sur la fréquence
des glaces (fréquence des glaces à une période donnée et à un endroit précis tirée de données
historiques recueillies sur une période de 30 ans) ont été examinées à la fin avril afin de détecter
la probabilité accrue d'eaux libres associées à des polynies, des chenaux et des zones de
déglacement précoce.
Lors de la détermination des aires marines, il est important de prendre en compte l'origine et la
composition des masses d'eau, car le milieu marin est un système complexe de flux d'eau entrants
et sortants, et de mouvements internes. Dans l'ouest de l'Arctique, des flux localisés provenant de
cours d'eau et de la fonte des glaces s'ajoutent à des sources d'eaux plus vieilles provenant des
océans Pacifique et Atlantique. Les écarts de température, la salinité (et donc la densité), les
contraintes physiques de la morphologie du fond marin et les forces physiques (p. ex., la force de
Coriolis) rendent toutes ces interactions d'autant plus complexes. Ces difficultés ont été
distinguées afin de déterminer les zones susceptibles d'être définies par l'emplacement de
barrières physiographiques (p. ex., les seuils) qui rendent les caractéristiques de l'eau quelque
peu différentes d'un côté sur l'autre. L'emplacement des seuils a été utilisé pour délimiter les
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Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
zones voisines dont les propriétés de la masse d'eau ou de la source diffèrent, tout en sachant
qu'il s'agit d'une représentation bidimensionnelle simplifiée d'un processus en trois dimensions.
Les résultats combinés du système de classification biogéographique ont permis d'obtenir
18 unités écologiques dans la biorégion de l'ouest de l'Arctique (figure 2). Le tableau 1 présente
les caractéristiques et les sources de données principales utilisées pour délimiter les unités
écologiques.
Aires de conservation prioritaires proposées
Une aire de conservation prioritaire doit satisfaire aux critères des zones protégées individuelles,
tout en s'inscrivant dans un réseau opérationnel de zones protégées. Le réseau doit assurer la
représentation adéquate des zones d'importance écologique et biologique et rendre compte de
l'ensemble des écosystèmes, y compris la diversité biotique et des habitats. Il doit assurer la
connectivité entre les aires de conservation, afin de permettre les échanges. Par ailleurs, il doit
rechercher la réplication des caractéristiques écologiques (c.-à-d. des espèces, des habitats et
des processus écologiques). Enfin, les zones protégées doivent être suffisamment grandes et
offrir un niveau de protection suffisant pour garantir l'intégrité et la viabilité écologique des
caractéristiques pour lesquelles elles ont été choisies.
Leur objectif actuel 1, qui s'appuie sur les objectifs de la Convention sur la diversité biologique des
Nations Unies, est la protection d'au moins 10 % de toutes les aires marines. La biorégion de
l'ouest de l'Arctique comporte environ 550 000 km2 d'aires marines. Dix pour cent représente donc
55 000 km2. La taille moyenne actuelle des aires marines protégées canadiennes est de
1 234 km2 (AMP officielles du MPO), soit 71 km2 (toutes les aires marines protégées
canadiennes). La taille cible initiale d'une aire de conservation prioritaire utilisée dans cet exercice
était de 2 500 km2 (soit un équivalent d'environ 50 km sur 50 km). En s'appuyant sur cette taille, la
biorégion de l'ouest de l'Arctique nécessiterait la création d'au moins 22 aires de conservation
prioritaires (de taille moyenne ou optimale) pour atteindre l'objectif de 10 %.
1
Objectif 11 de la Convention sur la diversité biologique : D'ici à 2020, au moins 17 % des zones terrestres
et d'eaux intérieures et 10 % des zones marines et côtières, y compris les zones qui sont particulièrement
importantes pour la diversité biologique et les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au
moyen de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement et
équitablement et d’autres mesures de conservation effectives par zone, et intégrées dans l’ensemble du
paysage terrestre et marin.
5
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau d'aires marines protégées de la
biorégion de l'ouest de l'Arctique
Figure 2. Unités écologiques proposées pour la biorégion de l'ouest de l'Arctique.
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Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Tableau 1. Les unités écologiques de la biorégion de l'ouest de l'Arctique, leurs sources principales et
leurs caractéristiques de délimitation selon l'analyse du SIG (et non pas en fonction de caractéristiques
générales ou d'observations). Les pourcentages sont donnés par zones, selon les couches de données
du SIG (c.-à-d. pourcentage de l'unité écologique contenant la couche caractéristique).
Nom de l'unité
écologique
Source principale
de délimitation
Caractéristiques
Baies du golfe Amundsen
Lisière de la
banquise côtière
98 % de banquise côtière, formation de la lisière de la
banquise côtière au cours de la première quinzaine de
juillet, pas de vieille glace, diverses profondeurs d'eau
faibles, déglacement à la mi-juillet, englacement fin
octobre, influence des cours d'eau de 19 %, masses
d'eau du golfe Admunsen
Partie pélagique du golfe
Amundsen
Bathymétrie
60 % de banquise côtière, pas de lisière de la
banquise côtière, pas de vieille glace, faible probabilité
d'englacement tardif, profondeur moyenne à 76 % (200
à 500 m), déglacement à la mi-juillet, englacement fin
octobre, influence des cours d'eau de 11 %
(Mackenzie), masses d'eau du golfe Admunsen
principalement avec un apport à 26 % de la mer de
Beaufort
Polynie du golfe
Amundsen
Analyse de la
fréquence de glace
47 % de banquise côtière, pas de lisière de la
banquise côtière, pas de vieille glace, faible probabilité
d'englacement tardif, profondeur moyenne à 80 % (200
à 500 m), déglacement à la mi-juillet, englacement fin
octobre, influence des cours d'eau de 7 %
(Mackenzie), masses d'eau du golfe Amundsen
principalement avec un apport à 37 % de la mer de
Beaufort
Gradient ouest de l'île
Banks
Bathymétrie
29 % de banquise côtière, formation de glace la
première quinzaine de juillet, grande quantité de vieille
glace, profondeur variable (pentes), zone de glaces
pérennes, aucune influence des cours d'eau détectée,
masses d'eau de la mer de Beaufort
Banquise de la mer de
Beaufort
Analyse de la
fréquence de glace
27 % de banquise côtière, pas de lisière de la
banquise côtière notable, grande quantité de vieille
glace, profondeur moyenne à 90 %, aucune influence
des cours d'eau détectée, masses d'eau de la mer de
Beaufort
Golfe profond du
Couronnement
Déglacement
Morphologie du fond
marin
99 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière jusqu'à la mi-juillet, pas de vieille glace,
profondeurs variables, déglacement de mi à fin juillet,
englacement fin octobre, influence des cours d'eau de
30 %, masses d'eau des golfes
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Région du Centre et de l’Arctique
Nom de l'unité
écologique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Source principale
de délimitation
Caractéristiques
Détroits de Dolphin et
Union
Analyse de la
fréquence de glace
100 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière jusqu'à début juillet, pas de vieille glace,
profondeurs variables, déglacement mi-juillet,
englacement fin octobre ou début novembre, aucune
influence des cours d'eau observée, masses d'eau du
golfe Amundsen
Détroit de Franklin
Seuils
99 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière jusqu'à fin juillet, généralement pas ou peu de
vieille glace, probabilité de glaces pérennes de 30 % à
une concentration de 50 %, profondeurs moyennes
variables, déglacement début juillet, englacement
début octobre, aucune influence des cours d'eau
observée, masses d'eau du détroit de Franklin ou de
Peel
Détroit de Larsen
Seuils
99 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière jusqu'à fin juillet, généralement pas ou peu de
vieille glace, probabilité de glaces pérennes de 57 % à
une concentration de 50 %, eaux peu profondes à
moyennement profondes, déglacement mixte tardif,
englacement mixte précoce, influence des cours d'eau
de 13 %, masses d'eau du détroit de Larsen ou de
Chantrey
Estuaire du Mackenzie
Apports d'eau douce
98 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière à la mi-juin, pas de vieille glace, faibles
profondeurs (20 m), déglacement début juillet,
englacement fin octobre, influence des cours d'eau de
87 % (Mackenzie), masses d'eau de la mer de
Beaufort
Plateau intérieur du
Mackenzie
Analyse de la
fréquence de glace
9 % de banquise côtière, la lisière de la banquise
côtière fait office de limite méridionale, pas de vieille
glace, eaux peu à moyennement profondes,
déglacement mi-juillet, englacement fin octobre,
influence des cours d'eau de 24 % (Mackenzie),
masses d'eau de la mer de Beaufort
Plateau extérieur du
Mackenzie
Bathymétrie
9 % de banquise côtière, pas de lisière de la banquise
côtière notable, pas de vieille glace, 87 % des eaux de
100 à 200 m de profondeur, déglacement mi-juillet,
englacement à 87 % fin octobre, influence des cours
d'eau de 21 % (Mackenzie), masses d'eau de la mer
de Beaufort
8
Région du Centre et de l’Arctique
Nom de l'unité
écologique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Source principale
de délimitation
Caractéristiques
Détroit de M'Clintock
Analyse de la
fréquence de glace
100 % de banquise côtière, pas de lisière de la
banquise côtière, 67 % de vieille glace, 96 % de
probabilité de glaces pérennes à une concentration
des glaces à 50 et 90 %, profondeur variable (chenal),
pas de déglacement observé, pas d'englacement
observé, aucune influence des cours d'eau observée,
masses d'eau du détroit M'Clintock
Plateau des rives de l'île
Melville
Analyze de la glace
99 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière éventuelle fin juillet, probabilité de vieille glace,
90 % de probabilité de glaces pérennes et une
concentration des glaces à 50 %, profondeurs
moyennes, pas de déglacement observable, pas
d'englacement observable, influence des cours d'eau
de 8 % (rivière ou autre), masses d'eau de la mer de
Beaufort
Plateau du nord de l'île
Victoria
Analyse de la
fréquence de glace
99 % de banquise côtière, pas de lisière de la
banquise côtière, 61 % de vieille glace de 4 à
8 dixièmes, 99 % de probabilité de glaces pérennes,
eaux peu profondes, pas de déglacement observable,
pas d'englacement observable, aucune influence des
cours d'eau observée, masses d'eau de la mer de
Beaufort
Détroit du Prince-deGalles
Similarités avec les
baies du golfe
Amundsen, à la
différence que les
chenaux sont soumis
à des apports d'eau
et qu'aucune
influence des cours
d'eau n'est observée
99 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière mi-juillet, pas de vieille glace, 10 % de
probabilité de glaces pérennes, chenaux aux eaux peu
à moyennement profondes, déglacement mi-juillet,
englacement début ou mi-octobre, pas d'influence des
cours d'eau observée, influence des masses d'eau de
la mer de Beaufort et du golfe Amundsen
Baie peu profonde de la
Reine-Maud
Déglacement
99 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière jusqu'à fin juillet, généralement peu ou pas de
vieille glace, eaux peu profondes, déglacement fin
juillet, englacement fin octobre, influence des cours
d'eau de 5 %, masses d'eau des golfes
Ouest du chenal profond
Parry
Bathymétrie
100 % de banquise côtière, lisière de la banquise
côtière éventuelle fin juillet, 68 % de vieille glace de 4
à 8 dixièmes, 100 % de probabilité de glaces
pérennes, profondeurs moyennes, pas de
déglacement observable, pas d'englacement
observable, pas d'influence des cours d'eau observée,
masses d'eau de la mer de Beaufort
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Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Ces paramètres d'entrée ont servi uniquement de point de repère et les extrants ne se sont pas
limités à ces paramètres.
L'analyse des recoupements entre les unités écologiques et les zones d'importance écologique
et biologique a permis de créer 46 zones de chevauchement. Une analyse flottante s'appuyant
sur une taille égale à celle d'une aire de conservation prioritaire cible de 50 km sur 50 km a été
utilisée pour déterminer l'emplacement potentiel des aires de conservation prioritaires. Cela
permet de mieux définir l'emplacement des aires de conservation prioritaires et de représenter
au plus près la diversité de l'écosystème grâce au chevauchement des zones d'importance
écologique et biologique et des unités écologiques. Douze aires de conservation prioritaires
potentielles regroupaient un minimum de quatre zones d'importance écologique et biologique et
unités écologiques pour justifier leur emplacement (figure 3, tableau 2).
La définition de 11 zones reposait sur des zones protégées existantes (ou proposées), telles
quelles ou après extension (figure 3, tableau 2). La zone de protection marine Tarium Niryutait,
constituée de trois zones séparées, est actuellement la seule zone de protection marine
officielle de la biorégion de l'ouest de l'Arctique, et la zone d'intérêt Anuniaqvia Niqiqyuam est
une zone de protection marine proposée. Il existe également quatre refuges d'oiseaux marins
qui couvrent le milieu marin, à savoir le refuge d'oiseaux de l'île Kendall, le refuge d'oiseaux du
delta de la rivière Anderson, le refuge d'oiseaux n° 1 de l'île Banks et le refuge d'oiseaux de la
baie de la Reine-Maud. On trouve aussi deux parcs nationaux dotés de composantes côtières,
Ivvavik et Aulavik. La réserve d'espèces sauvages du Nunavut (vallée Polar Bear) et le refuge
d'oiseaux marins (refuge n° 2 de l'île Banks) présentent actuellement peu de composantes
marines ou aucune composante marine. Leur incorporation à des aires marines permettrait de
représenter des unités écologiques autrement peu représentées. La surface découlant de
l'incorporation proposée de ces deux zones dans des aires marines était de 2 500 km2.
Neuf aires de conservation prioritaires ont été définies pour représenter les zones d'importance
écologique et biologique et les unités écologiques de manière adéquate, y compris les zones
d'importance écologique et biologique du MPO (2011) qui n'ont pas été prises en compte par
l'analyse flottante (tableau 2). Une aire de conservation prioritaire a été positionnée dans le
détroit de Dolphin et Union. Elle regroupe deux unités écologiques et la zone d'importance
écologique et biologique du chenal Lambert, désignée comme une polynie et présentant des
caractéristiques d'estuaire. La zone d'importance écologique et biologique de l'inlet Chantrey,
une zone à caractéristiques d'estuaire située dans l'unité écologique des eaux peu profondes
de la baie de la Reine-Maud, a été définie comme une aire de conservation prioritaire. Une
autre aire de conservation prioritaire a été déterminée dans l'inlet Bathurst. Elle regroupe la
zone d'importance écologique et biologique et l'unité écologique du golfe profond du
Couronnement. Une aire de conservation prioritaire dans le détroit de Franklin regroupait la
zone d'importance écologique et biologique du détroit de Peel et l'unité écologique du détroit de
Franklin. L'aire de conservation prioritaire du détroit de James Ross, qui se situe dans la zone
d'importance écologique et biologique de l'île du Roi-Guillaume, et l'aire de conservation
prioritaire de la baie Dyer, qui se trouve à l'intersection des trois unités écologiques du plateau
des rives de l'île Melville, de l'ouest du chenal profond et de la banquise de la mer de Beaufort,
ont été ajoutées spécifiquement pour garantir la représentation adéquate des unités
écologiques (figure 3, tableau 2).
Au total, 24 aires de conservation prioritaires proposées ont été déterminées dans la biorégion
de l'ouest de l'Arctique (figure 3, tableau 2).
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Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau d'aires marines protégées de la
biorégion de l'ouest de l'Arctique
Figure 3. Aires de conservation prioritaires proposées pour la biorégion de l'ouest de l'Arctique.
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Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Tableau 2. Composantes des aires de conservation prioritaires proposées de la biorégion de l'ouest de
l'Arctique. Les aires de conservation prioritaires initiales ont été définies de manière à recouper au moins
quatre zones d'importance écologique et biologique ou unités écologiques. Les zones de conservation
existantes ont été incluses dans les aires marines en tant qu'aires de conservation prioritaires, en l'état ou
après suggestion d'extension. Les aires de conservation prioritaires restantes ont été choisies pour
renforcer la représentativité des zones d'importance écologique et biologique et des unités écologiques.
Numéro de
l'aire de
conservation
prioritaire
Emplacement
Zones d'importance
écologique et
biologique
1
Parc national du
Canada Ivvavik
Versant nord du Yukon
Dépression du
Mackenzie
Estuaire du Mackenzie
Plateau intérieur du
Mackenzie
Plateau extérieur du
Mackenzie
Zone de
protection
marine Tarium
Niryutait
(Baie Shallow,
Okeevik,
Kugmallit)
Estuaire du Mackenzie
et plateau littoral de la
mer de Beaufort
Estuaire du Mackenzie
3
Refuge
d'oiseaux de l'île
Kendall
Estuaire du Mackenzie
et plateau littoral de la
mer de Beaufort
Estuaire du Mackenzie
4
Lacs Husky
Lacs Husky
Estuaire du Mackenzie
5
Baie Liverpool
Baie Liverpool
Estuaire du Mackenzie
6
Zone
extracôtière du
Mackenzie
Canyon Kugmallit
Cap Bathurst/île Baillie
Plateau intérieur du
Mackenzie
Plateau extérieur du
Mackenzie
7
Cap Bathurst
Cap Bathurst/île Baillie
Rivière Horton
Sud du golfe
Amundsen
Polynie du cap
Bathurst
Baie Liverpool
Polynie du golfe
Amundsen
Partie pélagique du
golfe Amundsen
Plateau intérieur du
Mackenzie
Estuaire du Mackenzie
2
Éco-unités
Aire de
conservation
existante ou
proposée

Extension
proposée

12



Extension
proposée
Région du Centre et de l’Arctique
Numéro de
l'aire de
conservation
prioritaire
Emplacement
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Zones d'importance
écologique et
biologique
Éco-unités
Zone d'intérêt
Anuniaqvia
Niqiqyuam
Sud du golfe
Amundsen
Couloir de migration et
d'alimentation des
eaux côtières de la
baie Darnley
Baies du golfe
Amundsen
Polynie du golfe
Amundsen
Partie pélagique du
golfe Amundsen
9
Versant de l'île
Banks
Ouest de l'île Banks
Gradient ouest de l'île
Banks
Polynie du golfe
Amundsen
Partie pélagique du
golfe Amundsen
10
Refuse
d'oiseaux de l'île
Banks
Ouest de l'île Banks
Gradient ouest de l'île
Banks
11
Cap Prince
Alfred
Ouest de l'île Banks
12
Baie Dyer
Banquise de la mer de
Beaufort
Plateau des rives de l'île
Melville
Ouest du chenal profond
Parry
13
Parc national du
Canada Aulavik
Plateau des rives de l'île
Melville
Ouest du chenal profond
Parry
Banquise de la mer de
Beaufort
8
14
Baie De Sallis à
Baie Walker
Baie De Salis
Diamond Jenness
13
Aire de
conservation
existante ou
proposée


Gradient ouest de l'île
Banks
Banquise de la mer de
Beaufort
Plateau des rives de l'île
Melville
Ouest du chenal profond
Parry
Baies du golfe
Amundsen
Partie pélagique du
golfe Amundsen
Détroit du Prince-deGalles

Extension
proposée
Région du Centre et de l’Arctique
Numéro de
l'aire de
conservation
prioritaire
Emplacement
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Zones d'importance
écologique et
biologique
Éco-unités
15
Ulukhaktok
Diamond Jenness
Baies du golfe
Amundsen
Polynie du golfe
Amundsen
Partie pélagique du
golfe Amundsen
16
Détroits de
Dolphin et Union
Chenal Lambert
Détroits de Dolphin et
Union
Golfe profond du
Couronnement
17
Inlet Bathurst
Inlet Bathurst
Golfe profond du
Couronnement
18
Île de Byam
Martin à île
Stefansson
Détroit du Vicomte de
Melville
Plateau des rives de l'île
Melville
Ouest du chenal profond
Parry
Détroit de M'Clintock
Plateau du nord de l'île
Victoria
19
Baie Albert
Edward
Ligne de côte du sud
de l'île Victoria
Île du Roi-Guillaume
Baie peu profonde de la
Reine-Maud
Détroit de Larsen
20
Refuge
d'oiseaux
marins du golfe
Reine-Maud
Ligne de côte de la
baie de la Reine-Maud
Baie peu profonde de la
Reine-Maud
21
Vallée Polar
Bear
Plateau des rives de l'île
Melville
22
Détroit de
Franklin
Détroit de Peel
Détroit de Franklin
Détroit de Larsen
23
Détroit de
James Ross
Île du Roi-Guillaume
Détroit de Larsen
24
Inlet Chantrey
Inlet Chantrey
Détroit de Larsen
Aire de
conservation
existante ou
proposée


Extension
proposée
Représentativité
En moyenne, 13 % (écart-type de 5,6) de la surface de chaque unité écologique est
représentée dans les aires de conservation prioritaires proposées. Toutefois, cinq unités
écologiques sont sous-représentées, tandis que deux sont surreprésentées (c.-à-d. plus d'un
14
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
écart-type par rapport à la moyenne). La représentation des unités écologiques de la banquise
de la mer de Beaufort et du détroit de Franklin est faussée, car leurs écosystèmes s'étendent
au-delà des limites de la biorégion. Dans le cas de l'unité écologique de la banquise de la mer
de Beaufort, il existera des possibilités de renforcer la représentativité lors de la planification
d'un RAMP dans les biorégions du bassin arctique et de l'archipel arctique. Les unités
écologiques du détroit de M'Clintock, du plateau nord de l'île Victoria et du détroit du Prince-deGalles sont sous-représentés au sein des aires de conservation prioritaires proposées. Compte
tenu du volume insuffisant de renseignements ou de données pour justifier la mise en place
d'aires de conservation prioritaires dans ces zones, aucune aire de conservation prioritaire
supplémentaire n'a été ajoutée pour compenser la sous-représentation.
La proportion de zones d'importance écologique et biologique représentée par les aires de
conservation prioritaires proposées va de 5 à 60 % (en moyenne 35 %). L'estuaire du
Mackenzie, le canyon Kugmallit et la polynie du cap Bathurst sont sous-représentés (moins de
10 %), ce qui reflète la taille de la zone d'importance écologique et biologique par rapport à la
taille de l'aire de conservation prioritaire optimale (taille 6 à 10 fois supérieure). De nombreuses
autres zones d'importance écologique et biologique sont fortement représentées (c.-à-d. 40 %),
notamment le chenal Lambert, l'inlet Chantrey, la baie de la Reine-Maud, le Versant nord du
Yukon, la baie De Salis, la baie Darnley et la rivière Horton. Cela peut s'expliquer par la petite
taille de ces zones d'importance écologique et biologique comparée à la taille optimale d'une
aire de conservation prioritaire (d'une taille 0,1 à 4 fois supérieure).
Le processus de délimitation des aires de conservation prioritaire est parvenu à représenter
entièrement l'ensemble des zones d'importance écologique et biologique et des unités
écologiques de la biorégion de l'ouest de l'Arctique. Les aires de conservation prioritaires
proposées représentent 13 % de la biorégion (soit environ 71 000 km2), ce qui va au-delà de
l'objectif fixé de 10 % de l'aire marine totale.
Répétition
La plupart des unités écologiques sont représentées dans plus d'une aire de conservation
prioritaire, à l'exception des unités écologiques du détroit de Dolphin et Union, du détroit de
Franklin, du détroit de M'Clintock, du détroit du Prince-de-Galles et du plateau nord de l'île
Victoria. Un peu moins de la moitié des zones d'importance écologique et biologique sont
représentées dans plus d'une aire de conservation prioritaire. Le sud de l'île Victoria, la baie de
la Reine-Maud, le détroit de Peel, la dépression du Mackenzie, le chenal Lambert, le canyon
Kugmallit, les lacs Husky, la rivière Horton, la baie De Salis, les zones côtières de la baie
Darnley, l'inlet Chantrey et l'inlet Bathurst sont tous représentés par une aire de conservation
prioritaire.
En revanche, les unités écologiques du détroit de M'Clintock, du nord du plateau de l'île Victoria
et du détroit du Prince-de-Galles sont sous-représentées parmi les aires de conservation
prioritaires proposées. Pour faire en sorte que ces unités écologiques soient mieux
représentées, l'ajout d'aires de conservation prioritaires supplémentaires ou l'extension des
aires de conservation prioritaires proposées pourrait être envisagé dans chacune de ces zones,
dans le cadre de la mise en place du réseau. Les données ou l'information disponibles étaient
insuffisantes pour justifier l'ajout d'aires de conservation prioritaires dans ces zones pour le
moment.
15
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Objectif de conservation du Réseau d'aires marines protégées
L'objectif de conservation suivant a été fixé pour le RAMP de la biorégion de l'ouest de
l'Arctique :
Le RAMP est mis en place pour veiller, dans la mesure du possible, à ce que les écosystèmes
et les écoservices de la biorégion de l'ouest de l'Arctique demeurent sains et productifs pour les
générations futures. Cet objectif sera poursuivi grâce à une gestion renforcée, notamment par le
biais de l'acquisition continue de connaissances, afin que la diversité écologique et les zones
d'importance écologique soient bien représentées. Cela contribuera à l'approfondissement des
connaissances et fournira des solutions de gestion adéquates des évolutions et des pressions
futures. Plus précisément, cela inclut les quatre niveaux de diversité de la Convention sur la
diversité biologique des Nations Unies.
Sources d'incertitude
La majeure partie de la biorégion de l'ouest de l'Arctique n'est pas habitée. Les données
scientifiques disponibles sont limitées pour la majeure partie de la région et de nombreuses
sources d'information sont incomplètes. Les données sont partiales et se concentrent sur les
espèces et les zones d'importance sociale, culturelle et économique. Les recherches sont
axées sur les régions côtières situées à proximité de collectivités établies.
La division de la biorégion en unités économiques a été limitée par les données disponibles.
Certaines des caractéristiques de l'écosystème, notamment celles qui se rapportent aux glaces,
varient sur le plan géographique, saisonnier et annuel. Bien que les caractéristiques de la glace
de mer saisonnière varient en raison du changement climatique (p. ex., dates d'englacement,
dates de déglacement, type de glace, c.-à-d. glace de plusieurs années ou glace saisonnière),
l'écosystème de l'Arctique continuera à être dominé par la glace de mer en hiver. Les données
sur la glace de mer ont donc été utilisées pour délimiter la plupart des unités écologiques. Les
unités écologiques et les zones d'importance écologique et biologique influencées par le fleuve
Mackenzie sont également sensibles à la variabilité saisonnière et annuelle. Certaines
caractéristiques, certains écosystèmes et certains types d'habitat varient fortement, même si les
limites des unités écologiques ont été définies de manière à représenter cette plage de
variabilité. Plusieurs unités écologiques regroupaient des polynies et des chenaux, bien que
leur présence ne représente qu'une fraction du cycle annuel et que leur emplacement change
d'année en année.
La représentativité maximale des unités écologiques et des zones d'importance écologique et
biologique peut être atteinte en plaçant les aires de conservation prioritaires de manière à ce
que le choix des limites entre les unités écologiques et les zones d'importance écologique et
biologique soit préférentiel. Dans le cas des unités écologiques, puisqu'elles se situent les unes
à côté des autres pour permettre la couverture intégrale de la biorégion, les limites établies
peuvent être moins représentatives des caractéristiques cibles de l'unité écologique que le
centre de l'unité écologique, bien qu'il puisse être utile d'inclure les zones de transition entre les
unités écologiques dans une stratégie de conservation. Cet « effet de bordure » potentiel doit
être pris en compte lors de l'évaluation finale des aires de conservation prioritaires. L'effet de
bordure général est également faible, en raison de l'influence de zones d'importance écologique
et biologique. Étant donné qu'il n'est pas obligatoire que les zones d'importance écologique et
biologique couvrent l'intégralité de la biorégion, les effets de bordure sont plus faibles en
comparaison avec les unités écologiques.
16
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
CONCLUSIONS ET AVIS
Le processus de mise en place d'un RAMP dans l'Arctique canadien a commencé dans la
biorégion de l'ouest de l'Arctique. Un système de classification biogéographique a été élaboré
afin de diviser la biorégion de l'ouest de l'Arctique en habitats ou en écosystèmes. Ce système
a permis de définir 18 unités écologiques. Les caractéristiques de l'écosystème dominant
(p. ex., estuaire du fleuve Mackenzie, plateau du Mackenzie ou de la mer de Beaufort, polynies
et chenaux [caractéristiques hivernales et printanières] et glaces pérennes [caractéristiques
estivales et automnales]) ont été utilisées pour définir plusieurs unités écologiques. Les
principales données utilisées pour définir les unités écologiques restantes étaient les données
sur la glace de mer, ainsi que les renseignements sur les seuils et les masses d'eau.
Vingt-trois zones d'importance écologique et biologique ont été déterminées dans cette
biorégion (MPO 2011, MPO 2014). Des aires de conservation prioritaires proposées ont été
définies pour maximiser les chevauchements entre les unités écologiques et les zones
d'importance écologique et biologique. Cette approche visait à représenter les zones présentant
différents types d'habitats ou d'écosystèmes. Plusieurs aires de conservation existantes dotées
de composantes marines ont été incluses en tant qu'aires de conservation prioritaires et
l'extension de quatre zones présentant peu de composantes marines, voire aucune, a été
proposée. Les aires définies comme des aires de conservation prioritaires n'incluent pas
nécessairement les zones les plus représentatives individuellement d'un seul type
d'écosystème. Elles ont pour objectif de représenter la diversité de l'écosystème dans la
biorégion.
Vingt-trois aires de conservation prioritaires ont été déterminées dans la biorégion de l'ouest de
l'Arctique, ce qui représente en moyenne 13 % de la surface des unités écologiques et 35 %
des zones d'importance écologique et biologique. Les aires de conservation prioritaires
proposées regroupaient toutes les zones d'importance écologique et biologique et ont été
répliquées dans la plupart des unités écologiques. Puisque les unités écologiques représentent
100 % de la biorégion, le pourcentage de la biorégion représenté par les aires de conservation
prioritaires est également de 13 %, soit environ 71 000 km2.
La délimitation des aires de conservation prioritaires proposées lors de cette première étape de
planification du RAMP n'examinait pas spécifiquement la connectivité (relations physiques et
biologiques entre les aires de conservation prioritaires proposées). Il est impératif que la
connectivité soit examinée de plus près au cours des dernières étapes de conception du
réseau. La taille, la forme et l'emplacement actuels pourront différer de la taille, la forme et
l'emplacement définitifs des aires de conservation prioritaires dûment désignées. Par ailleurs, le
type de zone protégée n'est pas entièrement défini à ce stade de mise en place du réseau. La
pertinence et la viabilité des sites choisis n'ont pas été évaluées : c'est pourquoi elles devraient
l'être prochainement. Un travail supplémentaire sera nécessaire pour synthétiser les données et
l'information existantes sur chacune des zones proposées, et des recherches supplémentaires
pourront s'avérer nécessaires.
AUTRES CONSIDÉRATIONS
La majeure partie de l'Arctique canadien est concernée par des accords exhaustifs sur les
revendications territoriales. La biorégion de l'ouest de l'Arctique comprend des zones régies par
la Convention définitive des Inuvialuit et l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut.
La biorégion est de taille importante et comprend six collectivités dans la région désignée des
Inuvialuit, à Aklavik, Inuvik, Tuktoyaktuk, Paulatuk, Sachs Harbour et Ulukhaktok. Les
17
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
six collectivités restantes de la biorégion se trouvent dans la région de Kitikmeot (Nunavut) et
sont constituées des hameaux de Kugluktuk, Cambridge Bay, Gjoa Haven et Taloyoak, ainsi
que des collectivités de Umingmaktok et de l'inlet Bathurst (toutes deux situées à l'inlet
Bathurst).
De nombreux écosystèmes marins de l'Arctique se caractérisent par des conditions très
changeantes (p. ex., la glace de mer) et abritent des espèces très mobiles (p. ex., mammifères,
oiseaux, poissons). La protection de ces écosystèmes par le biais d'aires de conservation fixes
sera une tâche difficile. La planification du RAMP doit envisager d'autres solutions pour établir
des aires de conservation désignées adaptables aux changements spatiaux et temporels. Le
problème est pris en considération dans les recommandations nationales et internationales sur
la mise en place de RAMP. Malgré le manque d'orientation et les difficultés logistiques
évidentes de protection de ces écosystèmes, différentes options doivent être envisagées, car le
processus de définition des aires de conservation prioritaires et du RAMP global va au-delà de
la détermination initiale des sites potentiels.
SOURCES DE RENSEIGNEMENTS
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 17-19 février 2014 sur la Création d'un
réseau de zones de protection marines dans la biorégion de l'ouest de l'Arctique - Validation du
processus et désignation des aires de conservation prioritaires. Toute autre publication
découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis
scientifiques du MPO.
Hodgson, R., Martin, K., and Melling, H. 2015a. Marine protected area network planning in the
Western Arctic Bioregion: development and use of a classification system to identify
ecological units as required planning components. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res. Doc.
2015/020. v + 41 p.
Hodgson, R., Martin, K., and Melling, H. 2015b. Marine protected area network planning in the
Western Arctic Bioregion: Identification of a conservation objective and priority
conservation areas as required planning components. DFO Can. Sci. Advis. Sec. Res.
Doc. 2015/021. iv + 25 p.
MPO. 2011. Désignation de zones d’importance écologique et biologique (ZIEB) dans l’Arctique
Canadien. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2011/055.
MPO. 2014. Réévaluation des zones d'importance écologique et biologique (ZIEB) de la mer de
Beaufort. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2014/052.
18
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau d'aires marines protégées de la
biorégion de l'ouest de l'Arctique
ANNEXE 1: NOMS DES LIEUX
Figure A1. Les noms de lieux dans la biorégion de l'ouest de l'Arctique.
19
Région du Centre et de l’Arctique
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau d'aires marines protégées de la
biorégion de l'ouest de l'Arctique
ANNEXE 2. ZONES D'IMPORTANCE ÉCOLOGIQUE ET BIOLOGIQUE
Figure A2. Les zones d'importance écologique et biologique de la biorégion de l'ouest de l'Arctique (MPO 2011, MPO 2014). La division en deux
parties de la zone d'importance écologique et biologique du détroit du Vicomte de Melville a été observée à l'occasion de deux réunions
différentes et aucune tentative n'a été faite pour en aligner les frontières.
20
Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Région du Centre et de l’Arctique
ANNEXE 3 – SOUS-DIVISION DE LA BIORÉGION
Une première sous-division de la biorégion en unités écologiques a découlé d'un arbre de décision et
d'une analyse du SIG. L'arbre de décision utilisé pour délimiter les unités écologiques de la biorégion
de l'ouest de l'Arctique est le suivant :
1) Existe-t-il une caractéristique d'habitat dominant dans la zone?
Dans le cas de la biorégion de l'ouest de l'Arctique, sont concernés (liste non exhaustive) :
• l'estuaire du Mackenzie;
• le plateau du Mackenzie et de la mer de Beaufort;
• les polynies et les chenaux (caractéristiques hivernales et printanières);
• les glaces pérennes (caractéristiques des glaces estivales et automnales);
a. SI OUI, PASSER AU POINT 2.
b. SI NON, PASSER AU POINT 3.
2) D'autres caractéristiques d'habitat coïncident-elles (p. ex., chevauchement supérieur à 90 % de la
caractéristique secondaire avec la caractéristique principale) dans la zone en question?
a. Oui : ajuster la limite (agrandissement ou rétrécissement) au besoin, afin de regrouper les
caractéristiques similaires d'habitat et de délimiter la zone (c.-à-d. que la délimitation sera
fondée sur deux caractéristiques d'habitat ou plus).
b. Non : approuver la délimitation fondée sur des données crédibles sur le plan scientifique.
3) À l'aide des données d'entrée disponibles, isoler une zone définissable.
a. Si une zone définie par des données appropriées peut être délimitée à une échelle appropriée,
REVENIR AU POINT 2.
b. S'il est impossible de définir une zone géographique appropriée, car les données sont
inappropriées ou insuffisantes : PASSER AU POINT 4.
4) Si des zones restent indéfinies : effectuer une analyse des zones résiduelles.
a. Si la taille d'une zone est négligeable (moins de 2 % de la biorégion), l'inclure dans une unité
écologique voisine dont les limites ne sont pas clairement définies.
b. Si la taille d'une zone est importante, examiner les caractéristiques des unités écologiques
voisines et déterminer les aspects uniques de chaque zone. Utiliser ces critères pour la définir
comme unité écologique potentielle, puis PASSER À L'ÉTAPE 5.
5) Achever de déterminer toutes les unités écologiques.
a. Une fois que toutes les unités écologiques sont désignées et qu'il ne reste aucune zone
résiduelle, se demander : existe-t-il des zones détachées géographiquement et possédant les
mêmes caractéristiques ou des caractéristiques de définition similaire?
i. Oui : est-il possible d'argumenter que ces zones font en fait partie de la même unité
écologique (sur la base de propriétés géospatiales ou de données scientifiques)? Garder
à l'esprit que toutes les zones détachées géographiquement ne seront pas
nécessairement représentées dans les stratégies sur les aires protégées ni dans leur
planification. Si cela risque de poser problème, il faut alors justifier la création d'unités
écologiques distinctes. Désigner une ou plusieurs unités écologiques.
ii. Non : les désigner comme des unités écologiques distinctes.
L'utilisation de cet arbre de décision ne peut pas être dissociée de l'utilisation et du traitement des
données d'une analyse du SIG. Dans le même ordre d'idées, le système de classification n'est pas un
outil du SIG pouvant être mis en œuvre ou automatisé en fonction des seules données d'entrée
disponibles.
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Unités écologiques, ACP et OC pour le réseau
d'aires marines protégées de la biorégion de
l'ouest de l'Arctique
Région du Centre et de l’Arctique
CE RAPPORT EST DISPONIBLE AUPRÈS DU :
Centre des avis scientifiques (CAS)
Région du Centre et de l’Arctique
Pêches et Océans Canada
501 University Crescent
Winnipeg (Manitoba) R3T 2N6
Téléphone : 204-983-5131
Courriel : [email protected]
Adresse Internet : www.dfo-mpo.gc.ca/csas-sccs/
ISSN 1919-5117
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2015
La présente publication doit être citée comme suit :
MPO. 2015. Unités écologiques et aires de conservation prioritaires potentielles dans la biorégion de
l'ouest de l'Arctique. Secr. can. de consult. sci. du MPO, Avis sci. 2015/021.
Also available in English:
DFO. 2015. Eco-units and potential Priority Conservation Areas in the Western Arctic Bioregion. DFO
Can. Sci. Advis. Sec. Sci. Advis. Rep. 2015/021.
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