III) Où l’oubli n’est pas assez trop important-le cas de l’hypermnésie Dans la partie précédente, nous avons étudié certains cas où l’on voit qu’un déficit de la mémoire et une part d’oubli trop important est mauvais pour l’homme. Lors de cette seconde partie, nous sommes amenés à étudier des cas où l’oubli n’est pas assez important. A travers la maladie de l’hypermnésie, nous allons voir comment une quantité insuffisante d’oubli devient un handicap. 1) Présentation de la maladie L’hypermnésie, plus connu sous le nom « Highly Superior Autobiographical Memory », ce qui signifie « mémoire autobiographique très supérieur », désigne la condition psychologique d’avoir une mémoire de sa vie personnelle exceptionnellement détaillé. Les individus atteints d’hypermnésie ont en particulier deux traits de caractères qui les différencient des autres. Premièrement, ils passent un temps excessif à méditer sur leur passé. Puis, ces personnes possèdent le talent de se souvenir avec un détail anormalement précis de leur vie passé. Le premier individu découvert se nomme Jill Price, qui habite à Los Angeles. En novembre 2013, on compte 25 individus à travers le monde atteint par cette maladie. 2) Etude de la maladie L’hypermnésie, du grec huper, « avec excès », et mnesis, « mémoire », est à ce jour une condition complexe et très rare, ce qui rend une tâche difficile de discerner le processus de cette maladie. Cependant l’étude menée par une équipe de neurologue de l’université de Californie a permis d’ouvrir quelques pistes. Lors de cette étude, les chercheurs américains ont réuni onze participants porteurs de cette maladie. Après une série de différents tests de mémoire, ils ont pu établir des hypothèses sur le fonctionnement du processus de cette condition. Premièrement, les résultats montrent que les participants atteints de HSAM ont un score beaucoup plus élevé sur les tests de mémoire autobiographiques ainsi que sur la connaissance d’évènements historiques. Ensuite, l’étude a montrée que tous les participants ont un caractère obsessionnel et présentent les symptômes du Trouble Obsessionnel-Compulsif (TOC). En effet, l’un des symptômes prépondérant de ce trouble est le lavage de main répétitif, présent chez les individus atteints de HSAM. Même si l’on n’a aucune preuve sur le lien entre ce caractère et cette maladie (by product of), il y a des indications qui poussent à y croire. Tout d’abord, neuf des onze participants ont déclaré organiser leur mémoire sous forme chronologique ou par catégories. Puis, tous déclare passer du temps à méditer sur leur passé régulièrement et exercer leur mémoire autobiographique. Une majorité déclarent être « obsédés » de répertoriés le déroulement des faits dans un journal intime. Cependant, il est à noté que cet exercice ne leur requiert aucun effort et n’est pas lié à leur possession d’un tel talent. Malgré des scores exceptionnelles dans les tests de mémoire autobiographique, leur performance sur les tests de mémoire visuelle, sensorielle et auditive était le même que la moyenne publique. Ceci est important a relevé puisque les scientifiques ont ainsi put conclure que cette maladie ne relevait pas d’une mémoire générale exceptionnelle. Après avoir étudiés les individus d’une façon psychologique, les chercheurs ont procédés à une étude physique à travers des Imageries par Résonance Magnétique (IRM). La première différence structurale du cerveau des participants atteints de HSAM est un lobe temporal plus volumineux, zone située dans la partie latérale gauche inférieur. Ce résultat est très intéressant puisque c’est une zone importante pour de nombreuses fonctions cognitives, dont notamment celle de la mémoire. Chose encore plus intrigante est la découverte d’une seconde zone plus large que normale, le noyau caudé situé vers le centre du cerveau. Les neurologues soupçonnent que cette région est impliquée dans ce qu’ils appellent « l’habitude, le développement de compétences et les troubles obsessionnels et compulsifs ». La différence de volume de ces régions du cerveau des participants atteints de HSAM est très importante comparée à celle d’un individu normale puisqu’elles sont jusqu’à 7 ou 8 écarts-type plus large que normale. Comparativement, si un homme était de 7 à 8 écarts-type plus grand que la taille moyenne, il mesurerait environ 3 mètres de hauteur. C’est alors que les chercheurs se trouvent bloqués et se trouvent dans le doute. En effet ils ne savent pas si les participants atteints de HSAM ont une excellente mémoire autobiographique dû au volume plus important de ces régions du cerveau ou si ce volume plus important est dû au fait qui exerce leur habileté régulièrement. Cependant, cette étude faite par les neurologues de l’Université de Californie a permis d’éclaircir un peu le processus de cette condition à travers des différences comportementales et anatomiques. Ainsi, nous allons maintenant observer comment l’hypermnésie peut être traduit en une infirmité à travers la découverte des conséquences néfastes de cette maladie. 3) Les conséquences nuisibles de cette maladie Se souvenir, de façon extrêmement détaillée, de tous les jours de sa vie, ce qu’on a mangé lors du déjeuner d’une date choisi au hasard il y a vingt ans ou encore se rappeler de la couleur du t-shirt que l’on a portée à n’importe quel moment de notre adolescence. Tel est l’exploit dont est capable les individus atteints de HSAM. Tellement de mémoire, peut-être même trop. En effet la possession de cette condition réserve néanmoins des conséquences néfastes. Pour illustrer ce propos, nous allons aborder l’étude du comportement de Jill Price, le premier cas de HSAM découvert dans le monde en 2006. En cette année, après avoir coopérer avec des chercheurs scientifiques, a rendu une émission exclusive avec ABC, une chaîne américaine et a fait sensation. Cependant, elle a aussi fait part des difficultés qu’entraîne cette condition. En effet, elle déclare qu’elle se retrouve constamment en train de réfléchir sur son passé : « je vis comme si mon esprit se déployait sur un écran coupé en deux, une moitié au présent, l’autre au passé ». Le Docteur McGaugh a commenté que le cerveau agit comme un lave lui-même et efface progressivement les émotions négatives et les mauvais souvenirs. Seulement, pour Jill Price, ceci est impossible et elle se trouve de temps en temps à revivre les mêmes mauvaises expériences encore et encore, comme la mort de son mari