Les Béta lactamines

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Marie FAOUCHER
Julien SOURISSE
Mercredi 27 octobre 2010
Pharmacologie, Les anti-infectieux, MC VERDIER-LORNE
Le diaporama est disponible sur le réseau pédagogique.
Les Béta lactamines
Introduction : les anti-infectieux
A) Un peu d’histoire…
1877: antagonisme entre moisissures et microbes
1928 : Alexander Fleming: inhibition de la pousse bactérienne par un champignon, un Penicillium
(prix Nobel)
1935 : 1er sulfamide administré chez l’homme: début de l’antibiothérapie!
1942 : essais cliniques de la pénicilline, puis son utilisation s’est très rapidement étendue (guerre)
1944 : Waksman isole la streptomycine (prix Nobel)
1947- 1957 : âge d’or de l’antibiothérapie
1979 : mise sur le marché de la fosfomycine seule molécule antibiotique de structure originale
durant cette longue période
2000- : linézolide, daptomycine, tigécycline…
B) Relation triangulaire médicament/microorganisme/hôte.
Infection
Immunité
Patient
Micro-organisme
Pharmacocinétique
Effets indésirables
Anti-infectieux
Effet recherché : bactéricide/bactériostatique
Pression de sélection -> Résistance
I) Pharmacologie des bêta lactamines.
–
–
Les plus courantes.
Les plus anciennes.
– administrables par voie orale et IV .
– assez peu toxiques pour l'organisme.
A) Classification des bêta lactamines
4 grandes catégories :
– Les pénicillines = pénames (13)
– Les céphalosporines = céphèmes (17)
– Les pénèmes (4)
– Les monobactames (1)
B) Mécanisme d’action
–
Liaison aux penicillin-binding proteins (PBP) insérées dans la membrane cytoplasmique.
Les PBP ont une activité transpeptidase qui intervient dans la synthèse du peptidoglycan
(élément de structure des parois bactériennes).
–
Action sur la paroi bactérienne : par analogie de structure avec le substrat dipeptide D-Ala –
D-Ala ce qui inhibe l'assemblage du peptidoglycan.
Les béta lactamines inhibent l'action des PBP donc la synthèse complète de la paroi ce qui aboutit à
la mort de la bactérie.
Cette activité fonctionne chez les GRAM + et – mais chez les GRAM- pour atteindre les PBP, les
bétalactamines doivent traverser la paroi externe par les porines. Ce qui conditionne leur spectre
d'activité.
C) Resistance
2 grands types de résistance :
 Enzymatique : bêtalactamases (plasmidiques ou chromosomiques)
de + en + fréquentes chez les Gram(-)
dégradation de l'antibiotique (possibilité de blocage sans hydrolyse)
 Non enzymatique :
– Perméabilité membranaire : diminue le passage des béta lactamines à travers les
porines
. La pénétration se fait en fonction :
. de la taille de la molécule
. des charges négatives
. de l'hydrophilie
– Modification quantitative ou structurale des PBP
principal mécanisme chez les bactéries à gram (+)
→ PBP moins affines
– Efflux
D) Pharmacodynamie
 Bactéricides (sauf vàv des entérocoques)
 Activité temps-dépendant
La Bactéricidie augmente si le temps où la [c] > CMI.
On considère que la concentration plasmatique doit être 4 à 5 fois superieure à la CMI le plus
longtemps possible pour avoir un effet optimal pour les béta lactamines il est donc nécessaire
d'avoir recours à des administrations répétées (peut aller jusqu'à 8 fois par jour en cas d'infection
grave) ou une perfusion continue.
 Pratiquement pas d'effet post-antibiotique.
L'effet post-antibiotique est le fait que l'antibiotique soit encore actif sur la bactérie alors qu'il n'est
plus détectable dans l'organisme.
 Effet inoculum-dépendant: CMI augmente avec le nombre de bactéries présentes. (surtout in
vitro)
 Effet synergique avec les aminosides; additif avec les fluoroquinolones.
Objectifs therapeutiques :
Concentration
Profil plasmatique à obtenir avec des antibiotiques temps dépendant.
CMI
Dose
Temps
En général il faut avoir une concentration supérieure à la CMI 50 à 60% du temps.
Adaptation de posologie :
La dose 1 n'est pas assez longtemps au dessus de la CMI c'est pourquoi on la double. On obtient
donc le profil de la dose 2. Mais le temps au dessus de la CMI n'est toujours pas satisfaisant. L'idée
est donc de rapprocher les administrations
II) Les Pénicillines = Pénames.
A) Structure chimique
NOYAU
BETA-LACTAM
Il existe des noyaux dérivés avec des radicaux chimiques différents
(pénicilline G, méticilline, ampicilline, carbenicilline)
NB : La méticilline n'est plus commercialisée car trop toxique mais elle reste une
référence en ce qui concerne les mécanismes de résistance des différents germes
Noyau
péname
On associe souvent des inhibiteurs béta lactamases aux béta lactamines ce qui potentialise leur effet.
Ces inhibiteurs n'ont pas d'activité anti-bacterienne propre.
B) Pharmacocinétique
1) La résorption
➢ Très variable d’un ATB à l’autre.
➢ Par voie orale, ils peuvent être détruits par le pH gastrique et les pénicillinases intestinales.
➢ Ils passent la barrière intestinale par des transporteurs dipeptides intestinaux.
2) La distribution
➢
➢
➢
➢
Taux de fixation aux protéines plasmatiques assez faible (20-50 %)
Concentration tissus = concentration sérique.
Passage trans-placentaire et passage dans le lait.
Peu de diffusion dans LCR sauf en cas de méningite ou de syndrome inflammatoire.
3) L’élimination
➢ Demi-vie brève: 30 à 60 minutes.
➢ Elimination rénale majoritaire : filtration et sécrétion 90 %
➢ Doses à adapter en fonction de la clairance rénale. Si la clairance diminue on diminue la
posologie.
4) Propriétés des différentes pénicillines.
● Péni G et V:
Demi-vie très courte: 30 min
Diffusion correcte méninges.
Par voie orale: biodisponibilité ≈ 50%.
● Péni-A :
Biodisponibilité orale 90% pour l’amoxicilline.
Bonne diffusion, même LCR.
● Péni-M :
Faible diffusion os, prostate, LCR.
Forte liaison aux protéines.
Oxacilline: métabolisme hépatique  mauvaise biodisponibilité orale (30%)
Méticilline: tox rénale: retirée du marché.
● Pipéracilline :
Bonne diffusion
Élimination essentiellement urinaire, mais non négligeable par voie hépatique.
C) Effets indésirables
•
•
Peu toxiques, même à fortes doses
Réactions allergiques: la plupart du temps croisées à toutes les b-lactamines.
✔ immédiates (min): production d’IgE
• réactions cutanées: érythème, urticaire, bronchospasme, hypotension
• choc anaphylactique
✔ accélérées (1-72h): production d ’IgG et IgE
• réactions cutanées - choc + œdème laryngé
✔ retardées (> 72h) : production d ’IgM et IgG
• exanthèmes maculopapuleux, épidermolyse bulleuse
• fièvre; cytopénie; néphropathies
Troubles neurologiques :
encéphalopathies avec risque de convulsions à fortes doses, tremblements, mouvements anormaux,
troubles de la conscience.
•
• Troubles de l’agrégation plaquettaire
pénicillines G, carboxy et uréidopénicillines
Troubles gastro-intestinaux
diarrhée, candidose avec les inhibiteurs de bêta-lactamases surtout chez l’enfant.
•
•
Plus rare : cristallisation des antibiotiques au niveau des voies urinaires pouvant provoquer
des petits calculs et aboutir à une insuffisance rénale aiguë.
D) Contre-indications et précautions d’emploi
–
–
–
Allergie aux bêta lactamines (interrogatoire)
pénicillines M chez la femme enceinte et le nouveau-né (ictère)
pénicillines A en cas de mononucléose infectieuse (réaction cutanée systématique)
E) Associations
–
–
–
Synergie avec les aminosides
antagoniste avec les bactériostatiques
Inhibiteurs des beta-lactamases
• Bonne activité contre les pénicillinases
• peu efficaces conte les -lactamases à spectre étendu
• inefficaces contre les céphalosporinases chromosomiques
• Pas d’activité antibiotique propre
• Inhibition enzymatique +/- irréversible
• Association synergique vraie - Comportement pharmacocinétique très proche des βlactamines
III) Les Céphallosporines = Céphèmes
Aucune céphallosporine n'est active sur les entérocoques et le Listeria monocytogenes
A) Structure chimique
Acide 7-amino-céphalosporanique
Il existe 4 sous groupes classés en fonction de leur stabilité envers les béta lactamases et les
céphallosporinases :
– C1G : ex : Céfazoline traitement prophylactique chez les patients dialysés.
– C2G : ex : Céfuroxime beaucoup en ORL
– C3G et C4G utilisés à l'hopital pour les infections graves (méningites, péritonites) car ils ont
un spectre d'activité important.
B) Pharmacodynamie
Idem pénicillines:
– bactéricides, temps-dépendantes, sans effet post-antibiotique.
– Peuvent être détruites par les beta-lactamases à spectre élargi et les
cephalosporinases.
C) Pharmacocinétique
–
–
Résorption digestive saturable, pH gastrique
Peu métabolisées
● C1G, C2G:
Résorption digestive variable.
Diffusion: poumons ++, nbx organes mais pas LCR.
Demi-vie courte 30 à 90 min.
Élimination urinaire.
● C3G, C4G:
Résorption digestive faible.
Bonne diffusion tissulaire, y compris LCR ++, à forte poso voie IV.
Demi-vie + longue pour la ceftriaxone.
Elimination principalement rénale, ou mixte
D) Effets indésirables
Réactions allergiques croisées avec les pénicilines dans 10% des cas.
Manifestations hématologiques: thrombopénies, leucopénies.
Effet antabuse en cas d’ingestion d’alcool.
E) Contre-indications – précautions d’emploi
Adaptation de posologie si insuffisance rénale.
CI si antécédent allergie aux pénicillines
En Résumé : ce qui différencie les céphallosporines des pénicillines c'est :
–
–
Le spectre d'activité.
la double élimination urinaire et hépatique pour la céphallosporine.
IV) Les Carbapénèmes = pénèmes
A) Structure chimique
Affinité plus grande pour les PBP
Plus stable aux béta lactamases grâce à une chaîne latérale
particulière donc Spectre plus large
– Peu de phénomènes de résistance donc utilisé uniquement
à l'hôpital pour des cas très ciblés. (pour conserver
l'efficacité de l'ATB)
–
–
Noyau
carbapénème
4 types :
– imipénèmes
– méropénèmes
– ertapénèmes
– doripénèmes
B) Pharmacodynamie
–
–
–
–
–
–
Bactéricide
Action temps et concentration-dépendante.
Peu d’effet inoculum.
Effet post-antibiotique contre les bactéries Gram (-)
Spectre particulièrement large. Résistant aux beta-lactamases
Association synergique avec l’amikacine contre Pseudomonas.
C) Pharmacocinétique
Administration : voie IV et IM
1) Distribution
➢ Faible liaison aux protéines sauf ertapénème
➢ Concentrations tissulaires en général > CMI
➢ Diffusion LCR inconstante
2) Métabolisation:
➢ Par une dehydropeptidase rénale.
➢ imipeneme: métabolite inactif toxique. Métabolisme inhibé par la cilastatine prescrit en
même temps.
3) Elimination :
➢ Rénale
➢ Demi-vie très courte (1 h) sauf ertapeneme (4h)
D) Effets indésirables
Risque de convulsions: éviter si antécédent d’épilepsie ou pathologie du SNC, et chez IR sévères.
V)
Les monobactames
Le seul de sa catégorie est l'aztréoname inactif sur les GRAM+ et les anaérobies
A) Pharmacocinétique
Administration IV - IM
1/2 vie 1,5 - 2 h
Diffusion satisfaisante notamment voies urinaires.
Élimination rénale et hépatique
B) Effets indésirables
Réactions cutanées allergiques
Pas d’allergies croisées avec autres beta-lactamines
Troubles digestifs
Troubles hépatiques
C) Précautions d’emploi
Hypersensibilité aux bêta lactamines
Adaptation de posologie chez l’insuffisant rénal
Surveillance biologique chez l’insuffisant hépatique
PHARMACOLOGIE DES AMINOSIDES
(aminoglycosides)
Introduction : Présentation générale
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Issus de souches de Streptomyces ou d'Actinomyces. Note: - antibiotiques dérivés de
Streptomyces: écriture avec un "y" : -mycine. - antibiotiques provenant d'Actinomyces:
écriture avec un "i" : -micine.
1er: découvert par Walksman en 1944
Famille très homogène au niveaux pharmacodynamique et pharmacocinétique.
Antibiotiques bactéricides à large spectre:
• Gram • Staphylocoque
Résistances naturelles: bactéries anaérobies
Activité concentration-dépendante (importance du pic plasmatique)
En association ( β-lactamines, Fluoroquinolones)
Utilisés principalement en milieu hospitalier dans les infections graves (Pneumonies,
septicémies, endocardites, chez patient neutropénique)
Toxicité rénale et auditive
I) Classification des Aminosides
•
•
Naturels : Gentamicine (IV), Tobramycine (IV ou nébulisation pour la mucoviscidose)
Hémisynthétiques : Amikacine (IV)
II) Structure
Aminoglycosides = sucres aminés liés par des ponts glycosidiques à un noyau central aminocyclitol
(streptamine).
NH 2
Cycle desoxy-streptamine
- substitué en 4,5 gp néomycine
(Néomycine, Soframycine)
-substitué en 4,6 gp kanamycine
(Kanamycine, Amikacine, Tobramycine, Gentamicine)
(sauf streptomycine)
H 2N
OH
HO
OH
OH
III) Mécanisme d’action
1) Passage passif au travers de la membrane externe de la bactérie.
2) Passage actif au travers de la membrane cytoplasmique
 système transporteur d’électrons
 oxygène
a) Phase énergie dépendante EDP 1: lente
Fixation sur l’ARN ribosomal 16s qui est un constituant de la sous unité 30S du ribosome. Ceci
empêche la fixation de la sous unité 50S. Ce qui altère traduction ARNm et aboutit à l'absence de
synthèse des protéines ou alors de protéines anormales → Altérations de la membrane
b) Phase énergie dépendante EDP 2:
c'est une entrée rapide et massive d’ATB.
Fixation au ribosome et blocage de la synthèse protéique.
Effet bactericide par altération de la membrane cytoplasmique.
Ss-u
50S aminoside
aminoside
5’
Ss-u
30S
IV) Pharmacodynamie
aminoside
3’
➢ Effet bactéricide
très puissant ( nombre de bactéries survivantes à 24h)
très rapide (moins de 4 h)
sans effet inoculum (même efficacité face à une forte concentration de bactéries)
concentration dépendant
➢ Effet post-antibiotique important
. 3 à 4h pour les staphylocoques
. 2 à 7h pour les bacilles Gram ➢ + effet leucocytaire: augmentation de la phagocytose et de la bactéricidie des leucocytes
V) Pharmacocinétique
A) Absorption
–
–
–
non absorbés par voie orale
mais prescription possible par voie orale pour décontamination digestive (Gentamicine)
très bien résorbés par voie IM
Évolution des concentrations plasmatiques en fonction du temps (IM)
α : phase de distribution brève
β : phase d’élimination t1/2 β = 2 h
γ : phase d ’élimination tardive > 20 h
accumulation dans le cortex rénal
12
24
Temps (h)
B) Distribution
–
–
–
Très peu liés aux protéines plasmatiques
Vd ≈ liquides extracellulaires soit ≈ 0,3 L/kg
Faible distribution tissulaire sauf :
– Le parenchyme pulmonaire
– le cortex rénal
– les liquides labyrinthiques
–
–
fortes concentrations dans le rein et l’oreille interne.
Mauvaise diffusion dans le LCR (concentration dans le LCR<10% de celle du plasma), les
sécrétions bronchiques et la bile.
Pas de diffusion dans les tissus graisseux => adaptation de posologie devrait tenir compte
uniquement de la masse maigre
–
C) Elimination
–
Molec. Hydrosolubles → non métabolisées
→ élimination urinaire (filtration glomérulaire)
–
Clairance bien corrélée à la clairance créatinine.
VI) Spectre
Spectre théorique très large:
✔ germes à Gram négatif aérobies (entérobactéries (Escherichia, Citrobacter, Klebsiella,
Proteus, Shigella, Salmonella…)
✔ staphylocoques méti-S et bacilles à Gram positif (listeria).
✔ Streptomycine est active sur Mycobacterium tuberculosis
✔ Amikacine active sur les mycobactéries atypiques ( Mycobacterium avium intracellulare,
etc.)
✔ Non actifs sur les anaérobies
✔ Inefficaces sur les pneumocoques, streptocoques et méningocoques. (si R de bas niveau:
synergie avec β-lactamines pour action bactéricide)
VII) L'association :
–
–
–
synergique avec les β-lactamines, les glycopeptides, la colistine, la fosfomycine ;
additive avec les fluoroquinolones
plutôt antagoniste avec les antibiotiques bactériostatiques tels que les phénicolés, les
cyclines et les macrolides
VIII) Indications
• Curatives
Infections graves, à BGN, à Pseudomonas aeruginosa, à Staphylococcus sp. ou tout autre germe
présumé sensible en association avec une β-lactamine, en particulier dans leurs manifestations:
✗ rénales, urologiques et génitales
✗ septicémiques, endocardiques et respiratoires
✗ cutanées (staphylococcie cutanée maligne de la face)
✗ articulaires.
•
Endocardite à germes peu sensibles (entérocoques) (Genta++)
•
Indications prophylactiques
✗ Prophylaxie des infections postopératoires : (en association aux imidazolés ou à la
clindamycine si allergie aux βlactamines)
✗ Prophylaxie médicale de l'endocardite infectieuse au cours des interventions urologiques
et digestives (en association à l' amox, ou à un glycopeptide en cas d'allergie aux
βlactamines).
IX) Effets indésirables
•
Néphrotoxicité
– Protéinurie, leucocyturie, puis élévation urée sanguine et créatinine augmentée. IR
anurique par nécrose tubulaire.
Fixation sur la bordure en brosse du tube → accumulation dans le lysosome jusqu'à
éclatement → lyse de la cellule rénale.
– (créatinine et bandelettes urinaires de dépistage)
– Incidence de l’IR: 5 à 25%
•
Ototoxicité
– atteinte vestibulaire réversible et précoce
– atteinte cochléaire irréversible, non appareillable, plus tardive (acouphènes,
hypoacousie)
•
Facteurs de risque:
✗ dose quotidienne élevée,
✗ traitement >10j,
✗ traitement itératifs,
✗
✗
✗
✗
insuffisance rénale,
âge avancé,
association avec un autre médicament néphro ou ototoxique,
déshydratation
X) Contre-indications
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Allergie aux antibiotiques de la famille des aminosides.
Insuffisance rénale.
Hypoacousie préexistante.
Myasthénie.
Aminosides (administration simultanée) : cf Interactions.
Grossesse (ototoxicité pour le fœtus)
Interactions médicamenteuses
Contre-indiquées :
Aminosides (administration simultanée) : risque accru de néphrotoxicité et d'ototoxicité.
A prendre en compte :
Anticoagulants oraux: potentialisation de leur effet.
Médicaments à risque de nephrotoxicité :
•
Diurétiques de l'anse (bumétanide, furosémide, pirétanide) : augmentation des risques
néphrotoxiques et ototoxiques
•
Curarisants : potentialisation des curares. Methotrexate, digoxine :diminution de
l’absorption
XI) Suivi thérapeutique pharmacologique
Justification du dosage:
• Objectif: - efficace → pic élevé
- non toxique → concentration résiduelle faible
• Variabilité PK interindividuelle (T1/2, Vd)
• Rapport Cmax/CMI > 8 pour obtenir le succès thérapeutique dans 90% des cas
Zones thérapeutiques (µg/mL) :
Conc plasmatique
Pic: Concentration efficace
Zone où la conc. résiduelle est
toxique
Vallée: Concentration non
toxique
Temps
Moment de prélèvement :
• pic 1 h après le début de l'administration IM ou 30 min après la fin de perf
• taux résiduel juste avant l’administration suivante.
Adaptation de la dose journalière totale et du rythme d'administration
Modalités de traitement
• Schéma de + en + fréquent: Dose Unique Journalière
Posologies :
•
Gentamicine:
Adulte: 3 mg/kg/j (jusqu’à 6 mg/kg)
Enfant > 1 an: 1 à 1,5 mg/kg toutes les 8h
Nourrisson: 1,5 à 2 mg/kg toutes les 8h
Nouveau-né: 2 à 3 mg/kg toutes les 12h
Si IR: 1 mg/kg à adapter
•
Tobramycine:
Adulte, Enfant: 3 mg/kg/j en 3 inj
Nouveau-né: 3 à 4 mg/kg/j en 2 inj
Si IR: 1 mg/kg à adapter
•
Amikacine:
Adulte, Enfant, nourrisson: 15 mg/kg/j en 1 perfusion
Si IR: 7,5 mg/kg à adapter
Les Aminosides en bref…
Amikacine, Gentamicine, Tobramycine, Streptomycine, Netilmycine
Effet bactéricide rapide et concentration dépendant
par inhibition de la synthèse protéique (ss-u 30s du ribosome)
par altération de l’intégrité de la membrane
Spectre Gram -, Staphylocoque
PK:
non absorbés per os
faible distribution tissulaire
élimination urinaire, inchangé (T1/2 = 2h)
Effet post-antibiotique important et concentration-dépendant
Index thérapeutique étroit: Néphrotoxique, ototoxique
Utilisé en association dans les infections graves à germe sensible
PHARMACOLOGIE DES
GLYCOPEPTIDES
Introduction : Présentation générale
Vancomycine
Usage exclusivement hospitalier
découverte en 1956, 1è utilisation clinique en 1958
Issue de souches de Streptomyces orientalis
I) Structure chimique
➢ VANCOMYCINE
Peptide macromoléculaires tricyclique contenant une chaine heptapeptidique linéaire.
Grosses molécules de PM: 1450 Da
Hydrophile
Utilisée sous forme de sel
➢ TEICOPLANINE
Peptide macromoléculaires tricyclique contenant une chaine heptapeptidique linéaire.
Grosses molécules de PM: 1900 Da
Plus lipophile que la Vancomycine
II) Mécanisme d’action
–
–
–
–
Fixation précoce et irréversible aux parois des bactéries sensibles
Inhibiton de la 2ème phase de synthèse de la paroi de bactéries en cours de multiplication
(peptidoglycane).
fixation sur le dipeptide D-ala-D-ala
la molécule étant très grosse, elle occasionne un encombrement stérique
→ inhibition de la croissance puis mort bactérienne
La Vancomycine modifie en plus la perméabilité membranaire et inhibe la synthèse d’ARN.
•
L'ensemble aboutit à la lyse bactérienne en 36-48h.
•
Inactif sur Gram (–) car trop volumineuse pour passer par les porines de la membrane
externe
III) Pharmacodynamie
•
•
•
•
Effet bactéricide
peu rapide, + sur cellules en phase de multiplication.
Temps-dépendant
Effet post-antibiotique faible
IV) Pharmacocinétique
A) Vancomycine
Volume de distribution : 0,5 – 0,9 l/kg
Diffusion dans les liquides biologiques et les tissus
- Liquides pleural, péritonéal, péricardique, synovial : bonne
- LCR : si inflammation méningée, mais diffusion aléatoire (7-30%)
- Rein, foie, poumon : excellente
- Os : médiocre
•
Élimination
– rénale (filtration) 90-100 %, sous forme inchangée
– Demi-vie d'élimination : 6-8 heures
(plusieurs jours si anurie)
•
B) Teicoplanine
•
Spectre :
– Cocci Gram+
staphylocoques Méti-R (en 1ère intention)
Méti-S
Coagulase négative
Pneumocoques, streptocoques
Entérocoques: activité à tester in vitro
Autres Gram+
Anaérobies strictes (Clostridium difficile)
–
–
Résistance naturelles aux Gram – due à la taille des molécules
V) Mécanismes de résistance
Rares encore en France(entérocoques, staphylocoques méti R)
Mécanismes chez les entérocoques :
- perte d’affinité de la cible pour les glycopeptides, par exemple, synthèse de D-ala-D-lactate au lieu
de D-ala-D-ala
(gènes métaboliques portés par des transposons)
•
Chez les staphylocoques :
- modifications de la paroi (surproduction de peptidoglycane...)
•
VI) Indications
–
–
–
En 1è intention dans les infections à Staphylocoque méti-R, en association ou non.
En 2è intention dans la colite pseudo-membraneuse après métronidazole (Vanco per os)
Infections à staph ou strepto si allergie aux β-lactamines
–
Prophylaxie de l’endocardite ou en chirurgie si risque de Staph meti-R ou si allergie aux βlactamines.
Méningite purulente de l’adulte en association avec une Cephalosporine 3è génération.
–
VII) Effets indésirables
•
Contre-indications :
- Allergie connue.
- Attention si insuffisance rénale.
- Déconseillé si grossesse et allaitement
- Nouveau-né (absolue pour la Teico)
•
–
Interactions médicamenteuses
Association avec d’autres médicaments nephrotoxiques et ototoxiques
VIII) Suivi thérapeutique pharmacologique
Vancomycine
– Concentrations à surveiller pour éviter toxicité rénale.
– Administration discontinue: surveillance de la Concentration résiduelle
– Administration continue (meilleure diffusion tissulaire)
Les Glycopeptides en bref…
Vancomycine, Teicoplanine (H)
Effet bactéricide lent et temps-dépendant
par inhibition de la synthèse du péptidoglycane
Par inhibition de la synthèse d’ARN (Vanco)
Spectre Gram + (Staph, entérocoques).
Résistance naturelle des Gram -.
Résistances acquises depuis les 90s: surveillance
PK:
Vancomycine non absorbée per os
bonne distribution dans les liquides sauf LCR
élimination urinaire 90%, inchangé (T1/2 = 6-8h)
Grande variabilité inter et intra-individuelle  STP
Teicoplanine non absorbée per os
Admin IV ou IM
bonne dffusion dans les liquides sauf LCR et os
élimination urinaire, inchangé. (T1/2: 70-100h)
STP pour éviter sous-dosage
Indications: infections sévères à Staphylocoque dont Méti-R, strepto, entérocoques
EI: réaction cutanée d’hypersensibilité, tr. Hématologiques, tr hépatiques
« Nouveaux » antibiotiques actifs
Contre les bactéries à Gram-positif :
Injectables et actifs contre les bactéries multirésistantes
Inhibiteurs des synthèses protéiques
– Quinupristine-dalfopristine (streptogramine dérivée de la
pristinamycine)
– Linézolide(forme orale) ( oxazolidinones)
•
Orales
– Kétolides: télithromycine (pneumocoque) pas d’intérêt pour les
staphylocoques
– Nouvelles fluoroquinolones: lévofloxacine (injectable),
moxifloxacine, gatifloxacine. Résistance croisée avec l’ofloxacine
•
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