Les enjeux de la croissance verte

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Les enjeux de la croissance verte
Depuis la révolution industrielle et l’explosion démographique du XIXe siècle, la croissance est le
facteur déterminant l’avenir d’un pays car elle impacte directement la démographie, l’environnement et
le niveau de vie de la population. Par ailleurs, afin d’assurer la croissance, il est primordial de maintenir la
production économique ; c’est ainsi que les ressources naturelles (en particulier celles de nature finie) ont
été surexploitées et que l’urbanisation sauvage n’a cessé de se répandre.
C’est dans ce contexte que la thématique de la croissance verte a été développée et elle est basée
sur la conciliation entre développement économique et respect de l’environnement. La croissance verte
consiste à promouvoir le développement tout en réduisant la pollution et les émissions de gaz à effet de
serre, en préservant la biodiversité et en consolidant la sécurité énergétique1. De plus, la croissance verte
regroupe à la fois les éco-activités (énergies renouvelables, recyclage, dépollution, traitement des
déchets, assainissement de l’eau) et elle intervient aussi dans des secteurs traditionnels tels que le
transport, le bâtiment et l’agriculture.
Les enjeux de la croissance verte étant divers et variés, dans un souci de cohérence, nous avons
fait le lien avec quatre thèmes2 abordés dans le cours afin de traiter les enjeux majeurs les plus
pertinents : « Enjeux économiques », « Les métiers de la croissance verte et l’adaptation des entreprises »
et « Concilier croissance économique et grands défis environnementaux ».
1. Enjeux économiques
Dans un contexte de crise économique, les problèmes à court terme cachent la nécessité de
préparer l’avenir. Mais quels sont les enjeux économiques de la croissance verte ?
Depuis les années 70 et les chocs pétroliers, les économistes ont développé de nouveaux modèles
de croissance prenant en compte le capital naturel. De plus, si une ressource naturelle est facilement
remplaçable par du capital manufacturé, l’épuisement de l’environnement ne constitue pas forcément un
frein à la croissance. Les autres points important de ces nouveaux modèles sont l’importance que les
agents attachent à l’environnement, et le taux d’actualisation, qui est le poids accordé au présent par
rapport au futur. De plus, les agents payent rarement le coût de l’utilisation des ressources polluantes et
par conséquent la politique économique doit alors donner un prix à la pollution, pour rétablir l’efficacité
productive et la croissance.
L’irréversibilité joue un rôle très important dans les nouveaux modèles de croissance. Une
modification de l’environnement est irréversible si l’on ne peut revenir à la situation d’origine, il faut alors
agir avec plus de précaution. On parle de seuils, en deçà desquels on peut remplacer environnement et
bien manufacturés. Au-delà de ces seuils, il n’y a plus de substituabilité. On peut aussi avoir une
irréversibilité technologique : la mise au point et le déploiement à grande échelle d’une nouvelle
technologie engage l ‘économie sur une nouvelle voie technologique. 3
1
« OCDE : L’OCDE et la croissance verte [archive], 2010 »
L’économie, la démographie, le climat et les ressources naturelles
3
« Katheline Schubert, Quels enseignements tirer des modèles économiques de croissance ?, 2012 »
2
1
2. Les métiers de la croissance verte et l’adaptation des entreprises
I)
Les impacts de la croissance verte sur l’emploi
D’après l’étude du Boston Consulting Group (BCG) de juin 2009, la croissance verte permettra de
créer 600 000 emplois en France et 2 millions en Europe d’ici 20204. Le Grenelle de l’Environnement
prévoit que onze filières seront impactées par la croissance verte : biodiversité, eau, assainissement,
énergies renouvelables, agriculture, automobile, bâtiment, mer, carburants, tourisme et transports.
II)
La transformation des métiers et besoins en formation
On distingue deux types de métiers liés à la croissance verte : les professions vertes liées à
l’environnement (assainissement, traitement des déchets) et les professions verdissantes (construction,
rénovation). Le Centre d’Analyse Stratégique (CAS) prévoit qu’au-delà des créations d’emplois, la
croissance verte sera porteuse de transferts d’emplois entre secteurs et influera également sur l’évolution
de nombreux métiers.
De nouvelles compétences dites « vertes » sont désormais indispensables pour intégrer le marché
du travail.5 C’est dans ce contexte que les thèmes du développement durable ont été intégrés dans les
programmes scolaires depuis la rentrée 2010, en particulier dans les formations agricoles. L’enjeu est de
mettre en adéquation les formations environnementales initiales et continues et le marché de l’emploi. 6
4
« Les cahiers de l’Observatoire, La croissance verte en Aquitaine, 2012 »
« Dares Analyses, Les professions de l’économie verte: typologie et caractéristiques, n°018 mars 2012 »
6
« Carif-Oref, Du développement durable à la croissance verte : quels impacts sur l’emploi, les métiers et les formations, 2012 »
5
2
III)
L’adaptation des entreprises
Depuis juillet 2009, les 50 plus grandes entreprises du service public (Bouygues, Eiffage, Vinci) se
sont engagées en faveur de la croissance verte, via le Cercle de Grenelle. Par ailleurs le Grenelle de
l’environnement de 2007 et la Conférence environnementale de 2012 ont permis aux entreprises (en
particulier les PME) de prendre conscience de l’importance du développement durable. L’une des
conséquences directes de cette rupture est l’intégration du développement durable comme facteur de
compétitivité dans la stratégie globale et les nouveaux projets des entreprises.7
Cependant, les entreprises devront mener un travail de valorisation pour rendre les métiers de la
croissance verte plus attractifs et verdir leurs métiers ne pourra que contribuer à attirer davantage de
jeunes. Les enjeux pour les entreprises sont donc de former les salariés aux nouvelles compétences, les
accompagner lors de l’évolution de leur métier et garantir une évolution de salaires pour ceux formés aux
techniques vertes.
3. Concilier croissance économique et grands défis environnementaux
La réorientation de notre système de valeur doit être repensée. En effet, une économie
écologique doit trouver sa légitimité au sein de notre société en considérant une évolution conjointe de
l’économie et de l’écologie. Cette évolution, visant à préserver la biodiversité, les ressources et à lutter
contre le changement climatique, doit néanmoins aussi prendre en compte les besoins humains. Ainsi,
l’Homme doit apprendre à vivre en prônant une économie « bas carbone », pour cela, il est primordial de
répondre à cette problématique grâce à l’innovation :
7

Les progrès techniques doivent assurer une meilleure rentabilité énergétique. Par exemple, il est
impératif de faire tendre les bâtiments vers des entités à « énergie positive » (le bâtiment ne
reposerait que sur des énergies renouvelables). Mais aussi, en ce qui concerne le domaine des
transports : l’usage personnel de moyen de locomotion est à proscrire dû notamment à
l’augmentation du prix des matières premières, sans oublier la pollution excessive occasionnée
par un véhicule comparée aux transports en commun.

Actuellement la majorité des entreprises ne prenne pas en compte l’impact qu’elles ont sur la
biodiversité, ainsi à l’instar du bilan carbone, une nouvelle norme pourrait voir le jour dans le but
d’évaluer le rapport des entreprises face à la biodiversité.
« Conseil d’orientation pour l’emploi. Croissance verte et emploi, 25 janvier 2010 »
3
Cependant, ces modèles ne peuvent s’établir sans de réels changements organisationnels. Par
exemple, la question du recyclage implique des progrès dans les chaines logistiques traitant ces déchets
mais aussi des progrès dans les technologies de traitement sans oublier la modification de notre
comportement vis-à-vis du recyclage.8
Conclusion
Face à la crise économique, on peut comprendre que la sphère politique et la population aient
des priorités plus pressantes telles que la lutte contre le chômage ou la protection sociale. Néanmoins,
avec l’augmentation des besoins en ressources liée à croissance démographique ; la croissance verte se
doit d’être l’économie d’avenir. La croissance verte démontre clairement que l’innocence de l’humanité
est terminée et que le temps de la responsabilité est arrivé.
8
« Dominique Méda : Redéfinir le progrès à la lumière de la crise écologique, novembre 2012 »
4
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