Biologie de la reproduction

publicité
BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION ET DU
DEVELOPPEMENT ANIMAL
BIOLOGIE DE LA REPRODUCTION
6 séances de cours, englobant biologie de la reproduction et développement post-embryonnaire.
http://www.unice.fr/PATMP
UNE CARACTERISTIQUE FONDAMENTALE DU VIVANT : SE REPRODUIRE
SE REPRODUIRE, UNE NECESSITE DE LA VIE
Se reproduire signifie « copier » ou « répéter », représenter exactement. Cela sous entend que le but de la
reproduction est de produire un individu le plus ressemblant possible aux parents, l’idéal semblant être la copie
conforme.
La reproduction est une caractéristique intrinsèque du vivant. S’il n’y a pas reproduction, les espèces
s’éteignent indéniablement. Dans les conditions de vie adéquates, le but du jeu sera donc de perpétuer
l’espèce. Le second but est la propagation au-delà et la conquête du plus d’espaces possibles. C’est donc un
prolongement dans le temps et dans l’espace des individus d’une même espèce. Cela permet éventuellement
la conquête de milieux aux meilleures conditions de vie pour l’espèce.
Le descendent sera selon cette définition semblable aux parents, mais d’un point de vue évolutif, la
descendance « copie conforme » n’est pas intéressante : en effet, l’individu sera adapté aux conditions
contemporaines à sa naissance, mais ces conditions sont amenées à changer dans le temps. Il faut donc que la
reproduction amène des variations génétiques et ainsi une certaine plasticité pour permettre sa propre survie,
et en globalité celle de l’espèce dans l’optique des futurs changements.
On observe qu’une reproduction conforme est synonyme d’une reproduction clonale. Dans ce cas là, on
n’observe qu’une simple réplication d’ADN permettant le passage de l’appareillage génétique de la cellule
mère à la cellule fille. Ce procédé a lieu au cours de la mitose. Dans ce type de reproduction, un individu va
donner naissance à deux individus identiques à l’individu initial. Cette reproduction cellulaire a lieu notamment
lors de la réparation de lésions tissulaires, par exemple dans le foie, mais également lors de la reproduction
bactérienne. C’est donc la reproduction la plus simple, et la moins intéressante du point de vue évolutif.
REPRODUCTION ET SEXUALITE
EXPERIENCES DE LEDERBERG ET TATUM (1946)
L’avènement de la reproduction avec sexualité amènera un partage du patrimoine génétique.
Des expériences menées sur deux différentes souches de bactéries Escherichia Coli ont montré que celles-ci ne
peuvent pas se développer dans certaines conditions correspondant à des milieux ne comprenant pas certains
composés chimiques qu’elles ne peuvent pas synthétiser. Ces composés ne sont pas les mêmes sur les deux
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 1
souches : la première souche est capable de la synthèse de thréonine, leucine et thiamine, mais pas de la
méthionine ni de la biotine. La seconde souche procède exactement de façon inverse. Dans cette expérience,
chaque souche nécessite qu’on lui apporte les composés qu’elle n’est pas capable de synthétiser.
On a remarqué que les deux souches mises en contact dans la
boîte de culture se sont développé toutes deux, sans apports
supplémentaires. Chacune apporte donc la capacité de
synthèse à l’autre. Il y a donc eu « entraide », et échange. En
observant les gènes nécessaires à la synthèse des composés,
les chercheurs se sont aperçus que ces bactéries ont
littéralement acquis les gènes nécessaires à la synthèse. Il s’est
passé une recombinaison génétique dans les deux sens, c’est
la conjugaison.
Au niveau de l’individu, deux individus A1+A2 ont donc été
modifiés en A1’ et A2’’ : ils ont légèrement modifié leur
génome. Physiquement, ces bactéries s’accolent les unes aux autres, et échangent des fragments d’ADN
qu’elles intègrent à leur génome. Elles deviennent donc différentes de leurs souches.
On remarque que l’on n’a pas effectué de reproduction : la sexualité au sens défini précédemment a eu lieu
sans reproduction. On parle d’acte sexuel rudimentaire. C’est une façon de modifier le patrimoine génétique
sans donner naissance à de nouveaux individus.
EST-CE QUE LA SEXUALITE EXISTE CHEZ LES EUCARYOTES ?
Les expériences ont été reproduites chez la paramécie, où
l’on a remarqué des résultats identiques :
La paramécie est un gros protiste ayant une différenciation
morphologique poussée, c’est une cellule possédant deux
noyaux, qui se reproduit par mitose. Régulièrement, deux
paramécies s’accolent, mettent en commun leur
cytoplasme pour échanger des informations, et, au final
pour faire de la conjugaison et ainsi échanger des
fragments d’ADN. L’organisme est ici plus élaboré, mais le
phénomène existe également.
Lors de la conjugaison des paramécies, l’un des noyaux diploïdes disparait, et le second subit trois divisions :
une méiose amenant à la formation de quatre noyaux haploïdes, une mitose qui donnera au total huit noyaux
haploïdes répartis, dont trois dégénèrent dans chaque pseudo-paramécie. Le noyau restant subit une mitose
pour donner 2 noyaux haploïdes, dont un mobile qui sera échangé. Les deux noyaux haploïdes fusionneront
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 2
pour redonner un noyau diploïde, en fin de conjugaison. C’est une sexualité sans reproduction. La sexualité
sans reproduction existe donc bien chez les eucaryotes.
L’INTERVENTION DES MALES ET FEMELLES : UNE AFFAIRE DE GAMETES
Les gamètes sont des cellules spécialisées dans la reproduction. Dès que leur présence est effective, il convient
de parler de « mâles » et « femelles ». Il faudra cependant que ces gamètes soient différents. Il existe deux
catégories de gamètes :
•
•
des gamètes identiques, au moins en aspect : on parle d’isogamie
des gamètes différents, avec des variations de taille : c’est l’anisogamie. On considère donc qu’on a
affaire à l’intervention de deux sexes différents. Certaines gamètes sont donc femelles, d’autres
mâles.
ISOGAMIE
REPRODUCTION SEXUEE
Si l’on a affaire à une isogamie, on parlera d’isogamètes. Les individus produisent des gamètes ayant de très
légères différences, ce qui définira leur genre + ou -. Si deux gamètes + et – se rencontrent, il y a fécondation, le
zygote contient l’information pour + et -, et la cellule donnée aboutira a un protiste, un individu capable de
produire par méiose une colonie + et -. On est dans un cas de reproduction sexuée.
AUTOGAMIE
Certains protistes sont plus complexes qui, dans le cycle, l’individu vont former deux gamètes distincts par
méiose, qui vont eux-mêmes fusionner de façon à reformer une cellule classique redonnant un individu.
L’autogamie est visiblement un essai de l’évolution, et il n’y a, à priori, pas d’intérêt évolutif.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 3
ANISOGAMIE
En étudiant le protiste Plasmodium falciparum, agent
du
paludisme,
on
remarque
plusieurs
points intéressants:
• le noyau du protiste mâle subira des
divisions ayant pour but d’en augmenter le nombre,
puis son cytoplasme se scindera de façon à fabriquer
des gamètes, de 6 à 8 par individu, incluant les
noyaux ainsi formés. De cette façon, chaque gamète
sera 6 à 8 fois plus petit que la taille initiale du
protiste.
• le protiste femelle se transforme
entièrement en un seul gamète, qui sera donc
volumineux.
A partir des gamètes formés, on est témoins d’une
fécondation classique incluant une fusion
cytoplasmique et nucléaire, et réobtention d’un
individu ayant une partie du patrimoine génétique
des deux parents.
On parle d’anisogamie quand la taille des gamètes
diffère selon ce qui sera désormais défini comme les genres mâle et femelle. Il y a donc anisogamie chez ce
protiste, qui représente le premier exemple d’invention des genres par la création de gamètes inégaux.
Par convention, et de manière générale, le sexe mâle d’un individu est défini par la production de gamètes plus
petits, les spermatozoïdes. De même, le genre femelle sera caractérisé par des gamètes plus gros, les
ovocytes. Le spermatozoïde contiendra uniquement de l’ADN, alors que l’ovocyte devra accumuler un certain
nombre de substances de réserves pour pouvoir assurer un début de développement correct du zygote, d’où
leurs tailles respectives.
A titre d’exception, le plus gros spermatozoïde produit mesure 58mm et est produit par Drosophila bifurca. En
comparaison, un spermatozoïde humain mesure 60µm.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 4
LA SEXUALITE CHEZ LES METAZOAIRES
Contrairement aux bactéries et protistes, la sexualité chez les métazoaires s’accompagne forcément de
reproduction. On aura donc A1+A2->A1+A2+A’ avec un matériel génétique A’ s’il y a eu brassage génétique. On
parlera de reproduction sexuée.
Pour maintenir un nombre constant de chromosomes, il faut évidemment que les gamètes soient haploïdes.
C’est la méiose qui permet la réduction de la ploïdie nécessaire. Elle permet également la recombinaison
génétique par crossing-over, ainsi que la ségrégation indépendante des chromosomes dans les cellules filles.
On note que la reproduction avec sexualité implique la mort d’assemblages génétiques, et parallèlement, on
considère que l’on possède des types cellulaires potentiellement immortels : les cellules germinales et les
gamètes. A partir d’eux, on crée un individu, qui lui-même produira des gamètes, produisant des individus,
et ainsi de suite. Tant qu’il y aura reproduction sexuée, le patrimoine génétique des gamètes sera, du moins
en partie, conservé. De même, tant qu’un clone de mitose continue de se reproduire, on immortalise un
patrimoine génétique tout entier, aux mutations près. Un individu pluricellulaire pratiquant la reproduction
asexuée peut former une colonie ayant des patrimoines génétiques identiques malgré la mort d’individus. La
population entière sera donc globalement immortelle.
La fécondation restaure généralement la diploïdie d’un organisme. Le modèle le plus courant est :
1.
2.
3.
méiose d’un ou d’une partie d’un organisme amenant à la production de gamètes (2n->n)
fécondation (n->2n)
production de l’individu diploïde (2n)
La méiose n’intervient pas toujours au même endroit dans le cycle de vie, il existe donc trois différents types de
cycles en fonction des modifications ploïdiques.
CYCLE HAPLOPHASIQUE, OU HAPLOBIONTIQUE
La méiose est zygotique, le cycle est majoritairement haploïde. La
vie diploïde existera de la fécondation à la méiose, le laps de
temps est court. Dès la fécondation, la ploïdie est donc réduite
par une méiose, et à l’état adulte, les individus seront haploïdes.
Existe principalement chez les champignons et les algues. Les
adultes haploïdes se nourrissent d’eux mêmes, et sont appelés
trophontes.
CYCLE HAPLODIPLOPHASIQUE, OU
HAPLODIPLOBIONTIQUE
La méiose interviendra sur les individus, permettant la
production des intermédiaires à la production de gamètes.
L’organisme passe ainsi autant de temps en phase haploïde que
diploïde. Il y a néanmoins quelques préférences : certaines
mousses et les algues vertes spirogyres auront une haplophase
légèrement dominante, et certains types de fougères auront une
diplophase légèrement dominante.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 5
Ces individus vont en général former des gamètes + et -, haploïdes, qui par fusion vont donner un zygote
diploïde. Cet œuf va permettre la formation d’individus diploïdes, les schizontes, en général multinucléées. La
méiose va intervenir chez ces individus diploïdes pour créer des agamètes haploïdes, évoluant en gamontes qui
vont subir des divisions sans cytocinèses, permettant l’individualisation des gamètes. On obtient deux
populations de gamètes : + et -.
CYCLE DIPLOPHASIQUE, OU DIPLOBIONTIQUE
Ce cycle est majoritairement diploïde et concerne
principalement les métazoaires. Tous vont avoir une vie à l’état
adulte diploïde, ce sont les gamontes. Subissant une méiose, ils
produiront des gamètes mâle et femelle, qui fusionneront pour
donner un zygote, puis un individu diploïde.
Dans la grande majorité des cas, les individus suivront l’un de
ces trois modèles.
LES METAZOAIRES PEUVENT-ILS SE REPRODUIRE SANS SEXUALITE ?
Oui, on peut avoir reproduction sans sexualité, autrement dit du clonage.
•
•
•
Par exemple, un bouturage est un clonage. Il n’y a pas d’échange d’ADN, ni de recombinaison. Chez les
hydres d’eau douce, chaque moitié d’hydre permettra la restauration de deux individus en parfaite
santé. Il n’y a pas de méiose, mais il y a bien reproduction. C’est ce qu’on appelle la reproduction
asexuée.
Une reproduction unisexuée est une reproduction qui s’effectue à partir d’un seul individu.
On appelle parthénogénèse le développement d‘un individu à partir d’un seul gamète.
Ainsi, la reproduction n’est pas toujours associée avec la sexualité, et vice versa. On peut donc faire, soit de la
reproduction asexuée, c'est-à-dire clonale, soit de la reproduction sexuée pour former des individus différents
des parents.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 6
LA DIVERSITE DES MODES DE REPRODUCTION BISEXUEE
Pour perpétuer l’espèce, le meilleur moyen de reproduction sera la reproduction sexuée, ayant un caractère
évolutif relatif à la diversité d’individus induits par le brassage génétique. Il existe deux types de reproduction
sexuée :
•
•
Le gonochorisme : c’est le cas le plus courant, relatif à une reproduction sexuée où les gamètes mâles
et femelles sont produits par des individus différents. Pour les plantes, on parlera d’espèces dioïques.
L’hermaphrodisme, du nom du fils de Hermès et Aphrodite qui, par un coup du destin, se retrouva
« fusionné » avec la nymphe Salmacis, et posséda au final des attributs féminins et masculins. On
retrouve chez un même individu hermaphrodite la formation des deux gamètes, au sein d’une même
gonade ou de gonades différentes. Il peut notamment y avoir autofécondation. Chez les plantes, on
parlera d’espèces monoïques. L’avantage de l’hermaphrodisme est qu’il multiplie la possibilité de
descendance par deux : n’importe quel autre membre de l’espèce est un partenaire sexuel et
reproductif potentiel.
LE GONOCHORISME
DETERMINATION DU SEXE
Deux types de contrôles permettent la détermination du sexe :
•
•
les contrôles génotypiques, purement héréditaires et inscrits dans le patrimoine génétique,
les contrôles phénotypiques, dépendant des conditions environnementales.
CONTROLES GENOTYPIQUES : LES CHROMOSOMES SEXUELS OU HETEROCHROMOSOMES
Chez l’humain, ce sont les chromosomes X et Y qui permettent cette détermination : la combinaison XX
engendrera une femelle, et la combinaison XY un mâle. Le système n’est cependant pas universel. Les autres
chromosomes n’interviennent pas dans cette spécification, ce sont les autosomes. Dans ces systèmes, un des
deux parents produit forcément par méiose deux types de gamètes. On parle d’hétérogamétie mâle quand la
différence chromosomique est fournie par le mâle, sinon, on parlera d’hétérogamétie femelle.
XX/XY
XX/XO
Dans le premier cas, c’est le père qui définit le sexe
de l’enfant. Par convention, ce système est dit XX
pour la femelle et XY pour le mâle. Les espèces
concernées font partie des groupes suivants :
Dans d’autres systèmes, les femelles sont XX mais
les mâles sont XO, c'est-à-dire qu’ils n’ont qu’un
chromosome X, donnant des spermatozoïdes sans
hétérochromosome ou possédant le chromosome
X. Les espèces fonctionnant selon ce système sont :
•
•
•
•
•
•
mammifères,
anoures,
lézards,
serpents,
insectes,
poissons
•
•
•
criquets,
abeilles,
C. elegans
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 7
ZZ/ZW
ZZ/ZO
Dans l’hétérogamétie femelle, c’est la mère qui
définit le sexe de l’enfant. Le mâle est
homogamétique ZZ, la femelle hétérogamétique
ZW.
Les femelles sont ZO et les mâles sont ZZ, c'est-àdire n’ont qu’un chromosome Z, donnant des
ovocytes sans hétérochromosome ou possédant le
chromosome Z. Ce cas concerne une seule espèce
de téléostéens.
•
•
•
•
Les oiseaux
urodèles
varans
papillons
L’expression de certains gènes est importante lors de la détermination du sexe. Chez l’Homme, l’exemple le
plus probant consiste en le gène SRY, se trouvant sur le bras cours du chromosome Y. Il va permettre, entre
autres, la synthèse d’hormones aidant les cellules lors de leur différenciation vers un développement mâle ou
femelle. Plus précisément, il existe deux principales hormones :
•
•
l’hormone antimüllérienne AMH, qui va détruire à terme les canaux de Müller
la testostérone, hormone mâle par excellence, permettant la mise en place des gonades
Le but des informations portées par les chromosomes est la production de ces deux hormones. Ainsi, l’individu
les produisant va profiter d’une différenciation mâle correcte de son appareil génital. S’il n’y a pas synthèse de
ces hormones, le développement va être orienté vers la différenciation femelle. Le sexe phénotypique femelle
est donc acquis par défaut.
Chez tous les mammifères, on retrouvera approximativement le même principe et mécanisme de
déterminisme génétique à la nuance près des gènes et des hormones.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 8
CONTROLES PHENOTYPIQUES
Chez certaines espèces, divers fact
cteurs externes vont influencer la différenciation et le développement du
genre.
FACTEURS SOCIAUX
Prenons exemple sur la bonellie, un ver marin. Le
mâle de bonellie sera bien plus petit que sa
femelle,, avec respectivement des tailles de 1 à
2mm et 5cm de corps
orps plus 1m de trompe pour
attraper sa nourriture. Le mâle mène une vie
parasitaire dans l’utérus de la femelle, où il ne
servira qu’à la reproduction.
Ce ver marin a la particularité de donner vie des
larves sexuellement indifférenciées jusqu’à un
certain
in stade de leur développement. Leur
devenirr dépendra d’où elles tomberont : L’animal
pond en extérieur ; sii la larve tombe au fond de la
mer, un certain message environnemental la différencie en femelle. Au contraire, si elle tombe à proximité
d’une femelle voisine dans laquelle elle sera aspirée,
aspirée elle se différenciera en mâle.
On parle de facteur social,, car la différenciation dépendra de la quantité de femelles présente initialement. Le
message social est ici délivré par les femelles environnantes.
FACTEURS EXTERNES : LA TEMPERATURE
TEMP
Chez certaines espèces, selon
elon s’il fait chaud ou froid, on obtiendra la naissance d’une
une femelle ou un male. Ce
procédé existe chez de nombreux reptiles, quelques amphibiens, et quelques poissons.
La température d’incubation des œufs détermine le sexe du nouvel individu. La période thermosensible de
l’embryon ne dure qu’une partie de sa durée d’incubation.
Pour tracer ce graphique,, on a compté le pourcentage de femelles différenciées en fonction de la température
températur
externe d’incubation.. La température P est appelée température pivot, qui est la température critique pour
changer le développement mâle en femelle. Plus généralement, il s’agit d’une
une gamme de températures, qui
définit la température de transition. La température pivot nous fournit le ratio 50/50 de différentiation,
différentiation et la
température de transition les intervalles dans lesquels on sera sûr d’obtenir des mâles ou des femelles.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction ett du développement - 9
Suivant les animaux, les températures n’ont pas de genre strictement associés.
Le principe sera ici le même, mais il y aura deux températures pivot, donc deux intervalles de transition. Il y a
néanmoins un problème : dans ce modèle, le sex-ratio
ratio ne sera jamais de 1. On pourrait éventuellement se
questionner à propos des
es conséquences d’un réchauffement ou refroidissement climatique, qui pourrait
déstabiliser de façon critique ce sex-ratio. C’est une des hypothèses pour expliquer la fin des dinosaures.
CARACTERES SEXUELS SECONDAIRES,
ECONDAIRES, DIMORPHISME
DIMORPHI
SEXUEL, ROLE
Par définition, les
es caractères sexuels primaires sont ceux qui détermineront les caractères relatifs aux genres
phénotypiques, c'est-à-dire chez l’Homme les gonades et le tractus génital, mis en place lors de la vie
vi
embryonnaire. Cela ne va pas être
re le cas chez tous les animaux : chez de nombreuses espèces, le seul moyen de
connaître le sexe d’un individu sera d’étudier finement la structure des gonades,
gonades sous-entendant une
dissection systématique pour une inspection approfondie.
approfondie Certains mammifères,, poissons et invertébrés sont
concernés.
DIMORPHISMES SEXUELS
Cependant, chez
hez de nombreuses espèces, existe un dimorphisme sexuel se mettant en place en général dès la
puberté : il peut ainsi concerner des différences de poids et des morphologies différentes, et surtout
l’apparition
apparition de caractères sexuels secondaires, ces différences n’étant pas liées à la production ou la
conduction des gamètes.
•
Chez
hez l’espèce humaine, un des caractères secondaires
second
est le changement de voix : le mâle a en généralune
général
voix plus
grave que les femelles.
• La bonellie a un mâle nain, ce qui est fréquent chez
certaines espèces de poissons des abysses.
• Chez
hez les carnivores, primates, ongulés, gallinacés,
gallinacé
lézards, au
u contraire, le mâle peut être plus gros que les
femelles.
• Chez la majorité des arthropodes, poissons,
amphibiens, tortues, rapaces, plus
lus souvent, les
l femelles sont
plus grosses que les mâles,, permettant une production d’un
plus grand nombre d’œufs, contenant plus de réserves
nutritives.
• Chez les vers luisants par exemple, il existe des
dimorphismes avec présence d’ailes.
• Chez les cervidés, il y a chez les mâles des bois de
grande taille, symbole de puissance. Pour la petite histoire,
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du
d développement - 10
•
Cepend
une espèce de
existe une tendance évolutive qui mène à l’accroissement des bois. Cependant,
cervidés aujourd’hui disparue possédait des bois d’une si grande taille que cela entravait son
déplacement dans les forets. Cette espèce
es
a totalement disparu, morte de faim..
Chez
hez les faisans et les paons, le mâle est
e plus gros et plus coloré. En général, les individus mâles vont
prendre des colorations attrayantes, dans des nuances d’orangé et rouge. Ces caractères vont
évidemment aider pour la reproduction, dans la mesure où cela ne se fait pas au détriment de leur vie.
Un équilibre est en finalité maintenu.
Les organes de séduction sont donc : les bois caduques chez les cervidés, les plumages des oiseaux, les sacs
vocaux de certaines grenouilles, mais aussi des caractères auditifs, tels les chants des grillons ou oiseaux. Les
femelles émettent également des signaux, par exemple via l’émission
l’émission de phéromones.
phéromones Par exemple, le
bombykol,, la phéromone émise par la femelle du ver à soie, le bombyx, aura la particularité
particularité d’attirer les mâles
à plusieurs kilomètres à la ronde.
ROLE
Le grand rôle des dimorphismes sexuels et caractères sexuels secondaires est celui de signal dans la parade
sexuelle. Ils permettent :
•
•
•
•
•
•
La reconnaissance de l’espèce
L’attirance des femelles, pour des espèces solitaires
La reconnaissance de l’état de chaleur, notamment via des postures
La synchronisation des cycles sexuels
La conquête de la femelle via des couleurs, des cadeaux (nourriture, objet pour construire un nid,
nid etc.)
Le détournement des
es agressions vers les individus visibles pour protéger les individus ternes, qui sont
en général les femelles et jeunes.
La parade se déroule généralement de la manière suivante : sollicitation généralement de la femelle par le
mâle, la femelle répond par acceptation via une posture avant de passer à l’accouplement. Quelquefois, la
parade commence avec un combat entre mâles.
L’APTITUDE A LA SEXUALITE : LA PUBERTE
La puberté est le moment de la vie ou l’appareil reproducteur devient fonctionnel. En général, la reproduction
se fait quand l’animal à atteint l’âge
l’âg adulte. Après la puberté, au moins une partie,
ie, voire toute l’énergie de
l’animal est utilisée pour effectuer la reproduction.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du
d développement - 11
Cela signifie que pour beaucoup d’animaux, toute la partie de la vie en fin de développement embryonnaire
servira exclusivement à la croissance et qu’une autre période de la vie, très réduite dans le temps, ne sera
réservée qu’à la reproduction. Cette énergie sert notamment à la production de gamètes. Certains insectes
vont alors vivre sur les réserves effectuées pendant la fin de leur développement embryonnaire pour se
reproduire, et mourront. La castration chez les animaux permet d’empêcher leur reproduction ; ainsi, l’énergie
est conservée et, par exemple, un détournement du système naturel veut qu’en castrant un bovin, la
proportion de graisse dans sa viande va augmenter.
On peut donc avoir deux catégories d’adultes :
•
•
Les adultes qui se reproduisent une fois et meurent, on parle de sémelparité
Les adultes aptes à se reproduire plusieurs fois, au cours de cycles, on parle d’itéroparité.
En moyenne, chez l’être humain, la puberté chez les filles a lieu entre 9 et 13 ans, et chez les garçons, entre 11
et 15 ans, accompagnée chez certaines tribus par des rites symboliques de passage. Il existe des pubertés
précoces : 5 ans en Amérique du sud, 8 ans en Europe. Il se fait, dans certaines sociétés, d’empêcher
l’apparition des caractères secondaires via la castration, par exemple (castra, eunuques).
QUAND SEXUALITE NE RIME PAS
AVEC PUBERTE : LA NEOTENIE
La néoténie est l’aptitude à la reproduction
chez des formes larvaires. Elle est présente
chez les plathelminthes, parasites, insectes,
urodèles. Mais qu’est ce qu’une larve ?
Une larve est un état du développement.
Quand on regarde le cycle de vie, il existe
deux périodes de développement : d’abord,
l’œuf fécondé doit se diviser pour former un
embryon :
c’est
le
développement
embryonnaire. Par la suite, l’individu est
autonome, et :
•
•
Cet individu peut alors être fonctionnel et juvénile, c'est-à-dire qu’il est un « modèle réduit » de
l’individu d’âge adulte. Celui-ci va donc uniquement subir une croissance pour adopter sa forme
définitive.
Une larve, comme le têtard, va devoir subir une ou plusieurs transformations conséquentes, les
métamorphoses, pour devenir un adulte. Son mode de vie est très différent de l’individu à l’état
adulte.
Les individus pratiquant la néoténie doivent
normalement subir une métamorphose pour devenir
adulte. Or, certaines espèces n’en subiront pas. Sans
néoténie, l’animal n’atteindrait pas la maturité sexuelle
et ne pourrait pas se reproduire. L’évolution, via la
néoténie, fait en sorte que la larve soit sexuellement
mature, permettant à l’espèce de perdurer malgré une
métamorphose bloquée.
Les termites produisent des larves, et vivent en colonies
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 12
hiérarchisées : les soldats ne savent pas se nourrir, le couple royal est le seul capable de faire de la
reproduction. Si l’un des membres du couple royal défaille, certaines larves destinées initialement à être des
« prolétaires » se transformeront lors d’une mue de néoténie en individus capables d’effectuer de la
reproduction, pour donner des sexués néoténiques où tractus génital et gamétogénèse se développent mais où
l’animal reste dans un état infantile (la croissance somatique est arrêtée).
Chez les urodèles, la néoténie a lieu avec une continuation de la croissance, donnant vie à de grosses larves
vivant en milieu aquatique. Par exemple, chez axolotl.
On distingue deux cas de néoténie :
•
•
Néoténie obligatoire : jamais aucun individu ne pourra faire de la métamorphose. Tous les « adultes »
gardent des caractères larvaires mais vont acquérir la maturité sexuelle et vont pouvoir se reproduire.
Néoténie facultative : la plupart du temps, la néoténie sera faite, la métamorphose sera souvent
absente, mais certaines conditions naturelles ou expérimentales peuvent la produire. L’axolotl, grosse
larve de salamandre à maturité sexuelle, peut être obtenue en bloquant l’expression de gènes
commandant la métamorphose.
L’HERMAPHRODISME
Ce sont des individus à la fois mâles et femelles.
L’HERMAPHRODISME SIMULTANE
La maturation des gamètes
mâles
et
femelles
est
simultanée. A chaque période
sexuelle, et durant toute sa vie,
l’individu produit en même
temps les deux types de
gamètes. Cela peut se faire au
sein d’une même gonade,
l’ovotestis (chez la coquille SaintJacques, il correspond à la partie
plus claire, plus orange, qui est
compartimentée
en
deux
ascidies), ou bien dans des
gonades différentes (testicules
et ovaires, légèrement éloignés).
En général, les hermaphrodites pratiquent la fécondation croisée, ou allofécondation. Certains hermaphrodites
sont capables d’autofécondation, et certains tel le ténia ne se reproduisent que de cette façon, ce qui n’est pas
fameux du point de vue diversité génétique.
Les individus peuvent jouer successivement le rôle de mâle
et de femelle lors de la parade nuptiale. Par exemple, chez
la perche Serranus scriba : au moment de la ponte, il y a
formation de couples avec comportement sexuels. Dès
que l’un des membres du couple pond des œufs, l’autre les
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 13
féconde, et leur rôle s’inverse (jusqu’à 8 changements en 1h).
L’accouplement peut être réciproque, par exemple, l’escargot avec enfoncement de dards sexuels.
L’HERMAPHRODISME SUCCESSIF
Cela va correspondre à des individus capables de produire des gamètes mâles ou femelles successivement dans
la vie de l’animal : ainsi, l’individu va avoir une succession de phases mâles et femelles. A chaque « virage »
sexuel, les deux sexes sont exprimés ensemble de manière transitoire. Tous les individus d’une même espèce
ne présentent qu’un sexe, mais qui diffère selon l’âge.
Selon la succession, on distingue :
•
•
Protérandrie ou protandrie
Protérogynie ou protogynie
LA PROTERANDRIE OU PROTANDRIE
L’animal débute sa vie sexuelle en tant que mâle. Exemple :
•
•
•
Ténia
Patelle
Ver oligochète Ophyotrocha qui devient femelle quand il possède plus de 15 à 20 métamères
• Crépidules, animaux vivant empilés. En bas des piles, on trouve
des femelles, fabriquant des facteurs masculinisants, en haut, des mâles,
fabriquant des facteurs féminisants, et entre les deux, on trouvera des
individus mâles en cours de féminisation. En isolant un individu, il ne
subit aucun facteur et devient femelle. Ces animaux subissent donc un
facteur social.
• Les poissons-clowns, qui vivent en familles
monogames, avec une femelle âgée et un jeune mâle
fertile, ainsi que de jeunes mâles immatures. Si la femelle
disparaît, le mâle du couple devient une femelle, et le plus
vieux des jeunes mâles immatures devient mature. D’où
une grossière erreur à la fin du film « Le monde de
Némo », où son père devait se transformer en femelle.
Il y a un avantage du point de vue évolutif : les femelles plus âgées auront accumulé plus de réserves, donc
seront susceptibles de produire de meilleurs œufs. Cependant, les pêches abusives auront tendance à attraper
les individus les plus âgés, amenant un changement du sex-ratio.
LA PROTEROGYNIE OU PROTOGYNIE
L’animal débute sa vie sexuelle en tant que femelle. Exemple : poissons-perroquets, huitre, etc.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 14
DIVERSITE DES MODES DE FECONDATION
De nombreux animaux n’ont qu’une période de reproduction par an, on parle alors de cycles reproducteurs.
Des signaux permettent la synchronisation des cycles avec les périodes les plus favorables. Pour les
mammifères sauvages, la reproduction a ainsi lieu lors des périodes de « rut » ou « chaleurs » (cycles
oestriens), disposées de façon à ce que la naissance se fasse en période favorable.
La rencontre des gamètes peut se faire dans le corps de la femelle, ou dans le milieu externe.
DANS LE MILIEU EXTERIEUR : LA FECONDATION EXTERNE
Pour ce faire, la plupart des invertébrés marins vont rejeter leurs gamètes dans l’eau de mer, qui est en fait la
plus ancienne méthode de fécondation mise en place par la nature. Il y a un avantage certain vis-à-vis de
l’hydratation des gamètes, néanmoins, les probabilités de rencontre sont amoindries par les courants marins et
les volumes d’eau. Idéalement, il faudra donc produire un maximum de gamètes pour que la fécondation ait
lieu et qu’un développement embryonnaire correct se fasse.
Certains vertébrés ont adopté cette fécondation externe : les
téléostéens, ou poissons osseux, et amphibiens, qui vont
retourner en milieu aquatique pour se reproduire. Fait
notable, les amphibiens pratiquent un pseudo-accouplement :
le mâle va saisir la femelle grâce à des callosités nuptiales
placées sous ses aisselles. Ainsi, lors de la ponte des œufs sous
forme de ruban par la femelle, le mâle pourra les féconder au
mieux, les deux partenaires étant au plus proche l’un de
l’autre.
Certaines études tendent à démontrer qu’il existe des cycles
régulés par la lune, la température ou les marées, pour
synchroniser le dépôt des gamètes dans le but d’augmenter
les probabilités de rencontres. Un autre système consiste en l’émission de phéromones pour provoquer la
libération des gamètes par le partenaire.
On voit donc que des systèmes ont été mis en place pour augmenter les chances de fécondation en milieu
externe. Mais souvent, il y a une grande perte de gamètes : tous n’auront pas la chance de rencontrer les
gamètes opposés. Il faut donc en produire beaucoup. Pour donner un exemple numérique, une espèce de
moules produit à chaque ponte 12 millions d’ovules. Cette stratégie reproductive est appelée la stratégie « r »,
privilégiant le nombre potentiel de descendants.
A L’INTERIEUR DU CORPS : LA FECONDATION INTERNE
Dans ce mécanisme, les spermatozoïdes doivent d’une manière ou d’une autre être introduits dans la femelle,
soit dans le cloaque (carrefour des voies digestives, urinaires et génitales), soit dans le vagin.
FECONDATION INTERNE INDIRECTE
L’introduction peut être provoquée par la femelle, c’est la fécondation interne indirecte. Par exemple, un mâle
peut déposer en extérieur un « paquet » de spermatozoïdes agglomérés par un mucus provenant de sa
prostate et d’autres glandes spécialisées : c’est un spermatophore. La femelle le récupèrera pour l’introduire
soit dans son cloaque, soit dans son vagin. Par la suite pour se féconder.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 15
C’est le cas du triton, dont la femelle introduit le spermatophore dans son cloaque, ou certains urodèles et
insectes qui l’introduiront dans leur vagin. Chez les oiseaux, malgré une fécondation en apparence directe,
ceux-ci vont provoquer un accolement étroit de leur cloaque pour permettre un simple passage des
spermatozoïdes.
FECONDATION INTERNE DIRECTE
Pour cela, le mâle introduit un organe dans le cloaque ou le vagin de la femelle.
ORGANE NON APPARENTE AUX ORGANES GENITAUX
Pour cela, on peut avoir affaire à un organe qui n’est pas apparenté aux organes génitaux :
1.
2.
3.
Chez les punaises et sangsues, dans le cas de fécondation traumatique, le mâle injecte les
spermatozoïdes directement à travers le corps de la femelle via un organe « seringue » dédié.
Chez les arachnides existe un organe différencié : une patte-mâchoire, ou pédipalpe. Le mâle dépose
une goutte de sperme sur une toile, y trempe son pédipalpe qui aspire le sperme à la façon d’une
seringue, puis recherche une femelle réceptive pour lui introduire dans le vagin.
Chez les pieuvres et les seiches, il existe un tentacule copulateur ou bras hectocotyle.
Tous ces moyens sont quelque part des essais pour essayer de protéger au maximum les gamètes des deux
partenaires.
LE PENIS
C’est un organe dédié permettant d’effectuer le coït.
•
Chez les reptiles notamment, il existe un hémipénis dévaginable, appelé ainsi car toujours double.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 16
•
Chez les poissons sélaciens comme la roussette, les ptérygopodes sont composés à partir de la
différenciation des nageoires pelviennes, et ont un rôle de gouttières spermatiques.
•
•
•
Pénis érectile des mammifères
Chez certains insectes, on a affaire à des structures similaires à des pénis, les génitalia.
Chez la femelle hippocampe, il existe un pseudo-pénis, qui lui permet de déposer ses œufs dans la
poche incubatrice ventrale du mâle, qui y décharge alors ses spermatozoïdes.
La fécondation interne est la fécondation la plus sûre, elle est souvent associé à une ponte réduite, et implique
la plupart du temps un comportement de « soin » envers les descendants. C’est la stratégie de reproduction
dite « K ».
CAS PARTICULIER : FECONDATION RETARDEE DES CHAUVE-SOURIS
Chez ces mammifères, l’accouplement a lieu à l’automne et les naissances
se font au printemps, mais la durée de gestation est de deux mois. Pour
permettre cela, la fécondation est différée : les spermatozoïdes sont stockés
dans les voies génitales des femelles pendant l’hibernation.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 17
ETHOLOGIE DE LA REPRODUCTION
Il s’agit de l’étude du comportement animal vis-à-vis des comportements reproductifs.
LES ORGANISMES SOLITAIRES
Chez ces organismes, la formation du couple est transitoire et limitée à la fécondation. Les deux sexes sont
attirés l’un par l’autre uniquement lors de la période de fécondation. Ils vont former des unions uniques ou
multiples, telle la femelle coucou, fécondée par plusieurs mâles. Il n’y a pas de lien entre les organismes
solitaires et une stratégie particulière de reproduction, ainsi, les stratégies r et K coexistent chez ces
organismes.
LES ORGANISMES GREGAIRES
COUPLES MONOGAMES
On trouvera chez ces organismes des couples monogames permanents, souvent liés à un territoire. Cependant,
la monogamie peut ne pas avoir des échelles de temps identiques :
•
•
La monogamie peut être réduite à la saison de reproduction, comme le rouge-gorge, on parle de
monogamie sérielle.
La monogamie peut perdurer plusieurs saisons voire pendant toute la vie, comme les aigles, et les
renards, c’est la monogamie vraie. Parfois, on observera des cas de célibat à la mort du partenaire, en
particulier chez l’oie cendrée, qui ne se reproduira ainsi plus.
Cela concerne généralement des espèces nidicoles, nourrissant leurs petits.
COUPLES POLYGAMES
On y trouve des animaux vivant au moins temporairement en groupe et ayant une hiérarchie sociale de type
dominant/dominé, et mâle/femelle. Ces animaux pratiqueront ainsi plusieurs types d’unions :
•
•
Polygynie, ou harem : un seul mâle féconde les femelles, les dominés sont exclus de la reproduction,
voire exclus du groupe durant la période. Cela concerne par exemple les lapins.
Polyandrie : la femelle s’accouple avec plusieurs mâles, ce qui est rare. C’est le cas notamment chez
les vipères.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 18
LA PARTHENOGENESE
C’est une reproduction uniparentale, où le descendant est
obtenu par développement de l’un des gamètes non fécondé.
Vient de « parthenos » : vierge, et « genesis » : naissance. Le
phénomène à été initialement été décrit chez des populations
de pucerons par Charles Bonnet en 1740, qui a remarqué que
celles-ci croissaient considérablement sans ressentir le besoin
de faire intervenir des mâles.
Lors de la parthénogénèse, un gamète va s’activer plus ou
moins spontanément en fonction d’un facteur qui l’entoure
sans l’intervention de l’autre type de gamète. Le
développement a lieu normalement jusqu’à l’obtention d’un
individu. Il existe de nombreux facteurs permettant d’activer le
développement du gamète, comme par exemple l’insertion de
calcium dans l’ovocyte.
Lors de la gynogenèse, qui est un mécanisme de reproduction rattaché à la parthénogénèse, un gamète va
subir une activation par des spermatozoïdes de la même espèce ou non, sans pour autant qu’il y ait
fécondation. En aucun cas le spermatozoïde n’apporte son contenu, seul un signal d’activation est apporté.
Cette gynogenèse à lieu chez certains poissons (Carassius), et amphibiens urodèles (Amblystome).
On peut différencier trois catégories de parthénogénèses selon le sexe du descendant :
•
•
•
Arrhénotoque : ne produit que des mâles
Thélytoque : ne produit que des femelles
Deutérotoque : descendants des deux sexes
En pratique, il existe en fait plusieurs classifications de parthénogénèses en fonction de différents autres
critères. Il y a également une distinction à faire vis-à-vis de la place de la parthénogenèse dans le cycle
biologique de l’individu :
•
•
Une parthénogénèse facultative n’est utilisée que pour produire un sexe, par exemple chez les
abeilles.
Une parthénogénèse cyclique se produit de façon obligatoire à chaque cycle biologique, comme chez
les pucerons.
Des problèmes se posent, notamment vis-à-vis de l’activation d’un ovocyte, et de la régulation de la ploïdie. En
effet, à la base, il n’y a qu’un seul gamète haploïde. Il doit donc se débrouiller pour obtenir un individu diploïde.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 19
PARTHENOGENESE FACULTATIVE
Nous prendrons à titre d’explication un exemple précis, celui des abeilles, qui sont des insectes sociaux vivant
dans des ruches pouvant contenir 100000 individus. La ruche est organisée en diverses catégories d’individus :
•
•
•
Il n’existe qu’une seule femelle féconde par ruche, la reine.
Quelques centaines de mâles, les faux-bourdons, n’apparaissent qu’au printemps, vivent en quasiparasites dans la ruche en se faisant nourrir par les ouvrières, et serviront à la reproduction. Ils sont
haploïdes.
Les ouvrières sont des femelles stériles à ovaires avortés. La castration est relative aux apports
nutritifs au cours du développement : les individus qui auront reçu moins de trois jours de nourriture à
base de gelée royale deviendront stériles. Les ouvrières nettoient les alvéoles de la ruche, nourrissent
les larves, produisent de la gelée royale, thermorégulent la ruche, et butinent en fin de vie.
La reine est fécondée au cours d’un vol nuptial où il peut y avoir plusieurs fécondations par plusieurs mâles. Les
spermatozoïdes recueillis sont stockés dans une spermathèque, un réceptacle séminal s’ouvrant dans le vagin
de la reine.
Tout le principe de reproduction des abeilles repose sur l’ouverture, ou non, du sphincter de la reine.
L’ouverture, déterminée au moment de ponte par des facteurs externes (sociaux, rythmes biologiques, taille de
la loge de ponte +on remarque qu’une petite loge donnera naissance à une femelle+) aboutit à la fécondation :
les spermatozoïdes de la spermathèque se déversant sur un ovule, donnant un œuf diploïde qui deviendra
reine ou ouvrière. Si le sphincter reste fermé, il n’y a pas de fécondation, et la parthénogénèse donnera
naissance à des mâles haploïdes. Quand la reine vieillit, elle épuise son stock de spermatozoïdes, aboutissant à
une production massive de mâles. On parle alors d’une ruche bourdonneuse.
Dans ce système, les mâles sont XO et les femelles XX.
PRODUCTION DES GAMETES
Se déroule une ovogénèse avec méiose normale. L’individu diploïde, la reine, va fabriquer des gamètes
haploïdes. Les chromosomes homologues se séparent lors de la division réductionnelle, et les chromatides
sœurs se séparent lors de la division équationnelle.
Quant à elle, la spermatogénèse se fait avec une méiose anormale, permettant le respect de la ploïdie, les
mâles étant haploïdes. Ainsi, la phase de division réductionnelle sera éliminée : les chromosomes homologues
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 20
ne vont pas se séparer. Lors du partage des chromatides, il y aura élimination d’un globule polaire énucléée
lors de la première division méiotique.
PARTHENOGENESE CYCLIQUE
Le modèle étudié est celui des pucerons. Suivant le puceron, ils seront invasifs et ravageurs de différents hôtes.
En particuliers, pour les vignes, le puceron Phylloxera attaquera. En piquant les plantes pour en sucer la sève,
ils les déforment et transmettent différentes infections en plus de provoquer des tumeurs végétales.
Pratiquant la parthénogénèse, ils se reproduisent très vite. D’après les observations, les pucerons vont faire de
la parthénogénèse thélytoque. Mais, quelquefois dans l’année, on se trouve en présence de mâles, ainsi, il
pourra y avoir reproduction sexuée. Mais s’il existe des mâles, la parthénogénèse peut être arrhénotoque. Le
plus équilibré aura donc été d’introduire le principe de parthénogénèse deutérotoque.
Il existe deux végétaux hôtes lors du cycle de reproduction du puceron. Au printemps, dans de bonnes
conditions, l’œuf d’hiver éclot, donnant naissance à une femelle aptère. C’est la femelle fondatrice virginipare.
Cette femelle formera des galles sur la base des feuilles de l’hôte primaire et se reproduira par parthénogénèse
thélytoque : elle donne naissance à d’autres femelles virginipares aptères qui, 48 à 72h plus tard, se
reproduisent également de la même manière. Une femelle donne naissance à 50 filles.
Quand la population de pucerons devient trop importante sur l’hôte primaire, il y a moins de nourriture à
partager, ainsi, des femelles virginipares ailées apparaissent, les migrantes, qui, comme leur nom l’indique,
vont migrer vers une autre plante, l’hôte secondaire, pour disséminer la population. Leurs descendants sont
des femelles aptères ou ailées. On parle d’exilées.
A l’automne, quand les conditions deviennent défavorables, il y a production par parthénogénèse
deutérotoque des sexupares, qui produisent des individus sexués. Ces derniers sont ailés, et migrent à nouveau
sur l’hôte primaire. La femelle sexupare donnera une femelle sexuée aptère, qui s’accouple. Il y a formation de
l’œuf d’hiver capable de passer la mauvaise saison.
Ce cycle biologique a une alternance de générations parthénogénétiques (thélytoques, deutérotoque) et une
génération bisexuée (dont les descendants sont toutes des femelles). Il y a donc alternance de parthénogénèse
et reproduction sexuée, on parle d’un système d’hétérogonie. Avantages de la parthénogénèse et de la
reproduction sexuée : cela permet la reproduction de tous les individus, ainsi que l’apport de la diversité
génétique.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 21
REGULATION DE PLOÏDIE
Cependant, ces systèmes impliquent des répartitions chromosomiques inhabituelles. Ainsi, il faudra produire
des gamètes de certains types : les méioses seront quelque part orientées. Il y a des problèmes de régulation
de ploïdie. Les pucerons présentent une hétérogamétie mâle XO.
Lors d’une méiose normale, les chromosomes homologues s’apparient et se séparent lors de la division
réductionnelle en anaphase 1, puis les chromatides sœurs se séparent lors de la division équationnelle en
anaphase 2.
1.
Pour les parthénogénèses thélytoques, les femelles font une ovogénèse améiotique où la division
réductionnelle est escamotée. Il n’y a que duplication des chromatides et seules les chromatides
sœurs de chaque chromosome se séparent. Ainsi, une cellule donnera une cellule identique. 2
autosomes=2A+XX donne une cellule 2A+XX. L’intérêt réside dans un changement de maturité de
l’ovogonie à l’ovocyte diploïde. Ainsi, il donne forcément naissance à un individu diploïde femelle.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 22
2.
Pour la parthénogénèse deutérotoque, pour faire des mâles, seuls les autosomes subissent la
duplication, les 2X s’accoleront et se positionneront sur la plaque équatoriale pour être séparés. Une
cellule 2A+XX donne 2A+XO.
3.
Pour la reproduction sexuée, comment la fécondation peut-elle ne donner que des femelles, avec
femelle 2A+XX et mâle 2A+X0 ? Une fécondation normale devrait donner 50% de XX et 50% de XO. En
fait, la méiose est normale pour l’ovogénèse (donne ovocyte A+X), et la spermatogénèse est anormale
avec un chromosome X qui reste isolé lors de l’appariement des chromosomes, et une cellule-fille sans
X à la première division qui dégénère (cellule 2A+XO donne cellules A+X). Spermatozoïde A+X
fécondera ovocyte A+X et donc cela donnera une femelle 2A+XX.
CONCLUSION
La parthénogénèse se rapproche de la fécondation asexuée dans la mesure où elle permet un grand nombre de
descendants sans fécondation, et elle est très proche des mécanismes de la reproduction sexuée dont elle
dérive, via les mécanismes de maturation des cellules germinales et d’embryogénèse.
A propos de l’embryogénèse : elle concerne toute la vie de l’individu depuis la cellule-œuf activée et
indifférenciée jusqu’à sa naissance. Cela implique entre autres de faire une organogénèse. La différence entre
organogénèse et embryogénèse est que l’organogénèse ne constitue qu’une partie de l’embryogénèse. On
citera des étapes de l’embryogénèse :
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 23
1.
2.
3.
Multiplication des cellules
Différenciation des populations de cellules en fonction de leur emplacement
Fabrication des différentes structures de l’organisme, c’est l’organogénèse
Quant à la reproduction asexuée, on part d’une cellule qui sera déjà différenciée et qui ne pratiquera qu’une
organogénèse pour donner un individu.
On se rappellera notamment des problèmes de régulation de ploïdie rencontrés lors de la parthénogénèse. Un
autre mécanisme existe également : certains animaux font de la régulation de ploïdie par des phénomènes
d’endomitoses, qui consistent en un dédoublement du nombre de chromosomes au cours d’une mitose.
INTERET EVOLUTIF
Le principal avantage de la parthénogénèse est de faire une grande multiplication en nombre rapide, mais avec
des individus de forme adaptée à un milieu stable (comme la reproduction asexuée). La parthénogénèse est
moins couteuse en énergie que la reproduction sexuée, tous les individus sont aptes à la reproduction. Mais de
nombreux individus parthénogénétiques conservent la reproduction sexuée dans leur cycle.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 24
REPRODUCTION ASEXUEE
C’est dans tous les cas une reproduction uniparentale, où le descendant est, chez les métazoaires, un fragment
pluricellulaire qui, en général, s’isole de l’individu souche. Les descendants seront des bourgeons, ou
blastozoïdes, ou zoïdes. Ils sont issus de la blastogenèse, les cellules de l’individu souches étaient déjà
différenciées, il se produit donc une organogénèse.
On peut parler de reproduction végétative, elle peut se faire par :
•
•
•
Fragmentation
Scissiparité
Bourgeonnement
La reproduction asexuée se pratique des protistes aux vertébrés, mais en règle générale surtout chez des
organismes primitifs. Le principe de base de la reproduction asexuée implique toujours une part de
régénération. En règle générale, tous les individus faisant de la reproduction asexuée sont capables de
régénération, mais la réciproque n’est pas vraie.
FRAGMENTATION
Cela concerne les organismes coloniaux, qui sont
composés d’une multitude d’unités identiques
(spongiaires, cnidaires,…). On retrouve également ce
type de reproduction chez le règne animal.
La fragmentation se fait à partir d’une partie de la
colonie séparée du reste de la colonie-mère,
provoquée par des phénomènes mécaniques
externes. Ces phénomènes provoquent des remous,
qui éjecteront les morceaux de colonie cassés.
Exemple : bouturage de corail.
SCISSIPARITE
La scissiparité consiste en la séparation de l’organisme en au moins deux fragments, l’un qu’on appellera zoïde,
l’autre individu souche. On aura ainsi affaire à des fragments incomplets qui nécessiteront une régénération
des parties manquantes via une vraie ontogénèse et non une simple croissance. C’est donc un phénomène
régulé.
En pratique, la régénération peut se faire avant séparation complète des deux fragments comme après. Cette
nuance permet de définit les deux grandes sortes de scissiparité.
CHEZ LES UNICELLULAIRES
Le cas le plus simple est relatif aux protistes, la reproduction consiste en une mitose plus compliquée et
élaborée que d’ordinaire. La diatomée sera utilisée comme modèle. La diatomée est un protiste protégé par
une enveloppe siliceuse constituée de deux valves emboitées l’une dans l’autre. Cela sous entend qu’une valve
sera un peu plus grande que l’autre.
Lors de la scissiparité, une diatomée donnera naissance à deux diatomées filles, mais chaque diatomée fille
partira avec la moitié de l’enveloppe protectrice de la mère. Il y aura donc synthèse de la coque protectrice
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 25
manquante. Les diatomées considèrant toujours que les valves héritées sont les valves les plus grandes, le
problème réside alors en des valves synthétisées de plus en plus petites, et des individus de plus en plus petits.
Dès lors, elles utiliseront une reproduction sexuée pour donner naissance à des diatomées d’une taille à
nouveau normale.
CHEZ LES PLURICELLULAIRES
SCISSIPARITE PUIS REGENERATION
CHEZ LES CNIDAIRES
Les organismes pluricellulaires doivent être relativement simples pour pratiquer ce type de reproduction. Chez
les cnidaires, il y aura reproduction asexuée par scissiparité, via division transversale ou longitudinale.
La division transversale « tranche » en quelque sorte la colonne, où apparaîtront de nouveaux tentacules ainsi
qu’une bouche. La partie supérieure aura à produire une nouvelle sole pédieuse. La division longitudinale,
quant à elle, coupe de façon verticale l’individu, qui régénèrera les organes divisés en deux. Les anémones de
mer se reproduisent de cette façon. Les individus issus de cette multiplication asexuée sont les blastozoïdes.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 26
CHEZ LES ANNELIDES
Chez les annélides, existeront différentes méthodes de reproduction par scissiparité. Les annélides sont des
animaux métamérisés, on y retrouve tous les types de
d scissiparité existants et les plus représentatifs.
Cet annélide possède un certain nombre de métamères. S’il s’en sépare par scissiparité, ceux-ci pourront
régénérer pour produire plusieurs individus. A partir d’un métamère isolé, on pourra produire 4 nouveaux vers.
vers
Ce mécanisme impliqué est un phénomène de schizométamérie tétragène. En pratique, on partira d’un
métamère de l’individu souche qui régénèrera une partie antérieure, la tête, et postérieure, le pigidium. De
cette façon, on a régénéré tout l’individu,
l’individu deux fois de suite,, de façon miniature, qui subira la croissance. Se
formeront ainsi 4 petits vers qui se détacheront ainsi créés.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du
d développement - 27
REGENERATION PUIS SCISSIPARITE : EXEMPLE D’AEOLOSOMA
Dans d’autres cas, la régénération commence avant la séparation entre individu souche et descendant,
engendrant une chaîne d’individus. Une fois que ces derniers sont complètement régénérés, ils se séparent les
uns des autres.
Modification légende : le n°1 n’est pas un zoïde, mais une souche. Sétigères=métamères. La strobilisation ci
présente est en fait une zone de scissiparité.
Dès que la souche atteint un certain nombre de métamères, elle devra régénérer son pigidium. Il y a donc
isolement d’un métamère terminal au niveau de la zone de scissiparité, et production d’un zoïde, qui grandira
en même temps que la souche. Arrivé à une certaine quantité de régénération, la souche fabriquera un
troisième zoïde à la zone de scissiparité, pendant que le second zoïde continuera de croitre, et ainsi de suite.
Les individus matures non encore détachés commenceront également à produire leurs propres zoïdes.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 28
STOLONISATION : EXEMPLE DE MYRIANIDA FASCIATA ET TRYPANOSYLLIS ASTEROBIA
Le principe est identique: il y aura
régénération avant scissiparité, à
la différence près qu’on parle de
stolonisation quand tous les
zoïdes
sont
sexuellement
matures.
Ainsi,
par
ce
mécanisme, on va préparer
l’animal à de la reproduction
sexuée dans son cycle de vie.
Le
phénomène
de
stolonisation consiste
en
la
régénération
des
parties
manquantes et la création
d’individus différenciés mâles ou
femelle. Chaque descendant est
considéré comme un sac de
gamètes. Ces zoïdes resteront
toujours plus petits que le parent.
La rencontre des individus sexués
ainsi formés permettra la
production d’un nouvel individu
de taille normale asexué. Il y a
alternance de générations.
POLYEMBRYONNIE
Consiste en de la scissiparité embryonnaire : l’œuf fécondé se divise en blastomères, des cellules
embryonnaires encore relativement indifférenciées, et ces cellules ou groupes de cellules se séparent, chacun
redonnant un individu entier. C’est un mode de multiplication associé à la reproduction sexuée. C’est le cas
notamment chez les vrais jumeaux. Chez certaines espèces, cette polyembryonie peut avoir lieu de façon
systématique, par exemple chez certains mammifères comme le tatou. La scissiparité peut s’effectuer à divers
moments :
•
•
ère
après la 1 division de l’œuf, les jumeaux ont alors des annexes embryonnaires distinctes
Après l’implantation, cas plus fréquent, les jumeaux ont alors le même placenta mais chacun a son
amnios, mais il est également possible qu’il y ait formation d’un seul amnios.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 29
BOURGEONNEMENT
C’est la formation,, à partir d’un ou plusieurs tissus d’un individu, d’une ébauche qui subit une organogénèse
pour reproduire un organisme identique à l’individu initial et qui devient,
devient ou non, autonome. L’individu initial
est nommé souche, et le descendant zoïde. A partir d’un ou plusieurs tissus du parent, apparaîtra une sorte
d’hernie à la surface du corps de celui-ci.
celui ci. Cette bosse subira une organogénèse pour former un individu
identique au parent.
Il y a donc transformation des tissus du parent pour permettre l’organogénèse
l’organogén
: dédifférenciation de cellules
parentales, ou organogénèse à partir de cellules ayant été conservées indifférenciées dans le corps du parent.
Les deux grands cas de bourgeonnement sont :
•
•
Le descendant reste attaché au parent, permettant la création d’une colonie
Le descendant se décroche du parent,, permettant de multiplier et disséminer les individus.
POUR FORMER UNE COLONIE
On prendra exemple chez les cnidaires. Pour former les colonies,
colonies chez certains d’entre eux, on partira d’un
polype qui se fixera et produira des descendants par bourgeonnement,
bourgeonnement permettant la formation de polypes
fixés au premier, tout en restant tous accrochés les uns aux autres. On utilisera des analogies avec le monde
mond
végétal pour décrire les structures formées.
Chez les hydrozoaires, par exemple Obelia, on s’intéressera a la formation par bourgeonnement d’une
d
colonie,
qui s’apparente à celle d’une
une plante, avec une croissance monopodiale (hydranthes ou points de croissance
terminaux reliés par une « tige », ou stolons) ou sympodiale (formation de polypes les uns par-dessus
par
les
autres).. On parle d’hydrorhise pour parler d’un stolon horizontal, et d’hydrocaule pour parler d’un stolon
vertical.
Au niveau cellulaire, il y a formation du bourgeon par une hernie didermique (endoderme/ectoderme). Dans ce
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du
d développement - 30
tissu, on trouvera des cellules interstitielles, sorte de cellules souches ayant pour rôle de se multiplier pour
aider dans la formation du bourgeon.
POUR SE MULTIPLIER
Chez les cnidaires, cela servira à former
des méduses, comme chez Aurelia. Au
point de départ, un polype fixé va subir
une transformation, on l’appelle un
scyphistome (polype qui se prépare à
faire un bourgeonnement). Il va subir un
processus
de
strobilisation
ou
strobilation qui
consiste
en
la
segmentation transversale de celui-ci,
avec disparition des tentacules, et
bourgeonnement de méduses se
détachant du parent. Ces méduses sont
des ephyra ou éphyres. Elles vont par la
suite grossir et deviendront de grosses
méduses matures sexuellement. C’est
elles qui pratiqueront la reproduction
sexuée.
La reproduction asexuée permet ici la production d’un grand nombre de descendants faisant de la
reproduction sexuée.
Chez l’hydre d’eau douce, il y a
pratique des deux types de
reproduction, mais elle utilisera la
reproduction sexuée à la belle
saison (température supérieure à
20°C, nourriture abondante). Le
bourgeon initial apparaîtra en
zone sous buccale, la zone
blastogénique, sous forme d’une
hernie didermique. Puis il y aura
croissance, organogénèse, et
migration vers la sole pédieuse. Il
y a ensuite morphogénèse de sa
zone buccale, son hypostome, et
le bourgeon se détache. Il se
trouve que l’hydre est quasiimmortelle, il y a régénération
physiologique de ses cellules. Au
fur et à mesure qu’elle va
régénérer, le bourgeon en
profitera pour glisser le long du
corps de l’hydre.
Remarques :
Les
cellules
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 31
interstitielles participant à la régénération et la croissance du bourgeon. Il y a un contrôle par des
neuropeptides dont l’activateur et l’inhibiteur céphalique. A l’intérieur du corps de l’hydre, on aura donc un
gradient des activateurs et inhibiteurs céphaliques permettant la formation correcte des bourgeons. Deux
autres neuropeptides entrent en jeu, à savoir les activateurs et inhibiteurs postérieurs. L’hydre fait de la
reproduction sexuée hors de la belle saison, où les hernies seront des gonades remplis de spermatozoïdes ou
ovocytes.
Conclusions :
•
•
•
La reproduction asexuée utilise un mécanisme simple : organogénèse à partir de tissus déjà formés,
avec phénomène de dédifférenciation, ou avec des cellules « en réserve » indifférenciées. Notamment
plus simple qu’une embryogénèse.
La reproduction asexuée concerne des animaux à organisation « simple » ou « primitifs ».
Elle permet à tous les individus d’une population de se reproduire de façon conforme.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 32
IMPLICATIONS BIOLOGIQUES
QUES DES DIFFERENTS MODES DE REPRODUCTION
REPRODUCTIO
INTERET A COURT TERMEE DES MODES DE REPRODUCTION
REPRO DUCTION UNIPARENTAUX
L’avantage est la multiplication rapide d’individus
d’individu conformes. Exemple
emple d’une reproduction où chaque
chaqu
génération produit 2 individus :
Génération
1
2
3
4
Reproduction bisexuée
MF
MF
MF
MF
Reproduction uniparentale
F+F
FF+FF
FFFF+FFFF
FFFFFFFF+FFFFFFFF
La reproduction uniparentale est intéressante à court terme pour produire des individus identiques,
parfaitement adaptés à leur environnement stable à un moment donné. Mais l’environnement est instable.
Ainsi, la conservation des caractères pose le problème d’un risque d’arrêt de l’évolution. Mais il existe
ex
des
groupes entiers à reproduction asexuée qui n’ont pas disparu lors de l’évolution, comme les phasmes.
DIVERSITE DE LA VIE : LE SEXE ET L’INNOVATION
L’INNOV
L’apparition des genres permet les brassages génétiques : c’est la méiose qui va être à l’origine de la diversité,
avec les brassages intra et inter-chromosomiques.
chromosomiques. Par exemple, avec le brassage inter--chromosomique, pour
un animal à 2n=4, on a 4 combinaisons de gamètes possibles. Chez l’Homme, il y a 2^23 gamètes possibles. En
rajoutant à ca les recombinaisons
aisons génétiques, on arrive à 2^6000 gamètes, c'est-à-dire
c'est dire 10^1800 gamètes. En
comparaison, on estime à 10^80 le nombre de particules dans l’univers.
La sexualité induit donc le polymorphisme qui va être sélectionné par les conditions de l’environnement,
permettant l’adaptation.
Au niveau des populations, on étudie
l’apparition de trois caractères en
fonction du type de reproduction.
• Lors de la reproduction
asexuée, les mutations apparaissent
très rarement, de façon spontanée.
• Lors de la reproduction
sexuée,
xuée,
les
croisements
sont
possibles, et la génération aux trois
caractères apparaît de façon bien
plus rapide que lors de la
reproduction asexuée. L’adaptation
est donc plus rapide.
L’évolution se fait par des processus
générateurs de variations génétiques,
dont les mutations, induisant une
modification aléatoire et rare de
l’information génétique, qui peut être
transmise
indéfiniment
par
reproduction asexuée. Mais c’est un
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du
d développement - 33
processus lent.
La reproduction sexuée permet le brassage de gènes, la transmission des mutations favorables, et donc les
progrès génétiques (CF expériences de Lederberg & Tatum).
COUT DE LA REPRODUCTION
Dans la reproduction sexuée, les couts sont ceux de la méiose (perte d’un jeu de chromosomes), de la
recherche d’un partenaire, de l’embryogénèse… le mâle s’investit moins que la femelle, il ne donne qu’un jeu
de chromosomes, on parle du « coût des males », la moitié des ressources étant gaspillées. Mais la
reproduction sexuée est intéressante à long terme. La méthode la plus avantageuse est une reproduction
sexuée associée à une reproduction uniparentale.
L’ISOLEMENT REPRODUCTEUR ET LA SPECIATION
Les variations induites par la sexualité ne s’échangent plus au sein d’une espèce quand une population se
trouve isolée d’une autre par une barrière physique (montagne, océan…), ainsi, il y a adaptation à un milieu
différent. C’est la spéciation.
CONQUETE DU MILIEU
La reproduction sexuée permet une meilleure dissémination de l’espèce, alors que la reproduction asexuée
permet à la population de croître localement, autour d’une souche. La reproduction asexuée permet de
constituer des colonies, des super-organismes (ex. : hydrozoaires), des structure tridimensionnelle
d’organismes microscopiques et formation de la plus grosse structure animale, les récifs coralliens. Ne pas
confondre avec les sociétés animales pour reproduction sexuée.
EVOLUTION DE LA REPRODUCTION
1.
2.
3.
4.
Mitoses des bactéries
Sexualité (apparition d’anisogamie)
Parthénogénèse (détournement de sexualité)
Reproduction asexuée
Présentation d’une hypothèse : la reproduction pourrait être apparue suite à un acte de cannibalisme dans
lequel deux cellules auraient fini par mélanger leur génome et créer une cellule aux doubles potentialités,
impliquant l’apparition de la méiose permettant la réalisation d’un cycle complet.
LSV1 – Semestre 2 – Biologie de la reproduction et du développement - 34
Téléchargement