Ganoderma lucidum

Ganoderma lucidum
Le Ganoderma lucidum (GL) est un agent apoptoptique incontournable dans la lutte antitumorale. Il agit par de nombreuses voies (caspases, p38 mitogen-activated kinase *p38
MAPK], NF-kappaB, Akt/Erk, Bcl2, VEGF) et est utilisé avec succès dans les cancers digestifs, mammaires, prostatiques et les leucémies–lymphomes. Il possède des propriétés
antivirales contre l’herpès ou l’hépatite B. C’est un excellent néphrohépatoprotecteur ;
propriété précieuse chez les patients qui subissent une chimiothérapie. Il s’impose dans
le traitement du syndrome métabolique, grâce à ses effets sur le cholestérol, l’HTA ou la
glycémie. Par ses propriétés antalgiques ou anti-inflammatoires dénuées d’effet indésirable, il soulage les patients atteints d’arthrose ou d’arthrite.
Introduction
Le Ganoderma lucidum (GL), également connu sous le
nom de « reishi », est un champignon ligneux utilisé comme
épice ou sous forme d’infusion après mouture. Son innocuité est établie. Comme le Coriolus versicolor, le GL est incontournable pour stimuler l’immunité TH1.
Champignon éclectique par excellence grâce à environ
400 principes différents, il s’emploie contre les tumeurs,
l’athérome et l’hypercholestérolémie, l’inflammation, la
douleur, les virus, l’excès d’androgènes ou d’estrogènes, les
ulcères gastriques, l’oxydation, la fibrose hépatique, le diabète, etc. *74+. Coriolus versicolor et GL agissent en synergie
sur l’immunité et l’apoptose.
Stimulation des globules blancs
Le GL stimule les lymphocytes natural killer (NK) et des
lymphocytes cytotoxiques *30,51,72,76,113+ via un récepteur
spécifique *11+ et après une prise orale *65+. On retiendra les
acides ganodériques et les glycanes comme principes actifs
immunostimulants *2,16+. Ils favorisent la sécrétion d’IL2, de
TNF-alpha, d’interféron-gamma *18,96+ et améliorent l’activité NK *29+. Une consommation régulière avec le GL augmente la concentration plasmatique de R-IL2 facteur de
pronotic favorable dans le cancer du sein *101+. Chez la souris âgée, le GL restaure un statut immunitaire normal, identique à celui du souriceau *53+.
Effet antitumoral
Le GL bloque la tumorigenèse en diminuant les ruptures
ADN induites par les agents mutagènes *38,63+. Il diminue la
prolifération des cellules tumorales et favorise leur apoptose *29+. Cette action passe par la voie des caspases
*25,38,53,87,105+. In vitro, il inhibe la prolifération des cellules
endothéliales et du cancer du sein *64+. Cette action passe
par la voie du NF-kappaB *32+ et du VEGF *33+, ce qui expliquerait la synergie avec le thé vert, qui bloque également
ces deux voies *90+.
Le GL inhibe aussi l’urokinase, facteur de pénétration des
cellules métastatiques à travers la paroi veinulaire *80+. Il
accroît l’expression de l’intégrine d’ICAM-1, protéine d’ancrage indispensable à la fixation des cellules cytotoxiques
aux cellules tumorales à lyser *21+.
Il inhibe l’invasion tissulaire par la tumeur en bloquant la
métalloprotéase MMP9 ; *37,38+ facteur qui favorise la vascularisation tumorale et indispensable à son développement
*1,4+.
Le GL supprime la sécrétion d’IL8, molécule qui accroît
l’invasion tissulaire par les cellules tumorales après un stress
oxydatif *89+. L’effet antiprolifératif et antimétastasiant du
GL est documenté dans les cancers prostatique, pulmonaire
ou épidermoïde en général *28,36,42,99+.
Par son effet antiprolifératif et apoptotique, le mycélium
du GL supprime la survenue d’adénome colique *71+. De surcroît, il induit l’autophagie des cancers coliques en inhibant
la voie p38 mitogen-activated kinase (p 38MAPK) *88+.
Le GL s’impose dans la protection colique, en association
avec le Coriolus versicolor, un puissant activateur des caspases *35+. L’apoptose médiée par GL passe également par le
blocage de la voie Akt/Erk avec baisse de l’expression des
molécules de prolifération Bcl2/Bax, démontrée dans les
lignées leucémiques *5+. Il agit aussi (par effet apoptotique)
sur les lymphomes *6+. Par ces propriétés antileucémiques,
le GL va devenir le premier aliment thérapeutique reconnu
par la FDA *84+.
Le GL inhibe aussi la tumorigenèse et les métastases des
hépatocarcinomes *98+. Il bloque les cellules cancéreuses
prostatiques *7,34,81,82,85+ et leur pouvoir ostéoclastique
(métastases osseuses) *60,67+. Il agit par un effet dépendant
ou indépendant du récepteur androgénique *106+. L’association à la génistéine serait bénéfique *20+. Il inhibe la mobilité
des cellules tumorales des cancers du sein *81,82+.
Le GL diminue la chimiorésistance des carcinomes pulmonaires à petites cellules *73+. Il diminue la fatigue induite par
le cyclophosphamide et augmente son efficacité *72+.
En général, le GL constitue un allié de choix, seul ou bien
associé au Coriolius versicolor et à la vitamine D3, dans la
lutte antitumorale, avant, durant et après la chimiothérapie.
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Effet anti-inflammatoire
Les propriétés anti-inflammatoires du GL ont été confirmées chez la souris par voie orale ou transcutanée *13+. L’activité est comparable à celle de l’hydrocortisone *49,94+. À l’inverse des AINS, le GL diminue le risque ulcérogène *19+. Son
action anti-inflammatoire passe par l’inhibition de la voie p38
MAPK *41+. C’est un excellent antalgique *47+.
Effet immunomodulateur
Le GL contient une protéine immunomodulatrice — la LZ-8
— *26,91,93+ qui diminue la production d’autoanticorps *44+ et
réduit les insulites pancréatiques *43+ chez les souris diabétiques ou encore le rejet de greffe *45,91+. Cette propriété est
probablement utile dans les pathologies auto-immunes impliquant des autoanticorps. LZ-8 n’est pas un immunosuppresseur, car il augmente la synthèse de cytokines et l’expression
d’ICAM1 *21+. Sa structure est similaire à celle d’une chaîne
légère variable d’immunoglobuline. Ce qui explique son effet
sur les autoanticorps sans immunosuppression *87+.
Une action antivirale
Le GL contient des substances liposolubles qui inhibent la
multiplication :
– du VIH *13,66,68,75,97+ ;
– du virus de l’hépatite B *56+ ;
– du virus herpétique 1 et 2, *14,62+ ;
– du virus EBV *31+.
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Des effets métaboliques
Des polysaccharides du GL exercent une action hypoglycémiante *79+ grâce à l’augmentation du taux d’insuline *24+.
Le GL protège le pancréas de l’agression des îlots de Lagerhans par les radicaux libres *109+. Il diminue l’hypercholestérolémie *3,22,46+ et réduit les risques d’athérome *57+.
Il abaisse la tension artérielle en inhibant l’enzyme de conversion de l’angiotensine, *96+ et en réduisant le tonus sympathique *52+.
Protection hépatique et rénale
L’action néphroprotectrice du GL a été constatée dans la
glomérulonéphrite segmentaire *17+, dans la néphrite tubulaire *48+ ou encore la glomérulonéphrite diabétique *23+.
Il exerce un effet hépatoprotecteur contre :
– de nombreux toxiques *27,78,102,103+ ;
– l’hépatite auto-immune BCG-induite *110+.
Cet effet néphro- et hépatoprotecteur passe par un effet antiradicalaire *40,58+ et par un inhibiteur de la fibrose cicatricielle
*79,95+.
– inhibiteur de la 5-alpha réductase *15,59,61+, utile dans les
pathologies prostatiques ou contre la chute des cheveux ;
– antineurasthénique et dynamisant *37,86+ ;
– protecteur cérébral *112+ ;
– protecteur cardiaque *55,110+ ;
– antiprurigineux *109+ ;
– agent antivieillissement comparable au resvératrol *100+. La
vie du vers Caenorhabditis elegans est prolongée de 42 %
*10+ ;
– agent antiadipocytaire *50+ ;
– inhibiteur des ostéoclastes donc avec un effet probable
contre l’ostéoporose *60+.
Résumé des principales utilisations
Le GL exerce une activité antitumorale et antivirale de
premier ordre par plusieurs mécanismes d’action. Il est
conseillé dans les maladies tumorales ou virales, le plus
souvent en association avec le Coriolus versicolor. Ses
propriétés néphro- et hépatoprotectrices amènent à le
choisir chez les patients fragiles ou sous traitements
toxiques comme les chimiothérapies.
Son activité polyvalente (anti-HTA, antidiabète, anticholestérol, antiadipocytaire ou encore antiradicalaire), surtout en association avec des algues comme la spiruline,
amène le thérapeute à choisir ce composé pour répondre au problème multifacette des syndromes métaboliques.
C’est un antalgique et un anti-inflammatoire puissant
dénué d’effet indésirable.
Quelle dose ? Comment vérifier l’efficacité ?
Comme pour le Coriolus versicolor, une dose de 200 à
400 mg de mycélium/j suffit. Le traitement doit durer au
moins trois mois pour escompter une modification du
statut immunitaire. On peut mesurer l’oxydation ou la
stimulation immunitaire par respectivement un test de
lyse des hématies ou un test de fluorescence des leucocytes.
Ce texte a été intégralement publié dans la revue
Phytothérapie
Références bibliographiques disponibles sur demande
Propriétés diverses
Le GL est un :
– excellent antioxydant *104+ ;
– immunostimulant de la muqueuse iléale *111+ ;
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