Dangers et risques associés aux agents infectieux

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Dangers et risques associés
aux agents infectieux
Les risques chez les pompiers
Michèle Tremblay, DRSP de Montréal-Centre
Chantal Bertrand, CLSC du Centre-de-la-Madeleine
Chantal Beaulieu, CSST – D.R. Longueuil
Claire Marien, APSSAP
TABLE DES MATIÈRES
1.
PROBLÉMATIQUE ........................................................................................................................ 3
1.1 MISE EN SITUATION ....................................................................................................................... 3
1.2 SOMMAIRE DE LA LITTÉRATURE DES INFECTIONS CHEZ LES POMPIERS .............................................. 4
1.3 AGENTS PATHOGÈNES TRANSMISSIBLES PAR CONTACT : VOIE SANGUINE ........................................ 4
1.3.1 Probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le sang....... 4
1.3.2 Expositions professionnelles rapportées ............................................................................ 7
1.3.3 Fréquence des infections chez les pompiers ........................................................................ 7
1.3.4 Avis de vaccination contre l’hépatite B déjà émis .............................................................. 8
1.4
AUTRES AGENTS INFECTIEUX ................................................................................................... 10
1.4.1 Tétanos............................................................................................................................. 10
1.4.2 Poux, gale......................................................................................................................... 11
1.4.3 Autres infections (virale, bactérienne, mycotique)............................................................... 11
2.
DESCRIPTION ET ÉTAT DU GROUPE CIBLÉ .......................................................................... 13
2.1 POMPIERS .................................................................................................................................. 13
2.1.1 Permanents ...................................................................................................................... 13
2.1.2 À temps partiel.................................................................................................................. 13
2.2 PERCEPTION DU MILIEU (TRAVAILLEURS / EMPLOYEURS) ............................................................... 14
2.2.1 Perception des employeurs .............................................................................................. 14
2.2.2 Perception des pompiers.................................................................................................. 14
3.
FRÉQUENCE ET COÛT DES LÉSIONS PROFESSIONNELLES.............................................. 16
4.
RECOMMANDATIONS................................................................................................................ 17
4.1 VACCINATION EN PRÉ-EXPOSITION CONTRE LE VHB ....................................................................... 17
4.2 VACCINATION EN PRÉ-EXPOSITION CONTRE LE TÉTANOS ................................................................. 18
5.
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 19
LES RISQUES CHEZ LES POMPIERS
1.
PROBLÉMATIQUE
1.1
Mise en situation
Les pompiers ont de fréquents contacts avec le public. Sur les lieux d'un incendie, ils
peuvent être appelés à administrer les premiers soins à une personne blessée (intervenants
d’urgence).
Lors de l'utilisation des pinces et ciseaux de décarcération, les pompiers peuvent avoir à
toucher ou déplacer des personnes blessées. Ils peuvent avoir à ce moment là des contacts
avec du sang ou d'autres liquides biologiques.
Les pompiers peuvent se blesser ou se couper durant leur travail.
Il est donc extrêmement pertinent de bien identifier les principaux agents infectieux et
d'évaluer leur importance dans le cadre du travail de pompier.
De façon résumée et synthétique, les agents biologiques peuvent être ainsi divisés :
agents infectieux qui se transmettent par contact (direct ou indirect) via le sang ou les
liquides biologiques visiblement teintés de sang, soit : le virus de l’hépatite B, le virus
de l’hépatite C et le virus de l’immunodéficience humaine. Tel qu'il sera discuté plus en
détail, ce sont ces agents qui constituent des risques pour les pompiers;
agents infectieux qui se transmettent par contact (direct ou indirect) via la voie
fécale/orale: ces pathogènes (ex. : hépatite A, salmonellose) ne constituent pas un
risque professionnel pour les pompiers;
agents infectieux qui se transmettent par contact avec de la terre : ces pathogènes
(ex. : tétanos) peuvent constituer un risque professionnel pour les pompiers;
agents infectieux transmis par voie aérienne : ex. :tuberculose: compte tenu du type
de contact avec la population, ce pathogène ne constitue pas un risque professionnel
pour les pompiers. En effet, sauf dans des situations exceptionnelles, la durée de
contact avec cet agent pathogène est trop courte pour occasionner un risque
professionnel. À titre indicatif, si on découvre que le passager sur un vol d’avion était
contagieux, Transport Canada ne fait une recherche de contacts que dans les rangées
voisines du passager contagieux et si le vol a duré plus de 8 heures (Isler, 2001);
agents infectieux transmis par contact direct cutané (ex. : gale, pédiculose); le risque
professionnel est peu important;
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
3
agents infectieux transmis par des animaux (zoonoses : ex.: rage); le risque
professionnel est peu important à cause de la rareté des contacts.
1.2
Sommaire de la littérature des infections chez les pompiers
La littérature scientifique qui traite des risques biologiques chez les pompiers porte presque
exclusivement sur les pathogènes transmissibles par le sang : virus de l’hépatite B, virus de
l’hépatite C, virus de l’immunodéficience humaine. C'est pourquoi ces agents biologiques
seront traités en détail.
Le ratio du nombre de décès observés chez les pompiers sur le nombre de décès attendus
dans la catégorie des maladies infectieuses et parasitaires (CIM 210-239) est toujours dans
les études très inférieur à 1, et ce, de façon statistiquement significative (Demers et autres,
1992; Feuer et autres, 1986, Baris D et autres, 2001). Ceci signifie donc que les infections
ne sont pas une cause de mortalité professionnelle importante chez les pompiers.
1.3
Agents pathogènes transmissibles par contact : voie sanguine
1.3.1
Probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le
sang
(Virus de l’hépatite B, virus de l’hépatite C et virus de l’immunodéficience humaine).
Cette probabilité est fonction de la fréquence d’infection dans la clientèle desservie par les
pompiers, des tâches particulières effectuées par les pompiers et l’utilisation des mesures
de prévention.
1.3.1.1 Épidémiologie dans la population générale
Hépatite B
On estime, en 2000, qu'environ 0.5 % de la population canadienne (0,6 % pour le Québec)
est infectée par le virus de l'hépatite B et peut le transmettre. Ces taux sont assez stables
depuis le début des années 1990, au niveau canadien et au niveau du Québec.
Entre 1994 et 1998 cependant, le nombre de cas d’hépatites B déclarés tend à diminuer de
façon constante (1895 cas en 1994 vs 1292 en 1998). La même tendance se retrouve à
Montréal, région socio-sanitaire qui compte les nombres les plus élevés (730 cas en 1998)
et en même temps, les plus hauts taux d’hépatite B du Québec (MSSS, 2001).
Hépatite C
La prévalence de l'infection dans le monde se situerait autour de 3 %. Cependant, on estime
que moins de 1 % de la population canadienne est infectée ou a été infectée par le VHC.
Dans l'ensemble, la majorité des cas se retrouvent chez les 30 à 49 ans (post-transfusion).
Les nouveaux cas d'hépatite C surviennent surtout chez des personnes de 20 à 39 ans qui
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
4
utilisent des drogues par injection. Actuellement, l’utilisation de drogues injectables est
responsable de 63 % des nouveaux cas d’hépatite C (Zou S et Tepper M, 2001).
Au Québec, on estime que de 40 000 à 50 000 personnes seraient infectées par le VHC.
La prévalence se situerait près de 5,5/1 000 (0,55 %) et les hommes seraient infectés deux
fois plus souvent que les femmes. À Montréal, la prévalence est plus élevée et serait autour
de 15/1 000 (1,5 %) (Cox J et autres, 2001).
Infection par le VIH
Au Canada, plus de 17 000 personnes ont été infectées entre 1979 (découverte de
l’infection) et le début de l’an 2000.
Onze personnes au Canada seraient nouvellement infectées chaque jour et une au Québec.
L’infection par le VIH continue cependant de progresser, touchant de plus en plus les
utilisateurs de drogues par injection et les personnes hétérosexuelles. Au Canada, au début
de 1999, plus de 46 000 personnes avaient été détectées VIH+ par des tests sanguins
(Santé Canada, 2000).
Au Québec, à la fin de 1996, on estimé que près de 14 000 adultes étaient infectés par le
VIH. Le taux de prévalence (nombre de personnes ayant l’infection à un moment donné) est
donc de 2,2 par 1 000 adultes (1 adulte sur 500). À Montréal, région la plus touchée, ce
taux serait d’environ 6,4 par 1 000 adultes (1 adulte sur 200) (MSSS, 2000a)
Les principales populations touchées par l’infection au Québec sont (MSSS, 2000a) :
♦
hommes homo et bisexuels : ils représentent plus de 60 % de tous les cas
d’infection. Dans cette population cependant, le nombre de nouveaux cas par an
diminue depuis 1986;
♦
personnes originaires de pays où la transmission hétérosexuelle prédomine
(pays endémiques pour le VIH) : elles ont constitué, principalement les
personnes originaires d’Haïti, la majorité des cas de sida déclarés jusqu’en 1984;
depuis l’augmentation annuelle de leur nombre demeure assez stable;
♦
utilisateurs de drogues injectables (UDI). Cette population a commencé à être
infectée depuis 1985 et a augmenté depuis de façon très importante. Ils
représentent 21 % des personnes infectées au Québec et près de 45 % des
nouvelles personnes infectées en 1996 sont des UDI. Des estimations récentes
(Santé Canada, 2000) démontrent que 34 % des nouveaux cas d’infection au
VIH au Canada sont attribuables à l’utilisation des drogues injectables (cocaïne
et héroïne surtout). La progression de l’infection dans ce groupe est donc la plus
importante et prend des proportions inquiétantes;
♦
population hétérosexuelle, enfants nés de mères infectées, personnes ayant
acquis l’infection à la suite de transfusion de sang et de produits sanguins.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
5
Sida
Au Québec, 5 743 cas de sida (la dernière phase de l’infection par le VIH) ont été
déclarés jusqu’au 31 décembre 2000, dont 77 % proviennent de Montréal (Turmel B
et Meunier L, 2000).
Le nombre de cas de sida diminue au Canada et au Québec depuis 1994. Ceci est dû,
entre autres, à l’amélioration des traitements antirétroviraux qui peuvent retarder
l’évolution de l’infection par le VIH vers le sida.
1.3.1.3 Profil des tâches effectuées
Le pompier a de fréquents contacts avec le public. Sur les lieux d'un incendie, il peut être
appelé à effectuer une réanimation cardio-respiratoire (cela est plus rare dasn une grande
ville où les services d’urgence sont rapidement sur place), et à l’occasion à administrer les
premiers soins à une personne blessée. Il peut aussi avoir à évacuer une personne brûlée.
Lors de l'utilisation des pinces et des ciseaux de décarcération, les pompiers peuvent
toucher ou déplacer des personnes blessées. Ces situations arrivent lorsqu’ils assistent les
services ambulanciers ou lors de situations d’urgence avant l’arrivée des services
ambulanciers. De plus, au cours de leurs interventions ils peuvent entrer en contact avec
des éléments de la voiture, souillés par le sang des passagers. Cependant, la présence
rapide des services ambulanciers peut minimiser la fréquence de ces événements.
L'utilisation des pinces et des ciseaux de décarcération doit toujours se faire alors que le
pompier porte ses gants de travail. Cependant, par la suite, il peut arriver que le pompier
doive les enlever, parce que son travail lui demande d’avoir une meilleure dextérité, une
meilleure préhension, etc. À ce moment là, peuvent survenir des contacts à risques et des
blessures (porte d’entrée pour les virus et les bactéries).
Cette situation peut être plus fréquente à l’extérieur des grands centres urbains, compte
tenu des délais plus grands, nécessaires aux ambulanciers, pour intervenir sur les lieux d’un
accident. Par contre, les incendies avec victimes brûlées sont peut-être plus fréquents dans
les grands centres urbains.
1.3.1.4 Application des mesures de prévention
Les équipements de protection personnelle des pompiers (en faisant abstraction de leur
équipement de combat) devraient être les gants jetables et l’équipement de réanimation
cardio-respiratoire à valve unidirectionnelle. Les mesures préventives relèvent de
l’organisation du travail (lavage régulier des mains, manipulation sécuritaire d'objets
piquants ou coupants). Certaines mesures préventives dont le port de gants jetables,
peuvent être plus difficilement appliquées lors d’interventions urgentes.
En cas de contact à risques, en post-exposition, les pompiers des grands centres urbains
pourraient avoir accès au service de santé de leur municipalité ou être référés à une
ressource médicale d’urgence. Par la suite, le service de santé peut ou non assurer le suivi
du travailleur exposé. Par contre, ce service n'existe pas pour la majorité des municipalités
du Québec.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
6
1.3.2
Expositions professionnelles rapportées
Les expositions professionnelles surviennent le plus souvent suite à des éclaboussures ou
des contacts sang/peau (saine). Dans une étude (Woodruff et autres, 1993), 1,3 % des
pompiers avaient eu une quelconque exposition professionnelle avec du sang (morsure,
exposition percutanée, contact avec une muqueuse) dans les 6 derniers mois. Par contre,
27 % des pompiers rapportaient avoir eu un contact cutané avec du sang (sur une peau
apparemment sans lésion évidente) au cours des 6 derniers mois.
Par ailleurs, il y a souvent des contacts de type « contact social » avec des personnes lors
d'évacuation ou de sauvetage ou toute autre activité (i.e. sans contact avec du sang ou des
liquides biologiques teintés de sang).
Le contexte risque cependant d'être très différent dans les municipalités où les pompiers
sont aussi premiers répondants. La similitude avec les ambulanciers modifie alors
sensiblement le niveau et la fréquence des contacts avec des produits biologiques. Il
apparaît en effet que les pompiers effectuant aussi le travail de premiers répondants ont des
taux de blessures percutanées similaires à ceux des travailleurs de la santé, soit 87-370 /
1000 employés/année (Rischitelli et autres, 2001). Les expositions autres que par des
piqûres d’aiguille sont rares, d’autant plus lorsque les pratiques de base (port de gants) sont
respectées et concernent plus souvent des contacts cutanés sur peau non saine que des
expositions via les muqueuses (Rischitelli et autres, 2001).
L’Occupational Safety and Health Administration (OSHA, 1991) a inclu les pompiers
premiers répondants aux travailleurs exposés au sang et aux liquides biologiques à risque.
Sur le territoire de l’île de Montréal, entre mars 1999 et novembre 2000, 11 pompiers (sur
665 consultations au total) se sont présentés au service régional de post-exposition pour
une évaluation médicale et un traitement, suite à une exposition professionnelle significative
(Nolet, 2001). Plus de 1 000 pompiers sont actuellement à l’emploi du Service de
Prévention des incendies de Montréal.
1.3.3 Fréquence des infections chez les pompiers
La littérature scientifique n'a que très peu étudié cet aspect chez les pompiers. Quatre
études (Springbett et autres, 1994; Woodruff et autres, 1993; Crosse et autres, 1989)
rapportent des prévalences d'infection et de marqueurs sérologiques au virus de l’hépatite B
inférieurs à ceux retrouvés dans la population générale.
Trois études (Valenzuela et autres, 1985; Woodruff et autres, 1993; Pepe et autres, 1986)
ont été effectuées dans des villes américaines (Seattle, Atlanta et Houston) auprès de
pompiers effectuant aussi le travail de premiers répondants (Emergency medical services) .
Des marqueurs pour l’hépatite B (excluant les pompiers vaccinés) ont été retrouvés
respectivement auprès de 22 %, 7,8 % et 13 % des pompiers testés. Une étude notait une
importante corrélation avec les années d’exposition (Pepe et autres, 1986).
Une analyse récente de cinq études américaines ayant effectué des tests anti-VHC sur des
prélèvements sanguins recueillis auprès de pompiers entre 1991 et 2000 a été faite (CDC,
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
7
2000). Cette synthèse démontre que la prévalence de résultats anti-VHC positifs chez les
premiers répondants étudiés (taux allant de 1,3 % à 3 %) n’était en général pas plus élevée
que dans la population urbaine de comparaison, compte tenu de la répartition des résultats
en fonction de l’âge.
Il n’y avait pas non plus, dans les études ayant évalué ces variables, d’association avec la
durée d’emploi et les expositions professionnelles au sang ou liquides biologiques teintés de
sang.
Les auteurs demeurent prudents en concluant qu’on ne peut exclure la possibilité que les
premiers répondants ayant une sérologie anti VHC positive, aient pu acquérir cette infection
suite à une exposition professionnelle.
Une étude très récente, effectuée auprès de 678 pompiers de Détroit (Upfal et autres,
2001), a estimé que la prévalence de l’infection au VHC (tests anti-VHC positifs) était de 2,3 %
dans cette population de travailleurs. Ce taux était inférieur à celui de la population urbaine
de Détroit. Une analyse multivariée a mis en évidence que des facteurs de risque
personnels, plutôt que professionnels, étaient reliés à une infection au VHC.
À notre connaissance, la prévalence de marqueurs sérologiques pour le virus de l’hépatite B
et le virus de l’hépatite C, ainsi que la prévalence d'infection actuelle pour les pompiers au
Québec et au Canada sont inconnues.
Aucune étude, à notre connaissance, n’a été publiée concernant la prévalence de l’infection
au VIH chez les pompiers, ici et dans le monde.
1.3.4
Avis de vaccination contre l’hépatite B déjà émis
À notre connaissance, quelques municipalités du Québec regroupant un petit nombre de
pompiers ont recommandé la vaccination en pré-exposition.
La majorité d’entre elles emploient des pompiers premiers répondants ou ont des pompiers
qui doivent utiliser les pinces et ciseaux de décarcération.
Par ailleurs, Santé Canada (Santé Canada, 1998) mentionne que les travailleurs des
services d’urgence, incluant les pompiers, peuvent être plus exposés au sang que la
population, bien que l’on ne dispose pas, actuellement, de données permettant de quantifier
leur risque.
Un sous-groupe de Santé Canada (division des infections nosocomiales et du travail,
Bureau des maladies infectieuses) a recommandé, en 1997, la vaccination en préexposition contre le VHB pour les personnes qui courent un plus grand risque d’être
exposées à du sang ou à des liquides capables de propager des pathogènes transmissibles
par le sang ou qui risquent davantage de se blesser par des objets pointus ou tranchants (
(..) les services de sécurité publique). Ces services incluent : « intervenants de première
ligne qui dispensent des soins d’urgence) », donc, les services d’incendie, les services
médicaux d’urgence, le personnel chargé de l’application de la loi et employés des
établissements correctionnels (Santé Canada, 1997).
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
8
Au niveau canadien, l’agence d’hygiène et de sécurité au travail a recommandé la
vaccination en pré-exposition des pompiers contre l’hépatite B (Santé Canada, 1998).
Le Protocole d’Immunisation du Québec (PIQ) (MSSS, 2000b), recommande l’immunisation
en pré-exposition des travailleurs suivants :
« Les sujets à risque élevé : (…) les personnes qui courent un risque,
de par leur profession, d’être exposés au sang et aux produits
sanguins ou qui risquent de subir des piqûres ou des coupures
accidentelles notamment les travailleurs de la santé, les
embaumeurs, les personnes intervenant en situation d’urgence (ex. :
policiers, pompiers, ambulanciers). Les étudiants dans ces domaines
devraient recevoir toute la série vaccinale avant une exposition
professionnelle éventuelle au sang ou à des piqûres ou des coupures
accidentelles. »
De plus, un document récent de deux directions de santé publique (Robillard et autres,
1998) estime les risques professionnels des pompiers en regard du VHB et propose des
recommandations :
« Dans les municipalités où les pompiers ne sont pas premiers
répondants, ils ont à effectuer occasionnellement des tâches où ils
sont en contact avec du sang ou des liquides biologiques visiblement
teintés de sang. C’est essentiellement lorsqu’ils ont à donner des
premiers soins à des victimes ou lors de réanimation cardiorespiratoire. Ces expositions varieront en fonction de la rapidité
d’intervention des services d’urgence ambulancière. Les pompiers
peuvent aussi être exposés à du sang lors d’utilisation de pinces et de
ciseaux de décarcération.
Les expositions des pompiers semblent cependant être plus
fréquentes dans les municipalités où les pompiers agissent aussi à
titre de premiers répondants. Il y a alors similitude avec le travail des
ambulanciers.
Avec les données disponibles actuellement, on peut donc estimer que
le risque d’exposition des pompiers à du sang et à des liquides
corporels visiblement teintés de sang est présent, même si sa
fréquence est variable.
La vaccination en pré-exposition est donc recommandée lorsque les
pompiers sont premiers répondants. Les pompiers ne sont pas tous
premiers répondants. Cependant, la particularité de leur travail les
oblige à répondre à toute situation d’urgence. Le risque d’exposition
est donc possible et toujours difficilement prévisible. Ils devraient
bénéficier de la vaccination en pré-exposition contre l’hépatite B, mais
ne devraient pas mettre cette intervention de santé publique en
priorité immédiate à l’intérieur de leur programme de santé spécifique.
La même nuance devrait s'appliquer pour les pompiers volontaires. »
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
9
Depuis 1989, le Center for Disease Control (CDC, 1989) américain recommande la
vaccination en pré-exposition de ses « public-safety workers (fire and emergency medical
services, law-enforcement and correctional-facility officers ):
« All workers whose jobs involve participation in tasks or activities with
exposure to blood or other body fluids to which universal precautions
apply should vaccinated with hepatitis B vaccine. »
Finalement, la DRSP de Montréal Centre a clairement recommandé la vaccination en préexposition gratuite des étudiants en techniques policières, étudiant dans les CÉGEPS de sa
région. Cette direction de santé publique élargissait une recommandation du MSSS faite à
l’égard des stagiaires de la santé à risque de contracter l’hépatite B1. Nous croyons que les
stagiaires pompiers devraient bénéficier de tels avantages.
1.4
Autres agents infectieux
1.4.1
Tétanos
Le tétanos est une maladie aiguë grave du système nerveux, caractérisée par des
contractures (contractions prolongées et involontaires des muscles). Celles-ci sont causées
par une toxine extrêmement puissante fabriquée par une bactérie, le Clostridium tetani.
Cette maladie est souvent mortelle. Les spores de cette bactérie sont présentes dans la
terre ou sur des objets souillés ou rouillés. Un adulte est protégé, théoriquement, par les
vaccins reçus durant la jeunesse (primo-immunisation). Il est cependant important et
recommandé que chaque adulte (donc chaque pompier) ait une dose de rappel aux 10 ans.
1 Cette recommandation du MSSS, en mai 2000, était de vacciner gratuitement des stagiaires de la santé à
risque de contracter l’hépatite B durant leurs stages et durant leur vie professionnelle future.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
10
1.4.2
Poux, gale
Ce sont de petits parasites désagréables que les pompiers peuvent attraper, par exemple,
en fouillant des gens qui ont peu d'hygiène corporelle. La transmission se fait par contact
direct cutané.
Il existe des moyens simples pour s'en protéger. Toutefois, si un pompier en attrape, cela
cause des désagréments mais cela se traite facilement et n'est aucunement dangereux pour
sa santé.
1.4.3 Autres infections (virale, bactérienne, mycotique)
D'autres agents infectieux peuvent contaminer le pompier, à cause de la spécificité de son
travail. Les circonstances particulières suivantes sont citées :
Contact avec des sécrétions respiratoires (transmission par gouttelettes ou par
voie aérienne)
Comme pour tout travail comportant des contacts fréquents avec le public et surtout s’il est
premier répondant, le pompier peut être exposé à la transmission d’agents infectieux par la
mise en aérosol de sécrétions respiratoires (par exemple lors réanimation cardiorespiratoire
et lors de toux d'une personne côtoyée de très près).
Influenza
Les virus influenza (grippe) se propagent par gouttelettes; mais leur faible pathogénicité et
leur fréquence élevée au niveau de toute la population, à certaines périodes de l'année, font
en sorte qu'ils ne constituent pas un risque particulier et important pour les pompiers. En
prévision d’une pandémie de grippe appréhendée dans le monde, il est recommandé de
vacciner préventivement « les personnes qui, dans l’exercice de leurs fonctions, rendent
des services essentiels dans la communauté. (…) Dans ce cas, le vaccin est alors aux frais
de l’usager ou de son employeur »(MSSS, 1999).
Tuberculose
Le bacille tuberculeux se propage par mise en aérosol de l’agent infectieux. Cependant,
dans la population, la fréquence de personnes tuberculeuses et contagieuses est très faible
et ce risque infectieux n'est pas à retenir compte tenu de la durée et du type des contacts
des pompiers avec la population.
En effet, les contacts qu’ont les pompiers avec une personne tuberculeuse et contagieuse
sont considérés comme à faible risque d’infection. En effet, dans le protocole d’intervention
provincial sur la tuberculose, il est écrit :
« (…) Les contacts à faible risque sont les contacts occasionnels qui passent un petit
nombre d’heures avec le cas index. » (MSSS, 2000c).
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
11
De plus, à titre indicatif, si on découvre que le passager sur un vol d’avion était contagieux,
Transport Canada ne fait une recherche de contacts que dans les rangées voisines du
passager contagieux et si le vol a duré plus de 8 heures (Isler, 2001).
Dans un cas où une réanimation cardiorespiratoire par un pompier aurait été nécessaire et
aurait induit de la toux chez une personne atteinte de tuberculose maladie, la possibilité
d’un suivi du pompier par un PPD en post-exposition serait à discuter avec l’équipe de la
direction de la santé publique et les spécialistes impliqués.
Morsure humaine
Surtout si la plaie est profonde, les bactéries retrouvées normalement dans la bouche
(staphylocoque, streptocoque, autres) pourront infecter les lésions. De plus, l'action des
enzymes digestifs de la salive endommagera les tissus lésés et favorisera aussi la
surinfection. Le virus de l'hépatite B (VHB), tel que vu précédemment, peut aussi
contaminer la blessure.
Morsure animale
Le danger potentiel d'infection bactérienne, est similaire à la morsure humaine. S'y surajoute
le risque rare mais potentiellement présent de la rage animale.
Contact avec des cadavres et leurs liquides biologiques (Tremblay et autres,
1994)
Si une personne n'avait pas d'infection au moment du décès, aucun mécanisme de
transformation du corps après le décès ne crée ou ne conduit à un risque d'infection par la
présence du corps, la manipulation de sang ou de liquide de l'organisme, ou même
l'autopsie du cadavre. La putréfaction est causée par des bactéries habitant le tube digestif
(surtout l'intestin) de toute personne et est donc habituellement ni dangereuse ni source
d'infection. La présence de mouches, asticots, larves ou œufs sur ou autour du cadavre,
n'est pas non plus source d'infection dans notre contexte québécois ou nord-américain.
Si une personne avait une infection au moment du décès, il n'y a pas prolifération des
microbes après le décès, mais plusieurs demeurent présents dans le corps, dans le sang,
les sécrétions ou les liquides organiques après la mort. Ils pourraient donc éventuellement
être transmis.
Dans les cas de morts violentes ou d’incendies, il est impossible de savoir si le cadavre était
infecté par un microbe.
Les pompiers doivent toujours demeurer prudents, dès qu'il y a manipulation de sang ou
d'autres liquides organiques d'un cadavre.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
12
2.
DESCRIPTION ET ÉTAT DU GROUPE CIBLÉ
2.1
Pompiers
2.1.1
Permanents
Il y avait au Québec, en 1998, environ 24 000 pompiers, dont 8 000 permanents. On
retrouve ces derniers à l’emploi, principalement des municipalités urbaines d’importance
(Montréal, Québec, etc.).
Environ 80 % de ces travailleurs sont syndiqués et représentés par l’Association des
pompiers du Québec (APQ).
Aujourd’hui, les pompiers permanents sont formés à l’Institut de protection contre les
incendies du Québec (IPIQ). À l’intérieur de leur formation, il n’y a pas de volet complet
portant sur les risques biologiques, bien que le sujet soit abordé sommairement.
Chez certains pompiers permanents, il y a eu des interventions par rapport aux risques
biologiques, effectuées en général par les équipes de Santé au travail du réseau public.
Cependant, l’ampleur de ces interventions est beaucoup moins importante qu’elle ne l’a été
chez les policiers. Les risques biologiques constituent actuellement une des priorités
retenues dans de nombreux programmes de santé spécifiques aux établissements (PSSE).
Certaines municipalités ont procédé à la vaccination en pré-exposition contre le VHB de
leurs travailleurs ainsi qu’à la mise à jour de la vaccination antitétanique.
2.1.2
À temps partiel
Il y avait au Québec, en 1998, environ 16 000 pompiers à temps partiel, employés par
différentes municipalités. Ce milieu n’est pas du tout syndiqué.
La formation de ces pompiers est laissée au pouvoir municipal, si bien que le portrait est
très disparate d’une municipalité à l’autre. Certains auront suivi les différents blocs offerts
par l’Institut de protection contre les incendies du Québec (IPIQ), tandis que d’autres
n’auront eu aucune formation spécifique spécialisée, avec toutes les nuances possibles
entre ces deux pôles. Donc, nous connaissons peu ce que les pompiers à temps partiel
savent réellement des risques biologiques et où ils ont acquis ces connaissances. Les
difficultés rencontrées dans ce milieu sont reliées au statut que les travailleurs possèdent.
En effet, comme leur travail se fait sur une base volontaire et selon leurs disponibilités, ils
sont par le fait même difficiles à rejoindre et ils l’ont peu été.
Il existe une association paritaire sectorielle couvrant le secteur municipal (couvrant les
pompiers permanents et à temps partiel), soit l’Association Paritaire Sectorielle - Affaires
municipales (APSAM).
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
13
Certaines municipalités ont procédé à la vaccination en pré-exposition contre le VHB de
leurs pompiers à temps partiel ainsi qu’à la mise à jour de la vaccination antitétanique.
2.2
Perception du milieu (travailleurs / employeurs)
Une enquête par questionnaire a été réalisée dans certaines municipalités d’une région du
Québec, possédant , pour certaines, des pompiers à temps partiel et pour d’autres des
policiers / pompiers. Celle-ci avait pour but d’aller chercher la perception du milieu face aux
risques à la santé dans leur milieu, dont les risques biologiques. Les employeurs, comme
les pompiers, ont été rencontrés personnellement. Il y aurait tout lieu de croire que le
portrait qui en découle pourrait probablement être exporté aux autres pompiers, excluant les
pompiers permanents. Il faut demeurer conscient par contre que l’échantillon était restreint.
2.2.1
Perception des employeurs
Les employeurs reconnaissent beaucoup moins la présence de risques biologiques
(20 % environ) par rapport à tous les autres risques (chimiques, physiques, etc.).
Les employeurs qualifient la fréquence des contacts avec des liquides biologiques
comme rare et la quantifient comme étant de 0 à 5 fois par année par travailleur.
Les employeurs identifient la source de contact avec le sang et autres liquides
biologiques comme provenant des blessés lors de l’utilisation des pinces et des
ciseaux de décarcération principalement, mais pas uniquement.
2.2.2
Perception des pompiers
Les pompiers sont conscients qu’il existe des risques biologiques dans leur travail. Sur
une échelle de 5, ces risques ont été placés au troisième rang, après les risques
chimiques et physiques. Ils ont été identifiés par au moins 50 % des travailleurs. De
ceux-là, la moitié identifie le sida et autres maladies comme représentant un risque
pour leur santé.
Les pompiers disent à 36 % entrer en contact à un moment ou à un autre, avec du
sang ou des liquides biologiques.
Les pompiers disent à 100 % entrer en contact à un moment ou à un autre avec de la
terre au cours de leurs interventions.
Un certain nombre de pompiers utilisent des gants jetables (18 %).
Un certain nombre de pompiers ont déjà effectué une réanimation cardiorespiratoire
(18 %).
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
14
45 % des pompiers rencontrés font partie des équipes d’urgence manipulant les
pinces de décarcération.
La fréquence des contacts à risques, selon eux, est en moyenne d’un par année pour
ce qui est du sang et autres liquides biologiques et de 10 par année pour ce qui est de
la terre. La proportion provenant des pompiers manipulant les pinces de décarcération
est inconnue.
Les moyens de prévention privilégiés par les travailleurs sont :
♦
♦
♦
♦
la vaccination « nécessaire et complète »;
les gants jetables;
les masques de réanimation à valve unidirectionnelle;
l’information requise sur les risques biologiques (solution exprimée par 73 % des
répondants, immédiatement après l’information sur les risques chimiques).
Les pompiers identifient leurs fonctions de premiers répondants comme la situation de
travail la plus à risque par rapport aux agents infectieux.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
15
3.
FRÉQUENCE ET COÛT DES LÉSIONS PROFESSIONNELLES
Nous ne possédons pas de données provenant de la CSST indiquant qu'il y ait
indemnisation professionnelle à cause de l'acquisition par le travail de maladies provenant
de pathogènes transmissibles par le sang. Nous sommes conscients aussi que les prises de
données et les rapports d’accidents sont difficilement interprétables pour connaître l’ampleur
des expositions à des risques biologiques. Nous tentons cependant, dans les deux
prochains paragraphes de faire ressortir certains éléments intéressants.
En examinant les statistiques (CSST, 2001) sur les « genres d’accidents », l’item « piqûre
d’aiguille » semble exprimer la présence d’une exposition à risque possiblement à un agent
biologique transmissible par le sang. Cet item constitue 10 % (et 17 % en 2000) de tous les
genres d’accidents et est, pris individuellement, la raison invoquée le plus souvent, et ce,
depuis 1999. Il est à noter, peut-être secondairement à l’arrivée de services post-exposition
professionnelle reconnus, que le nombre et le pourcentage d’événements « piqûre
d’aiguille » ont triplé en 1999 par rapport à 1998(13 (5,2 %) en 1998; 61 (13,9 %) en 1999)
et ont poursuivi leur montée en 2000 (105 (17,3 %)).
De plus , dans les statistiques concernant la « nature de la lésion » , il y a aussi montée
importante de « contact avec le virus VIH », signifiant probablement prescription de
médication et remboursement professionnel suite à un contact à risque avec le VIH. Il
s’agissait d’une donnée négligeable en 1996-1997. Par la suite, il est noté une montée
importante et ininterrompue des événements entre 1998 et 2000 (20 cas, 8 % de toutes les
natures de lésions; 95 (22 %) en 1999; 158 (26 %) en 2000 ).
Nous ne connaissons pas les expositions professionnelles spécifiques des pompiers du
Québec.
Sur le territoire de l’île de Montréal, entre mars 1999 et novembre 2000, 11 pompiers (sur
665 consultations au total) se sont présentés au service régional de post-exposition pour
évaluation médicale et traitement, suite à une exposition professionnelle significative (Nolet,
2001). Plus de 1 000 pompiers sont actuellement à l’emploi du Service de prévention des
incendies de Montréal.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
16
4.
RECOMMANDATIONS
4.1 Vaccination en pré-exposition contre le VHB
La probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le sang, dont
le VHB, est jugée importante chez les pompiers. Ceci à cause :
des tâches effectuées par les pompiers qui les exposent au sang, via des expositions
percutanées ou par des muqueuses,
de la difficulté d’appliquer les mesures de prévention en tout temps. En effet, dans une
situation d’urgence, le pompier n’aura souvent pas le temps de se protéger
adéquatement ou n’aura pas tout l’équipement disponible pour assurer adéquatement
sa protection.
Finalement, même si les services de post-exposition étaient adéquats, dans sa région, il est
connu que seulement 60 % des expositions percutanées au sang sont identifiées par le
travailleur et donc traitées en post-exposition.
Donc, malgré des actions efficaces
au niveau des connaissances à acquérir et à maintenir par les travailleurs,
au niveau des méthodes de travail à appliquer et des moyens et équipements de
protection individuels à utiliser,
au niveau de l’accès à une intervention post-exposition adéquate, tout en respectant la
Charte des droits et libertés et le choix individuel de chacun.
Les recommandations du PII sont les suivantes
La vaccination en pré-exposition est :
♦
recommandée dans toutes les unités (ou casernes) où il y a des pompiers
agissant à titre de premiers répondants;
♦
recommandée pour les pompiers devant utiliser les pinces de désincarcération;
♦
recommandée, dans un deuxième temps, pour tous les pompiers répondant à
des situations d’urgence2 les mettant en contact avec du sang et des liquides
biologiques visiblement teintés de sang. (La nature et la fréquence des
expositions aux liquides biologiques seront documentées dans le cadre d’une
étude-pilote, afin de mieux préciser les risques);
♦
recommandée pour les étudiants pompiers.
2 Tous les pompiers sont considérés comme intervenants d’urgence (même s’ils ne sont pas en
même temps premiers répondants)
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
17
Il n’y pas de recommandation de vaccination contre le VHB pour les pompiers
administrateurs ou gestionnaires qui n’ont que très peu de contacts à risque.
4.2 Vaccination en pré-exposition contre le tétanos
Le tétanos est quasi inexistant au Québec. Cependant, toute personne inadéquatement
vaccinée (primo immunisation ou rappel) est à risque de contracter la maladie. En effet,
comme le Clostridium tetani est présent dans le sol et qu’il est impossible de l’éliminer dans
la nature, toute plaie assez profonde pour que l’oxygène y pénètre difficilement peut être
contaminée et ainsi créer une condition favorable pour provoquer la germination du spore.
Donc, toute plaie constitue un risque, surtout si elle est profonde et contaminée par de la
terre. Toute la population est à risque de contracter le tétanos, mais certains travailleurs le
sont encore plus, en raison de la nature de leur travail :
le travail à l'extérieur, qui favorise le contact avec la terre;
le travail où les blessures sont fréquentes;
le travail qui présente des risques de blessures avec des objets coupants ou coupants.
Les recommandations du PII sont les suivantes :
La primovaccination ou la mise à jour de la vaccination contre le tétanos
est recommandée pour tous les pompiers
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les pompiers
18
5.
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