La synthèse des connaissances en matière de biodiversité (AURA)

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DOCUMENT
PROVISOIRE
Date
UN ETAT DES
LIEUX DES
CONNAISSANCES
Angers Loire métropole
SOMMAIRE
Avant-propos
4
Gènes, espèces, écosystèmes
4
Le vivant est un tout
4
L’érosion de la biodiversité constatée
5
Des démarches en cours à toutes les échelles
5
Introduction
6
1 – L’érosion de la biodiversité dans les écosystèmes angevins et ses
facteurs : quelques indices
7
Une observation ancienne … pas toujours poursuivie
7
Des indices d’érosion régionaux et locaux
7
Des plantes menacées localement
8
Des menaces sur les espèces « parapluie »
10
Consommation d’espace et fractionnement : les facteurs urbains
12
Les évolutions agricoles comme autres facteurs de fragilisation
16
2 - Des conditions naturelles favorables à une grande diversité
biologique
20
La géo-diversité angevine
20
La marqueterie des sols
21
L’eau omniprésente
21
Un climat modéré… qui se réchauffe
23
3 – UN carrefour phytogéographique, un atout pour la diversité
25
Un carrefour phytogéographique avec des influences méridionales
25
L’ouest armoricain silicole
26
Végétation de l’eau et des ripisylves
27
Au contact du Bassin parisien, des profils de végétation diversifiés
28
4 - Des écosystèmes locaux façonnés par l’agriculture
30
Près de 80 % d’espaces agricoles et naturels
30
L’ouest des complexes bocagers
32
Au sud : bocage relictuel, cultures ouvertes et vignobles
34
À l’est, une empreinte très forte des grandes cultures
35
2 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
5 - De la nature dans la ville
36
Des « pénétrantes vertes » jusque dans le centre urbain
36
Un site de projet particulier : les berges de la Maine
38
La contribution des espaces de biodiversité privés à mieux évaluer
41
6 - Biodiversité et espaces reconnus ou protégés
Le réseau Natura 2000 d’Angers Loire Métropole
42
42
43
Les 2 sites Natura 2000 de la Vallée de la Loire
44
Le site Natura 2000 des Basses Vallées Angevines
47
Les zones d’inventaires
50
Les espaces naturels sensibles
57
Des stations d’espèces floristiques protégées
60
7 - Un état du réseau écologique angevin
61
L’écologie du paysage : une réponse à l’érosion de la biodiversité
61
Potentiels et enjeux identifiés de la trame écologique du territoire
63
8 - La biodiversité d’Angers Loire métropole du local à l’international
67
La biodiversité locale à l’échelle départementale
67
À l’échelle des Pays de la Loire, les enjeux des milieux humides et du bocage
68
La biodiversité angevine vue du territoire français et européen
70
L’avifaune implique aussi le territoire à l’échelle internationale
73
9 - Localement, la biodiversité rend de multiples services
75
Des services économiques et d’approvisionnement
75
Des services écologiques et environnementaux
79
Des services socio-culturels
82
Quels enjeux pour l’AGENDA 21 biodiversité d’Angers Loire
Métropole ?
86
Références
87
Bibliographie concernant le territoire d’Angers Loire Métropole (non exhaustive)
87
Sites Internet
89
Glossaire
91
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 3
AVANT-PROPOS
Gènes, espèces, écosystèmes
La biodiversité, c’est tout le vivant et la dynamique des interactions en son sein. Plus précisément,
c’est l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, êtres humains,
champignons, bactéries, virus…) ainsi que toutes les relations et les interactions qui existent, d’une
part, entre les organismes vivants eux-mêmes, et, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux
de vie.
La vie sur terre comprend trois aspects interdépendants :
- la diversité des espèces (dont l’espèce humaine),
- la diversité des individus (diversité des gènes) au sein de chaque espèce,
- la diversité des milieux de vie (écosystèmes) : des océans, prairies, forêts… au contenu
des cellules (des parasites peuvent notamment y vivre) en passant par la mare au fond du jardin...
La biodiversité est le produit de plus de 3 milliards d’années d’évolution et constitue un patrimoine
naturel et une ressource vitale dont l’humanité dépend de multiples façons.
(Source : site Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie - 2012).
Le vivant est un tout
Chaque espace, même urbain ou très artificialisé, peut accueillir de la vie. La nature remarquable,
c’est-à-dire rare et considérée comme emblématique par l’Homme, la nature ordinaire et la nature
domestiquée ne forment en fait qu’un seul ensemble doté d’interactions multiples.
Espèces et écosystèmes sont intimement liés et en perpétuelle évolution, en perpétuelle adaptation.
Les scientifiques mesurent déjà les effets des changements climatiques sur leur répartition
géographique.
Les actions de l’Homme ont un impact plus ou moins positif sur la biodiversité. Ses actions
peuvent la dégrader par l’urbanisation, le prélèvement de ressources minières, les pollutions de
l’eau… comme la potentialiser, allant même jusqu’à créer des écosystèmes riches et accueillants pour
la faune et la flore. Cependant, le bilan actuel est largement négatif et les scientifiques considèrent
que nous sommes dans une période d’extinction de masse provoquée par l’homme.
Enfin, la biodiversité rend des services vitaux aux humains : elle les nourrit, les chauffe, les
habille… et leur procure des sources d’aménités, d’inspiration et de spiritualité. Mais elle n’est pas
nécessairement vue de manière positive. Elle peut perturber les activités humaines, être source de
craintes ou de symboles négatifs : les loups dans les alpages, les chauves-souris ou les araignées
dans les maisons, les serpents sur les chemins, les mauvaises herbes dans les cimetières.
La question de la biodiversité, quelle que soit l’échelle, demeure donc complexe et interroge ses
rapports avec l’Homme.
4 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
L’érosion de la biodiversité constatée
À l’échelle de la planète les pertes en espèces sont aujourd’hui avérées, même si les scientifiques
s’accordent sur le fait que seulement 1,8 millions d’entre elles seulement sont aujourd’hui
inventoriées. Il en existerait vraisemblement 10 à 100 000 millions selon l’Union internationale pour la
conservation de la nature (UICN). Des espèces disparaîtraient avant même qu’elles ne soient
connues. 36 % d’espèces sont menacées selon l’UICN. Parallèlement, l’UICN considère que « 60%
des écosystèmes de la planète ont été dégradés au cours des 50 dernières années, et les deux tiers
des écosystèmes sont aujourd’hui exploités au-delà de leurs capacités ».
Des espèces aujourd’hui communes peuvent donc devenir rares et disparaître demain. Prenons
l’exemple de l’avifaune. Les oiseaux sont considérés comme des indicateurs intéressants des
écosystèmes. Ainsi, en France, les espèces des milieux agricoles apparaissent très menacées.
L’observatoire conduit par le Centre de recherche par le baguage des populations d’oiseaux (CRBPO)
indique une régression de l’ordre de 20 % ces vingt dernières années (par exemple l’Alouette des
champs ou l’Hirondelle rustique). Les espèces des milieux bâtis (hirondelles, martinets) connaissent
également un déclin marqué.
Évolution des espèces d’oiseaux indicatrices selon les milieux en France
Muséum national d’histoire naturelle
Source : Vigie nature –Indicateurs « Suivi temporel des oiseaux communs » (STOC)
Des démarches en cours à toutes les échelles
L’émergence d’un certain nombre de démarches et politiques publiques en faveur de la biodiversité
montre une prise de conscience à toutes les échelles de la planète.
2010 a été déclarée Année internationale de la biodiversité et a permis d’initier des actions de
pédagogie et d’information du plus grand nombre. La France s’est aujourd’hui dotée d’une Stratégie
nationale pour la biodiversité en particulier avec la démarche Trame verte et bleue déclinée
notamment en Schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE).
Les lois Grenelle 2 dites « Engagement national pour l’environnement » ont inscrit des règles de prise
en compte des problématiques de biodiversité notamment dans les documents d’urbanisme. Des
agglomérations réfléchissent à des Plans locaux biodiversité ou Agenda 21 de la biodiversité.
Angers Loire métropole s’est engagé sur a stratégie nationale pour la biodiversité et son
Agenda 21de la biodiversité intervient dans ce contexte.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 5
INTRODUCTION
L’Agenda 21 de la biodiversité constitue un volet de la politique globale de développement durable
que poursuit Angers Loire métropole. Il s’inscrit dans l’Agenda 21 du territoire d’Angers Loire
Métropole dans ce contexte de prise en compte de la biodiversité dans les politiques publiques des
collectivités territoriales.
Le présent rapport est une synthèse des études ou documents déjà réalisés sur le territoire,
notamment pour le Schéma de cohérence territoriale du Pays Loire Angers et le Plan local
d’urbanisme communautaire, en mettant en exergue, les atouts et les menaces de la biodiversité
sur le territoire d’Angers Loire métropole. Cette synthèse, photographie des écosystèmes en l’état
actuel des connaissances, doit permettre une première mise en évidence des principaux enjeux
relatifs à cette question afin d’orienter la stratégie du plan d’actions.
Les actions ou « bonnes pratiques » déjà engagées par les différents acteurs ou groupes
d’acteurs et collectivités ne sont pas analysées ici. Cette dernière analyse fera l’objet d’un volet
spécifique dans le cadre de l’élaboration de l’Agenda 21 de la biodiversité.
Parce que la question de la biodiversité est complexe, le présent document l’aborde selon plusieurs
approches. Quel constat peut-on faire au préalable de l’érosion de la biodiversité localement et quels
en sont les facteurs essentiels ? Des évolutions urbaines et agricoles l’ont fragilisée (chapitre 1). Sur
le territoire, la biodiversité est en interaction avec des contextes physique et climatique complexes qui
renforcent ses atouts (chapitres 2 et 3). Elle s’exprime à travers des milieux diversifiés, dont certains
sont reconnus, et s’appuie sur des espaces agro-naturels mais aussi urbains (chapitres 4, 5, 6). La
biodiversité peut également renforcer ses potentiels via un réseau écologique identifié (chapitre 7),
dans un jeu d’échelles qui va du local à l’international (chapitre 8). Enfin, la biodiversité est vue dans
son rapport à l’Homme et les services qu’elle lui rend (chapitre 9).
Nota bene: certaines cartes ne comportent pas de données pour Soulaire-et-Bourg et Ecuillé, leur
entrée dans Angers Loire métropole intervenant postérieurement à la majorité des études faisant
l’objet de cette synthèse.
6 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
1 – L’ÉROSION DE LA BIODIVERSITÉ DANS LES
ÉCOSYSTÈMES ANGEVINS ET SES FACTEURS :
QUELQUES INDICES
Le territoire d’Angers Loire Métropole est concerné par les pertes de
biodiversité constatées aujourd’hui à toutes les échelles de la planète. Cette
érosion résulte d’une surexploitation des espèces, de pollutions, de la
destruction ou du fractionnement d’habitats, de l’introduction d’espèces
concurrentes ou prédatrices... Les conséquences de cette « érosion » ne se
réduisent pas seulement à une liste d’espèces malmenées puisqu’elle entraîne
aussi la dégradation des écosystèmes, des fonctions que ces derniers exercent
dans le système vivant et donc des services qu’ils rendent à l’humanité.
Une observation ancienne … pas toujours poursuivie
Depuis plus de 250 ans, le Maine-et-Loire, et notamment la région angevine, font l’objet
d’investigations poussées dans des unités taxonomiques très diverses. Fait moins médiatisé, mais
tout aussi réel, l’Anjou constitue une terre de naturalistes de renom, au savoir encyclopédique ou très
spécialiste.
Millet de la Turtaudière, Abot, Bouvet, Boreau, Préaubert et récemment le professeur Corillion qui
résida aux Ponts-de-Cé ou Jean Mornand qui demeure toujours à Angers et fut président de la
Société mycologique française, constituent quelques exemples d’une liste beaucoup plus longue.
L’herbier du botaniste anglais James Lloyd est toujours conservé à Angers aux côtés d’autres très
précieux témoignages.
L’émergence d’une génération de professionnels de l’environnement laisse trop souvent penser que
« la page était blanche avant nous ». On est bien souvent surpris à la lecture des bulletins de ces
sociétés savantes combien la performance des naturalistes de l’époque (avec les moyens de
communication, d’information et d’optique de leur siècle !) était grande. Mais dans certaines familles,
des inventaires datant d’il y a plus d’un siècle n’ont toujours pas été actualisés !
Des indices d’érosion régionaux et locaux
Les travaux conduits récemment dans le cadre de la définition d’une Stratégie régionale pour la
biodiversité ont permis la rédaction de listes rouges régionales relatives à la faune : oiseaux,
mammifères, reptiles et amphibiens, qui caractérisent l’intérêt patrimonial des espèces.
En ce qui concerne les oiseaux, sur les 277 espèces observées régulièrement dans les Pays de la
Loire, 65 sont menacées à différents degrés et identifiées à un niveau de priorité élevé ou très élevé.
Une trentaine est observable sur le territoire d’Angers Loire métropole. Citons parmi les plus
remarquables la Sterne naine, la Sterne pierregarin, la Chouette chevêche, le Râle des genêts, les
Canards souchets et pilets, Barges à queue noire.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 7
Sur la centaine d’espèces observées dans la région (mammifères, amphibiens et reptiles), 43 espèces
sont menacées à différents degrés et 11 mammifères, 6 amphibiens et 2 reptiles sont classés en
niveau de priorité élevé à très élevé. Citons parmi les plus remarquables, le Castor d’Europe, le
Campagnol amphibie, le Grand Rhinolophe, la Vipère péliade ou encore le Crapaud calamite.
Sur les 65 espèces de mammifères connues actuellement dans la région, 27 sont considérées
comme prioritaires dans la région des Pays de la Loire et parmi celles-ci, 12 sont potentiellement
présentes sur le territoire. Les chauves-souris arrivent en tête de ce classement. Ces mammifères
sont particulièrement sensibles à toutes modifications de leur environnement et le maintien des
habitats et zones de nourrissage est essentiel pour assurer leur survie. Elles font l’objet aujourd’hui
d’une déclinaison régionale en Pays de la Loire du Plan national d’action pour les chiroptères
2008/2012.
Sur les 55 espèces de reptiles et amphibiens connues actuellement dans les Pays de la Loire, 16
sont considérées comme prioritaires et parmi celles-ci, 8 sont présentes sur le territoire
d‘Angers Loire métropole.
Compte tenu de la diversité des milieux présents, la richesse en invertébrés demeure importante.
Des états des lieux réalisés par des naturalistes professionnels ou amateurs existent, notamment
ceux menés sur l’ensemble du Massif armoricain par le Groupe d’étude des invertébrés armoricains
(GRETIA). Mais des études seraient à mener spécifiquement sur le territoire d’Angers Loire
métropole.
Ces données régionales permettent de fournir des indices très intéressants pour comprendre le
contexte local.
Des plantes menacées localement
Une centaine d’espèces floristiques risquent de disparaitre du territoire d’Angers Loire Métropole.
24 plantes sont gravement menacées. Celles-ci, inscrites sur des listes de protection nationale et
régionale, sont réglementées en termes de cueillette.
La Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), espèce emblématique des zones humides, n’est pas
protégée mais a fait l’objet de campagnes d’inventaire spécifiques en 2007-2008.
Parmi les espèces menacées, quatre plantes apparaissent prioritaires selon le Conservatoire
botanique national de Brest :
- l’Orpin d’Angers (Sedum andegavense) est une plante grasse se développant sur des
affleurements du Massif armoricain recherchant des substrats bien exposés ; à l’échelle française, elle
n’est présente qu’en Maine-et-Loire, Loire-Atlantique, Deux-Sèvres et Corse, d’où la forte implication
d’Angers Loire métropole ; elle dispose d’un Plan de conservation régional ;
- plante des pelouses silicicoles, la Gagée de Bohême (Gagea bohemica) est une petite
liliacée qui présente de nombreuses similitudes de répartition avec l’Orpin d’Angers ; cette espèce
dispose d’un Plan de conservation régional ;
- la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris) vit sur les talus herbeux, elle bénéficie d’une protection
nationale ; cette espèce dispose d’un Plan de conservation régional ;
- le Peucédan de France (Peucedanum gallicum), espèce protégée au niveau national, est
une ombellifère présente sur quelques stations à sols siliceux ; la principale station départementale de
Peucedanum gallicum a disparu en totalité suite à l’implantation du Parc du Végétal. Elle a fait l’objet
de mesures compensatoires visant à reconstituer le site à proximité.
8 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Fritillaire pintade - Édouard Beslot (LPO Anjou) ; Tulipe sauvage - Hermann Guitton (CBNB)
Orpin d’Angers - LPO Anjou ; Gagée de Bohême - O. Chancerelle
Peucédan de France - Hermann Guitton (CBNB)
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 9
Des menaces sur les espèces « parapluie »
Localement, des mesures régulières sont réalisées sur des espèces en danger, particulièrement en
termes d’avifaune.
Le site des Basses vallées angevines renferme de nombreuses espèces d’intérêt communautaire
menacées de disparition. Cet espace représente notamment le plus important site de nidification du
Râle des genêts (Crex crex) en France (74 % de la population nationale en 2011). En Loire, en
amont d’Angers, cet oiseau a disparu. En Loire aval l’espèce est encore présente mais la tendance
d’évolution est alarmante.
Évolution des effectifs de Râle des genêts (mâles chanteurs)
Le Râle des genêts constitue une « espèce parapluie» : la protection de son habitat sert également
à protéger celui de nombreuses autres espèces, faune comme flore. C’est le cas aussi de la
Marouette ponctuée (Porzana porzana), qui, tout comme le râle, figure à l’annexe I de la Directive
Oiseaux (Natura 2000). D’autres espèces figurant dans l’annexe comme le Busard des roseaux
(Circus aeruginosus) demeurent vulnérables et doivent être surveillées.
Pour aller au-delà des espèces les plus connues ou reconnues rares et à protéger, les bases de
données disponibles, tant celles sur la faune de la LPO Anjou que celle sur la flore du Conservatoire
botanique national de Brest, sont aujourd’hui des outils d’aide à la connaissance.
Les cartes ci-dessous mettent en évidence les connaissances avi-faunistiques sur le territoire de
1
l’agglomération . Les disparités observées dans le nombre de taxons (espèces + sous-espèces) par
commune reflètent un effort de prospections différent. Les données ayant été obtenues de manière
aléatoire (sans protocole) au gré des observations des ornithologiques. De plus la composante
surfacique est à prendre en compte, les communes de petite taille présentent nécessairement une
diversité de milieux moins importante (par exemple absence de milieux humides) et donc moins de
sites propices à l’avifaune.
1
Source : LPO Anjou ; prise en compte principalement des observations contemporaines (5 dernières années).
10 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
L’axe des Basses Vallées Angevines semble toutefois se dessiner : les milieux remarquables présents
permettant l’accueil d’un grand nombre d’espèces.
Le nombre d’espèces remarquables enregistré sur la commune d’Angers est lié à la présence de
milieux « naturels » permettant le stationnement des espèces au cours de leur cycle biologique (halte
migratoire, hivernage, reproduction ou alimentation). Ainsi, un peu plus de 240 espèces ont déjà été
observées au lac de Maine !
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 11
Consommation d’espace et fractionnement : les facteurs urbains
Le développement urbain aux marges de l’agglomération et de sa première couronne, mais aussi les
phénomènes de périurbanisation, ont eu pour effet de faire disparaître des espaces agricoles ou
naturels. A ces grandes causes majeures de biodiversité, il faut en ajouter deux autres : d’une part la
modification conséquente du régime de la Loire (abaissement du fil d’eau) et d’autre part les
techniques de gestion des espaces (espaces agricoles, espaces verts, jardins), qui tendent toutefois à
s’améliorer (agriculture raisonnée, « zéro phyto »).
La perte de ces espaces porte atteinte à la biodiversité locale et affecte la qualité des écosystèmes,
par deux phénomènes :
- l’imperméabilisation directe du sol par urbanisation (extensions des surfaces urbanisées
déjà existantes, urbanisation diffuse),
- le fractionnement des espaces créée par les grandes infrastructures routières et
l’habitat diffus ou linéaire ; la circulation de la faune terrestre est ainsi impactée ; il se crée
des isolats, phénomène affectant particulièrement les espèces « spécialistes »
(consanguinité, maladies, invasion d’espèces plus communes et plus résistantes).
La carte ci-dessous montre une photographie 2011 de l’occupation de l’espace du territoire
communautaire. Il s’y distingue très clairement les emprises urbaines au sens large (en dehors des
petites infrastructures routières), compactes (agglomération dense comprenant Angers et sa première
couronne de communes), linéaires ou dispersées. Ces aménagements ont impacté la biodiversité liée
à la « matrice agricole » ou en ont modifié sa nature. Cependant, les espaces urbains créées ne sont
pas pour autant exempts de flore ou de faune et peuvent accueillir d’autres formes de biodiversité
(voir chapitre 5).
12 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Les analyses qui suivent s’appuient sur l’interprétation de missions satellitaires réalisées sur l’aire
urbaine et ont été mobilisées pour le diagnostic du Plan local d’urbanisme d’Angers Loire Métropole.
Trois années de référence (1996, 2005, 2011) permettent d’évaluer les tendances d’évolution de
2
l’occupation du sol, notamment les dynamiques « espaces urbains/espaces agro-naturels ».
De 2005 à 2011, des évolutions notables sont intervenues sur le territoire d’Angers Loire Métropole.
En 6 ans, les zones urbanisées et les zones industrielles et commerciales ont progressé de
près de 730 ha auxquelles on ajoute 75,6 ha d’espaces récréatifs. Les grands chantiers ayant été
terminés (notamment le Contournement nord d’Angers), la balance globale des espaces urbains
s’établit à + 685 ha (voir tableau ci-dessous).
2
Les espaces agro-naturels se définissent comme des espaces agricoles plus ou moins travaillés et dépendant de la qualité du
sol. L’ensemble correspond à ce que les géographes agraires appellent : l’ager (ensemble des espaces cultivés régulièrement)
et le saltus (ensemble des espaces pâturés, boisés ou en friche plus ou moins provisoire). En fonction des besoins, des
pressions, l’ager devient saltus et inversement, au fil du temps.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 13
Occupation du sol du territoire d’Angers Loire métropole en 2005 et 2011
Types
Zones urbanisées
Zones industrielles et/ou
commerciales
Extraction de matériaux,
décharges et chantiers
Espaces récréatifs
Occupation 2005
(en ha)
Occupation
2011 (en ha)
Variation absolue
2005/2011
Variation relative
2005/2011
7 528,7
7 814,2
+ 285,6 ha
2 105,8
2 548,1
+ 442,3 ha
855,4
736,6
- 118,8 ha
1 533,0
1 608,6
+ 75,6 ha
+ 4,9 %
+ 3,8 %
+ 21,0 %
- 13,9 %
1 - Total espaces urbains
12 022,9
12 707,5
+ 684,7 ha
+ 5,7 %
2 - Total espaces agricoles
33 790,1
33 195,0
- 595,0 ha
- 1,8 %
6 724,3
6 691,7
- 32,5 ha
852,7
773,6
- 79,1 ha
- 9,3 %
Surfaces en eau
1 488,8
1 510,8
+ 22,1 ha
+ 1,5 %
3 - Total espaces naturels
9 065,8
8 976,1
- 89,7 ha
- 1,0 %
Total général
54 878,8
54 878,6
***
***
Espaces boisés
(dont peupleraies)
Autres espaces naturels
- 0,4 %
© aura – Mars 2012 - Source : SIRS/aura
Durant la même période, les espaces agricoles ont reculé de près de 600 ha soit une perte
annuelle d’environ 100 ha. Les espaces naturels (3) sont en diminution de 89,7 ha soit une perte
de 15 ha par an en moyenne.
Globalement, les surfaces agro-naturelles (2 + 3 du tableau) enregistrent donc des pertes de
surfaces, mises à part les surfaces en eaux qui progressent d’une vingtaine d’hectares en lien avec le
développement des réserves collinaires et grands bassins de rétention des infrastructures routières.
Le recul global de ces surfaces (hors surfaces en eaux) représente plus de 700 ha, soit 118 ha
chaque année.
14 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Évolution des zones urbanisées et infrastructures entre 2005 et 2011
Les données rétrospectives (1996-2005-2011) montrent que les pertes pour les espaces purement
agricoles se poursuivent mais semblent se ralentir en passant de -121 ha annuels à -99 ha annuels.
Les espaces naturels, eux, en progression entre 1996 et 2005, diminuent entre 2005 et 2011.
Occupation du sol du territoire d’Angers Loire métropole
entre 1996 et 2011
Espaces
(en ha)
Évolution
2005-2011
Total
urbanisés
684,6
agricoles
- 595,1
naturels
- 89,7
Évolution
1996-2005
Moy/an
114
Total
Évolution
1996-2011
Moy/an
Total
Moy/an
903
100
1588
106
- 99 - 1216
- 135
- 1811
- 121
35
223
15
- 15
313
© aura – Mars 2012 - Source : SIRS/aura
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 15
Les évolutions agricoles comme autres facteurs de fragilisation
L’agriculture est depuis plusieurs décennies sous l’influence des marchés agricoles et des mesures
européennes, notamment la Politique agricole commune (PAC), celle-ci n’ayant intégré que
récemment la question de l’érosion de la biodiversité dans ses orientations. Pour répondre aux
besoins du marché, l’intensification de l’agriculture, par motorisation, standardisation des semences,
introduction d’intrants pour de meilleurs rendements,…a participé à la fragilisation plus ou moins
importante de la biodiversité agraire et naturelle du territoire.
Les deux schémas ci-après illustrent, par exemple, l’évolution significative de l’occupation de
l’espace dans les zones bocagères de l’ouest d’Angers Loire Métropole. À la fin des années 1960,
le bocage demeurait très maillé, les mares et étangs participaient à l’élevage majoritairement sur
prairie naturelle et la péri-urbanisation en mode dispersé n’avait pas encore atteint ces secteurs.
En 2000, le paysage s’est largement desserré, avec la disparition de haies et le remembrement,
afin d’offrir la rentabilité de plus grandes parcelles à l’agriculture. Le desserrement du bocage s’est
accompagné de la diminution ou de la disparition des mares, de la création de réserves collinaires
pour l’irrigation, de la plantation de résineux (notamment Pin maritime, Pin laricio, Sapin de Douglas)
et d’urbanisation par mitage le long des voies.
La haie, composante multifonctionnelle de l’écologie du bocage pour la faune et la flore, joue
pleinement son rôle dans les taches plus denses de bocage. Mais elle peut aussi le jouer lorsqu’elle
est isolée, avec un effet réseau moindre toutefois.
Blocs-diagrammes schématiques de l’évolution
des zones bocagères à l’ouest d’Angers
1967
2000
5
3
1
4
2
Desserrement du bocage (1), diminution ou disparition des petites mares (2), création de réserves collinaires pour
l’irrigation (3), plantation de résineux (4), urbanisation par mitage le long des voies (5).
© aura – Source : École supérieure d’agriculture d’Angers - AURA - 2007
16 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Les mêmes sources d’occupation du sol analysées plus haut permettent de montrer les évolutions
significatives des espaces agricoles et naturels entre 2005 et 2011 avec rétrospectives 19962005.
L’examen de ces quelques grandes tendances d’évolution sur le territoire angevin montre que les
pratiques agricoles, le plus souvent liées à des contraintes ou opportunités de marchés ou à des
conditionnements d’aides de l’Europe, ont fragilisé et peuvent encore fragiliser la biodiversité.
Toutefois, l’agrandissement des exploitations agricoles du fait de la diminution du nombre
d’exploitants est aussi une dynamique importante à prendre en compte. Il est ainsi difficile de
continuer à entretenir les surfaces « non productives » quand on est le seul actif à gérer plus de
100 ha.
En 2011, les surfaces agricoles d’Angers Loire Métropole apparaissent dominées par deux postes :
- les surfaces en herbe (prairies temporaires et prairies naturelles permanentes au moment
de la prise de vue satellitaire)
- les cultures annuelles.
Ces surfaces constituent le fond de la « matrice agricole » du territoire avec 30 431,7 ha soit plus de
55 %du total des surfaces et plus de 72 % de l’ensemble des surfaces agro-naturelles (42 171,2 ha).
La superficie des cultures annuelles progresse, poursuivant la tendance observée entre 1996
et 2005. Ce phénomène est dû aux modifications des pratiques agricoles en lien avec différentes
politiques de la PAC. Elles ont conduit au retournement de surfaces dédiées aux prairies naturelles.
Le mouvement semble se ralentir aujourd’hui, mais cette tendance pourrait s’inverser si le prix des
céréales poursuit la progression récemment enregistrée.
Les vergers reculent du fait de la crise arboricole.
e
Bois et forêts recouvrent 10 % du territoire et constituent la 3 catégorie d’occupation du sol loin
derrière les surfaces en herbe et les cultures annuelles. Ces surfaces connaissent une évolution
positive de 216,1 ha entre 2005 et 2011, avec une part importante de surfaces enrésinées.
Les peupleraies (1,7 %) y représentent une surface équivalente aux vergers ou aux cultures
légumières, mais leur proportion est en baisse par rapport à la période antérieure.
Les landes ont perdu près de 30 % de leur surface. Cet habitat spécifique est donc menacé sur le
territoire à court terme.
Les vignes comptent pour moins de 1 % du territoire et leur part est restée stable.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 17
Détail occupation du sol en 2005 et 2011 pour les espaces agro-naturels
Occupation
2005
(en ha)
Part en 2005
(en %)
sur total des
surfaces
(54 878,6 ha)
Occupation
2011
(en ha)
Part en 2011
(en %) sur total
des surfaces
(54 878,6 ha)
Variation
absolue
2005/2011
66,3
0,1
18,0
0,0
- 48,3 ha
11 840,8
21,6
13 328,8
24,3
+ 1 488,0 ha
900,3
1,6
906,1
1,7
+ 5,9 ha
19 153,9
34,9
17 102,9
31,2
- 2 051,0 ha
Vignes
337,2
0,6
346,4
0,6
+ 9,2 ha
Vergers
935,1
1,7
882,8
1,6
- 52,3 ha
Bâtiments agricoles
556,5
1,0
610,1
1,1
+ 53,6 ha
Forêts - Bois
5 338,3
9,7
5 554,5
10,1
+ 216,1 ha
Peupleraies
1 187,8
2,2
933,5
1,7
- 254,3 ha
Coupes
198,1
0,4
203,7
0,4
+ 5,6 ha
Broussailles
680,7
1,2
651,7
1,2
- 29,0 ha
Types
Friches agricoles
Cultures annuelles
Cultures légumières
ou florales (serres,
pépinières et
horticulture)
Surfaces en herbe
Landes
172,1
0,3
121 ,9
0,2
- 50,2 ha
Cours et voies d'eau
1014,3
1,8
1 014,7
1,8
+ 0,4 ha
Plans d'eau
474,5
0,9
496,2
0,9
+ 21,7 ha
Variation
relative
2005/2011
- 72,8 %
+ 12,6 %
+0,6 %
- 10,7 %
+ 2,7 %
- 5,6 %
+ 9,6 %
+ 4,0 %
- 21,4 %
+ 2,8 %
- 4,3 %
- 29,2 %
- 0,0 %
+ 4,6 %
© aura – Mars 2012 - Source : SIRS/aura
18 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Des tableaux « origines-destinations » de l’occupation du sol (non présentés ici), il est possible
de tirer quelques enseignements sur les évolutions et pratiques agricoles entre 1996 et 2011.
Une évolution significative est le ralentissement de la migration des surfaces en herbe vers les
cultures annuelles. Parmi ces surfaces, des prairies naturelles, à l’intérêt écologique reconnu, ont
été retournées et labourées. Entre 1996 et 2005, 544 ha annuels mutaient vers les cultures annuelles
contre 442 ha annuels entre 2005 et 2011, soit un différentiel de 100 ha annuels environ. Ce
phénomène concerne tout particulièrement l’ouest du territoire communautaire où l’agriculture est
surtout vouée à l’élevage bovin viande et lait.
3
Un peu plus de 13 ha de surface en herbe sont attribués chaque année aux bois et forêts pour
les deux périodes.
La culture du peuplier, nécessairement sur des prairies humides donc plutôt permanentes, a gagné
plus de 200 ha sur les surfaces en herbe entre 1996 et 2005 soit 25 ha par an avec des pertes de
biodiversité plus ou moins importantes. Ces espaces gagnés sur les surfaces en herbe ralentissent
très nettement leur rythme entre 2005 et 2011 puisque seulement 9 ha sont apparus chaque année
sur la période 2005-2011. L’arrêt des aides financières et fiscales explique la baisse.
Les surfaces en herbe (dans ce cas des cultures fourragères) gagnent sur les landes, milieux
spécifiques et fragiles, avec un rythme plus important entre 2005 et 2011 : 3,6 ha contre 0,8 ha
annuellement.
L’examen des évolutions de l’occupation du sol ne donne que des indices spatiaux sur les menaces
et les modifications des types d’utilisation de l’espace. Ces indices, mêmes chiffrés et relativement
précis, ne renseignent pas suffisamment sur l’état de la biodiversité d’un territoire. Ces grandes
tendances identifiées ont besoin d’être confrontées à des indices qualitatifs de terrain.
3
L’interprétation satellitaire ne permet pas de distinguer les surfaces toujours en herbe (prairies dites « naturelles ») des
surfaces cultivées pour le fourrage.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 19
2 - DES CONDITIONS NATURELLES
FAVORABLES À UNE GRANDE DIVERSITÉ
BIOLOGIQUE
A la base, faune et flore se développent de manière différenciée en fonction des
conditions géologiques, pédologiques, géographiques et climatiques d’un
espace. Les combinaisons présentes sur le territoire y sont particulièrement
complexes.
La géo-diversité angevine
Le territoire d’Angers Loire Métropole est une zone de rencontre entre un vieux socle hercynien et un
bassin sédimentaire plus récent, l’un constituant une vieille montagne plissée et arasée, l’autre le
réceptacle de sédiments empilés et légèrement basculés.
Le contact Massif armoricain-Bassin parisien. À l’ouest, le Massif armoricain est
principalement constitué de roches sédimentaires (grès armoricain), métamorphiques (granites,
gneiss, schistes, dont les schistes ardoisiers) et magmatiques (granite de Saint-Lambert-la-Potherie).
Des roches filoniennes très diversifiées s’intègrent parfois à ces grands ensembles cohérents
(Savennières, Saint-Martin-du-Fouilloux, La Meignanne). À l’est, le Bassin parisien vient chevaucher
en le recouvrant le Massif armoricain. Il ne comporte que des roches sédimentaires : calcaires (en
particulier le tuffeau), marnes à huîtres, meulières, sables, graviers et argiles. Ces différentes roches
traduisent la complexité et de richesse géologique du sous-sol angevin.
Source : BRGM - Géoportail
Des zones d’alluvions très présentes. Les alluvions du Quaternaire (anciennes, modernes
et sub-actuelles) sont présentes dans les lits majeurs de l’ensemble du système de confluence sous la
forme de terrasses. Elles témoignent des transports de matériaux des cours d’eau. Sables et limons
caractérisent les terrasses de la Loire formant de place en place des « montilles », buttes de sables
de 2 ou 3 mètres de haut, sur lesquelles se sont installées, hors d’eau, les premières occupations
20 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
humaines. Dans les vallées du Loir, de la Sarthe et de la Mayenne, les alluvions sont plus grossières
et composées de sables, de graviers et de galets utilisés comme ressources de matériaux pour la
construction et les travaux publics.tr
La marqueterie des sols
La pédogénèse et son évolution est dépendante du climat et des pratiques agricoles. Néanmoins, la
complexité géologique explique largement la très grande variété des sols du territoire communautaire.
Cette répartition tripartite des grandes entités géomorphologiques est démultipliée pédologiquement
par les situations locales (roches filoniennes, relief, hydrologie) qui se traduisent à leur tour par la très
grande diversité végétale. Le territoire est ainsi le siège d’une véritable « marqueterie pédologique ».
Les sols acides à tendance hydromorphe du Massif armoricain. Les sols du Massif
armoricain ont une dominante limoneuse avec quelques secteurs caillouteux. Ce sont des sols plutôt
épais, avec une texture légère en surface et des argiles en profondeur. Ces deux caractéristiques
rendent certaines parcelles très humides l’hiver, et font que les sols ont également tendance à être
battants de sorte qu’un encroûtement se forme en surface après la pluie. Dans l’ensemble, ils
demeurent de qualité médiocre avec des réserves hydriques et chimiques faibles à moyennes et une
tendance à l’hydromorphie (sol passant du très humide au très sec). L’acidité des sols n’est pas
homogène et la diversité peut s’exprimer à la parcelle, en fonction des substratums.
À l’est, entre Loire et Basses vallées angevines, une pédologie composite. À
l’est, les sols du Bassin parisien se montrent très hétérogènes d’un secteur à l’autre, allant de très
séchants à très humides. Ces sols à dominante argileuse ou sableuse présentent dans l’ensemble un
bon potentiel agronomique. Les réserves hydriques et chimiques sont moyennes à très bonnes et
permettent là aussi une très grande variété végétale. La présence du calcaire ou du grès en
affleurement produit par endroit des conditions plus difficiles pour l’installation de la végétation.
Les terrains d’alluvions récentes induisent par définition des sols très hétérogènes. Ainsi, les
sols positionnés sur les alluvions des Basses vallées angevines et de la vallée de la Loire se
présentent sous des formes qui peuvent varier radicalement sur une dizaine de mètres : sables,
graviers, limons, lœss, argiles, … constituent en effet des bases très différenciées auxquelles il faut
ajouter la présence plus ou moins importante de l’inondation périodique.
La diversité y est donc très importante mais il est souvent nécessaire de lutter contre l’excès d’eau
pour obtenir un sol de bonne qualité. Sur les sols humides, maïs et peuplier peuvent être valorisés.
Certains sols de la vallée de l’Authion, qui ont un potentiel souvent faible au départ (sols sableux avec
de bonnes capacités de drainage mais aux réserves hydriques et chimiques limitées) permettent
seulement des cultures de céréales. Irrigation et fertilisation valorisent notablement leur potentiel
agronomique pour développer des cultures spécialisées.
L’eau omniprésente
Un système de plateaux entaillés par un réseau hydrographique dense caractérise l’essentiel de la
géographie physique du territoire. Ce réseau de fleuve et rivières oriente fortement l’organisation
spatiale en créant des coupures franches et la nécessité de franchissements. Ces coupures
définissent trois entités territoriales distinctes s’organisant autour de la confluence Maine-Loire.
Le réseau majeur : un grand site de confluence. La densité du réseau hydrographique et
l’ampleur de ses vallées constituent une des caractéristiques fondamentales du territoire
communautaire. Ce réseau s’inscrit dans le bassin versant de la Loire et s’appuie sur la rencontre de
trois rivières majeures (Sarthe, Loir, Mayenne) et de la Loire via la Maine. L’Authion, parallèle à la
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 21
Loire, vient s’insérer dans le lit majeur naturel du fleuve. Ce réseau d’envergure constitue ainsi une
des plus vastes zones de confluence de France.
Le réseau hydrographique du Val
d’Authion et son fonctionnement
hydraulique ont la spécificité d’être
particulièrement artificialisés. Depuis
le Moyen-Âge, le Val est l’objet
d’importants travaux d’endiguement
(levée Napoléon, levée de Belle
Poule), de drainage, de canalisation
permettant l’irrigation de la première
zone horticole de France.
La Loire dispose d’un lit majeur
naturel très vaste et développe de
nombreux « bras » (bras Saint-Aubin,
Louet, bras de Guillemette) et îles
(île aux Chevaux, île Courgain, île de
Béhuard). Elle crée une coupure très
importante avec de vastes zones
inondables à 15-18 mètres d’altitude,
entre Mûrs-Erigné et Les Ponts-deCé, où seules quelques buttes
schisteuses,
granitiques
ou
élévations alluvionnaires ont permis
l’installation humaine hors d’eau
(Saint-Maurille, L’Ile au Bourg, SaintAubin, Villeneuve, Boire Croissant,
Béhuard).
Orientée
nord-sud,
la
Maine
(Mayenne, Sarthe, Loir) se jette dans
la Loire après avoir longé le coteau
de Bouchemaine. Sur sa rive droite
se développe, jusqu’aux premières
élévations de Saint-Gemmes-surLoire, la vaste zone plane inondable
des prairies de La Baumette à une
altitude de 14 ou 15 mètres. Enserré
entre deux coteaux sur chaque rive, le lac de Maine (lac artificiel créé suite à une exploitation de
sable) double la rivière seulement séparée par l’ancien chemin de halage. Plus haut, la Maine traverse
la ville et a été notoirement artificialisée par le comblement de divers bras.
Au nord d’Angers, à deux kilomètres du centre-ville, se développe une vaste zone de jonction des trois
rivières formant la Maine. L’île Saint-Aubin constitue le point de convergence des Basses vallées
angevines qui s’étendent bien au-delà du territoire communautaire. Il s’agit d’une zone humide
fortement inondable, drainée par des rivières importantes (Mayenne, Sarthe, Loir) mais aussi par tout
un réseau de ruisseaux plus ou moins artificialisés.
Un petit chevelu inégalement réparti. Le réseau majeur découpe le territoire en trois
grandes entités : le plateau ouest de la Maine, le plateau de l’Aubance, le plateau à l’est de la Maine.
Ces trois secteurs apparaissent diversement marqués par l’eau.
À l’ouest, le plateau armoricain est caractérisé par de nombreuses petites vallées, plus ou moins
entaillées, porteuses de ruisseaux permanents ou non pérennes (ruisseaux de Vilnière, du Rossay, de
Romme, du Druyer). Ce réseau peu hiérarchisé traduit le socle schisteux et granitique. Il est complété
par de nombreux étangs, pour la plupart artificiels, qui servent de réserves hydriques pour l’agriculture
mais peuvent être des réserves de biodiversité. Le Brionneau, rivière la plus importante du secteur
traverse ce plateau ondulé avant de se jeter dans la Maine via l’étang Saint-Nicolas. Au sud-est, de
22 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
petits vallons spécifiques du relief de la Loire armoricaine entaillent le plateau. Ces « coulées »,
véritables encoches dans le plateau, forment de petits accidents altimétriques ponctuant le coteau
ligérien entre Bouchemaine et Savennières (ruisseau du Boulet, ruisseau du Pont-Laitier, ruisseau de
Chantourteau, coulée de Serrant, ruisseau des Forges, ruisseau de Savennières).
Au sud, le plateau ondulé de l’Aubance est lui aussi entaillé par sa rivière et montre des
escarpements notables entre 30 et 40 mètres (Roche Noire, Rochembeau) en continuité du plateau
de Princé ; les méandres de la rivière connaissent sur l’autre rive des pentes nettement moins
prononcées. À l’ouest de Soulaines-sur-Aubance, le ruisseau des Jonchères crée également un
abrupt de 20 mètres face au hameau de Gaigné. Le ruisseau de la Jutelle coupe la commune de
Soulaines-sur-Aubance en deux. Il coule sud-nord et s’encaisse plus fortement à sa confluence avec
l’Aubance. Il prend sa source dans la forêt de Noizé, là où les altitudes remontent doucement vers le
sud du territoire communautaire pour culminer à 96 mètres au lieu-dit La Chapelle.
Le plateau à l’est de la Maine est caractérisé par un réseau hydrographique beaucoup moins
développé (l’Épervière, Veillière, Séné, Lapin), sauf à Villevêque où un faisceau de ruisseaux forme
un petit bassin versant connecté au Loir. Il s’agit en effet d’un réseau beaucoup plus hiérarchisé qu’à
l’ouest qui traduit les fondements sédimentaires de ce plateau.
Un climat modéré… qui se réchauffe
La station météorologique d’Angers-Beaucouzé établit les mesures climatiques sur la région angevine
depuis les années 1950. Ces données reflètent le climat moyen du secteur. Mais, à l’échelle du
Maine-et-Loire, la configuration orographique et la position du territoire engendrent différentes
nuances climatiques non négligeables. A l’instar de sa structure géologique, le territoire est là aussi
une zone de rencontre qui crée des conditions diversifiées pour la biodiversité.
Un climat au croisement de nuances océaniques. Les caractéristiques climatiques du
territoire communautaire se situent à la croisée des trois nuances du climat océanique observables en
Anjou : le climat océanique humide (plus frais et plus pluvieux), le climat océanique à été sec et le
climat océanique à nuance continentale où les écarts de températures entre été et hiver sont un
peu plus marqués. Les reliefs, mêmes minimes, influencent la circulation des vents et donc des flux
climatiques.
Le couloir formé par la vallée de la Loire favorise ainsi l’entrée de flux océaniques qui
adoucissent les températures d’hiver comme d’été, et diminuent les écarts thermiques. Les territoires
les plus proches du lit majeur de la Loire connaissent des microclimats qui permettent d’expliquer la
localisation de certaines productions agricoles. À Sainte-Gemmes-sur-Loire, l’horticulture et le
maraîchage ont pris place grâce à une ambiance climatique plus humide et à des températures plus
clémentes (moins de gel). La localisation de la vigne (Savennières, plateau de l’Aubance) dépend
aussi de ces déterminants climatiques (exposition et douceur du climat majorée par la vallée de la
Loire) même si ce facteur ne justifie pas à lui seul son implantation (facteurs pédologiques et
historiques).
Angers et sa périphérie, ainsi que le sud-est du territoire, se situent dans une zone de moindres
précipitations annuelles expliquée d’une part par la plus forte altitude des Mauges, au sud-ouest, qui
retiennent une partie des pluies générées par les flux d’ouest et de sud-ouest (flux dominants) et
d’autre part par des remontées d’influences méridionales (annonce du climat du littoral sud VendéeCharente) par le sud-est. On se situe donc ici dans une zone de sécheresse relative avec moins de
600 mm de pluie par an en moyenne, à comparer avec les 700 à 800 mm reçus par le point le plus
haut du Maine-et-Loire (Puy de la Garde – 211 m). Dès le nord d’Angers, au niveau des Basses
vallées, les précipitations moyennes sont plus fortes.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 23
Le contexte climatique du Maine-et-Loire
©aura – Décembre 2011 – Source : Météo France
Le réchauffement climatique perceptible localement. Depuis les relevés de 1950, la
température moyenne annuelle est de 11,8 °C. Le réchauffement climatique, phénomène observé à
l’échelle de la planète, est parfaitement perceptible localement et se traduit par une hausse des
températures moyennes annuelles et un nombre très amoindri de jours de gels (exception pour
l’année 2005 et 2010).
Température moyenne en °C
14,0
13,0
12,0
11,0
2010
2007
2004
2001
1998
1995
1992
1989
1986
1983
1980
1977
1974
1971
1968
1965
1962
1959
1956
1953
1950
10,0
©aura – Septembre 2011 - Source : Météo France.
Même si l’urbanisation et son étalement sont à prendre en compte dans les résultats des mesures (les
zones urbaines sont plus chaudes), il y a bien là un phénomène qui semble se confirmer au fil du
temps. Des conséquences sur les espèces animales et végétales sont déjà constatées
24 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
3 – UN CARREFOUR PHYTOGÉOGRAPHIQUE,
UN ATOUT POUR LA DIVERSITÉ
La répartition des espèces végétales sur le territoire communautaire est très
fortement influencée par les caractéristiques du sol et du sous-sol. Les
différenciations climatiques précédemment décrites interviennent aussi (zones
plus douces en termes de gel par exemple) mais d’une façon plus atténuée. À
ses facteurs de diversité s’ajoute la forte présence de l’eau qui multiplie les
possibilités édaphiques.
Un carrefour phytogéographique avec des influences méridionales
4
Le grand nombre de séries de végétation témoigne de la grande diversité biologique naturelle du
territoire (voir carte suivante), où le Chêne pédonculé (Quercus robur) y constitue l’espèce de fond
du règne végétal. La marqueterie pédologique exprime bien cette notion de contact entre le Bassin
parisien à l’est et le Massif armoricain à l’ouest.
Mais la végétation profite aussi de nombreuses influences relativement contrastées, qu’elles soient
atlantiques, favorisées par le couloir de la Loire, septentrionales puisque la limite sud du pommier à
cidre (indicateur agricole) commence au nord d’Angers, ou méridionales car le Chêne vert (Quercus
ilex) remonte ponctuellement jusque dans la proche vallée du Layon.
Si le Chêne pédonculé domine indéniablement, les taxons venant s’associer à cette espèce
emblématique sont nombreux. Ils traduisent la complexité édaphique du territoire c’est-à-dire une
multiplicité de conditions climatiques, pédologiques et hydrologiques :
- le Chêne sessile ou Chêne rouvre (Quercus petraea), affirme les conditions édaphiques
typiques de la Bretagne et plus globalement de l’Europe occidentale.
- la présence du Chêne pubescent ou chêne de Provence (Quercus pubescens) montre
que le sud territoire est sous influence méridionale ;
- la présence du Chêne tauzin (Quercus pyrenaica ou toza), appelé « chêne brosse » en
Anjou, traduit les influences occidento-méridionales puisque cette espèce est
abondamment observable dans l’ouest de la Péninsule ibérique ;
- le Frêne oxyphylle (Fraxinus oxyphylla), espèce de provenance méditerranéenne, traduit
les conditions spécifiques liées à l’inondation et aux zones humides, la richesse des sols,
et au climat ;
- enfin, la présence de l’Orme champêtre (Ulmus minor), est générée par des influences
continentales (fraicheur, hivers plus froids, écarts été-hiver plus accentués).
Cette diversité phytogéographique du territoire constitue une richesse indéniable et vient
expliquer l’extrême diversité des productions agricoles. Elle constitue aussi une opportunité
dans la capacité du territoire à absorber les phénomènes anthropiques tels le développement
urbain.
6
Série de végétation : ensemble végétal, ici représenté par des espèces arborées, qui se développerait naturellement sans
intervention humaine.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 25
Les séries de végétation – Pays Loire Angers
©aura – Décembre 2011 - Source : d’après R. Corillion – Atlas historique français - Anjou.
L’ouest armoricain silicole
Deux zones phytogéographiques se distinguent sur cette partie occidentale du territoire. L’existence
de ces deux aires traduit les influences plus douces apportées par la Loire : d’une part, un secteur
marqué par le Chêne pédonculé (dominant) associé au Chêne sessile, d’autre part, et plus au sud
(Saint-Léger-des-Bois, Savennières, Bouchemaine, Saint-Martin-du-Fouilloux), le Chêne pédonculé
apparaît plus prépondérant encore et s’associe non seulement au Chêne sessile mais aussi au Chêne
tauzin, espèce d’origine ibérique (voir carte série de végétation).
26 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
La végétation de la partie occidentale du territoire est principalement silicole avec la présence de
séries où le Chêne pédonculé représente l’espèce plus ou moins dominante. C’est l’essence de fond
du bocage armoricain humide qui peut former de petits bois mais ne se développe pas ici en grandes
étendues forestières. Le Chêne pédonculé demande des sols riches et bien alimentés en eau toute
l’année. Il supporte l’excès d’eau temporaire et les sols argileux ou compacts, en particulier
hydromorphes, caractéristiques de cette partie de territoire. Outre sa prépondérance dans les haies
bocagères, la présence de cette essence est significative dans les bois de Bécon et la forêt de
Linières ainsi que dans les bois de Grolay et de Varenne à Feneu.
Le Chêne sessile représente une espèce très abondante que l’on retrouve sur les zones les moins
humides donc sur des sols bien drainés et des microclimats plus secs. Il se développe alors plus
facilement sur les hauts de crêtes et les versants bien exposés et les sols plus sableux. En condition
naturelle (sans intervention agricole), il s’associe à des landes sèches à callune et à bruyère ou à des
pelouses sèches. Dans les bocages de la partie ouest du territoire, il représente un élément important
des haies et des petites futaies, et constitue une ressource en bois d’œuvre au même titre que le
Chêne pédonculé. Il n’y a cependant pas de très grandes unités forestières sur ce secteur ouest (sauf
une petite partie de la forêt domaniale mixte de Longuenée sur la commune de La Membrolle-surLonguenée).
Le Chêne tauzin présent sur le territoire communautaire est proche de sa limite nord de répartition.
C’est un chêne silicole qui ne supporte pas les grands froids, se développe sur sols pauvres et plutôt
secs. Il s’agit de plus d’une essence pionnière. En conditions naturelles et sans intervention agricole, il
5
s’associe à une lande mésophile . Il constitue un des éléments traditionnel du bocage et peut se
développer en petite futaie ne dépassant pas les 15 à 20 mètres de haut (bois du Fouilloux à SaintMartin-du-Fouilloux). Il ne présente pas d’intérêt pour le bois d’œuvre mais demeure un excellent
combustible. Il a en revanche un grand intérêt environnemental pour l’avifaune, ses peuplements
clairs sont favorables aux reptiles et ses glands très appréciés par la faune.
Trois espèces emblématiques du couvert végétal de l’ouest du territoire
Chêne pédonculé
Chêne tauzin
Chêne sessile
©aura – Décembre 2011 - Source : Centres Régionaux de la Propriété Forestière
Végétation de l’eau et des ripisylves
Ces séries de végétation se développent sur les rives de la Loire et de ses affluents. Ce sont les
séries de l’Aulne accompagné du Saule, du Peuplier et du Frêne oxyphylle. Il est nécessaire de
distinguer la végétation qui subit très régulièrement l’inondation de celle du lit majeur et des rives.
Dans le cours du fleuve, plus rarement dans le cours des affluents, les îles de sable se sont fixées
avec une végétation de Saules et d’Aulnes qui finissent par former de véritables petites forêts
alluviales. Il s’agit d’un des éléments les plus évolutifs dans le temps puisque le phénomène peut se
produire en quelques dizaines d’années et modifier notablement le paysage. Un cortège de plantes
6
psammophiles et spécifiques des vases émergées l’été accompagnent ces taxons. La vallée de la
Loire est ainsi un très original biotope pour les espèces colonisant les sables nus découverts à
chaque étiage. Selon le taux d’humidité présent dans les alluvions, différentes strates de végétation
5
Mésophile : adapté à des conditions moyennes d’humidité du sol.
6
Psammophile : qui se développe sur les sols sablonneux
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 27
se forment. Cette végétation reste très peu modifiée par l’agriculture, à part les îles de très grande
taille qui sont exploitées pour l’élevage ; cette pratique est toutefois en régression du fait du caractère
peu accessible des parcelles.
Sur les alluvions récentes du lit majeur, la végétation originelle a été largement modifiée par des
pratiques agricoles très anciennes. Les prairies hygrophiles ou mésophiles utilisées comme
pâtures ou prairies de fauche et améliorées par le drainage sont très souvent d’anciennes aulnaies ou
saulaies alluviales (Basses vallées angevines, prairies de la Baumette, prairies du val inondable de la
Loire). Les bocages installés ont conservé les espèces originelles, en particulier le Frêne taillé en
têtard particulièrement adapté au système bocager (croissance relativement rapide si lumière
importante). Cette essence, comme l’Aulne et le Saule, a besoin de sols profonds et riche (notamment
en azote) et d’une alimentation hydrique importante et constante pour bien se développer. Elles
constituent très souvent la base des nombreuses ripisylves présentes le long du réseau
hydrographique dense du territoire.
Outre cette végétation plus ou moins anthropisée, la vallée de la Loire est un couloir d’entrée depuis
les ports de Nantes et de Saint-Nazaire d’espèces exogènes, souvent tropicales (Amériques et
Afrique), autrefois apportées par la marine de Loire. On note par exemple la présence de l’Eléocharis
de Buenos Aires ou la Véronique voyageuse. Elles font aujourd’hui partie intégrante de la flore
ligérienne. Ici, ces plantes ne présentent pas les caractères des plantes exotiques envahissantes,
dites aussi « invasives.
Des essences adaptées à l’inondation et aux bords de l’eau
Aulne
Frêne
Frêne têtard
Saule
©aura – Décembre 2011 - Source : Centres Régionaux de la Propriété Forestière
Au contact du Bassin parisien, des profils de végétation diversifiés
La partie est du territoire, entre Loire et Maine, se révèle plus complexe en termes de contexte
phytogéographique. La transition entre le Massif armoricain et ses sols majoritairement acides et le
Bassin parisien apparait « brouillée » par les conditions édaphiques liées aux nombreuses terrasses
alluviales. En résumé, tant en termes de granulométrie des sols, qu’en termes d’acidité, la palette est
large et permet le développement d’une végétation plus diversifiée que sur le Massif armoricain.
Le Chêne pédonculé reste l’espèce très dominante dans les séries de végétation même s’il
n’apparait pas sur les sols typiquement calcaires issus des différentes craies du substratum
géologique. Cette essence se développe ainsi sur les dernières formations schisteuses du Massif
armoricain (Saint-Barthélemy-d’Anjou, Trélazé), sur les terrains acides issus des terrasses alluviales
(Saint-Sylvain-d’Anjou, Les Ponts-de-Cé, Villevêque, Soulaire-et-Bourg, ...) ou encore sur les sols
sableux engendrés par les terrains sédimentaires du Crétacé.
28 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Deux espèces s’associent au taxon dominant de la série de végétation :
- le Chêne sessile d’abord dans les conditions décrites plus haut, essentiellement des
conditions de drainage correct ;
- l’Orme et son cortège floristique, même s’il est minoritaire, vient ajouter de la diversité et
intervient comme indicateur d’une nuance plus froide du climat. Il reste l’espèce originelle
adaptée à cette partie de territoire en association avec le Chêne pédonculé.
Au nord du territoire communautaire, essentiellement sur les communes de Soulaire-et-Bourg et
Ecuillé, une zone de transition phytogéographique a été identifiée. Il s’agit d’une aire très riche
d’association de plusieurs essences toujours sur la base de la série du Chêne pédonculé. Sur ces
deux communes, sont effectivement observées trois séries : celle du Chêne sessile, de l’Orme, mais
aussi celle du Chêne tauzin qui trouve là sa limite septentrionale extrême. Ce petit secteur est en fait
attaché à une zone beaucoup plus vaste au nord-est du territoire du Pays Loire Angers correspondant
à la partie orientale du Baugeois.
Au regard des modifications climatiques, particulièrement les conditions de température et de
sécheresse, la géographie actuelle des aires de répartition végétale est sans aucun doute en
train de se modifier. Les espèces méridionales, qu’elles soient occidentales ou orientales, risquent
d’opérer une remontée vers le nord, repoussant ou se mêlant les espèces plus adaptées à des
conditions plus fraîches et/ou plus humides au-delà de leurs aires actuelles. Il est donc possible que
les stations du Chêne vert observables dans la vallée du Layon passent la Loire, comme le Chêne
pubescent aujourd’hui associé au Chêne pédonculé à la limite sud du territoire d’Angers Loire
Métropole.
La figure ci-dessous montre une hypothèse de répartition des espèces ligneuses méditerranéennes
en 2100, où l’on constate l’ampleur des remontées vers le nord.
Biogéographie prospective des espèces ligneuses méditerranéennes
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 29
4 - DES ÉCOSYSTÈMES LOCAUX FAÇONNÉS
PAR L’AGRICULTURE
La biodiversité du territoire angevin s’observe notamment dans les milieux
agricoles ou agro-naturels évoluant dans un contexte de très grande diversité
de productions. Les ripisylves7 des cours d’eau, les zones humides, les mares
isolées ou en réseau, les étangs artificiels ou non, les bois et bosquets, les
maillages bocagers ou leurs reliques, les fossés, les bords de chemins, … la
diversité des cultures, représentent autant de possibilités d’habitats pour une
flore et une faune diversifiée sur les plans spécifiques et génétiques.
Près de 80 % d’espaces agricoles et naturels
Les 33 communes du territoire communautaire s’étendent sur 54 878,8 ha. En 2011, les espaces
urbanisés représentent 22 % du territoire, les espaces agricoles et naturels occupant les 78 %
restants.
Près de 80 % des espaces du territoire sont donc particulièrement liés au vivant (hors l’Homme !).
Mais un certain nombre d’espaces potentiels pour la biodiversité se trouvent inclus dans les espaces
récréatifs (environ 700 ha de parcs et jardins en 2011) et dans les espaces urbains en général. Au
sein des espaces urbains, la biodiversité est aussi présente, avec des formes différentes. Cet
aspect sera développé plus loin dans le chapitre consacré à la nature en ville.
Du fait de ses caractères géophysiques et phytogéographiques, le territoire communautaire se prête
assez bien à un découpage tripartite à la base de sa structure agro-paysagère. Il est ainsi est possible
de distinguer :
7
-
une zone ouest dépendant du bassin versant de la Maine-Mayenne et Loire ; il s’agit d’un
espace relativement homogène constituant la surface la plus importante du territoire
communautaire ;
-
une zone est et nord-est, disposant d’une structure paysagère agricole très en
marqueterie, bocagère par endroit, et donc peu homogène où les cultures annuelles ont
une place très importante ;
-
une partie sud Loire, restreinte à trois communes (Mûrs-Erigné, Les Ponts-de-Cé, Soulainessur-Aubance), très marquée par la péri-urbanisation, les infrastructures de transport et la
culture de la vigne mais qui présente quelques parties bocagères et boisées, dont une partie
dans le lit inondable de la Loire.
Espaces boisés de l’immédiate rive d’un cours d’eau.
30 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 31
L’ouest des complexes bocagers
Des zones humides et une rivière structurante.
La partie ouest est caractérisée par un plateau ondulé sur lequel s’est développé un réseau dense de
petits cours d’eau affluents du Brionneau, de la Mayenne ou directement de la Loire. Les vallées de
ces petits cours définissent des milieux humides potentiellement riches en biodiversité et d’autant plus
intéressants écologiquement qu’ils sont accompagnés de ripisylves. Ces dernières constituent des
espaces de vie ou de circulation efficaces pour la faune et la flore.
L’Atlas des zones humides réalisé par l’État (DDTA de Maine-et-Loire 2007) localise sur la partie
ouest du territoire communautaire une quinzaine de zones humides de tailles très diverses.
Les mares représentent, du fait de leur concentration, une spécificité de cette portion de
territoire. Elles sont majoritairement d’origine anthropique et rendent, à une autre échelle, les mêmes
services écologiques ou sociaux que les étangs (conservation de la biodiversité, régulation
hydrologique, épuration, réserve d’eau pour la faune, microclimat... et une fonction sociale,
patrimoniale, éducative, récréative). Les dernières recherches montrent que ces mares forment des
réseaux d’habitat et que les populations qui les exploitent fonctionnent en réseau. Ce constat invite à
prendre en compte à une autre échelle les secteurs où leur densité est encore forte.
Le Brionneau, rivière qui prend sa source à La Pouëze en limite du territoire communautaire, est
alimenté par plusieurs ruisseaux. En amont de La Meignanne, la rivière traverse des milieux
humides à mi-humides dans un contexte bocager relativement bien conservé, notamment à
l’ouest et au nord de Saint-Clément-de-la-Place. Outre leurs qualités écologiques, ces zones sont
précieuses et jouent un rôle notable de filtration de l’eau mais aussi dans la régulation de son
écoulement vers la zone de confluence.
En aval de La Meignanne, les milieux apparaissent plus dégradés à mesure que l’on se
rapproche de la ville et de l’étang Saint-Nicolas. La continuité de la ripisylve est interrompue deux fois
par le contournement nord A 11 et par la D 755/D 106 vers Rennes :
- pour l’A 11, il existe un passage à faune dédié ;
- un passage terrestre et un « busage » pour le passage de l’eau a été aménagé pour la D 106.
Dans les deux cas, des passages ont été conservés à l’air libre (ponts routiers) et pour la partie
hydraulique.
Cette rivière et sa vallée, même relativement bien conservée dans sa partie amont, présente toutefois
des problèmes de profil et de qualité de l’eau qui fragilisent les écosystèmes présents, la flore et sa
fonctionnalité en tant que corridor écologique. La faune piscicole et les mammifères aquatiques sont
menacés en premier lieu par une pollution de l’eau récurrente. L’objectif de qualité biologique de l’eau
du Brionneau ne sera probablement pas atteint en 2015 comme le demande la Directive européenne
traduite en droit français (Loi sur l’eau – 2004).
Enfin, le Brionneau, qui peut connaître des crues sévères, supporte aussi périodiquement des
étiages très bas qui pourraient s’aggraver avec les évolutions climatiques. Le rétablissement d’un
écoulement correct de son cours par renaturation complète, facilitant de bonnes conditions pour la
biodiversité aquatique et la ripisylve, sera difficilement compatible avec le maintien d’un niveau d’eau
minimum.
Le maillage de haies, socle des écosystèmes
Comme les ripisylves, qui sont plutôt des habitats que des écosystèmes entiers, les bocages jouent
un rôle très important pour la biodiversité végétale et animale mais aussi le paysage, l’agronomie et
l’hydraulique. Ils constituent des écosystèmes efficaces pour retenir et épurer l’eau, fournir un abri
32 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
pour les animaux, lutter contre l’érosion des sols. Ils sont aussi un lieu de stockage du carbone et des
milieux de vie des auxiliaires autour des cultures (vergers par exemple).
Depuis 30 ans, le bocage de cette partie ouest a été très fortement restructuré, ouvert, voire
détruit au cours des remembrements liés aux chantiers d’infrastructures et aux besoins de
productivités de l’agriculture. Les haies à chênes ou frênes sont par endroits mal entretenues ou
subissent des coupes massives (les bois sont exportés pour la marqueterie-ébénisterie).
L’urbanisation a également fait disparaître ces supports agro-naturels.
Le bocage reste cependant un élément essentiel du paysage rural de l’ouest du territoire
communautaire, parfois avec des mailles encore denses : plateau nord de Savennières, entre
A 11et RD 323, nord-ouest de Bouchemaine, Saint-Martin-du-Fouilloux, ouest de Saint-Clément-dela-Place, nord de Feneu et Ecuillé.
L’entretien de ce maillage bocager est dépendant du maintien d’une activité d’élevage
dynamique respectueuse de l’environnement et de la gestion de l’existant (outils techniques, coût,
formation, équipement…). Le Département de Maine-et-Loire et Angers Loire Métropole, en
dispensant des aides aux propriétaires, incitent à la replantation de haies bocagères.
Une caractérisation des espaces de biodiversité agro-naturels
© aura – Source : CERESA-Atelier des Aménités-AURA
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 33
Les prairies « naturelles », composante essentielle des complexes bocagers
8
Il est nécessaire de rappeler la valeur écologique des prairies « naturelles » et permanentes si elles
sont effectivement pâturées. Jusque dans les années 1970, elles portaient l’essentiel de la production
d’élevage de la partie ouest du territoire communautaire. Avec les évolutions des pratiques agricoles
visant à l’augmentation de la productivité animale, ainsi que les objectifs de la PAC, leur part a très
nettement diminué.
Les bois
Même s’ils ne couvrent que de modestes surfaces, les bois sont représentés à l’ouest et font partie
intégrante du paysage bocager : bois de Linières, bois du Fouilloux, forêt de Bécon et forêt domaniale
de Longuenée et d’autres entités plus petites. Certains présentent des zones humides, notamment la
forêt de Bécon (étangs).
Ce secteur ouest d’Angers Loire métropole se caractérise également par des grands parcs de
châteaux ou manoirs comportant des essences locales (Chênes, Châtaigniers, …) mais aussi des
collections d’arbres exotiques (Cèdres, Séquoias, …).
Prairies, bocages, bois et mares fonctionnent ensemble sur ce territoire ouest qui demeure
globalement porteur de milieux intéressants pour la biodiversité faunistique et floristique. Le
fonctionnement de ce « complexe écologique » représente un enjeu important de biodiversité où
l’agriculture joue un rôle essentiel.
Au sud : bocage relictuel, cultures ouvertes et vignobles
Le sud du territoire communautaire (Soulaines-sur-Aubance, Mûrs-Erigné et Les Ponts-de-Cé pour
partie) est concerné par les prairies inondables de la vallée de la Loire et, sur le plateau, par des
espaces agricoles diversifiés plus ou moins propices à la diversité biologique.
La vallée de l’Aubance et son coteau, connectés à la Loire, portent à la fois des milieux liés aux
prairies humides accueillant de l’élevage bovin et des écosystèmes qui mêlent cultures, haies
rélictuelles, bosquets, notamment dans le secteur de Grand-Claye.
Les vignes, représentent une surface importante et apparaissent comme un élément prégnant du
paysage. Sur le plateau, il s’agit d’une quasi mono-culture qui laisse peu de place à des éléments
susceptibles d’abriter une biodiversité plus riche, à l’inverse de la vallée de l’Aubance proche.
En dehors de la vallée de la Loire, le bocage du plateau a été fortement remembré alors qu’il en
constituait une composante forte. Il n’en persiste aujourd’hui que des éléments reliques ainsi que
quelques petits bosquets.
Sur la commune de Soulaines-sur-Aubance, la forêt de Noizé constitue un petit massif de feuillus et
de résineux proche des forêts de Beaulieu et de Brissac(en limite d’Angers Loire métropole) dans un
contexte agricole de polyculture et de viticulture. La forêt elle-même n’a pas connu d’évolution
majeure depuis 30 ans.
Deux nouvelles zones humides potentielles sont recensées au sud de la Forêt de Noizé et une
autre, logiquement, dans la vallée de l’Aubance.
8
Le caractère naturel des prairies angevines est tout relatif puisque maintenues par l’Homme.
34 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
À l’est, une empreinte très forte des grandes cultures
À l’exception des espaces spécifiques des Basses Vallées angevines et des Ardoisières de Trélazé
(voir plus loin – Chapitre 5), les espaces agricoles de l’est du territoire (entre Villevêque et Trélazé) se
caractérisent par des milieux plus ouverts, une part de grandes cultures (dont des semences) et de
vergers plus importante sur des parcelles de plus en plus grandes avec un fond bocager qui s’est
étiolé.
Deux petites zones de bocage dense restent visibles à Trélazé (nord de la voie ferrée) et à SaintSylvain-d’Anjou (secteur du château d’Echarbot). Ailleurs, ce maillage est devenu très faible voire
relique associé à quelques prairies permanentes elles aussi reliques. Les bosquets épars
accompagnent ces éléments et constituent une caractéristique forte de ce secteur.
Au plus proche de l’agglomération dense, un semis de bois plus important semble pérenne de la
petite zone bocagère au nord de la voie ferrée à Trélazé jusqu’à l’autoroute A11. Ces petits espaces
forestiers fractionnés peuvent être intéressants pour l’avifaune et la flore mais plus difficilement
utilisables pour la faune terrestre. Ces bois sont en contact avec le vaste espace semi-naturel du parc
de Pignerolle.
En dehors des Basses vallées angevines et des Ardoisières, l’est du territoire communautaire porte
peu de zones humides bien identifiées. Les ruisseaux de l’Epervière et de Veillère le drainent au
nord. On note toutefois une série d’étangs à Saint-Sylvain-d’Anjou, Écouflant et Pellouailles-lesVignes qui peut constituer des lieux favorables à la biodiversité. Des espaces comme les anciennes
Sablières d’Écouflant composés d’étangs et de bois sont d’une taille significative. Un réseau de mares
est également présent entre la Levée Napoléon, l’Authion et la fosse de Sorges qui est aujourd’hui la
réserve d’eau de secours d’Angers Loire métropole.
La diversité agraire du territoire : atout pour la biodiversité
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 35
5 - DE LA NATURE DANS LA VILLE
Différemment de l’espace rural, la biodiversité est aussi présente dans les
espaces urbains. Elle peut même y être plus riche que dans certains espaces
agricoles intensivement cultivés. Dans le même temps, l’agglomération
angevine est terre de tradition en matière de jardins horticoles, mais aussi de
parcs plus « sauvages » où les espèces locales prennent une place
prépondérante sur les espèces importées et cultivées.
Des « pénétrantes vertes » jusque dans le centre urbain
L’agglomération est un carrefour écologique en plus d’être une zone de confluence
hydrographique. Elle est en effet située à la croisée de l’importante voie de migration européenne
pour les oiseaux (Anatidés, limicoles, passereaux) et les poissons. L’aménagement et la préservation
des zones d’accueil en constituent des enjeux très importants.
Le territoire porte par ailleurs une forte tradition du végétal, du jardin et du fleurissement. Les
parcs urbains ou péri-urbains contribuent au maintien d’une biodiversité variée aux portes et au cœur
de la ville. Cette tradition du végétal a aidé à maintenir la nature dans la ville, par essence plus
minérale, avec des niveaux d’artificialisation très variables. À Angers, milieux et diversité
biologique sont bien différents entre le jardin horticole du Mail (faible biodiversité) et les vastes
espaces semi naturels entourant le lac de Maine.
Espaces de nature dans le cœur urbain angevin (hors petits jardins privés)
Source : Aura – SCoT du Pays Loire Angers
36 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Des démarches visant à développer la biodiversité et notamment le partenariat entre la Direction
Parcs, Jardins et Paysages d’Angers Loire Métropole et la Ligue de protection des oiseaux, visent à
mettre en œuvre des actions de gestion différenciée des espaces ou des programmes spécifiques. On
peut citer l’exemple du refuge LPO dans le parc Balzac (verger aux oiseaux).
L’agglomération est structurée par un « diabolo vert » qui entre par le sud (prairies de la Baumette,
lac de Maine et parc Balzac, connectés à la vallée de la Loire) et par le nord (île Saint-Aubin, porte
des Basses vallées), dans le bâti dense. Les vallées inondables accessibles à pied ou à vélo sont des
coulées de nature jusqu’au cœur de la ville centre, atouts pour le cadre de vie.
D’est en ouest, des « pénétrantes vertes » participent aux aménités locales et complètent l’offre de
nature. La vallée du Brionneau demeure l’espace le plus remarquable et le mieux identifié avec les
parcs Saint-Nicolas et son étang, espace de 10 ha comportant plusieurs types de milieux, de la
lande au parc horticole. À l’est, les anciens sites d’exploitation ardoisière de Trélazé forment des
milieux spécifiques de recolonisation de carrières sur le même axe schisteux que l’étang SaintNicolas. A Saint-Barthélemy-d’Anjou, le parc de Pignerolle, riche d’une avifaune forestière
diversifiée, crée une autre entrée verte dans la ville.
Ces espaces sont pour la plupart des réservoirs importants de biodiversité dont les caractéristiques
ont déjà été décrites (voir plus haut). Mais la nature en ville, c’est aussi un grand nombre de squares,
de boulevards plantés, d’alignements d’arbres, de jardins familiaux vivriers (Balzac,
Tournemine, Aupannes…). C’est encore tous les cœurs d’îlots et jardins privés qui peuvent
accueillir une biodiversité variée et constituer des réservoirs biologiques à condition de ces jardins
soient gérés de façon écologique en minimisant l’emploi de traitements chimiques. En effet, si la
Collectivité s’est engagée dans une politique tendant vers le « Zéro phyto », les particuliers utilisent
encore beaucoup d’intrants et des pesticides.
Les espaces verts privés de bâti individuel
Le développement de la biodiversité en ville repose sur ces espaces et sur la prise en compte de la
problématique dans les nouvelles opérations d’urbanisme.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 37
Un site de projet particulier : les berges de la Maine
Dans sa traversée d’Angers, la Maine constitue un lien écologique d’importance nationale entre les
Basses vallées angevines et la vallée de la Loire. Aujourd’hui ce lien n’existe que pour le passage de
la faune aquatique, le reste étant très artificialisé. Il existe donc un enjeu de reconnexion entre ces
deux espaces remarquables.
Dans le cadre du grand projet « Rives nouvelles », le Conseil local de l’environnement a été saisi en
2010 par la Ville d’Angers. Les membres du groupe Biodiversité ont rassemblé leurs connaissances
pour fournir aux équipes d’architectes-urbanistes un premier inventaire et repérage d’enjeux sur les
abords de la Maine, du rocher de la Baumette à la pointe sud de l’île Saint-Aubin. Quelques éléments
intéressants ressortent du premier travail fourni par le Conseil local de l’environnement. Une étude
plus approfondie sera réalisée par des écologues pour disposer d’un d’inventaire complet.
La Maine s’inscrit ici dans la zone urbaine la plus dense. Selon la topographie, le lit majeur de la
Maine (zones inondables) permet le développement d’une diversité assez remarquable de petits
habitats pour la faune et la flore qualifiée d’intéressante à remarquable.
La présence de Castors d’Europe au lac de Maine, espèce protégée au niveau national, est permise
par l’existence d’un lien entre la vallée de la Loire et les Basses vallées angevines.
Le Râle des genêts est présent dans les prairies le long du chemin de halage (1 mâle chanteur) ;
c’est une zone de repli en cas de hautes eaux ; le secteur accueille régulièrement l’espèce en période
de reproduction.
Une colonie de reproduction de Noctule commune (chauves-souris) est présente dans les
platanes de la place la Rochefoucault. D’autres espèces sont potentiellement repérables sur ce site.
Les martinets et les hirondelles sont des espèces protégées qui nichent dans les cavités artificielles
et naturelles ; ces espèces ont été repérées dans le secteur du Front-de-Maine
Les hérons se reproduisent dans le secteur du lac de Maine. Ce dernier constitue la plus grande
héronnière du département accueillant 100 à 150 couples de Hérons cendrés, Hérons garde-bœuf,
Aigrettes garzettes, Bihoreaux gris. Un exemple remarquable de cas de reproduction de la Spatule
blanche a eu lieu en 2006 au sein de la colonie. L’ensemble de ces espèces est protégé au niveau
national.
Au niveau de la flore, l’Orpin d’Angers et la Gagée de bohème espèces remarquables et protégées
ont été repérées et il existe plus généralement des enjeux botaniques au regard du lac de Maine et du
parc Balzac. Mais on note aussi, la présence de flore invasive (Jussie, Renouée du Japon)… à faire
disparaître en revanche.
Concernant l’ichtyofaune, le secteur se localise sur un axe migratoire majeur pour plusieurs espèces
9
amphihalines telles l’Anguille d’Europe , les aloses, les lamproies. Dans les Basses vallées angevines
et les prairies de la Baumette, les enjeux pour la reproduction des Brochets rendent la préservation de
cette zone de passage capitale.
Pour les insectes, les rives de Maine constituent une zone de passage entre les Basses vallées
angevines et les prairies de la Baumette puis la Loire.
9
En danger critique d’extinction selon l’UICN.
38 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Des sites à hérons et Râles des genêts en ville
Source : Conseil local de l’environnement et LPO Anjou - Ville d’Angers - 2011
Ce secteur de projet recèle une biodiversité qui reste à évaluer de manière plus approfondie en la
replaçant dans ses différentes échelles et dans ses liens avec les autres espaces.
Mais elle comporte de nombreux obstacles : enrochements, palplanches, infrastructures routières,
ponts qui entravent la continuité des milieux (photos ci-dessous). Le projet « Rives nouvelles », dont le
plan guide vient d’être publié, permettra d’y apporter de très nettes améliorations.
Source : photos AURA 2011
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 39
Repérage de la biodiversité et de ses habitats sur les rives de la Maine
Source : Conseil local de l’environnement - Ville d’Angers – 2011
La biodiversité en ville sur les berges de la Maine le long de la D323
Larve de Grande sauterelle verte et Grenouille agile
©aura – 2012 – Source : photos Aura
40 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
La contribution des espaces de biodiversité privés à mieux évaluer
Au sein de chaque îlot urbain s’insère aussi une biodiversité plus discrète mais bien présente, celles
de tous les jardins privés. Il s’agit principalement de grands jardins végétalisés ou de cœurs d’îlots
composés de jardins privatifs de taille plus réduite mais fonctionnant souvent en réseau et constituant
ainsi de véritables ensembles écologiques urbains.
Ce chapelet de petits sites localisés dans l’hyper-centre ou le péricentre trouve un contexte
favorable aux abords de parcs urbains de grande dimension présentant des milieux diversifiés, de
complexes de sites de taille plus modeste, autour des grandes pénétrantes vertes et bleues (l’étang
Saint-Nicolas, ardoisières de Trélazé, lit majeur de la Maine).
Cette trame verte urbaine est connue sur le plan de sa cartographie. Cependant son contenu
biologique reste à étudier pour en appréhender tous les enjeux.
Ilots de biodiversité en péri-centre nord-est d’Angers
Saint-Antoine - Bellanger
Source : Orthphoto IGN - 2008
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 41
6 - BIODIVERSITÉ ET ESPACES RECONNUS OU
PROTÉGÉS
Dans un contexte phytogéographique d’une grande diversité, le territoire
d’Angers Loire Métropole recèle de nombreux sites écologiquement reconnus à
différents titres : réseau Natura 2000, Convention de Ramsar sur les zones
humides, inventaire de Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et
floristiques de type 1 et 2 (ZNIEFF), Espaces naturels sensibles. On recense
ainsi, 3 sites Natura 2000, 13 ZNIEFF de type 1 et 10 ZNIEFF de type 2. Ces
secteurs sont principalement localisés dans la vallée de la Loire et les Basses
vallées angevines.
Le réseau Natura 2000 d’Angers Loire Métropole
Natura 2000 est un réseau européen institué par les directives européennes 92/43/CEE du 21 mai
1992 (Directives habitats naturels...) et directive 79/409/CEE du 2 Avril 1979 (directives conservation
des oiseaux sauvages). Ce réseau a pour objectif de maintenir la biodiversité des milieux ayant une
grande valeur patrimoniale (par la faune et la flore exceptionnelles qu’ils contiennent) tout en tenant
compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de
développement durable.
Il rassemble les zones de protections spéciales (ZPS) relevant de la directive « Oiseaux » et les zones
spéciales de conservation (ZSC) relevant de la directive «Habitat». Dans le cadre de Natura 2000, les
États s’engagent à réaliser un plan de gestion (documents d’objectifs ou DocOb) pour chacun des
sites et à mettre en œuvre les outils nécessaires afin de maintenir et/ou restaurer les types d’habitats
naturels et d’espèces concernés dans un état de conservation favorable. Le choix par l’État français
d’une gestion contractuelle et volontaire au bénéfice des propriétaires et des exploitants des terrains
situés dans les sites ainsi que la responsabilité partagée avec les collectivités territoriales en font un
outil de développement durable local.
L’identification d’un site en Natura 2000 n’entraîne ni servitude d’utilité publique, ni interdiction
particulière. Les projets susceptibles d’affecter ces sites de façon significative devront faire l’objet
d’une évaluation de leurs incidences. Ils ne pourront être autorisés que s’il est démontré qu’ils ne
portent pas atteinte au site concerné ou, en l’absence de solutions alternatives, qu’ils répondent à un
intérêt public majeur, y compris un intérêt social ou économique.
Trois sites Natura 2000 sont recensés sur le territoire d’Angers Loire Métropole :
- la « Vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé et ses annexes » protégée au titre de la
directive «Habitat » et de la directive « Oiseaux ».
- la « Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau » protégée au titre de la directive «
Habitat » et de la directive « Oiseaux ».
- les « Basses vallées angevines et aval de la rivière Mayenne » protégés au titre de la
directive «Habitat» et le site des « Basses vallées angevines et prairies de la Baumette » au titre de la
directive «Oiseaux».
Des documents d’objectifs (DocOb) ont été élaborés pour chacun de ces sites. Ils précisent :
42 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
-
-
les objectifs de développement durable du site, destinés à assurer la conservation et/ou la
restauration des habitats naturels et des espèces ainsi que la sauvegarde des activités
socio-économiques et culturelles s’exerçant sur le site,
des propositions de mesures contractuelles permettant d’atteindre ces objectifs.
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Les 2 sites Natura 2000 de la Vallée de la Loire
Il s’agit d’une vallée fluviale caractérisée d’une part par un val endigué, un lit mineur mobile et
différents espaces complémentaires et affluents : vallons, marais, coteaux et falaises. Son intérêt
réside en une richesse écologique et une valeur patrimoniale, historique et paysagère reconnues en
2000 par le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les deux sites Natura 2000 (de Nantes aux Ponts-de-Cé et des Ponts-de-Cé à Montsoreau)
constituent un couloir très important de migration (oiseaux, poissons, mammifères) et une voie de
pénétration orientée est-ouest qui favorise les entrées atlantiques. Le cycle de l’eau, la diversité des
substrats, la pente, l'orientation des coteaux participent à sa richesse biologique, notamment pour les
oiseaux. Le territoire communautaire est plus particulièrement concerné par le site Natura2000 de
Nantes aux Ponts-de-Cé.
L’inscription de ces espaces au titre de Natura 2000 s’appuie sur la présence d’habitat et d’espèces
reconnus d’intérêt communautaire.
Pour les habitats :
- pelouses (rupicole calcaire ou basiphile, sèche semi-naturelle et faciès
d’embuissonnement sur calcaire)
- landes (sèche européenne)
- groupements végétaux (à Bident tripartite, végétation du Chenopodionrubri du lit de la
Loire, végétations annuelles des rives exondées
- forêt (alluviale à Alnus glutinosa, mixte à Quercus robur, Ulmus laevis, Ulmus minor, etc.
riveraine des grands fleuves)
- mégaphorbiaie (hygrophile d’ourlet planitiaire, eutrophe des rives et des lisières
forestières)
- roche ou pente rocheuse siliceuse (avec végétation chasmophytique, avec végétation
pionnière du Sedo-scléranthion)
- rivière (à berge vaseuse avec végétation du Chenopodion, des étages planitiares à
montagnards avec végétation du Ranunculion fluitantis)
- eaux stagnantes (oligotrope à mésotrope avec végéation du Littorelletea uniflorae,
oligomésotrophe calcaire avec végétation benthique)
- lac eutrophe naturel avec végétation type Magnopotamion et Hydrocharition)
- prairie (maigre de fauche de basse altitude, à molinie sur sols calcaires, tourbeux ou
argilo-limoneux, humides eutrophes)
- grottes non exploitées par le tourisme
Pour les espèces :
- insectes Odonates (Agrion de Mercure, Gomphe à pattes jaunes, Gomphe serpentin)
- insectes Lépidoptères (Écaille chinée)
- Insectes Coléoptères (Rosalie des Alpes, Pique-prune, Lucane cerf-volant, Grand
Capricorne)
- poissons (Bouvière, Loche de rivière, Saumon atlantique, Grande Alose, Alose feinte,
Lamproie marine, Lamproie de rivières)
- amphibiens (Triton crêté)
- mollusques (Moule d’eau douce)
- oiseaux (Aigrette garzette, Balbuzard pêcheur, Bihoreau gris, Busard des roseaux,
Cigogne Blanche, Cigogne noire, Grande Aigrette, Guifette noire, Héron pourpré,
Marouette ponctuée, Martin-pêcheur d’Europe, Milan Noir, Pie-grièche écorcheur, Pluvier
doré, Râle des genêts, Spatule blanche, Sterne naine, Sterne pierregarin)
- mammifères chiroptères (Rhinolophe euryale, Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe,
Sérotine commune, Murin de Bechstein, Murin de Daubenton, Murin à oreilles
échancrées, Grand Murin, Murin à moustache, Murin de Natterer, Noctule commune,
Oreillard roux et gris, Pipistrelle commune et pipistrelle de Kuhl)
44 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
-
mammifères (Castor d’Europe, Loutre d’Europe)
fougères aquatiques, Apiaceae.
Dans le périmètre d’Angers Loire Métropole, quatre grands types de milieux génèrent cette diversité
faunistique et floristique.
Les écosystèmes aquatiques. La Loire, ses boires et ses petits affluents, les étiages et les crues,
etc. créent une palette de conditions différentes favorables à une riche population piscicole. Elle
constitue un axe de migration important pour plusieurs espèces de poissons devenus très rares
(Saumon atlantique, Alose, Lamproie) et abrite également des espèces non migratrices rares.
Les écosystèmes de la Loire « sauvage » sont liés aux îles sableuses et aux bancs de sables
changeants. Les îles sableuses se sont formées grâce à la fixation et au développement progressifs
de la végétation. Elles évoluent ainsi vers de petites forêts alluviales riches en avifaune et en flore
(saulaies alluviales, frêne oxyphille). Les grèves constituent des milieux caractérisés par une flore et
une faune très spécifiques et sensibles au dérangement. Elles abritent de nombreuses espèces rares
et sont notamment le lieu de nidification de la Sterne pierregarin et de la Sterne naine. L’ensemble du
lit mineur de la Loire abrite durant les périodes de reproduction diverses espèces d'oiseaux rares ou
menacées. Ces sites demeurent aussi des lieux d'étape (nourriture, abri) pour de nombreuses
espèces avi-faunistiques migratrices (Ardeidés, Limicoles, Laridés, Passereaux). Le lit mineur est
également favorable aux Odonates (Gomphe, Agrion, Leste) dont 12 d’entre elles participent aux
espèces déterminantes de la vallée.
Milieux originaux et fragiles des grèves et vasières de la vallée de la Loire
©aura – Décembre 2011 - Source : DREAL Pays de la Loire - Auteur - Jean-Pierre Lebosse
Les écosystèmes des prairies, bocages humides, forêts alluviales et ripisylves. Ces milieux sont
notamment prisés par l’avifaune et sont le siège d’une grande diversité entomologique. La flore
présente aussi un intérêt majeur. Une agriculture d’élevage extensif valorise aujourd’hui ces espaces
dans des ensembles organisés majoritairement en haies bocagères, en prairies inondables et en
zones de marais dans les parties latérales. Dans les zones de bocages très denses, il en reste sur le
territoire, les espèces appraissent différentes que pour les complexes haie-mares-bocages.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 45
Les milieux prairiaux de la Vallée de la Loire à Mûrs-Érigné et les Ponts-de-Cé
Source : DREAL Pays de la Loire – LPO Anjou - Auteur : Bruno Gaudemer
Les milieux des coteaux armoricains. Ils sont composés de landes sèches, de pelouses silicoles
ouvertes, de végétations de rochers et de falaises sur substrat siliceux. Ils abritent pour certains une
importante flore ptéridophyte et phanérogame. Les différents types de végétations présentes forment
un ensemble cohérent abritant des espèces rares qui se retrouvent sur toutes les falaises schisteuses
de la Loire des Promontoires (Savennières, Epiré, Bouchemaine – site de La Piverdière).
Pelouses sèches en haut de la Roche de Mûrs
Source : DREAL Pays de la Loire – LPO Anjou - Auteur : Bruno GAUDEMER
Les objectifs des DocOb pour les deux sites de la vallée de la Loire
Le Document d’objectif (DocOb) du site « de Nantes aux Ponts-de-Cé », élaboré en 2004, a été
approuvé par l’État en 2011. Il s’organise autour 9 actions :
- Gestion du lit mineur et des berges de la Loire
Action 1.1 : Adaptation des modes d’entretien du lit mineur pour une meilleure prise en compte des
habitats et espèces d’intérêt communautaire
- Gestion des milieux aquatiques
Action 2.1 : Gestion de mares ou de boires isolées
46 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Action 2.2 : Gestion de rivières, douves, fossés et boires connectées au fleuve
Action 2.3 : Gérer les frayères naturelles à brochets
Action 2.4 : Lutter contre le ragondin et autres espèces animales proliférantes
- Lutte contre les espèces végétales envahissantes
Action 3.1 : Lutter contre les plantes envahissantes
- Gestion ou restauration de prairies permanentes
Action 4.1 : Maintien et entretien de prairies permanentes
Action 4.2 : Restauration du milieu prairial
- Gestion des bois et des haies
Action 5.1 : Gestion extensive de la forêt alluviale (hors dpf)
Action 5.2 : Gestion du bocage en vue de la conservation de l’habitat des coléoptères xylophages
Action 5.3 : Expérimentation de gestion de peupleraies
Action 5.4 : Restauration et entretien des ripisylves
- Maintien ou restauration de la libre circulation des poissons migrateurs
Action 6.1 : Assurer la cohérence des actions sur le fleuve avec les préconisations du COGEPOMI
- Gestion des coteaux calcaires
Action 7.1 : Mettre en place un plan de gestion pour le site de Chateaupanne
Action 7.2 : Mettre en place un programme d’action sur la lentille Sainte Catherine
- Gestion des coteaux schisteux
Action 8.1 : Gestion des coteaux et de la réserve naturelle régionale de Pont Barré
Action 8.2 : Entretien des abords de voie ferrée
- Recommandations pour préserver ou améliorer la qualité du milieu
Action 9.1 : Mettre en place des techniques de génie végétal pour la restauration ou le confortement
des berges
Action 9.2 : Mettre en œuvre les schémas d’aménagement et de gestion des eaux prévus dans le
SDAGE Loire Bretagne
Le DocOb du site de la « Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau », qui concerne une très
petite partie du territoire, poursuit le même type d’objectifs.
Le site Natura 2000 des Basses Vallées Angevines
Vaste ensemble de confluence du bassin de la Loire qui rassemble trois rivières : la Mayenne, la
Sarthe et le Loir puis la Maine soit un bassin versant de 22 000 km², les Basses Vallées Angevines
constituent un grand ensemble de prairies inondables. Ces vallées inondables, dont les parties les
plus basses peuvent être submergées plus de 100 jours par an, jouent ainsi un rôle de purification des
eaux. Elles constituent aussi un bassin écrêteur de crues essentiel au regard de la prévention des
risques et de la protection des populations angevines.
Les Basses vallées angevines concernent les communes d’Angers, Briollay, Cantenay-Epinard,
Écouflant, Feneu, Montreuil-Juigné, Soucelles, Soulaire-et-Bourg et Villevêque. Les prairies de la
Baumette au sud d’Angers, sur les communes de Sainte-Gemmes-sur-Loire et Bouchemaine font
partie de ce grand complexe malgré la coupure urbaine.
Il s’agit d’un site d'importance pour l’avifaune aquatique (en particulier les Limicoles et Anatidés) qui y
stationne en période d’hivernage et en période prénuptiale. Il constitue également le principal site de
reproduction du Râle des genêts de l'Europe de l'ouest. Les BVA sont aussi importantes pour les
passereaux prairiaux avec les plus fortes densités dans la région. Cela conforte son intérêt général.
Les caractéristiques écologiques et les enjeux du complexe des Basses vallées angevines sont les
suivantes :
- écosystèmes composés de lac, de mares, haies et prairies...
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 47
- végétation aquatique flottante et immergée,
- prairies humides eutrophes,
- prairies de fauche de plaine,
- roselières.
Les rivières, boires et mares abritent une importante population piscicole d’eau douce (Cyprinidés).
L’inscription de ces espaces au titre de Natura 2000 s’appuie sur la présence d’habitats et d’espèces
reconnus d’intérêt communautaire.
Pour les habitats :
- mégaphorbiaies eutrophes
- prairies maigres de fauche de basses altitudes
- forêt alluviale résiduelle
- lac eutrophe naturel à végétation flottante et immergée
- eaux oligo-mésotrophes calcaires avec végétation à Characée
Pour les espèces :
- insectes Odonates (Agrion de Mercure)
- insectes Orthoptères (Rosalie des Alpes, Lucane cerf-volant, Grand Capricorne)
- poissons (Alose feinte, Grande Alose, Lamproie marine, Bouvière)
- Oiseaux (Faucon pèlerin, Sterne pierregarin, Martin-pêcheur d’Europe, Pie-grièche
écorcheur, Cigogne blanche, Cigogne noire, Aigrette garzette, Pluvier doré, Milan noir,
Grande Aigrette, Bondrée apivore, Bihoreau gris, Spatule blanche, Balbuzard pêcheur,
Combattant varié, Râle des genêts, Marouette ponctuée, Busard des roseaux, Héron
pourpré, etc.)
Les Basses vallées angevines se définissent écologiquement par plus de 70 espèces parmi lesquels
les oiseaux représentent une grande partie de la faune déterminante (25 espèces). Récemment,
grâce à des travaux menés par l’Université d’Angers avec l’université de Rennes sur l’île Saint-Aubin,
ont été identifiées plusieurs dizaines d’espèces de Carabes, environ 2 fois plus que ce qui est trouvé
dans ces milieux habituellement.
La diversité floristique et son niveau patrimonial s’expriment avec la présence d'une trentaine
d'espèces végétales rares ou peu communes au niveau régional, dont plusieurs protégées au niveau
national et régional. Cette diversité est à relier au degré d'humidité des prairies, à la présence de
mares temporaires, fossés, roselières et d'eaux courantes.
Au-delà de la reconnaissance et des actions dans le cadre de Natura 2000, les Basses vallées
angevines relèvent de la Convention de Ramsar (traité international pour la conservation et l’utilisation
durable des zones humides). Elle vise à enrayer leur dégradation en reconnaissant leurs fonctions
écologiques fondamentales et leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.
Zone de reposoir pour l’avifaune dans les prairies inondées des BVA
©aura – Décembre 2011 - Source : DREAL Pays de la Loire – LPO Anjou
48 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
268 autres espèces ont été recensées dans cette zone confirmant la très grande valeur écologique
de ces milieux d’exception.
Le maintien de l'élevage bovin extensif représente donc le déterminant essentiel de la
pérennité d’un site à l'équilibre naturel très sensible :
- à la dégradation de la qualité de l'eau issue des pollutions diffuses du bassin versant et
aux perturbations hydrauliques (niveaux d'eau, inondations d'hiver),
- au développement des peupliers qui favorisent l'appauvrissement du milieu (destruction
d'espèces végétales) et réduit les zones exploitables par l'avifaune
- au développement d'espèces envahissantes (particulièrement la jussie).
Angers Loire Métropole est aujourd’hui l’opérateur du programme Natura 2000 sur le site des Basses
vallées angevines. Ses actions permettent le maintien d'activités socio-économiques extensives ayant
un impact favorable sur les milieux aquatiques, les milieux prairiaux et les milieux boisés.
Le document d’objectif (DOCOB) élaboré en 2003 a été approuvé par l'État en 2011. Il s’organise
autour d’actions communes et d’actions propres aux trois grands milieux recensés sur le site.
Les actions communes à l’ensemble du site :
- Mettre en place une structure collective de gestion des Basses Vallées Angevines
- Mettre en œuvre le document d’objectifs
- Communication destinée au grand public et aux pratiquants des activités de loisirs
- Accompagner la mise en place des contrats : réunions d’informations des professionnels
- Soutien à la valorisation de produits agricoles et touristiques du site
- Restaurer des habitats naturels et des habitats d’espèces d’intérêt communautaire
- Suivre l’état de conservation des espèces et des espaces
- Contribuer à une meilleure connaissance des espèces.
Les objectifs sont ensuite définis en fonction des milieux présents sur le site :
Milieux prairiaux
- Maintenir les pratiques de gestion extensive de la prairie avec des contrats de fauche
tardive, à vitesse réduite et par le centre(les Mesures agro-environnementales
territorialisées)
- mise en place de bandes non fauchées pour favoriser l’accueil des oiseaux
- Reconversion de terres arables, de peupleraies ou de parcelles délaissées en prairies.
- Suivi de la flore prairiale
- Sensibiliser les agriculteurs à des pratiques plus respectueuses du milieu,
- Information, animation
- Diagnostic « Patrimoine naturel » des exploitations
- Organiser l’occupation du sol par la reconduction de la réglementation des boisements
- Suivre la qualité des fourrages sur les secteurs où les inondations sont artificiellement
prolongées (Porte hydraulique de la Baumette…)
- Organiser les abreuvements des troupeaux en bordure de cours d’eau et dans les boires
- Neutralisation des lignes électriques
Milieux boisés
- Favoriser l’entretien du bocage et plus particulièrement des têtards
- Maintenir les boisements naturels et la ripisylve par une gestion adaptée
- Établir un plan de gestion de la ripisylve des cours d’eaux du DPF en partenariat avec la
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 49
DDE, le conseil Général et le Syndicat du Loir, la Région, le CG49 et l'agence de l'eau Loire Bretagne
(Contrat territorial milieu aquatique)
- Promouvoir une gestion extensive des boisements alluviaux
- Favoriser des modes de gestion favorables à la biodiversité sous peupleraies
- Reconvertir des peupleraies en boisements alluviaux
- Expérimenter des actions liées à la gestion des boisements
Milieux aquatiques
- Restaurer et entretenir le réseau hydraulique secondaire selon des modalités favorables
aux espèces et aux habitats d’intérêt communautaire.
- Réalisation d’une étude concernant l’état du réseau hydraulique
- Définition d’un plan pluriannuel de gestion
- Élaboration de contrats « entretien des fossés »
- Restauration des fossés
- Restaurer et entretenir des mares.
- Lutter contre les espèces introduites envahissantes
- Lutte contre les ragondins et autres espèces animales introduites proliférantes
- Lutter contre la Jussie et autres espèces végétales aquatiques et subaquatiques
introduites envahissantes
- Organiser les abreuvements en bordure de cours d’eau des troupeaux
- Favoriser l’élimination des rémanents d’élagage et d’exploitation des peupleraies
Le Contrat territorial milieu aquatique (CTMA) financera des actions favorables à la biodiversité
(Agence de l’eau Loire-Bretagne).
Les zones d’inventaires
Une Zone naturelle intérêt écologique faunistique et floristique est un secteur du territoire national
pour lequel ont été identifiés des éléments remarquables du patrimoine naturel. La désignation d'une
ZNIEFF repose surtout sur la présence d’espèces ou d’associations d’espèces à fort intérêt
patrimonial.
Deux types de ZNIEFF sont distingués :
- Les ZNIEFF de type I, définies par la présence d’espèces, d’associations d’espèces ou
de milieux rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel national ou
régional.
- Les ZNIEFF de type II, grands ensembles naturels riches ou peu modifiés, ou offrant des
potentialités biologiques importantes. Les ZNIEFF de type 1 peuvent y être intégrées.
Ces inventaires ont été actualisés en 2007 par le Muséum national d’histoire naturelle.
Les ZNIEFF repérées sur le territoire communautaire couvrent la très grande majorité des vallées
alluviales (Basses vallées angevines et vallée de la Loire), hormis la vallée de l’Authion. Ailleurs, elles
concernent principalement des secteurs bocagers (bocage mixte à chênes pédonculé et tauzin à
l’ouest) et des forêts (Beaulieu à Soulaines-sur-Aubance, Bécon à Saint-Jean-de-Linières, de
Linières, de Longuenée à La Membrolle-sur-Longuenée).
Les ZNIEFF des vallées alluviales s’insèrent dans le réseau Natura 2000 (voir plus haut) ce dernier
bénéficiant de protections fortes. L’identification de ZNIEFF en secteurs bocagers montre à la fois
la richesse et la sensibilité des milieux qu’ils renferment.
Deux espaces forestiers en périphérie nord-nord-ouest et sud du territoire communautaire
complètent l’éventail des espaces d’intérêt écologique. Tous les deux font l’objet d’un classement en
ZNIEFF de type 2.
Prairies naturelles et diversité de haies bocagères
50 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
dans la ZNIEFF 2
« bocage à Chêne tauzin et Chêne pédonculé »
Source : DREAL – LPO Anjou – photo : Emmanuel Sechet
Milieux humides, semi-humides et bocagers
de la ZNIEFF 1
« bocage et mares à l’ouest de Saint-Lambert-la-Potherie »
Source : DREAL Pays de la Loire – LPO – Photo : Emmanuel Séchet
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 51
Les ZNIEFF de type 1
Nom
Communes concernées
(sur ALM)
Sablières d’Écouflant
Écouflant
Gravière de la Charpentière
Soucelles
Lit mineur, berges et îles de
Loire entre les Ponts-de-Cé
et Mauves-sur-Loire
Béhuard – Bouchemaine
– Mûrs Erigné – les
Ponts-de-Cé - SainteGemmes-sur-Loire
Savennières
Lit mineur, berges et îles de
Loire des Ponts-de-Cé à
Montsoreau
Les Ponts-de-Cé
Prairies entre Loire, Louet et
Aubance
Mûrs-Erigné
Ponts-de-Cé
–
Principales caractéristiques
Typologie
Lacs, étangs et mares –
ancienne gravière
Landes sèches
Aulnaies-frênaies
médioeuropéennes
Dunes intérieures
Ancien site d’extraction
Bois marécageux
Etangs –mares
Zones de landes
Lacs, étangs et mares
Bancs de sable / bancs de
vases des cours d'eau
Prairies humides
Ripisylves des grands fleuves
(chênes, ormes et frênes)
Lacs, étangs et mares
Cours d'eau
Bancs de sable des cours
d'eau
Les
Lacs, étangs et mares
Prairies humides
Ripisylves des grands fleuves
Intérêt écologique et fonctionnel
Milieu remarquable, une dune atlantique est présente dans la partie nord.
Intérêt botanique important : présence d'espèces rares ou peu communes.
Intérêt mycologique remarquable : espèces caractéristiques des dunes atlantiques,
phénomène rare dans l'intérieur des terres, et un nombre d'espèces élevé sur une
étendue restreinte.
L’ensemble accueille une entomofaune riche et diversifiée présentant de nombreuses
espèces déterminantes en Maine-et-Loire. Les prairies humides constituent des zones
d'escale et d'alimentation pour de nombreux oiseaux dont certains rares ou peu
communs dans le département
Incluse dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé et
ses annexes »
Site d’étape, de reproduction et d’habitat de diverses espèces d'oiseaux rares ou
menacées dans notre région.
Axe de migration important pour plusieurs espèces de poissons devenus très rares.
Présence d'une intéressante diversité d'Odonates, de Trichoptères,
d'Ephéméroptères, dont certaines espèces particulièrement rare dans notre région.
Grande diversité entomologique (Lépidoptères, Rhopalocères, Orthoptères,
Coléoptères, etc...) et en particulier un coléoptère rare et protégé en France.
Présence de plusieurs espèces végétales rares, certaines protégées au niveau
national ou régional.
Incluse dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à
Montsoreau »
Grande diversité d'associations végétales : espèces pionnières des sables,
groupements à hélophytes, à Salixsp. et Frêne oxyphylle, prairies inondables,
pelouses siliceuses sèches, etc…
Présence d'oiseaux coloniaux nicheurs sur les grèves, présentant des effectifs
d'intérêt national. Site de migration et d'escale pour les échassiers, anatidés (canards,
etc.). Intérêt piscicole important, avec la présence de plusieurs espèces migratrices.
Installation croissante du Castor sur l'ensemble du périmètre. Intérêt entomologique,
avec plusieurs espèces caractéristiques du fleuve (Odonates, Trichoptères,
Ephéméroptères) et présence d'un longicorne protégé au niveau national.
Incluse dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé et
ses annexes »
Intérêt ornithologique : migration prénuptiale (zone de stationnement pour les Canards
52 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
(chênes, ormes et frênes)
Coteaux schisteux de Roche
de Mûrs
Mûrs-Erigné
Marais de Montreuil-Juigné
Montreuil-Juigné
Coteau bord de Mayenne
« beau site »
Montreuil-Juigné
Etang du Pont de l’Arche
Bouchemaine
Savennières
Zone de bocage naturel et
mares à l’Ouest de SaintLambert-la-Potherie
La Meignanne – SaintClément-de-la-Place et
Saint-Lambert-laPotherie
Prairies et rocher de la
Baumette
Angers – Bouchemaine –
Sainte-Gemmes-surLoire
Lac de Maine
Angers - Bouchemaine
Landes sèches
Pelouses silicicoles ouvertes
médio-européennes
Végétation des rochers et
falaises intérieures siliceuses
Lacs, étangs et mares
Prairies humides
Prairies de fauche
-
Chênaies acidiphile
Parcs urbains
Lacs, étangs et mares
Végétation aquatique flottante
ou submergée
Prairies humides
Bocage dense
Prairies naturelles
Prairies humides
Mares
Eaux dormantes
Végétation aquatique flottante
ou submergée
Prairies humides
Prairies de fauche
et Limicoles), puis en saison de reproduction pour le Râle des Genêts. Maintien d'une
bonne population de Chouettes chevêches. Les fossés et boires accueillent de
nombreuses espèces d'amphibiens, ainsi qu'un crustacé peu commun : Lépidurus
apus.
Intérêt botanique élevé lié à la présence d'espèces typiques des prairies inondables et
des bords de fossés ou mares.
Les versants abrupts sont colonisés par une importante flore ptéridophyte. Le sommet
présente des pelouses silicicoles comportant plusieurs éléments floristiques
importants, dont certaines espèces sont ici en limite ouest de répartition.
Incluse dans la zone Natura 2000 « Basses Vallées Angevines et aval de la rivière
Mayenne »
Marais naturel qui constitue le seul point en eau toute l'année en périphérie des
Basses Vallées Angevine. Permet l'accueil d'une faune variée, migratrice ou
reproductrice. Intérêt entomologique avec la présence d'une espèce rare d'odonate.
Intérêt botanique lié à la présence de groupements végétaux typiques des prairies
inondables et d'une espèce protégée rare liée aux conditions de submersion.
Coteau boisé en exposition nord/nord-est présentant une flore vernale originale avec
une espèce rare dont c'est ici la deuxième station du Maine-et-Loire.
Site relativement préservé de toute pollution.
Grande diversité floristique, (ptéridophyte rare dans la région et nombreuses espèces
hygrophiles rares ou protégées).
L'étang constitue une zone de reproduction pour les odonates, dont plusieurs espèces
rares en Pays de la Loire.
Espace riche en biodiversité (avifaune, odonates, reptiles, amphibiens, orchidées)
Bocage fermé et homogène enserrant des prairies naturelles et des mares
Intérêt fonctionnel : habitat – étape migratoire – alimentation – reproduction –
épuration des sols – ralentissement du ruissellement
Incluse dans la zone Natura 2000 « Basses Vallées Angevines et aval de la rivière
Mayenne »
Intérêt ornithologique (migration prénuptiale - période de reproduction) Les densités
présentes sur ce site sont les plus fortes notées en Europe. Abri du sedum d'Angers
(Sedum andegavense), et de la Gagée de Bohème (Gagea bohemica), plantes rares
protégées: Zone de frayère à très forte potentialité notamment pour le brochet.
Lacs, étangs et mares
Incluse dans la zone Natura 2000 « Basses Vallées Angevines et aval de la rivière
Mayenne »
Prairies humides
Formations riveraines de saules Important site d'hivernage, de reproduction, de refuge ou de halte migratoire pour de
nombreux oiseaux.
Aulnaies-frênaies
Plans d'eau artificialisés (eau
douce)
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 53
Basses Vallées Angevines –
prairies alluviales de la
Mayenne, de la Sarthe et du
Loir
Angers
–Briollay
–
Cantenay-Epinard
–
Écouflant – MontreuilJuigné – Soucelles –
Soulaires-et-bourg
Villevêque
Lacs, étangs, mares (eau
douce)
Végétation aquatique flottante
ou submergée
Prairies humides
Prairies de fauche
Incluse dans la zone Natura 2000 « Basses Vallées Angevines et aval de la rivière
Mayenne »
Site d'importance pour les oiseaux d'eau (limicoles et anatidés), à la fois en hivernage et
en période prénuptiale.
Forte diversité floristique (Présence d'espèces végétales rares ou peu communes au
niveau régional, dont plusieurs protégées au niveau national et régional).
Frayères potentielles pour le Brochet. Les boires servent de refuge à de nombreux
cyprinidés. de nombreux autres groupes (insectes, champignons, amphibiens et reptiles)
ont fait l'objet d'inventaires.
Les ZNIEFF de type 2
Nom
Communes concernées
(sur ALM)
Vallée de la Loire à l’amont
de Nantes
Béhuard – Bouchemaine
– Mûrs Erigné – les
Ponts-de-Cé - SainteGemmes-sur-Loire
Savennières
Principales caractéristiques
Typologie
Fleuves et rivières soumis à
marées
Cours des rivières
Prairies humides eutrophes
Pâturages mésophiles
Roselières
Vallée de la Mayenne
Feneu - La Membrollesur-Longuenée
–
Montreuil-Juigné
Eaux courantes
Chênaies-charmaies
Aulnaies-frênaies
Bocage
mixte
chêne
pédonculé-chêne tauzin à
l’Ouest d’Angers
Beaucouzé
–
Bouchemaine
–
la
Meignnane – SaintClément-de-la-Place –
Saint-Jean-de-Linières –
Saint-Lambert-laPotherie – Saint-Légerdes-Bois)
Angers – Avrillé –
Bouchemaine – Briollay
– Cantenay-Epinard –
Écouflant – MontreuilJuigné
–
SainteGemmes-sur-Loire
–
Soucelles – Soulaires-et-
Bocage
Mares et étangs
Prairies mésophiles
Zones humides
Chênaies acidiphiles
Basses vallées angevines
Lacs, étangs et mares
Végétation aquatique flottante
ou submergée
Prairies humides eutrophes
Prairies de fauche de plaine
Aulnaies-frênaies
médioeuropéennes
Intérêt écologique et fonctionnel
Incluse dans la zone Natura 2000 « Vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé et ses
annexes »
Intérêt plan écologique, faunistique et floristique. Riches végétations caractéristiques des
milieux ligériens
Intérêt ornithologique (qualité et diversité de l’avifaune nicheuse, migratrice et
hivernante. Peuplement piscicole, herpétobatrachofaune et entomofaune riche et variée,
etc.
Incluse dans la zone Natura 2000 « Basses Vallées Angevines et aval de la rivière
Mayenne »
Intérêt au niveau faunistique et floristique, principalement au niveau des odonates, des
orchidées, des plantes de milieux humides et des vernales, ainsi que des fougères.
Plusieurs espèces protégées au niveau régional ou national ont été recensées
Diversité des habitats induit une variété faunistique et floristique avec présence de
plusieurs espèces rares ou peu communes
(odonates, amphibiens, reptiles, oiseaux (espèces protégées), plantes (angiospermes et
dicotylédones)
Intérêt fonctionnel : habitat – zone d’échange – lieu de reproduction – ralentissement du
ruissellement
Incluse dans la zone Natura 2000 « Basses Vallées Angevines et aval de la rivière
Mayenne »
Classées zone humide d'importance internationale au titre de la convention de Ramsar,
Site d'importance internationale pour les oiseaux migrateurs (Anatidés, limicoles) soit en
hivernage, soit en migration pré-nuptiale, et principal site de reproduction du Râle des
Genêts. Présence du brochet - de Cyprinidés. I
ntérêt entomologique (importantes populations d'odonates et des orthoptères inféodés
54 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
bourg - Villevêque
Forêt de Longuenée
Saint-Clément-de-laPlace – La Membrollesur-Longuenée
Forêt de Brissac
Soulaines-sur-Aubance
Forêt de Bécon
Saint-Léger-des-Bois –
Saint-Martin-du-Fouilloux
Zone de bocage de Sceaux
d’Anjou
Ecuillé - Feneu
Bois et landes des Allards
Soucelles
Bois Maurice, Bois
Briançon, Bois de Mont
de
Sarrigné
Prairies mésophiles
Mares et étangs
Landes
Chênaies acidiphiles
Etangs et vallons
Chênaies-charmaies
chênaies acidiphiles
Landes sèches
aux prairies naturelles). Présence également de nombreuses espèces de reptiles et
amphibiens.
Milieux diversifiés accueillant avifaune (espèces rares ou peu communes) et mammifère
Fort intérêt botanique (flore fongique)
/
Lacs, étangs, mares (eau
douce)
Landes
Chênaies acidiphiles
Bois marécageux à aulne,
saule et piment royal
Lac, étangs et mares
Bocage
Prairies naturelles
Milieux humides
Landes sèches
Forêt de chênes tauzin
Eaux dormantes
Landes sèches
Zone d’hivernage pour les anatidés
Site de nidification pour plusieurs espèces d’oiseaux de landes ou futaies
Les landes abritent une riche flore à Ericacées (petits arbustes)
Intérêt fonctionnel : régulation hydraulique
Grand massif boisé bien conservé, en partie clos, et d'accès difficile.
Fortes potentialités biologiques : stationnements importants d'anatidés sur les étangs en
période hivernale. Présence de 10 espèces végétales peu communes et une protégée
en Pays de la Loire.
Présence d’espèces caractéristiques des bocages de l’Ouest (hermine, mustélidés).
Complexe bocage/prairie/mare qui s’inscrit en complément des complexes existants plus
au sud
Intérêt fonctionnel : dans le cycle de l’eau et des sols
Présence d’espèces « patrimoniales » (insectes, oiseaux, flore) et fonction d’habitat avec
faune et flore originales et assez rares dans le département (milieux des landes sèches)
Boisements étendus à chêne pédonculé, sessile et tauzin, le plus souvent sous forme de
taillis. Plantations de conifères (pins) laissant ça et là des espaces de landes ouverts. Le
site accueille une avifaune forestière comportant des espèces rares ou peu communes
en Maine-et-Loire.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 55
Chemin bocager à haie haute de Chêne pédonculé et sessile
dans la ZNIEFF 2 de Sceaux-d’Anjou
Source : DREAL Pays de la Loire – LPO – Photo : Emmanuel Séchet
Les anciennes gravières recolonisées par la flore et la faune
La Charpenterie - Soucelles - Montreuil-sur-Loir
Source : DREAL Pays de la Loire – LPO Anjou - Auteur : Gilles Mourgaud
Mixité des essences arborées dans la forêt de Longuenée
La Membrolle-sur-Longuenée
Source : DREAL Pays de la Loire – LPO – Photo : Emmanuel Séchet
56 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
Les espaces naturels sensibles
Depuis la Loi du 18 juillet 1985, le Département est compétent pour mettre en œuvre une politique de
gestion et d’ouverture au public des espaces naturels sensibles, boisés ou non. Pour mener à bien
ces missions de gestion et de préservation, le Département s’appuie sur la Taxe Départementale sur
les Espaces Naturels Sensibles (TDENS) prélevée sur les permis de construire.
Le Conseil général de Maine-et-Loire a institué la TDENS en 1989 et mène depuis une politique
environnementale d’espaces naturels sensibles axée principalement autour de la valorisation de sites
(financement d’itinéraires cyclables, de mesures agro-environnementales sur des sites Natura 2000,
entretien des chemins de randonnée dans le cadre du Plan départemental des itinéraires pédestres et
de randonnée (PDIPR), soutien d'actions d'acquisition (entre 20 à 150 ha par an), d’aménagement et
de gestion d'espaces naturels, aides apportées pour les actions de sensibilisation et de découverte
des milieux, etc.) plutôt que de leur acquisition. Les choix des sites s’appuient sur les inventaires, dont
les ZNIEFF précédemment décrites ou des espaces déjà sous protection (Natura 2000).
Depuis 2010, le Conseil général est doté d’un Plan départemental des espaces naturels sensibles
comprenant une nouvelle cartographie, la définition d’actions au sein de différents axes stratégiques
et des modalités d’intervention.
Douze sites sont concernés par ce Plan sur le territoire d’Angers Loire Métropole avec une diversité de
types écologiques très large : forêts, étangs, rivières et zones alluviales, pelouses sèches, bocage. Le
Plan priorise les espaces sur lesquels des actions seront mises en œuvre en fonctions des enjeux et
des menaces sur leur évolution :
- 3 sites prioritaires,
- 4 sites à forts enjeux,
- 5 sites complémentaires.
Les sites prioritaires sont déjà identifiés en termes d’enjeux écologiques et fonctionnels par les
différentes protections ou inventaires dans le cadre du réseau européen Natura 2000 et des sites
classés au titre :
- du paysage : Basses vallées angevines et vallée de la Loire
- et/ou dans le cadre de ZNIEFF de type 1 et 2 : bocages à l’ouest d’Angers.
Les sites à forts enjeux sont majoritairement situés dans le pôle métropolitain avec trois sites
particulièrement artificialisés mais devenus riches sur le plan écologique avec le temps :
- le lac de Maine, creusé sur les prairies d’Aloyau (carrière de grave),
- le site des ardoisières de Trélazé, composé d’anciens sites d’extraction de l’ardoise sur
les communes des Ponts-de-Cé, de Trélazé et de Saint-Barthélemy-d’Anjou
- l’Étang Saint-Nicolas, ancien site d’extraction ardoisière et étang artificiel créé au Moyenâge.
- le marais de Juigné, ensemble de prairies inondables et d’étangs.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 57
Patrimoine industriel et valorisation écologique
sur le site des Ardoisières d’Angers-Trélazé
©aura – Août 2012 – Source : Aura
Diversité exceptionnelle de milieux dans les Parcs Saint-Nicolas
(lande sèche, milieux humides, jardins vivriers, … et d’autres encore)
©aura – Août 2012 – Source : Aura
Les sites complémentaires constituent le troisième niveau de priorité pour les actions du Conseil
général. Il s’agit de :
- la forêt privée de Bécon
- le bois du Fouilloux
- la boucle de l’Aubance
- la roche de Mûrs
- le parc du château du Plessis-Macé.
Outre sur ces espaces fléchés, le Plan ENS du Conseil général souhaite développer des actions plus
globales en faveur de la biodiversité sur le Domaine public fluvial (250 km propriété du Département)
et les routes départementales. Les enjeux d’Espaces naturels sensibles seront également pris en
compte en amont des grands projets d’infrastructures.
Les actions du Conseil général de Maine-et-Loire
Le Plan Départemental des Espaces Naturels Sensibles a défini cinq orientations stratégiques
délimitant le champ d’intervention du Conseil Général sur ces espaces. Ces orientations sont ensuite
déclinées en fiches actions et visent à :
- renforcer et harmoniser la connaissance
- initier et dynamiser la préservation des milieux et espèces
- valoriser les sites et actions du plan départemental des ENS
58 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
-
sensibiliser aux enjeux de la politique ENS
veiller à la cohérence avec la charte de l’environnement et du développement durable du
Conseil général de Maine-et-Loire.
Parmi les actions envisagées par le Conseil Général il est à noter :
- la définition d’une politique de préemption et d’une stratégie foncière à long terme pour
maîtriser les secteurs les plus sensibles des ENS classés prioritaires, notamment la
Vallée de la Loire,
- l’attention portée à la prise en compte des sites et espèces dans les documents de
programmation, notamment pour intégrer les ENS dans les politiques d’aménagement du
territoire
- la volonté de faire émerger les projets sur les territoires pour sensibiliser les acteurs
locaux à la valorisation des milieux naturels (notamment par l’initiation de projets en
faveur des milieux naturels)
- l’ouverture des sites au public dans le respect des milieux et espèces.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 59
Des stations d’espèces floristiques protégées
Une cartographie des stations d’espèces floristiques menacées et inscrites aux listes nationales ou
régionales, sur le territoire angevin, a été réalisée par le Conservatoire botanique national de Brest.
Les sites identifiés s’insèrent essentiellement dans des espaces déjà reconnus sur le plan
écologique : Natura 2000, ZNIEFF, ENS, sites classés au titre des paysages et bénéficient ainsi des
politiques de préservation/protection liées à ces espaces.
Machaon sur Inule britannique
Cardamine parviflore
Source : Édouard Beslot (LPO Anjou) et Muséum national d’histoire naturelle
Synthèse des espèces floristiques protégées présentes sur le territoire d’Angers Loire Métropole
Ile Saint-Aubin
Gratiola officinalis, Inulabritanica, Pulicaria vulgaris,
Cerastium dubium10
ZNIEFF 1 mare et bocage à l’ouest de Saint-Lambert-la-Potherie (site Coeloglossum viride, Lathyrus panonicus, Ranunculus
de la Gaudinière)
ophioglossifolius, Orchis coriophora
ZNIEFF 2 bocage à Chêne tauzin et pédonculé à l’ouest d’Angers Peucedanum gallicum
(Saint-Martin-du-Fouilloux - site de la Perraudière)
Proximité de la forêt de Bécon (sites sud), Saint-léger-des-Bois (site Peucedanum gallicum
de la Baganerie et site des Boitonnières)
Prairies de la Baumette
Inula britanica
Berges du Lac de Maine
Gratiola officinalis, Pulicaria vulgaris
Bras de Saint-Aubin aux Ponts-de-Cé
Pulicaria vulgaris, Inula britanica
Marais de Juigné et nord-est du Château
Gratiola officinalis, Pulicaria vulgaris
Coteau sud de la Mayenne
Lathraea squamaria
Secteur de la Pointe (coteau et rive de Loire), coteau de Pruniers
Inula britanica, Pulicaria vulgaris, Plantago recurvata
Sablières et bois d’Écouflant
Cardamine parviflora, Cerastium dubium, Scutellaria
hastifolia
Prairies inondables de la Sarthe au nord d’Écouflant
Cardamine parviflora, Cerastium dubium, Pulicaria
vulgaris, Gratiola officinalis, Inula britanica, Scutellaria
hastifolia
Ardoisières de Trélazé
Sedum andegavense
Roche de Mûrs (de La Jubaudière à La Fontenelle)
Cardamine parviflora
Prairie inondable du Louet à l’ouest de Mûrs.
Plantago recurvata, Cardamine parviflora, Damasonium
alisma, Scutellaria hastifolia
Rocher de la Baumette
Sedum andegavense, Gagea bohemica
Étang Saint-Nicolas
Carex depauperata, Damasonium alisma, Plantago
recurvate, Sedum andegavense 11
©aura – Décembre 2011 - Source : Conservatoire botanique national de Brest – Antenne de Nantes - 2007
10 Suivie par le Muséum national d’histoire naturelle depuis 2004.
11 Source : Ligue de protection des oiseaux Anjou.
60 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances - Juin 2013 ::: © aura
7 - UN ÉTAT DU RÉSEAU ÉCOLOGIQUE ANGEVIN
On sait aujourd’hui que le maintien de la biodiversité repose en grande partie sur
la résistance aux accidents climatiques, pathogéniques, … et le brassage
génétique, autrement dit les échanges de populations. Ce brassage permet
d’accroître la chance de survie des populations en réduisant les effets de la
consanguinité. Le maintien d’un réseau permet de limiter l’effet de la
fragmentation des milieux semi-naturels. Les activités humaines induisent une
fragmentation des milieux semi-naturels réduisant les chances de survie de la
flore et de la faune sauvages qui y vivent. Conserver des connexions entre les
fragments de milieux restant aide au maintien de la flore et de la faune sauvage.
Selon les espèces (entomofaune, avifaune, grands mammifères), les champs
d’actions et les besoins d’espaces et de circulation diffèrent.
L’écologie du paysage : une réponse à l’érosion de la biodiversité
Des corridors et des réservoirs s’appuyant sur des éléments paysagers
Les notions de corridors et de réservoirs écologiques trouvent leur origine dans une branche très
récente des sciences du vivant : l’écologie du paysage. Celle-ci s’appuie sur des notions spatiales
de matrice, de corridor, de tache, de mosaïque, de lisière, de patron paysager. Elle les exploite dans
l’étude de la connexion ou de la fragmentation des espaces. Voir le schéma théorique ci-dessous.
Source : Guide des trames vertes et bleues - Ministère de l’écologie, 2010
La notion de fonctionnalité écologique représente l’aptitude d’un paysage à assurer le maintien d’un
tissu vivant favorisant la reproduction, le repos, la nourriture, le déplacement des populations animales
et végétales. Grâce à cette approche, un maillage d’éléments paysagers (bois, haies, prairies
naturelles, jardins, parcs, cours d’eau et leur ripisylve …) favorable à la biodiversité peut être
identifié. Il s’agit alors de repérer la trame verte et bleue d’un territoire, elle-même composée de
différentes sous trames (boisée, bocagère, humide, aquatique, de landes, de milieux ouverts).
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 61
Une logique de réseau portée nationalement
12
La Stratégie nationale pour la biodiversité (2011-2020) élaborée par le Gouvernement français précise
que « la résilience et la fonctionnalité des écosystèmes doivent être maintenues voire renforcées
afin de préserver les processus évolutifs nécessaires à leur adaptation et au maintien de la
biodiversité. Par ailleurs, dans un contexte de changements planétaires, les espèces doivent
pouvoir se déplacer afin de trouver les meilleures conditions environnementales pour vivre. La
définition, la préservation et la remise en bon état de la Trame verte et bleue (TVB) sont prioritaires, tout
en étant vigilant quant à son impact sur les déplacements des espèces exotiques envahissantes et des
vecteurs de maladies» (...). « Les continuités écologiques prennent notamment appui sur la biodiversité
qualifiée d'ordinaire. Elles ont aussi leur place en milieu urbain » (...).
Les quatre composantes essentielles et identitaires du territoire angevin
L’identification d’une trame écologique, composée de corridors et de réservoirs, s’appuie, d’une
manière générale, sur des composantes différentes.
Les sous-trames pouvant composer un réseau écologique
source : Ministère de l’écologie – Comité opérationnel Trame verte et bleue
Les composantes humides, bocagères et boisées caractérisent fortement le territoire d’Angers
Loire Métropole. Elles sont colonisées et utilisées par des espèces spécifiques.
La composante humide demeure une caractéristique essentielle du territoire. L’intérêt est piscicole
(variable en fonction des profils et de la qualité de l’eau) mais aussi pour les ripisyles, marais, boires et
prairies humides. De nombreuses espèces locales de l’avifaune y sont inféodées mais aussi des
espèces migratrices. Cette composante interagit avec les bocages et les boisements.
La composante bocagère joue un rôle écologique maximal lorsqu’elle est constituée de ses trois
éléments : haies, mares, prairies permanentes (complexe bocager). La haie, avec ses différentes
strates, sa diversité d’essences et son caractère linéaire permet l’accueil, le nourrissage et la circulation
des très nombreuses espèces. Lorsqu’elle est ancienne et bien conservée, elle autorise la conservation
d’une faune et d’une flore patrimoniales (Grand capricorne et Rosalie des Alpes par exemple). Les
prairies offrent une flore diversifiée attirant de nombreuses espèces aux besoins en nutriments
12
La Stratégie nationale pour la biodiversité vient d’être signée par Angers Loire Métropole.
62 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
différents. Elles sont un élément indispensable aux chaînes alimentaires. La richesse écologique est
enfin multipliée lorsque qu’il y a présence de mares.
La composante boisée est représentée par des espaces boisés d’essences locales comme les
Chênes rouvre, pédonculé ou tauzin et les Châtaigniers. La sylviculture a importé des espèces
résineuses, qui peuvent avoir un intérêt écologique, et du peuplier dans les zones humides. Ces
boisements, ainsi que leurs lisières, ont un rôle d’abri pour la faune : sangliers, Cervidés, rongeurs,
Mustélidés mais aussi chauves-souris, rapaces, Picidés, oiseaux des coupes et landes, reptiles.
Enfin, la composante aquatique, constituant la trame bleue, représente un élément essentiel du
territoire avec ses trois rivières se jetant dans la Loire, doublée de trois cours d’eau secondaires et
structurants (Authion, Aubance et dans une moindre mesure Brionneau). Cette composante s’insère
dans la trame humide.
Potentiels et enjeux identifiés de la trame écologique du territoire
Des diagnostics pour le réseau écologique local
Dans le cadre de l’élaboration du Schéma de cohérence territoriale du Pays Loire Angers
(66 communes), deux études ont permis d’une part d’identifier le réseau écologique fonctionnel et
d’autre part d’en proposer un projet de planification urbaine (étude Barré-Ferrand sur les liaisons
naturelles et CERESA - Atelier des aménités pour la construction d’une trame et armature paysagère
vertes et bleues). Cette trame n’a pas vocation à être définie à la parcelle (exceptés les zones
Natura 2000 et les ZNIEFF 1) et laisse latitude aux collectivités de la préciser à l’échelle du PLU.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 63
Le réseau écologique du Pays Loire Angers, base de la déclinaison de la trame
verte et bleue du Plan local d’urbanisme d’Angers Loire métropole
source : Document d’orientations générales du Schéma de cohérence territorial du Pays Loire Angers - Novembre 2011
64 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
Angers Loire métropole a ainsi confié à la Ligue de protection des Oiseaux une étude ayant pour
objectif de décliner et éventuellement compléter cette trame verte et bleue. Elle a pris en compte
l’ensemble des données naturalistes disponibles localement et s’appuie également sur des
investigations de terrain. Il en est proposé ici les principaux enseignements.
Pour chaque grand territoire homogène, sont exposés les éléments essentiels concernant l’état et les
principaux enjeux de la trame écologique d’Angers Loire métropole issus de l’étude. Cette étude
détaille, à l’échelle terrain et pour chaque fragment homogène, la qualité des différents milieux et le
contenu biologique constaté ou potentiel, en l’état actuel des connaissances.
La confluence angevine : carrefour écologique et lien ville campagne
État. Espace très urbanisé et fragmenté autour d’une zone de confluence majeure. Les zones
inondables sont les supports des principales richesses (écosystèmes humides d’intérêt européen) et
colonne vertébrale du réseau écologique (sites Natura 2000). Réduction des possibilités de passage de
l’avifaune du fait de l’expansion urbaine avec augmentation de la mortalité. Présence de pénétrantes
vertes via des grands parcs urbains ou semi-naturels (Saint-Nicolas, ardoisières, Pignerolle) à
potentiels et enjeux écologiques forts permettant le lien entre la ville et les espaces ruraux-agricoles
notamment le réseau écologique dense à l’ouest et la ceinture verte à l’est.
Enjeux. Préservation des espaces patrimoniaux et préservation/amélioration des continuités
écologiques permettant les relations entre la Loire et les Basses vallées angevines. Limitation du
développement des espèces invasives ou non adaptées au contexte écologique. Enjeux du point de
passage le plus urbanisé : les rives de Maine.
À l’ouest, le réseau écologique le plus dense du territoire
État. Complexes bocagers (haies, mares, prairies) considérés comme zones source et entretenant des
liens étroits avec des secteurs bocagers annexes en bon état, voire très bon état de conservation.
Important réseau de petits cours d’eau, dont le Brionneau vers la Maine ou la Mayenne porteur de
milieux intéressants pour les amphibiens, reptiles, odonates et flore.
Deux espaces boisés importants et différents : forêt de Longuenée (forêt mixte) et forêt de Bécon
(feuillus et zones humides).Fragilisation du réseau au sud de la D323 par l’urbanisation et le
fractionnement des espaces. Secteur présentant des zones peu fractionnées sauf par le maillage
secondaire. Rupture de la D775, de l’A11 et de la D323.
Enjeux. Conservation d’un bocage dense et de qualité abritant des espèces à enjeux de protection
(amphibiens, reptiles, flore, oiseaux), noyau fondamental à l’échelle du territoire d’Angers Loire
métropole. Valorisation écologique des cours d’eau secondaires. Maintien du maillage écologique et
amélioration au sud.
Les Basses vallées angevines, un intérêt écologique exceptionnel
État. Site exceptionnel d’intérêt européen et international homogène pour la faune et la flore : espèces
emblématiques du Râle des genêts, Tarier des prés et Rosalie des Alpes. Peu perturbé par les
infrastructures sauf une route en remblai impactant la faune terrestre. Fragmentation relative induite par
les peupleraies. Rôle de milieux sources pour les bocages et zones humides.
Sablières d’Écouflant : milieux sableux et milieux humides ; qualité des échanges populationnels avec
les BVA.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 65
Enjeux. Maintien des accès agricoles pour la valorisation extensive de ces milieux. Contrôle des
peupleraies. Fonctionnalité écologique des zones de repli voisines durant les inondations.
Plateau du Haut Anjou, le rôle fondamental de l’agriculture
État. Maillage bocager encore préservé accueillant une faune (oiseaux, mammifères, reptiles) et une
flore diversifiée mais menacé par des cultures intensives sur des grandes parcelles et sylviculture
mono-spécifique.
Bois et landes anciens avec mosaïques de milieux boisés et bois homogènes de feuillus
Deux secteurs écologiques différents de qualité.
À l’est : Milieux secs boisés avec landes et prairies maigres (bois et lands des Allards) en relation avec
les bois de Soucelles (feuillus, conifères et landes) et de Chotard.
À l’ouest : un intérêt écologique pour les trois composantes (humide, bocagère et boisé)
Fractionnement par la D768 et D74, mais ne présentant pas de caractère trop bloquant pour la faune.
Enjeux. Maintien ou reconstitution des liens écologiques entre les différents éléments identifiés.
Arrêt de l’urbanisation diffuse (mitage).
Les espaces vitaux de la Vallée de la Loire et du Val d’Authion
État. Apport essentiel à la composante humide avec une faune et une flore remarquable appartenant à
un corridor d’échelle nationale. Rôle de carrefour pour la faune et la flore et liens étroits avec les
composantes bocagères et humides du Segréen et du plateau de l’Aubance.
Pas de fragmentation importante, sauf traversée des Ponts-de-Cé pour l’Authion. Présence de la voie
ferrée Nantes-Paris sur la rive droite de la Loire et du pont de l’A87.
Enjeux. Préservation de la qualité et de la continuité des milieux humides et bocagers et diminution des
impacts liés à la plantation de peupliers.
Secteur de confluence écologique vital pour de nombreuses espèces.
Problématique des îles de la Loire qui se referment faute d’utilisation par l’élevage extensif.
Qualité de l’eau et profil hydraulique de l’Authion pour la faune aquatique.
À l’est, fragmentation des continuités écologiques
État. Espaces fortement marqués par l’activité humaine (urbanisation infrastructures routières,
agriculture intensive). Fragmentation par les infrastructures routières : A11, D347, D323, 2 voies ferrées
Réseau constitué de bois reliques relayés par des bocages dégradés et mités accueillant de la faune
des milieux boisés (chênaies) : avifaune, Suidés et Cervidés, reptiles en lisière et flore ordinaire.
Quelques éléments de trame bleue et des milieux humides reliques.
Les ardoisières de Trélazé, milieux remarquables de recolonisation de milieux nus accueillant des
espèces rares (Orpin d’Angers, orthoptères, reptiles, oiseaux)
Enjeux. Maintien des milieux existants et arrêt du mitage et de la fragmentation
Échanges nord-sud entre les BVA et la vallée de l’Authion et de la Loire
Coupure verte « retenant » l’expansion urbaine ; cadre de vie et accès à la nature.
66 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
8 - LA BIODIVERSITÉ D’ANGERS LOIRE
MÉTROPOLE DU LOCAL À L’INTERNATIONAL
La biodiversité angevine s’exprime bien au-delà de la trame écologique locale.
Le territoire a en effet une responsabilité dans la conservation ou l’amélioration
des milieux à enjeux d’échelle supra communautaire, de l’échelle du Maine-etLoire à l’échelle de la planète.
La biodiversité locale à l’échelle départementale
Il existe des interconnexions entre des espaces d’Angers Loire Métropole et les espaces du reste du
Maine-et-Loire. Par exemple, l’ouest de l’agglomération angevine participe aux grands complexes
bocagers qui se développent dans les Marches du Segréen et dans le Segréen. De même, les Basses
vallées angevines remontent loin vers le nord, jusqu’aux limites du Maine-et-Loire. Des espaces à
potentiel écologique occupent la périphérie du territoire communautaire comme les forêts de Brissac et
de Beaulieu sur Layon.
Les espaces remarquables du Maine-et-Loire, notamment repérés par le Plan d’action « Espaces
naturels sensibles » du Conseil général de Maine-et-Loire 2010, peuvent être considérés comme des
noyaux ou réservoirs de biodiversité. Ils s’appuient largement sur les ZNIEFF et les espaces
Natura 2000.
Des connexions existent entre ces espaces, au moins pour l’avifaune. Dans une logique de réseau
écologique, il serait pertinent de s’assurer que ces espaces au fort potentiel écologique sont reliés entre
eux par un maillage de corridors écologiques efficaces.
Les différentes démarches de Schémas de cohérence territoriale, à condition qu’elles soient
harmonisées, peuvent permettre d’identifier ce réseau écologique à conserver/valoriser à l’échelle
départementale (démarches inter-SCoT).
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 67
À l’échelle des Pays de la Loire, les enjeux des milieux humides et
du bocage
De grands groupes d’espaces ont déjà été mis en évidence par les anciens Schémas de services
collectifs « espaces naturels et ruraux » au niveau régional. Aujourd’hui, le diagnostic du Schéma
régional de cohérence écologique (SRCE) en cours d’élaboration montre que le territoire angevin est
impliqué fortement pour deux types de milieux qui fondent la biodiversité régionale : le bocage d’une
part (voir ci-dessous la carte de la densité de haies) et les grandes vallées alluviales d’autre part (voir
ci-dessous la carte des zones humides d’importance majeure).
Pour assurer le bon fonctionnement des écosystèmes régionaux, il est nécessaire de maintenir des
connexions entre des espaces de même nature, ici à des échelles supra communautaires. Les
bocages de l’ouest du territoire d’Angers Loire métropole appartiennent à un ensemble
relativement cohérent. Il représente un élément d’une vaste zone à cheval sur l’est de la LoireAtlantique, le sud de la Mayenne et la partie segréenne du Maine-et-Loire. De leur côté, les Basses
vallées angevines, malgré un rétrécissement dans la traversée d’Angers se rattachent à tout le
système alluvial de la vallée de la Loire jusqu’à Nantes puis Saint-Nazaire.
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Densité de haies dans les Pays de la Loire
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 69
La biodiversité angevine vue du territoire français et européen
Les continuités écologiques aujourd’hui identifiées dans le cadre du projet de
protection/valorisation d’une trame verte et bleue nationale.
Repérées par le Muséum national d’histoire naturelle, leur cartographie est fondée sur une approche
par types de milieux constituant des sous-trames :
- trame des milieux boisés
- trame des milieux ouverts frais à froids
- trame des milieux ouverts thermophiles
- trame des milieux bocagers
- trame des cours d’eau.
Dans le contexte de changement climatique global, ces milieux sont définis en fonction de leur capacité
à accueillir ou à faire remonter vers le nord les espèces. Seule l’avifaune fait l’objet, au regard des
migrations effectuées sur de très longues distances, d’une approche « espèces ». Ces cartes ne sont
pas figées et se modifieront en fonction de l’état des connaissances. Elles permettent a minima de
prendre conscience de cette échelle de problématique.
Les Pays de la Loire sont exempts de milieux frais à froids dont les habitats caractéristiques sont
constitués de prairies mésophiles typiques du nord-ouest de la France et de la moyenne montagne.
Ceci traduit les conditions climatiques plutôt douces observées pour toute la façade atlantique et
favorables à une biodiversité plus riche.
La participation du territoire d’ALM aux continuités écologiques boisées ne constitue pas un
enjeu majeur dans la mesure où les masses forestières sont peu importantes dans un contexte
régional où l’arbre est davantage présent au sein de la trame bocagère que forestière.
En revanche, d’autres types de milieux impliquent le territoire fortement. Ainsi, à l’échelle nationale et
européenne, la biodiversité et les habitats présents sur Angers Loire Métropole apportent leur
participation aux continuités des milieux bocagers et des milieux aquatiques des cours d’eau.
Les milieux bocagers
Ils représentent sans aucun doute une des participations majeures du territoire notamment de sa
partie ouest qui comporte des complexes bocagers (réseau de haies, prairies naturelles, mares) encore
bien, voire très bien, représentés. À l’échelle suprarégionale, Angers en constitue une limite orientale.
Ces espaces comportent aussi bien des espèces rares que des espèces communes. Les menaces sont
essentiellement liées au développement urbain et au fractionnement spatial induit, mais aussi à
certaines pratiques agricoles anciennes ou découlant des politiques européennes. On peut citer
notamment l’arrachage de haies (remembrements) et plus récemment la remise en culture de prairies
naturelles.
70 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
Continuités bocagères à l’échelle de la France
Source : Muséum d’histoire naturelle
Les milieux aquatiques des cours d’eau
La vallée de la Loire constitue un axe majeur pour la migration et la reproduction des poissons
(Saumon atlantique, Alose feinte, Grande alose, Lamproie de rivière, Anguille), dont des espèces
menacées (voir carte ci-dessous). La vallée de la Maine et ses affluents jouent le même rôle : nombre
d’espèces, venues de loin, viennent frayer dans les lieux favorables de ces rivières.
Ce grand réseau d’échelle nationale, avec un des plus grands sites de confluence de France, se
connecte à des rivières secondaires d’échelle locale (Brionneau, Aubance) et à tout un chevelu de
petits ruisseaux en particulier à l’ouest du territoire.
Les menaces sur ces espaces aquatiques sont essentiellement liées à la qualité de l’eau, notamment
pour les rivières affluentes de la Loire, et des profils de rivières qui pourraient ne plus permettre la
remontée des espèces migratrices comme le Saumon et l’Anguille.
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Continuités aquatiques à l’échelle de la France
Source : Office national de l’eau et des milieux aquatiques
Les couloirs migratoires de l’avifaune
Les cours d’eau d’Angers Loire Métropole et leur lit majeur jouent un rôle fondamental dans ces
migrations, en particulier la Loire et son système de confluence. De très nombreuses espèces
d’oiseaux les fréquentent : Laridés, Ardéidés, limicoles, rapaces, passereaux. Des espaces comme le
lac de Maine et les prairies de la Baumette représentent des zones de reposoir, de nidification et de
nourrissage indispensables lors des déplacements de ces oiseaux. Ce sont donc également des zones
fréquentées par d’autres espèces qui nourrissent ces oiseaux, en particulier des invertébrés, qui vont
elles-mêmes favoriser la présence de chauves-souris par exemple.
Le réseau européen Natura 2000 est fortement présent sur le territoire dans les grandes vallées
humides, avec trois zones de grande envergure : Basses vallées angevines, vallée de la Loire de
Nantes aux Ponts-de-Cé et Vallée de la Loire des Ponts-de-Cé à Montsoreau. Ce réseau,
institutionnalisé et comportant des plans d’actions (DocOb – Documents d’objectifs) avec différents
opérateurs, constitue un maillon fortement protégé (législations) à l’échelle européenne et internationale
du fait de ses enjeux pour l’avifaune migratrice.
72 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
Couloirs migratoires de l’avifaune à l’échelle de la France
Source : Muséum d’histoire naturelle
L’avifaune implique aussi le territoire à l’échelle internationale
La participation du territoire à une échelle supra européenne s’exprime essentiellement pour
l’avifaune. Certains espaces apparaissent bien identifiés aujourd’hui comme des zones de reposoir,
de nourrissage et de nidification pour des oiseaux effectuant de très longues migrations entre
l’hémisphère sud et l’hémisphère nord.
Deux espèces emblématiques marquent particulièrement deux espaces tout aussi emblématiques :
d’une part le Râle des genêts (Crex crex) (74 % des effectifs français) dans les Basses vallées
angevines et les prairies de la Baumette et la Sterne pierregarin (Sterna hirundo) et la Sterne naine
(Sternula albifrons) dans le lit mineur de la Loire.
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Sterne pierregarin
Source : Louis-Marie Préau/PNR Loire Anjou Touraine
Râle des genêts
Source : LPO
Mais d’autres grands migrateurs fréquentent ces vallées: l’Oie cendrée, le Balbuzard pêcheur, la Sterne
naine, …
Le territoire a donc une responsabilité internationale pour la sauvegarde de l’habitat temporaire
de ces espèces qui, si ce type d’habitat était dégradé ou modifié, devraient rechercher ailleurs les
zones favorables à leur survie. Ces milieux spécifiques sont aujourd’hui rares. Outre la question de la
qualité de l’eau, les principales menaces sont liées aux usages des espaces notamment les
dérangements sur les îles de la Loire par les pratiques de canotage et de pêche, l’abandon des
pratiques d’élevage extensif sur ces mêmes îles, les modifications des régimes hydrologiques
(sècheresse) entraînant la dégradation des berges.
Répartition du Râle des genêts selon son cycle biologique
Phase de reproduction (rouge) et phase d’hivernage (vert)
Source : Bird Life 2004 - Plan de restauration du Râle des genêts
74 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
9 - LOCALEMENT, LA BIODIVERSITÉ REND DE
MULTIPLES SERVICES
Changeons l’angle d’approche en considérant la biodiversité originelle ou
« construite », non plus comme un objet menacé à protéger pour lui-même mais
en l’appréhendant comme un élément de notre vie quotidienne… ce qui lui
donne toute sa valeur. La biodiversité est pourvoyeuse de services, souvent
essentiels. Sur le territoire, il est aisé d’en trouver la déclinaison à travers
quelques exemples qui montrent à quel point son rôle est fondamental.
Des services économiques et d’approvisionnement
On touche ici à l’enjeu des ressources et de l’alimentation. Ce sont bien sûr des enjeux vitaux. Il s’agit
de maintenir cette ressource, avec l’idée d’une consommation locale au maximum des possibilités.
La biomasse combustible : une filière bois-énergie angevine en développement
Le bois, le fumier et autres matériaux demeurent des sources d’énergie qui plus est renouvelables.
Le territoire d’Angers Loire Métropole ne dispose pas de ressources forestières conséquentes.
Cependant, il est possible d’utiliser les productions de bois issues de l’entretien du bocage pour le
chauffage urbain sous la forme de plaquettes ; ces déchets peuvent alimenter ou alimentent déjà des
exploitations agricoles en direct.
À Angers, un projet de chaufferie en co-génération (bois + gaz) se réalise aujourd’hui dans le quartier
de la Roseraie (Biowatt). La multiplication de ces équipements collectifs, mais aussi individuels, posera
la question de l’approvisionnement en plaquettes ou en buches, qui ne peut se faire uniquement à partir
du territoire.
Une démarche à l’échelle du département de Maine-et-Loire est en cours sur la structuration d’une
filière bois-énergie (SEM Bois-énergie). La Société a été créée et est en cours de développement. Il
existe depuis septembre 2012 une SCIC (Société Coopérative d'Intérêt collectif) Maine bois énergie
pour gérer l'achat et la revente de bois produit localement afin d’approvisionner les chaufferies locales.
La pollinisation des cultures : un service vital pour l’alimentation humaine
La survie de plus de 70 % à 80 % des plantes à fleurs (angiospermes) dans le monde dépend
directement de la pollinisation par les insectes (abeilles, bourdons, guêpes, fourmis, papillons,
coléoptères) et les oiseaux pour ce qui concerne les vergers, vignes, horticulture, maraîchage,
semences … Par ailleurs, plus de 70 % des cultures, dont presque tous les fruitiers, légumes,
oléagineux et protéagineux, … soit 35 % du tonnage de ce que nous mangeons, dépendent fortement
ou totalement d’une pollinisation animale. Cette dépendance existe pour la production de fruits
(tomates, courges, arbres fruitiers…) et pour la production de graines (carottes, oignons…). Elle touche
une majorité d’espèces productrices de denrées coûteuses. Enfin, certaines cultures ne dépendent pas
des insectes, en particulier le blé, le maïs et le riz. Source : Ministère de l’écologie, 2011.
La culture du tournesol est par exemple, tributaire de la présence de ruches à proximité. De plus en
plus d’exploitants agricoles font appel aux apiculteurs, les pollinisateurs n’étant plus assez nombreux.
Des professionnels louent leurs ruches pendant la floraison des cultures. La pratique n'est par contre
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 75
pas "très lucrative" : pendant le temps de la location, les apiculteurs ne produisent pas de miel, la
location couvre le manque à gagner. Les bourdons sont plus utilisés en maraîchage car les abeilles
supportent moins d'être en tunnels. Les bourdons sont moins fragiles et abîment moins les fleurs ; ils
sont notamment utilisés dans la production de tomate. De la même manière, de plus en plus
d’arboriculteurs (poirier, pommier…) achètent ou louent des ruches de bourdons.
Le territoire d’Angers Loire Métropole abrite de nombreuses cultures diversifiées qui nécessitenttoutes
sortes de pollinisateurs. Le maintien d’une biodiversité en bon état écologique constitue donc un enjeu
important pour l’économie locale dont une partie est fondée sur le végétal. Soulignons que la haie,
élément fondamental de l’écologie du paysage local, est un des meilleurs abris pour les pollinisateurs.
Toutefois, il faut noter que les prairies de fauche des vallées sont naturellement fleuries et en théorie
peu exposées aux pollinisateurs. Étant donné le probable rôle de corridors écologique de ces vallées,
elles pourraient contribuer à soutenir les populations de pollinisateurs qui se dégradent par ailleurs à
une échelle plus vaste que celle des vallées.
Les types de pollinisateurs sont multiples – photos : Ministère de l’environnement et F. Dunant
Ressources génétiques : une conservation indispensable pour la création des
variétés futures
La biodiversité ne s’apprécie pas seulement au sein d’écosystèmes, entre règnes, familles ou genres
mais également à l’intérieur de chaque espèce végétale ou animale. On parle alors de diversité
génétique inter- ou intra-spécifique. C’est en grande partie cette diversité intra-spécifique, représentée
par de multiples individus de la même espèce, qui permet de progresser en amélioration des plantes et
en sélection animale afin de proposer des variétés ou races mieux adaptées aux contraintes
environnementales. Ainsi, toutes les espèces apparentées aux espèces cultivées ou domestiquées,
toutes les variétés et races anciennes constituent un patrimoine et une ressource inestimable pour
l’adaptation des variétés cultivées aux environnements futurs. Afin de préserver ces ressources
génétiques indispensables à la création de nouvelles variétés, il est nécessaire de les protéger d’une
part dans le milieu naturel pour les espèces qui y sont présentes, d’autre au sein de collections
conservées au champ ou en milieu contrôlé.
Dans la région angevine, la recherche autour du végétal utilise depuis longtemps tout ce patrimoine
génétique pour créer de nouvelles variétés. C’est grâce à ces ressources génétiques naturelles qu’a pu
être par exemple inventée, en 1840, la célèbre poire Doyenné du Comice, ou plus récemment la poire
Angélys, aujourd’hui commercialisée. Les exemples pourraient être multipliés (maïs, légumes…). Dans
le domaine des plantes ornementales, une unité mixte de recherche INRA-Agrocampus OuestUniversité d’Angers étudie actuellement la diversité génétique d’une espèce de rosier protégée dans le
e
milieu naturelle, ainsi que la diversité génétique présente dans les anciennes variétés des XVIII et XIX
siècles. Cette étude permettra d’une part de préciser l’importance de ces populations de rosiers
sauvages, d’autre part, d’identifier des facteurs génétiques potentiellement utilisables en sélection pour
la création de nouvelles variétés de rosiers.
Signalons qu’Angers est le siège de l’Office communautaire des variétés végétales, garant pour
l’Europe de la protection des nouvelles variétés et que l’agglomération abrite des collections de
76 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
ressources génétiques de la plus haute importance pour différentes espèces fruitières, ornementales,
voire de grande culture (cas de la collection de variétés anciennes de blé cultivées à Bouchemaine).
La biodiversité comme ressource ornementale
Ces ressources sont les produits tels que les peaux et les coquillages, les fleurs utilisées comme
ornements, même si leur valeur est souvent déterminée par le contexte culturel de leur usage. Certes
ce ne sont pas des ressources vitales. Néanmoins elles prennent une dimension particulière dans la
région angevine, productrice horticole majeure en France et en Europe (pôle horticole).
De nos jours il n’est plus question, comme dans les sociétés primitives de trouver ces ressources
directement dans la nature. Mais la base des productions locales restent bien les plantes originelles
qu’elles soient locales ou importées de pays lointains (hortensias, bégonias, rhododendrons, …).
Néanmoins, l’activité horticole est une ressource économique. Elle peut menacer la biodiversité locale
et contribuer à la pollution du milieu aquatique ou la destruction d’habitat comme toute culture. Le
fonctionnement écologique de ces cultures reste certainement très simplifié par rapport à d’autres
systèmes. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises mettent en place des méthodes de productions
compatible avec une meilleure performance environnementale de leur activité.
Les productions du « triangle végétal » de Sainte-Gemmes-sur-Loire (semences, fleurs en pots ou
coupées) par exemple résultent de toutes ces évolutions issues des biodiversités originelles du monde
entier et du savoir-faire local.
L’alimentation : un service vital
Toutes les productions agricoles sont issues de la biodiversité cultivée L’agriculture permet de produire
notre alimentation (viande, céréales, fruits légumes....). Mais par hyper-sélection, et croisements, cette
diversité agricole et alimentaire tend à se réduire. Des agriculteurs, de par le monde, tentent de
sauvegarder une diversité alimentaire en continuant de produire sur la base de semences anciennes
souvent bien adaptées aux spécificités territoriales. A la base, le service rendu par la biodiversité est
évident et vital mais le service que les cultures intensives rendent aux écosystèmes locaux n’en est pas
vraiment un. L’intensif non raisonné détruit sol, qualité de l’eau, espaces potentiels pour les auxiliaires
de cultures.
La diversité des conditions édaphiques (types de sols, de pente, de terroirs, de climats, …) du territoire
d’Angers Loire Métropole permet une variété exemplaire de productions : élevage dans les Basses
vallées angevines, grandes cultures, maraichage, arboriculture, viticulture. L’agriculture intensive,
e
encouragée dans la seconde moitié du XX siècle pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, existe sur
le territoire d’Angers Loire métropole, même si les agriculteurs prennent de plus en plus conscience des
dégâts produits par des pratiques trop agressives ; ils s’orientent aujourd’hui vers des façons culturales
plus respectueuses de l’environnement, en lien également avec la flambée du cours du pétrole et le
frein de l’Europe sur les aides directes à la production.
Des démarches exemplaires concernent notamment les Basses vallées angevines où la biodiversité
présente dans les prairies inondables contribue à produire une viande de qualité tandis que le pacage
des bovins permet à ces prairies et bocages inondables de maintenir leur équilibre écologique
(démarches l’Éleveur et l’Oiseau). À l’ouest d’Angers Loire métropole, et dans le même esprit, des
agriculteurs élèvent des bovins sur prairies naturelles permettant de conserver les écosystèmes des
complexes bocagers (prairies, haies, mares, bois).
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 77
Source : Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire
Cependant le système agro-bocager local ne constitue pas le seul mode de gestion susceptible de
contribuer à la sauvegarde voire au développement de la biodiversité. Les productions végétales
diversifiées du territoire, la rotation de celles-ci, les sites de pieds-mères, … peuvent être autant
d’éléments et de composantes supports de biodiversité. Des actions visant à raisonner les rotations, à
implanter des prairies fleuries, à introduire des plantes relais, le sarrasin, … contribuent à son
amélioration.
Toutes les productions agricoles sont issues des ressources naturelles domestiquées par l’homme.
Outre le choix variétal (semences anciennes, une ou plusieurs variétés modernes) influençant la
variabilité génétique de l’espèce cultivée, le mode de production agricole influence la diversité présente
dans le champ ou le verger. Sur le territoire angevin coexistent plusieurs systèmes de production
(agriculture biologique, agriculture raisonnée, agriculture intensive), dont certains plus respectueux de
la biodiversité que d’autres, que ce soit pour le sol, la qualité de l’eau ou les espaces potentiels pour les
auxiliaires de culture.
Biochimie, chimie verte : encore beaucoup d’inconnus et de potentiels
La plupart des médicaments tirent leurs formules de plantes. Beaucoup de biocides, additifs
alimentaires tels que les alginates (gélifiants), et matériaux biologiques sont dérivés des écosystèmes.
Les plantes fournissent des molécules dont on ne connaît pas encore tous les potentiels. Il s’agit donc
d’un service à très forts enjeux.
Le Maine-et-Loire reste le premier producteur français de plantes médicinales (Chemillé,
établissements Cailleau, Tijou, …). Des laboratoires de recherche fondamentale ou appliquée travaillent
à Angers sur la connaissance et le développement de ces potentiels. Le territoire compte aussi l’Institut
technique interprofessionnel des plantes à parfum, médicinales et aromatiques et le GIRPA
(Groupement interrégional de recherche sur les produits agro pharmaceutiques).
Les fibres : d’anciennes filières traditionnelles à réadapter ?
Le territoire est peu fournisseur de bois d’œuvre noble (notamment chêne). Les peupliers des Basses
vallées angevines sont pour autant pourvoyeurs de bois pour caisses et emballages.
Mais une ancienne filière agricole a longtemps fourni des fibres naturelles à partir du chanvre et du lin
pour la fabrication de cordage et de toiles ; les établissements Bessonneau ont ainsi employé à Angers
sur le territoire jusqu’à 5 000 personnes. Ces anciennes productions reviennent au goût du jour avec
des utilisations différentes (isolation en chanvre) mais il n’existe pas aujourd’hui de filière organisée
78 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
Les emplois liés à la gestion, à la protection, à la recherche, à l’enseignement
Outre les emplois liés directement à l’exploitation ou la création de ressources agricoles et alimentaires
ci-dessus expliquées, la biodiversité génère toute une économie de services publics ou privés. Il serait
intéressant de les évaluer localement.
Sur le territoire d’Angers Loire Métropole, il s’agit d’emplois liés à la Direction « Parcs, jardins et
paysages » d’Angers Loire Métropole et de la Ville d’Angers, à la Maison de l’environnement de la Ville
d’Angers, au Muséum d’histoire naturelle, aux emplois des associations liées à la protection de la
biodiversité (EDEN, LPO, Fédérations de chasse et de pêche par exemple), les différents services
parcs et jardins des communes, plus indirectement les emplois liés aux paysagistes privés, à la
recherche, à la recherche privée. Angers possède le plus fort potentiel de recherche en écologie de la
région de par la présence d’une dizaine d’enseignants chercheurs présents à l’École supérieure
d’agriculture, Agro-Campus-Ouest (INHP), l’Université catholique de l’Ouest (Institut de Biologie et
d’écologie appliquée), l’Université d’Angers (UFR Sciences).
L’attractivité du territoire
La qualité de la biodiversité, des écosystèmes et des milieux sur un territoire est aussi un faire-valoir
pour le tourisme et un cadre de vie qui attire les entreprises et leurs cadres.
La biodiversité s’exprime à travers les paysages, notamment les paysages culturels de la Vallée de la
Loire. L’atout d’Angers, c’est aussi ces zones inondables qui s’insèrent dans la ville pour former des
espaces de verdure et de respiration très facilement accessibles et sur lesquels une attention toute
particulière est aujourd’hui portée en matière d’aménagement (projet « Rives nouvelles » valorisant les
berges de la Maine par exemple).
Le tourisme « de nature », qu’il soit de séjour mais surtout de proximité, s’appuie aussi sur ces atouts
où se mêlent biodiversité et paysages. Dans la région angevine, l’offre en gîtes ruraux et gites de séjour
et d’étape demeure minimale, un peu plus présente sur le bord des rivières et du fleuve. Mais nombre
d’animations sont proposées par les collectivités ou les associations pour découvrir les richesses
naturelles du territoire.
Des services écologiques et environnementaux
Il est possible de les assimiler à des services de régulation des écosystèmes avec le plus souvent des
enjeux de santé publique. Ils concernent en effet l’eau, les sols, l’environnement sonore, les risques, la
qualité de l’air.
La filtration de l’eau
Les écosystèmes et la biodiversité peuvent apporter des impuretés dans l’eau, mais peuvent aussi
aider à filtrer et décomposer les déchets organiques introduits dans les zones humides et les masses
d’eau.
Le contexte local est celui de cours d’eau aux qualités biologiques et chimiques plutôt dégradées,
excepté pour la Loire, fleuve à la plus forte capacité de résilience ; il faut cependant souligner que le
territoire se situe en aval du bassin. Pour les rus et ruisseaux d’échelle locale, la qualité demeure
également dégradée. À l’ouest, dans les secteurs d’élevage, des zones demeurent sensibles aux
nitrates.
Certains éléments végétaux du territoire sont particulièrement importants pour la filtration des pollutions
de l’eau, en particulier les éléments boisés (forêts, bois, bosquets ou haies). Les grands écosystèmes
humides (vallée de la Loire et Basses vallées angevines) jouent également ce rôle. Plus ponctuellement
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 79
et à une autre échelle, des stations d’épuration de petite capacité utilisent des végétaux pour rendre
une eau saine aux milieux aquatiques (lits de roseaux à Saint-Martin-du-Fouilloux).
Un programme de restauration et d’entretien de la zone humide des BVA est en cours d’élaboration
ainsi qu’un programme de plantations bocagère à l’échelle d’Anges Loire métropole en partenariat avec
le Conseil général de Maine-et-Loire.
La filtration de l’air
Les écosystèmes apportent des produits chimiques et extraient des produits chimiques de
l’atmosphère, influençant ainsi la qualité de l’air. Les espaces boisés forment ainsi des filtres à la
pollution de l’air (particules fines, composés organiques volatiles, benzène, …).
Le territoire d’Angers Loire Métropole dispose globalement d’une bonne qualité de l’air. Cependant,
ponctuellement, l’air est dégradé, notamment par les particules fines (seuils abaissés).
Les grands parcs de Pignerolle, Saint-Nicolas, Balzac, Poumons verts, Hutreau, … insérés dans la ville
sont des filtres à une pollution globale ainsi que les bois, les forêts et couche arborée du bocage plus
éloignés. En cœur de ville, le rôle de la végétation devient un enjeu pour améliorer une qualité plus
dégradée. On peut citer par exemple le rôle du Jardin des Plantes ou du Parc de l’Arboretum situés à
proximité d’axes de circulation automobile importants.
Des filtres sonores et surtout visuels
L’efficacité acoustique d’une barrière végétale entre une route et des habitations est assez faible ; les
instruments de mesure n’enregistrent des atténuations sensibles que pour d’importantes épaisseurs de
végétation dense, continue et persistante de plusieurs dizaines de mètres. Cependant, une telle
barrière réduit l’intrusion visuelle des infrastructures et du même coup le sentiment de gêne. En outre,
la végétation est le siège de bruits d’origines diverses : vent dans les feuilles, oiseaux, qui créent un
premier plan sonore dans lequel pourra plus ou moins se fondre le bruit du trafic. Source : CERTU.
Le rafraîchissement de la ville
La biodiversité, notamment les arbres, peuvent participer à la régulation thermique de la ville en
fournissant ombrage et humidité. Dans le contexte du réchauffement climatique et de la nécessité de
réduire les consommations d’énergie et l’émission de gaz à effet de serre, les zones de
rafraîchissement urbain par le végétal ou l’eau, deviennent un véritable enjeu.
Les surfaces de parcs et jardins sont importantes dans l’agglomération angevine et peuvent jouer ce
rôle de tampon climatique. La Direction« Parcs, jardins et paysage » gère plus de 10 000 arbres sous la
forme de parcs, de squares ou d’alignements. Les futurs aménagements prennent en compte cette
nécessité.
La protection des sols par le couvert végétal
La couverture végétale joue un rôle important dans la rétention des sols et dans la prévention des
glissements de terrain. Les sols nus et les très grandes parcelles sont lessivés et dégradés plus
facilement.
Les éléments permanents du paysage agraire comme le bocage et les bois jouent un rôle primordial
dans la protection des sols, en particulier lorsque les terrains sont en pente. Sur le territoire, les
80 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
remembrements massifs ont engendré la destruction de ces éléments, particulièrement dans certains
secteurs.
Toutefois, dans toute la partie ouest d'Angers Loire métropole est classée en Zone vulnérable (zone
sensible à la pollution diffuse par les nitrates) où des mesures spécifiques sont mises en œuvre. Les
agriculteurs ont par exemple obligation d'implanter un couvert en inter-culture, les CIPAN (cultures
intermédiaires piège à nitrates) pour lutter contre de lessivage. Dans le secteur est, le couvert est
conseillé.
Le contrôle des maladies
La biodiversité influe sur l’incidence et l’abondance des pathogènes humains. Des structures agropaysagères dégradées induisent la disparition de certaines chaînes alimentaires qui permettent de
contrôler les pathogènes se transmettant d’animaux en animaux puis à l’homme.
La lutte contre les ravageurs
La qualité des écosystèmes et de la biodiversité influence la prévalence de ravageurs et maladies
s’attaquant aux cultures et au cheptel.
De plus en plus d’agriculteurs du territoire utilisent les structures agro-paysagères accueillantes pour les
espèces auxiliaires de cultures qui sont les ennemis naturels des espèces dites "ravageuses" ou
pathogènes (bandes enherbées, bandes fleuries, haies, bosquets). Ces techniques sont notamment
utilisées en agriculture biologique.
Une étude de l’École supérieure d’agriculture d’Angers en secteur viticole (Saumur-Champigny) a
montré que la diversification de l’occupation du sol par des éléments végétaux non cultivés permettait
de limiter les ravageurs. Ces aménagements agro-écologiques, espaces non productifs semi-naturels à
proximité des parcelles, favorisent la biodiversité et l’équilibre écologique.
La protection contre le risque inondation à différentes échelles
La couverture végétale mais aussi les zones humides ont un rôle capital dans la rétention et l’infiltration
de l’eau. Elles permettent de lutter contre le ruissellement trop rapide sur les bassins versants et donc
limitent le risque d’inondation brutal. Ce processus est malheureusement altéré par l’urbanisation
(imperméabilisation des sols) ou par certaines pratiques agricoles (grandes parcelles, sols nus l’hiver).
Le territoire angevin se situe dans une zone de confluence majeure par conséquent en aval à l’échelle
du bassin de la Loire. Lui seul ne peut améliorer le processus d’infiltration et de rétention de l’eau. La
solidarité des territoires est donc nécessaire.
Localement des espaces semi-naturels jouent le rôle de bassins écrêteurs de crue comme le parc
Balzac, conçu pour remplir cette fonction spécifique, en plus de sa fonction récréative. Le lac de Maine
tient également sa place dans le processus. Mais c’est aussi plus haut sur les bassins versants que le
ruissellement doit être contrôlé en préservant les éléments végétaux (bois, bocage, prairies et petites
zones humides). Les bocages de l’ouest du territoire, pour certaines parties encore denses, y
participent.
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 81
La gestion des eaux pluviales
Dans le cycle de l’eau, la biodiversité peut également être impliquée dans la gestion des eaux pluviales,
problématique importante en matière d’aménagement urbain. Elle a d’ailleurs fait l’objet d’une Directive
européenne traduite en droit français (Directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines). En ville
comme dans les espaces péri-urbains, des dispositifs reconstituant la libre circulation de l’eau
accompagnés d’éléments végétaux adaptés peuvent prendre la forme de systèmes de noues ou de
renaturation de petits ruisseaux.
À Saint-Léger-des-Bois par exemple, le ruisseau de la Coudre et des noues attenantes ont été
aménagées pour remplir cette fonction de gestion des eaux pluviales. Des plantes adaptées au
battement de l’eau ont été installées en complément de la végétation déjà en place. Ces lieux sont
aussi une coulée verte qui assure le lien entre le bourg et la campagne environnante, servant ainsi de
petit corridor écologique.
Les puits à carbone et la régulation du climat
Les écosystèmes influencent le climat aussi bien à échelle locale qu’à échelle globale. Par exemple, à
l’échelle locale, des changements dans l’occupation du sol peuvent influencer aussi bien les
températures et le régime des précipitations. À échelle globale comme à l’échelle locale, les
écosystèmes peuvent jouer un rôle important dans le climat, soit en séquestrant soit en émettant des
gaz à effet de serre. Par ailleurs, la présence des écosystèmes forestiers peut diminuer l’intensité des
vents à condition que la forêt ne soit pas une monoculture.
Le territoire ne possède que quelques grandes masses forestières qui pourraient remplir ces fonctions.
Les grands parcs urbains, la forêt de Longuenée, la forêt de Linières, la forêt de Bécon, la forêt de
Noizé, ainsi que toute la ripisylve ligérienne peuvent-être en capacité de piéger localement le carbone
émis. Est-il possible d’en évaluer l’efficacité ? Est-ce suffisant face par rapport aux gaz à effets de serre
émis par les zones urbaines ?
La réduction de la pollution lumineuse
Il s’agit ici d’un service indirect. Cependant en aménageant ou en protégeant des espaces de
biodiversité en ville ou à la périphérie des villes, et à condition de ne pas les éclairer, il est possible de
créer des interruptions de luminosité nocturne constituant ainsi une « trame écologique noire » où les
espèces voient leur rythme biologique respecté.
Le Parc Balzac par exemple n’est pas éclairé la nuit et remplit ce rôle de zone noire en diminuant la
pollution lumineuse du quartier.
Des services socio-culturels
Au-delà de ses rôles économiques et écologiques, la biodiversité et les écosystèmes représentent des
enjeux pour l’équilibre social, le bien-être des habitants et globalement la qualité du cadre de vie. Ils
apportent des bénéfices non-matériels à travers l’enrichissement spirituel, le développement cognitif, la
réflexion, la création, les expériences esthétiques.
82 ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: © aura
La biodiversité participe au bien-être public
La biodiversité et les écosystèmes se matérialisent sous la forme de zones de calme, de poumons
verts, de zones de respiration, frein au bruit ou aux paysages urbains dégradés (écran verts).
Les écosystèmes influencent les relations sociales. Le fait de bénéficier des aspects esthétiques et
récréatifs des écosystèmes (forestiers, parcs urbains…) peut contribuer au renforcement des liens
sociaux entre les jeunes d’un groupe, entre les voisins...Les jardins familiaux en sont un bon exemple, à
condition que les pratiques culturales soient compatibles avec des objectifs environnementaux. Ils
participent au fonctionnement de la biodiversité et sont aussi des lieux de lien social.
Le territoire d’Angers Loire Métropole dispose de nombre de ces lieux qu’ils soient formels et équipés
ou plus informels comme les bords de rivières investis çà et là par les habitants pour des moments de
loisirs. Les jardins familiaux se développent, y compris en pieds d’immeubles (quartier Deux-CroixBanchais, jardin du Saule, La Roseraie, Hauts-de-Saint-Aubin) et les projets d’urbanisme intègrent
maintenant cet objectif.
Jardin du Saule suite à l’Opération de renouvellement urbain Grand-Pigeon quartier Deux-Croix Banchais ; photo : AURA
Lieux de nature et lieux d’aménités
Les lieux d’aménité, c’est-à-dire des sites agréables à voir, à vivre ou à sentir, sont fréquemment des
lieux de nature où l’eau demeure souvent recherchée (bords de rivières, forêts, esplanades vertes,
sentiers, belvédères et panoramas). Ce sont des lieux calmes, de contemplation, d’observation de la
nature, de promenades ou de randonnées, des lieux de pêche, de canotage, des lieux de pique-nique
en famille, de jeux de plein air,... Ils répondent à un besoin psycho-social et sont en lien avec les
notions de bien-être public (voir plus haut).
De multiples sites existent sur le territoire entre lieux formalisés (parcs, baignades, …) et lieux
appropriés (bords de rivières en particulier). Citons les exemples de l’esplanade de prairie-bocage de
Pré-Seigneur à Sainte-Gemmes-sur-Loire, des Sablières d’Écouflant, des Parcs du Lac de Maine, du
Port-Albert à Feneu, du parc Brassens… Le Guide de randonnée « Le plaisir en marche » est un
révélateur des richesses éco-systémiques du territoire et de ces lieux d’aménité, lieux d’observation de
la faune et de la flore (lac de Maine, réserve ornithologique). L’itinéraire Loire à Vélo, et la boucle
angevine qui s’y connecte, participent également à cette offre.
Sources : Angers Loire métropole et Fédération française de randonnée pédestre
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 83
Les grands paysages
Beaucoup de sociétés apprécient le maintien de paysages historiquement et esthétiquement importants
(« paysages culturels »). La nature, et donc la biodiversité, constitue une des composantes plus ou
moins présente d’un paysage. Les paysages naturels ou semi-naturels constituent des cadres de vie et
des ambiances appréciés. Ils offrent un service recherché, comme lieu d’habitation, comme lieu de
réflexion ou d’inspiration, ou de promenade.
L’offre de paysages de nature exceptionnellement diversifiée sur le territoire : de la Vallée de la Loire
aux Basses vallées angevines (emblématiques) mais aussi les paysages de bocage ou de campagne
ouverte. Rappelons que sur les 13 unités paysagères identifiées dans l’Atlas des paysages de Maineet-Loire, le territoire d’Angers Loire Métropole en comporte 11.
L’identité du territoire
La biodiversité, les écosystèmes et les paysages participent à l’image et à l’identité du territoire. Ils font
partie des valeurs qu’il porte. Les services de communication s’appuient aussi sur ces valeurs aux
fortes accroches actuellement.
Grâce à ces richesses naturelles et paysagères, l’agglomération angevine est reconnue pour la qualité
de son cadre de vie par sa population. Mais c’est aussi l’image qu’elle en donne hors de son territoire.
La nature, où l’eau prend une place de choix, participe beaucoup à cette réputation relayée sur le plan
économique par le pôle d’excellence végétal. Le projet Terra Botanica s’est beaucoup appuyé sur ces
atouts. Les différents sondages ou enquêtes nationales mettent toujours en avant cette qualité de vie
fondée sur une accessibilité facile à la nature.
Campagne de communication d’Angers Loire Métropole (source : ALM)
Les emplois de réinsertion sociale par la nature
La nature et le travail du vivant, l’agriculture, servent souvent de supports à la réinsertion sociale de
personnes. L’entretien ou la restauration des écosystèmes (notamment celui des ripisylves) font ainsi
l’objet de chantiers visant à former et réinsérer des personnes qui ont perdu leurs repères sociaux et/ou
depuis longtemps leur emploi. Ici la biodiversité et les écosystèmes rendent directement un service
social.
Exemples : chantiers sur l’Aubance dans le cadre des actions du SAGE, jardins de Cocagne angevin à
Saint-Barthélemy-d’Anjou (production de légumes biologiques) ; entretien des sentiers d’Angers Loire
métropole par 4 entreprises de réinsertion.
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Valeurs éthiques et sources d’inspiration
Les écosystèmes offrent une source d’inspiration riche pour l’art, le folklore, la symbolique, l’architecture
et la publicité. Ces valeurs esthétiques, spirituelles, religieuses ou autres valeurs personnelles peuvent
se trouver dans des aspects variés des écosystèmes.
Nombre d’artistes peintres, sculpteurs, photographes, cinéastes, romanciers … amateurs aquarellistes,
… ont trouvé une source d’inspiration dans les paysages de la Vallée de la Loire et donc de la
biodiversité du territoire. Certains s’y sont installés et y ont trouvé des ressources pour leur art (le
peintre Grau Garriga par exemple).
La biodiversité support de valeurs éducatives
Les écosystèmes et leurs composantes fournissent une base pour l’éducation dans beaucoup de
sociétés. La question de la biodiversité et de la protection de la nature constitue souvent une première
entrée à l’éducation à l’environnement en général ; elle porte des valeurs de respect vis-à-vis du cadre
de vie et du vivant. En cela elle rend un service éducatif.
Les établissements d’enseignement supérieur angevins dispensent des formations où l’écologie et la
biodiversité sont intégrées à des degrés divers. C’est le cas pour les lycées agricoles du Fresne et
Pouillé. Cela va donc de la sensibilisation des plus jeunes à la formation de professionnels.
Avec la Maison de l’environnement et le Muséum d’histoire naturelle, la Ville d’Angers assure de
manière permanente des actions d’éducation et de sensibilisation auprès de tous les publics
(connaissance des milieux, jardinage biologique,…). Des opérations de science participative ouvertes à
tous sont non seulement une action à visée d’inventaire de la faune ou de la flore mais aussi une
occasion de créer du lien social via la connaissance de la biodiversité. Les associations sont très
souvent partenaires de ces actions (Ligue de protection des oiseaux, Terres de sciences, Tela botanica,
Les Petits débrouillards…).Un programme de découverte des Basses vallées angevines avec un
collectif d’animateurs environnementaux est initié par Angers Loire Métropole.
La gouvernance de la cité
Avec les lois Grenelle 1 et 2 et la Stratégie nationale de la biodiversité, la problématique des ressources
écologiques rassemble aujourd’hui les acteurs qui fabriquent les territoires. Ils ont à réfléchir aux
actions possibles, à la planification écologique, à la lutte contre l’imperméabilisation et la consommation
d’espace, …ayant pour objectif d’en stopper la dégradation.
Les réflexions menées en planification urbaine à travers les différents documents d’urbanisme (SCoT et
PLU) ont permis une concertation entre tous les acteurs du Pays Loire Angers et d’Angers Loire
Métropole. La question de la protection/valorisation de la biodiversité remarquable ou ordinaire a fait
débat et a abouti à une prise en compte forte dans les prescriptions et les règlements (trame verte et
bleue, protections des terres agricoles, recommandations pour les opérations d’urbanisme).
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 85
QUELS ENJEUX POUR L’AGENDA 21
BIODIVERSITÉ D’ANGERS LOIRE MÉTROPOLE ?
► L’articulation avec les documents de planification et d’urbanisme (SCoT/ PLU)
notamment sur la trame verte et bleue et les politiques départementale (ENS) et
régionale (SRCE)
► Les conditions de la conservation de la diversité biologique spécifique du territoire ;
Les conditions de la conservation de la diversité biologique et agricole présente sur le
territoire de par sa spécificité et/ou sa valeur patrimoniale
► Le réseau écologique territorial et son fonctionnement ; l’adaptation au changement
climatique
► La prise en compte de la biodiversité en tant que fournisseur de multiples services
► Nature/usagers du territoire : accès, connaissance, biodiversité du quotidien
► La connaissance et l’évaluation/suivi de la nature en ville (en particulier espaces
privés), et globalement sur tout le territoire
► Biodiversité/paysages/attractivité du territoire
► La prise en compte de la biodiversité dans les projets urbains et la planification
► La participation du territoire d’Angers Loire métropole au maillage écologique et au
maintien d’espèces à enjeux supra-communautaires : bocage, zones humides, milieux
aquatiques fortement impliqués.
► La sensibilisation des publics
► Intégration de la biodiversité locale à différentes échelles (département,
région…mondiale)
► Intégration dans les documents d’urbanisme (notion de prise en compte à défaut
d’opposabilité)
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RÉFÉRENCES
Bibliographie concernant le territoire d’Angers Loire Métropole (non
exhaustive)
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Bergeronnette de Yarrell Motacilla a. yarrelli en Maine-et-Loire. Crex, 12 : 63.
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milieux aquatiques de Maine-et-Loire : progrès réalisés au cours de la période 2002-2008. Crex, 11 :
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Beaudoin J.-C., 2008. Oiseaux nicheurs menacés des milieux boisés et landes de Maine-et-Loire.
Résultats de l’enquête 1996-2001 et actualisation jusqu’à 2007. Crex, 10 : 27-60.
Beaudoin J.-C. & Vimont V., 2005. Oiseaux nicheurs menacés des milieux agricoles de Maine-et-Loire.
Résultats de l’enquête 1996-2001 et synthèse depuis les années soixante. Crex, 8 : 3-46.
Beslot É., 2012. Les Basses Vallées Angevines, dernier bastion du Râle des genêts en France. Actions
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Sci. Bourgogne Nature, 15 : 33-34.
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genêts et passereaux prairiaux. LPO Anjou/Angers Loire Métropole, 15 p.
Beslot É., 2010. Présence prolongée du Crabier chevelu Ardeola ralloides en Maine-et-Loire en 2008 et
2009. Crex, 11 : 49-52.
Beslot É., 2010. Suivi du Râle des genêts dans les Basses Vallées Angevines. Contribution à
l’évaluation des Mesures Agro-Environnementales en faveur de l’espèce. LPO Anjou/Angers Loire
Métropole, 32 p. + annexes.
Beslot É., 2010. Expertise Biodiversité de la « Boire de la Pompe ». Inventaires naturalistes, diagnostic
écologique et propositions de gestion. LPO Anjou/Angers Loire Métropole, 22 p. + annexes.
Beslot É. & Loir O., 2011. Diagnostic écologique des espaces végétalisés de la ville d’Angers :
inventaires complémentaires, aménagements et gestion. LPO Anjou/Ville d’Angers, 51 p. + annexes.
Beslot É. & Loir O., 2009. Diagnostic écologique des espaces végétalisés de la ville d’Angers : étude
avifaunistique des parcs et jardins. LPO Anjou/ville d’Angers, 63 p. + annexes.
Beslot É. & Loir O., 2009. Projet de classement en refuge LPO formule excellence. Parc boisé du lycée
Angers le Fresne : diagnostic des modes de gestion, inventaires naturalistes, plan de gestion, plan de
valorisation. LPO Anjou/Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 35 p. + annexes.
Beslot É. & Loir O., 2008. Projet de classement en refuge LPO formule excellence. Château du PlessisMacé, Conseil Général de Maine-et-Loire : diagnostic des modes de gestion, inventaires naturalistes,
plan de gestion, plan de valorisation. LPO Anjou/Conseil Général de Maine-et-Loire, 40 p. + annexes.
Beslot É. & Noël F. (coord.), 2009. La Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris Linné 1753) en Maine-etLoire : synthèse de l’enquête 2007-2008. LPO Anjou/Conseil Général de Maine-et-Loire, 16 p. +
annexes.
Collectif, 1999. Inventaire du Patrimoine Naturel. Liste régionale indicative des espèces déterminantes
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Conseil Général de Maine-et-Loire, 2010. Plan départemental des Espaces Naturels Sensibles. Juin
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Fossé A., 2006. Statut en Maine-et-Loire des espèces allochtones acclimatées ou en cours
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Hydro concept, 2010. Étude préalable à la restauration et à l’entretien des milieux humides et du réseau
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Hydro concept, 2011. Étude préalable à la restauration et à l’entretien des milieux humides et du réseau
hydrographique des Basses Vallées Angevines. Phase 2 : étude préalable au plan de gestion des
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l’Anjou, vol. 19 : 101-110.
Voir aussi les bulletins de la Société d’études scientifiques de l’Anjou.
Nombreux rapports d’études sont disponibles auprès des universitaires et organismes de recherches :
- Université d’Angers - Faculté des sciences ;
- Université catholique de l’Ouest (UCO) ;
- Agro-Campus Ouest Institut national d’horticulture (INH) ;
- École supérieure d’Agriculture (ESA)…
Voir également les collections, notamment herbiers, du Muséum d’histoire Naturelle d’Angers
Sites Internet
À l’échelle nationale
Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) - Vigie-nature : http://vigienature.mnhn.fr/
Râle des genêts : http://www.rale-genet.lpo.fr/contenu/,accueil,1 [Programme LIFE + Nature « Râle des
genêts » : http://www.life-rale-genets.eu/]
Plante et cité : http://www.nature-en-ville.com/
À l’échelle du territoire d’Angers Loire métropole
Conservatoire Botanique National de Brest : http://www.cbnbrest.fr/
© aura ::: Agenda 21 biodiversité - Un état des lieux des connaissances – Juin 2013 ::: 89
Les Naturalistes angevins : http://www.sauvegarde-anjou.org/
Groupe d’étude des invertébrés armoricains (GRETIA) : http://www.gretia.org/
Ligue pour la Protection des Oiseaux Anjou (LPO Anjou) : http://www.lpo-anjou.org/ ; base de données
naturaliste en ligne : http://www.faune-anjou.org/
Sauvegarde de l’Anjou : http://www.sauvegarde-anjou.org/
Société scientifique de l’Anjou :
http://www.sauvegarde-anjou.org/quisommesnous/sesa/sesaindex.htm
Conservatoire régional des rives de la Loire et de ses affluents : http://www.corela.org/
Fédération régional des chasseurs : http://www.frc-paysdelaloire.com/
Maison de l’Environnement, ville d’Angers : http://www.angers.fr/mde
Site Natura 2000 des Basses Vallées Angevines : http://bassesvalleesangevines.n2000.fr/
Site Natura 2000 de la vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé : http://loire-nantespontsdece.n2000.fr/
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GLOSSAIRE
CBNB : Conservatoire botanique national de Brest
CRBPO : Centre de recherche par le baguage des populations d’oiseaux
LPO : Ligue pour la protection des oiseaux
MNHN : Muséum national d’histoire naturelle
PDIPR : Plan départemental des itinéraires pédestres et de randonnée
PLU : Plan local d’urbanisme
SCoT : Schéma de cohérence territoriale
STOC : Suivi temporel des oiseaux communs
SRCE : Schéma régional de cohérence écologique
ZNIEFF 1 : Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique de type 1
ZNIEFF 2 : Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique de type 2
ZPS : zone de protection spéciale relevant de la Directive européenne « Oiseaux »
ZSC : zone spéciale de conservation relevant de la Directive européenne « Habitat »
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agence d’urbanisme de la région angevine
Emmanuelle QUINIOU – Directrice générale
Contact études :
Valérie Brunet
Chargée d’études Environnement, territoires ruraux
Juin 2013
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- agence d’urbanisme de la région angevine
29, rue Thiers – 49100 Angers
Tél. +33 (0)2 41 18 23 80 – Fax +33 (0)2 41 18 23 90
[email protected]
www.aurangevine.org
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