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Psychiatrie
TROUBLE PANIQUE : QUEL TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX ?
D. Servant. Stratégie thérapeutique du trouble panique :
données récentes. Psychiatrie 1999 ; 7 (16) : 231-6.
Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
sérotonine (ISRS) sont, à l’heure actuelle,
considérés comme le traitement médicamenteux de choix en première intention du trouble
panique.
REVUE DE L’ARSENAL ANXIOLYTIQUE...
En France, seuls deux produits de cette classe
ont obtenu l’AMM dans “la prévention des
attaques de panique” : le citalopram et la
paroxétine. En pratique :
– le traitement doit être débuté à faible dose et
augmenté jusqu’à la dose recommandée,
à savoir 20 à 30 mg/j pour le citalopram et
40 mg/j pour la paroxétine ;
– un traitement par une benzodiazépine peut
être associé pour une période n’excédant pas
huit semaines ;
– il est nécessaire d’informer le patient des
effets secondaires du traitement (afin d’en
favoriser l’observance) et de ne pas interrompre spontanément ce dernier sans avis
médical ;
– en l’absence de réponse thérapeutique, la
posologie de l’ISRS peut être augmentée (jusqu’à 60 mg/j) ;
– en seconde intention, on peut changer d’ISRS
ou essayer un antidépresseur tricyclique (clomipramine) ;
– la durée de traitement est de un à deux ans
(avec diminution progressive de la posologie
sur 4 à 6 mois).
NON OFFICIEL
Un certain nombre de molécules ont montré
leur efficacité dans le traitement des troubles
anxieux mais ne sont pas (encore ?) officiellement indiquées en France dans ce domaine
(pas d’AMM).
Parmi elles, il convient de citer :
– dans le traitement des troubles anxieux généralisés, l’hydroxyzine et certains antidépresseurs imipraminiques (clomipramine) ou non
(paroxétine, venlafaxine) ;
– dans le traitement des troubles paniques, les
antidépresseurs IMAO “irréversibles” et les
antagonistes de la cholécystokinine (CCK) ;
– dans le traitement des troubles obsessionnels
compulsifs (TOC), la buspirone, la phénelzine
(antidépresseur IMAO “irréversible”), le citalopram et la fluvoxamine (inhibiteurs de la capture
de la sérotonine non officiellement indiqués
dans les TOC, contrairement à la fluoxétine, la
paroxétine et la sertraline).
– dans le traitement des phobies, certains bêtabloquants (propranolol), antidépresseurs IMAO
réversibles (moclobémide) et inhibiteurs de la
capture de la sérotonine.
P. Martin. Réflexions neuropharmacologiques sur
l’anxiété. Psychiatrie 1999 ; 8 (16) : 262-8.
Quelques brèves...
❏ Benzodiazépines et accidents
de la route
Une étude passant en revue les articles
traitant des effets des benzodiazépines sur la
conduite automobile parus depuis vingt ans*
révèle que la consommation de ces
psychotropes augmente le risque d’être
impliqué dans un accident de la voie publique
Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000
(AVP) de 1,5 à 6,5 ; sur-risque équivalent à
celui induit par des concentrations sanguines
d’alcool de 0,6 à 1 g/l. Prendre des
benzodiazépines ou conduire, il faut choisir !
* M. Van Laar, E. Volkerts Driving and
benzodiazepine use : evidence that they do not
mix. CNS Drugs 1998 ; 10 : 383-96.
E. Bacon. Benzodiazépines et conduite automobile.
Psychiatrie 1999 ; 4 (16) : 117.
❏ Plus d’un milliard de malades...
psychiatriques !
Si l’on en croit les statistiques de l’OMS,
quatre des dix maladies les plus sérieuses et
35
revue de presse spécialisée
résumé
les plus répandues de par le monde sont du
ressort de la psychiatrie : l’anxiété et les
troubles obsessionnels (400 millions de
personnes atteintes), la dépression
(340 millions), la dépendance alcoolique
(290 millions) et la schizophrénie
(45 millions).
E. Bacon. XIe Congrès Mondial de Psychiatrie.
Psychiatrie 1999 ; 8 (16) : 252-3.
36
et
a n a ly s e
d’articles
dépressifs : – 50 ne consultent pas leur
médecin ; – 25 consultent leur médecin, mais
ce dernier n’identifie pas (ou de manière
incorrecte) la dépression ; – 25 consultent
leur médecin, sont reconnus et traités (dont
10 de façon inappropriée). En d’autres
termes, seuls 15 % des patients dépressifs
seraient correctement pris en charge !
P. Martin. Dépression et économie de santé.
Psychiatrie 1999 ; 9 (16) : 285-8.
❏ Prise en charge de la dépression :
des chiffres alarmants
❏ Traitement des délinquants sexuels
Sur cent patients souffrant de troubles
Le traitement médicamenteux
sélectionnés
(antiandrogénique) des comportements
sexuels déviants (dont, notamment,
la pédophilie) repose aujourd’hui
essentiellement sur l’administration
d’acétate de cyprotérone ou l’injection
d’analogues de la GnRH (leuproréline,
triptoréline). Ces produits qui, il est
important de le souligner, ne disposent pas
d’AMM dans ce domaine, se révèlent
efficaces dans environ 80 % des cas.
S. Louchart, F. Thibaut. Place des antiandrogènes
dans le traitement des délinquants sexuels.
Psychiatrie 1999 ; 9 (16) : 289-93.
Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000
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