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$ÏLIVRÏPAR
Université Toulouse III Paul Sabatier (UT3
Paul Sabatier)
$ISCIPLINEOUSPÏCIALITÏ
Immunologie
0RÏSENTÏEETSOUTENUEPAR
Lise PASQUET
LE Jeudi 25 Octobre 2012
4ITRE
!
Prévention du rejet d'allogreffe par les Lymphocytes T Régulateurs:!
!
Mécanismes de maintenance de la tolérance à long terme
%COLEDOCTORALE
Biologie, Santé, Biotechnologies (BSB)
5NITÏDERECHERCHE
Inserm UMR 1043
$IRECTEURSDE4HÒSE
Joost van MEERWIJK
2APPORTEURS
Dr Bernard VANHOVE!
Pr Pierre TIBERGHIEN!
Dr Eliane PIAGGIO
MEMBRESDUJURY:
!
Pr Roland LIBLAU
Président de Jury!
Dr Bernard VANHOVE
Rapporteur!
Pr Pierre TIBERGHIEN
Rapporteur!
Dr Eliane PIAGGIO
Rapporteur!
Pr Joost van MEERWIJK
Directeur de thèse
Remerci ements
Et bien voilà, on y est, après quelques mois d’écriture, de relecture, de confrontations d’idées, de
corrections de fautes…., « quelques » années de travail intensif, de rencontres, d’amitiés, de belles réussites mais
aussi de doutes, me voici confrontée à l’écriture d’une des partie de la thèse à laquelle on pense pendant
longtemps et qui s’avère la plus compliquée car la plus émouvante à écrire. Comment, en quelques lignes,
remercier tout le monde ? Tous ceux qui nous ont conduit à essayer de faire de ce jour une réussite, ceux qui nous
ont soutenu, épaulé, encouragé, parfois ramassés à la petite cuillère… mais aussi secoué, relancé, remis sur les
voies….Pour finalement, on l’espère, être fières de nous aujourd’hui… En tout cas c’est ce que moi j’espère !
Merci aux membres du Jury d’avoir accepté d’évaluer ce travail, du temps pris pour le relire. Merci pour
l’ensemble de vos remarques constructives.
Merci Joost, mon directeur de thèse, celui que l’on vénère au début de sa thèse, face auquel on apprend
à aiguiser ces idées, à les confronter et finalement à les affirmer. Merci de m’avoir accueilli dans votre équipe il y
a maintenant un peu plus de 5 ans. Ces années n’ont pas été de tout repos avec mon caractère bien affirmé….
Mais étant dernière d’une lignée d’équipes de filles, je me dis que vous étiez déjà aguerris à l’exercice ! Je vous ai
bien fait quelques frayeurs (je n’oublierais pas votre tête à la vue de ma main plâtrée !) et, je vous remercie pour
la confiance que vous m’avez accordée et qui finalement, on l’espère tout les deux, sera joliment récompensée
dans quelques semaines !
Merci Paola, vous m’avez initiée aux mystères de la sélection thymique… J’en suis sortie moins
réfractaire à ce sujet ! Merci aussi pour vos conseils et pour la confiance que vous m’avez accordée. Je vous
souhaite bon courage avec cette nouvelle équipe de garçons !
Merci Geneviève, j’ai conscience de la masse de travail que tu abats pour que nos manip puissent
avancer. Merci aussi de ta confiance.
Je remercie sincèrement tous ceux avec qui j’ai partagé un bureau, un ordi, des moments de vie. Les
thésards, la post-doc, les stagiaires qui m’ont suivi, soutenu et supporté toutes ces années. Honneur aux
anciennes : Céline, pendant longtemps simple collègue de bureau, ces trois années passées dos à dos nous ont
permis de tisser des liens d’amitiés au travers de goûters galette, de délires « kinder surprise », de lancés rageurs
de balle anti-stress… Et de longues discussions sur la vie en général. Je te souhaite sincèrement d’être heureuse et
n’oublie pas : « Mieux vaut arriver en retard dans ce monde qu’en avance dans l’autre» ! Les Julie ! Julie T.,
j’avoue, que petite M2 j’avais un peu peur mais les pauses « thé-macarons » m’ont permis de découvrir une
personne attachante toujours prête à aider et extrêmement compétente. Tu m’as beaucoup soutenu pendant mon
DEA et je te remercie sincèrement pour ça. J’espère que ton expérience Australienne te comblera. Julie R., nous
nous sommes à peine croisée mais même de loin tu continue à être présente, merci pour tout. Enfin Thibault et
Olivier. Le premier m’a initié aux joies de la transplantation, et pour faire écho à tes propres remerciements, tu
m’as refilé le bébé qui m’a effectivement donné autant de bonheur qu’à toi. Olivier, merci pour tes conseils et tes
encouragements ces derniers mois et j’espère que tu regardes d’un bon œil les avancés de ce projet que tu as initié.
Bon retour dans l’équipe. Svet ! bosseur acharné sous tes faux airs de fêtard, merci pour ta bonne humeur
permanente ! Merci Andry pour avoir tenu un moment seul garçon dans cette équipe de fille. Et puis je ne peux
oublier Ingrid, je ne t’ai connu qu’en dehors du labo mais ton énergie communicative nous soutien toujours
même depuis Amiens !
Un grand MERCI à la « Team B » (comptez-vous !). Rita, la gentillesse, l’empathie et la bonne humeur
incarnée ! Toujours sur le pied de guerre pour aider… parfois tard ! Nos discussions le nez au-dessus des tubes
(alors c’est de quel côté ?) et ton humour me manque. Je te souhaite vraiment que tes rêves se réalisent et surtout
ne change pas! Et puis Jean-Yves, bien plus qu’un simple stagiaire, un collaborateur et un ami précieux. Ces
derniers mois auraient été ingérables sans ton aide. Et « nonobstant la conjoncture », je pense que tu n’oublieras
pas de sitôt nos soirées au Fortessa… D’ailleurs le fond d’écran de Nico s’en souviens encore !
On en arrive donc aux petits derniers : Gavin, reprendre la suite des travaux de Céline n’est pas une
mince affaire... je te souhaite de te voir triompher tel Indiana Jones dans « Gavin à la poursuite du marqueur
1
perdu » ! Bon courage pour la suite. « Petit » Nico, merci d’être toujours présent, à l’écoute, toujours prêt à rendre
service …. Et à faire la petite blague qui détend l’atmosphère ! profite de ces années pour t’enrichir de belles
rencontres, d’expériences… Ais confiance en toi! Célinette, notre ancien « petit lymphocyte T naïf » merci pour
ton soutien, ta gentillesse et ta douceur, tu m’auras réconcilié avec l’ordre des médecins ! Et enfin nos deux petits
derniers Mehdi et Bénédicte, je vous souhaite bonne chance pour cette année charnière. Accrochez-vous !
Un grand merci aux membres de la Dream Team pour leur soutien, leur écoute et les innombrables fous
rires: Marie-Laure, ma première responsable de stage aujourd’hui une amie, et Eliane, avec vous deux j’ai
appris l’entre aide (et la danse de l’autobus !), je n’oublierai pas les nuits au labo à l’approche des exams…
Virginie, notre « princesse », dans quelques mois tu seras à ma place et je te souhaite beaucoup de bonheur !
Enfin le garçon de la bande, Cyril, merci pour ton aide à certains moments clés et j’espère que les donuts
Australien valent le coup !
Je remercie également mes différents stagiaires, Charline, Elodie, Célinette, Sabine, Jean-Yves, qui
obligent constamment à se remettre en question. Merci aussi aux étudiants de TD et de TP auxquels j’ai essayé
de transmettre mes petites connaissances et surtout ma passion pour l’immuno.
Et parce que le labo devient au fil des mois notre deuxième maison on se crée, en quelque sorte, une
petite famille de labo…..Alors je tiens à chaleureusement remercier mes Tatie et Cousine de labo, respectivement
Nabila et Julie Tab. Votre bureau a toujours été le refuge dans lequel on rentre en pleurant et duquel on ressort
toujours remotivée et pleine d’entrain. Je vous souhaite à toute les deux que l’avenir s’illumine.
Merci Lucette de m’avoir donné une chance il y a 6 ans en m’accueillant dans ton équipe et en me
permettant de quitter le brouillard Dijonnais !
Merci à tous les membres de l’unité avec qui j’ai partagé un moment, un café, une discussion, Johan,
Laurent, Karim, Christophe, Martine, Emily, les Nico, Eric, Magda, Marta, Thomas, Céline A, Perrine, les
Jérômes, Olfa.…. Et tous ceux que je n’ai pas cités, merci pour vos conseils, votre aide, les prêts de matériels et les
fous rires…. Je remercie également nos services communs qui facilitent grandement notre travail. Une mention
spéciale à « Mes Souris » et à l’équipe de l’animalerie qui prend si bien soin de mes « Choupinettes ». Merci
également aux plateaux de cytométrie et d’histologie (Alain, Florence, merci pour la rapidité d’exécution dans
les urgences de dernières minutes !). Merci également à Sophie et Astrid, je n’ai pas vraiment fait d’imagerie mais
merci pour les bons fous rires partagés ! Et puis merci Daniel pour ton aide, ton soutien…. Et ta mauvaise foi
permanente ! Tu nous manque à Toulouse (ya plus d’apéros !!)
A ce qu’il paraît on garde toujours le meilleur pour la fin, ce remerciement là est plus difficile à formuler
mais je me rassure en me disant que depuis plus de 5 ans qu’on se côtoie, elles savent déjà tous ce qu’il y a à
dire….Alors, simplement : MERCI « A celles qui redonnent confiance à une musaraigne, en ce considérant les
meilleures actrices, tout en coupant des rondell’fines à minuit heure vingt et une, tandis que feu l’éléphant s’écrit
sur le spot-it» A vous deux, Fanny et Delphine, mes acolytes mousquetaires ! Surtout ne changez pas ! Je vous
souhaite le meilleur pour la suite. « Une pour toute et toute pour une ».
Merci à mes amis, de loin, de longue date qui ont toujours été là dans les bons et les mauvais moments:
Emilie, Laurie, Christelle, Vanessa, Estelle, Laura, Allan, Marion… Votre amitié m’est précieuse. Un
remerciement particulier à Eric, Myriam, Elora, Rémi et Alix pour toute votre aide à mon arrivée à Toulouse.
Enfin je tiens à remercier mes proches, mes parents qui ont toujours cru en moi, qui m’ont soutenu dans
mes décisions pour surtout n’avoir jamais aucuns regrets (et grâce à vous aujourd’hui je n’en ai pas). Merci à ma
grande sœur, qui m’a toujours guidé et protégé, merci d’avoir pendant tant d’années supporté mes séances de
révisions dès 6h du matin et mon mauvais caractère associé ! Merci à Papy et Mamy, d’être toujours présents
pour nous et de tant nous aimer.
MERCI
2
SOMMAIRE
RESUME .............................................................................................................................. 7
ABSTRACT........................................................................................................................... 8
Table des Illustrations........................................................................................................... 9
Liste des Abréviations ......................................................................................................... 10
INTRODUCTION ............................................................................................................. 12
Chapitre I - LA TOLERANCE AU SOI .............................................................................. 14
1.
Le choix du lignage ...................................................................................................... 14
2.
La génération du TCR.................................................................................................. 15
3.
La sélection positive ..................................................................................................... 15
4.
La sélection négative : Induction d’une tolérance centrale.......................................... 16
a.
Les actrices de la sélection négative ............................................................................................16
i. Les cellules thymiques épithéliales médullaires (mTEC)..........................................................................16
ii. Les cellules dendritiques ............................................................................................................................18
b.
Les Mécanismes de sélection négative ........................................................................................18
i. La Délétion ...................................................................................................................................................18
ii. L’anergie .....................................................................................................................................................19
5.
La tolérance périphérique ............................................................................................ 19
a.
La tolérance passive.......................................................................................................................20
i. L’ignorance ..................................................................................................................................................20
ii. L’anergie .....................................................................................................................................................20
iii. La déviation phénotypique ........................................................................................................................22
iv. La délétion ..................................................................................................................................................22
b.
La tolérance active.........................................................................................................................23
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
Les lymphocytes T CD4+CD25+Foxp3+.....................................................................................................23
Les lymphocytes T CD8..............................................................................................................................23
Les lymphocytes Tr1..................................................................................................................................24
Les lymphocytes Th3..................................................................................................................................26
Les lymphocytes NKT..................................................................................................................................26
Les cellules dendritiques tolérogènes .......................................................................................................26
Les Macrophages......................................................................................................................................28
Chapitre II -
LA BIOLOGIE DES LYMPHOCYTES T REGULATEURS.................... 29
1.
Historique et découverte............................................................................................... 29
2.
La recherche du marqueur........................................................................................... 29
3.
a.
CD5, CD45RBlow, GITR …. les autres…. et CD25 .................................................................29
b.
Foxp3 ...............................................................................................................................................31
c.
Les nouveaux marqueurs..............................................................................................................32
Sélection thymique et répertoire des Treg .................................................................... 32
3
4.
Homéostasie du compartiment régulateur.................................................................... 33
a.
Distinction des compartiments naïfs vs « effecteurs/mémoires » ...........................................33
b.
Dépendance à l’IL-2 ......................................................................................................................34
c.
Indépendance vis à vis de l’IL-7 ..................................................................................................34
d.
Présence de l’antigène ...................................................................................................................35
5.
Plasticité du lignage Treg............................................................................................. 35
a.
Induction périphérique de Treg ..................................................................................................35
i. Treg induit Foxp3+ (iTreg)..........................................................................................................................35
ii. Mécanismes et voies d’induction ...............................................................................................................35
! Le TGF-ß ...............................................................................................................................................35
! mTOR ....................................................................................................................................................36
! ATP/AMP..............................................................................................................................................38
b.
6.
Lignages Treg vs Thelper .............................................................................................................38
Fonctions physiopathologiques .................................................................................... 39
a.
Prévention de l’auto-immunité ....................................................................................................39
b.
La tolérance fœto –maternelle .....................................................................................................40
c.
Modulation des réponses anti-infectieuses .................................................................................41
d.
Inhibition des réponses anti-tumorales ......................................................................................42
7.
Mécanismes d’action.................................................................................................... 43
a.
Production de cytokines inhibitrices...........................................................................................43
b.
Cytotoxicité directe........................................................................................................................45
c.
CTLA-4 ............................................................................................................................................45
d.
Détournement du métabolisme....................................................................................................46
8.
Potentiels thérapeutiques des Treg............................................................................... 46
a.
Auto-immunité................................................................................................................................46
b.
Inhibition de la maladie du greffon contre l’hôte (GvHD) .....................................................47
c.
La transplantation..........................................................................................................................47
Chapitre III -
LA TRANSPLANTATION ........................................................................ 49
1.
Histoire de la transplantation....................................................................................... 49
2.
Le manque de donneurs ............................................................................................... 51
3.
La mort cérébrale ......................................................................................................... 52
4.
La prise en charge du greffon : L’ischémie/reperfusion .............................................. 52
5.
Les voies de reconnaissance du greffon par les cellules immunitaires de l’hôte.......... 55
6.
a.
La voie directe ................................................................................................................................55
b.
La voie indirecte.............................................................................................................................56
c.
La voie semi-directe .......................................................................................................................58
Les rejets de greffes ...................................................................................................... 59
4
a.
Le rejet hyper aigu.........................................................................................................................59
b.
Le rejet aigu ....................................................................................................................................59
c.
Le rejet chronique ..........................................................................................................................61
Chapitre IV -LA TOLERANCE DE LA TRANSPLANTATION ........................................ 63
1.
Les drogues immunosuppressives................................................................................. 63
a.
Inhibition de la prolifération........................................................................................................63
b.
Les stéroïdes....................................................................................................................................65
c.
Déplétion/ modulation des lymphocytes .....................................................................................66
d.
Inhibition de la synthèse des cytokines.......................................................................................67
i. Inhibiteurs de la calcineurine .....................................................................................................................67
ii. Inhibiteur de mTOR....................................................................................................................................67
! Action sur les cellules dendritiques .....................................................................................................68
! Action sur les cellules T conventionnelles..........................................................................................68
! Action sur le compartiment régulateur T ............................................................................................68
! Utilisation thérapeutique ......................................................................................................................69
e.
Les anticorps monoclonaux ..........................................................................................................70
i. Anticorps bloquant les co-récepteurs .........................................................................................................70
ii. Anticorps bloquant la co-stimulation ........................................................................................................71
! CD40-CD40L (CD154) ........................................................................................................................71
! Immunoglobuline (Ig) de fusion CTLA-4-Ig......................................................................................72
! Anti-CD28, anti-CD80/86 ....................................................................................................................72
f.
2.
Blocage de la migration des cellules effectrices..........................................................................73
Le chimérisme hématopoïétique................................................................................... 74
a. Les cellules d’origine hématopoïétique induisent une tolérance des cellules T par
induction d’apoptose et d’anergie.......................................................................................................74
b.
Le chimérisme hématopoïétique peut-il induire une réelle tolérance aux allogreffes ? .....75
c.
Le chimérisme hématopoïétique en clinique..............................................................................76
3.
Les cellules impliquées dans la tolérance de transplantation....................................... 77
a.
Les cellules dendritiques tolérogènes ..........................................................................................77
b.
Cellules régulatrices en transplantation.....................................................................................80
Les Treg CD4+ .............................................................................................................................................80
! Utilisation thérapeutique des Treg en transplantation ........................................................................80
! La linked tolérance ...............................................................................................................................81
! La tolérance infectieuse........................................................................................................................83
ii. Les Treg CD8+ ............................................................................................................................................85
iii. Les cellules NK et NKT .............................................................................................................................87
iv. Les lymphocytes B régulateurs..................................................................................................................88
v. Les macrophages régulateurs .....................................................................................................................88
i.
4.
Impacts des infections en transplantation .................................................................... 90
a.
Lien entre la transplantation et le moment de l’infection. ......................................................92
i. Infections avant transplantation. ................................................................................................................92
ii. Infection après transplantation..................................................................................................................93
b.
Lien entre infections et alloréactivité. ........................................................................................93
c.
Implication pour les thérapies......................................................................................................94
5
RESULTATS ...................................................................................................................... 96
Objectifs .............................................................................................................................. 97
Long term prevention of chronic allograft rejection by regulatory T cell immunotherapy
involves host Foxp3-expressing T cells ............................................................................... 99
RESULTATS PRELIMINAIRES .................................................................................... 100
La persistance de la tolérance à une allogreffe de moelle osseuse induite par les Treg
n’inhibe pas la mise en place d’une réponse CD4 efficace. .............................................. 101
DISCUSSION .................................................................................................................. 112
I- Mécanismes d’induction de tolérance suite à une immunothérapie par les Treg........ 114
II- Préservation de l’immunocompétence des animaux greffés ........................................ 124
ANNEXES ........................................................................................................................ 126
" In vitro expansion of alloantigen-specific regulatory T cells and their use in
prevention of allograft rejection
" Hematopoietic chimerism and transplantation tolerance: a role for regulatory T cells
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.............................................................................. 127
6
RESUME
Lise Pasquet
Prévention du rejet d’allogreffe par les lymphocytes T régulateurs :
Mécanismes de maintenance de la tolérance à long terme
Directeur de thèse : Joost van Meerwijk
Soutenance de thèse : jeudi 25 octobre 2012
L’activation du système immunitaire de l’hôte conduisant au rejet d’un organe greffé est un obstacle
majeur en transplantation. Les drogues immunosuppressives actuellement utilisées en clinique inhibent
efficacement le rejet aigu mais pas le rejet chronique. De plus, ces drogues réduisent l’activation du système
immunitaire dans sa globalité, augmentant ainsi la sensibilité des patients aux infections opportunistes et à la
survenue ou la réactivation de tumeurs. Le développement de nouvelles thérapies inhibant de façon spécifique les
rejets aigu et chronique avec de moindres effets secondaires est par conséquent essentiel.
Notre laboratoire a développé une thérapie expérimentale innovante induisant la protection efficace et
durable d’allogreffes chez la souris. Des lymphocytes T régulateurs (Treg) spécifiques pour les antigènes du
donneur sont co-injectés avec une greffe de moelle osseuse dans un animal pré-conditionné assurant par la suite la
pérennité d’une allogreffe de peau ou de cœur.
Nous avons constaté une disparition progressive, dans le sang et les organes lymphoïdes, des Treg injectés
apportant l’interrogation de la nécessité de leur persistance pour maintenir une tolérance efficace à long terme. Afin
de répondre à cette question, nous avons utilisé un modèle de souris permettant la déplétion spécifique des Treg
injectés. Les souris transgéniques « DEREG » expriment le récepteur à la toxine diphtérique sous le contrôle du
promoteur de Foxp3 conférant aux Treg seuls une sensibilité à cette toxine. En utilisant des Treg purifiés de souris
DEREG pour protéger les allogreffes de moelle osseuse, nous montrons tout d’abord que les Treg sont
indispensables à l’induction de la tolérance mais pas à sa persistance. L’analyse du répertoire des lymphocytes T
CD4 de l’hôte a révélé la présence d’une délétion centrale et périphérique des cellules Tde l’hôte spécifiques pour
des antigènes du donneur. De façon importante, nous montrons que la persistance des Treg injectés n’est pas
nécessaire non plus à la maintenance des allogreffes de peau. Ceci suggère l’implication d’autres mécanismes actifs
de maintien de la tolérance. Afin de tester cette dernière hypothèse, nous avons éliminé, par injection de la toxine
diphtérique, les Treg injectés ainsi que les Treg de l’hôte DEREG. Alors que dans les souris ainsi traitées la greffe
de moelle osseuse persiste, la greffe de peau est rapidement rejetée. Il s’avère donc que les Treg injectés aient
transféré leur potentiel tolérogène aux Treg de l’hôte, maintenant ainsi la tolérance aux allogreffes de peau.
En conclusion, les Treg administrés sont nécessaires à l’induction d’une protection de l’allogreffe de
moelle osseuse. Des mécanismes centraux et périphériques permettent d’éliminer les cellules T de l’hôte
spécifiques du donneur assurant à eux seuls la préservation de la greffe de moelle osseuse. En parallèle, les Tregs
injectés transmettent leur potentiel tolérogène aux Treg de l’hôte, nécessaire au maintien de la tolérance envers une
greffe de peau. L’ensemble de ces mécanismes permet une protection à long terme des allogreffes, même en
l’absence de survie des Treg injectés.
Mots clés : Lymphocytes T Régulateurs, Transplantation, Tolérance infectieuse
Discipline : Immunologie
Équipe Tolérance et auto-immunité
INSERM UMR 1043 Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan
BP 3028 31024 TOULOUSE Cedex3
7
ABSTRACT
Lise Pasquet
Regulatory T cell-mediated prevention of allograft-rejection:
Mechanisms of long-term persistence of tolerance
PhD director: Joost van Meerwijk
2012 Octobre 25th
Transplantation is frequently the only therapeutic option to replace defective organs or tissues. In the most
frequent case of allogeneic transplantation, the major obstacle is activation of the host’s immune system leading to
allograft rejection. Immunosuppressive drugs efficiently avoid acute rejection and thereby markedly prolong graft
survival, but they do not prevent chronic rejection. Moreover, these drugs globally down-modulate the host’s
immune system, increasing the patient’s susceptibility to opportunistic infections and to cancers. Development of
therapies specifically inhibiting acute and chronic rejection with limited side effects is therefore essential.
We developed an innovating murine model in which bone marrow, skin and heart allograft rejection is
durably prevented. Regulatory T cells (Tregs) specific for donor-antigens were injected in pre-conditioned animals
that also received a bone marrow allograft. Thus generated hematopoietic chimeras were then transplanted with
skin or heart allografts. Tregs of direct and indirect alloantigen-specificity entirely prevented acute and chronic
rejection.
In these mice, we observed progressive loss of injected Treg in blood and lymphoid organs eliciting the
question if Treg survival is important for long-term transplantation persistence. To provide an answer, we used a
murine model allowing the specific elimination of injected Tregs. By in vivo depleting injected Treg, we
demonstrated that these cells are essential for induction of tolerance to allogeneic bone marrow, but not for its
maintenance. We showed that at later time-points host T cells specific for donor-antigens were deleted in the
thymus and in the periphery. Central tolerance mechanisms therefore appear to assure maintenance of the bonemarrow allograft. The same results were observed with skin allografts irrespectively of whether the cells were
depleted before or after placing the skin allograft. This observation suggests the implication of active tolerance
mechanisms. The depletion of injected and endogenous Treg before skin graft indeed revealed that host Treg are
essential for survival of skin but not of bone marrow allografts.
In conclusion, injected Tregs are essential during the induction-phase of tolerance to bone marrow
allografts. Central and peripheral mechanisms then ensure deletion of donor specific T cells. In the same time,
injected Treg induce the emergence of host Treg which become fully capable of protecting skin allografts. These
mechanisms allow for long-term protection of allografts even after injected Tregs have waned away.
Keywords: Regulatory T cells, Transplantation, infectious tolerance
Discipline : Immunology
Tolerance and auto-immunity team
INSERM U1043 Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan
BP 3028 31024 TOULOUSE Cedex3
8
Ta ble des Illustrations
Figure 1 : Les étapes du développement thymique. _______________________________________________ 13
Figure 2 : Mécanismes d’expression d’antigènes tissulaires dans le thymus par les mTEC et les DC._______ 17
Figure 3 : Les mécanismes de tolérance passive._________________________________________________ 21
Figure 4 : Génération in vitro de DC tolérogènes ________________________________________________ 25
Figure 5 : Sous-populations fonctionnelles de macrophages ________________________________________ 27
Figure 6 : les lignages de Treg induit et de Th17 nécessitent un facteur commun de différenciation, le TGF-ß. 37
Figure 7 : Mécanismes de suppression utilisés par les Treg CD4+CD25+_____________________________ 44
Figure 8 : Processus biologiques impliqués dans l’ichémie-reperfusion _______________________________ 53
Figure 9 : Les mécanismes d'alloreconnaissance directe___________________________________________ 54
Figure 10 : Les voies d’alloreconnaissance _____________________________________________________ 57
Figure 11 : Cibles moléculaires des drogues immunosuppressives. __________________________________ 64
Figure 12 : Utilisation thérapeutique des cellules dendritiques en transplantation. ______________________ 78
Figure 13 : Suppression liée et tolérance infectieuse ______________________________________________ 82
Figure 14 : Schéma de l’expérience de mise en évidence d’une tolérance infectieuse en transplantation. _____ 84
Figure 15 : Mécanismes utilisés par les cellules régulatrices adaptatives en transplantation. ______________ 86
Figure 16 : Mécanismes utilisés par les cellules régulatrices de l’immunité innée en transplantation. _______ 89
Figure 17: Possibles effets des infections avant, lors et après la transplantation.________________________ 91
Tableau 1 : Tableaux récapitulatifs du nombre d’inscrits en France sur les listes d’attente de greffes et du
nombre de personnes décédées en attente de greffes entre 2006 et 2012.................................................................50
9
Liste de s Abréviatio ns
AICD
AIRE
AMP
APECED
APL
ATP
BMDC
cAMP
CFA
CMH
CPA
cTEC
CTL
CTLA-4
DC
DEREG
DN
DP
DTH
DTx
EAE
FasL
Foxp3
GITR
GFP
GM-CSF
GMP
GvHD
GvL
HLA
IBD
IDO
IFN-g
Ig
IKB
IL
IMP
iNKT
IPEX
JAK
KLH
Acivation Induced Cell Death
AutoImmune Regulator
Adenosine Monohosphate
Autoimmune PolyEndocrinopathy Candidiasis Ectodermal Distrophy
Altered Peptide Ligand
Adenosine triphosphate
Bone Marrow derived Dendritic Cells
AMP cyclique
Adjuvent Complet de Freund
Complexe Majeur d'histocompatibilité
Cellules Présentatrice de l'Antigène
Cellules Epithéliale Thymique corticale
Lymphocytes T Cytotoxique
Cytotoxic T Lymphocyte Antigen-4
Cellules Dendritiques
Depletion of Regulatory T cell mice
Cellules Doubles négatives
Cellules Doubles Positives
Delayed-Type Hypersensitivity
Toxine Diphtérique
Encéphalomyélite Autoimmune Experimentale
Fas Ligand
Forkhead box p3
Glucocorticoid-Induced Tumor necrosis factor Receptor familyrelated gene
Green Fluorescent Protein
Granulocyte Macrophage-Colony Stimulating Factor
Guanosine Monophosphate
Graft versus Host Desease
Graft versus Leukemia
Human Leucocyte Antigen
Inflammatory Bowle Disaese
Indolamine 2,3- dioxygenase
Interferon-g
Immunoglobuline
Inhibitor of NFkB
Interleukine
Inosine Monophosphate
Invariant Natural Killer T cell
Immune dysregulation Polyendocrinopathy Entheropathy X-linked
syndrome
Janus kinase
Keyhole Limpet Hemocyanin
10
LAG-3
LAP
LB
LT
MDSC
MICI
MMF
mTEC
mTOR
NFAT
NFKB
NK
NKT
NOD
OVA
PAMPs
PBMC
PD1
pDC
PDGF
PDL1
PGE2
Pi3K
PLP
PRR
PTEN
RAG
ROR
S1P
S1P1
SCF
SCID
STAT-5
TAM
TCR
TGF-ß
TLR
TNF
TNFR
Tr1
TRAIL
Treg
VEGF
ZAP-70
Lymphocyte Activation Gene 3
Latency-Associated Peptide
Lymphocytes B
Lymphocytes T
Myeloid Derived Supressor Cells
Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin
Micophenolate Mofetyl
Cellules Epithéliale Thymiques medullaires
Mammalian Target Of Rapamycine
Nuclear Factor of Activated T cell
Nuclear Factor kappa B
Cellules Natural killer
Lymphocytes T Natural Killer
Non Obese Diabetic mice
Ovalbumine
Pattogen Associated Molecular Pattern
Peripheral Blood Mononuclear Cell
Programmed Death-1
Cellules Dendritiques plasmacytoïdes
Platelet Growth Factor
Program Death Ligand 1
Prostaglandine E2
Phosphatidyl Inositol 3 Kinase
Proteolipid protein peptide
Pattern-recognition receptors
Phosphatade and tensin homologue
Recombinaison Activation Gene
Retinoic acid-related Orphan Receptor
Sphingosine-1-Phosphate
Sphingosine-1-Phosphate receptor 1
Stem Cell Factor
Severe Combined ImmunoDeficiency
Signal Transudcers and Activators and Transcription-5
Tumor Associated Macrophages
T Cell Recepor
Transforming Growth Factor beta
Toll Like Receptor
Tumor Necrosis Factor
Tumor Necrosis Factor Receptor
Lymphocytes T régulateurs 1
TNF- Realted Apoptosis-Inducing Ligand
Lymphocyte T Régulateur
Vascular Endothelial Growth Factor
Zeta-chain-Associated Protein-70
11
INTRODUCTION
12
extrait de Rothenberg et al., Nat. Rev. Immun. 2008
Figure 1 : Les étapes du développement thymique.
Les précurseurs multipotents accèdent aux thymus par les vaisseaux de la jonction corticomédullaire. La différenciation T nécessite une migration de la cellule au travers du thymus qui
lui permet de rencontrer successivement des microenvironnements favorables à chaque étape
de différenciation DN, DP puis SP.
CCR : CC-chemokine receptor ; DN : CD4-CD8 double negative cell ; DP : CD4-CD8 double
positive cell ; ETP : early thymic precursor ; ISP : immature single positive ; LMPP :
lymphoid primed multipotent progenitor ; NK : Natural Killer ; SP : single positive cell ;
TCR : T cell receptor.
13
Cha pi tre I - L A TOLERANCE AU SO I
Les lymphocytes T et B se développent à partir de précurseurs lymphoïdes communs
localisés dans le foie foetal ou la moelle osseuse chez l’adulte. Cependant les cellules T tirent
leur nom de l’organe spécialisé dans lequel elles achèvent leur développement : le Thymus.
Les
1.
précurseurs
entrent
dans
le
thymus
à
la
jonction
cortico-médullaire
1
.
Le choix du lignage
Le nombre de précurseurs entrant dans le thymus est très limité 2 , 3. Les cellules les plus
immatures qui expriment encore les marqueurs de cellules souches (cKIT+Sca1+Lin-) mais pas
encore les marqueurs de cellules T (CD4 et CD8) sont appelées, thymocytes doubles
négatifs. Elles se subdivisent en quatre populations en fonction de l’expression des marqueurs
CD44 et CD25 4. Le stade DN1 (CD44+CD25-) représente la population la plus immature qui
se divise peu et peut encore s’engager dans les lignages B, Natural Killer (NK) et cellules
dendritiques (DC). Viennent ensuite les stades DN2 (CD44+CD25+), DN3 (CD44-CD25+) et
DN4 (CD44-CD25-).
Au stade DN2, les précurseurs peuvent encore se différencier en DC ou NK mais les
capacités de bifurcation vers le lignage B sont définitivement perdues. Une fois que toutes les
options « non-T » ont été perdues, l’acquisition du récepteur à l’antigène, le TCR (T Cell
Receptor) débute avec le réarrangement somatique des gènes des chaînes ! et " par les
enzymes RAG (Recombination activation gene) (Mombaerts, 1992 #123 ; Shinkai, 1992
#124). Ainsi, lors du passage du stade DN2 au stade DN3, le choix du lignage T est définitif
(Figure 1).
Les signaux nécessaires à la différenciation des cellules T sont apportés par
l’épithélium thymique. Les facteurs les plus importants sont les ligands du récepteur Notch,
delta-like ligand 1 et 4 (DLL1 et 4) exprimés à la surface des cellules stromales 5 , 6 ainsi que
le SCF (Stem Cell Factor) 7, ligand de Kit
8
et l’IL-7 9. L’interaction Notch-delta induit le
clivage de la queue cytoplasmique de Notch qui agit alors comme un facteur de transcription
activant l’expression de gènes cibles essentiels à l’initiation du développement T et au
blocage de la différenciation B (rag1, ptcra).
14
2.
La génération du TCR
C’est au stade DN2 que va débuter le réarrangement somatique des gènes V, D et J
codant la chaîne ß du TCR grâce à l’expression des enzymes de recombinaison RAG1
10
et
RAG2 11, 12. Si un réarrangement fonctionnel a lieu, la chaîne ß va s’associer, au stade DN3, à
une pseudo-chaîne # (pT#) pour former le pré-TCR
13
. Une signalisation initiée par ce
récepteur permet la survie et la prolifération des lymphocytes ayant correctement réarrangé
leur chaîne ß, c’est la sélection ß. Cette étape est associée à la répression de l’expression des
gènes des enzymes RAG empêchant l’expression d’un second TCR : c’est l’exclusion
allélique 14. Les thymocytes acquièrent alors les co-récepteurs CD4 et CD8 pour devenir des
thymocytes doubles positifs (DP). À ce stade, l’expression du pré-TCR est diminuée, les
cellules arrêtent de proliférer et le réarrangement des segments des gènes V et J codant la
chaîne # du TCR est amorcé. Un réarrangement fonctionnel de la chaîne # et son appariement
correct avec la chaîne ß conduit à l’expression définitive du récepteur à l’antigène.
3.
La sélection positive
Le côté aléatoire des réarrangements des chaînes du TCR assure la création d’un
répertoire de TCR extrêmement diversifié permettant de faire face à la multitude des
antigènes. L’autre côté de la médaille est la génération de TCR incapables d’interagir avec
les molécules du CMH du soi présentant ces antigènes. Une étape de sélection des LT
« utiles » pour l’organisme est donc nécessaire. Les LT sélectionnés positivement reçoivent
un signal de survie par leur TCR suite à son engagement avec les complexes peptide-CMH du
soi exprimés par le stroma thymique. Ainsi, seuls 20% des thymocytes survivent à cette étape,
les autres cellules mourant par négligence 15.
La sélection positive a été mise en évidence dès les années 70 par la génération de
chimères hématopoïétiques. Le compartiment hématopoïétique, compartiment radiosensible,
est détruit par irradiation puis reconstitué par une greffe de moelle osseuse. Les cellules
radiosensibles sont ainsi d’origine du donneur alors que les cellules radiorésistantes sont
d’origine du receveur. Par cette méthode, il a été montré que la spécificité des LT est
restreinte par le CMH exprimé par les cellules du receveur 16. L’importance du thymus dans
ce mécanisme a été décrite par la transplantation d’un thymus allogénique dans des chimères
15
thymectomisées. Dans ce modèle, les cellules T du receveur présentaient une spécificité pour
les molécules du CMH du donneur 17.
La présence exclusive des DP au niveau du cortex suggère un rôle de l’épithélium
cortical dans la sélection positive
18
. La génération de souris transgéniques dans lesquelles
l’expression du CMH-I ou -II est limitée aux cellules épithéliales corticales (cTEC) n’altère
pas la génération de cellules T. À l’inverse, l’expression exclusive de ces molécules par les
cellules médullaires de l’épithélium thymique (mTEC) conduit à un défaut de génération
des LT 19.
4.
La sélection négative : Induction d’une tolérance centrale
La sélection positive assure la production de LT restreints au CMH du soi mais aussi
de cellules auto-spécifiques potentiellement dangereuses une fois en périphérie. La sélection
négative permet donc de générer un répertoire de cellules T matures qui ne soit pas autoréactif. Le développement de cellules auto-spécifiques dans des souris exprimant les
molécules de CMH exclusivement sur les cTEC a permis d’exclure un rôle du cortex dans la
tolérance 19 , 20. Suite à la sélection positive, l’expression du récepteur CCR7 est augmentée à
la surface des thymocytes simple positifs (SP). L’interaction de CCR7 avec ces ligands
CCL19 et CCL21 assure la migration des thymocytes du cortex vers la médulla 21. Des souris
dans lesquelles la migration cortex-medulla est bloquée, par invalidation du récepteur CCR7
ou dont la médulla est absente ou désorganisée développent de l’auto-immunité
22
. Ces
résultats prouvent l’importance de la médulla dans le processus de tolérisation.
a. Les actrices de la sélection négative
i.
Les cellules thymiques épithéliales médullaires (mTEC)
Les mTEC représentent le compartiment radio-resistant de la médulla thymique.
Leur particularité est d’exprimer de façon ectopique des antigènes tissulaires sous le contrôle
du facteur de transcription AIRE (Auto-Immune REgulator)
23 , 24
. Une mutation dans la
séquence du gène codant AIRE conduit chez l’homme à un syndrome auto-immun
polyendocrinien
nommé
Auto-immune
PolyEndocrinopathy
Candidiasis
Ectodermal
Dystrophy (APECED) 25. Il est à noter qu’un antigène particulier est exprimé par seulement
1 à 3% des mTEC 24.
16
extrait de Klein et al. Nat. Rev. Immunol., 2009
Figure 2 : Mécanismes d’expression d’antigènes tissulaires dans le thymus par les
mTEC et les DC.
L’expression du facteur de transcription AIRE permet la présentation d’antigènes tissulaires
par les molécules de CMH-I et –II des cellules épithéliales thymiques médullaires (mTEC).
La présentation d’antigènes endogènes est augmentée par le mécanisme de macro-autophagie
caractéristique des TEC. En parallèle, des antigènes dérivés des mTEC peuvent être capturés
et présentés par les DC conventionnelles (cDC) du thymus. Ceux-ci peuvent se trouver sous
forme soluble ou associés à des corps apoptotiques de mTEC matures. Les cDC ont aussi la
capacité de capturer des complexes CMH-peptides intacts issus des mTEC. Enfin, les DC
migratoires sirp#+ apportent dans le thymus des peptides capturés en périphérie.
TRAs : Tissue-restricted Antigenes.
17
ii.
Les cellules dendritiques
Les cellules dendritiques thymiques sont représentées par 3 populations principales :
deux sous-types de DC conventionnelles CD11chi et une population de DC plasmacytoides
(pDC) CD11cmidCD45RA+. Les DC conventionnelles se divisent elles-mêmes en deux sous
populations distinguées sur la base de l’expression du marqueur Sirp# (CD172)
26
: les
cellules intra-thymiques (Sirp#-) se développent directement dans le thymus à partir d’un
précurseur commun aux LT
27 , 28
(distinction des lignages au stade DN2 ; cf Figure 1). Les
cellules Sirp#+ migrent de la périphérie dans le thymus avec une localisation préférentielle
dans la médulla 29 , 30.
Les cellules dendritiques ont la faculté de présenter des antigènes issus de la médulla
thymique. Ce transfert d’antigènes a été démontré pour la première fois en 1994 par
Humblet et al. par l’utilisation d’anticorps monoclonaux liant un peptide de la chaîne # du
CMH-II I-Ed lorsqu’il est associé à la molécule I-Ab du CMH-II
31
. Ce mécanisme est
unidirectionnel de la mTEC vers la DC 32. Ce n’est qu’en 2009 que la preuve de ce transfert a
été confirmée pour des protéines endogènes 33.
Ce transfert d’antigènes peut être dû à la capture de corps apoptotiques de mTEC qui ont un
renouvellement rapide 34 , 35, mais aussi à un mécanisme de capture, par les DC thymiques, de
complexes CMH-Peptides fonctionnels 33 , 36 (Figure 2).
b. Les Mécanismes de sélection négative
i.
La Délétion
La première démonstration de la délétion de clones particuliers de T a été faite en 1987
par le groupe de Marrack
37
. Des LT exprimant la chaîne Vß17a du TCR, qui interagit
fortement avec des super-antigènes endogènes (associés avec la molécule IE du CMH de
classe II) sont absents de la périphérie des souris H2k. Par contre des cellules Vß17a+
immatures sont présentes dans le thymus, démontrant ainsi que l’élimination a lieu
tardivement dans le développement. Un autre modèle d’analyse utilise des souris exprimant
un TCR transgénique spécifique pour l’antigène mâle H-Y. Les cellules T CD8+ spécifiques
de cet antigène sont éliminées chez le mâle, pour lequel elles sont auto-réactives, mais pas
chez la femelle 38.
18
Par l’utilisation de différentes combinaisons de chimères hématopoïétiques, l’équipe
de Singer a montré un rôle des cellules dendritiques dans la délétion des cellules T spécifiques
d’antigènes du soi
39
. Un rôle mineur des mTEC a récemment été décrit. Gallegos et Bevan
ont montré que les mTEC induisent la délétion clonale de cellules T CD8 spécifiques pour un
antigène dont l’expression spontanée est forcée dans les mTEC 40.
ii.
L’anergie
L’état d’anergie d’un lymphocyte T est défini comme son absence de réponse à une
stimulation antigénique. Cet état se caractérise par un défaut de prolifération et de fonctions.
Par des expériences utilisant des chimères hématopoïétiques dans lesquelles l’antigène
reconnu par une chaîne Vß spécifique n’est exprimé que par les cellules radiorésistantes de
l’hôte, Ramsdell et al. ont montré que les cellules non délétées par les cellules dendritiques
lors de la sélection négative sont retrouvées en périphérie dans un état d’anergie
41
. Par la
suite, ils ont montré que la présence de l’antigène en périphérie est nécessaire au maintien de
l’état d’anergie 42. Plus récemment, il a été décrit que non seulement l’anergie est induite par
les cellules épithéliales thymiques mais aussi que les cellules présentatrices de l’antigène
(CPA) d’origine hématopoïétique en sont incapables 43. Dans cette étude, l’élimination des LT
CD4+ a permis d’exclure un rôle des lymphocytes T régulateurs.
Les Lymphocytes T matures vont alors quitter le thymus pour rejoindre la périphérie. Cette
émigration fait intervenir S1P (Sphingosine-1-phosphate) produite par les cellules
endothéliales vasculaires 44 et son récepteur S1P1 dont l’expression est augmenté dans les LT
matures 45.
5.
La tolérance périphérique
La tolérance centrale assure la production de lymphocytes T matures aptes à répondre
de façon spécifique à une infection. Cependant, la présence, en périphérie, de cellules T autoréactives chez des individus sains prouve que la tolérance centrale présente des failles
46 , 47
.
Ceci implique la mise en place d’autres mécanismes de contrôle en périphérie. Ces
mécanismes se subdivisent en deux ensembles : les mécanismes « passifs » faisant appel aux
19
caractéristiques intrinsèques des cellules T, et les mécanismes « actifs » assurés par des
populations immunitaires régulatrices.
a. La tolérance passive
i.
L’ignorance
L’ignorance implique principalement une séquestration des antigènes dans des sites
n’offrant qu’un accès limité aux cellules immunitaires, comme le cerveau, l’œil ou
l’endomètre
48
(Figure 3a). Par ailleurs, les molécules de CMH de classe I sont absentes ou
faiblement exprimées à la surface des neurones, des cellules oculaires ou trophoblastiques.
Ceci permet de protéger ces organes des attaques par les LT cytotoxiques
49
tout en
maintenant leur exposition à la lyse par les NK.
L’ignorance peut aussi être due à la faible quantité d’antigènes présents. Celle-ci étant
insuffisante pour induire une activation des cellules T 50.
ii.
L’anergie
La rencontre d’un LT avec son auto-antigène peut également conduire à son
inactivation fonctionnelle, c’est à dire son anergie. Cet état est observé in vitro lors de
l’engagement du TCR en absence de co-stimulation
51
. L’induction de l’anergie implique
principalement deux récepteurs : CTLA-4 (Cytotoxique T- lymphocyte- antigen 4) et PD-1
(Programmed Death-1) 52 , 53 (Figure 3b).
CTLA-4 est exprimé à la surface des cellules T suite à leur activation et son affinité
pour les molécules de co-stimulation CD80/86 est plus forte que celle de CD28. Ainsi CTLA4 entre en compétition avec CD28 inhibant l’activation des cellules T. Lors d’une réponse
allogénique classique, ce mécanisme permet de limiter « l’emballement » du système
immunitaire et contribue à la phase de compression. Dans le cas d’un engagement bref du
TCR au contact d’un antigène du soi par exemple, CD80/86 interagissent préférentiellement
avec CTLA-4 induisant l’anergie de la cellule T par activation abortive
52
. Ceci est en
adéquation avec l’apparition d’un désordre lymphoprolifératif létal chez les animaux
déficients pour CTLA-4 54.
PD-1, fortement exprimée à la surface des cellules anergiques, agit plus tardivement
que CTLA-4, sur le maintien de l’état anergique. L’interaction de PD-1 avec ses ligands20
Extrait de Walker et al, Nat. Rev. Immunol. 2002
Figure 3 : Les mécanismes de tolérance passive.
a$ Les cellules T auto-réactives peuvent ne jamais rencontrer la protéine du soi pour
laquelle elles sont spécifiques. b$ l’anergie des clones T auto-spécifiques est principalement
provoquée par l’interaction avec des cellules dendritiques immatures. Par ailleurs,
l’expression de CTLA-4 à la surface des cellules T activées conduit à une signalisation
inhibitrice qui restreint l’expansion des lymphocytes qui participent à une réponse. c$ La
déviation immune est la mise en place d’une réponse immune non pathogène et parfois
inadaptée. d$ Une stimulation antigénique répétée apporte l’expression de FasL (Fas ligand)
qui, en se liant à Fas, provoque la mort du lymphocyte.
APC : Antigen presenting cells ; CTLA-4 : Cytotoxic T lymphocyte antigen-4 ; FasL : Fas
ligand ; MHC : major histocompatibility complex ; PD-1 : programmed death 1 ; PDL-1 : PD1 ligand ; TCR : T cell receptor ; Th : T helper
.
21
PD L1 ou -L2 conduit à une inhibition de la production de cytokine
55
. De même que pour
CTLA-4, les animaux déficients pour PD-1 ou ses ligands développent une auto-immunité
systémique 56.
iii.
La déviation phénotypique
La déviation immune est une alternative qui induit une réorientation de la réponse afin
qu’elle soit non pathogéne (Figure 3c). Ainsi l’injection de cellules Th1 spécifiques du
peptide 139-151 de la PLP (proteolipid protein peptide) dans des souris SJL conduit au
développement de l’encéphalomyélite auto-immmune expérimentale (EAE), modèle animal
de la sclérose en plaques. Cependant, la co-culture préalable de ces cellules avec des cellules
T spécifiques du peptide APL (Altered peptide Ligand) prévient le développement de l’EAE
par une déviation de la réponse immune Th1 vers une réponse Th2 caractérisée par la
production des cytokines IL-4, IL-13 et TGF-ß 57.
iv.
La délétion
La délétion consiste en l’élimination des clones auto-réactifs par un mécanisme
d’AICD (Activation Induced Cell Death) suite à l’engagement répété du TCR au contact d’un
antigène du soi (Figure 3d). L’un des mécanismes clés est la liaison du récepteur de mort Fas
(CD95) à son ligand FasL. Il a en effet été observé un syndrome lupus-like chez des animaux
déficients pour le récepteur Fas (MLR/lpr) ou son ligand (gld)
58
. Chez l’homme, un défaut
dans la voie de signalisation de Fas conduit à un syndrome auto-immun lymphoprolifératif 59.
Des avancées dans la signalisation de l’AICD incluent un rôle pour la phosphatase
PTEN (Phosphatase and tensin homologue) dont l’expression est constitutive dans les
lymphocytes T. Des souris invalidées pour l’expression de PTEN exclusivement dans les
lymphocytes T, présentent des lymphomes multi-organes spontanés due à un défaut de
délétion périphérique des cellules CD4 auto-réactives Vß8.1/8.2+ 60.
La molécule pro-apoptotique TRAIL (TNF-related apoptosis-inducing ligand)
pourrait également jouer un rôle identique à Fas. Ce membre de la famille du TNF (Tumor
nécrosis factor) est exprimé à la surface des cellules de l’œil et du fœtus et induit la mort des
macrophages et des neutrophiles 61 , 62.
22
b. La tolérance active
i.
Les lymphocytes T CD4+CD25+Foxp3+.
Ces cellules sont considérées comme la population régulatrice par excellence. Bien
que leur existence a longtemps été suspectée, leur identification et leur caractérisation claire
n’a été faite qu’en 1995 par la découverte du facteur de transcription Foxp3 (Forkhead box
P3)
63
. Etant donné le rôle central de ces cellules dans l’ensemble des domaines de
l’immunologie et notamment en transplantation, un chapitre leur est entièrement consacré
ultérieurement.
ii.
Les lymphocytes T CD8
Les LT CD8+CD28low représentent environ 25% des splenocytes CD8+.
Cependant contrairement aux CD8 activées CD28hi, la contrepartie CD28low possède des
activités immunosuppressives. Il est décrit qu’une stimulation répétée des lymphocytes
circulants humains par des CPA allogéniques conduit progressivement à une perte des
capacités prolifératives des cellules due à la présence de cellules CD8+CD28low suppressives
64
. In vitro, ces cellules produisent de l’IL-10 et du TGF-ß et sont capables d’inhiber la
prolifération de CD4+ et d’inhiber leur production d’IFN-%
65
. Chez la souris, le transfert
adoptif de cellules CD8+CD28low à des animaux déficients pour CD8 réduit significativement
le développement spontané de l’EAE 66.
Ces cellules jouent aussi un rôle central dans la prévention des maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). La co-injection de cellules CD8+CD28low
avec des cellules colitogènes CD4+CD45RBhi permet d’inhiber le développement d’une colite
chez des souris déficientes pour RAG
65
. Bien que le développement de ces cellules reste
encore peu clair, le facteur de transcription AIRE (Auto-Immune Regulator) est décrit comme
acteur central dans l’établissement de leur fonction au niveau intestinal. Des cellules
CD8+CD28low purifiées de souris déficientes pour AIRE ne protègent pas de la colite induite
par les cellules CD4+CD45RBhi 67
Les LT CD8+CD122+ ont été découverts par la génération de souris déficientes pour
CD122 (chaîne ß du récepteur à l’IL-2). Ces souris présentent un nombre élevé de LT activés
entraînant une anémie hémolytique sévère 68. Le transfert de cellules CD8+CD122+ dans des
nouveaux-nés déficients pour CD122 protège les souris du développement d’un désordre
23
hyperprolifératif des cellules T
69
. In vitro, ces cellules inhibent l’activation des LT
conventionnels CD4+ et CD8+. In vivo, des souris déficientes pour RAG et injectées avec des
splénocytes CD8+CD122- développent une pathologie létale associée à une anémie sévère. La
co-injection de CD8+CD122+ reverse ces symptômes 69. Les Treg CD8+CD122+ n’expriment
pas Foxp3
69
et exercent leur fonction régulatrice via une production d’IL-10
70
. Les LT
CD8+CD122+ pré-activés sont également capables de protéger les souris contre le
développement de l’EAE induite par l’injection du peptide MOG (myelin oligodendrocyte
glycoprotein) 71.
iii.
Les lymphocytes Tr1
Les lymphocytes T régulateurs Tr1 représentent une population de Treg induits qui
n’expriment pas Foxp3. Ils sont induits par l’IL-10 et produisent de l’IL-10. Ces cellules ont
été décrites pour la première fois chez des patients présentant une immunodéficience sévère et
ayant développé une tolérance à long terme envers une allogreffe de cellules souches 72. Ceci
suggère une capacité de ces cellules à réguler les réponses immunes chez l’homme. Les
lymphocytes Tr1 sont retrouvés en très grand nombre dans l’intestin où ils joueraient un rôle
dans la prévention de la colite et dans le maintien de l’homéostasie immune contre le
microbiote intestinal 73.
L’induction de colite dans des animaux SCID (Severe Combined Immunodeficient)
par l’injection de cellules CD4+CD45RBhi peut être inhibée par la co-injection de clones Tr1
transgéniques possédant un récepteur spécifique pour un peptide de l’ovalbumine (OVA).
Cette inhibition de la pathologie est observée uniquement chez les animaux recevant le
peptide spécifique de l’OVA dans l’eau de boisson 74. Ceci démontre in vivo une activation de
ces cellules spécifiques de l’antigène.
De la même manière, dans un modèle d’EAE, le transfert de cellules Tr1 spécifiques de
l’OVA générées in vitro permet de limiter le développement des symptômes neurologiques
lorsque l’OVA est injectée en intracrânien 75. Enfin, la chimiokine CxCL12 est décrite comme
pouvant rediriger la différenciation de cellules Th1 en cellules régulatrices CD4+CD25-Foxp3productrices d’IL-10 qui inhibent l’inflammation dans la phase aiguë de l’EAE
76
. Chez
l’homme, les patients souffrant de sclérose en plaques présentent une génération réduite de
cellules Tr1 comparés aux personnes saines, suggérant un rôle de ces cellules dans le contrôle
de la maladie 77.
24
Extrait de Morelli et al. Nat. Rev. Imm,, 2007
Figure 4 : Génération in vitro de DC tolérogènes
Les cellules dendritiques (DC) sont générées in vitro à partir de précurseurs de la moelle
osseuse (BMDC) de rongeurs ou de monocytes circulants chez l’homme. Elles sont rendues
tolérogènes en contrôlant leurs conditions de culture par exposition à des cytokines, des
facteurs de croissance, des médiateurs pharmacologiques ou par ingénierie génétique. Bien
que ne stimulant pas la réponse des cellules T effectrices, elles participent à la tolérance active
en induisant l’anergie ou l’apoptose des lymphocytes T conventionnels, et la génération de
cellules T régulatrices.
CCR7 : CC-chemokine Receptor 7 ; CTLA4-Ig : Cytotoxic T Lymphocyte Antigen4immunoglobuline fusion protein ; GM-CSF : Granulocyte/Macrophages colony-Stimulating
Factor ; HO1, Haem oxygenase-1 ; IDO : indolamine 2,3- dioxygenase ; I&B : inhibitor of
NF-&B ; ILT : Immunoglobulin-Like Transcript ; NF-&B : nuclear factor-&B ; ODN :
Oligodeoxynucleotide ; PDL-1 : Programmed cell death ligand-1 ; PGE2 : Prostaglandine E2 ;
TGF-ß1 : Transforming Growth Factor-ß1 ; TNFR, Tumor Necrosis Factor Receptor ;
VEGF : Vascular Endothelial Growth Factor.
25
iv.
Les lymphocytes Th3
Les cellules régulatrices Th3 ont été décrites pour la première fois lors de l’induction
d’une tolérance orale envers les antigènes de la myéline dans un modèle d’EAE
78
. Ces
cellules, localisées essentiellement dans l’intestin, sont induites par le TGF-ß et agissent via
leur production de TGF-ß
79
. Bien qu’ayant une fonction régulatrice sur l’auto-immunité et
l’inflammation, ces cellules n’expriment pas le facteur de transcription Foxp3. L’une de leurs
caractéristiques est l’expression à leur surface du peptide LAP (Latency-associated peptide).
LAP est un propeptide associé de façon non covalente au domaine N-terminal du TGF-ß le
maintenant lié à la membrane plasmique. Des cellules CD4+CD25-LAP+CD45RBlow,
identifiées dans la rate, inhibent la colite induite par les CD4+CD45RBhi d’une façon
dépendante du TFG-ß
80
. Ces cellules seraient activées suite à la reconnaissance d’antigènes
oraux par leur TCR. La production de TGF-ß qui en découle permet d’une part de maintenir le
phénotype régulateur des Treg CD4+Foxp3+ se situant à proximité mais permet aussi
l’induction de nouvelles cellules régulatrices Foxp3+ 81.
v.
Les lymphocytes NKT
Les cellules Natural Killer T (NKT) sont une sous–population distincte des
lymphocytes T qui expriment un TCR #!. Leur TCR reconnaît un antigène glycolipidique
présenté par la molécule de CMH-I non-polymorphe CD1d. Les cellules NKT invariantes
(iNKT) représentent la plus importante fraction des cellules NKT. Ces cellules sont
caractérisées par l’expression d’une chaîne # invariante du TCR (V#14-J#18 chez la souris et
V#24-J#18 chez l’homme). Suite à leur activation, les cellules NKT produisent de fortes
quantités d’IL-4 et d’IFN-%. Il est décrit que ces cellules peuvent jouer un rôle important dans
l’induction de la tolérance orale en modulant l’action des DC 82 ou par l’induction de cellules
T régulatrices productrices d’IL-10 et de TGF-ß ou encore en induisant la délétion clonale des
cellules spécifiques d’antigènes 83.
vi.
Les cellules dendritiques tolérogènes
Les cellules dendritiques (DC) tolérogènes sont immatures ou résistantes à la maturation,
expriment de faible taux de molécules de CMH et de molécules de co-stimulation .
26
Extrait de Galli et al, Nat. Rev. Immunol. 2011
Figure 5 : Sous-populations fonctionnelles de macrophages
Les macrophages peuvent être divisés en sous-populations spécifiques selon leur phénotype
fonctionnel. Les monocytes circulants se différencient en macrophages lors de leur entrée
dans les tissus. Une fois activés par les stimuli appropriés, les macrophages se différencient en
cellules ayant des caractéristiques phénotypiques et fonctionnelles distinctes.
MDSC : Myeloid-derived suppressor cells ; TAM : Tumor Associated Macrophages.
27
à leur surface. Ces caractéristiques les rendent incapables de fournir les signaux de costimulation adéquats et nécessaires à l’activation et la prolifération des cellules T. Cette
interaction abortive peut conduire à l’apoptose ou l’anergie des LT ou encore à l’expansion ou
la génération de lymphocytes T régulateurs. Les DC tolérogènes sont décrites comme ayant
un rôle central dans la prévention de maladies auto-immunes expérimentales 84 , 85.
Les DC tolérogènes peuvent être générées in vitro, à des fins thérapeutiques, par
traitement des précurseurs avec des agents immunosuppresseurs et anti-inflammatoires,
comme l’IL-10, le TGF-ß ou les inducteurs de cAMP, par des agents pharmacologiques,
comme la cyclosporine, le tacrolimus ou la rapamycine (traités dans un prochain chapitre)
ainsi que par ingénierie génétique (Figure 4). L’ensemble de ces molécules inhibe la
maturation et/ou l’activation des DC et bloque leur capacité à produire des cytokines proinflammatoires favorisant l’établissement d’un microenvironnement tolérogène.
vii.
Les Macrophages
Les macrophages dérivent d’un précurseur myéloïde commun aux DC. Sous forme de
monocytes dans la circulation, ils se différencient en macrophages spécialisés lors de leur
passage dans les tissus. Leurs fonctions principales sont le « nettoyage » de l’organisme par
l’élimination des cellules mortes et des débris cellulaires, le remodelage tissulaire après une
blessure et surtout l’élimination des pathogènes par phagocytose. D’un point de vue
fonctionnel, ces cellules se divisent en trois principales catégories: les macrophages dits
« Classiques » (M1), qui assurent la défense de l’hôte et la lutte anti-tumorale; les
macrophages « alternatifs » (M2) qui sont suppresseurs et régulent la cicatrisation; enfin les
macrophages « régulateurs », sécréteurs d’IL-10 (Figure 5). La différenciation en
macrophages M1 implique la présence d’Interféron-% (IFN-%) et la reconnaissance de Motifs
Moléculaires Associés aux Pathogènes (PAMPS) facilitant l’élimination des pathogènes
microbiens. En revanche, la présence de cytokines de type Th2 telles l’IL-4 et l’IL-13 favorise
la différenciation en macrophages M2. Les macrophages régulateurs sont induits par des
agonistes des TLR en combinaison avec des complexes immuns IgG-corps apoptotiques en
présence de prostaglandine. Ils se définissent par leur production d’IL-10 et de TGF-ß
favorisant les réponses de type Th2 et régulatrice.
28
Cha pi tre II - L A BIOLOGIE DES
LY MPHOCYTES T REGUL ATEURS
1.
Historique et découverte
La découverte de l’existence d’une population de cellules T suppressives est issue
d’études visant à comprendre comment une population de cellules, les lymphocytes, pouvait à
la fois induire des réactions inflammatoires et une tolérance. Nishizuka et Sakakura ont
observé que la thymectomie de souriceaux de 3 jours conduit au développement de maladies
auto-immunes multi-organes 86. En parallèle, Gershon et Kondo ont observé que l’injection de
splénocytes adultes, issus de souris tolérisées, à des souriceaux thymectomisés induit une
tolérance chez les receveurs 87.
De plus, Sakagushi et al. ont observé que l’injection de cellules T issues d’un adulte normal
permet d’inhiber le développement de l’auto-immunité observée chez les nouveaux-nés
thymectomisés si l’injection est réalisée dans les deux semaines suivant la thymectomie 88.
Ces expériences ont permis de démontrer l’existence d’une population de lymphocytes
issus du thymus, qui persiste en périphérie à l’âge adulte et qui possède des capacités
suppressives. Cette dernière caractéristique a défini leur nom initial de lymphocytes T
« suppresseurs ».
Cependant l’étude de la biologie de ces cellules impliquait l’identification d’un
marqueur spécifique permettant de les isoler et de les manipuler.
2.
La recherche du marqueur
a. CD5, CD45RBlow, GITR …. les autres…. et CD25
Les premières études ont identifié le marqueur de surface CD5. En effet, l’injection
chez la souris BALB/C athymic de cellules CD5low conduit au développement d’une autoimmunité multi-organes qui peut être inhibée par la co-injection de cellules CD5hi
89
.
Quelques années plus tard, Powrie et al. proposèrent un rôle pour CD45. Ils ont observé le
développement d’une maladie du greffon contre l’hôte et d’un syndrome auto-immun
29
multiple lors de la reconstitution de rats athymiques avec des splénocytes ne contenant pas la
population CD4+CD45RBlow 90.
En 1995, Sakaguchi a observé qu’une population de CD4 exprimant la chaîne # du
récepteur à l’IL-2 (CD25) pouvait contrôler l’émergence de maladies auto-immunes
63
. De
plus, il a été observé que l’injection de cellules CD4+CD25+ inhibe le développement de
maladies auto-immunes multi-organes chez les souriceaux thymectomisés à 3 jours.
Réciproquement, l’équipe de Sakaguchi a confirmé l’absence de ces cellules CD4+CD25+
dans des animaux thymectomisés à 3 jours 91.
La recherche de nouveaux marqueurs a alors été menée de front avec l’identification
de molécules impliquées dans la fonction des Treg. Ainsi, la molécule CTLA-4 est devenue
une cible intéressante. CTLA-4 joue le rôle d’inhibiteur de la prolifération des cellules T
grâce à sa compétition avec CD28 pour la liaison avec leurs récepteurs communs CD80/86.
L’intérêt pour cette molécule était renforcé par l’observation que les souris déficientes pour
CTLA-4 développent une maladie lymphoproliférative fatale accompagnée de signes autoimmuns systémiques 92.
En 2002 ce fut au tour de GITR (Glucocorticoide-Induced Tumor necrosis factor
Receptor family-related gene) d’être proposé comme candidat potentiel. L’équipe de
Sakaguchi a mis en évidence que l’utilisation d’anticorps anti-GITR peut atténuer la
suppression induite par les Treg in vitro 93.
Cependant, malgré la diversité des marqueurs proposés, et les énormes avancées
permises par la découverte de CD25, aucun ne s’est révélé être un marqueur définitif puisque
l’expression de chacun d’entre eux est induite à la surface des LT effecteurs activés, ne
permettant pas de les distinguer des Treg.
Chez l’homme, plusieurs équipes ont confirmé l’utilisation de CD25 comme marqueur
des Treg
94 , 95 , 96 , 97
. Néanmoins même si les cellules exprimant un taux élevé de CD25 ont
les capacités suppressives les plus importantes, chez l’homme CD25 est également un
marqueur de cellules effectrices activées.
30
b. Foxp3
En 1982, Powel et al. ont réalisé la première description d’une maladie inflammatoire
et auto-immune multi-organes, l’IPEX (Immune Dysregulation Polyendocrinopathy
Enteropathy X linked syndrome) qui débute généralement peu de temps après la naissance 98.
L’équivalent murin de l’IPEX est observé chez les souris Scurfy décrites par Godfrey en
1991
99
. En 2001, il a été établi que les syndromes IPEX et Scrufy sont dus à une mutation
génétique dans le gène codant le facteur de transcription Foxp3 (Forkhead box protein 3)
situé sur le chromosome X
100 , 101 , 102
. L’expression de Foxp3 est nécessaire au
développement et à la fonction des lymphocytes T régulateurs (Treg)
103-105
. Non seulement
Foxp3 est exclusivement exprimé par les Treg, mais son expression forcée dans des cellules
CD4 naïves leur confère des capacités immunosuppressives in vitro et in vivo. De plus, il a été
montré que l’expression de nombreux marqueurs identifiés préalablement (GITR, CTLA-4,
CD25) est contrôlée par Foxp3
104
. Par la suite, le lien avec les thymectomies à 3 jours a été
réalisé grâce à l’utilisation de souris exprimant une protéine de fusion Foxp3-GFP. Le groupe
de Rudensky a ainsi détecté une expression de la GFP dans le thymus ainsi qu’en périphérie
au 3eme jour après la naissance 106.
Des modèles de déplétion spécifique des Treg ont par la suite été développés par le
biais d’une construction transgénique conduisant à l’expression du récepteur à la toxine
diphtérique sous le contrôle du promoteur de Foxp3. L’injection de toxine chez ces animaux
assure la délétion spécifique des Treg aboutissant au développement d’un syndrome autoimmun létal semblable à celui observé chez les souris Scurfy 107.
Ainsi, la découverte de Foxp3 a permis de gigantesques avancées dans l’étude de la
biologie et de la fonction des Treg, et de ce fait sur la compréhension de certaines maladiesauto-immunes. Cependant Foxp3 présente tout de même quelques limites majeures. Tout
d’abord, étant une molécule intra-nucléaire, Foxp3 ne peut être utilisé pour la purification des
Treg. De plus, chez l’homme, il est apparu que Foxp3 est exprimé de façon transitoire par les
CD4 effecteurs suite à leur activation
108, 109
. Enfin, des analyses sur des patients IPEX ont
également révélé des anomalies au niveau des LT conventionnels 110. On peut donc supposer
que les choses sont plus complexes chez l’homme où l’expression de Foxp3 ne se limite pas
aux Treg.
31
c. Les nouveaux marqueurs
La recherche de nouveaux marqueurs encore plus spécifiques se poursuit donc et
diverses molécules ont été proposées comme le neuropiline-1
(FR4)
112
111
, le récepteur aux folates
ou plus particulièrement, CD127, la chaîne # du récepteur à l’IL-7
113, 114
.
L’expression de CD127 est inversement corrélée à celle de Foxp3 à la fois chez l’homme et
chez la souris
113
. Ainsi, les cellules CD25+CD127low possèdent des capacités
immunosuppressives contrairement à leur contrepartie CD127hi 113, 114. Le niveau d’expression
de CD127 permet donc de distinguer précisément les cellules régulatrices des cellules
effectrices ainsi que de les isoler efficacement.
3.
Sélection thymique et répertoire des Treg
L’origine thymique des lymphocytes T régulateurs a été proposée dès les premières
expériences de thymectomie sur les nouveaux-nés. La découverte de CD25 et de Foxp3 a
permis de traquer ces cellules dans leur développement. Or le thymus étant également
l’organe dans lequel se développent les lymphocytes T conventionnels il est naturel de
s’interroger sur la sélection thymique des Treg.
Par l’utilisation de souris exprimant les molécules de CMH-II exclusivement dans le
cortex, Besinger et al. ont observé la présence de cellules CD4+CD25+ dans le thymus et en
périphérie. Ceci indique que le CMH-II exprimé par les cTEC permet la sélection des Treg
115
. Afin de mieux comprendre l’impact de la spécificité du TCR des Treg sur leur sélection,
Ribot et al. ont généré des chimères hématopoïétiques dans lesquelles l’expression d’un
ligand agoniste endogène est restreinte aux cellules épithéliales thymiques. L’analyse du
répertoire des Treg développés dans ces thymi indique que l’expression du ligand agoniste
n’induit pas la délétion des Treg mais augmente leur sélection positive 116.
Il est apparu important de parvenir à distinguer les rôles respectifs du cortex et de la médulla
dans cette sélection positive accrue. La génération de souris exprimant un seul couple CMHII- peptide unique, a montré un enrichissement du répertoire des Treg en cellules spécifiques
pour le ligand unique 117. Ces résultats démontrent que la reconnaissance d’un ligand agoniste
exprimé par l’épithélium cortical augmente la sélection positive des Treg CD4+CD25+.
De plus, en 2001 Jordan a décrit une importance de l’affinité du TCR pour son ligand
sur la sélection des Treg. Les auteurs ont utilisé un modèle de souris HA (hémagglutinine de
32
l’influenza) transgéniques croisée avec des souris transgéniques pour un TCR spécifique de
HA présentée dans le contexte de IEd. Un pourcentage important de Treg se développe lors
d’une interaction de forte affinité du TCR avec le complexe CMH-II/HA. À l’inverse, en
présence de TCR de faible affinité, la génération de Treg est diminuée 118.
Après les étapes de sélection positives, les Treg tout comme les T conventionnels
migrent dans la médulla, siège préférentiel de la sélection négative. L’analyse du répertoire
des Treg issus de chimères hématopoïétiques dans lesquelles les DC n’expriment pas de
CMH-II, a mis en évidence un enrichissement en Treg et en LT conventionnels spécifiques
pour des ligands présentés par les mTEC. Ces résultats indiquent que les Treg sont également
sensibles que les T conventionnels à la délétion réalisée par les DC
119
. L’implication des
mTEC reste en revanche plus incertaine. Anderson et al. ont exclu un rôle prépondérant des
mTEC exprimant Aire par l’observation que l’absence d’expression de ce facteur de
transcription ne modifie ni le développement ni la fonction des Treg
120
. Toutefois,
Aschenbrenner a montré qu’une absence de CMH-II à la surface des mTEC induit une
réduction de Treg polyclonaux
121
. Plus récemment, Klein a développé un modèle de souris
dans lesquelles l’expression du CMH-II est diminuée mais non aboli 122. Dans ces animaux, la
délétion des CD4+ auto-spécifiques est diminuée alors que l’induction de Treg CD4+CD25+
est augmentée démontrant un rôle autonome des mTEC dans les mécanismes dominants et
récessifs de tolérance.
4.
Homéostasie du compartiment régulateur
a. Distinction des compartiments naïfs vs « effecteurs/mémoires »
Une fois en périphérie, les Treg migrent via la circulation sanguine, dans les organes
lymphoïdes secondaires. À l’équilibre, il a été montré que la taille du compartiment régulateur
est stable. Un tel constat pourrait s’expliquer par l’état d’anergie qui caractérise les Treg. En
effet, in vitro les Treg ne prolifèrent pas suite à une stimulation antigénique
123
. Cependant,
l’équipe de Salomon a montré que le compartiment régulateur se divise en deux souspopulations
124
. L’une est composée de cellules naïves et quiescentes montrant une forte
expression de CD62L (CD62Lhi), un niveau intermédiaire de CD44 (CD44int), et qui sont
capables de persister plusieurs semaines dans les organes lymphoïdes secondaires. La
deuxième population correspond aux cellules régulatrices les plus auto-spécifiques. Leur
33
prolifération suite à l’interaction avec leur antigène spécifique induit la diminution de
l’expression de CD62L à leur surface et l’augmentation de l’expression de facteurs
d’activation comme CD69 et CD44 caractéristiques de cellules activées. Cette dernière
population que l’on pourrait appeler « effectrice/mémoire » représente la majorité des Treg.
b. Dépendance à l’IL-2
La prolifération des Treg « effecteurs/mémoires » n’est possible qu’en présence
d’IL-2 qui s’est révélée jouer un rôle central dans l’homéostasie et la fonction des Treg. En
effet, les souris déficientes pour l’IL-2, qui développent spontanément une auto-immunité
combinée à une inflammation sévère, possèdent significativement moins de Treg malgré un
nombre normal de cellules T et une répartition classique des compartiments CD4 et CD8 125.
Des chimères hématopoïétiques générées par co-injection de cellules T déficientes pour l’IL-2
et de cellules T sauvages ne développent pas d’auto-immunité ou d’inflammation et révèlent
une génération normale du compartiment Treg CD4+CD25+ 125.
Ainsi, l’IL-2 apparaît comme un facteur clé de la croissance et de la survie des Treg. Ceci
est renforcé par l’observation que la présence de fortes doses d’IL-2 dans une culture de Treg
reverse leur état anergique
123
. De plus, des études récentes ont montré que le traitement de
souris NOD avec de faible doses d’IL-2 permet de réduire la progression d’un diabète
établi126.
c. Indépendance vis à vis de l’IL-7
L’absence d’expression de CD127 est une caractéristique phénotypique permettant
d’identifier les Treg. La répression de cd127 serait inversement corrélée à l’expression de
Foxp3. Le groupe de Bandeira a montré que la génération et l’homéostasie des Treg sont
maintenues en absence d’IL-7
127
. Les souris déficientes pour l’IL-7, qui développent une
colite après déplétion des cellules CD4+CD25+, entrent en rémission spontanément en même
temps que le compartiment régulateur se reforme. Ainsi l’absence de pathologie auto-immune
dans les souris IL7-/- serait dû à la génération centrale et périphérique de Treg.
34
d. Présence de l’antigène
Il a été mis en évidence dès 1999 que les Treg ont besoin de la persistance de leur
antigène en périphérie pour se maintenir
128
. Dans un modèle de rats thymectomisés et
irradiés, il est apparu une thyroïdite et un diabète auto-immun curables par transfert de Treg.
Lorsque ces cellules sont issues d’animaux dont la thyroïde a été détruite in utéro par
administration d’iode 131, elles ne parviennent pas à contrôler le diabète de type 1. Par
contre, les thymocytes sont capables de prévenir la survenue des 2 pathologies. Garza et al.
ont utilisé une approche similaire pour étudier la tolérance à un antigène ovarien, ZP3 129. Une
oophorite auto-immune peut être induite expérimentalement, chez des souris mâles ou
femelles simultanément ovariectomisés, par la greffe d’un ovaire accompagnée d’une
immunisation contre ZP3. La sévérité de la pathologie est plus marquée chez le mâle que chez
la femelle. En revanche, si l’ovariectomie a eu lieu plus d’une semaine avant l’induction de
l’oophorite, la protection chez la femelle est perdue, ce qui montre que cette tolérance
nécessite la persistance des antigènes ovariens.
5.
Plasticité du lignage Treg
a. Induction périphérique de Treg
i.
Treg induit Foxp3+ (iTreg)
La population de CD4 régulatrice retrouvée en périphérie est en majorité constituée de
cellules Foxp3+ différenciées dans le thymus. Cependant une induction de Treg est également
observée en périphérie. Des CD4 naïfs peuvent, sous l’influence de l’IL-10, être convertit en
cellules régulatrice Tr1 sécrétrices d’IL-10
72
alors que le TGF-ß induit une conversion en
cellules Th3 sécrétrices de TGF-ß 79. Plus récemment il a été décrit l’induction en périphérie
de cellules CD4+Foxp3+ à partir de cellules CD4 naïves Foxp3-.
ii.
Mécanismes et voies d’induction
!
Le TGF-ß
L’une des principales cytokines impliquées dans la biologie et la fonction des Treg
Foxp3+ est le TGF-ß. C’est donc vers cette cytokine que bon nombre d’études se sont
35
tournées. Il est décrit qu’une stimulation de cellules T Foxp3- combinée à une culture en
présence de TGF-ß permet d’induire l’expression de Foxp3 dans ces cellules leur conférant
des capacités immunosuppressives
130 , 131
. L’induction de Foxp3 par le TGF-ß dépend de
l’activation du facteur de transcription SMAD3 132 qui en parallèle de NFAT se lie à la région
enhancer du gène de Foxp3 et active sa transcription. Cette voie d’activation serait
principalement impliquée dans la conversion de T effecteurs en Treg Foxp3+ au niveau de
l’intestin 133.
De plus, une étude de Shevach et al. en 2008 a clairement montré in vitro que
l’induction d’iTreg peut être réalisée par contact direct avec des Treg naturels. Les auteurs ont
mis en évidence que l’expression de LAP (Latency associated peptid), forme membranaire du
TGF-ß, à la surface des Treg activés conduit à une inhibition de la prolifération des cellules T
effectrices activées. De plus, la co-culture de Treg LAP+ avec des cellules naïves conduit à
l’expression de novo de Foxp3 dans ces dernières par un mécanisme dépendant d’un contact
entre les cellules T mais indépendant d’un contact avec une cellule présentatrice de l’antigène.
Enfin ces cellules « induites » présentent une activité suppressive in vitro et in vivo 134.
Enfin, Il a été décrit que les DC tolérogènes intestinales CD103+ induisent des Treg
Foxp3+ par co-production de TGF-ß et d’acide Rétinoïque 135, 136.
!
mTOR
L’induction d’expression de Foxp3 peut aussi être due à une inhibition de la voie
PI3K/AKT/mTOR (mammalian Target of Rapamycine). Cette voie de signalisation assure la
perception de l’environnement énergétique permettant d’adapter la croissance et la
prolifération cellulaire. mTOR semble également impliquée dans le choix de lignage T
effecteurs/Treg 137.
Il a été décrit que les Treg induisent l’expression par les DC d’enzymes de
consommation des acides aminés, telle que l’IDO qui diminue le taux de tryptophane dans le
milieu. Il a récemment été montré que la présence de Treg module la disponibilité de 5 acides
aminés en particulier (le tryptophane, la valine, l’arginine, la phénylalanine, et l’histidine). La
carence en un seul de ces acides aminés conduit à une diminution de la prolifération des
cellules T par une inhibition de la voie de signalisation AKT/mTOR. Cette inhibition associée
à la stimulation du TCR en synergie avec le TGF-ß conduit à l’expression de novo de Foxp3
et ainsi à la conversion de CD4 naïfs en Treg 138.
36
Adapté de Weaver et al, Nat. Rev. Immunol., 2009
Figure 6 : les lignages de Treg induit et de Th17 nécessitent un facteur commun de
différenciation, le TGF-ß.
Les cellules dendritiques (DC) conditionnées dans un environnement riche en TGF-ß
présentent des antigènes qui induisent la différenciation de CD4 naïfs en Treg ou en Th17
selon la prédominance, respectivement, en acide rétinoïque ou en IL-6. En conditions basales,
les DC chargées avec des dérivés de flore commensale ou de produits alimentaires produisent
de l’acide rétinoïque par dégradation de la vitamine A, induisant l’expression de Foxp3 et la
différenciation en Treg induits. En présence d’une infection bactérienne, les DC activées par
les différents signaux pro-inflammatoires produisent de l’IL-6, arrêtent la production d’acide
rétinoïque favorisant la différenciation en Th17. L’IL-6 et l’IL-21 (induite par l’IL-6) inhibent
l’expression de Foxp3 et activent celle des gènes des facteurs de transcription ROR%t et
ROR# conduisant à l’expression de la chaîne inductible du récepteur à l’IL-23. La production
d’IL-17 par les Th17 active la génération de neutrophiles et leur attraction au site de
l’infection. L’IL-17 ainsi que l’IL-22 favorisent également la production de peptides antimicrobiens par les cellules endothéliales. Les Th17 agissent ainsi à la fois sur l’élimination du
pathogène et sur la restauration de la fonction de barrière.
DC : Dendritic cells ; G-CSF : Granulocyte colony-stimulating factor ; Foxp3 : Forkhead box
P3 ; IL : Interleukine ; ROR : Retinoic acid-related orphan receptor ; TGF-ß : transforming
growth factor-ß
37
!
ATP/AMP
Les ectoenzymes CD39 et CD73 transforment l’ATP (qui a un pouvoir proinflammatoire) en AMP puis en adénosine qui a des propriétés anti-inflammatoires 139. CD39
est constitutivement exprimée à la surface des DC. CD73 est fortement exprimée suite à une
exposition des DC au TGF-ß. Tout comme pour les Treg 139 l’expression de CD73 à la surface
des DC et de macrophages peut conduire à la dégradation d’ATP en AMP capable d’inhiber la
prolifération des cellules T
140
. Cependant l’adénosine peut également être captée par un
récepteur spécifique et transformée à l’intérieur de la cellule en AMP inhibant la voie de
signalisation mTOR aboutissant à l’expression de novo de Foxp3 et ainsi à l’induction de
Treg en périphérie 141.
b. Lignages Treg vs Thelper
Dans l’évolution du système immunitaire, il est maintenant établi que les Treg se sont
développés conjointement avec les Th17
142
. Cette autre lignée de cellules CD4+ est
caractérisée par l’expression des facteurs de transcription ROR%t et ROR# et par la
production des cytokines pro-inflammatoires IL-17A, F et IL-22. L’une des preuves de la coévolution de ces deux lignages est leur dépendance au TGF-ß. Bien que pour les Treg le TGFß favorise l’induction de l’expression de Foxp3 parmi les populations CD4 naïves limitant
l’inflammation, l’association du TGF-ß avec l’IL-6 induit l’expression des facteurs de
transcription ROR et la différenciation des CD4 naïfs en Th17 assurant la mise en place d’une
inflammation efficace pour l’élimination d’un pathogène (Figure 6). Le choix du lignage Treg
ou Th17 est contrôlé par la répression mutuelle qu’exercent les facteurs de transcription
Foxp3 et ROR%t
143
. La disponibilité en composés métaboliques joue aussi un rôle dans
l’équilibre de cette balance. En effet, la différenciation en Th17 est dépendante
d’enzymes glycolytiques comme HiF1 (Hypoxia inducible factor 1) spécifiquement exprimée
par les Th17 et qui agit via l’activation de la voie mTOR. L’inhibition de HiF1 favorise la
différenciation en Treg au détriment du lignage Th17 144. Cependant une réversion de chacun
des phénotypes est également possible. Ainsi il a été montré que lors d’une infection
bactérienne, les Treg Foxp3+ peuvent, sous l’influence de cytokines pro-inflammatoires,
diminuer l’expression de Foxp3 et augmenter celle de ROR%t devenant des cellules
productrices d’IL-17 145, 146.
38
De façon similaire, il a récemment été proposé un rôle potentialisateur des Treg sur le
développement de Th17. Dans le cas d’une infection par Candida albicans, les Treg stimulent
la production d’IL-17 par les LT effecteurs favorisant l’élimination du champignon
147
. Ces
résultats indiquent clairement que l’interrelation entre les lignages est bien plus complexe
qu’envisagée initialement.
Le ratio entre les populations Treg et Th17 joue un rôle primordial dans l’immunité. Il
a été montré, en transplantation, qu’un déséquilibre de cette balance en faveur des Th17 est un
facteur pronostic de rejet aigu chez l’homme 148. En effet, la déficience en IL-17 est associée à
un allongement de la survie d’une greffe cardiaque chez la souris et à une augmentation du
pourcentage de Treg 149.
6.
Fonctions physiopathologiques
a. Prévention de l’auto-immunité
L’importance de l’existence d’une population régulatrice a été démontrée dans de
nombreux modèles. Les expériences fondatrices ont révélé que l’élimination des Treg conduit
systématiquement au développement de pathologies auto-immunes. : la thymectomie
86
néonatale mène à une oophorite
, et le transfert de cellules CD4+CD25- à un animal
immunodéficients aboutit à une auto-immunité systémique mortelle 63. Moins artificiellement,
les conséquences graves d’une absence de Treg sont illustrées par le syndrome de l’IPEX 98 ,
100
, ou par l’infection néonatale avec le MTLV (mouse T lymphotropic virus) qui, en
détruisant le compartiment CD4, cause entre autres une gastrite
150
. D’une façon moins
drastique, la diminution des fonctions effectrices des Treg peut être à l’origine de désordres
dans la tolérance au soi. Ainsi, des cellules régulatrices avec des capacités suppressives
amoindries ont été isolées de sang de patients souffrant d’une forme relativement peu sévère
de l’IPEX 110, de diabète de type I
153
151
, de sclérose en plaques 152, de polyarthrite rhumatoïde
ou du syndrome de Wiskott-Aldrich 154. La perturbation de l’homéostasie des Treg pourrait
également conduire à la survenue de pathologie : la déficience en IL-2 ou l’incapacité à y
répondre handicape lourdement les Treg, ce qui provoque chez les animaux invalidés des
atteintes auto-immunes
155
. Dans le cas de l’IL-2 une simple insuffisance dans la production
d’IL-2 a été suggérée comme un des facteurs de susceptibilité au diabète de la souris NOD
(Non Obese Diabetic) et à l’EAE
156, 157
. Bien que dans le cas de la souris NOD l’impact du
nombre de Treg sur l’amplitude de la maladie soit encore débattu 158-160, il semblerait que les
39
capacités suppressives des Treg d’origine NOD décroissent avec l’âge des animaux,
parallèlement à l’apparition d’une résistance des LT conventionnels à l’action du TFG-ß
161
.
Paradoxalement, Salomon et al. ont récemment montré un rôle potentialisateur des LT
effecteurs sur la prolifération et les fonctions suppressives des Treg dans le modèle de souris
NOD. Ils ont identifié un rôle du TNF et non de l’IL-2 dans l’établissement de cette boucle de
rétrocontrôle qui permettrait de limiter le développement de la pathologie 162.
Par ailleurs, l’accumulation de Treg dans le système nerveux central a été associé à la
rémission observée chez la souris C57BL/6 dans le modèle de l’EAE 163. Chez cette souche,
l’induction de la maladie se traduit par l’apparition d’une inflammation aiguë du tissu nerveux
qui se résorbe spontanément. Une fois guéris, les animaux deviennent réfractaires à la réinduction de la pathologie. La délétion des Treg avant la première immunisation retarde la
rémission spontanée, tandis qu’une élimination postérieure au rétablissement empêche
l’acquisition de la résistance. Les Treg s’avèrent donc capables de contrôler la réponse autoimmune, mais leur enrichissement suite à une première réponse pourrait établir une tolérance
durable.
b. La tolérance fœto –maternelle
Du fait de l’expression d’antigènes paternels, le fœtus est souvent considéré par les
immunologistes comme un greffon semi-allogénique. De ce fait, une tolérance est induite
pendant la grossesse, et a été mise en évidence par l’acceptation par le système immunitaire
maternel d’une greffe de cellules tumorales paternelles
164
. Cette tolérance est transitoire
puisque la réactivité est restaurée après la délivrance. L’implication des Treg a été découverte
chez la souris par le groupe de Betz 165. Il a montré que la population régulatrice s’amplifie de
manière systémique dès les premiers jours de gestation, et ce même dans le cas de fœtus
syngéniques. Cette observation soulève l’hypothèse d’une possible influence des hormones
sexuelles féminines sur l’homéostasie des cellules régulatrices, et pourrait en partie expliquer
l’effet bénéfique de la grossesse sur certaines pathologies auto-immunes comme la sclérose en
plaques. Une importante infiltration de l’utérus par les Treg est également décrite. De plus, la
déplétion des Treg conduit à un rejet du fœtus et à un avortement 165. Récemment, Rudensky a
décrit un rôle préférentiel et prépondérant des iTreg spécifiques d’antigènes paternels dans la
tolérance foeto-maternelle. L’absence de génération de Treg induit au niveau placentaire
conduit à une augmentation du nombre d’avortement spontané chez la souris 166.
40
Chez la femme, une élévation du nombre de Treg a également été rapportée durant la
grossesse normale
167
, de même que leur présence dans la décidua
168
. En fait, un nombre
faible de Treg dans l’utérus a été corrélé avec l’avortement spontané et la pré-éclampsie168, 169.
c. Modulation des réponses anti-infectieuses
Lors d’une réponse immunitaire anti-infectieuse, le système immunitaire met en place
différents mécanismes effecteurs : la production de cytokines pro-inflammatoires, la
production de chimiokines permettant le recrutement de cellules immunitaires sur le lieu de
l’infection et finalement l’activation de cellules cytotoxiques comme les CTL et les NK qui
ont la capacité de lyser les cellules infectées. Bien que ces mécanismes soient cruciaux pour
limiter la propagation de l’agent pathogène, ainsi que pour éliminer le pathogène de
l’organisme, ils doivent être drastiquement contrôlés afin d’éviter tout risque d’hyper
inflammation et de dommages tissulaires collatéraux. En effet, il est possible que lors de la
réponse immunitaire adaptative contre les antigènes du pathogène il y ait génération d’une
réaction immunitaire croisée contre les antigènes du soi aboutissant au développement de
pathologies auto-immunes. Des mécanismes suppresseurs ont ainsi été spontanément
développés afin de préserver l’homéostasie de l’organisme. Le rôle central des Treg dans ces
processus a été établi par différents modèles infectieux
170
. La plupart des infections où les
Treg ont un rôle protecteur important sont des cas d’infections chroniques 171.
Un modèle bien documenté à ce jour est le cas de l’infection gastro-intestinale
bactérienne par helicobacter hepaticus qui cause une inflammation intestinale. Le transfert de
cellules CD4+ isolées à partir d’une souris IL-10-/- infectée par helicobacter hepaticus dans
une souris RAG-/- infectée par cette même bactérie va permettre un excellent contrôle de
l’infection, mais cela va également augmenter l’inflammation intestinale et induire
l’apparition d’une colite inflammatoire. La même expérience réalisée cette fois à partir de
CD4 isolées d’une souris sauvage infectée et transférées dans un hôte RAG-/- également
infecté assure une réponse immunitaire moindre contre le pathogène mais protège du
développement de la colite. Par ce travail, l’équipe de Sher a montré l’importance de la
génération d’un pool de Treg spécifiques de l’antigène qui va moduler la réponse immunitaire
anti-bactérienne par un mécanisme dépendant de l’IL-10 172.
Une autre conséquence de la modulation des réponses anti-infectieuses par les Treg va
être d’augmenter la survie de l’agent infectieux dans l’organisme et dans certains cas, cela
41
favorise même une persistance à long terme du pathogène créant un nouvel état d’homéostasie
pour l’organisme. Ceci a été illustré dans un modèle murin d’infection par leishmania major.
En 2002, Belkaid et al. ont montré que la persistance du parasite au niveau de la peau de
souris C57BL/6 après résolution de la phase aiguë de l’infection est due à l’action endogène
des Treg CD4+CD25+ (Belkaid, 2002 #476). Cependant, l’activité suppressive des Treg
permet également au système immunitaire de mettre en place une réponse mémoire
immunitaire efficace en cas de réinfection par le même pathogène. Ce mécanisme est
dépendant de l’IL-10. L’infection de souris IL-10-/- conduit à l’élimination complète du
pathogène mais à l’absence de mise en place d’une réponse immunitaire capable de protéger
l’animal en cas de réinfection. Depuis, il a été montré que l’attraction des Treg au site de
l’infection est assurée par la chimiokine CCR5
173
et que les Treg retrouvés in situ sont
spécifiques d’antigènes du parasite 174.
d. Inhibition des réponses anti-tumorales
Les pathologies infectieuses sont induites par des organismes exogènes (virus,
bactéries, parasites..). Les cancers au contraire sont des pathologies inflammatoires induites
suite à des divisions anarchiques et non contrôlées de cellules du soi. Du fait de l’origine
endogène des tumeurs, générer une immunité anti-tumorale efficace est un processus délicat
car cela pourrait conduire à la mise en place d’une réponse auto-immune. Cependant, les
antigènes tumoraux sont d’avantage qualifiés d’antigènes du soi modifiés du fait qu’ils
possèdent des caractéristiques propres (forme mutée de p53 dans certains carcinomes
épithéliaux par exemple).
Du fait de leur répertoire majoritairement auto-spécifique, les Treg se sont révélés être
un frein à l’immunité anti-tumorale. En effet, au début des années 1980, il a été observé que
les T CD4 isolés de souris porteuses de tumeurs inhibaient le rejet de la tumeur 175-177. Depuis
ces dix dernières années, un nombre élevé de Treg a été retrouvé dans de nombreux cancers
comme le cancer des poumons 178, 179, les tumeurs gastriques 180, les mélanomes 181 ainsi que
dans les lymphomes hodgkinien
182
et non-hodgkinien
183
. Surtout, il est établit qu’une forte
infiltration de la tumeur par les Treg est un signe de mauvais pronostic chez l’homme 180, 184.
Ainsi il a été montré que la déplétion des cellules CD4+CD25+ chez la souris, augmente
l’immunité anti-tumorale induisant ainsi une réduction de la croissance tumorale, favorisant la
régression tumorale et de ce fait augmente la survie de l’animal.
42
7.
Mécanismes d’action
a. Production de cytokines inhibitrices
L’implication des cytokines immuno-modulatrices IL-10 et TGF-ß sur le contrôle de
l’auto-immunité par les Treg a longtemps été controversée. Les premières études in vitro ont
montré que l’action des Treg nécessitait une interaction cellulaire directe
123, 185
. De plus,
l’utilisation d’anticorps bloquants ou de T effecteurs ne pouvant pas répondre à l’IL-10 ou au
TGF-ß suggérait que ces cytokines n’étaient pas indispensables à la fonction des Treg 95, 185,
186
. Cependant, ces résultats se sont révélés en contradiction avec ceux obtenus in vivo (Figure
7a).
En effet, dans des modèles d’asthme allergique, il est décrit un contrôle de la
pathologie par les Treg par un mécanisme dépendant de l’IL-10
187
. Dans ce cas, l’IL-10
semble produite par les LT effecteurs sous l’impulsion des Treg.
A l’inverse, il est décrit que la production d’IL-10 par les Treg joue un rôle central dans le
contrôle du développement de la colite chez la souris 188.
Le rôle du TGF-ß a été tout aussi controversé. Cependant des études ont montré
l’absence de contrôle par les Treg de LT effecteurs ne répondant pas au TGF-ß dans un
modèle murin de maladie inflammatoire de l’intestin
189
. Certaines études se sont plus
spécifiquement intéressées au TGF-ß sous sa forme membranaire. Cette forme particulière du
TGF-ß, permettant une action par contact cellulaire 190,
est impliquée dans le contrôle de l’infiltration des CD8+ dans les îlots pancréatiques
aboutissant à un délai de développement du diabète 191.
43
Extrait de Vignali et al. Nat. Rev. Immunol., 2008
Figure 7 : Mécanismes de suppression utilisés par les Treg CD4+CD25+
a$ La sécrétion de cytokines permet aux LT régulateurs (Treg) d’inhiber l’activation des LT
conventionnels ou d’orienter les cellules dendritiques (DC) vers un phénotype tolérogène, et
donc incapable d’activer les LT conventionnels. b$ Les Treg peuvent également avoir une
capacité cytotoxique par la production de perforines et de granzymes. c$Les Treg peuvent
créer un environnement suppressif en déprivant le milieu en cytokines de survie, telles que
l’IL-2. Elles expriment en outre les ecto-enzymes CD39 et CD73 qui génèrent de l’adénosine,
nucléoside dont la concentration locale élevée inhibe les LT effecteurs activés qui expriment
son récepteur A2AR. d$Les Treg peuvent cibler les DC par des mécanismes modulant leur
activation et leur fonction. L’engagement de CTLA-4 par la DC induit la synthèse d’IDO,
enzyme du catabolisme du tryptophane, qui appauvrit le milieu en cet acide aminé essentiel et
libère des catabolites (comme les kinurénines). L’engagement de LAG3 inhibe aussi la
maturation des DC.
AMPc : cyclic adenosine monophosphate ; A2AR : adenosine receptor 2 ; CTLA-4 : cytotoxis
T lymphocyte antigen-4 ; DC : dendritic cell ; IDO : indolamine 2,3-dioxygenase
44
Récemment, une autre cytokine a été décrite : l’IL-35. Cette cytokine est
préférentiellement produite par une sous –population de Treg qui n’expriment pas Foxp3.
L’IL-35 est dans ce cas requise pour leur différenciation et pour leur activité suppressive 192
Bien que l’implication de l’IL-35 dans la fonction des Treg dans l’auto-immunité reste encore
à déterminer, il est intéressant de noter que l’expression ectopique de l’IL-35 confère in vitro
des capacités régulatrices à des T effecteurs 192.
b. Cytotoxicité directe
Longtemps considérée comme la spécialité des cellules lytiques professionnelles
(CD8, NK), la lyse cellulaire par les granzymes B et la perforine a également été décrite chez
les Treg humains 193. Chez la souris, Noelle et al. furent les premiers à mettre en évidence in
vitro une diminution des capacités suppressives de Treg déficients pour les granzymes-B.
Dans ce cas, la lyse par les granzymes B passerait par un mécanisme indépendant de la
perforine 194. Ainsi les Treg ont la capacité de lyser des LB par un mécanisme dépendant des
granzymes B mais indépendant de la perforine
195
. En revanche, la lyse des NK et CTL,
impliqués dans l’élimination des tumeurs, est réalisée par un mécanisme dépendant de la
perforine 196 (Figure 7b).
c. CTLA-4
Différentes expériences de « transwell » ont clairement établi que le contact cellulaire
est indispensable entre les Treg et les LT effecteurs pour que l’inhibition de la prolifération
puisse avoir lieu 93, 185. Des études d’imagerie intra-vitale ont montré in vivo l’existence d’une
interaction directe entre les Treg et les DC. Cette interaction diminuerait l’activation des LT
effecteurs par les DC par un processus impliquant la molécule de co-stimulation CTLA-4 197,
198
qui est constitutivement exprimée à la surface des Treg 199 (Figure 7d).
L’absence de signalisation de CTLA-4, induite par blocage avec des anticorps ou
encore par inhibition de son expression à la surface des Treg, conduit à une réduction de la
suppression des T effecteurs via les DC 200.
Récemment CTLA-4 a été montré comme pouvant capturer ses ligands (CD80-86)
exprimés à la surface des la CPA par un processus de trans-endocytose
45
201
. Ces molécules
sont alors dégradées dans la cellule en cours d’activation interférant dans la co-stimulation via
CD28. Cette capture observée in vitro et in vivo est dépendante de l’engagement du TCR.
d. Détournement du métabolisme
On a longtemps cru que l’inhibition de la prolifération s’expliquait par une inhibition
de la transcription de l’IL-2 par les LT effecteurs
une autre hypothèse déjà suggérée en 2004
202
185
. Les travaux de Pandiyan ont proposé
: le concept de déprivation de l’IL-2 dans le
microenvironnement. La présence de Treg dans les co-cultures induit une diminution de la
concentration en IL-2, mais les auteurs n’ont pas observé de diminution de sa transcription 203
Ils ont donc proposé que la déprivation en IL-2 ainsi qu’en IL-7, induirait une apoptose des
cellules effectrices par une voie dépendante du facteur pro-apoptotique Bim (Figure 7c).
CTLA-4 est également impliquée dans l’induction de l’expression d’IDO (indolamine
2,3-desoxygenase) par les DC. IDO est une enzyme de dégradation du tryptophane dont le
catabolisme produit des composés métaboliques toxiques : les kinurénines 204 qui conduisent à
l’anergie des Teffecteurs ou à leur conversion en Treg.
Récemment il a été montré que les Treg expriment à leur surface les deux ectoenzymes
CD39 et CD73 capables de transformer l’ATP (qui a un pouvoir pro-inflammatoire) en AMP
puis en adénosine qui a des propriétés anti-inflammatoires
139
. La déprivation du milieu
environnant en métabolites énergétiques inhibe ainsi la fonction des T effecteurs.
8.
Potentiels thérapeutiques des Treg
a. Auto-immunité
De nombreuses études pré-cliniques réalisées dans des modèles animaux ont montré
que le transfert adoptif de Treg est capable de prévenir le développement de pathologies autoimmunes ou immuno-inflammatoires telles que le diabète de type 1, la polyarthrite
rhumatoïde, l’EAE 205. Les travaux montrant que le transfert de Treg peut corriger une
pathologie auto-immune active et déjà établie sont plus rares 206, 207. Le groupe de Powrie a
montré en 2003 que l’injection de Treg polyclonaux dans le traitement d’une pathologie
inflammatoire intestinale déjà établie (modèle murin de l’IBD) permettait de réduire les
infiltrats lymphocytaires inflammatoires au niveau de la lamina propria intestinale et de
46
rétablir une architecture intestinale physiologique 206. Après expansion ex vivo de Treg
transgéniques stimulés par des cellules dendritiques autologues présentant des antigènes des
îlots pancréatiques, Tarbell et al. ont montré que l’injection de ces Treg antigène-spécifiques
permettait de corriger un diabète auto-immun déjà établi dans une souris NOD de 13 semaines
208. Les souris ainsi traitées possèdent toujours des LT effecteurs diabétogénes mais elles
présentent parallèlement un nombre accru de cellules FoxP3+ au niveau des noeuds
lymphatiques drainant le pancréas 208.
La prévention ou le traitement de pathologies auto-immunes peut ainsi être obtenue
par transfert de Treg exogènes, cependant l’amplification de la population endogène peut être
une autre voie envisageable. Par exemple, l’administration d’anti-CD3 en combinaison avec
une immunisation intra-nasale de proinsuline, qui induit la prolifération des Treg, a une action
curative chez la souris NOD 209.
b. Inhibition de la maladie du greffon contre l’hôte (GvHD)
La maladie du greffon contre l’hôte (ou graft versus host disease-GvHD) est une
complication fréquente de la greffe de moelle osseuse. C’est une pathologie inflammatoire
caractérisée par l’infiltration de cellules inflammatoires dans la peau, le tractus intestinal et
divers autres organes conduisant à une atteinte systémique. L’élimination des cellules T
matures présentes dans la moelle avant transplantation permet certes de diminuer la GvHD
mais en contrepartie diminue également l’efficacité de la prise de la greffe. L’utilisation des
Treg CD4+CD25+ polyclonaux ou spécifiques d’antigènes dans la prévention de la GvHD est
une approche thérapeutique importante
210
. La co-transplantation de Treg purifiés avec une
moelle osseuse allogénique inhibe la GvHD tout en conservant une réponse de la greffe contre
la tumeur (ou graft versus leukemia- GvL) 211, 212.
L’équipe de Strober a montré que les Treg inhibent l’expansion précoce des T
effecteurs, l’expression de CD25 à leur surface et leur capacité d’induction de la GvHD sans
diminuer la GvL qui passe par un mécanisme dépendant de la perforine 211.
c. La transplantation
L’utilisation de lymphocytes T régulateurs dans la prévention du rejet de greffe est une
voie prometteuse et activement étudiée en médecine de transplantation. Tout comme pour la
47
prévention des maladies auto-immunes, l’inhibition du rejet de greffe peut être obtenue par
transfert de Treg exogènes
205, 213
mais aussi par induction in vivo de l’expansion du
compartiment régulateur endogène par utilisation de molécules chimiques comme la
rapamycine
stimulation
214
ou par traitement bref avec des anticorps bloquants les molécules de co-
215 , 216
. L’ensemble de ces points seront abordés en détail dans la suite de ce
manuscrit.
48
Cha pi tre III
1.
-
L A TRANSPLAN TAT IO N
Histoire de la transplantation
Les témoignages écrits faisant état d’essais de transplantation d’organe remontent au
fond des âges. Au deuxième siècle, en Chine, on trouve les premières références au
remplacement d'organes malades par des organes sains. Au fil des temps, la fascination va
s’affirmer et, profitant des premières dissections aux XVéme et XVIéme siècle, connaît un
nouvel essor. Malheureusement, ces différentes tentatives n’ont pour fonction que de soigner
un cas isolé et ne font en rien progresser la discipline.
Ce n’est qu’en 1774 avec les débuts des expériences de greffes sur l’animal, réalisées
par Abraham Trembley que la transplantation, jusqu’alors simple curiosité chirurgicale,
passe par une démarche scientifique permettant de développer de nouvelles techniques.
Cependant, une des difficultés majeures encore insurmontables est l’incapacité des
chirurgiens de l’époque à suturer de façon durable les vaisseaux sanguins des organes
transplantés et ceux des receveurs. C’est Alexis Carrel, prix Nobel de médecine en 1912, qui
résout le problème en mettant au point une nouvelle technique de sutures vasculaires. Il est
également le premier à suggérer la réfrigération des organes avant transplantation.
En 1906, Mathieu Jaboulay est le premier à tenter une greffe de rein de porc chez
une femme. Sa tentative se solde par un échec. À partir de cette date, de nombreuses
tentatives de d’allogreffes (entre individus de même espèce) ou de xénogreffes (entre
individus d’espèces différentes) sont réalisées sans jamais parvenir à allonger la survie de
l’organe. Il devient alors évident que d’autres mécanismes entrent en jeu. Cependant il faut
attendre 1933 pour que les travaux du russe Serguei Voronoy suggèrent les notions de rejet
immunologiques par les premières expériences d’allogreffes humaines de rein.
Le contexte mondial des années 40 ralentit la recherche. Cependant, l’année 1952 est
prolifique en résultats majeurs. D’une part, le Français Jean Hamburger réalise une greffe de
rein entre une mère et son enfant. L’enfant survivra 21 jours 217. La même année, Jean
Dausset et son équipe mettent à jour l’existence de marqueurs moléculaires jouant le rôle de
«carte d’identité génétique » spécifique à chaque individu : C’est la découverte du système
HLA (human leucocyte antigen) dont le rôle et les différents groupes (HLA-A, -B et -C chez
l’homme, H2-K, -D et -L chez la souris) seront établis en 1958 assurant l’attribution en 1980
49
Données extraites de l’Agence de Biomédecine
Tableau 1 : Tableaux récapitulatifs du nombre d’inscrits en France sur les listes
d’attente de greffes et du nombre de personnes décédées en attente de greffes entre 2006
et 2012.
50
d’un prix Nobel de médecine à Jean Dausset. 1962 est l’année de la première transplantation
d’un rein prélevé sur un donneur décédé ; le patient survivra 21 mois grâce à un nouveau
médicament immunosuppresseur : l’aziathropine. S’ensuit une période de nombreuses
« premières fois » : 1967 : première greffe de foie ; 1968 : première greffe de cœur ; 1981 :
première greffe de bloc cœur-poumon.
Les années 70 connaissent une avancée dans le domaine de l’immunosuppression qui
était jusqu’alors un problème insurmontable. En effet, la découverte et l’utilisation initiale de
la cyclosporine lors d’une greffe de foie permet d’augmenter le taux de survie des greffons à
5 ans de 40 à 75%. Depuis, bien que la greffe d’organe soit devenue un acte relativement
« courant » des exploits techniques sont encore régulièrement réalisés. Les derniers en date
concernent les greffes de visage : partielle en 2005 (France), elle est quasi complète (80%) en
2008 aux Etats Unis. Enfin, une greffe complète de visage a été réalisée pour la première fois
en 2010 en Espagne.
2.
Le manque de donneurs
Cependant, malgré les progrès extraordinaires de la médecine et de la science le
premier obstacle auquel les patients sont confrontés est la pénurie des dons d’organes.
En 2011, sur les 9997 inscrits sur les listes d’attentes de greffes, seuls 4 945 ont été
greffés et 421 trouvèrent la mort (données EFG) (Tableau 1). Depuis de nombreuses années,
le nombre de demande de greffe est en constante augmentation, mais les dons ne suivent pas
cette tendance. L’une des raisons en est la peur de l’atteinte au corps du défunt et l’absence de
législation adaptée. Ce n’est que depuis la fin des années 50 que les actes de transplantation
sont juridiquement encadrés. Ceci a débuté avec la description légale de l’état de mort
cérébrale, promulguée au journal officiel en 1968. La loi Caillavet du 2 Décembre 1976
autorise le prélèvement d’organe à partir d’un donneur vivant ou en état de mort cérébrale
« confirmée » et instaure pour la première fois le concept de consentement présumé. Elle sera
complétée par les Lois de Bioéthique du 06 Août 2004. Quatre principes éthiques sont alors
établis : Le consentement, la gratuité du don, l’anonymat entre le donneur et le receveur et
l’interdiction de publicité envers une personne ou un organisme déterminé. Aujourd’hui, sauf
en cas de refus clairement exprimé par inscription sur le Registre National des Refus géré
par l’agence de biomédecine, le don d’organe est considéré comme consentis. Néanmoins, par
respect des patients dans ce moment difficile, l’accord de la famille est demandé par principe.
51
3.
La mort cérébrale
La mort cérébrale est définie comme l'état d'absence totale et définitive d'activité cérébrale
chez un patient. L'absence apparente de fonctionnement cérébral ne saurait constituer le
diagnostic à elle seule, la preuve devant être faite de l’irréversibilité de cet état. Elle est
considérée par l'OMS comme le critère médico-légal du décès, par contraste avec un simple
arrêt cardio-circulatoire. En effet, contrairement à ce dernier, un individu en état de mort
cérébrale est considéré comme étant engagé dans un processus irréversible vers le décès
définitif ; il n'est maintenu en vie que par les procédures de réanimation modernes.
L’établissement de l’état de mort cérébrale nécessite un examen neurologique ne présentant
aucune réactivité constatée par au moins deux médecins ainsi que par deux
électroencéphalogrammes plat de 30 minutes réalisés à 4 heures d’intervalle.
Lorsque l’état de mort cérébrale est constaté et que l’accord de la famille pour le don
d’organe est obtenu, commence une course contre la montre. En effet, afin d’éviter un
endommagement trop important des tissus, le temps entre la constatation de la mort, le
prélèvement de l’organe et sa réimplantation dans le patient receveur doit être le plus court
possible.
4.
La prise en charge du greffon : L’ischémie/reperfusion
Les manifestations classiques de l’ischémie sont l’obstruction des vaisseaux sanguins
par une embolie qui aboutit à un déséquilibre négatif entre l’apport et la consommation des
métabolites causant une hypoxie des tissus. La restauration du flux sanguin n’est pas sans
moindre danger puisqu’elle est fréquemment associée à une augmentation des lésions du tissu
et à l’apparition d’une réponse inflammatoire
218
. Il est à noter que l’exposition d’un seul
organe à un phénomène d’ischémie/reperfusion peut provoquer des complications
inflammatoires dans d’autres organes aboutissant parfois à des lésions multi-organes 219.
Ainsi, l’activation de plusieurs procédés pathologiques est à l’origine des lésions
causées par l’ischémie/reperfusion (Figure 8). Dans un premier temps, l’hypoxie est associée
à une perte de fonction des cellules de la barrière endothéliale due à une diminution de
l’activité de l’adénylate cyclase aboutissant à une diminution de la concentration intracellulaire en cAMP associée à une augmentation de la perméabilité vasculaire
52
220
. De plus,
l’ischémie/reperfusion conduit à l’activation de programmes de mort cellulaire incluant
l’apoptose, la mort par autophagie et la nécrose 221.
La période ischémique est particulièrement associée à une altération significative du
contrôle transcriptionnel de l’expression des gènes. Par exemple, l’hypoxie inhibe les
phosphohydroxylases de perception de l’oxygène conduisant à une activation des cascades de
signalisation de l’hypoxie et de l’inflammation qui contrôlent respectivement la stabilité des
facteurs de transcription HIF (hypoxia-inducible factor) et NF-&B 222.
Malgré la réouverture de vaisseaux, la reperfusion de l’organe ischémique n’est pas
immédiate. De plus, les lésions de reperfusion sont caractérisées par des atteintes autoimmunes comprenant la libération d’anticorps reconnaissant des néo-antigènes suivies de
l’activation des cascades du complément 223.
Bien que les phases d’inchémie/reperfusion se déroulent dans un environnement
stérile, les réponses immunitaires innées et adaptatives sont activées et contribues en grande
partie à la destruction de l’organe. Les zones lésées libèrent des ligands des TLR et d’autres
molécules de danger activant une réponse inflammatoire. L’ensemble des volets de la réponse
inflammatoire va conduire in fine à l’activation des cellules T et au rejet de l’organe. Il a été
montré que la phase d’ischémie/reperfusion pouvait, à elle seule, être responsable des
mécanismes de rejets aigu et chronique.
Adapté de Eltzschig et al. N. Engl. J. Med., 2011
Figure 8 : Processus biologiques impliqués dans l’ichémie-reperfusion
Les phases d’ischémie-reperfusion conduisent à la dégradation voire la destruction complète
d’un organe ou d’un tissu par l’intermédiaire de divers mécanismes physiologiques (hypoxie,
mort cellulaire, épanchement vasculaire…) et immunitaires.
53
Extrait de Lechler et al. Nat. Rev. Immunol., 2003
Figure 9 : Les mécanismes d'alloreconnaissance directe
L’interaction entre les molécules du CMH du donneur et le TCR du receveur peut être vue
comme l’étendue d’un spectre distribué entre deux extrêmes : d’un côté le modèle du
« déterminant de haute affinité » » propose que la molécule de CMH elle-même constitue le
ligand du TCR. La forte fréquence de lymphocytes mobilisés serait liée à une avidité
augmentée, toutes les molécules du CMH étant activatrices à la surface d’une même CPA. A
l’autre extrême se situerait le modèle du « complexe multiple binaire » qui attribue ce fort
pourcentage à l’existence d’un grand nombre de complexes immunogènes à la surface des
CPA allogéniques, une grande majorité des peptides présentés par les molécules du CMH
étant d’origine allogénique.
54
5.
Les voies de reconnaissance du greffon par les cellules immunitaires
de l’hôte.
a.
La voie directe
La voie directe d’allo-reconnaissance fait intervenir les cellules présentatrices de
l’antigène du donneur apportées avec la greffe, dont les complexes CMH/peptides sont
directement reconnus par les TCR des cellules T de l’hôte. In vitro, la force de cette réponse
allogénique a été donnée par des études de réactions lymphocytaires mixtes (MLR). La
culture de CPA allogéniques irradiées avec des cellules T de l’hôte conduit à une activation et
une prolifération massive des cellules spécifiques du donneur (qui représentent 1 à 7% des
précurseurs)
224
. In vivo, plusieurs stratégies de déplétion des CPA de la greffe (culture in
vitro de l’organe ou utilisation d’un hôte intermédiaire) ont montré une augmentation de la
survie de la greffe
225 , 226
. Enfin la greffe d’un donneur histocompatible avec le receveur
permet d’augmenter la survie de la greffe aussi bien dans les modèles expérimentaux qu’en
clinique humaine.
La force d’activation observée dans les MLR a conduit à corréler la voie de
reconnaissance directe avec le rejet aigu d’allogreffes. Cependant la preuve formelle de
l’existence et de l’importance de cette voie d’activation dans le contexte des allogreffes a été
apportée par l’équipe de Ronald Gill
227
. Des hôtes SCID ou Rag1-/- déficients pour les
molécules du CMH-II ont été reconstitués avec des CD4 syngéniques avant de recevoir une
greffe de cœur. Les auteurs ont observé un rejet aigu des greffes de cœur par les CD4 de
l’hôte. Dans ce modèle, seules les CPA apportées par la greffe de cœur ont la possibilité
d’activer les CD4 et ce par la voie directe d’alloreconnaissance. L’expérience inverse utilisant
des greffes de cœur déficientes pour le CMH a montré une absence de rejet des greffes même
dans un hôte exprimant des molécules de CMH-II.
L’existence de l’allo-reconnaissance directe et son importance dans le rejet de greffe
remettent en question le dogme de la restriction du TCR au CMH du soi. Des études
structurales ont cependant montré l’existence d’une cross-réactivité des TCR spécifiques pour
le CMH du soi envers un CMH allogénique 228. De plus, un TCR peut réagir de façon croisée
avec plusieurs haplotypes de CMH indiquant une co-évolution entre le TCR et le CMH
229
.
Cette notion est supportée par le fait qu’une forte proportion des cellules activées par la voie
directe a un phénotype mémoire suggérant une activation de ces cellules par des antigènes
étrangers présentés dans le contexte du CMH du soi 230.
55
Dans un modèle de greffes de peau allogéniques, l’analyse par ELISPOT de la fréquence
des spécificités des TCR des animaux greffés a montré que plus de 90% des T étaient
spécifiques de la voie directe d’alloreconnaissance mais également que 10% étaient
spécifiques pour la voie indirecte 231.
Deux hypothèses visent à expliquer le mécanisme d’alloreconnaissance directe (Figure
9). L’une propose que le TCR reconnaisse le CMH lui-même, indépendamment du peptide
allogénique qui y est fixé, c’est le « déterminant de haute densité ». La seconde hypothèse,
celle du « complexe binaire multiple » avance que le TCR est spécifique pour un complexe
CMH-peptide particulier ressemblant de façon très proche aux complexes du soi. Dans la
réalité ces deux modèles sont probablement les deux extrêmes d’un gradient dans lequel le
CMH et le peptide participent à des degrés différents à l’interaction entre le TCR et son
ligand. Obst a en effet démontré que le peptide a d’autant plus d’importance que les
molécules du CMH du donneur et du receveur sont proches. À l’inverse, plus les molécules
du CMH sont structurellement éloignées, plus l’interaction entre le TCR et son ligand est
préférentielle pour le CMH 232.
Le lien entre voie directe d’alloreconnaissance et rejet aigu est renforcé par l’observation
d’une diminution au cours du temps de la fréquence de cellules T spécifiques du donneur
(Figure 10). Ceci s’explique probablement par la mortalité progressive des CPA du donneur
n’apportant plus les ligands nécessaires à l’activation des CD4+ 233.
b.
La voie indirecte
La voie d’allo-reconnaissance indirecte fait intervenir l’apprêtement et la présentation,
par les CPA de l’hôte, de peptides allogéniques capturés dans la greffe et présentés aux
lymphocytes T de l’hôte dans le contexte classique du CMH-II du soi (Figure 10). L’existence
de cette voie a été proposée pour la première fois après les expériences de greffe de rein via
un hôte intermédiaire éliminant les CPA du greffon 226. Dans ce modèle, les alloantigènes sont
principalement apprêtés et présentés par les CPA du receveur conduisant à un rejet tardif de
l’organe. Cependant la preuve formelle de l’existence de la voie d’alloreconnaissance
indirecte et son importance dans le rejet de greffe n’a été apportée qu’en 1993 par les travaux
56
de Auchincloss et al. 234. Les auteurs ont réalisé des greffes de peau de souris déficientes pour
Extrait de Lechler et al, Front. immunol., 2012
Figure 10 : Les voies d’alloreconnaissance
Les LT de l’hôte peuvent reconnaître les complexes peptides-CMH allogéniques présentés à
la surface des CPA du donneur : voie directe ; mais aussi les peptides allogéniques présentés
dans le contexte du CMH de l’hôte : voie indirecte. Les CPA de l’hôte peuvent aussi capturer
des complexes peptides- CMH allogéniques intacts stimulant les LT de l’hôte par la voie
semi-directe. Les trois voies d’alloreconnaissance ont des intensités et des durées d’action
différentes après la transplantation.
APC : Antigen presenting cell ; HLA : Human leukocytes antigens ; post-Tx : posttransplantation periode ; rel intensity : relative intensity.
57
les molécules de CMH-II à des souris dépourvues de lymphocytes T CD8. Dans ce modèle,
l’absence de T CD8 de l’hôte et de molécules de CMH-II du greffon exclut toute possibilité
d’activation par la voie d’alloreconnaissance directe. Ainsi les lymphocytes T CD4 ne
peuvent être stimulés que par reconnaissance de peptides issus de molécules de CMH-I du
donneur apprêtés et présentés de façon indirecte dans le contexte des molécules de CMH-II de
l’hôte. Les auteurs ont observé un retard voire une inhibition complète du rejet des allogreffes
de peau indiquant qu’un rejet de peau peut être initié par la voie d’allo-reconnaissance
indirecte indépendamment d’une activation du système immunitaire par la voie directe.
Si l’importance de cette voie est faible lors du rejet aigu, il semble qu’elle soit la voie
prédominante lors du rejet chronique. En effet, la voie directe diminue avec la disparition des
CPA du donneur alors que la voie indirecte se maintient élevée chez des patients présentant
un rejet cardiaque chronique comparés à des patients acceptant l’organe greffé (Baker, 2001
#96)
c.
La voie semi-directe
L’activation des lymphocytes T CD8 requiert en grande partie l’aide de lymphocytes T CD4
activés au contact de la même CPA. Néanmoins, des études de Lee et al. 235 ont montré que
des CD4 spécifiques pour la voie indirecte ont la capacité d’amplifier la réponse des CD8
spécifiques pour la voie directe d’alloreconnaissance.
Afin d’expliquer ce phénomène, l’équipe de Lechler a démontré que les cellules
dendritiques sont capables de capturer, à la surface de l’endothelium de la greffe ou à partir
d’autres cellules dendritiques, des molécules de CMH-I et -II
236
. Cette capture conserve
l’intégrité des complexes CMH/Peptides du donneur permettant l’activation des CD4 et CD8
spécifiques du donneur. Ainsi une cellule dendritique de l’hôte à la possibilité d’une part de
capturer et présenter des peptides allogéniques activant les CD4 par la voie indirecte, et
d’autre part d’acquérir des molécules de CMH-I intactes activant les CD8 par la voie directe.
Cette voie d’activation faisant le lien entre voie directe et indirecte fut appelée voie semidirecte (Figure 10).
58
Une activation du système immunitaire par la voie semi-directe pourrait expliquer
l’expérience de Mandelbrot et al. 237. Les auteurs ont montré un rejet rapide de greffe de cœur
CD80/86-/- par un hôte CMH-II-/-. Ces résultats peuvent s’expliquer d’une part par une costimulation en trans aussi efficace qu’une stimulation en cis. Cependant il est décrit qu’une
stimulation en trans n’est que peu efficace pour l’activation des lymphocytes 238. Ainsi il est
plus fortement probable que ce rejet rapide soit dû à une activation directe de T de l’hôte au
contact de molécules du CMH du donneur exprimées de façon intacte à la surface des CPA de
l’hôte.
6.
Les rejets de greffes
Il existe trois types de rejets caractérisés selon leur cinétique d’apparition ainsi que
d’après les signes cliniques qui leur sont associés.
a.
Le rejet hyper aigu.
Le rejet aigu est le plus fulgurant puisqu’il apparaît dans les heures qui suivent la
réalisation de la greffe. Ce rejet est dû à la présence d’anticorps préformés contre des
molécules antigéniques présentes à la surface des cellules endothéliales, et des molécules du
système de groupes sanguin ABO 239.
La présence de ces anticorps induit l’activation de la cascade du complément conduisant à la
nécrose des cellules du tissu greffé aboutissant à la perte rapide et irréversible de la greffe 240.
Ce rejet n’est quasi plus observé de nos jours. En effet, les progrès de la médecine et le typage
systématique des groupes sanguins et des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité
ont permis d’augmenter les compatibilités entre hôte et receveur .
b.
Le rejet aigu
Le rejet aigu prend place dans les semaines voire les premiers mois qui suivent la greffe.
D’un point de vue mécanistique, des corrélations avec les réactions de MLR décrites
précédemment suggèrent que le rejet aigu serait lié à la voie d’alloreconnaissance directe. In
vivo il a été montré qu’une déplétion des CPA du donneur par culture in vitro ou par
59
utilisation d’un hôte intermédiaire augmente le taux de survie de la greffe 225. Mais la preuve
du lien entre rejet aigu et voie d’activation directe a été faite en 2000 par Pietra 227. Des souris
SCID ou Rag-/- ont été injectées avec des CD4 syngéniques puis ont reçu une greffe de cœur
CMH-/- ou CMH WT. Les auteurs ont observé le rejet des greffons CMH WT alors que les
greffons CMH-/- étaient protégés que le receveur soit CMH-/- ou sauvage. Ces études montrent
que dans les premières semaines suivant la greffe les CPA allogéniques apportées avec le
greffon migrent dans les organes lymphoïdes drainant la greffe où elles sont reconnues de
façon directe par les CD4 de l’hôte conduisant à un rejet rapide de la greffe. Lombardi et al.
ont montré que les CD4 alors recrutés sont en grande majorité des CD4 mémoires, activés une
première fois au contact d’antigènes environnementaux présentés par les molécules de CMH
du soi 230.
Des études ont montré une disparition progressive des cellules spécifiques de la voie
directe sûrement liée à la mortalité des CPA du donneur 233.
Une infiltration rapide et massive de cellules NK et NKT a également été observée
dans des allogreffes de cœur et de rein bien avant l’arrivée de cellules T
241 , 242 , 243
. Les
cellules NK produisent de l’IFN-% qui induit une augmentation de l’expression des molécules
de CMH-I et II à la surface des cellules endothéliales de la greffe augmentant leur sensibilité à
la lyse par les cellules T
244
. De plus, les cellules NK semblent favoriser l’expansion et les
fonctions des cellules T alloréactives 245. Enfin une étude de Coudert et al. a montré que les
cellules NK peuvent moduler la réponse CD4. L’alloréactivité des cellules NK induite par la
reconnaissance du CMH-I exprimé à la surface des CPA du donneur tend à favoriser la
production de cytokines de type Th1. À l’inverse, le blocage des NK dans ces mêmes
conditions semble restaurer une production de cytokines de type Th2 246.
La réaction d’hypersensibilité retardée (Delayed-type hypersensibility ou DTH) a
été associée aux épisodes de rejet aigu dans des modèles d’allogreffes de peau ou de cœur
chez le rongeur
247 , 248 , 249
. Elle est généralement caractérisée par un œdème consécutif à
l’augmentation de la perméabilité vasculaire ainsi qu’à l’infiltration massive du tissu par des
cellules T, des macrophages et des neutrophiles
250
. Elle est due au recrutement de
lymphocytes Th1 et de CTL au sein du greffon qui, après activation, sécrètent des cytokines
telles que l’IFN-%, et le TNF-# qui vont participer à l’activation des macrophages. Ceux-ci
vont alors libérer des molécules toxiques telles que le TNF-#, des radicaux libres et du
monoxyde d’azote. Le monoxyde d’azote est toxique à haute concentration, il est aussi
60
responsable de la vasodilatation et des oedèmes caractéristiques de la DTH. Le TNF-#, en
s’associant à son récepteur, induit l’apoptose de la cellule cible par l’activation de la voie des
caspases.
c.
Le rejet chronique
Le rejet chronique apparaît beaucoup plus tardivement que le rejet aigu. Sa mise en
place est discrète et caractérisée par une perte très progressive des fonctions du greffon par
remodelage de l’endothélium vasculaire conduisant à l’obstruction des vaisseaux ou à la
génération de néo-vaisseaux non-matures. L’ensemble de ces modifications favorise
l’hypoxie de l’organe et à terme sa perte. Les cellules endothéliales vasculaires jouent un rôle
central dans les différentes étapes de développement d’un rejet chronique. Les lésions
produites par l’ischémie-reperfusion, les attaques par les cellules CD4 allospécifiques ou les
alloanticorps provoquent une inflammation caractérisée par une disparition de cellules
endothéliales mais surtout par l’activation et la prolifération des cellules saines. Les cellules
endothéliales sécrètent alors des facteurs de remodelage tissulaire (métalloprotéinases), des
facteurs pro-inflammatoires (TNF-#) ou encore des facteurs pro-angiogéniques tels que le
PDGF (platlet growth factor) ou le VEGF (Vascular endothelial growth factor)
251
. Sous
l’effet du PDGF, les cellules musculaires lisses perdent leurs fonctions contractiles,
prolifèrent et migrent vers des cellules endothéliales activées afin d’y sécréter des protéines de
la matrice extra-cellulaire. L’ensemble de ces processus conduit à l’apparition d’une fibrose
de l’organe greffé.
En parallèle, la sécrétion de VEGF, essentiellement par les LT activés 252, induit une néovascularisation anarchique. Cette néo-angiogenèse est un indicateur de mauvais pronostic
dans les greffes de rein et de poumon 253 , 254. La sécrétion de VEGF peut être induite par des
cytokines (IL-1, TNF, IL-6) mais aussi par la ligation de CD40, exprimé à la surface des
cellules endothéliales et de monocytes, avec son ligand CD154 exprimé par les LT et les
plaquettes 253. Le VEGF sécrété agit comme un facteur pro-angiogénique mais également proinflammatoire : il a une action chemoattractante pour les cellules immunitaires en augmentant
l’expression des molécules d’adhésion à la surface des cellules endothéliales 255.
En résumé, l’ischemie-reperfusion conduit à l’activation des cellules endothéliales qui
produisent des facteurs pro-angiogéniques et inflammatoires attirant les cellules immunitaires
61
qui à leur tour amplifient la boucle inflammatoire aboutissant inexorablement à une
destruction de l’organe.
62
Cha pi tre IV - L A TO LERANCE DE L A
TRANSPLAN TATION
La greffe de tissu ou la transplantation d’organe sont des actes médicaux majeurs dont
la réussite est l’un des grands défis de la médecine poursuivis depuis plusieurs siècles. Les
avancées dans le développement de techniques chirurgicales et de prise en charge des greffes
ont permis d’augmenter le taux de réussite de cette intervention. Cependant ce n’est qu’avec
la découverte du rôle central du système immunitaire et des mécanismes de rejet que les plus
grandes avancées ont été possibles. En effet, l’identification des voies d’alloreconnaissance et
des mécanismes de rejet a permis d’envisager la notion d’induction de tolérance de
transplantation. Depuis, de nombreuses techniques anti-rejet ont été développées avec plus ou
moins de succès. Initialement tournés vers un blocage quasi total du système immunitaire, les
progrès de la recherche s’intéressent aujourd’hui d’avantage à une modulation des interactions
entre l’hôte et le receveur afin de diminuer les effets secondaires et d’augmenter toujours plus
la survie des greffons et le bien-être des patients.
1.
Les drogues immunosuppressives
Les traitements anti-rejet utilisés couramment en clinique humaine ont pour objectif
d’inhiber de façon plus ou moins directe l’activation et la migration des LT, acteurs
principaux du rejet. Ainsi plusieurs sortes de drogues et traitements immunosuppresseurs ont
été développés. Ils diffèrent par leurs cibles et leurs modes d’action 256
a.
Inhibition de la prolifération
Les stratégies anti-prolifératives ont d’abord été basées sur l’irradiation qui détruit
rapidement et sans distinction toutes les cellules en prolifération. En 1915, Murphy et Morton
ont montré que l’irradiation d’animaux conduit à l’élimination du compartiment lymphoïde
ainsi qu’à la prise durable d’une tumeur allogénique 257. Cette destruction non sélective des
63
Extrait de Kahan et al., Nat. Rev. Immunol., 2003
Figure 11 : Cibles moléculaires des drogues immunosuppressives.
L’anticorps OKT3, la cyclosporine et/ou le tacrolimus agissent sur la progression de phase
G0-G1 requise pour le signal 1 ; Le sirolimus (rapamycine) et les stéroïdes agissent sur la costimulation ou signal 2 alors que les anticorps anti-CD25 perturbent la liaison de l’IL-2 à son
récepteur. Le sirolimus agit aussi sur la transduction du signal déclenché par les cytokines
(signal 3). Le mycophenolate mophetil (MMF) agit sur la synthèse des bases guanosiques
(phase S).
APC : Antigen présenting cell ; CTLA-4 : Cytotoxic T lymphocyte antigen 4 ; GMP :
guanosine monophosphate ; I&B : inhibitory &B ; IMP : Inosine monophosphate ; JAK3 :
Janus Kinase 3 ; mTOR : mammalian target of rapamycine ; NFAT : Nuclear factor of
activated T cell ; NF-&B : Nuclear factor -&B ; PKB : Protein kinase B ; STAT5 : signal
transducer and activator of transcription 5 ; TCR : T-cell receptor ; TLR-4 :Toll-like receptor
4 ; ZAP-70 : '-chain-associated protein-70.
64
cellules en cycle sera alors utilisée en clinique humaine par Jean Hamburger. En 1959, il
décrit que le conditionnement de patients par irradiation totale du corps permet la survie à 2
ans d’une allogreffe de rein dans 9 cas sur 25 258. Malgré les bons résultats et les adaptations
successives afin de limiter les doses et l’étendue des zones irradiées, cette méthode ne s’est
pas révélée cliniquement acceptable.
Ainsi ont été développées les premières drogues immunosuppressives. Après
différents travaux reposant sur l’utilisation du benzène, les traitements à l’azathioprine,
toujours utilisée de nos jours, furent les premiers à donner des résultats probants en
prolongeant chez l’homme la survie d’allogreffes de rein
259
. Une fois administrée cette
molécule est rapidement hydrolysée en 6-mercaptopurine, inhibiteur compétitif des bases
puriques (Guanine et Adénine). Cependant, 80% des patients traités présentaient un rejet aigu.
Cette limite majeure a permis le développement des produits analogues mais plus efficaces tel
que le mycophenolate mofetil (MMF). Le MMF inhibe, de manière non compétitive et
réversible, la deshydrogénase inosine monophosphate, une enzyme indispensable à la
synthèse de nucleosides guanosiques
260
(Figure 11). Néanmoins, ce composé a montré des
capacités d’immunosuppression aléatoires dues aux fortes variabilités inter-individuelles
d’absorption intestinale. Ce frein associé à la toxicité générale des traitements antiprolifératifs vis-à-vis des tissus à fort taux de renouvellement (tractus intestinal, tissu
hématopoïétique…) a fortement restreint son utilisation actuelle.
b.
Les stéroïdes
La seconde étape majeure dans le développement des drogues immunosuppressives a
été la découverte des stéroïdes. Ceux-ci réduisent les effets inflammatoires dus à l’activation
des cellules mononucléées
261
. Entre 1964 et 1978, l’utilisation combinée de la prednisone
avec l’azathioprine a permis d’augmenter à un an la survie de 50% des patients ayant reçu une
greffe de rein
262
. Malgré cela, l’utilisation des stéroïdes a des effets secondaires majeurs
traduits par une altération du compartiment hématopoïétique, des désordres intestinaux, ou
une sensibilité accrue aux infections fongiques. Ainsi il est recommandé d’interrompre le
traitement dans les premiers mois suivant la greffe. Cependant, l’arrêt des stéroïdes trois mois
après la greffe a montré une augmentation du risque de rejet.
65
c.
Déplétion/ modulation des lymphocytes
Vu le rôle central des lymphocytes dans le rejet d’allogreffes, des stratégies de
déplétion des lymphocytes ont été développées.
Dans un premier temps, ces stratégies utilisaient des sera polyclonaux spécifiques des
lymphocytes. L’un des plus anciens anticorps développé et toujours utilisé est l’anticorps
OKT3 dont les premiers essais cliniques datent du début des années 1980
263
. Cette
immunoglobuline de souris reconnaît CD3(, une molécule clé du complexe TCR qui joue un
rôle primordial dans les premières étapes de la transduction du signal. Ainsi, OKT3 inhibe
l’activation des cellules T naïves (Figure 11).
Plus tard, Calne a développé l’alemtuzumab, un anticorps monoclonal humanisé
spécifique de la molécule CD52 (CAMPATH-1H) exprimé par la majorité des cellules
immunitaires mais également par la peau
264
. L’administration de cet anticorps a permis de
réduire les doses de drogues immunosuppressives tout en préservant la tolérance à des
allogreffes de rein. L’alemtuzumab est à ce jour couramment utilisé, associé à d’autres
drogues immunosuppressives, dans la prévention des rejets de greffes d’organes. De
la même manière, une exposition à l’anti-thymocytes globuline (ATG) permet de limiter
l’exposition aux drogues immunosuppressives 265.
L’un des effets indésirables majeurs imputable à ces anticorps est l’importante
immunosuppression qu’ils engendrent du fait de leur non spécificité vis-à-vis des cellules T
naïves ou activées. Leur utilisation est donc restreinte à de faibles doses administrées sur de
courtes périodes afin de réduire au maximum les risques d’infections opportunistes ou le
développement de novo de tumeurs malignes.
Afin de remédier à cela, deux autres anticorps monoclonaux, le Daclizumab
Basiliximab
267
266
et le
, visant spécifiquement les lymphocytes T ont été développés. Ces anticorps
sont dirigés contre la chaîne # du récepteur à l’IL-2 (CD25) exprimée à la surface des cellules
T et NK activées. Cependant même s’ils permettent de réduire la fréquence des épisodes de
rejet aigu lors de transplantations rénales, ces anticorps ont une efficacité limitée du fait de
leur faible compétition avec l’IL-2 endogène, et de leur action inhibitrice de l’AICD induite
par cette cytokine.
De nouveaux anticorps monoclonaux plus spécifiques sont en cours de développement
chez le rongeur et le primate non humain (PNH).
66
d.
Inhibition de la synthèse des cytokines
Pour parachever leur activation et leur différenciation, les lymphocytes T requièrent un
signal dépendant des cytokines. En court-circuitant ce signal, les médecins pensaient ainsi
pouvoir réduire la réponse allogénique.
i.
Inhibiteurs de la calcineurine
La découverte de la cyclosporine en 1970 a ouvert la voie à l’immunosuppression
chimique. Ce polypeptide, isolé à partir d’un champignon, testé dès 1978 a permis de
significativement réduire les épisodes de rejet aigu 268.
Depuis, le Tacrolimus (FK506), agent plus puissant, a été isolé à partir d’une bactérie. Ces
deux molécules, en s’associant à la calcineurine, inhibent son activité, laquelle sert de relais
entre le TCR et différents facteurs de transcription, tels que JNK, NFAT, ou NF&B. La
transcription de certains gènes cibles comme l’IL-2 est alors fortement réduite (Figure 11).
Récemment il a été montré que le tacrolimus, seul ou en association avec le MPA
(mycophenolate acid) un analogue du MMF, diminue l’expression de gènes spécifiques des
cellules Th17 en faveur des gènes spécifiques des Treg favorisant la survie des greffes 269, 270.
Cependant, même si l’action de ces drogues est relativement restreinte aux cellules
lymphoïdes, elles ne peuvent pas être administrées seules à des doses élevées pour inhiber le
rejet d’allogreffe. En effet, la calcineurine étant largement distribuée, son inhibition va avoir
de nombreux effets indésirables tels que des dommages neurologiques ou rénaux ainsi que
l’apparition de diabète.
ii.
Inhibiteur de mTOR.
La rapamycine (ou Sirolimus) a été isolée d’une bactérie, streptomyces hygroscopicus,
au début des années 1970. Dans un premier temps considérée comme un métabolite antifongique, ses fonctions anti-prolifératives et immunosuppressives ont par la suite été mises en
évidence faisant de la rapamycine une molécule de choix pour inhiber le rejet de greffe.
La rapamycine agit en inhibant la fonction de la serine-thréonine protéine Kinase
mTOR (Mammalian Target of Rapamycine) centrale dans les réponses immunitaires innées et
67
adaptatives (Figure 11). mTOR est un régulateur central de la croissance et de la prolifération
cellulaire
271
. Lors de l’activation des cellules T, la stimulation des lymphocytes T par leur
TCR combinée à la co-stimulation apportée par l’interaction de CD28 avec CD80/86 conduit
à une activation de la voie PI3K-AKT assurant l’activation du complexe mTOR.
!
Action sur les cellules dendritiques
Le traitement de DC myéloïdes à la rapamycine inhibe leur maturation et leurs
fonctions stimulatrices des cellules T. Ces cellules expriment alors à leur surface moins de
molécules de co-stimulation bloquant leur capacité de production d’IL-12, de TNF-#
272
. De
plus, la rapamycine bloque in vivo les capacités de capture antigénique des DC mais pas leur
capacité de présentation antigénique 272.
!
Action sur les cellules T conventionnelles
La rapamycine bloque la transition des thymocytes du stade DN au stade DP. Ainsi un
traitement prolongé à la rapamycine conduit à une forte réduction du nombre de LT 273. D’un
autre côté, il semble que la rapamycine n’influence pas le développement thymique des Treg
274
.
En périphérie, la rapamycine bloque d’une part la prolifération des cellules T lors de
la transition G0 -G1. D’autre part, la rapamycine, via son action sur la PI3K et mTOR, régule
négativement le facteur de transcription KLF2 (Krupper-Like factor 2) qui contrôle
l’expression des molécules de homing SP1, CD62L et CCR7 lors de l’activation des LT 275.
Ainsi en plus d’inhiber la prolifération des cellules T, l’inhibition de mTOR par la
rapamycine conduit à la séquestration des cellules T activées dans les organes lymphoïdes
bloquant leur accès aux tissus cibles.
!
Action sur le compartiment régulateur T
La rapamycine ne semble pas influencer la fonction et l’homéostasie des Treg.
Contrairement aux LT conventionnels, les Treg humains exposés à la rapamycine ne perdent
pas leur fonction immunosuppressive
276
. Or celle-ci est liée à une stimulation de leur TCR
68
combinée à la signalisation via l’IL-2. Cette originalité a été éclaircie par la mise en évidence
d’une expression accrue du régulateur négatif de la PI3K, PTEN dont l’expression est
maintenue élevée après la stimulation des Treg par leur TCR 277 278.
De ce fait, il est observé que les patients ayant reçu une greffe de rein sous traitement à
la rapamycine présentent un nombre absolu plus élevé de Treg CD4+Foxp3+ dans les organes
lymphoïdes secondaires que les patients traités aux inhibiteurs de la calcineurine
279 , 280
.
L’expression de Foxp3 est dépendante du facteur de transcription SMAD3 (Tone Y, Nat Imm,
2008), or de façon intéressante, la signalisation par la voie AKT-mTOR peut inhiber
l’activation de SMAD3 permettant d’expliquer pourquoi l’inhibition de mTOR par la
rapamycine favorise l’expression de FOXP3 281.
!
Utilisation thérapeutique
Les effets inhibiteurs de la rapamycine sur les DC et les LT conventionnels mais pas
sur les Treg permet d’envisager son utilisation dans des stratégies thérapeutiques
prometteuses en transplantation. En effet, la rapamycine est à ce jour couramment utilisée
pour la prévention du rejet des allogreffes de rein 282.
Récemment l’utilisation d’un modèle de souris rapporteur de l’expression de Foxp3 a
montré que la rapamycine permet l’induction de novo de Treg dans des conditions
tolérisantes. Les Treg ainsi générés sont résistants à la mort cellulaire induite par l’AICD et
leur transfert induit la protection d’une deuxième greffe de même donneur mais pas celle
issue d’un tierce donneur
214
. Il est décrit qu’une association de la rapamycine avec l’IL-10
permet de générer des cellules régulatrices Tr1 induisant la tolérance stable à des allogreffes
d’îlots pancréatiques
283
. De façon similaire, l’utilisation combinée de la rapamycine avec le
TGF-ß assure l’inhibition de la prolifération des LT effecteurs mais aussi un déséquilibre de
la balance Treg/Th17 en faveur des Treg diminuant les effets négatifs des Th17 sur la survie
d’une allogreffe d’îlots pancréatiques
284
. Enfin de plus en plus d’études se tournent vers
l’utilisation combinée de la rapamycine en traitement court avec une injection de Treg générés
ou expandus ex vivo. Il est décrit qu’une telle association prolonge la survie d’une allogreffe
de cœur 285.
La voie Akt/mTOR est également impliquée dans l’activation des cellules
endothéliales vasculaires qui ont un rôle central dans l’établissement du rejet chronique.
L’inhibition de cette voie par la rapamycine permet de limiter l’activation des cellules
69
endothéliales et ainsi de diminuer la néo-vascularisation anarchique de l’organe et le
développement d’une fibrose ischémique 286. De ce fait, l’utilisation de la rapamycine assure
une inhibition du rejet aigu mais également du rejet chronique.
e.
Les anticorps monoclonaux
Découvert dans les années 1980, les anticorps monoclonaux ont pour but d’inhiber la
réponse immunitaire permettant l’induction d’une tolérance. D’abord déplétants et induisant
une tolérance envers des antigènes mineurs, leur utilisation a été perfectionnée. Aujourd’hui
les anticorps utilisés sont bloquants et ont la capacité d’induire une tolérance envers différents
tissus vascularisés ou variants au niveau des antigènes mineurs et majeurs.
i.
Anticorps bloquant les co-récepteurs
Dès 1986, Waldmann et al. ont observé qu’un traitement d’une souris hôte par des
anticorps déplétants anti-CD4 permettait d’induire une tolérance envers la protéine étrangère
HGG (Heat aggregate Human %-globulin)
287
. Cependant quelques années plus tard la même
équipe a observé que les animaux tolérisés présentaient une réactivité normale des LT lors
d’une nouvelle exposition à l’antigène si celle-ci a lieu après qu’il y ait eu élimination
naturelle de l’antigène tolérisant
288
. Il apparaît ainsi que la persistance de l’antigène de
tolérisation est nécessaire à la conservation de la tolérance. Cette découverte a donné tout
l’intérêt de l’utilisation des anticorps déplétants en transplantation puisque l’organe greffé et
toléré devient source permanente d’alloantigènes. De plus, les anticorps bloquants ne
permettent l’induction de tolérance que pour quelques alloantigènes spécifiques et non pas par
exemple pour l’ovalbumine ou la %-globuline de poulet 287. Ainsi, des anticorps anti-CD4 nondéplétants ont été développés
289
capables d’induire une tolérance
. Ces anticorps utilisés en court traitement sont également
288
. Cette tolérance est renforcée lorsque la déplétion ou le
blocage des CD4 est combiné avec celle des CD8 288, 290 .
D’un point de vue mécanistique, il a été démontré que les anticorps monoclonaux
induisent une tolérance dominante 291. Dans ce modèle, des souris CBA athymiques acceptent
une greffe de peau B10Br (Antigènes mineurs différents) sous couvert d’anticorps anti-CD4
et anti–CD8. Le transfert de splénocytes de souris tolérantes permet d’induire une tolérance
70
envers une peau B10Br chez un second receveur. Cette induction de tolérance n’est pas
observée si les cellules CD4 sont déplétées avant transfert des splénocytes. De plus, la
tolérance induite n’est pas rompue pas l’injection de cellules CD4 naïves. Au contraire cellesci deviennent tolérantes à leur tour. Cette expérience a posé les bases de l’étude du
mécanisme de tolérance infectieuse en transplantation qui sera décrite ultérieurement dans ce
manuscrit.
ii.
Anticorps bloquant la co-stimulation
L’activation des cellules T alloréactives implique un premier signal de stimulation via le
TCR, suivi d’un deuxième signal via l’interaction entre les molécules de co-stimulations
CD28, exprimée à la surface des LT, et CD80/86 à la surface des CPA. Ainsi le blocage de
ces molécules de co-stimulation est devenu une cible de choix dans le développement de
nouveaux protocoles d’induction de tolérance aux allogreffes.
!
CD40-CD40L (CD154)
Le blocage de la voie CD40-CD40L a longtemps été considéré comme la voie majeure
permettant d’induire une tolérance durable aux allogreffes
292
. La molécule CD40 est
exprimée à la surface des DC suite à leur activation et interagit avec la molécule CD40L
(CD154) présente à la surface des cellules T. Cette interaction est indispensable à l’activation
et la maturation des DC assurant leur production de cytokines pro-inflammatoires. CD40L est
également exprimée à la surface des LB. Dans ce cas, l’interaction avec CD40 assure la
maturation d’affinité et la commutation de classe des immunoglobulines. Cependant malgré
les excellents résultats obtenus chez la souris et les Primates Non Humain (PNH) les essais
cliniques en transplantation chez l’homme ont dû être interrompus à cause de complications
thrombocytopéniques dues à l’expression de CD154 sur les plaquettes
293 294
. Les études se
sont alors tournées vers le ciblage de la molécule CD40. Les anticorps monoclonaux antiCD40 semblent montrer une efficacité comparable aux anti-CD154 chez la souris et le PNH
295
.
Ainsi le blocage de la voie CD40-CD154 combiné avec une transfusion de cellules du
donneur permet d’induire une tolérance durable envers des allogreffes de cœur 296 de peau 297
71
et de rein 298. De plus, l’induction de tolérance aux allogreffes par blocage de cette voie de costimulation implique la génération de novo de Treg Foxp3+ spécifiques de l’antigène 299.
Chez la souris, le traitement avec cet anticorps peut aussi être couplé à des anticorps
bloquant les co-récepteurs CD4 et CD8 favorisant la tolérance aux allogreffes de peau par des
mécanismes d’induction de Treg et de tolérance infectieuse 300.
!
Immunoglobuline (Ig) de fusion CTLA-4-Ig
CTLA-4 est exprimé à la surface des LT suite à leur activation afin de limiter une
amplification excessive de la réponse immunitaire. CTLA-4 se lie avec une affinité 10 à 20
fois supérieure que CD28 aux molécules de co-stimulation CD80/86. L’engagement de
CTLA-4 conduit à une activation de l’AICD chez les LT conventionnels et favorise les
fonctions régulatrices des Treg.
L’Ig de fusion CTLA-4-Ig combine le domaine de liaison extra-cellulaire de CTLA-4
avec la portion Fc de l’IgG1 humaine. Cette Ig entre en compétition avec CD28 pour la
fixation à CD80/86 301. Ainsi, l’engagement de l’Ig conduit à une activation abortive des LT,
diminue la production d’IL-2, diminue la production d’Ig anti-donneur et induit une
protection d’allogreffes de cœurs, de reins et d’îlots pancréatiques chez la souris
302 , 303
.
Cependant les effets sont apparus plus modérés chez le PNH 304 , 305.
!
Anti-CD28, anti-CD80/86
La voie de co-stimulation CD28-CD80/86 est sûrement la plus importante pour
l’activation des cellules T et de ce fait, est l’une des plus étudiées. L’expression de CD28 à la
surface des LT et celle de CD80/86 à la surface des DC est augmentée suite au premier signal
de stimulation donné par l’interaction du TCR avec le CMH présentant le peptide pour lequel
il est spécifique. L’engagement de CD28 avec CD80/86 permet la production d’IL-2 finalisant
l’activation des LT et donnant le dernier signal pour leur prolifération.
Les premières études visant à bloquer cette voie de signalisation se sont intéressées au
blocage des molécules CD80/86. Ainsi, les anticorps monoclonaux anti-CD80/86 induisent un
délai significatif du rejet d’allogreffe de rein chez le PNH sans autre thérapie associée
306
.
Cependant le blocage direct de CD80/86 bloque également l’interaction de ces molécules
72
avec CTLA-4 qui est nécessaire au contrôle négatif de l’activation des LT et à la fonction
suppressive des Treg.
Les études se sont alors tournées vers le blocage de la molécule CD28. En effet, il a été
montré qu’un traitement bref avec un anticorps monoclonal anti-CD28 inhibe le rejet
d’allogreffe de rein chez le rongeur 307 308. De façon surprenante, des études ont montré qu’un
anticorps agoniste de CD28, qui accentue l’AICD, atténue la réponse allogénique à une
allogreffe et inhibe la GvHD. De plus ces anticorps peuvent agir en synergie avec la
309
rapamycine
. Cependant, le premier essai clinique de phase I a montré des résultats
dramatiques par le fait que, chez l’homme, cet anticorps provoque une délétère, massive et
rapide sécrétion de cytokine 310.
À l’inverse, le développement d’un anticorps antagoniste de CD28 a montré une
inhibition des rejets aigu et chronique d’allogreffes chez le rongeur en synergie avec une
inhibition de la calcineurine. Cette combinaison assure, chez le PNH, l’inhibition de la
réponse allogénique mais aussi l’augmentation des cellules T régulatrices dans le sang et dans
la greffe
216
. Afin d’affiner la pharmacocinétique de cet anticorps, il a été développé un
fragment Fab’ anti-CD28 monovalent humanisé (FR104) qui in vitro inhibe la prolifération de
LT humain et leur production de cytokine. De plus, cet anticorps inhibe le développement
d’une GvHD chez la souris NOD/SCID humanisée transférée avec des PBMC (Peripheral
Blood Mononuclear Cells) humaines 311.
f.
Blocage de la migration des cellules effectrices
En 1992, une nouvelle classe de drogues anti-rejet est découverte, suite à la
modification chimique d’une molécule immunosuppressive naturelle retrouvée chez le
champignon, la myriocine. Nommée FTY720, cette nouvelle drogue est un agoniste de haute
affinité du récepteur 1 à la sphingosine-1 phosphate (S1P1)
312
. Il agit en induisant
l’internalisation de S1P1, empêchant l’émigration des cellules T des organes lymphoïdes vers
la périphérie 45 , 313. Ainsi, il a été montré chez le rat, que son administration est associée à une
importante diminution de l’infiltration des cellules T CD3+ dans les greffes de peau
allogéniques. Si son administration seule n’a que peu d’effets sur la survie du greffon, en
combinaison avec la cyclosporine, elle en permet une augmentation très significative 314.
Cette molécule est testée en essai clinique de phase III chez des patients ayant bénéficiés de
greffe de rein. Les effets du FTY720 ont été comparés à ceux du mycophenolate mofetil tous
73
deux associés au tacrolimus montrant que le FTY720 est autant, voire moins, efficace que le
MMF dans la prévention du rejet aigu de greffe 315.
Ainsi, le développement des drogues immunosuppressives et des anticorps bloquants a
permis d’augmenter la survie des greffons sans pour autant permettre la mise en place d’une
tolérance efficace. D’autres mécanismes d’induction de tolérance ont été proposés tels que
l’utilisation d’une greffe hématopoïétique préalable à la greffe d’organe.
2.
Le chimérisme hématopoïétique
Owen en 1945 a été le premier à observer que des veaux dizygotes qui développent
des anastomoses placentaires présentaient des similitudes sanguines
316
. Il en tira la
conclusion d’un « échange critique des cellules embryonnaires ancestrales aux érythrocytes ».
Plus tard, Billingham et Medawar ont montré que ces jumeaux chimériques acceptaient une
greffe de peau réalisée plus tardivement à l’âge adulte
317
. Ce même groupe a également
montré que la survie d’une allogreffe de peau peut être prolongée par injection in utero ou
dans les nouveaux nés d’une suspension cellulaire du donneur 318. Un tel traitement conduit à
des taux variables de chimérisme hématopoïétique qui ont par la suite été décrits comme
cruciaux pour la survie d’allogreffe
319 , 320
. En 1984, Ildstad et Sachs ont définitivement
montré qu’une irradiation létale du receveur reconstitué avec de la moelle osseuse du donneur
conduisait à une tolérance à long terme envers une allogreffe et une xénogreffe de peau 321.
a.
Les cellules d’origine hématopoïétique induisent une tolérance des cellules T par
induction d’apoptose et d’anergie.
Dès 1987 est décrit l’existence d’un mécanisme de délétion thymique de certaines
cellules possédant des chaînes Vß particulières. Des LT exprimant la chaîne Vß17a du TCR
qui interagit fortement avec des super-antigènes endogènes (associés à la molécules IE du
CMH de classe II) sont absents de la périphérie de souris H2K. Par contre, des cellules Vß17a+
immatures sont présentes dans le thymus, démontrant ainsi que la délétion a lieu tardivement
dans le développement
37
. De plus, les auteurs ont montré que la délétion clonale requiert
l’expression, par les cellules thymiques d’origine hématopoïétique, du ligand permettant la
sélection négative 322. Une telle élimination des cellules alloréactives peut-elle être à l’origine
74
de la tolérance induite chez les nouveaux nés ? Macdonald et al. ont montré que le transfert de
splénocytes exprimant des super-antigènes
323
thymique des cellules T réactives aux sAg
chez des nouveaux-nés conduit à une délétion
324
. Cette délétion thymique a plus tard été
observée dans des chimères hématopoïétiques adultes en utilisant des cellules TCR
transgéniques comme traceur 325. Par l’utilisation de FTOC (Fœtal thymic organ culture), il a
été montré un rôle crucial des DC dans ce processus
326 , 327
. Parmi les sous-types de DC
thymiques, les DC conventionnelles Sirp#+ ainsi que les cellules Sirp#- sont impliquées dans
les mécanismes de délétion thymique 328 , 329.
Cependant toutes les cellules alloréactives ne sont pas éliminées dans le thymus et il
est décrit des mécanismes périphériques de délétion. En effet, dans un modèle d’induction de
tolérance à une allogreffe de moelle osseuse par blocage de la co-stimulation (CTLA4-Ig +
anti-CD154) dans un hôte thymectomisé, Wekerle et al. ont observé une rapide délétion des
cellules CD4 spécifiques du donneur 330. Plus tard, il sera montré que cette délétion implique
deux mécanismes : l’AICD 331 , 332 et la mort par négligence (Fas-independante) 333 , 334.
Ainsi les cellules d’origine hématopoïétique peuvent induire une tolérance « passive ».
b.
Le chimérisme hématopoïétique peut-il induire une réelle tolérance aux
allogreffes ?
Nous avons montré que le chimérisme hématopoïétique peut induire une tolérance aux
allogreffes par des mécanismes de délétion clonale centrale et périphérique et par induction
d’anergie. Cependant, dans les premières études sur la tolérance aux allogreffes chez les
veaux dizygotiques il est apparu que nombres de transplants de peau étaient rejetés sur le long
terme 335 , 336. Une seconde greffe de même donneur survivait moins longtemps mais toujours
plus qu’une greffe tierce, prouvant que les mécanismes de tolérance n’avaient pas totalement
disparu. Ainsi, bien qu’une tolérance aux allogreffes de peau soit obtenue, celle-ci ne corrèle
pas avec une absence de réponse immunologique 337 , 338.
Le préconditionnement du receveur peut être réalisé par irradiation létale et utilisation
de drogues lymphoablatives et/ou myeloablatives. Dans ce cas, les allogreffes de peaux de
même souche que le donneur de moelle survivent plus longtemps mais pas indéfiniment et le
rejet chronique a rarement été analysé. De plus, dans certaines combinaisons hôte/receveur, le
chimerisme n’inhibe pas le rejet aigu d’allogreffe de peau 339 probablement dû à la réactivité
des cellules T envers des antigènes spécifiques de la peau non exprimés par les cellules
hématopoïétiques
340 , 341
. De plus, bien que le chimérisme hématopoïétique augmente la
75
survie d’allogreffes de cœur 342, des analyses histologiques ont révélé des signes fréquents de
rejet chronique 343.
Le chimérisme hématopoïétique peut également être obtenu par des drogues nonlymphoablatives. De façon surprenante, la survie des allogreffes réalisées avec ces conditions
sont augmentées. Ainsi, si des signes de rejet chronique sont observés dans des greffes
protégées uniquement par les drogues, la combinaison des drogues avec un chimérisme
hématopoïétique bloque l’apparition du rejet chronique dans des modèles d’allogreffes de
cœur et de peau 344 , 345 , 346.
Dans ces conditions, la tolérance aux allogreffes est dominante et dépend des Treg au
moins dans les premiers temps 347 , 348.
c.
Le chimérisme hématopoïétique en clinique
Sur la base des résultats prometteurs du chimérisme hématopoïétique induit chez le
rongeur, plusieurs équipes ont essayé de transposer le modèle et d’induire une tolérance aux
allogreffes dans les modèles de grands animaux 349 , 350.
Chez le singe Cynomolgus, le préconditionnement consistait en une déplétion des cellules T,
une faible dose d’irradiation du corps entier, une irradiation du thymus et une splénectomie,
suivie d’une greffe de moelle osseuse et de rein
351 , 352
. Bien que seul un chimérisme
transitoire ait ainsi pu être induit, 8 greffes sur 15 ne montraient aucun signe de rejet 353. Un
protocole similaire a été utilisé dans un modèle de greffe de cœur. Même si le chimérisme
obtenu dans ce cas était plus élevé, les allogreffes présentaient des signes de rejet 354.
L’ensemble de ces résultats mettent en évidence la difficulté d’obtenir une prise
efficace et persistante d’une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques chez le grand
animal.
Cependant, ces résultats étant assez prometteurs, l’induction d’un chimérisme
hématopoïétique pour la protection des allogreffes a été testée chez l’homme. L’injection de
cellules de moelle osseuse du donneur a montré des effets bénéfiques dans les cas de greffes
de rein 355 et de greffe de foie 356. Une étude majeure a été réalisée en 2008 sur cinq patients
présentant des atteintes rénales fatales ont reçu des greffes de rein de donneurs possédant des
molécules HLA différentes sur un haplotype. Les patients ont été traités avec des drogues
immunosuppressives mais non myéloablatives avant de recevoir une greffe de rein combinée
76
à une greffe de moelle osseuse. Quatre patients sur cinq ont présentaient une protection de la
greffe sur plus de 1400 jours sans que l’analyse histologique des biopsies rénale ne révèle de
signes majeurs de rejet chronique
357
. Les divers cas cliniques concernés sont abordés dans
une revue située en annexe.
3.
Les cellules impliquées dans la tolérance de transplantation
a.
Les cellules dendritiques tolérogènes
Nous avons vu précédemment que les cellules dendritiques tolérogènes sont
naturellement impliquées dans l’établissement de la tolérance au soi par blocage de
l’activation des cellules T ou par induction de novo de Treg. Les recherches visant à allonger
la survie des allogreffes ont assez tôt mis en évidence le rôle central que pourrait avoir une
manipulation des DC dans ce domaine.
Les premières études se sont intéressées à la manipulation des DC issues du donneur
(Figure 12). Des DC tolérogènes ont été induites par traitement au GM-CSF de précurseurs de
moelle du donneur. L’injection de ces DC 7 jours avant transplantation permet de prolonger la
survie d’une allogreffe de coeur 358 , 359.
Les DC plasmacytoïdes semblent également avoir un rôle dans la tolérance de transplantation.
L’injection intraveineuse de précurseurs de pDC du donneur avant la transplantation prolonge
la survie d’une allogreffe de cœur. Cependant dans ce cas, la tolérance ne semble pas être
spécifique des antigènes puisqu’une greffe tierce est également protégée 360. Les DC issues du
donneur ont également été utilisées afin d’amplifier in vitro des Treg spécifiques d’antigènes
présentés par la voie directe d’alloreconnaissance contrôlant par la suite le développement de
GVHD 361 et d’auto-immunité 362 et le rejet de greffes 363.
Cependant la majorité des protocoles expérimentaux utilisant des DC du donneur
nécessitent une préparation des cellules difficilement envisageable en clinique lors de
transplantations d’organes de donneurs décédés. Pour pallier à cela, des études reposant sur
des cellules dendritiques syngéniques ont été proposées.
L’utilisation de DC dérivées de l’hôte, chargées avec des allopeptides du donneur
permet de réduire la réactivité des LT de l’hôte et de promouvoir la tolérance envers la greffe
(Figure 12). Il est décrit que l’injection intra-thymique de DC chargées, combinée à un
traitement bref du receveur à l’ATG (Anti-thymocyte Globuline) 7 jours avant la greffe
77
Extrait de Morelli et al. Nat. Rev. Immunol., 2007
Figure 12 : Utilisation thérapeutique des cellules dendritiques en transplantation.
Des cellules Dendritiques (DC) immatures ou résistantes à la maturation peuvent être
générées à partir de précurseurs de la moelle osseuse chez les rongeurs ou à partir de
monocytes chez l’homme. Les DC tolérogènes dérivées in vitro (à partir de l’hôte, du
donneur, ou d’une combinaison des deux) sont injectées en intra-veineuse avant la
transplantation afin de diminuer la réponse des cellules T de l’hôte spécifiques de la voie
d’alloreconnaissance directe et /ou indirecte. D’autre part, un panel complet d’alloantigènes
peut être directement délivré aux DC situées dans les organes lymphoïdes drainant la greffe
afin de ne pas altérer l’état quiescent des DC et donc leurs capacités intrinsèques d’induction
et de maintien d’une tolérance périphérique des cellules T. Plus récemment, des DC dérivées
du donneur chargées avec des allopeptides ont été utilisées afin de générer des cellules T
régulatrices spécifiques de la voie indirecte d’alloreconnaissance permettant de prolonger la
survie d’allogreffes.
78
permet d’induire une tolérance à des allogreffes de cœur et d’îlots pancréatiques chez le rat
364
. De même, l’injection une semaine avant greffe de DC conditionnées à la rapamycine et
chargées avec des antigènes du donneur permet de protéger à long terme une allogreffe de
cœur. Ceci est associé à une infiltration de Treg dans la greffe 365. Enfin, il a été décrit que les
DC CD8+ de la lignée lymphoïde chargées avec des peptides d’îlots pancréatiques permettent
l’amplification in vitro de Treg autologues spécifiques pour ce peptide à partir d’une
population polyclonale. Ces Treg inhibent alors les LT diabétogènes prévenant ainsi le
développement d’un diabète de Type I366.
En parallèle, il est décrit un rôle central des pDC de l’hôte dans la protection d’une
allogreffe de cœur suite à une greffe de cellules souches sous contrôle d’anticorps anti-CD154
367
. Dans ce cas, les pDC capturent des alloantigènes dans la greffe, migrent vers les nœuds
lymphatiques (et pas vers la rate) où elles induisent la génération de Treg CD4+Foxp3+
spécifiques de l’antigène. Une déplétion des pDC ou bien le blocage de leur entrée dans les
nœuds lymphatiques inhibe l’induction de la tolérance.
Enfin, certaines études ont envisagé l’utilisation de DC présentant ensemble à leur
surface des molécules du CMH du donneur et de l’hôte (Figure 12). Ainsi chez la souris,
l’injection, sept jours avant la greffe, de DC (Balb/c x B6)F1 surexprimant l’IL-10 et le
récepteur aux chimiokines CCR7 induit une survie à long terme des greffes de cœurs dans
plus de 80% des receveurs B6 368.
De façon similaire aux DC dérivées du donneur, les DC (hôte x donneur)F1 permettent
in vitro l’expansion de Treg spécifiques des antigènes du donneur présentés cette fois par la
voie indirecte d’alloreconnaissance. L’injection de ces cellules combinées à une allogreffe de
moelle osseuse permet d’inhiber à la fois les rejets aigu et chronique d’allogreffes de peau et
de cœur 213.
Cependant, en transplantation, l’un des problèmes majeurs de l’utilisation de DC est
qu’en présence de signaux de danger et de cytokines pro-inflammatoires (le cas lors de l’acte
chirurgical en lui-même), les DC peuvent perdre leur état quiescent, devenir matures et de ce
fait perdre leur potentiel immunosuppresseur ou même conduire encore plus rapidement au
rejet de l’organe greffé. Ces effets peuvent être inhibés si les DC sont injectées dans un
environnement non inflammatoire donc plusieurs jours avant la greffe. Cette situation est
possible dans le cas des greffes prélevées sur des donneurs vivants. Dans le cas de greffes
issues de donneurs morts, de courts traitements aux drogues immunosuppressives ont montré
de très bons résultats 369.
79
b. Cellules régulatrices en transplantation
i.
Les Treg CD4+
Comme nous l’avons décrit précédemment, on distingue deux sous-populations de
Treg CD4 définies selon leur origine. D’une part, les Treg « naturels » dérivés et sélectionnés
dans le thymus dont la fonction principale est d’inhiber les réponses aberrantes contre les
antigènes du soi. D’autre part, des CD4 naïfs, ayant rencontré leur antigène dans un
environnement tolérogène en périphérie, peuvent se différencier en Treg « induits » qui
expriment également un taux élevé de Foxp3.
En conditions basales, les patients possèdent un trop faible nombre de Treg spécifiques du
donneur pour pouvoir inhiber le rejet de la greffe d’autant plus que les patients possèdent
fréquemment des cellules mémoires spécifiques du donneur
370
. Ceci induit donc un
déséquilibre en faveur d’un rejet de l’organe greffé. Cependant, la greffe peut par elle-même
favoriser la différenciation ou la prolifération de Treg afin d’induire sa protection. En effet,
des cellules ayant les caractéristiques de cellules régulatrices sont retrouvées non seulement
dans des greffes tolérées 371 mais également dans des greffes rejetées 372. Une évolution de la
balance en faveur d’une tolérance envers l’allogreffe peut être obtenue par différents
mécanismes, notamment par l’utilisation de drogues immunosuppressives qui permettent la
génération de Treg 373.
!
Utilisation thérapeutique des Treg en transplantation
Sur la base de l’ensemble des données existantes sur l’induction de tolérance en
transplantation par chimérisme hématopoïétique et sur le potentiel immunosuppresseur des
Treg, plusieurs équipes ont décidé de combiner l’injection de Treg avec les transplantations
de moelle osseuse. Cette méthode devrait permettre l’établissement de mécanismes de
tolérance complémentaires, mimant les systèmes régulateurs naturellement impliqués dans la
tolérance au soi. En plus de leurs effets immunomodulateurs, les Treg Foxp3+ ont la capacité
d’établir des niches immuno-privilégiées pour les cellules souches hématopoïétiques après
transplantation dans un hôte non irradié
374
. Ainsi, l’administration de Treg spécifiques du
donneur prévient le rejet d’allogreffe de moelle osseuse dans une souris préconditionnée
376
375,
. Dans ce cas, cette tolérance induite par les Treg est spécifique puisque seule la moelle
80
osseuse de même souche que les CPA ayant servi à l’activation est protégée alors que la
greffe tierce co-injectée est rejetée.
La co-injection de Treg avec des cellules souches hématopoïétiques permet d’induire
une protection envers une allogreffe de peau et de cœur 213.
D’une façon similaire, Kathrine Wood a montré que les Treg humains amplifiés ex vivo ont la
capacité de prévenir le rejet d’une greffe de peau réalisée chez une souris humanisée 377.
Néanmoins la spécificité de ces Treg est importante. En effet, des Treg amplifiés au
contact de CPA présentant des antigènes du donneur, donc spécifiques pour la voie directe
d’alloreconnaissance, permettent de protéger une allogreffe de moelle, cependant, ils
n’inhibent pas le rejet chronique des allogreffes de peau ou de cœur réalisées en suivant. En
effet, malgré l’absence de signes macroscopiques de rejet, l’analyse histologique a révélé une
infiltration massive d’éosinophiles caractéristique d’un rejet chronique
378
. À l’inverse, des
Treg amplifiés au contact de CPA (hôte x Donneur)F1, donc spécifiques pour la voie indirecte
d’alloreconnaissance, inhibent totalement le rejet chronique
213
générant ainsi une tolérance
durable à l’allogreffe.
Ces résultats démontrent clairement le potentiel clinique des Treg dans l’induction
d’un chimérisme hématopoïétique et dans la prévention des rejets aigu et chronique
d’allogreffes.
!
La linked tolérance
Dès 1983, Holan et al. font l’observation que des cellules alors dites « suppressives »,
induite in vitro au contact de cellules allogéniques inactivées par la chaleur, sont capables
d’inhiber in vitro la prolifération induite par des alloantigènes tierces si ceux-ci sont exprimés
à la surface des mêmes cellules que celles ayant servis à l’activation des T « suppressives »
379
. In vivo, l’injection de cellules modifiées génétiquement pour exprimer à la fois les
molécules de CMH syngénique et allogénique permet de prolonger la survie d’une greffe de
cœur de même donneur 380.
Cependant dans ces modèles, la tolérance induite envers la greffe tierce peut être due à une
dilution des alloantigènes ou à une diminution de leur immunogénicité. La démonstration
claire du mécanisme de «linked tolerance » a été apportée plus tardivement par l’équipe de
Waldmann dans un modèle de greffes de peau présentant des antigènes mineurs différents
(Figure 13). Des souris CBA (H2k) rendues tolérantes pour des greffes de peau de souche
81
Extrait de Waldmann H, Immunol. Rev., 2006
Figure 13 : Suppression liée et tolérance infectieuse
Des souris CBA/Ca ont reçu une greffe de cœur allogénique (B10 ou Balb/c) sous
contrôle d’anticorps bloquants non déplétants anti-CD4 et CD8. Les greffes de cœur ont été
acceptées plus de 100 jours. Les splénocytes de ces souris ont été capables de transférer leur
tolérance spécifique pour le donneur à un autre receveur non manipulé ayant reçu une greffe
de cœur de même souche de donneur. Ce second receveur est tolérant plus de 100 jours et
possède des splénocytes capables d’induire une tolérance dans un troisième hôte et ainsi de
suite sur neuf générations. Afin d’exclure un rôle d’une expansion sériée de la population
régulatrice originelle, les splénocytes de souris tolérante Thy1.1 ont été transférés dans un
hôte congénique Th1.2. Ce dernier hôte est tolérant pour une greffe de cœur même après
déplétion des cellules Thy1.1 quatorze jours après leur transfert démontrant le côté
« infectieux » de cette tolérance. Enfin, si le receveur de splénocytes tolérants reçoit une
greffe de cœur F1 exprimant des antigènes tierces et des antigènes du donneur initial sur le
même organe, celui–ci devient pleinement tolérant pour les antigènes tierces. Démontrant le
processus de tolérance liée.
82
B10Br (exprimant des antigènes mineurs différents mais des CMH identiques) présentent une
augmentation de la survie de greffes de peau issues d’un donneur (CBKxB10Br)F1. Dans ce
cas, les antigènes mineurs différents sont exprimés à la surface de la même CPA
381
. À
l’inverse, un greffon CBK transplanté sur le même animal est rapidement rejetée. La « linked
Tolerance » est aussi impliquée dans l’induction d’une tolérance envers des CMH différents.
En effets, des animaux d’haplotype k acceptent une greffe de moelle osseuse kxb et présentent
un délai dans le rejet d’une greffe de cœur d’haplotype b réalisée le même jour. Une tolérance
totale peut être observée lorsque la greffe de cœur est réalisée 14 jours après la greffe de
moelle osseuse elle-même protégée par des anticorps bloquant anti-CD4 382.
Ainsi il est décrit que les cellules induisant la tolérance contre les antigènes tierces doivent
être capables de reconnaître ces antigènes exprimés dans le contexte du CMH de l’hôte,
autrement dit, l’induction d’une tolérance liée implique la voie de reconnaissance indirecte
383
.
L’induction d’une tolérance liée observée lors des traitements par des anticorps bloquants
implique les populations CD4 384 et plus particulièrement les CD4+CD25+.
!
La tolérance infectieuse
La tolérance infectieuse existe à l’état naturel pour le contrôle de l’autoimmunité lors
de la présentation d’antigènes libérés des sites immunoprivilégiés ou par des APC activées
lors d’inflammation 385.
La première description d’un mécanisme de «tolérance immunologique infectieuse» a
été faite dans les années 1970 par Gershon et Kondo 87. Cependant, le concept de tolérance
infectieuse a été plus clairement établi par les travaux de Waldmann et al. sur l’induction
d’une tolérance à une allogreffe de peau par l’utilisation d’anticorps bloquants, non–
déplétants dirigés contre les co-récepteurs et les molécules de co-stimulation CD4, CD8 et
CD154 287 , 386 , 387 (Figure 13).
La démonstration principale a été réalisée avec des souris athymiques dont l’ensemble des
lymphocytes expriment le marqueur congénique CD2 humain
291
(Figure 14). Ces souris,
rendues tolérantes pour une greffe de peau différant sur les antigènes mineurs, sont résistantes
à la rupture de la tolérance par l’injection de cellules CD4 naïves n’exprimant pas CD2.
L’élimination des cellules CD2+ de l’hôte au moment de l’injection des cellules naïves CD2conduit à un rejet rapide de la greffe. À l’inverse, une incubation de deux semaines de ces
83
Extrait de Waldmann et al. Annu Rev Immunol., 1998
Figure 14 : Schéma de l’expérience de mise en évidence d’une tolérance infectieuse en
transplantation.
Des souris CBA portant un gène CD2 transgénique humain, comme marqueur de l’ensemble
des LT, ont été rendues tolérantes pour une greffe de peau B10Br par traitement avec des
anticorps non-déplétants anti-CD4 et anti-CD8. Après quelques semaines, les souris ont reçu
une injection de splénocytes naïfs issus d’un animal non transgénique. Le marqueur CD2
n’étant de ce fait plus exprimé que par une partie des cellules T, le receveur présente alors un
certain degré de chimérisme. Malgré la présence des cellules naïves du donneur initial, les
greffes ne sont pas rejetées, preuve de l’existence d’une tolérance dominante. Enfin, les
cellules initialement tolérantes, CD2+, sont éliminées par un anticorps anti-CD2 humain. La
tolérance envers la greffe initiale est conservée même avec la réalisation d’une nouvelle
greffe. Cet état de tolérance peut ainsi être transféré d’une population à une autre.
84
deux populations conduit à une persistance de la tolérance après déplétion des cellules de
l’hôte. Ces animaux acceptent par la suite une nouvelle greffe de peau de même donneur tout
en gardant la capacité à rejeter une greffe tierce, montrant l’acquisition de capacité tolérogène
par les effecteurs.
La tolérance infectieuse n’est pas un simple effet de tolérance « bystander » en effet celle-ci
est spécifique d’antigène. Il est décrit que l’induction d’une tolérance orale pour un seul
antigène peut tolériser une greffe de peau de même souche 388.
Nous avons vu que l’identification des marqueurs CD25 et Foxp3 a révélé le rôle
central des Treg dans l’induction de tolérance aux allogreffes. Une étude de Waldmann et al.
a montré l’implication d’une induction de Treg indispensable à la tolérance infectieuse
389
.
Des femelles Rag1-/- possédant un TCR transgénique spécifique de l’antigène mâle DBY ne
produisent pas de cellules Foxp3+. Ceci se traduit par un rejet d’une greffe de peau mâle.
Cependant, lorsque la greffe est réalisée sous couvert d’un blocage de la co-stimulation, une
induction de Treg Foxp3+ est observée dans la rate et les nœuds lymphatiques drainant la
greffe. Ceci est corrélé avec l’établissement d’une tolérance à l’allogreffe. De plus, la
déplétion spécifique des cellules Foxp3+ conduit à un rejet rapide de
la greffe démontrant une fois encore l’importante nécessité d’une persistance des Treg
«induits» pour le maintien de la tolérance dans ce modèle 390.
ii.
Les Treg CD8+
Ces cellules sont entre autre décrites pour leur rôle protecteur dans l’immunité
intestinale
391
. Cependant dans un modèle d’induction de tolérance à une allogreffe de cœur
suite à une transfusion de sang du donneur, il a été montré une rupture de cette tolérance
lorsque le sang est dépourvu de cellules CD8+
392 , 393
. De plus, les cellules CD8+ de l’hôte
induisent l’expression de la fractalkine, ligand de CX3CR1, par les cellules endothéliales de
greffe acceptée
394
. Cette expression entraîne l’attraction de cellules CX3CR1+ telles que les
DC pouvant assurer la mise en place et le maintien de la tolérance.
On distingue plusieurs sous-populations de CD8 ayant des fonctions immunosuppressives.
L’une est caractérisée par l’absence d’expression de la molécule de co-stimulation CD28. Ces
cellules inhibent l’activation des cellules T induites par les DC via un mécanisme contact
85
b
Adapté de Wood K, Nat. Rev. Immunol., 2012
Figure 15 : Mécanismes utilisés par les cellules régulatrices adaptatives en
transplantation.
a$ Au moment de la transplantation, le receveur possède des Treg naturels dérivés du thymus
et pouvant être activés par les voies de reconnaissance indirecte. Dans les organes lymphoïdes
drainant la greffe, ces cellules inhibent la prolifération des LT. Les cellules B régulatrices
ainsi que les DC tolérogènes favorisent le développement de Treg induits à partir de cellules T
naïves. Ces cellules induisent alors la tolérance à l’allogreffe par différents mécanismes :
production d’IL-10 et de TGF-ß, inhibition de la fonction des cellules présentatrices de
l’antigène, effets sur la disponibilité en acides aminés et le métabolisme énergétique. b$En
présenced’IL-10 dans le milieu environnant, les CD8 naïves peuvent se convertir en cellules
CD8 régulatrices elles-mêmes productrices d’IL-10. Ces cellules peuvent inhiber les activités
pro-inflammatoires des cellules T. Les cellules CD8+CD28- peuvent inhiber les fonctions des
APC pour favoriser la tolérance immune.
CTLA-4 : Cytotoxic T lymphocyte antigen 4 ; IDO : indolamine 2,3-dioxygenase ; LAG3 :
lymphocyte activation gene 3 ; PDL1 : Programmed death 1 ligand ; TNF : Tumor necrosis
factor.
86
dépendant et ont été identifiées dans des greffes de rein de patients traités par un anticorps
monoclonal déplétant les lymphocytes, l’alemtuzumab
395
. Une autre population de CD8
régulateurs est induite par l’IL-10 et produit de l’IL-10. Ces cellules ont été décrites in vivo
chez un patient présentant une tolérance stable à une allogreffe de rein 396 (Figure 15b).
Il existe également parmi les populations CD8+ régulatrices une population qui
exprime le facteur de transcription Foxp3. Ces cellules, isolées de rats rendus tolérants pour
des cœurs allogéniques par plusieurs transfusions sanguines, peuvent induire la protection
envers une greffe de cœur lors de leur transfert dans un deuxième hôte 397. Dans ce modèle, le
transfert de LT CD4+ n’induit pas de protection de l’allogreffe.
Enfin, il a récemment été décrit qu’un traitement par CD40-Ig induit une tolérance à
long terme, et transférable sur plusieurs générations, envers des allogreffe de cœur. Ce
transfert de tolérance n’est dû dans ce cas qu’aux cellules CD8+CD45RClow présentent dans la
rate des animaux tolérants. La tolérance passerait par la production d’IDO exclusivement par
les cellules endothéliales du donneur sous l’impulsion de l’IFN-% produit par les
CD8+CD45RClow 398.
iii.
Les cellules NK et NKT
Les cellules NK et NKT sont impliquées à la fois dans le rejet et la tolérance aux
allogreffes de par leur capacité à produire rapidement et précocement des cytokines pro et
anti-inflammatoires 399.
Le rôle des cellules NK en transplantation a été décrit dans un modèle d’induction de
tolérance obtenu par l’utilisation l’anticorps anti-CD154 et anti-LFA-1. Dans ce modèle de
transplants d’îlots pancréatiques, la tolérance nécessite la présence de cellules CMH-I+
NK1.1+, mais est indépendante des CD8 400.
De plus, il est décrit que l’induction de tolérance par anti-CD154 est dépendante de l’action
de la perforine. L’injection de cellules NK (productrices de perforine) permet de restaurer la
tolérance chez des animaux déficients pour cette molécule 400. D’un point de vue fonctionnel,
les cellules NK de l’hôte lysent les DC allogéniques apportées par le greffon. Ainsi en
absence de NK, l’activation des cellules T spécifiques de la voie directe, moins sensibles à
l’immunosuppression par les drogues, est augmentée 401. Ces résultats sont renforcés par une
étude démontrant un rôle de la perforine dans la lyse des DC allogéniques par les NK de
l’hôte, régulant ainsi l’activité des CD4
402
. L’ensemble de ces études indiquent que les
87
cellules NK, via l’élimination des cellules dendritiques allogéniques limitent la persistance
des cellules dérivées du donneur contribuant ainsi à l’induction d’une tolérance de
transplantation.
Un rôle protecteur des cellules NKT a été proposé dans un modèle de greffe de cœur
réalisée sous contrôle d’anti-LFA-1/ICAM-1 ou d’anti-CD80/86. Dans ce modèle, les
receveurs sauvages acceptent la greffe à long terme alors que les animaux dépourvus de
cellules NKT (V#14-/-) rejettent la greffe. Surtout, l’injection de cellules NKT dans les
animaux déficients permet de restaurer la tolérance 403.
iv.
Les lymphocytes B régulateurs
Malgré l’absence d’anticorps spécifiques du donneur, un nombre élevé de cellules B
présentant une plus forte expression de gènes associés aux LB (CD20, CD79b) ont été
identifiées chez des transplantés rénaux n’ayant subi aucune immunosuppression 404. Chez la
souris, les LB régulateurs sont caractérisés par une expression élevée de CD1d, CD21, CD24,
d’IgM et un taux modéré de CD19. Chez l’homme, ces cellules qui présentent un phénotype
aussi
immature
que
les
cellules
murines
sont
identifiées
par
les
marqueurs
CD19+CD24hiCD38hi. Tout comme leur contrepartie T, les Breg sécrètent de l’IL-10, une
cytokine immunomodulatrice. Une stimulation via la molécule CD40 semble requise pour la
production d’IL-10 par les Breg
405
. De façon intéressante, il est décrit que les cellules B
activées par CD40 ont la capacité d’induire in vitro la différenciation de CD4 naïfs en Treg
CD25+Foxp3+
406
(Figure 15a). Cependant, il reste à déterminer si cette conversion implique
des cellules B productrices d’IL-10. Récemment, une analyse de la cinétique de réponse des
Breg a été réalisée chez des transplantés rénaux traités à l’alemtuzumab. Des cellules B
régulatrices ont été retrouvées de façon transitoire dans le sang des patients après la greffe 407.
Cette présence serait corrélée à l’apparition ultérieure des Treg chez les patients recevant des
protocoles de pré-conditionnement
408
. Néanmoins le lien entre les fonctions des Breg et des
Treg dans la protection contre le rejet d’allogreffe reste encore largement à découvrir.
v.
Les macrophages régulateurs
Les macrophages se divisent en plusieurs sous-groupes sur la base de leur localisation
tissulaire et de leurs propriétés fonctionnelles 409. En transplantation, les macrophages sont
88
Adapté de Wood K, Nat. Rev. Immunol., 2012
Figure 16 : Mécanismes utilisés par les cellules régulatrices de l’immunité innée en
transplantation.
Les cellules suppressives myéloïdes (MDSC), les cellules stromales mesenchymateuses
(MSC) s’accumulent dans la greffe suite à l’inflammation causée par l’endommagement du
tissu au moment de l’acte chirurgical. Les MDSC inhibent la prolifération des cellules T, B et
NK par différents mécanismes incluant l’expression d’oxide nitric synthase (iNOS) et
d’arginase1. Les MSC agissent par des mécanismes impliquant les prostaglandines E2
(PGE2) les TGF-ß et les métalloprotéinases (MMP). Les macrophages régulateurs produisent
une forte quantité d’IL-10 créant un environnement favorable au développement de Treg et de
Tr1.
ADAM 17 : disintegrin and metalloproteinase domain-containing protein 17 ; DC, dendritic
cells ; HO1 : Haem Oxygenase 1 ; IDO : indolamine 2,3-dioxygenase ; iNOS : inducible nitric
oxide synthase ; MDSC : Myeloid-derived supressor cells ; MMP : Matrix metalloproteinase ;
MSC : mesenchymal stromal cells ; NK : Natural killer cells ; PGE2 : protaglandine E2.
89
principalement activés par les lésions infligées au tissu par l’ischémie-reperfusion et
contribuent au rejet précoce de la greffe 410. À l’inverse, les macrophages M2 peuvent inhiber
la production par les macrophages M1 de cytokines pro-inflammatoires, favorisant la
cicatrisation et le remodelage tissulaire. Importante dans les premiers temps après la greffe, la
cicatrisation permet le rétablissement de l’homéostasie cellulaire cependant plus tardivement
elle favorise la fibrose conduisant au rejet chronique de l’organe.
Les macrophages régulateurs produisent de larges quantités d’IL-10 tout comme les
macrophages M2 mais n’expriment pas l’arginase 1 et ne sont pas dépendants de STAT6
(Signal Transducer and Activator of Transcription 6). L’interaction d’un macrophage avec des
Treg peut induire des macrophages M2 ou des macrophages régulateurs 411 (Figure 16). Chez
l’homme, les macrophages régulateurs inhibent in vitro la prolifération de cellules T. Dans un
essai clinique de transplantation rénale, les macrophages régulateurs humains semblent
diminuer la nécessité des drogues immunosuppressives 412. Les macrophages de l’hôte jouent
aussi un rôle sur la tolérance à long terme. En effet, une diminution du nombre de
macrophages de l’hôte est lié à une expansion des cellules T du donneur aboutissant à
l’apparition d’une GVHD suite à une transplantation de cellules souches hématopoïétiques 413.
4.
Impacts des infections en transplantation
Les infections ou les événements directement liés à l’acte chirurgical de
transplantation, comme l’ishémie-reperfusion, peuvent augmenter l’alloréactivité et favoriser
les épisodes de rejet de l’organe greffé. Les drogues immunosuppressives actuellement
utilisées en clinique induisent une inhibition globale du système immunitaire des patients
augmentant leur sensibilité aux infections. Les mécanismes immunitaires conduisant au rejet
de l’organe sont différents selon que l’infection à lieu avant ou après la greffe. Ceci joue un
rôle sur les protocoles immunosuppresseurs dispensés aux patients ainsi que sur les voies de
recherches actuelles visant à induire une tolérance stable aux allogreffes tout en conservant la
capacité à mettre en place une réponse immunitaire efficace contre les pathogènes.
90
Extrait de Chong et al. Nat. Rev. Immunol., 2012
Figure 17: Possibles effets des infections avant, lors et après la transplantation.
Certains LT spécifiques pour des peptides microbiens présentés des molécules du CMH du soi
peuvent réagir de manière croisée avec des molécules de CMH allogéniques, et des
superantigènes bactériens peuvent directement activer une large proportion de cellules T.
Lorsque l’infection a lieu avant la transplantation, ceci génère des LT mémoires alloréactifs
qui peuvent être plus résistants à l’immunosuppression que les LT naïfs. L’engagement des
PRR, au moment, ou après la transplantation peut induire divers signaux et la production de
plusieurs cytokines. Ceci augmente l’activation, la survie et l’expansion des LT alloréactives
en plus de diriger leur phénotype au cours de leur différenciation. Les infections qui ont lieu
après la transplantation peuvent induire des signaux pro-inflammatoires. Ces signaux activent
les LT tolérants e nfacilitant leur échappement à l’immunosuppression et/ou au mécanismes
périphériques de tolérance, favorisant ainsi le rejet.
CPA : cellules présentatrices de l’antigène ; PRR : pattern-recognition receptors ; Treg :
Lymphocytes T régulateurs.
91
a. Lien entre la transplantation et le moment de l’infection.
i.
Infections avant transplantation.
Les atteintes fatales d’un organe suite à une infection sont fréquemment à l’origine des
actes de transplantation. C’est notamment le cas pour les greffes de foies rendues nécessaires
suite à des infections par les virus des hépatites B et C, ou encore pour les greffes de reins
suite à des infections bactériennes ou fongiques. Ces infections engendrent des cellules T
mémoires qui réagissent de façon croisée, via la voie directe d’alloreconnaissance, avec les
molécules de CMH allogéniques apportées par la greffe 414 (Figure 17). Cette réaction croisée
peut être due au mimétisme moléculaire permettant à un TCR spécifique pour des complexes
CMH-peptides du soi de réagir avec des molécules du non-soi. L’affinité des TCR peut
parfois même être plus forte pour des molécules allogéniques bien que ceux-ci soient
restreints par les molécules du soi
415
. Ainsi, les cellules T mémoires possèdent un seuil
d’activation plus bas que des cellules T naïves générant des réponses immunes plus fortes et
plus rapides
416
. Bien que les cellules alloréactives soient représentées en proportions
similaires dans les populations naïves et mémoires, ces dernières ont un rôle central en
transplantation du fait de leurs capacités accrues de prolifération et de production d’IFN-%, de
granzymes B et de perforines. Ainsi, il a été décrit, chez des patients, un lien entre la
fréquence de cellules mémoires spécifiques du donneur avant transplantation rénale et les
risques d’épisodes de rejet de greffe 417.
Ces réactions croisées confèrent une résistance aux protocoles d’induction de tolérance
aux allogreffes comme le blocage de la co-stimulation, ou la transfusion de cellules du
donneur
418
. Les données démontrant la participation des cellules T spécifiques de virus dans
les alloréponses sont issues d’études dans lesquelles des CD8 mémoires murins spécifiques
pour le virus de la chorioméningite lymphocytaire (LCMV) ont été générés in vitro par
infections par le LCMV. Les cellules spécifiques du LCMV ont été purifiées grâce à des
tétramères. Ces cellules ont révélé des capacités de réactivité croisée provoquant le rejet aigu
d’allogreffes de peau lors de leur transfert dans des souris présentant une immunodéficience
combinée sévère (SCID) 419.
Les infections fongiques et bactériennes peuvent également induire la génération de
cellules T mémoires possédant une réactivité croisée pour les molécules allogéniques
prévenant l’induction de tolérance envers des transplants de peau
420
. De plus certaines
espèces bactériennes peuvent produire des toxines possédant des propriétés des
92
superantigènes activant ainsi plus de 20% du répertoire des cellules T de l’individu
aboutissant à une génération massive de cellules mémoires alloréactives 421.
ii.
Infection après transplantation
La fragilité immunitaire des patients après la transplantation, due à l’acte chirurgical en
lui-même mais aussi aux drogues immunosuppressives utilisées pour prévenir le rejet de
l’organe, augmente leur sensibilité aux infections (Figure 17).
Il a été décrit que les infections par des bactéries intracellulaires (Listeria
monocytogenes) ou extracellulaires (Staphylococcus aureus) induisent le rejet d’allogreffe de
peau chez des souris traitées avec des anticorps anti-CD154 et une transfusion de cellules du
donneur
422, 423
. Cependant d’autres infections nosocomiales comme les infections par
Pseudomonas aeruginosa n’ont pas d’effets sur l’acceptation de greffe chez la souris
démontrant que seules certaines infections bactériennes spécifiques sont associées à
l’augmentation de l’incidence de rejet
422
. Ceci serait dû aux différentes cytokines pro-
inflammatoires induites par chaque souches bactériennes.
Les infections par le virus de la chorioméningite (CMV) sont des infections virales
fréquentes en cliniques et sont associées à une augmentation de la fréquence de rejet de
greffe. Le vaste tropisme cellulaire du CMV suggère que les infections locales et/ou
systémiques peuvent avoir un impact sur l’alloréactivité précoce mais également sur le
rejet.tardif. Chez la souris, les infections par la souche murine du CMV (MCMV) affectent
négativement l’acceptation des greffes
424
ou conduisent à la réactivation d’une infection
latente 425. Il a été rapporté que le rejet induit par les infections aux LCMV ne sont pas dues à
une activation de cellules T spécifiques du virus mais à une stimulation des cellules de
l’immunité innée. Ces infections augmentent la maturation des cellules dendritiques
conduisant à une activation des cellules T alloréactives par une voie indépendante de CD28 et
de CD40 426
b. Lien entre infections et alloréactivité.
Les microorganismes expriment ou libèrent des motifs moléculaires (PAMPs) reconnus
par des récepteurs spécifiques (PRR) exprimés par les cellules hématopoïétiques. Les TLR
(Toll Like Receptors) appartiennent à la famille des PRR. Certaines évidences cliniques
indiquent que la signalisation via les TLR intervient dans l’alloréactivité. En effet, des souris
93
invalidées pour la signalisation TLR (myd88-/-) présentent un délai dans le rejet des
allogreffes. À l’inverse, des agonistes des TLR augmentent le rejet et inhibent l’acceptation
des allogreffes 427.
Les réponses immunes sont adaptées au type d’infection rencontré. Il en résulte une
activation de différentes populations de CPA et la génération d’un microenvironnement
cytokinique spécifique qui agit directement sur la différenciation des cellules T dans les
organes lymphoïdes secondaires.
Ainsi il est connu qu’une infection par le HCV ( infection courante chez les
transplantés hépatiques) déclenche la production d’Interférons de type I. Or le traitement
classique des infections chroniques au HCV par IFN-# est décrit pour augmenter le risque de
rejet de la greffe
428
. Les traitements par IFN-ß inhibent la délétion des cellules CD8+
alloréactives qui a normalement lieu durant l’induction de tolérance, et favorisent l’activation
de ces cellules lors d’immunosuppressions par anti-CD154 429.
Pareillement, l’infection par S. aureus induit la production d’IL-6 par les cellules de
l’hôte. Cette production d’IL-6 favorise le rejet de greffe en diminuant la sensibilité des
cellules de l’hôte aux anticorps anti-CD154. Les LT se différencient alors préférentiellement
en cellules Th1 ou encore Th17
422
. De même, l’activation du TLR 9 par des ligands
agonistes, les CpG, conduit à une augmentation du rejet de greffe cardiaques 430.
Les infections peuvent aussi avoir un effet en agissant directement dans l’organe
greffé. C’est le cas lors des infections virales respiratoires chez les patients ayant reçu une
greffe de poumons. L’infection est associée à une augmentation de la production d’IFN-% qui
induit à son tour la production des chimiokines CXCL9, -10 et -11 (ligands de CXCR3), par
les cellules épithéliales bronchiques. Ces chimiokines recrutent dans la greffe des
lymphocytes activés qui participent au rejet chronique de l’organe 323.
Ainsi, les cytokines et chimiokines produites en réponse à une infection peuvent augmenter
l’alloréactivité, dans les organes lymphoïdes mais aussi dans la greffe elle même.
c. Implication pour les thérapies.
Le but des thérapies anti-rejet actuelles est d’induire une tolérance stable aux
allogreffes tout en conservant la capacité de répondre de manière efficace à une infection.
94
Le contrôle des LT alloréactifs mémoires par blocage des molécules d’adhésion (LFA1, VLA-4) a donné des résultats positifs, en limitant le rejet aigu d’allogreffes de rein et
d’îlots pancréatiques chez la souris et le PNH
431, 432
. Cependant ces traitements diminuent
aussi l’effet protecteur des cellules mémoires en cas de réinfection ce qui limite leur potentiel
clinique.
Les protocoles d’inhibition des voies de signalisation des IFN de type I ou de l’IL-6
sont décrits comme favorisant à la fois l’induction et le maintien de la tolérance aux
allogreffes dans des modèles animaux
422, 423
. Cependant ces cytokines ont des effets
pleiotropes et jouent un rôle central dans le contrôle des infections virales, bactériennes et
fongiques. Leur utilisation en clinique s’avère donc encore très hasardeuse.
L’une des solution serait de cibler les cellules de l’immunité innée qui dirigent
l’alloréactivité mais ne sont que peu impliquées dans les protections contre les infections. De
façon intéressante, la Rapamycine est connue pour augmenter le degrés et la qualité des
réponses CD8 effectrices et mémoires tout en inhibant les CD8 alloréactifs 433. La rapamycine
inhibe l’activation des DC, la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires par ces cellules et
inhibe la prolifération des T 434.
Ces observations suggèrent que les réponses spécifiques contre la greffe pourraient
être contrôlée de manière ciblée permettant de maintenir les réponses contre les pathogènes.
95
RESU LTATS
96
Objectifs
La réussite des transplantations d’organe est l’un des grands défis de la médecine
poursuivi depuis plusieurs siècles. Au-delà des progrès techniques de la chirurgie, l’induction
d’une tolérance vis-à-vis de l’organe greffé assurant sa survie à long terme est primordiale
mais
pas
encore
atteinte.
En
effet,
malgré
l’utilisation
efficace
des
drogues
immunosuppressives, celles-ci ne parviennent pas à totalement inhiber le rejet de la greffe et
sont associées à des effets secondaires majeurs. Parmi les nouveaux protocoles prometteurs
actuellement en développement, l’induction de tolérance par thérapie cellulaire à base de
lymphocytes T régulateurs a une place centrale.
Notre équipe a précédemment développé un protocole de thérapie cellulaire visant à
protéger les allogreffes par l’utilisation de lymphocytes T régulateurs. Les Treg de la même
souche que l’hôte étaient purifiés sur la base de CD25 et cultivés durant deux semaines avec
des cellules présentatrices de l’antigène irradiées de souche donneuse afin d’amplifier les
populations régulatrices spécifiques du donneur. L’injection de ces Treg permettait d’induire
une tolérance stable envers une allogreffe de moelle osseuse. Nous avons montré que les
animaux chimériques acceptaient alors une allogreffe de peau ou de cœur de même souche
que la moelle. De plus, nous avons montré que la réalisation d’une greffe de moelle osseuse
est une étape indispensable à la protection des allogreffes de peau ou de cœur ultérieures. Par
cette étude, nous avons également mis en évidence l’impacte de la spécificité des Treg sur
l’inhibition du rejet chronique. Ainsi des Treg spécifiques de la voie indirecte
d’alloreconnaissance inhibent totalement les rejets aigu et chronique d’allogreffes de peau et
de cœur. Cependant les mécanismes soutenant cette tolérance restaient encore flous,
notamment l’importance d’une survie à long terme des Treg injectés.
De plus, l’une des autres grandes questions actuelles en transplantation concerne la coexistence d’une tolérance envers l’organe greffé et la capacité des patients à mettre en place
une réponse immunitaire efficace et spécifique lors d’une infection, sans affecter la greffe.
Nous savions que les Treg protégeaient exclusivement la greffe pour laquelle ils étaient
spécifiques puisqu’une greffe tierce était rejetée. Cependant il restait à déterminer si
l’inhibition de la réaction immunitaire contre la greffe était elle aussi spécifique sur le long
terme.
97
Mon travail de thèse s’est donc divisé en deux parties. L’une consistait à identifier les
mécanismes cellulaires impliqués dans le maintien de la tolérance aux allogreffes de moelle
osseuse et de peau. L’autre, à évaluer la capacité de réponse des animaux ayant accepté une
greffe suite à une immunisation visant à activer les cellules CD4+. L’ensemble de ces analyses
avait pour but de renforcer le potentiel du transfert d’une thérapie par les Treg en clinique
humaine.
98
Long term prevention of chronic allograft rejection by regulatory T cell
immunotherapy involves host Foxp3-expressing T cells
Lise Pasquet1,2,3, Jean-Yves Douet1,2,3, Tim Sparrwasser4,
Paola Romagnoli1,2,3, Joost P.M. van Meerwijk1,2,3
1
Inserm, U1043, Toulouse, F-31300, France; 2CNRS, U5282, Toulouse, F-31300, France ; 3Université de
Toulouse, UPS, Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan (CPTP), Toulouse, F-31300, France; 4Institut
für Infektionsimmunologie, TWINCORE - Zentrum für Experimentelle und Klinische Infektionsforschung
GmbH, Feodor-Lynen-Str. 7, 30625 Hannover, Germany.
Article soumis au journal « Blood »
99
Abstract
Despite the use of immunosuppressive drugs, chronic allograft rejection remains a major
hurdle in transplantation-medicine. Induction of specific immunological tolerance to antigens
expressed by the graft would avoid its eventual functional loss and the severe side effects of
paralyzing the immune system. We previously showed that donor-specific regulatory Tlymphocytes prevent rejection of fully allogeneic bone-marrow grafts in mice. Thus generated
hematopoietic chimeras then accepted skin and heart allografts of the same donor. We
noticed that injected regulatory T-cells disappeared with time and therefore investigated the
mechanisms involved in the long-term persistence of allograft-tolerance. Using regulatory Tcells that can be depleted in vivo with diphtheria toxin, we show that injected cells are
required for induction but not for maintenance of tolerance to bone-marrow allografts. We
observed progressive deletion of donor-specific T-lymphocytes, accounting at least in part for
maintenance of tolerance. Toxin-induced depletion of administered as well as host regulatory
T-cells did not affect hematopoietic chimerism, but it led to rapid loss of skin allografts. Our
data therefore show that newly generated host regulatory T-cells can prevent chronic
allograft-rejection. Long-lasting tolerance to allografts is thus achieved.
!
2
Introduction
Transplantation of allogeneic tissue and organs is severely hindered by the vigorous
reaction of the host’s immune system to the foreign graft. Unless inhibited by
immunosuppressive drugs, this alloreactivity leads to rapid rejection. However, these
medicaments do not prevent chronic allograft rejection. Moreover, the induced paralysis of the
immune system explains the increased incidence of cancer and opportunistic infections. The
life-long use of drugs is also associated with direct toxic side effects. Means to prevent
chronic allograft rejection should therefore be developed
1,2
.
Despite the random nature of the somatic rearrangements that determine the antigenspecificity of developing T lymphocytes, these cells normally do not attack self-tissues.
3,4
Several mechanisms are involved in this self-tolerance
. For example, developing
autospecific T cells die upon recognition of their peptide/MHC ligand expressed by thymic
dendritic cells. Indeed, the T cell repertoire developing in mice in which thymic dendritic cells
do not express MHC molecules is strongly autoreactive in vitro and in vivo
autospecific T cells nevertheless escape to the periphery
9,10
5-8
. Some
. These cells are kept under
control by regulatory T cell (Treg)-populations. The most extensively studied Treg express the
co-receptor CD4 and Foxp3. Patients and mice carrying mutations in the gene encoding this
forkhead/winged helix transcription factor rapidly develop a lethal autoimmune syndrome,
best illustrating the central role of Treg in the control of autospecific lymphocytes
11-13
. Self-
tolerance is therefore maintained by at least two important mechanisms: deletion and
regulation. Induction of genuine tolerance to donor-antigens therefore presumably also needs
these two mechanisms.
Seminal work by Medawar and colleagues showed that congenital hematopoietic chimerism
strongly favors acceptance of skin grafts of the same donor
14
. Deletion of autospecific T cells
presumably played a major role in this phenomenon. However, unless chimerism induced
Treg, which has never been shown, it appears unlikely that it will lead to full tolerance to the
skin grafts. Indeed, despite the substantial delay in acute rejection, chronic rejection is not
prevented by hematopoietic chimerism (reviewed in ref. 15). We and others therefore
!
3
assessed the capacity of Treg to induce long-lasting transplantation tolerance in the mouse.
Donor-specific Treg were administered to sublethally irradiated host mice at the time of bone
marrow (BM) transplantation. Thus, the hosts accepted the fully allogeneic BM grafts
16,17
.
When these hematopoietic chimeras were grafted with skin or heart from the same donor,
transplants survived for at least 100 days and chronic rejection was fully prevented. The
combination of hematopoietic chimerism and Treg of appropriate specificity, therefore,
appeared to ensure full tolerance to the grafts
strongly favor acceptance of allografts
19,20
18
. Separately, these two approaches also
, but best results were obtained by associating
them.
Whereas, in absence of rejection, hematopoietic chimerism is maintained by self-renewing
stem cells, little is known about the life expectancy of Treg. In our earlier work we showed that
injected Treg survived substantially longer in presence of hematopoietic cells for which they
were specific than in their absence
18
. However, nine weeks after injection their representation
in the blood had dropped substantially and it was unclear if these cells would home to tissues
or entirely disappear. It was therefore important to assess if persistence of administered Treg
is required for long-term maintenance of tolerance to the graft. We here address this issue by
first quantifying the persistence of injected Treg in different tissues. We then actively
eliminated these cells in vivo and monitored survival of BM and skin allografts. Given that we
observed that injected Treg become dispensable for persistent tolerance to the grafts, we also
investigated mechanisms involved in the long-term prevention of chronic rejection.
!
4
Methods
Mice
Mice were purchased from the Centre de Recherche et d’Elevage Janvier (Le Genest St.
Isle, France) and were used between 6 and 10 weeks of age. C57BL/6 (B6) Thy1.1 and
DEREG mice
21
were bred in our specific pathogen-free animal facility. All experiments
involving animals were performed in compliance with relevant laws (authorization # 31 09 555
45) and institutional guidelines (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale,
Inserm) and were approved by the local ethics committee (Midi-Pyrénées, France; ref.
MP/01/40/11/06).
Antibodies
Antibodies with the following specificities were used for analyses and for the purification of
b
d
Tregs: FITC or biotin-labeled anti-H-2K (AF6-88.5); PE-labeled anti-H-2K (SF1-1.1) and
k
anti-H-2K (36-7-5); Pacific Blue-labeled anti-CD4 (RM4-5); Pacific Blue-labeled anti-CD8
(53.6.7); APC-labeled anti-CD25 (PC61); biotin-labeled anti-V!3, V!4, V!5, V!6 and V!14
(BD Biosciences, Heidelberg, Germany); PE-Cy7-labeled anti-CD4 (GK1.5);
APC-labeled
anti-Thy1.1 (HiS51); PE-labeled anti-CD25 (PC61.5); purified F4/80 antibody (BM8);
Streptavidin-eFluor710 (eBioscience, San Diego, CA). Hybridoma supernatants of antibodies
to Fc"RII/III (2.4G2), CD8 (53.6.7), MHC class II (M5/114.15.2), and Thy1.2 (AT83) were
produced in our laboratory.
+
+
Purification of CD4 CD25 Treg
+
+
CD4 CD25 splenic T cells were purified and cultured with "-irradiated splenocytes as
previously described
16
. Briefly, after depletion of erythrocytes (Lympholyte-M; Cedarlane
+
Laboratories, Hornby, ON, Canada), splenocytes were enriched in CD4 T cells by incubation
with a cocktail of monoclonal antibodies to CD8 (53.6.7), Fc"RII/III (2.4G2), and MHC class II
(M5), followed by magnetic depletion with sheep anti-rat antibody-coated Dynabeads (Dynal
Biotech, Oslo, Norway). The resulting population was then labeled with PE-conjugated anti-
!
5
+
CD25 (PC61) and CD4 CD25
+
cells enriched with anti-PE coated microbeads using a
magnetic column (Miltenyi Biotec, Paris, France). Cell purity was checked by flow-cytometry
on a FACSCalibur (BD Bioscience, San Jose, CA) using PE-labeled anti-CD25 mAb PC61
+
+
and PE-Cy7-labeled anti-CD4 (GK1.5). Thus isolated CD4 CD25 T-cells were routinely more
than 95% pure.
+
+
In vitro culture of CD4 CD25 T cells
CD4 CD25 T cells (2x10 /well, 100 µL) from wt B6, B6-Thy1.1 or B6 DEREG mice were
+
+
3
5
cultured with 5x10 !-irradiated (17 Gy;
137
Cs source) total splenocytes from DBA/2, B6D2F1
or CBAB6F1 mice in 96-well round-bottom plates for 14 days. Cells were cultured in RPMI
1640 (Eurobio, Les Ulis, France) supplemented with 10% heat-inactivated fetal calf serum,
2mM L-glutamine, penicillin, streptomycin, 10mM HEPES, 1mM sodium pyruvate and 100
U/mL IL-2 (supernatant of phorbol myristate acetate [PMA]-stimulated EL4.IL-2 cells;
American Type Culture Collection [ATCC], Manassas, VA). At day 7, 100µL fresh medium
was added and cells were cultured for another 7 days.
BM transplantation
BM from femurs and tibias was collected in RPMI (Invitrogen, Paisley, United Kingdom)
supplemented with 10% FCS, 2mM L-glutamine, penicillin, and streptomycin. Single-cell
+
suspensions were washed in complete medium. Thy1 cells were eliminated using AT83 Ab
7
and rabbit complement (Saxon Europe, Suffolk, United Kingdom). 10 donor cells were
injected intravenously into !-irradiated hosts (5 Gy !;
137
Cs source) that were kept on
antibiotic-containing drinking water (0.4% pediatric suspension of Bactrim; Roche, Basel,
6
Switzerland) for the first three weeks of the experiment. 2 x 10 Treg were coinjected with BM
cells.
!
6
In vivo depletion of Treg
To deplete Treg, chimeras were injected IP with 1.5µg Diphtheria Toxin (Sigma-Aldrich, St
Quentin Fallavier, France) diluted in PBS on two consecutive days at the indicated time point
after BM reconstitution.
Flow cytometry
Hematopoietic reconstitution and Treg persistence were determined by analyzing peripheral
blood mononuclear cells (PBMC) after erythrocyte depletion. Repertoire analysis was
performed on spleen and thymus. In each case, cells were resuspended in 2.4G2 hybridoma
supernatant with saturating concentrations of indicated antibodies. Chimerism was analyzed
k
d
b
by anti-H-2K -PE or H-2K -PE in combination with H-2K biotin revealed by streptavidineFluor-710. Repertoire analysis was assessed using PE-Cy7-labeled anti-CD4; Pacific Bluelabeled anti-CD8; biotin-labeled anti-V!3, V!4, V!5, V!6 and V!14 revealed by streptavidineFluor-710; and APC-labeled anti-Thy1.1. Acquisition was performed on a LSRII or a
FORTESSA cytometer (Becton Dickinson, Franklin Lakes, US) and data were analyzed using
FlowJo software (Tree Star, Ashland OR).
Skin transplantation
Skin grafts of approximately 0.5 x 0.5 cm were prepared from tails of female DBA/2 mice,
grafted onto the prepared back of recipients, fixed with 4 suture-points (5.0 Polyamide
monofilament, non absorbable, Flexocrin", Braun Aesculap, Tuttlingen, Germany), and
protected by a bandage during 7 days. Skins were considered rejected if # 70% of the surface
was necrotic.
Histological analysis
Skin biopsies were fixed in 10% buffered formalin and embedded in paraffin. Sections were
stained with Hematoxilin and eosin or with Luna’s eosinophil staining. Antibodies specific for
F4/80 were used to detect macrophages and revealed using secondary anti-rat biotin-labeled
!
7
antibody (DAKO, Denmark) followed by streptavidine-HRP staining (Vector laboratories,
Berlingame, CA).
Statistical analysis
Statistical significance was determined by using Student’s t-test with Bonferroni correction.
!
8
Results
Administered Treg wane away with time
We previously showed that donor-specific Treg durably prevented rejection of semi and fully
allogeneic BM allografts
16
. To assess if administered Treg need to persist to maintain
tolerance to the donor, we set up an experimental system in which Treg can be deleted in
vivo. DEREG mice carry a transgenic BAC construct in which the Foxp3-promoter drives
expression of the Diphtheria Toxin Receptor (DTR) and enhanced green fluorescent protein
21
+
(eGFP) . Practically all CD4 CD25
+
high
Treg in C57BL/6 (B6) DEREG mice therefore express
eGFP (Fig. 1A). We isolated CD4 CD25
high
cells from spleens of transgenic animals (Fig. 1B,
left-hand panel) and cultured them with (donor x host)F1 (i.e. [CBA x B6]F1) mice derived
irradiated splenocytes as stimulators in presence of high levels of IL-2, required for the
proliferation of Treg. Semi-allogeneic F1 splenocytes were used because they present
alloantigens via the direct and indirect pathways. This allows for the expansion of Treg
specific for indirectly presented alloantigens, required for prevention of chronic rejection of
skin and heart allografts
18
. After a two-week culture period, Foxp3-expression, as assessed
by eGFP fluorescence, was maintained (Fig. 1B, right-hand panel). We then used these
donor-specific Treg to protect a BM allograft. Recipient B6 mice were sublethally irradiated (5
Gy !), reconstituted with T cell-depleted CBA BM, and simultaneously injected with the in vitro
cultured DEREG Treg. Thus, the fully allogeneic BM graft was protected from rejection by the
recipient’s immune-system for more than 100 days (Fig. 1C). Wt and DEREG Treg were
equally efficient in inducing tolerance to the CBA BM allograft, i.e. similar levels of
hematopoietic chimerism were observed. In protected mice administered DEREG Treg were
+
clearly visible among blood CD4 T lymphocytes (Fig. 1D). However, DEREG Treg waned
away with time and after 70 days they were no longer visible in PBMC of the chimeras (Fig.
1D and E). At this time, also in spleen, lymph nodes, and BM, administered Treg had almost
completely disappeared (Fig. 1F).
!
9
Diphtheria toxin-mediated in vivo depletion of Treg
These data therefore suggested that persistence of injected donor-specific Treg is not
required for maintenance of tolerance to the BM allograft. However, at 70 days after injection,
a very small number of DEREG Treg still remained detectable, especially in BM (Fig. 1F).
Therefore, we cannot formally conclude that administered Treg do no longer play a role in
protection of the graft. To directly address this question, we next depleted administered
DEREG Treg by injection of diphtheria toxin. Preconditioned wt B6 mice were grafted with
CBA bone marrow and simultaneously injected with in vitro cultured donor-specific wt or
DEREG Treg. Diphtheria toxin was injected four weeks after BM transplantation. Two and six
weeks after toxin injection, administered DEREG Treg were no longer detected in spleen, BM,
lymph nodes, and PBMC (Fig. 1G). Injection of diphtheria toxin, therefore, very efficiently
depleted administered DEREG Treg.
Administered Treg are required for induction, but not maintenance, of tolerance to MHC
mismatched BM allografts
We next assessed if persistence of administered Treg is required for maintenance of
tolerance. Wt B6 mice were preconditioned, grafted with CBA BM, and simultaneously
injected with donor-specific DEREG Treg. Mice injected with diphtheria toxin at one week
after BM grafting did not develop hematopoietic chimerism (Fig. 2A). This effect was due
neither to a non-specific effect of the toxin (mice injected with wt Treg and treated with toxin
developed chimerism, not shown), nor to an intrinsic defect of DEREG Treg (mice injected
with DEREG Treg but not treated with toxin developed chimerism, Fig. 2A). Therefore,
administered Treg are required during the initial phases of tolerance induction. These data
also confirmed that injection of diphtheria toxin efficiently depleted injected DEREG Treg.
We next performed similar experiments but injected diphtheria toxin at two or four weeks
after BM grafting and Treg injection. In both cases, hematopoietic chimerism developed
normally and persisted for at least 100 days (Figs. 2B and C). No significant difference in
chimerism was observed between the groups injected with wt or DEREG Treg, treated or not
!
10
with diphtheria toxin. It therefore appears that, two weeks after transplantation, administered
Treg are no longer required for maintenance of tolerance to the BM allograft.
After depletion of administered Treg, tolerance to BM allografts appears maintained by
deletion of donor-specific T cells, not by host Treg
We then assessed which mechanisms were involved in the tolerance to BM allografts that
persisted despite depletion of administered Treg. First, we wished to investigate what
happens to donor-specific T lymphocytes. To track such cells, we chose to use DBA/2
donors. These mice present a large number of mammary tumor virus-encoded superantigens
d
by their I-E MHC class II molecules. T cells expressing several TCR V! segments, among
which V!3, V!5, V!6, but not V!4 and V!14, recognize these superantigens
22
.
Preconditioned B6 (Thy1.2) mice were grafted with T cell-depleted DBA/2 BM and injected
+
b+
with donor-specific B6 Thy1.1 Treg. The TCR V! repertoire of host (i.e. Thy1.2 H-2K ) T
cells was analyzed in spleen and thymus of these chimeras. In sublethally irradiated B6 mice
that received a DBA/2 BM in absence of Treg, and that therefore rapidly rejected the allograft,
the TCR V! repertoire in the spleen did not change very much during the 28-day follow-up
period and was similar to that observed in B6 ! B6 control chimeras (Fig. 3A). In contrast, in
B6 mice that had received a DBA/2 BM allograft and donor-specific Treg, and that therefore
accepted the allograft and became chimeric, superantigen-specific TCR V!3, 5, and 6+
expressing CD4 T cells gradually disappeared and reached levels found in DBA/2 ! DBA/2
control chimeras by 28 days (Fig. 3A). Similar results were obtained for the thymus (Fig. 3B).
+
The representation of CD4 T cells expressing V!4 (Fig. 3A, B) and V!14 (not shown), which
do not recognize donor-encoded superantigens, was similar in spleen and thymus of all four
+
types of chimeras studied. Peripheral and central deletion of donor-specific CD4 T cells,
therefore, was gradually established in the chimeras and most surely contributed to the
maintenance of tolerance after depletion of administered Treg.
We also investigated if host Treg played a role in the maintenance of tolerance to the BM
allograft after depletion of administered Treg. To this end, we preconditioned B6 DEREG
hosts and grafted them with DBA/2 BM co-administered with donor-specific DEREG Treg.
!
11
Injection of diphtheria toxin into these mice would deplete administered as well as host Treg.
Rapid reconstitution of newly developing Treg avoids autoimmune pathology
21
. Again,
depletion of administered Treg at one week after reconstitution led to rejection of the BM
allograft (i.e. in DEREG or wt hosts, Fig. 4A). In contrast, injection of diphtheria toxin at two or
four weeks did not lead to rejection of the allografts (Fig. 4B and C). These results strongly
suggest that host Treg are not involved in the maintenance of tolerance to the BM allografts
after depletion of administered Treg.
Persistence of administered Treg is not required for tolerance to skin allografts
We next investigated if persistence of injected Treg was required for maintenance of
tolerance to fully allogeneic skin allografts. Wt B6 hosts were preconditioned and
reconstituted with DBA/2 BM. DEREG Treg in vitro expanded using (donor x host)F1 (i.e.
[DBA/2 x B6]F1) antigen presenting cells, and therefore specific for directly and indirectly
presented alloantigens, were injected with the BM allograft. The thus generated
hematopoietic chimeras were grafted with skin from the same donor strain six weeks after BM
reconstitution. Grafts were monitored for macroscopic signs of rejection and, if no rejection
was observed at the end of the 100-day observation period, they were taken for histological
analysis of chronic rejection.
In a first experiment we depleted administered DEREG Treg at ten weeks after BM
reconstitution, i.e. at four weeks after skin grafting. During the 100-day observation period we
did not observe any macroscopic signs of rejection of the skins (Fig. 5A, B, upper panels).
Histological analysis of the grafts taken at 100 days after skin grafting did not reveal any signs
of (chronic) rejection neither (Fig. 5C, upper panels). Most importantly, we did not see
infiltration by mononuclear cells (e.g. macrophages) nor eosinophils, previously observed in
chronic rejection of skin allografts
18,23
. It therefore appears that once the skin allograft is in
place, administered Treg are dispensable for maintenance of tolerance.
We next investigated if administered Treg can be depleted before skin grafting. Diphtheria
toxin was injected four weeks after BM grafting. Skin from the same donor strain was
transplanted two weeks later. During the 100-day observation period no macroscopic signs of
!
12
rejection were observed in nine out of eleven thus treated mice (Fig. 5A, B, middle panels)
and histological analysis of the grafts did not reveal any signs of chronic rejection (Fig. 5C,
middle panels).
Host Treg are required for maintenance of skin allograft tolerance.
Central and peripheral deletion, as shown in Fig. 3, may be involved in the continued
protection from chronic rejection of the skin grafts after depletion of injected Treg. We wished
to investigate the possibility that host Treg also played a role. B6 DEREG mice were
preconditioned and grafted with fully allogeneic DBA/2 BM under cover of DEREG Treg
specific for directly and indirectly presented alloantigens. Four weeks later, administered and
+
host Foxp3 Treg were depleted by injection of diphtheria toxin. Treg-depletion did not change
the hematopoietic chimerism (Fig. 4C). Two weeks later, DBA/2 skins were transplanted on
these chimeras. Grafts were monitored for signs of rejection during a 100-day observation
period. Depletion of administered and host Treg in DEREG hosts led to rapid rejection, clearly
visible macroscopically (Fig. 5D right panel). All grafts on DEREG hosts (five out of five
performed) were rejected by 23 days (Fig. 5D, left panel). Importantly, in all these mice the
BM allograft remained in place (Fig. 5E), and the loss of tolerance was therefore specific for
the skin grafts. These data show that host Treg were involved in the continued prevention of
skin rejection after depletion of injected Treg. They also demonstrate that DEREG host-Treg
are effectively depleted by injection of diphtheria toxin in our experimental model and thus
confirm that host Treg are not required for maintenance of the allogeneic BM graft (Fig. 4).
Combined, our data demonstrate that administered Treg had transmitted their role in the
protection of fully allogeneic skin grafts to host Treg that became sufficient for the prevention
of chronic rejection.
!
13
Discussion
Previously published data from our laboratory and those of others demonstrated the
potential of Treg to induce tolerance to BM, skin and heart allografts in mice
17-19,24
. Since
injected Treg vanish with time it was important to study if tolerance would persist in their
absence. Here we show that injected Treg are essential for the induction of tolerance to BM
allografts. In contrast, once tolerance is established, its maintenance does no longer require
injected Treg. The persistent tolerance appears at least in part mediated by deletion of donorspecific T-cells, but host Treg were not involved. Mice that had accepted the BM allograft
were also tolerant to subsequent skin grafts from the same donor-strain. Injected Treg were
not required for acceptance of the skin-grafts. However, when injected Treg were depleted,
host Treg became critical for skin graft-acceptance. It therefore appears that the Tregmediated immunotherapy against skin graft rejection leads to development of host Tregmediated tolerance. This mechanism will ensure long-term tolerance to allografts.
Administration of in vitro expanded Treg leads to permanent protection of BM allografts in
mice
16
. Treg-mediated immunotherapy may therefore be envisaged for clinical protocols in
which administration of donor stem cells or BM is used to promote tolerance to e.g. kidney
allografts. Treg administration may allow for induction of stable hematopoietic chimerism, not
detected in the clinical protocols, and thus further improve results
15,25,26
. Importantly, our data
demonstrate that once the administered Treg had induced tolerance, its maintenance no
longer required the presence of these cells. Deletion of donor-specific T cells upon interaction
with donor hematopoietic cells, as shown before also by others, probably plays an important
role in this persistent, self-sustained, tolerance
27
. Whereas other mechanisms (e.g. clonal
anergy, ref. 28) may also be involved, host Treg are not.
In our experimental approach, skin grafts are placed after hosts accepted BM grafts. The
hematopoietic chimerism alone is insufficient for full tolerance to the skin grafts, consistent
with the literature
15
. Here we show that, in chimeras, administered Treg are not required for
acceptance of skin grafts. However, after depletion of injected Treg, host Treg became
critically involved in the prevention of skin allograft rejection. Despite the fact that they
!
14
rejected the skin grafts, recipients in which administered and host Treg were depleted did not
reject the BM allograft. These data confirm that hematopoietic chimerism is insufficient for
maintenance of tolerance to allogeneic skin in this model, and that Treg are required. More
importantly, our data demonstrate that injected Treg had transferred their tolerogenic role to
host Treg.
Transmission of tolerogenic activity from one T-cell population to another one is known as
“infectious tolerance” (reviewed in refs. 29,30). Allograft-tolerance can be induced by
blockade of e.g. CD4 and CD8 co-receptors
tolerance to a secondary host
33
31,32
. Treg from tolerant mice transferred
. When the transferred donor T cells were subsequently
+
depleted, tolerance persisted, and it is thought that host Foxp3 Treg are involved
34
. Using a
very different experimental system, we here directly show that administered Treg had
+
transferred their tolerogenic activity to host Treg. Differentiation of host Foxp3 Treg from
-
Foxp3 conventional T cells may occur, e.g. under influence of TGF-!, or depletion of
essential amino acids, which is known to induce Foxp3 via inhibition of the mTOR pathway
38
35-
. Alternatively, (thymus-derived) host Treg of appropriate specificity may expand. These
issues merit further investigation.
This is, to our knowledge, the very first demonstration that Treg can transfer their
tolerogenic capacity to other Treg in hematopoietic chimeras in absence of other donortissue. This conclusion is consistent with data showing that hemagglutinin-specific Treg can
induce Treg with the same specificity from responder T cells in vivo
37
. It strongly suggests the
involvement of hematopoietic cells, probably dendritic cells, acting in secondary lymphoid
organs. In any case, solid donor tissue is not required.
+
+
Lastly, in previous reports it was shown that CD4 CD25 Foxp3
infectious transplantation tolerance
33,34
+
Treg could mediate
. This conclusion was based on adoptive transfer
experiments, and the potential implication of other regulatory populations was not assessed.
+
By in vivo depleting only Foxp3 Treg we abolished development of tolerance to skin grafts.
Potential other regulatory populations were therefore clearly insufficient for prevention of skin
allograft rejection in our experimental model.
!
15
In conclusion, experimental Treg-mediated immunotherapy against acute and chronic
rejection of skin allografts does not require persistence of administered Treg. A newly
emerging host Treg population fully prevents chronic rejection. This mechanism allows for
long term maintenance of tolerance. Administration of in vitro manipulated Treg for the
treatment of e.g. graft-rejection or GvHD should turn out to be an attainable goal
results indicate that thus induced tolerance should be self-perpetuating.
!
16
39
, and our
Acknowledgements
We thank Drs. Sylvie Guerder, Jean-Charles Guéry, and Olivier Joffre for critical reading of
the manuscript, and Drs. Fatima-Ezzahra L'Faqihi-Olive and Valérie Duplan-Eche (Inserm
U1043 flow-cytometry facility), the personnel of the Inserm US006 ANEXPLO/histology facility
(Dr. Talal Al Saati, Florence Capilla, and Alain Marrot) and the personnel of the Inserm
US006 ANEXPLO/CREFRE animal facility, in particular Maryline Calise, for expert technical
assistance. This work was supported by institutional funds, the ‘Agence Nationale pour la
Recherche’ (ANR-08-BLAN-0187), the ‘Région Midi-Pyrénées’ (08004389), and the “Agence
de la Biomédecine” (2007).
!
17
Author contributions
LP designed and performed experiments, analyzed results, and wrote the manuscript
JYD performed experiments and analyzed results
TS contributed transgenic mice
PR and JVM designed experiments, analyzed the data, and wrote the manuscript
The authors declare no competing financial interests.
!
18
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!
22
Legends to the figures
Figure 1:
Administered Treg wane away with time.
(A) DEREG splenocytes were analyzed by flow-cytometry. CD25 vs Foxp3-eGFP
+
expression on electronically gated CD4 cells. (B) Expression of CD25 vs. Foxp3-eGFP by
purified DEREG Treg was analyzed before (left) and after (right) in vitro culture with donortype irradiated splenocytes as stimulators. Sublethally irradiated B6 wt mice were grafted with
CBA BM under cover of (CBA x B6)F1-specific DEREG Treg. (C) Hematopoietic chimerism in
+
+
PBMC and percentage of Foxp3-eGFP cells among CD4 T lymphocytes in (D, E) blood and
(F) spleen, lymph node (LN), and BM was assessed at the indicated time points. Dot plots are
representative of 4 experiments. Indicated are mean values ± SD (n!3, 4 independent
experiments). (G) Four weeks after BM grafting, chimeric mice received (black bars), or not
(white bars), two consecutive injections of diphtheria toxin (DTx). Percentage of Foxp3-eGFP
+
+
cells among CD4 T lymphocytes was analyzed in spleen, lymph node (LN), BM, and PBMC.
Indicated are mean values ± SD (n=5, 2 independent experiments).
Figure 2:
Administered Treg are dispensable for persistence of tolerance to BM
allografts
Sublethally irradiated B6 wt mice were grafted with CBA BM co-injected with DEREG or wt
Treg in vitro cultured with (CBA x B6)F1 antigen-presenting cells. Treg depletion by diphtheria
toxin (DTx) injection was performed one (A), two (B) or four (C) weeks after transplantation.
Allograft survival was followed up to 100 days. Shown is the percentage of donor cells among
PBMC, as assessed by flow-cytometry, mean values ± SD (n!5, 4 independent experiments).
!
23
Figure 3:
BM allografts induce deletion of donor-specific T cells.
Sublethally irradiated B6 mice were grafted with DBA/2 BM co-injected or not with Thy1.1
+
Treg specific for DBA/2 antigens. Control syngeneic chimeras were realized by reconstituting
sublethally irradiated B6 and DBA/2 mice with syngeneic BM. TCR-V!3, V!5, V!6-expressing
+
CD4 T cells are specific for superantigens presented in DBA/2, but not B6, mice. The
+
+
percentage of V! cells among host CD4 T cells was assessed, by flow-cytometry, in spleen
(A) and thymus (B) at the indicated time points after reconstitution. V!4-expressing T cells do
not recognize superantigens in DBA/2 mice. Indicated are mean values ± SD (n"4, 4
independent experiments). ***p<0.001; **p<0.01; *p<0.05, ns, not significant, Student’s t-test.
Figure 4:
Host Treg are not required for persistence of BM tolerance
Sublethally irradiated DEREG or wt mice were grafted with DBA/2 BM under cover of
DEREG Treg in vitro cultured in presence of (B6 x DBA/2)F1 irradiated antigen presenting
cells as stimulators. Treg depletion, by diphtheria toxin (DTx) injection, was performed one
(A), two (B) or four (C) weeks after transplantation. BM allograft survival was assessed by
flow-cytometry (illustrated in left-hand panels) up to 10 weeks by analyzing the percentage of
allogeneic cells in PBMC (quantitative assessment in right-hand panels). Indicated are mean
values ± SD (n"4, 4 independent experiments).
!
24
Figure 5:
Upon depletion of administered Treg, host Treg are required for
acceptance of skin allografts.
(A-C) Sublethally irradiated wt B6 mice were grafted with DBA/2 BM under cover of DEREG
or wt Treg specific for antigens expressed by (B6 x DBA/2)F1 antigen-presenting cells. Skin
allografts were placed six weeks after BM grafting. Mice received (or not) diphtheria toxin
(DTx) four or ten weeks after reconstitution, as indicated. Control mice were not injected with
Treg at the time of BM transplantation. (A) Skin allograft survival was monitored daily by
assessment of macroscopic signs of rejection. Graft-survival curves for indicated conditions (4
independent experiments). Representative macroscopic (B) and histologic (C) features of
skins 100 days after transplantation. (HE, H&E; F4/80, immuno-histocheministry with antibody
to the macrophage marker F4/80; Luna, Luna’s eosinophil stain) Scales represent 200µm for
HE and F4/80 staining and 20µm for Luna staining. (D, E) Sublethally irradiated DEREG mice
were grafted with DBA/2 BM under cover of DEREG Treg in vitro cultured in presence of (B6
x DBA/2)F1 stimulator cells. Injected Treg were depleted or not by diphtheria toxin (DTx)
injection four weeks after BM grafting. DBA/2 Skin transplantation was performed two weeks
later. Skin allograft survival was monitored daily. (D, left panel) Skin allograft survival during
the 100-day observation period. (D, right panels) In toxin treated mice, rejection was
macroscopically clearly visible (2 independent experiments). (E) Chimerism was analyzed in
PBMC 2 days before skin transplantation and after rejection in toxin treated mice.
!
25
Cultured
Treg
95.9
95.8
C
40
D
30
# of cells
among CD4+
8.6
Purified
Treg
20
0
Foxp3-eGFP
Foxp3-eGFP
Foxp3-eGFP+
among CD4+ (%)
0
20 40 60 80 100
Time after BM graft (d)
F
E
12
DEREG Treg
wt Treg
10
20
Spleen
16
LN
8
BM
12
4
8
4
0
0 20 40 60 80 100 0
28
42
70
Time after BM graft (d)
Time after BM graft (d)
PBMC
G
Foxp3-eGFP+
among CD4+ (%)
B
Donor cells
in PBMC (%)
DEREG
CD4+
CD25
CD25
A
10
SPLEEN
DTx
5
LN
DTx
4
3
2
1
0
14d
42d
5.0
0.3
102 104
20
4
16
6
3
12
4
2
8
2
1
4
8
0
28 42 70
0
BM
DTx
102 104
70d
0.0
102 104
Foxp3-eGFP
PBMC
DTx
3
2
DTx
w/o DTx
1
0
0
28 42 70
28 42 70
28 42 70
Time after BM allograft (d)
Figure 1: Administered Treg wane away with time.
(A) DEREG splenocytes were analyzed by flow-cytometry. CD25 vs Foxp3-eGFP expression
on electronically gated CD4+ cells. (B) Expression of CD25 vs. Foxp3-eGFP by purified DEREG
Treg was analyzed before (left) and after (right) in vitro culture with donor-type irradiated
splenocytes as stimulators. Sublethally irradiated B6 wt mice were grafted with CBA BM under
cover of (CBA x B6)F1-specific DEREG Treg. (C) Hematopoietic chimerism in PBMC and
percentage of Foxp3-eGFP+ cells among CD4+ T lymphocytes in (D, E) blood and (F) spleen,
lymph node (LN), and BM was assessed at the indicated time points. Dot plots are
representative of 4 experiments. Indicated are mean values ± SD (n!3, 4 independent
experiments). (G) Four weeks after BM grafting, chimeric mice received (black bars), or not
(white bars), two consecutive injections of diphtheria toxin (DTx). Percentage of Foxp3-eGFP+
cells among CD4+ T lymphocytes was analyzed in spleen, lymph node (LN), BM, and PBMC.
Indicated are mean values ± SD (n=5, 2 independent experiments).
Fig.1
Donor cells
in PBMC (%)
A
B
C
40 DTx @ 1w
30
50 DTx @ 2w
50
DTx @ 4w
40
40
30
30
20
20
20
10
10
10
0
0
0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
0 20 40 60 80 100
Time after BM graft (d)
Time after BM allograft (d)
Time after BM graft (d)
DEREG Treg + DTx
DEREG Treg
wt Treg+ DTx
wt Treg
Figure 2: Administered Treg are dispensable for persistence of tolerance to
BM allografts.
Sublethally irradiated B6 wt mice were grafted with CBA BM co-injected with DEREG or wt Treg in
vitro cultured with (CBA x B6)F1 antigen-presenting cells. Treg depletion by diphtheria toxin (DTx)
injection was performed one (A), two (B) or four (C) weeks after transplantation. Allograft survival
was followed up to 100 days. Shown is the percentage of donor cells among PBMC, as assessed
by flow-cytometry, mean values ± SD (n!5, 4 independent experiments).
Fig.2
A
B
Vß4+
(% of CD4+)
Vß6+
(% of CD4+)
Vß5+
(% of CD4+)
Vß3+
(% of CD4+)
SPLEEN
8
4
***
0
8
*********
***
ns
***
4
***
*
ns
***
8
4
********* ***
ns
8
4
0
2
1
0
8
6
4
0 * *
12
0
12
3
***
4
0 4 8 12 16 20 24 28
Time after grafting (d)
B6 ! B6
DBA/2 ! DBA/2
THYMUS
ns
*ns
***
***
***
ns
***14**
***
ns
ns
2
0
ns
10
14
ns
8 *** *
*** ***
6
4
2
0
14
28
10
8
6
4
2
0
14
28
Time after grafting (d)
DBA/2
! B6
DBA/2 + Treg ! B6
Figure 3: BM allograft induces deletion of donor-specific T cells.
Sublethally irradiated B6 mice were grafted with DBA/2 BM co-injected or not with Thy1.1+ Treg
specific for DBA/2 antigens. Control syngeneic chimeras were realized by reconstituting sublethally
irradiated B6 and DBA/2 mice with syngeneic BM. TCR-V"3, V"5, V"6-expressing CD4+ T cells are
specific for superantigens presented in DBA/2, but not B6, mice. The percentage of V"+ cells among
host CD4+ T cells was assessed, by flow-cytometry, in spleen (A) and thymus (B) at the indicated time
points after reconstitution. V"4-expressing T cells do not recognize superantigens in DBA/2 mice.
Indicated are mean values ± SD (n#4, 4 independent experiments). ***p<0.001; **p<0.01; *p<0.05, ns,
not significant, Student!s t-test.
Fig.3
97
100
Donor cells
in PBMC (%)
DEREG Host
+ DTx @ 1w
H2Kb
A
0
H2Kd
25
35
62
H2Kd
DTx @ 2w
75
50
25
0
DTx @ 4w
100
Donor cells
in PBMC (%)
H2Kb
C
25
100
71
H2Kd
DEREG Host
+ DTx @ 4w
50
0
Donor cells
in PBMC (%)
DEREG Host
+ DTx @ 2w
H2Kb
B
DTx @ 1w
75
75
50
25
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Time after graft (d)
DEREG Host + DTx
DEREG Host
wt Host + DTx
wt Host
Figure 4: Host Treg are not required for persistence of BM tolerance
Sublethally irradiated DEREG or wt mice were grafted with DBA/2 BM under cover of
DEREG Treg in vitro cultured in presence of (B6 x DBA/2)F1 irradiated antigen
presenting cells as stimulators. Treg depletion, by diphtheria toxin (DTx) injection, was
performed one (A), two (B) or four (C) weeks after transplantation. BM allograft survival
was assessed by flow-cytometry (illustrated in left-hand panels) up to 10 weeks by
analyzing the percentage of allogeneic cells in PBMC (quantitative assessment in righthand panels). Indicated are mean values ± SD (n!4, 4 independent experiments).
Fig.4
Graft survival (%)
A
B
100
Graft survival (%)
DTx
@ 10w
C
HE
F4/80
Luna
DEREG Treg (n=6)
wt Treg (n=9)
75
50
25
0
w/o Treg (n=3)
0
20 40 60 80 100
100
75
DEREG Treg (n=11)
wt Treg (n=9)
50
25
0
Graft survival (%)
w/o Treg (n=3)
0
100
w/o
DTx
20 40 60 80 100
DEREG Treg (n=8)
wt Treg (n=18)
75
50
25
0
w/o Treg (n=3)
0
20 40 60 80 100
Time after skin graft (d)
w/o DTx
graft survival (%)
D
100
75
w/o DTx (n=5)
50
25
0
DTx @ 4w
E
100
Donor cells
in PBMC (%)
DTx
@ 4w
75
50
25
DTx @ 4w (n=5)
0 20 40 60 80 100
Time after skin graft (d)
0
Before After
skin
skin
graft rejection
Figure 5: Upon depletion of administered Treg, host Treg are required for acceptance of skin
allografts.
(A-C) Sublethally irradiated wt B6 mice were grafted with DBA/2 BM under cover of DEREG or wt Treg
specific for antigens expressed by (B6 x DBA/2)F1 antigen-presenting cells. Skin allografts were placed
six weeks after BM grafting. Mice received (or not) diphtheria toxin (DTx) four or ten weeks after
reconstitution, as indicated. Control mice were not injected with Treg at the time of BM transplantation.
(A) Skin allograft survival was monitored daily by assessment of macroscopic signs of rejection. Graftsurvival curves for indicated conditions (4 independent experiments). Representative macroscopic (B)
and histologic (C) features of skins 100 days after transplantation. (HE, H&E; F4/80, immunohistocheministry with antibody to the macrophage marker F4/80; Luna, Luna!s eosinophil stain). Scale
represents 200µm for HE and F4/80 staining and 20µm for Luna staining. (D, E) Sublethally irradiated
DEREG mice were grafted with DBA/2 BM under cover of DEREG Treg in vitro cultured in presence of
(B6 x DBA/2)F1 stimulator cells. Injected Treg were depleted or not by diphtheria toxin (DTx) injection
four weeks after BM grafting. DBA/2 Skin transplantation was performed two weeks later. Skin allograft
survival was monitored daily. (D, left panel) Skin allograft survival during the 100-day observation period.
(D, right panels) In toxin treated mice, rejection was macroscopically clearly visible (2 independent
experiments). (E) Chimerism was analyzed in PBMC 2 days before skin transplantation and after
rejection in toxin treated mice.
Fig.5
RESU LTATS
PRELIMINAIRES
100
La persistance de la tolérance à une allogreffe de moelle osseuse induite par
les Treg n’inhibe pas la mise en place d’une réponse CD4 efficace.
INTRODUCTION
La greffe d’organe permettant de remplacer un organe lésé et non fonctionnel par un
organe sain est l’un des défis de la médecine prolongeant la vie de nombreux patients. Afin
d’inhiber le rejet de l’organe par le système immunitaire du receveur, les patients greffés sont
traités par des combinaisons de drogues immunosuppressives. Cependant, bien qu’efficaces,
ces drogues inhibent le système immunitaire de l’hôte dans sa globalité augmentant chez les
patients les risques d’infections opportunistes, de réapparition d’infections chroniques latentes
et de survenues de cancers. Il est donc crucial de développer des thérapies qui induisent une
inhibition spécifique des réponses dirigées contre l’organe greffé. Nous avons développé une
thérapie à base de lymphocytes T régulateurs issus de l’hôte et amplifiés ex vivo au contact de
cellules présentatrices de l’antigène du donneur. Ces cellules co-injectées avec une allogreffe
de moelle osseuse inhibent le rejet de la greffe et protègent également des allogreffes des
peaux ou de cœur de même donneur réalisées par la suite
213, 375
. Dans ce modèle les Treg
injectés protègent spécifiquement la greffe de même souche que les CPA ayant servit à leur
amplification.
Nous avons par la suite montré que la tolérance induite par l’injection de Treg
amplifiés ex vivo et spécifiques du donneur passe par des mécanismes de délétion (centrale et
périphérique) des cellules de l’hôte allospécifiques et par des mécanismes d’induction de
nouveaux Treg (manuscrit soumis). Les modifications cellulaires observées dans le
compartiment hématopoïétique de l’hôte conduisent à s’interroger sur les capacités des
animaux acceptant une greffe à mettre en place une réponse immunitaire efficace contre un
pathogène conduisant à son élimination. En parallèle, il est important que cette réponse
n’endommage pas la greffe par une rupture de la tolérance préalablement induite. Afin de
répondre à cette question nous avons utilisé un modèle d’immunisation des animaux greffés
sous contrôle de Treg, permettant d’évaluer la capacité de réponse des cellules CD4 chez ces
animaux.
101
MATERIELS ET METHODES
Animaux
Les animaux sont issus du centre de Recherche et d’élevage Janvier (Le Genest St
Isle, France) et ont été utilisés entre 6 et 10 semaines. Toutes les expérimentations ont été
réalisées en accord avec la loi et les directives institutionnelles (Institut National de la Santé et
de la Recherche Médicale, Inserm) et ont été approuvées par le comité éthique local (MidiPyrénées, France)
Anticorps
Des anticorps avec les spécificités suivantes ont été utilisés pour les analyses et la
purification des Treg : anti-H-2Kb (AF6-88.5) couplé FITC ou biotine ; anti-H-2Kd (SF1-1.1)
couplé PE ; anti-CD3 couplé pacific orange (500 A2) (BD Bioscience, Heidelberg,
Germany) ; anti-CD4 couplé PE-Cy7 (GK1.5) ; anti-CD25 couplé PE (PC61.5) ; anti-B220
couplé APC (RA3-6B2) ; anti-panNK couplé FITC (DX5) (eBioscience, San Diego, CA). Les
anticorps de surnageant d’hybridomes anti-Fc%RII/III (2.4G2), anti-CD8 (53.6.7), anti-CMHII (M5/114.15.2) et anti-Thy1.2 (AT83) ont été produits dans notre laboratoire.
Purification des Treg CD4+CD25+ :
Les splénocytes CD4+CD25+ ont été purifiés et cultivés en présence de splénocytes
irradiés au Cs137 comme décrit précédemment
375
. Brièvement, Après déplétion des
érythrocytes (Lympholyte-M, Cedarlane Laboratories, Hornby, ON, Canada), les splénocytes
sont été enrichis en cellules CD4+ par incubation avec un cocktail d’anticorps monoclonaux
anti-CD8 (53.6.7), Fc%RII/III (2.4G2), et anti-CMH de classe II (M5), suivie par une déplétion
magnétique par des billes liées à des anticorps de mouton anti-rat (Dynal Biotech, Oslo,
Norway). La population ainsi obtenue est marquée par un anticorps anti-CD25 couplé PE
(PC61) et les cellules CD4+CD25+ ont été enrichies sélection positive sur colonne
magnétique grâce à des microbilles anti-PE (Miltenyi Biotec, Paris, France). La pureté
cellulaire a été vérifiée par cytométrie en flux sur un FACSCalibur (BD Bioscience, San Jose,
CA) par marquage avec un anticorps anti-CD4 couplé PE-Cy7 (GK1.5). La population
CD4+CD25+ ainsi obtenue est en routine pure à plus de 95%.
102
Culture in vitro de cellules CD4+CD25+ :
Les cellules CD4+CD25+ (2x103/ puits, 100!L) issus de souris B6, CBA ou DBA/2
ont été cultivées en présence de 5x 107 spenocytes irradiées de souris DBA/2, B6 ou CBA.en
plaques 96 puits à fond rond pendant 14 jours. Les cellules ont été cultivées en milieu RPMI
1640 (Eurobio, Les Ulis, France) supplémenté avec 10% de Sérum de veau fœtal, 2mM de LGlutamine, penicilline, Streptomycin, 10mM d’HEPES, 1mM de sodium Pyruvate et 100
U/mL d’IL-2 (surnageant d’hybridome EL4.IL-2 stimulée à l’acétate de Phorbl Myristate
(PMA), American Type Culture Collection [ATCC], Manassas, VA). Apr ès 7 jours de
culture, 100!L de milieu frais ont été ajoutéet les cellules cultivées durant 7 jours
upplémentaires.
Greffe de moelle osseuse :
La moelle osseuse est collectée des fémurs et tibias en milieu RPMI (invitrogen,
Paisley, UK) supplémenté avec 10% de SVF, 2mM de L-Glutamine, de pénicilline, et de
Streptomycine. La suspension cellulaire a été lavée en milieu complet. Les cellules Thy1.1+
ont été éliminées en utilisant un anticorps AT83 et du complément de lapin (Saxon Europe,
Suffolk, UK). 107 cellules du donneur ont été injectées en intra veineuse dans un hôte irradié
sous létalament à 5 Gy (Source 137Cs) et ont été maintenues sous antibiotique (0,4% de
Bactrim suspension pédiatrique ; Roche, Basel, Suisse) placé dans l’eau de boisson durant les
trois premières semaines de l’expérience. 2x106 Treg ont été co-injectés avec les cellules de
moelle osseuse
Analyse de la reconstitution hématopoïétique:
La reconstitution hématopoïétique a été évaluée par analyse des cellules du sang
périphérique avant et sept jours après immunisation. Après lyse des érythrocytes, les cellules
ont été resuspendues dans du surnageant d’hybridome 2.4G2 puis avec les anticorps suivant
en concentration saturante. Le chimérisme hématopoïétique a été analysé avec des anticorps
anti-H-2Kd-PE ou anti-H-2Kk-PE en combinaison avec des anticorps anti-H-2Kb-FITC.
Immunisation :
KLH : L’évaluation de la capacité de réponse des cellules CD4 a été évaluée par
immunisation des chimères avec 75!g de KLH (Keyhole limpet hemocyanine) (Sigma
aldrich, St Quentin Fallavier, France) émulsionné au polytron dans de l’adjuvant complet de
Freund (CFA) (Sigma aldrich, St Quentin Fallavier, France) et du PBS (Invitrogen, Paisley,
103
United Kingdom) en concentration 1/1. Les souris ont été immunisée avec 200!L de cette
émulsion en sous-cutanée répartie à la base du cou, la base de la queue et dans la voûte
plantaire.
Purification des lymphocytes CD à partir des nœuds lymphatiques
7 jours après immunisation, les
cellules CD4 ont été purifiées à partir nœuds
lymphatiques poplités, inguinaux, axillaires, mésentériques, para-aortiques, et sousmaxilaires. les cellules sont été enrichis en cellules CD4+ par incubation avec un cocktail
d’anticorps monoclonaux anti-CD8 (53.6.7), Fc%RII/III (2.4G2), et anti-CMH de classe II
(M5), suivie par une déplétion magnétique par des billes liées à des anticorps de mouton antirat (Dynal Biotech, Oslo, Norway). La population ainsi obtenue est marquée par un anticorps
anti-CD4 couplé FITC (GK1.5) et les cellules CD4+ ont été enrichies par sélection positive
sur colonne magnétique grâce à des microbilles anti-FITC (Miltenyi Biotec, Paris, France). La
pureté cellulaire a été vérifiée par cytométrie en flux sur un FACSCalibur (BD Bioscience,
San Jose, CA). La population CD4+ ainsi obtenue est en routine pure à plus de 95%.
Test de prolifération à la thymidine tritiée
105 CD4 ont été mis en culture en présence de 4.105 CPA allogéniques ou syngéniques
(splénocytes irradiées 1750rad au Cs137) en présence de concentrations décroissantes de KLH
en plaques 96 puits à fond plat. L’analyse de la prolifération des CD4 a été évaluée par ajout
de 1!Ci de thymidine tritiée 3 jours après mise en culture et incubation de 16 à 18h à 37°C
5% de CO2. L’incorporation de la thymidine a été analysée à l’aide d’un harvester (…) et
d’un lecteur de plaque (…)
104
RESULTATS
Les cellules du donneur reconstituent l’ensemble des lignages lymphocytaires
Tout d’abord nous avons évalué la reconstitution de l’ensemble des lignages
lymphocytaires par les cellules souches du donneur. Des souris B6 ont été irradiées souslétalement et greffées avec de la moelle osseuse DBA/2 sous contrôle de Treg. 15 ou 21
semaines après reconstitution, une analyse en cytométrie de flux des différents lignages
lymphocytaires a été réalisée dans la rate. Nous avons analysé les proportions de cellules B,
NK, NKT, CD3+, CD8+ et CD4+ parmi les cellules de l’hôte (H-2Kb+) et du donneur (H-2Kb-)
comme illustré dans la figure 1a. Nous observons de façon surprenante que le pourcentage de
cellules du donneur représente à plus de 90% des lymphocytes B alors que cette population
représente 20% des cellules hématopoïétiques de l’hôte (Fig.1b). L’ensemble des autres
lignages hématopoïétiques (CD4, CD8, NKT) se développe en grande majorité à partir des
cellules souches de l’hôte.
Une autre façon de présenter ces résultats est d’analyser le pourcentage de cellules
issues du donneur (H-2Kb-) ou de l’hôte (H-2Kb+) parmi les différents lignages, comme
illustré en figure 1c. Nous observons clairement que les cellules souches du donneur assurent
la reconstitution des lignages B et NK mais très discrètement celle des lignages CD4 et CD8,
provenant eux à plus de 90% des cellules souches de l’hôte (Fig 1d).
Ainsi malgré le fait que les cellules souches du donneur aient la capacité de
reconstituer l’ensemble des lignages lymphocytaires, cette reconstitution n’est pas équivalente
entre les différents lignages.
La tolérance établie envers une allogreffe de moelle osseuse est conservée après
l’immunisation.
Nous avons dans un premier temps voulu analyser la persistance suite à
l’immunisation de la tolérance établie envers une allogreffe de moelle osseuse. Des souris B6
et DBA/2 ont été irradiées sous létalement et greffées avec de la moelle osseuse allogénique,
respectivement DBA/2 et B6 sous contrôles de Treg amplifiés ex vivo. 6 semaines après
reconstitution, les animaux alors chimériques ont été immunisés en sous–cutanée avec un
protéine étrangère : la KLH (Keyhole limpet hemocyanine) émulsionnée en adjuvant complet
de Freund (CFA). Cette protéine, est capturée par les cellules dendritiques, apprêtée et
présentée via la voie endosomale sur les molécules de CMH-II conduisant à l’activation des
CD4.
105
Le niveau de chimérisme hématopoïétique a été analysé dans le sang 1 jour avant et 7
jours après immunisation (Figure 2) par quantification du pourcentage de cellules exprimant
les molécules de CMH-I de l’hôte (H-2Kb) ou du donneur (H-2Kd). Les molécules du CMH
étant exprimées sur l’ensemble des cellules nucléées de l’organisme cette analyse permet une
bonne évaluation du chimérisme réel. Lors de l’immunisation, toutes des souris greffées
avaient accepté la greffe de moelle osseuse allogénique. L’analyse du chimérisme sept jours
après immunisation ne révèle pas d’élimination de la greffe même chez les animaux ne
possédant initialement qu’un très faible taux de chimérisme.
Ainsi malgré l’apport d’une protéine immunogène et une forte stimulation des TCR par le
CFA, la tolérance induite envers la greffe de moelle osseuse par les Treg injectés est
conservée.
Les cellules CD4+ des animaux greffés sont activées au contact d’une protéine étrangère.
N’observant pas de rejet de la greffe de moelle osseuse après immunisation par la
KLH, nous avons souhaité évaluer l’immunocompétence des chimères. Dans ce modèle, nous
avons évalué la capacité d’activation des cellules CD4+ par analyse de leur prolifération.
Des souris B6 et DBA/2 irradiées sous-létalement ont été reconstituées avec de la moelle
osseuse allogénique (respectivement DBA/2 et B6) sous contrôle de lymphocytes T
régulateurs amplifiés ex vivo au contact de CPA du donneur. Des chimères syngéniques ont
été utilisées comme contrôles (B6#B6 et DBA/2#DBA/2). Les animaux ont été immunisés
avec la KLH suspendue en CFA six semaines après reconstitution par la moelle osseuse. Sept
jours après immunisation par la KLH, les cellules CD4 ont été isolées à partir de divers nœuds
lymphatiques. Les CD4 alors obtenues ont été co-cultivées avec des CPA allogéniques ou
syngéniques en présence de concentrations croissantes de KLH pendant 3 jours. L’activation
des cellules CD4 a été évaluée par mesure de l’incorporation de thymidine tritiée.
Dans un premier temps, les CD4 de chimères syngéniques B6#B6 co-cultivées avec des
CPA B6 répondent de façon dépendante de la dose de KLH et plus fortement que les cellules
issues de chimères syngéniques DBA/2#DBA/2 (Fig.3a). De la même façon, les CD4 des
chimères DBA/2#DBA/2 répondent plus fortement à la présentation de la KLH présenté par
des CPA DBA/2 que par des CPA B6 (Fig. 3b).
L’utilisation des CPA B6 comme stimulatrices conduit à une prolifération des CD4 issues
des chimères allogéniques DBA/2#B6 de façon dépendante de la dose de KLH. La réponse
des CD4 issues des chimères est donc spécifique de la protéine immunogène. De plus, cette
réponse est plus élevée que celle des CD4 issues des chimères B6#DBA/2 (Fig.3a).
106
Les mêmes résultats sont obtenus dans la combinaison inverse de stimulation des CD4 des
chimères B6# DBA/2 par des CPA DBA/2 (Fig.3b).
Ainsi, il apparaît que les CD4 purifiés à partir de souris chimériques tolérantes envers une
allogreffe de moelle osseuse ont la capacité d’induire ex vivo une réponse immunitaire
spécifique du pathogène et que cette réponse est d’autant plus efficace que l’antigène est
présenté dans le contexte du CMH de l’hôte.
DISCUSSION
Au delà de l’importance de réussir à induire une tolérance stable à une allogreffe, la
mise en place d’un protocole qui permettrait aux patients de conserver en même temps des
capacités immunitaires efficaces contre les pathogènes est tout aussi centrale.
Avec ce travail, nous avons montré que les animaux acceptant une greffe de moelle
osseuse ne rejettent pas la greffe suite à une immunisation par une protéine immunogène. De
plus, cette persistance de la tolérance n’est pas liée à une absence de réponse des cellules CD4
qui répondent de façon dose dépendante à la protéine. Enfin nous avons montré que les
cellules souches du donneur ont la capacité des reconstituer l’ensemble des lignages
hématopoïétiques malgré une propension en faveur des lignages B et NK.
Ainsi dans notre modèle d’irradiation sous létale des receveurs reconstitués avec de la
moelle
osseuse
uniquement
allogénique,
on
constate
que
la
greffe
reconstitue
préférentiellement les lignages dont le développement se fait dans la moelle osseuse alors que
les lignages qui ont un développement thymique sont principalement issus de l’hôte. Ceci
peut s’expliquer par le fait que nous réalisons une irradiation sous létale qui libère de la place
en périphérie favorisant l’expansion homéostatique des LT résiduels de l’hôte réduisant les
possibilité de reconstitution par les cellules du donneur.
Les Treg utilisés dans ce protocole d’induction de tolérance inhibent les réponses
dirigées contre les alloantigènes qu’ils soient majeurs ou mineurs. L’apport d’une protéine
immunogène et de CFA, stimulant les TLR, pourrait par réactivité croisée conduire à
l’activation de cellules spécifiques du donneur qui échapperaient alors au contrôle exerçé par
les Treg. Or nous n’avons pas observé de rejet de la greffe de moelle osseuse une semaine
après immunisation. Ces résultats indiquent les Treg injectés inhibent spécifiquement les
réponses dirigées contre la greffe.
Nous avons également observé que les CD4 réagissent plus fortement lorsque la
protéine immunogène est présentée dans le contexte du CMH du soi plutôt que dans celui du
107
donneur. Ceci peut s’expliquer par les mécanismes de sélection positive dans le thymus
16
.
L’ensemble des cellules CD4 qu’elles soient issues de l’hôte ou du donneur subissent des
étapes de sélection positive dans le thymus. Cette sélection à pour but de ne conserver que les
cellules « utiles » pour l’organisme et qui sont donc capables de reconnaître avec une affinité
adéquate les molécules de CMH-II qui leurs sont présentés par les cellules épithéliales
corticale (cTEC). Ainsi la reconnaissance de l’antigène par les LT libérés en périphérie est
principalement restreinte par les molécules de CMH de l’hôte. De ce fait, bien que le
chimérisme hématopoïétique soit fréquemment assez élevé, la réponse à un antigène sera plus
importante si celui-ci est présenté dans le contexte du CMH de l’hôte.
Ces résultats révèlent aussi que les CD4 ont la capacité d’être activées de façon
spécifiques par les CPA du donneur, puisque la réponse apparaît dépendante de la dose de
KLH. Cette observation laisse entrevoir qu’en cas d’infection des cellules de la greffe, le
système immunitaire du receveur serait apte à la protéger. De ce fait, il serait important
d’identifier si les DC sont majoritairement issues de l’hôte ou du donneur
Enfin, nous savons que les Treg injectés ne sont pas nécessaires au maintien de la
greffe de moelle osseuse. Il est donc important de réaliser la même analyse dans un modèle
dans lequel les Treg jouent un rôle primordial comme dans le cas des greffes de peau.
108
Figure 1 : La greffe de moelle osseuse allogénique reconstitue l’ensemble des lignages
lymphocytaires.
Des souris B6 ont été irradiées sous-létalement et reconstituées avec de la moelle osseuse
DBA/2 sous contrôles de lymphocytes T régulateurs cultivés avec des CPA B6D2F1.
Vingt et une semaines après la greffe, la reconstitution des différents lignages lymphocytaires
a été évaluée dans la rate. (A et B)- Pourcentage de cellules de chaque lignage parmi les
cellules de l’hôte et du donneur. (C et D)- Pourcentage de cellules de l’hôte ou du donneur
parmi chaque lignage. (2 expériences, n=5 ± SD)
109
Figure 2 : L’immunisation ne rompt pas la tolérance induite envers une allogreffe de
moelle osseuse.
Des souris B6 ou DBA/2 ont été irradiées sous-létalement et reconstituées respectivement
avec des cellules de moelle osseuse DBA/2 ou B6 sous contrôle de lymphocytes T
régulateurs. Six semaines apres la greffe, les souris ont été immunisées en sous-cutanée avec
de la KLH. Le chimérisme hématopoïétique a été analysée un jour avant et sept jours après
l’immunisation. (3 expériences indépendantes, n=12)
110
Figure 3 : Les CD4 des chimères s’activent au contact d’un antigène exogène.
Des souris B6 ou DBA/2 ont été irradiées sous-létalement et reconstituées respectivement
avec des cellules de moelle osseuse DBA/2 ou B6 sous contrôle de lymphocytes T
régulateurs. Des chimères syngéniques ont été réalisées comme contrôles. Six semaines après
la greffe, les souris ont été immunisées en sous-cutanée avec de la KLH. Une semaine après
l’immunisation, les cellules CD4+ ont été isolées à partir des noeuds lymphatiques et
restimulées in vitro avec des cellules présentatrices B6 (A) ou DBA/2 (B) en présence de
concentrations croissantes de KLH. La prolifération des cellules a été évaluée par mesure de
l’incorporation de thymidine tritiée. Les courbes représentent la différence entre la mesure à
un point donné par rapport à la mesure sans KLH ()cpm).
(3 expériences indépendantes, n=12 ± SEM)
111
DISCUSSION
112
La réussite de la transplantation d’organe est un but recherché en médecine depuis
plusieurs siècles. Bien que les progrès de la chirurgie aient permis d’améliorer l’intégrité des
greffons, leur rejet n’a vraiment pu être contrôlé que suite à l’identification des mécanismes
permettant à l’organisme de discriminer le soi du non-soi. Ainsi l’identification des molécules
du complexe majeur d’histocompatibilité et des groupes sanguins a permis de réduire le
pourcentage des rejets observés par simple typage des compatibilités entre donneurs et
receveurs. L’identification des mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans le rejet
de greffe a permis le développement, par les industries pharmaceutiques, de molécules
immunosuppressives qui ont grandement augmenté la survie et le confort des patients. Ces
drogues ont cependant une efficacité relative puisqu’elles n’inhibent que le rejet aigu mais
n’ont que peu, voire pas d’effet sur le rejet chronique. De plus, leur utilisation est associée à
des effets secondaires majeurs telle l’augmentation de la sensibilité aux infections
opportunistes et la survenue ou réactivation de tumeur s’ajoutant à une toxicité importante
pour divers organes.
Enfin la découverte des mécanismes centraux et périphériques de tolérance au soi a
permis des avancés majeurs dans le domaine de la transplantation. De façon primordiale, les
expériences de Billingham concernant l’induction de tolérance envers une allogreffe chez des
nouveaux-nés ont instillé l’hypothèse qu’une manipulation du système immunitaire était
possible.
La découverte des lymphocytes T régulateurs et de l’ampleur de leurs capacités
suppressives dans des pathologies aussi différentes que l’auto-immunité ou l’inflammation
ont permis d’envisager leur utilisation thérapeutique. Le rôle des Treg dans la tolérance foetomaternelle et l’observation que la déplétion des cellules CD25+ exacerbe les réponses
allogéniques de l’hôte mais aussi du greffon dans les cas de GvHD ont conduit plusieurs
équipes à utiliser les cellules régulatrices pour contrôler le rejet de greffe.
113
I- Mécanismes d’induction de tolérance suite à une
immunothérapie par les Treg
Les protocoles de thérapies cellulaires basés sur l’utilisation des Treg visent soit à
transférer des Treg amplifiés ex vivo soit à amplifier in vivo les Treg du receveur. Dans le
premier cas, condition qui est utilisée dans notre équipe, la question de l’implication à long
terme des Treg injectés dans le maintien de la tolérance était primordiale afin de comprendre
les mécanismes mis en place. Nous avions préalablement observé que le nombre de Treg
injectés, identifiés par l’expression de marqueurs congéniques différents de l’hôte, était réduit
au cours du temps jusqu'à devenir quasiment indétectable dans le sang et les organes
lymphoïdes environ 10 semaines après la greffe de moelle osseuse. Nous avons donc souhaité
contrôler ce phénomène et en étudier les effets sur le maintien de la tolérance. En effet, le fait
que les Treg injectés soient quasiment indétectables dans ces compartiments ne signifie pas
qu’ils aient totalement disparu. Ils pourraient être localisés directement dans la greffe où,
même en très petit nombre, ils pourraient avoir des effets sur la tolérance.
1- Le modèle DEREG
Nous avons donc utilisé un modèle de souris transgéniques nous permettant
d’identifier et d’éliminer spécifiquement les Treg injectés. Ces souris transgéniques nommées
DEREG, pour « Depletion of regulatory T cell », expriment, sous forme de protéine de fusion,
la GFP et le récepteur à la toxine diphtérique (DTR) sous contrôle du promoteur de Foxp3.
Ainsi comme décrit par l’équipe de Sparwasser 107, l’injection de la toxine diphtérique (DTx)
chez les nouveaux-nés conduit à une déplétion de plus de 90% des Treg de l’animal qui
développe alors les symptômes du syndrome scurfy observés chez les animaux déficients en
Foxp3. Nous avons purifié les Treg des souris DEREG sur la base de l’expression de CD4 et
d’une expression élevée de CD25. Nous avons obtenu une pureté en cellules CD25+FoxP3+ de
plus de 95%. Principalement, plus de 99% des cellules CD25+ expriment Foxp3-GFP. Ce
pourcentage de pureté est conservé après les 14 jours de culture avec des CPA allogéniques.
Nous avons montré que les Treg DEREG sont aussi efficaces que les Treg sauvages à
induire une tolérance à une allogreffe de moelle osseuse puis une allogreffe de peau. Nous
114
avons alors testé l’efficacité de la déplétion des Treg DEREG par injections de DTx. Les
résultats de l’équipe de Sparwasser montrant une déplétion de seulement 90% des Treg de
l’hôte indiquent que la déplétion par la DTx pourrait ne pas être complète dans notre modèle
et qu’un petit nombre de Treg résiduels pourrait persister puis proliférer. Nous avons montré
que la dose totale de 3!g de DTx élimine complètement les cellules Foxp3-GFP+ injectées
que l’on ne détecte plus une semaine après l’injection. Ce résultat, combiné au fait que nous
obtenions après purification plus de 99% de cellules Foxp3-GFP+ parmi les 95% de cellules
CD25+ purifiées, suggère que la toxine élimine la totalité des Treg injectés. Principalement,
nous n’avons observé aucune réapparition de cellules Foxp3-GFP plus de 40 jours après la
déplétion, validant ainsi notre modèle.
2- Cinétique d’action des Treg.
Nous avons alors éliminé les Treg DEREG à différents temps après la greffe de moelle
osseuse afin d’évaluer leur implication dans la tolérance à long terme. Comme attendu, nous
avons observé que l’élimination des Treg seulement sept jours après la greffe de moelle
osseuse conduit à un rejet rapide et total de la greffe. À l’inverse, l’injection de toxine chez les
animaux ayant reçu des Treg sauvages insensibles à la toxine, ne conduit pas au rejet de la
greffe. Ces résultats indiquent l’absolue nécessité des Treg, dans les premiers jours qui
suivent la greffe, pour l’établissement de la tolérance. De plus, ceci confirme la déplétion
efficace des Treg injectés.
Nous avons testé l’impact d’une déplétion des Treg, deux et quatre semaines après la
greffe et nous avons constaté de façon surprenante que dans les deux cas, la greffe de moelle
osseuse reste protégée sur plus de 100 jours. En effet, un taux similaire de chimérisme a été
observé entre les souris greffées sous contrôle de Treg DEREG ou sauvages et ayant reçu une
injection de toxine ou pas. L’ensemble de ces résultats indiquent que la suppression appliquée
par les Treg sur les cellules alloréactives de l’hôte est indispensable durant les premiers jours
suivant la greffe mais que durant la deuxième semaine des mécanismes complémentaires de
maintien de la tolérance prennent le relais.
Nous avons par la suite testé l’importance de la survie des Treg dans le modèle très
immunogène de greffe de peau. Ces greffes ont été réalisées sur des souris ayant
préalablement reçu et accepté une greffe de moelle osseuse indispensable à la mise en place
115
d’une tolérance envers une allogreffe de peau ou de cœur dans notre modèle
213
. En effet,
nous avons montré dans des travaux précédents que la protection d’une greffe de cœur par les
Treg est impossible sans greffe de moelle osseuse préalable. Ceci est probablement dû non
pas à un défaut d’action des Treg mais à une survie trop brève de ces cellules. Les Treg ayant
besoin de rencontrer leur antigène spécifique pour survivre en périphérie
128
, il est probable
qu’une greffe de cœur ou de peau n’apporte pas les antigènes suffisants ou ne les met pas
assez à disposition des Treg pour que ceux-ci survivent assez longtemps pour protéger les
allogreffes d’organes.
Nous avons réalisé des greffes de peaux allogéniques sur des souris ayant reçu six
semaines plus tôt une greffe de moelle osseuse de même donneur sous contrôle de Treg
DEREG spécifiques de la voie indirecte d’alloreconnaissance. Les Treg DEREG ont été
éliminés deux semaines avant ou quatre semaines après la greffe de peau. Nous n’avons, dans
les deux cas, observé aucun signe macroscopique de rejet durant les 100 jours de suivi. Ceci
est en adéquation avec les nombreuses expériences démontrant que l’induction d’un
chimérisme hématopoïétique peut à lui seul induire une tolérance à une allogreffe d’organe
435
. Cependant dans ces études, l’analyse d’un rejet chronique de l’organe n’a que très
rarement été effectuée. Les quelques analyses histologiques recensées révèlent alors des
signes microscopiques de rejet chronique (fibrose du tissu, épaississement des vaisseaux
sanguins, infiltration de cellules immunitaires) 343. Pareillement, nos propres résultats publiés
précédemment démontrent clairement l’importance capitale de la spécificité des Treg injectés
sur l’inhibition du rejet chronique de greffe de peau, même en présence d’un chimérisme
hématopoïétique stable et élevé. En effet, l’injection de Treg amplifiés ex vivo au contact de
CPA présentant les alloantigènes uniquement par la voie directe d’alloreconnaissance, inhibe
le rejet aigu mais pas le rejet chronique qui est caractérisé principalement par un infiltrat
massif d’éosinophiles
378
. À l’inverse, des Treg amplifiés au contact de CPA (hôte x
donneur)F1, qui présentent les alloantigènes par les voies directe et indirecte inhibent
l’ensemble des rejets aigu et chronique. Ainsi par ce modèle nous avons montré que le
chimérisme hématopoïétique seul n’est pas suffisant pour induire une tolérance stable et
durable envers une greffe d’organe.
Ainsi, bien que dans notre modèle les Treg injectés soient spécifiques de la voie
indirecte d’alloreconnaissance, nous avions émis l’hypothèse que leur totale déplétion
conduirait à un rejet chronique de la greffe qui ne pourrait pas être contrôlé par le seul
chimérisme. De ce fait, nous avons été surpris de constater, lors de l’analyse histologique des
greffes de peau, que les greffons ne présentaient, 100 jours après la greffe, aucun signe
116
microscopique de rejet chronique, laissant supposer dans ce cas également, la mise en place
de mécanismes de tolérance complémentaires
Plusieurs hypothèses pouvaient être envisagées. D’une part, la réalisation d’une greffe
de moelle osseuse permettant la mise en place d’un chimérisme hématopoïétiques est connu
pour induire la délétion des clones T spécifiques des antigènes de l’allogreffes
436 325
. Une
autre possibilité serait l’induction de nouvelles cellules régulatrices capables d’inhiber
spécifiquement le rejet de la greffe. Nous avons donc évalué ces deux possibilités.
3- Délétion clonale.
Les mécanismes de sélection négative ayant lieu dans le thymus visent à limiter la
libération en périphérie de clones T possédant des TCR auto-spécifiques. Les précurseurs de
ces cellules peuvent être éliminés par délétion clonale lors de leur interaction avec les CPA
médullaires d’origine hématopoïétique ou épithéliale.
Dans des modèles d’induction de tolérance à une allogreffe de moelle osseuse par
traitement des hôtes avec des anticorps déplétants ou bloquants ou encore par des drogues
immunosuppressives
437
, il est décrit l’existence d’un mécanisme similaire de délétion des
cellules de l’hôte spécifiques d’antigènes du donneur favorisant ainsi la survie de la greffe.
Dans la combinaison de souche que nous avons choisie, les cellules du donneur
apportent des Super-antigènes exprimés en association avec les molécules IE du CMH-II non
présentes dans la souche receveuse. Nous avons ainsi mis en évidence une délétion, à la fois
dans la rate et dans le thymus, des cellules de l’hôte spécifiques des antigènes exclusivement
exprimés par le donneur.
En condition basale, la délétion thymique des cellules spécifiques d’antigènes du soi
est assurée par des cellules présentatrices d’antigènes d’origine épithéliale (mTEC) ou
hématopoïétique (DC). Les DC thymiques peuvent avoir deux origines distinguables par
l’expression du marqueur de surface Sirp#. Les DC (Sirp#-) se différencient directement dans
le thymus à partir d’un précurseur commun aux lymphocytes
27
alors que les DC Sirp#+
migrent depuis la périphérie 30. Les cellules souches hématopoïétiques allogéniques injectées
sont capables de reconstituer l’ensemble des lignages hématopoïétiques dont notamment les
cellules dendritiques. On peut alors supposer que les DC générées à partir de la moelle
donneuse ont la capacité de migrer dans le thymus, où elles présentent les antigènes du
donneur. Dans notre cas, les antigènes utilisés pour identifier la délétion de TCR spécifiques
117
sont exclusivement associés aux molécules de CMH du donneur. Pour cette raison, la délétion
observée n’est due qu’aux cellules du donneur. Cependant, la même délétion est observée
dans des modèles utilisant des antigènes présentés dans le sillon peptidique reconnus par des
TCR transgéniques spécifiques de ce peptide 325. Dans ce cas, la présentation des antigènes du
donneur pourrait être assurée de façon directe par des DC circulantes du donneur ou indirecte
par des DC circulantes de l’hôte ayant capturé les alloantigènes en périphérie. Il serait donc
intéressant, dans un modèle non spécifique des Super-antigènes, d’identifier l’origine des DC
thymiques (du donneur ou de l’hôte, circulantes ou résidentes) afin d’établir l’implication de
chaque population dans la délétion des LT spécifiques du donneur. Néanmoins, nous savons
d’une part que l’inhibition de l’activation des cellules de l’hôte spécifiques de la voie
indirecte d’alloreconnaissance est nécessaire à l’établissement d’une protection stable d’une
allogreffe de peau et d’autre part que le chimérisme hématopoïétique ne prévient pas à lui seul
le rejet chronique principalement associé à la voie indirecte d’alloreconnaissance. Il est donc
fort probable que la délétion des cellules allospécifiques soit assurée par les cellules du
donneur et non celles de l’hôte.
Enfin, nos résultats indiquent une délétion massive des cellules spécifiques de l’hôte,
néanmoins quelques cellules résiduelles spécifiques du donneur sont encore détectables. On
peut envisager qu’à défaut d’être délétées ces cellules peuvent être maintenues en périphérie
dans un état d’anergie et/ou leur activation peut être limitée par des mécanismes périphériques
dominants.
4- Emergence de Treg de l’hôte spécifiques du donneur : Tolérance
infectieuse ?
L’utilisation des souris DEREG à la fois comme source de Treg et comme hôte a
permis de mettre en évidence l’importance des Treg de l’hôte dans la protection des
allogreffes. En effet, nous avons montré que l’élimination de l’ensemble des Treg (endogènes
et injectés) de l’hôte n’a pas d’influence sur la tolérance envers la greffe de moelle osseuse
mais impacte négativement la tolérance aux allogreffes de peaux qui sont alors rapidement
rejetées. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ces résultats.
118
a- Amplification d’une population naturelle spécifique du donneur
Dans un premier temps, nous pourrions envisager l’amplification de la population de
Treg spécifiques du donneur naturellement présente chez l’hôte. Cependant, ces cellules, qui
correspondent à la population que nous amplifions in vitro pour nos expériences, sont
présentes en très faible nombre. De plus il est à noter que nous injectons 2.106 Treg
spécifiques du donneur soit un nombre deux fois plus important que le nombre total de Treg
retrouvé au niveau de la rate d’une souris saine. Il est donc fort peu probable qu’une
amplification des cellules endogènes puisse ici assurer à elle seule la protection de la greffe.
b- Génération thymique de Treg spécifiques du donneur.
Une autre hypothèse pouvant expliquer les résultats observés concerne la génération
thymique de Treg spécifiques du donneur. Chez un individu sain, la génération des Treg est
contrôlée à la fois par les cellules épithéliales médullaires 121 et par les cellules dendritiques
438
. Parmi les différentes populations de DC thymiques conventionnelles, il semblerait que les
DC recirculantes Sirp#+ soient préférentiellement impliquées 26.
Cependant, nos résultats indiquent qu’une infusion de seulement deux semaines des
Treg avec les cellues de l’hôte est suffisante à l’apparition d’un mécanisme suppresseur
efficace remplaçant les Treg injectés. Ce laps de temps semble court pour observer les effets
de DC qui devraient dans ce cas, capturer les antigènes périphériques, migrer dans le thymus
et induire la sélection de Treg qui devraient, dès la deuxième semaine après la greffe, être
opérationnels en périphérie.
De plus, se repose la question de la nécessité d’une spécificité des Treg pour la voie
indirecte qui est indispensable à la protection d’une allogreffe de peau contre le rejet
chronique. Les Treg générés dans le thymus pourraient, selon la DC avec laquelle ils
interagiraient, être spécifiques de la voie directe (sélection par des DC circulantes du donneur)
ou de la voie indirecte (sélection par des DC circulantes de l’hôte ayant capturé des
alloantigènes en périphérie). L’absence d’inhibition du rejet chronique d’allogreffe de peau
par le chimérisme hématopoïétique dément cette possibilité.
119
c- Génération périphérique de Treg spécifiques du donneur
La dernière hypothèse concerne l’induction périphérique de Treg. Il a été décrit un
processus d’induction périphérique de Treg Foxp3+ à partir de cellules CD4 naïves Foxp3dans des modèles de greffes de peau réalisées sous couvert d’anticorps bloquants
291
. Ce
processus de « tolérance infectieuse » a été décrit dans des modèles de greffes variant
au niveau des antigènes mineurs mais également des antigènes majeurs d’histocompatibilité.
Nous suggérons donc que dans notre modèle, la protection des allogreffes de peau,
maintenue lors de la déplétion unique des Treg injectés mais perdue lors de l’élimination de
l’ensemble des Treg endogènes et injectés, est due a l’établissement d’une tolérance
infectieuse. Ainsi les Treg injectés transfèrent leurs capacités immunosuppressives à des
cellules naïves spécifiques de la greffe. Ce transfert serait spécifique de la voie indirecte
d’alloreconnaissance. En effet, nous savons que la spécificité des Treg est primordiale pour la
tolérance à long terme des allogreffes de peau et nous n’observons aucun rejet chronique des
greffons lors de la déplétion des Treg injectés. Ceci suggère que les Treg induits en périphérie
possèdent la même spécificité que les Treg injectés. Afin de vérifier cette hypothèse il serait
important de réaliser des expériences de transfert adoptif de Treg issus de souris tolérantes
pour une allogreffe de peau. Si notre hypothèse est exacte, l’injection de ces cellules au
moment d’une allogreffe de peau dans des hôtes DEREG préalablement rendus tolérants pour
une allogreffe myéloïde sous contrôle de Treg DEREG et traité à la DTx, devrait inhiber le
rejet de la greffe de peau que nous observons.
L’induction périphérique de Treg, observée dans notre modèle, pourrait être analysée
par l’utilisation de souris déficientes pour la séquence CNS1 (conserved non-coding sequence
1) du gène de FoxP3. La séquence CNS1 possède des sites de liaison pour NFAT, Smad3 et
RAR# et joue un rôle central dans l’induction de l’expression périphérique de Foxp3
dépendante, entre autre, du TGF-ß
439
. Les animaux déficients pour CNS1 présentent un
défaut majeur de différenciation périphérique des Treg se traduisant par une inflammation
intestinale et bronchique associée aux Th2 440. CNS1 assure la génération de Treg spécifiques
d’antigènes paternels et leur accumulation dans le placenta, favorisant la tolérance foetomaternelle, l’absence de CNS1 étant associée à une augmentation du rejet des fœtus par le
système immunitaire maternel 166. Cette dernière découverte renforce l’hypothèse d’un rôle de
cette séquence dans le mécanisme de tolérance infectieuse observée en transplantation. Ainsi
la greffe de moelle osseuse puis de peau sous couvert de Treg amplifiés ex vivo dans un
receveur CNS1-/- nous permettrait de visualiser l’impact des iTreg dans notre modèle.
120
L’induction de tolérance infectieuse a été identifiée exclusivement dans des modèles
de greffe d’organe. Une seule étude fait état de l’induction de tolérance infectieuse dans un
modèle de greffe myéloide. Néanmoins dans ce cas également l’induction de Treg n’a été
révélée que suite à un greffe de peau consécutive à celle de moelle
436
. Dans notre modèle,
l’induction périphérique de Treg indispensable à la protection des allogreffes de peau est
induite en présence de la moelle seule. Ceci constitue donc la première réelle identification de
l’établissement d’une tolérance infectieuse par une greffe myéloïde. Ceci pose le problème de
la spécificité des Treg induits qui doivent reconnaitre des antigènes de la peau présentés de
manière indirecte sans pour autant avoir été mis en contact avec ces antigènes. Ceci pourrait
être expliqué par un processus de « linked tolérance » qui permet l’inhibition de l’activation
de LT effecteurs spécifiques pour un antigène X par des Treg spécifiques eux pour un
antigène Y à condition que les deux antigènes soient présentés par la même CPA. Ainsi dans
notre cas, il est possible que des Treg induits avant la greffe de peau et spécifiques
d’antigènes de la moelle puissent inhiber l’activation et/ou induire la conversion de T
effecteurs spécifiques d’antigènes de la peau présentés de façon indirecte par des CPA de
l’hôte présentant également des antigènes de la moelle.
Suite à la délétion de l’ensemble des Treg Foxp3+ de l’hôte par injection de DTx, les
greffes de peau sont rejetées rapidement (en moins de 15 jours). La rapidité de ce rejet
suggère qu’il soit dû à la voie directe d’alloreconnaissance. Or, dans le même temps, nous
n’observons aucun rejet de la moelle osseuse dont les cellules présentent pourtant des
alloantigènes par cette même voie directe. De ce fait il semblerait que la levée de la
suppression dominante appliquée par les Treg exacerbe le rejet dû en réalité à une activation
des cellules par la voie indirecte d’alloreconnaissance. Cependant il est également possible
que suite à leur culture et à leur injection, un petit pourcentage de Treg injectés ait perdu
l’expression de Foxp3 devenant des cellules effectrices fortement allospécifiques. Dans le cas
où seuls les Treg injectés sont déplétés, les cellules qui ont perdu l’expression de Foxp3, qui
deviennent donc résistantes à la déplétion par la DTx, resteraient sous le contrôle des Treg de
l’hôte induits en périphérie par la tolérance infectieuse. Or ces cellules sont, de par leurs
conditions de culture, fortement spécifiques d’antigènes du donneur présentés par les voies
directe et indirecte. La déplétion de l’ensemble des Treg de l’hôte lèverait le contrôle de ces
cellules extrêmement alloréactives pouvant expliquer la rapidité et la force du rejet observé.
Cette hypothèse pourrait être testée en greffant des souris B6 dans lesquelles
l’expression du marqueur congénique Thy1.1 est placée sous contrôle du promoteur de
121
Foxp3. La greffe de moelle osseuse serait protégée par des Treg purifiés de souris B6 dont
toutes les cellules hématopoïétiques expriment Thy1.1. L’injection d’un anticorps déplétant
anti-Thy1.1 permettrait d’éliminer les Treg injectés et les Treg endogènes. L’intérêt de ce
modèle réside dans l’absence de corrélation dans les Treg injectés, entre l’expression de
Foxp3 et celle du marqueur de surface permettant la déplétion.
5- Mécanismes cellulaires et moléculaires de l’induction de tolérance
infectieuse
a- Les cellules dendritiques.
Les cellules dendritiques sont les chefs d’orchestre de la mise en place des réponses
immunitaires. Les DC matures ont la capacité d’activer une réponse efficace contre un
pathogène alors que certaines populations de DC tolérogènes peuvent créer un environnement
favorable à une immunosuppression. Il est donc logique d’envisager qu’elles aient un rôle
essentiel dans l’induction d’une tolérance infectieuse. Cette hypothèse pourrait être testée par
la réalisation de greffes de moelle osseuse dans, et/ou à partir, d’une souche de souris dans
laquelle le récepteur à la toxine diphtérique est conditionnée par l’expression du marqueur de
DC, CD11c (souris CD11c-DTR). Ainsi une greffe de moelle osseuse B6-CD11c-DTR dans
un hôte DBA/2 apporterait des DC du donneur sensibles à la toxine. Dans la combinaison
inverse d’une greffe de moelle osseuse DBA/2 dans un hôte B6-CD11c-DTR la sensibilité à
la toxine serait cette fois portée par les DC de l’hôte. Ainsi, l’injection de DTx dans de telles
chimères éliminerait spécifiquement soit les DC de l’hôte soit celles du donneur. Ceci
permettrait d’identifier clairement un rôle des DC ainsi que de discriminer un rôle
préférentielle des DC de l’hôte ou du donneur.
b- Le TGF-ß
L’une des principales cytokines impliquée dans la biologie et la fonction des Treg
+
Foxp3 est le TGF-ß. In vitro, le TGF-ß permet la conversion de cellules CD4+Foxp3- naïves
en cellules Foxp3+
130, 131
. De plus, dans notre modèle nous avons préalablement montré que
les LT effecteurs doivent pouvoir répondre au TGF-ß pour que la greffe soit protégée. Ainsi il
122
est logique d’envisager un rôle central de cette cytokine dans l’établissement d’une tolérance
infectieuse.
Cette action pourrait passer par les DC, et/ou par un contact direct entre les Treg
injectés et les cellules effectrices de l’hôte. Afin d’éclaircir cette question, il serait important
d’analyser dans un premier temps l’expression de LAP (forme membranaire du TGF-ß
impliquée dans l’action contact-dépendante) à la surface des Treg après les 14 jours de
culture. Par la suite, il serait nécessaire de réaliser des greffes de moelle osseuse dans des
combinaisons donneur/receveur dans lesquelles les DC de l’une ou l’autre origine sont
incapables de répondre au TGF-ß. Ceci pourrait être permis par l’utilisation de souris dans
lesquelles les DC CD11c expriment un dominant négatif du récepteur au TGF-ß (dnTßRIICD11c).
c- La signalisation via mTOR
La protéine kinase mTOR (mammalian Target of Rapamycine) est impliquée dans la
survie, la prolifération, et les fonctions cellulaires. La voie de signalisation mTOR est
naturellement inhibée lors d’un appauvrissement du milieu en nutriment induisant un blocage
de la prolifération des cellules et semble impliquée dans la différenciation des lignages T
effecteurs et Treg
137
. De plus, l’inhibition de mTOR par des traitements à la rapamycine
favorise in vitro et in vivo la différenciation de T effecteurs en Treg. In vivo, l’interaction
Treg-DC peut conduire, dans les DC, à l’expression d’IDO par exemple qui est une enzyme
de consommation des acides aminés aboutissant à l’appauvrissement métabolique du
microenvironnement. Lors de l’interaction d’un T effecteur avec cette DC, la combinaison de
la signalisation TCR, du TGF-ß également sécrété dans un milieu tolérogène et la diminution
de la disponibilité en acides aminés permet la conversion du T effecteur en Treg
138
.
L’implication de mTOR pourrait être testée par l’utilisation d’une souche receveuse de souris
dans lesquelles mTOR serait constitutivement activée (contrôle positif d’induction d’iTreg)
ou inhibée (contrôle négatif).
123
II- Préservation de l’immunocompétence
des animaux greffés
L’une des limites de l’utilisation des drogues immunosuppressives dans la protection
des allogreffes concerne leur mode d’action aspécifique. Le système immunitaire du receveur
étant inhibé dans sa globalité, les patients sont plus sensibles aux infections opportunistes et à
la survenue de cancer. Ceci est problématique lors de l’apparition d’une infection après la
greffe. Cependant, la transplantation est fréquemment dictée par une défaillance de l’organe
suite à son infection préalable. C’est le cas lors de greffes de foie rendues nécessaire à cause
d’une infection par le virus de l’hépatite B
441
. Il est alors fréquent que l’infection soit
propagée et dans ce cas l’utilisation des drogues dans le but de protéger le greffon inhibe les
réponses immunitaires efficaces contre le virus qui persiste dans l’organisme.
Nous avons montré que notre modèle d’induction de tolérance basé sur l’utilisation
des Treg semble avoir une action spécifique vis-à-vis des antigènes du donneur. Cela avait
également était suggéré par nos résultats préalables montrant que les Treg injectés sont
spécifiques de la souche de CPA ayant servi de stimulatrices in vitro permettant à la fois de
protéger la greffe de moelle de même souche et d’éliminer un greffe tierce
213
. Il reste
cependant à évaluer si les animaux greffés conservent la capacité d’éliminer une infection qui
peut toucher les cellules de l’hôte mais également celles du donneur.
Par l’immunisation de souris tolérantes pour une allogreffe de moelle osseuse avec une
protéine immunogène (KLH) pouvant activer les cellules CD4+, nous avons dans un premier
temps montré que l’infection ne conduit pas à un rejet de la greffe de moelle osseuse. Nous
avons par la suite montré que le maintien de la tolérance n’est pas dû dans ce cas à une
absence d’activation des cellules du système immunitaire. En effet, la restimulation in vitro
des CD4 purifiés des chimères en présence de concentrations croissantes de KLH révèle une
prolifération des CD4 de façon dépendante de la dose de protéine. Il apparaît ainsi que les
CD4 des chimères ont la capacité de répondre spécifiquement à une infection tout en
maintenant la tolérance envers la greffe de moelle osseuse.
Bien que la réponse des CD4 soit plus importante lorsque la protéine est présentée par
les CPA de l’hôte (à cause de la sélection positive par les TEC de l’hôte), nous observons
124
également une petite prolifération des CD4 activés au contact de CPA du donneur. Cette
activation est aussi spécifique de l’antigène puisque dépendante de la dose de protéine ajoutée
dans la culture. Ceci suggère que le système immunitaire des chimères ait la capacité de
contrôler une infection, que celle-ci touche les cellules de l’hôte ou du donneur.
Sur la base de ces résultats préliminaires prometteurs, il serait important dans un
premier temps de tester la préservation de l’immunocompétence dans le cas d’une allogreffe
de peau avec le même modèle. En effet, les mécanismes de protection d’une allogreffe de
peau sont différents de ceux d’une allogreffe de moelle osseuse. De ce fait il est possible que
la protéine immunogène conduise à une réaction immunitaire croisée conduisant à l’activation
de cellules spécifiques de la protéine mais également spécifiques de la greffe ce qui pourrait
provoquer le rejet de la greffe. Il serait par la suite nécessaire d’utiliser un modèle plus
physiologique par l’intermédiaire d’infections par le parasite de la toxoplasmose, Toxoplasma
gondii, par exemple.
Enfin, le traitement par les drogues immunosuppressives, par l’immunosuppression
globale qu’elles provoquent, augmente le risque de développement ou de réactivation de
tumeurs. Ainsi il serait important de tester la spécificité de l’immunothérapie par les Treg
dans un modèle de tumeurs dites « dormantes »
442
. En effet, il est connu que des patients
ayant développé puis résorbé une tumeur, peuvent posséder des masses tumorales
« dormantes » de taille réduite. Ces tumeurs dormantes contrôlées par le système immunitaire
peuvent reprendre une prolifération massive suite à la levée de la pression du système
immunitaire 442.
Notre travail a permis de montrer que dans un modèle d’induction de tolérance grâce à
l’injection de Treg amplifiés ex vivo, ceux-ci sont indispensables à l’établissement de la
tolérance envers des allogreffes de moelle osseuse ou de peau mais pas à sa persistance. Cette
tolérance est due en partie à une délétion des cellules de l’hôte spécifiques du donneur
(suffisante pour la protection de la moelle), mais surtout à un processus de « tolérance
infectieuse » traduisant l’induction périphérique, par les Treg injectés, de Treg Foxp3+
spécifiques d’alloantigènes indispensables à la protection de la greffe de peau.
Nous montrons également que ce protocole permettrait non seulement de protéger les
allogreffes mais aussi de conserver des capacités de réponses à un pathogène que celui-ci
infecte les cellules de l’hôte ou du donneur.
Ainsi l’efficacité et la spécificité d’action des Treg dans la protection des allogreffes
chez le petit animal soutien le potentiel du transfert d’une thérapie par les Treg en clinique
humaine.
125
ANNEXES
126
Chapter 12
In Vitro Expansion of Alloantigen-Specific Regulatory
T Cells and Their Use in Prevention of Allograft Rejection
Clémence Nouzé, Lise Pasquet, and Joost P.M. van Meerwijk
Abstract
Regulatory T lymphocytes expressing CD4, high levels of CD25, and the transcription factor Foxp3 play
a crucial role in the control of immune responses to self and nonself antigens. In contrast to immunosuppressive drugs currently used to treat immunopathology, these cells act in a very specific manner.
Consequently, their clinical potential in the treatment of autoimmune disorders, inflammatory diseases,
graft-versus-host disease, and allograft rejection is currently extensively studied in experimental animal
models as well as in clinical trials. We have previously shown that appropriately in vitro stimulated
CD4+CD25high regulatory T cells can be used to prevent rejection of bone marrow, skin, and heart
allografts in the Mouse. We here describe the protocols used in our laboratory to isolate mouse regulatory T cells, to stimulate them in vitro in order to enrich in cells specific for donor-antigens, and to
transplant bone marrow under cover of regulatory T cells. Thus, generated hematopoietic chimeras may
subsequently be transplanted with solid tissues and organs from the same donor.
Key words: Immunology, Immunoregulation, Regulatory T lymphocyte, Transplantation,
Hematopoietic chimerism, Mouse, Allograft rejection, Immunosuppression
1. Introduction
Regulatory T lymphocytes (Treg) play a central and nonredundant
role in the control of immune responses (1). One of the bestcharacterized regulatory T cell populations expresses the coreceptor CD4, high levels of the IL-2RA chain CD25, and the
forkhead/winged helix transcription factor Foxp3 (2). Absence
of these cells because of mutations in the FOXP3 gene leads to
the syndrome Immunodysfunction Polyendocrynopathy
Enteropathy X-linked (IPEX) (3). This observation clearly demonstrates the crucial role of Treg in prevention of autoimmune
George Kassiotis and Adrian Liston (eds.), Regulatory T Cells: Methods and Protocols, Methods in Molecular Biology, vol. 707,
DOI 10.1007/978-1-61737-979-6_12, © Springer Science+Business Media, LLC 2011
187
188
Nouzé, Pasquet, and van Meerwijk
pathology and also strongly suggests that these cells play an
important role in the control of immune responses to nonself
antigens. From experimental animal studies and clinical research,
we now know that Treg control immune responses not only to
self-antigens but also to tumors (4), to pathogens (5), and to the
fetus (6).
Given the fundamental physiological role of Treg in control
of immune responses, the use of these cells for therapeutic purposes appears very tempting. In contrast to immunosuppressive
drugs, Treg act in an antigen-specific manner (7), and their clinical use should therefore avoid the severe side effects of currently
used drugs. The observation that Treg control maternal immune
responses to paternal antigens of the fetus (6) suggested that
these cells may be very efficient in preventing immune responses
to antigens expressed by allografts. We have tested this hypothesis in, initially, a bone marrow transplantation model in the
Mouse (7, 8). Host-derived Treg were isolated by selecting
CD4+CD25high splenocytes. To enrich this population in cells
specific for donor antigens, we cultured them in presence of
donor spleen-derived antigen-presenting cells. We also added
high levels of IL-2 to break the in vitro anergic state of Treg (9).
These cultured Treg were subsequently injected in preconditioned hosts that were simultaneously transplanted with donor
bone marrow. Thus, the allograft was efficiently protected from
rejection by the host’s immune system. We showed that protection was durable and donor-specific. When the generated
hematopoietic chimeras were subsequently grafted with skin or
heart from the same donor, the latter allografts were fully protected from acute and chronic rejection (10). Importantly, prevention of chronic rejection required that the injected Treg were
specific for donor antigens directly presented by donor APC and
indirectly by host APC. The latter observation indicated that
protection from solid allograft rejection was due to the injected
Treg and not (solely) to the previously induced hematopoietic
chimerism. It also has important implications for the in vitro
Treg culture protocol.
We here describe the detailed protocols for isolation of splenic
Treg, their in vitro culture, and allogeneic bone marrow transplantation under cover of Treg in the Mouse. The protocol has
allowed for permanent acceptance of bone marrow allografts in
all of the numerous semi- or fully allogeneic host/donor combinations we tested. The generated hematopoietic chimeras can
subsequently be transplanted with skin or heart allografts from
the same donor using specialized protocols previously described
(11, 12).
In Vitro Expansion of Alloantigen-Specific Regulatory T Cells
189
2. Materials
2.1. Isolation
of Splenic Treg
1. Mice: Any strain of inbred mouse can be used. These mice are
commercially available from several suppliers. We always use
specific pathogen free (SPF) animals.
2. RPMI 1640 medium (Eurobio, Les Ulis, France) supplemented with 10% heat-inactivated fetal calf serum (FCS),
2 mM L-glutamine, penicillin, streptomycin, 10 mM Hepes,
50 MM 2-mercaptoethanol (2-ME), 1 mM nonessential amino
acids, 1 mM sodium pyruvate.
3. Lympholyte-M (Cedarlane laboratories, Hornby, ON,
Canada).
4. MACS Buffer: phosphate buffered saline (PBS), supplemented with 3% BSA (Bovine Serum Albumin) and 0.5 mM
EDTA. Sterilize by filtration on a 0.2-MM membrane filter
(e.g., Millipore, Billerica, MA). Store at 4–8°C.
5. Mouse CD4 Cell Negative Isolation Kit (Dynal Biotech,
Oslo, Norway).
6. Hybridoma supernatants: hybridomas are cultured in complete medium with 5% FCS. When more than 90% of the cells
are dead, supernatants are harvested by centrifugation and
subsequent filtration on a 0.4-MM membrane filter.
7. MicroBeads coated with anti-PE antibody (Miltenyi Biotec,
Paris, France).
8. MS columns and MiniMACS separator (Miltenyi Biotec,
Paris, France).
9. Fluorochrome-conjugated antibody to mouse antigens:
CD25-PE (PC61), CD4-APC (L3T4) (eBiosciences, San
Diego, CA; BD Pharmingen, San Jose, CA).
2.2. Flow Cytometry
1. ACK buffer: 10 mM KHCO3, 155 mM NH4Cl, 0.1 mM
Na2EDTA in H2O, pH 7.2–7.4. Membrane-filter the solution (0.2 MM) and store at 4°C. Refresh ACK buffer at least
every 3 weeks.
2. FACS buffer: PBS, supplemented with 2.5% FCS, filtered on
a 0.2-Mm membrane filter.
3. Appropriate mouse fluorochrome-conjugated antibodies
(e.g., from eBiosciences or BD Pharmingen).
4. Flow cytometer: e.g., LSR II (BD Biosciences, San Jose, CA).
5. Analysis: FlowJo software (Tree Star, Ashland, OR).
190
Nouzé, Pasquet, and van Meerwijk
2.3. Treg Culture
1. Tissue potter.
2. Lympholyte-M (Cedarlane Laboratories).
3. Tissue Culture Plate, 96 well, U-Bottom.
4. RPMI 1640 medium (Eurobio) supplemented with 10%
heat-inactivated FCS, 2 mM l-glutamine, penicillin, streptomycin, 10 mM Hepes, 50 MM 2-mercaptoethanol (2-ME),
1 mM nonessential amino acids, 1 mM sodium pyruvate.
5. IL-2: filtered supernatant of EL4.IL-2 cells (American Type
Culture Collection [ATCC], Manassas, VA) stimulated during 24 h with 10 ng/ml of phorbol myristate acetate [PMA].
IL-2-concentration is determined by ELISA.
2.4. Bone Marrow
Chimeras
1. Mice: Any strain of inbred mouse can be used as donors and
hosts. These mice are commercially available from several suppliers. We use male or female 8–10-week-old SPF animals.
2. Cs134 G-ray research irradiator.
3. Hybridoma supernatants: Anti-Thy1 antibody (AT83 for
Thy1.2, HO22.11 for Thy1.1, ATCC) prepared as described
in Subheading 2.1, item 4.
4. Rabbit complement (Saxon Europe, Suffolk, UK).
5. Antibiotics: 0.4% pediatric suspension of Bactrim (Roche,
Basel, Switzerland) in the drinking water.
3. Methods
The following protocols are established for one spleen, usually
allowing for isolation of 0.3 to 1 × 106 Treg. After in vitro culture,
typically a 20-fold increase in Treg cell numbers is observed. For
generation of ten hematopoietic chimeras, we typically use five
host-type spleens for isolation of Treg, three donor-type spleens
to be used as source of antigen-presenting cells, and three to four
bone marrow donors.
Since the protocols heavily depend on primary cell cultures,
particular attention needs to be paid to avoid contamination. Use,
as much as possible, laminar flow hoods and, for interventions on
dead or live animals, clean procedures.
3.1. Preparation
of a Total Host-Type
Splenocyte
Suspension
1. Euthanize the host-type mouse by cervical dislocation, clean
the left flank with 70% alcohol, make an incision with sterile
scissors, and carefully remove the spleen using sterile forceps.
Transport the spleen in ice-cold complete medium.
2. Make a raw splenocyte suspension in complete medium by
careful mechanical disruption of the spleen in a potter.
Centrifuge at 345 × g for 5 min at 4°C.
In Vitro Expansion of Alloantigen-Specific Regulatory T Cells
191
3. Wash cells by resuspending the cell pellet in 10 ml complete
medium. Centrifuge.
4. Pass cells through sterile cotton-wool in a syringe.
5. Resuspend cells in 8 ml of complete medium and carefully
deposit them on 2 ml of Lympholyte-M in a 15-ml tube (see
Note 1).
6. Centrifuge at 1,118 × g for 15 min at room temperature (RT)
without brake.
7. Recover the leukocyte layer between the Lympholyte-M and
the medium (see Note 2).
8. Wash cells twice in complete medium, resuspend cells at
3 × 107 cells/ml in complete medium.
9. When the prepared splenocytes are stained with anti-CD4,
anti-CD25, and anti-Foxp3 antibodies and analyzed by Flow
cytometry, results similar to those shown in Fig. 1a should be
obtained.
3.2. Enrichment
of CD4+ T Cells
1. Incubate the prepared splenocytes on ice with saturating concentrations of the following hybridoma supernatants: antiCD8 (53.6.7), anti-FcGRII/III (2.4G2), and anti-MHC class
II (M5) for 30 min. Agitate every 10 min.
2. Centrifuge at 345 × g for 5 min at 4–8°C.
3. Resuspend cells in 1 ml of complete medium.
4. Add 40 Ml of the antibody cocktail provided in the Dynal
CD4 cell negative isolation kit.
5. Mix well and incubate for 10 min on ice.
6. Wash cells by adding 9 ml of complete medium, centrifuge at
345 × g for 5 min at 4°C.
7. Resuspend splenocytes in 2 ml of complete medium.
8. Wash (3×) 250 Ml of the anti-rat IgG-coated Dynabeads provided in the kit (see Note 3) by adding 10 ml of complete
medium. Then, place the tube in a Dynal magnet for 1 min
and discard the medium.
9. Add the cells to the washed beads and incubate for 30 min on
ice, inverse tube regularly to resuspend cells and beads.
10. Add ice-cold complete medium up to 10 ml, place the tube in
the Dynal magnet for 1 min and transfer the cell suspension
to a new tube.
11. Place the new tube in the magnet for 1 min and transfer the
cell suspension to another tube, centrifuge cells at 345 × g
at 4°C.
12. Wash cells once, resuspend them in 10 ml complete medium
and centrifuge. Resuspend the cells at 3.107 cells/ml.
192
Nouzé, Pasquet, and van Meerwijk
CD25 enriched
a
1st column
Total
splenocytes
1.89
CD25
105
CD4
enriched
105
8.34
104
103
103
102
0
102
0
13.6
8.64
105
104
0 102 103 104 105
Positive
fraction
Negative
fraction
104
68.1
2nd column
105
59.8
Negative
fraction
105
40.4
Positive
fraction
105
104
104
104
103
103
103
103
102
0
102
0
102
0
0 102 103 104 105
67.2
0 102 103 104 105
23.4
0 102 103 104 105
35.1
0 102 103 104 105
102
0
94.2
1.95
0 102 103 104 105
# Cells
CD4
3.49
0 102 103 104 105
13.4
10.3
0 102 103 104 105
61.8
0 102 103 104 105
0 102 103 104 105
45
0 102 103 104 105
97.6
0 102 103 104 105
Foxp3
b
isolated
92.3
CD25
105
cultured
105
104
104
103
103
102
3.29
0
102
0
0 102 103 104 105
84.1
1.4
0 102 103 104 105
CD4
# Cells
150
600
100
400
50
0
99.2
200
96.6
0
0 102 103 104 105
0 102 103 104 105
Foxp3
Fig. 1. Purification and culture of mouse regulatory T cells. (a) Total mouse splenocytes from mice transgenic for a bacterial artificial chromosome containing an EGFP-encoding sequence under control of the Foxp3 promoter (13) were prepared as described in Subheading 3.1, stained with antibodies to CD4 and CD25, and analyzed by flow cytometry. Life
cells are gated on forward and side scatter, and CD4/CD25 distribution (upper panel) and EGFP fluorescence (Foxp3)
(lower panel) shown. Cell-samples from subsequent steps in the isolation procedure were analyzed similarly: CD4-enriched
(Subheading 3.2), CD25+ cells magnetic bead sorted once (3.3.15) or twice (3.3.16). “Negative fraction” corresponds to
the flow-through of the column, “positive fraction” to the cells retained on the magnetic column. (b) CD4+CD25high cells
thus isolated (left hand panels) from Foxp3-IRES-EGFP mutant mice (generously provided by Dr. Bernard Malissen,
Marseille, France) (14) were cultured as described in Subheading 3.4 (right hand panels) and analyzed similarly. Numbers
indicate percentages of cells within indicated gates.
13. When the prepared cells are stained with anti-CD4, antiCD25, and anti-Foxp3 antibodies and analyzed by Flow
cytometry, results similar to those shown in Fig. 1a should be
obtained.
3.3. Isolation
of CD25 high Cells
1. Add saturating amounts of anti-mouse CD25-PE to the
CD4-enriched cells.
In Vitro Expansion of Alloantigen-Specific Regulatory T Cells
193
2. Carefully mix suspension and incubate for 20 min in the dark
on ice.
3. Wash cells twice in MACS buffer (see Note 4). Centrifuge at
345 × g, 4°C.
4. Resuspend cell pellet in 80 Ml MACS buffer per 107 cells.
5. Add 5 Ml of anti-PE Miltenyi microbeads per 107 total cells,
mix well.
6. Incubate 20 min at 4°C.
7. Centrifuge at 345 × g for 5 min at 4°C.
8. Resuspend up to 108 cells in ice-cold 500 Ml of MACS
buffer.
9. Place Miltenyi MS column in the MiniMACS separator.
10. Prepare column by rinsing it with 500 Ml of MACS buffer.
11. Apply cells suspension on the column.
12. Collect flow-through in a tube and add, 4 times, 500 Ml of
ice-cold buffer to the column. Collect total effluent.
13. Remove column from separator and place it on a collection
tube.
14. Pass 1 ml of ice-cold MACS buffer and flush out the labeled
fraction by softly applying the plunger.
15. Repeat this magnetic separation (steps 7–14) with a new column to increase the purity.
16. Check the purity of the different fractions by flow cytometry.
We typically obtain results similar to those shown in Fig. 1a.
3.4. In Vitro Expansion
of Alloantigen-Specific
Treg
1. Prepare a suspension of donor-type total splenocytes (3 × 107
cells/ml) as described in Subheading 3.1, step 1–3. Then,
the cells are G-irradiated (17.5 Gy), passed through sterile
cotton wool in a syringe, counted, and washed once more
(see Note 5).
2. Coculture-purified regulatory T cells (2,000/well) and allogenicirradiated splenocytes (2.5 × 105/well) in 100 Ml/well complete
RPMI medium complemented with 100 U/ml IL-2 in 96-well
round-bottom plates at 37°C, 5% CO2. Fill as many wells as
the number of isolated CD4+CD25high cells allows.
3. At day 7, add 100 Ml of fresh medium (complete RPMI with
100 U/ml IL-2) and culture cells for another 7 days.
4. Harvest and pool cells from all wells, wash twice, and resuspend at 107 cells/ml in complete medium.
5. Analyze cultured cells by flow cytometry for expression of
CD4, CD25, and Foxp3. Results typically obtained in our
laboratory are shown in Fig. 1b.
6. Just prior to injection, pellet the cells and resuspend them in
ice-cold PBS at 2 × 106 cells/50 Ml.
194
Nouzé, Pasquet, and van Meerwijk
3.5. Allogenic Bone
Marrow Graft
1. G-irradiate (5 Gy) hosts 1 day before bone marrow
transplantation.
2. Add antibiotic to the drinking water during the complete
duration of the experiment.
3. Collect tibias and femurs from donor mice in complete
medium.
4. Carefully cut off the ends of the bones with scissors, keep
them with forceps and thoroughly flush them with complete
medium using a 26-G needle.
5. Carefully pipette the collected cells in complete medium to
dissociate clumps. Wash cell suspension with complete
medium (see Note 6).
6. Resuspend bone marrow cells in RPMI with 1% FCS (no
other additives) at 107 nucleated cells/ml.
7. Add appropriate concentrations of anti-Thy1 antibodycontaining hybridoma supernatant and rabbit complement
(see Note 7).
8. Incubate 1 h at 37°C in a water bath. Fill the tube with icecold complete medium containing 10% FCS, centrifuge
cells.
9. Wash cells twice more in complete RPMI, count, and resuspend them at 107 cells/150 Ml PBS.
10. Intravenously coinject 150 Ml (=107) bone marrow cells and
50 Ml (=2.106) Treg into host mice irradiated 1 day earlier.
3.6. Determination of
Allograft Acceptance
1. Collect blood samples in a tube containing 5–10 Ml 500 mM
EDTA.
2. Wash cells 3× with 500 Ml of ice-cold FACS buffer, centrifuge
at 220 × g for 5 min at 4°C.
3. Resuspend the pellet in 500 Ml of ACK buffer.
4. Incubate 10 min at RT.
5. Stop the reaction by adding 500 Ml of FACS buffer.
6. Centrifuge at 220 × g for 5 min at 4°C (see Note 8).
7. Wash cells once more with FACS buffer.
8. Resuspend the pellet in 100 Ml of 2.4G2 (anti-FcGR) hybridoma supernatant.
9. Incubate 20 min on ice.
10. Add antibodies to donor and host MHC class I (or other
appropriate marker) and incubate 20 min on ice.
11. Wash cells and analyze them by flow cytometry.
12. Results routinely obtained in our laboratory are shown in
Fig. 2.
In Vitro Expansion of Alloantigen-Specific Regulatory T Cells
CBA
B6
w/o Treg
10
10
H2Kb
10
10
5
195
+ Treg anti-CBA
85.7
10
4
10
3
10
2
5
60.7
4
3
2
0
0.035
0 10
2
H2Kk
10
3
10
4
5
10
10
0
30.1
0 10
2
10
3
4
10
10
5
Fig. 2. In vitro cultured regulatory T cells prevent rejection of bone marrow allografts.
CBA (H-2k) bone marrow was transplanted into B6 (H-2b) mice without further treatment
(left hand panel) or under cover of in vitro cultured regulatory T cells as described in
Subheading 3.5 (right hand panel). Three weeks later, blood samples were taken and
analyzed by flow cytometry as described in Subheading 3.6.
4. Notes
1. Lympholyte-M has to be conserved at 4°C but needs to be
used at RT. Make sure that the cells suspension, the centrifuge, and the buckets are at RT. The technique can be realized by two different manners:
(a) The cell suspension is slowly deposited on the
Lympholyte-M.
(b) The Lympholyte-M is slowly deposited under the cell
suspension using a Pasteur pipette.
2. After centrifugation with the Lympholyte-M, carefully recover
the white interface layer using a Pasteur pipette.
3. Careful prewashing of Dynabeads is a very crucial step since
the solution in which they are conserved is toxic.
4. The MACS buffer should always be used cold to avoid nonspecific retention of cells on the magnetic column.
5. For bone marrow transplantation, use donor-type splenocytes to stimulate Treg. If, after induction of hematopoietic
chimerism, transplantation of solid tissues or organs is envisaged, use (donor x host)F1 splenocytes to enrich Treg specific not only for directly but also for indirectly presented
alloantigens (10).
6. To recover a maximum of cells, flushing of bones must be
continued until bones are fully white.
196
Nouzé, Pasquet, and van Meerwijk
7. Appropriate concentrations of anti-Thy1 antibody and rabbit
complement need to be determined by complement lysis.
8. After the first incubation with ACK buffer, the cell pellet may
still be red showing that some erythrocytes are left. Do not
hesitate to repeat ACK-mediated lysis to remove all erythrocytes allowing for better analysis by flow cytometry.
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REVIEW ARTICLE
published: 28 December 2011
doi: 10.3389/fimmu.2011.00080
Hematopoietic chimerism and transplantation tolerance: a
role for regulatoryT cells
Lise Pasquet 1,2,3 ‡ , Olivier Joffre 1,2,3 †‡ , Thibault Santolaria 1,2,3 † and Joost P. M. van Meerwijk 1,2,3 *
1
2
3
INSERM U1043, Toulouse, France
CNRS U5282, Toulouse, France
Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan, Université Paul Sabatier, Université de Toulouse, Toulouse, France
Edited by:
Stephen Paul Cobbold, University of
Oxford, UK
Reviewed by:
Stephen Paul Cobbold, University of
Oxford, UK
Xian Chang Li, Brigham and Women’s
Hospital, USA
*Correspondence:
Joost P. M. van Meerwijk , INSERM
U1043, BP 3028, 31024 Toulouse
Cedex 3, France.
e-mail: [email protected]
Present address:
Olivier Joffre, INSERM U932, Institut
Curie, F-75005 Paris, France.;
Thibault Santolaria, INSERM U892,
F-44007 Nantes, France.
†
Lise Pasquet and Olivier Joffre have
contributed equally to this work.
‡
The immunosuppressive regimens currently used in transplantation to prevent allograft
destruction by the host’s immune system have deleterious side effects and fail to control
chronic rejection processes. Induction of donor-specific non-responsiveness (i.e., immunological tolerance) to transplants would solve these problems and would substantially
ameliorate patients’ quality of life. It has been proposed that bone marrow or hematopoietic
stem-cell transplantation, and resulting (mixed) hematopoietic chimerism, lead to immunological tolerance to organs of the same donor. However, a careful analysis of the literature,
performed here, clearly establishes that whereas hematopoietic chimerism substantially
prolongs allograft survival, it does not systematically prevent chronic rejection. Moreover,
the cytotoxic conditioning regimens used to achieve long-term persistence of chimerism
are associated with severe side effects that appear incompatible with a routine use in
the clinic. Several laboratories recently embarked on different studies to develop alternative strategies to overcome these issues. We discuss here recent advances obtained by
combining regulatory T cell infusion with bone-marrow transplantation. In experimental
settings, this attractive approach allows development of genuine immunological tolerance
to donor tissues using clinically relevant conditioning regimens.
Keywords: transplantation tolerance, hematopoietic chimerism, regulatoryT lymphocytes, passive tolerance, active
tolerance, chronic rejection
INTRODUCTION
The immunosuppressive regimens developed since the discovery
of cyclosporine A showed ever increasing efficiency in reducing
the severity and occurrence of acute rejection episodes. Recently,
a systematic analysis of the literature firmly identified acute rejection events as a bad prognosis factor for long-term graft survival
(Wu et al., 2009). Since immunosuppressive drugs efficiently control acute rejection, this explains how they significantly improved
allograft survival over the past 40 years despite failing to have a
direct impact on chronic rejection. The failure of current treatments to control chronic rejection processes combined with their
deleterious side-effects urgently call for development of novel therapies against allograft rejection (Kahan, 2003; Meier-Kriesche and
Kaplan, 2011).
During lymphocyte development in primary lymphoid organs,
and due to the random rearrangement of genes encoding the antigen receptor, many autospecific T and B cell precursors arise. Since
such cells would cause devastating autoimmune pathology, the
natural mechanisms involved in the induction of self-tolerance
play a crucial role in the survival of the species (Waldmann,
2010). Self-tolerance is defined as a state in which autoimmune attack is either prevented or deviated to non-detrimental
responses (Walker and Abbas, 2002; Hogquist et al., 2005). It
allows development of protective immunity and is therefore very
specific. It appears very attractive to manipulate the mechanisms
involved in self-tolerance in order to make them prevent allograft
www.frontiersin.org
rejection. If successful, this would allow for indefinite survival of
grafts.
TOLERANCE-INDUCTION BY CELLS OF HEMATOPOIETIC
ORIGIN: PROOF OF PRINCIPLE
Several layers of complementary mechanisms ensure tolerance to
self-antigens. Interestingly, considerable insight into these mechanisms was obtained through transplantation models and by
manipulating the development of the immune system early in life,
during embryogenesis or in neonates. Owen (1945) first observed
that dizygotic twin cattle, that almost invariably develop placental
anastomosis, “have identical blood types” as adults and he concluded “the critical interchange is of embryonal cells ancestral
to the erythrocytes”. Later, Billingham, Medawar, and colleagues
showed that these chimeric twins “accepted” each other’s skins
when grafted later in life (Billingham et al., 1952). In a 1953 landmark paper, the same group showed that skin allograft survival
could be substantially prolonged by injecting a single-cell suspension of donor tissues in utero or into neonates (Billingham
et al., 1953). Such treatment led to varying levels of hematopoietic chimerism, which was later shown to be critically involved in
allograft survival (Lubaroff and Silvers, 1973; Wood and Streilein,
1982; Wren et al., 1993; Alard et al., 1995).
In the two systems described above, lymphocytes developed in
the presence of (and thus learned to be tolerant to) donor antigens.
However, in adults the situation is more complicated as, in addition
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 1
Pasquet et al.
to developing lymphocytes, preexisting donor-specific mature cells
would also need to be rendered tolerant. To bypass this concern,
several laboratories decided to deplete the pool of mature T cells
(Main and Prehn, 1955; Trentin, 1956; Brocades Zaalberg et al.,
1957). These groups first experimented this approach through
the elimination of all hematopoietic cells. Recipient mice were
lethally irradiated or treated with cytotoxic drugs, reconstituted
with donor bone marrow, and grafted with skin. These strategies invariably led to substantially increased survival of homoand xenografts. More recently, Ildstad and Sachs (1984) definitely
validated these observations by inducing long-term survival of
allogenic and xenogenic skin grafts using a comparable approach.
Similar results were obtained in the rat for heart and skin grafts
(Colson et al., 1995b; Orloff et al., 1995). Combined, these observations clearly demonstrated that hematopoietic chimerism leads
to prolonged survival of allografts.
CELLS OF HEMATOPOIETIC ORIGIN INDUCE T CELL
TOLERANCE BY INDUCTION OF APOPTOSIS AND ANERGY
To address the question of how cells of hematopoietic origin
induce tolerance, researchers needed a means to identify T cell
precursors specific for a given antigen. Kappler et al. (1987b)
showed that practically all T cells expressing the variable TCR
segment Vβ17a, representing up to 15% of the T cell repertoire
in certain mouse-strains, recognized the MHC class II molecule I-E. Given that they had developed an antibody against this
Vβ domain, the mechanisms involved in T cell tolerance to I-E
could now be analyzed. It was shown in I-E expressing mice that
Vβ17a+ T cell precursors were eliminated at an immature stage
during thymic development (Kappler et al., 1987a). The following year, the same authors further characterized this mechanism
and showed that clonal deletion requires the expression of the
negatively selecting ligand by thymic cells of hematopoietic origin
(Kappler et al., 1988). Many other illustrations of clonal deletion
of T cells expressing given TCR Vβ segments by endogenous or
exogenous superantigens have since been published (MacDonald
et al., 1988b; Luther and Acha-Orbea, 1997).
Could thymic elimination of reactive clones also be involved in
the neonatal induction of tolerance to alloantigens? This question was addressed by MacDonald et al. (1988a) who showed
that the transfer of superantigen-expressing spleen cells into
neonates lead to the intrathymic deletion of superantigen-reactive
T cells. Similar conclusions were rapidly drawn by others (Streilein,
1991). Later, intrathymic deletion of donor-specific precursors was
also reported in adult mixed hematopoietic chimeras using TCR
transgenic cells as a tracer population (Manilay et al., 1998).
Thus, thymic cells of hematopoietic origin are involved in deletion of autospecific T cell-precursors and mixed hematopoietic
chimerism leads to deletion of alloreactive cells. Using thymic
organ cultures to analyze the involvement of different stromal
cells, it was shown that dendritic cells (DC) are critically involved
in this process (Matzinger and Guerder, 1989; Jenkinson et al.,
1992; Anderson et al., 1998). This was further confirmed using
a transgenic mouse model in which TCR ligand-expression was
essentially restricted to DC using the CD11c promoter (Brocker
et al., 1997). Among the thymic DC subtypes, both Sirpα+
and Sirpα − conventional DC have been implicated in central
Frontiers in Immunology | Immunological Tolerance
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
tolerance-induction by deletion (Wu and Shortman, 2005; Baba
et al., 2009). However, other populations of hematopoietic cells
may also play a role in this process, including CD4+ CD8+ thymocytes, thymic macrophages and B cells (Pircher et al., 1992, 1993;
Kleindienst et al., 2000), and circulating peripheral DC (Bonasio
et al., 2006).
Combined, the data discussed thus far showed that DC, and
potentially other cells of hematopoietic origin, contribute to tolerance induction by elimination of developing thymocytes. Using
conditioning regimens that totally deplete host T cells before bonemarrow transplantation, it was proposed that this mechanism was
necessary and sufficient for maintenance of tolerance and that
peripheral mechanisms do not contribute to this process (Khan
et al., 1996). However, other mechanisms could be involved when
less aggressive regimens are used. In normal mice, it has been proposed that deletion of autospecific T cells that escaped thymic
selection could also occur in peripheral lymphoid organs and
could be involved in the maintenance of self-tolerance (Russell,
1995). To test if similar mechanisms were involved in induction
of tolerance to alloantigens following bone-marrow transplantation, Wekerle et al. (1998) tracked T cells specific for a given
superantigen in thymectomized mice transplanted with allogeneic
bone-marrow under cover of CTLA4-Ig and antibody to CD154
(“co-stimulatory blockade”). They observed a rapid deletion of
donor-specific host T cells from the peripheral CD4+ compartment. This observation was later confirmed using a TCR transgenic mouse model (Kurtz et al., 2004) and it was further shown
that peripheral deletion relies essentially on two types of mechanisms: activation-induced cell death, a Fas-dependent process that
can be promoted by IL-2 and that leads to apoptosis of activated
T cells when restimulated with high doses of antigen (Lenardo,
1991; Ju et al., 1995; Russell, 1995); and passive cell death or death
“by neglect,” a Fas-independent process that can be prevented by
overexpression of Bcl-2 or Bcl-xL and that leads to T cell apoptosis
when stimulated with low dose of antigen and/or in the absence
of co-stimulatory signals (Boise et al., 1995; Van Parijs et al., 1996;
Wekerle et al., 2001). It was also shown that in addition to DC,
other populations of hematopoietic cells such as B cells have the
capacity to delete allospecific precursors from the peripheral T cell
compartment (Fehr et al., 2008a,b). Finally, hematopoietic cells
can also cause T cell tolerance by inducing a non-responsive state
called clonal anergy (Rammensee et al., 1989; Tomita et al., 1994;
Hawiger et al., 2001). Combined, the cited reports clearly show
that cells of hematopoietic origin can induce “passive” tolerance
(i.e., apoptosis and anergy).
CAN HEMATOPOIETIC CELLS INDUCE ACTIVE REGULATORY
MECHANISMS?
T lymphocytes from chimeric mice in which radioresistant cells
express MHC molecules but hematopoietic cells do not, vigorously react to self-antigens in vitro (van Meerwijk and MacDonald,
1999) and in some well-defined experimental conditions in vivo
(Hudrisier et al., 2003). Combined with the observations listed
above, this shows that hematopoietic cells play a central role in
the deletion and/or functional inactivation of self-reactive precursors. However, passive mechanisms are not sufficient to fully
control self-reactivity. Individuals carrying a mutated FOXP3 gene
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 2
Pasquet et al.
develop the rapidly lethal autoimmune syndrome immuno dysfunction, polyendocrinopathy, enteropathy, X-linked (IPEX). This
is explained by the fact that Foxp3 is required for the programming of a population of regulatory CD4+ T lymphocytes (Treg)
that inhibit and/or divert innate and adaptive immune responses,
mainly those directed against self-antigens. Genuine tolerance to
self, and consequently probably to non-self-antigens, therefore
requires Treg (Fontenot and Rudensky, 2005; Sakaguchi et al.,
2006; Shevach et al., 2006).
Given their central (though not exclusive) role in the control
of autoimmune responses, it was probably not a very surprising
finding that the Treg repertoire is strongly enriched in autospecific
cells (Romagnoli et al., 2002; Hsieh et al., 2004). Development
of self-antigen-specific Treg in the thymus depends on interaction of developing precursors with MHC/self-peptide ligands
expressed by thymic epithelial cells (Bensinger et al., 2001; Romagnoli et al., 2005; Ribot et al., 2006, 2007; Aschenbrenner et al.,
2007). Moreover, the transplantation of allogeneic thymic anlagen (i.e., the initial cluster of pluripotent embryonic cells from
which the thymus will develop) into mice induces Treg-mediated
tolerance to subsequent skin grafts of the same donor, again
showing that thymic epithelial cells can select antigen-specific
Treg (Le Douarin et al., 1996). However, the capacity to trigger
Treg differentiation in the thymus is not a property restricted to
epithelial cells as it has been reported that thymic DC are also
involved in this process (Watanabe et al., 2005; Proietto et al.,
2008; Wirnsberger et al., 2009). Moreover, induction of Treg differentiation by DC has also been reported in peripheral lymphoid
organs under certain carefully controlled experimental conditions (reviewed by Romagnoli et al., 2008). It may therefore be
hypothesized that hematopoietic chimerism can lead to differentiation and/or expansion of Treg specific for donor antigens
and thus to the development of dominant tolerance. However,
in experimental systems where the conditioning regimen used to
induce mixed hematopoietic chimerism involved the total deletion of host T cells, transfer of syngeneic naïve CD4+ T cells
into the recipient leads to bone-marrow rejection and to the concomitant loss of donor-specific transplantation tolerance (Wren
et al., 1993). This result clearly demonstrated that hematopoietic chimerism per se is insufficient for induction of dominant
tolerance to alloantigens. Given the non-redundant role of Treg
in maintenance of self-tolerance, hematopoietic chimerism therefore appears unlikely to be sufficient for permanent survival of
allografts.
Active tolerance mechanisms are not limited to those mediated by Treg. “Immune deviation” from a harmful Th1 to a less
detrimental Th2 response has also been shown to play a role in
control of immune responses (Rocken, 1996; Walker and Abbas,
2002). Alloreactive Th2 cytokine producing T cells have been
observed after neonatal injection of lymphohematopoietic cells
(Streilein, 1991) and immune deviation by IL-4 was shown to play
a critical role in tolerance to alloantigens (Donckier et al., 1995).
The hematopoietic (micro-)chimerism induced in this experimental model, which is critically required for the allograft tolerance
(Lubaroff and Silvers, 1973), therefore appears to induce an active
regulatory mechanism. However, this mechanism appears insufficient for induction of full immunological tolerance to alloantigens
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Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
(see below). Stem-cell transplantation under cover of cyclophosphamide can induce tolerance to MHC-matched skin allografts
in mice. It was shown that NKT cells, another immunoregulatory population, play a central role in this phenomenon (Iwai
et al., 2006). Regulatory T cell populations other than Foxp3+ cells
may therefore be induced by hematopoietic chimerism but their
activity appears insufficient for prevention of chronic allograft
rejection.
DOES HEMATOPOIETIC CHIMERISM INDUCE GENUINE
TOLERANCE TO ALLOGRAFTS?
As discussed above, hematopoietic chimerism is thought to be
sufficient for induction of tolerance to allografts. The mechanisms
involved include central and peripheral clonal deletion and anergy.
After the initial reports on allograft tolerance in dizygotic cattle
twins that had shared blood circulation during embryonic life, it
became clear that most skin grafts were rejected in the long term
(Stone et al., 1965, 1971). Second skin grafts from the same donor
survived less long than the first grafts, but substantially longer than
third party organs, showing that the tolerance mechanism had not
waned away.
Also neonatal injection of allogeneic splenocytes, leading to
hematopoietic microchimerism, is thought to induce tolerance to
subsequent skin grafts. However, this procedure appeared to work
only in a limited number of donor/host combinations. Importantly, most of the reported donor/host combinations concerned
MHC congenic strains (i.e., expressing distinct MHC haplotypes
on an identical genetic background) and chronic rejection was
not systematically studied (Streilein and Klein, 1977). Moreover,
even when acceptance of skin allografts was achieved, it did not
correlate with immunological unresponsiveness (Streilein, 1991;
Donckier et al., 1995).
In adult mice, lymphoablation was achieved using lethal
total body irradiation or depleting antibodies to, e.g., CD4 and
CD8. Myeloablation, required for induction of hematopoietic
chimerism, was induced by the irradiation or administration of
myeloablative drugs. Subsequent transplantation of allogenic or
xenogenic bone marrow led to persistent chimerism (reviewed in
Wekerle and Sykes, 1999; Cosimi and Sachs, 2004). Skin grafts from
the bone-marrow donors could survive for prolonged periods, but
success-rates were often well below 100% and chronic rejection
was not studied. In some host/donor combinations, hematopoietic chimerism failed to prevent acute rejection of skin allografts
(Boyse et al., 1970), and T cell reactivity to skin-specific antigens not expressed by hematopoietic cells was responsible for this
observation (Scheid et al., 1972; Boyse et al., 1973). Also the survival of cardiac allografts was favored by hematopoietic chimerism
(Steinmuller and Lofgreen, 1974). However, histological analysis
of surviving hearts revealed frequent chronic rejection (Russell
et al., 2001). Also in the rat, myelo- and lymphoablation followed
by induction of hematopoietic chimerism was reported to prolong survival of skin, heart, and renal allografts (Slavin et al., 1978;
Colson et al., 1995b; Orloff et al., 1995; Blom et al., 1996). However, chronic rejection was seldom adequately studied. It appears
therefore that immunological tolerance to allografts is not systematically achieved by induction of hematopoietic chimerism in
lymphoablated recipients.
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 3
Pasquet et al.
Hematopoietic chimerism can also be induced with nonlymphoablative regimens. Surprisingly, under certain of these conditions, allografts appear to do better than when lymphoablative
conditioning is used (Table 1). Blocking the T cell co-stimulatory
molecule CD28 with an Ig-fusion protein of its CTLA4-ligand
(CTLA4-Ig), combined with inhibition of the CD40/CD40L (i.e.,
CD154) pathway involved in activation of antigen presenting and
B cells, substantially prolongs heart and skin allograft survival
(Larsen et al., 1996). However, histological signs of chronic rejection of cardiac allografts was observed in all thus conditioned mice
(Shirasugi et al., 2002). When co-stimulatory blockade was combined with induction of hematopoietic chimerism, heart, skin,
and also intestine allografts survived substantially longer and no
chronic rejection was observed (Wekerle et al., 1998, 2000; Adams
et al., 2001; Shirasugi et al., 2002; Guo et al., 2003). Transplantation
tolerance in such settings was dominant and depended on Treg, at
least during early stages (Bigenzahn et al., 2005; Domenig et al.,
2005).
Combined, these data indicate that hematopoietic chimerism
per se appears insufficient for induction of transplantation tolerance. However, when combined with conditioning regimens
that allow for development of dominant tolerance, prevention of
chronic rejection can be achieved.
INDUCTION OF HEMATOPOIETIC CHIMERISM: TOWARD THE
CLINIC
Given the very encouraging results obtained with mixed
hematopoietic chimerism in rodents, several groups have
attempted to induce hematopoietic chimerism and transplantation tolerance in large animal models (Wekerle and Sykes, 1999;
Cosimi and Sachs, 2004; Horner et al., 2006). Experimental protocols are necessarily more complex than in rodents since adult recipients were used and high dose whole body irradiation is associated
with a too high level of morbidity. A combination of immunosuppressive drugs and antibodies, as well as lower levels of irradiation
or irradiation limited to lymphoid organs, was therefore used as
conditioning regimen (Table 2). In miniature swine, a preconditioning of T cell depletion, low dose total body irradiation, thymic
irradiation, and splenectomy, followed by bone-marrow and skin
transplantation, led to persistent hematopoietic chimerism in five
out of six animals. Four of these animals were transplanted with
donor skin. Half of these animals appeared to accept, but the other
half rejected the skin allografts (Fuchimoto et al., 2000). Also using
a milder conditioning regimen, persistent chimerism was obtained
in miniature swine and one out of two skin grafts appeared to be
permanently accepted (Fuchimoto et al., 2000). When the latter
protocol was used for kidney transplantation, four out of four
allografts survived more than 100 days (Fuchimoto et al., 2000,
2001). Therefore, as observed in rodents, persistent hematopoietic
chimerism led to an incomplete level of allograft tolerance that
appeared efficient for protection of poorly immunogenic organs
such as kidney but fails to prevent rejection of highly immunogenic
skin allografts.
In Cynomolgus monkeys, a preconditioning regimen was used
that consisted of T cell depletion, low dose total body irradiation, thymic irradiation, and splenectomy, followed by bonemarrow and kidney transplantation (Kawai et al., 1995, 2002, 2004;
Frontiers in Immunology | Immunological Tolerance
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
Kimikawa et al., 1997b). Only transient hematopoietic chimerism
was observed, but nevertheless 8 out of 15 grafts did not show
signs of rejection (Table 2). An acute cellular rejection process led
to the loss of the other grafts (Kimikawa et al., 1997a; Kawai et al.,
1999). A similar preconditioning regimen was used for monkeys
that received a cardiac allograft. Three out of five animals developed transient chimerism, but all five hearts were eventually lost
by a rejection-process characterized by cellular infiltrates (Kawai
et al., 2002). The observation that kidney allografts were more
likely to be accepted than heart allografts confirmed earlier data on
transplantation in miniature swine that, interestingly, also showed
that kidneys can play an important role in tolerance to heart allografts (Madsen et al., 1998; Mezrich et al., 2003a,b). Taken together
these data highlight the difficulty to obtain an efficient and persistent engraftment of hematopoietic stem cells in large animal
models. When only transient, hematopoietic chimerism induces
tolerance mechanisms that are probably different from and less
efficient than those induced in hosts with long-term persistence of
hematopoietic donor cells.
INDUCTION OF HEMATOPOIETIC CHIMERISM: IN THE CLINIC
Based on the promising results in monkeys, induction of
hematopoietic chimerism for prevention of allograft rejection has
also been performed in humans (Table 3). Infusion of donor
bone-marrow showed some beneficial effect in renal allograft
recipients (Monaco, 2003). Interestingly, in an early report in
which large numbers of patients were described, infusion of
donor bone marrow, leading to transient chimerism, inhibited
acute but not chronic rejection (Barber et al., 1991; McDaniel
et al., 1994). One of the first reported cases of long-term allograft
survival achieved by induction of hematopoietic chimerism concerned a woman with end-stage renal disease secondary to multiple
myeloma (Spitzer et al., 1999). The patient received an immunosuppressive but non-myeloablative conditioning regimen. HLAmatched bone marrow and kidney from the patient’s sister were
transplanted and the immunosuppressive drug cyclosporine A
administered for 73 days. Whereas the hematopoietic chimerism
disappeared after discontinuation of immunosuppression, the
kidney remained functional for at least another 7 years (Fudaba et al., 2006). In total, six multiple myeloma patients receiving this treatment have been reported and all maintained renal
function after discontinuation of immunosuppression for 2–
7 years (Spitzer et al., 1999; Buhler et al., 2002; Fudaba et al.,
2006). Stem-cell transfusion was also shown to have a beneficial effect in liver transplantation (Donckier et al., 2004). Another
example concerned a patient with end-stage renal disease who
received an HLA-matched kidney graft. The conditioning regimen,
which included total lymphoid irradiation, immunosuppression,
and a graft of mobilized CD34+ stem cells, led to persistent
hematopoietic chimerism. At the time of publication, the renal
graft had remained functional for 34 months (Scandling et al.,
2008).
Induction of hematopoietic chimerism followed by kidney
transplantation was also performed with HLA single haplotype
mismatched grafts (Kawai et al., 2008), a clinically important
setting. Five patients with end-stage renal disease received an
immunosuppressive but non-myeloablative preparative regimen
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 4
Pasquet et al.
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
Table 1 | Combined bone-marrow and organ transplantation in the mouse: non-myelo- and lymphoablative procedures.
BM/SC graft =>
host
Organ/tissue
Conditioninga
Hematopoietic
Allograft survival
Reference
αCD154 and
7/7 > day 70 (no
Larsen et al. (1996)
CTLA4-Ig
chronic rejection at
chimerismb
graft
ANTIBODIES
No BM, C3H host
BALB/c heart
d63)
BALB/c skin
15/15 > day 50 (no
chronic rejection at
day 50)
B10.A => B6
B10.A skin
B10.A => B6
B10.A skin
BALB/c => B6
BALB/c skin
BALB/c => B6
BALB/c heart
αCD154 and
Persistent
8/8 at day 145
Wekerle et al. (2000)
CTLA4-Ig
αCD154 and
Transient
1/5 at day 145
Persistent
7/9 at day 160
Wekerle et al. (1998)
Persistent
7/7 at day 250
Adams et al. (2001)
Undetectable
8/9 at day 180,
Shirasugi et al. (2002)
CTLA4-Ig,
sublethal TBI
αCD154 and
CTLA4-Ig, BUS
αCD154 and
CTLA4-Ig
chronic rejection at
day 300 in 8/8
hosts
αCD154 and
Persistent
CTLA4-Ig, BUS
5/5 at day 180, no
chronic rejection at
day 300
BALB/c => B6
BALB/c
αCD154 and
intestine
CTLA4-Ig, BUS
BALB/c => B6
BALB/c skin
αCD154 and
BALB/c => B6
BALB/c skin
Persistent
5/7 at day 92
Guo et al. (2003)
Persistent?
7/7 at day 170
Pilat et al. (2010)
Persistent
0/4 at day 60
Luo et al. (2007)
CTLA4-Ig, Rapa,
Treg
low dose TBI,
αCD154
B6.C-H-2d skin
BALB/c => B6
BALB/c skin
αCD154
4/4 > day 180
Persistent
4/7 > day 270
Metzler et al. (2004)
andαLFA-1
αCD154 and Rapa
4/7 > day 226
αCD154 and BUS
22/24: chronic
and various
rejection
BALB/c heart
4/24: mild chronic
rejection
BALB/c => B6
BALB/c skin
αLFA-1 and Rapa
BALB/c
Rapa, low dose
pancreatic
TBI
0/6 day 117
Persistent
6/6 > day 100
Luo et al. (2005)
Persistent
8/8 at day 240
Qin et al. (1990)
7/7 at day 100
Pearson et al. (1992)
10/15 at day 159
Mayumi and Good (1989)
islets
B10.BR => CBA
B10.BR skin
B10 DST => C3H
C3H heart
αCD4(nd)
N/D
BALB/c => B6
BALB/c skin
SC, CP, αThy1
Persistent
B6 => C3H
αCD4
andαCD8(nd)
DRUGS
BALB/c = > C3H
BALB/c skin
7/8 at day 165
B6 skin
4/9 at day 185
C3H => B6
C3H skin
B10.BR or
B10.BR or
BALB/c => B10
BALB/c skin
0/19 (chronic
rejection)
Sublethal TBI, CP
Persistent
9/10 at day 60
Colson et al. (1995a)
(Continued)
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December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 5
Pasquet et al.
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
Table 1 | Continued
Conditioninga
BM/SC graft =>
Organ/tissue
host
graft
BALB/c => B10
BALB/c heart
B10.A(5R) skin
SC, CP
Transient
4/10 at day 200
Tomita et al. (1990b)
C3H => AKR
C3H skin
SC, CP
Transient
5/8 at day 100=>
Tomita et al. (1990a)
B10.BR skin
5/6 at day 100
AKR => C3H
B10.D2 => BALB/c
B10.A(5R) => B10
B10.BR => AKR
Hematopoietic
Allograft survival
6/6 > day 420
AKR skin
5/8 at day 100
B10.BR => C3H
B10.BR skin
4/8 at day 100
B10.D2 skin
5/6 at day 100
B10 => AKR
B10 skin
0/6 at day 12
B6 => C3H
B6 skin
0/6 at day 13=>
B6 => AKR
B6 skin
AKR SC => C3H
AKR skin
0/6 at day 12
CP
Persistent
9/10, day 120
AKR SC => C3H
B10.BR skin
B10.BR skin
10/10 at day 120
B10.BR SC => C3H
AKR skin
0/5 at day 14
DBA/2 => BALB/c
DBA/2 skin
8/10 at day 80
DBA/2 => BALB
B10.D2 skin
DBA/2
DBA/2 skin
B10.BR SC => C3H
Reference
chimerismb
Eto et al. (1990)
0/5 at day 13
0/5 at day 13
CP
SC => BALB/c wt
DBA/2 SC =>Vα14
Persistent
6/6 at day 100
Iwai et al. (2006)
6/6 at day 100
Mapara et al. (2001)
0/6 at day 50
NKT KO
B10.A => B6
B10.A skin
αCD4(d) and
Persistent
αCD8(d), CP, TI,
TBI
a
α, antibody to; BUS, busulfan; CP, cyclophosphamide; nd, non-depleting; SC, CD34+ stem cells; TBI, total body irradiation; TI, thymic irradiation; Treg, CD4+CD25+
regulatory T cells.
b
N/D, not detected.
and a combined bone-marrow/renal allograft. All developed a
transient multi-lineage chimerism. Whereas one patient lost the
allograft by acute humoral rejection 10 days post transplantation, four out of the five patients, treated with a combination
of immunosuppressive drugs for up to 14 months, maintained
renal function for up to 1400 days thereafter. Renal biopsies
showed normal tissue for three of these patients, with some
minor signs of chronic rejection for the fourth. In vitro studies
suggested specific absence of T cell-responses to directly presented alloantigens. However, two out of the four patients later
developed alloantibodies, one showing complement depositions
in the graft (Porcheray et al., 2009). It needs to be emphasized that T cell reactivity to indirectly presented donor antigens
is required for alloantibody-production by host B-lymphocytes.
The apparent absence of T cell response to directly presented
alloantigens and the production of alloantibodies are therefore
not in contradiction. Combined, these studies suggested that
long-term acceptance of (though not genuine immunological
tolerance to) kidney allografts can be obtained by a therapy
including induction of transient hematopoietic chimerism and
therefore represented a major step forward in transplantation
medicine.
Less promising results were obtained in a study in which HLAmismatched pancreatic islets were transplanted into type I diabetes
patients (Mineo et al., 2008). The conditioning regimen used
Frontiers in Immunology | Immunological Tolerance
was very mild but nevertheless led to transient hematopoietic
chimerism. However, all four patients that initially adhered to
immunosuppressive therapy lost graft-function rapidly after drug
weaning.
A ROLE FOR REGULATORY T CELLS IN HEMATOPOIETIC
CHIMERISM-ASSOCIATED TOLERANCE?
At this point, one might wonder if more work is warranted to
obtain tolerance to (and therefore permanent acceptance of) organ
allografts. When considering the very promising results obtained
with kidney allografts in humans, one has to keep in mind that this
organ might represent a special case. The human islet study failed,
and the monkey and swine studies gave substantially less satisfying
results with skin and heart allografts than with renal transplants.
Moreover, in miniature swine it was shown that kidney allografts
induced tolerance to heart allografts (Madsen et al., 1998). The
thymus and Treg may play a role in this phenomenon (Yamada
et al., 1999; Mezrich et al., 2003a).
To induce genuine immunological tolerance to donor tissues,
hematopoietic chimerism needs to persist in the long term to continuously induce tolerance of newly developing lymphocytes in
primary lymphoid organs. Indeed, if hematopoietic chimerism is
only transient, mature allospecific lymphocytes will develop and,
in the absence of dominant tolerance mechanisms, will eventually destroy the graft. Long-term hematopoietic chimerism has
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 6
Pasquet et al.
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
Table 2 | Combined bone-marrow and organ transplantation in large animals and non-human primates.
Species
“Cattle”
Organ
Conditioninga
Immuno-
Hematopoietic
Allograft
suppression
chimerismc
survivald
Reference
Skin
Co-twins
None
Persistent
30% at 2 years
Stone et al. (1971)
Body
Co-twins
None
Persistent
0/10 at day 68
Emery and McCul-
skin
lagh (1980)
Auricular
5/12 > day 60
skin
Dog
Heart
Kidney
Miniature
TLI, donor BM
ALS, donor BM
±ATG, ±MTX,
N/A
0/29 at day 329
Strober et al. (1984)
None
N/A
>14b , >17b , >38b , >78b
Caridis et al. (1973)
±CsA
d, ≤ 4/24
Kidney
ALS, donor BM
None
N/A
Kidney
Lethal TBI ± CP
None
Persistent
αCD3-DT; TBI; TI; donor
30 days CsA
Persistent
45, 50, >50, >235 days
Huang et al. (2000)
30 days CsA
Persistent
>300, 45 days
Fuchimoto
swine
Skin
0/13 at day 300
Hartner et al. (1986)
>200, >200, >200, >200,
Guzzetta et al. (1991)
75
BM
Skin
αCD3-DT; TI; donor
PBSC
Kidney
Rhesus
>120, >180, >100 days,
Fuchimoto
“long term”
(2000, 2001)
et
al.
ATG, donor BM
None
N/A
20% at day 240
Thomas et al. (1983,
Kidney
ATG; TBI; TI;
4 weeks CsA
Transient
>3478, >2569, >834e ,
Kawai et al. (1995),
>771e , >405e , 260,
Kimikawa
>198e , >196e , >137e , 72,
(1997b), Kawai et al.
44, 40, 37, 40, 37 days
(2002, 2004)
1987)
monkey
splenectomy; donor BM
Heart
N/D
14, 175 days
Transient
509, 428, 138 days
N/D
56, 43 days
Kidney
ATG; TBI; TI; donor BM
4 weeks CsA
Transient
117, 95, 43
Kidney
ATG; TBI; TI; donor BM;
4 weeks CsA
Transient
>1710, >1167, 755, 206,
aCD154
a
al.
Kidney
monkey
Cynomolgus
et
(2000)
et
al.
Kawai et al. (2004)
837, 401, 373, 58
α, antibody to; αCD3-DT, anti-CD3 antibody coupled to diphtheria toxin; ALS, anti-lymphocyte serum; ATG, antithymocyte globulin; BM, bone marrow; CP, cyclophos-
phamide; PBSC, peripheral blood stem cells; TBI, total body irradiation; TI, thymic irradiation; TLI, total lymphoid irradiation.
b
Renal allografts that were not rejected but were lost for other reasons.
c
N/A, not analyzed; N/D, not detected.
d
Animals that rejected their allografts are indicated in bold.
e
Renal allografts that were not rejected but were lost for other reasons.
been achieved with very aggressive conditioning regimens inducing total host T cell depletion. However, the level of toxicity and
the severe immunosuppression associated with this type of treatment do not allow their use in the clinic. Alternative conditioning
regimens have been envisaged to avoid rejection of donor bone
marrow while allowing for survival of part of the host T cells. They
included the injection of non-depleting antibodies to block T cell
co-stimulatory pathways and the injection of antibodies specific
for some T cell markers upregulated upon activation. As described
throughout this review, these methods gave very promising results
in rodents. However, induction of a permanent chimerism was
far more difficult to achieve in large animals. This observation
might be largely responsible for the less satisfying results obtained
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with heart and skin allograft in miniature swine and primates.
Moreover, antibody-based therapies can also generate unpredicted
side effects that complicate translation into the clinic. For example, the use of anti-CD154 antibody in a non-human primate
renal allograft model led to severe thromboembolic complications
(Kawai et al., 2000; Koyama et al., 2004) due to CD154 expression on activated platelets and to CD40 expression on the vascular
endothelium (Henn et al., 1998; Slupsky et al., 1998). The use
of anti-CD154 has also been associated with impaired humoral
immunity against influenza in a heart allograft model (Crowe
et al., 2003). Antibodies targeting other T cell surface markers also
present limitations as targeted molecules can be expressed by other
populations, e.g., CD25 on Treg. While inhibiting the allogeneic
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 7
Pasquet et al.
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
Table 3 | Combined bone-marrow and organ transplantation in humans.
Organ
Kidney
(HLA-matched)
Kidney
Conditioninga
ALG; CP
ALG; CP; donor BM
Donor BM
Immuno-
Hematopoietic
Allograft
suppressiona
chimerismc
survivalb
Maintenance CsA;
N/A
13/54 rejected
3/57 rejected
Barber et al. (1991)
azathioprine; prednisone
2 weeks
Persistent
21/23 at 1 year (but
McDaniel et al. (1994)
microchimerism
“chronic rejection”)
ALG + maintenance
Kidney
TBI, ARA-C, CP, ATG
(haplocompatible)
(splenectomy)
Kidney (related
Not specified, prior BM
donors)
transplantation to treat
Kidney
CP; ATG; TI; donor BM
Reference
Transient/ND
1/7 at 1 year
10 months CsA, Pred
Persistent
>15 months
Sorof et al. (1995)
None
Persistent
>15, >30, >3 months
Butcher et al. (1999)
2 months CsA
Transient/persistent
hematological disorders
(HLA-matched)
>7.3, >5.3, >4.3, >3.5,
Spitzer et al. (1999),
>2.8, >2 years
Buhler et al. (2002),
>34 months
Scandling et al. (2008)
Fudaba et al. (2006)
Kidney
ATG; TLI; donor PBSC
6 months CsA
Persistent
CP; αCD2; TI; donor BM
≤14 months CsA/Rapa
Transient
1 year “Edmonton”
Transient
(HLA-matched)
Kidney
(HLA-mismatched)
>1932, >1666, 10 days,
Kawai et al. (2008),
>1050, >707 days;
Porcheray et al. (2009)
donor-specific antibodies
Pancreatic islet
High dose HSC
(HLA-mismatched)
Liver
a
(FK506, Rapa)
ATG; CP; donor HSC
28–90 days FK506, Rapa
451, 480, 178, 471, 158,
Mineo et al. (2008)
510 days
Transient/ND
>240, >290
Donckier et al. (2004)
α, antibody to; ALG, anti-lymphocyte globulin; ARA-C, arabinofuranosyl cytidine; ATG, antithymocyte globulin; BM, bone marrow; CsA, cyclosporin A; CP, cyclophos-
phamide; HSC, CD34+ hematopoietic stem cells; PBSC, peripheral blood stem cells; Pred, prednisone; Rapa, Rapamycin; TBI, total body irradiation; TI, thymic
irradiation; TLI, total lymphoid irradiation.
b
Patients that rejected their allografts are indicated in bold.
c
N/A, not analyzed; N/D, not detected.
response, such approaches could therefore prevent the establishment of regulatory mechanisms important for graft survival. They
also non-specifically inhibit T cell-dependent immunity, including protective responses against pathogens. Finally, most of the
protocols used in large animals or currently tested in the clinic
require strong initial immunosuppressive treatments that induce
major qualitative and quantitative modifications of the immune
system that last for years. In conclusion, while highly promising,
these strategies still need to be optimized before going into the
clinic.
To overcome the issues listed above, several laboratories
embarked on studies to evaluate the potential of Treg to promote allograft protection (reviewed by Li and Turka, 2010).
The capacity of naturally occurring Treg to control allogeneic
responses was already highlighted by Sakaguchi et al. (1995)
landmark paper. Using in vivo activated polyclonal Treg with
irrelevant specificity, Karim et al. (2005) first induced tolerance to allogeneic skin graft in lymphopenic Rag-deficient
hosts reconstituted with naïve CD45RBhigh CD4+ T cells (Karim
et al., 2005). Similar results were obtained in another lymphopenic system with in vitro expanded donor-specific Treg
(Golshayan et al., 2007). Interestingly, this approach also significantly prolonged skin allograft survival in unmanipulated
wild-type hosts. In a transplantation-model across minor histocompatibility antigens, another group protected male skin
Frontiers in Immunology | Immunological Tolerance
graft from rejection by syngeneic female hosts using Foxp3transduced male antigen-specific TCR transgenic CD4+ T cells
(Chai et al., 2005). In another study, a genetically manipulated
Treg population with direct and indirect alloantigen-specificity
substantially prolonged skin allograft survival and delayed chronic
rejection of heart allografts when co-injected with anti-CD8
antibody (Tsang et al., 2008). More recently, prevention of
transplant arteriosclerosis and long-term survival of skin allograft were achieved with in vitro expanded naturally occurring
CD127low CD25+ CD4+ human Treg in a chimeric humanized
mouse system (Issa and Wood, 2010; Nadig et al., 2010). Combined, these reports demonstrated the capacity of Treg to delay
rejection processes.
Based on the large body of literature on transplantation tolerance through hematopoietic chimerism and on the immunosuppressive potential of Treg, several laboratories decided to combine
Treg infusion with bone-marrow transplantation (Figure 1). This
method is expected to allow the establishment of complementary
tolerance mechanisms, thus mimicking the complex network of
checkpoints and regulatory systems naturally involved in maintenance of self-tolerance (Figure 2). Moreover, in addition to their
general modulatory effects on the reactivity of the immune system,
Treg expressing the transcription factor Foxp3 have the capacity to
establish an immune-privileged niche for allogeneic hematopoietic stem cells after transplantation into non-irradiated recipients
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 8
Pasquet et al.
FIGURE 1 | A regulatory T cell/hematopoietic chimerism-based
protocol for induction of transplantation tolerance. (1) The allograft
(e.g., heart) will be transplanted with concomitant infusion of donor
BM or HSC into conditioned hosts. Rejection of the grafts will temporarily be
prevented using an immunosuppressive regimen. (2) Donor (a) and host (b)
BM will be cultured in vitro under conditions allowing for differentiation of DC.
Host DC will be pulsed with donor antigen to assure indirect presentation of
(Fujisaki et al., 2011). The co-injection of Treg with allogeneic
bone-marrow should therefore promote its engraftment. Administration of donor-specific Treg prevented rejection of bone-marrow
allografts in preconditioned mice (Joffre et al., 2004; Joffre and
van Meerwijk, 2006). Promising results were later obtained using
polyclonal donor Treg (Hanash and Levy, 2005). However, similar
protocols failed to substantially prolong survival of skin and heart
allografts (Joffre et al., 2008; Tsang et al., 2008; Pilat et al., 2010).
In contrast, when combined with bone-marrow transplantation,
administration of a single dose of Treg fully prevented rejection
of skin and heart (Joffre et al., 2008). Whereas Treg specific for
directly presented donor-antigens allowed for survival of bonemarrow allografts, they failed to prevent chronic rejection of skin
and heart. In contrast, Treg specific for indirectly presented donorantigens fully prevented chronic heart and skin allograft rejection
(Joffre et al., 2008). These results firmly demonstrated the clinical
potential of Treg infusion in induction of bone-marrow chimerism
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Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
these antigens. Thus generated DC will then be co-cultured with host-derived
Treg (c), allowing for expansion of Treg specific for directly and indirectly
presented donor antigens. (3) Thus generated donor-antigen-specific Treg will
then be infused into the host. Immunosuppression may temporarily be
continued using drugs that do not affect Treg (e.g., Rapamycin). Using this
protocol, full tolerance to donor-tissue will be achieved and chronic rejection
effectively prevented.
and in the subsequent prevention of acute and chronic allograft
rejection.
TREG AND HEMATOPOIETIC CHIMERISM-BASED
STRATEGIES: SOME LIMITATIONS TO OVERCOME
The data described above constitute a proof of principle that combining Treg and bone-marrow infusion can lead to subsequent
tolerance to allogeneic tissues, even in very stringent donor/host
combinations and for highly immunogenic tissues such as the
skin. However, 5 Gy total body irradiation was required in that
protocol (Joffre et al., 2008). This dose appears not suitable for
clinical use as it is associated with severe temporary leukopenia.
Interestingly, the group of Wekerle recently induced hematopoietic
chimerism in mice using a comparable approach, but without or
with very limited cytoreductive conditioning (Pilat et al., 2010,
2011). Treatment with costimulation-blocking agents, a short
course of rapamycin, and injection of polyclonal Treg allowed for
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 9
Pasquet et al.
FIGURE 2 | Tolerance mechanisms induced by the proposed
regulatory T cell/hematopoietic chimerism-based protocol for
induction of transplantation tolerance. (1) Hematopoietic cells
(e.g., DC) derived from the grafted BM will colonize the recipient’s
thymus and induce deletion and anergy (i.e., “recessive tolerance”) of
developing donor-specific host T lymphocytes. DC may also promote
limited differentiation of donor-specific Treg that will contribute to
transplantation tolerance. (2) Donor DC will also induce recessive
tolerance of mature peripheral donor-specific T lymphocytes. These
induction of hematopoietic chimerism. Skin grafts transplanted
on these mice survived for more than 160 days, without signs of
rejection or appearance of donor-specific antibodies (Pilat et al.,
2010). More recently, this group raised similar conclusions using
polyclonal host CD4+ lymphocytes previously transduced with
a retroviral vector containing Foxp3 and a drug-free conditioning regimen where 1 Gy total body irradiation replaced the short
course of rapamycin (Pilat et al., 2011). These protocols represent a major step forward to the clinic. However, they still rely on
anti-CD154 treatment and this antibody is presently not usable
in patients (see above). Different non-mutually exclusive strategies can be envisaged to avoid co-stimulatory-blockade. The use
of hematopoietic or mesenchymal stem cells instead of bonemarrow cells could be an option, as this will significantly reduce
the immunogenicity of the graft. Another strategy would be to
improve the efficiency of the immunosuppression by injecting
donor-specific Treg. Alloantigen-specific T cells survived longer
and in several transplantation models gave substantially better
results than polyclonal Tregs with irrelevant specificity (Joffre et al.,
2004, 2008; Nishimura et al., 2004; Golshayan et al., 2007).
Another aspect that still needs to be tested before translating Treg-based strategies into the clinic is represented by the
Frontiers in Immunology | Immunological Tolerance
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
cells may, to a limited extent, directly induce donor-specific Treg.
However, the dominant tolerance (i.e., Treg) induce by hematopoietic
chimerism in (1) and (2) appears insufficient to durably prevent most notably
chronic allograft rejection. (3) Infusion of donor-specific Treg will aid in
engraftment of grafted donor BM/HSC (a) and inhibit the reactivity of mature
peripheral donor-specific T lymphocytes (b), thus favoring graft-acceptance.
They will also allow the differentiation of donor-specific conventional T
lymphocytes into Treg (c), thus assuring persistence of tolerance and
preventing chronic allograft rejection.
antigen-specificity of the treatments. Indeed, if Treg activation is
antigen specific, these cells exert their suppressor effector function
in a non-antigen-specific-manner in vitro (Thornton and Shevach,
2000). If true in vivo, infused Treg may therefore inhibit protective immunity. However, it has been shown that hematopoietic
chimerism/Treg-based therapy against allograft rejection is (at
least) donor specific. A related issue is that tolerance to donorantigen may be broken by (e.g., viral) infection (Welsh et al., 2000;
Williams et al., 2001; Forman et al., 2002). It therefore also needs
to be verified to what extent Treg-based therapies are resistant to
infection. Experimental work will need to be performed to clarify
these important issues.
Finally, infused Treg do not necessarily survive indefinitely and
tolerance may therefore wane away with time. In other transplantation models, however, it was shown that a tolerant T cell
population can render naïve T cells tolerant and even tolerogenic
(Waldmann, 2010). Very recently it was shown that this so-called
“infectious tolerance” depends on Treg that induce novel Treg
required for persistence of tolerance to allografts (Kendal et al.,
2011). Even if it remains to be shown that also infused Treg can
cause infectious tolerance, it appears therefore that Treg can induce
life-long tolerance to allografts.
December 2011 | Volume 2 | Article 80 | 10
Pasquet et al.
Hematopoietic chimerism, Treg, and transplantation tolerance
CONCLUSION
The data discussed here indicate that induction of persistent
hematopoietic chimerism combined with infusion of Treg with
appropriate specificity efficiently leads to life-long tolerance to
allografts in experimental animal models (Figure 1). Thus, and not
very surprisingly so, the mechanisms involved in the maintenance
of tolerance to self antigens also appear required for tolerance to
donor antigens (Figure 2). More work will need to be performed
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validity of these conclusions for non-human primates and humans
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recent years in the induction of authentic immunological tolerance
to allogeneic organ grafts, and transplant recipients may soon be
able to live a life free of the fear of losing the graft and of the severe
side effects of immunosuppressive drugs.
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Conflict of Interest Statement: The
authors declare that the research was
conducted in the absence of any
commercial or financial relationships
that could be construed as a potential
conflict of interest.
Received: 20 July 2011; accepted: 05
December 2011; published online: 28
December 2011.
Citation: Pasquet L, Joffre O, Santolaria T and van Meerwijk JPM (2011)
Hematopoietic chimerism and transplantation tolerance: a role for regulatory T cells. Front. Immun. 2:80. doi:
10.3389/fimmu.2011.00080
This article was submitted to Frontiers in
Immunological Tolerance, a specialty of
Frontiers in Immunology.
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