dossier de presentation

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VIROINVAL (Regniessart).
Dans le cadre du 70ème anniversaire de
la fin de la seconde guerre mondiale,
création et inauguration le 8 mai 2015
d'une stèle en hommage à l'équipage du
Short Stirling BF513 - N° 75 (NZ)
Squadron - abattu le 15 avril 1943.
DOSSIER DE PRESENTATION
Avril 2015
La Bataille de la Ruhr et l'opération sur Stuttgart dans la nuit du 14 au 15 avril
1943
La « Bataille de la Ruhr », ce sont 43 opérations de bombardements importants, échelonnées entre mars et juillet
1943, portant sur des objectifs situés entre Stuttgart et Aix-la-Chapelle, mais axées principalement sur la Ruhr.
Cette offensive a commencé le 5 mars 1943, avec une attaque sur Essen, lancée par 442 bombardiers britanniques.
Le secteur abritait les usines Krupp et était fortement défendu. Grâce au marquage des objectifs par les éclaireurs
dirigés par le système Oboe, Essen a été touchée beaucoup plus durement qu’auparavant.
Au cours des mois suivants, Essen a encore été bombardée à quatre reprises, ainsi que la plupart des grands centres
de la Ruhr. Les dégâts ont été infligés principalement par des bombes incendiaires, mais aussi par des bombes
explosives pesant jusqu’à 4 tonnes. Duisbourg, Dortmund, Düsseldorf, Bochum et Aix-la-Chapelle ont été gravement
endommagées.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 1943, le Bomber Command lança une opération sur Stuttgart à laquelle 462
bombardiers (146 Wellingtons, 135 Halifaxes, 98 Lancasters, 83 Stirlings) ont pris part et 370 d'entre eux ont atteint
la zone de l'objectif.
Les premiers "Y aircraft" (marqueurs de cible) ont bombardé à 3 kilomètres au Nord-Est du "point de frappe". La
plupart des bombardiers de la force principale ont largué leurs bombes à cet endroit et dans la partie Nord de
Stuttgart. D'après le rapport de l'opération, une quarantaine de sites industriels ont été sévèrement endommagés.
Le Bomber Command a perdu 23 avions au cours de cette opération, soit 5 % des forces engagées (8 Stirlings, 8
Wellingtons, 4 Halifaxes et 3 Lancasters).
Ce sont les équipages des Short Stirlings qui ont payé le plus lourd tribut cette nuit là; avec 8 bombardiers abattus
sur 83 engagés, le taux des pertes est de 10 % pour ces aviateurs !
Parmi eux se trouvait le Short Stirling BF513 codé AA-E et appartenant au N° 75 (NZ) Squadron...
Cette soirée du 14 avril 1943, l'aérodrome de Newmarket est en effervescence; 11 bombardiers Short Stirlings sont
préparés et armés de bombes incendiaires pour une opération sur Stuttgart.
21H32 : le BF513 codé AA-E décolle pour sa première opération; c'est un appareil tout neuf, livré au N° 75 (NZ)
Squadron le 8 avril 1943 et rendu opérationnel le 11 avril.
A son bord, l'équipage est constitué du Pilot/Officer MCCASKILL Donald Gordon (Pilot) 19 ans, du Pilot/Officer
GRAINGER James Kennedy (Navigator) 21 ans, du Sgt ELWELL Bertram (Air Bombaimer) 26 ans, du Sgt GREEN
Reginald Thomas Charles (Wireless Operator/Air gunner) 27 ans, du Sgt MCVICAR Angus (Flight Engineer) 20 ans, du
Sgt COOK Ernest Desmond (Air Gunner) 19 ans et du Sgt SMITH Ronald Alexander (Air Gunner) 22 ans.
Ils vont rejoindre des appareils provenant d'une quinzaine d'autres Squadrons pour constituer une force de 462
bombardiers ayant pour objectif le complexe militaro-industriel de Stuttgart.
Après 3 heures de vol, arrivé à proximité de la cible, l'équipage doit subir les tirs de la "Flak" (artillerie anti -aérienne)
puis faire face à l'intervention de la chasse de nuit. Si la "Flak" n'a pas été très active, - faible concentration de
projecteurs, grande partie des tirs de la "Flak" légère inefficaces et quelques tirs imprécis de la "Flak" lourde - 9
formations de chasseurs de nuit ont engagé 24 bombardiers dont 5 ont été abattus.
Arrivé enfin sur l'objectif, entre 00H50 et 01H10, le Sgt Bertram Elwell largue ses bombes puis le Stirling dégage
rapidement pour prendre son cap de retour.
Le Pilot/Officer James Grainger assure la navigation pour rejoindre la base de Newmarket et la route la plus directe
passe par le Grand Duché de Luxembourg puis par la Belgique avant de traverser la Manche. Jusqu'alors, cette route
empruntait un espace aérien mal couvert par la ligne de défense du Reich; un "couloir" entre l'aérodrome de SaintTrond (dans l'Est de la Begique) et ceux de Juvincourt et de Laon-Athies ( dans la région de Reims).
Malheureusement, et depuis quelques jours seulement, ce "couloir" s'était refermé; l'aérodrome de Florennes était
devenu opérationnel et deux Escadrilles de chasseurs de nuit Messerschmitt Bf 110 du NJG 4 y étaient basées.
Le radar longue portée de type "Freya" couvrant le Secteur 7 avait repéré les Bombardiers sur le chemin du retour et
la chasse de nuit de Florennes avait été mise en alerte.
C'est ainsi qu'à 0h00 le 15 avril, le Bf 110 codé 3C + FB piloté par l'Oberleutnant Friedrich "Fritz" Graeff décollait de
Florennes pour se positionner et attendre les instructions. Guidé ensuite par le coordinateur au sol, le chasseur de
nuit engage un bombardier allié qui sera abattu à 02H25. Il s'agit du Short Stirling BF513 codé AA-E qui tombera
dans le "Bois de Nismes", à proximité du hameau de Regniessart.
Quelques minutes plus tard, le Bf 110 piloté par Fritz Graeff se pose à Florennes; il est 02H32 ce 15 avril 1943.
Les sept membres de l'équipage du Stirling ont été tués dans le crash. Ils seront inhumés dans le cimetière de
Florennes le 17 avril en fin de journée et les hommages militaires leur seront rendus.
C - Le bombardier lourd Short Stirling
Le Short Stirling, qui
répondait à une spécification
de 1936, fut le premier des
bombardiers quadrimoteurs
lourds du Bomber Command
qui menèrent les grandes
offensives de nuit sur
l'Europe pendant les quatre
dernières années de la
guerre, et le seul à être conçu
dès le départ pour recevoir
quatre propulseurs.
Au prototype à l'échelle 1/2
construit en 1938 succéda un
prototype en grandeur réelle,
qui fut détruit lors de son vol
initial, en mai 1939. C'est le
Squadron 7 qui reçut les
premiers exemplaires de
série en août 1940 (en pleine bataille d'Angleterre).
Le Mk I débuta sa carrière opérationnelle dans la nuit du 10 au 11 février 1941 ; il fit son premier bombardement de
Berlin deux mois plus tard. Equipé de moteurs Bristol Hercules XI en étoile de 1595 CV, il fut produit à 756
exemplaires. Les tout premiers exemplaires furent munis d’une tourelle ventrale rétractable équipée de deux
mitrailleuses .303, mais son manque d’efficacité la fit démonter très vite.
Tous reçurent une tourelle dorsale de type FN7A, elle aussi équipée de deux mitrailleuses .303, une tourelle de nez
de type FN5A avec le même armement et une tourelle de queue de type FN20A, avec quatre .303.
Le Mk II (moteurs Wright Cyclone de 1600 CV) ne dépassa pas le stade du prototype.
Quant au Mk III (moteurs Hercules XVI de 1650 CV), il fut, avec 875 exemplaires construits, la principale variante du
bombardier. Il se différencie aisément du Mk I par sa tourelle dorsale d type FN50, toujours à deux mitrailleuses .303
Les Stirlings furent les premiers appareils opérationnels à recevoir, en 1941, le système « Oboe » d'aide à la
navigation, et en août 1942 ils participèrent aux premières opérations de la "Pathfinder Force" (marquage des
objectifs avec des fusées de signalisation colorées ou des bombes incendiaires).
Le Short Stirling avait une bonne manœuvrabilité mais son plafond opérationnel, limité à 5.000 mètres, le rendait
vulnérable face à la "Flak" allemande (artillerie antiaérienne) et, pour les mêmes raisons, constituait la cible
privilégiée des chasseurs de nuit. A titre comparatif, le plafond opérationnel du "Halifax" était de 6.000 mètres et
celui du "Lancaster" de 7.500 mètres.
A partir de la fin de l'année 1943, le Mk III, qui subissait de lourdes pertes pour les raisons évoquées ci-dessus, fut
progressivement retiré des opérations de bombardement stratégique pour être affecté à des opérations de
mouillage de mines à proximité des ports allemands ("Gardening operations"), à des missions de contremesures
électroniques ainsi qu'au largage de nuit d'espions loin derrière les lignes ennemies.
A ce moment, le besoin s'est fait sentir de disposer d'un appareil de transport de troupes puissant capable de
tracter les planeurs de type "Hamilcar" et "Horsa". Le Short Stirling Mk IV a ainsi vu le jour. Débarrassé de ses
tourelles de nez (remplacée par une bulle en plexiglass) et dorsales, il fut équipé d’un système d remorquage sous la
queue. Il a été notamment utilisé au cours de la Bataille de Normandie ainsi que lors de l'opération "Market
Garden".
Une version Mk V, exclusivement destinée au transport, équipée d’un vaste porte latérale sur le flanc arrière du
fuselage, et d’une porte d’accès pour les passagers à la place de la tourelle arrière, fut produite tout à la fin de la
guerre, notre défunte compagnie nationale Sabena en utilisant deux après la guerre.
En service au sein du "Bomber Command", les Short Stirlings ont assuré 14.500 opérations et largué 27.000 tonnes
de bombes. 582 appareils ont été perdus en opérations et 119 autres ont été déclassés suite aux dommages subis.
Au total, 2.383 Short Stirlings furent construits. Il n'existe malheureusement plus aucun exemplaire de ce
bombardier ni même les plans dessinés par Arthur Gauge pour la Société "Short Brothers".
Le "Stirling Project", en Angleterre, s'est donné la tâche de recréer les plans, avec l'aide d'anciens employés, et
reconstruit actuellement le Short Stirling bout par bout, en recréant au besoin certaines pièces.
http://stirlingproject.co.uk/
Caractéristiques du Short Stirling Mk III
Type : bombardier lourd de nuit (équipage de 7 ou 8 hommes).
Moteurs : 4 moteurs à pistons Bristol Hercules XVI en étoile de 1.650 chevaux.
Performances : vitesse maximale à 4.420 mètres, 435 km/h; plafond pratique, 5.180 mètres; distance franchissable
avec 6.350 kilos de bombes, 949 kilomètres.
Poids : à vide, 19.596 kilos; maximal au décollage, 31.790 kilos.
Dimensions : envergure, 30,20 mètres; longueur, 26,50 mètres; hauteur, 6,93 mètres; surface alaire, 135,60 m².
Armement : Mitrailleuses .303 (7,7 mm) : 2 dans la tourelle de nez, 2 dans la tourelle dorsale et 4 dans la tourelle de
queue.;
Charge de bombes maximale : 6.350 kilos.
D- Le N° 75 (NZ) Squadron
photo 2 Blason 75 (NZ) Squadron
La devise est écrite en Maori "AKE AKE KIA KAHA" qui signifie "For Ever and
Ever Be Strong"
"Pour Toujours et Toujours être Fort"
Le No. 75 Squadron de la "Royal Air Force" a opéré comme unité de
bombardement durant la seconde guerre mondiale avant d'être transféré à
la "Royal New Zealand Air Force" en 1946.
Créé comme unité du "Royal Flying Corps" pour la défense intérieure, il a
été formé à Goldington le 1er octobre 1916 et équipé de BE2c (Royal
Aircraft Factory) puis, par la suite de BE2e. Après un passage par Elmswell
en Est-Anglie en septembre 1917, le Squadron s'est implanté à North Weald
dans le Comté d'Essex en mai 1918. Il a été affecté à la chasse de nuit et
équipé d'Avro 504K puis de Sopwith Pups. A l'issue de la première guerre
mondiale, le Squadron a été dissous.
Le Squadron a été reformé à Driffield (Yorkshire) comme N° 75 (Bomber) Squadron le 15 Mars 1937 dans le contexte
d'un redéploiement de la "Royal Air Force". En septembre 1937, le Squadron a été doté de bombardiers lourds
Handley Page Harrow et est devenu une unité de bombardement à long rayon d'action avec deux groupes de vol de
six avions arborant le code '75' sur le fuselage.
En juillet 1938, le Squadron s'est installé à Honington avec le code 'FO' pour remplacer le '75'. A partir de mars 1939,
le 75 Squadron a été repris dans le Groupe N° 3 du Bomber Command et est devenu une "Unité d'entraînement
opérationnel" (OTU) basée à Stradishall en juillet 1939 et rééquipée avec des Vickers Wellington Mk I. Le 4 avril
1940, le 75 Squadron a été absorbé par le Groupe d'Entraînement N° 6 et a donc cessé d'exister sans disposer d'un
blason officiel autorisé par la "Royal Air Force".
Le Squadron néo-zélandais
En 1938, le Gouvernement néo-zélandais passait commande de 30 bombardiers Vickers Wellington Mk IC. Les
équipages de la "Royal New Zealand Air Force" étaient envoyés en Angleterre sur les nouveaux avions basés à
Marham. Les équipages faisaient ensuite voler les avions jusqu'en Nouvelle-Zélande par groupe de six. Les rapports
officiels de la "Royal Air Force" ont alors donné à ces aviateurs le nom du "Squadron néo-zélandais" et, à la suite de
la déclaration de guerre du Royaume-Uni contre l'Allemagne, le Gouvernement néo-zélandais a mis ses avions et ses
équipages à la disposition de la "Royal Air Force" pour l'aider dans son effort de guerre.
Le Ministre de l'Air Britannique a décidé de leur attribuer le numéro du défunt 75 Squadron le 4 avril 1940, indiquant
ainsi que le noyau du personnel du Squadron néo-zélandais formait ainsi une unité opérationnelle.
Le Squadron néo-zélandais a été renommé 75 Squadron avec les lettres (NZ) ajoutées entre parenthèses après le
numéro : 75 (NZ) Squadron RAF. Ainsi fut créé le premier Squadron du Commonwealth de la seconde guerre
mondiale.
Bien que souvent mentionné erronément comme une unité RNZAF, le 75 (NZ) Squadron a été équipé et contrôlé par
la "Royal Air Force" jusqu'à l'anniversaire de la victoire des alliés sur le Japon en 1945.
Le Squadron a été rattaché au Groupe N° 3 et basé initialement à Feltwell (avril 1940), puis à Mildenhall (août 1942),
à Newmarket (novembre 1942) et, finalement, à Mepal dans le Cambridgeshire en juin 1943.
Il a opéré au-dessus de la France, de la Norvège, de la Belgique, de l'Italie, de la Suède et de l'Allemagne.
Ses avions étaient reconnaissables aux lettres "AA" peintes sur le fuselage. Le Squadron a opéré avec trois "Flights"
après sa conversion sur le bombardier Short Stirling et le code "JN" a été attribué au "C" Flight.
A partir de mars 1944, le Squadron a progressivement été rééquipé avec des bombardiers Avro Lancaster et les
Short Stirlings ont été retirés des opérations.
En octobre 1946, pour marquer leur gratitude envers les équipages néo-zélandais, les Britanniques ont transféré le
numéro du Squadron, le Badge et les couleurs à la "Royal New Zealand Air Force".
Le N° 75 Squadron RNZAF était né, constituant une Unité de Chasseurs Bombardiers équipée de 50 ex-RAF
Mosquitos (de Havilland) avec lesquels ils ont quitté le Royaume-Uni.
Le N° 75 (NZ) Squadron à Newmarket
photo 3 Aérodrome Newmarket vue aérienne
Un "champ d'aviation militaire" a été implanté aux abords de la ville de Newmarket dans le Suffolk au cours de la
première Guerre Mondiale lorsque deux Squadrons d'entraînement de la chasse de nuit du "Royal Flying Corps" y
ont été basés durant l'automne 1917.
A l'époque, les surfaces gazonnées du champ de courses et de ses abords offraient un terrain d'atterrissage "prêt à
l'emploi".
Ce champ d'aviation est resté opérationnel jusqu'à la fin de l'année 1918 alors que le "Royal Flying Corps" devenait la
"Royal Air Force".
Ce précédent ayant été créé, la "Royal Air Force", en 1939, a vu l'intérêt d'utiliser à nouveau ce site; c'est ainsi
qu'une grande partie du champ de courses situé à l'Ouest de la ville a été réaffecté, un nouveau conflit semblant
devenu inévitable.
A partir du 1er septembre 1939, les bombardiers Wellington du N° 99 Squadron ont été transférés à Newmarket
d'où ils ont opéré jusqu'au mois de mars 1941. Par la suite, les installations ont été principalement utilisées comme
aérodrome de délestage par les Stirlings de Oakington ainsi que par les Westland Lysanders pour des opérations
spéciales sur les pays occupés en délivrant de l'équipement et de l'aide aux forces de la résistance.
Après les travaux de création de taxiways en dur conduisant à 24 emplacements pour disperser les avions, la
construction de nouveaux bâtiments et l'aménagement de la zone de stockage des bombes, le N° 75 (NZ) Squadron
est arrivé à Newmarket en novembre 1942. Il y restera jusqu'au mois de juin 1943, date de son départ pour Mepal
qui offrait un environnement plus favorable aux bombardiers lourds Stirlings.
C'est donc à partir de Newmarket qu'a opéré l'équipage du Short Stirling BF513 codé AA-E qui a été abattu le 15 avril
1943 et qui est tombé dans le "Bois de Nismes", à proximité du Hameau de Regniessart.
Une plaque commémorant la présence du N° 75 (NZ)
Squadron à Newmarket est apposée à proximité du
bâtiment "Rowley Mile Racecourse", le site ayant
retrouvé son affectation initiale d'hippodrome.
E - L'aérodrome de Florennes et le I./NJG 4
Afin de se prémunir des attaques des bombardiers alliés qui déferlent de jour comme de nuit sur l'Allemagne,
l'état-major allemand décide de mettre en œuvre un rideau de défense aérienne comprenant notamment des bases
de chasse de nuit.
En 1941, le 1er groupe de chasse de nuit (I./NJG 1)était basé à Saint-Trond et, du côté de la France, les aérodromes
de Juvincourt et de Laon-Athies (région de Reims) devaient couvrir les territoires du Sud de la Belgique et du Nord de
la France.
L'espace aérien entre Saint-Trond et Reims était donc mal couvert et, pour combler cet espace dans la ligne de
défense du Reich, les Allemands décidèrent de construire un aérodrome dans l'Entre Sambre et Meuse.
Le choix s'est finalement porté sur le plateau boisé de Florennes/Juzaine et, dès juin 1942, des milliers d'ouvriers
donneront naissance à cette nouvelle base.
En mars 1943, la première piste orientée Est-Ouest est achevée et le NJG 4 est transféré de Laon-Athies à Florennes.
Le Groupe (Gruppe) est composé des 1ère et 2ème escadrilles équipées de bimoteurs Messerschmitt Bf 110 F qui
seront basées à Florennes à partir du 29 mars 1943 pour la I./NJG 4 et du 9 avril 1943 pour la 2./NJG 4 tandis que la
3ème escadrille, équipée de Dorniers 217, les rejoindra en décembre 1943, après sa transformation sur le
Messerschmitt Bf 110 F, plus performant et équipé d'un radar de nuit.
La chasse de nuit est organisée autour d'un système de détection radar sophistiqué et comportant trois niveaux :
1° La direction et la distance de la formation de bombardiers sont d’abord établies par le radar Freya, d’une portée
moyenne de 130 km. Très précis en termes d’azimut latéral (01°) et de distance (250m), le Freya ne fournit pourtant
qu’une estimation de l’altitude de progression.
2° L’interception est alors confiée au tandem des radars Wurtzburg-Riese d’une portée de 50 km, permettant une
localisation dans l’espace à 250 m près.
En portée des deux radars Wurtzburg, une cible est choisie par le coordinateur au niveau de la Compagnie. Les deux
radars reçoivent alors chacun une attribution spécifique. En effet, un faisceau émis par le premier des radars
(stellung rot) suit la cible, un autre faisceau émis par le second radar (stellung blau) suit l’intercepteur. Leurs
évolutions en trois dimensions et leurs positions respectives sont collationnées, au niveau de la station radar, dans la
salle de commandement de la Compagnie, sur une table en verre.
3° Le chasseur de nuit se voit attribuer une cible et est guidé sur son objectif par le coordinateur au sol. A moins de 3
kilomètres, l’opérateur en vol guide son pilote à portée de tir grâce à son radar embarqué Lichtenstein.
Le NJG 4 de Florennes couvrait le Secteur 7 (Raum zieben) du dispositif de défense du Reich et le système de
détection radar y était opérationnel lorsque les 1ère et 2ème escadrilles sont arrivées le 29 mars 1943.
C'est ainsi que les premiers bombardiers alliés ont été abattus par la chasse de nuit de Florennes dès le 11 avril 1943.
C'est l'équipage d'un Wellington X du N° 426 Squadron (Canadian) qui a été la première victime. Au retour d'une
opération sur Francfort-sur-le-Main, le bombardier est abattu par le Capitaine Wilhelm HERGET et s'écrase à
proximité de Virelles.
Quatre jours plus tard, le 15 avril 1943, ce dispositif allait se refermer sur l'équipage du Short Stirling BF 513 auquel
nous rendons hommage ce 8 mai 2015.
Ce sinistre scénario se répétera malheureusement à de nombreuses reprises puisque 168 avions alliés seront abattus
au départ de Florennes entre le 11 avril 1943 et le 13 août 1944.
Photo 7 BF 110 F
Un Messerschmitt Bf 110 survolant la piste Est-Ouest de Florennes en cours de construction.
F - L'Officier Pilote Donald Gordon McCaskill,
RNZAF, NZ43573, Pilote
Donald McCaskill est né à Wellington le 11 octobre 1923. Son père,
Gordon Milton McCaskill, était Lieutenant Colonel dans l’Armée
néo-zélandaise.
Il était encore étudiant lors de sa demande d’engagement le 17 juin
1940 et a été incorporé le 23 juin 1941.
Le 20 décembre 1941, Donald a commencé sa formation de pilote.
Il a reçu ses ailes le 4 avril 1942 et a été promu au grade de
Sergent le 13 juin 1942.
En juin 1942, il embarquait pour le Royaume-Uni où il a reçu les
formations avancées pour le vol de nuit, la procédure d’atterrissage
au faisceau avant de faire sa qualification sur le bombardier
Wellington.
Le 29 janvier 1943, il a été affecté à Stradishare Suffolk pour une
qualification complémentaire sur le bombardier Short Stirling avec
lequel il volera ensuite en opérations.
Le 12 mars 1943, il a rejoint le Squadron 75 à Newmarket. C’est au
départ de cet aérodrome qu’il a pris part à des missions
opérationnelles sur l’Allemagne (Berlin, Francfort et Stuttgart) ainsi
que sur la France (Saint-Nazaire et Bordeaux)
L’Officier Pilote McCaskill était le Commandant de bord du Short
Stirling BF513, engagé dans la nuit du 14 au 15 avril 1943 dans une
attaque contre Stuttgart. Le Stirling n’est pas rentré à sa base cette
nuit-là et, dans un premier temps, l’équipage a été qualifié
« manquant ». Malheureusement, sur base des informations émanant ensuite de la Croix-Rouge notamment, Donald
McCaskill et les membres de son équipage ont été considérés comme « tués au combat ».
L’officier Pilote McCaskill a été inhumé dans le cimetière de Florennes.
Donald McCaskill totalisait 444 heures de vol comme pilote et était âgé de 19 ans. (Extrait des archives de "New
Zealand Defence Force)
Le poste de pilotage et le tableau de
bord du Short Stirling. Ce bombardier
était encore aménagé pour opérer avec
deux pilotes. Dans le courant de l'année
1943, considérant la pénurie de pilotes,
les Stirlings ont opéré avec un seul
pilote à bord et les bombardiers conçus
ultérieurement comme le Lancaster par
exemple, étaient aménagés avec un
seul poste de pilotage.
Ci-dessous un extrait du
carnet de vol (Log Book)
du P/O McCaskill. Endessous de la date du
14 avril 1943 sont
inscrits les trois mots
fatidiques : "Failed to
return" - "N'est pas
rentré" (courtesy of
Russel Mathieson, petitcousin de Donald
McCaskill)
Photo 22
G - L'Officier Pilote James Kennedy GRAINGER, RNZAF, NZ42295, Navigateur
James GRAINGER est né à Shannon (Nouvelle-Zélande) le
1er janvier 1922. Il a fait ses études secondaires à Napier
où il a été diplômé.
Les sports dans lesquels il était actif étaient le cricket, le
football et le tennis.
Au moment où il a commencé sa formation au sein de
l’Air Force néo-zélandaise, le 12 mars 1941, il était
employé au Département de Police de Wellington. Il a
ensuite servi durant neuf mois dans l'armée territoriale
comme membre du Scottish régiment de NouvelleZélande.
James GRAINGER a été enrôlé le 25 janvier 1942 et,
après avoir réalisé sa formation de base, il a embarqué
pour le Canada le 5 avril 1942.
À son arrivée au Canada, le P/O Grainger a été affecté à
l'École d'Observateurs Aériens N° 1, à Malton, Ontario,
où - le 11 septembre 1942 - on lui a attribué son brevet
d'observateur aérien et promu au grade de sergent. Il a
été admis dans le rang d'Officier Pilote le 21 février 1943. Le 22 septembre 1942, il est passé au
Dépôt "Y" à, Halifax, Nouvelle-Écosse, pour son embarquement à destination du Royaume-Uni.
À son arrivée au Centre de Réception du Personnel à Bournemouth, le P/O Grainger a été affecté à
l'Unité de Formation Opérationnelle n° 11. Avec cette unité à Westcott, et sur l'aérodrome satellite
d'Oakley, il a reçu une formation sur l'avion Wellington. Le 31 janvier 1943, il a été muté à l'Unité de
Conversion n° 1657 à Stradishall, Suffolk, pour conversion sur l'avion Stirling. Le 14 mars, James
Grainger a été affecté au Squadron N° 75 (NZ) à Newmarket dans le Suffolk. Au départ de cette base,
il a effectué, comme navigateur sur l'avion Stirling, plusieurs vols opérationnels, les objectifs incluant
la base de sous-marins allemande de Saint-Nazaire, sur la côte française et Francfort, en Allemagne. Il
a aussi volé dans le cadre d'une opération de mouillage de mines.
Le 14 avril 1943, James Grainger était membre de l'équipage de l'avion Stirling BF513 qui a décollé
pour une opération sur Stuttgart et qui n'est pas rentré à sa base. C'était le 4ème vol opérationnel
de James. Tous les membres de l'équipage ont été portés disparus. Plus tard, sur base des
informations reçues au Ministère de l'Air via le Comité International de la Croix-Rouge, il a été
confirmé que le P/O James Grainger était décédé et avait été inhumé dans le cimetière local de
Florennes en Belgique.
Les deux autres membres néo-zélandais de l'équipage, le P/O D. G. McCaskill, de Wellington, et le
sergent R.A. Smith, d'Ashburton, ont aussi perdu la vie.
James Grainger comptait 249 heures de vol comme navigateur et avait 21 ans. (Extrait des archives
de "New Zealand Defence Force)
Les difficultés de la navigation de
nuit
La clé d'un bombardement précis
était une navigation précise.
Forcés de voler la nuit pour
essayer de se prémunir des
chasseurs allemands et des
canons antiaériens, les équipages
de la RAF ont dû mettre en place
des procédures pour trouver leur
chemin à travers l'Europe dans
l'obscurité, le mauvais temps et
avec de fréquentes couvertures
nuageuses voilant les repères au
sol.
Sans entrer dans les détails, les
outils de navigation étaient
désuets et les méthodes
aléatoires. Le navigateur disposait
d'une carte avec un tracé
"théorique" qu'il s'efforçait de suivre en s'aidant du sextant par temps clair et des repères au sol.
Par la suite, les navigateurs ont été aidés par des instruments électromécaniques (Air Position
Indicator - API et Distant Reading Compass - DRC)) mais le manque de technologie pour calculer la
dérive causée par la direction et la vitesse du vent restera pour eux un réel problème.
H - Sergent Bertram Elwell, RAF, 519416, Bombardier
Bertram Elwell est né le 15 mai 1916 à Birmingham, la
deuxième ville du Royaume-Uni après Londres se situant dans les Midlands de l'Ouest au centre de
l'Angleterre.
Photo 41
Le poste de combat du bombardier se trouve dans un compartiment tout à l'avant et dans le bas du
fuselage, mais il n'est occupé que ponctuellement jusqu'à l'approche de la zone de largage.
Dans certains équipages, le bombardier était également un artilleur de l'air qui occupait alors la
tourelle avant en cas d'attaque. Dans le BF513, c'est à Reginald Green, l'Opérateur Radio,
qu'incombait cette tâche.
Pendant la plus grande partie du vol, le bombardier apportait une paire d'yeux supplémentaire pour
scruter le ciel mais aussi pour assister le navigateur dans la lecture de cartes et dans l'identification
des repères au sol.
A proximité de l'objectif, le "Air Bomb Aimer" était à son poste de combat, à plat-ventre dans le nez
de l'avion, il avait à sa gauche le système de visée et à sa droite un panneau de contrôle de 16
interrupteurs avec lesquels il sélectionnait la séquence de largage des bombes de manière à ne pas
déséquilibrer l'avion.
Dès que l'objectif était au centre de la croix de visée, il larguait les bombes et annonçait : "bombs
gone".
Après avoir vérifié qu'aucune bombe n'était restée accrochée, il ordonnait la fermeture des soutes et
le Short Stirling pouvait alors se dégager rapidement de la zone de largage et s'éloigner des canons
antiaériens (Flak) pour entamer un vol de retour périlleux.
I - Sergent Reginald Thomas Charles Green, RAF.VR 1211032,
Opérateur radio/Mitraillleur
Photo 12
Reginald Green était originaire de Great Easton dans le
Leicestershire (District de Market Harborough). Né en
1916, il était le membre le plus âgé (27 ans) de
l'équipage du Stirling BF513 et le seul à être marié.
Alors qu'il travaillait dans la sidérurgie depuis plus de
deux ans, il a, dès le début de l'année 1940, manifesté
le souhait de rejoindre les rangs des Volontaires de
réserve de la "Royal Air Force". Son employeur de
l'époque lui a d'ailleurs fourni une lettre de
recommandation datée du 24 février 1940.
En novembre 1940, il était incorporé dans la "RAFVR"
(Royal Air Force Volunteer Reserve) pour y être formé.
Reginald Green poursuivra ensuite sa formation
d'opérateur Radio (Wireless Operator) et de mitrailleur
(Air Gunner).
Il fut promu au grade de sergent avant de passer par
les unités d'entraînement opérationnelles :
- n° 11 Operational Training Unit (Unité
d'entraînement opérationnel) de Westcott dans le
Buckinghamshire d'octobre 1942 à janvier 1943 où se
trouvaient également Donald McCaskill et Ronald
Smith.
- n° 1657 Conversion Unit (Unité de conversion) de
Stradishall dans le Suffolk en février 1943 où il a été
qualifié sur le bombardier lourd Short Stirling.
Vers la mi-mars 1943, il a été affecté au N° 75 (NZ)
Squadron basé à Newmarket dans le Suffolk.
Au cours de cette longue période de formation,
Réginald a bénéficié d'une permission de quinze jours
au cours de laquelle il a pu retrouver son épouse Edna.
Nous y reviendrons ultérieurement.
Photo 13
En avril 1941, il obtint une permission au cours de
laquelle il épousa Edna Searcy le 26 avril. Edna était
originaire de Medbourne, un village voisin situé
également dans le District de Market Harborough
également .
Photo 14
Le sergent Réginald Green assurait la
réception des messages radio. La seule
transmission autorisée portait sur
l'envoi d'un SOS. Son principal travail
consistait à organiser les liaisons entre
les membres de l'équipage. Toutes les
15 minutes, parvenait de la base un
message codé avec de l'information
pour aider le navigateur ou pour
signaler les aérodromes hors de
service et communiquer les
aérodromes de délestage possibles.
Ayant également une formation de Mitrailleur, c'est lui qui occupait la tourelle de nez en cas
d'attaque par les chasseurs de nuit.
J -Sergent Angus McVicar, RAFVR, 1371651, Mécanicien navigant
Le sergent Angus McVicar était originaire de
Dunbeath, un village de 300 habitants dans le
Caithness-shire, au Nord de l'Ecosse.
Fils de Donald et de Margaret McVicar, Angus est né en
1923 et a eu un frère.
Comme Réginald Green et Ernest Cook, Angus McVicar
a été incorporé dans le Corps des Volontaires de réserve de la "Royal Air Force".
Quand la guerre éclata en 1939, le Ministère de l'Air utilisa la "Royal Air Force
Volunteer Reserve" comme la filière principale de recrutement pour la "Royal
Air Force". A la fin de l'année 1941, plus de la moitié du personnel navigant du Bomber Command
provenait de la "Royal Air Force Volunteer Reserve".
Photo 55
Au sein de l'équipage du Short Stirling BF513, le sergent McVicar assumait la fonction de
"Flight Engineer" (Mécanicien navigant).
Il effectuait une inspection de tous les systèmes de l'avion avant le décollage et assurait
l'indispensable liaison avec les mécaniciens au sol.
En vol, il assumait le bon fonctionnement des systèmes d'alimentation en carburant,
contrôlait les paramètres de fonctionnement des moteurs et gérait les systèmes électriques,
hydrauliques et pneumatiques.
K - Sergent Ernest Desmond Cook, RAFVR, 1609864, Mitrailleur
Sergeant Ernest Desmond Cook, RAFVR, 1609864, Air Gunner.
Le sergent Ernest Desmond Cook était originaire de
Kintbury , un village de 2.600 habitants dans le West Berkshire en Angleterre. Il assumait la fonction
de "Mid-Upper Gunner"
(mitrailleur tourelle dorsale) dans le Short Stirling BF513
Sergeant Ernest Desmond Cook was from Kintbury, a village of 2,600 inhabitants in West Berkshire,
England. He assumed the role of "Mid-Upper Gunner" (Gunner dorsal turret) in the Short Stirling
BF513.
Photo 39
L'artilleur dorsal est également isolé dans sa
tourelle à laquelle il accède par une échelle
fixée sur le plancher du fuselage.
Comme l'artilleur arrière, il occupait un poste
inconfortable, dépourvu de chauffage et
scrutait le ciel à la recherche d'un éventuel
chasseur de nuit. La tourelle dorsale était
équipée de deux mitrailleuses Browning .303
(7,62 mm).
The dorsal gunner is isolated in his turret
which he reached by a ladder attached to the
fuselage floor.
As with the rear gunner, he was in an
uncomfortable position, without heating and
scanned the sky in search of any night
fighters. The dorsal turret was equipped with
two machine guns Browning .303 (7.62 mm).
Photo 40
Photo 38
La photo ci-contre illustre le faible calibre des mitrailleuses Browing .303 qui
équipaient tous les postes de défense du Short Stirling Mk III, et permet de se
rendre compte de la différence avec les munitions de calibre .50 qui équipaient
les bombardiers américains et que l'on retrouvera un peu plus tard sur les
bombardiers Lancaster anglais.
To illustrate the low caliber of the machine guns Browing.303 that equipped all
the defense positions of the Short Stirling Mk III, the photo-shown against
allows us to realise the difference with the .50 caliber ammunition that
equipped American bombers and that we will find later on some marks of
English Avro Lancaster bombers.
L - Sergent Ronald Alexander Smith, RNZAF, NZ 415378, Mitrailleur
Photo 30 Sergent Ronald Smith
Ronald Smith est né à Lauriston le 29 octobre 1921.
Il a fait ses études secondaires au Collège de
Ashburton où il a réussi son examen d'entrée à
l'Université.
Côté sports, il s'intéressait au cricket, au rugby, à la
natation, à la boxe et à l'athlétisme. Il a joué au
rugby dans l'équipe de son école.
Après l'école il a travaillé comme employé dans la
société "Atlantic Union Oil Compagny" à Ashburton
et, au moment de son entrée en formation comme
membre d'équipage le 30 janvier 1941, il était
employé de bureau pour le Gouvernement de
Nouvelle-Zélande.
Ronald Smith a entamé son entraînement initial
dans l'armée de l'air le 30 septembre 1941. A l'issue
de celui-ci, il a embarqué le 8 janvier 1942 pour le
Canada où il a suivi sa formation en vol à Aylmer
dans l'Ontario. Le 21 juin 1942, Ronald a été affecté en qualité de mitrailleur à l'école de
bombardement et d'entraînement au tir à Fingal, dans l'Ontario également. Le 14 août 1942, il a reçu
son badge de mitrailleur et a été promu au grade de sergent.
Le sergent Ronald Smith est arrivé au Royaume-Uni le 9 octobre 1942 et a été affecté le 28 octobre à
l'Unité d'entraînement opérationnel numéro 11 à Westcott, Buckinghamshire. Il a terminé sa
formation sur le bombardier Wellington sur l'aérodrome satellite de Oakley. En février 1943, Ronald
a fait sa conversion sur le bombardier Stirling à Stradishall, dans le Suffolk avant d'être affecté, le 13
mars 1943, au Squadron 75 basé à Newmarket, dans le Suffolk également.
Avec le Squadron 75, Ronald a pris part à quatre vols opérationnels, notamment sur Francfort en
Allemagne et sur Saint-Nazaire, sur la côte française.
Le 14 avril 1943, le sergent Smith était mitrailleur du Stirling BF513
Ronald comptait 168 heures de vol
comme mitrailleur. (Extrait des
archives de "New Zealand Defence
Force)
(Photo 33)
Au cours de sa formation militaire,
Ronald a été photographié aux côtés
de son papa qui avait pour l'occasion
revêtu à nouveau son uniforme de la
première guerre mondiale.
During his military training, Ronald was
photographed alongside his dad who had
dressed again for the occasion his uniform of
the First World War.
Ronald Smith, le "mitrailleur arrière" (Rear
Gunner) appelé également "Tail-End
Charlie"
Photo 37
La tourelle arrière d'un bombardier pendant
une opération de nuit était la place la plus
froide et la plus solitaire dans le ciel. Tandis
que les autres membres de l'équipage
avaient un peu de confort et de chaleur mais
surtout étaient à proximité l'un de l'autre
dans la section en avant de l'avion, l'artilleur
arrière était isolé dans sa tourelle et ne
disposait d'aucun système de chauffage.
Posé à l'extrémité arrière du fuselage, le
"Tail-End Charlie" était soumis aux mouvements les plus violents de l'avion, serré dans le métal et à
l'étroit dans sa coupole de plexiglas. A 5.000 mètres d'altitude, il devait endurer des températures
négatives importantes et était exposé aux engelures.
En plus de tout cela, le "Tail-End Charlie" était le plus exposé en cas d'attaque par la chasse de nuit
allemande; les pilotes des Messerchmitts Bf 110 engageaient en effet généralement les combats en
venant par l'arrière pour se placer juste en-dessous du bombardier.
Sa tourelle était équipée de quatre mitrailleuses Browning .303 (7,62 mm) qui ne pouvaient
pas rivaliser avec les deux canons de 20 mm qui équipaient le Bf 110.
Par la suite, les bombardiers anglais ont été équipés, à l'instar de leurs hom ologues
américains, de mitrailleuses de calibre .50 (12,7 mm)
M - Des aviateurs non identifiés et un mystérieux "Ken"
Au moment de publier ce livret et malgré toutes nos recherches, nous ne sommes pas parvenus à
donner un visage à chacun de ces jeunes hommes qui composaient l'équipage du Short Stirling
BF513.
Photo 42
Des photos de groupe émanant de familles différentes et sensées représenter une partie de
l'équipage sont pour nous l'origine d'une grande frustration ! Il est difficile en effet de devoir se
résoudre à mettre les mots "non identifié" en regard de l'image d'un aviateur alors qu'il pourrait
s'agir de l'un des trois visages que nous recherchons depuis si longtemps ...
Ci-contre, l'une de ces photos qui a été visionnée tant de fois et qui a été publiée dans tous les
forums dédicacés au Bomber Command. L'image de ces deux aviateurs non identifiés a été comparée
avec de nombreuses photos de groupe à la recherche d'une ressemblance, d'un indice permettant
d'avancer dans l'identification.
Une autre photo, fort similaire, nous
replace dans la même situation.
Photo 43
Au dos de cette photo, James Grainger
a noté des noms et des diminutifs; à
côté de Smithy (Ronald Smith)
apparaît un mystérieux "Ken". Ce
diminutif ne semble correspondre à
aucun des noms recherchés : Angus
McVicar, Ernest Cook et Bertram Elwell.
Pourtant, ce "Ken" est également mentionné dans l'un des poèmes écrits par Edna Searcy, la veuve
de Reginald Green :
"Il dut aller rejoindre ses hommes
De retour auprès des gars qu’il connaissait
Il y avait Jim, Ken, Don et Smut
Certainement je leur ai souhaité la meilleure
des chances."
Des visages d'aviateurs, fort probablement membres de notre équipage, ayant malheureusement
gardé leur secret jusqu'à présent ... l'aventure ne se terminera donc pas avec ce livret et les
recherches vont se poursuivre.
L'essentiel n'est pas là ...
Depuis plus de 70 ans, dans la mémoire collective locale, il est gravé qu'un avion est tombé à
Regniessart pendant la "guerre 40" et c'est à peu près tout.
Aujourd'hui, nous sommes en mesure de retracer dans le détail le destin tragique de ces sept jeunes
hommes.
Nous les connaissons au travers de leur histoire mais aussi, et surtout, au travers des contacts qui se
sont établis avec leurs familles respectives. Un échange magique s'est opéré alors; grâce aux
témoignages recueillis et aux documents d'archives, nous avons pu raconter aux familles les
opérations périlleuses auxquelles leurs parents ont participé jusqu'à celle de cette nuit fatidique
d'avril 1943. En retour, nous avons reçu des photos, des textes, des souvenirs et des anecdotes qui
constituent une grande part du contenu de ce livret.
Ce 8 mai 2015, un hommage est rendu à ces sept aviateurs qui ont fait preuve d'un courage
exemplaire et qui se sont sacrifiés pour défendre notre liberté.
Une stèle en leur mémoire va être inaugurée pour marquer l'endroit où ces jeunes vies pleines de
promesses ont été brutalement détruites. Un modeste édifice pour un immense sacrifice !
Dorénavant, la mémoire collective locale retiendra le destin du Short Stirling BF513 et de son
équipage.
La stèle érigée à la sortie du hameau de Regniessart mais aussi l'hommage solennel qui leur est
rendu aujourd'hui entretiendront leur souvenir.
Nous connaissons maintenant, Donald McCaskill, James Grainger, Bertram Elwell, Reginald Green,
Angus McVicar, Ernest Cook et Ronald Smith.
Ils font désormais partie de notre histoire.
We will remember them !
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