J ’ A

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JOURNAL
DE
BORD
D’UN
ASTROLOGUE,
MARS
–
AVRIL
2012
Par
JACQUES
HALBRONN
TABLE
DES
MATIÈRES
1. L’hermétisme
dans
les
premiers
quatrains
et
dans
la
Préface
à
César.
2. L’astrologue
jugé
par
ses
pairs
3. Le
XXIe
siècle
face
à
la
dialectique
yin
yang
4. L’alternative
Formation/
programmation
astrologiques.
5. Le
qualitatif
et
le
quantitatif
en
astrologie
6. Le
design
de
l’astrologie.
7. La
femme,
enjeu
majeur
du
XXIe
siècle.
8. Comment
vivre
au
mieux
la
période
martienne
actuelle
9. La
tradition
d’une
semaine
coupée
en
deux
:
Mardi‐Vendredi.
10.La
Préface
à
César
et
les
Clavicules
de
Salomon
11.La place des éditions Macé Bonhomme dans la chronologie des éditions centuriques
12. Les
révélations
de
l’astrologie
du
Grand
Albert
13. L’enseignement
des
jours
de
la
semaine
14. De
l’individualisme
aux
identités
collectives.
15. L’irresponsabilité
des
fanatiques
du
végétarisme
16. Les
Quatre
Eléments
et
le
décrochage
Astrologie/astronomie
17. Le
thème
natal
comme
Moi
externe.
18. L’adresse
au
fils
dans
la
littérature
alchimique
médiévale
19. Pour
une
approche
alchimique
de
l’Astrologie
20. Líinfluence
díune
adresse
‡
Reginald
de
Piperno
sur
la
PrÈface
‡
CÈsar
21. La
Préface
à
César
et
la
Lettre
(alchimique)
d’Aristée
à
son
fils
22. Recherches
en
anthropologie
du
manque
23. Réflexions
sur
Vénus
et
Mercure
en
astrologie
24. La
centralité
de
la
dialectique
Mars‐Vénus
25. La
fin
de
l’astrologie
des
12
signes
26. Vers
une
astrologie
de
prévention
27. L’imbroglio
des
luminaires
et
la
question
du
masculin
et
du
féminin
28. Repenser
la
question
de
l’individu
et
sa
traduction
astrologique
29. Les
interpolations
dans
la
transmission
astrologique
30. Le
rapport
de
l’homme
à
l’animal
au
regard
de
l’Astrologie
31. Epistémologie
des
sciences
traditionnelles.
Le
cas
de
l’Astrologie
Cyclicité
et
crise
de
l’alternance
32. L’astrologie
au
service
de
l’excentricité
?
33. Identité
cyclique
de
l’Astrologie
34. Perturbations
structurelles
et
conjoncturelles
du
modèle
et
du
savoir
astrologiques
35. La
dialectique
Mars‐Vénus,
clef
de
la
prévision
astrologique.
36. Thème
natal
et
généthliomancie.
37. La
filiation
de
la
Préface
à
César
de
Rouen
1589
à
‐
Macé
Bonhomme
1555.
JOURNAL
DE
BORD
D’UN
ASTROLOGUE,
MARS­AVRIL
2012
L’hermétisme
dans
les
premiers
quatrains
et
dans
la
Préface
à
César.
Par
Jacques
Halbronn
Il
semble
que
l’on
puisse
établir
un
lien
entre
les
deux
premiers
quatrains
du
corpus
centurique
(qui
au
départ
n’était
pas
divisé
en
centuries,
cf.
Ruzo
Testament
de
Nostradamus(1982,
Ed
Rocher)
sur
l’édition
Rouen
du
Petit
Val
1588)
et
l’idée
même
d’une
épître
de
Nostradamus
à
son
fils
(cf.
nos
précédentes
études).
Ces
premiers
quatrains
viennent
en
fait
confirmer
notre
thèse
d’une
influence
hermétique
chez
les
rédacteurs
du
dit
corpus,
dans
la
mesure
où
nous
tendons
à
minimiser
le
rôle
direct
joué
par
Michel
de
Nostredame
dans
cette
entreprise
collective
tant
au
niveau
rédactionnel
qu’exégétique.
Il
importe
de
resituer
le
texte
en
prose
qui
a
servi
à
la
composition
des
deux
premiers
quatrains
–
ce
passage
de
la
prose
aux
vers
étant
un
phénomène
typique
de
la
production
centurique,
que
l’on
se
souvienne
des
emprunts
à
la
Guide
des
Chemins
de
France
ou
plus
largement
de
l’origine
des
quatrains(présages)
des
almanachs
de
Nostradamus
(cf.
notre
post
doctorat
numérisé,
sur
propheties.it)
Au
départ,
il
s’agit
d’une
réponse
(«
sur
les
solutions
et
difficultés
»)
d’un
certain
Abamon
à
une
attaque
de
Porphyre
(Ive
siècle
de
notre
ère)
adressée
à
Anebo
(‐nom
sous
lequel
Porphyre
aurait
en
fait
désigné
Jamblique[1])
contre
les
mancies
et
dans
les
deux
cas
on
a
affaire
à
des
épitres,
l’une
que
l’on
ne
connait
que
partiellement
(par
reconstitution)
et
l’autre
qui
nous
est
apparemment
parvenue
dans
son
intégralité.
Les
deux
textes
comportent
inévitablement
quelques
ressemblances
puisque
l’un
répond
à
l’autre
et
le
cite
comme
Couillard
du
Pavillon
réagit
(Prophéties,
1556)
à
un
texte,
perdu,
de
Nostradamus.
Il
y
a
eu
de
nombreux
travaux
académiques
consacrés
à
ce
corpus,
tant
en
français
qu’en
anglais
ou
en
allemand
et
il
n’est
pas
étonnant
qu’un
beau
jour
quelqu’un
ait
fait
le
rapprochement
entre
un
passage
du
Livre
III
des
Mystères
d’Egypte
de
Jamblique
et
le
début
de
la
première
centurie.
En
revanche,
la
dimension
épistolaire
de
l’hermétisme
ne
semble
pas
avoir
été
cernée
comme
ayant
pu
être
à
l’origine
de
la
Préface
de
Nostradamus
à
son
fils.
(cf.
nos
précédentes
études
sur
le
site
de
Mario
Gregorio,
n°40
et
se).
Les
Branchides
(au
sud
de
Milet(
Carie),
en
Asie
Mineure)
étient
une
tribu
de
prétres
se
disant
descendre
de
Branchus,
fils
d’Apollon
et
d’une
milésienne
ayant
reçu
le
don
de
prophétie[2].
Ils
seront
par
la
suite
déportés
en
Sodiane
et
y
fondèrent
la
ville
de
Branchide.(source
Wikipedia)
Il
ne
semble
pas
que
l’on
puisse
parler
de
prophétesses
–
ce
sont
des
hommes
‐
sauf
en
ce
qui
concerne
l’épouse
de
Branchus.
Porphyre
mentionne
trois
grandes
écoles
oraculaires
:
celle
de
Colophon
(Apollon),
celle
de
Delphes
et
celle
des
Branchides.
«
Les
uns
ont
bu
de
l’eau
comme
le
prêtre
d’Apollon
Clarios,
à
Colophon,
les
autres
se
tiennent
auprès
des
gouffres,,
comme
celles
qui
prophétisent
à
Delphes,
d’autres
enfin
sont
insufflés
par
des
eaux,
comme
les
prophétesses
des
Branchides
»
En
ce
qui
concerne
les
Branchides
(ou
Didymes,
terme
qui
signifie
les
jumeaux),
il
s’agit
de
pétres
du
temple
d’Apollon,
à
Didyme
en
Ionie.
What
is
it
that
takes
place
in
divination?
For
example,
when
we
are
asleep,
we
often
come,
through
dreams,
to
a
perception
of
things
that
are
about
to
occur
We
are
not
in
an
ecstasy
full
of
commotion,
for
the
body
lies
at
rest,
yet
we
do
not
ourselves
apprehend
these
things
as
clearly
as
when
we
are
awake.
Traduction
anglaise
du
passage
de
la
Lettre
de
Porphyre
à
Anebo
consacré
à
la
divination:
“In
like
manner
many
also
come
to
a
perception
of
the
future
through
enthusiastic
rapture
and
a
divine
impulse,
when
at
the
same
time
so
thoroughly
awake
as
to
have
the
senses
in
full
activity.
Nevertheless,
they
by
no
means
follow
the
matter
closely,
or
at
least
they
do
not
attend
to
it
as
closely
as
when
in
their
ordinary
condition.
So,
also,
certain
others
of
these
ecstatics
become
entheast
or
inspired
when
they
hear
cymbals,
drums,
or
some
choral
chant;
as
for
example,
those
who
are
engaged
in
the
Korybantic
Rites,
those
who
are
possessed
at
the
Sabazian
festivals,
and
those
who
are
celebrating
the
Rites
of
the
Divine
Mother.
Others,
also,
are
inspired
when
drinking
water,
like
the
priest
of
the
Klarian
Apollo
at
Kolophon;
others
when
sitting
over
cavities
in
the
earth,
like
the
women
who
deliver
oracles
at
Delphi;
others
when
affected
by
vapor
from
the
water,
like
the
prophetesses
at
Branchidæ;
and
others
when
standing
in
indented
marks
like
those
who
have
been
filled
from
an
imperceptible
inflowing
of
the
divine
plerome.
Others
who
understand
themselves
in
other
respects
become
inspired
through
the
Fancy:
some
taking
darkness
as
accessory,
others
employing
certain
potions,
and
others
depending
on
singing
and
magic
figures.
Some
are
affected
by
means
of
water,
others
by
gazing
on
a
wall,
others
by
the
hypethral
air,
and
others
by
the
sun
or
in
some
other
of
the
heavenly
luminaries.
Some
have
likewise
established
the
technique
of
searching
the
future
by
means
of
entrails,
birds,
and
stars.”
(
trad.
Alexander
Wilder,
London:
William
Rider
&
Son
Ltd.
164
Aldersgate
Street,
New
York:
The
Metaphysical
Publishing
Co.
1911)
Ceux
qui
composèrent
les
deux
premiers
quatrains
ne
retiennent
que
le
deuxième
et
le
troisième
cas
et
encore
ne
citent‐ils
nommément
que
le
troisième,
celui
des
Branchides.
On
pourrait
fort
bien
concevoir
un
quatrain
reprenant
des
éléments
concernant
le
premier
cas.
Peut‐
être
fut‐il
composé,
qui
sait
?
Toujours
est‐il
qu’il
faut
attendre
que
le
dit
Abamon,
que
l’on
identifie
généralement
à
Jamblique,
aborde
l’exemple
de
Delphes
pour
que
des
mots
fassent
écho
au
premier
quatrain
:
«
Que
la
prophétesse
de
Delphes
rende
aux
hommes
ses
oracles
grâce
à
un
souffle
subtil,
igné,
exhalé
de
quelque
fissure
par
le
gouffre
ou
qu’elle
prophétise
assise
dans
le
sanctuaire
sur
un
siège
de
bronze
à
trois
pieds
ou
encore
sur
le
siège
à
quatre
pieds
consacré
au
dieu,
de
toute
manière,
elle
se
livre
ainsi
au
souffle
divin
et
est
illuminée
par
le
rayon
du
feu
divin
»
(trad.
Edouard
des
Places
(SJ),
Les
Belles
Lettres,
Paris
1993,
Préface
de
François
Viéri,
p.
89,
Livre
III,
11)
Ce
qui
donne
au
niveau
des
quatrains
nostradamiques
:
Estant
assis
de
nuit
secret
estude
Seul
repoussé
sus
la
selle
d’airain
Flambe
exigue
sortant
de
solitude
Fait
proférer
qui
n’est
à
croire
vain
»
On
trouve
«
Assis
»
à
la
place
d’
»assise
»
et
«
selle
d’airain
pour
«
siège
de
bronze
»
et
«
flambe
»
pour
«
feu
»
et
«
igné’.
Visiblement,
on
n’aura
pas
souhaité
garder
la
dimension
féminine
du
texte
en
prose.
Et
il
en
sera
de
même
pour
le
troisième
cas
:
«
La
prophétesse
des
Branchides,
elle,
qu’elle
soit
remplie
de
la
clarté
divine
en
tenant
la
verge
qui
lui
a
été
à
l’origine
transmise
par
un
dieu
ou
qu’elle
prédise
l’avenir
sur
un
essieu
ou
que
en
trempant
de
l’eau
ses
pieds
ou
une
tresse
ou
en
se
laissant
insuffler
par
l’eau,
elle
reçoive
le
dieu
etc.
«
Ce
qui
donne
pour
le
deuxième
quatrain
de
la
première
Centurie
:
«
La
verge
en
main
mise
au
milieu
de
Branches
De
l’onde
il
moulle
&
le
limbe
&
le
pied
Un
peur
&
voix
frémissent
par
les
manches
Splendeur
divine.
Le
divin
près
s’assied
»
Si
le
premier
quatrain
était
marqué
par
le
feu,
le
deuxième
l’est
par
l’eau.
On
retrouve
la
«
verge
»
et
bien
entendu
le
mot
Branches,
pour
Branchides,
onde
pour
eau.
Ajoutons
que
le
texte
même
de
la
Préface
comporte
«
exigue
flamme
»
puis
plus
loin
«
flambe
exigue
»,
expressions
qui
se
retrouvent
dans
le
premier
quatrain.
Cette
Lettre
apologétique
d’Abamon
(en
hébreu
Ab
:
le
père)
alias
Jamblique
censée
être
adressée
à
un
disciple
ayant
été
le
destinataire
d’une
Epitre
critique
de
Porphyre
à
Anébon
n’est
évidemment
pas
sans
s’apparenter
au
genre
de
la
révélation
épistolaire,
d’autant
plus
que
le
dit
Abamon
répliquant
aux
doutes
de
Porphyre
s’adresse
à
lui
non
sans
une
certaine
condescendance
comme
on
le
ferait
à
l’intention
d’un
fils
qui
a
encore
beaucoup
à
apprendre.
Il
nous
a
donc
paru
souhaitable
de
souligner
que
les
deux
premiers
quatrains
étaient
tirés
d’une
correspondance.
Mais
ceux,
comme
Pierre
Brind’amour,
ont
relevé
une
telle
‘filiation
»
textuelle
n’ont
pas
signalé,
dans
leurs
travaux,
que
le
genre
même
de
la
Préface
à
César
relevait
de
la
littérature
«
hermétique
».
Pour
en
revenir
à
l’adresse
de
Salomon
(Clavicules
de
Salomon),
à
Roboam
(Rehoboam,
en
hébreu)
responsable
du
schisme
qui
coupera
en
deux
le
royaume‐la
fortune
de
ce
texte
est
assez
étonnante
puisque
le
XXe
siècle
lui
accordera
encore
plusieurs
éditions.
Ainsi,
Papus,
avec
son
Traité
Elémentaire
rebaptisé
Méthodique
de
Magie
Pratique,
dont
on
connait
encore
une
édition
en
1973
chez
Dangles,
reprend
le
«Discours
de
Salomon
à
Roboam
son
fils
«
(pp
466‐467)
sous
une
forme
résumée
(attribuée
à
Mgr
Barrault,
archevêque
d’Arles,
vers
1640).
Ce
Discours
sous
sa
forme
concise
se
prête
à
une
comparaison
assez
flagrante
dont
nous
avons
déjà
traitée
dans
une
version
plus
longue
:
cela
commence
carrément
par
«
Mon
fils
Roboam
»
et
sur
le
ton
du
testament
:
»
«
J’ai
cru
en
mourant
devoir
te
laisser
un
héritage
plus
précieux
que
toutes
les
richesses
dont
je
jouis
».
La
forme
«
mon
fils
«
apparait
4
fois
sur
les
2
pages.
Mais
cela
n’aura
pas
suffi
apparemment
aux
dernières
générations
de
nostradamologues.
Certes,
dans
la
Préface
à
César,
Nostradamus
n’évoque
pas
directement
sa
mort
mais
tout
indique
que
vu
le
très
jeune
âge
de
l’enfant,
on
est
bel
et
bien
dans
ce
cas
de
figure
encore
que
Nostradamus
prenne
la
peine
de
préciser
«
si
tu
vis
l’âge
naturel
&
humain
»
car
un
enfant
en
bas
âge
peut
fort
bien
ne
pas
survivre
à
son
père.
C’est
probablement
l’occasion
de
mettre
en
garde
contre
un
bagage
insuffisant
chez
nombre
de
chercheurs
dans
ce
domaine
qui
ne
connaissent
que
le
corpus
nostradamique
au
sens
étroit
du
terme.
Si
le
nom
de
Nostradamus
ne
figure
pas
dans
un
texte
ils
ne
s’y
intéressent
pas.
C’est
ainsi
que
des
bibliographes
lyonnais
comme
Chomarat
ou
Benazra
n’avaient
pas
intégré
(en
1989/1990)
la
production
Coloni,
dont
l’iconographie
était
pourtant,
dans
les
années
1570,
reprise
du
corpus
nostradamique
et
dont
la
Bibliothèque
Municipale
de
Lyon
La
Part
Dieu
comportait
des
exemplaires.
Une
Chantal
Liaroutzos
a
enrichi
en
1986
la
recherche
des
sources
dans
le
sens
des
ouvrages
de
voyages.
En
ce
qui
nous
concerne,
notre
thèse
d’Etat
sur
Le
texte
prophétique
en
France
(1999,
sur
propheties.it)
évitait
de
se
limiter
au
seul
corpus
Nostradamus,
en
mettant
en
évidence
des
procédés
de
redatation
qui
étaient
assez
commun
dans
le
genre
et
dont
l’existence
dans
le
dit
corpus
n’aurait
pas
du
surprendre.
On
notera
que
Marsile
Ficin
traduira
tant
les
Mystères
d’Egypte
de
Jamblique
que
le
Corpus
Hermeticum,
les
deux
ouvrages
recourant
l’un
comme
l’autre
au
genre
épistolaire.
JHB
12.
04.12
L’astrologue
jugé
par
ses
pairs
Par
Jacques
Halbronn
Nous
avons
à
plusieurs
reprises
mis
en
garde
les
astrologues
en
ce
qui
concerne
leur
manque
de
technicité
dans
le
cadre
de
leur
consultation.
Il
y
a
là
en
effet
un
paradoxe,
plus
l’astrologue
devenait
plus
technique
et
plus
cela
impliquait
d’épargner
au
client
de
parcourir
tous
les
méandres
de
sa
science.
Or,
ce
faisant,
le
client
ne
pouvait
juger
le
travail
de
l’astrologue
que
par
le
truchement
de
la
traduction
qui
lui
était
soumise,
c'est‐
à‐dire
par
le
biais
d’une
oralité
(cf
notre
texte
sur
l’oralité
féminine,
dans
la
présente
livraison
du
Journal
de
bord
d’un
astrologue
Avril
2012)
qui
fait
écran
avec
la
structure
visuelle,
mandalienne,
de
l’Astrologie,
à
savoir
d’articuler
un
discours
parlé
sur
un
certain
formalisme
graphique,
qui
ne
serait
pas
condamné
à
n’être
qu’un
simple
décor.(on
montre
le
thème
mais
on
ne
l’explicite
pas
parce
qu
d’ailleurs
en
son
état,
il
ne
peut
être
exposé)..
Ce
fut
notamment
le
cas
d’Astroflash
qui
clivait
ainsi
le
discours
de
l’astrologue
en
deux
:
d’une
part
les
«
calculs
»,
de
l’autre
l’interprétation,
étant
entendu
que
le
client
de
base
sautait
des
calculs
inévitablement
abscons,
un
peu
comme
pour
le
latin
des
médecins
de
Molière.
Et
voilà
pourquoi
votre
fille
est
muette.
Le
client
entendait
que
ceci
ou
cela
pouvait
s’expliquer
astrologiquement.
Mais
comme
dans
le
sketch
de
Pierre
Dac,
on
devait
se
contenter
d’un
«
Il
peut
le
faire
»,
il
fallait
croire
sur
parole
dans
la
mesure
où
le
client
moyen
n’était
pas
en
mesure
de
suivre
le
propos
technique
de
l’astrologue.
A
contrario,
d’ailleurs,
autant
l’astrologie
s’appuyait
sur
un
grand
nombre
de
dispositifs,
autant
la
«
prose
»
astrologique
ordinaire
se
référait‐elle
à
une
sémantique
du
tout
venant
à
consommer
immédiatement
et
sans
se
prendre
la
tête..
Combien
d’astrologues
ont‐ils
compris
qu’ils
tombaient
ainsi
dans
un
piège
?
Car
sans
ses
structures
spécifiques,
l’astrologie
est
nue.
Elle
se
réduit
à
du
verbe,
de
la
même
façon
que
le
serait
la
voyance,
la
divination.
On
en
arrive
alors
à
des
réflexions
du
genre
:
tel
astrologue
a
prévu
ceci
ou
cela
:
c’est
le
quoi
qui
l’emporte
sur
le
comment.
Or,
l’astrologie
se
situe
d’abord
et
avant
tout
dans
le
comment.
Et
c’est
pourquoi
nous
avons
intitulé
le
présent
texte
‘L’astrologue
jugé
par
ses
pairs
»,
comprenez
:
et
non
point
par
ses
clients
ou
par
ses
lecteurs,
du
moins
s’ils
ne
sont
pas
qualifiés.
Certes,
l’astrologue
a‐
t‐il
raison
de
repousser
ceux
des
critiques
qui
n’y
connaissent
rien
mais
il
ne
devrait
pas
oublier
que
ceux
qui
abondent
dans
son
sens
n’en
savent
pas,
le
plus
souvent,
davantage,
à
commencer
par
ses
clients.
Entendons
que
l’astrologue
n’est
pas
un
oracle
qui
produit
des
formules
lapidaires
dont
on
montre
ensuite
la
pertinence.
Il
est
essentiel
que
l’astrologue
expose
pleinement
sa
méthode
et
que
l’on
puisse
en
juger.
Car
cc
facteurs
peuvent
interférer
avec
l’astrologie
tout
comme
des
prévisions
mal
étayées
peuvent
être
validées
par
le
plus
heureux
des
hasards
et
encore,
une
telle
validation
peut
être
suspendue
à
d’autres
sondages
à
venir
car,
en
astrologie,
une
hirondelle
ne
fait
pas
le
printemps.
Nous
sommes
tous
à
peu
près
d’accord,
entre
astrologues,
pour
considérer
que
l’important
est
d’améliorer
l’outil
astrologique
dont
les
praticiens
pourront
se
servir
si
ce
n’est
que
les
dits
praticiens
ne
contribuent
aucunement‐à
subventionner
à
la
recherche
astrologique
et
il
ne
semble
pas
que
la
FDAF
ait
réussi
ou
même
tenté
quoi
que
ce
soit
dans
ce
sens.
Or,
tant
que
les
praticiens
ne
se
plieront
pas
à
une
certaine
discipline
méthodologique,
on
ne
pourra
pas
tester
les
modèles
proposés.
On
est
donc
en
pleine
anarchie.
Idéalement,
il
conviendrait
que
non
seulement
les
praticiens
s’acquittent
d’une
taxe
recherche
mais
aussi
qu’ils
travaillent
dans
le
cadre
de
laboratoires
de
recherche,
ce
qui
impliquerait
qu’ils
fissent
des
rapports
Or,
pour
l’heure,
pas
d’impôts
et
pas
de
compte‐
rendus..
Nous
dirons
que
l’astrologie
ne
saurait
déroger
à
un
certain
statut
et
qu’une
certaine
incurie
est
inadmissible
qui
fait
l’économie
de
toute
formalisation
du
discours
astrologique.
En
fait,
c’est
le
client
qui
serait
en
quelque
sorte
celui
qui
vient
«
valider
»
le
modèle
du
fait
de
la
pertinence
de
ce
que
l’astrologue
lui
a
déclaré
au
nom
du
dit
modèle.
On
dit
bien
«
au
nom
»
car
le
dit
modèle
en
fait
est
absent,
il
en
est
réduit
à
faire
de
la
figuration.
Le
rôle
des
colloques
nous
apparaît
au
demeurant
comme
un
espace
où
l’astrologue
est
confronté
à
ses
pairs,
c’est
en
tout
cas
ainsi
que
nous
l’entendons
depuis
quelques
décennies.
C’est
dire
que
ce
n’est
pas
un
lieu
de
tout
repos.
Ce
que
l’astrologue
faire
valider
avant
toute
chose,
c’est
le
modèle
dont
il
se
sert
et
ce,
non
pas
au
regard
de
ses
résultats
mais
bien
du
fait
de
la
maîtrise
dont
le
praticien
fait
preuve
pour
en
gérer
les
tenants
et
les
aboutissants
(cf.
le
Colloque
«
Cycles
et
Symboles
»
sur
teleprovidence.com).
Ces
colloques
devraient
s’inscrire
dans
le
cadre
d’une
formation
permanente
et
devraient
être
subventionnés
par
la
communauté
astrologique
et
par
les
instances
qui
prétendent
la
représenter.
Autrement
dit,
les
astrologues
doivent
se
fréquenter
car
la
fréquentation
de
leurs
seuls
clients,
on
est
bien
d’accord,
ne
suffit
pas
pour
faire
progresser
leur
outil.
Idéalement,
l’assistance
à
des
colloques
devrait
en
effet
permettre
de
développer
un
consensus
dynamique
et
partagé,
quitte
à
renoncer
à
certaines
pratiques
rejetées
ou
jugées
dépassées.
Sans
de
vrais
débats,
sans
de
vraies
discussions,
les
colloques
ne
servent
à
rien
et
l’on
n’a
vraiment
avancé
que
si
l’on
a
accepté
de
changer
quelque
chose
dans
sa
façon
de
faire,
de
s’exprimer,
de
travailler.
En
ce
qui
concerne
l’outil
lui‐même,
il
nous
semble
aller
de
soi
qu’il
doit
respecter
un
certain
nombre
de
principes
dont
celui
d’égalité
des
phases
est
actuellement
le
moins
bien
respecté.
Or,
ne
sommes‐nous
pas
habitués
à
ce
que
toutes
les
semaines,
tous
les
mois,
toutes
les
années
soient
globalement
équivalents
en
durée.
Pourquoi
en
serait‐il
autrement
en
astrologie
?
Que
répond
l’astrologue
à
une
telle
objection
?
Sa
réponse,
telle
que
nous
l’entendons,
est
la
suivante
:
l’astronomie
ne
nous
permet
pas
de
nous
en
tenir
à
un
tel
cahier
de
charges.
Il
y
a
tant
de
planétes
et
ces
planétes
s’entrecroisent
si
bien
qu’au
bout
du
compte,
on
n’est
pas
en
mesure
de
vous
offrir
ce
que
vous
nous
demandez.
Désolé.
Et
d’ajouter,
ce
qui
est
vrai
pour
le
cycle
soli‐lunaire
ne
peut
être
transposé
car
les
cycles
des
«
planétes
»
sont
nombreux
et
on
ne
peut
en
négliger
aucun.
Ah
c’était
le
bon
temps
quand
l’astrologie
se
limitait
aux
lunaisons
;
ce
qui
donnait
les
semaines
et
les
mois.
On
aura
compris
que
nous
abordons
là
la
question
du
prévisionnel
dont
on
pourrait
espérer
qu’il
pût
offrir
une
cyclicité
assez
régulière,
à
l’instar
du
quinquennat
ou
du
septennat.
En
revanche,
chaque
signe
solaire
n’occupe‐t‐il
point
le
même
espace
sur
l’écliptique
?
Le
problème
de
l’astrologie
moderne,
c’est
qu’elle
ne
peut
s’appuyer
sur
aucune
unité
de
temps.
Elle
ne
peut
même
pas
revendiquer
un
cycle
de
7
ans
qui
a
ses
lettres
de
noblesse
(le
Songe
de
Pharaon)
ou
bien
ce
ne
sera
jamais
qu’un
cycle
parmi
d’autres,
ce
qui
gâche
tout.
Nous
avons
préconisé
l’adoption
par
tous
les
astrologues
d’un
cycle
central
dont
tous
les
autres
dépendraient.
Paradoxalement,
on
n’exclut
pas
qu’un
tel
projet
ne
rencontre
plus
de
succès
chez
les
voyants
et
les
thérapeutes
qui
en
comprennent
peut
être
mieux
la
nécessité
et
l’utilité.
Un
modèle,
en
effet,
ne
peut
se
défendre,
en
dehors
de
ses
qualités
formelles,
que
si
l’on
dispose
d’un
grand
nombre
d’expériences/expérimentations,
réalisées
selon
un
seul
et
même
schéma,
invariable,
qui
ne
change
pas
d’une
fois
sur
l’autre.
Car
si
le
modèle
n’est
jamais
le
même,
quel
est
le
point
commun
entre
tous
ces
modèles
qui
n’ont
en
partage
que
de
puiser
dans
le
même
corpus
d’astres
?
Cela
fait
penser
à
des
gens
qui
déclareraient
vivre
de
la
même
façon
parce
qu’ils
habitent
dans
la
même
ville,
vont
faire
leurs
courses
dans
les
mêmes
rues
etc.
Or,
dans
la
«
rue
»
astrologique,
on
trouve
tout
et
n’importe
quoi.
C’est
là
épistémologiquement
une
similitude
beaucoup
trop
vague.
En
fait,
le
mot
qui
semble
bien
résumer
tout
le
débat
est
un
adverbe
:
astrologiquement.
Peut‐on
astrologiquement
expliquer
ceci
ou
cela
?
Cet
adverbe
renverrait
à
tout
facteur
figurant
dans
la
littérature
astrologique.
On
pourrait
aussi
dire
«
nostradamiquement
»
ou
«
centuriquement
»
pour
dire
que
tel
événement
peut
s’expliquer
par
tel
quatrain
parmi
plus
de
mille.
Mais
on
a
l’embarras
du
choix.
Suzel
Fuzeau‐Braesch
avoir
voulu
épouser
une
telle
philosophie
tout
comme
son
«
disciple
»
Serge
Bret‐Morel
avec
la
notion
de
«
savoir
faire
astrologique
».
L’idée
fuzélienne
serait
la
suivante
:
l’Astrologie
est
un
corpus
qui
s’enseigne,
qui
est
attesté
par
toute
une
littérature
;
Serait
astrologue
celui
qui
a
hérité
de
ce
bagage,
allant
puiser
dans
un
tel
vivier.
Et
du
moment
que
ce
qu’il
en
tire
est
pertinent,
il
ne
serait
pas
nécessaire
d’aller
y
voir
de
plus
près
:
approche
fort
pragmatique.
Mais
au
XXIe
siècle,
un
tel
discours
n’est
plus
de
mise.
A
l’idée
de
corpus
fait
suite
celle
de
modèle
débouchant
notamment
sur
une
unité
de
temps
astrologique
(UTA).
Ce
qui
revient
à
dire
que
chaque
phase
astrologique
a
la
même
durée,
qu’elle
prévoit
tant
de
temps
pour
que
les
choses
se
fassent.
On
nous
objectera
que
l’astrologue
n’a
pas
grand‐chose
à
dire
avec
un
«
support
»
aussi
peu
bavard.
C’est
bien
mal
connaitre
la
nature
humaine
qui
précisément
ne
cherche
pas
nécessairement
à
vivre
dans
la
pénurie
de
temps.
Bien
plus,
l’astrologie
serait
née
selon
nous
d’une
volonté
de
ne
pas
vivre
à
la
petite
semaine,
ou
à
la
«
fin
de
mois
»
ou
d’une
année
sur
l’autre.
Elle
est
née
pour
embrasser
de
plus
grands
espaces
de
temps.
C’est
alors
que
l’on
nous
sort
l’Ere
du
verseau
ou
tel
grand
cycle.
C’est
passer
d’une
extrême
à
l’autre.
Un
temps
trop
long
n’est
d’aucune
utilité.
Hélas,
force
est
de
constater
que
l’astrologie
ne
cesse
d’osciller
entre
le
temps
immédiat,
qui
est
celui
de
l’urgence,
du
moment
et
le
temps
séculaire
qui
est
celui
de
la
rétrospective
historique.
CE
qui
est
pour
le
moins
étrange,
c’est
de
voir
nombre
d’astrologues
se
servir
de
l’ère
du
verseau
pour
sonner
quelque
sonnette
d’alarme
et
qui
interprètent
des
phases
de
quelques
années
comme
si
elles
correspondaient
à
quelque
fin
du
monde
ou
d’un
monde.
C’est
vraiment
le
grand
écart.
Pour
nous,
l’astrologie
nous
aide
à
relativiser
le
présent
hic
et
nunc,
à
voir
les
choses
d’un
peu
plus
haut,
ce
qui
permet
de
percevoir
le
relief,
ses
monts
et
ses
vaux,
non
pas
à
l’échelle
de
la
Lune
(29
jours,
divisés
en
4)
ni
à
celle
de
quelque
précession
des
équinoxes
(25920
ans
divisés
en
12)
mais
à
celle
de
Saturne
(29
ans
divisés
en
4).
.Il
est
temps
que
chaque
astrologue
cesse
de
s’enfermer
dans
sa
tour
d’ivoire
et
se
mette
à
œuvrer
en
faveur
de
cette
pierre
philosophale
qu’est
l’Unité
de
Temps
Astrologique
;
Sans
cette
clef,
pensons‐nous,
le
déclin
de
l’astrologie
ne
pourra
que
s’aggraver
et
l’astrologie
ne
sera
plus
qu’un
support
parmi
d’autres.
Pour
éviter
cette
dérive,
il
convient
de
multiplier
les
rencontres
astrologiques
et
d’utiliser
intelligemment
le
temps
qu’elles
permettent
en
principe.
L’astrologie
a
besoin
de
disposer
d’un
schéma
directeur
et
celui‐ci
ne
saurait
être
ni
le
thème
individuel
parce
qu’il
est
justement
individuel
ni
un
tableau
récapitulatif
comme
on
en
dressait
à
la
Renaissance
avec
la
roue
des
signes,
celle
des
maisons
et
celle
des
planétes
(cf
aussi
les
schémas
de
Jean‐Pierre
Nicola
ou
de
Lisa
Morpurgo,
les
constructions
d’un
Jacky
Alaïz,
sur
le
blog
facultelibredastrologiedeparis),
ni
un
graphique
en
dents
de
scie
comme
l’indice
d’André
Barbault.
L’Astrologie
a
besoin
d’un
véritable
outil
en
forme
de
sinusoïde
(voir
nos
graphiques
dans
L’Astrologie
Sensorielle,
in
Cosmopolitan
janvier
1977),
que
chacun
appliquerait
sur
son
terrain
(sur
la
dimension
masculine
du
visuel,
voir
notre
étude
sur
le
Yin
Yang
dans
la
présente
livraison
du
Journal
de
Bord
d’un
astrologue,
avril
2012).
JHB
10.
04.
12
Le
XXIe
siècle
face
à
la
dialectique
yin
yang
Par
Jacques
Halbronn
Les
deux
phénomènes
les
plus
remarquables
de
ces
dernières
décennies
sont
probablement
Internet
et
les
téléphones
portables.
Nous
pensons
que
cela
perpétue
une
très
ancienne
dualité,
celle
de
l’oral
et
de
l’écrit.
Il
y
a
quelques
années
nous
aurions
pu
penser
que
l’écrit
était
en
déclin
par
rapport
à
l’oral,
le
visuel
par
rapport
à
l’ouïe.
Même
les
portables
ont
du
accepter
les
SMS
(texto),
ce
qui
exige
un
minimum
de
maitrise
d’un
alphabet
sinon
d’une
orthographe.
Mais
il
n’en
a
rien
été,
les
deux
modes
de
communication
ont
prospéré
parallèlement
correspondant
à
des
demandes
symétriques
que
l’on
peut
qualifier
de
masculine
et
de
féminine.
Spontanément,
des
clivages
émergent
qui
montrent
que
si
«
l’on
chasse
le
naturel
il
revient
au
galop
»
Nous
montrerons
que
le
siècle
qui
s’offre
à
nous
est
plus
celui
du
Yang
que
du
Yin,
plus
celui
de
l’écrit
que
de
l’oral.
On
ne
surprendra
personne
en
proposant
de
relier
le
féminin
à
l’oralité
et
le
masculin
à
l’expression
graphique,
dans
toutes
les
acceptions
du
terme.
On
notera
aussi
que
très
souvent
l’oralité
et
plus
largement
le
son
est
sous‐tendue
par
l’écrit
:
un
interprète
lit
une
partition,
et
un
conférencier
s’appuie
sur
un
texte
(cf.
les
prompteurs,
les
souffleurs).
Le
cinéma
muet,
qui
utilisait
des
panneaux
de
texte,
a
du
à
partir
des
années
Trente
accepter
le
son
(cf.
le
film
The
Artist).
Les
bandes
dessinées,
cependant,
perpétuent
en
notre
XXIe
siècle
un
monde
d’où
l’oralité
est
absente
(Les
Aventures
de
Tintin).
Les
arts
plastiques,
l’architecture,
se
passent
fort
bien
du
son
et
plus
encore
de
la
parole.
Mais
dans
les
transports
en
commun
(bus,
trains),
dans
les
cafés,
à
côté
des
lecteurs
de
journaux
(qui
eux
non
plus
n’ont
pas
disparu),
on
capte
bien
des
bavardages
qui
souvent
émanent
de
femmes.
En
quelque
sorte,
deux
civilisations
coexistent.
Et
même
les
non
voyants
peuvent
lire
grâce
au
braille.
Encore
faut‐il
distinguer
entre
celui
qui
parle
et
celui
qui
écoute/entend,
entre
l’émetteur
et
le
récepteur.
Les
hommes
écoutent
plus
qu’ils
ne
parlent,
les
femmes
parlent
plus
qu’elles
n’écoutent,
dirons‐nous.
(cf.
nos
études
à
ce
sujet
dans
le
Journal
de
bord
d’un
astrologue,
sur
Ie
web).
Elles
ont
plus
de
profit
à
s’exprimer,
à
perfectionner
qu’à
glaner,
à
capter
des
informations
ici
et
là,
dans
une
écoute
flottante
comme
le
font
les
hommes,
plus
indulgents
car
percevant
les
choses
au
second
degré
en
les
retravaillant.
Il
y
a
quelques
jours
nous
avons
vu
le
film
«
Young
adult
»
avec
Charlize
Théron.
Une
des
scènes
clefs
du
film
aura
été
le
moment
où
invitée
à
une
réception,
elle
prend
la
parole
pour
dire
des
choses
qui
lui
tiennent
à
cœur
et
qu’elle
ne
peut
contenir,
garder
pour
elle
bien
que
par
ailleurs
l’héroïne
écrive
avec
plus
ou
moins
de
bonheur.
Le
cinéma
est
truffé
de
ces
prises
de
parole
féminines
qui
font
scandale
et
souvent
font
basculer
le
cours
des
choses
:
indiscrétions,
révélations,
confessions.
C’est
par
la
femme
que
le
«
scandale
arrive
»,
elle
qui
a
besoin
de
dire
les
choses
«
tout
haut
»,
comme
on
dit
«
lire
à
voix
haute
»,
réciter,
ce
qui
signifie
oraliser
l’écrit
et
ipso
facto
se
l’approprier.(cf.
les
clubs
de
poésie
où
chacun,
à
son
tour,
va
déclamer
un
texte
de
lui
ou
d’un
autre)
en
lui
insufflant
un
petit
quelque
chose
en
plus
(valeur
ajoutée).
Les
concerts
de
musique
classique
se
prêtent
au
même
exercice
consistant
à
passer
du
visuel
à
l’auditif
alors
qu’il
est
bien
rare
que
quelqu’un
joue
une
pièce
qui
n’a
pas
été
écrite,
ce
qu’on
appelle
improviser.
Car
l’oral
est
fugitif
laissé
à
lui‐même
encore
que
l’on
puisse
enregistrer
mais
dans
ce
cas,
personne
ne
peut
se
l’approprier.
Il
faut
qu’il
y
ait
texte
pour
que
la
magie
de
l’oralité
ressemble
à
celle
de
la
dialectique
conception/naissance.
L’homme
donnerait
le
texte
et
la
femme
donnerait
«
vie
»
au
texte,
le
«
porterait
»
en
elle
(par
cœur).
C’est
en
cela
que
les
femmes
sont
meilleures
interprètes
que
compositeurs
ou
en
tout
cas
sont
aussi
nombreuses
que
les
hommes
dans
l’exécution
des
œuvres
musicales
(direction
d’orchestre
mise
à
part)
voire
théâtrales
ou
cinématographiques.
Rappelons
qu’au
cinéma,
le
texte
joue
un
rôle
déterminant,
le
comédien
devant
impérativement
s’en
tenir
à
ce
qui
est
écrit,
même
si
à
aucun
moment
on
ne
le
voit
lire.
(oreillettes),
l’écrit
étant
dans
ce
cas
relégué
dans
les
coulisses,
dans
le
back
office.
Pour
celui
qui
est
dans
l’oralité,
le
défi
est
de
réactiver
l’écrit,
de
faire
oublier
qu’il
y
a
un
écrit
sous‐jacent
et
c’est
bien
là
le
drame.
En
fait
l’oral
se
ferme
sur
lui‐même
car
il
ne
peut
être
repris
à
la
lettre
par
autrui,
il
ne
peut
s’objectiver
sinon
par
le
biais
d’un
enregistrement
mais
on
ne
peut
retrouver
un
message
oral
aussi
aisément
qu’un
message
écrit,
ce
que
permet
la
numérisation.
La
grande
force
de
l’écrit,
c’est
qu’un
autre
que
son
auteur
initial
peut
se
l’approprier,
comme
on
le
voit
lors
d’un
concert
où
l’on
finit
par
oublier
le
compositeur
au
profit
de
l’interprète.
Celui
qui
improvise
peut
certes
inspirer
son
prochain
si
celui‐ci
est
doué
mais
il
ne
lui
fera
pas
don
de
sa
propre
substance
si
celui‐ci
ne
l’est
pas.
Contrairement
à
ce
que
semble
dire
le
récit
de
la
Création
(Et
Dieu
dit),
ce
n’est
pas
le
verbe
qui
caractérise
le
Maître
mais
l’écrit,
le
Livre
car
le
verbe
est
soit
l’expression
de
l’esclave
qui
répète
la
«
parole
»
écrite
(on
notera
la
contradiction),
soit
celle
du
maître
qui
ne
veut
pas
asservir
mais
qui
attend
que
l’autre
l’entende
sans
pour
autant
le
copier
littéralement,
ce
qui
serait
le
propre
du
vrai
disciple,
par
opposition
à
l’élève..Face
au
Mektoub
de
l’Islam
(«
ce
qui
est
écrit
»),
il
y
a
le
«
ce
qui
est
dit
est
dit
»,
il
y
a
la
parole
donnée.
A
plusieurs
reprises,
nous
avons
émis
l’hypothèse
–et
nous
ne
sommes
pas
seul
à
le
penser‐
selon
laquelle
l’humanité
que
nous
connaissons
serait
due
au
croisement
entre
deux
humanités
s’étant
développé
différemment.
Nous
dirons
que
les
hommes
perpétuent
une
humanité
qui
passait
par
le
signe
visuel
(geste,
objet
symbolique
etc.)
alors
que
les
femmes
incarneraient
une
humanité
recourant
au
son,
à
l’oralité.
D’où
la
difficulté
que
l’on
a
à
constituer
un
modèle
quant
à
la
genèse
du
langage,
du
fait
de
cette
ambivalence.
L’homme
est
«
enfant
»,
c'est‐à‐dire
celui
qui
(étymologiquement)
ne
parle
pas
mais
écrit,
inscrit
ou
demande
au
scribe,
au
secrétaire,
de
recueillir
ses
propos
et
dans
ce
cas
le
verbe
n’est
pas
une
fin
mais
un
moyen,
ce
qui
fait
que
l’homme
peut
tout
à
fait
être
son
propre
scribe.
DE
nos
jours,
c’est
ce
qui
se
passe
:
l’homme
ne
dicte
(de
dire)
plus,
il
tape
lui‐même
son
texte
en
silence,
les
sténodactylos
ont
disparu.
Un
Napoléon
enverrait
aujourd’hui
ses
textos
sans
avoir
à
verbaliser
à
l’adresse
de
son
secrétaire.
Ainsi,
la
fonction
de
la
parole
est
de
moins
en
moins
essentielle
:
on
peut
vivre
normalement
en
étant
sourd
muet,
grâce
à
la
technologie
mais
c’était
déjà
possible
depuis
l’invention
de
l’écriture.
Seuls
les
écrits
restent,
dit‐on
et
que
sait‐on
de
la
parole
orale
de
ceux
qui
nous
ont
précédé
avant
la
fin
du
XIXe
siècle
et
l’invention
du
disque
alors
que
l’on
dispose
de
leurs
écrits,
de
leurs
tablettes,
de
leurs
monuments
?
Ceux
qui
se
sont
contentés
de
lire
à
voix
haute
les
textes
d’autrui
ou
qui
ne
sont
pas
passés
par
l’écrit
ne
relèvent
pas
de
la
postérité.
Que
seraient
pour
nous
Socrate
ou
Jésus
sans
l’écrit
qui
nous
est
parvenu
de
leur
«
parole
»
?
Ce
clivage
écrit/oral
n’aurait,
selon
nous,
nullement
disparu
et
les
femmes
continueraient
à
privilégier
la
parole
sur
l’écrit,
le
parlant
sur
le
muet,
d’où
ces
constants
passages
à
l’acte
par
des
verbalisations
plus
ou
moins
compulsives
et
qui
ne
s’ajustent
pas
forcément
sur
un
interlocuteur
précis,
cela
correspond
d’abord
à
un
besoin
intérieur
de
dire
les
choses,
de
s’en
décharger
en
quelque
sorte
de
façon
assez
peu
contrôlée
et
que
l’on
pourrait
qualifier
de
désinhibée
dans
une
certaine
forme
de
transgression,
de
défoulement.
Il
y
a
là
un
clivage
qui
prévaut
sur
toutes
les
classifications
caractérologiques
(de
Le
Senne
aux
horoscopes
en
passant
par
Hippocrate
et
ses
tempéraments)
et
dont
on
ne
fait
pas
actuellement
l’usage
adéquat.
On
aura
noté,
au
demeurant,
que
l’oral,
en
bien
des
cas,
se
soumet
à
l’écrit
mais
aussi,
que
par
à
coups,
il
s’en
émancipe
et
c’est
alors
que
les
femmes
sont
les
plus
redoutables
voire
les
plus
asociales,
quand
elles
ne
sont
pas
liées
à
une
«
partition
».
Quelle
femme
n’a
pas
en
mémoire
quelque
incident
où
elle
se
dit
qu’elle
aurait
mieux
fait
de
se
taire,
où
elle
a
perdu
une
occasion
de
le
faire,
où
elle
a
manqué
de
tact
et
cela
a
pu
lui
coûter
très
cher,
au
nom
de
sa
«
vérité
»
qui
n’est
pas
toujours
«
bonne
à
dire
»
?
L’homme,
instinctivement
(à
l’exception
des
homosexuels)
tend
à
se
méfier
de
toute
prise
de
parole
qui
n’a
pas
été
élaborée
préalablement
par
le
passage
par
l’écrit.
Mais
il
arrive
que
les
femmes
tentent
d’échapper
au
«
Surmoi
»
de
l’écrit,
qui
est
souvent
associé
à
la
domination
masculine
dans
son
Inconscient
ancestral.
La
parole
désenchainée/déchainée,
«
sauvage
»,
est
la
marque
d’une
rébellion
face
à
un
ordre
«
domestique
».
Au
fond
,
la
femme
aurait
été
apprivoisée
par
l’homme,
elle
serait,
plutôt
que
le
cheval,
sa
plus
belle
conquête
et
d’ailleurs
ce
travail
est
toujours
à
l’œuvre
dans
toute
rencontre
entre
un
homme
et
une
femme(cf.
Shakespeare,
La
Mégère
apprivoisée)
et
cela
vaut
pour
nos
relations
avec
toute
la
faune
que
l’on
côtoie
dans
la
rue
(pigeons
dans
les
villes,
poules
dans
les
campagnes,
que
l’on
nourrit,
chiens
en
laisse,
chats
en
liberté
(au
Moyen
Orient),
jardins
zoologiques,
d’acclimatation
etc.)
Mais
une
autre
tentation
existe
pour
la
femme,
d’où
la
dualité
de
son
discours
qui
passe
soit
par
une
affirmation
de
sa
différence
(souvent
assez
mal
définie
par
elle,
d’ailleurs)
soit
par
une
ambition
égalitaire.
Opposition
entre
vierge
folle
et
vierge
sage.
Dans
le
second
cas
de
figure,
la
femme
s’empare
de
ce
qu’elle
reçoit
de
l’homme
et
que
celui‐ci
lui
accorde
non
sans
quelque
naïveté
et
elle
se
l’approprie
en
lui
apportant
un
«
plus
».
Il
est
vrai
que
le
stock
de
choses
écrites
est
déjà
si
considérable
qu’elle
peut
penser
qu’elle
peut
penser
qu’elle
a
des
provisions
pour
longtemps.
C’est
un
peu
le
même
raisonnement
qui
se
tient
à
propos
des
ressources
naturelles,
et
notamment
des
formes
d’énergie
(pétrole
etc.)
qui
sont
un
très
lointain
héritage
face
à
des
énergies
nouvelles
qui
sont
encore
largement
tributaires
du
génie
masculin.
D’où
la
conflictualité
par
rapport
à
l’énergie
nucléaire
qui
rappelle
trop
une
dépendance
à
l’égard
des
hommes,
l’échec
ou
l’arrêt
de
cette
filière
étant
emblématique
d’une
certaine
déchéance
masculine,
aux
yeux
des
femmes,
dans
leur
tentative
de
créer
un
monde
sans
hommes,
où
les
hommes
ne
seraient
plus,
en
tout
cas,
indispensables
;
où
l’on
pourrait
à
terme
s’en
passer.
Dire
que
les
femmes
doivent
se
libérer
du
«
joug
»
masculin
correspond
bel
et
bien
à
une
certaine
prise
de
conscience
d’un
état
millénaire.
Mais
ce
qui
n’est
pas
dit,
c’est
que
cette
libération
ne
serait
viable
que
si
elles
récupèrent
tous
les
stocks
conservés
dans
les
bibliothèques.
Quelque
part,
la
destruction
des
bibliothèques,
serait
beaucoup
plus
désastreuse
pour
la
gent
féminine
que
pour
la
gent
masculine.
Certes,
ces
lieux
sont‐ils
des
temples
érigés
initialement
pour
les
hommes
par
les
hommes
pour
célébrer
et
perpétuer
le
génie
des
hommes
mais
de
nos
jours,
ce
sont
des
espaces
que
les
femmes
doivent
s’approprier
–
et
elles
sont
d’ailleurs
fort
nombreuses
dans
les
professions
de
conservateur,
de
bibliothécaire‐
car
on
y
trouve
la
clef
de
leur
survie
sans
les
hommes.
Les
bibliothèques
remplaceraient
en
quelque
sorte
les
hommes
ou
si
l’on
préfère
les
femmes
actuelles
feraient
alliance
avec
les
hommes
du
passé
(donc
morts)
pour
s’émanciper
du
pouvoir
masculin
présent,
notamment
en
minimisant
l’apport
récent
du
dit
pouvoir.
(comme
on
peut
le
voir
avec
la
défaveur
de
la
musique
contemporaine
qui
est
rarement
jouée
dans
les
concerts
de
façon
à
ne
pas
perpétuer
l’image
de
grands
génies
musicaux
contemporains).
Les
femmes
préfèrent
une
humanité
quelque
peu
décadente,
gérant
des
trésors
(masculins)
du
passé
–
d’où
l’importance
de
la
numérisation
accélérée
des
œuvres
‐
à
une
humanité
masculine
continuant
à
affirmer
sa
supériorité
créatrice
au
XXIe
siècle.
En
fait,
l’humanité
masculine
serait
à
terme
condamnée
à
une
sorte
de
fossilisation
à
l’instar
de
toutes
les
autres
énergies
dites
fossiles,
une
humanité
ayant
produit
une
matière
première
que
les
femmes
seraient
les
mieux
à
même
de
raffiner
et
d’exploiter.
Les
guerres,
à
ce
propos,
dont
on
sait
qu’elles
consomment
beaucoup
plus
d’hommes
que
de
femmes
(à
commencer
par
la
«
Grande
Guerre
»
de
14‐18
mais
cela
vaut
déjà
pour
les
guerres
napoléoniennes)
ont
d’ailleurs
été
perçues
comme
une
opportunité
remarquable
au
XXe
siècle,
qui
aura
fortement
contribué
à
l’ascension
féminine.
Mais
il
n’est
pas
certain
que
le
XXIe
siècle
serait
un
aussi
gros
consommateur
que
le
XXe,
du
moins
en
Occident,
sinon
dans
certains
pays
comme
Israël,
depuis
que
les
choses
se
sont
calmées
dans
l’ex
Yougoslavie.
Que
conclure
?
Nous
pensons
avoir
brossé
à
grands
traits
certains
enjeux
majeurs
du
XXIe
siècle.
Nous
arrivons
à
un
stade
involutif,
où
toute
une
partie
de
l’humanité
peut
considérer
qu’il
vaut
mieux
saborder
la
créativité
masculine
actuelle
si
l’on
veut
parvenir
à
mettre
en
place
une
domination
féminine.
Le
problème,
c’est
qu’il
faudrait
que
l’Humanité
évolue
dans
une
seule
et
même
direction,
ce
que
la
mondialisation
peut
faire
craindre.
Il
reste
que
le
scénario
le
plus
probable,
pour
l’heure
nous
semble
être
le
suivant
:
les
femmes
savent
qu’il
existe
des
«
réserves
»
énergétiques
accumulées
considérables
même
sans
création
de
nouvelles
ressources
et
cela
vaut
aussi
au
niveau
des
brevets,
de
la
technologie.
Donc
dans
un
premier
temps,
elles
pourraient
faire
illusion
en
les
exploitant.
Mais
il
suffirait
que
dans
une
certaine
partie
du
globe,
le
pouvoir
masculin
se
perpétue
pour
qu’à
brève
échéance,
cette
prise
de
pouvoir
ne
soit
qu’une
brève
parenthèse.
Toute
la
question
serait
donc
d’éradiquer
une
telle
éventualité
dans
les
plus
brefs
délais
et
à
très
grande
échelle.
En
ce
sens,
le
monde
arabo‐musulman
apparait
comme
le
bastion
de
résistance
le
plus
inquiétant
au
regard
d’un
tel
plan
de
subversion.
Le
‘printemps
arabe
»
aura
été
une
tentative
de
déstabilisation
de
l’Islam
mais
il
ne
semble
pas
que
la
cause
des
femmes
ait
beaucoup
profité
de
telles
révolutions.
Il
nous
semble
que
la
meilleure
géostratégie
pour
le
monde
musulman
serait
d’attirer
le
plus
grand
nombre
de
chercheurs
et
de
créateurs
du
monde
entier.
Le
problème
actuel
représenté
par
l’Iran
(musulman)
et
l’énergie
nucléaire
est
emblématique
en
ce
que
l’Iran
est
probablement,
sur
le
plan
scientifique
et
technologique,
le
pays
musulman
le
plus
avancé.
On
en
revient
à
la
question
de
l’origine
du
langage.
Selon
nous,
l’oral
ne
fait
sens
que
par
rapport
à
l’écrit
alors
que
l’on
tend
souvent
à
penser
que
l’oral
précède
l’écrit.
Certes,
les
humains
ont
appris
à
produire
des
sons
mais
le
passage
à
l’écrit
est
d’un
autre
ordre,
constitue
une
véritable
révolution
dans
l’évolution
de
l’espèce
humaine,
et
ce
n’est
que
dans
un
deuxième
temps
que
l’oral
et
l’écrit
se
seraient
conjugués.
Nous
avons
montré
dans
de
précédents
textes
que
les
langues
se
construisent
autour
d’un
nombre
limité
de
radicaux
et
que
tout
le
reste
(préfixes,
suffixes,
déclinaisons,
conjugaisons)
ne
sont
que
des
«
entailles
»
sur
un
objet
matériel
(qu’est
le
radical).
Le
traducteur
c’est
au
départ
celui
qui
confère
une
oralité
à
l’objet
ainsi
codifié
mais
il
n’est
pas
autonome.
Posons
–
nous
la
question
:
en
quoi
avons‐nous
besoin
de
passer
à
l’oral,
nous
qui
de
plus
en
plus
communiquons
par
l’écrit
?
Si
le
XXIe
siècle
était
«
féminin
»,
c’est
l’oral
qui
aurait
prévalu
mais
l’oral
ne
vaut
que
pour
l’aveugle
et
encore
dispose‐t‐il
du
braille
mais
le
braille
ne
suffit
pas
à
capter
tous
les
signes
qui
se
présentent
à
nous
dans
l’instant.
D’où
l’hypothèse
d’une
humanité
à
la
vision
très
faible,
vivant
dans
la
pénombre,
dans
la
nuit,
dans
la
caverne
(Platon)
et
qui
aurait
besoin
de
l’oralité
face
à
une
humanité
de
la
lumière
qui,
elle,
aurait
développé
la
communication
visuelle.
Le
Yin
et
le
Yang
sont
représentés
par
ce
contraste
entre
la
nuit
et
le
jour
:
Lu
sur
Wikipédia
:
«
Le
symbole
du
Yīn
et
du
Yang,
le
tàijí
tú
(souvent
entouré
de
8
trigrammes)
est
bien
connu
dans
le
monde
occidental
depuis
la
fin
du
XXe
siècle.
Le
yin
représente
entre
autres,
le
noir
(ou
souvent
le
bleu),
le
féminin,
la
lune,
le
sombre,
le
froid,
le
négatif,
etc.
Le
Yang,
quant
à
lui,
représente
entre
autres
le
blanc
(ou
souvent
le
rouge),
le
masculin,
le
soleil,
la
clarté,
la
chaleur,
le
positif,
etc.
Cette
dualité
est
également
associée
à
de
nombreuses
autres
oppositions
complémentaires.
»
Notre
lecture
de
cette
symbolique
serait
donc
la
suivante
:
le
monde
du
yin
et
de
l’obscurité
passerait
par
l’oralité
et
le
monde
du
yang
et
de
la
clarté
s’exprimerait
par
le
visuel
et
donc
par
l’écrit.
Ces
deux
mondes
se
seraient
rencontrés
et
l’un
aurait
été
colonisé
par
l’autre,
la
parole
du
monde
yin
étant
asservie
au
«
dessin
»
du
monde
yang
et
ce
dessin,
la
voie
des
signes,
se
serait
révélé
plus
formateur.
Le
yin
semble
limité
à
l’espace,
au
présent
tandis
que
le
yang
accède
à
la
temporalité,
du
fait
de
la
perpétuation
du
texte.
Même
si
les
conditions
de
vie
ont
changé,
nous
restons
largement
marqués
par
le
passé.
Les
femmes
continuent
à
fonctionner
comme
si
elles
vivaient
encore
dans
l’obscurité,
quand
le
seul
contact
passe
par
le
verbe
ou
par
le
toucher.
Si
elles
attachent
autant
d’importance
à
leur
aspect,
c’est
par
rapport
aux
hommes
si
sensibles
au
visuel
et
si
les
hommes
parlent,
c’est
pour
communiquer
avec
elles.
Chacun
va
dans
le
sens
de
l’autre
et
c’est
en
cela
que
l’on
commet
de
nombreux
contresens
à
propos
des
hommes
et
des
femmes,
en
ne
faisant
pas
la
part
des
choses,
à
savoir
ce
que
l’on
fait
pour
l’autre.
C’est
le
point
blanc
sur
fond
noir
et
le
point
noir
sur
fond
blanc.
Les
femmes
ne
sont
dans
le
visuel
que
parce
que
cela
fait
sens
pour
les
hommes
et
quand
(l’âge
venant)
elles
ne
maitrisent
plus
leur
visuel,
elles
se
replient
sur
elles‐mêmes.
Quand
les
hommes
passent
par
la
parole
non
structurée/structurante
(le
«tchat
»),
ils
se
situent
sur
le
mode
féminin
du
témoignage.
C’est
ainsi
que
les
femmes
accordent
la
plus
grand
importance
à
l’apprentissage
de
la
lecture
pour
accéder
au
monde
masculin
et
en
exploiter
les
ressources.
JHB
11.
04.
12
L’alternative
Formation/
programmation
astrologiques.
Par
Jacques
Halbronn
C’est
l’histoire
d’un
homme
qui
sort
de
l’hôpital
psychiatrique
où
il
était
soigné
en
ce
qu’il
se
prenait
pour
une
souris.
Est‐il
vraiment
guéri
?
A
la
vue
d’un
chat,
il
s’affolée.
Mais
immédiatement,
il
s’explique
:
je
sais
que
je
ne
suis
pas/plus
une
souris
mais
le
chat,
lui,
le
sait‐il
?
Voilà
qui
illustre
d’une
certaine
façon
notre
rapport
ambigu
à
la
modernité.
En
ce
qui
concerne
l’astrologie
contemporaine,
on
nous
explique
que
l’astrologie
doit
«
avancer
»,
qu’elle
doit
tenir
compte
des
nouvelles
données
astronomiques
qui
lui
«
manquaient
»
alors
qu’en
réalité
il
ne
s’agit
que
d’additions
(cf.
la
même
problématique
avec
Nostradamus,
voir
nos
textes
«
Halbronn’s
Research
»
sur
le
site
propheties.it).
Or,
ce
qui
importe,
ce
n’est
pas
tant
de
faire
avancer
l’astrologie
mais
de
voir
dans
quelle
mesure
l’humanité
a
changé
au
cours
des
millénaires
écoulés.
(cf
notre
texte
sur
le
Yin
Yang
dans
la
présente
livrison
du
journal
de
bord
d’un
astrologue
Avril
2012).
Or,
nous
pensons
que
les
clefs
du
comportement
notamment
des
hommes
et
des
femmes
sont
à
chercher
dans
un
passé
fort
lointain.
En
fait,
il
faudrait,
pour
bien
faire,
remonter
avant
la
rencontre
entre
l’humanité
masculine
et
l’humanité
féminine
ou
si
l’on
préfére
l’humanité
dont
les
hommes
descendent
et
celle
dont
les
femmes
descendent.
(cf
nos
travaux
sur
ce
sujet
qui
rejoignent
la
thèse
actuellement
envisagée
par
certains
d’une
double
filiation
de
notre
humanité)
Contrairement
à
ce
que
certains
astrologues
modernistes
croient,
le
salut
de
l’astrologie
ne
passe
nullement
par
une
fuite
en
avant
dans
une
modernité
toujours
en
devenir.
La
«
modernité
»
de
l’homo
astrologicus
date
d’il
y
déjà
bien
longtemps.
On
oppose
ici
l’homo
astrologicus
(formule
que
nous
avons
employé
pour
la
première
fois
en
1969,
il
y
a
donc
43
ans
dans
un
article
paru
à
Jérusalem)
au
savoir
astrologique.
Ce
que
nous
appelons
Homo
Astrologicus,
c’est
l’être
humain
dans
son
rapport
inconscient
aux
astres
alors
que
l’astrologie,
c’est
le
discours
sur
ce
rapport
et
qui
peut
fort
bien
être
totalement
décalé.
Et,
selon
nous,
l’H.A.
n’a
pas
grand‐chose
à
voir
avec
le
portrait
qu’en
donne
l’Astrologie
et
notamment
l’Astrologie
des
transsaturniennes
(Uranus,
Neptune,
Pluton).
Chacun
d’entre
nous
est
un
homo
Astrologicus
alors
qu’astrologues
et
astronomes
constituent
des
cercles
limités
même
s’ils
sont
répartis
sur
toute
la
surface
du
globe.
D’ailleurs,
l’être
humain
a
–t‐il
changé
anatomiquement
depuis
des
millénaires
en
dépit
des
mutations
de
la
Techno‐Science
qui
voudrait
nous
imposer
sa
loi
et
nous
enchainer
à
ses
découvertes
et
à
ses
inventions
?
Et
ne
voilà
pas
que
l’Astrologie
qui
devrait
être
le
rempart
contre
de
telles
menaces
se
met
à
prôner
un
alignement
sur
une
telle
dynamique
!
Il
est
vrai
que
les
femmes
–
si
nombreuses
dans
le
public
astrologique
«
éclairé
»,
sont
des
adeptes
du
progrès
en
ce
qu’il
va
dans
le
sens
du
dépassement
d’un
statut
ancien
qu’elles
rejettent
au
risque
de
perdre
les
clefs
leur
permettant
de
se
comprendre
dans
leur
spécificité
originelle
et
pérenne
et
de
respecter
et
de
s’accepter
pleinement
à
ce
titre.
Qu’est
ce
d’ailleurs
que
le
devenir
sans
le
provenir
et
le
souvenir
?
Les
gens
ne
vont
pas
et
ne
pourront
pas
changer
leur
programmation
ancestrale
sous
prétexte
que
les
choses
ne
sont
plus
ce
qu’elles
sont.
Les
humains
ne
sont
pas
des
machines
que
l’on
peut
modifier
du
jour
au
lendemain.
C’est
là
une
fausse
idée
du
devenir
même
si
paradoxalement
c’est
l’Homme
qui
conduit
les
transformations
des
machines
et
les
progressions
de
la
Science.
Cela
ne
signifie
pas,
en
effet,
pour
autant,
que
l’Homme
puisse
changer
son
déterminisme
propre.
Ce
qui
s’est
joué
dans
un
passé
lointain
est
seul
capable
de
nous
expliquer
ce
que
nous
sommes
et
notamment
en
tant
qu’hommes
et
en
tant
que
femmes
mais
aussi
en
tant
que
chacun
d’entre
nous
est
un
homo
astrologicus.
Il
en
est
de
même
pour
nos
langues
qui,
à
quelques
détails
près,
sont
du
même
ordre
que
celles
que
nos
aïeux
élaboraient
et
pratiquaient
il
y
a
des
millénaires.
Doit‐on
créer
un
«
espéranto
»
comme
le
préconisait
Zamenhof
?
De
nos
jours,
il
y
a
deux
personnages
face
à
face,
l’homo
astrologicus
qui
est
l’humain
ancestral
qui
a
un
rapport
très
minimal
et
constant
avec
le
cosmos
et
l’astrologue
qui
perçoit
et
se
perçoit
au
prisme
de
la
grille
astrologique
telle
qu’elle
s’est
instaurée
au
fil
des
siècles
et
telle
qu’elle
continue
à
évoluer.
Entre
cette
astrologie
instituée
de
très
longue
date
et
qui
sous
tend
l’ensemble
des
comportements
humains
en
tant
qu’espèce
et
cette
astrologie
en
devenir
qui
ne
concerne
qu’un
cercle
très
étroit
de
sectateurs,
il
n’y
a
guère
de
communication
possible
au
point
qu’il
semble
difficile
de
se
servir
du
même
terme
dans
les
deux
cas.
On
dira
qu’est
«
astrologue
»
celui
qui
a
fait
ses
classes,
qui
a
acquis
un
savoir
faire
technique,
qu’il
s’en
serve
ou
non
professionnellement
comme
l’on
dira
de
quelqu’un
qu’il
a
eu
une
«
formation
»
dans
tel
ou
tel
domaine.
On
dira
qu’il
a
une
«
formation
astrologique
»,
ce
qu’il
faut
entendre
à
différents
degrés.
En
face,
il
y
a
celui
que
l’on
pourrait
appeler
l’astrologicus,
à
savoir
quelqu’un
qui
partage
avec
ses
congénères
une
programmation
cyclique
qui
se
limite
à
une
sorte
d’équation
binaire.
On
dira
qu’il
croit
en
une
«
programmation
astrologique
»
qui
n’exige
aucune
«
formation
»,
un
inné
qui
serait
dans
notre
ADN
et
non
un
acquis
culturel
en
quelque
sorte
qui
se
nourrirait
des
dernières
trouvailles
de
l’astronomie.
Il
est
clair
qu’épistémologiquement,
ces
deux
«
formations
»
ne
sont
pas
promises
au
même
futur
en
ce
XXIe
siècle
naissant.
.
JHB
11.
04.
12
Le
qualitatif
et
le
quantitatif
en
astrologie
Par
Jacques
Halbronn
On
a
souvent
utilisé
le
terme
d’infalsifiabilité
impossible
en
ce
qui
concerne
les
pseudosciences
:
autrement
dit,
on
leur
reprocherait
de
ne
pas
pouvoir
développer
une
approche
critique
à
leur
encontre.
Et
de
fait,
il
nous
semble
que
les
astrologues
prennent
un
malin
plaisir
à
se
placer
sur
un
terrain
qui
est
à
leur
avantage
et
qui
se
prête
assez
mal
à
une
attaque
frontale.
On
prendra
des
exemples
pris
dans
la
vie
courante
:
quand
quelqu’un
vous
raconte
ce
qu’il
a
fait
la
veille,
à
moins
d’être
dans
la
police
ou
dans
la
justice,
comment
irait‐on
vérifier
la
véracité
de
ses
dires
?
On
peut
constamment
se
mettre
dans
des
situations
où
l’on
ne
peut
pas
contrôler
vos
dires
et
où
l’on
n’est
pas
en
position
de
mener
une
enquête
comme
lorsque
quelqu’un
déclare
n’avoir
pas
le
«
temps
»
ou
pas
«
envie.
».
Or,
quand
l’astrologue
se
réfère
aux
«
résultats
»
qu’il
aurait
obtenus
en
cabinet,
la
question
n’est
pas
de
savoir
si
le
client
confirme
mais
si
ce
qui
lui
a
été
dit
découle
de
la
seule
Astrologie
et
mieux
encore
d’un
modèle
astrologique
qui
ne
change
pas
d’un
client
à
l’autre.
Comment
admettre
que
le
client
isolé
puisse
être
le
garant
de
l’astrologue
voire
de
l’Astrologie
toute
entière
?
C’est
aller
un
peu
vite
en
besogne
!
Tout
se
passe
en
fait
comme
si,
plus
ou
moins
délibérément,
l’astrologue
appliquait
le
principe
de
Peter,
c'est‐
à‐dire
faisait
en
sorte
que
son
interlocuteur
dépasse
son
propre
seuil
de
compétence
sans
qu’il
veuille
l’admettre.
En
fait,
le
client
est
flatté
d’être
mis
en
situation
d’arbitre
et
il
en
est
reconnaissant
à
l’astrologue
avec
les
effets
que
l’on
peut
imaginer.
Il
est
des
gens
qui
ne
se
sentent
bien
que
dans
l’obscurité
et
dans
l’opacité
et
qui
ont
carrément
peur
de
la
lumière.
D’où
l’importance
qu’il
y
a
en
la
circonstance
à
préciser
les
limites
de
nos
facultés
cognitives.
Nous
dirons
qu’elles
se
situent
sur
un
plan
qualitatif
et
sur
un
plan
quantitatif.
Le
plan
qualitatif
recouvre
la
cohérence
même
du
modèle.
Les
tests
de
quotient
intellectuel
mesurent
nos
facultés
à
percevoir
les
anomalies
dans
une
série
du
fait
d’interpolations
ou
de
perturbations
dans
l’ordre
logique
des
choses.
On
peut
chercher
à
améliorer
la
qualité
d’un
modèle,
notamment
en
termes
de
réversibilité
:
une
chose
et
son
contraire,
comme
l’Eté
et
l’Hiver.
Tout
modèle
doit
en
effet
comporter
une
forme
de
dualité
présence/absence.(opposition
chère
à
Jean
Carteret)
Le
plan
quantitatif
implique
que
l’on
ait
pu
observer
un
phénomène
un
grand
nombre
de
fois.
Les
choses
se
sont
répétées
à
l’identique.
Mêmes
causes,
mêmes
effets.
L’enfant
ou
l’animal
observent
que
telle
chose
se
passe
quand
on
fait
ceci
ou
cela,
par
exemple
avec
le
feu.
D’où
l’importance
accordée
aux
sondages,
aux
statistiques.
Maintenant
la
question
qui
se
pose
est
la
suivante
:
est
ce
que
le
client
de
l’astrologue
est
placé
dans
une
de
ces
deux
situations
?
Au
niveau
qualitatif,
il
n’a
qu’une
connaissance
très
furtive
du
modèle
astrologique
et
au
niveau
quantitatif,
il
ne
connait
que
son
propre
cas
d’autant
que
le
modèle
ne
sera
plus
le
même
avec
quelqu’un
d’autre,
entendons
le
thème
de
naissance.
Car
chaque
thème
est
un
modèle
astrologique
spécifique.
Par
un
certain
abus
de
langage,
d’aucuns
tenteront
de
faire
accepter
l’idée
que
l’ensemble
de
tous
les
thèmes
de
naissance
constituent
un
seul
et
même
modèle,
ce
qui
conduirait
à
dire
que
les
thèmes
sont
interchangeables,
ce
qui
n’est
nullement
le
cas
structurellement,
ce
qui
nous
ramène
à
la
question
du
qualitatif.
N’importe
qui
peut
constater
que
les
thèmes
ne
sont
pas
superposables,
ne
sont
pas
identiques
et
d’ailleurs
s’ils
l’étaient,
cela
ferait
problème
pour
l’égo
du
client
concerné.
On
ne
peut
pas
avoir
le
beurre
et
l’argent
du
beurre.
A
contrario,
les
12
signes
sont
un
modèle
qui
est
relativement
accessible
tant
sur
le
plan
qualitatif
que
quantitatif,
en
ce
sens
que
l’on
peut
en
faire
le
tour
et
que
le
client
peut
le
valider
autour
de
lui.
Autrement
dit,
quand
le
client
se
rend
chez
l’astrologue,
avec
ce
modeste
bagage,
c’est
pour
apprendre
que
cela
n’a
pas
de
valeur
!
Mais
que
lui
propose‐t‐
on
à
la
place
?
Un
«
machin
»
sur
lequel
il
n’a
plus
aucune
prise
cognitive,
tant
qualitativement
que
quantitativement
et
donc
parfaitement
infalsifiable
(Popper).
A
cela
vient
s’ajouter
l’hypothèse
que
nous
avons
exposée
dans
un
précédent
texte
à
savoir
que
les
gens
(et
notamment
ceux
qui
s’adressent
à
l’astrologue
et/ou
à
l’astrologie)
se
connaissent
mal
ou
si
l’on
préfère
ont
un
mauvais
rapport,
un
médiocre
dialogue
avec
eux‐mêmes,
qu’ils
ne
consultent
pas
leur
corps
ni
leur
affect
et
leur
infligent
des
traitements
(sadomasochistes)
qui
ne
sont
pas
forcément
très
bienveillants.
On
connait
le
lit
de
Procuste
qui
plaçaient
ses
victimes
sur
des
lits
soit
trop
petits
soit
trop
grands,
ce
qui
conduisait
soit
à
la
mutilation,
soit
à
l’écartèlement.
Bien
des
gens
sont
leur
propre
Procuste.
On
est
d’accord,
du
moins
peut‐on
l’espérer,
pour
ne
pas
admettre
que
l’astrologue
change
de
modèle
d’un
client
à
l’autre.
On
pourrait
admettre
à
la
rigueur
qu’il
dispose
de
quelques
modèles
selon
les
symptômes
de
ses
clients.
Mais
dans
un
cas
comme
dans
l’autre,
on
reste
dans
un
certain
quantitatif,
ce
qui
signifie
aussi
que
le
client
peut
prendre
connaissance
du
modèle
qui
lui
est
appliqué
et
en
apprécier
la
cohérence
structurelle‐
on
est
alors
dans
le
qualitatif.
Dans
bien
des
cas,
le
critère
qui
joue
est
le
suivant
;
tel
modèle
est
largement
utilisé
sur
un
grand
nombre
de
cas,
donc
l’on
peut
dire
qu’il
«
marche
».
Etrangement,
l’astrologue
se
tient
souvent
à
lui‐même
ce
discours
:
mes
clients
me
confirment
que
mon
modèle
marche.
Or,
l’usage
du
singulier
–
«
mon
modèle
»,
«
mon
astrologie
»
–
est
tout
à
fait
discutable
puisque
en
pratique,
il
y
a
autant
de
modèles
que
de
clients.
Qu’est
ce
au
vrai
qu’un
modèle
qui
ne
vaudrait
que
pour
un
seul
client
et
qui
serait
de
ce
fait,
de
surcroit,
bien
alambiqué
?
Déontologiquement,
nous
considérons
que
l’astrologue
n’a
pas
le
droit
d’utiliser
des
modèles
qui
n’ont
été
testé
ni
qualitativement,
ni
quantitativement,
au
sens
où
nous
avons
défini
ces
termes
plus
haut.
Que
va‐t‐on
nous
répliquer
?
Que
l’astrologie‐
c’est
un
postulat‐
est
la
«
science’
de
la
personnalité/personne
et
qu’il
est
donc
logique
qu’elle
dispose
de
modèles
personnalisés
et
en
quelque
sorte
uniques
qui
ne
sont
que
des
déclinaisons,
d’ailleurs,
d’un
modèle
central,
à
savoir
le
système
solaire,
qui
est
bien
d’un
seul
tenant.
Le
problème,
c’est
qu’entre
le
systéme
solaire
et
le
thème
natal,
il
y
a
une
certaine
différence.
Jean‐Pierre
Nicola,
il
y
a
un
demi‐siècle,
s’était
évertué
à
montrer
que
le
passage
de
l’astronomie
à
l’astrologie
suivait
une
pente
logique,
que
la
signification
des
astres
découlait
directement
de
leurs
positions
respectives
dans
le
ciel.
En
fait,
l’idée
qu’il
faille
autant
de
modèles
que
d’individus
est
parfaitement
inacceptable
et
ne
peut
être
acceptée
que
par
quelqu’un
dont
l’égo
est
en
surcompensation.
Toute
personne
raisonnable
sait
pertinemment
qu’elle
n’est
pas
la
seule
dans
son
cas.
C’est
d’ailleurs
ce
dont
est
conscient
le
lecteur
d’horoscopes
dans
les
journaux.
Même
les
journaux
féminins
ne
proposer
pas
du
‘sur
mesure
»
mais
des
conseils
qui
vont
intéresser
des
tas
de
lectrices.
En
fait,
tout
se
passe
dans
le
rituel
de
la
consultation
astrologique
comme
si
le
praticien
faisait
lui‐même
le
travail
de
son
client/patient,
les
questions
et
les
réponses.
Or,
c’est
bien
au
client
de
«
personnaliser
»
ce
qu’on
lui
dit,
ce
n’est
pas
à
la
charge
du
modèle
dont
se
sert
l’homme
de
l’art.
En
ce
sens,
on
bascule
dans
une
pseudoscience
au
sens
de
science
qui
dépasse
les
bornes
de
la
Science,
d’hyperscience.
Tout
se
passe
comme
si
le
tranfert
du
client
de
l’astrologue
exigeait
que
l’on
satisfît
un
tel
fantasme
d’un
savoir
aussi
omniscient
que
Dieu
lui‐même.
L’astrologie
de
la
personnalité‐
formule
chère
à
Dane
Rushyar‐
serait
en
fait
l’idée
d’une
astrologie
personnelle.
JHB
09.
04.
12
Le
design
de
l’astrologie.
Par
Jacques
Halbronn
Celui
qui
se
contente
de
pratiquer
l’astrologie
n’a
pas
besoin
de
se
demander
quel
est
le
concept
qui
sous‐tend
celle‐ci,
il
a,
en
revanche,
les
réponses
toute
faites
qu’il
peut
réciter.
Mais
celui
qui
s’est
donné
pour
tâche
d’en
renouveler,
d’en
repenser
le
«
design
»,
c'est‐à‐dire
le
dessein
–se
doit
de
revenir
au
concept
originel
par
delà
ses
déclinaisons
et
ses
dérivations
successives..
«
Jadis,
le
cordonnier
était
celui
qui
fabriquait
et
vendait
des
chaussures
et
le
savetier
celui
qui
les
réparait
(Petite
encyclopédie
pour
jouer
avec
les
mots,
Ed
France
Loisirs,
2012,
p.
144)
Il
semble
que
la
plupart
des
«
astrologues
»
soient
des
savetiers
plutôt
que
des
cordonniers
mais
il
existe
aussi
quelques
astrologues
cordonniers.
De
nos
jours,
l’on
distingue
entre
le
marchand
de
chaussures‐
mais
les
fabrique‐t‐il,
est‐il
un
artisan
?
‐
et
le
cordonnier
(de
la
ville
de
Cordoue)
qui
est
en
fait
un
savetier
(dont
on
dit
qu’ils
sont
les
plus
mal
chaussés).
La
question
qui
se
pose
est
la
suivante
:
quelle
proportion
de
cordonniers
et
de
savetiers
est
souhaitable
dans
une
profession
?
Qu’est‐ce
qu’un
artisan,
celui
qui
fabrique
ou
celui
qui
répare
?
La
confusion
entre
ces
deux
métiers
est‐elle
grave
?
On
accéde
là
au
lancinant
probléme,
si
mal
vécu
de
nos
jours,
de
la
dualité
au
niveau
psychosociologique.
Que
vaut
en
vérité
la
comparaison
entre
savetier
et
astrologue
?
Est‐ce
qu’un
individu
est
comparable
à
une
chaussure
à
réparer
?
Et
qui
«
fabrique
»
les
humains
?
Ne
se
rapproche‐t‐on
pas
davantage
du
médecin
en
distinguant
celui
qui
fait
avancer
la
science
médicale
et
celui
qui
répare,
qui
soigne
ou
qui
fait
de
la
prévention/prévoyance
?
A
moins
que
ce
ne
soit
l’astrologie
qui
soit
à
repenser
ou
à
réparer
?
L’astrologue
cordonnier
serait
celui
qui
entend
réformer
l’astrologie
et
en
ce
sens
c’est
un
«
grossiste
»
alors
que
l’astrologue
savetier
serait
un
détaillant.
Or,
il
est
deux
façons
de
rénover
l’astrologie
:
soit
en
y
ajoutant
quelque
chose
à
la
façon
que
nous
dirons
vénusienne,
soit
en
en
enlevant
ce
qui
a
pu
se
greffer
à
un
moment
ou
à
un
autre,
ce
qui
correspondrait
à
la
façon
que
nous
qualifierons
de
martienne.
Ce
ne
sont
pas
les
mêmes
facultés
qui
sont
exigées
dans
les
deux
actions.
Le
travail
de
celui
qu’on
appelait
autrefois
le
savetier
et
que
l’on
désigne
à
présent
sous
le
nom
de
cordonnier
consiste,
à
l’instar
d’un
garagiste,
à
remettre
l’objet
considéré
«
en
l’état
»,
«
comme
neuf
»,
à
lui
restituer
au
moins
une
apparence
de
normalité.
En
fait,
ce
n’est
là
qu’une
illusion.
Quant
au
travail
du
cordonnier,
dans
son
sens
d’origine,
il
consiste
à
créer
un
nouveau
design,
une
nouvelle
forme
qui
ne
prend
pas
modèle
sur
ce
qui
existe
déjà.
On
pense
notamment
à
de
nouvelles
formes
de
meubles
ou
d’immeubles,
tout
en
retrouvant
et
en
maintenant,
tout
de
même,
le
principe
sous
jacent
qui
se
reconnait.
Une
chaise
reste
une
chaise,
sa
fonction
se
perpétue
sous
aspects
renouvelés..
La
comparaison
entre
astrologie
et
métiers
de
la
chaussure
fait
sens
dès
lors
que
l’astrologie
se
présente
comme
un
outil.
Après
tout,
la
chaussure
est
fonction
du
corps
humain.
L’astrologue‐savetier
va
ajuster
la
«
pantoufle
»
astrologique
à
son
client/patient.
Mais
celui‐ci
vient‐il
pour
que
l’on
«
répare
»
la
dite
astrologie
comme
on
irait
chez
un
garagiste
?
En
fait,
par
delà
l’astrologie,
le
client
vient
«
réparer
»,
«
revoir
»
les
discours,
pas
forcément
astrologiques,
qui
ont
pu
lui
être
proposés
jusque
là
et
qui
ne
fonctionnent
peut‐être
pas
très
bien.
En
ce
sens,
l’astrologie
se
situe
de
plein
pied
dans
l’aréne
psychosociologique
tous
courants
confondus,
elle
est
une
façon
parmi
d’autres
de
«
chausser
»
la
personne,
ce
qui
implique
quelque
part
que
la
personne
se
«
glisse
»
en
elle,
et
cela
vaut
pour
toutes
les
techniques
du
genre..Mais
précisément,
quelle
astrologie
proposer
?
On
a
l’impression
que
chez
les
astrologues,
l’innovation
reste
très
relative
et
somme
toute
assez
peu
audacieuse.
On
n’ose
pas.
On
a
peur
que
le
public
soit
perdu
si
l’astrologie
changeait
quelque
peu
de
visage.
Mais
dans
l’ensemble,
les
astrologues
préfèrent
recourir
à
quelque
nouveau
gadget
–
genre
astéroïde‐
plutôt
que
de
se
délester
des
anciennes
formes
auxquelles
ils
attribuent
souvent
une
ancienneté
exagérée,
ce
qui
les
empêche
d’accéder
à
une
certaine
simplicité.
Pourquoi
faire
simple
quand
on
peut
faire
compliqué
?
Pour
notre
part,
nous
sommes
en
faveur
d’un
nouveau
design
pour
l’astrologie
mais
en
précisant
que
pour
ce
faire,
il
importe
de
remonter
à
la
source
du
concept
par
delà
ses
avatars
successifs.
Ce
qui
revient
à
se
demander
quelle
est
la
vocation
primordiale
de
l’Astrologie,
à
quoi
elle
peut
bien
servir.
Et
notre
réponse
sera
la
suivante
:
elle
sert
à
fixer
une
certaine
périodicité
dans
les
activités
humaines
en
se
référant
à
certains
rythmes
d’ordre
astronomique
articulés
sur
une
certain
typologie
mythologique.
Tout
le
reste
n’est
que
fioritures
vénusiennes
qui
ne
sont
pas
partie
intégrante
du
concept
d’origine.
Le
problème
de
tant
d’astrologues
est
de
croire
que
des
solutions
provisoires
auraient
acquis
un
statut
définitif,
qu’’elles
seraient
indispensables
et
ils
vont
jusqu’à
les
qualifier
de
«
bases
».
Sine
qua
non.
Or,
quand
on
demande
une
définition
de
l’Astrologie,
au
singulier,
il
est
impératif
de
remonter
jusqu’au
concept,
faute
de
quoi
sous
le
terme
Astrologie,
on
englobe
toutes
sortes
de
strates
dont
la
raison
d’être
ne
saurait
être
que
ponctuelle.
En
vérité,
le
thème
astral
collectif
(en
astrologie
dite
judiciaire)
n’est
nullement
central
et
cela
vaut
pour
le
thème
natal
individuel
.(astrologie
généthliaque),
il
reléve
d’époques
où
il
était
plus
facile
de
décrire
un
ciel
à
un
moment
donné
que
d’’extrapoler
astronomiquement
sur
plusieurs
années.
Au
siècle
dernier,
les
astrologues
ne
disposèrent
longtemps
que
des
éphémérides
de
l’année
en
cours
(Chacornac)
ou
à
venir,
ce
qui
leur
suffisait.
On
est
bien
loin
de
ce
temps
mais
les
techniques
conjoncturelles
correspondantes
se
sont
maintenues
jusqu’à
nos
jours.
L’espace
a
pris
ainsi
le
pas
sur
le
temps.
Notre
idée
du
design
astrologique
implique
la
disparition
totale,
l’éradication
de
la
technique
du
«
thème
»
au
profit
de
la
technique
du
«
cycle
»
monoplanétaire,
que
le
public
est
en
mesure
d’intégrer
beaucoup
plus
commodément
et
promptement.
Tout
ce
débat
autour
des
véritables
fondements
de
l’Astrologie
nous
fait
songer
à
des
architectes
modernes
qui
ne
parviendraient
pas
à
dissocier
l’idée
d’édifice
de
techniques
révolues
qui
n’ont
plus
leur
raison
d’être
à
l’instar
de
ces
astrologues
qui,
comme
Jean‐Pierre
Nicola,
n’ont
pu
s’empêcher
de
sauvegarder
la
division
en
12
de
l’écliptique
dont
l’astrologie
n’a
tenu
compte
qu’à
certains
stades
de
son
développement.
Or,
il
semble
bien
que
notre
«
anima
»
soit
plus
portée
vers
la
conservation,
à
l’accumulation
insatiable
des
acquis
alors
que
notre
«
animus
»
étouffe
sous
les
habits
et
les
habitudes
et
exige
de
retrouver
la
nudité
de
l’objet
ou
du
concept
par
delà
les
moyens
(du
bord)
utilisés
à
un
moment
donné.
Notre
anima
cherche
des
solutions
immédiates,
dans
le
partage
des
codes,
au
sein
d’un
espace
donné
(jus
soli)
tandis
que
notre
animus
est
en
quête
de
références
communes
plus
profondes,
plus
anciennes
(jus
sanguis)
transgénérationnelles,
recouvertes
par
le
«
manteau
»
de
Vénus.
Rappelons
l’épisode
du
manteau
de
Noé.
(Genèse
IX,
18‐29).
Celui
des
fils
–Cham‐
qui
ne
couvrit
pas
la
nudité
de
son
père
(«
Le
Roi
est
nu
»)
fut
maudit.
C’est
Mars
qui
nous
invite
à
cerner
le
grand
«
dessein
»
de
l’Astrologie
par
delà
le
foisonnement
de
la
Tradition
vénusienne.
Mars
est
le
cordonnier,
Vénus
le
savetier.
Le
dilemme
du
designer
tient
au
fait
qu’il
ne
peut
ni
trop
s’éloigner
de
la
forme
de
l’objet,
ni
en
rester
trop
proche.
Dans
les
deux
cas,
il
aura
échoué.
Il
doit
en
tout
état
de
cause
retrouver
la
raison
d’être
du
dit
objet,
sa
fonctionnalité
radicale.
Mais
il
ne
pourra
pas
non
plus
éviter
qu’un
objet
puisse
être
détourné
peu
ou
prou
de
son
usage
premier.
On
peut
faire
flèche
de
tout
bois.
Et
c’est
aussi
la
justification
de
repenser
le
design
de
quelque
chose
que
d’en
évacuer
les
acceptions
parasites.
On
connait
ces
églises
reconverties
en
étables,
on
connait
ces
«
ready
made
»
décalés
au
nom
de
l’art
(Marcel
Duchamp).
Or,
force
est
de
constater
que
l’astrologie
actuelle
ne
respecte
plus
guère
la
vocation
première
de
ce
domaine,
qu’elle
s’est
égarée,
décentrée,
elle
est
devenue
un
«
langage
»
qui
permet
d’expliquer
tout
et
n’importe
quoi,
avec
la
lourdeur
d’apprentissage
qu’implique
un
langage
exotique
pour
le
novice.
Or,
qu’est
ce
qu’un
langage
si
ce
n’est
formuler
les
choses
que
l’on
sait
autrement,
les
translater,
les
traduire
?
Pour
notre
part,
nous
refusons
l’idée
que
l’astrologie
soit
un
langage
touche
à
tout.
Les
langues
sont
le
cimetière
de
la
pensée
quand
elles
ont
été
vidées
de
leur
contenu
et
de
leur
cohérence,
de
leur
fond
et
de
leur
forme
d’origine
et
qu’elles
ne
sont
plus
que
des
mercenaires,
à
la
solde
de
ceux
qui
veulent
bien
les
employer.
JHB
09.
04.
12
La
femme,
enjeu
majeur
du
XXIe
siècle.
Par
Jacques
Halbronn
La
femme
est
l’alter
ego
de
l’homme
en
ce
qu’elle
ce
qui
ressemble
le
plus
à
l’homme,
à
ce
qui
peut
le
plus
aisément
se
faire
passer
pour
l’homme,
voire
se
substituer
à
lui
pour
un
œil
mal
exercé.
Rien
ne
ressemble
plus
à
un
homme
qu’une
femme
et
bien
entendu
elle
en
profite.
Ce
qui
permet
à
la
femme
d’entretenir
et
de
maintenir
une
telle
illusion
est
le
don
qu’elle
a
de
la
parole.
Mais
c’est
par
les
mains
qui
lui
permettent
de
tenir
toutes
sortes
d’outils
qu’elle
peut
donner
le
change
car
sans
la
technique,
la
femme
ne
parviendrait
pas
à
«
égaler
»
l’homme,
à
franchir
l’espace
qui
la
sépare
de
lui.
On
peut
appeler
é
«
x
»
cette
distance
que
l’on
déclarera
périodiquement
abolie,
comme
étant
le
suprême
miracle,
le
but
ultime...
Si
l’on
admet
qu’à
certains
moments
(que
l’on
associera
à
Vénus),
les
hommes
ont
intérêt
à
laisser
agir
certaines
apparences,
à
d’autres
(que
l’on
associera
à
Mars),
au
contraire,
une
telle
imposture
leur
devient
insupportable.
Il
y
a
là
une
cyclicité.
Le
problème,
c’est
que
les
femmes
voudraient
bien
pérenniser
le
temps
de
Vénus
et
nier
leur
différence.
Encore
ne
faut‐il
pas
jouer
sur
les
mots
:
il
ne
s’agit
pas
là
de
nier
une
différence
biologique
mais
bien
de
nier
que
les
femmes
ne
peuvent
réaliser
ce
que
font
les
hommes
que
lorsqu’il
s’agit
de
les
imiter.
Mais
est‐ce
qu’imiter
l’autre
revient
pour
autant
à
devenir
l’autre
?
Est‐ce
qu’un
pianiste
qui
joue
du
Beethoven
devient
ipso
facto
Beethoven
?
Est‐ce
quelqu’un
qui
lit
à
haute
voix
du
Baudelaire
devient,
par
là
même,
Baudelaire
même
s’il
lit
son
texte
mieux
peut‐être
que
ne
l’aurait
fait
Baudelaire
voire
qu’il
le
mémorise
alors
même
que
le
poète
aurait
pu
en
oublier
la
lettre
?
C’est
un
peu
l’enjeu
des
saturnales,
lorsque
les
esclaves,
à
Rome,
jouaient
à
se
faire
passer,
pendant
quelques
jours,
pour
leurs
maîtres.
Il
est
clair
que
les
femmes
ont
fait
la
preuve
qu’elles
pouvaient
égaler
les
hommes
mais
égaler
n’est
jamais
ici
que
synonyme
d’imiter,
voire
de
singer.
En
revanche,
l’on
peut
dire
plus
justement
qu’un
Einstein
a
«
égalé
»
un
Newton
mais
c’est
en
le
dépassant
et
non
en
faisant
du
Newton.
D’ailleurs,
dans
le
domaine
scientifique,
celui
qui
ne
peut
que
répéter
ce
qui
a
déjà
été
exprimé
n’est
jamais
qu’un
copieur,
un
plagiaire.
Et
il
en
est
de
même
dans
le
domaine
artistique.
Même
à
une
minute
près,
ce
qui
a
été
dit
n’est
plus
à
dire,
c'est‐à‐dire
a
été
définitivement
défloré.
On
se
demande
donc
bien
comment
l’on
pourrait
considérer
que
celui
qui
répète
ce
que
j’ai
dit
ou
fait
puisse
affirmer
m’égaler.
En
fait,
il
faut
comprendre
dans
la
bouche
des
femmes
que
le
mot
égaler
ne
vise
que
des
hommes
inférieurs
qui
sont
eux‐mêmes
en
position
de
soumission
à
des
hommes
supérieurs.
Il
y
a
comme
une
erreur
de
modèle.
La
femme
égale
l’esclave
pas
le
maître
tout
comme
d’ailleurs
la
machine
ne
peut
rivaliser
qu’avec
les
dimensions
subalternes
de
l’activité
humaine
(voir
notre
article
«
tselem’,
sur
le
site
hommes‐et‐faits.com).
En
fait,
dans
le
cas
de
la
vraie
créativité,
c’est
le
singulier
et
non
le
pluriel
qui
est
de
rigueur.
En
effet,
encore
une
fois,
gardons‐nous
des
mirages
du
langage
!
Si
les
hommes
n’avaient
pas
pris
la
mauvaise
habitude
de
s’approprier
l’œuvre
des
génies
qui
sont
parmi
eux,
les
femmes
n’auraient
pas
été
tentées
de
les
«
égaler
».
Les
hommes
qui
se
comportent
en
esclaves
se
mettent
leur
humanité
au
niveau
des
femmes.
Et
c’est
pour
cette
raison
qu’aucun
homme
ne
devrait
baisser
la
garde
en
s’emparant
du
mérite
d’un
autre
car
ce
faisant
il
ouvre
une
brèche
par
laquelle
les
femmes
s’engouffrent.
Ce
sont
les
hommes
les
plus
médiocres,
ceux
qui
ne
sont
pas
à
la
hauteur
de
leur
«
métier
»
d’homme
qui
entretiennent
les
illusions
paritaristes
des
femmes.
Ce
sont
eux
le
maillon
faible
!
C’est
l’arroseur
arrosé,
l’imitateur
imité.
Ces
hommes
qui
trahissent
leur
camp
sont
une
menace
à
la
fois
pour
les
«
vrais
»
hommes
et
pour
les
femmes
car
ils
sèment
la
confusion
des
genres.
En
fait,
ces
hommes
se
féminisent,
c'est‐à‐dire
prennent
la
place
des
femmes
comme
dans
le
théâtre
de
la
Renaissance
où
les
rôles
féminins
étaient
tenus
par
des
hommes.
En
cela
l’homosexualité
fait‐elle
problème
de
par
l’ambigüité
qu’elle
nourrit.
D’ailleurs,
en
bonne
logique,
il
devrait
y
avoir
bien
moins
d’hommes
que
de
femmes
au
sein
d’une
société.
Les
hommes
sont
en
surnombre.
Or,
de
deux
choses
l’une,
soit
on
admet
qu’une
partie
des
hommes
soient
des
«
sous
hommes
»,
dans
un
monde
sans
femmes,
soit
l’on
exclut
ces
hommes
qui
trichent
en
faisant
croire
qu’ils
ont
les
vertus
des
hommes
alors
que
ce
n’est
pas
le
cas
et
alors,
les
femmes
ont
leur
place.
Autrement
dit,
le
mythe
de
l’égalité
ne
serait
pas
né
chez
les
femmes
mais
chez
les
hommes.
C’est
parce
que
les
rapports
entre
les
hommes
ont
été
faussés
du
fait
de
toutes
sortes
de
plagiats
(cf.
la
faible
du
geai
qui
s’orne
des
plumes
du
paon,
La
Fontaine)
que
les
femmes
ont
pu
développer
une
idéologie
égalitariste
en
imitant
les
imitateurs.
Par
ailleurs,
l’essor
du
machinisme
a
contribué
peu
à
peu
à
minimiser
la
question
de
la
puissance
physique
(électricité,
vapeur)
mais
aussi
mentale
(développement
de
l’écriture,
de
la
notation
musicale,
de
l’informatique)
chez
l’homme.
Il
ne
s’agit
pas
de
nier
une
certaine
complémentarité
entre
hommes
et
femmes.
Celle‐ci
ne
se
conçoit
au
demeurant
que
si
l’on
admet
l’existence
d’une
certaine
cyclicité
qui
permet
de
faire
alterner
les
phases
d’eugénisme,
qui
permettent
de
recruter
les
éléments
les
plus
doués
sur
le
mode
des
Olympiades
(‐Mars),
en
évitant
toute
forme
d’imposture,
de
postiche
et
les
phases
d’intégration
collective
qui
recourent
à
toutes
sortes
d’artifices
visant
à
gommer
les
différences.
(Vénus).
Notons
que
la
notion
maniériste
d’individu
ne
convient
ni
pour
le
processus
vénusien,
ni
pour
le
processus
martien.
Si
Vénus
tend
à
masquer,
à
lisser
les
aspérités,
Mars,
quant
à
lui,
cherche
à
éliminer
les
différences
superficielles
et
artificielles
pour
restituer
une
certaine
hiérarchie
fondée
sur
les
ressources
naturelles,
les
vrais
rapports
de
force,
ceux
qui
sont
inhérents
et
non
ceux
qui
sont
surajoutés.
Mais
revenons
à
cette
question
du
féminin
qui
sera
certainement
un
des
tout
principaux
enjeux
du
XXIe
siècle
comme
la
question
juive
le
fut
pour
le
XXe
siècle.
Que
va‐t‐on
faire
des
femmes
?
On
entend
des
déclarations
sur
l’avenir
triomphal
des
femmes.
Etrangement,
au
siècle
dernier,
la
Shoah
aura
cohabité
avec
l’idéologie
sioniste,
soit
deux
voies
radicalement
différentes
en
apparence.
On
réfléchira
encore
longtemps
sur
les
liens
de
cause
à
effet
entre
ces
deux
phénomènes
«
historiques
».
Or,
il
nous
semble
que
l’on
assiste
présentement
à
un
cas
de
figure
assez
comparable,
où
le
pire
et
le
meilleur
–pour
les
femmes‐
se
profile
pour
les
prochaines
décennies.
Peut
être
une
certaine
angoisse
alimente‐t‐elle
certaines
déclarations
féministes
tonitruantes
et
outrancières
voire
irresponsables.
..Pour
notre
part,
notre
humanité
se
trouve
devant
un
terrible
dilemme
aggravé
par
la
mondialisation
qui
tend
vers
une
certaine
pensée
unique.
Si
l’on
en
reste
à
des
expériences
limitées
dans
le
temps
et
en
tout
cas
dans
l’espace,
le
risque
est
moins
grand
de
prises
de
décisions
irréversibles
à
l’échelle
de
la
planète.
Or,
tout
se
passe
comme
si
l’on
préparait
l’opinion
à
l’adoption
d’une
«
solution’
devant
s’imposer
à
tous,
au
nom
de
l’urgence,
de
l’interdépendance.
En
tout
état
de
cause,
il
nous
semble
infiniment
plus
prudent
de
multiplier
les
expériences
dans
des
directions
très
diverses.
Rien
ne
serait
plus
dangereux
qu’un
monde
unipolaire
et
linéaire,
sans
alternance
et
sans
alternative,
une
fois
les
choix
entérinés.
Ce
péril
existe
aussi
bien
par
une
forme
d’impérialisme
idéologique,
médiatique
qu’économique
ou
militaire,
avec
droit
d’ingérence
étendu
à
l’échelle
mondiale,
au
nom
de
la
bonne
conscience.
On
ne
peut
donc
qu’encourager
les
foyers
de
résistance
face
à
ce
rouleau
compresseur
et
en
ce
sens
l’Islam
nous
apparait
comme
le
rempart
le
plus
solide
contre
les
«
bienpensants
féministes,
depuis
que
le
Rideau
de
fer
a
été
aboli
en
1989.
.
Existe‐t‐il
une
autre
vision
de
l’avenir
possible
?
Nous
pensons
qu’il
faut
exiger
une
double
orientation
et
donc
une
vraie
alternative,
pour
ne
pas
mettre
tous
les
œufs
dans
le
même
panier.
Or,
cette
idée
d’alternative
tend
à
être
balayée.
On
voit
s’approcher
le
temps
où
l’on
ne
tolérera
plus
certaines
choses
dans
certains
pays,
où
les
opinions
publiques
seront
manipulées
non
plus
de
l’intérieur
mais
de
l’extérieur.
On
assiste
à
la
mise
en
orbite
d’une
tyrannie
mondiale
sans
plan
B.
Il
nous
apparait
que
l’Islam
peut
constituer
une
alternative.
Non
pas
que
nous
adhérions
à
la
religion
musulmane
mais
plutôt
à
la
civilisation
islamique
sur
le
plan
géopolitique.
La
question
israélo‐palestinienne,
avec
sa
dimension
terroriste
et
antisémite,
est
ici
désormais
un
enjeu
tout
à
fait
marginal
et
le
monde
arabo‐musulman
devrait
désormais
tourner
la
page,
si
ce
n’est
que
l’Etat
d’Israël
est
traversé
par
un
clivage
qui
n’est
pas
étranger
à
la
question
du
statut
de
la
femme,
au
regard
des
milieux
religieux.
Si
l’Islam
a
été
une
des
clefs
du
problème
juif
au
XXe
siècle,
il
pourrait
apparaitre
comme
une
des
clés
du
problème
féminin
en
ce
XXIe
siècle,
notamment
en
approfondissant
le
discours
qu’il
tient
sur
cette
question,
discours
qui
ne
semble
pas
bien
formellement
maîtrisé,
il
faut
l’avouer.
La
question
du
féminin
est
liée,
nous
l’avons
dit,
à
tous
les
processus
d’imitation,
de
contrefaçon,
à
toutes
les
techniques
de
plagiat,
d’emprunt,
ce
qui
met
en
jeu
tout
ce
qui
a
trait
à
la
machine,
laquelle
tend
à
fausser
le
débat
en
en
truquant
les
cartes.
On
ne
peut
pas
en
effet
régler
la
question
du
féminin
sans
affronter
celle
de
la
machine.
Ce
qui
permet
d’allumer
un
contre‐feu
:
on
notera
en
effet
que
ceux
qui
parlent
d’écologie
n’abordent
jamais
directement
les
conséquences
de
l’essor
du
machinisme
(bien
illustrées
par
la
Science
Fiction,
de
Dune
à
Matrix).
Le
temps
est
venu
de
traiter
des
menaces
que
le
surdéveloppement
technique
représente
pour
l’avenir
de
l’Humanité
et
de
souligner
précisément
à
quel
point
la
technologie
contribue
puissamment
aux
illusions
égalitaristes
au
point
que
temps
n’est
pas
si
loin
où
les
singes
pourront
s’intégrer
pleinement
au
sein
des
sociétés
humaines,
où
les
handicapés
mentaux
ne
se
feront
plus
remarquer,
tant
ils
seront
appareillés
:
ce
qui
distinguera
les
gens
ne
sera
plus
ce
qu’ils
sont
mais
ce
qu’ils
ont
et
ce
qu’ils
ont
dépendra
de
leur
équipement
technique.
JHB
°08.
04.
12
Comment
vivre
au
mieux
la
période
martienne
actuelle
Par
Jacques
Halbronn
Si
nos
calculs
sont
exacts,
nous
sommes
entrés
depuis
un
an
environ
dans
une
nouvelle
phase
martienne
du
«
tétracycle
»
de
Saturne,
le
tétracycle
correspondant
à
un
quart
du
cycle
monosidéral
de
cette
planète,
monosidéral
signifiant
le
retour
de
l’astre
sur
un
même
point
du
ciel
ce
qui
est
le
point
de
vue
de
l’astronomie.
Ce
cycle
de
30
ans
n’étant
pas
intéressant
existentiellement,
les
astrologues
d’antan
l’ont
coupé
en
4,
sur
la
base
de
4
repères
sidéraux
(4
étoiles
fixes
dites
royales)
prenant
en
cela
modèle,
matriciellement,
sur
le
parcours
de
la
Lune
divisé
visuellement
en
4.
Au
moment
où
nous
écrivons,
nous
sommes
en
«
pleine
lune
».
Comment
vivre
au
mieux
une
période
d’environ
3
ans
sous
la
houlette
de
Mars
?
Rappelons
que
cela
n’a
strictement
rien
à
voir
avec
la
position
de
la
planète
de
ce
nom
dans
le
ciel,
ni
avec
le
mois
de
ce
nom
d’ailleurs.
Attention
aux
faux
amis
!
Mars
est
ici
une
tonalité,
un
climat,
non
un
point,
pas
davantage
un
instant.
Certains
diront
que
3
ans,
c’est
long,
d’autres
que
c’est
trop
court.
Il
semble
que
ce
soit
une
bonne
durée
qui
permette
d’accomplir
un
certain
travail,
dans
une
certaine
continuité,
sans
être
interrompu
ou
distrait
par
quelque
transit
de
tel
ou
tel
astre,
comme
cela
se
pratique
si
souvent
en
astrologie
traditionnelle.
Il
est
regrettable
que
Dane
Rudhyar,
en
créant
ce
qu’on
appelle
en
France
l’Astrologie
Humaniste,
n’ait
pas
élagué
l’astrologie
prévisionnelle
de
toutes
ses
scories
et
notamment
n’ait
pas
restitué
des
phases
de
durée
égale
et
d’un
seul
tenant,
c'est‐à‐dire
sans
être
perturbées
par
la
topographie
du
thème
natal.
Nous
plaidons
en
effet
en
faveur
d’une
astrologie
qui
se
déroule
comme
un
«
long
fleuve
tranquille
»,
avec
un
nombre
très
restreint
d’échéances,
à
savoir
une
tous
les
¾
ans.
Ni
plus
ni
moins.
On
nous
objectera
que
certains
«
clients
»
veulent
un
encadrement
beaucoup
plus
«
serré
»
;
à
très
court
terme.
Mais
l’astrologie
a
plus
une
vocation
préventive,
correspond
plus
à
une
certaine
hygiène
de
vie
qu’elle
n’est
appropriée
à
des
interventions
dans
l’urgence.
Si
l’astrologue
s’est
mis
dans
la
galère
des
«
urgences
»,
qu’il
se
débrouille
avec
les
moyens
du
bord
de
la
divination
ordinaire
!
En
pratique,
chacun
sait
qu’il
faut
laisser
du
temps
au
temps.
Et
c’est
ce
que
notre
astrologie
permet
et
encourage
et
qui
fait
d’elle
un
«
guide
»
pour
bien
gouverner
sa
barque,
quitte
à
ce
que
l’astrologue
fasse
le
point
sur
la
situation
de
la
personne
qui
vient
le
consulter
en
lui
précisant
combien
de
temps
il
lui
reste
au
sein
de
la
phase
en
cours,
qui
est
d’ailleurs
la
même
pour
tout
le
monde
mais
qui
génère
des
défis
propres
à
chacun,
ce
chacun
n’étant
pas
déterminé
par
l’astrologie.
Au
fond,
l’astrologue
est
là
pour
améliorer,
optimaliser
la
connexion
d’une
personne
donnée
avec
le
schéma
général
et
l’aider
à
corriger
le
tir
si
elle
a
fait
fausse
route,
pour
la
ramener
à
la
norme
et
bien
évidemment
il
n’existe
pas
de
norme
individuelle
puisque
nous
sommes
tous,
à
la
base,
semblablement
constitués.
Sans
norme,
pas
de
thérapie,
pas
d’objectif,
pas
de
cure.
Il
importe
que
les
règles
du
jeu
soient
aussi
simples
que
possible.
L’astrologie
doit
se
dévêtir
de
son
habit
d’arlequin.
Cela
tombe
bien
puisque
l’on
est
en
phase
martienne,
qui
est
marquée
par
un
impératif
de
dépouillement,
de
vérité.
Ce
n’est
plus
le
bal
masqué
de
la
phase
vénusienne
qui
a
précédé
et
qui
suivra
inévitablement.
On
est
entré,
à
nouveau,
pour
un
temps,
en
phase
martienne
qui
est
une
phase
du
collectif
et
non
de
l’individuel,
comme
chez
Vénus.
Mais
contrairement
à
la
rhétorique
de
tant
d’astrologues,
il
ne
s’agit
pas
d’une
nouvelle
«
ère
»
de
quelques
siècles
(21,
excusez
du
peu)
ni
même
de
quelques
décennies
mais
de
¾
ans
et
comme
le
nombre
de
périodes
que
nous
vivons
tout
au
long
d’une
vie
est
assez
considérable,
une
bonne
douzaine
de
phases
de
Mars
et
une
bonne
dizaine
de
phases
de
Vénus,
on
aura,
quand
même,
le
temps
d’apprendre
à
les
vivre,
à
en
tirer
les
leçons,
et
le
brassage
Mars‐Vénus
a
faire
son
œuvre,
par
le
jeu
de
l’alternance.
Tel
est
notre
véritable
karma.
En
phase
martienne,
nous
devons
apprendre
à
évacuer
tous
les
déguisements
vénusiens,
les
cache
misère
qui
nous
font
endosser
des
habits
qui
ne
sont
pas
les
nôtres,
des
identités
que
nous
avons
empruntées
et
qui
brouillent
les
pistes
car
ce
faisant,
chacun
d’entre
nous
fait
sa
petite
cuisine
personnelle,
joue
son
rôle
de
composition,
endosse
des
habits,
trop
grands
ou
trop
petits.
A
vouloir
tous
nous
ressembler,
nous
aboutissons
au
résultat
inverse,
c'est‐à‐dire
à
du
bricolage
personnel,
à
quelque
chose
d’hybride.
Celui
qui
imite,
paradoxalement,
aboutit
à
quelque
chose
d’assez
monstrueux
(que
l’on
«
montre
»
tel
un
phénomène
de
foire,
comme
la
femme
à
barbe)
En
phase
martienne,
on
l’aura
compris,
la
comédie
est
finie
(finita
la
comedia).
Bas
les
masques.
Il
faut
s’assumer
comme
l’on
est,
c'est‐à‐dire
selon
ses
vraies
potentialités
et
ses
vraies
appartenances
socioculturelles,
socioreligieuses.
Là
encore,
attention
aux
paradoxes
:
en
phase
martienne,
on
n’est
soi‐même
qu’en
se
ressourçant,
en
se
recentrant
dans
son
milieu
d’origine,
parmi
ses
pareils.
C’est
le
temps
du
démaquillage,
de
la
dénonciation
du
faux
semblant,
du
trompe
l’œil.
Il
importe
donc
de
faire
son
examen
de
conscience,
de
détecter
toutes
les
dissonances,
les
porte
à
faux
et
de
s’en
nettoyer.
Il
faut
surtout
éviter
de
vivre
dans
son
coin.
Le
temps
est
au
collectif,
d’être
avec
les
«
siens
».
Le
drame
de
Toulouse
aura
surtout
été
l’occasion,
l’opportunité
d’un
certain
resserrement
des
liens
au
sein
de
la
communauté
juive.
En
cela,
il
aura
été
instrumentalisé
mais
c’est
de
bonne
guerre.
En
1967,
la
Guerre
des
Six
Jours,
toutes
proportions
gardées,
également
en
phase
martienne,
aura
suscité
un
renforcement
du
sentiment
d’appartenance,
ce
qui
est
bel
et
bien
un
dépassement
du
stade
individuel.
Le
Printemps
arabe
obéit
à
cette
même
dynamique
collective,
de
rassemblement.
Le
problème,
c’est
la
question
des
traditions
face
à
la
tentation
de
la
modernité
qui
n’est
souvent
qu’un
phénomène
de
«
mode
».
Faut‐il
par
exemple
accepter
la
règle
générale
de
la
démocratie
pour
tel
ou
tel
pays
?
N’est‐ce
pas
là
le
fait
d’une
influence
étrangère
dans
certains
cas
?
Si
l’individualisme
est
intolérable
en
phase
martienne,
l’identité
communautaire
fait
sens
dès
lors
qu’elle
cimente
le
groupe
en
son
unité.
Il
faut
bien
comprendre
que
la
notion
de
bien
et
de
mal
est
ici
très
relative
:
ce
qui
est
bien
d’un
point
de
vue
martien
ne
le
sera
pas
d’un
point
de
vue
vénusien
et
vice
versa.
C’est
à
l’astrologie
de
donner
le
«
la
»
au
monde
en
quelque
sorte,
du
moins
pour
un
temps
donné.
En
fait,
c’est
en
phase
vénusienne
que
l’on
peut
recourir
à
des
replâtrages,
à
des
rapprochements
plus
ou
moins
contre
nature,
comme
c’est
le
cas
pour
certaines
constructions
fédératives
qui
seront
à
la
peine,
en
phase
martienne.
L’intérêt
du
modèle
astrologique
que
nous
proposons
c’est
qu’il
est
compatible
avec
celui
des
démocraties
à
l’américaine,
à
savoir
des
mandats
à
durée
intangible
–grâce
à
la
fonction
du
vice‐
président
qui
succède
d’office
au
président
en
cas
de
décès
ou
de
démission,
avec
impossibilité
de
dissoudre
les
Chambres.
Or,
l’astrologie
occidentale
actuelle
est
absolument
incapable
de
présenter
un
modèle
à
phases
égales,
du
fait
de
son
lien
excessif
avec
l’astronomie
dont
elle
est
saturée.
Notre
modèle,
de
par
la
durée
égale
des
phases
et
par
leur
durée
limitée
à
trois‐quatre
ans,
garantit
une
alternance
sereine
entre
Mars
et
Vénus,
sans
crispation
et
sans
rancœur.
On
est
loin
de
ces
annonces
tonitruantes
sur
des
changements
à
long
terme
autour
notamment
de
l’entrée
pour
15
ans
de
Neptune
en
poissons.
Cette
astrologie
là
que
nous
révoquons
est
marquée
non
pas
par
le
2
mais
par
le
12
et
nous
avons
dit
ailleurs
à
quel
point
il
est
inconcevable
de
disposer
d’un
modèle
à
12
entrées
avec
qui
plus
est
un
cycle
sidéral
de
165
ans,
ce
qui
empêche
quasiment
tout
processus
cyclique
à
une
échelle
raisonnable.
Il
est
d’ailleurs
assez
étrange
de
voir
cohabiter
actuellement,
de
concert,
une
astrologie
hyperindividuelle
et
une
astrologie
divaguant
sur
de
très
longues
périodicicités
(sans
parler
de
l’Ere
du
Verseau),
bien
au‐delà
du
champ
de
conscience
des
individus
!
Notre
objectif
à
terme
est
ni
plus
ni
moins
de
refonder
le
Droit
constitutionnel
–
ce
qui
fut
notre
première
formation
–
car
selon
nous
l’Astrologie
est
une
affaire
de
loi,
au
sens
religieux,
comme
on
parle
de
la
Loi
(Tora)
de
Moïse,
des
Tables
de
la
Loi.
(reçues
au
Sinaï).
On
peut
même
penser
que
le
Droit
est
né
de
l’Astrologie
dès
lors
qu’il
s’inscrit
dans
un
calendrier
dictant
ses
impératifs,
ce
qui
ressort
du
commandement
sur
le
repos
du
Septième
jour.
(Shabbat).
Le
XXIe
siècle
verra
une
révolution
dans
l’idée
de
Droit
en
ce
qu’il
devra
tenir
compte
d’une
certaine
réalité
cyclique
alors
que
l’on
est
présentement
dans
le
désordre
le
plus
complet
en
matière
constitutionnelle,
à
l’échelle
européenne,
en
dehors
des
élections
dites
«
européennes
»
qui
de
toute
façon
ne
respectent
pas
l’alternance
Mars‐Vénus.
Au
fond,
il
s’agirait
de
conférer
à
cette
discipline
qu’est
le
Droit
(en
anglais
Law,
la
Loi)
un
nouveau
statut
épistémologique
alors
que
pour
l’heure
on
en
est
à
des
schémas
temporels
qui
n’ont
pas
d’assise
scientifique.
JHB
07.
04.
12
La
tradition
d’une
semaine
coupée
en
deux
:
Mardi­Vendredi.
Par
Jacques
Halbronn
L’un
des
principaux
débats
divisant
tant
les
astrologues
que
les
historiens
de
l’astrologie
est
la
question
des
rapports
entre
astronomie
et
astrologie.
Ceux
qui
sont
marqués
par
une
certaine
culture
alchimique
tendent
à
soutenir
la
thèse
d’un
environnement,
d’une
écologie
cosmique
qui
affecterait
aussi
bien
les
humains
que
les
animaux
(non
humains),
aussi
bien
les
végétaux
que
les
minéraux
(d’où
les
talismans,
les
pentacles,
sur
la
base
de
correspondances
métaux/planétes,
cf.
l’ouvrage
d’Etienne
Guillé,
Ed
.
Rocher,
avec
Christine
Hardy,
L’alchimie
de
la
vie.
Biologie
et
Tradition).
D’autres,
qui
ont
une
approche
plus
anthropocentrique,
géocentrique
pensent
que
les
hommes
sont
parvenus
au
cours
des
âges
à
instituer
une
relation
privilégiée
avec
certains
corps
célestes
en
développant
une
réceptivité
particulière
à
certains
de
leurs
mouvements
réguliers
et
récurrents,
créant
ainsi
un
écosystème
dont
il
convient
de
déterminer
les
limites.
.
Les
travaux
de
Michel
Gauquelin
en
ne
trouvant
rien
pour
Mercure
ni
pour
Uranus
et
les
autres
transsaturniennes
plaident
dans
le
sens
d’une
approche
sélective,
d’une
dépendance
qui
est
fonction
d’un
savoir,
d’une
perception,
à
une
certaine
époque.
La
découverte
de
nouvelles
données
ne
semble
rien
pouvoir
modifier
au
regard
de
l’astrologie
contrairement
à
ce
qu’affirment
tant
d’astrologues
qui
ne
recourent
plus,
notamment
en
mondiale,
qu’aux
trois
transsaturniennes
(cf
notre
récent
entretien
avec
Didier
Geslain,
pour
teleprovidence.com),
créant
ainsi
une
coupure
radicale
entre
astrologie
contemporaine
et
littérature
astrologique
antique
ou
médiévale,
à
commencer
par
le
Tetrabiblos
au
point
que
l’on
est
en
droit
de
se
demander
comment
les
astrologues
d’antan
pouvaient
travailler
ou
si
le
monde
a
si
fondamentalement
changé
depuis
deux
siècles..
Cela
pose
donc
la
question
des
origines
de
l’astrologie,
de
sa
genèse
:
soit
les
«
Chaldéens
»
ont
observé
les
corrélations
planète
par
planète
selon
une
méthodologie
à
préciser,
soit
les
premiers
astrologues
furent
des
législateurs,
des
constitutionalistes
qui
décrétèrent
que
les
membres
de
telle
société
devaient
s’organiser
en
conformité
avec
certaines
configurations
célestes
arbitrairement
fixées
mais
néanmoins
astronomiquement
repérables,
sous
la
forme
notamment
de
calendriers(hémérologie).
Les
jours
de
la
semaine
qui
portent,
jusqu’à
nos
jours
(avec
la
parenthèse
de
la
période
révolutionnaire)
le
nom
des
7
astres
du
Septénaire
n’ont
évidemment
aucun
rapport
avec
l’étude
des
positions
réelles
des
dits
astres.
On
retrouve
le
nombre
7
dans
le
récit
de
la
Création
et
dans
l’importance
accordée
au
Shabbat
parmi
les
Dix
Commandements,
le
Septième
Jour,
la
semaine
étant
le
rythme
principal
de
notre
mode
de
vie.
(les
nouveaux
films
sortent
chaque
mercredi
par
exemple,
en
France).
On
peut
cependant
se
demander
ce
qui
se
serait
passé
si
pour
les
7
jours,
il
n’y
avait
pas
eu
la
connaissance
de
sept
astres.
On
a
signalé
plus
haut
que
dans
le
système
Gauquelin,
on
ne
trouvait
pas
Mercure
mais
c’est
vrai
aussi
pour
le
Soleil
qui
ne
donne
aucun
résultat
statistique
probant
quant
à
sa
position
à
l’instant
de
la
naissance.
Quant
à
l’importance
du
7,
elle
tient
à
la
Lune,
dont
le
cycle
se
divise
visuellement
en
4
temps
de
7
jours,
alors
que
parallèlement
Saturne,
sur
le
même
modèle,
donne
des
périodes
de
7
ans.
Ces
deux
astres
selon
nous
ont
des
cycles
astronomiques
déterminants
à
la
différence
des
autres
planétes
(Mercure,
Vénus,
Mars
et
Jupiter
qui
correspondent
à
des
«
phases
»
successives)
Nos
dernières
recherches
(cf.
le
Journal
de
bord
d’un
astrologue,
mars
2012)
concernant
le
classement
des
planétes,
notamment
à
partir
du
Grand
et
du
Petit
Albert,
recueils
qui
véhiculent
des
traditions
qui
ne
coïncident
pas
nécessairement
avec
la
«
doxa
»
ou
la
«
vulgate
»
astrologiques,
nous
conduisent
à
penser
que
la
semaine
était
divisée
en
deux,
ce
qui
correspond
en
gros
à
deux
fois
trois
jours
et,
si
l’on
passe
de
la
Lune
à
Saturne,
deux
fois
trois
ans.
Rappelons
que
pour
nous,
la
semaine
constitue
l’unité
de
base
de
la
cyclicité
astrologique,
ce
qui
implique
de
diviser
par
quatre
un
cycle
«
sidéral
»,
le
terme
sidéral
désignant
un
point
stellaire.
Selon
nous,
il
faut
passer
à
un
«
tétrasidéralisme
»,
avec
quatre
‐et
non
pas
une
étoile
‐fixes.
Le
point
vernal
n’est
lui‐même
que
l’un
des
pôles
qui
doit
être
complète
par
le
point
‘estival
».
D’ailleurs
le
dispositif
des
domiciles
s’articule
sur
l’axe
solsticial
et
non
sur
l’axe
équinoxial
(qui
est
lié
aux
exaltations).
Résumons
notre
thèse
:
on
a
trois
planétes
«
fâcheuses
»,
Lune,
Mars
et
Mercure
et
trois
planétes
«
bénéfiques
»,
Jupiter,
Vénus,
Saturne.
Nous
renvoyons
au
tableau
des
planétes
du
Grand
Albert,
au
Livre
II,
chapitre
III
(repris
dans
le
Dictionnaire
Infernal
de
Collin
de
Plancy,
au
XIXe
siècle),
lequel
comporte
d’ailleurs,
certaines
variantes
au
niveau
des
significations
liées
à
chaque
planète.
A
titre
d’exemple
cette
liste
attribuée
à
l’évêque
Stanislas
mais
il
y
manque
Mercure:
«
Saturne
:
domine
sur
la
vie
et
les
changements
Jupiter
domine
sur
les
souhaits
et
les
richesses,
Mars
domine
sur
les
mariages
et
dans
les
couples
Le
Soleil
domine
sur
l’espérance
de
profit,
le
bonheur,
argent,
héritage,
Venus
les
Amis,
les
amoureux,
les
amants,
voyages
La
Lune
blanche
ou
noire
domine
le
reste
de
vos
souhaits
»
Le
texte
le
plus
répandu,
rappelons‐le,
est
celui
qui
suit
Saturne
:
édifices,
mutations
(ou
les
changements,
selon
d’autres
versions)
Jupiter
:
honneurs,
richesses
Mars
guerre
(ou
bataille),
prisons,
Soleil
:
espérance,
gain,
héritages
Vénus
:
amitiés,
amours
Mercure
:
maladies,
pertes,
dettes
Lune
plaies,
songes,
larcins
Dans
une
édition
troyenne,
chez
Jacques
Oudot
(c
1700),
on
trouve
un
certain
nombre
de
coquilles
:
playes
(plaies)
devient
palais.
On
trouve
à
la
place
de
«
pertes
»…
marisson
et
tout
à
l’avenant
Si
on
organise
cette
liste
selon
le
modèle
des
jours
de
la
semaine,
à
savoir
Soleil‐Lune‐
Mars‐Mercure‐Jupiter‐Vénus‐
Saturne,
force
est
de
constater
que
Lune,
Mars
et
Mercure
constituent
un
trio
assez
sinistre
à
l’opposé
du
trio
Jupiter‐Vénus‐Saturne
qui
est
plus
positif.
Notons
que
chaque
groupe
comporte
une
planète
«
intérieure
»,
Vénus
dans
un
cas
et
Mercure
dans
l’autre,
une
planète
«
extérieure,
Jupiter
dans
un
cas,
Mars
dans
l’autre.
Quant
à
la
Lune
et
Saturne,
l’on
peut
dire
que
Saturne
est
l’octave
supérieure
de
la
Lune
sur
la
base
d’un
an
pour
un
jour.
Le
passage
de
la
partie
«
négative
»,
«
nocturne
»
à
la
partie
«
positive
»
et
«
diurne
»
se
situe
entre
Mercure
et
Jupiter,
soit
entre
le
mercredi
et
le
jeudi.
A
Mercure
correspond
Jupiter,
à
Vénus,
Mars,
à
la
Lune
Saturne,
par
symétrie
par
rapport
à
la
Terre
(en
héliocentrique)
ou
au
Soleil.
(en
géocentrique).
En
tout
état
de
cause,
on
ne
peut
avoir
Mars,
qui
même
s’il
est
rapide,
n’en
est
pas
moins
du
même
côté
que
ses
deux
grands
voisins‐
et
Saturne,
deux
planétes
extérieures
dans
un
même
groupe.
On
note
pour
Saturne
que
la
notion
de
changement
était
déjà
associée
à
Saturne
avant
que
l’on
ne
se
serve
d’Uranus.
Rappelons
que
les
jours
chômés
dans
les
écoles
furent
successivement
le
jeudi
(«
la
semaine
des
4
jeudis
»)
et
le
mercredi
(actuellement).
En
russe
comme
en
allemand,
mercredi
se
traduit
par
une
formule
indiquant
le
milieu
:
Mittwoch
(littéralement
milieu
de
semaine),
Srieda.
Par
delà
donc
la
division
en
7
jours,
nous
avons
affaire
à
une
division
en
deux
temps
de
3
ans
environ.
C’est
au
nombre
deux
d’ailleurs
qu’il
faut
toujours
revenir
en
astrologie,
si
l’on
adopte
une
approche
alchimique
de
«
réduction
».
Evitons
de
nous
perdre
dans
les
spécificités
de
chaque
planète
(ou
de
chaque
signe)
et
mettons
en
évidence
des
divisions
plus
englobantes.
Force
est
de
constater
que
la
tradition
astrologique
telle
qu’elle
nous
est
parvenue
‐
ou
en
tout
cas
ce
qui
en
est
retenu
‐
ne
coïncide
pas
parfaitement
avec
ces
données.
D’une
part,
en
raison
de
ce
qui
en
est
dit
de
Mercure,
qu’elle
tend
à
mettre
en
position
neutre,
d’autre
part
en
ce
qui
concerne
les
significations
mêmes
des
planétes
et
leur
catégorisation
en
«
bonnes
»
ou
«
mauvaises
».
On
voit
bien
en
effet
que
dans
le
dispositif
des
jours
de
la
semaine,
c’est
le
Soleil
qui
est
en
position
singulière
et
non
Mercure.
Dans
l’astrologie
de
Jean‐Pierre
Nicola,
Mercure
fait
partie
des
trois
groupes
de
planétes
(RET)
et
c’est
la
Lune
qui
est
à
part.
Ces
trois
astres
se
retrouvent
donc,
à
tour
de
rôle,
en
position
«
neutre
».
On
notera
qu’André
Barbault
n’a
consacré
aucun
ouvrage
à
Mercure,
à
la
différence
des
dialectiques
Soleil‐
Lune,
Mars‐Vénus,
Jupiter‐Saturne
et
Uranus‐Neptune.
Or,
le
dispositif
des
domiciles
(que
ne
rejette
nullement
Barbault,
par
ailleurs,
à
la
différence
de
Nicola)
vient
confirmer
l’agencement
des
planétes
dans
la
série
hebdomadaire
en
établissant
des
couples
Mercure‐Jupiter
(gémeaux‐sagittaire,
vierge—poissons)
à
côté
de
Mars‐Vénus
et
de
Lune‐Saturne.
Si
l’on
se
situe
au
niveau
des
glyphes,
on
a
effectivement
le
couple
Jupiter‐
Saturne
mais
est‐ce
suffisant
pour
constituer
cette
dialectique
?
Il
faut
avoir
en
tête
l’ensemble
des
dispositifs
et
les
hiérarchiser
dans
le
temps,
en
ne
mettant
pas
tout
sur
le
même
plan.
Pour
notre
part,
nous
accordons
la
plus
grande
importance
au
dispositif
des
jours
de
la
semaine,
pour
la
compréhension
de
la
pensée
astrologique
en
ce
que
ressort
ainsi
une
dualité
temporelle
qui
est
la
bienvenue
et
qui
renvoie
au
Yin
et
au
Yang.
Nous
pensons
en
effet
que
l’astrologie
s’embourbe
et
s’isole
quand
elle
tente
de
se
situer
au‐delà
du
Deux.
Disons‐le
nettement,
nous
sommes
très
sceptiques
quant
à
toute
division
au‐delà
du
2,
qu’il
s’agisse
des
planétes,
des
signes,
des
maisons,
des
aspects,
des
caractères,
des
périodes.
D’ailleurs,
les
astrologues
ne
tendent‐ils
pas
à
distinguer
entre
«
bons
»
et
mauvais
»
aspects
au
point
que
cela
soit
là
un
critère
majeur
de
leur
interprétation,
que
feraient‐ils
sans
cela,
on
peut
se
le
demander
?
Mais
d’une
façon
générale,
l’astrologie
contemporaine
souffre
d’un
manque
de
dualisme
et
se
perd
dans
la
multiplicité
et
la
complexité,
ce
qui
la
confine
dans
un
certain
ghetto
épistémologique
(cf.
notre
interview
avec
Marc
Lalvée,
sur
la
vulgarisation
ésotérique,
pour
teleprovidence.com)
et
encourage
le
corporatisme
au
nom
d’un
savoir
faire
durement
et
longuement
acquis,
qui
n’est
plus
guère
de
mise
de
nos
jours,
où
triomphe
la
binarité
(ouvert/fermé,
ouvrable/férié)
pas
plus,
d’ailleurs,
qu’il
ne
le
fut
à
l’origine
des
structures
sociales.
La
complexité
se
situe
dans
une
optique
thérapeutique
et
pathologique.
Le
discours
de
l’astrologue
actuel
est
présentement
inaudible
et
il
ne
porte
que
par
le
biais
d’une
«
traduction
»
cache‐misère,
voilant
un
extrême
désordre
venant
légitimer
l’intervention
de
«
l’homme
de
l’art
».
Certes,
l’humanité
a
une
tendance
innée
à
se
diversifier
à
l’infini
et
chaque
langue
par
exemple
a
sa
spécificité
même
si
l’on
a
été
tenté
de
distinguer
entre
langues
indo‐
européennes
et
sémitiques
avec
les
implications
que
l’on
sait.
Il
n’est
ni
heureux
de
tout
uniformiser
sous
un
seul
et
unique
format
ni
de
subdiviser
excessivement.
Le
deux
reste
une
voie
somme
toute
raisonnable
et
gérable.
En
tout
état
de
cause,
appréhender
toute
la
diversité
spatiale
du
monde
en
se
servant
d’un
modèle
unique
est
une
tâche
bien
vaine.
Le
but
de
l’astrologie
nous
semble
être
de
faire
ressortir
la
dualité
derrière
l’’apparente
pluralité
subversive
ou
d’inscrire
la
pluralité
au
sein
de
la
dualité.
C’est
un
peu
la
quadrature
du
cercle.
Rien
ne
nous
horripile
davantage
que
ces
astrologues
qui
s’échinent
à
nous
expliquer
qu’il
y
a
12
types
zodiacaux
voire
4
types
élémentaires
avant
de
commencer
par
l’instauration
d’une
dualité
que
l’on
aura
toujours
loisir
ensuite
de
diversifier
comme
l’on
coupe
un
gâteau
en
un
certain
nombre
de
«
tranches
».
Même
la
typologie
planétaire
rappelée
plus
haut
entre
7
astres
nous
semble
artificielle.
Si
l’on
donne
un
prénom
différent
à
chaque
enfant
d’une
même
famille,
cela
ne
signifie
pas
pour
autant,
que
chacun
sera
défini
par
ce
prénom.
C’est
le
«
nom
de
famille
»
qui
compte
au
niveau
psycho‐généalogique,
avec
les
deux
branches
du
père
et
de
la
mère.
En
ce
sens,
nous
dirons
que
le
fait
de
nommer
les
choses
entraine
une
différenciation
qui
n’a
pas
lieu
d’être
car
spatialement
il
faut
bien
que
nous
nous
situions.
Quand
les
astronomes
disent
que
telle
planète
est
dans
telle
constellation
et
pas
dans
telle
autre
ou
qu’elle
s’appelle
de
tel
nom
et
pas
de
tel
autre,
cela
ne
va
plus
loin.D’ailleurs,
les
astrologues
l’ont
bien
compris
qui
ont
superposé
sur
les
signes
les
sept
planétes
(en
domicile
et
en
exaltation)
ou
encore
les
quatre
éléments
ou
les
trois
«
modes
»
(cardinal,
fixe,
mutable),
ce
qui
est
une
façon
de
prendre
ses
distances
avec
une
division
en
12.
La
leçon
principale
que
nous
tirerons
de
cette
semaine
divisée
en
deux
volets
est
la
suivante
:
tout
cycle
passe
par
deux
phases,
l’une
qui
consiste
à
détruire
(Mars)
et
l’autre
à
construire
(Vénus)
et
Mars
supprime
ce
que
Vénus
a
ajouté
alors
que
Vénus
recouvre
ce
que
Mars
a
dénudé.
Et
l’on
trouve
pour
chaque
phase
en
transposant
d’un
jour
vers
un
an,
de
la
Lune
vers
Saturne,
(ou
par
progression
secondaire)
des
phases
de
3
ans
environ,
soit
le
huitième
d’un
cycle
sidéral
complet.
Nous
venons
de
voir
à
la
Cinémathèque
le
film
«
Danton
»
du
cinéaste
polonais
Wajda,
avec
Gérard
Depardieu
dans
le
rôle
titre.
C’est
une
excellente
illustration
de
la
dialectique
Mars‐Vénus.
En
fait,
cela
ressemble
parfois
à
une
sorte
de
cercle
vicieux.
Le
peuple
d’un
côté
et
ses
représentants
de
l’autre
et
même
la
Convention
choisit
des
Comités
et
ainsi
de
suite.
A
un
certain
stade,
le
peuple
veut
évacuer
ce
qu’il
a
laissé
se
mettre
en
place
et
cela
ne
se
fait
pas
sans
peine,
quitte
à
ce
qu’un
peu
plus
tard,
il
élise
une
nouvelle
direction.
Ce
qu’il
faut
comprendre,
au
regard
de
l’enseignement
que
l’on
reçoit
selon
nous
de
l’Astrologie,
c’est
que,
comme
dit
l’Ecclésiaste,
il
y
a
un
temps
pour
tout
et
il
importe
de
ne
pas
aller
à
contretemps.
S’il
est
parfois
nécessaire
de
passer
de
la
démocratie
directe
à
la
démocratie
dite
indirecte,
celle
des
«
représentants
»,
il
est
tout
aussi
vital
de
ne
pas
laisser
s’incruster
des
émanations
au‐delà
d’une
certaine
durée.
Mars
fait
le
vide
et
son
rôle
n’est
pas
tant
de
proposer
des
solutions
que
de
nettoyer,
de
récurer
car
souvent
le
problème
réside
précisément
dans
tout
ce
qui
est
venu
se
greffer.
Enlever,
dégraisser
peut
être
plus
utile
qu’ajouter.
A
l’heure
actuelle,
nous
sommes
en
phase
martienne
(cf.
nos
recherches
dans
le
Journal
de
Bord
d’un
astrologue
des
derniers
mois),
c'est‐à‐dire
que
l’on
parle
beaucoup
de
restrictions,
de
suppressions
de
mauvaises
pratiques
et
tout
le
monde
doit
s’y
mettre.
On
est
dans
une
logique
d’abolition
des
privilèges.
Cette
attitude
ne
durera
certes
pas
indéfiniment
et
c’est
justement
le
rôle
de
l’Astrologie
de
nous
donner
des
durées
plus
encore
que
des
dates
car
les
choses
prennent
du
temps
à
se
déployer.
Le
tort
de
bien
des
astrologues
est
de
donner
tantôt
trop
de
temps
(15
ans
par
exemple),
tantôt
pas
assez
(quelques
semaines)
alors
que
la
bonne
mesure
est
de
l’ordre
de
3
ans.
La
première
partie
de
la
semaine
peut
être
résumée
par
Mars
–(le
Mardi)
et
la
seconde
partie
par
Vénus
(le
Vendredi).
On
peut
éventuellement
répartir
d’un
cycle
de
7
ans
entre
les
7
«
planétes
»
mais
on
en
revient
toujours
à
une
dualité
Mars‐
Vénus.
En
période
martienne,
la
question
n’est
pas
tant
d’élire
un
président
et
c’est
pourquoi
quelque
part
la
campagne
tant
en
France
qu’aux
Etats
Unis
tend
à
patiner.
Une
élection,
c’est
avant
tout
une
affaire
vénusienne
mais
notre
système
démocratique
n’en
a
cure.
C’est
pourquoi,
l’important
semble
être
davantage
d’évacuer
que
de
construire,
à
commencer
par
le
gouvernement
en
place.
Mars
veut
faire
tomber
des
têtes.
Le
peuple
est
prêt
à
accepter
une
politique
d’austérité,
dès
lors
qu’elle
ne
sera
pas
conduite
par
une
équipe
relevant
d’une
logique
vénusienne
(«
bling,
bling
»,
un
peu
clinquante,
aussi
brillante
soit‐elle),
provisoirement
révolue.
Il
y
a
une
approche
de
rejet,
de
refus,
de
suppression
chez
Mars
qui
semble
préférable
à
tout
décorum,
à
tout
apparat.
On
est
plutôt
en
quéte
de
techniciens,
de
technocrates
que
de
politiciens.
JHB
07.
04
12
Lenain
et
la
Thréicie
1585‐1789
?????
La
Préface
à
César
et
les
Clavicules
de
Salomon
Par
Jacques
Halbronn
Il
y
aurait
certainement
une
belle
thèse
de
doctorat
à
consacrer
à
la
littérature
ésotérique
liée
à
la
transmission
du
père
au
fils,
d’Hermès
Trismégiste
(s’adressant
à
son
fils
Tat)
à
Geber,
du
Petit
Albert
à
Limojon
de
Saint
Didier
–
autour
d’Aristée
‐
en
passant
par
Thomas
d’Aquin
comme
on
l’a
vu
dans
nos
précédentes
études.
Encore
ne
faudrait‐il
pas
oublier
le
cas
des
Clavicules
de
Salomon.
Notons
que
les
nostradamologues
avaient
jusque
là,
à
notre
connaissance,
le
problème
des
similitudes
de
genre
entre
le
corpus
nostradamique
et
d’autres
corpus
connexes.
De
tels
cloisonnements
sont
dommageables
à
la
recherche
historique,
au
nom
d’un
structuralisme
mal
compris.
L’Histoire
d’un
texte
ne
se
limite
pas
à
la
recension
de
ses
occurrences
mais
passe
aussi
par
la
question
de
ses
emprunts.
Nous
avons
deux
grandes
directions
qui
empruntent
peu
ou
prou
le
langage
de
l’astrologie
:
l’alchimie
et
la
magie,
l’une
en
ce
qui
concerne
les
métaux,
l’autre
pour
ce
qui
est
des
anges.
Abordons
la
question
des
ressemblances
entre
la
Préface
à
César
et
les
Clavicules
(petites
clefs)
de
Salomon.
Nous
n’en
fournirons
que
des
extraits,
tant
en
français
qu’en
anglais.
Nous
avons
souligné
par
des
caractères
différents
les
passages
les
plus
frappants.
Dans
son
‘Discours
préliminaire
»
‐
ce
qui
équivaut
à
une
«
Préface
»,
le
roi
Salomon,
fils
de
David,
s’adresse
à
son
fils
Roboam.
Notons
cependant
qu’au
début
le
texte
est
à
la
troisième
personne,
on
parle
de
Salomon
s’adressant
à
son
fils.
Ce
n’est
qu’ensuite
que
l’on
passe
à
une
adresse
du
roi
à
son
fils.
Rappelons
le
début
de
la
Lettre
à
César,
en
français
et
dans
la
première
traduction
anglaise
(1672)
«
te
délaisser
mémoire
après
la
corporelle
extinction
de
ton
progéniteur
»
«
I
might
leave
a
Memorial
of
me
after
my
death
to
the
common
benefit
of
Mankind”
Rappelons
que
“Mémoire”
renvoie
ici
à
un
«
testament,
à
un
document
et
non
à
quelque
«
souvenir
»
comme
l’a
cru
Pierre
Brind’amour.
Clavicules
:
«
Etant
pour
ainsi
dire
sur
sa
fin
il
laissa
a
son
fils
ROBOAM
un
Testament
Traduction
anglaise
cf.
dans
le
corps
du
texte
infra)
:
On
notera
que
la
ville
d’Arles
en
Provence
dont
il
est
question
fait
pendant
à
Salon
de
Provence,
surtout
si
l’on
situe
cette
Préface,
initialement,
dans
un
contexte
posthume,
outre
les
origines
juives
de
Nostradamus
:
«
Ce
Testament
fut
anciennement
traduit
de
l'
Hébreu
en
Langue
Latine
par
le
Rabin
Abognazar
qui
le
transporta
avec
lui
dans
la
Ville
d'
Arles
en
Provence,
où
par
un
insigne
bonheur,
l'ancienne
Clavicule
Hébraïque,
c'est
à
dire
la
précieuse
traduction
d'icelle
tomba
entre
les
mains
de
l'Archevêque
d'Arles,
après
la
destruction
des
Juifs
en
cette
Ville,
qui
du
Latin
la
traduisit
en
langue
Vulgaire
&
dans
les
mêmes
termes
qui
s'ensuivent
sans
avoir
altéré
ni
augmenté
l'originale
traduction
de
l'Hébreu
»
On
reprendra
le
début
de
cette
adresse
de
Salomon
à
son
fils
:
on
éprouve
là
une
certaine
sensation
de
«
déjà
vu
»
«
MON
FILS
ROBOAM;
comme
de
toutes
les
Sciences
il
n'en
est
point
de
plus
naturelle,
&
de
plus
utile
que
la
connaissance
des
mouvemens
Célestes,
j'ai
crû
en
mourant
devoir
te
laisser
un
héritage
plus
précieux
que
toutes
les
Richesses
dont
je
jouis
».
Tout
le
texte
des
Clavicules
(nous
renvoyons
le
lecteur
à
la
lecture
du
document
tout
entier,
aisément
trouvable
sur
Internet)
est
truffé
de
références
aux
dieux‐planétes.
Retenons
deux
passages
:
Clavicules
:
«
Tout
d'un
coup
j'aperçus
au
fond
d'une
allée
époisse
d'arbres,
une
lumière
en
forme
d'Etoile
ardente
»
Préface
à
César
«
le
glaive
mortel
s’approche
maintenant
de
nous
».
On
sait
que
cela
se
réfère
à
un
phénomène
céleste.
Clavicules
:
«
Si
tu
n'avais
le
dessein
de
bien
user
des
secrets
que
je
t'enseigne;
je
t'ordonne
de
jeter
plutôt
ce
Testament
au
feu
»
Préface
à
César
«
faire
présent
à
Vulcain
»,
ce
qui
réfère
au
feu
auquel
on
donne
un
document
à
brûler.
(Les
Véritables
Clavicules
de
Salomon,
traduites
de
l'Hebreux
en
langue
Latine
par
le
Rabin
Abognazar.)
Cf.
Les
Clavicules
de
Salomon.
Traduit
de
l'hébreux
en
langue
latine
par
le
rabbin
Abognazar
et
mis
en
langue
vulgaire
par
M.
Barault
J.
Jaubert
de
Barrault,...
M.DC.XXXIV
[
The
Veritable
Clavicles
of
Solomon,
Translated
from
Hebrew
into
the
Latin
Language
by
Rabbi
Abognazar.
Edited
from
British
Library,
Lansdowne
MS.
1203.
74
folios.
4°.
Copyright
2001,
Joseph
H.
Peterson.
LES
VÉRITABLES
CLAVICULES
DE
SALOMON
Traduites
de
l'Hébreu
en
langue
Latine
Par
le
Rabin
ABOGNAZAR.
[
DISCOURS
PRÉLIMINAIRE.
TOUT
l'Univers
a
sçu
jusqu'a
ce
jour
que
de
tems
immémorial
SALOMON
possédait
les
sciences
infuses
par
les
Sages
enseignemens
d'un
Ange,
auquel
il
parut
si
soumis
&
obéissant,
que
par
surcroit
du
Don
de
Sagesse
qu'il
demanda,
il
obtint
avec
profusion
toutes
les
autres
Vertus,
ce
qui
fit
que
pour
ne
pas
inhumer
avec
son
corps
des
Sciences
dignes
d'
une
mémoire
Eternelle
étant
pour
ainsi
dire
sur
sa
fin
il
laissa
a
son
fils
ROBOAM
un
Testament
qui
les
contenoit
toutes
&
dont
il
a
joui
jusqu'a
sa
mort.
Les
Rabins
qui
après
lui
ont
été
soigneux
deles
cultiver
nommérent
ce
Testament,
Clavicule
de
Salomon
qu'ils
firent
graver
sur
des
écorces
d'Arbres
&
les
Pentacules
sur
des
plaques
de
cuivre
en
Lettres
Hébraïques
pour
être
soigneusement
conservées
dans
le
Temple
que
ce
Sage
avait
fait
construire.
LES
VÉRITABLES
CLAVICULES
DE
SALOMON.
MON
FILS
ROBOAM;
comme
de
toutes
les
Sciences
il
n'en
est
point
de
plus
naturelle,
&
de
plus
utile
que
la
connaissance
des
mouvemens
Célestes,
j'ai
crû
en
mourant
devoir
te
l'aisser
un
héritage
plus
précieux
que
toutes
les
Richesses
dont
je
joüis.
Et
pour
te
faire
comprendre
de
quelle
maniére
je
suis
parvenu
â
ce
dégré,
il
faut
te
dire
qu'un
jour
contemplant
la
puissance
de
l'Etre
Suprême,
l'Ange
du
Grand
Dieu
s'apparut
devant
moi
dans
le
tems
que
je
disois
O
quam
mirabilia
opera
Dei,
Que
les
Ouvrages
de
Dieu
sont
surprenants
&
admirables.
Tout
d'un
coup
j'apperçus
au
fond
d'une
allée
époisse
d'arbres,
une
lumiére
en
forme
d'Etoile
ardente
qui
me
dit
d'une
voix
tonnante
Salomon,
Salomon,
Salomon
ne
t'étonne
point?
le
Seigneur
veut
bien
satisfaire
ta
curiosité
en
te
donnant
la
connaissance
dela
chose
qui
te
sera
la
plus
agréable.
Je
t'ordonne
de
lui
demander
ce
que
tu
désires
surquoi
étant
revenu
de
la
surprise
où
j'etais,
je
répondis
à
l'Ange,
qu'après
la
volonté
du
Seigneur,
je
ne
désirais
que
le
Don
de
Sapience,
&
par
la
bonté
du
grand
Dieu
j'obtins
par
surcroit
la
jouissance
de
tous
les
Trésors
Célestes
&
la
connaissance
de
toutes
choses
naturelles.
C'est
mon
Fils
par
ce
moyen
que
je
posséde
toutes
les
Vertus
&
Richesses
dont
tu
me
vois
jouir
à
present,
&
pour
peu
que
tu
veuille
être
attentif
à
tout
ce
que
je
vais
raconter,
&
que
tu
retienne
avec
soin
ce
que
je
te
vais
dire,
je
t'assure
que
les
Graces
du
grand
Dieu
te
seront
familiéres,
&
que
les
Créatures
Célestes
&
terrestres
te
seront
obéïssantes,
Science
qui
n'opére
que
la
force
&
la
Puissance
des
choses
naturelles
&
des
Anges
purs
qui
les
régissent
dont
je
te
donnerai
les
Noms
par
Ordre,
leurs
exercices
&
emplois
particuliers
auxquels
ils
sont
déstinés,
ensemble
les
jours
auxquels
ils
président
particuliérement,
pour
que
tu
puisse
venir
à
bout
de
tout
ce
que
tu
trouveras
dans
ce
mien
Testament,
Dont
je
promets
la
réussite,
pourvû
que
tous
tes
ouvrages
ne
tendent
qu'à
l'honneur
de
Dieu
qui
m'a
donné
la
force
de
dominer
non
seulement
sur
les
choses
Terrestres
mais
aussi
sur
les
Célestes
c'est
à
dire
sur
les
Anges
dont
je
puis
disposer
à
ma
volonté
&
obtenir
d'eux
des
Services
très
considérables.
Premiérement,
il
faut
que
tu
sache
que
Dieu
ayant
fait
toutes
choses
pour
lui
être
soumises,
il
à
bien
voulu
porter
ses
oeuvres
jusqu'au
dégré
le
plus
parfait
en
faisant
un
ouvrage
qui
participe,
du
Divin
&
du
Terrestre,
c'est‐à‐dire
l'homme,
[dont
le
Corps
est
grossier
&
terrestre,
&
l'ame
Spirituelle
&
céleste,
auquel
il
a
soumis
toute
la
terre
&
ses
habitans,
&
lui
a
donné
des
moyens
par
lesquels
il
peut
se
rendre
les
Anges
familiers
que
j'appelle
Créatures
célestes,
qui
sont
déstinés,
les
vns
à
regler
le
mouvement
des
Astres,
les
vns
a
habiter
les
Elémens,
les
autres
à
aider
&
conduire
les
hommes,
&
les
autres
à
chanter
continuellement
les
Louanges
du
Seigneur;
tu
peux
donc
par
le
moyen
de
leurs
Sceaux
&
Caracteres
teles
rendre
familiers
pourvu~
que
tu
n'en
abuse
pas
en
exigeant
d'eux
des
choses
qui
leurs
sont
contraires,
car
maudit
celui
qui
prendra
le
Nom
de
Dieu
en
vain
&
qui
mal
emploira
les
sciences
&
les
biens
dont
il
nous
a
enrichis.
Je
te
commande
Mons
Fils,
de
bien
graver
en
ta
mémoire
tout
ce
que
je
te
dis,
pour
qu'il
n'en
sort
jamais.
Si
tu
n'avais
le
dessein
de
bien
user
des
secrets
que
je
t'enseigne;
je
t'ordonne
de
jetter
plutôt
ce
Testament
au
feu
que
d'
abuser
du
pouvoir
que
tu
auras
de
contraindre
les
Esprits,
car
je
t'avertis
que
ces
Anges
bienfaiteurs
fatigués
&
lassés
par
tes
illicites
demandes,
pourraient
à
ton
malheur
exécuter
les
Ordres
de
Dieu,
aussi
bien
qu'à
celui
de
tous
ceux
qui
mal
intentionnés
abuseraient
des
secrets
qu'il
lui
à
plû
me
donner
&
reveler;
ne
crois
pas
pourtant
mon
Fils,
qu'il
ne
te
soit
permis
de
profiter
des
biens
&
plaisirs
que
les
Esprits
Divins
peuvent
te
rendre,
au
contraire,
c'est
pour
eux
un
trés
grand
plaisir
de
rendre
service
à
l'homme
avec
qui
plusieurs
de
ces
Esprits
ont
beaucoup
de
penchant
&
d'affinité,
Dieu
les
ayant
destinés
à
la
conservation
&
conduite
des
choses
Terrestres
qui
sont
soumises
au
pouvoir
de
l'homme.
Il
y
a
de
différentes
sortes
d'Esprits,
selon
les
choses
auxquelles
ils
président,
ils
y
en
a
qui
régissent
le
Ciel
Empiré,
d'autres
le
premier
Mobile,
d'autres
le
premier
&
Second
Cristallin,
d'autres
le
Ciel
Etoilé,
il
y
a
aussi
des
Esprits
au
Ciel
de
Saturne
que
je
nomme
Saturnites,
il
y
a
des
Esprits
Jovials,
Martials,
Solaires,
des
Véneriens,
Mercuriels
&
Lunaires;
il
y
en
a
aussidans
les
Elémens
aussi
bien
qu'aux
Cieux,
il
y
en
a
dans
la
Région
ignée,
d'autres
dans
l'Air;
d'autres
dans
l'Eau,
&
d'autres
sur
la
terre,
qui
tous
peuvent
rendre
Service
à
l;homme,
qui
aura
le
bonheur
de
les
Connaitre
&
de
savoir
les
attirer.
En
conclusion,
nous
dirons
que
si
la
Préface
à
César
s’inscrit
dans
un
genre
largement
attesté,
le
rapprochement
avec
les
Clavicules
de
Salomon
nous
semble
le
plus
frappant.
Rappelons
cette
mention
des
«
Vaticinations
perpétuelles
»
dans
la
Préface
.
Or,
que
sont
les
Clavicules
sinon
un
système
qui
permet,
en
se
servant
d’une
terminologie
planétaire,
de
se
passer
des
données
astronomiques
en
les
remplaçant
par
une
forme
de
cyclicité
numérique
qui
apparait
du
fait
des
emprunts
au
Livre
de
l’Estat
et
Mutation
de
Richard
Roussat
et
qui
renvoie
à
Trithème
voire
à
Abraham
Abenezra
(Ibn
Ezra)
?
Il
nous
semble
que
les
lecteurs
éclairés
des
XVIe
et
XVIIe
siècles
étaient
peu
ou
prou
familiers
avec
cette
forme
épistolaire
‐
le
père
transmettant
au
fils
‐
quand
il
s’agissait
de
révéler
quelque
enseignement
tenu
secret.
Mais
on
n’imagine
mal
Michel
de
Nostredame
user
une
telle
forme
en
se
prenant
en
quelque
sorte
pour
Salomon
ou
pour
Hermés
Trismégiste.
C’est
bien
plutôt
à
ses
thuriféraires
qu’il
convient
d’accorder
une
pareille
démarche
hagiographique.
Ce
genre
épistolaire
est
intrinsèquement
de
l’ordre
de
la
contrefaçon.
Autrement
dit,
l’œuvre
nostradamique,
plus
que
jamais,
nous
apparait
comme
dépassant
le
personnage
et
le
temps
de
Nostradamus.
On
accède
ici
à
la
constitution
d’un
mythe.
JHB
06.
04.
12
La
place
des
éditions
Macé
Bonhomme
dans
la
chronologie
des
éditions
centuriques
Par
Jacques
Halbronn
Si
l’on
part
des
récentes
observations
de
Mario
Gregorio
au
sujet
des
liens
existants
entre
les
éditions
Macé
Bonhomme
et
l’édition
de
Rouen
1589,
chez
Raphaël
du
Petit
Val,
cela
nous
éclaire
sur
la
date
de
fabrication
des
dites
éditions
mais
nos
conclusions
sont
loin
de
coïncider
avec
celles
de
notre
ami
Italien.
En
effet,
on
ne
peut
ignorer
que
les
éditions
parisiennes
de
la
Ligue
correspondent
à
des
états
antérieurs
à
celui
de
Rouen
1589,
notamment
en
ce
qui
concerne
la
centurie
IV.
Dans
les
éditions
parisiennes
(1588‐1589),
il
est
indiqué
qu’on
a
ajouté
des
quatrains
après
le
53e.
Cette
mention
a
disparu
dans
Rouen
1589.
On
ne
peut
pas
non
plus
négliger
le
fait
que
l’édition
Rouen
1588,
chez
le
même
libraire,
qui
ne
nous
est
connue
que
par
une
description
de
Daniel
Ruzo,
ne
comporte
que
349
quatrains
(non
classés
en
centuries
par
ailleurs),
elle
correspond
donc
à
un
état
antérieur
à
Macé
Bonhomme
1555.
En
outre,
les
éditions
Macé
Bonhomme
comportent
toute
une
série
de
mots
intégralement
en
capitales
(majuscules),
ce
qui
n’est
pas
le
cas
de
Rouen
Petit
Val
1589
(dont
nous
disposons
d’un
exemplaire
fourni
par
Mario
Gregorio)
Cette
pratique
de
l’usage
de
majuscules
n’est
pas
non
plus
attestée
dans
l’édition
Antoine
Du
Rosne
(Bib.
Budapest),
elle
existe
en
revanche
dans
l’autre
édition
Du
Rosne
(Bib.
Utrecht),
plus
tardive
et
comportant
un
second
volet
(disparu
mais
annoncé
au
titre).
Cette
pratique
des
majuscules
est
caractéristique
du
Janus
Gallicus
(1594)
et
il
semble
que
Gregorio
n’ait
tenu
aucun
compte
de
ce
critère
qui
peut
servir
au
niveau
de
l’établissement
d’une
chronologie
des
éditions.
On
pourrait
certes
nous
objecter
qu’on
ne
voit
pas
l’intérêt
de
produire
à
la
fin
du
XVIe
siècle
une
édition
qui
ne
comporterait
que
353
quatrains
en
4
centuries
alors
que
paraissent,
depuis
1588,
au
plus
tard,
des
éditions
à
6
ou
7
centuries,
pour
ne
pas
parler
des
centuries
VIII
à
X,
à
Paris,
Rouen,
Anvers
et
Cahors.(édition
qui
selon
nous
est
la
matrice
des
éditions
Benoist
Rigaud
1568,
cf.
nos
études
sur
le
site
propheties.it)
Notons
que
ces
éditions
Macé
Bonhomme
1555,
bien
que
distribuées
en
4
centuries,
ne
comportent
même
pas
en
leur
titre
«
divisées
en
4
centuries
»
alors
que
ce
titre
a
existé
puisqu’il
est
repris
par
Petit
Val
1588.
Ajoutons
que
tout
indique
que
la
première
édition
n’était
pas
divisée
en
centuries
à
la
différence
des
éditions
Macé
Bonhomme
1555,
et
qu’elle
comportait
349
et
non
353
quatrains
(cf.
la
description
Ruzo
reprise
par
R.
Benazra,
RCN).
La
page
de
titre
des
éditons
Macé
Bonhomme
ne
correspond
donc
pas
à
leur
contenu,
du
fait
qu’elle
ne
précise
pas
une
division
en
centuries.
Ce
genre
de
bévue
se
conçoit
de
la
part
d’éditions
tardives
qui
ne
sont
pas
au
fait
de
tous
ces
éléments
et
c’est
justement
le
cas.
On
aura
voulu
faire
du
«
faux
ancien,
c'est‐à‐dire
établir
un
premier
état
d’édition
centurique
mais
on
l’a
fait
maladroitement
et
sans
imaginer
que
certaines
éditions
permettraient
de
montrer
les
lacunes
d’une
telle
entreprise.
Il
faut
bien
comprendre
que
la
dite
entreprise
rétrospective
ne
se
souciait
que
très
relativement
de
vraisemblance
historique.
On
a
ici
affaire
à
des
pseudo‐savants,
à
des
pseudo‐érudits
s’adressant
à
un
public
bien
incapable
de
critiquer
une
telle
reconstitution.
Ce
qui
est
regrettable
c’est
que
de
nos
jours,
alors
que
nous
disposons
des
moyens
pour
le
faire,
nous
ne
le
faisions
pas
avec
toute
la
rigueur
voulue,
ce
qui
ne
peut
que
discréditer
les
études
nostradamologiques.
On
ne
saurait
en
effet
sous
estimer
l’importance
accordée
dans
les
années
1580‐1590
à
une
certaine
mise
en
scène
du
passé,
ce
qui
va
jusqu’à
situer
les
dites
éditions
du
vivant
même
de
Nostradamus.
Le
rôle
du
faussaire
ne
se
réduit
pas,
en
effet,
à
parler
au
nom
de
Nostradamus
en
lui
attribuant
des
textes
qui
ne
sont
pas
de
sa
plume
mais
il
lui
faut
aussi
abandonner
la
thèse
posthume
–
documents
retrouvés
à
sa
mort‐
par
une
thèse
impliquant
une
parution
avant
sa
mort,
s’étalant
à
partir
de
1555
et
allant
jusqu’à
1560
(cf.
les
sous
titres
des
éditions
parisiennes
«
pour
l’an
1561
»,
addition
de
38/39
articles)
La
tentation
était
donc
forte
pour
crédibiliser
une
telle
entreprise
rétroactive
de
suggérer
que
le
corpus
centurique
s’était
constitué
en
une
série
d’éditions
du
vivant
même
de
Nostradamus,
à
4
puis
à
7
centuries
(sans
parler
de
probables
éditions
intermédiaires
à
6
centuries).
Chronologie
d’ailleurs
assez
proche
de
la
genèse
véritable
du
corpus
mais
simplement
déplacée,
transférée
dans
le
temps,
d’une
trentaine
d’années
en
arrière.
Bien
entendu,
il
n’était
pas
question
de
réaliser
autant
d’éditions
antidatées
qu’il
y
avait
eu
de
stades
pour
la
fabrication
d’édifiions
successives.
Et
c’est
là
que
le
bât
blesse.
!
On
dut
se
contenter
de
quelques
cas
parmi
tant
d’autres
:
une
édition
à
353
quatrains,
une
édition
à
7
centuries
(mais
à
99
quatrains
seulement
à
la
VI)
et
40
quatrains
à
la
VII
et
une
autre
à
42
quatrains
à
laVII
mais
accompagnée
d’un
second
volet
(sinon
les
deux
éditions
eussent
fait
double
emploi)
et
que
l’on
connait
par
la
réédition
de
1568
(
Lyon
Benoist
Rigaud)
qui
n’est
pas
posthume
en
sa
présentation
et
qui
n’est
qu’une
réédition
de
Antoine
du
Rosne
1557
(Utrecht,
à
deux
volets)
:
on
ne
signale
même
pas
la
mort
(1566)
de
Nostradamus
au
titre
!
une
nouvelle
tentative
aura
lieu
vers
1716
avec
la
fabrication
d’une
édition
1566
Pierre
Rigaud
qui
elle
comporte
cette
dimension
posthume
avec
la
reproduction
de
la
pierre
tombale.
Pour
conclure,
nous
dirons
que
l’édition
Petit
Val
1589
est
tardive,
elle
est
à
7
centuries,
mais
comme
elle
est
tronquée,
on
ne
connait
pas
le
nombre
de
quatrains
à
la
VII,
probablement
intérieur
à
40
comme
semble
l’indiquer
l’édition
St
Jaure
Anvers
1590,
à
35
quatrains
seulement
à
la
VII,
ce
qui
fait
d’elle
un
état
antérieur
à
Antoine
du
Rosne
1557
(Budapest,
à
40
quatrains
à
la
VII).En
tout
état
de
cause
et
c’est
ce
que
Mario
Gregorio
se
refuse
présentement
à
admettre,
l’édition
Macé
Bonhomme
ne
peut
qu’être
issue
de
Petit
Val
1589
et
certainement
pas
en
être
à
l’origine.
Elle
appartient
à
un
chantier
de
contrefaçons
antidatées
–
c'est‐à‐dire
ne
comportant
pas
la
date
réelle
de
fabrication
à
la
différence
des
éditions
de
Rouen
et
de
Paris,
avec
mention
de
libraires
de
la
période
de
la
Ligue‐
qu’il
faut
situer
dans
le
cours
des
années
1590
et
dont
les
liens
avec
Jean
Aimé
de
Chavigny
(Janus
Gallicus
1594)
nous
semblent
fort
probables
du
fait
du
recours
à
des
mots
en
capitales
dont
la
raison
d’être
mérite
une
étude
en
soi.
Reconnaissons
que
peu
de
chercheurs
sont
en
mesure
de
se
retrouver
dans
le
labyrinthe
des
éditions
centuriques
des
XVI
et
XVIIe
siècles.
Un
dernier
mot
sur
l’édition
lyonnaise
Antoine
Besson
(c
1691).
Contrairement
à
ce
qu’affirme
Mario
Gregorio,
il
ne
s’agit
nullement,
en
ce
qui
concerne
les
épitres,
de
versions
abrégée
des
textes
en
prose
mais
au
contraire
des
premiers
états
avant
que
des
interpolations
n’aient
été
effectuées,
ce
qui
situe
les
éditions
Macé
Bonhomme
1555,
quant
au
contenu
de
la
Préface
à
César,
dans
la
série
des
contrefaçons,
à
un
stade
relativement
tardif.
Rappelons
que
l’édition
anglaise
de
Théophile
de
Garencières
(1672)
recoupe
très
largement
la
Préface
à
César
reprise
dans
la
dite
édition
Besson
et
est
issue
d’une
édition
française
disparue.
JHB
04.
04.12
Les
révélations
de
l’astrologie
du
Grand
Albert
Par
Jacques
Halbronn
Nous
poursuivons
le
cours
de
nos
études
«
albertiennes
»
qui
nous
ont
déjà
conduit
à
une
nouvelle
approche
de
la
Lettre
à
César
de
Nostredame,
en
nous
intéressant
à
la
façon
dont
ce
diptyque
aborde
l’agencement
du
septénaire
(luminaires
plus
les
cinq
planétes
connues
jusqu’en
1781)
Nous
croyons
pouvoir
observer
la
cohabitation
de
plusieurs
systèmes
correspondant
à
des
strates
successives
mais
qui
n’en
cohabitent
pas
moins
comme
c’est
si
souvent
le
cas.
Nous
reprendrons
le
débat
autour
de
Mercure
abordé
dans
une
toute
récente
étude
(Journal
de
bord
d’un
astrologue
de
Mars
2012)
Nous
partirons
de
deux
passages
issus
du
Grand
Albert,
–
(à
partir
du
personnage
d’Albert
le
Grand,
dominicain
ayant
donné
son
nom
à
la
Place
Maubert
à
Paris,
réduction
de
Maître
Albert),
un
recueil
comme
tout
recueil
assez
hétérogène,
voué
à
une
fortune
qui
pourrait
rivaliser
avec
celle
d’un
Nostradamus,
dont
le
corpus
ne
l’est
pas
moins.
Mais
le
Tetrabiblos,
également,
est
un
recueil.
Reproduisons
le
«
Tableau
des
Astres
et
des
Planétes
».
(Ed.
Belfond,
1978,
p.
149)
«
Saturne
domine
sur
la
vie,
les
édifices,
la
science
et
les
changements
Jupiter
domine
sur
l’honneur,
les
souhaits,
les
richesses
et
la
propreté
aux
h
habits
Mars
préside
à
la
guerre,
dans
les
prisons,
aux
mariages
et
dans
la
haine
Le
Soleil
donne
bonne
espérance
de
profit,
le
bonheur
et
les
héritages
Vénus
domine
sur
les
amis,
les
amoureux,
les
amants
et
les
voyageurs
Mercure
préside
aux
maladies,
aux
pertes,
aux
dettes
et
à
la
crainte
La
Lune
domine
sur
les
plaies,
les
songes,
le
négoce
et
les
larcins
»
L’on
observe
ici
que
Mercure
et
Mars
sont
les
planétes
défavorables
et
que
Jupiter
et
Vénus
sont
les
planétes
favorables.
On
notera
que
Saturne
n’est
aucunement
associé
ici
à
des
données
négatives.
Le
caractère
fâcheux
de
Mercure
est
ici
on
ne
peut
plus
flagrant
–on
est
loin
de
son
statut
de
planète
«
neutre
»,
dont
le
caractère
change
selon
le
contexte/
Mercure
est
ici
le
contrepoids
de
Jupiter
tout
comme
Vénus
l’est
pour
Mars.
La
Lune,
quant
à
elle,
semble
être
assez
néfaste
par
opposition
au
Soleil.
On
note
aussi
que
Saturne
se
voit
attribuer
les
changements,
ce
qui
tendrait
à
lui
accorder
certaines
caractéristiques
souvent
associées
à
Mercure.
Or
<quelques
pages
plus
haut
–
(p.
146
de
notre
édition),
on
pouvait
lire
:
«
La
manière
de
se
servir
utilement
de
tous
les
secrets
dont
on
a
parlé
est
d’en
faire
l’expérience
sous
une
planète
favorable
et
propre,
comme
sous
celles
de
Jupiter
et
Vénus
et
quand
on
veut
s’en
servir
pour
faire
du
mal,
sous
celles
de
Saturne
ou
de
Mars
»
Cette
fois,
le
dispositif
est
différent
et
il
n’est
plus
question
de
Mercure
qui
semble
avoir
été
remplacé
par
Saturne.
On
retrouve
le
classement
entre
fortunes
et
infortunes.
Nous
avons
fait
observer
précédemment
que
les
infortunes
correspondent
à
deux
planétes
«
supérieures
»
alors
que
les
fortunes
se
répartissent
entre
planétes
intérieures
et
extérieures,
ce
qui
serait
le
cas
si
Mercure
remplaçait
Saturne.
On
notera
que
le
système
des
«
joies
»
des
planétes
dans
les
maisons
s’articule
sur
cette
dualité
avec
les
mauvaises
maisons
VI
et
XII
dominées
par
Mars
et
Saturne
et
vice
versa
pour
Vénus
et
Jupiter.
A
quelques
pages
de
distance,
on
nous
propose
deux
systèmes
décalés
l’un
par
rapport
à
l’autre.
On
nage
en
plein
syncrétisme
!
Le
«
tableau
»
nous
semble,
en
tout
état
de
cause,
correspondre
à
un
état
plus
ancien
et
plus
cohérent.
L’on
retrouve
de
telles
contradictions
chez
ceux
qui
tout
en
distinguant
d’une
part
Mars
et
Saturne
et
de
l’autre
Jupiter
et
Vénus
s’en
tiennent
par
ailleurs
aux
domiciles
des
planétes
qui
placent
Mercure
à
l’opposé
de
Jupiter
et
non
point
Saturne.
En
fait,
on
a
un
axe
de
symétrie,
avec
le
soleil
au
centre,
entre
Mars
et
Vénus
:
Deux
catégories
de
planétes
outre
le
soleil
qui
joue
le
rôle
d’aiguille
de
la
balance
;
1
Les
2
curseurs
qui
passent
d’un
signe
à
l’autre
Saturne
(neutre)
à
un
bout
du
zodiaque
et
la
Lune
(neutre)
à
un
autre
2
les
4
«
phaseurs
»
qui
sont
activés
tour
à
tour
;
Puis
Jupiter
(supérieur
et
positif)
faisant
pendant
à
Mercure
(inférieur,
négatif)
Et
enfin
Mars
(supérieur
et
négatif)
vis‐à‐vis
de
Vénus
(inférieur
et
positif)
Il
convient
de
comprendre
le
véritable
sens
de
la
notion
de
«
neutralité
»
en
astrologie.
Un
astre
neutre
est
un
astre
qui
désigne,
comme
un
doigt
qui
montre.
Il
ne
faut
pas
regarder
le
doigt
mais
la
cible.
Le
soleil,
par
exemple,
indique
(d’index)
le
signe.
Il
ne
«
marque
»
pas
le
signe
mais
c’est
le
signe
qui
le
marque
de
sa
spécificité.
En
ce
sens,
le
soleil
est
masculin
et
le
signe
féminin
(quel
que
soit
le
signe)
mais
entre
les
signes,
il
y
a
quatre
séries
associées
aux
quatre
planétes
signalées
plus
haut
et
qui
correspondent
aux
quatre
saisons
et
aux
quatre
Eléments.
.
Autrement
dit,
au
sein
du
septénaire,
tel
qu’il
est
décrit
actuellement
se
sont
glissées
deux
erreurs
ou
plutôt
il
y
a
eu
permutation
entre
deux
astres,
Mercure
et
Saturne,
ce
qui
aura
eu
de
très
graves
conséquences
sur
tout
le
système
astrologique
car
Saturne
doit
impérativement
jouer
un
rôle
de
leader
au
dessus
de
la
mêlée
alors
que
Mercure
doit
rentrer
dans
le
rang
et
assumer
son
statut
de
‘petit
Mars
»,
tout
comme
Vénus
est
un
«
petit
Jupiter
»
Il
importe
en
tout
cas
de
réintégrer
le
«
tableau
»
signalé
plus
haut
au
sein
de
l’enseignement
de
l’astrologie.
En
relisant
le
dit
tableau,
on
a
vraiment
l’impression
que
les
domaines
attribués
aux
planétes
évoquent
les
maisons
astrologiques.
Reprenons
son
étude
:
«
Saturne
domine
sur
la
vie,
les
édifices,
la
science
et
les
changements
Jupiter
domine
sur
l’honneur,
les
souhaits,
les
richesses
et
la
propreté
aux
h
habits
Mars
préside
à
la
guerre,
dans
les
prisons,
aux
mariages
et
dans
la
haine
Le
Soleil
donne
bonne
espérance
de
profit,
le
bonheur
et
les
héritages
Vénus
domine
sur
les
amis,
les
amoureux,
les
amants
et
les
voyageurs
Mercure
préside
aux
maladies,
aux
pertes,
aux
dettes
et
à
la
crainte
La
Lune
domine
sur
les
plaies,
les
songes,
le
négoce
et
les
larcins
»
Tout
nous
conduit
à
penser
qu’un
tel
dispositif
n’a
aucunement
besoin
des
maisons
astrologiques.
Que
l’on
songe
à
Mercure
et
à
la
maison
VI
(on
a
vu
plus
haut
que
Mars
est
en
joie
en
VI.
Or
Mercure
a
été
remplacé
par
Mars).
L’on
pense
à
Jupiter
et
à
la
maison
X,
à
Vénus
à
l’axe
V‐XI,
Mars
à
la
maison
VII.
Tout
est
à
l’avenant.
Ce
qu’il
faut
retenir,
c’est
cette
similitude
de
tonalité
entre
significations
des
maisons
et
des
planétes
qui
nous
fait
penser
que
les
maisons
sont
d’apparition
tardive,
elles
doivent
probablement
leur
spécificité
au
caractère
des
planétes
qui
leur
furent
attribuées.
Entendons
par
là
qu’initialement,
selon
nous,
les
planétes
étaient
liées
à
des
maisons,
on
disait
la
maison
de
telle
planète
et
de
fil
en
aiguille,
les
dites
maisons
se
sont
appropriées
les
significations
des
dites
planétes.
De
la
même
façon,
l’on
pourrait
dire
que
les
planétes
ont
été
associées
à
tel
ou
tel
secteur
de
l’écliptique
et
que
progressivement,
ces
secteurs
ont
adopté
les
significations
des
planétes
correspondantes.
(cf.
le
Colloque
«
Cycles
et
symboles
»,
sur
teleprovidence.com),
si
bien
que
tel
signe
n’est
que
l’allégorie
de
la
planète
qui
lui
avait
été
attribuées.
Au
départ,
ni
les
signes,
ni
les
maisons
ne
comportaient
de
symbolisme,
celui‐ci
a
été
emprunté
aux
planétes
et
à
leurs
attributions.
JHB
03.
04.
12
L’enseignement
des
jours
de
la
semaine
Par
Jacques
Halbronn
Les
astrologues,
en
régle
générale,
n’accordent
guère
d’intérêt
au
dispositif
planétaire
tel
que
transmis
par
les
jours
de
la
semaine
dont
ils
connaissent
pourtant
l’impact
auprès
du
public,
puisque
quotidiennement,
par
l’usage,
il
nous
est
rappelé
l’existence
d’un
tel
agencement.
Heptagramme
représentant
les
jours
de
la
semaine
Dom
Néroman
(cf
Grandeur
et
pitié
de
l’astrologie,
Ed.
Sorlot,
1940)
avait
montré
le
lien
entre
les
deux
séries,
celle
de
la
semaine
et
celle
de
l’ordre
des
domiciles,
autour
de
l’Etoile
des
Mages.
Nous‐mêmes,
avions
(Clefs
pour
l’Astrologie,
Paris
Seghers
1976)
défendu
la
thèse
selon
laquelle
le
dispositif
des
exaltations,
une
fois
«
rectifié
»
correspondait
à
celui
des
jours
de
la
semaine.
En
fait,
cet
ordre
ne
laisse
de
nous
intriguer
et
il
ne
coincide
pas
nécessairement
avec
certaines
représentations
véhiculées
dans
la
littérature
astrologique.
On
abordera
successivement
le
cas
de
Mercure
et
celui
de
Saturne.
I
Mercure
en
couple
avec
Mars
·
Si
l’on
s’en
tient
à
l’ordre
«
hebdomadaire
»
à
savoir
Soleil‐Lune‐Mars‐
Mercure‐Jupiter‐Vénus
et
Saturne
(pour
Sunday,
Lundi,
Mardi,
Mercredi,
Jeudi,
Vendredi,
Samedi
(Saturday),
on
note
que
les
deux
‘fortunes
»,
Jupitet
et
Vénus
se
suivent
alors
que
les
deux
infortune
traditionnelles
sont
séparées,
Mars
et
Saturne
·
Heures
de
jour
Heure
N°
Planète
Début
Fin
1
Mars
07:20
08:26
2
Soleil
08:26
09:31
3
Vénus
09:31
10:37
4
Mercure
10:37
11:42
5
Lune
11:42
12:48
6
Saturne
12:48
13:53
7
Jupiter
13:53
14:59
8
Mars
14:59
16:04
9
Soleil
16:04
17:10
10
Vénus
17:10
18:15
11
Mercure
18:15
19:21
12
Lune
19:21
20:26
Heures
de
nuit
Heure
N°
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Heure:
12
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
Minutes:
45
Planète
Saturne
Jupiter
Mars
Soleil
Vénus
Mercure
Lune
Saturne
Jupiter
Mars
Soleil
Vénus
Début
20:26
21:21
22:15
23:09
00:03
00:58
01:52
02:46
03:41
04:35
05:29
06:24
Fin
21:21
22:15
23:09
00:03
00:58
01:52
02:46
03:41
04:35
05:29
06:24
07:18
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
Or,
si
l’on
devait
respecter
une
certaine
symétrie,
Mercure
devrait
faire
couple
avec
Mars,
tout
comme
Vénus
avec
Jupiter,
formant
ainsi
un
ensemble
de
quatre
dieux
placés
symétriquement
autour
de
la
Terre
ou
du
Soleil
(dans
les
représentations
médiévales
du
Ciel).
C’est
d’ailleurs
ainsi
qu’est
constitué
un
autre
dispositif
celui
des
heures
planétaires
:
Saturne‐Jupiter‐Mars‐Soleil‐Vénus‐Mercure‐Lune.
On
aura
compris
que
selon
nous
c’est
Mercure
qui
devrait
être
la
«
petite
»
infortune
comme
Vénus
est
la
«
petite
»
Fortune.
Il
n’est
d’ailleurs
pas
logique
que
la
petite
infortune
soit
Mars
qui
est
une
planéte
extérieure
alors
que
Vénus
la
petite
fortune
est
une
planéte
intérieure
(par
rapport
à
l’orbite
terrestre
ou
solaire,
en
géocentrique)
II
L’axe
luminaires‐Saturne
Nous
avions
déjà
souligné
l’existence
d’un
tel
axe
que
l’on
retrouve
tant
dans
le
dispositif
des
domiciles
que
dans
celui
des
exaltatiions
:
dans
les
deux
cas,
Saturne
occuppe
une
extrémité
du
sysyéme
et
soleil
/lune
l’autre.
On
retrouve
la
même
situation
avec
le
dispositif
de
la
semaine
planétaire.
1.
Cela
montre
bien
que
ce
n’est
pas
Mercure
mais
bien
Saturne
qui
est
LA
planéte
neutre,
par
excellence,
celle
qui
s’imprégne
des
tonalités
des
secteurs
qu’elle
traverse
et
non
Mercure
qui
n’est
qu’une
des
4
planétes
au
territoire
circonscrit
à
certaines
zones
de
l’écliptique
et
qui
n’
a
pas
autorité
sur
l’ensemble
du
cycle.
Mercure
est
une
planéte‐phase
par
opposition
à
Saturne,
planéte‐cycle.(un
cycle
passant
par
une
série
de
phases./
·
.
Notons
une
autre
erreur
concernant
le
statut
de
Saturne
qui
a
induit
André
Barbault
à
consacrer
un
ouvrage
collectif
à
Jupiter‐Saturne.(et
avant
lui
un
Max
Heindel).
En
effet,
ces
deux
glyphes
sont
inversés.
Cela
n’a
pas
selon
nous
de
pertinence
astrologique
et
cela
reléve
plus
d’un
agencement
astronomique,
les
deux
planétes
se
suivant
spatialement.
Les
vrais
couples
astrologiques
sont
:
Luminaires‐Saturne
Mercure‐Jupiter
Vénus‐Mars
Seul
le
troisiéme
a
été
correctement
appréhéndé
par
les
astrologues
du
siècle
dernier.
On
ne
parlera
pas
ici
du
couple
Uranus‐Neptune.
En
fait
les
planétes
en
couple
ne
sont
pas
censées
se
suivre
mais
être
en
symétrie.
Le
cas
de
Mars
et
Vénus
ne
déroge
pas
à
cette
régle
car
ils
sont
en
symétrie
par
rapport
à
la
terre
(ou
au
soleil
en
géocentrique)
D’ailleurs
ce
sont
ces
mêmes
couples
que
l’on
trouve
dans
ledispositif
des
domiciles
:
Mercure
en
gémeaux
face
à
Jupiter
en
sagittaire,
Mercure
en
vierge
face
à
Jupiter
en
dans
le
signe
des
Poissons
et
ainsi
de
suite.
Là
encore,
on
ne
voit
pas
ce
qui
justifie
la
«
neutralité
»
de
Mercure,
le
terme
convenant
plus
à
Saturne
et
aux
luminaires
qui
structurent
l’écliptique
et
qui
sont
l’interface
entre
astronomie
et
astrologie.
Pour
en
revenir
à
l’ordre
des
jours
de
la
semaine,
nous
noterons
qu’au
samedi
saturnien
fait
suite
le
dimanche
solaire.
C’est
l’ouroboros,
le
serpent
qui
se
mord
la
queue
alors
que
dans
le
dispositif
des
domiciles,
le
passage
de
Saturne
vers
les
luminaires
implique
de
refaire
tout
le
trajet
à
rebours.
JHB
03.
04.
12
De
l’individualisme
aux
identités
collectives.
Par
Jacques
Halbronn
Individualisme
et
universalisme
sont
les
deux
faces
d’une
même
utopie.
Nous
pensons
que
le
XXIe
siècle
s’organisera
autour
d’une
multitude
de
petites
entités
au
sein
desquelles
l’intercompréhension
sera
optimale.
Il
convient
de
se
défier
de
faux
semblants
dont
le
processus
de
traduction
est
probablement
le
plus
symptomtique
d’une
idée
très
minimale
de
la
communication.
Il
ne
faudrait
pas,
en
effet,
trop
attendre
des
traductions.
Et
ce
n’est
pas
pour
rien
que
l’on
traite
le
traducteur
de
traître
(en
Italien,
tradutore,
traditore).
La
traduction
est
en
quelque
sorte
un
commentaire
qui
ne
s’avoue
pas
comme
tel.
Dans
bien
des
cas,
traduire
permet
de
passer
du
signifié
au
signifiant,
c'est‐à‐dire
que
les
mots
ne
sont
plus
les
mêmes,
ce
qui
modifie
de
facto
non
seulement
l’interprétation
du
texte
mais
sa
substance,
le
texte
étant
a
priori
perçu
comme
la
source.
La
traduction
substitue,
en
quelque
sorte,
une
source
factice
à
une
autre,
authentique.
(cf.
notre
étude
du
Janus
Gallicus
(1594),
au
sujet
de
la
traduction
latine
(par
J.
.A.
de
Chavigny)
des
quatrains
attribués
à
Nostradamus).
La
traduction
fait
écran
avec
l’originel/original.
Le
principe
de
la
traduction,
pourrait‐on
dire,
est
de
produire
une
certaine
impression/illusion
d’intellegibilité
qui
n’est
nullement
la
garantie
d’une
quelconque
véracité
du
texte
d’origine.
La
traduction
semble
pouvoir
dispenser
celui
qui
en
profite
de
tout
effort
de
compréhension
de
la
spécificité
d’un
texte
étranger.
Elle
en
gommerait
en
fait
l’étrangeté.
Avec
la
traduction,
au
fond,
la
question
de
l’étranger
ne
se
poserait
plus,
elle
serait
réglée
puisque
l’on
a
évité
ce
trouble
face
à
une
sorte
d’OVNI.
Il
suffirait
de
quelques
traducteurs,
interprètes
pour
que
l’on
accédât
à
l’universalité.
Est‐il
cependant
préférable
de
se
passer
de
traduction
quand
on
ne
connait
pas
une
langue
?
Cela
se
concevrait
à
la
rigueur
dans
l’oralité
et
c’est
pourquoi
l’on
ne
traduit
pas
nécessairement
les
chansons.
Selon
nous,
on
n’échappe
pas
à
un
certain
appauvrissement
de
la
communication.
Face
à
un
texte,
chacun
est
responsable
de
ce
qu’il
capte
et
ne
capte
pas.
Il
n’y
a
pas
de
limite
au
contenu
sémantique
d’un
texte
mais
cela
vaut
aussi
pour
un
propos
libre
de
toute
textualité.
Même
celui
qui
a
appris
une
langue
étrangère
connait
certaines
limites
de
compréhension.
Ce
qu’il
saisit
de
ce
qu’il
comprend
ou
croit
comprendre
relève
aussi
d’une
forme
de
traduction,
de
transposition.
Autrement
dit,
à
cette
situation
d’étrangeté,
il
n’est
guère
de
remède
que
l’on
passe
par
un
traducteur
ou
que
l’on
soit
son
propre
traducteur.
Quitter
sa
langue
est
un
sacrifice
tout
comme
se
confronter
à
une
autre
langue,
à
une
autre
culture.
L’on
sait
que
le
fait
de
partager
une
même
langue
n’épuise
nullement
les
décalages
culturels,
régionaux.
C’est
pourquoi
nous
sommes
en
faveur
d’une
multiplication
des
identités
collectives
en
lieu
et
place
d’un
certain
individualisme
qui
est
ruineux
pour
la
communication
(cf.
nos
textes
sur
l’hyperinformation).
Ce
que
nous
entendons
par
«
identité
collective
»,
c’est
l’appartenance
pleine
et
entière
à
un
certain
groupe
dont
les
rapports
entre
les
membres
offrent
une
certaine
fluidité.
C’est
au
sein
d’un
tel
microgroupe
homogène
que
l’on
peut
s’épanouir.
D’ailleurs,
c’est
ce
qui
se
fait
en
pratique,
au
niveau
des
rapprochements
qui
s’opèrent,
selon
tel
ou
tel
critère
plus
ou
moins
explicite.
Même
quand
on
vit
à
l’étranger,
il
est
conseillé
de
fréquenter
des
gens
de
même
origine,
de
même
pédigrée
en
rappelant
que
faire
partie
d’un
groupe
ce
n’est
pas
seulement
émettre
mais
aussi
recevoir.
Une
machine
émet,
elle
reproduit,
mais
elle
ne
‘comprend’
pas.
Il
est
plus
facile
de
parler
une
langue
que
de
la
comprendre.
Un
disque
peut
répéter
inlassablement
la
même
information
mais
il
ne
capte
pas
ce
qui
se
passe
autour
de
lui
et
n’ajuste
pas
son
discours
à
son
environnement.
.
Il
ne
s’agit
point
là
de
prôner
quelque
communautarisme
mais
de
faciliter
le
vécu
sociétal,
ce
qui
permet
de
vaincre
la
solitude,
le
sentiment
d’incompréhension.
Il
n’est
pas
question,
par
exemple,
de
considérer
telle
ou
telle
minorité
comme
épuisant
le
problème
car
l’on
sait
qu’au
sein
d’une
même
minorité
existent
toutes
sortes
de
clivage.
Notre
propos
est
de
proposer
de
ne
plus
considérer
l’individu
comme
une
entité
viable
et
de
remplacer
cette
notion
par
celle
d’identité
collective,
ce
qui
peut
notamment
se
développer
par
le
jeu
des
réseaux
sociaux
sur
Internet.
Ce
qui
compte,
ce
n’est
pas
tant
ce
que
nous
sommes
que
notre
mode
de
fonctionnement
qui
ne
fait
sens
qu’au
sein
d’un
groupe
qui
reconnait
et
pratique
celui‐ci.
Tant
l’individualisme
que
l’universalisme
faussent
la
communication,
soit
en
en
complexifiant
les
termes
et
les
conditions
à
une
échelle
dérisoire
–
cela
exige
trop
de
temps
d’apprendre
le
fonctionnement
d’une
personne
isolée,
toute
rencontre
d’autrui
doit
avoir
des
implications
sociales
d’une
certaine
ampleur,
soit
en
réduisant
la
communication
à
un
niveau
très
primaire,
celui
des
dictionnaires
et
du
mot
à
mot,
ce
qui
nous
place
au
niveau
des
machines.
L’irresponsabilité
des
fanatiques
du
végétarisme
Par
Jacques
Halbronn
Dans
un
article
paru
dans
l’Ecolomag
pour
mars‐avril
2012,
on
lit
sous
la
plume
de
Philippe
Schell,
un
récapitulatif
classique
de
tous
les
arguments
en
faveur
du
végétarisme
«
7
raisons
pour
être
végétarien
».
Hâtons‐nous
de
préciser
que
les
arguments
développés
dans
le
dit
article
ne
sont
nullement
propres
à
son
auteur
et
que
c’est
l’ensemble
des
tenants
de
cette
doctrine
que
nous
visons
et
non
tel
auteur
en
particulier,
nous
retrouvons
ces
mêmes
arguments
chez
un
astrologue
comme
Jacky
Alaïz
(cf
teleprovidence.com)
En
vérité,
il
y
a
parmi
les
arguments
avancés
par
les
tenants
de
ce
courant
des
éléments
qui
sont
susceptibles
de
nous
faire
frémir
mais
dont
les
auteurs
n’ont
visiblement
pas
pesé
correctement
les
implications.
Citons
Schell
:
«
L’élevage
industriel
met
la
biodiversité
de
la
terre
en
péril
:
on
rase
des
forêts
pour
faire
pousser
de
l’herbe
pour
le
bétail
(comme
en
Amazonie).
Les
sols
se
dégradent,
les
ressources
en
eau
s’appauvrissent
»
(point
2),
«
Il
n’est
pas
nécessaire
de
tuer
ou
faire
souffrir
des
animaux
pour
se
nourrir
»
(point
3).
«
Une
bonne
part
de
la
production
des
protéines
végétales
est
consommée
par
le
secteur
bovin
:
il
faut
une
moyenne
de
15
kilos
de
protéines
végétales
pour
produire
1
kilo
de
viande
«
(point
4)
Voici
nos
commentaires
:
si
l’on
devait
suivre
les
conseils
des
végétariens,
l’on
en
arriverait
à
la
quasi
disparition
de
toute
une
série
d’animaux
jugés
inutiles
et
pis
encore
nuisibles
de
par
leur
mode
alimentaire
précisément
végétarien.
Si
ces
animaux
qui
vivent
dans
notre
proximité
(par
opposition
aux
animaux
«
sauvages
»
(de
silva,
la
forêt,
en
latin)
ne
mangeaient
pas
de
«
végétaux
»,
ils
feraient
donc
moins
problème.
Ce
qui
ressort
de
tels
discours
pro‐végétariens,
c’est
la
condamnation
à
mort
de
ces
animaux
dont
nous
nous
nourrissons
et
dont
les
rares
spécimens
se
retrouveraient
dans
des
zoos.
C’est
une
guerre
déclarée
de
la
part
des
hommes
contre
ces
troupeaux
de
bêtes
qui
consomment
trop
et
que
nous
aurions
la
stupidité
d’élever,
ce
qui
ressemble
fort
à
un
comportement
suicidaire.
Une
humanité
carnivore
court,
à
entendre
ces
avocats
du
végétarisme,
à
sa
perte,
surtout
au
vu
de
notre
démographie
galopante.
On
ne
peut
plus
se
payer
le
luxe
d’entretenir
toutes
ces
bêtes.
C’est
la
fin
d’une
ère,
nous
dit‐on.
On
est
bien
là
en
face
d’un
dilemme
:
‐
ou
bien
l’on
renonce
à
élever
des
animaux
pour
notre
consommation
et
donc
ceux‐ci
ne
sont
plus
souhaitables
si
ce
n’est
en
quantité
minimale,
marginale
:
ils
sortent
du
cadre
de
l’économie
humaine.
Paradoxalement,
nos
animaux
familiers,
les
chiens
et
les
chats,
eux,
sont
carnivores.
Les
boucheries
leur
seraient
à
terme
exclusivement
réservées.
‐
ou
bien
l’on
continue
à
développer
l’élevage
d’animaux
qui
vivent
dans
notre
vicinité
et
qui
sont
le
résultat
de
longs
siècles
d’accoutumance
:
le
cheval,
dit‐on,
est
la
plus
belle
conquête
de
l’Homme.
Au
fond,
les
machines
auraient
porté
le
coup
de
grâce
à
toute
cette
population
animale
jugée
indésirable
et
dont
la
présence
n’est
plus
souhaitée
vu
que
si
le
monde
devient
végétarien,
on
ne
va
pas
continuer
à
laisser
ces
bêtes
se
nourrir
à
nos
dépens.
Peut‐on
parler
d’une
sorte
de
génocide
annoncé
par
les
fondamentalistes
du
végétarien
?
En
apparence,
on
pourrait
naïvement
croire
le
contraire
puisque
l’on
refuse
de
les
manger
et
donc
de
les
tuer,
de
les
faire
souffrir.
(Voir
l’affaire
du
hallal).
Mais,
en
réalité,
cela
signifie
bel
et
bien
que
l’on
va
réduire
de
la
façon
la
plus
draconienne
qui
soit
(bien
plus
que
les
décimer,
on
n’en
garderait
que
10%)
les
montants
de
ces
animaux
de
boucherie,
tout
comme,
toute
proportion
gardée,
l’on
supprimerait
les
centrales
nucléaires,
les
deux
projets
cohabitant
fréquemment.
Disons‐le,
clairement,
de
tels
propos
nous
inquiètent.
On
ne
nous
dit
pas
que
l’on
va
massacrer
ces
animaux
mais
que
l’on
ne
va
pas,
à
terme,
les
laisser
se
reproduire,
quitte
à
les
stériliser.
Il
serait
d’ailleurs
souhaitable
de
tuer
les
dits
animaux
dans
les
meilleurs
délais,
au
plus
jeune
âge,
vu
l’urgence.
Pour
nous
qui
sommes
d’origine
juive,
de
tels
discours
ne
peuvent
que
nous
alarmer
car
certains
rapprochements
peuvent
difficilement
être
évités.
Il
suffit
que
telle
population
fasse
problème
pour
que
l’on
décrète
qu’elle
n’est
plus
qu’en
sursis.
On
pourrait
aussi
aborder
le
problème
du
colonialisme
qui
là
aussi
débouche
sur
un
dilemme
:
soit
l’on
«
colonise
»
une
population,
soit
on
la
laisse
comme
elle
est.
Qu’est
ce
qui
est
le
pire
?
Nous
aurions
tendance
à
croire
que
l’on
ne
peut
pas
avoir
le
beurre
et
l’argent
du
beurre.
Dans
la
vie,
il
y
a
des
contreparties
et
quelque
part
tout
se
passe
comme
si
certains
champions
du
végétarisme
se
refusaient
à
l’admettre.
Qu’on
ne
nous
dise
pas
que
la
Bible
interdit
de
tuer
des
animaux
alors
même
qu’elle
précise
ceux
qui
sont
permis
!
il
y
a
un
équilibre
qui
existe
:
on
nourrit
l’animal
et
puis
l’on
s’en
nourrit.
Sa
mort
obéit
à
une
logique
cyclique
plus
évidente
que
celle
des
hommes
qui
est
bien
plus
aléatoire.
Le
scandale,
c’est
justement
d’abattre
les
hommes
comme
l’on
abat
les
animaux
c'est‐à‐dire
sans
même
le
prétexte
alimentaire
à
moins
d’être
anthropophage.
Mais
s’il
y
a
génocide
par
les
meurtres
en
masse,
nous
considérons
que
la
suppression
d’une
espèce
«
pour
son
bien
»,
pour
qu’on
ne
la
tue
pas
est
fort
ambiguë
d’autant
que
l’on
nous
rappelle
que
ces
animaux
mangent
trop.
L’abstinence
de
viande
conduit
à
se
polariser
sur
le
contact
humain
qui
devient
le
seul
contact
buccal
avec
une
chair
chaude
ou
conduit
à
des
formes
de
relation
douteuses
avec
des
animaux
dits
de
compagnie.
La
consommation
de
viande
régule,
selon
nous,
les
pulsions
sexuelles.
Nous
rappellerons
enfin
qu’historiquement
le
végétarisme
a
souvent
été
un
pis
aller,
lié
à
une
privation,
à
un
manque,
d’où
une
présence
carnée
symbolique
dans
un
très
grand
nombre
de
plats
à
base
végétarienne,
de
la
choucroute
au
cassoulet,
du
couscous
au
hachis
Parmentier.
Il
semble
au
demeurant
que
prochainement
les
conditions
de
production
de
viande
soient
vouées
à
évoluer.
S’il
est
vrai
que
les
humains
n’aient
pas
été
carnivores
à
l’origine,
ce
dont
témoigne
leur
organisme
(longueur
de
l’intestin
notamment),
le
fait
de
faire
cuire,
bouillir
la
viande,
a
changé
la
donne
et
nous
n’avons
pas
besoin
des
dents
de
fauve
qui
déchirent
une
viande
crue.
En
tout
état
de
cause,
les
humains
consomment
des
végétaux
en
mangeant
des
animaux
végétariens.
Or,
ces
végétaux
transformés
par
les
animaux
que
nous
consommons
comportent
une
qualité
de
fer
que
nous
ne
pouvons
obtenir
par
une
consommation
sans
intermédiaire
de
végétaux.
On
retrouve
d’ailleurs
la
même
problématique
sur
le
marché
du
travail.
C’est
le
problème
de
l’exploitation
de
la
main
d’œuvre.
Faut‐il
remplacer
celle‐ci
par
des
machines
?
Mais
alors,
on
bascule
dans
le
phénomène
du
chômage
et
dans
un
certain
malthusianisme
qui
condamne
toute
une
partie
de
la
population
assistée
à
une
forme
de
parasitisme
qui
peut
déboucher
sur
une
réduction
et
à
une
restriction
des
naissances,
ce
qui
constitue
une
certaine
forme
de
«
génocide
»
soft
au
niveau
des
fins
sinon
des
moyens.
Parfois,
le
remède
peut
se
révéler
pire
que
le
mal,
la
solution
plus
dramatique
que
le
problème.
JHB
02.
04.12
Les
Quatre
Eléments
et
le
décrochage
Astrologie/astronomie
Par
Jacques
Halbronn
Serge
Hutin
avait
une
compréhension
assez
remarquable
de
la
Tradition.
(nous
avons
publié
avec
lui
l’Etrange
Histoire
de
l’Astrologie,
Ed.
Artefact,
1986).
Dans
son
Que
Sais
je,
sur
L’Alchimie
(PUF,
1951,
pp.
70‐74,
Reed
1991),
il
expose
une
approche
des
Quatre
Eléments
dont
les
astrologues
feraient
bien
de
s’inspirer
(cf
A.
Barbault,
L’Univers
astrologique
des
Quatre
Eléments).
Il
y
a
en
France
un
courant
qui
confère
aux
Eléments
une
importance
déterminante
pour
l’astropsychologie
à
telle
enseigne
que
les
logiciels
d’astrologie
y
calculent
la
répartition
des
planétes
entre
les
Quatre
Eléments,
ce
qui
permet
de
connaitre
la
dominante
«
élémentaire»
d’un
thème
natal...
Reprenons
ce
que
Hutin
écrit
sur
les
Quatre
Eléments
:
«
Pour
éviter
tout
malentendu,
il
convient
d’insister
sur
le
point
suivant
:
les
quatre
Eléments
(Eau,
Terre,
Air,
Feu)
ne
désignent
pas
les
réalités
concrètes
dont
ils
portent
les
noms.
Ce
sont
des
états,
des
modalités
de
la
matière.
»
Et
de
citer
Berthelot
(Origines
de
l’Alchimie,
p.
253)
:
«
Les
quatre
éléments
répondent,
en
effet,
aux
apparences
et
aux
états
généraux
de
la
matière.
La
Terre
est
le
symbole
et
le
support
de
l’état
solide.
L’Eau
est
le
symbole
et
le
support
de
la
liquidité.
L’Air
est
le
symbole
et
le
support
de
la
volatilité.
Le
Feu,
plus
subtil
encore
répond
à
la
fois
à
la
notion
substantielle
du
fluide
éthéré,
support
symbolique
de
la
lumière,
de
la
chaleur,
de
l’électricité
et
de
la
notion
phénoménale
du
mouvement
des
dernières
particules
des
corps
»
Hutin
complète
:
«
Une
conception
souvent
utilisée
est
celle
dite
du
cycle
de
Platon
:
il
y
a
échange
périodique
continu
entre
les
éléments
(le
Feu
se
condense
en
Air
;
l’Air
se
change
en
Eau
;
l’Eau,
en
se
solidifiant
devient
Terre
;
la
Terre
se
change
en
Feu.
Puis
la
transformation
se
reproduit
en
sens
inverse
»
Lors
de
notre
dernier
Colloque
«
Cycles
et
Symboles
»
(cf.
Teleprovidence.com),
nous
avions
insisté
sur
l’importance
qu’il
y
avait
à
inscrire
un
symbole
au
sein
d’une
série,
en
mettant
en
évidence
sa
place
dans
le
cours
d’un
processus.
En
fait,
il
est
toutes
sortes
de
façons
qui
s’équivalent,
grosso
modo,
d’illustrer
une
cyclicité.
Quelque
part,
cela
revient
au
même
et
ce
serait
une
erreur
de
les
opposer
les
unes
aux
autres,
les
différences
devant
être
résorbées,
comme
le
prône
d’ailleurs
la
pensée
alchimique.
Rappelons
que
l’ordre
des
Eléments
en
Astrologie
est
le
suivant
:
Feu,
Terre,
Air,
Eau
et
ainsi
de
suite,
trois
fois
au
cours
d’un
cycle
zodiacal
complet.
Est‐ce
que
cet
ordre
est
satisfaisant
?
Comme
il
a
été
noté,
les
quatre
éléments
peuvent
être
lus
dans
un
sens
et
dans
l’autre.
Si
l’eau
peut
se
changer
en
terre,
c'est‐à‐dire
en
glace,
la
terre
peut‐elle
se
changer
en
eau,
le
solide
en
liquide
?
Or,
dans
le
dispositif
véhiculé
par
l’astrologie,
terre
et
eau
ne
se
suivent
ni
dans
un
sens,
ni
dans
un
autre.
Où
est
donc
passée
la
dimension
cyclique
?
Certes
l’eau
peut‐elle
s’évaporer
mais
dans
ce
cas,
on
ne
voit
pas
comment
l’on
passe
ensuite
à
la
Terre.
Mais
ce
que
nous
retiendrons,
avant
tout,
c’est
le
fait
que
les
Eléments
constituent
une
série,
qu’il
n’y
a
donc
aucune
raison
pour
dire
que
telle
personne
est
plus
marquée
par
tel
Elément
plutôt
que
par
tel
autre
puisqu’elle
devra
passer
de
l’un
à
l’autre,
au
cours
de
ce
que
l’on
peut
appeler
une
«
transmutation
».
Nous
avons
déjà
dans
de
précédents
textes
rejeté
l’idée
d’une
division
ternaire
du
Zodiaque
en
trois
groupes
de
4
signes,
associés
aux
Quatre
Eléments.
Si
les
Quatre
Eléments
ont
une
raison
d’être,
c’est
par
rapport
aux
Quatre
Saisons
:
un
Elément
par
saison,
ce
qui
vient
confirmer
la
nécessité
d’une
cyclicité
des
Eléments.
Mais,
comme
il
a
été
dit,
plus
haut,
on
peut
parcourir
un
cycle
dans
les
deux
sens,
comme
c’est
le
cas
pour
les
doubles
domiciles
qui
vont
des
luminaires
jusqu’à
Saturne
puis
de
Saturne
aux
luminaires
ou
comme
la
précession
des
équinoxes
qui
prend
le
zodiaque
à
rebours.
Evolution,
involution...
Ce
qui
nous
déplait
singulièrement
dans
le
recours
systématique
que
font
certains
(dans
la
ligne
de
Claire
Santagostini
et
de
sa
Méthode
Globale)
à
la
distribution
des
planétes
entre
les
4
Eléments,
c’est
au
fond
de
dépendre
d’un
dispositif
problématique
car
qui
sait
si
l’ordre
des
Eléments,
en
astrologie,
est
le
bon
?
On
quitte
le
symbolisme
des
signes
et
des
planétes
pour
celui
des
Eléments
mais,
cette
fois,
sans
aucun
fondement
astronomique.
Est‐ce
un
progrès
pour
l’Astrologie
que
de
plaquer
sur
tout
le
système
planétes/signes
ces
Quatre
Eléments
qui
ne
sont
évidemment
dotés
d’aucune
rythmicité
précise
au
regard
de
l’astronomie
?
Nous
avons
déjà
exprimé
notre
sentiment
selon
lequel
l’astrologie
avait
très
vite
pris
ses
distances
avec
l’astronomie,
qu’elle
avait
opéré
un
tri
parmi
les
données
astronomiques
«
utiles
».
Mais
de
là
à
se
polariser
sur
des
classifications
de
signes
qui
ne
respectent
même
pas
la
division
en
4
de
l’écliptique
comme
c’est
le
cas
pour
les
«
triplicités
»,
qui
proposent
une
répartition
des
Eléments
entre
les
12
signes
qui
n’obéit
à
aucune
cohérence
accessible
(même
si
le
cycle
Jupiter‐Saturne
s’inscrit
dans
ce
cadre
ternaire),
il
y
a
un
pas
que
l’on
ne
saurait
allégrement
franchir.
Les
Quatre
Eléments
en
astrologie,
c’est
carrément
une
rupture
avec
l’astronomie.
Certes,
ce
sont
les
positions
des
planétes
dans
les
12
signes
qui
déterminent
la
puissance
de
tel
ou
tel
Elément
dans
un
thème
mais
c’est
bel
et
bien
fonder
l’Astrologie
sur
des
bases
des
plus
fragiles,
avec
des
planétes
considérées
non
plus
qualitativement
mais
quantitativement
:
tant
de
planétes
dans
des
signes
de
tel
élément
et
ainsi
de
suite,
approche
qui
aura
conduit
à
l’indice
de
concentration
planétaire
(cf.
Barbault.
Les
astres
et
l’histoire,
Paris,
Pauvert,
1967)
qui
là
encore
s’éloigne
fort
de
la
référence
astronomique
en
introduisant
une
sorte
de
cyclicité
«
globale
»
(Barbault
a
travaillé
avec
Santagostini,
dans
les
années
Cinquante
du
siècle
dernier)
d’’assez
mauvais
aloi.
Toute
approche
«
synthétique
»
des
données
astronomico‐astrologiques
nous
apparait
comme
suspecte.
Certains
nous
expliquent
par
exemple
qu’ils
utilisent
toutes
sortes
de
techniques,
de
facteurs
de
façon
à
pouvoir
opérer
des
recoupements,
à
calculer
des
coefficients.
C’est
ce
que
nous
tendrions
à
appeler
le
désordre
organisé.
Au
lieu
de
s’efforcer
–alchimiquement‐
de
décanter
en
amont,
c’est
en
aval
que
les
choses
devraient
se
décider.
On
perçoit
là
une
tension
entre
deux
approches
des
choses,
l’une
masculine
et
l’autre
féminine,
l’une
au
niveau
du
signifiant,
l’autre
à
celui
du
signifié.
JHB
02.
04.
12
Le
thème
natal
comme
Moi
externe.
Par
Jacques
Halbronn
Que
ne
projette‐t‐on
pas
sur
le
thème
natal
?
Du
fait
de
sa
position
originelle
–
il
est
fixé
dès
la
naissance
voire
avant‐
d’aucuns
y
voient
le
karma
personnel
voire
l’âme
(Alaïz),
ou
l’être.
Pour
notre
part,
nous
faisons
partie
des
astrologues
qui
n’accordent
aucune
importance
au
moment
de
la
naissance,
au
regard
de
l’Astrologie
car
pour
nous
le
rapport
de
l’homme
aux
astres
se
situe
dans
le
temps
tout
comme
pour
nous
le
cycle
d’un
astre
se
divise
en
quatre
stades.
Il
y
a
des
relais
comme
pour
une
diligence
(stagecoach,
le
coche
à
stations)
Dire
que
le
thème
correspond
à
notre
âme
nous
paraît
singulièrement
improbable.
Car
notre
âme
est
censée
transcender
telle
ou
telle
existence,
tel
ou
tel
avatar,
elle
ne
saurait
s’identifier
et/ou
se
résumer
à
une
structure
aussi
complexe
que
l’est
un
thème
astral.
D’autres
y
voient
la
préfiguration,
la
programmation
(karmique
ou
autre)
de
notre
existence
telle
qu’elle
aurait
été
fixée
par
avance,
dans
ses
moindres
détails
ou
dans
ses
grandes
lignes.
Nous
continuons
à
penser
qu’en
tout
état
de
cause,
le
thème
natal
ne
fait
sens
que
pour
un
dirigeant
et
il
représente
l’entité
qu’il
représente.
Selon
nous,
d’ailleurs,
nous
n’existons
pas
individuellement
mais
au
sein
d’une
communauté
donnée.
Et
l’Astrologie
est
bien
incapable
de
nous
aider
explicitement
à
trouver
«
notre
»
communauté.
Car
cette
communauté,
ce
n’est
ni
celle
des
gens
de
tel
signe
ou
de
telle
planète.
Mais
il
en
est
une
que
nous
connaissons,
c’est
celle
des
hommes
et
des
femmes.
L’astrologie
ne
saurait
proposer
des
appartenances
de
substitution
pour
des
personnes
en
crise
identitaire.
D’ailleurs,
le
thème
natal
tend
délibérément
à
brouiller
les
pistes
puisqu’il
mixe
tous
les
facteurs,
les
combine,
les
brasse
inlassablement
comme
s’il
voulait
nous
persuader
de
notre
radicale
unicité
et
de
la
vanité
de
toute
appartenance
à
un
ensemble
marqué
historiquement,
culturellement.
Là
encore,
l’astrologie
crée
une
distorsion
des
données
astronomiques
en
considérant
une
interaction
entre
planétes
qui
prévaudrait
sur
le
processus
cyclique
d’une
planète
donnée.
Suivons
les
conseils
des
alchimistes
à
savoir
qu’avant
de
combiner
les
facteurs,
il
importe
de
les
isoler
et
de
les
tester
séparément.
Nous
avons
longuement
réfléchi
sur
le
mode
de
relation
pouvant
exister
entre
les
astrologues
et
leurs
clients,
entre
le
savoir
astrologique
et
ceux
qui
s’y
initient,
selon
nous
la
réponse
est
la
suivante
:
La
thèse
que
nous
défendons
actuellement
est
la
suivante
:
les
personnes
qui
viennent
à
l’Astrologie
ont
un
problème
relationnel
avec
elles‐mêmes.
Elles
ne
sont
plus
vraiment
à
l’écoute
de
leur
corps,
de
leur
psychisme,
ne
leur
demande
pas
leur
avis.
Elles
ne
sont
plus
guère
réceptrices.
Autrement
dit,
elles
préfèrent
émettre
et
imposer
ce
qui
leur
semble
«
bon
»
pour
elles,
sans
trop
«
consulter
»
leur
ressenti.
En
partant
d’un
tel
constat,
on
bascule
dans
une
sorte
de
cercle
vicieux.
Le
client
ou
l’élève
n’a
pas
de
feed
back
intérieur
et
ne
désire
pas
en
avoir.
Il
ne
risque
donc
pas
d’être
contredit,
exerçant
une
sorte
de
dictature
sur
une
partie
de
lui‐même.
Nous
avons
eu
la
révélation
de
ce
type
de
fonctionnement
lors
d’une
conférence
où
il
était
question
de
végétarisme.
L’orateur
développa
toute
une
série
d’arguments
en
concluant
que
les
enjeux
sociaux,
écologiques
étaient
trop
importants
pour
que
l’on
ait
à
se
soucier
de
ce
que
notre
corps
appréciait
ou
non.
C’était
là
l’aveu
d’une
sorte
de
coupure
de
la
communication,
du
contact
entre
deux
plans
de
conscience
différents.
Par
le
biais
de
l’astrologie
et
notamment
du
thème
natal,
il
y
a
substitution
d’un
moi
externe
à
un
moi
interne,
comme
chez
certains
malades
ayant
subi
de
lourdes
opérations,
ce
qui,
à
terme,
peut
déboucher
sur
une
forme
de
schizophrénie.
Dès
lors,
le
client
qui
déclare
que
ce
que
lui
a
dit
l’astrologue
était
«
juste
»,
«
vrai
»
utilise
une
certaine
langue
de
bois.
Il
est
en
mauvaise
posture
pour
parler
au
nom
d’une
partie
de
lui‐même
avec
laquelle
il
communique
mal.
Nous
préférons
dire
que
le
propos
de
l’astrologue
lui
«
fait
de
l’effet
»,
l’impressionne,
dans
tous
les
sens
du
terme,
c'est‐à‐dire
laisse
une
empreinte,
ne
serait‐ce
que
parce
que,
précisément,
c’est
censé
être
fondé
sur
un
savoir
particulier,
qui
est
l’Astrologie
et
auquel
il
est
disposé
à
faire
confiance
plus
qu’à
son
ressenti
intérieur
refoulé.
Le
thème
apparait
comme
une
prothèse
psychique,
d’une
transplantation
qu’il
s’agirait
pour
le
praticien
de
greffer
en
évitant
les
risques
de
rejet.
JHB
02.
04.12
L’adresse
au
fils
dans
la
littérature
alchimique
médiévale
Par
Jacques
Halbronn
C’est
en
lisant
(p..
21)
le
Que
Sais
je
de
Serge
Hutin
sur
«
L’alchimie
»
(PUF,
1951,
rééd
1991)
que
d’autres
textes
que
ceux
présentés
dans
nos
trois
premièrs
études
sont
venus
s’ajouter.
Hutin
s’y
référe
incidemment
à
la
Summa
Perfectionis
de
Geber.
«
Prends,
mon
fils,
pour
commencer
la
pierre
que
tu
sais
pour
remède
».
Il
se
confirme
ainsi
que
l’adresse
au
fils
serait
une
figure
obligée
de
la
littérature
alchimique,
au
vu
du
nombre
de
récurrences
observées
et
que
ce
point
n’avait
pas
été
mis
en
avant
par
les
historiens
de
l’ésotérisme,
à
commencer
par
le
dit
Serge
Hutin,
auteur
également
de
textes
sur
Nostradamus.
Nous
en
proposons
ci‐dessous
deux
nouveaux
échantillons
:
l’un
attribué
au
mythique
Hermès
Trismégiste,
l’autre,
justement,
à
l’Arabe
Jabir
Ibn
Hayan
dit
Geber.
I
Summa
Perfectionis
du
pseudo
Geber
(
XIIIe
siècle)
Portrait
de
Geber
du
XVe
siècle,
Codici
Ashburnhamiani
«
J’ai
réduit
brièvement
en
cette
Somme
de
la
Perfection
toute
la
Science
de
Chimie,
ou
de
la
Transmutation
desM é t a u x . D a n s m e s a u t r e s L i v r e s , j ’ e n a v a i s f a i t plusieurs
Recueils
que
j’avais
tirés
et
abrégés
des
Ecritsd e s A n c i e n s : m a i s e n c e l u i ‐ c i j ’ a i a c h e v é c e q u e j e n’avais
qu’ébauché
en
ceux‐là.
J’y
ai
ajouté
en
peu
de
paroles
ce
que
j’avais
omis
dans
les
autres
;
j’y
ai
mis
t o u t a u l o n g c e q u e j e n ’ a v a i s d i t a i l l e u r s qu’imparfaitement,
et
j’y
ai
déclaré
entièrement
et
aux
m ê m e s e n d r o i t s c e q u e j ’ a v a i s c e l é d a n s m e s a u t r e s Œuvres.
Et
je
l’ai
fait
afin
de
découvrir
aux
personnes
intelligentes
et
sages
l’accomplissement
et
la
perfection
d’une
si
excellente
et
si
noble
partie
de
la
Philosophie.
Ainsi,
ô
mon
cher
Fils
!
Je
puis
t’assurer
avec
vérité
que
d a n s l e s C h a p i t r e s g é n é r a u x d e c e L i v r e , j ’ a i m i s suffisamment
le
Procédé
de
cet
Art
tout
entier
et
sans
n u l l e d i m i n u t i o n . E t j e p r o t e s t e d e v a n t D i e u , q u e quiconque
travaillera
comme
ce
Livre
enseigne
de
le
faire,
aura
la
satisfaction
d’avoir
trouvé
la
véritable
fin
de
cet
Art,
et
d’y
arriver.
Mais,
mon
Cher,
je
t’avertis
aussi
que
celui
qui
ignorera
les
Principes
naturels
de
la
Philosophie,
est
fort
éloigné
de
cette
Connaissance,
p a r c e q u e l e v é r i t a b l e f o n d e m e n t , s u r l e q u e l i l d o i t appuyer
son
dessein,
lui
manque
;
comme
au
contraire
e n e s t b i e n p r è s c e l u i q u i c o n n a î t d é j à l e s P r i n c i p e s naturels
des
Minéraux.
Ce
n’est
pas
que
pour
cela
il
ait
encore
la
véritable
racine,
ni
la
fin
profitable
de
cet
Art
très
caché
:
mais
ayant
plus
de
facilité
à
en
découvrir
l e s P r i n c i p e s q u e c e l u i q u i f o r m e q u e l q u e p r o j e t d e notre
Œuvre
sans
en
connaître
la
voie
ni
la
manière,
ile s t a u s s i m o i n s é l o i g n é q u e l u i d e l ’ e n t r é e d e c e t t e Science.
Mais
que
celui
qui
connaîtra
tous
les
Principes
de
la
Nature,
quelles
sont
les
Causes
des
Minéraux,
et
de
quelle
manière
la
Nature
les
forme,
il
n’y
a
que
fort
peu
à
dire
qu’il
ne
sache
l’Œuvre
toute
entière,
quoique
s a n s c e p e u l à q u i l u i m a n q u e , i l s o i t a b s o l u m e n t impossible
de
faire
notre
Magistère.
Parce
que
l’Art
ne
peut
pas
imiter
la
Nature
en
toutes
ses
Opérations,
mais
il
l’imite
seulement
autant
qu’il
lui
est
possible.
Et
c’est
ici
un
Secret
que
je
te
révèle,
mon
Fils,
qui
est
que
c e u x q u i r e c h e r c h e n t c e t A r t , e t l e s A r t i s t e s m ê m e , manquent
tous
en
ce
qu’ils
prétendent
imiter
la
Nature
e n t o u t e l’étendue
et
en
toutes
les
différences
et
les
p r o p r i é t é s d e s o n a c t i o n . A p p l i q u e ‐ t o i d o n c soigneusement
à
étudier
nos
Livres,
et
attache‐toi
surtout
à
celui‐ci.
Considère
et
médite
m e s p a r o l e s attentivement
et
très
souvent,
afin
que
t’étant
rendu
familière
notre
manière
de
parler,
et
entendant
notre
idiome
ou
langage
particulier,
tu
puisses
pénétrer
dans
n o t r e v é r i t a b l e i n t e n t i o n e t l a d é c o u v r i r . C a r t u trouveras
dans
les
Livres
sur
quoi
faire
un
Projet
assuré
de
ce
que
tu
cherches
;
tu
y
apprendras
à
éviter
toutes
les
erreurs,
et
par
ce
même
moyen
tu
sauras
en
quoi
tu
peux
imiter
la
Nature
dans
l’artifice
de
notre
Œuvre
».
Bibliographie
:
Somme
de
la
perfection
ou
l'Abrégé
du
Magistère
Parfait
Geber
Œuvre
chymique
de
Geber,
philosophe
arabe,
avec
une
introduction
de
Charles‐
Gustave
Burg,
Paris,
Ed.
Trédaniel
Cf
aussi
Ed
Maçonniques
2006
avec
des
études
de
J.
Feuillebois
et
Y.
Ghernaouti.
(
à
partir
d’une
édition
du
XVIIe
siècle)
II
Le
corpus
hermeticum
et
le
fils
d’Hermès
dénommé
Tat.
Le
Corpus
Hermeticum
met
en
scène
des
entretiens
entre
le
père
Hermès
Trismégiste
et
le
fils,
Tat.
Tantôt
Hermès
s’adresse
à
son
fils
sous
la
forme
d’un
monologue,
tantôt
c’est
une
discussion
de
type
plutôt
socratique.(cf.
l’édition
de
Ménard,
Ed
Trédaniel,
1976)
Un
des
fragments
hermétiques
met
quant
à
lui
une
rencontre
entre
Isis
et
son
fils
Horus
ou
Horos
(dont
le
père
est
Osiris).
"L'intellect,
ô
Tat,
est
tiré
de
la
substance
même
de
Dieu,
s'il
y
a
du
moins
quelque
substance
de
Dieu
(...).
La
grande
maladie,
c'est
la
négation
de
Dieu,
puis
l'opinion
erronée,
d'où
découlent
tous
les
maux
(...).
Tous
les
hommes
sont
soumis
à
la
fatalité,
à
la
naissance
et
au
changement
(...)
mais
les
hommes
en
possession
du
verbe,
dont
nous
avons
dit
qu'en
eux
l'intellect
commande,
ne
les
subissent
pas
de
la
même
manière
que
les
autres
(...).
Tout
est
un
(...)
:
tu
trouveras,
mon
enfant,
qu'en
réalité
c'est
sur
toutes
choses
que
domine
l'intellect,
c'est‐à‐dire
le
moi
de
Dieu,
sur
la
fatalité
(...).
La
parole
aussi
est
une,
elle
se
traduit
de
langue
en
langue,
et
l'on
découvre
alors
qu'elle
est
la
même
en
Égypte
et
en
Perse
comme
en
Grèce.
(...)
Dieu
est
tout;
et
le
Tout
pénètre
toutes
choses
et
enveloppe
toutes
choses.
Adore
ce
Verbe,
mon
enfant,
et
rends‐lui
un
culte.
Or
il
n'y
a
qu'un
moyen
de
rendre
culte
à
Dieu,
c'est
de
ne
pas
être
mauvais."
Il
n’est
donc
pas
étonnant
que
l’on
ait
par
la
suite
produit
Sept
Traités
ou
Chapitres
Dorés,
attribués
à
Hermès
Trismégiste
et
qui
campent
à
nouveau
le
fils
d’Hermés
Trismégiste,
dont
on
a
localisé
une
édition
en
français,
en
1626
chez
Laurent
Houry
fils
(Trois
Anciens
traités
de
la
Philosophie
Naturelle,
BNF
Resac
R
53862,
trad.
Charles
Hulpeau).
Rappelons
que
sous
la
même
enseigne
parisienne
paraitra
en
1686
le
texte
de
Limojon
de
Saint
Didier,
La
Lettre
d’un
philosophe
sur
le
secret
du
Grand
Œuvre.
Chapitre
I.
(….)
Mon
fils,
cette
pierre
est
environnée
de
plusieurs
couleurs,
et
est
née
en
une
couleur
;
sache‐le,
et
le
scelle,
par
icelui,
avec
la
grâce
de
Dieu,
vous
chasserez
de
vous
toutes
grandes
maladies,
tristesse,
tout
dommage
et
angoisses
:
par
son
moyen
vous
viendrez
des
ténèbres
à
la
lumière,
des
déserts
à
l'habitation,
et
de
l'affliction
à
la
joie.
Chapitre
II.
Mon
fils
je
vous
avertis
par
dessus
toutes
choses
de
craindre
Dieu,
vers
lequel
est
tout
l'effort
de
votre
disposition,
et
l'union
de
toutes
choses
séparées.
Mon
fils
raisonnez
sur
tout
ce
que
vous
entendez,
car
je
ne
crois
pas
que
vous
soyez
privé
de
raison
et
ignorant
:
c'est
pourquoi
recevez
mes
exhortations,
et
méditez
et
établissez
votre
cœur
de
la
même
façon
que
si
vous
étiez
l'auteur
des
exhortations,
car
si
celui
qui
est
de
nature
chaude,
se
fait
froid,
il
n'en
recevra
aucun
dommage
:
semblablement
que
celui
qui
use
de
raison
chasse
de
soi
toute
l'ignorance
de
peur
qu'il
ne
soit
trompé
sans
y
penser.
Mon
fils,
prenez
le
volatil
qui
vole,
submergez‐le
et
le
divisez,
tirez
et
chassez
de
lui
sa
couleur
qui
le
tue,
à
ce
qu'il
soit
fait
vif,
et
qu'il
vous
réponde,
ne
volant
point
par
les
régions,
mais
qu'il
contienne
actuellement
ce
qui
vole,
car
si
vous
le
tirez
de
l'affliction,
après
l'affliction
dans
les
jours
qui
vous
sont
connus,
vous
serez
Roi
par
raison,
il
vous
sera
un
compagnon
convenable,
et
vous
serez
décoré
par
icelui
Mon
fils,
tirez
du
rayon
son
ombre
et
ordure,
parce
que
les
mers
surnagent
au‐dessus
de
lui,
le
gâtent,
et
l'empêchent
de
[manifester]
sa
lumière,
parce
qu'il
est
brûlé
par
l'affliction
et
sa
rougeur.
Mon
fils,
prenez
cette
rougeur
corrompue
par
l'eau,
comme
le
feu
en
est
le
porteur,
qui
est
cendre
vive,
laquelle
si
vous
ôtez
toujours
de
lui
jusqu'à
ce
que
la
rougeur
vous
soit
purifiée,
vous
avez
une
compagnie
par
laquelle
il
est
échauffé,
et
en
laquelle
il
repose
Mon
fils,
rendez
à
l'eau
le
charbon
éteint
par
les
trente
jours
que
vous
connaissez,
c'est
pourquoi
vous
êtes
Roi
couronné,
reposant
sur
le
puits
de
l'orpiment
qui
n'a
point
d'humeur.
J'ai
maintenant
réjoui
les
cœurs
des
écoutants
qui
espèrent
en
toi,
et
les
yeux
qui
te
regardent
par
l'espérance
de
ce
que
tu
contiens.
Mon
fils,
sache
que
l'eau
était
auparavant
en
l'air,
puis
en
la
terre,
rendez‐la
aussi
aux
Supérieurs,
changez‐la
discrètement
par
ses
conduits,
puis
conjoignez‐la
derechef
à
son
esprit
rouge
assemblé.
Sachez,
mon
fils,
que
notre
terre
est
un
onguent,
soufre,
orpiment,
feu,
et
colcothar
qui
est
Mercure,
orpiment,
soufre,
et
semblables
choses
desquelles
chacun
est
plus
vil
que
l'autre,
auquel
se
trouve
diversité,
desquels
aussi
est
l'onguent
de
colle,
qui
est
cheveux,
ongles,
et
soufres,
desquels
aussi
est
l'huile
de
pierre
et
cervelle
qui
est
orpiment,
desquels
est
encore
l'ongle
des
chats
qui
est
Mercure,
desquels
est
encore
l'onguent
des
blancs
et
l'onguent
de
deux
argents
vif
Orientaux
qui
cherchent
les
soufres,
et
contiennent
les
corps.
Je
dis,
que
le
soufre
teint
et
fixe,
et
est
contenu,
et
est
par
la
connexion
des
teintures,
or
les
onguents
contenus
dans
le
corps,
teignent
et
fuient
qui
sont
contenus
dans
le
corps
qui
est
la
conjonction
des
[matières
sublimées]
et
le
poids
ou
soufre
alumineux,
qui
contiennent
le
fugitif.
Mon
fils,
la
disposition
recherchée
par
les
Philosophes
est
unique
en
notre
œuf,
ce
qui
ne
se
trouve
point
en
l'œuf
de
la
poule,
et
de
peur
que
dans
l'œuf
ne
soit
éteinte
une
si
grande
sagesse
divine
de
la
poule,
sa
composition
est
faite
des
quatre
Eléments.
Sachez
mon
fils,
que
dans
l'œuf
de
la
poule
il
y
a
une
grande
aide
et
une
grande
proximité
en
la
nature,
car
en
icelui
est
la
spiritualité
et
la
comparaison
des
Eléments
et
la
terre
de
sa
nature
est
l'or.
Le
fils
dit
à
Hermès,
quels
sont
les
soufres
convenables
à
notre
œuvre,
célestes
ou
terrestres
?
Hermès
répond,
les
uns
sont
célestes,
les
autres
terrestres
Le
fils
:
Mon
père,
je
pense
que
le
cœur
des
choses
supérieures
est
le
Ciel,
et
des
choses
inférieures,
la
terre.
Le
père
:
Il
n'en
est
pas
ainsi,
mais
le
mâle
est
le
Ciel
de
la
femelle,
et
la
femelle
la
terre
du
mâle].
Le
fils
:
Mon
père,
lequel
des
deux
est
le
plus
digne
d'être
Ciel
ou
d'être
terre
?
Hermès
répond,
ils
ont
besoin
l'un
de
l'autre,
car
la
médiocrité
est
commandée
par
les
préceptes,
comme
si
vous
disiez
:
Le
sage
commande
à
tous
les
hommes
:
car
le
médiocre
est
meilleur,
parce
que
toute
la
nature
s'unit,
comme
accompagne
sa
nature,
nous
avons
trouvé
que
la
médiocrité
s'unit
à
la
vertu
de
la
sagesse.
Le
fils
:
Mon
père,
laquelle
de
ces
choses
est
le
médiocre
?
Le
père
:
de
chacune
trois,
sont
deux.
Premièrement
l'eau
est
utile,
et
après
l'onguent
et
au‐dessous
demeure
l'ordure.
Le
dragon
demeure
en
toutes
ces
choses,
et
sa
noirceur
est
en
iceux,
et
par
icelle
il
monte
en
l'air,
parce
qu'il
est
le
Ciel
de
leur
Orient,
mais
quand
la
fumée
demeure
en
icelle,
ils
ne
sont
point
perpétuels,
mais
ôtez
la
fumée
de
l'eau,
et
de
l'onguent
la
noirceur
et
des
fèces
la
mort,
et
la
dissolution
étant
faite,
vous
triompherez,
par
le
don
duquel
les
possesseurs
vivent.
Sachez,
mon
fils,
que
l'onguent
médiocre,
qui
est
le
feu,
est
le
milieu
entre
l'ordure
et
l'eau,
et
le
scrutateur
de
l'eau,
parce
qu'ils
sont
appelés
onguent
et
soulphre,
il
y
a
une
très
étroite
proximité,
parce
que
comme
le
feu
monte,
ainsi
monte
aussi
le
soulphre.
Sachez
mon
fils,
que
toutes
les
sagesses
qui
sont
au
monde
sont
sujettes
à
cette
mienne
sagesse.
En
ces
admirables
Eléments
cachés,
les
arts
sont
casuels.
Il
faut
donc
que
celui
qui
veut
être
introduit
en
cette
notre
sagesse
cachée,
chasse
de
soi
le
vice
d'arrogance,
et
qu'il
soit
pieux
et
homme
de
bien,
et
excellent
esprit,
aimant
son
prochain
d'une
face
joyeuse,
courtois
et
fidèle
gardien
des
ses
secrets.
Et
sachez
cela,
mon
fils,
si
vous
savez
mortifier
et
introduire
la
génération,
vivifier
les
esprits,
les
modifier,
et
introduire
la
lumière
jusqu'à
ce
qu'ils
soient
combattus,
colorés
et
purifiés
de
leurs
taches
et
ténèbres,
vous
ne
savez
rien,
et
ne
perfectionneraient
rien
:
que
si
vous
savez
cela,
vous
serez
élevé
à
une
très
grande
dignité,
de
sorte
que
les
Rois
même
vous
révéreront.
Mon
fils,
il
nous
faut
conserver
ces
sciences,
et
les
sceller
à
tous
les
méchants
et
ignorants.
Et
sachez,
mon
fils,
que
notre
pierre
est
composée
de
plusieurs
choses,
et
diverses
couleurs
des
quatre
Eléments
qu'il
nous
faut
diviser
et
couper
par
pièce,
et
séparer
leurs
membres,
mortifier
en
partie
la
nature
qui
est
en
icelle,
conserver
le
feu
et
l'eau
qui
habite
en
elle,
et
est
composé
des
quatre
Eléments,
et
contenir
leurs
eaux,
par
son
eau,
qui
n'a
point
la
forme
de
l'eau,
mais
un
feu
montant
sur
les
eaux,
et
les
contenant
en
un
vase
pur
et
sincère,
de
peur
que
les
esprits
ne
s'enfuient
des
corps
;
car
par
ce
moyen
ils
sont
fait
tingents
et
permanents.
O
bénite
forme
d'eau
pontique
!
qui
dissoue
les
Eléments
;
il
faut
aussi
qu'avec
cette
forme
d'eau,
nous
possédions
une
âme
sulfureuse,
et
la
mêler
avec
notre
vinaigre,
car
quand
par
la
puissance
de
l'eau
le
composé
se
dissout,
c'est
la
clef
de
la
restauration,
alors
la
mort
et
noirceur
s'enfuit
d'icelle,
et
la
sagesse
en
sort
».
C’est
dire
que
notre
corpus
«
Mon
fils
»
s’enrichit
et
que
la
thèse
d’un
emprunt
de
l’idée
même
de
Préface
à
César
au
dit
corpus
se
renforce.
On
assiste
là
à
une
transposition
qui
place
ainsi
Nostradamus,
ipso
facto,
au
sein
d’un
club
fort
honorable,
si
ce
n’est
que
la
totalité
de
ces
textes
semblent
avoir
été
des
contrefaçons
antidatées,
ce
qui
vaut,
selon
nous,
tout
aussi
bien
pour
le
dit
Nostradamus.
Il
resterait
à
comparer
plus
systématiquement
ces
diverses
pièces
pour
en
déterminer
les
variantes
et
notamment
d’établir
une
chronologie.
Une
certaine
inspiration
alchimique
semble
avoir
participé
à
la
mise
en
place
du
canon
centurique.
On
parle
de
«
clef
»
ou
de
‘pierre
»
c’est
selon.
Le
nom
des
planétes
fait
également
sens
au
regard
de
l’alchimie
pour
désigner
les
métaux
(voir
I,
16),
ce
qui
confère
un
air
de
famille
entre
alchimie
et
astrologie,
tant
à
la
prose
des
épitres
qu’à
un
certain
nombre
de
quatrains.
Les
deux
premiers
quatrains
de
la
Centurie
Première
ne
sont
pas
sans
comporter
une
dimension
magique
reprise
de
Jamblique.
Notons
que
ce
type
de
recherche
est
singulièrement
facilité
par
la
numérisation
des
textes
et
pas
seulement
des
titres.
Cela
permet
de
réunir
très
vite
toutes
sortes
de
documents
présentant
certains
points
communs.
JHB
02.04.
12
Pour
une
approche
alchimique
de
l’Astrologie
Par
Jacques
Halbronn
Récemment,
à
l’occasion
de
nos
recherches
nostradamologiques,
nous
avons
eu
l’occasion
de
nous
plonger
dans
la
littérature
alchimique
médiévale
et
nous
y
avons
trouvé
un
écho
singulier
à
nos
réflexions
méthodologiques
et
épistémologiques
concernant
la
question,
la
quête
astrologique.
Citons
à
titre
d’exemple
ce
texte
attribué
à
St
Thomas
d’Aquin
(XIIIe
siècle)
extrait
du
Traité
de
la
pierre
philosophale
(Ed.
Chamuel,1898)
:
«
J’ai
séparé
les
quatre
éléments
de
plusieurs
corps
inférieurs
de
façon
à
les
obtenir
séparément,
j’ai
purifié
(..)chacun
de
ces
éléments
l’un
après
l’autre
par
une
opération
secrète
et
ceci
accompli
je
les
ai
conjoints
ensemble
et
j’ai
obtenu
une
chose
admirable
qui
n’était
soumise
à
aucun
des
éléments
inférieurs
»
Intuitivement,
cela
fait
bien
longtemps
(une
bonne
trentaine
d’années)
que
nous
pensons
qu’il
faut
«
purifier
»,
«
décanter
»
le
savoir
ésotérique
en
général
et
astrologique
en
particulier
(cf.
nos
Mathématiques
Divinatoires,
Paris,
La
Grande
Conjonction,
Guy
Trédaniel,
1983,
préface
de
Jean‐Charles
Pichon)
avant
de
procéder
à
quelque
combinatoire
que
ce
soit.
Or,
beaucoup
d’astrologues
«
combinent
»
les
facteurs
sans
procéder
à
une
«
clarification
»
des
symboles
ou
des
notions,
à
une
«
dissolution
»
préalable
à
toute
«
coagulation
»
(
solve
coagula).
Le
«
dis
»
doit
précéder
le
«con
»,
si
l’on
s’en
tient
aux
préfixes.
La
matière
sur
laquelle
l’astrologue
doit
travailler
ce
sont
tous
les
textes
rassemblés
d’une
part
et
de
l’autre
c’est
le
microcosme
et
le
macrocosme.
Et
ce
travail,
ce
«
grand
œuvre
»
sur
ce
qui
est
transmis
par
l’écrit
ne
saurait
s’arrêter
à
ce
que
l’on
appelle
selon
une
formule
quelque
peu
abusive,
les
«
bases
»
car
même
les
dites
bases
sont
à
nettoyer,
à
«
laver
»,
à
purger,
comme
l’a
récemment
montré
le
Colloque
«
Cycles
et
Symboles
»
(repris
sur
teleprovidence.com).
Bien
plus,
ce
sont
précisément
ces
«
bases
»
qui
sont
un
point
de
départ
non
pas
pour
une
pratique
mais
pour
une
recherche,
une
quête,
ce
sont
elles
qui
sont
à
revoir,
dont
les
divers
facteurs
doivent
être
isolés
avant
d’être
amalgamés.
Dire
que
l’on
s’en
tient
aux
«
bases
»
sur
lesquels
on
ne
«
revient
»
pas
n’est
pas
sérieux
puisque
ces
bases
sont
le
matériau
que
l’alchimie
astrologique
aura
à
dégrossir,
à
dégraisser.
C’est
d’ailleurs
tout
bénéfice
pour
les
élèves
qui
auront
ainsi
–
et
garderont‐
la
tête
bien
faite
et
pas
seulement
bien
pleine
car
le
matériau
brut
ne
se
prête
guère
à
une
bonne
intelligibilité.
Tout
le
travail
que
nous
conduisons,
jour
après
jour,
dans
ce
Journal
de
bord
d’un
astrologue,
consiste
à
«
purifier
»
ces
«
bases
»
de
toutes
sortes
d’ajouts,
d’emprunts,
ne
serait‐ce
que
parce
que
toute
cyclicité
implique
un
processus
périodique
de
décantation.
Quant
à
la
«
transmutation
»,
autre
terme
clef
de
l’alchimie,
il
signifie
pour
nous
que
chaque
phase
d’un
cycle
correspond
à
une
évolution
intérieure,
qui
fait
que
nous
ne
nous
identifions
plus
avec
la
phase
antérieure.
L’idée
de
transmutation
est
parfaitement
compatible
avec
celle
de
prévision,
de
changement,
elle
l’est
beaucoup
moins
avec
celle
de
thème
natal.
Les
astrologues
sont
tout
fiers
de
pouvoir
offrir
à
leurs
clients
un
document
qui
fait
foi
une
fois
pour
toutes
en
place
et
lieu
d’un
«
tirage
»
ponctuel
comme
au
tarot.
Mais
pourquoi
figer
notre
psychisme
de
la
sorte,
surtout
si
on
le
représente
de
façon
aussi
alambiquée
?
Certes,
le
mot
«
alambic
»
renvoie
au
champ
de
l’astrologie
mais
il
sert
à
purifier
la
matière,
il
est
un
moyen
et
non
une
fin
en
soi.
C’’est
ainsi
qu’il
est
bien
plus
facile
d’exposer
un
savoir
bien
décanté
que
de
persuader
des
astrologues
de
renoncer
à
des
savoirs
mal
maîtrisés
et
dont
il
faut
montrer
les
failles,
les
incohérences.
Mais
une
fois
ce
travail
de
«
réduction
»
effectué,
les
choses
sont
simples.
En
revanche,
quand
ce
travail
n’a
pas
été
correctement
mené
à
bien,
la
complexité
nous
accompagne
à
chaque
instant,
tant
au
niveau
du
savoir
que
de
la
perception
du
monde,
tant
extérieur
qu’intérieur.
L’idée
de
«
conjonction
»
en
alchimie
ne
fait
sens
qu’une
fois
la
purification
des
éléments
effectuée,
opérée.
Il
en
est
de
même
pour
le
couple
:
il
ne
fait
pas
sens
de
s’unir
à
l’autre
tant
que
l’on
n’a
pas
évacué
tous
les
facteurs
parasitaires
de
nos
représentations.
Il
serait
donc
sage
d’œuvrer
avec
des
notions
simples,
autonomes,
se
suffisant
à
elles
–
mêmes
avant
de
tenter
de
les
relier
entre
elles.
Ne
mettons
pas
la
charrue
devant
les
bœufs
!
Le
problème
des
astrologues
est
qu’ils
mettent
d’entrée
de
jeu
en
exergue
le
thème
natal.
Certes,
l’on
peut
supposer
que
l’astrologue
va
s’efforcer
de
décanter
le
–
thème,
d’en
extraire
la
quintessence,
la
substantifique
moelle
mais
il
ne
le
fera
le
plus
souvent
que
par
un
processus
qui
se
jouera
dans
le
cadre
même
de
la
consultation
laquelle
peut
être
assimilée
à
une
opération
alchimique.
En
fait,
le
plus
à
plaindre
sera
l’élève
en
astrologie
qui
n’est
ni
un
chercheur
véritable
qui
avec
le
temps
«
creuse
»,
‘approfondit
»
un
savoir
–
en
général,
cet
élève
va
assez
vite
plafonner
comme
on
le
voit
dans
bien
des
réunions
astrologiques,
ni
un
client
qui
sera
«
capté
»
par
le
praticien
au
prisme
d’une
dynamique
particulière.
Ces
élèves
et
anciens
élèves
sont
situés
dans
une
sorte
de
«
purgatoire
»,
ils
sont
sous
la
coupe
d’une
astrologie
qui
ne
parvient
pas
à
se
transcender,
ni
par
le
haut
par
le
biais
de
la
réflexion,
ni
par
le
bas,
par
la
magie
de
la
consultation.
Ils
croient
dur
comme
fer
que
ces
«
bases
»
qu’ils
ont
acquises
se
suffisent
à
elles‐mêmes
et
qu’il
suffit
de
les
acquérir
comme
on
se
procurerait
un
outil,
mot
très
à
la
mode
quand
on
parle
d’astrologie
mais
qui
induit
en
erreur
car
précisément,
cet
outil
est
à
conquérir,
à
explorer
et
celui
qui
s’en
contente
sous
sa
forme
«
basique
»
ne
sera
ni
un
bon
praticien,
ni
un
bon
chercheur.
Il
ne
sera
que
le
«
gardien
»
d’un
savoir
dont
il
n’a
pas
la
clef.
JHB
31.03.12
Líinfluence
díune
adresse
‡
Reginald
de
Piperno
sur
la
PrÈface
‡
CÈsar
Par
Jacques
Halbronn
Dans
une
précédente
étude
nous
évoquions
l’éventualité
d’une
influence
«
aquinienne
»
ou
pseudo‐aquinienne
sur
la
formation
du
corpus
centurique
(quatrains
plus
épitres).
En
fait,
le
personnage
du
Frère
Réginald
n’apparait
pas
uniquement
dans
la
"Lettre
sur
L'Art
de
l'alchimie"
(à
ne
pas
confondre
avec
son
texte
sur
la
Pierre
Philosophale(cf.Thomas
d'Aquin,
[Ps.],
Traité
de
la
pierre
philosophale,
traduit
du
latin
pour
la
première
fois
et
précédé
d'une
introduction
(
Paris,
Chamuel,
1898)
.
On
le
trouve
Ègalement,
semble‐t‐il
en
ce
qui
concerne
une
autre
lettre,
sur
líAstrologie,
celle
l‡
authentique
(cf
ëSaint
Thomas
d'Aquin
et
l'influence
des
astres
de
Paul
Choisnard,
1926,
†Reed
1983,
Ed
Traditionnelles,†
††et
†Thomas
Litt,
Les
corps
cÈlestes,
dans
líunivers
de
Saint
Thomas
díAquin,
Louvain,
1963)
Qui
est
ce
RÈginald,
dominicain
‡
líinstar
díAlbert,
de
Thomas
et
de
cet
auteur
que
nous
avons
ÈtudiÈ
‡
propos
de
Nostradamus,
au
XVIIe
siËcle,
Jean
GiffrÈ
de
RÈchac
(cf
sur
le
site
propheties.it)†
sans
parler
de
Campanella
?
On
trouve
un
article
wikipedia
le
concernant
que
nous
reproduisons
partiellement
:
:
«
RÈginald
de
Piperno
ou
encore
Reginaldus
ou
Reynaldus,
ou
encore
RaynaldnÈ
‡
Piperno
(c'est‐‡‐dire
Priverno
dans
le
diocËse
de
Terracine,
Sezze,
et
Pipernoen)
en
1230
et
mort
entre
1285
et
1295
‡
Anagni,
est
un
dominicain,
thÈologien,
maÓtre
enseignant
(au
studium
gÈnÈrale
de
Naples
et
Orvieto,
vers
1263‐1265),
prédicateur,
confesseur
et
secrÈtaire
de
Thomas
d'Aquin
puis
compilateur.
´
RÈginald
de
Piperons
fait
partie
des
secrÈtaires
dont
s'entourait
Thomas
d'Aquin.
Celui‐
ci
le
guÈrit
un
jour
de
la
fiËvre
et
il
lui
succËdera
au
Studium
de
Naples
en
1272,
pour
compagnon
intime
(socius),
c'est‐‡‐dire
secrÈtaire
(il
lui
dÈdiera
quelques
úuvres),
collaborateur,
confesseur,
puis
compilateur.
´
SecrÈtaire
de
Thomas
d'Aquin,
il
vit
dans
l'ombre
du
saint.
Il
rapporte,
parfois
de
mÈmoire
(nota)
ses
enseignements
pour
les
mettre
par
Ècrit.
Il
recueille
aprËs
sa
mort
tous
les
manuscrits
du
saint
et
les
compile
(SupplÈment
de
la
Summa
Theologiae
et
Livre
IV
du
Commentaire
des
Sentences)
et
organise
la
Somme
Théologique
(Opuscula
Postillae
super
Epistolas
S.
Paul,
Postilla
super
Tres
Nocturnos
Psalterii,
Lectura
super
Primum
de
Anima)
en
plus
des
Ècrits
qui
lui
furent
dictÈs
par
saint
Thomas.
On
lui
attribue
aussi
une
partie
de
Postilla
In
Iohannem,
la
fin
de
l'úuvre
qui
aurait
pu
Ítre
corrigÈe
par
Saint
Thomas.
Il
aurait
composÈ
le
catalogue
´officiel
ª
des
úuvres
de
saint
Thomas.
´
FrËre
Reginald
rapporte
le
souvenir
d'une
extase
de
saint
Thomas
en
1247:
pendant
quelques
jours,
le
saint
refuse
de
lui
dicter
quoi
que
ce
soit,
contrairement
‡
son
habitude.
Il
lui
demande
alors
la
raison.
FrËre
Thomas
díAquin
lui
dit
alors
´
Jíai
vu
des
choses
que
la
langue
de
líhomme
ne
peut
exprimer
:
¿
cÙtÈ
de
ce
qui
mía
ÈtÈ
rÈvÈlÈ,
tout
ce
que
jíai
Ècrit
et
dit
míapparaÓt
comme
rienª.
L'extase
met
fin
aux
recherches
thÈologiques
du
saint
Docteur
et
plus
jamais
saint
Thomas,
qui
meurt
cette
mÍme
annÈe,
ne
dicta
quoi
que
ce
soit
‡
frËre
†RÈginald
est
compilÈ
‡
partir
du
Commentaire
du
livre
des
Sentences,
et
traite
de
la
pÈnitence,
de
l'ordre,
du
mariage,
de
l'extrÍme‐onction
et
surtout
des
fins
derniËres.
´
Il
succËde
‡
Saint
Thomas
d'Aquin
au
couvent
de
Naples.
Il
meurt
entre
1285
et
1295
‡
Anagni.
On
trouve
mention
de
frËre
Reginald
dans
les
explicit
de
saint
Thomas
:
´
Fin
du
vingt‐sixiËme
Opuscule,
c'est‐‡‐dire
De
l'astrologie,
d'aprËs
saint
Thomas
d'Aquin,
au
trËs
cher
frËre
Reginald
son
confrËre
bien‐aimÈ
ª.
Reginald
écrivait
à
propos
de
Thomas:
´Tant
qu'il
vÈcut,
mon
MaÓtre
m'empÍchait
de
rÈvÈler
les
merveilles
dont
j'ai
ÈtÈ
le
tÈmoin.
Il
devait
moins
sa
science
‡
l'effort
de
son
esprit
qu'‡
la
puissance
de
sa
priËre.
Toutes
les
fois
qu'il
voulait
Ètudier,
discuter,
enseigner,
Ècrire
ou
dicter,
il
recourait
d'abord
au
secret
de
l'oraison,
pleurant
devant
Dieu
pour
trouver
dans
la
vérité
les
secrets
divins,
et
par
l'effet
de
cette
priËre
Ètant
avant
l'oraison
dans
l'incertitude,
il
s'en
revenait
instruitª
´
Bibliographie
:
Mauro
Turrini.‐
RÈginald
de
Piperno
et
le
texte
original
de
la
Tertia
Pars
de
la
Somme
de
thÈologie
de
saint
Thomas
d'Aquin.‐
Vrin.‐
1989.‐
P.
233‐247
.‐
in
Revue
des
sciences
philosophiques
et
théologiques.‐
avril
1989,
tome
73,
n
∞
2.
Sermons
de
RÈginald
Piperno
.‐
Dondaine
A.
‐
Biblioteca
Apostolica
Vaticana
Sur
PersÈe.
Antoine
Dondaine
.‐Secrétaires
de
saint
Thomas.‐
Rome,
1956.‐
(Publications
de
la
Commission
léonine
pour
Ve
Èdition
des
úuvres
de
saint
Thomas
ďAquin).
Pierre
Mandonnet,
Des
Ècrits
authentiques
de
saint
Thomas
d'Aquin,
Revue
thomiste,
L'åuvre
de
Saint‐Paul,
1909‐1910
Tiziana
Suarez‐Nani,
"Reginald
von
Piperno",
in:
J.
Vijen,
Thomistenlexikon,
Vienne,
2006.
AbrÈgÈ
de
thÈologie
ou
Bref
rÈsumÈ
de
thÈologie
pour
le
frËre
Raynald,
Thomas
d'Aquin
(saint)
:
Compendium
theologiae
introduction
.‐traduction
franÁaise
et
annotations
par
Jean‐Pierre
Torrell,
Le
Cerf,
collection
´
Dictionnaires
ª.‐ao˚t
2007.
Livre
Ècrit
‡
la
demande
de
Reginald
de
Piperno
ª
Cíest
ce
FrËre
Reginald,
auquel
Thomas
díAquin
síadresse
en
líappelant
´
mon
fils
ª,
dans
le
texte
alchimique
qui
lui
est
faussement
attribuÈ‐
le
Tractatus
D.
Th.
De
Aquina†
datus
fratri
Reinaldo
in
Arte
Alchimiae(trad.
franÁaise,
Paris,
Chamuel,
1898)
†car
on
y
cite
des
traitÈs
alchimiques
bien
plus
tardifs‐
qui
aurait
pu,
selon
nous,
inspirer
le
ton
et
le
concept
mÍme
de
la
PrÈface
de
Nostradamus
‡
son
fils,
quíil
síagisse
díúuvres
authentiques
ou
controuvÈes
de
Thomas
díAquin.
Cette
Lettre
sur
líalchimie,
reprise
dans
notre
prÈcÈdente
Ètude,
et
considÈrÈe
le
plus
souvent
comme
un
faux
fait
pendant
‡
une
autre
sur
líastrologie
qui
est,
quant
‡
elle,
acceptÈe
comme
authentique
et
que
nous
reproduisons
ci‐aprËs.
Le
fait
que
RÈginald
soit
le
dÈdicataire
de
cette
lettre
est
toutefois
dÈbattu.
(on
connait
deux
textes
alchimiques
de
Thomas
díAquin,
tous
deux
figurant
in†
Thomas
d'Aquin,
TraitÈ
de
la
pierre
philosophale,
traduit
du
latin
pour
la
premiËre
fois
et
prÈcÈdÈ
d'une
introduction
(anonyme)
(
Ed.
Chamuel,
Paris,
1898)
110
pp.
En
revanche,
le
texte
alchimique
fut
bel
et
bien
publiÈ
‡
líadresse
du
dit
FrËre.
On
en
prÈsente
ici
un
texte
bilingue
(trad.
franÁais
de
Pierre
Monat,
2007)
comme
probable
interlocuteur
díune
lettre
du
Docteur
AngÈlique.
Mais
ce
texte
níoffre
quant
‡
lui
aucun
caractËre
de
ressemblance
avec
la
PrÈface
‡
CÈsar
si
ce
níest
quíil
traite
díastrologie.
La
forme
´
mon
fils
ª
‐ou
plutÙt
son
Èquivalent
latin
ne
figure
pas.
†
†
Prooemium
Prologue
[69900]
De
iudiciis
astrorum,
Les
arrÍts
des
astres.
Quia
petisti
ut
tibi
scriberem
an
liceret
Puisque
tu
m'as
demandÈ
de
t'Ècrire
s'il
iudiciis
astrorum
uti,
tuae
petitioni
Ètait
permis
d'avoir
recours
aux
arrÍts
des
satisfacere
volens,
super
ea
quae
a
astres,
Ètant
donnÈ
que
je
voulais
sacris
doctoribus
traduntur,
scribere
satisfaire
‡
ta
demande,
j'ai
pris
soin
curavi.
d'Ècrire
ce
qui
nous
a
ÈtÈ
transmis
l‡‐
dessus
par
les
saints
docteurs.
Les
influences
physiques
des
astres
[69901]
In
primis
ergo
oportet
te
scire,
Tout
d'abord,
il
te
faut
savoir
que
la
quod
virtus
caelestium
corporum
ad
puissance
des
corps
cÈlestes
s'Ètend
immutanda
inferiora
corpora
se
jusqu'‡
modifier
les
corps
infÈrieurs.
extendit.
Dicit
enim
Augustinus,
V
de
Augustin
(CitÈ
de
Dieu,
5,‐)
dit
:
´
on
peut
civitate
Dei:
non
usquequaque
absurde
soutenir
sans
aucune
absurditÈ
que
dici
potest,
ad
solas
corporum
certains
souffles
astraux
parviennent
‡
differentias
afflatus
quosdam
sidereos
provoquer
des
variations
dans
les
corps
ª.
pervenire.
Et
ideo
si
aliquis
iudiciis
DËs
lors,
si
on
a
recours
aux
arrÍts
des
astrorum
utatur
ad
praenoscendum
astres
pour
connaÓtre
d'avance
des
effets
corporales
effectus,
puta
tempestatem
physiques,
par
exemple
tempÍte
et
temps
et
serenitatem
aeris,
sanitatem
vel
calme,
santÈ
ou
maladie
du
corps,
infirmitatem
corporis,
vel
ubertatem
et
abondance
et
pauvretÈ
des
rÈcoltes
et
sterilitatem
fructuum,
et
cetera
toutes
les
choses
de
ce
genre,
qui
huiusmodi
quae
ex
corporalibus
et
dÈpendent
de
causes
physiques
et
naturalibus
causis
dependent,
nullum
naturelles,
il
est
clair
qu'il
n'y
a
pas
de
videtur
esse
peccatum.
pÈchÈ.
Nam
omnes
homines
circa
huiusmodi
De
fait,
tous
les
hommes,
quand
il
s'agit
de
effectus
aliqua
observatione
utuntur
faits
de
ce
genre,
ont
recours
‡
caelestium
corporum:
sicut
agricolae
l'observation
des
corps
cÈlestes
:
ainsi
les
seminant
et
metunt
certo
tempore,
quod
paysans
sËment
et
moissonnent
‡
un
observatur
secundum
motum
solis;
moment
donnÈ,
qui
est
dÈterminÈ
d'aprËs
nautae
navigationes
vitant
in
plenilunio,
le
mouvement
du
soleil
;
les
marins
Èvitent
vel
in
lunae
defectu;
medici
circa
de
naviguer
‡
la
pleine
lune
ou
en
Èclipse
aegritudines
criticos
dies
observant,
qui
de
lune
;
les
mÈdecins,
en
face
des
determinantur
secundum
cursum
solis
maladies,
respectent
des
jours
critiques
et
lunae.
qui
sont
dÈterminÈs
par
la
course
du
soleil
ou
de
la
lune.
LÈgitimitÈ
de
líastronomie
et
danger
de
l
ªíastrologie
Unde
non
est
inconveniens
secundum
C'est
pourquoi
il
n'est
pas
condamnable
aliquas
alias
occultiores
observationes
d'avoir
recours,
en
suivant
d'autres
stellarum
circa
corporales
effectus
uti
observations
moins
visibles
sur
les
Ètoiles,
astrorum
iudicio.
Hoc
autem
omnino
d'avoir
recours
aux
arrÍts
des
astres
en
tenere
oportet,
quod
voluntas
hominis
matiËre
de
phÈnomËnes
physiques.
non
est
subiecta
necessitati
astrorum;
Toutefois,
il
faut
absolument
maintenir
que
alioquin
periret
liberum
arbitrium:
quo
la
volontÈ
de
l'homme
n'est
pas
soumise
‡
sublato
non
deputarentur
homini
neque
une
fatalitÈ
astrale
;
sans
cela,
ce
serait
la
bona
opera
ad
meritum,
neque
mala
ad
fin
du
libre
arbitre
;
et
si
on
le
supprimait,
culpam.
Et
ideo
certissime
tenendum
est
ni
les
bonnes
actions
ne
seraient
alors
cuilibet
Christiano,
quod
ea
quae
ex
comptÈes
comme
un
mÈrite
pour
l'homme,
voluntate
hominis
dependent,
qualia
ni
les
mauvaises
comme
une
faute.
Et
c'est
sunt
omnia
humana
opera,
non
ex
pourquoi
tout
chrÈtien
doit
soutenir
necessitate
astris
subduntur:
et
ideo
fermement
que
tout
ce
qui
dÈpend
de
la
dicitur
Ierem.
X,
2:
a
signis
caeli
nolite
volontÈ
humaine,
c'est
le
cas
de
toutes
les
metuere,
quae
gentes
timent.
actions
humaines,
ne
dÈpend
pas
d'une
fatalitÈ
astrale
:
c'est
pourquoi
il
est
dit
(JÈr.
10,2)
:
´
ne
craignez
rien
des
signes
du
ciel
que
redoutent
les
nations
ª.
Le
risque
du
diable
Sed
Diabolus
ut
omnes
pertrahat
in
Mais
le
Diable,
afin
d'entraÓner
tous
les
errorem,
immiscet
se
operibus
eorum
hommes
dans
l'erreur,
se
mÍle
aux
actions
qui
iudiciis
astrorum
intendunt.
Et
ideo
de
ceux
qui
prÍtent
attention
aux
arrÍts
des
Augustinus
dicit
in
II
super
Gen.
ad
astres.
C'est
pourquoi
Augustin
dit
(Gen.
ad
litteram:
fatendum,
quando
ab
Litt.
II)
:
´
il
faut
reconnaÓtre
que,
quand
astrologis
vera
dicuntur,
instinctu
des
choses
vraies
sont
dites
par
les
quodam
occultissimo
dici,
quem
astrologues,
elles
sont
dites
sous
l'effet
nescientes
humanae
mentes
patiuntur:
d'une
inspiration
bien
cachÈe,
‡
laquelle
quod
cum
ad
decipiendos
homines
fit,
les
esprits
humains
sont
soumis
sans
le
spirituum
immundorum
et
seductorum
savoir
;
comme
cela
se
fait
pour
tromper
operatio
est;
quibus
quaedam
vera
de
les
hommes,
c'est
une
opÈration
des
temporalibus
rebus
nosse
permittitur.
esprits
immondes
et
trompeurs,
auxquels
Et
ideo
Augustinus
dicit
in
II
de
doctrina
il
est
permis
de
savoir
un
certain
nombre
Christiana,
quod
huiusmodi
de
choses
vraies
sur
les
rÈalitÈs
observationes
astrorum
referendae
sunt
temporelles.
C'est
pourquoi
Augustin
dit
ad
quaedam
pacta
cum
Daemonibus
(Doct.
chr.
II)
que
ce
genre
de
rÈussites
des
habita.
astres
doit
Ítre
mis
sur
le
compte
de
pactes
passÈs
avec
les
DÈmons.
Est
autem
omnino
Christiano
vitandum
Le
chrÈtien
doit
absolument
Èviter
de
pactum
vel
societatem
cum
Daemonibus
passer
un
pacte
ou
une
alliance
avec
les
habere,
secundum
illud
apostoli,
I
dÈmons,
selon
le
mot
de
l'ApÙtre
(I
Cor.
Corinth.
X,
20:
nolo
vos
fieri
socios
10,20)
:
Je
ne
veux
pas
que
vous
deveniez
Daemoniorum.
Et
ideo
pro
certo
alliÈs
des
DÈmons.
Voil‡
pourquoi
il
faut
tenendum
est,
grave
peccatum
esse,
tenir
pour
assurÈ
que
c'est
un
grave
pÈchÈ
circa
ea
quae
a
voluntate
hominis
d'avoir
recours
aux
arrÍts
des
astres
‡
dependent,
iudicio
astrorum
uti.
propos
de
ce
qui
dÈpend
de
la
volontÈ
de
l'homme.
La
source
qui
aurait
ainsi
servi
‡
camper
Nostradamus
síadressant
‡
son
fils
‡
líinstar
díun
Thomas
fut
en
latin
et
non
en
franÁais.
Les
premiËres
dates
díimpression
connues
sont
Cologne
1579,
chez††
Daniel
Van
Broekhuiser,
ainsi
que†
Leyde
1598†
et
†Lyon
1602.†
Ces
textes
seront
repris
en
1659,
au
sein
du
Theatrum
Chemicum.
†La
date
de
1579
nous
semble
tout
‡
fait
convenir
puisque
cela
níaurait
prÈcÈdÈ
que
de
quelques
annÈes
la
parution
de
la
PrÈface
‡
CÈsar
que
nous
situons
au
milieu
des
annÈes
1580.
LíidÈe
díimaginer
une
telle
Epitre
de
Nostradamus
‡
son
fils
fut
Èvidemement
inspirÈe
par
le
fait
que
dans
un
texte
disparu
mais
que
Couillard
reprend
et
dont
les
faussaires
devaient
disposer,
Nostradamus
Èvoquait,
en
1555,
la
rÈcente
naissance
de
son
fils
CÈsar.
Cíest
díailleurs
le
texte
largement
ÈtudiÈ
par
les
nostradamologues
comme
Robert
Benazra,
díAntoine
Couillard,
sieur
du
Pavillon
Les
Lorriz
(ProphÈties,
1556)
‐
par
ailleurs
auteur
de
Contreditz
‡
líencontre
de
Nostradamus
et
díautres
astrologues
(1560)‐
qui
servira
‡
constituer
la
substance
de
la
dite
Epitre,
ce
qui
en
fait
un
faux
utilisant
des
ÈlÈments
authentiques
tout
comme
le
Centiloque,
faussement
attribuÈ
‡
PtolÈmÈe
fut
repris
du
Tetrabiblos.(cf
notre
Ètude
en
postface
au
´
Centilogue
ª
de
Bourdin,
Paris,
La
Grande
Conjonction‐TrÈdaniel,
1993,
cf
sur
la
confection
des
faux,
notre
ouvrage
sur
les
Protocoles
des
Sages
de
Sion,
Lyon,
Ed.
Ramkat,
2002)†
‡
moins
que
le
texte
(perdu)
que
parodie
Couillard
níait
ÈtÈ
accessible
‡
líÈpoque.
Bien
entendu,
l'influence
de
cette
lettre
sur
l'alchimie
aura
également
servi
pour
la
pièce
figurant
dans
le
Petit
Albert
(vers
1722),
comme
émanant
d'Aristée
‐(et
non
plus
de
Thomas
d'Aquin)‐
récupérant
ainsi
une
pièce
elle‐même
considérée
comme
un
faux
et
datant
de
deux
siècles
avant
notre
ère.(Lettre
d'Aristée
à
Philocrate,
son
frère).
C'est
donc
cette
même
pièce
qui
sera
reprise
par
Limojon
de
Saint
Didier,
en
1686,
étant
entendu
que
la
pièce
du
recueil
albertien
est
plus
proche
de
l'original
que
celle
reprise
par
la
Lettre
d'Aristée
à
son
fils,
publiée
anonymement
(avec
anagramme)
par
le
dit
Limojon[3]
(sur
la
réception
de
ce
traité,
cf
Der
alchemistische
Traktat
«
Von
der
Multiplikation
von
pseudo
Thomas
von
Aquinas.
Untersuchungen
von
D
Goltz,
J.
Telle,
H.
J.
Vermeer,
Sudhoffs
Archiv,
Beiheft
19,
1977,
pp.
87
et
seq)
On
notera
que
dans
cette
lettre‐
que
líon
pourrait
qualifier
de
´†mÈmoire†ª
pour
user
díune
formule
de
la
PrÈface
‡
CÈsar
‐†
Thomas
díAquin†
laisse
entendre
quíil
a
dÈj‡††
transmis
díautres
informations
dans
le
passÈ.
´†Il
ne
me
reste
autre
chose
que
les
clefs
de
la
nature
que
jíay
jusquíici
conservÈes
avec
un
trËs
grand
soin†ª.
††Cette
idÈe
de†
transmettre†
le
´†restant†ª
díun
ensemble†
se
retrouve
díailleurs
dans
líEpÓtre
‡
Henri
II,
inspirÈe
dans
sa
forme
centurique
de
la
PrÈface
‡
CÈsar
qui
y
est
mentionÈe†:
´†ces
trois
Centuries
du
restant
de
mes
ProphÈties,
parachevant
la
miliade†ª.
JHB
31.03.12
La
Lettre
apocryphe
de
Saint
Thomas
d’Aquin
sur
l’alchimie
et
ses
rapports
avec
la
Lettre
d’Aristée
à
son
fils.
Par
Jacques
Halbronn
En
1686,
dans
son
édition
parue
à
La
Haye
en
1686
(puis
à
Paris,
en
1688),
Limojon
de
Saint
Didier
ne
prétend
nullement
être
l’auteur
de
cette
Lettre.
C’est
là
une
supposition
de
Bernard
Husson
qui
pourtant
connait
les
deux
textes,
celui
du
Petit
Albert
et
celui
de
La
Lettre
d’un
philsophe
sur
le
magistère
du
Grand
Œuvre.
Ne
pourrait‐on
en
fait
remonter
au
grand
disciple
d’Albert,
à
savoir
Thomas
d’Aquin,
lui
aussi
auteur
(prétendu)
d’une
Lettre
sur
l’Alchimie
?
I
La
comparaison
Petit
Albert‐
Limojon
de
St
Didier
Nous
avons
ci‐dessous
mis
en
évidence
les
différences
et
les
variantes
entre
les
deux
documents,
en
mettant
entre
crochets
ce
qui
ne
figure
que
chez
Limojon
et
entre
parenthèses
ce
qui
ne
figure
que
dans
le
Petit
Albert.
Différences
assez
sensibles
si
on
les
compare,
par
exemple,
à
celles
qui
distinguent
les
diverses
versions
de
la
(pseudo)
Préface
à
César
de
Nostredame
par
son
père.
Il
est
évident
que
ce
travail
ne
peut
se
faire
sur
des
traductions
car
il
s’agit
de
s’assurer
que
les
mots
sont
globablement
les
mêmes
dans
les
deux
versions
et
ne
dérivent
pas
d’une
autre
source.
En
dépit
des
différences,
les
similitudes
restent
flagrantes.
Le
paragraphe
5
retiendra
particulièrement
notre
attention.
Notons
cependant
que
la
version
du
Petit
Albert
n’est
pas
découpée
en
paragraphes
numérotés
:
5.
«
Lors
qu'on
est
[en
possession]
(sans
la
possession)
de
cette
clef,
les
richesses
deviennent
méprisables
;
d'autant
qu'il
n'y
a
point
de
Tresor,
qui
puisse
luy
estre
comparé.
»
Il
semble
bien
que
la
version
Petit
Albert
soit
préférable.
L’auteur
entend
que
celui
qui
n’a
pas
résolu
ses
problèmes
de
santé
ne
peut
être
heureux
de
ses
richesses.
A
contrario,
celui
qui
n’a
plus
à
craindre
de
la
maladie
peut
apprécier
les
autres
plaisirs
du
monde.
Ce
que
vient
confirmer
le
début
du
paragraphe
suivant
figurant
à
l’identique
dans
les
deux
versions,
ce
qui
semble
signifier
que
Limojon
ne
maîtrise
pas
son
texte
et
donc
qu’il
peut
difficilement
en
être
l’auteur
:
6.
En
effet
dequoy
servent
les
richesses,
lors
qu'on
est
sujet
à
estre
affligé
des
infirmitez
humaines
?
Le
paragraphe
33
ne
se
retrouve
pas
dans
le
Petit
Albert
:
33.
[C'est
un
secret
qui
passe
la
portée
de
l'esprit
de
l'homme,
sçavoir
tirer
de
l'air,
l'Arcane
Celeste].
En
revanche,
les
paragraphes
44
et
45
sont
beaucoup
plus
étoffés
chez
le
Petit
Albert
que
dans
Limoujon
de
St
Didier
:
44.
Ajoute
(Tu
ajouteras)
en
suite
à
cet
air
(cuit)
un
nouvel
air,
non
en
grande
quantité;
mais
autant
qu'il
luy
en
faut.
(c'est‐à‐dire
un
peu
moins
que
la
première
fois.
Continue
ainsi
jusqu’à
ce
qu’il
ne
reste
qu’un
demi‐bocal
d’air
liquide
qui
n’ait
point
été
cuit.)
45.
Fais
en
sorte
qu'il
(ce
qui
a
été
cuit)
se
liquefie
doucement
(par
fermentation
au
fumier
chaud),
[qu'il
se
pourrisse],
qu'il
noircisse,
qu'il
durcisse
(s’endurcisse),
qu'il
s'unisse
(s’unifie),
qu'il
se
fixe,
&
qu'il
rougisse.
Nous
avons
été
voir
dans
la
littérature
alchimique
quel
usage
se
faisait
de
ce
«
fumier
chaud
»,
absent
de
la
Lettre
de
1686.
On
y
reviendra
plus
loin.
Au‐delà
du
paragraphe
50,
qui
est
conclusif
chez
Limojon,
on
trouve
ce
développement
uniquement
chez
le
Petit
Albert
;
(Je
t’en
laisse
un
petit
échantillon
dont
la
bonté
te
sera
prouvée
par
la
parfaite
santé
dont
je
jouis,
étant
âgé
de
plus
de
cent
huit
ans.
Travaille
et
tu
seras
aussi
heureux
que
je
l’ai
été,
ainsi
que
je
le
souhaite,
au
nom
et
par
la
puissance
du
Grand
Architecte
de
l’Univers)
Les
deux
versions
croisées
:
1.
Mon
Fils,
après
t'avoir
donné
la
connoissance
de
toutes
choses,
&
t'avoir
apris
comment
tu
dois
vivre,
&
de
quelle
manière
tu
dois
régler
ta
conduite
par
les
maximes
d'une
excellente
Philosophie;
2.
Aprés
t'avoir
instruit
aussi
de
tout
ce
qui
regarde
l'ordre
&
la
nature
de
la
Monarchie
de
l'Univers;
3
Il
ne
me
reste
autre
chose
à
te
communiquer,
que
les
clefs
de
la
nature,
que
j'ay
jusques
icy
conservées
avec
un
tres
grand
soin.
4.
Entre
toutes
ces
clefs,
celle
qui
ouvre
le
lieu
(saint)
fermé
(aux
plus
sublimes
génies)
tient
sans
difficulté
le
premier
rang
(doit
tenir
le
rang)
elle
est
la
source
généralement
(générale)
de
toutes
choses,
&
l'on
ne
doute
point
que
Dieu
ne
luy
ait
particulièrement
donné
une
propriété
toute
Divine.
5.
Lors
qu'on
est
en
possession
(sans
la
possession)
de
cette
clef,
les
richesses
deviennent
méprisables
;
d'autant
qu'il
n'y
a
point
de
Tresor,
qui
puisse
luy
estre
comparé.
6.
En
effet
dequoy
servent
les
richesses,
lors
qu'on
est
sujet
à
estre
affligé
des
infirmitez
humaines
?
à
quoy
sont
bons
(tous)
les
tresors,
lors
qu'on
se
voit
terrassé
par
la
mort
?
7.
Il
n'y
a
point
de
richesses
qu'il
ne
faille
abandonner,
lors
que
la
mort
se
saisit
de
nous
;
8.
Il
n'en
est
pas
de
même,
quand
je
possede
cette
clef
;
car
pour
lors
je
vois
la
mort
loin
de
moy,
&
je
suis
asseuré
que
j'ay
en
mon
pouvoir
un
secret
qui
m'ôte
toute
sorte
de
crainte.(toute
l’appréciation
des
misères
de
cette
vie)
9.
J'ay
les
richesses
à
commandement,
&
je
ne
manque
point
de
Tresor
(s);
la
langueur
fuit
devant
moy,
&
je
retarde
les
approches
de
la
mort,
lors
que
je
possede
la
clef
d'or
(dorée
du
grand
œuvre).
10.
C'est
de
cette
clef,
mon
Fils,
que
je
veux
te
faire
mon
héritier
;
mais
je
te
conjure
par
le
nom
de
Dieu,
&
par
le
lieu
Saint
qu'il
(que
j’)
habite,
de
la
tenir
enfermée
dans
le
cabinet
de
ton
cœur,
&
sous
le
sceau
du
silence.
11.
Si
tu
sçay
t'en
servir,
elle
te
comblera
de
biens,
&
lors
que
tu
seras
vieux
ou
malade,
elle
te
rajeunira,
te
soulagera,
&
te
guérira:
12.
Car
elle
a
la
vertu
particulière
de
guérir
toutes
les
maladies
(et)
d'illustrer
(sic)
les
métaux,
&
de
rendre
heureux
ceux
qui
la
possedent.
13.
C'est
cette
(une)
clef
que
nos
Peres
nous
ont
si
fort
recommandée
sous
le
lien
(sceau)
du
serment.
14.
Apprend
donc
à
la
connoître,
&
ne
cesse
point
de
faire
du
bien
au
(x)
pauvre
(s)
(à
la
veuve),
&
à
l'orphelin,
&
que
c'en
soit‐là
[le
sceau
&]
le
véritable
caractere.
15.
(Sache
donc
que)
Tous
les
estres
qui
sont
sous
le
Ciel
divisez
en
especes
différentes,
tirent
leur
origine
d'un
même
principe,
&
c'est
à
l'air
qu'ils
doivent
tous
leur
naissance,
comme
à
leur
principe
commun.
16.
La
nourriture
de
chaque
chose
fait
voir
quel
est
son
principe
;
puisque
ce
qui
soutient
la
vie,
est
cela
même
qui
donne
l'estre.
17.
Le
poisson
joüit
de
l'eau,
&
l'enfant
tette
(tête)
sa
mere
:
l'arbre
ne
produit
aucun
fruit
lorsque
son
tronc
n'a
plus
d'humidité.
18.
On
connoist
par
la
vie
le
principe
des
choses,
la
vie
des
choses
est
l'air,
&
par
consequent
l'air
est
leur
principe.
19.
C'est
pour
cela
que
l'air
corrompt
toutes
choses,
&
comme
il
leur
donne
la
vie,
il
la
leur
ôte
aussi
de
même.
20.
Les
(le)
bois,
le
fer,
les
pierres
prennent
fin
par
le
feu,(et
le
feu
ne
peut
subsister
que
par
l’air)[
&
enfin
toutes
choses
sont
reduites
en
leur
premier
estat.]
21.
Mais
telle
qu'est
la
Cause
de
la
corruption,
telle
(l')
est
aussi
de
la
generation.
22.
Quand
par
diverses
corruptions
il
arrive
enfin
que
les
creatures
souffrent,
soit
par
le
temps
ou
par
le
defaut
du
sort,
l'air
(leur)
survenant
(à
leur
secours)
les
guerit
[aussi
tost
]
qu’elles
soi(en)t
imparfaites,
ou
languissantes.
23.
La
terre,
l'arbre,
&
l'herbe
languissant
par
l'ardeur
de
trop
de
secheresse,
mais
toutes
choses
sont
reparées
par
la
rosée
de
l'air.
24.
[Toutefois]
(néanmoins)
Comme
nulle
creature
ne
peut
estre
reparée
&
rétablie
qu'en
sa
propre
nature,
l'air
estant
la
fontaine
&
la
source
originelle
de
toutes
choses,
il
en
est
aussi
pareillement
la
source
universelle.
25.
On
voit
manifestement
que
la
semence,
[la
vie],
la
mort,
la
maladie
&
le
remede
de
toutes
choses
sont
dans
l'air.
26.
La
nature
y
a
mis
tous
ses
tresors
(avec
les
principes
de
generation
et
de
corruption
de
toutes
choses),
&
les
y
tient
renfermez
comme
sous
(derrière)
des
portes
particulieres
&
secrettes.
27.
Mais
c'est
(véritablement)
posséder
la
clef
d'or
(dorée)
(de
ces
portes,
que
de
sçavoir
ouvrir
[ces
portes]
(assez
heureusement),
&
puiser
l'air
de
l'air.
(Cet
air)
28.
[Car
si
l'on
ignore
comment
il
faut
puiser
cet
air],
il
est
impossible
d'acquérir
ce
qui
guérit
généralement
toutes
les
maladies,
&
qui
redonne
(ou
conserve)
la
vie
aux
hommes.
29.
Si
tu
désires
donc
(ô
mon
fils)
de
chasser
toutes
les
infirmitez,
il
faut
que
tu
en
cherches
le
moyen
dans
la
source
générale.
(primitive
et
universelle)
30.
La
nature
ne
produit
le
semblable,
que
par
le
semblable,
&
il
n'y
a
que
ce
qui
est
(semblable
ou)
conforme
à
la
nature
qui
peut
faire
du
bien
à
la
nature.
31.
Apprends
donc,
mon
Fils,
à
prendre
l'air
;
apprends
à
conserver
la
Clef
de
la
nature.
32.
les
Creatures
peuvent
bien
connoistre
l'air;
mais
pour
prendre
l'air,
il
faut
avoir
la
clef
de
la
nature.
33.
[C'est
un
secret
qui
passe
la
portée
de
l'esprit
de
l'homme,
sçavoir
tirer
de
l'air,
l'Arcane
Celeste].
34.
C'est
un
grand
secret
de
comprendre
la
vertu
que
la
nature
a
imprimée
aux
choses.
Car
les
natures
se
prennent
par
des
natures
semblables.
35
Un
poisson
se
prend
avec
un
poisson;
un
oiseau
avec
un
oiseau
;&
l'air
se
prend
avec
un
autre
air,
comme
avec
une
douce
amorce.
36.
La
neige
&
la
glace
sont
un
air
que
le
froid
a
congelé,
la
nature
leur
a
donné
la
disposition
qu'il
faut
pour
prendre
l'air.
37.
Mets
(Tu
mettras)
une
de
ces
deux
choses
dans
un
vase
(vaisseau
de
terre
ou
de
métal
qui
soit
bien)
fermé(et
bien
bouché).
Prends
(Tu
prendras)
l'air
qui
se
congele
à
l'entour
(de
ce
vase)
pendant
un
temps
chaud,
[recevant]
ce
qui
distille
dans
un
vaisseau
profond,
(et
bien)
étroit,(par
le
col)
épais,
fort
&
net,
afin
que
tu
puisses
faire
comme
il
te
plaira,
ou
les
rayons
du
Soleil,
ou
de
la
Lune
(c'est‐à‐dire
l’or
et
l’argent).
38.
Lors
que
tu
en
auras
rempli
un
vase,
bouche
le
bien,
de
peur
que
cette
celeste
éteincelle,
qui
s'y
est
concentrée,
ne
s'envole
dans
l'air.
39.
Emplis
de
cette
liqueur
autant
de
vases
que
tu
voudras
;
écoute
ensuite
ce
que
tu
en
dois
faire,
&
garde
le
silence.
40.
Bâtis
un
fourneau,
places
y
un
petit
vase
moitié
plein
de
l'air
(liquide)
que
tu
as
pris
(recueilli),
&
scelle
(et
lute
[4]
le
dit
vase)
le
exactement.
41.
Allume
ensuite
ton
feu,
en
sorte
que
la
plus
legere
partie
de
la
fumée
monte
souvent
en
haut,
&
que
la
nature
fasse
ce
que
fait
continuellement
le
feu
central
au
milieu
de
la
terre,
où
il
agite
les
vapeurs
de
l'air,
par
une
circulation
qui
ne
cesse
jamais.
42.
Il
faut
que
ce
feu
soit
leger,
doux
&
humide,
semblable
à
celuy
d'un
oiseau
qui
couve
ses
oeufs.
43.
Tu
dois
continuer
le
feu
de
cette
sorte,
&
l'entretenir
en
cet
état,
afin
qu'il
ne
brûle
pas
;
mais
plûtost
qu'il
cuise
ce
fruit
aérien,
jusques
à
ce
qu'après
avoir
esté
agité
de
mouvement
pendant
un
long‐temps,
il
demeure
entierement
cuit
au
fond
du
vaisseau.
44.
Ajoute
(Tu
ajouteras)
en
suite
à
cet
air
(cuit)
un
nouvel
air,
non
en
grande
quantité;
mais
autant
qu'il
luy
en
faut.(c'est‐à‐dire
un
peu
moins
que
la
première
fois.
Continue
ainsi
jusqu’à
ce
qu’il
ne
reste
qu’un
demi‐bocal
d’air
liquide
qui
n’ait
point
été
cuit.)
45.
Fais
en
sorte
qu'il
(ce
qui
a
été
cuit)
se
liquefie
doucement
(par
fermentation
au
fumier
chaud),
[qu'il
se
pourrisse],
qu'il
noircisse,
qu'il
durcisse
(s’endurcisse),
qu'il
s'unisse
(s’unifie),
qu'il
se
fixe,
&
qu'il
rougisse.
46.
Ensuite
la
partie
pure
estant
séparée
de
l'impure,
par
le
moyen
du
feu
(légitime),
&
par
un
artifice
tout
divin.
47.
[Puis]
tu
prendras
une
partie
[pure]
d'air
crud,
que
tu
méleras
avec
la
partie
pure
qui
a
esté
durcie.
48.
Tu
auras
soin
que
le
tout
se
dissolve
&
s'unifie
(s’unisse),
qu'il
devienne
médiocrement
noir,
(puis)
blanc,
[dur],
&
enfin
parfaitement
rouge.
49.
C'est
icy
la
fin
de
l'Oeuvre,
&
tu
as
fait
cet
elixir
qui
produit
toutes
les
merveilles
(que
nos
Sages
devanciers
ont
eu
raison
de
tant
estimer
[
que
tu
as
vues]
50.
Et
tu
possedes
(posséderas)
par
ce
moyen
la
clef
d'or
(dorée),
du
plus
inestimable
secret
de
la
nature,
l'
(le
vrai)
or
potable
(et)
la
médecine
universelle,[
&
un
tresor
inépuisable.]
(
Je
t’en
laisse
un
petit
échantillon
dont
la
bonté
te
sera
prouvée
par
la
parfaite
santé
dont
je
jouis,
étant
âgé
de
plus
de
cent
huit
ans.
Travaille
et
tu
seras
aussi
heureux
que
je
l’ai
été,
ainsi
que
je
le
souhaite,
au
nom
et
par
la
puissance
du
Grand
Architecte
de
l’Univers
)
II
Le
texte
alchimique
attribué
à
St
Thomas
d’Aquin
Abordons
à
présent
un
ouvrage
qui
s’est
offert
à
nous
à
propos
du
«
fumier
chaud
».
Ce
n’est
autre
que’
le
TRAITÉ
DE
SAINT
THOMAS
D’AQUIN
SUR
L’ART
DE
L’ALCHIMIE.
Dédié
au
frère
Reinaldus
(Reginald).
Rappelons
que
Thomas
fut
le
disciple
d’Albert
le
Grand
qui
est
cité
à
deux
reprises,
fort
élogieusement.
Or,
dans
ce
traité
considéré
comme
apocryphe,
Thomas
s’adresse
au
frère
Reinaldus
en
l’appelant,
plusieurs
fois,
«
mon
fils
»,
usage
bien
connu
et
qui
n’implique
aucun
lien
de
parenté.
CHAPITRE
I
A
tes
prières
assidues,
mon
très
cher
frère,
je
me
propose
de
te
décrire
en
ce
bref
traité
divisé
en
huit
chapitres,
certaines
règles
simples
et
efficaces
pour
nos
opérations,
ainsi
que
le
secret
des
véritables
teintures
;
mais
auparavant
je
t’adresse
trois
recommandations.
Premièrement
:
ne
prête
pas
beaucoup
d’attention
aux
paroles
des
Philosophes
modernes
ou
anciens
qui
ont
traité
de
cette
science,
parce
que
l’Alchimie
consiste
entièrement
dans
la
capacité
de
l’entendement
et
dans
la
démonstration
expérimentale
(37).
Les
Philosophes
voulant
cacher
la
vérité
des
sciences,
ont
parlé
presque
toujours
figurativement.
Deuxièmement
:
n’apprécie
jamais
ni
n’estime
la
pluralité
des
choses
ni
les
compositions
formées
de
substances
hétérogènes
(38),
car
la
nature
ne
produit
rien
que
par
les
semblables,
et
quoique
le
cheval
et
l’âne
produisent
le
mulet,
ce
n’en
est
pas
moins
une
génération
imparfaite,
comme
celle
qui
peut
se
produire
par
hasard
exceptionnellement
avec
plusieurs
substances.
Troisièmement
:
ne
sois
pas
indiscret,
mais
surveille
tes
paroles,
et
comme
un
fils
prudent,
ne
jette
pas
les
perles
aux
pourceaux.
Conserve
toujours
présente
à
ton
esprit
la
fin
pour
laquelle
tu
as
entrepris
l’œuvre.
Tiens
pour
certain
que
si
tu
gardes
constamment
devant
tes
yeux
ces
règles
qui
me
furent
données
par
Albert‐le‐Grand,
tu
n’auras
rien
à
quémander
aux
Rois
et
aux
grands,
mais,
au
contraire,
les
Rois
et
les
grands
te
couvriront
d’honneurs
(39).
Tu
seras
admiré
de
tous,
en
servant
par
cet
art
les
Rois
et
les
Prélats,
car
non
seulement
tu
subviendras
à
leurs
besoins
mais
encore
tu
subviendras
à
ceux
de
tous
les
indigents,
et
ce
que
tu
donneras
ainsi
vaudra
dans
l’éternité
autant
qu’une
prière.
Que
ces
règles
soient
donc
gardées
au
fonds
de,
ton
cœur
sous
un
triple
sceau
inviolable,
car
dans
mon
autre
livre,
donné
au
vulgaire,
j’ai
parlé
en
philosophe,
tandis
qu’ici,
confiant
en
ta
discrétion,
j’ai
révélé
les
secrets
les
plus
cachés.
CHAPITRE
II
DE
L’OPERATION
Comme
l’enseigne
Avicenne
dans
son
épître
au
roi
Assa,
nous
cherchons
à
obtenir
une
substance
véritable
au
moyen
de
plusieurs
intimement
fixées,
laquelle
substance
étant
placée
dans
le
feu,
l’entretienne
et
l’alimente,
et
qui
soit
en
outre
pénétrative
et
ingressive,
qui
teigne
le
mercure
et
les
autres
corps;
teinture
très
véritable,
ayant
le
poids
requis
et
surpassant
par
son
excellence
tous
les
trésors
du
monde.
Pour
faire
cette
substance,
comme
le
dit
Avicenne,
il
faut
avoir
de
la
patience,
du
temps
et
les
instruments
nécessaires.
De
la
patience,
parce
que
selon
Geber,
la
précipitation
est
l’œuvre
du
diable;
aussi
celui
qui
n’a
pas
de
patience
doit
suspendre
tout
travail.
Du
temps,
parce
que
dans
toute
action
naturelle
résultant
de
notre
art,
le
moyen
et
le
temps
sont
rigoureusement
déterminés
.
Des
instruments,
nécessaires
non
pas
en
grand
nombre
comme
on
le
verra
dans
la
suite,
puisque
notre
œuvre
s’accomplit
au
moyen
d’une
$chose,
d’un
vase,
d’une
seule
voie
et
d’une
seule
opération
(in
una
re,
uno
vase,
una
via
et
una
operatione)
comme
l’enseigne
Hermès.
Il
est
permis
de
former
la
médecine
de
plusieurs
principes
agglomérés;
toutefois,
il
n’est
besoin
que
d’une
matière
et
d’aucune
chose
étrangère,
sinon
du
ferment
blanc
ou
rouge.
Toute
l’Œuvre
est
purement
naturelle;
il
suffit
d’observer
les
diverses
couleurs
suivant
le
temps
où
elles
apparaissent.
Le
premier
jour,
il
faut
se
lever
de
grand
matin
et
de
voir
si
la
vigne
est
en
fleurs
et
se
transforme
en
tête
de
corbeau;
puis
elle
passe
par
diverses
couleurs
entre
entres
lesquelles
il
faut
remarquer
le
blanc
intense
parce
que
c’est
celle‐là
que
nous
attendons
et
qui
révèle
notre
roi,
c’est‐à‐dire
1
‘élixir
ou
la
poudre
simple,
lui
a
autant
de
noms
qu’il
y
a
de
choses
au
monde.
Mais
Pour
terminer
en
peu
de
mots
notre
matière
ou
magnésie
est
appelée
Terre
d’Espagne
ou
Antimoine,
mais
remarque
bien
que
je
ne
désigne
pas
par‐là
le
mercure
commun
dont
se
servent
les
sophistes
et
qui
ne
donne
qu’un
résultat
médiocre,
malgré
les
grandes
dépenses
qu’il
occasionne,
et
s’il
te
plaisait
de
travailler
avec
lui,
tu
parviendrais
incontestablement
à
la
vérité,
mais
après
une
interminable
coction
et
digestion
Suis
donc
Plutôt
le
bienheureux
Albert
le
Grand,
mon
maître,
et
travaille
avec
le
vif
argent
minéral,
car
en
lui
seul
est
le
secret
de
l’œuvre.
Puis,
tu
opéreras
la
conjonction
des
deux
teintures,
blanche
et
rouge,
provenant
des
deux
métaux
parfaits
qui,
seuls,
donnent
une
teinture
parfaite;
le
mercure
ne
communique
cette
teinture
qu’après
l’avoir
reçue;
c’est
pourquoi
en
les
mêlant
toutes
deux,
elles
se
mélangeront
mieux
avec
lui
et
le
pénétreront
plus
intimement.
DE
LA
COMPOSITION
DU
MERCURE
ET
DE
SA
SÉPARATION
Et
quoique
notre
œuvre
s’achève
au
moyen
de
notre
mercure
seul,
il
a
besoin
néanmoins
du
ferment
rouge
ou
blanc
;
il
se
mêle
alors
facilement
avec
le
Soleil
et
la
Lune,
car
ces
deux,
corps
participent
beaucoup
de
sa
nature
et
sont
aussi
plus
parfaits
que
les
autres.
La
raison
est
que
les
corps
sont
plus
parfaits
suivant
qu’ils
contiennent
plus
de
mercure.
Ainsi
le
Soleil
et
la
Lune,
en
contenant
plus
que
les
autres,
se
mêlent
au
rouge
et
au
blanc
et
se
fixent
dans
le
feu,
parce
que
c’est
le
mercure
seul
qui
parfait
l’Œuvre
en
lui,
nous
trouvons
tout
ce
qui
nous
manque
pour
notre
œuvre,
sans
que
nous
ayons
besoin
d’y
rien
ajouter.
Le
Soleil
et
la
Lune
ne
lui
sont
pas
étrangers,
parce
qu’ils
sont
réduits
dès
le
commencement
de
l’Œuvre,
en
leur
matière
première,
c’est‐à‐dire
en
mercure;
ils
tiennent
donc
de
lui
leur
origine.
Certains
s’efforcent
de
parachever
l’Œuvre
au
moyen
du
seul
mercure
ou
de
la
simple
magnésie,
les
lavant
dans
le
vinaigre
très
aigre,
les
cuisant
dans
l’huile,
les
sublimant,
les
brûlant,
calcinant,
distillant
;
extrayant
leur
quintessence,
les
mettant
à
leur
torture
par
les
éléments
et
une
infinité
d’autres
supplices
(martyrizationibus)
croyant
que
leur
opération
leur
sera
très
profitable;
et
finalement,
ils
n’en
tirent
qu’un
résultat
modique.
Mais
crois‐moi,
mon
fils,
tout
notre
mystère
consiste
seulement
dans
le
régime
et
la
distribution
du
feu
et
dans
la
direction
intelligente
de
l’Œuvre.
Nous
n’avons
que
peu
de
chose
à
faire,
c’est
la
vertu
du
feu
bien
dirigé
qui
opère
sur
notre
œuvre
,
sans
que
nous
ayons
grand
travail,
ni
grande
dépense,
car
je
suppose
que
lorsque
notre
pierre
était
dans
son
état
premier,
c’est‐à‐dire
Eau
première,
ou
Lait
de
la
Vierge,
ou
Queue
de
dragon
on
l’ait
dissoute,
elle
se
calcine
alors,
se
sublime,
se
distille,
se
réduit,
se
lave,
se
congèle
elle‐même
et
par
la
vertu
du
feu
bien
proportionné
s’achève
seule
dans
un
vase
unique
sans
aucune
autre
opération
manuelle.
Sache
donc,
mon
fils
comment
les
philosophes
ont
parlé
figurativement
des
opérations
manuelles
et
afin
que
tu
sois
assuré
de
la
purgation
de
notre
mercure,
je
t’en
enseignerai
la
simple
préparation.
Pends
donc
du
mercure
minéral
ou
Terre
d’Espagne
ou
Antimoine
ou
Terre
noire,
ce
qui
est
la
même
chose
et
qui
n’ait
été
employé
auparavant
à
aucune
autre
œuvre.
Prends
en
vingt‐cinq
livres
ou
un
peu
plus
et
fais
les
passer
par
drap
de
lin
un
peu
épais,
et
ceci
est
le
véritable
lavage
(lotio
vera).
Regarde
bien
après
l’opération
s’il
ne
reste
aucune
ordure
ou
scorie,
car
alors
le
mercure,
ne,
pourrait
être
employé
à
notre
œuvre.
Si
rien
n’apparaît,
tu
peux
le
juger
excellent.
Remarque
bien
qu’il
n’est
besoin
de
rien
ajouter
à
ce
mercure
et
que
l’œuvre
peut
être
ainsi
achevée.
DE
LA
MANIERE
DE
FAIRE
L’AMALGAME
Puisque
notre
Œuvre
s’accomplit
par
le
seul
mercure
sans
l’addition
d’aucune
autre
matière
étrangère,
je
traiterai
brièvement
de
la
manière
de
faire
l’amalgame.
Car
ceci
est
très
mal
compris
de
beaucoup
de
philosophes
qui
croient
que
l’œuvre
peut
s’accomplir
par
le
seul
mercure
sans
être
pourtant
uni
à
sa
sœur
ou
sa
compagne
(compar
ejus)
Je
te
dis
donc
avec
assurance
que
tu
dois
travailler
avec
le
mercure
uni
à
son
compagnon,
sans
ajouter,
aucune
matière
étrangère
au
mercure,
et
sache
que
l’Or
et,
l’Argent
ne
sont
pas
étrangers
au
mercure,
mais
au
contraire
participent
plus
de
sa
nature
que
tous
les
autres
corps.
C’est
pourquoi
réduit
en
leur
première
nature,
on
les
appelle
sœurs
ou
compagnes
du
mercure,
car
de
leur
composition
et
de
leur
fixation,
résulte
le
lait
de
la
Vierge.
Si
tu
comprends
clairement
ceci
et
si
tu
n’ajoutes
rien
d’étranger
au
mercure,
tu
obtiendras
la
réalisation
de
tes
vœux.
DE
LA
COMPOSITION
DU
SOLEIL
ET
DU
MERCURE
Prends
le
soleil
commun
bien
épuré,
c’est‐à‐dire
chauffé
au
feu
ce
qui
donne
le
ferment
rouge;
prends
en
deux
onces
et
coupe‐le
en
petits
morceaux
avec
les
pinces;
ajoute
quatorze
onces
de
mercure
que
tu
exposeras
au
feu
dans
une
tuile
creuse,
puis
dissous
l’or
en
le
remuant
avec
une
baguette
de
bois.
Lorsqu’il
sera
bien
dissout
et
mêlé,
place‐le
tout
dans
l’eau
claire
et
dans
une
écuelle
de
verre
ou
de
pierre,
lave
le
et
nettoie‐le
jusqu’à
ce
que
la
noirceur
s’en
aille
de
l’eau
alors
si
tu
y
prends
garde,
tu
entendras
la
voix
de
l’oiseau
(vox
turturis)
dans
notre
terre.
Et
lorsqu’elle
sera
bien
purifiée,
place
l’amalgame
dans
un
morceau
cuir
bien
lié
à
sa
partie
supérieure
en
forme
de
sac,
puis
tu
presseras
fortement
pour
qu’il
passe
au
travers.
Lorsque
deux
auront
été
ainsi
pressées
les
quatorze
qui
restent
sont
aptes
à
être
employées
à
notre
opération.
Prends
bien
garde
de
n’en
extraire
que
deux
onces
ni
plus
ni
moins.
S’il
y
en
avait
plus,
retranches‐en
;
s’il
y
en
avait
moins
ajoute.
Et
ces
2
onces
ainsi
exprimées,
et
qui
sont
appelées
lait
de
la
Vierge,
tu
les
réserveras
pour
la
deuxième
opération.
Transvase
maintenant
la
matière
dans
un
vase
de
terre
et
mets
ce
vase
dans
le
fourneau
décrit
ci‐dessus.
Puis
ayant
allumé
une
lampe
au‐dessous,
chauffe
ainsi
avec
ardeur
nuit
et
jour
sans
jamais
éteindre.
Que
la
flamme
soit
entièrement
enfermée
et
environne
l’athanor
qui
sera
bien
fixé
sur
le
lut
de
sapience.
Si
après
un
mois
ou
deux
tu
as
observé
les
fleurs
éclatantes
et
les
couleurs
principales
de
l’œuvre
c’est‐à‐dire
la
noire,
la
blanche,
la
citrine
et
la
rouge,
alors
sans
aucune
autre
opération
de
tes
mains,
par
la
direction
du
seul
feu,
ce
qui
était
manifeste
sera
et
ce
qui
était
caché
sera
manifeste.
C’est
pourquoi
notre
matière
parvient
d’elle‐même
à
l’élixir
parfait,
se
convertissant
en
une
poudre
très
subtile
appelée
terre
morte
ou
homme
mort
dans
le
sépulcre
ou
magnésie
sèche;
cet
esprit
est
caché
dans
le
sépulcre,
et
l’âme
en
est
presque
séparée.
Lorsque
vingt‐six
semaines
se
sont
écoulées
depuis
le
commencement
de
l’œuvre,
alors
ce
qui
était
grossier
deviendra
subtil,
ce
qui
était
rude
deviendra
mou,
ce
qui
était
doux
deviendra
amer
et
par
la
vertu
occulte
du
feu
la
conversion
des
principes
sera
achevée.
Lorsque
tes
poudres
seront
complètement
sèches
et
que
tu
auras
achevé
ces
opérations,
tu
essaieras
la
transmutation
du
mercure;
ensuite
je
t’enseignerai
les
deux
autres
opérations
parce
qu’une
partie
de
notre
œuvre
ne
peut
encore
transmuer
que
sept
parties
de
mercure
bien
épuré.
DE
L’AMALGAME
AU
BLANC
On
suit
la
même
méthode
pour
obtenir
1e
ferment
blanc
ou
ferment
de
la
Lune.
On
mélange
ce
ferment
blanc
avec
sept
parties
de
mercure
bien
épuré
comme
on
a
fait
pour
le
rouge.
Car
dans
l’œuvre
au
blanc
il
n’entre
aucune
autre
matière
que
le
blanc
et
dans
l’œuvre
au
rouge
aucune
autre
que
le
rouge
;
de
même
notre
eau
devenant
rouge
ou
blanche
suivant
le
ferment
ajouté
et
le
temps
employé
à
l’œuvre,
on
peut
teindre
le
mercure
au
blanc
comme
on
l’a
fait
pour
le
rouge.
Remarquons
en
outre
que
l’argent
en
feuilles
est
plus
utile
ici
que
l’argent
en
lingot
(argentum
massale)
par
ce
qu’il
se
lie
plus
facilement
au
mercure
et
se
doit
amalgamer
avec
le
mercure
froid
et
non
pas
chaud.
Ici
beaucoup
ont
erré
en
dissolvant
leur
amalgame
dans
l’eau
forte
la
composition
de
l’eau
forte,
ils
reconnaissent
qu’elle
ne
peut
que
la
détruire.
D’autres,
voulant
travailler
avec
l’or
ou
l’argent
selon
les
règles
de
ce
livre,
errent
en
disant
que
le
soleil
n’a
pas
d’humidité
selon
les
de
té,
et
le
font
dissoudre
dans
l’eau
corrosive
puis
le
laisse
digérer
dans
un
vaisseau
de
verre
bien
fermé
pendant
quelques
mois;
mais
il
vaut
mieux
au
contraire
que
la
quintessence
soit
extraite
par
la
vertu
du
feu
subtil,
dans
un
vase
de
circulation
appelé
à
cause
de
cela
Pélican
.
Le
soleil
minéral
ainsi
que
la
Lune
sont
mêlés
de
tant
d’immondices
que
leu
purification
est,
nécessaire
et
n’est
pas
une
œuvre
de
femmes
ni
un
jeu
d’enfants;
au
contraire
la
dissolution,
la
calcination
et
les
autres
opérations
pour
le
parachèvement
du
grand
Œuvre
sont
un
travail
d’hommes
robustes
.
DE
LA
SECONDE
ET
DE
LA,
TROISIEME
OPERATION
Cette
première,
partie,
achevée,
procédons
à
l’accomplissement
de
la
seconde.
Il
faut
ajouter
sept
parties
de
mercure,
au
corps
obtenu
dans
notre
première
œuvre
et
appelé
Queue
de,
dragon
ou
Lait
de
la
Vierge.
Fais
passer,
le
tout
à
travers
le
cuir
et
retiens‐en
sept
parties;
lave
et
mets‐le
tout
dans
le
vase
de
fer,
puis
dans
le
fourneau
comme
tu
as
fait
la
première
fois
et
tu
y
emploieras
le
même
temps
ou
à
peu
près,
jusqu’à
ce
que
la
poudre
soit
de
nouveau
formée.
Tu
la
recueilleras
et
tu
la
trouveras
beaucoup
plus
fine
et
subtile
que
la
première
parce
qu’elle
est
plus
digérée.
Une
partie
en
teint
sept
fois
sept
en
Elixir.
Procède
alors
à
la
troisième
opération
comme
tu
as
fait
pour
la
première
et
pour
la
seconde
;
ajoute
au
poids
de
la
poudre
obtenue
dans
la
seconde
opération
sept
parties
de
mercure
épuré
et
mets‐le
dans
le
cuir
de
telle
sorte
qu’il
en
reste
sept
parties
du
tout,
comme
ci‐dessus.
Fais
cuire
le
tout
de
nouveau,
réduis
en
poudre
très
subtile,
laquelle
projetée
sur
le
mercure
en
teindra
sept
fois
quarante‐neuf
parties,
ce
qui
fait
trois
cent
quarante‐trois
parties.
La
raison
en
est
que
plus
notre
médecine
est
digérée,
plus
elle
devient
subtile;
plus
elle
est
subtile,
plus
elle
est
pénétrative;
et
plus
elle
est
pénétrative,
plus
elle
transmue
de
matière.
Pour
finir,
remarque
bien
que
si
l’on
n’a
pas
de
mercure
minéral,
on
peut
indifféremment
travailler
avec
le
mercure
commun
;
quoique
ce
dernier
n’ait
pas
la
même
valeur,
il
donne
néanmoins
un
bon
profit.
DE
LA
MANIERE
DE
TRAVAILLER
LA
MATIERE
ou
MERCURE
Passons
maintenant
à
la
teinture
du
mercure.
Prends
une
coupelle
d’orfèvre
et
enduis
en
un
peu
l’intérieur
avec
de
la
graisse
et
places‐y
notre,
médecine
suivant
la
proportion
requises
le
tout
sur
feu
lent,
et
lorsque
le,
mercure
commence
à
fumer
projette,
la
médecine
enfermée
dans
de
la
cire
propre
ou
dans
du
papier
(papyrus)
et
prends
un
gros
charbon
embrasé
et
spécialement
préparé
pour
cet
usage
que
tu
mettras
sur
le
fond
du
creuset;
puis
donne
un
feu
violent,
et
lorsque
tout
sera
liquéfié,
tu
projetteras
clans
un
tube
enduit
de
graisse
et
tu
auras
de
l’or
ou
de
l’argent
très
fins
suivant
le
ferment
que
tu
aura
ajouté.
Si
tu
veux
multiplier
la
médecine,
opère
avec
le
fumier
de
cheval
suivant
le
moyen
que
je
t’ai
déjà
enseigné
oralement
comme
tu
le
sais,
et
que
je
ne
veux
pas
écrire,
parce
que
c’est
un
péché
de
révéler
ce
secret
aux
hommes
du
siècle
qui
recherchent
la
science
plutôt
par
vanité
que
dans
le
but
du
bien
et
pour
l’hommage
dû
à
Dieu,
auquel
gloire
et
honneur
soient
dans
les
siècles
des
siècles.
Amen
!
Remarque
bien
que
j’ai
toujours
vu
accomplir
par
le
Bienheureux
Albert
le
Grand
cet
œuvre
que
je
viens
de
décrire
en
style
vulgaire,
au
moyen
de
la
terre
Hispanique
ou
Antimoine,
mais
je
te
conseille
de
n’entreprendre
que
le
petit
Magistère
que
je
t’ai
brièvement
décrit,
dans
lequel
il
n’y
a
nulle
erreur
et
qui
s’accomplit
avec
peu
de
dépense,
peu
de
travail,
et
en
peu
de
temps
;
alors
tu
arriveras
à
la
fin
désirée.
Mais,
mon
très
cher
frère
n’entreprends
pas
le
Grand
Magistère,
parce
que
pour
ton
salut
et
pour
le
devoir
de
la
Prédication
du
Christ,
tu
dois
plutôt
attendre
les
richesses
éternelles
que
les
biens
terrestres
et
temporels.
Ici
finit
le
Traité
de
Saint­Thomas
sur
la
multiplication
alchimique,
dédié
à
son
frère
et
ami,
le
Frère
Reinaldus
pour
le
Thesaurus
secretissimus.
Nous
terminerons
par
cette
réflexion
:
est‐ce
que
la
forme
«
mon
fils
»
que
l’on
trouve
dans
la
Préface
(centurique)
à
César,
dans
le
Petit
Albert
et
dans
la
Lettre
«
au
sujet
de
ce
qu’Aristée
a
laissé
par
écrit
à
son
fils,
touchant
le
magistère
ne
trouvent
point
leur
origine
dans
ce
pseudépigraphe
attribué
à
Thomas
d’Aquin.
Mais
dans
ce
cas,
pourquoi
ce
recours
à
Aristée
?
Parce
qu’il
est
l’auteur
(prétendu)
d’une
Lettre
célèbre
(adressée
à
son
frère
Philocrate).
Ce
genre
d’amalgame
est
assez
courant
chez
les
faussaires.
L’ouvrage
de
notre
regretté
ami
Serge
Hutin
(Nostradamus
et
l’alchimie,
Ed.
du
Rocher
1988)
montre
assez
la
marque
de
la
culture
alchimique
en
plus
d’un
quatrain
(on
pense,
entre
autres,
à
ce
quatrain
où
Jupiter
est
désigné
par
l’étain
(et
non
l’estang
(cf
aussi
V.
Derkaoui,
Le
Grand
Œuvre
er
l’allégorie
alchimique
de
Nostradamus,
ed/
OSSMI,
1993,
pp.
81
et
seq).
Selon
nous,
parmi
les
rédacteurs
du
corpus
centurique
devait
figurer
un
personnage
imprégné
de
littérature
alchimique
et
c’est
lui
qui
aurait
eu,
notamment,
l’idée
de
cette
Lettre
de
Nostradamus
à
son
fils.
Faut‐il
rappeler
que
si
Nostradamus
mentionne
son
fils
dans
un
texte
repris
par
Antoine
Couillard
(Prophéties,
1556),
il
ne
s’agissait
pas
alors
d’une
épitre
à
lui
dédiée
comme
ce
sera
le
cas
dans
les
contrefaçons
des
années
1580.
En
vérité,
le
corpus
centurique
est
fort
hétéroclite
et
hétérogène
et
mérite
vraiment
d’être
qualifié
de
compilation,
allant
de
la
géographie
des
pèlerinages
à
l’alchimie
des
grimoires,
des
emprunts
au
Livre
de
l’Estat
et
mutation
de
Richard
Roussat
comme
au
Compendium
de
Savonarole.
Y
voir
l’expression
d’un
seul
auteur
et
d’une
seule
et
même
époque
historique
nous
semble
bien
vain.
JHB
28.
03.
11
La
Préface
à
César
et
la
Lettre
(alchimique)
d’Aristée
à
son
fils
Par
Jacques
Halbronn
A
la
fin
du
XVIIe
siècle,
le
genre
épistolaire
campant
un
père
s’adressant
à
son
fils
allait
s’enrichir
d’un
nouveau
fleuron,
voué
à
une
assez
jolie
carrière.
A
la
lettre
de
Nostradamus
à
son
fils
César
allait
faire
pendant
une
lettre
d’Aristée
à
son
fils
dont
on
peut
penser
qu’elle
fut
inspirée
par
la
première.
Il
semble
que
ce
soit
la
première
fois
qu’un
tel
paralléle
ait
été
proposé.
Hutin
n’évoque
pas
ce
point
dans
son
Nostradamus
et
l’Alchimie.
En
ce
sens,
les
multiples
éditions
de
cette
(pseudo)
Lettre
d’Aristée
font
partie
intégrante
du
champ
nostradamique..
Dans
un
premier
temps,
nous
comparerons
les
textes
et
dans
un
deuxiéme
temps
nous
aborderons
certains
problémes
de
chronologie
bibliographique.
Et
enfin,
l’on
examinera
l’original
antique
dont
Nostradamus
a
pu
s’inspirer.
I
Le
texte
de
1686
En
1686,
parut,
sous
un
anagramme
Dives
sicut
ardens,
un
ouvrage
d’
Alexandre
Toussaint
de
Limojon,
Sieur
de
Saint‐Didier
[1630‐].
la
Lettre
d'un
philosophe,
sur
le
secret
du
grand
oeuvre.
Ecrite
au
sujet
des
instructions
qu'Aristée
à
laissées
à
son
fils,
touchant
le
magistere
philosophique..
Paris:
chez
Laurent
d'Houry,
1686.
La
Lettre,
censée
traduite
(«
Paroles
d'Aristée
à
son
Fils,
faite
sur
la
prose
rimée
Latine,
qui
a
esté
composée
sur
une
copie
écrite
en
caractere,
&
en
langue
Schite
»)
est
articulée
autour
de
50
paragraphes
dument
numérotés.
Nous
l’avons
fait
suivre
pour
nos
lecteurs
anglophones
de
deux
traductions
anglaises.
1.
Mon
Fils,
après
t'avoir
donné
la
connoissance
de
toutes
choses,
&
t'avoir
apris
comment
tu
dois
vivre,
&
de
quelle
manière
tu
dois
régler
ta
conduite
par
les
maximes
d'une
excellente
Philosophie;
2.
Aprés
t'avoir
instruit
aussi
de
tout
ce
qui
regarde
l'ordre
&
la
nature
de
la
Monarchie
de
l'Univers;
3
Il
ne
me
reste
autre
chose
à
te
communiquer,
que
les
clefs
de
la
nature,
que
j'ay
jusques
icy
conservées
avec
un
tres
grand
soin.
4.
Entre
toutes
ces
clefs,
celle
qui
ouvre
le
lieu
fermé
tient
sans
difficulté
le
premier
rang
;
elle
est
la
source
généralement
de
toutes
choses,
&
l'on
ne
doute
point
que
Dieu
ne
luy
ait
particulièrement
donné
une
propriété
toute
Divine.
5.
Lors
qu'on
est
en
possession
de
cette
clef,
les
richesses
deviennent
méprisables
;
d'autant
qu'il
n'y
a
point
de
Tresor,
qui
puisse
luy
estre
comparé.
6.
En
effet
dequoy
servent
les
richesses,
lors
qu'on
est
sujet
à
estre
affligé
des
infirmitez
humaines
?
à
quoy
sont
bons
les
tresors,
lors
qu'on
se
voit
terrassé
par
la
mort
?
7.
Il
n'y
a
point
de
richesses
qu'il
ne
faille
abandonner,
lors
que
la
mort
se
saisit
de
nous
;
8.
Il
n'en
est
pas
de
même,
quand
je
possede
cette
clef
;
car
pour
lors
je
vois
la
mort
loin
de
moy,
&
je
suis
asseuré
que
j'ay
en
mon
pouvoir
un
secret
qui
m'ôte
toute
sorte
de
crainte.
9.
J'ay
les
richesses
à
commandement,
&
je
ne
manque
point
de
Tresor;
la
langueur
suit
devant
moy,
&
je
retarde
les
approches
de
la
mort,
lors
que
je
possede
la
clef
d'or.
10.
C'est
de
cette
clef,
mon
Fils,
que
je
veux
te
faire
mon
héritier
;
mais
je
te
conjure
par
le
nom
de
Dieu,
&
par
le
lieu
Saint
qu'il
habite,
de
la
tenir
enfermée
dans
le
cabinet
de
ton
cœur,
&
sous
le
sceau
du
silence.
11.
Si
tu
sçay
t'en
servir,
elle
te
comblera
de
biens,
&
lors
que
tu
seras
vieux
ou
malade,
elle
te
rajeunira,
te
soulagera,
&
te
guérira:
12.
Car
elle
a
la
vertu
particulière
de
guérir
toutes
les
maladies,
d'illustrer
les
métaux,
&
de
rendre
heureux
ceux
qui
la
possedent.
13.
C'est
cette
clef
que
nos
Peres
nous
ont
si
fort
recommandée
sous
le
lien
du
serment.
14.
Apprend
donc
à
la
connoître,
&
ne
cesse
point
de
faire
du
bien
au
pauvre,
&
à
l'orphelin,
&
que
c'en
soit‐là
le
sceau
&
le
véritable
caractere.
15.
Tous
les
estres
qui
sont
sous
le
Ciel
divisez
en
especes
différentes,
tirent
leur
origine
d'un
même
principe,
&
c'est
à
l'air
qu'ils
doivent
tous
leur
naissance,
comme
à
leur
principe
commun.
16.
La
nourriture
de
chaque
chose
sait
voir
quel
est
son
principe
;
puisque
ce
qui
soutient
la
vie,
est
cela
même
qui
donne
l'estre.
17.
Le
poisson
joüit
de
l'eau,
&
l'enfant
tette
sa
mere
:
l'arbre
ne
produit
aucun
fruit
lorsque
son
tronc
n'a
plus
d'humidité.
18.
On
connoist
par
la
vie
le
principe
des
choses,
la
vie
des
choses
est
l'air,
&
par
consequent
l'air
est
leur
principe.
19.
C'est
pour
cela
que
l'air
corrompt
toutes
choses,
&
comme
il
leur
donne
la
vie,
il
la
leur
ôte
aussi
de
même.
20.
Les
bois,
le
fer,
les
pierres
prennent
fin
par
le
feu,
&
enfin
toutes
choses
sont
reduites
en
leur
premier
estat.
21.
Mais
telle
qu'est
la
Cause
de
la
corruption,
telle
l'est
aussi
de
la
generation.
22.
Quand
par
diverses
corruptions
il
arrive
enfin
que
les
creatures
souffrent,
soit
par
le
temps
ou
par
le
defaut
du
sort,
l'air
leur
survenant
les
guerit
aussi
tost,
soit
imparfaites,
ou
languissantes.
23.
La
terre,
l'arbre,
&
l'herbe
languissant
par
l'ardeur
de
trop
de
secheresse,
mais
toutes
choses
sont
reparées
par
la
rosée
de
l'air.
24.
Toutefois
Comme
nulle
creature
ne
peut
estre
reparée
&
rétablie
qu'en
sa
propre
nature,
l'air
estant
la
fontaine
&
la
source
originelle
de
toutes
choses,
il
en
est
aussi
pareillement
la
source
universelle.
25.
On
voit
manifestement
que
la
semence,
la
vie,
la
mort,
la
maladie
&
le
remede
de
toutes
choses
sont
dans
l'air.
26.
La
nature
y
a
mis
tous
ses
tresors,
&
les
y
tient
renfermez
comme
sous
des
portes
particulieres
&
secrettes.
27.
Mais
c'est
posseder
la
clef
d'or,
que
de
sçavoir
ouvrir
ces
portes,
&
puiser
l'air
de
l'air.
28.
Car
si
l'on
ignore
comment
il
faut
puiser
cet
air,
il
est
impossible
d'acquerir
ce
qui
guérit
généralement
toutes
les
maladies,
&
qui
redonne
la
vie
aux
hommes
.
29.
Si
tu
desires
donc
de
chasser
toutes
les
infirmitez,
il
saut
que
tu
en
cherche
le
moyen
dans
la
source
générale.
30.
La
nature
ne
produit
le
semblable,
que
par
le
semblable,
&
il
n'y
a
que
ce
qui
est
conforme
à
la
nature
qui
peut
faire
du
bien
à
la
nature.
31.
Apprends
donc,
mon
Fils,
à
prendre
l'air
;
apprends
à
conserver
la
Clef
de
la
nature.
32.
les
Creatures
peuvent
bien
connoistre
l'air;
mais
pour
prendre
l'air,
il
faut
avoir
la
clef
de
la
nature.
33.
C'est
véritablement
un
secret
qui
passe
la
portée
de
l'esprit
de
l'homme,
sçavoir
tirer
de
l'air,
l'Arcane
Celeste.
34.
C'est
un
grand
secret
de
comprendre
la
vertu
que
la
nature
a
imprimée
aux
choses.
Car
les
natures
se
prennent
par
des
natures
semblables.
35
Un
poisson
se
prend
avec
un
poisson;
un
oiseau
avec
un
oiseau
;&
l'air
se
prend
avec
un
autre
air,
comme
avec
une
douce
amorce.
36.
La
neige
&
la
glace
sont
un
air
que
le
froid
a
congelé,
la
nature
leur
a
donné
la
disposition
qu'il
faut
pour
prendre
l'air.
37.
Mets
une
de
ces
deux
choses
dans
un
vase
fermé.
Prends
l'air
qui
se
congele
à
l'entour
pendant
un
temps
chaud,
recevant
ce
qui
distille
dans
un
vaisseau
profond,
étroit,
épais,
sort
&
net,
afin
que
tu
puisses
faire
comme
il
te
plaira,
ou
les
rayons
du
Soleil,
ou
de
la
Lune.
38.
Lors
que
tu
en
auras
rempli
un
vase,
bouche
le
bien,
de
peur
que
cette
celeste
éteincelle,
qui
s'y
est
concentrée,
ne
s'envole
dans
l'air.
39.
Emplis
de
cette
liqueur
autant
de
vases
que
tu
voudras
;
écoute
ensuite
ce
que
tu
en
dois
faire,
&
garde
le
silence.
40.
Bâtis
un
fourneau,
places
y
un
petit
vase
moitié
plein
de
l'air
que
tu
as
pris,
&
scelle
le
exactement.
41.
Allume
ensuite
ton
feu,
en
sorte
que
la
plus
legere
partie
de
la
fumée
monte
souvent
en
haut,
&
que
la
nature
fasse
ce
que
fait
continuellement
le
feu
central
au
milieu
de
la
terre,
où
il
agite
les
vapeurs
de
l'air,
par
une
circulation
qui
ne
cesse
jamais.
42.
Il
faut
que
ce
feu
soit
leger,
doux
&
humide,
semblable
à
celuy
d'un
oiseau
qui
couve
ses
oeufs.
43.
Tu
dois
continuer
le
feu
de
cette
sorte,
&
l'entretenir
en
cet
état,
afin
qu'il
ne
brûle
pas
;
mais
plûtost
qu'il
cuise
ce
fruit
aérien,
jusques
à
ce
qu'après
avoir
esté
agité
de
mouvement
pendant
un
long‐temps,
il
demeure
entierement
cuit
au
fond
du
vaisseau.
44.
Ajoute
en
suite
à
cet
air
un
nouvel
air,
non
en
grande
quantité;
mais
autant
qu'il
luy
en
faut.
45.
Fais
en
sorte
qu'il
se
liquefie
doucement,
qu'il
se
pourrisse,
qu'il
noircisse,
qu'il
durcisse,
qu'il
s'unisse,
qu'il
se
fixe,
&
qu'il
rougisse.
46.
Ensuite
la
partie
pure
estant
séparée
de
l'impure,
pat
le
moyen
du
feu,
&
par
un
artifice
tout
divin.
47.
Puis
tu
prendras
une
partie
pure
d'air
crud,
que
tu
méleras
avec
la
partie
pure
qui
a
esté
durcie.
48.
Tu
auras
soin
que
le
tout
se
dissolve
&
s'unifie,
qu'il
devienne
médiocrement
noir,
blanc,
dur,
&
enfin
parfaitement
rouge.
49.
C'est
icy
la
fin
de
l'Oeuvre,
&
tu
as
fait
cet
elixir
qui
produit
toutes
les
merveilles
que
tu
as
vues
50.
Et
tu
possedes
par
ce
moyen
la
clef
d'or,
l'or
potable,
la
médecine
universelle,
&
un
tresor
inépuisable.
FIN
Traduction
anglaise
par
John
O’Brien,
conservée
en
manuscrit
à
la
British
Library
MS.
Sloane
3640
The
Words
of
Father
Aristeus
to
his
Son
done
out
of
the
Scythian
character
and
language
into
Latin
Rhyme.
1
The
Knowledge
of
all
things
being
now
explained
to
you
And
the
way
of
living
and
of
Governing
with
the
best
Philosophy.
2
And
the
true
Monarchy
of
the
World
being
delivered:
3
There
only
remains
to
me
the
Keys
of
Nature,
which
hitherto,
my
Son,
I
have
taken
care
of.
4
Of
these,
the
golden
Key
has
the
precedence
of
all
the
rest
which
opens
what
is
shut
up.
It
is
the
fountain
of
the
Work
of
Universality,
Wherein
is
said
to
be
the
great
Gift
of
the
Divinity.
5
Riches
grow
vile,
when
this
is
in
possession,
no
treasure
ever
is
compared
with
this.
6
What
are
Riches
to
me,
if
sickness
be
a
companion?
What
will
Riches
profit
me,
if
I'm
oppressed
with
Death?
7
Snatched
away
by
Death,
I
leave
my
Treasures.
8
While
I
hold
my
Key,
Death
will
be
afar
off.
While
I
possess
the
Key,
I
have
the
Secret.
While
I
have
the
Secret,
I
fear
no
fear
[danger].
9
Riches
are
at
hand,
treasures
are
not
wanting
Sickness
flies
away,
Death
is
tardy,
having
got
the
Key.
10
Now,
my
Son,
I'll
make
you
the
heir
of
it.
But
I
conjure
you
by
God
[and]
his
holy
Seat,
That
you
keep
it
closed
up
near
the
Cabinet
of
your
heart,
And
concealed
with
the
seal
of
Silence.
11
If
you
use
it,
it
will
greatly
enrich
you
If
you
shall
be
old
or
sick,
it
will
heal,
ease,
renew.
12
By
its
own
Power
it
cures
all
sicknesses,
It
illuminates
metals,
it
blesses
[its]
possessors.
13
This
is
it
which
our
forefathers
have
sworn
unto
And
which
they
have
recommended
under
the
obligation
of
art.
14
Therefore
learn
it:
do
always
good
unto
The
indigent
Pupil;
let
this
be
for
a
Seal.
15
All
things
which
are
beneath
the
heavens
distinguished
into
several.
Are
made
out
of
one
Principle,
All
things
came
out
of
one
Principle,
They
made
all
things
out
of
the
River
[the
emanations]
of
the
[...]
16
All
nourishments
bear
witness
of
their
Fountain,
Since
things
live
by
that
by
which
they
are
nourished.
17
The
fish
enjoys
the
Water,
the
Infant
sucks
the
Mother
Let
the
tree
want
moisture,
[and]
the
fruit
of
the
wood
flies
away.
18
By
the
Life
the
beginning
of
things
is
known,
The
Life
of
things
is
Air,
therefore
the
beginning
of
things.
19
Moreover
the
Air
corrupts
all
Bodies:
That
which
gives
the
gift
of
Life,
destroys
life
also.
20
Wood,
Iron,
Stones
are
dissolved
by
Fire
And
all
things
are
reduced
into
their
first
State.
21
But
the
same
is
the
cause
of
generation
Which
(how
different
is
it?)
is
of
Corruption.
22
At
last
when
it
happens
that
Creatures
suffer
Either
by
some
[long]
Time,
or
by
the
defect
of
Fate.
The
Air
relieves
them,
they
are
healed
by
Air,
Whether
they
be
imperfect,
or
rendered
infirm.
23
The
Earth,
a
Tree,
an
Herb
languish
with
ardent
heat.
Each
are
amended
by
the
Dew
of
the
Air.
24
Yet
since
no
creature
can
be
repaired
But
in
its
own
Nature
Since
Air
is
the
original
fountain
of
all
Consequently,
it
is
also
the
universal
Fountain.
25
In
this
itself
the
Seed,
the
Life,
the
Death,
The
lanquishing,
the
remedy,
of
all
things
are
acknowledge
to
be
plucked.
26
Nature
also
has
included
all
Treasures
In
this,
and
shut
it
in
its
proper
Doors
[enclosure].
27
It
is
the
golden
Key
to
know
how
to
open
The
Doors
and
to
draw
Air
from
Air.
28
For
it
being
unknown
how
the
Air
is
fished,
It
is
impossible
it
should
be
gotten,
That
which
cures
particular
and
universal
diseases,
And
calls
also
Mortals
back
to
Life.
29
For
you
must
seek
out
the
common
Fountain
If
you
desire
thoroughly
to
heal
all
diseases
30
Nature
produces
like
from
like.
Nature
leads
forth
Nature
out
of
Nature.
31
Learn
therefore,
my
Son,
to
catch
Air,
Learn
to
keep
the
golden
Key
of
Nature.
32
The
Creatures
may
know
the
Air
But
how
to
catch
Air,
is
the
Key
of
Nature.
33
This
is
a
great
Secret
and
more
than
Human,
To
take
the
heavenly
Secret
from
the
Air.
34
This
is
a
great
Secret,
the
inbred
power
of
things.
Natures
are
captivated
by
their
own
Species.
35
A
fish
is
caught
by
a
Fish,
and
a
Bird
by
a
Bird,
The
Air
is
also
taken
by
a
sweet
Air.
36
Snow
and
Ice
are
Air
which
cold
has
congealed.
These
nature
has
prepared
to
catch
the
Air
[again].
37
Put
one
of
these
into
a
sealed
Vessel,
And
you
will
catch
the
Air
congealed
about
[it].
Receive
this
distilling
in
another
deep
little
Vessel.
Close
shut
up,
thick,
strong,
clean,
In
a
hot
time
that
you
may
make
The
Rays
of
the
Sun,
or
the
Lunar.
38
When
the
Vessel
shall
be
full,
seal
up
the
mouth
well
least
the
heavenly
Spark
fly
away
into
the
[open]
Air.
39
Fill
as
many
Vessels
as
you
would
fill,
what
you
shall
do
afterwards,
learn
and
be
silent.
40
Build
a
small
furnace,
fit
your
vessel
Half
full
of
Air
[which
you
have]
catched,
seal
it
up.
41
Then
kindle
a
fire,
let
the
pure
lighter
part
of
the
Fume
ascend
often;
as
Nature
does,
Which
always
maintains
a
fire
in
the
middle
of
the
Earth.
By
which
she
moves
the
Vapours
of
the
Air
by
always
circular.
42
Let
its
fire
be
gentle
and
moist,
sweet
Like
[that]
wherewith
a
sitting
Bird
hatches
Eggs.
43
Which
keeping
always
so
made
That
it
burn
not,
but
bake
[or
boil]
the
golden
Fruit;
Until
for
a
long
time
being
agitated
by
motion,
It
rest
baked
in
the
Bottom
of
the
Vessel.
44
To
this
Air
add
fresh
Air
Not
too
much
but
a
convenient
part.
45
Make
it
gently
flow,
putrefy,
grow
black,
Grow
hard,
grow
together
into
one,
and
being
fixed
become
red.
46
Then
the
impure
part
being
divided
from
the
pure
By
the
assistance
of
fire
and
by
divine
Art;
47
At
length
take
one
part
of
pure
Air
With
which
join
again
the
pure
hard
part.
48
Let
them
be
dissolved,
joined,
slightly
grow
black,
Be
made
white,
be
hardened,
and
at
last
become
red.
49
This
is
the
end
of
the
Work;
you
have
made
the
Elixir
Making
all
the
miracles
which
you
have
seen.
50
You
have
the
golden
Key,
potable
Gold,
The
Medicine
of
all
things
and
perpetual
Treasure.
II
Problémes
de
chronologie
On
trouve
ce
même
texte
figurant
chez
Limojon
de
Saint
Didier
dans
un
ouvrage
qui
connaitra
une
large
diffusion
à
savoir
le
Petit
Albert.
(cf
Le
Grand
et
le
Petit
Albert,
Ed.
P.
Belfond
1982
préface
de
Bernard
Husson
pp.
65‐66
et
texte
pp.
350
et
seq).
Secrets
merveilleux
de
la
Magie
Naturelle
&
Cabalistique
du
Petit
Albert
traduit
exactement
sur
l'original
latin,
intitulé
Alberti
ParVI
LUCII,
Libellus
de
mirabilibus
Naturae
Arcanis.
Enrichi
de
Figures
mistérieuses
&
la
manière
de
les
faire,
nouvelle
édition
Revue
et
augmentée
(édition
de
1729
chez
les
Héritiers
de
Beringos
Fraires
à
Lyon).
Une
étude
comparative
nous
conduit
à
penser
que
la
pièce
figurant
dans
le
Petit
Albert
est
dans
un
état
plus
ancien
que
celle
reprise
par
Limojon
de
Saint
Didier
(voir
une
prochaine
étude).
Dès
lors,
il
ne
sera
pas
exclu
de
penser
que
la
Préface
à
César
ait
pu
être
marquée
par
cette
Lettre
d’Aristée
à
son
fils.
Il
convient
de
noter
que
le
texte
de
Limojon
de
Saint
Didier
est
bilingue,
le
français
étant
censé
être
traduit
du
latin
qui
est
placé
en
vis‐à‐vis.
Notons
que
la
Préface
à
César
est
truffée
de
passages
en
latin.
On
observera,
par
exemple,
que
dans
le
petit
Albert
–
non
divisé
en
50
paragraphes
numérotés,
le
texte
de
la
Lettre
est
plus
long
que
chez
Limojon
de
Saint
Didier
:
‐il
se
poursuit
ainsi
:
«
Je
t’en
laisse
un
petit
échantillon
dont
la
bonté
te
sera
prouvée
par
la
parfaite
santé
dont
je
jouis,
étant
âgé
de
plus
de
cent
huit
ans.
Travaille
et
tu
seras
aussi
heureux
que
je
l’ai
été,
ainsi
que
je
le
souhaite,
au
nom
et
par
la
puissance
du
Grand
Architecte
de
l’Univers
»
On
ne
trouve
pas
non
plus
chez
Limojon,
en
sa
Lettre
d’un
Philosophe
le
chapeau
introductif
qui
figure
dans
le
Petit
Albert
«
Si
le
grand
nom
d’Aristée
n’était
pas
devenu
célébre
chez
les
artistes
du
grand
Œuvre,
on
aurait
peine
à
croire
ce
qu’il
dit
dans
un
écrit
qu’il
adresse
à
son
fils
pour
son
instruction
dans
l’entreprise
du
grand
œuvre
philosophique
.
On
découvre
à
travers
les
obscurités
de
cet
écrit
qu’Aristée
a
eu
la
pensée
que
la
pierre
mystérieuse
des
philosophes
devait
se
faire
avec
l’air
condensé
et
rendu
palpable
artistement.
Voici
de
quelle
manière
il
instruit
son
fils
sur
ce
grand
sujet’
Ces
quelques
lignes
pourraient
militer
en
faveur
de
l’antériorité
non
pas
du
Petit
Albert
mais
de
la
dite
pièce
sans
que
cela
résolve
la
question
de
l’auteur
de
la
dite
Lettre.
En
effet
cela
donne
une
fin
moins
abrupte
que
dans
la
version
de
Limojon
et
renforce
d’ailleurs
quelque
peu
la
similitude
avec
l’Epître
à
César
Nostradamus
dont
les
dernières
lignes
sont
«
Priant
Dieu
immortel
qu’il
te
veuille
prester
une
longue
et
bonne
et
prospère
félicité
».
On
notera
qu’en
français
le
tutoiement
confère
à
ce
texte
un
statut
particulier
au
sein
de
l’ensemble
du
recueil.
La
traduction
anglaise
de
Waite
utilise
le
«
thou
»
et
non
le
«
you
»
comme
l’autre
traduction.
On
peut
se
demander
si
la
formule
«
Petit
Albert
»
elle‐même,
ne
se
référe
pas
justement
à
une
filiation
du
père
au
fils
telle
qu’elle
est
présentée
dans
cette
Lettre
à
Aristée.
Signalons
qu’il
exista
dans
l’Antiquité
une
telle
Lettre
tout
aussi
apocryphe,probablement
conue
en
milieu
juif,
dotée
d’un
autre
contenu
et
adressé
à
un
frère
et
non
à
un
fils.(cf
J.G.
Février
La
date
la
composition
et
les
sources
de
la
Lettre
d’Aristée
à
Philocrate
Paris,
Champion
1924
qui
ne
signale
pas
d’apocryphes
et
Lettre
d'Aristée
à
Philocrate,
Introduction,
texte
critique,
traduction
et
notes,
index
complet
des
mots
grecs
par
André
Pelletier,
éditions
du
Cerf,
Paris,
1962)
Version
du
Petit
Albert.
Traduction
anglaise
par
A.
E
Waite
en
1893
(Ruland
Lexicon
of
Alchemy).
On
pourra
relever
un
certain
nombre
de
variantes
avec
le
texte
du
recueil
de
Limojon.
»My
son,
after
having
imparted
to
thee
a
knowledge
of
all
things,
and
after
having
taught
thee
how
to
live,
after
what
manner
to
regulate
thy
conduct
by
the
maxims
of
a
most
excellent
wisdom,
and
after
having
also
enlightened
thee
in
that
which
concerns
the
order
and
the
nature
of
the
monarchy
of
the
universe,
it
only
remains
for
me
to
communicate
those
Keys
of
Nature
which
hitherto
I
have
so
carefully
held
back.
Among
all
these
Keys,
that
which
is
most
closely
allied
to
the
highest
spirits
of
the
universe
deserves
to
take
the
first
rank,
and
there
is
no
one
who
questions
that
it
is
very
specially
endowed
with
an
altogether
divine
property.
When
one
is
in
possession
of
this
Key,
the
rich
become
miserable
in
our
eyes,
inasmuch
as
there
is
no
treasure
which
can
possibly
be
compared
to
it.
In
effect,
what
is
the
use
of
wealth,
when
one
is
liable
to
be
afflicted
with
human
infirmities?
Where
is
the
advantage
of
treasures,
when
death
is
about
to
destroy
us?
There
is
no
earthly
abundance
which
we
are
not
bound
to
abandon
upon
the
threshold
of
the
tomb.
But
it
is
no
longer
thus
when
I
am
possessed
of
this
Key,
for
then
I
behold
death
from
afar,
and
I
am
convinced
that
I
have
within
my
hands
a
secret
which
extinguishes
all
fear
of
misfortunes
in
this
life.
Wealth
is
ever
at
my
command,
and
I
no
longer
want
for
treasures;
weakness
flees
away
from
me;
and
I
can
ward
off
the
approach
of
the
destroyer
while
I
own
this
Golden
Key
of
the
Grand
Work.
My
son,
it
is
of
this
Key
that
I
propose
to
make
thee
the
inheritor;
but
I
conjure
thee,
by
the
name
of
God,
and
by
the
Holy
Place
wherein
He
dwelleth,
to
lock
it
up
in
the
cabinet
of
thy
heart,
under
the
seal
of
silence.
If
thou
knowest
how
to
make
use
of
it,
it
will
overwhelm
thee
with
good
things,
and
when
thou
shalt
be
old
or
ill,
it
will
rejuvenate,
console,
and
cure
thee;
for
it
has
the
special
virtue
of
curing
all
diseases,
of
transfigurating
metals,
and
of
making
happy
those
who
possess
it.
It
is
that
Key
to
which
our
fathers
have
often
exhorted
us
under
the
bond
of
an
inviolable
oath.
Learn,
then,
to
know
it,
cease
not
to
do
good
to
the
poor,
to
the
widow,
to
the
orphan,
and
learn
its
seal
of
me,
and
its
true
character.
Know
that
all
beings
which
are
under
heaven,
each
after
its
own
kind,
derives
origin
from
the
same
principle,
and
it
is,
as
a
fact,
unto
Air
that
all
owe
their
birth
as
to
a
common
principle.
The
nourishment
of
each
existence
makes
evident
the
nature
of
its
principle,
for
that
which
sustains
the
life
is
that
which
gives
the
being.
The
fish
joys
in
the
water;
the
child
sucks
from
its
mother.
The
tree
no
longer
bears
fruit
when
its
trunk
is
deprived
of
humidity.
It
is
by
the
life
that
we
discern
the
principle
of
things;
the
life
of
things
is
the
Air,
and
by
consequence
Air
is
their
principle.
It
is
for
this
reason
that
Air
corrupts
all
things,
and
even
as
it
gives
life,
so
also
it
takes
it
away.
Wood,
iron,
stones,
are
consumed
by
fire,
and
fire
cannot
subsist
but
by
Air.
Now,
that
which
is
the
cause
of
corruption
is
also
the
cause
of
generation.
When,
by
reason
of
divers
corruptions,
it
comes
to
pass
that
creatures
fall
sick
and
do
suffer,
either
through
length
of
days
or
by
mischance,
the
Air
coming
to
their
succour
cures
them,
whether
they
be
imperfect
or
languishing.
The
earth,
the
tree,
the
herb
languish
under
the
heat
of
excessive
drought;
but
all
things
are
recuperated
by
the
dew
of
the
Air.
But,
nevertheless,
as
no
creature
can
be
restored
and
re‐established
except
by
its
own
nature,
Air
being
the
fountain
and
original
source
of
all
things,
it
is
in
like
manner
the
universal
source.
It
is
manifestly
certain
that
the
seed,
the
death,
the
sickness,
and
the
remedy
of
all
things
are
all
alike
in
the
Air.
There
has
Nature
stored
up
all
her
treasures,
establishing
therein
the
principles
of
the
generation
and
corruption
of
all
things,
and
concealing
them
as
behind
special
and
secret
doors.
To
know
how
to
open
these
doors
with
sufficient
facility
so
as
to
draw
upon
the
radical
Air
of
the
Air,
is
to
possess
in
truth
the
golden
Keys,
and
to
be
in
ignorance
thereof
precludes
all
possibility
of
acquiring
that
which
cures
all
maladies
and
recreates
or
preserves
the
life
of
men.
If
thou
desirest
then,
O
my
Son,
to
chase
away
all
thine
infirmities,
thou
must
seek
the
means
in
the
primal
and
universal
source.
Nature
produces
like
from
like
alone,
and
that
only
which
is
in
correspondence
or
conformity
with
Nature
can
effect
good
to
her.
Learn
then,
my
Son,
to
make
use
of
Air,
learn
to
conserve
the
Key
of
Nature.
It
is
truly
a
secret
which
transcends
the
possibilities
of
the
vulgar
man,
but
not
those
of
the
sage,
this
knowledge
of
the
Extraction
of
Air,
the
Celestial
Aerial
Substance,
from
Air;
for
Air
may
be
familiar
to
all
beings,
but
he
who
would
truly
avail
himself
thereof
must
possess
the
secret
Key
of
Nature.
It
is
a
great
secret
to
understand
the
virtue
which
Nature
has
imprinted
in
substances.
For
natures
are
attracted
by
their
like;
a
fish
is
attracted
by
a
fish
‐
a
bird
by
a
bird
‐
and
air
by
another
air,
as
with
a
gentle
allurement.
Snow
and
ice
are
an
air
that
has
been
congealed
by
cold;
Nature
has
endowed
them
with
the
qualities
which
are
requisite
to
attract
air.
Place
thou,
therefore,
one
of
these
two
things
in
an
earthen
or
metallic
vessel,
well
closed,
well
sealed,
and
take
thou
the
Air
which
congeals
round
this
vessel
when
it
is
warm.
Receive
that
which
is
distilled
in
a
deep
vessel
with
a
narrow
neck,
neat
and
strong,
so
that
thou
canst
use
it
at
thy
pleasure,
and
adapt
to
the
rays
of
the
Sun
and
Moon
‐
that
is,
Silver
and
Gold.
When
thou
hast
filled
a
vessel
cork
it
well,
so
that
the
heavenly
scintillation
concentrated
therein
shall
not
escape
into
the
air.
Fill
as
many
vases
as
thou
wilt
with
liquid;
then
hearken
to
thy
next
task,
and
keep
silent.
Build
a
furnace,
place
a
small
vessel
therein,
half
full
of
the
Liquid
Air
which
thou
hast
collected
;
seal
and
lute
the
said
vessel
effectually.
Light
thy
fire
in
such
a
manner
that
the
thinner
portion
of
the
smoke
may
rise
frequently
above.
Thus
shall
Nature
perform
that
which
is
continually
accomplished
by
the
central
fire
in
the
bowels
of
the
earth,
where
it
agitates
the
vapours
of
the
air
by
an
unceasing
circulation.
The
fire
must
be
light,
mild,
and
moist,
like
that
of
a
hen
brooding
over
her
eggs,
and
it
must
be
sustained
in
such
a
manner
that
it
will
cook
without
burning
the
aerial
fruits,
which,
having
been
for
a
long
time
agitated
by
a
movement,
shall
rest
at
the
bottom
of
the
vessel
in
a
state
of
perfect
coction.
Add
next
unto
this
Cocted
Air
a
fresh
air,
not
in
great
quantity,
but
as
much
as
may
be
necessary;
that
is
to
say,
a
little
less
than
on
the
first
occasion.
Continue
this
process
until
there
shall
be
no
more
than
half
a
bowl
of
Liquid
Air
uncooked.
Proceed
in
such
wise
that
the
cooked
portion
shall
gently
liquefy
by
fermentation
in
a
warm
dunghill,
and
shall
in
like
manner
blacken,
harden,
amalgamate,
become
fixed,
and
grow
red.
Finally,
the
pure
part
being
separated
from
the
impure
by
means
of
a
legitimate
fire,
and
by
a
wholly
divine
artifice,
thou
shalt
take
one
part
of
pure
crude
Air
and
one
part
of
pure
hardened
Air,
taking
care
that
the
whole
is
dissolved
and
united
together
till
it
becomes
moderately
black,
more
white,
and
finally
perfectly
red.
Here
is
the
end
of
the
work,
and
then
hast
thou
composed
that
elixir
which
produces
all
the
wonders
that
our
Sages
aforetime
have
with
reason
held
so
precious;
and
thou
dost
possess
in
this
wise
the
Golden
Key
of
the
most
inestimable
secret
of
Nature
‐
the
true
Potable
Gold
and
the
Universal
Medicine.
I
bequeathe
unto
thee
a
small
sample,
the
quality
and
virtues
of
which
are
attested
by
the
perfect
health
which
I
enjoy,
being
aged
over
one
hundred
and
eight
years.
Do
thou
work,
and
thou
shalt
achieve
as
I
have
done.
So
be
it
in
the
name
and
by
the
power
of
the
great
Architect
of
the
Aniverse.
III
La
comparaison
entre
les
deux
Epitres.
On
se
contentera
ici
d’un
rapide
survol
et
laissons
à
d’autres
chercheurs
le
plaisir
de
se
prêter
à
un
tel
exercice.
Bien
entendu,
la
répétition
de
la
formule
«
mon
fils
»
dans
les
deux
cas
est
frappante
;
citons
entre
autres,
«Ton
tard
advenement
César
Nostradame
mon
fils
(…)
Encores
mon
fils
que
j’aye
inséré
nom
de
Prophéte
(…)
Viens
à
ceste
heure
entendre,
mon
fils
que
je
trouve
par
mes
revolutions
(…)
Car
la
misericorde
de
Dieu
sera
point
dispergée,
mon
fils,
que
la
plupart
de
mes
Propheties
seront
accomplies
»
puis
«
faisant
fin,
mon
fils,
prends
donc
ce
don
de
ton
père
»
Aristée
entend
transmettre
à
son
fils
une
certaine
«
clé
»
dont
le
caractère
médical
est
assez
patent.
Rappelons
que
Nostradamus
était
médecin
et
écrivit
sur
des
sujets
relatifs
à
la
conservation
de
la
santé
(voir
les
dernières
lignes
du
texte
du
recueil
du
Petit
Albert
(cf
supra)./
«
C’est
de
cette
clé
mon
fils
que
je
veux
te
faire
mon
héritier/
Mais
je
te
conjure
(…)
de
la
tenir
enfermée
dans
le
cabinet
de
ton
cœur
et
sous
le
sceau
du
silence
(..)
C’est
une
clé
que
nos
pères
nous
ont
si
fort
recommandée
sous
le
sceau
du
serment’.
Cette
clé
c’est
«
l’or
potable
et
la
médecine
universelle
»
On
pense
à
deux
lettres
dont
une
serait
axée
sur
l’astrologie
et
la
prophétie
et
l’autre
sur
la
médecine
et
l’alchimie.
IV
La
Lettre
d’Aristée
à
son
frère
Philocrate
Cette
lettre
signalée
par
Flavius
Joséphe
se
rapporte
à
la
Traduction
grecque
des
Septante
et
à
son
inspiration,
telle
qu’elle
fut
réalisée
à
Alexandrie,
sous
Ptolémée
II.
Elle
connut
une
large
diffusion
au
XVIe
siècle.
En
1522,
Luis
Vives
montre
qu’il
s’agit
d’un
faux
:
(In
XXII
Libros
De
Civitate
Dei
Commentaria,
Bâle,
1522,
sur
XVIII,
42).
Le
texte
est
signalé
par
Flavius
Josèphe
(vers
+
90),
dans
ses
Antiquités
juives
XII,
12‐118.
Dans
l’édition
française
(Cerf,
1962)
d’André
Pelletier,
on
peut
lire
le
résumé
suivant
:
«
Ce
qu’on
a
pris
l’habitude
d’appeler
«
La
Lettre
d’Aristée
»
est
un
document
juif
qui
raconte
comment
la
«
Loi
»
des
Juifs
a
été
traduite
d’hébreu
en
grec
par
soixante‐douze
savants
juifs
de
Jérusalem
venus
à
Alexandrie
vers
le
milieu
du
IIIe
siècle
av.
J.‐C.
L’auteur
y
insère
une
curieuse
enfilade
de
soixante‐douze
sentences
morales,
où
des
lieux
communs
de
philosophie
stoïcienne
voisinent
avec
d’authentiques
principes
du
judaïsme.
Ouvrage
de
propagande
à
la
fois
politique
et
religieuse
en
faveur
des
juifs
de
la
Diaspora,
la
«
Lettre
»
défend
l’authenticité
littéraire
et
l’inspiration
divine
de
la
version
biblique
de
la
Septante,
qui
sera
la
première
adoptée
par
tous
les
chrétiens
d’Orient
et
d’Occident
et
restera
même
le
texte
en
usage
dans
l’Église
grecque.
»
On
se
servira
d’extraits
de
la
traduction
anglaise
The
Letter
Of
Aristeas,
R.H.
Charles‐
Editor
(Oxford:
The
Clarendon
Press,
1913
)
“Since
I
have
collected
Material
for
a
memorable
history
of
my
visit
to
Eleazar
the
High
priest
of
the
Jews,
and
because
you,
Philocrates,
as
you
lose
no
opportunity
of
reminding
me,
have
set
great
store
upon
receiving
an
account
of
the
motives
and
object
of
my
mission,
I
have
attempted
to
draw
up
a
clear
exposition
of
the
matter
for
you,
for
I
perceive
that
you
possess
a
natural
love
of
learning,
2
a
quality
which
is
the
highest
possession
of
man
‐
to
be
constantly
attempting
'to
add
to
his
stock
of
knowledge
and
acquirements'
whether
through
the
study
of
history
or
by
actually
participating
in
the
events
themselves.
It
is
by
this
means,
by
taking
up
into
itself
the
noblest
elements,
that
the
soul
is
established
in
purity,
and
having
fixed
its
aim
on
piety,
the
noblest
goal
of
all,
it
uses
this
as
its
infallible
guide
and
so
acquires
a
definite
purpose.
It
was
my
devotion
to
the
pursuit
of
religious
knowledge
that
led
me
to
undertake
the
embassy
to
the
man
I
have
mentioned,
who
was
held
in
the
highest
esteem
by
his
own
citizens
and
by
others
both
for
his
virtue
and
his
majesty
and
who
had
in
his
possession
documents
of
the
highest
value
to
the
Jews
in
his
own
country
and
in
foreign
lands
for
the
interpretation
of
the
divine
law,
for
their
4
laws
are
written
on
leather
parchments
in
Jewish
characters.
This
embassy
then
I
undertook
with
enthusiasm,
having
first
of
all
found
an
opportunity
of
pleading
with
the
king
on
behalf
of
the
Jewish
captives
who
had
been
transported
from
Judea
to
Egypt
by
the
king's
father,
when
he
first
obtained
possession
of
this
city
and
conquered
the
land
of
Egypt.
It
is
worth
while
that
I
should
tell
5
you
this
story,
too,
since
I
am
convinced
that
you,
with
your
disposition
towards
holiness
and
your
sympathy
with
men
who
are
living
in
accordance
with
the
holy
law,
will
all
the
more
readily
listen
to
the
account
which
I
purpose
to
set
forth,
since
you
yourself
have
lately
come
to
us
from
the
island
and
are
anxious
to
hear
everything
that
tends
to
build
up
the
soul.
6
On
a
former
occasion,
too
I
sent
you
a
record
of
the
facts
which
I
thought
worth
relating
about
the
Jewish
race
‐
the
record
7
which
I
had
obtained
from
the
most
learned
high
priests
of
the
most
learned
land
of
Egypt.
As
you
are
so
eager
to
acquire
the
knowledge
of
those
things
which
can
benefit
the
mind,
I
feel
it
incumbent
upon
me
to
impart
to
you
all
the
information
in
my
power.
I
should
feel
the
same
duty
towards
all
who
possessed
the
same
disposition
but
I
feel
it
especially
towards
you
since
you
have
aspirations
which
are
so
noble,
and
since
you
are
not
only
my
brother
in
character
no
less
than
in
blood
but
are
one
with
me
as
well
in
the
pursuit
of
goodness.
8
For
neither
the
pleasure
derived
from
gold
nor
any
other
of
the
possessions
which
are
prized
by
shallow
minds
confers
the
same
benefit
as
the
pursuit
of
culture
and
the
study
which
we
expend
in
securing
it.
But
that
I
may
not
weary
you
by
a
too
lengthy
introduction,
I
will
proceed
at
once
to
the
substance
of
my
narrative”.
(…)
I
have
now,
my
dear
brother
Philocrates,
given
you
all
the
essential
information
upon
this
subject
121
in
brief
form.
I
shall
describe
the
work
of
translation
in
the
sequel.
(…)
For
the
sake
of
illustration
I
will
run
over
one
or
two
144
points
and
explain
them
to
you.
For
you
must
not
fall
into
the
degrading
idea
that
it
was
out
of
regard
to
mice
and
weasels
and
other
such
things
that
Moses
drew
up
his
laws
with
such
exceeding
care.
All
these
ordinances
were
made
for
the
sake
of
righteousness
to
aid
the
quest
for
virtue
and
145
the
perfecting
of
character
(…)
295
I
have
written
at
length
and
must
crave
your
pardon,
Philocrates.
(…)
And
now
Philocrates,
you
have
the
complete
story
in
accordance
with
my
promise.
I
think
that
you
find
greater
pleasure
in
these
matters
than
in
the
writings
of
the
mythologists.
For
you
are
devoted
to
the
study
of
those
things
which
can
benefit
the
soul,
and
spend
much
time
upon
it.
I
shall
attempt
to
narrate
whatever
other
events
are
worth
recording,
that
by
perusing
them
you
may
secure
the
highest
reward
for
your
zeal.”
Selon
nous
la
préface
à
César
telle
qu’elle
figure
à
partir
des
années
1580
en
tête
des
quatrains
prophétiques
a
pu
s’inspirer
de
ce
document
dans
sa
conception
sinon
en
son
contenu
qui
narre
notamment
un
certain
nombre
de
pratiques
juives,
telles
que
les
lois
alimentaires..En
ce
qui
concerne
le
texte
de
Michel
de
Nostredame
repris
en
partie
par
Antoine
Couillard,
nous
ne
le
connaissons
que
par
des
fragments.
Rappelons
que
l’Epître
à
Henri
II
emprunta
également
un
certain
mode
de
présentation.
On
a
là
deux
styles
:
d’un
côté,
celui
du
courtisan
qui
se
prosterne
devant
son
souverain
pour
lui
offrir
un
modeste
présent
et
de
l’autre,
celui
du
frère
ou
du
père
qui
livre
à
son
parent
un
savoir
qui
lui
sera
profitable.
En
tout
état
de
cause,
reste
ouverte
la
question
de
savoir
quel
est
le
texte
le
plus
ancien,
celui
de
la
Préface
ou
celui
repris
dans
le
Petit
Albert,
dès
lors
que
contrairement
à
ce
qu’écrit
Bernard
Husson,
nous
ne
pensons
pas
que
Limojon
en
soit
l’auteur
en
raison
de
la
corruption
de
sa
version.
JHB
27.
03.12
Recherches
en
anthropologie
du
manque
Par
Jacques
Halbronn
Nous
poursuivons
notre
travail
d’investigation
concernant
la
problématique
du
manque
en
vue
de
signaler
les
limites
d’un
progrès
lié
au
manque,
l’outil
(extérieur)
ne
faisant
sens
que
.du
fait
d’une
déficience
de
l’organe
(intérieur)
–
on
lira
notamment
nos
travaux
sur
l’expression
musicale
et
sur
le
sifflement.
Le
drame
de
notre
civilisation,
c’est
précisément
d’avoir
excessivement
investi
dans
une
économie
de
la
pénurie.
I
Linguistique
:
la
forme
négative
Nous
voudrions
ici
mettre
en
garde
contre
un
tic
de
langage
qui
consiste
à
s’exprimer
sur
un
mode
négatif
:
je
n’ai
pas,
je
n’ai
plus,
je
ne
peux
pas
etc.
Tout
cela
relève
de
ce
que
nous
appellerons
une
culture
du
manque
dont
on
ne
saurait
exagérer
l’importance
en
ce
qu’elle
génère
un
certain
type
de
progrès
ou
de
pseudo‐progrès.
Une
des
formules
les
plus
typiques
est
probablement
le
«
Je
n’ai
pas
le
temps
»
et
plus
souvent
au
passé
«
je
n’ai
pas
eu
le
temps
».
Que
ne
fait‐on
du
fait
que
l’on
est
«
pressé
»
par
le
temps
(sous
entendu)
?
Le
recours
au
progrès
technique
trouve
son
alibi
dans
le
manque
de
temps
:
on
va
plus
vite
par
tel
moyen
que
par
tel
autre
et
le
manque
de
temps
est
la
«
bonne
»
excuse
pour
utiliser
tel
ou
tel
véhicule
plutôt
que
de
s’en
tenir
à
son
propre
corps.
Le
problème,
c’est
que
dans
bien
des
cas,
il
n’est
pas
possible
de
prouver
que
l’on
n’a
pas
le
temps
voire
qu’on
n’a
pas
l’argent
car
cela
exigerait
de
procéder
à
un
«
audit
»
englobant
la
totalité
des
activités
en
relevant
éventuellement
certains
gaspillages.
Celui
qui
passe
trop
de
temps
à
telle
activité
se
retrouvera
par
ailleurs
en
situation
de
«
stress
»,
il
n’aura
«
plus
»
le
temps
pour
s’occuper
d’autre
chose.
Une
autre
formule
de
plus
en
plus
à
la
mode
c’est
«
je
n’ai
pas
envie
»
avec
sa
variante
«
je
n’ai
plus
envie
».
Le
pas
et
le
plus
appartiennent
à
une
rhétorique
jugée
très
efficace
car
en
quelque
sorte
sans
appel
et
dont
on
ne
peut
s’empêcher
de
penser
qu’elle
est
particulièrement
prisée
par
le
sexe
féminin,
ce
qui
pourrait
faire
l’objet
de
statistiques
en
bonne
et
due
forme.
Que
répliquer
en
effet
à
quelqu’un
à
qui
l’on
oppose
un
«
non
»
aussi
peu
étayé
si
ce
n’est
par
le
ministère
du
seul
«
moi
»
(je)
qui
parle.
Un
«
je
»
quelque
peu
outrecuidant,
serait‐on
tenté
de
dire.
Ce
«
pas
»
(a),
ce
«
plus
»
(u)‐
placé
après
le
mot
concerné‐
surtout
si
l’on
saute
le
ne
préfixal
(ce
que
les
Anglais
nous
ont
emprunté
«
I
don’t
»
mais
eux
ils
n’ont
pas
le
«
pas
»
ou
le
«
plus
»
en
suffixe)
‘je
(ne)
veux….pas/plus
»‐
a
quelque
chose
de
castrateur,
et
en
tout
cas
est
le
symptôme
d’une
résistance
voire
d’une
force
singulière
d’inertie,
de
refus,
de
rejet.
Le
passé
composé
ne
permet
pas
ce
mode
de
surprise
:
«
je
dis
pas
mais
je
n’ai
pas
dit
»
On
pourrait
aussi
s’interroger
sur
des
directives
dans
le
genre
«
ne
te
tâche
pas
»
de
la
mère
à
son
enfant,
ce
qui
lui
fait
préférer
les
biscuits
et
les
gâteaux
aux
fruits
«
qui
coulent
»,
ce
qui
est
à
la
base
de
la
malbouffe.
En
fait,
comme
nous
le
disions,
c’est
tout
le
progrès
technique
qui
s’adresse
au
manque
:
prothèse,
béquille,
toutes
sortes
d’outils
qui
vont
tellement
plus
vite,
ce
qui
est
évidemment
précieux
et
bien
pratique
quand
on
n’a
pas
le
temps,
ce
manque
excusant
tout,
y
compris
les
atteintes
à
l’environnement
en
recourant
à
un
moyen
de
transport
individuel.
Ce
qui
est
remarquable,
c’est
que
l’argument
du
manque
devient
comme
une
sorte
de
panacée
universelle
dans
la
communication
et
se
substitue
à
tout
effort
d’explication
pouvant
faire
l’objet
de
quelque
débat.
Si
l’on
prend
le
cas
de
l’astrologie,
domaine
auquel
nous
avons
consacré
nombre
d’études,
la
question
du
gain
de
temps
est
récurrente.
Avec
l’astrologie,
on
arriverait
plus
vite,
plus
tôt
au
but.
On
ne
perdrait
pas
de
temps
en
comparaison
avec
ces
séances
interminables
et
en
nombre
indéterminé
(chez
le
psy),
qui
seraient
un
luxe
que
l’on
ne
pourrait
se
permettre.
Le
thème
natal
serait
en
ce
sens,
un
progrès
considérable.
Au
fond,
le
grand
chic
serait
la
pénurie
d’où
émanerait
toute
une
philosophie.
Pas
de
temps,
pas
d’argent,
«
pas
les
moyens
».
Mais
bien
entendu,
il
ne
s’agit
là
déjà
en
soi
que
d’une
procédé
qui
lui‐même
permet
de
gagner
du
temps
:
dire
«
je
n’ai
pas
le
temps
»
évite
de
perdre
du
temps
à
s’expliquer.
La
boucle
est
bouclée.
On
assiste
ainsi
à
une
atrophie
de
la
communication
qui
fait
que
les
gens
savent
de
moins
en
moins
s’exprimer,
ce
qui
leur
devient
de
plus
en
plus
pénible
et
donc
ils
n’ont
plus
le
temps
parce
que
cela
leur
«
coûte
»
de
le
faire.
On
nage
en
plein
malthusianisme
!
Moins
on
fait
d’efforts,
moins
on
a
de
force
et
donc
plus
on
sera
dans
le
manque
mais
un
manque
compensé
par
toutes
sortes
d’outils.
On
passe
ainsi
de
l’être
à
l’avoir,
à
l’accumulation
de
techniques
de
substitution.
Quand
un
produit
n’a
pas
de
goût,
eh
bien
il
n’y
a
qu’à
rajouter
quelque
ingrédient
et
le
tour
est
joué.
On
est
dans
une
culture
de
l’ersatz,
du
succédané.
du
rutabaga
et
du
topinambour.
Dans
un
précédent
texte
(voir
nos
Etudes
linguistiques),
nous
montrions
que
le
terme
négatif
n’était
pas
le
symétrique
du
terme
positif.
Le
négatif
ouvre
sur
l’infini,
c’est
en
fait
très
vague,
très
flou,
indéfinissable.
Dire
que
l’on
n’est
pas
ceci
ou
cela
ne
nous
dit
pas
ce
que
l’on
est.
Si
je
dis,
ce
n’est
pas
un
chat,
cela
ne
nous
décrit
pas
ce
que
pourrait‐être
le
«
non
chat
»
ou
le
contraire
du
chat.
C’est
comme
les
gens
qui
disent
«
ce
n’est
pas
du
tout
ça
»
ou
«
cela
n’a
rien
à
voir
»,
ce
sont
des
formules
vides
et
forcément
abusives
car
comment
prouver
qu’il
n’y
a
aucun
lien
entre
A
et
B
?
Bel
exemple
d’une
rhétorique
du
négatif,
de
la
négation,
du
déni,
de
la
dénégation.
Pour
en
revenir
aux
femmes,
il
est
clair
que
la
négation
va
pouvoir
servir
à
éviter
de
définir,
ce
que
sont
–en
général‐
les
femmes.
Et
puis
de
toute
façon
«
on
n’a
pas
le
temps.
»
Même
le
mot
«
individu
»,
est
négatif,
c’est
ce
qui
ne
se
divise
pas,
c’est
un
«
tout
»,
à
prendre
ou
à
laisser.
Une
formule
également
assez
efficace
consiste
à
soutenir
que
l’on
n’a
«
pas
»
dit
«
ça
»,
que
ce
n’est
pas
ce
que
l’on
a
voulu
dire,
en
tout
cas,
ce
qui
permet
de
couper
les
cheveux
en
quatre.
Cette
rhétorique
négative
se
révèle
appauvrissant
à
plus
d’un
titre.
.
«
On
n’a
pas
le
temps
de
discuter
»,
«
On
n’a
plus
le
temps
pour
poser
des
questions
»
de
la
part
d’un
conférencier
qui
n’a‐
comme
par
hasard,
pas
laissé
de
temps
pour
ce
faire
et
qui
a
pris
trop
de
temps
pour
son
exposé.
Tout
manque
de
temps
est
la
contrepartie
d’un
certain
gaspillage.
Mais
ce
gaspillage
est
aussi
l’alibi
qui
évite
de
se
mesurer
à
autrui,
de
le
rencontrer,
de
lui
accorder
une
vraie
place.
La
précipitation
devient
une
façon
de
s’imposer.
On
se
dépêche
!
Cette
rhétorique
est
contagieuse,
on
la
retrouve
à
tous
les
niveaux
de
la
société.
Elle
sert
de
bagage
pour
se
sortir
de
toute
situation
gênante.
Or,
quelque
part,
recourir
à
la
négative
nous
apparait
comme
une
attitude
plus
abusive
que
de
s’en
tenir
à
une
forme
affirmative.
Dire
c’est
important
est
somme
toute
moins
problématique
que
de
déclarer
que
cela
ne
l’est
pas
car
dire
que
quelque
chose
n’est
pas
implique
une
vision
globale
qui
correspond
très
rarement
à
la
réalité,
cela
relève
d’une
sorte
de
mégalomanie.
Mais
que
dire
de
la
formule
«
positive
»
:
ça
marche
?
Cela
s’oppose
évidemment
à
un
‘ça
ne
marche
pas
».
Mais
l’on
rencontre
ici
le
problème
de
l’infalisifiabilité,
à
savoir
que
dans
bien
des
cas,
il
n’est
pas
possible
de
prouver
le
contraire
de
ce
qui
est
dit.
On
est
dans
l’impunité.
Ce
qui
montre
bien
à
quel
point
le
champ
du
négatif
est
souvent
brumeux.
On
a
là
un
pendant
de
la
rhétorique
négative.
L’affirmation
pure
et
simple
du
«
ça
marche
»
est,
en
effet,
aussi
problématique
que
la
négation.
Elle
en
a
la
brièveté
et
peut
servir
tout
aussi
bien
de
fin
de
non
recevoir.
On
se
sert
du
ça
marche
pour
défendre
ce
que
l’on
fait
et
du
«
on
n’a
pas
le
temps
»
pour
se
débarrasser
des
questions
gênantes.
L’ensemble
appartient
à
un
seul
et
même
dispositif
défensif
qui
n’accorde
à
l’interlocuteur
que
la
portion
congrue.
On
peut
y
voir
l’expression
de
ce
que
l’on
appelle
la
«
personnalité
autoritaire
»
qui
se
complait
dans
une
argumentation
fermée
sur
elle‐
même,
qui
fait
les
questions
et
les
réponses.
On
peut
y
voir
le
signe
d’une
mauvaise
conscience,
en
fait
d’un
malaise
par
rapport
à
autrui,
que
l’on
n’a
pas
le
temps,
que
l’on
ne
prend
pas
le
temps
d’entendre,
d’écouter
:
«
cause
toujours
».
Pas
de
vrai
dialogue.
On
bascule
dans
le
monologue
qui
est
en
quelque
sorte
une
caricature
du
masculin,
un
animus
mal
intégré,
qui
considère
que
l’homme
ne
fait
pas
attention
à
son
partenaire
sexuel.
Mais
n’est‐ce
pas
là
la
conséquence
d’une
erreur
de
casting
?
La
femme
qui
joue
à
être
l’homme,
cela
sonne
faux
!
II
Diététique.
La
cuisine
ersatz
On
dit
«
faire
de
nécessité
vertu
»,
c'est‐à‐dire
parler
du
manque
comme
s’il
s’agissait
d’un
plus.
Le
végétarisme
est
typique
d’un
tel
renversement.
On
sait
pertinemment
que
les
légumes
ont
remplacé
la
viande
chez
les
«
pauvres
»
et
dans
bien
des
cas,
ils
imitent
la
viande,
ils
en
sont
un
succédané,
un
ersatz
comme
on
disait
sous
l’occupation
allemande.
Au
Moyen
Orient,
les
boulettes
de
pois
chiche
(fallafel)
ressemblent
à
s’y
méprendre
à
des
boulettes
de
viande
tout
comme
en
Europe,
les
frites
remplacent
les
éperlans
(friture
de
poisson).
Dans
la
plupart
des
plats
à
base
de
légumes,
on
met
un
peu
de
viande
(spaghetti
bolognaise,
couscous,
moussaka,
hamburger,
sandwich
au
jambon,
tomates
farcies,
lasagne,
tortilla,
hachis
Parmentier,
soupe,
pizza,
cassoulet,
tourte,
potée,
choucroute,
beignets,
et
j’en
passe).
On
est
en
plein
mimétisme.
On
se
remplit
l’estomac
comme
on
peut.
Le
problème
avec
tous
ces
légumes
et
autres
céréales,
c’est
qu’ils
ne
sont
pas
auto‐suffisants
et
on
rajoute
du
sel,
du
poivre,
des
sauces,
et
cela
vaut
aussi
pour
les
gâteaux
qui
eux
remplacent
les
fruits,
sous
la
forme
de
tartes,
où
quelques
tranches
de
fruits
donnent
le
change.
On
est
en
pleine
imposture
!
Mais
à
présent,
ce
qui
n’était
à
l’origine
qu’une
imposture
devient
une
sorte
de
religion.
Les
végétariens
seraient
plus
«
évolués
».
Notre
position
est
la
suivante
:
toute
pratique
qui
est
ancrée
sur
l’imitation
et
le
faux
semblant
est
suspecte,
quand
bien
même
cela
serait
le
fait
de
l’histoire
:
le
colonisé
porte
des
stigmates,
à
commencer
par
sa
langue
hybride.
Ni
notre
physique,
ni
notre
mental
ne
s’épanouissent
avec
de
telles
nourritures
matérielles
ou
intellectuelles.
L’autre
jour,
un
conférencier
ne
nous
déclarait‐il
pas
qu’il
n’en
avait
rien
à
faire
de
ce
que
ressentait
son
corps,
qu’il
était
végétarien
dans
l’intérêt
supérieur
de
l’humanité
et
qu’il
était
bien
mesquin
de
ne
penser
qu’à
son
petit
confort
corporel
(le
cerveau
est
un
organe,
rappelons‐le).
Le
végétarisme
est
partie
intégrante
de
la
malbouffe
même
si
celle‐ci
a
ses
lettres
de
noblesse
dans
une
gastronomie
issue
du
peuple
et
qui
considère
que
l’ingéniosité
du
cuisinier
prime
sur
la
qualité
du
produit.
Le
végétarien
est
un
adepte
des
mélanges
où
l’on
finit
par
ne
plus
savoir
ce
que
l’on
mange,
la
«
salade
»
(dérivé
du
mot
sel)
est
l’expression
la
plus
achevée
de
ce
type
de
mixture
inqualifiable.
D’ailleurs
au
niveau
médical,
rien
n’est
pire
que
lorsque
notre
corps
perd
ses
repères.
On
est
là
en
pleine
culture
du
manque,
de
l’emprunt,
de
l’imitation,
de
la
prothèse,
de
l’adjuvant.
Or,
au
niveau
alimentaire,
il
faut
bannir
tout
mélange
:
un
produit
doit
pouvoir
se
défendre
par
lui‐même
et
ne
se
marier
avec
aucun
autre
aliment
:
seul
le
feu
est
autorisé,
qui
n’est
pas
un
aliment,
pas
plus
que
le
temps
qui
permet
à
un
fruit
de
murir.
D’ailleurs
en
mangeant
de
la
viande,
nous
sommes
végétariens
puisque
nous
mangeons
des
animaux
qui,
eux,
le
sont
et
qui
sont
seuls
capables
de
condenser
le
fer
du
végétal
à
notre
usage
alors
que
notre
organisme
humain
n’y
parvient
pas
suffisamment.
Or,
sans
fer,
c’est
tout
notre
système
sanguin
qui
est
menacé.
Laissons
les
animaux
nous
servir
d’athanor
!
On
nous
dit
que
l’humanité
ne
peut
plus
se
permettre
de
manger
de
la
viande.
Il
est
possible
que
le
fait
de
manger
de
la
viande
soit
un
privilège.
Mais
de
nos
jours,
en
France,
ceux
qui
ne
mangent
pas
de
viande
ne
le
font
même
pas
pour
de
bonnes
raisons
mais
parce
qu’ils
sont
victimes
de
la
corporation
des
cuisiniers
et
des
cuisinières
qui
ont
développé
tout
un
art
basé
sur
la
préparation
des
légumes
et
qui
fait
partie
de
notre
culture.
Le
végétarisme
est
en
fait
l’expression
d’un
corporatisme
jaloux
de
perpétuer
son
savoir
faire.
Le
produit
«
nu
»,
qui
se
suffit
à
lui‐même,
est
en
fait
un
produit
qui
dérange.
(cf.
nos
études
sur
la
dialectique
Mars‐Vénus).
Que
serait
un
restaurant
où
l’on
se
contenterait
de
griller
sa
viande
et
de
manger
des
fruits
?
Qu’est
ce
qu’un
diner
où
les
invités
ne
se
verraient
pas
proposés
des
«
plats
»
cuisinés
?
Qu’est‐ce
qu’un
goûter
où
l’on
proposerait
des
fruits
au
lieu
et
place
de
biscuits,
de
gâteaux
et
de
fruits
secs
?
A
la
limite,
il
est
préférable
que
l’Humanité
perpétue
ses
potentialités
maximales
pour
une
minorité
plutôt
que
du
fait
d’une
démographie
excessive,
elle
n’en
arrive
à
des
solutions
de
remplacement
qui
produiraient
une
humanité
rachitique
et
décadente,
qui
ne
serait
plus
que
l’ombre
d’elle‐même,
tombant
à
terme
sous
la
coupe
des
machines.
L’homme
et
l’animal
forment
un
écosystéme
:
l’un
nourrissant
l’autre
pour
être
nourri
à
son
tour,
le
moment
venu.
Que
certaines
sociétés
ou
certaines
couches
sociales
aient
été
privées
de
viande
(on
connait
la
formule
d’Henri
IV
avec
sa
poule
au
pot
une
fois
par
semaine)
et
qu’elles
aient
développé
des
formules
alternatives,
est
une
chose.
Que
ces
formules
se
perpétuent
dans
des
contextes
qui
ne
justifient
plus
de
telles
options,
c’est
bien
là
que
le
bât
blesse.
..
L’argument
de
l’urgence
–
donc
du
manque
de
temps
pour
se
retourner‐
est
l’excuse
toute
trouvée
pour
justifier
tous
les
palliatifs,
pour
recourir
à
tous
les
expédients,
à
tous
les
bricolages,
aux
moyens
du
bord.
Mais
combien
se
complaisent
dans
l’urgence,
n’ont
que
l’urgence
à
la
bouche
!
L’urgence
est
l’alibi
pour
ne
pas
prendre
le
temps
de
réfléchir,
d’approfondir,
elle
est
le
motif
de
la
routine.
III
Vénus,
la
déesse
du
maquillage
Pour
nous,
Vénus
n’est
pas
une
jeune
femme
mais
bien
au
contraire
une
femme
d’un
certain
âge
qui
tente
de
continuer
à
paraitre
jeune
en
se
fardant
plus
ou
moins
lourdement.
On
connait
ces
femmes
habillées
et
coiffées
idéalement,
un
peu
liftées
mais
qui
ne
font
illusion
que
de
dos.
Si
l’on
en
reste
à
une
dialectique
qui
nous
est
chère,
c’est
Mars
qui
correspond
à
la
jeunesse,
qui
n’a
pas
besoin
de
s’habiller.
Le
personnage
vénusien
est
attiré
par
tout
ce
qui
peut
masquer
les
stigmates
de
l’âge.
Tout
déguisement
lui
convient.
Et
l’astrologue
lui
offre
un
habit
d’emprunt.
On
n’est
pas
là
du
tout
dans
le
domaine
de
la
vérité
mais
bien
dans
celui
de
l’appropriation.
Il
existe
ainsi
des
sociétés
que
l’on
peut
qualifier
de
vénusiennes,
peuplées
de
dames
quelque
peu
fanées
et
qui
se
complaisent
à
manier
des
symboles.
Etrangement,
elles
restent
entre
elles
comme
si
un
fossé
existait
avec
les
jeunes
femmes
dont
l’absence
en
de
tels
cénacles
est
criante.
A
diverses
reprises,
nous
avons
averti
que
toute
recherche
sociologique
devait
étudier
la
dialectique
entre
la
population
étudiée
et
le
discours
tenu.
Ce
qui
est
essentiel,
ce
sont
les
points
communs
objectifs
entre
les
membres
et
non
leurs
objectifs
affichés
(voir
nos
études
sur
les
associations
juives
laïques).
Vouloir
appréhender
le
phénomène
astrologique
aujourd’hui
sans
étudier
le
profil
de
ceux
ou
plutôt
celles
qui
assistent
aux
réunions
est
une
aberration.
Les
explications
fournies
pour
expliquer
un
tel
phénomène
sont
des
plus
fantaisistes
:
que
n’a‐t‐on
entendu
sur
la
«
sensibilité
»
féminine
–
mais
où
sont
passées
les
femmes
en
dessous
de
cinquante
cinq
ans
?
En
revanche,
on
comprend
tout
à
fait
pourquoi
une
telle
catégorie
d’âge
et
de
sexe
s’intéresse
au
«
regard
»
astrologique
si
l’on
se
situe
dans
une
perspective
vénusienne
et
mieux
encore
dans
une
logique
de
manque,
donc
de
demande
d’outil
palliatif,
de
complément/supplément.
Ce
n’est
pas
le
lieu
de
débattre
de
ce
qu’est
vraiment
l’Astrologie
si
ce
n’est
pour
dire
qu’elle
n’a
pas
besoin
de
l’astrologue
pour
exister
et
qu’elle
n’a
pas
vocation
à
étudier
ce
phénomène
hypervénusien
qu’est
l’individu,
ce
qui
est
le
fonds
de
commerce
de
l’astrologie
vénusienne,
sur
la
base
du
thème
natal,
qui
est
«
sans
âge
»
et
qui
est
censé
nous
accompagner
de
la
naissance
à
la
mort,
sans
prendre
une
ride,
à
la
façon
du
Portrait
de
Dorian
Gray
(Oscar
Wilde).
Il
faut
comprendre
que
ce
qui
nous
pousse
à
nous
intéresser
à
quelque
chose
est
le
manque.
L’outil
convoité
est
l’expression
en
creux
du
handicap,
il
relève
d’une
démarche
de
compensation.
Tout
handicap
s’accompagne
d’une
surcharge.
Celui
qui
a
besoin
de
lire
un
texte
à
voix
haute
n’a
pas
de
mémoire
et
préfère
emprunter
le
travail
d’autrui.
Toute
marque
d’ingéniosité
est
suspecte,
on
l’a
vu
notamment
dans
le
domaine
culinaire.
Nul
ne
contestera
à
quel
point
le
manque
aura
marqué
l’Histoire
de
l’Humanité
depuis
des
millénaires.
Le
problème,
c’est
qu’il
y
a
deux
façons
de
traiter
le
manque,
soit
en
revenant
à
la
source
pour
améliorer
le
produit,
soit
en
ajoutant
au
produit
un
autre
produit
qui
fera
illusion.
Il
est
peut
être
temps
de
revenir
à
la
première
voie
et
de
dénoncer
tous
les
subterfuges
qui
nous
ont
envahi
et
qui
nous
aliènent.
Le
problème
de
nos
sociétés
est
le
recours
à
des
formes
d’harmonisation
visant
à
dissimuler
des
différences
et
à
favoriser
artificiellement
l’assimilation
(le
devenir
semblable).
Tout
se
passe
comme
si
l’on
oscillait
en
permanence
entre
une
politique
d’intégration
par
le
recours
à
des
additions
–
tout
le
monde
va
parler
une
même
langue,
ce
qui
fera
illusion‐
et
par
le
retour
à
une
certaine
«
vérité
»,
à
une
certaine
«
nudité
»
(«
Le
Roi
est
nu
»).
C’est
en
fait
l’alternance
de
ces
deux
approches,
selon
une
certaine
cyclicité
compréhensible
de
tous,
qui
devrait
à
terme
s’imposer.
JHB
25.
03.
12
Réflexions
sur
Vénus
et
Mercure
en
astrologie
Par
Jacques
Halbronn
On
désigne
souvent
Mercure
et
Vénus
sous
le
nom
d’escorte
solaire.
Ces
astres
en
fait,
d’une
certaine
façon,
sont
des
substituts
au
Soleil,
qu’ils
accompagnent
de
près,
d’où
l’impossibilité
pour
ces
astres
d’être
en
opposition
avec
le
soleil,
à
la
différence
de
la
Lune
et
des
planètes
«
extérieures
»
que
sont
Mars,
Jupiter
et
Saturne,
si
on
se
limite
au
«
septénaire
».
Auger
Ferrier,
à
la
fin
du
XVIE
siècle,
se
vit
reprocher
(par
Jean
Bodin)
de
ne
pas
avoir
respecté
ces
limitations.
I
Vénus
Il
est
un
paradoxe
que
nous
oublions
parfois
de
prendre
en
compte
:
toute
demande
est
l’expression
d’une
carence.
Si
l’on
s’en
tient
à
cette
méthodologie,
le
cas
Vénus
doit
être
radicalement
revisité.
Entendons
que
Vénus
ne
fait
sens
que
lorsqu’elle
correspond
à
un
manque.
Autrement
dit,
rien
n’est
moins
vénusien
que
celui
qui
fait
appel
à
Vénus.
La
vénusienne
n’est
pas
belle,
elle
veut
se
faire
belle
et
compte
sur
Vénus
pour
y
parvenir.
Elle
prie
Vénus
de
lui
rendre
sa
beauté
perdue.
Vénus
n’est
donc
certainement
pas
la
déesse
de
la
jeunesse
mais
bien
plutôt
de
la
vieillesse
et
c’est
tout
un
art
de
masquer
et
maquiller
les
atteintes
et
les
attaques
du
temps.
On
n’en
a
guère
besoin
quand
on
est
beau
et
jeune.
A
t‐on
besoin
de
Vénus
quand
on
a
une
peau
superbe
et
un
corps
svelte
et
ferme
?
La
jeunesse
est
martienne.
Elle
est
cruelle
à
l’égard
des
«
vieilles
»,
des
«
vieux
beaux
».
C’est
comme
pour
le
feu,
on
n’en
a
pas
besoin
en
plein
Eté,
d’où
le
ridicule
de
l’associer
au
signe
du
Lion.
On
ne
saurait
confondre
feu
et
soleil,
pas
plus
d’ailleurs
que
la
Lune
et
le
Soleil
d’ailleurs,
la
Lune
étant
le
soleil
de
la
nuit
(en
pleine
Lune,
opposition
entre
les
luminaires).
Et
l’on
se
doit
donc
de
reposer,
une
fois
de
plus,
la
question
:
Vénus
est‐elle
en
rapport
avec
le
printemps
ou
avec
l’automne
et
vice
versa
pour
Mars
?
Il
est
assez
clair
que
Mars
d’Automne
dénude
les
arbres,
leur
confisque
leurs
parures
mais
la
nature
ainsi
martyrisée
n’a‐t‐elle
pas
besoin
de
Vénus
pour
se
consoler,
pour
panser
ses
plaies
?
Les
femmes
d’un
certain
âge
fuient
les
lumières
trop
vives
et
se
rassurent
dans
la
pénombre.
D’où
nos
habitats,
nos
vêtements
qui
sont
nécessaires
à
notre
survie
hivernale
(cf.
les
Très
Riches
Heures
du
Duc
de
Berry,
en
Hiver).
Inversement,
le
printemps
n’a‐t‐il
pas
quelque
tonalité
martienne,
n’est‐il
pas
l’expression
par
excellence
d’une
insolente
jeunesse
qui
n’a
guère
besoin
des
adjuvants
de
Vénus
pour
exister
?
En
hiver
d’ailleurs,
n’est
ce
pas
le
temps
d’une
nourriture
de
substitution,
dont
le
moins
que
l’on
puisse
dire
est
qu’elle
manque
de
fraîcheur,
du
moins
dans
les
sociétés
traditionnelles
?
Dès
lors,
il
nous
semble
que
Mars
correspond
au
printemps,
quand
nous
renonçons
aux
pratiques
vénusiennes,
quittons
nos
manteaux
et
nos
confitures
pour
des
vêtements
légers
et
des
nourritures
simples.
Ce
sont
ces
amoureux
que
les
calendriers
d’antan
nous
campent
(cf.
les
Gémeaux).
A
contrario,
Vénus
correspond
à
l’automne
–
elle
est
l’amie
et
la
consolation
de
la
vieillesse.
Vénus
est
un
peu
vampire
sur
les
bords,
qui
ne
supporte
pas
la
lumière
du
jour
et
qui
se
nourrit
de
sang
à
l’instar
du
cochon
que
l’on
égorge
à
la
Saint
Martin
(11
novembre)‐
On
nous
objectera
qu’il
existe
un
dispositif
des
domiciles
et
que
dans
celui‐ci,
selon
nos
propres
travaux,
Vénus
serait
liée
au
printemps
et
Mars
à
l’automne.
(cf.
notre
étude
sur
ce
sujet).
Mais
ce
dispositif
correspond
à
un
certain
stade
de
la
pensée
astrologique
que
nous
considérons
comme
fortement
marqué
par
des
considérations
astronomiques
(Ptolémée
était
astronome
(Almageste)
avant
d’être
astrologue
(Tetrabiblos).
Nous
ne
nous
sentons
aucunement
contraints,
en
vérité,
par
de
tels
dispositifs
(domiciles,
exaltations).
Certes,
en
tant
qu’historien
de
l’astrologie,
il
nous
est
apparu
souhaitable
de
reconstituer
une
certaine
tradition
corrompue
mais
en
tant
qu’anthropologue,
nous
ne
pensons
pas
que
les
formulations
en
question
soient
viables.
Celles‐ci
témoignent
d’une
interférence
de
l’astronomie
dans
le
champ
astrologique,
dans
le
cadre
de
ce
qui
a
du
être
une
«
réforme
»
dont
il
convient
désormais
de
corriger
les
effets
pervers.
Autrement
dit,
tout
se
passe
comme
si
la
pensée
astrologique
avait
été
victime
d’une
OPA
de
l’astronomie
sur
son
domaine.
C’est
dire
la
complexité
des
relations
Astronomie‐astrologie
qui
oscillent
entre
une
prise
de
distance
entre
les
deux
domaines
et
une
tentative
plus
ou
moins
fusionnelle,
comme
celle
à
laquelle
nous
assistons
depuis
le
XIXe
siècle
et
qui
aura
conduit
à
l’intégration
de
toutes
sortes
de
nouveaux
facteurs
célestes.
Cycliquement,
le
temps
est
venu,
pensons—nous,
d’une
séparation
de
corps
entre
astronomie
et
astrologie,
d’une
désastronomisation
de
l’astrologie,
à
savoir
la
prise
de
conscience
d’une
nécessaire
utilisation
minimale
des
données
astronomiques
par
l’Astrologie.
II
Mercure
Nous
avons
défini,
en
diverses
occasions,
le
cadre
de
ces
interrelations
astronomie‐
astrologie,
à
savoir
le
recours
à
un
très
petit
nombre
de
cycles,
bien
en
deçà
du
nombre
de
planètes,
même
au
sein
du
septénaire
:distinction
entre
astres
«
neutres
»
(Lune‐
Saturne)
et
astres
servant
de
marqueurs
symboliques
(Vénus,
Mars,
Mercure,
Jupiter),
ce
qui
correspond,
au
niveau
linguistique,
à
l’opposition
entre
les
‘radicaux
»
et
les
modes
morphologiques
de
déclinaison
et
de
conjugaison.
Saturne,
par
exemple,
pourrait
être
assimilé
au
verbe
«
chanter
»
et
les
quatre
planètes
«
symboliques
»
à
la
conjugaison
du
dit
verbe
(temps
:
passé,
présent,
futur
etc.)
ou,
dans
les
langues
qui
se
déclinent
à
des
«
cas
»
(nominatif,
accusatif,
génitif,
datif,
ablatif)
en
ce
qui
concerne
un
nom.
Etrangement,
Mercure
a
souvent
été
présenté
comme
un
astre
«
neutre
»
qui
variait
selon
les
configurations.
Pour
nous,
cet
astre
«
neutre
»
n’est
pas
Mercure
mais
Saturne.
On
notera
que
ces
deux
planètes,
si
l’on
met
de
côté
les
luminaires,
se
situent
aux
deux
extrémités
de
la
série
de
cinq
planètes
mais
quelque
part,
Mercure
a
le
même
statut,
géocentriquement,
que
le
soleil
dont
il
reste
toujours
très
proche
(élongation
maximale
de
28°)
et
met
un
an
pour
faire
le
tour
du
zodiaque.
On
pourrait
imaginer
des
conjonctions
Mercure‐Lune
qui
ne
seraient
pas
très
différentes,
au
niveau
de
leur
rythmicité,
des
lunaisons
Soleil‐Lune.
Dans
la
théorie
des
domiciles
et
des
exaltations,
rien
ne
vient
d’ailleurs
confirmer
ce
statut
particulier
de
Mercure
ni
d’ailleurs
des
luminaires
ou
de
Saturne,
comme
si
l’on
avait
voulu
mettre
fin,
par
une
telle
mise
en
place
globale,
à
une
division
entre
planètes
«
motrices
»
et
planètes
«
marqueurs
»/C’est
dire
à
quel
point
il
convient
de
se
méfier
des
interférences,
souvent
tardives
d’ailleurs,
entre
astronomie
et
astrologie.
Il
est
temps
d’en
revenir
à
une
astrologie
pré‐
ptoléméenne
à
laquelle
cependant
l’on
n’a
accès
que
selon
une
méthodologie
archéologique
qui
part
de
ce
qui
nous
est
parvenu
pour
dégager
des
strates
successives.
Nous
avons
en
fait
une
troïka,
Soleil,
Mercure,
Vénus,
connue
bien
avant
la
«
découverte
»
de
Mars,
Jupiter
et
Saturne.
Nous
pensons
que
la
«
neutralité
»
de
Mercure
correspond
à
un
attribut
du
soleil
quand
celui‐ci
désigne
le
«
signe
»
de
naissance
et
donc
s’imprègne
de
la
coloration
de
ce
signe.
Mercure
serait
le
pôle
masculin
du
soleil
Quant
à
Vénus,
elle
serait
son
pôle
féminin,
avec
pour
pendant
Mars
qui
détricote
périodiquement
le
travail
de
Vénus.
JHB
25.
03.
12
La
centralité
de
la
dialectique
Mars­Vénus
Par
Jacques
Halbronn
On
peut,
sans
risque,
dire
que
tout
le
symbolisme
astrologique
peut
se
réduite
à
la
dialectique
Mars‐Vénus
(cf.
notre
Colloque
Cycles
et
Symboles)
à
condition
de
ne
pas
considérer
ces
«
planètes
»
comme
dotées
d’un
cycle
propre
mais
plutôt
d’un
«
territoire
»,
d’une
tonalité,
caractérisant
non
pas
un
cycle
mais
une
phase
d’un
cycle.
La
meilleure
façon
de
comprendre
le
«
territoire
»
de
Mars
–car
il
n’y
a
pas
de
cycle
martien‐
c’est
de
l’appréhender
sur
un
mode
négatif.
Mars
ne
construit
pas,
il
fait
le
ménage,
il
balaie
et
ce
faisant
il
restaure.
Vénus,
à
l’opposé,
adore
ajouter
un
petit
quelque
chose
à
tout
ce
qu’elle
touche.
Mars
enlève,
nettoie
alors
que
Vénus
en
remet
une
couche.
Ces
considérations
devraient
pouvoir
aider
le
lecteur
à
détecter
le
martien
et
si
l’on
n’est
pas
martien,
on
est
forcément
vénusien
et
vice
versa.
Mars
aura
donc
pour
raison
d’être
de
défaire
ce
qu’a
tissé
Vénus.
(cf.
la
tapisserie
de
Pénélope,
la
femme
d’Ulysse(Odyssée).
Avec
Mars,
c’est
la
douche
froide.
Il
faut
enlever
toute
la
crasse
vénusienne
qui
a
pu
s’incruster.
Car
Vénus
salit
:
elle
fait
penser
à
une
fête.
Mars
ensuite
passe
pour
nettoyer,
pour
jeter.
Aux
yeux
de
Mars,
tout
ce
que
fait
Vénus
est
passager,
temporaire,
cela
n’a
qu’un
temps
avant
de
passer
au
stade
du
souvenir.
L’épreuve
martienne,
c’est
pour
quelqu’un
qui
est
sorti
du
rang
d’y
rentrer.
Et
Mars
est
là
pour
qu’aucune
tête
ne
dépasse.
Quitte
à
élaguer.
Le
seul
fait
d’évacuer
des
choses
inutiles,
est
déjà
un
gros
progrès
au
regard
de
Mars.
Nettoyage
par
le
vide.
On
s’en
prend
à
tout
ce
qui
est
venu
se
greffer
mais
qui
tôt
ou
tard
finira
par
être
rejeté.
Si
on
applique
l’activité
martienne
à
l’astrologie,
l’astrologue
martien
sera
celui
qui
partira
en
guerre
contre
tous
les
ajouts
et
rajouts.
Il
ne
proposera
rien
d’autre
qu’un
retour
en
arrière,
aux
sources
et
pourfendra
tout
ce
qui
ressemble,
de
près
ou
de
loin,
à
une
pièce
rapportée,
rajoutée,
empruntée.
Nous
pensons
qu’il
importe
de
répandre
largement
dans
le
public
la
problématique
Mars‐Vénus
en
tant
que
clef
pour
comprendre
le
cours
cyclique
des
choses
ainsi
que
pour
décrypter
une
certaine
conflictualité.
On
notera
que
les
élections
offrent
ceci
de
paradoxal
qu’une
«
foule
»
anonyme
(Mars)
doit
faire
son
choix
entre
des
personnages
hypermédiatisés
(Vénus).
D’un
côté
on
a
du
quantitatif,
des
sondages,
des
chiffres
et
de
l’autre
des
biographies,
un
processus
de
personnalisation.
On
notera
que
les
hommes
sont
conduits
à
se
vénusianiser
dans
ces
occasions
en
se
mettant
en
avant
individuellement
alors
que
les
femmes
ont
tendance
à
se
martianiser
en
participant
à
des
mouvements
de
masse
et
en
développant
des
revendications
collectives,
notamment
sur
le
«
statut
»
des
femmes.
On
est
là
dans
une
dialectique
animus
(Mars)‐anima
(Vénus)
que
nous
définirons
comme
celle
de
l’appartenance
collective
et
de
l’affirmation
personnelle.
Chacun
d’entre
nous
est
pris
dans
cette
dualité
:
toute
personne
qui
se
veut
«
à
part
»
ne
participe
pas
moins
très
largement
à
un
monde
où
elle
n’est
qu’un
pion
interchangeable.
Nous
avons
déjà
pris
l’exemple
du
café
:
le
seul
fait
de
s’asseoir
sur
un
siège
qui
a
servi
à
bien
d’autres
clients
doit
aider
à
relativiser
le
sentiment
exacerbé
d’unicité.
Inversement,
toute
personne
qui
s’inscrit
au
sein
d’un
collectif
n’en
est
pas
moins
amenée
à
se
distinguer
ne
serait‐ce
que
superficiellement
pour
qu’on
ne
la
confonde
pas
avec
quelqu’un
d’autre.
(carte
d’identité
par
exemple).
Mais
chez
la
femme,
l’on
passe
de
l’individualisme,
de
l’idiosyncrasie
particulariste
(Vénus)
au
collectif
(Mars)
et
chez
l’homme,
l’évolution
consiste
à
aller
en
sens
inverse,
du
collectif
(Mars)
–
ce
qui
peut
aussi
impliquer
de
vouloir
être
le
meilleur,
le
plus
«
avancé
»
(temporel)‐
vers
l’individuel
(Vénus),
ce
qui
consiste
à
s’admettre
comme
différent
de
son
prochain,
et
s’assumant
comme
tel.(spatialité)
Pour
mieux
appréhender
le
rapport
Mars‐
Vénus,
on
insistera
sur
le
fait
que
Mars
doit
en
quelque
sorte
déshabiller
Vénus,
ce
qui
se
produit
dans
le
rapport
sexuel
qui
implique
une
nudité
qui
est
martienne
et
non
vénusienne,
qui
exige
un
retour
aux
fondamentaux,
par
delà
toutes
les
sophistications
et
les
fioritures
(du
mot
fleur
donc
du
printemps,
vernal).
Le
rôle
de
Mars
est
d’aider
Vénus
à
se
renouveler,
à
ne
pas
s’identifier
à
un
vêtement
immuable.
LE
thème
natal
quelque
part
correspond
à
ce
fantasme
d’un
moi
posé
une
fois
pour
toutes
et
d’entrée
de
jeu.
Quant
à
la
femme,
elle
peut
aider
l’homme
à
faire
preuve
de
plus
de
fantaisie,
à
ne
pas
dédaigner
l’anecdote,
à
se
raconter
sous
les
aspects
les
plus
personnels,
les
plus
pittoresques.(du
mot
peinture
(picture
en
anglais
film)
Rappelons
que
Vénus
correspond
au
printemps
et
Mars
à
l’automne
qui
est
la
saison
du
dépouillement
de
la
nature.
Vénus,
c’est
au
contraire
le
temps
où
la
nature
se
vêtit
de
nouveaux
atours.
Mars
ne
cesse
de
dévêtir
Vénus
et
Vénus
ne
cesse
de
«
cacher
»,
de
dissimuler
son
corps
(ce
qui
est
exacerbé
chez
les
Musulmans),
ce
qui
correspond
en
fait
à
un
fantasme
plus
féminin
que
masculin
mais
en
même
temps,
l’homme
est
excité
et
provoqué
précisément
par
cette
dissimulation.
Une
société
où
la
femme
se
dénude
(strip
tease,
décoleté)
conduit
en
fait
la
femme
à
adopter
un
comportement
martien.
Symboliquement,
la
question
du
«
nu
»
est
au
cœur
de
la
dialectique
Mars‐Vénus.
Mars
dénude
Vénus
et
Vénus
a
hâte
de
se
couvrir
et
de
pouvoir
ainsi
être
libre
de
son
apparence
par
le
choix
de
ses
habits.
A
contrario,
la
liberté
pour
Mars
est
le
refus
de
se
laisser
leurrer
par
les
faux
semblants
et
les
masques.
JHB
24.
03.12
La
fin
de
l’astrologie
des
12
signes
Par
Jacques
Halbronn
Il
est
temps
de
revenir
sur
la
raison
d’être
des
aspects
en
astrologie.
On
notera
tout
l’intérêt
des
aspects
de
semi‐carré
(45°)
et
de
sesqui‐carré
(135°)
qui
ne
respectent
pas
la
division
du
zodiaque
en
12
signes.
Kepler,
il
y
a
4
siècles,
avait
rompu
avec
les
12
signes
en
introduisant
des
aspects
dits
«
mineurs
»
comme
le
quintile
(72°)
et
quelques
autres.
Inversement,
des
aspects
de
sextile
(60°)
et
de
trigone
(120°)
et
de
quinconce
(150°)
sont
articulés
sur
la
dite
division
en
12.
Cela
vaut
aussi
pour
le
carré
(90°),
mais
cet
aspect
joue
un
rôle
tout
à
fait
central
au
niveau
du
processus
cyclique.
Rappelons
que
l’école
allemande,
et
notamment
Ebertin,
place
le
carré
(«
neunzig
Grad
»)
au
cœur
de
leur
dispositif,
assimilant
le
carré
à
une
conjonction,
deux
astres
en
carré
étant
en
quelque
sorte
superposables.
Nous
pensons
que
c’est
là
un
excellent
principe
qui
relève
d’une
bonne
connaissance
de
la
pensée
astrologique,
basée
sur
le
4.
L’idée
selon
laquelle
un
cycle
astronomique
‐sidéral‐
est
à
diviser
en
4
parties
et
ne
doit
pas
être
considéré
comme
étant,
astrologiquement,
d’un
seul
tenant
est
déterminante.
La
notion
de
semaine
est
emblématique
:
elle
remplace
le
mois
par
le
quart
du
mois
et
le
monde
monothéiste
met
en
avant,
sous
diverses
formes,
ce
rythme
hebdomadaire,
mieux
perçu
finalement,
sur
un
plan
socioreligieux,
familial,
scolaire,
que
le
rythme
mensuel
(qui
est
limité
à
certaines
opérations,
salaire,
compte
bancaire
etc.).
Même
la
notion
de
«
terme
»
pratiqué
par
exemple
dans
les
baux
locatifs,
les
déclarations
de
TVA,
est
bien
une
division
de
l’année
en
quatre.
Or
«
terme
»
est
à
rapprocher
de
«
terminus
»,
d’échéance,
c’est
la
division
en
4
saisons.
Il
apparait
ainsi
que
l’on
divise
le
mois
en
4
tout
comme
l’année
et
il
y
a
toutes
sortes
d’années,
chaque
planète
ayant
son
année
(annus,
l’anneau).
Actuellement,
cette
division
en
4
du
cycle
n’est
pas
très
marquée
en
astrologie
et
les
astrologues
attachent
encore
la
plus
grande
importance,
dans
leur
grande
majorité,
au
«
retour
»
sidéral
(12
ans
pour
Jupiter,
29
ans
pour
Saturne
etc.),
à
commencer
par
le
passage
d’un
astre
sur
la
position
natale.
En
fait,
on
ne
devrait
pas
distinguer
entre
conjonction,
opposition
et
carré
car
cela
revient
fondamentalement
au
même.
Ce
faisant,
on
parviendrait
à
une
simplification
du
regard
astrologique
sur
le
ciel
qui
serait
la
bienvenue,
d’autant
qu’il
n’est
pas
raisonnable
de
fixer
des
échéances
à
trop
long
terme,
ce
qui
est
manifeste,
l’âge
venant.
Il
est
préférable
de
travailler
sur
une
durée
de
7
ans
que
de
30
ans
et
en
fait
le
retour
sidéral
n’est
pas
plus
important
que
les
phases
intermédiaires,
correspondant
à
une
division
en
4.
En
revanche,
chaque
subdivision
en
4,
peut
à
son
tour
être
subdivisée,
notamment
sur
la
base
du
semi‐carré,
ce
qui
donne
une
division
du
cycle
sidéral
en
8
qui
est
attestée
de
longue
date
(cf.
Manilius
au
Ier
siècle
de
notre
ère
et
qui
a
laissé
des
traces
au
niveau
du
symbolisme
des
maisons
astrologiques,
cf.
nos
études
sur
le
Journal
de
bord
d’un
astrologue,
janvier‐février
2012
et
Colloque
«
Cycles
et
symboles
»,
sur
teleprovidence).
Mais
l’on
voit
bien
que
la
division
en
12
signes
distincts
fait
ici
problème
avec
l’aspect
de
45°
et
la
division
en
8,
ne
serait‐ce
que
parce
que
cette
division
en
12
symboles
vient
entériner
un
cycle
«
complet
»
et
n’introduit
pas
de
répétition
sur
une
base
4.
Cela
dit,
la
division
des
signes
en
4
Eléments
(feu,
terre,
air,
eau)
vient
casser
quelque
part
le
continuum
du
12
en
le
remplaçant
par
un
trois
fois
quatre,
ce
qui
est
la
base
du
trigone
(le
sextile
étant
la
moitié
du
trigone
comme
le
semi‐carré
l’est
du
carré).
Le
sextile
divise
le
zodiaque
en
six
séries
de
deux,
ce
qui
là
encore
est
une
remise
en
cause
du
12.
C’est
dire
que
le
12
est
très
menacé
par
le
système
des
aspects
et
notamment
la
série
des
12
symboles
zodiacaux
qui
finalement
apparait
comme
marginale
en
astrologie
alors
qu’elle
est
cruciale
en
astronomie
descriptive.
Certes,
l’astrologie
s’appuie‐t‐elle
sur
des
données
astronomiques
mais
elle
les
retravaille
considérablement
et
il
n’est
pas
sain
de
rester
«
scotché
»
aux
seules
représentations
astronomiques
quand
on
veut
prendre
toute
la
mesure
de
l’outil
astrologique
et
cette
mise
en
garde
vaut
aussi,
soi
dit
en
passant,
mais
c’est
encore
une
autre
histoire,
pour
la
prise
en
compte
systématique
de
tout
ce
qui
«
traîne
»
dans
le
système
solaire.
Autrement
dit,
s’il
est
intéressant
de
s’intéresser
au
symbolisme
zodiacal,
ce
n’est
pas
là
une
bonne
«
base
»
pour
l’abord
de
l’astrologie
et
d’ailleurs
l’importance
accordée
aux
12
signes
relève
historiquement
d’une
astrologie
populaire
assez
proche
de
l’astronomie
et
peu
avertie
de
l’architecture
astrologique,
c’est
celle
des
«
horoscopes
»
des
média.
D’ailleurs,
le
Zodiaque
lui‐même
a
été
marqué
par
le
4,
avec
l’interpolation
des
4
vertus
cardinales
qui
témoigne
d’une
volonté
de
le
diviser
en
quatre:
tempérance
(verseau),
justice
(balance),
force
(lion).
ce
qui
en
a
fait
un
objet
syncrétique.
Il
est
dommage
qu’un
Jean‐Pierre
Nicola
n’ait
pas
jugé
bon
de
s’éloigner
de
cette
division
en
12
car
il
est
bien
vain
de
s’échiner
à
différencier
les
12
signes
entre
eux.
Rappelons
que
la
théorie
des
grandes
conjonctions
Jupiter‐Saturne
ne
tenait
pas
compte
de
la
division
en
12
entités
qu’elle
réduisait
aux
quatre
triangles
liés
aux
4
Eléments.
Ajoutons
que
le
fait
de
s’intéresser
au
zodiaque
comme
à
un
continuum
de
1
à
12,
est
en
soi
fâcheux
en
ce
que
cela
empêche
de
constituer
des
échéances
quatre
fois
plus
brèves.
Cela
pose
la
question
du
point
vernal.
Où
commence
le
Zodiaque
qui
divise
astrologues
tropicalistes
et
sidéralistes
?
En
fait,
il
semble
bien
que
le
Zodiaque
s’organise
autour
de
4
piliers,
comme
une
table,
en
rapport
analogique
avec
les
axes
équinoxiaux
et
solsticiaux
(fondements
des
exaltations
et
des
domiciles),
avec
les
4
phases
de
la
Lune
(nouvelle
lune,
demies
lunes,
pleine
lune).
Et
notamment
avec
les
quatre
étoiles
fixes
royales
(Aldébaran,
Régulus,
Antarés,
Fomalhaut).
Il
n’y
aurait
pas
un
point
de
repère
mais
quatre,
ce
qui
relativise
sensiblement
l’importance
accordée
au
seul
point
vernal
(hémisphère
nord)
mais
aussi
à
une
seule
constellation
(en
Inde).
Selon
nous,
toute
planète
voit
son
cycle
sidéral
découpé
en
4
sous‐cycles
liés
à
4
étoiles
fixes
placées
grosso
modo
à
90°
l’une
de
l’autre.
Dès
lors,
si
l’on
admet
que
l’astropsychologie
reste
fortement
marquée
par
la
symbolique
des
12
signes,
on
conçoit
à
quel
point
elle
est
décalée
par
rapport
à
une
astrologie
cyclique.
Cette
division
en
12
est
largement
obsolète.
Mais
cela
vaut
aussi
pour
une
certaine
astrologie
mondiale
dont
André
Barbault
avait
voulu
se
démarquer
(indice
de
concentration
planétaire,
cycle
Saturne‐Neptune,
où
il
importait
peu
que
la
conjonction
ait
lieu
dans
un
signe
ou
dans
un
autre).
On
nous
parle
aujourd’hui
de
l’entrée
de
telle
planète
transsaturnienne
dans
tel
ou
tel
signe.
Récemment,
on
a
évoqué,
dans
certaines
réunions,
Neptune
en
Poissons.
Cela
tient
probablement
à
l’importance
accordée
par
la
théorie
des
ères
précessionnelles
avec
la
fameuse
Ere
du
Verseau
qui
a
fortement
contribué
à
rezodiacaliser
l’Astrologie.
Or,
cette
théorie
n’a
pas
été
constituée
par
les
astrologues
mais
par
des
historiens
des
religions,
à
la
fin
du
XVIIIe
siècle,
qui
fut
un
temps
de
reflux
de
la
pensée
astrologique.
Dire
que
Neptune
entre
en
poissons
n’est
pas
pertinent
au
regard
de
la
pensée
astrologique.
Non
seulement
parce
que
le
cycle
de
Neptune
avec
ses
165
ans
est
bien
au
delà
de
la
vie
humaine
et
est
un
astre
inconnu
jusqu’en
1846,
mais
aussi
parce
qu’astrologiquement,
il
convient
de
diviser
en
4
ce
cycle,
ce
qui
évite
de
se
polariser
sur
une
symbolique
lourde
à
12
facteurs
dont
l’astrologie
s’est
démarquée.
(Neptune
n’étant
attribué
aux
poissons
que
depuis
un
siècle
environ)
En
ce
qui
concerne
le
dispositif
des
domiciles
et
des
exaltations,
il
convient
d’observer
que
les
planètes
s’y
substituent
aux
signes,
ce
qui
crée
dans
la
Tétrabible
(IIe
siècle
de
notre
ère)
sept
cas
de
figure
au
lieu
de
12.
Ce
n’est
donc
pas
d’hier
que
l’Astrologie
n’est
pas
réductible
à
l’astronomie.
Or,
avec
la
découverte
de
nouvelles
planétes,
le
zodiaque
a
repris
du
poil
de
la
bête
puisque
l’on
en
est
arrivé
à
l’idée
selon
laquelle
chaque
signe
correspondrait
à
une
planète
distincte
(cf.
notre
colloque
de
Nogent
/Marne,
sur
teleprovidence).
On
est
en
pleine
régression
vers
les
données
purement
astronomiques
et
cela
n’est
pas
conforme
à
l’esprit
de
l’astrologie.
Il
est
bien
préférable
de
s’en
tenir
au
septénaire
et
de
laisser
Neptune
tranquille.
L’astrologie
n’est
guère
compatible
avec
le
temps
des
planétes
transsaturniennes.
Le
cycle
de
7
ans
est
optimal
en
astrologie,
il
évite
les
délires
sur
des
fins
du
monde,
sur
des
événements
rarissimes.
On
y
parvient
de
deux
façons,
soit
par
la
Lune
progressée
que
l’on
divise
en
4
voire
en
8
(cf.
l’ouvrage
de
Denis
Garçon,
présenté
sur
téléprovidence
mais
aussi
ceux
de
Rudhyar
et
de
Ruperti)
soit
par
Saturne.
Dans
les
deux
cas,
les
astrologues
témoignent
d’une
même
intuition
liée
à
l’importance
de
périodes
de
sept
ans.
Pour
notre
part,
la
lune
progressée
reste
une
approche
un
peu
trop
abstraite
de
la
réalité
astronomique
mais
elle
témoigne
en
tout
cas
de
l’autonomie
de
l’astrologie
par
rapport
à
l’astronomie.
Méfions
de
ces
astrologues
qui
nous
déclarent
qu’astronomie
et
astrologie
ne
faisaient
qu’un
autrefois
car
ce
faisant
ils
téléscopent
des
millénaires
de
pensée
astrologique
et
cherchent
à
fonder
l’astrologie
sur
des
critères
inadéquats,
ce
qui
conduit
à
des
considérations
du
type
«
Neptune
en
poissons
».
Cette
division
en
périodes
de
7
ans
est
au
cœur
de
la
pensée
astrologique
–en
fait
il
faudrait
parler
de
périodes
de
3
ans
et
demi,
largement
attestées
dans
la
Bible,
soit
1260
jours‐(3
fois
360
plus
180).
D’où
l’importance
du
semi‐carré
qui
divise
le
cycle
en
8
périodes.
A
contrario,
les
aspects
de
trigone
et
de
sextile
ne
nous
paraissent
pas
utiles
en
astrologie
cyclique
car
ils
correspondent
à
une
division
non
plus
en
4
et
en
8
mais
en
3
et
en
6.
Or,
il
est
assez
évident
que
la
division
en
4
prévaut
sur
la
division
en
3
qui
semble
être
une
tentative
de
retour
vers
le
12.
Tous
ceux
qui
travaillent
sur
les
cycles
astrologiques
savent
pertinemment
que
le
carré,
la
conjonction
et
l’opposition
sont
plus
essentiels
que
le
trigone
et
le
sextile.
Ebertin
avait
raison
contre
Barbault,
d’identifier
l’opposition
à
la
conjonction.
Barbault
(Les
astres
et
l’Histoire)
a
commis
l’erreur
de
considérer
la
répartition
des
planétes
entre
les
12
signes
quitte
à
considérer
que
l’opposition
a
des
effets
inverses
de
la
conjonction,
l’une
étant
signe
de
détente,
et
l’autre
de
tension.
L’astrologie
mondiale
du
XXIe
siècle
ne
saurait
se
fonder
sur
des
données
astronomiques
brutes
de
ce
type.
On
doit
rapprocher
les
planètes
en
carré
ou
en
opposition
(ce
à
quoi
nous
invitent
les
«
modes
»
en
cardinal,
fixe,
mutable).
Ce
qui
confère
au
semi‐carré
un
statut
d’opposition,
passage
d’une
phase
yang
à
une
phase
yin,
par
exemple,
comme
le
fait
l’astrologie
chinoise).
JHB
21.03.
12
Vers
une
astrologie
de
prévention
Par
Jacques
Halbronn,
Lors
d’un
entretien
avec
un
médecin
de
l’Oise
(sur
teleprovidence.com),
lors
des
rencontres
astrologique
2012
de
Source,
il
est
apparu
que
l’on
pouvait
envisager
une
astrologie
de
prévention
à
l’intention
d’un
large
public
face
à
une
astrologie
d’intervention,
qui
correspond
davantage
à
la
pratique
astrologique
actuelle.
Parler
d’une
politique
préventive
(on
pense
à
la
prévention
routière),
c’est
devoir
réfléchir
sur
l’utilité
de
l’astrologie
pour
notre
société,
c’est
aussi
se
situer
dans
une
approche
prévisionnelle,
c’est
permettre
aux
gens
de
se
préparer
à
certaines
échéances,
à
certaines
situations.
Mais
qu’est‐ce
donc
que
la
prévention
?
Cela
renvoie
à
l’adage
«
mieux
vaut
prévenir
que
guérir
»,
mieux
vaut
agir
en
amont
qu’en
aval,
mieux
vaut
éviter
les
problèmes
que
d’avoir
à
les
résoudre
dans
l’urgence.
Mais
cela
signifie
aussi
responsabiliser
le
public,
lui
permettre,
en
quelque
sorte,
de
prendre
son
destin
en
mains,
c’est
repenser
le
rôle
du
praticien.
Car
développer
une
démarche
préventive
à
destination
du
public,
c’est
s’efforcer,
chercher
à
élever
le
niveau
de
connaissance
de
la
population
dans
un
domaine
donné
au
lieu
de
réserver
un
tel
bagage
à
une
corporation
habilitée
et
peu
ou
prou
diplômée.
La
prévention
astrologique
revient
donc
à
diffuser,
à
distiller
largement
dans
le
public
un
certain
nombre
d’informations
jugées
utiles
et
relativement
faciles
à
appliquer
et
à
prendre
en
compte.
Cela
exige
d’opérer
un
tri,
un
choix,
ne
pas
rester
dans
le
tout
ou
rien.
En
entendant
cela,
beaucoup
d’astrologues
sont
désemparés
encore
que
par
l’informatique,
l’on
puisse
disposer
de
logiciels
qui
déterminent
les
planètes
dominantes,
les
«
Eléments
»
(feu,
terre,
air,
eau)
les
mieux
représentés,
ce
qui
est
désormais
préféré
au
signe
solaire
et
à
l’ascendant,
qui
étaient
la
base
de
la
vulgarisation
astrologique,
il
y
a
un
demi‐siècle,
avant
justement
le
phénomène
«
Astroflash
».
C’est
le
propos
d’un
Jacky
Alaïz
(Nantes)
sur
notre
blog
facultedastrologiedeparis.
Une
autre
façon
de
procéder
est
de
commenter
l’actualité
(cf
Dorothée
Koechlin
de
Bizemont
(St
Malo),
sur
le
même
blog)
à
l’intention
de
non
initiés.
(cf
notre
entretien
avec
Marc
Lalvée
(Lille),
sur
la
vulgarisation
ésotérique,
sur
teleprovidence).
Nous
avons
déjà
formulé
nos
doutes
en
ce
qui
concerne
le
principe
même
du
«
thème
»,
quand
bien
même
parviendrait‐on
à
en
extraire
quelque
résultante.
D’une
part,
nous
trouvons
assez
étrange
cette
façon
de
compter
la
«
force
»
de
chaque
Elément
par
le
nombre
de
planètes
résidant
dans
des
signes
correspondants
(cf.
la
méthode
«
globale
»
de
Claire
Santagostini)
et
de
l’autre
nous
pensons
que
l’idée
d’une
quelconque
interdépendance
entre
les
planètes
si
elle
fait
sens
astronomiquement
(Newton)
n’est
guère
pertinente
d’un
point
de
vue
symbolique.
Nous
serions
beaucoup
plus
favorables
à
l’idée
de
mettre
en
avant
un
grand
cycle,
comme
Jupiter‐Saturne
au
Moyen
Age
et
à
la
Renaissance
mais
une
durée
cyclique
ne
devrait
pas
selon
nous
dépasser
sept
ans,
ce
qui
correspond
au
quart
d’une
révolution
sidérale
de
Saturne
(ou
de
la
Lune
si
l’on
transpose
un
jour
pour
un
an,
progressions
dites
secondaires).
Nous
préférons
simplifier
en
amont
qu’en
aval.
On
nous
objectera
que
l’avantage
de
prendre
en
compte
la
totalité
des
planètes
du
système
solaire
(astéroïdes,
centaures
compris)
est
un
hommage
rendu
à
l’astronomie,
quitte
à
tomber
dans
un
certain
anachronisme
(ou
achronisme)
en
considérant
des
astres
inconnus
de
l’Antiquité
qui
vit
naitre
l’Astrologie.
Pour
nous,
l’astrologie
«
préventive
»
devrait
se
présenter
sous
la
forme
d’un
calendrier
mais
non
plus
sur
un
an
mais
sur
sept.
Les
gens
sauraient
ainsi
quand
un
changement
de
phase
aurait
lieu.
Nous
irons
même
jusqu’à
ne
diviser
nos
sept
ans
qu’en
deux
phases
de
trois
ans
et
demi,
en
laissant
de
côté
les
12
signes.
Car
c’est
bien
beau
de
tout
baser
sur
le
thème
natal
mais
l’astrologie
a‐t‐elle
vocation
à
traiter
de
la
«personnalité
»
(de
l’âme)
de
chacun
d’entre
nous
?
One
ne
voit
guère
en
quoi
ce
serait
«
préventif
»
si
ce
n’est
que
cela
nous
permettrait,
à
ce
que
l’on
nous
dit,
de
savoir
à
qui
nous
avons
affaire,
un
peu
comme
avec
les
«
horoscopes
»
et
les
12
signes.
En
effet,
il
serait
quand
même
extraordinaire
que
l’astrologie
ne
soit
pas
en
mesure
de
«
prévoir
»
au
niveau
de
notre
avenir
collectif
car
si
le
passé
est
individuel,
le
futur
est
d’abord
collectif.
Ce
qu’on
attend
de
l’astrologie,
au
niveau
préventif,
ce
n’est
pas
une
description
de
l’individualité
mais
bien
un
calendrier
permettant
de
savoir
combien
de
temps
va
durer
telle
ou
telle
période.
C’est
pourquoi
le
reproche
de
ne
pas
donner
assez
d’informations
tourne
court.
Les
gens
sont
bien
contents
de
savoir
qu’ils
ont
du
temps
devant
eux,
cela
leur
enlève
du
stress.
La
prévention
n’est
pas
de
vivre
dans
l’urgence
mais
bien
au
contraire
d’apprendre
à
faire
les
choses
à
temps,
en
temps
voulu.
Il
ne
s’agit
nullement
d’annoncer
ce
qui
va
se
passer
avec
force
détails
personnels
mais
bien
d’avoir
les
«
grandes
lignes
»
et
c’est
bien
là
le
créneau
propre
à
l’astrologie.
Les
gens,
en
effet,
ne
cherchent
pas
nécessairement
à
savoir
ce
qui
va
leur
«
arriver
»
personnellement
mais
cela
leur
suffit
que
cela
peut
arriver
à
l’humanité
dont
ils
font
quand
même
partie,
quelque
part.
C’est
comme
pour
les
prévisions
météorologiques
:
elles
ne
sont
pas
à
notre
usage
personnel
mais
nous
pouvons
en
tirer
parti,
profit,
tout
aussi
bien.
Tout
devient
très
compliqué
quand
on
est
si
peu
doué
pour
l’abstraction
que
l’on
n’est
pas
capable
de
passer
du
général
au
particulier
et
du
particulier
au
général.
On
en
est
d’ailleurs
à
se
demander
si
les
gens
qui
sont
attirés
par
l’astrologie
ne
souffriraient
pas
d’un
déficit
cognitif.
C’est
le
genre
de
personnes
qui
a
toujours
besoin
qu’on
lui
donne
un
exemple
pour
comprendre
une
formulation
globale.
Le
fait
que
les
femmes
soient
si
majoritaires
dans
les
réunions
astrologiques
laisserait
entendre
qu’elles
souffriraient
plus
que
les
hommes
d’un
tel
handicap
et
elles
compteraient
sur
l’astrologie
pour
compenser.
Pour
elles,
la
prévention
astrologique
se
situe
évidemment
sur
un
autre
plan,
à
plus
court
terme.
Ce
n’est
pas
le
futur
qui
fait
problème,
sur
un
plan
temporel
mais
plus
immédiatement
l’autre,
sur
un
plan
spatial,
relationnel.
Mais,
nous
ne
pensons
pas
que
l’astrologie
puisse
être
d’une
grande
utilité
au
niveau
relationnel.
Une
telle
carence
est
sans
remède
connu,
elle
relève
d’une
forme
d’autisme.
Le
paradoxe,
c’est
que
ce
sont
les
personnes
qui
ont
le
plus
de
difficulté
à
capter
leur
prochain
qui
accordent
le
plus
d’importance
à
la
question
de
l’individu.
La
«
croyance
»
astrologique,
en
tant
que
fantasme,
consisterait
à
croire
que
la
connaissance
du
thème
astral
de
l’autre
peut
pallier
notre
manque
d’intuition
du
prochain.
Il
n’est
d’ailleurs
pas
impossible,
a
contrario,
que
les
femmes
perçoivent
mieux
le
futur
que
les
hommes,
d’où
le
nombre
de
«
voyantes
»
(Madame
Irma).
En
conclusion,
nous
dirons
qu’il
importe
de
distinguer
une
astrologie
fiable
pouvant
servir
à
prévenir
le
stress
lié
à
la
réalité
cyclique
de
nos
sociétés
et
une
astrologie
imaginaire
qui
prétendrait,
assez
abusivement,
pouvoir
cerner
autrui.
Mais
les
femmes
ont‐elles
accès
à
la
cyclicité
en
dehors
de
la
menstruation
qui
n’a
d’ailleurs
qu’un
temps
(ménopause)
?
Il
semble
que
l’âge
soit
un
critère
déterminant
et
elles
n’ont
pas
besoin
de
l’astrologie
pour
être
fixées.
Le
rapport
au
temps
qui
passe
n’est
pas
le
même
pour
les
deux
sexes/genres.
JHB
20.
03.
12
L’imbroglio
des
luminaires
et
la
question
du
masculin
et
du
féminin
Par
Jacques
Halbronn
Nous
montrerons
que
John
Gray
a
intuitivement
raison
quand
il
écrit
que
«
les
hommes
viennent
de
Mars
et
les
femmes
de
Vénus
».
C’est
bien
autour
de
ces
deux
divinités
que
se
situe
la
problématique
et
en
biologie
l’on
se
sert
des
glyphes
de
ces
deux
planètes
pour
désigner
respectivement
l’homme
et
la
femme.
Quid
dans
ce
cas
des
luminaires,
le
Soleil
et
la
Lune,
y
a‐t‐il
double
emploi,
est‐ce
un
référentiel
astronomiquement
sinon
symboliquement
plus
parlant
?
S’est‐il
produit,
comme
d’aucuns
le
laissent
entendre
présentement,
à
une
certaine
époque
une
permutation
dans
les
représentations
du
masculin
et
du
féminin
dont
le
genre
des
luminaires
serait
la
preuve,
en
quelque
sorte
?
Rappelons
d’entrée
de
jeu
que
soleil
et
lune
ont
des
noms
qui
changent
d’une
langue
à
l’autre,
le
nom
de
la
divinité
ne
s’étant
pas
imposé
à
la
différence
des
cinq
autres
astres
du
septénaire.
Les
dernières
Rencontres
Astrologiques
de
mars
2012
organisées
par
l’Association
Source
autour
du
masculin
et
du
féminin
se
sont
conclue
par
une
déclaration
parfaitement
claire
selon
laquelle,
au
regard
de
l’astrologie,
l’heure
des
femmes
avait
enfin
sonné,
Neptune
en
poissons
oblige.
Nous
nous
étions
préparés
de
longue
date
face
à
une
telle
entreprise
et
nous
avons
observé
avec
le
plus
grand
intérêt
comment
se
mettait
place
toute
une
argumentation
notamment
autour
de
la
question
des
luminaires
(cf.
notre
dossier
paru
chez
Eric
Le
Nouvel,
à
télécharger)
Ainsi,
la
«
guerre
des
sexes
»
serait
nourrie
par
une
certaine
réinterprétation
du
symbolisme
qui
passerait
notamment
par
une
redéfinition
du
statut
de
la
Lune.
(cf.
aussi
le
Colloque
«
Cycles
et
Symboles,
24‐25
février
2012,
sur
teleprovidence.com).
La
bataille
se
livrerait
sur
le
terrain
du
symbolisme,
de
la
genèse
des
archétypes.
Il
est
vrai
qu’au
vu
de
la
composition
du
public
des
dites
Rencontres
Astrologiques,
il
ne
faut
pas
être
grand
sociologue
pour
noter
que
sur
200
personnes
environ,
on
pouvait
compter
plus
de
180
dames
(d’un
certain
âge,
au
demeurant)
et
que
ferait‐on
en
effet
sans
ces
personnes
en
termes
de
congrès,
tant
à
Paris,
qu’à
Lyon
ou
à
Bordeaux
et
probablement
à
Bruxelles
?
Nous
sommes
d’accord
avec
certains
intervenants
des
Rencontres
pour
considérer
que
la
Lune
est
masculine.
Mais
le
débat
porte
sur
le
rapport
de
force
entre
les
deux
luminaires,
dès
lors
qu’on
les
associe
respectivement
à
l’Homme
et/ou
à
la
Femme.
On
nous
dit
que,
astronomiquement,
la
Lune
reflète
la
lumière
du
Soleil
et
du
moment
que
la
Lune
est
masculine,
l’homme
n’existerait
donc
que
par
la
Femme.
Or,
nous
dirons
que
la
lune
est
celle
qui
se
rend
chez
le
Soleil
et
non
l’inverse,
puisqu’elle
est
plus
rapide,
plus
véloce
que
lui.
Et
nous
pensons
que
ce
fait
fut
connu
bien
avant
la
question
de
la
source
de
lumière
de
la
Lune.
Mais
d’autres
questions
se
posent
autour
cette
fois
de
Mars
et
de
Vénus.
Nul
ne
contestera
cette
fois
que
Mars
corresponde
au
masculin
et
Vénus
au
féminin.
On
pourrait
donc
rapprocher
Lune
et
Mars
d’une
part,
Soleil
et
Vénus
de
l’autre.
Si
on
va
plus
loin,
on
dira
que
Mars
et
Lune
sont
à
relier
à
la
nuit
et
à
l’Automne
tandis
que
Vénus
et
Soleil
le
seraient
au
jour
et
au
Printemps.
Ce
qui
conduit
à
ne
plus
associer
Mars
au
printemps
mais
à
l’automne,
en
vis‐à‐vis.
Le
problème
numéro
serait
en
fait
plutôt
le
soleil.
Il
faut
en
revenir
à
une
proto‐
astrologie,
lorsque
l’on
ne
savait
pas
encore
distinguer
planètes
(extérieures
dites
aussi
masculines)
et
étoiles
fixes.
Bien
avant
cette
découverte,
le
couple
soleil‐lune
était
connu.
Les
phases
de
la
lune
n’étaient
d’ailleurs
pas
nécessairement
associées
au
soleil
dans
l’esprit
de
nos
aïeux.
Il
y
avait
certes
le
lever
et
le
coucher
du
soleil
(accompagné
d’ailleurs
de
Vénus)
correspondant
au
jour
et
à
la
nuit,
la
nuit
qui
était
le
temps
de
la
Lune‐
et
le
cycle
nouvelle
lune‐pleine
lune
marquait
fortement
les
esprits
et
c’est
sur
cette
base
que
l’année
fut
divisée
en
12
mois,
sans
que
l’on
accordât
une
importance
particulière
au
soleil,
si
l’on
entend
se
situer
dans
une
perspective
historique,
en
évitant
les
anachronismes
modernistes.
En
fait,
il
fallait
attendre
la
nuit
pour
que
le
spectacle
commence,
le
soleil
laissant
la
place
à
la
Lune,
qui
était
le
personnage
principal.
D’ailleurs
le
ciel
n’était
pleinement
visible
que
la
nuit,
avec
sa
voûte
étoilée.
A
l’instar
de
Paris
qui
ne
brillait
que
la
nuit
:
Paris
by
night,
le
feu
se
substituant
au
soleil.
Il
est
fort
peu
probable
que
l’on
ait
pensé
que
la
lumière
de
la
Lune
devait
quoi
que
ce
soit
au
soleil
pas
plus
que
le
feu
ne
soit
redevable
du
soleil,
d’ailleurs.
Le
soleil
était
plutôt
l’ennemi
de
la
Lune
puisque
la
présence
du
soleil
correspondait
à
la
disparition
de
la
Lune.
On
retrouve
là
une
division
binaire
du
temps
qui
n’est
pas
sans
faire
songer
à
l’épisode
du
mariage
malheureux
de
Proserpine
avec
Pluton.
On
avait
compris
que
l’avènement
du
soleil
menaçait
la
visibilité
de
la
Lune
mais
non
que
la
lumière
de
la
lune
émanait
du
soleil.
Il
est
possible
que
l’on
ait
institué
un
premier
mouvement
depuis
la
nouvelle
lune
jusqu’à
la
pleine
lune
et
un
second,
en
sens
inverse.
Début
du
mois
«
lunaire
»
avec
la
nouvelle
lune
et
moitié
du
mois
avec
la
pleine
lune.
Quelque
part,
le
soleil
correspond
à
la
pleine
lune,
de
par
sa
forme,
donc
à
un
second
temps
qui
est
aussi
celui
de
la
naissance
en
dialectique
avec
la
conception.
L’on
aurait
un
mouvement
ascendant
de
la
conception
à
la
naissance
et
un
mouvement
descendant
de
la
naissance
à
la
mort.
(maison
VIII
et
dernière
dans
l’octotopos)
Il
s’est
produit
une
permutation
des
luminaires
dans
le
dispositif
des
exaltations,
la
lune
passant
du
bélier
au
taureau
et
le
soleil
du
taureau
au
bélier
(cf.
Clefs
pour
l’Astrologie,
Paris,
Seghers
1976).
Cela
a
pu
correspondre
au
passage
du
culte
du
taureau
à
celui
du
bélier
et
du
repère
cyclique
(début
d’un
cycle
planétaire)
de
l’étoile
fixe
Aldabra
(œil
du
taureau)
à
une
étoile
de
la
constellation
du
bélier.
Mais
revenons
sur
l’imbroglio
soli‐lunaire
en
concurrence
en
quelque
sorte
avec
celle
de
Mars
et
de
Vénus.
Nous
avons
insisté
par
le
passé
(cf.
le
Colloque
«
Cycles
et
Symboles
»)
sur
le
caractère
proto‐astrologique
du
cycle
soli‐lunaire
qui
est
notamment
à
la
base
de
la
division
de
l’écliptique
en
12
secteurs.
D’une
certaine
façon,
l’astrologie
s’est
construite
contre
ce
cycle,
ne
serait‐ce
que
pour
prôner
une
temporalité
plus
ample
que
celle
du
mois
ou
de
l’année.
Rappelons
que
Saturne
est
sept
fois
plus
lent
que
la
Terre/Soleil
et
que
son
rapport
à
la
Lune
est
d’un
jour
pour
un
an.
C’est
donc
une
toute
autre
échelle.
L’on
peut
certes
s’amuser
à
associer
le
masculin
à
la
Lune
et
rappeler
insidieusement
que
la
Lune
ne
fait
que
refléter
la
lumière
du
soleil.
C’est
une
façon
comme
une
autre
de
conclure
une
alliance
entre
féminisme
revanchard
et
astrologie
comme
contre‐culture
déclarée.
Mais
l’on
peut
aussi
rappeler
que
Vénus
(pas
beaucoup
plus
qu’un
semi‐carré,
48°)
ne
s’éloigne
jamais
du
soleil
alors
que
Mars
peut
aller
où
bon
lui
semble
dans
le
zodiaque.
Pour
nous,
les
luminaires
ne
sont
ni
masculin
ni
féminin
mais
neutres,
puisqu’ils
changent
de
nature
selon
le
signe
où
ils
se
trouvent.
Quand
on
dit
que
l’on
est
né
sous
tel
signe,
cela
renvoie
au
soleil
mais
le
soleil
n’est
ici
qu’un
curseur
à
l’instar
de
la
Lune.
En
revanche,
Mars
et
Vénus
vont
donner
leur
tonalité
aux
phases
du
cycle
des
luminaires.
Mars
et
Vénus
sont
sexués,
alors
que
les
luminaires
ne
font
que
former
un
calendrier,
un
contenant,
un
cadre
pour
un
contenu.
On
peut
d’ailleurs
se
demander
si
toute
la
symbolique
zodiacale,
saisonnière,
planétaire
ne
pourrait
se
réduire
à
un
axe
Mars‐
Vénus,
pour
peu
que
l’on
ait
un
certain
sens
de
l’abstraction,
qui
n’est,
il
est
vrai,
la
chose
du
monde
la
plus
répandue.
Encore
faudrait‐il
s’entendre
pour
fixer
si
Mars
correspond
au
printemps
et
Vénus
à
l’automne
ou
l’inverse.
Et
là‐dessus
les
avis
sont
partagés.
Rappelons
cependant
que
les
planètes
dites
extérieures
ou
masculines
tendent
à
occuper
les
signes
d’automne
en
exaltation
et
les
signes
d’hiver
en
domiciles
ou
encore
les
signes
d’automne
et
d’hiver
dans
le
dispositif
des
doubles
domiciles.
Ce
qui
impliquerait
que
Mars
serait
plus
lié
à
l’automne
qu’au
printemps
et
vice
versa
pour
Vénus.
.Le
problème,
comme
on
l’a
noté
plus
haut,
c’est
que
les
luminaires
sont
placés
eux
aussi
dans
le
dispositif
des
«
Dignités
»,
ce
qui
ne
devrait
pas
être
le
cas
s’ils
ne
jouaient
qu’un
rôle
de
curseur
neutre,
donc
n’ayant
pas
à
être
associés
à
un
signe
particulier.
Ce
serait
tellement
plus
simple
si
les
luminaires
étaient
absents
du
dit
dispositif,
tout
comme
d’ailleurs
Saturne
qui
est
selon
nous
l’octave
supérieur
des
luminaires
(avec
son
rapport
aux
4
étoiles
fixes
royales
qui
sont
ses
quatre
«
points
gamma
»).Mais
si
les
deux
luminaires
symbolisaient
des
forces
opposées,
comment
se
fait‐il
qu’ils
soient
placés
dans
des
signes
joints,
placés
cote
à
cote
(bélier
et
taureau
pour
les
exaltations,
cancer
et
lion
pour
les
domiciles)
?
N’est‐ce
pas
la
preuve
qu’ils
ne
sont
pas
considérés
en
tant
que
dialectique
mais
en
tant
que
combinatoire
purement
astronomique
?
Comment
se
fait‐il
que
le
domicile
du
soleil
ne
soit
pas
l’exil
de
la
lune
comme
c’est
le
cas
pour
Mars
et
Vénus
?
Au
lieu
de
cela,
on
trouve
face
aux
luminaires
Saturne
(en
balance,
capricorne,
verseau).Mais
là
encore,
Saturne
ne
doit
pas
ici
être
considéré
comme
ayant
une
tonalité
qui
lui
serait
propre
(par
exemple
opposée
à
Jupiter,
selon
Barbault)
mais
comme
une
cyclicité
à
une
autre
échelle
et
concurrente
de
celle
du
cycle
soleil‐lune,
une
octave
supérieure
comme
dit
Barbault
en
ce
qui
concerne
les
planètes
transsaturniennes.
En
fait,
les
couples
planétaires
étudiés
par
Barbault
(Soleil‐Lune,
mars‐Vénus,
Jupiter‐
Saturne,
Uranus‐
Neptune,
Editions
du
CIA,
dans
les
années
cinquante
du
siècle
dernier)
ne
valent
sur
le
plan
symbolique
que
pour
Mars‐Vénus
et
l’on
peut
regretter
l’absence
de
la
polarité
Mercure‐Jupiter,
pourtant
mise
en
évidence
dans
le
dispositif
des
doubles
domiciles
(Gémeaux‐Sagittaire,
Vierge‐Poissons)
Le
temps
est
venu
de
renoncer
à
l’idée
d’une
astrologie
où
chaque
planète
aurait
son
propre
cycle
:
il
y
a
les
planètes
masculines
et
en
fait
pour
nous
les
luminaires
sont
conjointement
une
valeur
masculine,
Soleil‐lune‐
Saturne
et
de
l’autre
les
planètes
féminines
(Mercure,
Vénus,
Mars,
Jupiter)
qui
n’agissent
que
lorsqu’elles
sont
activées
par
le
passage
des
planètes
masculines
et
produisent
alors
des
effets
qui
leurs
sont
propres.
On
notera
d’ailleurs
–
et
ce
n’est
pas
par
hasard,
qu’en
astrologie,
on
ne
désigne
pas
les
luminaires
par
un
nom
de
divinité
mais
par
leur
qualificatif
astronomique,
précédé
d’un
article
(sur
lequel
il
y
a
comme
l’on
sait
débat).
Cela
ne
signifie
pas
cependant
que
la
matrice
de
la
dialectique
Mars‐
Vénus
ne
soit
pas
Soleil
et
Lune
ou
Lune
et
Soleil,
comme
on
voudra
mais
une
matrice
est
faite
pour
être
transposée
et
dépassée.
Cela
dit,
nous
pencherions
plutôt
vers
l’idée
selon
laquelle
c’est
l’astre
le
plus
rapide
qui
est
masculin
(donc
la
Lune),
tout
comme
Saturne
est
plus
rapide
–ô
combien
!
‐
que
les
étoiles
fixes.
L’astre
le
plus
lent
sert
de
balise
à
l’astre
le
plus
rapide.
Initialement,
le
«
signe
»
était
celui
de
la
lunaison,
c'est‐à‐dire
le
signe
où
la
Lune
rejoignait
le
soleil.
On
a
donc
tort
de
nos
jours
de
dire
que
le
signe
est
celui
où
le
soleil
se
trouve
à
la
naissance
car,
en
réalité,
le
signe
est
déterminé
par
le
lieu
de
la
rencontre
très
ponctuelle
entre
les
luminaires,
d’où
le
découpage
en
12.
Le
problème,
c’est
qu’actuellement,
le
changement
de
signe
ne
correspond
plus
aux
lunaisons
successives
mais
à
un
découpage
en
12
à
partir
du
point
vernal
(hémisphère
nord)‐
cette
correspondance
mois/signes
n’étant
respectée
qu’en
astrologie
kabbalistique,
le
délicat
équilibre
entre
saisons
et
lunaisons
aboutit
à
un
résultat
hybride,
le
début
du
printemps
ne
correspondant
qu’exceptionnellement
à
une
lunaison
(c’est
remplacé
par
l’ingrés,
un
par
saison,
lors
des
équinoxes
et
des
solstices).
On
pourrait
donc
dire
que
c’est
abusivement
que
le
soleil
a
fini
par
acquérir
un
statut
«
masculin
»
par
rapport
à
la
Lune
alors
qu’il
devrait,
tout
au
contraire,
représenter
la
balise
et
non
le
curseur,
comme
à
la
roulette,
avec
ses
cases
où
la
boule
(curseur)
s’arrête.
Si
l’on
transpose,
on
dira
que
Mercure,
Vénus,
Mars
et
Jupiter
–
mais
aussi
les
étoiles
fixes‐‐
ont
le
soleil
pour
matrice
féminine
alors
que
Saturne
a
pour
matrice
masculine
la
Lune.
Soulignons
le
fait
que
Saturne
est
un
dieu
qui
n’a
pas
d’attribution
spécifique
(pas
plus
d’ailleurs
qu’Uranus),
mythologiquement
sinon
astrologiquement.
Les
commentaires
astrologiques
se
sont
efforcés
de
masquer
ce
décalage
qui
s’est
accru
avec
Uranus,
avec
un
passage
d’un
critère
fonctionnel
à
un
critère
généalogique.
Et
ensuite,
la
série
fonctionnelle
reprend,
comme
si
de
rien
n’était,
avec
Poséidon‐Neptune,
dieu
des
océans
et
Hadès‐Pluton,
dieu
des
Enfers,
tous
deux
frères
de
Zeus
et
fils
de
Kronos,
ouvrant
un
nouveau
quatuor,
si
l’on
admet
l’existence
de
deux
transplutoniennes,
faisant
pendant
au
premier
(
Mercure‐Vénus‐Mars
et
Jupiter),
Uranus
pouvant
jouer
pour
ce
second
quatuor
le
rôle
que
joue
Saturne
pour
le
premier.
Autrement
dit,
il
faudrait,
selon
cette
logique
sous
jacente,
privilégier
les
aspects
d’Uranus
à
Neptune
et
à
Pluton
ou
mieux
encore
découpe
le
cycle
d’Uranus
en
deux
phases,
l’une
neptunienne
et
l’autre
plutonienne,
s’il
fallait
considérer
que
ces
noms
de
dieux
n’ont
pas
été
donnés
par
hasard.
Dans
ce
cas,
seul
le
cycle
astronomique
d’Uranus
ferait
sens,
Neptune
et
Pluton
n’étant
que
des
indicateurs
de
tonalité,
Uranus,
l’astre
le
plus
rapide
des
transsaturniennes
étant
l’octave
supérieur
de
Saturne
(connecté
avec
les
fixes)
tout
comme
Neptune
et
Pluton
correspondraient
à
Vénus
et
à
Mercure,
sur
le
plan
des
phases
du
cycle.
Autrement
dit,
l’usage
astrologique
des
transsaturniennes
serait
totalement
à
repenser
sur
la
base
d’un
dualisme
entre
planètes
donneuses
de
temps
(ici
Uranus)
et
planètes
donnant
le
«
la
»
et
que
l’on
pourrait
qualifier
de
«
zodiacales
»
(ici
Neptune
et
Pluton)
en
parallèle
avec
Saturne
encadrant
Mercure,
Vénus
Mars
et
Jupiter
et
prenant
le
relais
de
la
Lune
(dans
son
rapport
matriciel
avec
le
soleil)
JHB
22.
03.
12
Repenser
la
question
de
l’individu
et
sa
traduction
astrologique
Par
Jacques
Halbronn
On
assiste
à
un
double
nivellement,
par
le
haut
et
par
le
bas.
Par
le
bas,
quand
on
observe
que
des
modes
alimentaires
marqués
par
la
pénurie
se
sont
généralisés
(biscuits
par
exemple
à
la
place
de
fruits)
et
par
le
haut
quand
des
titres
(Seigneur,
qui
a
donné
en
forme
abrégée,
Monsieur)
sont
revendiqués
par
tous.
Dans
le
cas
de
la
notion
de
«
personnalité
»,
on
assiste,
selon
nous,
à
un
tel
nivellement
par
le
haut
et
d’ailleurs
l’usage
du
mot
a
conservé
une
certaine
ambigüité
:
on
parle
de
la
personnalité
de
quelqu’un
mais
l’on
dit
aussi
«
c’est
une
personnalité
»
pour
‘distinguer
»
tel
ou
tel
personnage
d’importance.
C’est
dire
que
ce
sont
des
termes
qui
ne
doivent
pas
être
galvaudés
et
qui
ne
concernent
qu’une
minorité
de
gens.
Or,
de
nos
jours,
et
notamment
chez
les
astrologues,
tout
se
passe
comme
si
cela
pouvait
désigner
chacun
d’entre
nous.
En
réalité,
il
serait
plus
heureux
de
réserver
une
telle
terminologie
(individu,
personnalité)
qu’à
des
cas
assez
exceptionnels
sanctionnés
par
une
certaine
renommée,
par
un
certain
succès
public,
à
commencer
par
une
élection.
On
a
d’ailleurs
coutume
de
dire
que
les
thèmes
astraux
étaient
réservés
au
départ
à
des
«
Grands
»
de
ce
monde.
D’une
façon
plus
générale,
nous
dirons
que
le
thème
devrait
être
une
affaire
exceptionnelle,
soit
en
raison
d’honneurs
singuliers,
soit
du
fait
de
maladies
particulièrement
pénibles,
donc
lorsque
quelqu’un
est
au
plus
haut
ou
au
contraire
au
plus
bas.
Sur
un
plan
cyclique,
nous
dirons
que
certaines
périodes
favorisent
le
processus
d’individuation,
cela
correspond
aux
phases
«
vénusiennes
»
de
Saturne
(dans
notre
système),
celles
où
l’on
sort
du
rang,
où
l’on
se
fait
remarquer.
Les
femmes
tendent
naturellement
à
se
distinguer,
ne
serait‐ce
que
par
la
fantaisie
de
leur
habillement.
Une
salle
composée
en
majorité
de
femmes
ne
ressemble
pas,
visuellement
–elle
sera
plus
colorée‐
à
une
salle
composée
d’hommes,
qui
sera
plus
monotone.
La
désignation
d’un
chef
conduit
bien
évidemment
à
un
tel
processus
de
«
culte
de
la
personnalité
»,
du
«
chef
».
Pour
nous,
un
«
‘chef
»
correspond
à
une
logique
vénusienne,
quelle
que
soit,
par
ailleurs,
le
«caractère
«
du
dit
chef.
Il
y
a
du
«
bling
bling
»
dans
un
tel
tropisme
individualiste.
Inversement,
la
phase
martienne,
de
Saturne,
y
mettra
fin,
ce
sera
une
sorte
d’abolition
des
«
privilèges
»
(cf.
1792),
un
retour
d’une
démocratie
indirecte
à
une
démocratie
directe.
La
fameuse
‘nuit
du
4
Août
»
correspond
à
la
position
de
Saturne
à
la
fin
du
signe
du
bélier
et
au
début
du
signe
du
taureau,
ce
qui
correspond
à
ce
que
nous
appelons
une
phase
«
martienne
».
Rappelons
d’ailleurs
qu’il
est
important
pour
chacun
de
s’identifier
à
un
groupe.
C’est
ce
déficit
identitaire
qui
conduit
à
une
exacerbation
ontologique.
En
phase
dite
martienne,
il
est
bon
de
mieux
se
situer
par
rapport
à
ses
origines,
à
se
reconnaitre
dans
une
«
communauté
».
En
ce
sens,
nous
dirons
que
l’astrologie
attire
beaucoup
ceux
qui
traversent
une
crise
identitaire,
qui
sont
en
rupture
avec
leur
milieu
d’origine
(cela
peut
concerner
notamment
des
émigrés)
à
commencer
par
les
femmes
face
au
modèle
féminin,
d’où
le
grand
nombre
de
femmes
dans
les
réunions
astrologiques.
Revenons
sur
cette
idée
d’’individualité
»
qui
est
au
cœur
de
la
méthodologie
astrologique
dominante.
C’est
en
effet
par
le
biais
du
«
thème
»
que
les
astrologues
entendent
et
prétendent
«
prouver
»
l’astrologie
et
chacun
des
facteurs
utilisés.
On
notera
que
cette
astrologie
«
vénusienne
»
fait
pendant
à
une
astrologie
«
martienne
»
qui
tend
à
englober
les
gens
signe
par
signe,
donc
dans
des
catégories
très
larges.
Une
telle
dualité
est
en
fait
révélatrice
d’un
certain
dualisme
comme
celui
que
nous
décrivons
plus
haut.
On
a
dit
plus
haut
qu’il
y
avait
un
individualisme
vers
le
haut‐
qui
est
celui
des
honneurs‐
et
un
individualisme
vers
le
bas,
qui
est
celui
des
maladies
tant
physiques
que
psychiques.
Plus
on
est
«
malade
»,
plus
on
est
spécial
et
plus
l’on
est
en
quelque
sorte
unique.
En
ce
sens,
la
phase
martienne
conduit
à
retrouver,
à
rejoindre
la
norme.
Le
mot
«
persona
»
en
grec
signifie
masque.
Avec
Mars,
c’est
bas
les
masques
!
Il
est
clair
que
le
Printemps
arabe
de
2011
est
typique
d’’une
telle
phase
martienne
d’abolition
des
privilèges,
des
délégations,
des
représentations.
Saturne
occupe
alors
la
seconde
moitié
de
la
balance,
tout
comme
en
1792
il
occupait
celle
du
bélier.
Notons
qu’en
2012,
on
célèbre
le
220e
anniversaire
de
la
«
Nuit
»
(cf.
aussi
1968,
1989
etc.).
Ce
«
printemps
»
illustre
la
problématique
que
nous
avons
décrite
:
le
peuple
remet
en
question
le
pouvoir
qu’il
a
accordé
et
en
quelque
sorte
abandonné
à
ses
dirigeants.
(cf.
le
choix
d’un
roi
chez
les
Hébreux,
Livre
de
Samuel)
La
demande
d’astrologie
individuelle
doit
donc
être
gérée
avec
précaution
car
elle
est
déjà
en
soi
un
symptôme
d’un
certain
dérèglement.
Cela
demande
un
c
traitement
visant
à
montrer
à
la
personne
qu’elle
n’est
pas
aussi
différente
qu’elle
le
croit
et
que
dans
la
vie
quotidienne,
elle
ne
pourrait
pas
vivre
si
elle
ne
correspondait
pas
à
un
certain
standard,
notamment
dans
la
vie
quotidienne
:
ne
s’assoit‐elle
pas
sur
un
siège,
dans
un
café,
qui
aura
servi
à
des
centaines
de
personnes
avant
elle,
ne
voit‐elle
pas
des
émissions
à
la
télévision
qui
ne
sont
pas
faites
que
pour
elle
?
Or,
le
thème,
par
sa
spécificité,
risque
fort
de
nourrir
un
fantasme
du
type
«
je
suis
unique
en
mon
genre
»
?
JHB
21.
03.
12
(équinoxe
de
printemps)
Les
interpolations
dans
la
transmission
astrologique
Par
Jacques
Halbronn
La
transmission
d’un
savoir
peut
être
affectée
par
divers
facteurs,
erreur
de
copie,
de
traduction,
permutations
mais
aussi
interpolations.
On
repère
une
interpolation
en
ce
qu’elle
«
casse
»
le
rythme
initial.
On
s’intéressera
ici
à
des
interpolations
à
base
4.
Cette
base
4
est
très
féconde
:
que
l’on
rappelle
le
tétramorphe
qui
est
à
la
base
du
sphinx
et
que
l’on
retrouve
dans
l’arcane
«
Le
Monde
»
du
Tarot
ou
dans
le
Livre
d’Ezéchiel.
(Taureau,
lion,
homme,
aigle),
dans
la
représentation
des
4
Evangélistes.
I
Les
quatre
saisons
et
les
vertus
cardinales.
Ce
texte
s’inscrit
dans
une
réflexion
sur
la
Genèse
du
symbolisme
Zodiacal
d’une
part
et
de
sa
«
fortune
»,
de
sa
«
réception
».
de
l’autre.
Quelles
sont
les
composantes
du
Zodiaque
tel
qu’il
s’est
fossilisé
notamment
au
niveau
des
constellations
astronomiques
qui
l’ont
perpétué
?
Les
diverses
influences
ne
peuvent
que
brouiller
les
pistes
tout
comme
les
tentatives
de
rechercher
une
unité,
une
fluidité
au
sein
de
l’ensemble
qui
nous
est
parvenu.
Avant
de
se
mettre
à
commenter,
à
justifier
un
objet,
encore
faut‐il
s’assurer,
préalablement,
de
son
intégrité.
On
nous
objectera
que
si
le
commentaire
démontre
son
unicité,
le
problème
ne
se
pose
pas
ou
plus.
Le
problème,
c’est
que
le
commentaire
le
plus
habile
ne
parvient
pas
à
masquer
les
incohérences
structurelles.
La
«
sauce
»
du
commentaire
ajouté
ne
peut
se
substituer
à
la
piètre
qualité
du
produit.
Mais
celui
qui
est
cuisinier
tendra
à
relativiser
le
rôle
de
l’éleveur
et
vice
versa.
Au
fond,
peut
être
est‐ce
là
un
clivage
essentiel
qui
n’est
pas
sans
recouper
celle
du
masculin
et
du
féminin,
du
signifiant
et
du
signifié
?
Le
cuisinier
a
besoin
d’un
support
mais
en
même
temps
est
indifférent
à
la
qualité
du
support,
de
sa
provenance.
Il
va
de
l’avant
et
ne
sait
pas
remonter
à
la
source.
En
Astrologie,
la
proportion
de
cuisiniers
est
très
largement
supérieure,
de
nos
jours,
à
celle
des
éleveurs
au
point
que
l’on
puisse
craindre
d’avoir
atteint
un
seuil
critique
où
l’astrologie
ne
puisse
plus
se
recycler,
c'est‐à‐dire
se
nettoyer
de
tout
ce
qui
a
pu
s’y
incruster.
Dans
la
présente
étude,
nous
aborderons
la
question
de
l’incrustation
du
dispositif
des
Vertus
Cardinales
au
sein
du
cercle
zodiacal.
Dans
un
récent
texte
(paru
dans
le
Journal
de
Bord
d’un
astrologue),
nous
avions
souligné
la
dimension
cyclique
du
personnage
du
Verseau
(Aquarius),
souvent
identifié
à
Ganymède,
l’échanson
de
Dieu
(cf.
Paul
Le
Cour,
1937).
Il
nous
était
paru
intéressant
de
présenter
un
personnage
faisant
le
tour
de
la
table,
de
la
«
Cène
»,
et
proposant
à
chaque
convive,
à
tour
de
rôle,
un
seul
et
même
breuvage,
un
seul
et
même
plat.
Le
verseau
représentait
le
mouvement
tandis
que
les
convives
étaient
liés
à
leurs
sièges
respectifs.
Mais
une
telle
présentation
convenait
mal
à
nos
travaux
sur
l’émission
et
la
réception.
Car
tel
que
nous
le
présentions,
le
verseau
était
l’émetteur
et
chaque
convive,
un
récepteur
qui
recevait
et
ne
donnait
rien.
C’est
pourquoi,
il
y
a
peu,
nous
nous
sommes
demandés
s’il
n’y
avait
pas
contresens
par
rapport
au
personnage
du
«
serviteur
»
et
s’il
ne
fallait
pas
plutôt
lui
substituer
l’image
du
mendiant,
de
celui
qui
demande
l’aumône,
en
allant
d’une
personne
à
l’autre,
chacun
lui
donnant
ce
qui
lui
semblait
approprié,
comme
lorsque
l’on
fait
la
quête
à
l’église,
avec
une
corbeille.
Ne
serait‐ce
pas
plutôt
une
corbeille
à
remplir
qu’un
vase
à
vider,
à
déverser,
dont
il
se
serait
agi
initialement
?
Cela
pourrait
être
un
moine,
notamment
de
l’Ordre
Mendiant,
justement,
un
ermite.
Rappelons
que
dans
le
tarot,
le
personnage
de
la
Tempérance
évoque
le
Verseau,
la
tempérance
étant
l’une
des
Quatre
vertus
cardinales
avec
la
Justice
(Balance),
la
Force
(Fortitude,
le
courage
cf.
le
Lion
dans
le
Tarot
et
dans
le
Zodiaque),
deux
autres
arcanes
majeurs,
la
Prudence
étant
associée
selon
Court
de
Gébelin
au
Pendu
(remis
à
l’endroit)
–
cf.
nos
Recherches
sur
l’Histoire
du
tarot
et
de
l’astrologie
(Ed.
La
Grande
Conjonction‐Trédaniel
,
in
L’Astrologie
du
Livre
de
Toth,
1993).
Peut‐être
à
un
certain
stade,
certaines
vertus
cardinales
se
seraient‐elles
incrustées
au
sein
du
symbolisme
zodiacal,
puisque
l’on
sait
que
le
signe
de
la
Balance
(la
Justice)
est
arrivé
assez
tard
aux
dépens
des
«
Chelles
»
du
Scorpion.
Certes,
l’idée
d’une
«
coupe
»
qui
circule
entre
les
convives
est‐elle
classique,
on
la
retrouve
chez
le
prêtre
lors
de
l’eucharistie.
(et
chez
les
Juifs,
dont
cette
pratique
est
issue
et
transposée).
L’on
peut
aussi
penser
à
un
arrosoir
qui
vient
apporter
un
baume
à
chaque
plante
mais
nous
préférons
l’image
de
l’abeille
qui
butine
d’une
fleur
à
l’autre.
En
tout
état
de
cause,
nous
préférons
imaginer
un
mendiant
tendant
sa
sébile
et
recevant
de
chacun
ce
qui
lui
est
propre,
ce
qui
permettrait
de
faire
apparaitre
la
spécificité
de
chacun
des
«
stations
»
(des
«
saisons
»),
chaque
saison
apportant
ce
qui
la
caractérise.
Dès
lors,
le
personnage
du
mendiant
n’a
p
as
à
être
associé
à
une
saison
donnée,
puisque
à
l’instar
du
soleil
il
les
parcourt
toutes.
Ce
serait
donc
par
erreur
que
l’on
aurait
identifié
ce
personnage
avec
un
facteur
hivernal,
la
tempérance
(continence)
convenant
assez
bien
pour
l’hiver
quand
il
s’agit
de
ne
pas
se
laisser
entrainer
à
d’excessives
libations
comme
celles
que
nous
présentent
les
Très
Riches
Heures
du
Duc
de
Berry
pour
le
mois
de
janvier
ou
de
février
–(à
retrouver
sur
Internet).
Les
quatre
saisons
auraient
été
ainsi
associées
aux
quatre
vertus
cardinales
:
la
balance
et
l’automne,
la
tempérance
(classiquement
représentée
par
un
personnage
faisant
circuler
un
liquide
passant
d’un
récipient
à
l’autre)
et
l’Hiver,
la
Force
et
l’Eté
(la
Force
est
liée
au
Lion
dans
le
Tarot,
avec
une
femme
(la
vierge
fait
suite
au
signe
du
lion)
qui
tente
de
maîtriser
l’animal)
et
enfin
la
Prudence,
qui
serait
associée
au
Printemps.
On
peut
se
demander
si
les
«
jumeaux
»
n’évoquent
pas
le
«
miroir
»
qui
symbolise
la
Prudence,
l’introspection
(mot
qui
vient
du
latin
speculum,
le
miroir
qui
permet
de
voir
ce
qui
est
derrière
nous
(rétroviseur,
cf.
la
Dame
à
la
Licorne)
de
par
leur
dédoublement,
l’alter
ego,
le
double.
A
noter
que
tempérance,
justice
et
prudence
forment
un
triangle
équilatéral
(verseau,
balance,
gémeaux,
trois
signes
d’air)
Il
nous
faut
donc
conclure
que
le
zodiaque
a
été
marqué
par
l’interpolation
des
vertus
cardinales
(déjà
attestées
chez
les
Juifs
(cf.
Philon
d’Alexandrie)
mais
cela
souligne
le
fondement
quaternaire
de
la
pensée
astrologique,
bien
avant
la
structure
des
12
signes
et
des
12
mois
(solilunaires),
même
si
les
12
signes
correspondent
à
une
proto‐
astrologie
plus
ancienne
que
la
division
en
4.
Nous
avons
déjà
émis
l’idée
d’un
zodiaque
hybride.
Nous
avions
donné
l’exemple
de
l’axe
bélier‐balance
(Pâques/
Jour
du
Pardon/du
jugement)
mais
la
thèse
des
4
Vertus
cardinales
nous
semble
mieux
fondée,
le
verseau
dérivant
de
la
Tempérance
et
non
pas
l’inverse,
tout
comme
la
Balance
de
la
Justice
(représentée
aussi
par
un
glaive)
pour
les
saisons
d’automne
(balance)
et
d’hiver
(verseau).
Cela
pourrait
inciter
certains
astrologues
à
repenser
leur
idée
du
signe
du
verseau
car
l’’image
d’un
verseau
«
uranien
»,
excessif
et
guère
«
tempéré
»
semble
bien
éloignée
de
la
vertu
de
Tempérance.
Il
reste
qu’une
telle
intrusion
parasite
le
Zodiaque,
incitant
notamment
certains
à
associer
Vénus
à
la
Balance
alors
que
l’automne
est
le
domaine
de
Mars
:
rendons
à
César
ce
qui
est
à
César
ou
encore
reconnaissons
la
dure
«
loi
du
talion
».
Œil
pour
œil,
dent
pour
dent.
Quatre
objets
symbolisent
traditionnellement
les
vertus
cardinales
:
Le
miroir
pour
la
prudence
La
balance
pour
la
justice
Le
vase
pour
la
tempérance
La
couronne
(le
lion,
roi
des
animaux)
pour
la
force,
le
courage.
Il
a
certainement
du
exister
un
zodiaque
antérieur
à
l’emprunt
aux
Vertus
Cardinales.
Selon
nous,
cette
émergence
tardive‐
mais
déjà
fort
ancienne
puisqu’elle
est
attestée
par
les
constellations
astronomiques
‐
des
Vertus
Cardinales
au
sein
du
symbolisme
zodiacal,
serait
l’indication
d’une
volonté
de
la
part
de
l’astrologie‐
car
les
vertus
cardinales
appliquées
à
l’astronomie
nous
semblent
directement
relever
de
l’idée
astrologique‐
correspondraient
à
une
volonté
de
dépassement
du
duodénaire
(12)
que
nous
situons
dans
le
proto‐astrologique.(cf.
le
Colloque
Cycles
et
Symboles,
sur
teleprovidence.com).
On
aura
voulu
placer
par‐dessus
le
symbolisme
duodénaire
du
calendrier
une
structure
quaternaire
significative
et
évocatrice.
Cette
tentative
n’aura
finalement
abouti
qu’à
un
certain
syncrétisme,
le
duodénaire
ayant
en
quelque
sorte
absorbé,
intégré,
le
quaternaire
par
un
processus
exégétique,
unitaire
que
l’on
ne
peut
que
constater,
le
verseau
ou
la
balance,
pour
prendre
les
deux
cas
les
plus
flagrants
étant
désormais
considérés
comme
faisant
partie
intégrante
du
système
zodiacal,
l’idée
même
d’addition
tardive
(pourtant
bien
connue
pour
la
Balance)
étant
jugée
douteuse,
tant
le
besoin
est
fort
d’un
objet
en
quelque
sorte
atemporel
en
sa
substance
mais
se
prêtant
aux
ajustement
les
plus
divers
au
niveau
de
l’interprétation.
C’est
là
un
postulat
(non
dit)
qu’il
nous
faut
signaler
et
qui
est
typiquement
d’essence
féminine
:
on
prend
les
choses
comme
elles
sont
mais
on
les
traite,
on
les
«
travaille
»,
on
les
«
prépare
»
(à
la
consommation)
comme
on
l’entend.Mais
là
encore,
il
y
a
des
seuils
et
nous
interpellons
donc
les
historiens
du
zodiaque
et
les
astrologues
:
peu‐t‐on
encore
sérieusement
nier
l’importation
des
Vertus
Cardinales,
à
des
fins
astrologiques,
dans
le
Zodiaque
et
le
fait
que
cela
témoigne
d’un
retour
au
Quatre
?
Autrement
dit,
ne
serait‐il
pas
heureux
de
proposer
une
division
en
quatre
de
l’écliptique
autour
de
quatre
concepts
plutôt
que
de
perpétuer
une
proto‐astrologie
à
base
12,
fondée
sur
la
contingence
des
12
lunaisons
qui
ne
relève
aucunement
de
quelque
«
loi
»
astronomique,
chaque
cycle
de
deux
planètes
générant
ses
propres
chiffres
?
En
un
an
terrestre,
la
lune
(mâle),
satellite
de
la
Terre,
rencontre
grosso
modo
12
fois
le
soleil
(femelle).
On
peut
aussi
se
demander
combien
de
fois
Jupiter
rencontre
Saturne
au
sein
d’une
«
année
»
neptunienne
de
165
ans
?
Le
problème
de
ce
cycle
soli‐lunaire,
c’est
qu’il
est
voué
à
s’inverser.
Dès
que
l’on
ne
recourt
plus
à
la
Lune,
c’est
le
soleil
qui
devient
le
facteur
le
plus
rapide
et
alors
l’on
peut
se
demander
combien
de
fois
le
soleil
rencontre
Mars
au
cours
d’une
«
année
»
saturnienne.
On
voit
par
là
même
que
la
division
en
4
est
beaucoup
plus
stable
(cf.
les
4
tempéraments
associés
aux
4
Eléments)
que
de
telles
considérations
astronomiques
(cf.
André
Barbault,
L’univers
astrologique
des
quatre
éléments,
Paris,
Ed.
Traditionnelles,1992,
pp.
90‐91),
à
l’origine
notamment
d’une
division
en
12
qui
ne
correspond
à
aucune
exigence
numérique
binaire,
on
passe
du
1
au
2,
du
2
au
4,
du
4
au
8,
du
8
au
16.
Le
12
est
un
obstacle
épistémologique
(Bachelard)
pour
la
pensée
astrologique.
(cf.
les
travaux
de
J.
P.
Nicolae
autour
du
12).
II
Les
bonnes
et
les
mauvaises
maisons.
Les
maisons
astrologiques
(voir
notre
étude
dans
le
journal
de
bord
d’un
astrologue,
février
2012)
associent
certaines
planétes
à
certaines
maisons
et
il
existe
des
planétes
dites
«
fortunes
»
(Vénus
et
Jupiter)
et
d’autres
«
infortunes
».(Mars
et
Saturne),
ce
qui
rejaillit
sur
les
maisons
correspondantes.(cf.
notre
traduction
d’
Abenazra,
Le
livre
des
fondements,
Paris,
Retz,
1977,
exposé
dans
Manilius
(Ier
siècle
de
notre
ère)
C’
est
ainsi
que
la
maison
XI
est
liée
à
Jupiter
et
la
maison
XII
à
Saturne,
ce
qui
explique
que
l’une
soit
dite
favorable
et
l’autre
défavorable,
comme
le
souligne
l’iconographie
des
maisons
(cf.
E.
Schön,
1515,
document
reproduit
par
Dan
Giraud
dans
Le
Soleil,
le
Cœur
et
l’or,
Ed.
Cohérence,
1982,
p.
183).
Mais
cela
retentit
aussi
sur
les
maisons
qui
leur
font
face
:
la
VI
pour
la
XII
et
la
V
pour
la
XI).
Si
dans
le
premier
cas,
les
maisons
se
situent
«
extra
muros
»,
c'est‐à‐dire
au‐delà
de
la
maison
VIII
(la
Mort),
si
l’on
admet
que
le
dispositif
initial
était
à
8
maisons,
la
V
et
la
VI
sont
«
intra
muros
».
Nous
avions
déjà
relevé
qu’il
était
un
peu
incongru
de
placer
les
valeurs
négatives
de
la
VI
juste
avant
le
mariage.
Nous
avions
envisagé
l’hypothèse
d’une
permutation
mais
nous
préférons
désormais
celle
d’une
interpolation.
Mais
dans
ce
cas,
interpolation
implique
substitution.
Autrement
dit,
il
y
eut
une
précédente
maison
VI
(liée
à
Mars)
qui
ne
devait
pas
concerner
la
maladie.
Quant
à
la
maison
V
(liée
à
Vénus),
«
bonne
maison
»,
il
est
possible
que
la
scène
qui
représente
des
enfants
joyeux,
qui
semblent
danser,
corresponde
à
cette
maison
placée
sous
la
houlette
d’Aphrodite.
JHB
20.
03.
12
Le
rapport
de
l’homme
à
l’animal
au
regard
de
l’Astrologie
Par
Jacques
Halbronn
Peut‐on
être
astrologue
et
végétarien
?
Quelque
part,
ce
serait
vouloir
échapper
à
une
cyclicité
fondamentale
que
de
refuser
de
manger
de
la
viande
et
plus
encore
de
condamner
l’abattage
des
«
bêtes
»,
à
commencer
par
celles
qui
sont
dites
domestiques.
Il
est
vrai
que
la
tradition
astrologique,
planétaire
comme
zodiacale,
telle
qu’elle
nous
est
parvenue
est
bien
édulcorée.
Un
débat
qui
a
été
récemment
alimenté
par
la
question
du
hallal,
dans
le
cours
de
la
campagne
providentielle
en
France,
en
mettant
l’accent
sur
la
dimension
religieuse
que
cela
impliquerait,
notamment
quant
à
la
façon
dont
on
met
l’animal
à
mort.
Selon
nous,
en
reprenant
la
morale
de
l’Ecclésiaste,
il
y
a
un
temps
pour
élever
et
nourrir
les
animaux
et
un
temps
pour
les
tuer
et
les
manger.
Dans
la
Bible,
il
y
a
un
Commandement
qui
interdit
de
tuerai
un
homme
:
Tu
ne
tueras
point
mais
il
n’est
nullement
prohibé
en
revanche
de
tuer
un
animal
et
le
fait
que
l’on
codifie
le
type
d’
animal
que
l’on
a
le
droit
de
manger
et
la
façon
dont
il
convient
de
le
tuer
(abattage
kasher,
proche
du
hallal
musulman)
et
de
le
manger
(exemple
du
chevreau
et
du
lait,
qui
est
à
la
base
de
toute
la
préparation
culinaire
juive
jusqu’à
nos
jours)
souligne
à
quel
point
l’homme
est
censé
manger
de
la
viande,
certes
sous
certaines
conditions
(interdit
sur
le
porc,
exclu
donc
par
définition
des
boucheries
hallal
et
kasher).
Selon
nous,
l’astrologie
et
même
la
mythologie
ne
nous
encouragent
pas
à
faire
la
guerre
et
pour
nous
Mars
ne
saurait
justifier
que
l’on
tue
des
êtres
humains
comme
on
le
ferait
pour
des
animaux.
C’est
en
fait
traiter
un
homme
comme
s’il
s’agissait
d’un
animal
qui
fait
scandale,
qui
est
inqualifiable
dans
ce
qu’on
appelle
les
génocides,
la
Shoah.
C’est
là
un
Mars
dévoyé.
Or,
la
représentation
astrologique
traditionnelle
de
Mars
renvoie
à
l’acte
guerrier,
au
combat
de
l’homme
contre
l’homme,
quand
l’homme
considère
comme
ni
plus
ni
moins
grave
d’égorger
un
homme
ou
un
animal.
Cela
fausse
ipso
facto
la
dialectique
Vénus‐
Mars,
voire
celle
du
féminin
et
du
masculin.
Vénus
n’est
pas
plus
la
paix
que
Mars
n’est
la
guerre.
Les
armes
de
Mars
ne
sont
pas
tant
celles
d’un
guerrier
que
d’un
chasseur
voire
d’un
boucher,
parfaitement
inscrit
dans
la
Cité
et
représenté
dans
les
images
des
anciens
almanachs,
pendant
la
période
Automne‐Hiver,
saisons
où
l’on
fait
du
feu.(élément
qui
n’est
nullement
estival
car
le
feu
remplace
le
soleil
et
ce
n’est
pas
en
Eté
qu’on
se
chauffe
par
ce
moyen,
le
feu,
c’est
le
foyer,
le
soleil
«
intérieur
»).
Nous
dirons
plutôt
que
Vénus
est
la
nourricière
et
Mars
celui
qui
reprend
ce
qui
a
été
donné,
en
tuant
l’animal
qui
a
ainsi
été
nourri.
Il
est
tué
non
pas
en
vain
mais
pour
permettre
à
l’Homme
de
vivre.
C’est
l’animal
qui
est
végétarien.
En
ce
sens,
Vénus
est
lié
au
végétal
et
Mars
à
l’animal.
En
fait,
l’on
peut
se
demander
si
Vénus
ne
nous
parle
pas
de
la
procréation
des
animaux
plutôt
que
celle
des
humains
car
à
la
base
de
l’élevage,
il
y
a
la
fécondation
de
la
femelle
par
le
mâle.
Donc
là
encore,
on
ferait
un
contresens
:
d’ailleurs,
dans
les
Dix
Commandements,
il
y
a
un
interdit
sur
le
rapport
sexuel
entre
les
humains
(Tu
ne
commettras
point
d’adultère,
les
deux
commandements
se
suivent)
qui
fait
pendant
à
l’interdit
du
meurtre
d’un
humain
alors
que
bien
évidemment
cela
ne
pourrait
valoir
concernant
les
animaux,
qui
relèvent
d’une
autre
échelle
de
valeurs.
Le
signe
des
Gémeaux
qui,
selon
nous,
exprime
Vénus
devrait
représenter
deux
animaux
en
train
de
copuler
et
non
deux
humains
à
moins
qu’il
ne
s’agisse
du
vêlage
de
printemps,
la
mère
et
l’enfant
(que
l’on
retrouve
avec
la
Vierge
et
l’enfant)
car
le
Zodiaque
ne
nous
parle
pas
de
la
façon
dont
se
comportent
les
humains
entre
eux
mais
de
la
façon
dont
ils
organisent
leur
économie,
celle
de
leur
«
maison
»
(maisnie)
au
cours
de
l’année.
On
comprend
que
l’homme
n’entre
pas
dans
un
tel
cycle,
sa
mort,
à
lui,
est
dictée
par
d’autres
instances
(les
dieux,
les
cieux)
Ainsi,
force
est
de
constater
que
le
discours
que
nous
pensons
avoir
restitué
est
bien
peu
perceptible
dans
l’astrologie
actuelle.
On
n’en
trouve
plus
que
des
traces
:
certes,
à
l’automne,
il
y
a
le
Sagittaire,
l’Archer
mais
qui
irait
penser
de
nos
jours
que
celui‐ci
s’attaque
à
un
animal.
?
Il
y
a
pourtant
l’exemple
d’Hercule
dont
la
plupart
des
adversaires
sont
des
animaux.
(cf.
aussi
le
Zodiaque
«chinois
»).
Le
nom
même
de
Zodiaque
(cercle
des
animaux,
du
grec)
nous
rappelle
ce
dont
il
s’agit
tout
d’abord.
En
fait,
il
y
aurait
un
demi‐cycle
consacré
à
l’animal,
depuis
sa
venue
au
monde
au
printemps
jusqu’à
l’abattage
à
l’automne
(notamment
le
11
novembre,
à
la
Saint
Martin)
et
un
autre
consacré
à
l’homme
et
qui
est
incarné
par
le
Verseau,
en
plein
Hiver,
lorsque
les
humains
consomment
précisément
la
viande
qui
est
le
«
fruit
»
de
l’élevage.
A
contrario,
la
symbolique
des
maisons
astrologiques,
quant
à
elle,
ne
nous
raconte
pas
le
cycle
de
la
vie
animale
mais
bien
celui
de
l’homme.
L’iconographie
qui
nous
en
est
parvenue
est
essentiellement
une
série
de
représentations
d’humains,
de
la
naissance
à
la
mort.
Même
le
squelette
de
la
mort
est
celui
d’un
humain.
Le
tarot
qui
dérive
largement
des
maisons
astrologiques
ne
comporte
quasiment
pas
de
motif
animal.
Le
Zodiaque
nous
parlerait
de
la
façon
dont
l’Homme
doit
se
situer
par
rapport
à
l’animal
sur
lequel
il
exerce
un
pouvoir
mais
qui
marque,
par
là
même,
son
propre
mode
de
vie
(modus
vivendi).
Le
Zodiaque,
recentré
sur
le
rapport
de
l’homme
à
l’animal
‐
nous
parle
à
l’évidence
de
cyclicité.
A
l’automne,
on
récolte
ce
qu’on
a
semé
mais
en
fait
cela
commence
par
la
mise
à
mort
de
l’animal
que
l’on
a
pris
en
charge
dès
sa
naissance.
(Vêlage)
Nous
dirons
en
conclusion
que
Vénus
est
ce
que
nous
donnons
et
Mars
ce
que
nous
reprenons.
Il
y
a
là
un
principe
«
karmique
».
Le
mot
capital
vient
de
cheptel,
c'est‐à‐dire
de
troupeau.
(caput
:
tête
de
bétail).
Dans
le
cycle
de
sept
ans
qui
est
au
cœur
de
notre
vie
d’homme,
il
y
a
trois
ans
et
demi
voués
à
Vénus
et
trois
ans
et
demie
voués
à
Mars.
En
phase
vénusienne,
nous
semons,
nous
émettons.
En
phase
martienne,
nous
récoltons
ce
que
nous
avons
semé
et
ceux
qui
ont
reçu
doivent
s’acquitter
de
leur
dette.
Et
dans
le
cas
de
l’animal,
c’est
une
dette
de
sang.
(D’où
le
caractère
ignoble
du
Marchand
de
Venise,
Shylock
;
de
Shakespeare).
Il
est
certain
que
l’on
peut
transposer
et
ne
pas
tout
prendre
au
premier
degré.
Mais
il
n’en
reste
pas
moins
qu’il
faut
revenir
au
message
en
son
contenu
d’origine.
JHB
14.
03.12
Epistémologie
des
sciences
traditionnelles.
Le
cas
de
l’Astrologie
Par
Jacques
Halbronn
On
sait
que
les
débats
théoriques
ne
peuvent
pas
se
résoudre
au
moyen
de
pratiques.
Certes,
dans
l’absolu,
on
ne
saurait
contester
qu’il
y
ait
une
dialectique
entre
théorie
et
pratique,
mais
il
reste
que
le
cerveau
humain
ne
saurait
renoncer
à
une
exigence
de
clarté
avant
de
se
plonger
dans
la
complexité
multifactorielle
des
applications,
qui
sont
fortement
fonction
du
profil
du
praticien
et
de
celui
de
son
client.
Priver
le
cerveau
humain
de
ses
repères,
c’est
le
condamner
à
un
état
quasi
animal.
Nous
avons
besoin
de
comprendre
et
pas
seulement
d’apprendre.
L’apprentissage
de
la
langue
éveille
ce
besoin
de
cohérence
qui
est
à
la
base
du
processus
de
compréhension.
On
dit
souvent
«
je
vous
suis
«,
on
parle
de
«
suivre
»
un
raisonnement,
c'est‐à‐dire
un
enchainement,
une
série,
une
«
suite
»
de
séquences.
(du
latin
sequor,
suivre)
et
de
conséquences.
Dès
lors,
quand
on
ne
«
suit
»
pas,
quand
cela
ne
fait
pas
«
sens
»,
quand
cela
ne
«
colle
»
pas,
quand
on
ne
voit
pas
comment
on
en
arrive
à
tel
ou
tel
point,
il
y
une
alarme
qui
se
déclenche
dans
le
cerveau
qui
signale
un
dysfonctionnement.
Méfions‐nous
donc
de
ceux
qui
nous
engagent
à
ne
pas
nous
fier
à
notre
intelligence,
à
notre
raison.
On
parle
d’un
«
irrationnel
»
mais
s’il
y
a
bien
un
domaine
qui
pourrait
être
taxé
de
ce
terme,
c’est
bien
celui
d’une
pratique
supposée
pallier
les
manques
du
théorique.
Certains
nous
objecteront
que
tant
dans
le
domaine
de
la
science
que
de
la
technique,
on
peut
observer
des
choses
sans
en
connaitre
la
cause,
sans
savoir
comment
«
ça
marche
«/.
Le
problème,
c’est
que
dans
le
domaine
des
savoirs
traditionnels,
cela
ne
se
passe
pas
comme
cela.
En
effet,
ces
«
savoirs
traditionnels
»,
comme
nous
proposons
de
les
appeler
(cf.
notre
interview
avec
Marc
Lalvée,
sur
teleprovidence),
ne
valent
que
par
leur
structure.
Ils
obéissent
en
quelque
sorte
à
une
logique
inverse
de
celle
du
champ
de
la
techno‐science.
La
dimension
systémique
n’est
pas
pour
eux
seconde
mais
première.
C’est
ce
que
bien
des
astrologues
n’ont
pas
encore
compris,
qui
croient
pouvoir
fonder
l’astrologie
sur
une
pratique
(Technique)
ou
sur
des
données
objectives
(Science)
alors
qu’elle
est
d’abord
une
Structure,
une
Institution
qui
correspond
à
un
certain
Ordre
que
l’on
pourrait
qualifier
de
«
divin
»,
c'est‐à‐dire
préexistant
à
la
Création.
Rechercher
le
«
divin
»
dans
le
monde,
c’est
dégager,
isoler
de
la
structure,
cette
structure
n’étant
pas
censée
décrire
le
monde
mais
le
transcender,
le
géométriser,
lui
imposer
sa
Loi.
Il
incombe
donc
aux
astrologues
de
préserver
cette
structure
dans
son
intégrité,
de
la
nettoyer
de
tout
ce
qui
aurait
pu
être
ajouté
d’autant
que
les
ajouts
sont
souvent
la
contrepartie
d’un
manque,
ce
qui
va
donc
correspondre
à
une
double
peine.
Non
seulement
à
une
perte
de
substance
mais
à
un
changement
de
substance
par
l’intégration
d’éléments
étrangers,
appelés
à
l’aide.
Au
lieu
de
comprendre
ce
qu’est
un
système,
on
en
superpose
un
autre
qui
fait
l’affaire
dans
la
mesure
même
où
on
le
pense
le
maîtriser,
ce
qui
prouve
bien
que
le
cerveau
humain
a
besoin
de
cohérence.
Le
problème,
c’est
que
les
sciences
traditionnelles
correspondent
à
un
très
ancien
ancrage
et
que
c’est
celui‐ci
qui
compte
et
non
quelque
nouvel
énoncé
imposé
au
nom
de
valeurs
empruntées
à
la
techno‐science
et
prônant
une
certaine
modernité.
En
procédant
ainsi,
on
s’achemine
vers
l’implosion/explosion.
Le
XXIe
siècle
sera
celui
de
la
prise
de
conscience
selon
laquelle,
il
est
aussi
important
pour
les
humains
de
renforcer
leur
psychisme
et
leur
mental
que
de
continuer
à
explorer
le
monde
extérieur
et
d’amplifier
le
champ
du
technique.
Mais
pour
ce
faire,
l’Humanité
devra
renouer
avec
la
mathématique
mais
un
autre
que
celui
de
la
Science
ou
de
la
Technique.
Ce
mathématique‐là,
elle
le
trouvera
dans
les
langues,
dans
les
lois,
dans
les
arts,
y
compris
dans
l’architecture
et
bien
entendu
dans
l’ésotérisme
(cf.
nos
Mathématiques
Divinatoires,
Paris,
Ed
Trédaniel‐Grande
Conjonction,
1983).
Face
à
la
modernité,
l’Humanité
devra,
plus
que
jamais,
se
ressourcer,
ce
qui
implique
une
Renaissance,
un
nouveau
cycle.
Si
l’humanité
vieillit
face
à
un
monde
en
constant
progrès,
elle
se
prépare
à
ne
plus
peser
encore
très
longtemps.
Or,
paradoxalement,
c’est
en
restituant
ces
savoirs
traditionnels
à
leur
cohérence
initiale
qu’elle
tiendra
tête
aux
défis
de
la
Techno‐science
et
non
pas
en
les
accommodant,
les
assaisonnant
d’astronomie
et
d’informatique.
L’écriture
reste
un
acquis
précieux
et
il
est
à
noter
qu’il
y
a
quelques
années,
on
pensait
qu’il
serait
de
moins
en
moins
important
de
savoir
lire
et
écrire.
La
disparition
de
l’écriture
serait
la
voie
ouverte
à
un
individualisme
outrecuidant,
puisque
nous
n’aurions
plus
de
repère
commun.
Or,
force
est
de
constater
que
l’écrit
tient
bon
grâce
au
Minitel
puis
grâce
à
Internet,
aux
SMS
(texto).
C’est
grâce
à
l’écrit
que
l’emprise
du
français
sur
l’anglais‐et
donc
sur
le
monde
–
est
flagrant.
L’écrit
se
prête
à
toutes
les
lectures
mais
les
lectures
passent
et
l’écrit
reste.
On
y
revient
toujours.
Or,
dans
le
cas
de
l’astrologie,
il
est
des
écrits
qui
ont
disparu
ou
plutôt
qui
ne
nous
sont
parvenus
que
par
des
biais
et
dans
un
certain
désordre.
Les
«
écrits
»
de
l’astrologie,
c’est
en
fait
ce
qu’on
appelle
son
«
symbolisme
»
et
ce
ne
sont
pas
tant
des
textes
que
des
images.
Le
Colloque
«
Cycles
et
Symboles
»
a
rappelé
ce
qui
constituait
un
tel
corpus
de
«
symboles
»
et
à
quel
point
leur
ordre,
leur
agencement,
s’était
détérioré.
D’aucuns
ont
émis
des
doutes
quant
à
notre
aptitude
à
retrouver
l’organisation
initiale.
Mais,
même
en
science,
le
big
bang
n’est
pas
un
phénomène
auquel
on
peut
assister
mais
bien
que
l’on
peut
inférer
de
ce
que
l’on
peut
observer
de
nos
jours.
Chaque
facteur
est
porteur
de
sa
propre
histoire
à
décrypter.
Toute
imperfection,
toute
perturbation
est
l’indication
d’un
état
antérieur
mais
il
ne
faut
pas
non
plus
sauter
les
étapes
en
remontant
trop
haut,
c'est‐à‐dire
avant
la
mise
en
place
du
système
car
un
système
est
précédé
d’un
matériau
brut
auquel
il
ne
saurait
se
réduire.
L’Histoire
d’un
document
ne
se
limite
pas
à
inventorier
les
différentes
occurrences
de
celui‐ci
mais
bien
à
déterminer
s’il
ne
manque
pas
certains
chainons
entre
les
différents
corpus
connus
qui
y
conduisent.
Le
cas
du
symbolisme
zodiacal
est
un
exemple
flagrant
d’une
structure
fort
ancienne,
certes,
mais
à
l’évidence
corrompue,
la
synchronie
répétitive
ne
pouvant
ici
faire
écran
à
la
réflexion
diachronique.
Notre
approche
diachronique
se
sert
précisément
de
la
synchronie
:
une
structure
imparfaite
a
selon
nous
été
précédée
d’une
structure
plus
cohérente
qui
est
à
retrouver,
à
restituer
et
tout
particulièrement
lorsque
la
structure
à
explorer
a
servi
ou
sert
encore
de
référence
à
certaines
sociétés
ou
à
certaines
«
sectes
»
ou
religions.
Car
dans
le
domaine
traditionnel,
il
y
a
le
praticien
et
le
pratiquant,
le
premier
prouvant
par
sa
pratique
la
validité
du
propos
et
le
second
prouvant
sa
propre
«
valeur
»
par
son
«
imitation
»
du
modèle
(cf.
l’Imitation
de
Jésus
Christ).
L’Astrologie
ne
cesse
en
vérité
d’osciller
entre
ces
deux
lectures.
Or,
il
nous
apparait
que
c’est
bien
la
seconde
option
qui
est
la
plus
adéquate.
L’homme
a
fini
par
prendre
modèle
sur
le
cosmos,
du
moins
sur
celui
qu’il
connaissait
et
sous
les
angles
–
c’est
le
cas
de
le
dire‐qui
lui
semblaient,
à
tort
ou
à
raison,
les
plus
remarquables.
C’est
sur
un
tel
mimétisme
face
à
un
certain
Ciel
de
référence
que
l’Astrologie
s’est
constituée
et
instituée.
En
ce
qui
concerne
l’autre
approche,
qui
est
complémentaire,
les
habitudes
devenant
seconde
nature,
avec
le
Temps,
il
convient
d’être
conscient
de
la
nécessité
de
faire
preuve
d’une
puissante
faculté
d’abstraction
de
façon
à
déceler
l’empreinte
d’une
seule
et
même
structure
derrière
des
occurrences
pouvant
prendre
les
formes
les
plus
diverses.
Faute
de
quoi,
et
c’est
ce
qui
s’est
produit,
l’on
sera
tenté
de
complexifier
le
modèle
de
façon
à
ne
plus
avoir
à
recourir
à
l’abstraction,
ce
qui
est
épistémologiquement
une
impasse.
L’affirmation
de
toute
spécificité,
de
toute
«
individualité
»,
de
toute
pathologie
ne
saurait
faire,
en
effet,
oublier
qu’il
ne
s’agit
jamais
là
que
d’une
addition
plus
ou
moins
ponctuelle,
contingente
à
un
modèle
général.
Pour
illustrer
notre
propos,
nous
évoquerons
deux
ouvrages
parus
entre
1967
et
1972,
dans
deux
genres
bien
différentes,
l’un
d’André
Barbault
(Les
astres
et
l’Histoire,
Pauvert,
1967),
l’autre
de
Lisa
Morpurgo
(Introduction
à
la
nouvelle
astrologie,
Milan
1972,
trad.
française
Hachette
1974).
Dans
le
premier
cas,
le
propos
consistait
en
pratique
à
prévoir
les
conflits
mondiaux
du
XXe
siècle.
Etrangement,
le
graphique
était
déjà
douteux
lors
de
sa
parution
puisqu’en
1962,
la
crise
de
Cuba
n’avait
pas
été
«
prévue
».
Cela
nous
apparait
d’autant
plus
flagrant,
il
est
vrai,
avec
le
recul,
cinquante
ans
après,
en
2012.
Certes,
au
regard
de
catastrophes
à
venir,
l’auteur
pouvait
toujours
espérer
relativiser
son
«
échec
».
Mais
encore
de
nos
jours,
la
plupart
des
historiens
s’accordent
pour
reconnaitre
que
l’on
n’a
depuis
jamais
connu
une
crise
d’une
telle
amplitude
que
lors
du
«
match
»
des
deux
«
Monsieur
K
»
(Khrouchtchev
et
Kennedy).
Notons
qu’en
1989,
on
peut
faire
le
même
constat
car
on
est
en
pleine
ascendance
de
la
courbe.
Il
est
vrai
qu’en
dépit
des
enjeux,
il
n’y
a
pas
eu
de
tension
de
type
Cuba.
On
nous
objectera
que
Cuba
n’a
pas
débouché
sur
une
troisième
guerre
mondiale.
Nous
répondrons
pour
commencer
que
les
années
80‐90
qui
avaient
été
annoncées
comme
terriblement
inquiétantes
non
plus
et
pas
même
au
degré
atteint
par
la
crise
des
missiles
de
Cuba.
Nous
ajouterons
que
l’astrologie
n’a
pas
une
obligation
de
résultat
mais
de
moyens
(et
ces
moyens
doivent
relever
d’une
modélisation
claire
et
nette)
car
après
tout
l’attentat
de
Sarajevo
en
1914
ou
la
double
attaque
nazie
et
soviétique
de
la
Pologne
en
1939
auraient
pu
ne
pas
dégénérer.
Au
regard
des
points
de
départ,
Cuba
en
1962
n’est
pas
moins
marquante
que
Sarajevo
1939
ou
Pologne
1939.
On
peut
donc
conclure
que
le
«
graphique
»
présenté
par
Barbault
n’a
pas
donné
satisfaction
et
qu’il
était
déjà
assez
discutable
avant
même
de
paraitre.
Mais
il
est
vrai
que
cette
affaire
de
Cuba
avait
déjà
été
éludée
rétrospectivement
par
Barbault
dans
son
précédent
ouvrage
d’astrologie
mondiale
(
«
1965.
La
crise
mondiale
»,
Albin
Michel,
1964).
On
l’a
dit,
il
faut
du
recul
pour
faire
le
point
sur
une
prévision,
tant
quant
à
son
échec
qu’à
sa
réussite.
Aujourd’hui,
s’il
fallait
reprendre
le
dossier
à
nouveaux
frais,
nul
chercheur
ne
pourrait
se
permettre
d’oublier
Cuba
dans
son
étude
des
grandes
crises
du
XXe
siècle.
Cela
dit,
dans
l’idée
même
d’indice,
il
y
a
l’idée
d’un
recentrage,
d’une
quête
d’unicité
qui
nous
semble
un
message
essentiel.
Mais
comment
arriver
au
un
par
le
multiple
?
C’est
là
une
quadrature
du
cercle
à
laquelle
s’est
heurtée
Barbault.
Selon
nous,
cette
unicité
n’est
possible
qu’en
amont
et
non
pas
en
aval
:
il
faut
qu’une
planète
sorte
du
rang
et
impose
sa
loi
aux
autres.
En
l’occurrence,
selon
toute
vraisemblance,
Saturne.
En
ce
qui
concerne
Lisa
Morpurgo,
on
rappellera
que
selon
cette
chercheuse
italienne,
qui
eut
le
mérite
de
ne
pas
passer
à
la
trappe
la
question
des
exaltations,
un
sextile
(60°)
devait
constituer
l’intervalle
entre
le
domicile
et
l’exaltation
d’une
planète.
(cf.
le
site
de
Mireille
Petit,
«
Orphée
»
et
notre
interview
de
Carla
Preto
sur
teleprovidence).
Cette
position
est
pour
le
moins
étrange
quand
on
sait
que
ce
qui
distingue
les
deux
positions
est
liée
aux
axes
équinoxiaux
et
solsticiaux,
qui,
par
définition,
sont
en
carré.
Il
est
vrai
que
du
fait
d’une
permutation,
la
lune
est
exaltée
en
taureau,
donc
au
sextile
de
son
domicile
en
cancer
tout
comme
le
soleil
est
exaltée
en
bélier
au
trigone
de
son
domicile
en
lion.
Mais
qui
ne
voit
que
le
document
a
été
corrompu
et
qu’initialement,
on
avait
deux
carrés
:
lion
en
taureau
et
en
lion,
lune
en
bélier
et
en
cancer,
chaque
astre
ayant
une
position
en
signe
masculin
ou
impair
et
une
position
en
signe
féminin
ou
pair
encore
que
ce
point
puisse
difficilement
être
établi
puisque
l’on
ne
connait
les
domiciles
qu’au
prisme
d’une
transformation
tardive
dite
des
«
doubles
domiciles
»
(cf
La
Tétrabible,
IIe
siècle
de
notre
ère).
Autrement
dit,
les
deux
dispositifs
ont
été
l’un
comme
l’autre
perturbés
et
cela
rend
d’autant
plus
délicat
leur
restauration
à
un
état
antérieur.
(cf.
nos
études
dans
le
Journal
de
Bord
d’un
astrologue,
janvier
et
février
2012).
Certes,
Morpurgo,
en
privilégiant
le
sextile,
tenait
compte
du
fait
que
cet
aspect
relie
deux
signes
pairs
ou
deux
signes
impairs
et
que
cet
aspect
est
considéré
comme
«
harmonique
»
alors
même
que
l’aspect
de
90°
est
généralement
décrit
comme
dissonant.
Ce
qui
nous
conduit
à
noter
que
la
théorie
des
aspects
pèse
sur
un
discours
relatif
aux
«
Dignités
»,
aux
«
Maîtrises
»
mais
ne
convient‐il
pas
justement
de
la
reconsidérer,
à
son
tour.
?
Reprenons
le
cas
de
l’aspect
de
carré.
Il
importe
de
noter
qu’initialement,
ce
qu’ont
oublié
les
astrologues,
le
carré
concernait
des
planètes
appartenant
à
une
même
«
double
saison
».
Par
là
on
dira
que
printemps
et
Eté
forment
une
«
double
saison
»
tout
comme
automne
et
hiver.
Pas
de
carré
entre
des
planètes
situées
l’une
en
Eté
et
l’autre
en
Automne
ou
l’une
en
Hiver
et
l’autre
au
Printemps.
Il
est
clair
en
effet
que
le
printemps
et
l’Eté
ne
sont
pas
en
conflit
pas
plus
que
l’automne
et
l’Hiver
ne
le
sont
entre
eux.
C’est
cette
notion
de
«
double
saison
»
qui
semble
avoir
été
oubliée
alors
même
que
l’on
peut
observer
que
cela
correspond
à
deux
champs
différentes
:
les
planètes
«
intérieures
»
étant
en
«
dignité
»
au
printemps
et
en
Eté
et
les
planètes
«extérieures
»
à
l’automne
et
en
Hiver,
au
sens
zodiacal
du
terme,
encore
faudrait‐il
là
encore
noter
que
certaines
exaltations
ont
été
modifiées
par
la
suite,
du
fait
d’un
processus
d’autonomisation
d’un
dispositif
par
rapport
à
l’autre,
conduisant
à
un
découplage.
Inversement,
il
est
clair
que
même
un
«
bon
«
aspect
ne
saurait
harmoniser
les
rapports
entre
deux
planète
situées
dans
des
«
doubles
saisons
»
différentes.
L’échec
de
Lisa
Morpurgo
dans
sa
tentative
de
restituer
le
double
dispositif
des
domiciles
et
des
exaltations‐
et
ce
quel
que
soit
le
processus
de
«
validation
»
au
niveau
d’une
quelconque
pratique
»
sur
le
terrain
ou
d’une
correspondance
avec
le
profil
de
tel
ou
tel
signe
zodiacal,
doit
d’abord
être
situé,
en
effet,
sur
le
plan
adéquat,
celui
de
la
cohérence
structurelle
:
par
là
nous
n’entendons
évidemment
pas
la
capacité
à
élaborer
une
nouvelle
structure
inédite,
incluant
des
planètes
inconnues
dans
l’Antiquité
(Uranus,
Neptune,
Pluton)
voire
encore
de
nos
jours
(X,
Y),
exercice
auquel
se
livre
l’astrologue
milanaise,
mais
bien
à
restituer
un
savoir
déformé
et
dévoyé
non
du
fait
de
la
méconnaissance
du
cosmos
mais
du
fait
de
perturbations
et
de
problèmes
de
transmission.
Si
Lisa
Morpurgo
a
mis
en
avant
un
dispositif
hélicoïdal
(faisant
songer
à
l’ADN),
elle
n’a
pas
perçu
l’existence
d’un
dispositif
en
croix
fondé
sur
le
croisement
équinoxe‐solstice,
les
domiciles
ne
couvrant
pas
l’axe
équinoxial
(bélier‐balance)
et
les
exaltations
s’abstenant
de
se
situer
sur
l’axe
solsticial
(Cancer‐capricorne),
les
planètes
intérieures
(luminaires,
Mercure,
Vénus)
à
une
extrémité
et
les
extérieures
(Mars‐
Jupiter,
Saturne)
à
l’autre
pôle.
Nous
avions
rencontré
la
regrettée
Lisa
Morpurgo
en
1971
à
Aalen,
à
un
congrès
organisé
autour
de
la
pensée
de
Reinhold
Ebertin,
selon
lequel
tout
ce
qui
était
en
carré,
opposition
et
conjonction
était
superposable.
Nos
deux
auteurs
n’ont
pas
retenu
cette
leçon.
Barbault,
parce
qu’il
distingue
radicalement
conjonction
et
opposition
au
lieu
de
les
assimiler.
Pour
ce
chercheur
français
(né
en
1921),
l’opposition
des
planètes
les
plus
lentes
(de
Jupiter
à
Pluton)
est
un
facteur
de
détente,
de
remontée
de
la
courbe
alors
que
la
conjonction
est
un
facteur
de
tension,
qui
accentue
le
coefficient
de
concentration,
qui
est
un
signal
«
rouge
»
de
la
crise,
l’opposition
devenant
étrangement
un
signal
«
vert
».
Cette
façon
d’utiliser
des
astres
inconnus
de
l’Antiquité
nous
apparait
en
tout
état
de
cause
comme
un
contresens
au
regard
de
l’épistémologie
des
sciences
traditionnelles
et
un
recours
sauvage
à
l’astronomie
conduit
à
une
perte
de
cyclicité
rigoureuse
et
à
une
sorte
d’approche
quantitative
où
toutes
les
planètes
s’équivalent.
Pour
la
chercheuse
italienne,
proche
des
milieux
astrologiques
français
(et
notamment
probablement
influencée
par
Carteret),
le
remplacement
du
carré
par
le
sextile,
comme
matrice
structurelle
d’ensemble,
ne
s’ajuste
même
pas
sur
la
dialectique
équinoxe‐solstice
qui
est
à
la
base
même
du
double
dispositif
des
domiciles
et
des
exaltations.
Certes,
il
peut
sembler
étrange
que
la
Lune
puisse
être
«
exaltée
»
dans
un
signe
masculin
ou
le
soleil
dans
un
signe
féminin.
Le
sextile
garantit
que
la
planète
aura
ses
deux
positions
dans
un
signe
de
même
genre
mais
est‐ce
vraiment
là
un
bon
principe
?
Si
l’on
admet
que
domicile
et
exaltation
sont
favorables
à
une
planète
donnée
(par
opposition
à
exil
et
chute
qui
sont
en
opposition
respectivement
avec
le
domicile
et
l’exaltation),
c’est
donc
que
le
carré
qui
relie
un
équinoxe
et
un
solstice
doit
être
bénéfique.
Or,
l’équinoxe
de
printemps
commence
par
un
signe
de
feu
(bélier)
et
le
solstice
d’Eté
par
un
signe
d’eau
(cancer),
ce
qui
ne
correspond
nullement
au
sextile.
Même
dans
le
dispositif
ptoléméen
des
doubles
domiciles
(avec
lequel
Lisa
Morpurgo
ne
rompt
d’ailleurs
pas),
le
sextile
ne
joue
aucun
rôle
:
les
aspects
reliant
les
deux
domiciles
(diurne
et
nocturne)
d’une
planète
donnée
étant
le
semi‐sextile
(luminaires,
Saturne),
le
carré
(Mercure‐Jupiter))
et
le
quinconce
(Mars‐Vénus),
soit
trois
aspects
qui
précisément
sont
à
cheval
(comme
au
jeu
d’échecs
avec
le
cavalier
passant
d’une
case
blanche
à
une
noire
ou
inversement)
sur
un
signe
impair
et
un
signe
pair,
ce
dont
le
sextile
est
justement
incapable
de
réaliser,
tout
comme
le
trigone,
l’opposition
et
la
conjonction.
Le
grand
problème
de
l’Astrologie
est
son
mode
de
validation.
Qu’est
ce
qui
valide
un
système
en
«
Mondiale
»
?
Si
l’on
s’adresse
à
des
gens
peu
instruits
et
peu
doués
pour
l’abstraction,
on
sera
tenté
de
faire
des
prévisions
qui
devront
s’imposer
aux
esprits
les
plus
obtus.
En
revanche,
si
l’on
a
affaire
à
des
esprits
plus
subtils,
on
pourra
formuler
des
pronostics
plus
«
ouverts
»,
en
comptant
sur
le
«
public
pour
faire
les
rapprochements.
Le
problème,
c’est
que
l’Histoire
populaire
a
opté
pour
une
série
d’événements
marquants
et
relativement
peu
nombreux
–et
visiblement
encore
trop
nombreux
pour
la
plupart
des
gens.
Si
cette
Histoire
avait
du
considérer,
de
surcroit,
des
situations
n’ayant
pas
débouché
sur
effets
dramatiques,
on
aurait
une
quantité
de
données
bien
plus
importante
à
emmagasiner.
Or,
il
n’y
a
aucune
raison
de
penser
que
l’Astrologie
soit
responsable
des
conséquences
ultimes
et
il
est
donc
fâcheux
de
vouloir
qu’elle
se
conformât
à
une
telle
exigence
pour
complaire
à
gens
dont
le
bagage
est
insuffisant.
D’où
l’importance
d’un
dialogue
entre
l’astrologue
et
des
spécialistes
du
champ
qu’il
entend
étudier.
En
ce
sens,
paradoxalement,
la
consultation
a
au
moins
l’avantage
de
mettre
l’astrologue
face
à
quelqu’un
qui
est
censé
savoir
de
quoi
il
retourne
puisque
c’est
de
lui
dont
il
est
question,
mais
de
là
à
croire
que
le
client
puisse
«
juger
»
de
la
valeur
de
ce
qu’on
lui
dit,
nous
pensons
que
cela
ne
se
peut
qu’à
condition
de
lui
expliquer
de
façon
très
clair
l’outil
dont
on
se
sert,
lui
en
laissant
l’usage
et
la
pratique.
Tout
bien
pesé,
l’exercice
biographique
et
historique
nous
semble
assez
vain
quand
il
s’adresse
à
des
personnes
qui
n’ont
qu’une
image
très
réductrice
des
personnages
ou
des
pays
décrits,
des
dates
importantes
de
leur
histoire.
D’où
l’importance
qu’il
y
a,
au
niveau
universitaire,
non
pas
tant
de
faire
valoir
l’Astrologie
mais
de
voir
des
astrologues
reconnus
dans
d’autres
domaines
que
ceux
de
l’Astrologie
et
donc
en
mesure
de
dialoguer
avec
des
spécialistes
d’autres
domaines
en
parvenant
à
montrer
que
grâce
à
l’astrologie,
ils
peuvent
éclairer
certains
domaines.
Ce
qui
ne
semble
pas
encore
être
le
cas...
Quant
à
ce
qui
«
valide
»
le
savoir
astrologique
pour
lui‐même,
nous
dirons
que
l’on
est
dans
un
labyrinthe,
avec
des
jeux
de
glace
complexes
où
l’on
a
vite
fait
de
se
perdre
encore
que
le
cerveau
humain
s’avère
plus
à
son
aise
dans
la
théorie
que
dans
la
pratique.
Une
pratique
ne
sera
en
effet
jamais
qu’un
«
fait
accompli
»
dont
on
ignore
généralement
les
tenants
et
les
aboutissants,
une
donnée
inévitablement
partielle,
un
segment
d’un
ensemble
qui
nous
échappe.
A
contrario,
au
niveau
théorique
et
abstrait,
l’on
peut
embrasser
un
champ
beaucoup
plus
vaste
et
global.
On
ne
saurait
oublier
que
l’image
de
l’astrologie
est
liée
à
la
qualité
supposée
de
sa
structure.
C’est
bien
ce
qu’avait
compris
Lisa
Morpurgo
mais
elle
n’a
pas
compris
que
l’épistémologie
de
l’Astrologie
n’est
ni
celle
de
la
Science,
ni
celle
de
la
Technique
mais
qu’elle
relève
d’un
autre
créneau,
celui
des
Sciences
Traditionnelles
qui
ne
sont
sujettes
ni
aux
exigences
pratiques
de
la
Technique,
ni
aux
découvertes
modernes
de
la
Science.
Il
est
d’ailleurs
probable
que
d’une
façon
ou
d’une
autre,
les
sciences
dites
humaines
soient
vouées
à
terme
à
s’inscrire
dans
ce
champ
des
Sciences
Traditionnelles
JHB
14.
03.11
Cyclicité
et
crise
de
l’alternance
Par
Jacques
Halbronn
Pour
quelles
raisons,
sur
différents
plans,
le
modèle
cyclique
aurait‐il
été
peu
ou
prou
abandonné
au
profit
d’un
modèle
«
thémique
»,
c'est‐à‐dire
décrivant
globalement
une
situation
donnée,
en
un
instant
T
?
Le
cas
des
élections
en
Russie
et
au
Sénégal,
très
récemment,
nous
éclaire
à
ce
sujet
:
c’est
le
probléme
de
l’alternance.
Se
mettre
d’accord
avec
quelqu’un
pour
qu’au
bout
d’un
certain
laps
de
temps,
il
nous
laisse
sa
place
n’est
pas
si
évident
que
cela.
On
connait
l’adage
:
laisser
la
proie
pour
l’ombre.
D’où
les
gouvernements
d’union
nationale,
les
partis
uniques
qui
ne
prennent
pas
ou
plus
le
risque
de
l’alternance.
Or,
selon
nous,
la
conquête
ou
plutôt
la
reconquête
de
l’alternance
est
un
facteur
majeur
de
progrès
sociopolitique.
Inversement,
il
convient
de
mesurer
les
désavantages
des
solutions
non
alternatives.
Derrière
l’idée
d’alternance,
il
y
a
en
fait
le
principe
d’une
certaine
homogénéité.
On
ne
peut
pas
pratiquer
simultanément
deux
politiques
opposées.
Mais
c’est
ce
qui
se
passera
si
le
«
gouvernement
»
est
constitué
d’éléments
hétérogènes
incapables
de
prendre
collectivement
et
consensuelle
ment
les
bonnes
décisions/
Selon
nous,
le
XXIe
siècle,
contrairement
à
ce
que
beaucoup
veulent
croire,
considérera
le
clivage
masculin/féminin
comme
garant
et
fonction
d’une
certaine
alternance.
Autrement
dit,
nous
ne
pensons
pas
qu’hommes
et
femmes
partagent
réellement
les
mêmes
valeurs.
Cela
ressortira
tôt
ou
tard
de
certains
choix,
de
certaines
analyses
divergentes.
En
revanche,
l’on
peut
penser
qu’hommes
et
femmes
puissent
alterner,
se
succéder
au
pouvoir
à
tour
de
rôle.
On
pourrait
même
supposer
que
dans
un
système
de
bipartisme,
tel
parti
soit
à
dominante
masculine
et
tel
autre
à
dominante
féminine.
Selon
nous,
de
tels
dispositifs
ont
du
exister
dans
le
passé
et
l’alternance
n’est
pas
née
au
cours
des
derniers
siècles.
Avec
la
loi
salique,
la
France
aura
tenté
de
limiter
l’accession
des
femmes
au
trône
mais
cela
aura
été
en
partie
compensée
par
les
nombreuses
régences,
notamment
aux
XVIe
et
XVIIe
siècles.
Mais
le
but
du
présent
texte
vise
à
faire
prendre
conscience
de
ce
que
le
mécanisme
de
l’alternance
peut
s’enrayer
et
cela
conduit
à
des
sociétés
qui
nous
parlent
vaguement
d’intégration,
c'est‐à‐dire
d’interchangeabilité.
On
est
dans
le
«
kif
kif
»
!
Ce
qu’il
faut
savoir,
c’est
que
les
solutions
non
alternatives
sont
suspectes
et
cela
vaut
pour
les
fausses
alternances,
qui
ne
font
pas
alterner
ce
qu’il
faut
alterner,
comme
c’est
le
cas
bien
souvent.
Ce
sont
alors
des
alternances
pour
rien.
Il
serait
donc
bon
de
considérer
le
refus
d’alternance
comme
lié
à
un
traumatisme,
comme
une
défiance
née
d’un
certain
abus
que
la
personne
a
pu
subir.
L’ascenseur
n’a
pas
été
renvoyé.
Et
l’on
en
finit
alors
par
préférer
que
tout
le
monde
soit
présent
à
se
surveiller,
car,
comme
on
dit,
«
les
absents
ont
toujours
tort
».
Il
faut
donc
absolument
faire
acte
de
présence.
Les
nombreux
cas
de
cohabitation,
en
France,
depuis
1986,
illustrent
assez
bien
une
sorte
de
crise
de
l’alternance,
tout
comme
une
certaine
forme
de
centrisme.
En
fait,
pour
qu’il
y
ait
alternance,
il
faut
prévoir
un
compartimentage
spatial
car
quand
tel
groupe
est
au
pouvoir,
l’autre
groupe
ne
saurait
évidemment
disparaitre
mais
il
devra
se
situer
en
retrait,
au
second
plan,
dans
l’ombre
(d’où
le
«
shadow
cabinet
»
anglais,
qui
désigne
l’opposition)
A
partir
du
moment
où
l’on
accepte
de
renoncer
au
mythe
égalitaire,
ou
si
l’on
préfère
à
l’idée
que
les
gens
se
«
valent
»,
certains
problèmes
comme
celui
de
l’intégration
des
étrangers,
des
immigrés,
prennent
une
autre
tournure.
Admettre
qu’une
société
soit
à
géométrie
variable
nous
semble
être
une
bonne
chose
car
cela
évite
que
les
gens
soient
«
les
uns
sur
les
autres
».
D’où
vient
donc
cette
«
loi
»
de
l’alternance,
qui
n’en
est
pas
moins
illustrée
par
le
respect
et
l’application
d’une
certaine
tradition
électorale
en
divers
pays,
depuis
plus
de
deux
siècles
?
On
peut
penser
à
la
dialectique
du
soleil
et
de
la
lune,
par
exemple.
La
lune
n’apparait
que
lorsque
le
soleil
est
couché,
sauf
en
cas
de
nouvelle
lune,
ce
qui
ne
se
produit
qu’une
fois
par
mois.
Ce
qui
est
clair,
c’est
que
notre
«
bête
noire
»
qu’est
le
thème
natal,
exprime
tout
à
fait
la
crise
de
la
cyclicité.
Toutes
les
planètes
y
sont
présentes
et
tous
les
signes
:
qui
dit
mieux
?
Il
faut
bien
comprendre
que
l’astrologie
n’est
à
juger
ni
selon
des
critères
«
techniques
»
‐
ça
marche
ou
ça
ne
marche
pas‐
ni
selon
des
critères
«
scientifiques
»,
cela
s’observe
ou
cela
ne
s’observe
pas.
Il
nous
faut
d’autres
outils
pour
appréhender
notre
sujet
à
commencer
par
une
méthodologie
permettant
de
restituer
un
système
à
sa
logique
originelle,
ce
qui
ne
signifie
pas
à
sa
source.
On
pourrait
parler
d’un
«
système‐source
»
par
opposition
à
des
sources
«
brutes
»
que
le
système
source
aura
retraitées,
réorganisées
:
c’est
ce
seuil,
ce
stade
de
mise
en
forme
systématique
qu’il
nous
faut
retrouver
et
ce
pour
une
excellente
raison,
c’est
que
si
notre
intelligence
renonce
à
«
comprendre
»,
elle
s’abrutit.
Et
la
proportion
de
personnes
qui
ont
perdu
toute
espèce
d
esprit
critique
au
regard
des
dispositifs
dont
ils
se
servent
est
colossale
dans
le
milieu
astrologique
et
on
peut
leur
raconter
à
peu
près
n’importe
quoi
du
moment
que
«
ça
marche
».
Mais
là
on
en
revient
à
notre
approche
développée
plus
haut,
en
ce
qui
concerne
les
clivages
socioculturels
et
psychosociologiques
et
l’alternance.
Prenons
le
cas
de
la
gestation
:
une
fois
que
l’enfant
est
né,
il
est
relativement
facile
de
s’en
occuper.
Mais
avant
cela,
c’est
beaucoup
plus
compliqué
et
cela
exige
des
spécialistes.
D’où
un
modèle
d’alternance.
Imaginons
qu’une
phase
soit
assimilable
à
une
gestation
(embryon,
fœtus)
et
une
autre
à
une
naissance.
Il
y
a
là
un
passage
de
relais.
Le
rôle
des
arbitres
que
sont
les
monarques
constitutionnels
ou
les
présidents
de
la
République
est
de
veiller
au
respect
de
l’alternance
du
moins
si
les
deux
partis
sont
suffisamment
différents
dans
leur
composition
et
s’ils
sont
majoritaires
à
tour
de
rôle.
Tout
cela
dépend
évidemment
d’articuler
le
calendrier
électoral
sur
des
dates
cycliquement
viables
(cf.
nos
études
sur
ce
sujet)
Pour
nous,
l’astrologie
a
de
nombreux
points
communs,
en
tout
cas,
avec
le
Droit
et
les
sciences
juridiques
et
plus
largement
avec
toute
structure
instaurée
par
les
sociétés
humaines
selon
une
certaine
exigence
de
cohérence
et
d’équilibre.
Notre
cerveau
serait
programmé
pour
n’accepter
que
les
systèmes
qui
offrent
une
certaine
fluidité
immédiate,
c’’est
à
dire
au
niveau
du
signifiant
et
non
pas
seulement
du
signifié.
Notre
cerveau
ne
capterait
qu’une
certaine
qualité
de
signaux
donc
quand
les
signaux
sont
brouillés,
comme
dans
le
cas
du
thème
natal,
il
n’y
a
aucune
chance
que
notre
cerveau
s’y
attarde
:
il
y
a
rejet.
Si
le
thème
est
une
greffe,
celle‐ci
ne
tient
pas.
JHB
12.03.12
L’astrologie
au
service
de
l’excentricité
?
Par
Jacques
Halbronn
Selon
nous,
hommes
et
femmes
différent
sensiblement
dans
leur
rapport
au
Temps.
Pour
les
femmes,
le
temps
suit
un
processus
additionnel
et
en
quelque
sorte
linéaire,
sans
«retour
».
Ce
qui
est
acquis
est
acquis
et
on
le
garde
indéfiniment
(souvenir,
survenir).
Pour
les
hommes,
le
temps
serait
plutôt
d’ordre
cyclique
et
la
cyclicité
elle
–
même
implique
une
certaine
diversité
(phases
successives)
au
cours
même
du
cycle
–
sans
quoi
il
n’y
aurait
pas
cycle
‐
mais
aussi
lors
du
passage
d’un
cycle
au
suivant,
chaque
cycle
étant
un
nouveau
départ,
à
nouveaux
frais,
une
nouvelle
aventure.
(même
racine
qu’avenir,
advenir).
En
fait,
paradoxalement,
l’homme
serait
plus
enclin
que
la
femme
à
«
faire
le
ménage
»,
en
tout
cas
dans
sa
tête,
d’où
cette
jolie
formule
de
Montaigne
:
«
mieux
vaut
une
tête
bien
faite
que
bien
pleine
»
et
qui
résume
assez
heureusement
un
tel
clivage.
Entendons
par
là
que
pour
l’homme,
le
temps
est
l’occasion
de
«
muscler
»,
d’entraîner
son
mental,
de
le
rendre
plus
performant,
ce
qui
exige
d’en
entretenir
la
tonicité
par
des
défis
renouvelés.
Il
y
aurait
là
une
manière
sportive
de
procéder.
Souvent,
l’on
voit
le
héros
débarquer
dans
un
univers
hostile,
en
tout
cas
étranger
(on
pense
aux
épisodes
de
Startrek
ou
aux
films),
la
routine
(de
roue)
ne
lui
convient
pas
s’il
veut
se
maintenir
en
forme.
A
contrario,
pour
la
femme,
l’enjeu
ne
semble
pas
être
le
même.
Sa
vie
lui
sert
à
se
construire,
pièce
par
pièce,
à
la
façon
d’une
mosaïque,
tel
un
orfèvre.
Quelque
part,
elle
se
veut
un
bel
objet
sur
lequel
elle
«
travaillerait
»,
d’où
une
certaine
distanciation
par
rapport
à
elle‐même
qui
la
conduit
sinon
à
parler
à
la
troisième
personne
du
moins
à
une
certaine
dialectique
entre
le
«
je
»
et
le
«
moi
»,
autrement
dit
elle
parle
de
son
«
je
»
comme
si
ce
n’était
pas
tout
à
fait
elle,
mais
quelque
chose
qu’elle
observerait,
qu’elle
décrirait.
«
Aujourd’hui
le
«
je
»,
il
a
fait
ça
»,
pourrait‐
on
résumer.
Au
regard
de
l’astrologie,
qu’en
est‐il
?
Il
est
clair
que
le
thème
natal
correspond
plus
«
féminin
»
qu’au
«
masculin
».
Il
préfigure
toute
la
complexité
de
ce
que
la
personne
porte
en
elle‐même
et
sera
conduite
à
explorer.
Là
encore,
le
thème
nous
parlerait
de
cet
être
dont
on
aurait
à
suivre
les
manifestations,
les
expressions
et
qui
ne
serait
pas
tout
à
fait
nous‐mêmes
mais
en
quelque
sorte
en
nous‐mêmes,
tel
un
enfant
que
l’on
porterait.
La
femme
serait
comme
enceinte
d’elle‐même
et
aurait
besoin
de
cette
«
carte
»
qu’est
le
thème,
pour
prendre
connaissance,
explorer
ce
dont
elle
a
la
charge
et
dont
elle
serait,
en
quelque
sorte,
dépositaire.
En
ce
qui
concerne
l’homme,
un
tel
exercice
n’aura
qu’un
intérêt
limité
en
ce
qu’il
n’est
pas
«
porteur
»
de
quelque
chose
avec
lequel
il
lui
faudra
vivre.
Il
aime
trop
sa
liberté
pour
participer
à
une
telle
entreprise
quelque
peu
aliénante.
Mais
soulignons
que
même
quand
la
femme
n’a
pas
d’enfant,
elle
est
son
propre
enfant,
du
fait
d’une
certaine
forme
de
schizoidie.
Quelle
est
la
logique
de
la
cyclicité,
que
l’on
trouve,
par
ailleurs
en
astrologie
et
surtout
en
astronomie
avant
même
d’aborder
le
thème,
qui
ne
fait
guère
sens
du
point
de
vue
astronomique,
quand
bien
même
serait‐il
constitué
d’une
«
carte
du
ciel
»,
et
quand
bien
même
y
aurait‐il
un
phénomène
d’interaction
gravitationnel,
au
sens
de
Newton,
au
sein
du
système
solaire‐mais
on
est
plus
alors
dans
le
champ
de
la
physique
que
de
l’astronomie
?
C’est
celle
des
saisons,
celle
de
l’alternance
du
jour
et
de
la
nuit,
celle
d’une
répétition
par
delà
les
différences
et
qui
dit
différence
fait
obstacle,
ipso
facto,
à
l’idée
de
cycle.
Ce
qui
explique
la
mode
actuelle
de
configurations
ponctuelles,
dont
la
cyclicité
n’est
même
plus
vraiment
appréhendée
et
qui
font
sens
non
plus
dans
le
temps
mais
dans
l’espace,
en
un
instant
T,
ce
qui
est
la
dimension
minimale
du
temps.
Cela
fait
penser
à
l’anecdote
de
quelqu’un
qui
vient
voir
un
pianiste
après
un
récital,
en
le
félicitant
pour
la
vitesse
de
son
jeu
et
lui
demandant
de
lui
en
donner
encore
un
extrait
puis
voyant
qu’il
n’y
est
pas
disposé,
lui
dire
:
eh
bien
jouez
au
moins
une
note,
dans
ce
cas
!
».
Or,
jouer
une
seule
note
ne
permet
pas
de
ressentir
une
vitesse.
La
cyclicité,
en
vérité,
semble
faire
problème
à
la
femme
et
aux
êtres
marqués
par
le
féminin
en
ce
qu’elle
exige
certes
périodiquement
certains
renoncements,
abandons
non
pas
d’autrui
mais
d’une
certaine
image
de
soi‐même
mais
aussi
parce
qu’elle
pense
qu’elle
n’a
rien
à
gagner
au
change,
risquant
ainsi
de
quitter
la
proie
pour
l’ombre,
formule
chère
à
l’esprit
féminin.
D’ailleurs,
la
vie
enseigne
à
la
femme
que
l’on
vieillit,
que
l’on
n’est
plus
à
tel
âge
ce
qu’on
était
vingt
ans
plus
tôt,
qu’il
est
plus
«
sage
»
de
parfaire
ce
que
l’on
est
ou
ce
que
l’on
«
porte
»
en
soi,
pour
reprendre
notre
image
:
on
ne
vivrait
qu’une
seule
vie,
du
berceau
à
la
tombe.
Un
vieillissement
inexorable,
épée
de
Damoclès
suspendu
au
dessus
des
femmes,
évoqué
par
Ronsard.
Or,
pour
l’homme,
une
vie
n’est
pas
faite
de
souvenirs
mais
d’une
potentialité
à
entretenir
et
à
renforcer,
à
n’importe
quel
prix.
Un
homme
aura
échoué
qui
aura
laissé
dépérir
le
«
talent
»
dont
il
hérita
(cf.
la
parabole
de
l’Evangile)
et
ce
sentiment
d’échec,
de
ne
plus
être
ce
qu’on
a
été
peut
conduire
au
suicide...
Pour
les
hommes,
rien
d’étonnant
à
ce
que
la
vie
soit
faite
d’une
succession
de
défis,
exigeant
de
trouver
de
nouveaux
repères,
de
développer
de
nouvelles
habitudes,
du
moment
qu’il
«
a
la
santé
»
tant
physique
que
mentale.
D’où
la
tentation
masculine
à
recommencer
sa
vie
même
à
un
âge
avancé,
au
mépris
de
l’âge
dirons‐nous
et
la
notion
de
cyclicité
ne
tient
pas
compte,
justement,
de
l’âge,
dès
lors
que
l’on
se
sert
d’un
cycle
de
sept
ans
par
exemple.
A
contrario,
les
femmes
astrologues
risquent
fort
d’être
attirées
par
des
cycles
plus
longs,
comme
celui
d’Uranus,
de
84
ans
et
qui
couvrent
toute
une
vie
humaine
normale.
Car
un
cycle
long
ne
pose
plus
vraiment
le
problème
de
la
cyclicité,
tout
comme
la
multiplicité
des
cycles
relativise
singulièrement
l’idée
même
de
cyclicité.
S’attaquer
au
cycle
en
ce
qu’il
peut
avoir
de
plus
«
révolutionnaire
»,
serait
en
quelque
sorte
une
façon
de
nier
les
valeurs
masculines.
En
conclusion,
nous
dirons
que
l’astrologie
est
écartelée
entre
deux
approches
antagonistes
de
l’Espace‐temps,
celle
de
la
femme
et
celle
de
l’homme,
l’un
qui
se
centre
sur
le
thème
«
individuel
»,
qualitatif,
l’autre
sur
la
«
mondiale
»,
c'est‐à‐dire
collective,
quantitative.
L’astrologie,
au
vrai,
a‐t‐elle
vocation
à
nous
aider
à
rejoindre
le
peloton
de
la
norme,
en
évacuant
nos
aspérités,
nos
bizarreries
ou
bien
doit‐elle
servir
à
flatter
nos
petites
manies,
nos
travers,
nos
phobies
?
Depuis
que
l’astrologie
n’est
plus
reconnue
d’intérêt
public,
elle
a
été
recueillie
par
la
gent
féminine
–
à
partir
du
XVIIIe
siècle‐
et
en
dépit
de
tentatives
pour
la
sortir
de
l’ornière,
notamment
au
tournant
du
XXe
siècle,
il
y
a
un
peu
plus
de
cent
ans,
elle
n’a
pas
su
prendre
ses
distances
avec
le
thème
natal.
Parmi
les
trésors
de
notre
bibliothèque‐librairie,
nous
trouvons
un
petit
livre
d’un
certain
Chappaz
de
la
Prat
(exemplaire
dédicacé
à
Paul
Chacornac),
intitulé
Thème
Astrologique
individuel
1937,
paru
aux
Editions
de
France.
On
notera
l’emploi
du
mot
«
individuel
»,
qui,
à
l’évidence,
ne
désigne
pas
ici
un
individu
donné
mais
bien
une
catégorie
de
personnes.
Cette
astrologie
populaire,
vilipendée
par
les
astrologues
«
bien
pensant(e)s
»
incarne
davantage
les
valeurs
masculines
que
féminines‐
bien
qu’elle
soit
associée
avec
la
presse
féminin.
.
Prendre
le
mot
«
individuel
»
à
la
lettre,
c'est‐à‐dire
croire
que
l’astrologie
ne
nous
parle
que
de
notre
petit
«
égo
»
est
un
fantasme
féminin.
En
1937,
en
tout
cas,
le
mot
signifiait
simplement
que
l’on
nous
situait
dans
un
des
12
ou
des
36
groupes.
Vingt
ans
plus
tard,
paraitront
les
petits
volumes
du
Seuil,
autour
d’André
Barbault,
popularisant
la
notion
d’ascendant,
ce
qui
créait
144
combinaisons,
ce
qui
est
encore
trop
peu,
pour
certains.
Il
faudra
attendre
encore
dix
ans
pour
que
l’ordinateur
(Astroflash,
toujours
avec
Barbault)
donne
le
goût
au
public
du
thème
natal,
dont
la
vocation
est
de
s’adresser
à
une
seule
personne.
(expérience
majeure
pour
la
«
scientifique
»
Suzel
Fuzeau‐Braesch
qui
y
trouvera
son
chemin
de
Damas,
en
faveur
de
l’astrologie).
Quelque
part,
de
façon
irrépressible,
les
femmes
semblent
vouloir
accaparer
l’astrologie
pour
entériner
leur
excentricité
personnelle
mais
aussi
celle
d’autrui,
la
tolérance
qui
est
souvent
une
forme
d’indifférence,
étant
une
valeur
majeure
à
leurs
yeux.
Par
le
biais
de
tout
ce
qui
peut
mettre
l’accent
sur
l’individualité,
les
femmes
cherchent
avant
tout
à
faire
oublier
le
clivage
masculin‐féminin
ou
si
l’on
préfère
à
montrer,
ce
qui
revient
au
même,
que
tout
individu
–
Astrologia
dixit‐
est
à
la
fois
marqué
par
l’animus
et
l’anima,
le
yin
et
le
yang
alors
que,
selon
nous,
ce
sont
là
les
phases
de
tout
cycle
et
non
des
énergies
agissant
simultanément.
Reconnaissons,
en
effet,
que
pour
vivre
un
cycle
de
bout
en
bout,
il
est
bon
d’accepter
la
complémentarité,
le
passage
de
relais,
d’admettre
que
l’autre
a
quelque
chose
que
nous
n’avons
pas.
Tout
cycle
peut
se
diviser
en
une
période
vénusienne
et
une
période
martienne.
Mais
pour
qu’il
y
ait
complémentarité,
il
importe
de
reconnaitre
qu’il
y
a
des
hommes
et
des
femmes,
ce
qui
implique
de
dépasser
l’enjeu
de
l’égo
personnel,
tout
horoscope
vivant
aux
dépens
de
celui
ou
celle
qui
l’écoute,
pour
paraphraser
La
Fontaine.
Quelque
part,
les
femmes
tendent
à
murir
trop
vite
comme
des
enfants
qui
n’auraient
pas
connu
de
véritable
enfance
ou
en
tout
cas
qui
jouent
à
être
des
adultes
avant
l’heure,
qui
se
forgent
une
cuirasse
dont
elles
sont
prisonnières.
Seules
quelques
unes
parmi
elles,
parviendront
à
s’en
défaire.
C’est
pourquoi
l’éducation
joue
un
rôle
plus
déterminant
chez
les
femmes
que
chez
les
hommes
car
elle
passe
par
un
certain
sevrage,
qui
implique
de
s’émanciper
de
la
petite
fille
que
l’on
a
été
et
que
l’on
continue
à
être,
qui
se
prend
trop
au
sérieux.En
fait,
instinctivement,
les
femmes
sentent
qu’elles
ont
un
rôle
à
jouer
et
que
c’est
là
leur
raison
d’être,
qu’elles
s’y
tiendront,
que
l’on
peut
compter
sur
elle
pour
faire
et
dire
ce
qu’il
faut.
A
contrario,
les
hommes
prennent
conscience
que
leur
force
réside
dans
leur
adaptabilité
à
des
situations
très
différentes.
C’est
d’ailleurs
en
passant
d’une
femme
à
l’autre
qu’ils
apprennent
à
ne
pas
se
figer.
Ce
n’est
pas
une
femme
qui
forme
un
homme
mais
l’ensemble
des
femmes
de
par
leur
diversité
même
(cf.
Don
Juan).En
ce
sens,
nous
dirons
que
pour
un
Saturne,
il
y
a
une
sorte
de
polygamie
composée
de
Vénus,
Mercure,
Mars
et
Jupiter,
qui
sont
quatre
façons
d’être
femme
alors
que
l’homme
–Saturne‐
change
d’une
femme
à
l’autre.
Aux
Saturnales,
l’on
intervertit
les
rôles.
JHB
09.
03.
12
Identité
cyclique
de
l’Astrologie
Par
Jacques
Halbronn
La
cyclicité
est
doublement
cruciale
pour
l’Astrologie.
D’une
part,
parce
qu’elle
ne
saurait
renoncer
à
tenir
un
discours
cyclique
sur
le
monde
et
de
l’autre
parce
que
la
cyclicité
lui
impose
un
retour
périodique
sur
elle‐même.
En1976,
nous
avons
publié
un
ouvrage
intitulé
Clefs
pour
l’Astrologie,
il
est
vrai
dans
une
collection
qui
s’appelait
«
Clefs
pour
».
Mais
la
formule
nous
convient
assez,
à
savoir
la
recherche
de
clefs
pour
«
ouvrir
»
la
serrure
(c'est‐à‐dire
la
fermeture,
le
verrou)
astrologique.
D’aucuns
ont
cru
que
l’astronomie
pouvait
permettre
de
ressourcer
l’astrologie
mais
ils
se
sont
retrouvés
face
à
des
contradictions
du
fait
même
que
l’astronomie
a
une
histoire
décalée
par
rapport
à
celle
de
l’astrologie,
que
l’astrologie,
dans
son
passé,
ne
s’est
pas
construite
comme
un
«
commentaire
»
de
l’astronomie
mais
y
a
cherché
une
certaine
dynamique
cyclique,
laquelle
dynamique
eut
été
paralysée
si
elle
n’avait
pas
évité
la
saturation.
C’est
comme
un
convive
invité,
il
ne
doit
pas
boire
ou
manger
outre
mesure,
il
doit
refuser
de
se
souler,
s’enivrer.
L’astronomie
est
à
consommer
avec
modération
car
elle
porte
en
elle‐même
tant
l’ordre
(en
grec
cosmos)
que
le
désordre,
quand
tout
le
monde
des
astres
parle
à
la
fois,
en
même
temps,
c’est
la
cacophonie,
la
dissonance.
Pour
notre
part,
il
nous
semble
essentiel
de
restituer
le
projet
astrologique
originel.
On
peut
en
effet
construire
de
très
beaux
modèles
mais
encore
faut‐il
les
faire
parler,
les
écouter
et
non
plaquer
sur
eux
nos
catégories.
Nous
dirons
que
l’erreur
est
mère
de
pluralité.
Quand
un
modèle
n’est
pas
pertinent,
la
tentation
est
de
basculer
dans
la
multiplicité
des
facteurs
et
des
critères.
Tout
ce
qui
est
complexe
est
suspect.
Certes,
la
recherche
peut
être
laborieuse,
comme
celle
de
l’or,
mais
son
résultat
final
doit
être
d’une
extrême
simplicité
:
l’or
lui‐même.
On
nous
reproche
parfois
le
caractère
ardu
de
nos
analyses,
de
nos
reconstitutions
mais
c’est
parce
qu’il
faut
tout
nettoyer,
récurer,
réparer.
Inversement,
celui
qui
prend
l’astrologie
comme
elle
est
sans
passer
par
une
archéologie
exigeante
débouchera
sur
un
résultat
hétérogène
sinon
hétéroclite,
sur
un
habit
d’arlequin,
un
patchwork.
Nous
avons
longtemps
erré
autour
de
cette
question
:
de
quoi
nous
parle
de
l’astrologie
?
D’aucuns
répondront
«
de
tout
».
Mais
ce
n’est
pas
une
réponse,
c’est
un
aveu
d’impuissance.
Tout
ce
qui
s’expliquerait
par
l’astrologie
deviendrait
ainsi
ipso
facto
«
astrologique
»,
mais
de
quelle
astrologie
parle‐t‐on
?
Il
faut
retrouver
«
la
»
voie
et
la
voix
de
l’astrologie.
Il
est
pourtant
un
critère,
un
test
pour
vérifier
que
l’on
est
sur
la
bonne
piste,
c’est
de
trouver
le
bon
angle,
qui
permet
de
retrouver
l’unité
de
la
société.
Tant
qu’on
est
égaré,
qu’on
ne
dispose
pas
de
la
bonne
clef,
le
monde
nous
apparait
comme
contradictoire
à
un
instant
T.
Et
le
«
thème
»
est
la
mise
en
équation
de
ces
tensions
qui
sont
la
marque,
le
symptôme
de
l’échec
cognitif.
C’est
un
peu
comme
dans
Cendrillon,
il
faut
trouver
pantoufle
à
son
pied.
On
peut
certes
penser
que
l’astrologie
étudie
ce
qui
est
cyclique
dans
le
monde
mais
encore
faut‐il
avoir
retrouvé
le
«
bon
»
cycle,
celui
qui
constitue
la
structure
formelle
de
l’histoire
que
l’humanité
s’est
donnée
à
elle‐même,
en
un
passé
fort
ancien,
lié
à
la
découverte
des
planètes
les
plus
lentes,
qu’il
ne
fallait
pas
confondre
avec
les
étoiles
dès
lors
appelées,
«
fixes
».
Ce
cycle,
selon
nous,
est
celui
de
Saturne.
Mais
quand
on
en
est
arrivé
là,
on
n’est
pas
encore
sorti
de
l’auberge
car
l’on
peut
toujours
emprunter
une
fausse
piste,
faussement
évidente.
Toute
la
question
revient
à
trouver
le
bon
angle,
comme
lorsque
l’on
regarde
une
toile.
André
Barbault,
sur
la
base
d’autres
modèles,
proposa,
en
pleine
guerre
froide,
en
1967
(Les
hommes
et
les
astres,
Ed.
J.
J.
Pauvert)
de
faire
alterner
périodes
de
tension
et
périodes
de
«
détente
»,
en
accordant
la
plus
grande
importance
aux
deux
grands
conflits
mondiaux
du
XXe
siècle
et
en
annonçant,
vainement,
un
troisième
avant
la
fin
du
dit
siècle.
Le
tort
de
cette
approche,
pensons‐nous,
est
qu’elle
est
plus
qualitative
que
quantitative.
On
attend
un
événement,
un
signal
très
fort
historiquement
alors
que
l’on
devrait
plutôt
se
situer
dans
une
optique
sociologique,
globale
et
donc
statistique.
Qu’une
guerre
éclate
ou
non
est
somme
toute
un
épiphénomène,
ce
qui
compte
ce
sont
plus
les
causes
que
les
effets
terminaux.
C’est
ainsi
que
l’affaire
de
Cuba,
en
1962,
aurait
pu
dégénérer
ou
celle
de
Suez
en
1956.
Ce
qui
nous
ramène
à
la
question,
quelles
sont
les
forces
en
jeu
par
delà
l’issue
finale
qui
n’est
pas
de
l’ordre
de
l’astrologie,
selon
nous.
Et
c’est
précisément
quand
on
ne
répond
pas
à
cette
question
«
interne
»
que
l’on
se
résigne
à
une
perception
»externe
»,
faut
de
mieux.
Or
l’addition,
l’accumulation
de
résultats
aléatoires
ne
débouche
pas
sur
une
loi.
D’où
le
ridicule
qu’il
y
a
à
faire
des
statistiques
sur
les
morts,
au
prisme
de
l’astrologie.
Nous
présenterons
ci‐après
la
solution
que
nous
avons
trouvée
et
qui
est
liée
à
notre
étude
des
mœurs
anciennes
au
regard
de
la
cyclicité
saisonnière.
Car
toute
la
question
est
d’identifier
le
modèle,
la
matrice
dont
les
«
premiers
»
astrologues
se
sont
servi
pour
créer
l’objet
astrologique.
Car
les
astrologues
d’antan
ont
d’abord
inventé
l’astrologie
de
toutes
pièces
et
nous
en
avons
hérité.
Mais
cet
héritage
est
sous
bénéfice
d’inventaire
car
entre
temps,
l’astrologie,
en
tant
que
savoir,
aura
subi
bien
des
perturbations
et
donc
bien
des
décalages
entre
discours
et
réalité.
Nous
comparerons
deux
cycles
symboliques,
celui
des
mois
de
l’année
et
celui
des
maisons
astrologiques.
Nous
avons
préféré
la
série
des
mois
à
celle
des
signes
zodiacaux
car
l’idée
de
cyclicité
y
est
sensiblement
plus
évidente,
même
si
les
signes
dérivent
symboliquement
des
mois.
Dans
les
deux
cas,
on
trouve
la
mort.
Mais
dans
les
représentations
des
mois,
c’est
la
mort
de
l’animal
et
dans
celles
des
heures,
c’est
celle
de
l’homme
et
c’est
pourquoi
la
maison
de
la
mort
est
la
huitième
et
dernière
dans
un
système
ne
comportant
à
l’origine
que
huit
secteurs.
La
mise
à
mort
de
l’animal
est
le
fait
des
hommes
alors
que
la
mort
des
hommes
reste
une
inconnue
qui
ne
s’inscrit
pas
dans
un
calendrier
déterminé
à
l’avance
même
si
elle
est
inéluctable.
Ce
qui
nous
conduit
à
soutenir
que
Mars
ne
désigne
pas
au
départ
la
mort
«naturelle
»
mais
bien
la
mort
programmée,
rituelle,
sacrificielle,
l’hécatombe.
En
ce
sens,
Mars
est
le
dieu
de
l’automne,
car
c’est
alors,
quand
la
nature
a
donné
tout
ce
qu’elle
pouvait
donner,
que
l’animal,
gavé,
est
tué
et
qu’il
rend
en
quelque
sorte
ce
qu’on
lui
a
donné.
Retour
sur
investissement.
L’animal
n’apparait
plus
alors
que
comme
un
cobaye
dont
la
liberté
était
factice,
celle
d’un
pantin,
d’une
marionnette.
Comment
interpréter
ce
phénomène
au
regard
de
la
cyclicité
astrologique
?
Avec
Mars,
les
masques
tombent.
Les
choses
ne
sont
pas
ce
que
l’on
croyait.
L’animal
n’était
finalement
pas
roi
même
si
on
le
nourrissait
abondamment,
mais
en
sursis.
On
était
dans
le
mirage
vénusien
de
ce
qui
n’a
qu’un
temps.
C’est
en
automne
et
la
nuit
que
l’humanité
triomphe,
ne
serait‐ce
que
par
la
maîtrise
du
feu,
cadeau
de
Prométhée,
qui
fait
pendant
au
soleil.
Mars
correspond
au
feu,
Vénus
au
soleil
qui
tôt
ou
tard
se
couchera
et
d’ailleurs
la
planète
Vénus
est
la
compagne
astronomique
du
soleil,
elle
l’escorte
fidèlement.
Faire
des
prévisions,
c’est
d’abord
comprendre
comment
tourne
le
grand
manège
du
monde.
Vénus
est
le
substitut
de
Mars
dont
il
dépend
parce
que
Mars
aura
toujours
le
dernier
mot
tout
comme
l’automne
prend
le
relais
de
l’Eté,
la
fourmi
de
la
cigale.
Mars
fait
tomber
Vénus
de
son
piédestal
(Automne
en
anglais
se
dit
aussi
Fall,
la
Chute).
Si
l’on
remplace
Vénus
par
le
Roi,
Mars
sera
le
peuple
qui
reprend
son
pouvoir,
comme
on
l’a
vu
récemment
avec
le
«
printemps
arabe
»
mais
dans
toutes
les
révolutions
qui
font
tomber
le
pouvoir
en
place
qui
n’existe
que
parce
que
le
peuple,
souverain,
le
veut
bien.
Il
y
a
dans
tout
ce
qui
caractérise
la
monarchie,
l’empire
;
la
Cour,
une
dimension
vénusienne
de
représentation
assez
évidente,
tout
un
décorum,
un
faste,
une
magnificence,
des
«
ors
».
On
voit
d’ailleurs
le
Martien
Bonaparte
devenir
le
Vénus
Napoléon,
se
faisant
sacrer
empereur
à
Notre
Dame
par
le
pape.
Le
temps
martien
est
celui
où
le
vrai
pouvoir
se
manifeste,
pas
celui
de
Vénus
mais
de
Mars,
pas
celui
de
la
femme,
mais
celui
de
l’homme
Demande
d'un
roi
par
Israël
(1
Samuel
8.1‐22)
8
Lorsque
Samuel
devint
vieux,
il
établit
ses
fils
juges
sur
Israël.
2
Son
fils
aîné
se
nommait
Joël,
et
le
second
Abija.
Ils
étaient
juges
à
Beer‐Shéba.
3
Les
fils
de
Samuel
ne
marchèrent
pas
sur
ses
traces;
ils
se
livraient
à
des
profits
malhonnêtes,
acceptaient
des
cadeaux
et
tordaient
le
droit.
4
Tous
les
anciens
d'Israël
se
rassemblèrent
et
allèrent
trouver
Samuel
à
Rama.
5
Ils
lui
dirent:
«Te
voilà
vieux
et
tes
fils
ne
marchent
pas
sur
tes
traces.
Maintenant,
établis
sur
nous
un
roi
pour
nous
juger,
comme
on
en
trouve
dans
toutes
les
nations.»
6
Cela
déplut
à
Samuel
qu'ils
disent:
«Donne‐nous
un
roi
pour
nous
juger»,
et
il
pria
l'Eternel.
7
L'Eternel
dit
à
Samuel:
«Ecoute
le
peuple
dans
tout
ce
qu'il
te
dira,
car
ce
n'est
pas
toi
qu'ils
rejettent,
c'est
moi,
afin
que
je
ne
règne
plus
sur
eux.
8
Ils
agissent
envers
toi
comme
ils
l'ont
toujours
fait
depuis
que
je
les
ai
fait
sortir
d'Egypte
jusqu'à
aujourd'hui:
ils
m'ont
abandonné
pour
servir
d'autres
dieux.
9
Ecoute‐les
donc,
mais
donne‐leur
des
avertissements,
fais‐leur
connaître
les
droits
du
roi
qui
régnera
sur
eux.»
10
Samuel
rapporta
toutes
les
paroles
de
l'Eternel
au
peuple
qui
lui
demandait
un
roi.
11
Il
dit:
«Voici
quels
seront
les
droits
du
roi
qui
régnera
sur
vous.
Il
prendra
vos
fils
et
les
mettra
sur
ses
chars
ou
parmi
ses
cavaliers,
ou
encore
ils
devront
courir
devant
son
char.
12
Il
fera
d'eux
des
chefs
de
milliers
et
des
chefs
de
cinquantaines.
Il
les
emploiera
à
labourer
ses
terres,
à
récolter
ses
moissons,
à
fabriquer
ses
armes
de
guerre
et
l'équipement
de
ses
chars.
13
Il
prendra
vos
filles
pour
faire
d'elles
des
parfumeuses,
des
cuisinières
et
des
boulangères.
14
Il
prendra
la
meilleure
partie
de
vos
champs,
de
vos
vignes
et
de
vos
oliviers
et
la
donnera
à
ses
serviteurs.
15
Il
prendra
la
dîme
du
produit
de
vos
champs
et
de
vos
vignes
et
la
donnera
à
ses
serviteurs.
16
Il
prendra
vos
esclaves
et
vos
servantes,
vos
meilleurs
bœufs
et
vos
ânes
et
se
servira
d'eux
pour
ses
travaux.
17
Il
prendra
la
dîme
de
vos
troupeaux
et
vous
serez
vous‐mêmes
ses
esclaves.
18
Alors
vous
crierez
contre
votre
roi,
celui
que
vous
vous
serez
choisi,
mais
l'Eternel
ne
vous
exaucera
pas.»
19
Le
peuple
refusa
d'écouter
Samuel.
«Cela
ne
fait
rien,
dirent‐ils,
il
y
aura
quand
même
un
roi
sur
nous,
20
et
nous
aussi
nous
serons
pareils
à
toutes
les
nations:
notre
roi
nous
jugera,
il
marchera
à
notre
tête
et
conduira
nos
guerres.»
21
Après
avoir
entendu
toutes
les
paroles
du
peuple,
Samuel
les
répéta
à
l'Eternel,
22
et
l'Eternel
lui
dit:
«Ecoute‐les
et
établis
un
roi
sur
eux.»
Samuel
dit
aux
hommes
d'Israël:
«Que
chacun
retourne
dans
sa
ville.»
La
problématique
biblique
est
exemplaire
du
passage
de
Mars
à
Vénus,
du
peuple
à
ses
représentants,
à
ses
«
députés
».
Et
Mars
est
donc
celui
qui
revendique
le
pouvoir
à
l’issue
du
mandat.
1968,
est
typique
d’un
conflit
entre
Mars
et
Vénus.
En
l’occurrence,
c’est
le
général
De
Gaulle
qui
est
Vénus,
qui
est
élu
président
au
suffrage
universel
depuis
1965,
soit
trois
ans
plus
tôt,
en
poissons.
Et
21
ans,
plus
tard,
en
1989,
c’est
encore
un
coup
de
Mars,
en
bélier
(au
semi‐carré
de
deux
étoiles
fixes
royales
(Fomalhaut
et
Aldébaran),
donc
à
leur
mi‐point)
et
non,
comme
le
croyait
André
Barbault
de
la
conjonction
Saturne‐
Neptune.
2011
sera
marqué
par
Saturne
à
la
moitié
de
la
Balance
‘16°
en
janvier.
Le
peuple
a
la
parole,
il
la
reprend
grâce
à
Mars.
Il
ne
s’agit
donc
pas
de
s’en
tenir
à
un
vocabulaire
genre
«
il
va
se
passer
quelque
chose
de
grave
»,
à
la
Barbault.
Ce
qui
s’est
passé
en
Tunisie
ou
en
Egypte
n’a
pas
tourné
comme
en
Lybie
ou
en
Syrie,
sous
la
même
configuration
mais
dans
les
grandes
lignes,
c’est
toujours
le
même
scénario
:
le
peuple
proteste,
s’indigne.
Le
temps
vénusien
est
celui
narré
par
le
Livre
de
Samuel
(cf.
supra),
quand
Vénus
marque
des
points
et
parvient
à
incarner,
à
personnifier
tout
un
peuple
en
sa
seule
personne.
Mais
en
même
temps,
par
la
dissolution
de
l’assemblée
nationale,
en
1968,
De
Gaulle
redonnait
au
peuple
le
choix.
Ce
sera
aussi
le
cas
l’année
suivante
lors
du
référendum
qui
conduira
De
Gaulle
à
démissionner.
Comment
lire,
dès
lors,
la
situation
actuelle
?
Avec
ces
élections,
le
peuple
peut
s’exprimer
alors
que
nous
sommes
à
nouveau
en
phase
martienne.
(Mars
rétrograde
à
28°
balance).C’est
une
chance
pour
le
candidat
François
Hollande,
qui
représente
en
principe
les
valeurs
«
martiennes
»
du
peuple
souverain
face
à
un
Sarkozy,
le
«
sortant
»,
celui
qui
est
accusé
justement
de
dérapages
vénusiens
(
Bouquets,
yacht
etc.).
Mais
Vénus
reprendra
ses
droits
à
l’approche
de
l’arrivée
de
Saturne
en
sagittaire,
dans
trois
ans
environ.
Aux
Etats
Unis,
Mars
favorise
le
mouvement
du
«
Tea
Party
»
mais
l’élection
exige
une
certaine
forme
de
vénusianité,
autour
d’un
candidat,
l’élection
étant
précisément
l’expression
du
passage
de
Mars
à
Vénus.
Il
y
a
là
une
certaine
contradiction.
En
phase
martienne,
le
temps
n’est
pas
propice
à
une
élection,
il
l’est
davantage
à
un
référendum
populaire,
ce
dont
il
est
justement
question
à
condition
qu’il
ne
soit
pas
associé
à
une
«
personnalité
»
vénusienne.
JHB
08.
03.
12
Perturbations
structurelles
et
conjoncturelles
du
modèle
et
du
savoir
astrologiques
Un
des
écueils
les
plus
graves
sur
lequel
l’astrologue
risque
fort
de
trébucher
est
la
question
du
»grain
de
sable
»,
du
facteur
aléatoire
qui
pèse
souvent
considérablement
dans
l’issue
«
finale
»
d’une
situation,
si
tant
est
que
l’on
puisse
connaitre
et
fixer
le
sort
ultime
des
choses.
Mais
c’est
bien
d’un
dilemme
qu’il
s’agit
et
qui
«
pourrit
»
la
vie
ou
du
moins
la
conscience
de
plus
d’un
astrologue,
surtout
quand
il
ne
se
revendique
pas
comme
«
voyant
».
Car
ce
«
détail
»
qui
peut
tout
changer
relève‐t‐il
de
l’astrologie
ou
non
?
Et
si
cela
ne
dépend
pas
du
modèle
astrologique,
comment
«
tester
»
celui‐ci
?
On
a
parfois
l’impression
que
l’astrologue
est
un
peu
dépassé
par
de
tels
enjeux
épistémologiques
et
qu’il
recourt,
éventuellement,
à
des
biais.
L’un
d’entre
eux
tient
au
fait
que
le
modèle
astrologique
serait
de
facto
à
géométrie
variable
mais
si
le
public
en
était
informé,
cela
ne
serait
pas
forcément
positif
pour
l’image
de
l’astrologie.
D’ailleurs,
cela
n’empêche
pas
l’astrologue
d’être
le
cas
échéant
péremptoire
quand
il
a
ses
certitudes
personnelles
et
«
subjectives
»
ou
quand
l’astrologie
vient
asseoir
des
convictions
obtenues
par
d’autres
moyens
(radiesthésie
et
Cie)
Or,
étant
donné
que
les
gens
qui
ne
sont
pas
astrologues
ne
comprennent
pas
très
clairement
comment
on
travaille
dans
ce
domaine
et
comme
de
plus
en
plus
d’astrologues
se
contentent
de
traduire
en
langage
courant
leurs
pronostics,
ils
sont
dans
une
impasse
car
on
va
les
juger
ce
qu’ils
auront
«
dit
»
et
non
sur
ce
qu’ils
auront
montré,
comme
ce
serait
le
cas
si
le
«
modèle
»
avait
été
exposé
dans
la
transparence.
Si
là‐
dessus,
d’aucuns
ajoutent
qu’on
n’a
pas
le
temps
de
présenter
correctement
le
dit
modèle,
qu’il
faut
des
mois
voire
des
années
pour
le
comprendre,
on
tourne
en
rond.
En
revanche,
si
j’expose
suffisamment
les
tenants
et
les
aboutissants
du
modèle
dont
je
me
sers,
celui
ou
ceux
qui
m’écoutent
ou
me
lisent,
pourront
me
«
suivre
»
et
pourront
faire
la
part
des
choses
au
vu
du
«
résultat
»,
comme
l’on
parle
d’une
arrivée
d’une
course,
où
il
y
a
un
«
gagnant
»
mais
aussi
des
«
placés
»,
dans
le
tiercé
de
tête.
Mais
nous
dirons
qu’il
ne
faut
pas
mettre
tous
ses
œufs
dans
le
même
panier
et
expliquer
que
la
prévision
astrologique
n’est
pas
individuelle
mais
collective
et
que
l’exception
confirme
la
règle.
On
bascule
dans
la
statistique.
Or,
en
cas
d’urgence,
les
clients
n’en
ont
rien
à
faire,
ils
veulent
savoir
«
pour
eux
»
et
c’est
là
un
peu
trop
demander
à
l’astrologie
sinon
à
l’astrologue
qui
lui,
a
d’autres
flèches
à
son
arc.
On
bascule
alors
dans
l’astromancie
voire
dans
ce
que
nous
avons
appelé
la
généthliomancie,
qui
consiste
à
dresser
le
thème
de
naissance
d’une
personne,
pas
forcément
le
client
lui‐même
mais
par
exemple
celui
d’un
nouveau
né
connu
du
client.
En
fait,
dans
bien
des
cas,
on
va
voir
un
astrologue
pour
justement
être
averti
d’un
possible
contretemps,
d’un
«
imprévu
»
et
c’est
là
qu’il
y
a
malentendu
si
l’on
admet
le
principe
de
Peter.
Le
client
pousse
alors
l’astrologue
dans
ses
retranchements,
c'est‐à‐dire
à
la
faute,
pour
avoir
outrepassé
les
limites
de
son
art.
Curieusement,
il
y
a
une
sorte
de
lutte
entre
les
astrologues
qui
entendent
gagner
toujours
plus
en
précision
et
ceux
qui
conseillent,
au
contraire,
de
ne
pas
aller
au‐delà
d’un
certain
seuil.
Deux
médications
opposées
au
chevet
de
cette
malade
qu’est
l’Astrologie.
Un
autre
aspect
problématique
de
la
part
faite
à
la
perturbation,
à
l’accident,
c’est
l’éventualité
selon
laquelle
le
savoir
astrologique
aurait
pu,
lui‐même,
avoir
été
mal
transmis,
que
certaines
données
auraient
pu
être
déplacées,
remplacées,
corrompues,
tronquées.
Certains,
comme
Patrice
Guinard,
ont
cru
pouvoir
rassurer
tout
le
monde
en
affirmant
que
les
changements
subis
par
le
savoir
astrologiques
seraient
en
quelque
sorte
«
programmées
»
(idem
pour
les
éditions
des
Centuries,
voir
le
site
cura.free.fr).
Lors
du
Colloque
«
Cycles
et
symboles
»
(actuellement
mis
en
ligne
sur
teleprovidence),
il
est
apparu
que
la
tendance
était
à
l’apologétique,
c'est‐à‐dire
chercher
à
comprendre
«
pourquoi
»
on
en
est
arrivé
là,
voire
pourquoi
on
devait
forcément
en
arriver
là,
comme
si
ce
qui
survient
relèverait
nécessairement
de
quelque
nouvelle
révélation,
à
l’instar
des
«
nouvelles
planétes
»
qui
ne
seraient
pas
découvertes
«
par
hasard
».
D’ailleurs,
n’est‐ce
pas
le
problème
du
hasard
(d’un
mot
arabe
désignant
les
dés)
qui
vient
plomber
la
question
de
l’astrologie,
tant
structurellement
que
conjoncturellement
?
Comme
conséquence
d’une
telle
approche
de
l’Astrologie
qui
passerait
par
une
fuite
en
avant,
nous
observerons
à
quel
point
les
astrologues
ont
du
mal
à
revenir
en
arrière,
à
«
faire
machine
arrière
»
pour
retrouver
l’endroit,
le
moment
où
quelque
chose
est
venu
perturber
le
processus
normal
des
choses.
Le
mot
processus
est
peut
être
d’ailleurs
préférable
à
celui
de
cycle.
En
astrologie,
selon
nous,
tout
serait
de
l’ordre
du
processus
et
un
processus,
cela
obéit,
du
moins
au
départ,
à
une
logique,
à
une
cohérence.
Quand
on
montre
à
quelqu’un
un
processus
perturbé,
selon
son
intelligence,
il
sera
ou
non
en
mesure
de
repérer
la
perturbation
voire
sa
cause.
C’est
ainsi
d’ailleurs
que
l’on
a
calculé
la
position
de
la
planète
Neptune
en
1846,
en
raison
des
calculs
liés
à
Uranus.
Le
drame,
c’est
que
le
métier
d’astrologue
traite
de
la
cyclicité
et
que
le
principe
même
de
la
cyclicité,
c’est
de
revenir
au
point
de
départ,
ce
qui
peut
être
empêché
si
l’on
s’est
égaré,
si
comme
le
petit
Poucet,
l’on
ne
parvient
pas
à
retrouver
les
traces.
Gageons
que,
dès
lors,
l’astrologue
soit,
trop
souvent,
de
piètre
conseil,
lui
qui
devrait
être
au
fait
de
tout
ce
qui
peut,
en
cours
de
route,
avoir
été
dévié,
dévoyé.
Or,
s’il
est
étranger
à
tout
ce
qui
vient
interférer
ou
si
l’on
préfère
s’il
considère
comme
«
normale
»
voire
«
nécessaire
»
toute
perturbation
événementielle,
psychologique,
structurelle,
il
risque
fort
de
ne
pas
être
à
la
hauteur
de
la
tâche
qui
consiste
à
distinguer
entre
les
changements
liés
à
une
évolution
cyclique
nécessaire
–(comme
le
jour
alternant
avec
la
nuit)
et
des
perturbations
accidentelles
qu’il
mettra
volontiers
sur
le
compte
d’Uranus.
En
fait,
l’astrologue
moderne
sera
beaucoup
plus
à
son
aise
pour
situer
Uranus
dans
le
ciel
que
pour
définir
clairement
les
phases
au
sein
d’un
cycle
complet,
l’astronomie
venant
ici
au
secours
d’une
pensée
astrologique
en
plein
marasme.
Ce
sont
là
en
tout
cas
des
points
aveugle
dont
ne
traitent
guère
les
codes
de
déontologie
de
la
«
profession
».
JHB
07.
03.
12
La
dialectique
Mars­Vénus,
clef
de
la
prévision
astrologique.
Par
Jacques
Halbronn
Si
l’astrologie
est
cyclique
et
si
le
cycle
est
renouvellement
périodique,
l’astrologie
devrait
nous
guider
vers
la
voie
d’un
certain
renouvellement.
Mais
qu’est
ce
que
se
renouveler
?
Et
jusqu’à
quel
point
est‐ce
possible
et
souhaitable
?
Nous
ajouterons
qu’un
cycle
doit
avoir
une
certaine
durée
et
que
l’on
ne
peut
se
contenter
de
morceaux
de
cycle
mis
bout
à
bout
(un
peu
d’Uranus,
un
peu
de
Pluton
etc.)
comme
on
le
fait
trop
souvent,
à
notre
goût.
On
préférera
un
cycle
d’un
seul
tenant
et
découpé
de
façon
régulière,
ce
qui
implique
paradoxalement
de
prendre
une
certaine
distance
par
rapport
à
l’astronomie,
qui
est
une
véritable
jungle.
Pour
nous,
l’astrologie
est
l’œuvre
d’un
peintre
qui
a
réinterprété
le
cosmos
comme
Claude
Monnet,
en
son
temps,
a
recréé
la
Gare
Saint
Lazare
ou
la
Cathédrale
de
Rouen
(cf.
J
.
F.
Kahn,
Philosophie
de
la
réalité.
Critique
du
réalisme,
Ed
Fayard,
2011).
Nous
proposons
ici
un
petit
guide
sur
la
meilleure
façon
de
vivre
la
cyclicité,
en
précisant
que
pour
nous,
il
y
a
un
seul
et
même
cycle
pour
toute
l’Humanité
et
que
si
l’on
a
tout
petit
peu
le
sens
de
l’abstraction,
il
n’y
a
rien
de
nouveau
sous
le
soleil
mais
que
chaque
chose
en
son
temps
(L’Ecclésiaste)
Deux
questions
se
posent
à
l’astrologie
de
ce
début
de
XXIe
siècle
:
quand,
astrologiquement,
commence,
«
le
»
cycle,
et
qu’est
–ce
que
cela
signifie
et
implique
qu’un
début
de
cycle
?
A
ces
deux
questions,
on
obtient
rarement
des
réponses
satisfaisantes
de
la
part
des
astrologues
mais
on
entend
souvent
que
cela
correspond
analogiquement
avec
le
printemps
?
Mais
en
est‐on
si
sûr
?
Et
quel
dieu
ou
déesse
domine
le
printemps,
Mars
ou
bien
Vénus
?
Il
est
vrai
que
la
tradition
n’est
pas
des
plus
claires
à
ce
sujet
puisqu’elle
attribue
Mars
au
bélier
et
Vénus
au
taureau,
Tétrabiblos
dixit.
Et
idem
pour
l’automne,
avec
Vénus
en
balance
et
Mars
en
scorpion.
Avouons
que
l’on
s’y
perdrait
à
moins
!
Cette
pauvre
Vénus
qui
a
gardé
ses
deux
domiciles,
faute
de
planète
transplutonienne.
Il
est
vrai
que
Mars
n’est
pas
forcément
mieux
loti,
lui
qui
a
du
partager
avec
Pluton,
lequel
n’est
plus
vraiment
en
odeur
de
sainteté
chez
les
astronomes.
Toujours
est‐il
que
les
astrologues
n’ont
toujours
pas
tranché
entre
le
taureau
et
la
balance
en
ce
qui
concerne
Vénus.
La
question
reste
pendante.
Mais
si
Mars
a
du
renoncer
au
scorpion
pour
le
bélier,
cela
signifie‐t‐il
que
Vénus
doive
se
situer
en
face,
en
balance
?
C’est
un
peu
le
chantier.
Nous
ne
reviendrons
pas
ici
sur
ce
débat
déjà
traité
par
ailleurs
dans
le
présent
Journal
de
bord.
Elevons
donc
justement
le
débat
et
disons
que
la
mission
de
l’astrologue
est
d’aider
son
prochain
à
bien
finir
un
cycle
et
à
bien
amorcer
le
suivant
qui
sera
d’ailleurs
fondamentalement
semblable
au
précédent,
du
moins
dans
les
grandes
lignes,
si
l’on
se
sert
d’une
astrologie
elle‐même
bien
«
cyclée
»,
c'est‐à‐dire
qui
a
su
éliminer,
évacuer,
se
délester
en
temps
voulu
et
révolu..Et
c’est
justement
là
que
le
bât
blesse
et
que
les
cordonniers
sont
les
plus
mal
chaussés.
Qui
dit
nouveau
cycle
dit
faire
peau
neuve
et
selon
nous
cela
a
lieu
en
moyenne
tous
les
7
ans
(que
l’on
soit
adepte
de
Saturne
ou
de
la
lune
progressée
(comme
Denis
Garçon,
voir
sur
teleprovidence),
à
la
suite
de
Rudhyar.
D’aucuns
nous
diront
:
c’est
simple,
il
suffit
de
retourner
aux
«
bases
»,
sur
lesquelles
«
tout
le
monde
»
est
d’accord.
Mais
à
condition
de
bien
récurer,
de
se
débarrasser
de
ce
qui
s’est
incrusté
au
point
de
donner
l’impression
que
cela
ne
peut
plus
se
détacher.
La
comparaison
nous
semble
assez
heureuse
:
au
début
du
cycle,
tout
est
censé
être
propre,
vide,
et
peu
à
peu
cela
se
remplit
et
cela
se
salit
et
la
saleté,
la
crasse
finit
par
ne
plus
pouvoir
partir.
Donc
un
nouveau
cycle
exige
de
faire
une
sacrée
lessive
et
une
sacrée
vaisselle
!
Le
problème,
c’est
qu’il
n’y
a
pas
de
machine
pour
ce
faire
et
que
bien
des
gens
ne
savent
pas
ou
plus
s’y
prendre.
Le
Colloque
«
Cycles
et
Symboles
»
que
nous
avons
organisé
et
filmé
avait
pour
tâche
de
préparer
à
un
nouveau
cycle,
tant
les
astrologues
face
à
l’astrologie
que
les
gens
en
général
face
à
leur
existence.
Ce
qui
est
assez
patent
c’est
que
les
additions
qui
se
sont
greffées
en
cours
de
cycle
ne
s’en
vont
pas
forcément
si
facilement
que
cela.
D’où
la
formule
:
il
ne
faut
pas
jeter
le
bébé
avec
l’eau
du
bain,
chère
à
Kepler,
quand
il
parlait
justement
de
l’astrologie,
il
y
a
400
ans.
Nous
résumerons
en
disant
qu’en
début
de
cycle,
il
faut
donc
réaliser
un
grand
nettoyage,
à
l’instar
d’un
Héraclès
face
aux
Ecuries
d’Augias
et
détournant
le
fleuve
Alphée
pour
ce
faire,
dans
le
cadre
de
ses
«
Travaux
».
Cela
passe
par
un
certain
examen
de
conscience
et
les
Juifs
plaçaient
ce
moment
à
l’automne
tout
comme
ils
font
commencer
le
Shabbat,
le
vendredi
à
la
nuit
tombée.
Oui,
il
faut
prendre
conscience
de
ce
qui
est
essentiel
et
de
ce
qui
ne
l’est
pas
et
que
l’on
peut
remplacer.
L’astuce,
évidemment,
c’est
de
renoncer
à
très
peu
de
choses
pour
donner
le
change.
C’est
la
tactique
qui
fut
le
plus
souvent
employée
par
les
astrologues,
depuis
pas
mal
de
temps.
On
repeint
la
façade
en
rajoutant
une
couche.
Il
fut
un
temps
cependant,
il
y
a
un
demi‐
siècle
disons,
ce
qui
correspond
grosso
modo
au
temps
de
nos
débuts
en
astrologie,
où
le
public
astrologique
attendait
du
changement,
des
réformes
alors
que
de
nos
jours,
il
préfère
ronronner
et
rester
sous
sa
couette.
Il
n’est
de
pire
sourd
que
celui
qui
ne
veut
entendre.
Pourtant
le
procédé
à
suivre
est
simple
:
on
fait
la
chasse
aux
additions
d’une
part,
et
aux
erreurs
de
transmission
de
l’autre,
ce
qui
aura
déformé
l’astrologie
d’où
le
besoin
de
la
réformer.
Non
pas
qu’il
faille
renoncer
à
tout
ce
qui
a
pu
être
proposé,
mais
il
est
sain
de
se
recentrer,
de
se
ressourcer,
avant
de
décider
de
reconduire
ceci
ou
cela.
C’est
ce
que
l’on
fait
lors
d’une
élection
:
ceux
qui
étaient
en
place
rentrent
dans
le
rang
et
attendent
qu’éventuellement
on
veuille
bien
les
rappeler.
D’où
l’expression
de
«
président
candidat
»
utilisée
en
France
actuellement.
La
nature,
elle,
se
donne
en
exemple
:
à
l’automne,
les
feuilles
tombent
et
font
apparaitre
le
tronc
des
arbres.
Cette
nudité
symbolise
le
début
d’un
nouveau
cycle.
Mais,
comme
on
l’a
dit,
dans
le
domaine
de
la
culture,
les
choses
ne
sont
pas
aussi
simples
et
il
faut
recourir
à
des
gens
particulièrement
doués
pour
faire
le
tri
(trial,
en
anglais,
signifie
jugement)
car
visiblement
un
tel
don
n’est
pas
tout
à
fait
la
chose
du
monde
la
mieux
partagée
(Descartes).
Un
début
de
cycle
implique
que
l’on
procède
à
une
vidange,
que
l’on
fasse
«
table
rase
».
Mais
l’on
garde
la
table,
quand
même.
Et
il
faut
surtout
arrêter
de
dire
que
«
ça
marche
»
et
qu’il
n’y
a
donc
pas
de
raison
que
«
ça
change
»
puisque
«
ça
marche
».
C’est
ainsi
que
tel
président
peut
refuser
de
partir
parce
que
«ça
marche
».
Or,
ce
qu’il
faut
comprendre,
c’est
que
peu
importe
que
«
ça
marche
»
ou
pas,
l’important
est
que
«
ça
change
».
Et
c’est
vrai
dans
tous
les
domaines.
En
fait,
ce
qu’il
faut
savoir,
c’est
que
certaines
catégories
de
personnes
ne
sont
pas
à
leur
aise
en
ce
qui
concerne
les
«
vrais
»
commencements
et
cela
fait
penser
aux
personnes
qui
voudraient
que
les
villes
soient
construites
à
la
campagne.
Ces
personnes
n’aiment
le
changement
quand
ce
changement
a
déjà
fait
ses
preuves.
En
termes
plus
techniques,
nous
diront
que
les
gens
qui
sont
faits
pour
la
phase
2
ont
du
mal
à
vivre
la
phase
1
et
ils
voudraient
que
l’on
soit
déjà
en
phase
2.
C’est
tout
leur
drame.
Car,
que
faire
dans
ces
cas
là,
sinon
se
mettre
en
retrait
et
laisser
faire
ceux
qui
savent
y
faire
?
Il
ne
faut
pas
se
voiler
la
face
:
il
y
a
les
hommes
et
il
y
a
les
femmes
et
les
uns
et
les
autres
ne
vivent
pas
la
cyclicité
de
la
même
façon.
On
dira
que
c’est
complémentaire,
certes,
mais
dans
le
temps,
pas
en
même
temps,
à
tour
de
rôle.
La
phase
1
du
cycle
est
éprouvante
pour
les
femmes,
la
phase
2
pour
les
hommes.
Mais
la
phase
1
est
automnale,
martienne
et
la
phase
2
printanière,
vernale,
vénusienne.
Que
n’a‐t‐on
pas
écrit
sur
le
caractère
martien
du
printemps
?
Pour
nous,
l’astrologie
nous
parle
de
la
place
des
animaux
dans
notre
vie,
d’où
le
mot
Zodiaque
ou
cycle
des
animaux
(en
grec),
cycle
animalier
tout
comme
les
maisons
astrologiques
nous
parlent
de
la
vie
des
hommes,
du
berceau
à
la
tombe.
La
différence
entre
les
animaux
domestiques
et
les
hommes,
c’est
que,
en
principe,
les
uns
meurent
abattus
et
les
autres
de
leur
«
belle
»
mort.
Revenons
sur
le
cycle
de
la
vie
animale,
qui
va
du
pré
à
la
table
en
passant
par
la
mise
à
mort.
Le
contresens
serait
de
considérer
Mars
comme
le
dieu
de
la
guerre
alors
qu’il
est
avant
tout
celui
qui
tue
l’animal
parvenu
à
son
terme,
c'est‐à‐dire
qui
a
été
suffisamment
nourri.
En
plein
automne,
le
11
novembre,
jour
de
la
Saint
Martin,
on
tue
le
porc.
Au
printemps,
l’animal
vit
dans
une
sorte
de
paradis,
on
le
nourrit
à
satiété
comme
si
de
rien
n’était.
(voir
le
conte
d’Hansel
et
Gretel,
avec
l’ogre)
et
puis
un
«
beau
»
jour,
changement
de
décor,
l’animal
plonge
dans
l’Enfer.
Ce
qui
est
insupportable,
c’est
quand
l’homme
traite
son
prochain
comme
un
animal.
L’éthique
humaine
est
toujours
en
dialectique
avec
celle
que
nous
réservons
à
la
bête
qui
vit
près
de
nous,
domestique.
L’arrivée
de
l’automne
correspond
donc
à
une
fin
de
cycle
et
donc
au
départ
d’un
nouveau
cycle.
C’est
l’ouroboros.
C’est
un
peu
la
cigale‐animal
et
la
fourmi‐homme.
A
l’automne,
l’homme
reprend
l’avantage
sur
l’animal.
Il
affirme
par
Mars
son
pouvoir
en
le
tuant.
On
est
passé
de
la
jolie
bergère
vénusienne
au
terrible
boucher
martien,
qui
crucifie
l’animal
la
tête
en
bas‐(comme
dans
le
Pendu
du
Tarot)
Le
temps
martien
est
donc
un
retour
brutal
à
la
réalité
des
vrais
rapports
de
force.
Combien
de
divisions
?
Bas
les
masques
!
Derrière
Vénus,
il
y
avait
Mars
à
l’affut.
Fin
de
partie.
The
show
must
go
on.
On
pourrait
dire
que
le
premier
temps
est
celui
du
chasseur
et
le
second
temps
celui
de
l’éleveur.
Le
chasseur
part
à
l’aventure,
sur
les
traces
de
son
gibier
alors
que
l’éleveur
voit
naitre
le
bétail,
le
nourrit
à
ses
côtés,
non
sans
une
certaine
hypocrisie
en
ce
qu’il
caché
à
l’animal
apprivoisé
le
sort
qui
lui
est
réservé
et
dont
celui‐ci
ne
peut
guère
se
douter,
lui
qui
est
gavé
comme
une
oie.
En
ce
sens,
Mars
est
aussi
le
chasseur,
le
trappeur
(celui
qui
pose
des
pièges),
qui
«
sent
»
la
piste
là
où
d’autres
ne
voit
rien.
On
est
dans
l’invisible,
le
lointain
alors
qu’avec
Vénus,
on
reste
dans
le
voisinage,
la
maison
(domus,
domestique,
domesticité,
domicile).
Vénus,
c’est
aussi
le
foyer,
quand
l’homme
rentre
avec
ses
prises
et
qu’elle
les
accommode.
Résumons‐nous,
à
ce
stade
de
notre
réflexion
:
Avec
le
temps
de
Mars,
on
remet
les
montres
à
l’heure.
L’animal
vivait
dans
une
certaine
illusion
de
liberté,
tout
comme
la
femme
dans
une
certaine
illusion
d’égalité,
sous
le
signe
de
Vénus.
Mars
y
met
le
holà
quand
le
temps
est
venu.
Les
plaisanteries
les
plus
courtes
sont
les
meilleures.
On
rend
à
César
ce
qui
est
à
César.
En
alternance,
il
y
aura
un
temps
de
Vénus,
quand
quelque
part,
pour
quelque
temps,
Mars
se
retire,
laissant
le
champ
libre.
Quand
le
chat
n’est
pas
là,
les
souris
dansent.
Une
des
scènes
hivernales
des
Très
Riches
Heures
du
Duc
de
Berry
représente
un
banquet,
une
«
cène
»,
au
centre
de
laquelle
une
table
sur
laquelle
toutes
les
victuailles
sont
amassées,
tout
y
est
mort.
Une
table
est
toujours
un
cimetière,
elle
est
présidée
par
le
chef
de
famille,
qui
trône,
qui
a
tout
pouvoir.
Quel
contraste
avec
les
scènes
d’Eté,
où
l’animal
court,
insouciant,
dans
les
prés
!
C’est
dire
que
lorsque
l’on
pénètre
dans
une
phase
vénusienne,
au
bout
de
trois
ans
et
demi
(7/2),
on
est
dans
une
illusion
«
neptunienne
»,
faite
de
faux
semblants.
C’est
le
chat
et
la
souris.
Pour
nous,
on
l’aura
compris,
le
cycle
est
alternance
de
Vénus
et
de
Mars
mais
c’est
Mars
qui
a
le
dernier
mot,
car
il
sait
imposer
sa
loi.
Mars
c’est
la
fin
d’une
certaine
comédie,
d’une
mascarade,
d’une
saturnale,
où
l’esclave
jouait
au
maître
et
où
le
maître
jugeait
bon
de
laisser
faire,
tant
que
cela
l’arrangeait,
en
laissant
la
bride
sur
le
cou.
Cet
avènement
martien,
c’est
aussi
la
révolte
du
peuple
qui
revendique
sa
souveraineté
originelle
(du
Contrat
Social
de
JJ.
Rousseau
à
J.
L.
Mélanchon)
face
à
ceux
qui
prétendent
le
représenter.
C’est
la
révolte
des
exploités,
des
«
indignés
»,
face
à
une
certaine
forme
de
parasitisme
vénusien
qui
oublie
un
peu
vite
ce
qu’il
doit
à
ceux
qu’il
entend
imiter
voire
égaler
ou
surpasser,
en
se
servant
d’expédients.
C’est
l’infrastructure
qui
se
rappelle
au
bon
souvenir
de
la
superstructure.
On
est
là
dans
une
problématique
marxiste.
Inversement,
le
passage
à
mi
parcours
du
cycle
de
Mars
à
Vénus,
de
l’Hiver
au
printemps,
de
Pluton
à
Neptune,
tient,
probablement,
à
un
certain
formalisme
qui
vient
structurer,
organiser,
institutionnaliser
le
processus,
ce
qui
débouche
sur
l’établissement
d’une
royauté
(cf.
dans
la
Bible
la
demande
des
Hébreux
désireux
d’avoir
un
roi),
d’une
représentation.
Pour
comprendre
le
phénomène
vénusien,
il
faut
en
revenir
aux
origines
de
l’astrologie
dans
son
rapport
instrumentalisant
à
l’astronomie.
L’astrologie
a
emprunté
à
l’astronomie
certaine
de
ses
données
et
elle
en
a
fait
autre
chose.
Certes,
elle
émane,
par
certains
côtés,
de
l’astronomie
mais
elle
ne
lui
est
pas
réductible.
Cela
dit,
elle
ne
saurait
s’en
éloigner
excessivement
en
élaborant
une
pseudo‐astronomie
qui
ferait
écran.
De
même,
la
monarchie
a‐t‐elle
apporté
quelque
chose
de
spécifique
qui
ne
saurait
se
réduire
au
peuple.
On
voit
donc
qu’il
y
a
un
certain
équilibre
à
respecter
entre
les
valeurs
de
Vénus
et
celles
de
Mars
mais
il
est
clair,
en
tout
état
de
cause,
que
Vénus
n’existerait
pas
sans
Mars
pas
plus
que
l’astrologie
sans
l’astronomie.
On
rappellera
cependant
que
d’une
certaine
façon,
l’astronomie,
quant
à
elle,
ne
saurait
faire
écran
avec
la
mythologie.
Quand
nous
parlons
ici
de
Mars
et
de
Vénus,
nous
ne
nous
référons
nullement,
pour
notre
part,
aux
planètes
qui
portent
ce
nom.
La
seule
planète
qui
nous
intéresse,
au
regard
de
la
science
astronomique
au
sens
képlérien
du
mot,
c’est
Saturne.
Mars
et
Vénus
ne
sont
ici
que
des
symboles
qui
sont
certes
attribués
à
des
planètes
mais
qui
ne
sont
pas
dotés
astrologiquement
d’une
quelconque
cyclicité.
Ces
deux
divinités
nous
servent
à
baliser
le
cycle
de
Saturne
et
c’est
la
très
grande
erreur
de
l’Astrologie
depuis
plus
de
2000
ans
que
de
croire
que
toutes
les
planètes
agissent,
on
pourrait
parler
ici
de
dérive
martienne,
c'est‐à‐dire
d’un
retour
excessif
en
amont
qui
ne
tient
pas
compte
de
l’Histoire,
qui
est
une
réalité
vénusienne.
Oublions
les
planétes
transsaturniennes
pour
l’amour
du
ciel
!
Or,
l’Histoire
n’est
pas
réductible
aux
seules
données
«
scientifiques
».
Elle
ne
s’appréhende
qu’au
travers
de
documents
et
de
monuments,
elle
doit
combler
de
nombreuses
lacunes
de
la
mémoire
et
de
la
conservation.
Pour
parler
comme
Jung,
nous
dirons
que
notre
animus
est
martien
et
notre
anima
vénusienne,
ce
qui
revient
peu
ou
prou
à
opposer
Science
et
Art,
Cosmos
et
Humanité.
L’Astrologie
se
situe
à
l’interface
entre
ces
deux
dimensions
et
c’est
ce
qui
la
rend
si
difficile
à
appréhender,
y
compris
par
les
astrologues.
Ajoutons
que
l’on
peut
remonter
indéfiniment
en
amont,
problème
de
la
poule
et
de
l’œuf.
Tout
le
monde
a
des
dettes
à
payer,
doit
quelque
chose
à
quelqu’un.
Toujours
est‐il
que
le
«
moment
»
martien
est
celui
du
«
règlement
de
comptes
»,
de
la
vengeance,
un
plat
qui
«
se
mange
froid
»
‐
rira
bien
qui
rira
le
dernier.
C’est
l’heure
de
vérité,
du
«
jugement
»
(le
Jour
du
Pardon
des
Juifs
à
l’équinoxe
d’automne).
Le
mot
«
devoir
»
a
une
sémantique
intéressante
:
le
devoir
serait
d’être
à
jour
de
ce
que
l’on
«
doit
»
à
autrui.
JHB
06.03.12
Thème
natal
et
généthliomancie.
Par
Jacques
Halbronn
En
ce
qui
nous
concerne,
nous
avions
depuis
longtemps
été
choqués
par
tout
ce
que
l’astrologue
prétendait
pouvoir
déduire
ou
induire
à
partir
du
thème
natal.
Il
n’est
que
de
regarder
les
significations
des
maisons
pour
y
trouver
tout
un
environnement
social,
inscrit
par
avance
dans
«
le
»
thème
:
frères
et
sœurs,
parents,
conjoints,
amis,
médecins
défilent.
Rappelons
que
le
«
symbolisme
»
des
maisons,
comme
le
notait
encore
en
1937
Oswald
Wirth
(Le
Symbolisme
astrologique,
Ed.
du
Symbolisme),
énumère
les
âges
de
la
vie,
de
la
naissance
à
la
mort.
On
ignore
à
quoi
pouvait
servir
un
tel
dispositif
à
l’origine,
intégré
en
astrologie
mais
probablement
ayant
d’abord
existé
indépendamment.
Il
en
est
d’ailleurs
de
même
des
Quatre
Eléments
empruntés
par
l’Astrologie.
Toujours
est‐il
que
l’Astrologie
en
est
venue,
progressivement,
à
supposer
qu’à
partir
des
maisons
astrologiques,
l’on
n’étudiait
pas
uniquement
la
vie
du
titulaire
du
thème
mais
de
ceux
qui
avaient
affaire
à
lui.
On
pourrait
ainsi
décrire
le
conjoint
dans
la
maison
VII
en
étudiant
ce
qui
était
présent
dans
la
dite
maison,
à
commencer
par
une
éventuelle
planète.
Faute
de
quoi
on
irait
voir
où
se
trouvait
(par
maîtrise)
le
maître
du
signe
correspondant
à
la
pointe
de
maison
VII.
Pour
la
prévision,
notamment,
l’on
pourrait
ainsi
déterminer
le
sort
de
l’entourage,
sans
avoir
à
connaitre
du
thème
des
protagonistes.
On
ne
parlera
pas
ici
des
«
maisons
dérivées
»
qui
poussent
le
bouchon
encore
plus
loin.
Mais,
ce
qui
nous
interpelle
encore
plus,
actuellement,
en
ce
qui
concerne
le
thème
natal,
c’est
l’idée
selon
laquelle
le
«
nouveau
né
»
capterait,
d’une
façon
ou
d’une
autre,
certains
signaux
dès
la
naissance.
Il
est
vrai
que
les
travaux
de
Michel
Gauquelin
semblent
aller
dans
ce
sens.
Mais
nous
restons
fort
sceptiques
à
leur
sujet
ne
serait‐ce
que
parce
qu’ils
recourent
à
cinq
planètes.
(le
Septénaire
moins
le
soleil
et
Mercure
et
sans
les
transsaturniennes)
dont
la
Lune,
qui
ne
fait
sens
que
géocentriquement
mais
non
selon
la
science
astronomique
actuelle.
Nous
avons
suggéré
ailleurs
qu’il
s’agirait
d’une
sorte
de
codage
d’ordre
parapsychologique,
comme
il
en
est
pour
le
Tarot,
lui‐même
très
marqué
par
la
symbolique
astrologique
(et
notamment
celle
des
maisons)
en
recourant
à
des
cartes.
Or,
chaque
dieu
planète
correspond
en
quelque
sorte
à
une
«
carte
»
si
ce
n’est
que
le
«
tirage
»
se
fait
sur
le
«
tableau
»
du
ciel
mais
c’est
le
moment
de
naissance
qui
détermine
‘’la
»
carte.
On
pourrait
parler
d’une
genéthliomancie.(cf.
l’astrologie
généthliaque)
dont
Gauquelin
aurait
décrypté
le
mode
d’emploi..
Cela
consiste
à
poser
une
question
lors
d’une
naissance
et
à
dresser
le
thème
du
moment.
On
peut
d’ailleurs
penser
que
lorsqu’à
la
naissance
du
fils
de
Louis
XIII,
on
convoqua
tel
ou
tel
astrologue
(notamment
Morin
de
Villefranche
et
aussi
Campanella),
ce
ne
fut
pas
seulement
pour
connaitre
le
destin
(à
plus
ou
moins
long
terme)
du
né
mais
plus
largement
celui
du
Royaume.
Autrement
dit,
le
thème
natal
ne
serait
jamais
qu’un
thème
parmi
d’autres
concernant
plus
la
situation
du
moment
que
le
cas
de
l’enfant
naissant
à
ce
moment
là.
Mais
pour
nous,
la
véritable
astrologie
est
uniplanétaire,
centrée
sur
Saturne
et
elle
n’est
pas
fonction
du
thème
natal
mais
d’ordre
cyclique.
Le
gros
avantage
que
l’on
a
à
se
démarquer
du
thème
natal
tient
au
fait
que
l’on
donne
du
temps
au
temps.
Il
n’y
a
plus
la
pression
de
l’heure
de
naissance
et
tout
ne
se
joue
pas
à
cet
instant
là
et
ce
d’autant
que
pour
nous
le
«
destin
»
astrologique
est
collectif,
partagé
et
non
pas
individuel,
personnel.
On
est
donc
bien
loin
de
la
généthliomancie.
Le
scénario
est
le
suivant
:
l’enfant
nait
et
il
découvre
peu
à
peu
le
monde
autour
de
lui,
s’éveillant
au
contact
d’autrui,
marqué
inévitablement
par
une
certaine
impulsion
mimétique
et
ce,
sur
divers
points,
à
commencer
par
l’apprentissage
progressif
du
langage,
tant
comme
récepteur
que
comme
émetteur.
Et
c’est
le
processus
mimétique
qui
nous
intéresse
ici.
Pour
le
langage,
l’enfant
observe
que
l’on
parle
autour
de
lui,
sans
recourir
ni
aux
mains
ni
à
un
quelconque
instrument
qu’il
lui
suffirait
d’apprendre
à
utiliser.
Il
se
rend
compte
qu’il
s’agit
là
d’un
équipement
«interne
»
qu’il
lui
va
falloir
assez
vite
apprendre
à
actionner.
Et
là
il
est
livré
à
lui
–même,
même
si
l’exemple
à
suivre
lui
est
donné
par
autrui,
un
autrui
plus
avancé,
plus
expérimenté.
Quid
de
l’astrologie
?
Nous
dirons
que
l’enfant,
les
mois
passant
et
mieux
encore
les
années
passant,
découvre
petit
à
petit
que
les
gens
obéissent
à
un
certain
rythme,
il
capte
des
changements
autour
de
lui,
et
plus
largement
dans
le
monde
(par
le
truchement
des
médias
mais
aussi
par
ses
lectures,
par
les
romans,
par
les
films)et
ce
rythme
sous
jacent,
qu’il
n’identifie
évidemment
pas
comme
astrologique,
il
finit
par
s’en
imprégner,
c’est
dire
que
tout
ne
se
joue
pas
à
la
naissance.
L’enfant
capte
en
lui‐même
cette
«
musique
»
des
sphères,
cette
danse,
ce
ballet
qui
comportent
et
impliquent
un
certain
nombre
de
«
pas
»,
on
va,
on
vient,
on
avance,
on
recule.
L’enfant
va,
peu
à
peu,
être
capable
d’anticiper
comme
le
ferait
un
bon
danseur,
il
«
prend
»,
il
attrape
le
rythme
et
il
n’aura
pas
besoin
de
l’astrologue
pour
ce
faire.
La
question
qui
se
pose
est
la
suivante
:
est‐ce
que
l’enfant,
qui
n’est
d’ailleurs
plus
un
enfant,
avec
le
temps
qui
passe,
aura
fini
par
se
«
brancher
»
directement
sur
les
phases
de
Saturne
–
(4x
7
ans)
non
pas
certes
en
observant
le
ciel
mais
en
éveillant
à
cette
présence
du
ciel
une
partie
subconsciente
de
lui‐même
?
On
avouera
qu’il
est
plus
probable
que
cette
hypothèse
qui
est
souvent
donnée
pour
la
naissance
(voire
avant
la
naissance)
soit
d’autant
plus
viable
dès
lors
que
l’on
attend
que
l’enfant
ait
commencé
par
«
sentir
»
(à
l’âge
de
raison
(7
ans)
ou
à
13
ans,
âge
rituel
chez
les
Juifs
et
les
Musulmans)
ce
qui
se
passe
dans
le
monde
sublunaire
dans
lequel
il
vit.
Que
nous
apporte
donc
l’astrologie
?
Elle
nous
explique
ce
qui
se
passe
subconsciemment
et
qui
sous
tend
notre
rythmicité
de
vie,
telle
que
nous
la
partageons
avec
nos
semblables.
Elle
ne
nous
est
pas
indispensable
dans
la
mesure
où
nous
intégrons
ce
rythme
comme
nous
le
faisons
pour
le
cycle
des
saisons
ou
pour
celui
du
jour
et
de
la
nuit
(circadien,
24h).
On
peut
cependant
penser
que
certaines
personnes
ont
du
mal
à
«
capter
»
ce
rythme
et
également
qu’il
est
souhaitable
que
la
structure
même
ce
rythme
soit
exposée
à
la
collectivité
tout
comme
on
n’avait
pas
attendu
de
savoir,
avec
les
grandes
découvertes
de
la
médecine,
comment
notre
corps
fonctionne
physiologiquement
pour
vivre.
Autrement
dit,
la
description
du
cycle
planétaire
central
pourrait
être
jugée
aussi
importante,
scientifiquement,
que
la
description
de
la
circulation
sanguine
en
1628
par
William
Harvey.
JHB
04.
03.
12
La
filiation
de
la
Préface
à
César
de
Rouen
1589
à
­
Macé
Bonhomme
1555.
Par
Jacques
Halbronn
Les
observations
de
Mario
Gregorio
(sur
propheties.it)
concernant
le
fait
que
des
similitudes
formelles
seraient
à
observer
entre
l’édition
de
Rouen
Raphaël
du
Petit
Val
1589
et
les
éditions
de
Lyon
Macé
Bonhomme
1555
méritent
certainement
un
commentaire
Grégorio
:
“
I
noticed
many
differences
in
the
epistle,
first
of
all
the
two
1555
edition
are
nearly
identical,
they
have
a
considerable
number
of
common
variations
between
each
other
this
confirm
the
possibility
they
are
not
the
source
for
the
1568
editions,
the
only
edition,
without
any
sort
of
doubt
that
sourced
from
the
1555
editions
is
the
edition
of
Du
Petit
Val
printed
in
the
1589.
Remain
the
chance
that
it
came
from
other
editions
today
disappeared.””
Quant
aux
éditions
1568
Benoist
Rigaud,
elles
sont
certainement
postérieures
à
Du
Petit
Val
1589.
puisqu’elles
dérivent
de
l’édition
Cahors
Jaques
Rousseau
1590.(cf
nos
Researches
sur
propheties.it)
Reprenons
les
observations
de
Mario
Gregorio
;
«
To
reinforce
my
assertion
about
the
1589‐003
Du
Petit
Val
is
the
only
edition
originated
from
the
1555
editions
I've
chosen
some
of
the
most
interesting
variations.
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
"veilles
&"
is
present
only
in
the
two
1555
editions
and
in
the
1589‐003
edition,
"...gie
iudicielle:
par
laquelle
&
moyennant
in‐
spiration
&
reuelation
diuine
par
continuel‐
les
veilles
&
supputations,
auons
noz
prophe‐..."
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
"certe"
is
present
only
in
the
two
1555
editions
and
in
the
1589‐003
edition,
"certaine"
in
all
the
other
editions.
"...&
prophetise
par
inspirée
reuelation:
laquelle
est
vne
certe
par‐
ticipation
de
la
diuine
eternité
:..."
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
"haute
doctrine"
is
present
only
in
the
two
1555
editions
and
in
the
1589‐003
edition,
"hautes
doctrines"
in
all
the
other
editions.
"...moyennant
les
principes
de
la
premiere
cause
ont
attainct
à
plus
profondes
abysmes
de
plus
haute
doctrine...."
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
"pour
asture"
is
present
only
in
the
two
1555
editions
and
in
the
1589‐003
edition,
"maintenant"
in
all
the
other
editions
"...que
le
mortel
glaiue
s'aproche
de
nous
pour
asture
par
peste,
guerre
plus
horrible
que..."
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
"quand"
is
present
only
in
the
two
1555
editions
and
in
the
1589‐003
edition
(as
"quant"),
"...non
inclinabitur
in
sæculum
sæculi:
hors
mis
que
quand
son
vouloir
sera
accompli,
ce
sera,
mais
non
point
aultrement:..."
Bien
entendu,
en
ce
qui
nous
concerne,
nos
conclusions
seront
inversées
:
nous
dirons
que
l’édition
Macé
Bonhomme
provient
de
l’édition
Rouen
du
Petit
Val
1589
ou
d’une
édition
encore
plus
ancienne,
cette
édition
constituant
un
terminus.
On
peut
même
dire
que
cette
édition
dont
est
issue
Macé
Bonhomme
1555
avait
pour
titre
:
Les
Grandes
et
Merveilleuses
prédictions
de
M.
Michel
Nostradamus
divisées
en
Quarte
Centuries
etc
».
Ce
titre
nous
est
connu
précisément
par
une
édition
du
même
libraire
datée
de
1588.
On
sait
cependant
par
la
description
qu’en
donne
Daniel
Ruzo,
dans
le
Testament
de
Nostradamus
(
Paris,
Ed.
Rocher,
1982)
que
le
contenu
de
cet
exemplaire
ne
correspond
pas
à
son
titre
puisqu’il
n’y
a
pas
encore
de
division
en
centuries.
On
peut
d’ailleurs
raisonnablement
supposer
que
cet
exemplaire
actuellement
introuvable
pourrait
comporter
une
Préface
à
César
semblable
à
celle
de
Petit
Val
1589.
Cela
dit,
sachant
que
l’édition
Rouen
Petit
Val
1588
ne
comportait
que
49
quatrains
à
la
Ive
Centurie
et
non
53
(cf
la
description
reprise
par
R
Benazra,
RCN,
pp.
122‐123),
nous
pensons
que
cette
édition
Macé
Bonhomme
à
353
quatrains
est
postérieure
à
celle
de
Rouen
1588,
d’autant
qu’elle
comporte
le
quatrain
IV,
46,
absent
de
Petit
Val
1588,
«
Garde
toi
Tours
de
ta
prochaine
ruine
»
qui
fait
référence,
selon
nous,
aux
événements
de
1588‐1589,
lorsque
Henri
III
rejoignit
le
roi
de
Navarre
près
de
Tours.
Cela
vient
confirmer
le
fait
que
ce
serait
une
édition
disparue
postérieure
à
Rouen
Petit
Val
1588
mais
antérieure
à
Rouen
Petit
Val
1589
qui
comporte
100
quatrains
à
la
IV,
qui
serait
le
modèle
de
Lyon
Macé
Bonhomme
1555.
Bien
plus,
l’on
peut
dire
que
Macé
Bonhomme
1555
est
la
copie
de
cette
édition
rouennaise
disparue,
à
4
centuries,
dont
cette
fois
53
quatrains
à
la
IV.
Mario
Gregorio
nous
rappelle
cependant
que
la
série
des
Grandes
et
Merveilleuses
Prédicions
comporte
la
date
du
22
juin
1555
et
non
du
=Ier
mars
1555.
Nous
ajouterons
que
le
titre
«
Prophéties
»
appartient
à
la
série
parisienne
et
non
à
la
série
rouennaise,
en
ces
années
1588‐1590.
Cela
dit,
les
éditions
parisiennes,
de
la
Ligue,
quant
à
elles,
sont
datées
du
Ier
Mars
1557
et
non
1555.
Il
y
a
un
probléme
de
calendrier
car
le
Ier
mars
1555
ne
correspond‐il
pas
au
début
de
1556,
selon
le
style
de
Pâques?
L’on
note
que
l’on
ne
trouve
le
seuil
de
53
quatrains
que
dans
les
éditions
parisiennes
(qui
comportent
une
addition
clairement
indiquée
au‐delà
de
IV,
53)et
c’est
bien
ce
seuil
qui
est
adopté
par
l’édition
Macé
Bonhomme
alors
que
les
éditions
rouennaises,
en
dehors
du
cas
de
l’édition
introuvable
de
1588,
comportent
une
4e
centurie
d’un
seul
tenant,
ce
qui
les
rend
plus
tardives,
ipso
facto,
que
les
éditions
parisiennes,
ce
qui
ressort
notamment
de
l’état
de
la
Centurie
VI,
plus
achevé
à
Rouen
et
à
Anvers
qu’à
Paris.
En
conclusion,
nous
dirons
que
l’édition
Macé
Bonhomme
1555
précéde
Rouen
1589
Petit
Val
du
fait
des
53
quatrains
à
la
Ive
centurie,
césure
ignorée
de
Rouen
1589
comme
d’Anvers
St
Jaure
1590.
C’est
Petit
Val
1589
qui
dérive
de
l’état
correspondant
à
Macé
Bonhomme
1555.
Le
titre
«
Prophéties
»
serait
antérieur
à
celui
de
Granes
de
merveilleuses
prédictions..
Certes,
dans
un
premier
temps,
avions
nous
mis
en
avant
Rouen
1588
à
349
quatrains
mais
cette
particularité
ne
se
retrouve
pas
dans
Rouen
Petit
Val
1588.
Il
y
a
une
solution
de
continuité
entre
Rouen
1588
et
Rouen
1589.
Entre
ces
deux
éditions,
c’est
tout
le
corpus
parisien
qu’il
conviendrait
d’intercaler.
Rappelons
que
l’on
ne
saura
jamais
quel
contenu
correspondait
au
titre
de
Rouen
1588
en
4
centuries,
vu
que
ce
n’est
pas
celui
qui
se
présente
dans
l’exemplaire
décrit
par
Ruzo.
On
peut
penser
que
le
contenu
était
bel
et
bien
à
53
quatrains
à
la
Ive
centurie
à
l’instar
de
Macé
Bonhomme
1555
et
c’est
cette
édition
perdue,
sinon
en
son
titre,
qui
ferait
l’interface
entre
Macé
Bonhomme
1555
et
Rouen
1589.
Quant
au
contenu
de
Rouen
1588
tel
qu’il
figurait
dans
la
collection
Ruzo,
à
49
quatrains
à
la
Ive
centurie,
il
est
certainement
antérieur
à
Macé
Bonhomme
1555
et
il
ne
devait
pas
porter
le
titre
de
Grandes
et
Merveilleuses
Prédictions
mais
bien
de
Prophéties.
JHB
05.
03.
12
[1]
Letter
to
Anebo,
ed.
A.R.
Sodano,
Porfirio.
Lettera
ad
Anebo,
Naples:
L'Arte
Tipografica,
1958.
[2]
Cel
fait
penser
aux
Juifs,
en
quelque
sorte
peuple
de
prétres,
où
la
religion
est
liée
à
la
filiation
[3]
Signalons
un
texte
découvert
par
Bernard
Husson,
d’un
certain
Claude
Limojon
de
Saint
Didier,
auteur
d’une
Lettre
d’un
philosophe
à
son
ami
sur
le
grand
œuvre,
(1680)
Ed
de
la
Hutte.
,
au
titre
très
proche
de
celui
d’Alexandre
Limojon
«
Lettre
d’un
philosophe
sur
le
secret
du
grand
œuvre
au
sujet
de
ce
qu’Aristée
a
laissé
par
écrit
à
son
fils
touchant
le
Magistère
philosophique
»
et
qui
semble
avoir
précédé
de
quelques
années
l’édition
de
1686))
[4]
Luter,,
enduire

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