2015-2016 Mention Biologie et Technologie du Végétal Essais de l'efficacité de différents biofertilisants sur orge de printemps (Hordeum vulgare) et prairie naturelle FRUCHART Shirley Sous la direction de M. MALLINGER Benoit Membres du jury MONTRICHARD Françoise, Professeur, Université d’Angers | Jury GENTILHOMME José, Professeur, Université d’Angers | Tutrice LEDUC Nathalie, Professeur, Université d’Angers | Auditrice Soutenu publiquement le : 27/06/2016 L’auteur du présent document vous autorise à le partager, reproduire, distribuer et communiquer selon les conditions suivantes : Vous devez le citer en l’attribuant de la manière indiquée par l’auteur (mais pas d’une manière qui suggérerait qu’il approuve votre utilisation de l’œuvre). Vous n’avez pas le droit d’utiliser ce document à des fins commerciales. Vous n’avez pas le droit de le modifier, de le transformer ou de l’adapter. Consulter la licence creative commons complète en français : http://creativecommons.org/licences/by-nc-nd/2.0/fr/ Ces conditions d’utilisation (attribution, pas d’utilisation commerciale, pas de modification) sont symbolisées par les icônes positionnées en pied de page. ENGAGEMENT DE NON PLAGIAT Je soussignée Shirley FRUCHART déclare être pleinement consciente que le plagiat de documents ou d’une partie d’un document publiée sur toutes formes de support, y compris l’internet, constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée. En conséquence, je m’engage à citer toutes les sources que j’ai utilisées pour écrire ce rapport ou mémoire. signé par l'étudiante le 10 / 06 / 2016 Cet engagement de non plagiat doit être signé et joint à tous les rapports, dossiers, mémoires. Présidence de l'université 40 rue de rennes – BP 73532 49035 Angers cedex Tél. 02 41 96 23 23 | Fax 02 41 96 23 00 REMERCIEMENTS Tout d’abord, je souhaite remercier Monsieur BOUCHON Jean-Louis, responsable service agronomie, pour avoir rendu ce stage possible au sein de la coopérative agricole EMC2. Je remercie José GENTILHOMME, ma tutrice, enseignante - chercheuse à l’université d’Angers, pour m’avoir accompagné pendant mon stage. Je remercie également Monsieur MALLINGER Benoît, mon maître de stage, qui a accepté ma candidature au sein du service technique agronomie d’EMC2, dans lequel il travaille. Technicien expérimentateur, il a partagé avec moi ses connaissances sur le terrain ainsi que sa bonne humeur tout au long de mon stage, le rendant très enrichissant. De même, je remercie Monsieur BOURCELOT Jordan, le collaborateur de Benoît MALLINGER avec qui j’ai travaillé, et qui m’a également transmit beaucoup de ses compétences. Tout deux ont partagé avec moi leurs passions pour le travail fait en tant que technicien expérimentateur et ce fut un réel plaisir de travailler à leurs cotés pendant ces 4 mois de stage. Je garderai donc de bons souvenirs de mon stage dans la coopérative EMC2. Je remercie les autres stagiaires, Grégoire et Paul-Eric avec qui j’ai pu travailler et échanger pendant mon stage ainsi que Florian POTTERIE, qui m’a apporté, entre autre son aide pour la rédaction de mon rapport de stage. De façon générale, je remercie tous ceux avec qui j’ai pu travailler et qui ont toujours été très agréable, rendant une bonne intégration de ma part au sein de la coopérative. Abréviations PME : Petites et Moyennes Entreprises EBIC : European Biostimulant Industry Council RFCP : Rhizobactéries Favorisant la Croissance des Plantes CEC : Capacité d’échange de cations PPA : Prepenetration Apparatus AMF : Arbuscular Mycorrhizal Fungus IAA : Indole-3-acetic acid hormone (Auxine) ACC : Acide 1-aminocyclopropane-1-carboxylique Glossaire Négoce : Activité commerciale uniquement, pas d’adhérant. Mycorhize : Résultat d’une association symbiotique entre des champignons et le système racinaire des plantes. CEC : Capacité d’échange de cations d'un sol. Elle permet de déterminer la fertilité d’un sol en indiquant la capacité de celui-ci à retenir les éléments nutritifs au niveau du complexe argilo-humique, pour un pH donné. Flavonoïde : Métabolites secondaires des plantes formés par deux cycles aromatiques. Ils sont résponsable de la couleur des fleurs et des fruits et forme une sous-classe des polyphénols. Strigolactone : Hormones végétales dérivées du métabolisme des caroténoïdes. Coenzyme : Groupement prosthétiques particuliers qui sert de cofacteurs pour certaines enzymes avec lesquelles ils sont liés, formant un complexe stable. Les coenzymes favorisent l’activité de l’enzyme, et est indispensable. Phytine : Forme de réserve du phosphore dans les organes de réserves des plantes. Table des matières Essais de l'efficacité de différents biofertilisants sur orge de printemps (Hordeum vulgare) et prairie naturelle 1. 1.1. 1.2. 1.3. 1.4. Introduction ............................................................................................................................ 1 Présentation de la coopérative agricole EMC2 ............................................................................... 1 Objectifs des essais .................................................................................................................... 3 Les biofertilisants ....................................................................................................................... 5 Problématique ......................................................................................................................... 11 2. 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5. Matériel et Méthodes ............................................................................................................ 13 Matériel biologique ................................................................................................................... 13 Matériel expérimental ............................................................................................................... 15 Protocole des essais ................................................................................................................. 17 Récolte des essais .................................................................................................................... 19 Analyses statistiques ................................................................................................................ 19 3. 3.1. 3.2. Résultats ............................................................................................................................... 21 Essai en microparcelles de prairie naturelle ................................................................................ 21 Essai en microparcelles d’orge de printemps ............................................................................... 23 4. 4.1. 4.2. Discussion ............................................................................................................................. 27 Essais en microparcelles de prairie naturelle ............................................................................... 27 Essais en microparcelles d’orges de printemps ............................................................................ 29 5. Conclusion et perspectives ................................................................................................... 33 6. Bibliographie ......................................................................................................................... 35 Table des figures Figure 1 : Territoire et activités de la coopérative agricole EMC2 .........................................................16 Figure 2 : Territoire et activitées de la Coopérative Agricole Lorraine (CAL) .......................................... 2 Figure 3 : Schéma général sur l'utilité des microorganismes du sol (Bhardwaj et al., 2014). .................. 4 Figure 4 : Mécanisme hypothétique de l'action des biostimuleurs au niveau des cellules racinaires (Bhardwaj et al., 2014). ................................................................................................................. 6 Figure 5 : Processus lors de la colonisation par des bactéries et champignons (Oldroyd, 2013) .............. 8 Figure 6 : Principales espèces fourragère présente dans la prairie naturelle. .......................................12 Figure 7 : Pulvérisateur utilisé sur les microparcelles ........................................................................12 Figure 8 : Microparcelle d’essai de l’orge de printemps ......................................................................16 Figure 9 : Essai de la praire naturelle ..............................................................................................18 Figure 10 : Récolte des microparcelles d’orge à la moissonneuse .......................................................20 Figure 11 : Rendement moyen des microparcelles de prairie naturelle ................................................20 Figure 12 : Systèmes racinaires de dactyles extraient de différentes microparcelles en prairie naturelle.22 Figure 13 : Rendements (A) et taux de protéines (B) des microparcelles d'orge de printemps ...............22 Figure 14 : Systèmes racinaires des microparcelles d’orges de printemps ...........................................24 Figure 15 : Histogramme de différentes caractéristiques étudiées sur l’essai d’orge de printemps. ........24 Figure 16 : Les différentes formes d’azote dans les fertilisants azotés utilisés ......................................26 Table des tableaux Tableau 1 : Composition des biofertilisants utilisés sur les microparcelles..........................................14 Tableau 2 : Composition des fertilisants utilisés sur les microparcelles..............................................14 Tableau 3 : Itinéraire technique sur les microparcelles d’orge de printemps.......................................16 Tableau 4 : Itinéraire technique sur les microparcelles de prairie naturelle.........................................18 Table des annexes Annexe I : Analyses de sol..........................................................................................................39 Annexe II : Fiches produits des biofertilisants................................................................................43 Figure 1 : Territoire et activités de la coopérative agricole EMC2 Essais de l'efficacité de différents biofertilisants sur orge de printemps (Hordeum vulgare) et prairie naturelle. 1. Introduction «Les coopératives agricoles sont des sociétés constituées librement par les agriculteurs en vue d’assurer l’approvisionnement de leurs exploitations, d’améliorer les conditions de production et de faciliter l’écoulement des produits. Sociétés de services organisées conformément aux principes coopératifs, elles ne poursuivent pas un but lucratif et ont pour mission exclusive de favoriser le développement des exploitations de leurs adhérents» (Dedieu et Courleux, 2011) 1.1. 1.1.1. Présentation de la coopérative agricole EMC2 Historique En 1950, une vingtaine de structures cantonales étaient présentes en Lorraines, puis EMC2 a été créé en 1988 par la fusion de la CAM (Coopérative Agricole de la Meuse) créée en 1928 et la CLN (Coopérative Lorraine Nord) créée en 1985. Ces deux coopératives fusionnées, conjugué au rachat d’une partie de la CAMO (Coopérative Agricole Meuse Ornain) a fait d’EMC2 la principale coopérative céréalière en Lorraine (Meuse, Meurthe et Moselle, et Moselle) avec 3099 adhérents et plus de 600 salariés (Figure 1). En 1996, EMC2 se place dans les vingt premières coopératives agricoles françaises grâce à la fusion avec la coopérative haut-marnaise CADAC (Coopérative Agricole Départementale d’Approvisionnement et de Céréales) et la reprise partielle de la SCAVC (Société Coopérative Agricole de la Vallée de la Chiers). En 2007, EMC2 fusionne avec Alotis, ce qui permet de créer un pôle élevage. En 2011, EMC2 élevage est créé par la fusion d’Alotis et Capéval. En 2014, EMC2 a racheté LOEB UNEGO, une société collectant 50 000 tonnes de céréales et qui dispose de sites de collecte et d’approvisionnement. En 2015, la négoce de collecte de bovins SEVE 2000 rejoint également la coopérative agricole EMC2 (EMC2 - Agriculture). En 1969, une autre coopérative agricole voit le jour sur la région Lorraine (figure 2). 1.1.2. Chiffres clés Au 30 juin 2015, 845 milliers de tonnes de céréale ont été collectées par EMC2 et 1010 milliers de tonnes au total avec LOEB et HOUPIEZ (filiale négoce). En 2014, la proportion des graines était de 43% pour le blé, 33% pour l’orge, 16% pour le colza, 5% pour le maïs et 3% pour les nouvelles cultures. Le dispositif de collecte comprends 62 silos de coopérative, 4 silos Houpiez, silos Loeb et 4 silos portuaires, portant la capacité totale de stockage de 700 000 tonnes à l’année. Le chiffre d’affaire du groupe EMC2 s’élève à 543 millions d’euros (dont 436 millions d’euros pour la coopérative), les céréales représentants la plus grosse part de ce chiffre. Le groupe EMC2 représente une masse salariale de 642 personnes (EMC2 - Agriculture). Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 1 Figure 2 : Territoire et activitées de la Coopérative Agricole Lorraine (CAL) Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 2 1.1.3. Service agronomie Le service agronomie comprend 30 techniciens et près de 146 essais (10 500 microparcelles) certifiées ISO 9000 (réponds aux exigences réglementaires). Concernant la réduction des produits phytosanitaires, 23 fermes sont suivies dans 2 réseaux DEPHY Ecophyto. De plus, 23 essais sont mis en place pour tester les techniques alternatives. Des conseillers sont également disponibles pour les adhérents, pour réaliser les plans de fumures, les tours de plaine et les « flashs info technic ». EMC2 met également à disposition de ses adhérents plusieurs services en ligne grâce au module agronomie d’avenir.coop et à Champs d’@venir. Ils peuvent y trouver un certain nombre d’informations, des forums et des contenus personnalisés (EMC2 Agriculture). 1.1.4. Concurrence En 1969, une autre coopérative agricole voit le jour sur la région lorraine (figure 2), avec des silos implantés principalement en Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges. En plus de cette autre coopérative, des négoces sont en concurrence avec EMC2. Soufflet agriculture, qui est le premier collecteur céréalier privé en Europe. Sepac, qui est la première entreprise agricole en Haute-Marne. Puis, Avenir agro, crée en 2000. Ces trois négoces de produits agricoles assurent l’approvisionnement des agriculteurs et la collecte de leurs productions végétales. 1.1.5. Recherche et développement EMC2 s’investit également dans la recherche et le développement, en association avec ARD (Agro Industrie Recherches et Développement), un centre de recherche privé créé en 1989 par des acteurs du monde agricole. Leur mission est d’utiliser la matière végétale pour remplacer le carbone fossile par du carbone renouvelable. Pour cela, ils valorisent les produits agricoles au travers de la recherche et du développement et développent des produits et procédés innovants, respectueux de l’environnement. Leurs quatre domaines d’activités principaux sont la raffinerie végétale, les biotechnologies blanches, la chimie verte et l’environnement. Un premier projet de R&D sur les biocontrôles et biofertilisants a déjà été mené de 2011 à 2014. Un second projet a débuté en 2015 avec une prévision d’échéance dans quatre ans. Ces projets ont pour objectif d’apporter aux agriculteurs adhérents des solutions de biocontrôles et biofertilisants efficaces, en cohérences avec le contexte pédo-climatique local (ARD, 2010). 1.2. Objectifs des essais Concernant l’agriculture française, la sécurité alimentaire et sanitaire est un succès. Cependant, l’intensification des modes de cultures a fortement augmenté l’utilisation d’intrants, entre autre les produits phytosanitaires. Ceux-ci permettent de sécuriser les cultures en diminuant au maximum la compétition avec les adventices ainsi que les attaques causées par les ravageurs et parasites. Aujourd’hui, les produits composés des plus dangereuses molécules ont été supprimés du marché. Cependant, l’impact des produits phytosanitaires sur la santé et l’environnement reste un sujet sociétal important, sachant que des résidus toxiques sont retrouvés dans l’eau, le sol, l’air ainsi que dans les aliments que nous consommons. Face à ce problème, les instances ministérielles et communautaires ont pris des mesures pour réduire l’utilisation des Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 3 Figure 3 : Schéma général sur l'utilité des microorganismes du sol (Bhardwaj et al., 2014). Les micro-organismes présents dans le sol permettent une solubilisation des nutriments facilitant leur disponibilité pour les plantes. Ils améliorent la croissance des plantes, le développement du chevelu racinaire et de nodules. Les biofertilisants produisent des hormones telles que l’auxine, la gibbérelline et la cytokine. Ils améliorent également la photosynthèse permettant aux plantes de mieux résister aux stress et permettent aussi une résistance aux pathogènes. Tout ceci aboutissant à un meilleur rendement. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 4 intrants (Déclinaison régionale du plan Ecophyto 2018 en Lorraine, 2011). Le plan Ecophyto a pour but de réduire et améliorer l’utilisation des produits phytosanitaires. Un premier plan écophyto visant une réduction de 50% de l’utilisation des produits phytosanitaires s’est soldé par un échec, laissant place à un second plan écophyto. Le plan Ecophyto 2 porte l’ambition à une réduction de 25% d’ici 2020 et 50% pour 2025 (Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer). Au sein d’EMC2, 23 fermes sont suivies dans deux réseaux DEPHY Ecophyto. Pour les agriculteurs, cela consiste à mettre en place des systèmes de cultures avec une diminution des produits phytosanitaires, tout en visant un objectif de performances économiques. Pour le dispositif de ces fermes, cela permet d’obtenir des références sur les pratiques alternatives et les systèmes de cultures économes. En parallèle, 23 essais « réseau équilibre » sont mis en place par le service technique d’EMC2, concernant les techniques alternatives aux produits phytosanitaires. Les essais permettent de tester des produits déjà disponibles sur le marché ainsi que des variétés mais également des produits et des variétés nouvelles en vue de leur commercialisation. Ils permettent également de tester des nouvelles techniques et itinéraires culturaux dans le but de les proposer aux adhérents. Ces essais permettent de valider ou non la réelle efficacité d’un produit, et également de suivre le développement des différentes variétés sur le territoire de la coopérative. Les essais consistent à suivre le développement des cultures avec des doses prévisionnelles (en azote), avec des doses inferieures et supérieures pour voir s’il y a un impact au niveau du rendement et si le rendement est proportionnel à la dose d’azote apportée. En comparaison, des micro-parcelles avec des biofertilisants sont conduites. Les différents résultats obtenus permettent à travers des statistiques de montrer l’impact des différentes conduites culturales. 1.3. 1.3.1. Les biofertilisants Définitions Les biofertilisants peuvent également être appelés « biostimulants », « stimulateurs de croissance et/ou développement », « activateurs de sol » ou encore « phytostimulants » (Faessel et al., 2015). D’après la définition retenue par l’EBIC (European Biostimulants Industry Council) un biofertilisant est : « un matériel qui contient une (des) substance(s) et/ou microorganisme(s) dont la fonction, quand ils sont appliqués aux plantes ou à la rhizosphère, est de stimuler les processus naturels pour améliorer/avantager l’absorption des nutriments, l’efficience des nutriments, la tolérance aux stress abiotiques, et la qualité des cultures, indépendamment du contenu en nutriments du biostimulant » (European Biostimulants Industry Council). Cette approche inclus une large gamme de micro-organismes comme par exemple les rhizobactéries, les cyanobactéries, et les champignons mycorhiziens. Ceux-ci sont utiles pour la croissance, le rendement, l’assimilation de nutriments et la défense des plantes face à différents stress en déclenchant différents gènes liés à la croissance et la défense, au travers des réseaux de signaux cellulaires (figure 3). Les RFCP ont un effet antagoniste sur la microflore qui est néfastes aux plantes. Ils transforment les métabolites toxiques et favorisent la formation de nodules chez les légumineuses par les rhizobia. Les effets antagonistes sont principalement une production d’antibiotiques et une compétition pour les nutriments avec les pathogènes végétaux. Les effets bénéfiques sont permis par une association entre les RFCP et les plantes (Lugtenberg et al., 2009). Les rhizobactéries sont principalement des Pseudomonas fluorescentes, des Bacillus, des Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 5 Figure 4 : Mécanisme hypothétique de l'action des biostimuleurs au niveau des cellules racinaires (Bhardwaj et al., 2014). Les mycorhizes et rhizobium sécrètent des ligands appelés Myc factors et Nod factors qui sont perçus par le système racinaire des plantes. Ils déclenchent des signaux de transduction engendrant une libération de Ca2+ dans le cytosol. Des récepteurs kinases et d’autres protéines comme DMI et SYM71 sont impliquées dans la cascade de signalisation pour phosphoryler les substrats. Les protéines DMI jouent un rôle dans le maintien des oscillations périodiques des ions calcium à l’intérieur et à l’extérieur du noyau. CCaMK est une protéine kinase calcium dépendante qui phosphoryle le produit de la protéine CYCLOPS et initie l’activation de différents gènes impliqués dans la formation de nodules et d’appareil de pre-penetration (PPA). Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 6 Azospirillum, des Azotobacter, des Klebsiella, des Enterobacter, des Rhizobium et des Serratia (Beauchamp, C.J., 1993). 1.3.2. Mode d’action et bénéfices agronomiques Les études scientifiques concernant le mode d’action des produits de biostimulation évoluent rapidement. Il en ressort que ces produits concernent un champ spécifique, c'est-à-dire un type de culture, une variété, et des conditions environnementales particulières, ce qui limite la généralisation des résultats (Faessel et al., 2015). De façon théorique, sur des semences inoculées, les RFCP se multiplient grâce aux exsudats de celles-ci, puis s’établissent sur la racine émergente pour enfin coloniser l’appareil racinaire. Les mycorhizes sont les résultats d’une association entre la plante et certains micro-organismes présents dans le sol formant une symbiose. Celle-ci peut permettre à la plante une meilleure assimilation des nutriments, une production de phytohormones et une résistance face aux pathogènes (Bhattacharyya et Jha, 2011). a) Meilleure tolérance aux stress environnementaux Des métabolites secondaires sont produits par les RFCP comme des antibiotiques, du cyanide, des sidérophores, et d’autres substances qui vont permettre d’inhiber le développement des pathogènes. Cette activité inhibitrice a été prouvée en utilisant des bactéries mutantes qui ne produisaient pas ces principes actifs (Beauchamp, 1993). D’autres RFCP sont des hyperparasites de pathogènes et dégradent la chitine, la cellulose ou les β-glucanes via des exoenzymes, conduisant à la lyse des parois. Pour exemple, la bactérie chitinolytique Arthrobacter sp, est capable de lyser le mycélium du Fusarium oxysporum schlecht. f. sp dianthii (Prill &Del), du Rhizoctonia solani Kühn, du Sclerotium rolfsii Sacc et du Fusarium oxysporum Schlecht. f.sp. vasinfectum (Snyder & Hansen) (Beauchamp, 1993). Les changements climatiques conduisent à une dégradation du sol et engendrent sécheresses et stress salin pour les plantes. Des recherches récentes ont permis de mettre en évidence des micro-organismes, tels que Rhizobium spp et Azospirillum, ayant un effet positif sur le développement des plantes, les aidants à tolérer des stress abiotics. Des applications de souches A.lipoferum sur du blé réduisent également les effets négatifs du stress salin. D’autres études ont montré l’effet positif de certains micro-organismes en condition de sécheresse. L’inoculation de maïs sous serre avec A.brasilense atténue plusieurs effets négatifs dus à la sécheresse. De plus, les graines récoltées de plantes inoculées avec Azospirillum en condition de sécheresse montrent une augmentation de la quantité en Mg, K et Ca en comparaison avec les plantes non-inoculées. b) Amélioration de la croissance des plantes Il est également possible pour des micro-organismes de produire des hormones telles que des auxines, des gibbérellines, des cytokinines, de l’éthylène ou des substances appelées kinétines, des composés de synthèse analogue aux cytokinines. Ceux-ci se trouvant dans la rhizosphère, ils peuvent directement être prélevés par le système racinaire (Beauchamp, 1993). Ces hormones ont différents rôles. L’auxine est importante pour la croissance et le développement (divisions, élongation des cellules, dominance apicale, initiation racinaire, ects). Les cytokinines font parties des régulateurs qui peuvent induire la division Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 7 Figure 5 : Processus lors de la colonisation par des bactéries et champignons (Oldroyd, 2013) a ; Des flavonoïdes sont libérés par les cellules racinaires de la plante. Les rhizobium les perçoivent et produisent des facteurs de nodulation (Nod factor) reconnus par la plante. Les Nod facteurs activent des signaux de symbiose conduisant à une oscillation de calcium. Le chevelu racinaire se développe autour des bactéries, les piégeant à l’intérieur d’une boucle racinaire et les faisant progressivement entrer dans la plante. La menace infectieuse se trouve au niveau de la boucle racinaire où l’invasion par rhizobium est permise. Le nodule se forme en dessous du site de l’infection. L’infection se développe dans le nodule et se ramifie. Les rhizobia peuvent rester dans les cellules du nodule, mais plus souvent ils sont libérés dans un compartiment lié à la membrane à l’intérieur des cellules du nodule, où les bactéries deviennent fixatrices d’azote. b ; Des strigolactones sont libérées par les racines des plantes en présence de champignons mycorhiziens arbusculaires (AMF). Ces hormones favorisent la germination des spores et la ramification des hyphes. Les AMF produisent des facteurs mycorhiziens (Myc factors) avec des lipochitooligosaccharide (LCOs) et surement d’autres signaux activant la mise en place de symbiose au niveau des racines et une oscillation de calcium. L’invasion par AMF provoque un site d’infection à partir de l’hyphopodium, ce qui permet le développement des hyphes du champignon à l’intérieur des cellules épidermales des racines. Le chemin de l’invasion par les hyphes est prédis par l’appareil de pré-pénétration. Cet appareil est le regroupement du réticulum endoplasmique et du cytosquelette dans des cellules sous la première couche infectée. Le champignon colonise la plante grâce au développement d’hyphes entre les cellules. Les arbuscules sont formés dans les cellules corticales des racines à partir des hyphes intercellulaires. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 8 cellulaire. Les gibbérellines ont une influence durant tous les stades de développement, de la germination au développement florale. Puis l’éthylène, connu comme hormone du murissement a aussi un rôle au niveau de la germination et de l’expansion cellulaire (Calvo et al., 2014). Azospirillum est supposé sécréter des gibbérellines, de l’éthylène et de l’auxine. Rhizobium et Bacillus synthétise de l’IAA (Bhardwaj et al., 2014). Il a été démontré que certains RFCP améliorent la croissance en supprimant l’expression de l’éthylène grâce à l’hydrolyse de l’ACC par des ACC désaminases. Cette activité est retrouvée chez Alcaligenes sp, Bacillus pumilus, Pseudomonas sp et Variovorax paradoxus. L’implication de l’ACC désaminase sur la croissance a été prouvée en utilisant des mutants acc désaminase où une perte de l’amélioration de la croissance pouvait être soulignée (Bhardwaj et al., 2014). c) Meilleure assimilation des nutriments Dans la rhizosphère, la densité importante de bactéries favorise la prise de nutriments et leur disponibilité pour la plante (Van Loon, 2007). L’amélioration de la nutrition des plantes en azote est permise grâce à la symbiose Rhizobium-légumineuses, et grâce aux associations Azospirillum-céréales, et Bacillus-céréales. En utilisant des traceurs 15 N, il a pu être mis en évidence que la quantité d’azote totale chez le blé est augmentée de 7 à 12 % grâce à Azospirillum brasilense et Azospirillum lipoferum (Calvo et al., 2014). De plus, des bactéries sont capables de solubiliser le phosphore. Le manque de phosphore dans le sol est un problème important en agriculture. Même un apport de fertilisants contenant du phosphore ne le rend pas plus disponible pour la plante car il se lie aux particules du sol (Calvo et al., 2014). Les deux principaux mécanismes de solubilisation du phosphore sont l’action d’une phosphatase, qui solubilise le phosphore organique, et la sécrétion d’acides organiques qui solubilisent le phosphore inorganique (Beauchamp, 1993). Les acides organiques transforment le phosphore grâce à leurs groupes carboxyles et hydroxyles, en chélatant avec les cations liés aux phosphates, le rendant soluble (Sharma et al., 2013). Ces acides organiques diminuent également le pH ce qui permet la libération d’ions phosphates. La forme majoritaire de phosphore organique est l’acide phytique, contribuant à plus de 60% du phosphore organique. Cependant, les plantes ne peuvent pas l’utiliser sous cette forme, ils doivent être dephosphorylés par des phosphatases (Calvo et al., 2014). Pour exemple, des transporteurs de phosphate inorganique sont présents sur les hyphes de G.versiforme ce qui facilite l’absorption directe du phosphate à partir du sol. Les bactéries identifiées dans ce rôle sont Pseudomonas spp, Bacillus spp, Streptomyces spp, Achromobacter spp, Microccocus spp, Erwinia spp et Azospirillum spp. Les acides organiques qu’ils libèrent sont dépendants de leurs espèces. Les champignons mycorhiziens arbusculaires (AMF) contribuent également de façon significative à la nutrition en phosphore (Parniske, 2008). En plus du phosphore, le potassium est aussi un nutriment essentiel que les micro-organismes peuvent solubiliser. Le potassium minéral est rendu soluble grâce aux acides organiques sécrétés par les micro-organismes, qui chélate les ions silicones (Calvo et al., 2014). Les mycorhizes et les Rhizobia sont supposés sécréter des composés bioactifs comme les facteurs Nod et Myc qui sont perçus par la plantes et qui activent des signaux de transduction qui initient d’autres chemins Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 9 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 10 de transduction aux travers de récepteurs inconnus (SYMRK et NORK), déclenchant une sortie de calcium vers le cytosol. Par la suite, ces différentes cascades de signalisations activent différents gènes impliqués dans la formation de nodules ou d’appareil de pre-pénétration (PPA) (figure 4 et 5) (Oldroyd, 2013). 1.3.3. Marché et réglementation Différents produits sont arrivés sur le marché portant des allégations sur différents critères qui sont bénéfiques à la plante comme par exemple une amélioration de la croissance et du rendement. On peut les trouver sous diverses appellations (biostimulants, activateurs du sol, anti-stress,…) mais ils sont souvent regroupés sous le terme de biostimulants, n’ayant pas de valeur réglementaire en France. Ceci complique les choses pour les distributeurs et les agriculteurs pour identifier les origines et les modes d’actions très divers de ces produits. De plus, ils sont considérés différemment suivant les pays et ne nécessitent pas les mêmes homologations. Cependant, la situation s’améliore. L’EBIC (European Biostimulants Industry Consortium) a été créé en 2011 suite à la décision des autorités européennes de revoir les règlementations sur les fertilisants. Une démarche sur l’homogénéisation des législations nationales sur les fertilisants a été lancée par la Commission européenne. Au niveau européen, les biostimulants sont principalement commercialisés par des PME. Leur marché est estimé à 500 millions d’euros avec une utilisation sur environ 3 millions d’hectares. Les biostimulants représentent 0.6% du marché mondial des intrants en production végétale. Historiquement, l’utilisation des biostimulants concernait principalement les cultures à hautes valeurs ajoutées (Faessel et al., 2015). 1.4. Problématique A travers différentes publications, il a pu être mis en évidence un certain nombre de micro-organismes ayant des effets positifs sur la croissance des plantes. Ils permettraient une revalorisation du sol en diminuant ou en supprimant l’utilisation de produits chimiques, tout en obtenant les rendements prévus (Saleh-Lakha, 2006). De plus, la diminution des intrants permettrait une réduction des résidus toxiques présents dans l’environnement. Cependant, les résultats obtenus en laboratoire peuvent parfois diverger des résultats obtenus sur le terrain. De même, certaines bactéries sont spécifiques à certaines plantes hôtes, ce qui nécessite de mettre au point des produits avec une composition adaptée au besoin du sol et de la culture implantée. De plus, l’optimisation du travail des micro-organismes est facilement diminuée en fonction des conditions pédo-climatiques. Durant ce stage, l’évaluation de nouvelles perspectives de fertilisation des cultures en plein champs a été menée pour mettre en évidence les effets de différents biofertilisants sur orges et sur prairies naturelles. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 11 Figure 6 : Principales espèces fourragère présente dans la prairie naturelle. A : Dactyle, B : Ray grass Anglais, C : Fétuque élevée Figure 7 : Pulvérisateur utilisé sur les microparcelles Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 12 2. Matériel et Méthodes 2.1. 2.1.1. Matériel biologique Orge de printemps Des essais de biofertilisation ont été menés sur des parcelles d’orges de printemps (Hordeum vulgare), variété KWS Irina. La culture a été implantée sur un sol limoneux argileux (voir en annexe l’analyse de sol) à Jonchery. L’agriculteur propriétaire de cette parcelle est connu du service technique pour suivre correctement les protocoles des microparcelles. De plus, c’était une des seules parcelles d’orges de printemps adaptée et correctement accessible pour la mise en place de l’essai. L’orge de printemps est une plante herbacée annuelle du règne Plantae, de la division des Magnoliophyta, de la classe des Liliopsida, de l’ordre des Cyperales, de la famille des Poaceae et du genre Hordeum (USDA PLANTS). 2.1.2. Prairie naturelle Des essais en prairie naturelle composés de Ray Grass Anglais (Lolium perrene), fétuque élevée et dactyle (figure 6) ont également été menés pour comparer les rendements. Les essais ont été implantés à Neuilly l’évêque chez un agriculteur connu par le service technique pour sa bonne conduite sur les essais. De plus, il possède une prairie plate de fauche (et non de pâturage), ce qui a permis d’y installer l’essai. Le sol y est argileux (voir l’analyse de sol en annexe). Le Ray Grass Anglais (Lolium perrene), appartient règne Plantae, de la division des Magnoliophyta, de la classe des Liliopsida, de l’ordre des Cyperales, de la famille des Poaceae, de la sous famille des Pooideae, de la tribu Poeae et du genre Lolium. C’est une plante vivace, monocotylédone de 20 à 60 cm de haut avec une tige lisse, dressée, et une pousse en touffes. Ses feuilles sont verts foncées, planes, et lisses, et ses organes reproducteurs sont de longs épis larges portant des épillets, fleurs vertes. Sa floraison dure de mai à octobre (« Ray-grass Anglais | Bayer ENvironmental Science » 2016). La fétuque élevée, (Festuca arundinacea) appartient au règne Plantae, de la division des Magnoliophyta, de la classe des Liliopsida, de l’ordre des Cyperales, de la famille des Poaceae, et du genre Festuca. C’est une espèce bien adaptée aux différents types de climats et de sols. Elle peut très bien se développe sous fortes chaleurs ou sous de faibles températures, grâce à un système racinaire performant qui peut pénétrer profondément le sol. Elle peut également pousser sur sols acides, et résister à des inondations prolongées. Cette espèce est très pérenne est peut produire pendant une dizaine d’année, si elle est bien conduite (GNIS). Le Dactyle, (Dactylis glomerata) appartient au règne Plantae, de la division des Magnoliophyta, de la classe des Liliopsida, de l’ordre des Cyperales, de la famille des Poaceae, et du genre Dactylis. Cette espèce fourragère est adaptée à de nombreux types de sol et de climat, et supporte très bien la sécheresse. Elle peut résister au froid et à une couverture neigeuse, mais supporte mal les sols humides et inondés. Un dactyle bien conduit peut produire sur 4 à 8 ans, même en conditions difficiles (GNIS). Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 13 Tableau 1 : Composition des biofertilisants utilisés sur les microparcelles Biofertilisants Composition Culture Microbio Bore 4,8 + Molybdène 0,5 + co-formulants avec mélange de bactéries Bacillus (B. megaterium, B. subtilis, B. licheniformis) Valorisol Mélange de bactéries (Bacillus) et champignons (Trichoderma et Phanerocharete) GR 50 Bioréveil Éléments organo-minéraux avec des levures (Saccharomyces cerevisiae) Actifert Extraits végétaux + farine de poissons + NPK 3-0-0 Locacell Bactéries (Bacillus amyloliquefaciens) + Champignons (Glomus intraradices) Fertevie Rhiz 18-22 Bactéries (Bacillus) avec NPK 18-22-0 + S 30 Solextra Éléments organo-minéraux complexés avec NPK 13-5-8 Fertiactyl Starter Éléments organo-minéraux + NPK 13-5-8 Compos 24-10 BS Inhibiteur de nitrification + NPK 24-10-0 Orge de printemps Prairie Orge de printemps Tableau 2 : Composition des fertilisants utilisés sur les microparcelles Types Produits d’engrais Azote solide Composition N Ammonitrate 27 % 27 Ammonitrate 33,5 % 33,5 Azote liquide Solution 39 39 Simple Super 45 P Ternaire So3 MgO Autres 40 12 6 4 Na2O 45 Korn Kali Binaire K 18-46 18 46 24-10 BS 24 10 PM 60 6 4 6 15-7-11 + sel 15 7 11 14-16-12 + 16 S 14 16 12 16 18-10-16 + 10 S 18 10 16 10 6 9 7 SF 0-6-9 sel 3 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | CaO 24 14 2.2. Matériel expérimental 2.2.1. Le pulvérisateur Un pulvérisateur est utilisé pour toutes les solutions à appliquer sur les essais (figure 7). Il permet une bonne distribution des produits et reproduit le travail fait par les agriculteurs. La rampe de 3 mètres est composée de 9 buses qui peuvent être désactivées ou non suivant la taille des microparcelles. La rampe peut être réglée à différentes hauteurs, ce qui permet de l’adapter au mieux en fonction du stade de la culture. Le volume hectare est de 134 L/ha pour une pression de 1,8 bars. 2.2.2. Préparation des semences Lorsqu’il y a des essais variétés, les semis sont faits par le service technique de la coopérative. Les semences sont préparées dans un laboratoire sous une hotte avec des gants car elles sont recouvertes d’un traitement. Une enveloppe contient la quantité pour semer une microparcelle et celle-ci est déterminée en fonction du PMG (poids de mille grains), de la densité et de la surface à semer. Des enveloppes contenants une variété x sont préparées et servent de « Gardes ». Elles sont semées à chaque bout de l’essai et permettent de le protéger d’éventuelles erreurs de la part de l’agriculteur. Les essais de fertilisation alternative ont été faits sur prairie naturelle et sur la variété semée par l’agriculteur concernant l’orge de printemps. Le service technique n’a donc pas eu besoin de semer ces essais. 2.2.3. Préparation des engrais Les engrais sont également préparés en laboratoire sous une hotte et avec des gants. Un sachet est préparé pour chaque microparcelle avec la quantité recommandée (quantité mise par les agriculteurs en plein champ en kg/ha) en fonction du produit et de la surface de la parcelle. 2.2.4. Biofertilisants Dans l’introduction, l’étude bibliographique porte principalement sur les biofertilisants composés de microorganismes. Cependant, sous l’appellation biofertilisants sont regroupés d’autres produits contenants par exemple des extraits d’algues et de plantes, de macro-organismes, d’acides humiques, d’hydrolysats de protéines ou d’acides aminés (Calvo et al., 2014). Les biofertilisants utilisés dans les microparcelles d’orges et de prairies sont regroupés dans le tableau 1. Se référer en annexe II pour plus d’information sur les produits. 2.2.5. Fertilisants Des fertilisants chimiques ont été utilisés dans les essais de fertilisation alternative pour pouvoir comparer l’efficacité des biofertilisants. Leurs noms et leurs compositions sont regroupés dans le tableau 2. Les fertilisants chimiques contiennent des doses NPK et S variées, chaque élément ayant des fonctions différentes. L’azote (N) a un rôle plastique et structural en intervenant dans la biosynthèse des acides aminés et des protéines. Il a également des fonctions catalytiques car il constitue des protéines enzymatiques et de s Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 15 Figure 8 : Microparcelles d’essai de l’orge de printemps Tableau 3 : Itinéraire technique sur les microparcelles d’orge de printemps N° de parcelles Modalité Dose / Ha Type apport Ajout Expé Ammo 27 01 témoin 18 02 18-46 100 Kg/ha Localisé 03 18-46 puis Korn kali 225 kg 100 Kg/ha Localisé 04 Fertevie Rhiz 18-22 100 Kg/ha Localisé 05 24-10 BS (engrais starter) 75 Kg/ha Localisé 06 Locacell 100 Kg/ha Localisé 18 07 GR50 Bioréveil 100 kg/ha Épandage en plein avant semis 18 08 Microbio 1 Kg/ha Post-semis 18 09 Acifert 1 Kg/ha Post-semis 18 10 Valorisol 1 Kg/ha Post-semis 18 11 FertiActylStarter 5 L/ha Post-semis 18 12 Solextra 5 L/ha Post-semis 18 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 16 coenzymes. L’azote est le premier facteur limitant de l’alimentation minérale, ce qui explique la relation directe entre fourniture en azote et biomasse. Le Phosphore (P) a des fonctions métaboliques ayant un rôle dans les transferts d’énergie. Il intervient dans la synthèse des nucléotides, des oses-phosphates des phospholipides (essentiels dans les membranes cellulaires), et des phytines (forme de réserve du phosphore dans les organes de réserves). Le potassium (K) a des fonctions électrochimiques, il permet un bon équilibre anions/cations, un maintient hydraté des structures colloïdales, une amélioration de la photosynthèse en participant à l’ouverture des stomates. Il a également des fonctions catalytiques, en étant activateur de plusieurs enzymes. Le soufre (S) a des fonctions électrochimiques, en restant sous forme SO 42- servant de réserve. Il a des fonctions plastiques et structurales en constituant trois acides aminés ainsi que des composés volatiles et aromatiques. Il a également des fonctions catalytiques, car il est impliqué dans la synthèse de vitamines (biotines et thiamines) et est constitutif du coenzyme A (Morard, 1995) 2.3. Protocole des essais L’agriculteur applique le même itinéraire technique sur les microparcelles que sur son champ sauf pour les interventions concernant le sujet de l’essai, ici la fertilisation. L’essai en orge de printemps est en quatre blocs ce qui permet d’avoir quatre répliquas et l’essai en prairie est en trois blocs. 2.3.1. a) Orge de printemps Itinéraire technique de l’agriculteur L’agriculteur a effectué plusieurs interventions au cours du développement de la culture. La variété KWS Irnia (celest) (300 gr/m²) a été semée suivie d’une fertilisation azotée de 117 unités de solution 39 le 13 mars. Un désherbage a été effectué le 27 mars avec du Bofix à 2,7 l/ha pour lutter principalement contre les dicotylédones et les chardons. Un premiers fongicide a été appliqué le 10 avril avec du Joao à 0.3 L/ha qui permet de lutter principalement contre l’oïdium, la rhynchosporiose, l’helminthosporiose et la grillure. Un second a été fait 10 jours plus tard avec du Viverda à 1L/ha qui permet de lutter principalement contre la Rhynchosporiose, l’helminthosporiose et la grillure. Il permet également de lutter contre la rouille naine et ramulariose mais qui sont généralement peu présente dans la parcelle. Pour finir, la récolte a été effectuée le 25 juillet. b) Itinéraire technique sur les microparcelles réalisé par le service technique L’essai (Figure 8) a été fait en quatre blocs identiques avec dans chaque blocs 12 microparcelles de modalités différentes dont des microparcelles témoins (Tableau 3). Huit produits alternatifs ont été testés : Valorisol, FertiActylStarter, Solextra, Actifert, GR50 Bioréveil, Microbio, Fertevie Rhiz 18-22, et Locacell. Contrairement aux essais sur prairies, les biofertilisants ont été testés seuls. Les produits sous formes de granulés ont été épandus à la main par le service technique et les produits sous forme de solution ont été mis avec le pulvérisateur. L’épandage en plein consiste à répartir de façon uniforme le sachet préparé en Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 17 Figure 9 : Essai de la praire naturelle Tableau 4 : Itinéraire technique sur les microparcelles de prairie Unités apportées Nom modalités Produits appliqués Dose/ha N P K 0 0 0 1 Témoin 2 Témoin sans PK Ammo 33,5 % 180 kg 60 0 0 3 Témoin sans K Ammo/Super 45 180 + 88 60 40 0 4 Témoin sans P Ammo/Korn Kali 180 + 150 60 0 60 5 Dose X Korn Kali Ammo/Super 45/Korn Kali 180 + 88 + 150 60 40 60 6 Complet 18.10.16+10 S 333 kg 60 33 53 7 Complet 15.7.11 + sel 400 kg 60 28 44 8 Complet 14.16.12+16 S 428 kg 60 69 51 9 X Korn Kali + Microbio Ammo/Super/Korn kali/Microbio 1 kg 60 40 60 10 X Korn Kali + Bioréveil Gr50 Ammo/Super/Korn kali/Bioréveil 100 kg 60 40 60 11 X Korn Kali + Actifert Ammo/Super/Korn kali/Actifert 1 kg 60 40 60 12 X Korn Kali + Valorisol Ammo/Super/Korn kali/Valorisol 1 Kg 60 40 60 13 Organique PM 60 = 6-4-6 1T 60 40 60 14 Organique + Ammo SF 0-6-9 0,67 T 60 40 60 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 18 laboratoire sur l’ensemble de la microparcelle, contrairement aux applications localisées qui consistent à déposer les granulés uniquement sur la ligne de semis ou juste à coté. 2.3.2. a) Prairie naturelle Itinéraire technique de l’agriculteur L’agriculteur a uniquement ajouté des fertilisants à la prairie sauf sur les microparcelles puisque c’est le sujet de l’essai. La fertilisation a donc été faite par le service agronomie de la coopérative le 13 mars. La récolte a été effectuée le 26 mai. b) Itinéraire technique sur les microparcelles réalisé par le service technique L’essai (Figure 9) a été fait en trois blocs identiques avec dans chaque blocs 14 microparcelles de modalités différentes dont des microparcelles témoins (Tableau 4). Quatre biofertilisants ont été testés : Valorisol, Actifert, Microbio, et Bioréveil. Ils ont été ajoutés à une fertilisation chimique complète, pour voir s’ils permettaient une amélioration du rendement. Les produits ont été répandus sur toute la surface des microparcelles à la main par le service technique. 2.3.3. Suivis et notation des essais Des tours de pleines sont effectués régulièrement pour surveiller le développement des cultures. En parallèle, des notations sont faites pour mettre en évidence la précocité des variétés, ou le développement de maladies sur les feuilles suivant le thème de l’essai. Sur les essais de fertilisation azotée, aucune notation n’a été faite puisque seul l’impact sur le rendement nous intéresse. 2.4. 2.4.1. Récolte des essais Prairie naturelle Dans chaque microparcelle, seule une bande de 60 cm est fauchée. Celle-ci est ramassée, pesée et un échantillon en est prélevé. La masse de matière fraiche et de matière sèche de cet échantillon est pesée pour ensuite déterminer le pourcentage de matière sèche de chaque échantillon. Les échantillons sont mis à l’étuve 36 heures à 85°C pour être séchés avant la pesée. 2.4.2. Orge de printemps Une bande de 2 mètres est moissonnée dans chaque microparcelle et pesée par la moissonneuse (Figure 10). Des échantillons sont fait, puis une quantité de celui-ci est pesée et différents critères sont déterminés : la teneur en protéines, le calibrage (taille de grains supérieur à une taille donnée), le poids spécifique (poids d’un hectolitre de grain), le taux d’humidité et la quantité d’impureté. 2.5. Analyses statistiques L’analyse statistique de ces essais a été faite avec le logiciel Expé-R. Ce logiciel, couplé à Excel, propose un ensemble d’outils statistiques permettant d’analyser et de traiter les données d’expérimentations agricoles. Ce logiciel a été conçu et réalisé par ARVALIS Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 19 Figure 10 : Récolte des microparcelles d’orge à la moissonneuse Prairie naturelle Rendement en tonne de matière sèche / ha 6 5 A AB AB AB AB AB BC BC BC BC CD CD D 4 3 E 2 Figure 11 : Rendement moyen des microparcelles de prairie naturelle L’histogramme représente les différents rendements en fonction des produits administrés avec le résultat de l’analyse statistique représentée par les lettres formants les groupes homogènes. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 20 (Expé-R). Des groupes statistiques homogènes, représentés par les lettres au dessus des histogrammes, ont été déterminés. Pour que les modalités soient statistiquement différentes, il faut qu’elles appartiennent à des groupes statistiques distincts. Ces groupes homogènes ont été déterminés par la méthode de Tukey au seuil de 5%. 3. Résultats Les équipes de recherches tentent de développer une solution alternative pour diminuer l’utilisation des produits chimiques, sans impacter le rendement. Les études statistiques des résultats des essais sur les microparcelles portent donc uniquement sur le rendement. 3.1. 3.1.1. Essai en microparcelles de prairie naturelle Rendement Les essais sur prairie ont toute leur importance car un grand nombre d’adhérents de la coopérative sont éleveurs. C’est donc sur ces essais que les premiers résultats des applications de biofertilisants ont été mis en place et obtenus. Dans ces microparcelles, des témoins NPK (0-0-0) sont présents, des produits chimiques « classiques » et les biofertilisants couplés avec les produits classiques. Les produits chimiques ont été administrés avec les doses prévisionnelles, c’est-à-dire les doses normalement mises en plein champ par l’agriculteur. Premièrement, ceci permet de voir si la fertilisation sur prairie naturelle a bien fonctionné en comparant les produits classiques avec le témoin 0-0-0. Deuxièmement, la comparaison peut être faite entre les produits classiques et les « mélanges » produits classiques plus biofertilisants. L’analyse statistique a été faite avec seulement deux blocs, car un des blocs a été fortement endommagé par des souris. En le conservant, les analyses statistiques auraient été faussées. Le rendement moyen de la microparcelle témoin (sans aucun apport) est de 2,8 tonnes de matière sèche par hectare (figure 11). Trois autres témoins ont été fait. Un témoin PK, c’est-à-dire avec un apport en azote uniquement, un témoin K avec un apport en azote et phosphore uniquement, et un témoin P avec un apport en azote et potassium. Les trois témoins ont donc reçu de l’azote en même quantité et ne montrent pas de différences statistiques entre eux. L’ajout de potassium ou phosphore n’a pas d’impact significatif. Cependant, la fertilisation a bien fonctionné puisque l’ajout d’azote dans les témoins permet de pratiquement doubler le rendement comparé au témoin 0-0-0 En présence des trois produits sur la même microparcelle (Ammonitrate 33,5 %, Super 45, et Korn Kali) le rendement est amélioré et significativement différent des trois témoins. Les biofertilisants ont été ajoutés sur les microparcelles en plus de ces trois fertilisants. Cela nous permet la comparaison entre les produits chimiques seuls et les produits chimiques avec les biofertilisants. Les microparcelles 9, 10, 11, et 12 sont donc comparées à la microparcelle 5. On peut voir une légère différence entre la composition avec le Valorisol et l’Actifert, l’Actifert augmentant le rendement de 0.2 tonnes de matière sèche. Cependant, cette faible augmentation n’est pas Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 21 Figure 12 : Systèmes racinaires de dactyles extraient de différentes microparcelles en prairie naturelle Le témoin NPK représente le système racinaire de dactyle dans une microparcelle qui n’a reçu aucune fertilisation. Les deux autres systèmes racinaires sont issus de microparcelles ayant reçu une fertilisation avec des doses x (doses appliquées par les agriculteurs) et des biofertilisants (Bioréveil ou Actifert). Figure 13 : Rendements (A) et taux de protéines (B) des microparcelles d'orge de printemps Différentes microparcelles (fertilisées, avec biofertilisants et témoins) sont représentés. Une analyse statistique a été faite avec ExpéR. Une création de groupes homogènes est effectuée avec la méthode de Tukey au seuil de 5%. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 22 significativement différente entre les produits. De plus, il n’y a aucune augmentation du rendement avec la présence de biofertilisants par rapport au « témoin » 5 qui ne contient que les trois produits chimiques. 3.1.2. Systèmes racinaires Des pieds de dactyle ont été prélevés sur l’essai de fertilisation, pour pouvoir observer l’effet au niveau des racines de différents fertilisants et biofertilisants (figure 12). Un témoin NPK, c'est-à-dire qui n’a reçu aucun fertilisant, a été prélevé pour les comparer avec ceux qui ont reçu des fertilisants. Son système racinaire est assez bien développé en surface, avec des racines secondaires et du chevelu racinaire. Cependant, elles n’ont exploré le sol que sur une petite dizaine de centimètre de profondeur. En comparaison, deux prélèvements ont été faits dans des microparcelles fertilisée avec du Bioréveil ou de l’Actifert. Dans les microparcelles avec de l’Actifert, on peut observer un profil similaire au témoin NPK mais de façon plus marquée. Les racines sont plus longues de quelques centimètres en moyenne, et le chevelu racinaire y est encore plus développé. Sur la photo agrandie, on peut bien voir les racines toutes fines et en grands nombres, comparé au témoin où on peut mieux identifier les racines principales. Dans les microparcelles avec du Bioréveil, le développement racinaire est beaucoup moins important que dans les deux autres cas. On voit bien les racines principales, et très peu de racines de deuxième ou troisième ordre. Au niveau de la profondeur de pénétration du sol, on se situe comme dans les autres cas à une dizaine de centimètres. 3.2. 3.2.1. Essai en microparcelles d’orge de printemps Analyses de différentes caractéristiques Des blocs de douze microparcelles ont été mis en place uniquement pour tester les biofertilisants sur orge de printemps. Différentes analyses statistiques on été faites : le poids spécifique (kg/hL), le calibrage, le taux de protéines (g), le nombre d’épis/m², le nombre de grains/m² et le rendement (qx/ha). L’analyse statistique des rendements (figure 13, A) obtenus sur l’essai de fertilisation alternative en orge de printemps n’a pas permis de mettre en évidence plusieurs groupes statistiques homogènes. Un seul est même groupe (A) ressort de cette analyse regroupant toutes les modalités, que ce soit le témoin, les microparcelles fertilisées ou celles avec l’ajout de micro-organismes. Cependant, le rendement le plus élevé est de 82,53 qx/ha, obtenu sur les microparcelles fertilisées avec 18N-46P et du Korn Kali 225 kg. Le témoin NPK a un rendement de 80,07 qx/ha. Quant à la parcelle avec le biofertilisant Valorisol, elle présente le plus faible rendement avec 78,43 qx/ha. Bien entendu, ces différences de rendements ne sont pas significativement différentes, ce qui ne permet pas de valoriser une application ou une autre. De même que pour le rendement, les résultats statistiques des taux de protéines (Figure 13, B) ne permettent pas de former plusieurs groupes statistiques. La microparcelle avec le biofertilisant Solextra a le meilleur taux de protéines avec 11,28 g. Au contraire, la microparcelle fertilisée (18-46 puis Korn Kali Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 23 Figure 14 : Systèmes racinaires des microparcelles d’orges de printemps Les prélèvements ont été effectués dans une microparcelle fertilisée doses x, et dans une microparcelle fertilisée doses x avec biofertilisants. Figure 15 : Histogramme de différentes caractéristiques étudiées sur l’essai d’orge de printemps. Différentes microparcelles (fertilisées, avec biofertilisants et témoins) sont représentées. Une analyse statistique a été faite avec ExpéR. Une création de groupes homogènes est effectuée avec la méthode de Tukey au seuil de 5%. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 24 225kg) présente le plus faible taux de protéines avec 10,18 g. La microparcelle témoin a un taux de protéine de 10,25g. L’analyse du calibrage des grains (Figure 15, A) permet de différencier le témoin des autres modalités formant à lui seul un groupe homogène. Il a un pourcentage de 98,26 grains supérieurs à 2,5 mm, alors que toutes les autres modalités forment un second groupe homogène avec des pourcentages plus faibles (environ 96 % > 2,5 mm). L’analyse du poids spécifique (PS) (Figure 15, B) permet de mettre en évidence trois groupes statistiques (A, AB, et B). La microparcelle fertilisée (18-46 puis Korn Kali 225kg) permet d’obtenir le PS le plus élevé avec 68,55 kg/hL, formant un groupe statistique à part entière. En revanche, l’application de Fertevie Rhiz 18-22, permet d’obtenir seulement 67,18 kb/hL, formant lui aussi un groupe à part entière. Les autres modalités forment le groupe statistique AB, avec des poids spécifiques compris entre les groupes A et B. Seul les groupes A et B sont statistiquement différents entre eux. Des études statistiques ont été faites sur les différentes modalités pour analyser les nombre d’épis/m² (Figure 15, C) et les nombres de grains/m² (Figure 15, D). Dans les deux cas, trois groupes homogènes sont mis en évidence. Un premier formé par le Solextra, un second par le témoin et un dernier formé par les autres modalités. La modalité avec le Solextra permet d’obtenir les meilleurs résultats avec 1181,67 épis et 31971,13 grains par m². Le témoin permet d’obtenir 919,28 épis et 26006,74 grains par m². Les autres modalités se trouvant dans le groupe statistique AB avec des résultats compris entre le groupe A et B. Le biofertilisant Solextra permet d’obtenir les meilleurs résultats pour les nombres d’épis et de grains au m² ainsi que pour le taux de protéines. Il permet également d’obtenir un bon rendement. 3.2.2. Systèmes racinaires Des prélèvements de pieds d’orge de printemps (Figure 14) ont été faits dans des microparcelles fertilisées, et dans des microparcelles fertilisées qui ont reçu un apport de biofertilisants, le Bioréveil. Les systèmes racinaires des pieds issus des microparcelles sans Bioréveil présente des racines d’une quinzaine de centimètres pour les plus longues. Les racines issues des parcelles avec Bioréveil sont un peu moins longues (12 cm en moyennes). Cependant, leurs systèmes racinaires présentent plus de racines secondaires, avec un chevelu racinaire plus développé. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 25 Figure 16 : Les différentes formes d’azote dans les fertilisants azotés utilisés (« Les différentes formes d’engrais » 2016). Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 26 4. Discussion 4.1. 4.1.1. Essais en microparcelles de prairie naturelle Rendement Des biofertilisants ont été ajoutés sur des microparcelles fertilisées pour voir si ceux-ci permettent une augmentation du rendement résultant d’une meilleure absorption des nutriments. Les résultats ont permis de mettre en évidence des différences significatives entre différents produits. L’analyse de sol faite à partir de différents prélèvements dans plusieurs microparcelles montre un sol riche et propice au travail des micro-organismes. En effet, le taux de matière organique est de 5,7 %, celui de carbone de 3,31 % et la CEC est de 271 meq/Kg. Le sol n’est donc pas le facteur limitant pour l’action des micro-organismes. On peut voir d’après l’histogramme présenté dans la partie résultat (Figure 14) que les meilleurs rendements sont obtenus avec une fertilisation chimique. Le témoin NPK a le plus faible rendement et forme un groupe statistiquement différent de toutes les autres modalités. Les trois autres témoins, PK,K, et P, ont un rendement supérieur au témoin NPK. Les plantes ont donc besoin de ces deux éléments pour prétendre à des rendements élevés. Les modalités fertilisées Ammo/Super/Korn kali avec du Microbio ou de l’Actifert permettent d’obtenir des rendements similaires à la modalité avec le PM60 puisqu’ils appartiennent tous au groupe AB. En revanche, les modalités avec le Bioréveil et le Valorisol appartiennent au groupe BC, et ont donc des rendements statistiquement inférieurs au PM60. Cependant, il n’y a pas de différences statistiques entre les modalités fertilisées Ammo/Super/Korn kali sans bactéries et avec bactéries. Ceci signifiant que l’apport de micro-organismes ne permettrait pas d’augmenter les rendements. Ces résultats peu encourageants pourraient être expliquer par des conditions climatiques peu favorables. En effet, l’année 2015 a été très sèche. Hors, les fines racines transformées en mycorhizes par les symbioses avec les champignons sont très fragiles et ne survivent pas en conditions de sécheresses et fortes chaleurs (Sécheresse et symbiose ectomycohrizienne, 2003). 4.1.2. Systèmes racinaires Des observations intéressantes sont visibles au niveau des systèmes racinaires prélevés dans les microparcelles témoins, ainsi que dans celles avec du Bioréveil, et celles avec de l’Actifert. L’Actifert est composé de micro-organismes, et permet un développement des racinaires et du chevelu racinaire plus important. Comme attendu, on peut observer cette tendance sur les racines qui étaient en contact avec de l’Actifert. Le témoin NPK ayant le même développement mais de façon moins marqué. En ce qui concerne les racines de la microparcelle avec du Bioréveil, on peut observer un faible développement racinaire ainsi que très peu de chevelu racinaire. Le bioréveil est composé de levure (S.cereviae) et a pour action principale de dégrader de la matière. Celui-ci n’encourage donc pas la plante à développer un système racinaire important. De plus, l’essai se trouve dans un sol riche, ce qui n’encourage pas non plus un développement important des racines puisque la plante a le nécessaire sans puiser en profondeur. En plus de toutes ces modalités, il faut prendre en compte que l’essai a été implanté sur une prairie naturelle et non semée. Ceci signifie que les systèmes racinaires sont ancrés depuis plusieurs années. Les Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 27 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 28 effets suite aux apports de ces fertilisants peuvent donc être impactés par des conditions pédoclimatiques qui aurait engendré des modifications racinaires à un certains moment. Il va donc falloir suivre l’essai sur plusieurs années pour réellement déterminer l’impact des micro-organismes au niveau du système racinaire. 4.2. 4.2.1. Essais en microparcelles d’orges de printemps Rendement Comme le montre l’histogramme du rendement (Figure 16, A), il n’y a pas de gros écarts entre le rendement le plus élevé qui est de 82,53 qx/ha, et le plus faible qui est de 78,43 qx/ha. De plus, l’analyse statistique ne montre pas de différences significatives entre les produits. En revanche, le rendement les plus élevé est obtenu avec une application de 18-46 puis du Korn Kali (qui permet un apport en potassium et en souffre principalement). Ceci montre bien que les meilleurs rendements restent atteints par des fertilisations en comparaison à d’autres applications. Au travers des biofertilisants, on souhaite pouvoir égaler, voir dans les meilleurs des cas, dépasser les rendements permis par des fertilisations chimiques. Ici, seul deux biofertilisants se situent juste après le meilleur rendement et au dessus du témoin. Il y a FertiActylStarter, qui contient en plus des substances organominérales et des substances issues du vivant, du NPK 13-5-8. Il y aussi Fertevie Rhiz 18-22, qui contient également du NPK 18-22-0 + 30S, en plus des bactéries Bacillus amyloliquefasciens. Un autre biofertilisant qui est composé de NPK est Solextra. Son rendement se situe juste après le témoin avec 79,66 qx/ha, contre 80,07 qx/ha pour le témoin. Tous les autres biofertilisants qui sont composés uniquement de micro-organismes ne permettent pas d’obtenir des rendements supérieurs au témoin, malgré qu’ils aient reçus de l’ammonitrate. L’ammonitrate est composée de 50% d’azote sous forme ammoniacale et 50% sous forme de nitrique. Tout l’azote n’est donc pas directement utilisable par la plante et doit subir des transformations (Figure 16). L’azote est retenu et absorbé temporairement au niveau du complexe argilo-humique du sol. Ce complexe est formé d’humus et d’argile. L’humus permet de retenir l’eau et l’argile protège l’humus des micro-organismes en diminuant sa minéralisation (Duprarque et Rigalle, 2011). Ils sont reliés entre eux grâce à des cations. Ces cations sont fixés au niveau du complexe argilo-humique, ce qui permet de faire de ces complexes des réserves nutritives pour les plantes. Cet azote peut également être utilisé par les micro-organismes dans le sol. La forme ammoniacale peut rapidement passer à la forme nitrique (NH 2-) grâce à la nitrification active des les sols chauds, aérés et humides. Entièrement libérée dans le sol, la plante peut s’alimenter en azote lorsqu’il se trouve sous cette forme. Un apport d’azote sous forme d’ammonitrate demande un peu plus de temps pour que la plante puisse s’alimenter, mais représente un très bon compromis permettant à la plante de ne pas avoir tout l’azote en même temps. Ces résultats ne vont donc pas dans le sens souhaité. Cependant, il y a un point important non négligeable dans l’étude des résultats. Les micro-organismes sont des individus vivants, qui travaillent dans des sols vivants. Pour qu’ils puissent être utiles et travailler dans le sol, en dégradant la matière organique ou en mettant en place des symbioses avec les systèmes racinaires, il faut déjà que le sol en soit composé. Les Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 29 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 30 micro-organismes sont des intermédiaires entre le sol et les racines permettant d’améliorer les conditions de nutritions, croissances et protections des plantes. Hors, dans un sol pauvre en éléments essentiels et en matières organiques, elles ne pourront rien transformer. Des prélèvements de sol dans plusieurs microparcelles ont été faits, puis envoyés en laboratoire pour obtenir une analyse de sol (Annexe I). Il en ressort un faible taux de matière organique de 2,3 (2,7 étant la norme), un faible taux de carbone de 1,34% (1,57 étant la norme), et une faible CEC (capacité d’échange de cation) de 115 meq/Kg. Hors, ces caractéristiques sont très importantes pour l’état du sol. La CEC représente la quantité maximale de cations que peut retenir le sol. Elle est donc fondamentale pour l’alimentation en éléments minéraux des plantes, et dépend principalement du type de sol et des apports en matière organique. Elle aura plutôt tendance à être élevée dans des sols argileux, et faible dans des sols sableux. La matière organique assure de nombreuses fonctions biologiques. Elle permet de rendre disponible et de stocker les éléments nutritifs pour la plantes, elles favorisent l’activité biologique étant source d’énergie pour les micro-organismes, elles ont un effet positif sur la structuration du sol, son réchauffement et son aération (Duprarque et Rigalle, 2011). Ces caractéristiques étant toutes faibles dans le sol où l’essai a été implanté, ceci explique pourquoi les biofertilisants n’ont pas donné de résultats. Ils n’ont pas pu trouver les nutriments et l’énergie dont ils avaient besoin dans la matière organique et les complexes argilo-humiques, donc ils étaient dans l’incapacité de fournir un bénéfice quelconque pour les plantes. 4.2.2. Autres caractéristiques analysées L’analyse statistique a permis de mettre en évidence différents groupes homogènes concernant le poids spécifique (Kg/hL). La microparcelle fertilisée avec 18-46 + korn Kali permet d’obtenir le meilleur PS avec une différence statistiquement significative par rapport aux Fertevie Rhiz 18-22, celle-ci ayant le PS le plus faible. Une bonne fertilisation permet donc un meilleur remplissage des grains. Le calibrage des grains a été analysé et fait ressortir deux groupes statistiques homogènes (A et B). Le groupe A a le meilleur pourcentage de grains supérieurs à 2,5 mm, et est formé uniquement par le témoin avec un pourcentage de 98,26%. Toutes les autres modalités sont regroupées dans le groupe B avec un pourcentage aux alentours de 96,5%. Les biofertilisants ne sont donc pas différenciables des produits chimiques du point de vue calibrage. Le calibrage étant inversement proportionnel au rendement, ceci explique pourquoi le témoin obtient le calibrage le plus élevé. Cependant, les modalités avec fertilisation chimique, comme par exemple le 18-46 avec Korn Kali, devrais théoriquement avoir les pourcentages de calibrage les plus faibles. Hors, cette modalité obtient expérimentalement le meilleur pourcentage du groupe B. En revanche, toutes les autres modalités sont dans ce groupe donc les différences ne sont pas significatives. L’analyse des taux de protéines n’a pas permis de faire ressortir des groupes statistiques homogènes. Cependant la tendance observée est celle attendue. On obtient un taux de protéines plus élevé avec les biofertilisants qu’avec la fertilisation 18-46 + Korn Kali, la teneur en protéines étant l’inverse du rendement. Plus le rendement est élevé, plus la teneur en protéines sera faible et inversement, ceci étant dû à un effet de dilution. Le rendement étant plus faible en fertilisation alternative, on obtient des teneurs protéiques plus Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 31 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 32 élevées. Le biofertilisant Solextra se place en première position malgré que les différences ne soient pas significatives. Il en va de même concernant les nombres de grains et d’épis par m². Solextra permet d’obtenir les meilleurs résultats et de façon significative par rapport au témoin. Malgré un sol pauvre, ce biofertilisant permet d’obtenir des différences significatives sur plusieurs caractéristiques, et permet également d’obtenir un rendement similaire à des microparcelles fertilisées. 4.2.3. Systèmes racinaires Deux systèmes racinaires ont été prélevés et nettoyés (Figure 17). L’observation montre bien un système plus développé en surface (horizontalement), avec un chevelu racinaire plus important en présence du Bioréveil. Ce résultat est encourageant puisque l’accroissement du développement des racines et du chevelu racinaire est une caractéristique connue et démontrée des biofertilisants. Ce qui prouve que malgré l’état du sol, l’application de ces produits n’a pas été sans conséquences, même si elles restent faibles. 5. Conclusion et perspectives L’application de biofertilisants n’a pas permis d’obtenir les résultats souhaités sur les différents essais. En prairie naturelle, le sol est riche en matière organique, mais aucune différence significative de rendement n’a pu être observée entre une microparcelle fertilisée et une microparcelle fertilisée avec un ajout de biofertilisant. Il en va de même pour l’essai d’orge de printemps. Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence, même par rapport au témoin NPK. Il aurait été intéressant de mettre en place des microparcelles avec uniquement des biofertilisants, pour qu’une comparaison soit possible entre microparcelles avec que des biofertilisants, que des fertilisants chimiques, et avec un mélange des deux. Ceci permettrait de bien positionner l’effet des biofertilisants, et de voir dans quels cas ils sont le plus bénéfiques. En revanche, les essais ont bien répondu à la fertilisation (surtout en prairie), car une fertilisation chimique permet d’obtenir les meilleurs rendements. Il ne faut pas oublier que les conditions de sécheresses de cette année 2015, qui peuvent être en partie la cause du manque de résultats significatifs. Cependant, l’étude des systèmes racinaires a permis de montrer l’impact des micro-organismes sur les racines. Comme attendu, des systèmes racinaires plus développés ainsi que du chevelu racinaire ont pu être observés sur les pieds d’orge de printemps et de dactyle prélevés. A ce jour, on se rend bien compte que travailler avec du vivant reste beaucoup plus difficile à gérer, en comparaison de l’utilisation de produits chimiques. Les conditions pédo-climatiques ayant une forte influence sur l’effet des produits de fertilisations alternatives. Les recherches doivent donc continuer dans ce sens, pour permettre de proposer des produits plus sains mais également performants du point de vue agronomique. Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 33 Fruchart Shirley - Essais de biofertilisants sur orge de printemps et prairie naturelle | 34 6. Bibliographie Beauchamp, C.J. (1993). Mode d’action des rhizobactéries favorisant la croissance des plantes et potentiel de leur utilisation comme agent de lutte biologique. Phytoprotection 74 (1): 19. Bhardwaj, Deepak, Mohammad Wahid Ansari, Ranjan Kumar Sahoo, et Narendra Tuteja. (2014). Biofertilizers function as key player in sustainable agriculture by improving soil fertility, plant tolerance and crop productivity. Microbial cell factories 13 (1): 1. Calvo, Pamela, Louise Nelson, et Joseph W. Kloepper. (2014). Agricultural Uses of Plant Biostimulants. Plant and Soil 383 (1‑2): 3‑41. Dedieu, M., et Courleux F. (2011). Les coopératives agricoles : un modèle d’organisation économique des producteurs. 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Différents projets ont été mis en place ces dernières années, comme les projets EcoPhyto, pour essayer de réduire l’utilisation ces produits. Cependant, les objectifs de rendement restent difficiles à atteindre lors d’une diminution de fertilisation et de contrôle des infestations. L’exploitation du bénéfice que peuvent apporter les micro-organismes du sol est de plus en plus mise en avant. Une bonne connaissance de ces micro-organismes en fonction des différents contextes pédoclimatiques pourrais laisser place à une agriculture durable et plus saine. Une large gamme de micro-organismes sont concernés : les rhizobactéries qui favorisent la croissance des plantes (RFCP), des champignons ecto- et endomycorhiziens, des cyanobactéries et d’autres micro-organismes utiles dans la prise de nutriments, la croissance et la tolérance aux stress environnementaux chez les plantes. Les principaux microorganismes présents dans les produits de biofertilisation sont des bactéries du genre Bacillus, des levures (Saccharomyces cerevisiae,) et des champignons du genre Trichoderma et Phanerochaete. Les résultats de l’application de produits à base de micro-organismes, sur le terrain, reste pour le moment peu valorisant. Des résultats d’essais sur orge de printemps et prairies naturelles ont été analysés. On peut voir une légère amélioration du rendement avec certains produits, mais la plupart montrent des rendements équivalents au témoin voir dans certains cas inférieurs. Les études doivent être poursuivies et approfondies pour permettre le développement de produits ayant une efficacité significative et si possible constante, malgré des conditions pédoclimatiques qui varient en fonction des années. ABSTRACT mots-clés : Biofertilisants ; Produits alternatifs ; Orge de printemps ; Prairie ; Fertilisation ; Agriculture durable Modern agriculture has been become more and more dependent of crop protection products, causing a lot of problem from an environmental point of view and human health. In recent years, many projects have been set up, for instance EcoPhyto, to try to decrease the use of chemical products. However, performance targets remain a difficult challenge when we reduce the chemical inputs, fertilizers and pesticides. The exploitation of beneficial microbes in soil is become more and more highlighted. A thorough knowledge of those micro-organisms with their climatic conditions features would give way to sustainable and healthy agriculture. A wide range of microorganisms are concerned : the plant growth promoting rhizobacteria (PGPRs), endo- and ectomycorrhizal fungi, cyanobacteria and other micro-organisms useful in nutrient uptake, growth and environmental stress in plants. The main micro-organisms found in the biofertilizers are bacteria, genus Bacillus, yeast, (Saccharomyces cerevisiae), and fungus, genus Trichoderma and Phanerochaete. Application of those products composed of micro-organisms, on field, remains at the moment low quality. The results of essays in spring barley and meadow were analysed. A weak improvement of the yield can be observed with few products, but in most cases, yield is similar to the control, even lower in some cases. keywords : Biofertilizers ; Alternative products ; Spring barley ; Meadow ; Fertilization ; Sustainable agriculture Présidence de l'université 40 rue de rennes – BP 73532 49035 Angers cedex Tél. 02 41 96 23 23 | Fax 02 41 96 23 00