SEEE -2010- Formation des associations dans le domaine de l’environnement Manuel de formation sur la biodiversité Partenaires de la formation Ingénierie conseils: Eau – Energie – Environnement Introduction générale -Définitions et contexte générale du thème à différents niveaux de perception et d’intégration. - Situation spatio-temporelle des Hotspots à l’échelle mondiale et nationale et conservation en termes de priorité. - Evolution récente et état général de la biodiversité au Maroc La biodiversité, comme son nom l’indique, se définie comme étant l'ensemble du vivant, des plantes, des animaux, des organismes microscopiques et de leurs gènes, mais aussi des différents paysages naturels façonnés par ces êtres écosystèmes vivants, constitués par des La biodiversité est souvent représentée par la diversité des espèces : correspond à la liste complète des espèces végétales et animales peuplant un espace donné. Cette liste concerne aussi bien les vertébrés que les invertébrés. Estimation de la biodiversité des plantes par région du monde Localisation des zones dites hotspots dans le monde. Pour être considéré comme un hotspot, une zone doit contenir au moins 0,5% soit 1.500 espèces végétales endémiques parmi les 300.000 dans le monde (Myers et al. 2000) Zoom sur la région du Maroc: bref aperçu sur l’évolution récente de la biodiversité Les Forêts Les Zones humides Les grands Rapaces Chapitre 1 : Principaux écosystèmes naturels du Maroc : Importance et répartition biogéographique La position géographique particulière qu’occupe le MAROC à la pointe nord-ouest de l’Afrique, lui confère un climat varié résultant des effets conjugués des influences océaniques, méditerranéennes et sahariennes. Cette variation climatique a induit une importante biodiversité écosystémique. Le MAROC se situe parmi les pays méditerranéens les plus originaux, par son extrême diversité écologique, sans égal sur les plans bioclimatique, floristique et faunistique. Une telle diversité a engendré une richesse de paysages et de milieux naturels de grandes qualités, qui confère au MAROC des valeurs patrimoniales exceptionnelles dans le domaine de l‘environnement et de la biodiversité. La biodiversité marocaine se situe parmi les plus élevées du Bassin méditerranéen, occupant la seconde place après la région anatolienne située à 3800 km plus à l'Est. Le taux d'endémisme floristique dépasse les 20%. Par comparaison avec un pays comme la France connu pour la grande diversité de ses habitats, ce taux se limite à 4,2 % La végétation offre le critère opérationnel le plus efficace de définition et d'identification des écosystèmes présents. Elle fournit des indications sur les facteurs importants du milieu, grâce à : la productivité responsable ; sa structure qui a une influence essentielle sur les peuplements d’animaux. primaire dont elle est Par commodité, on donne à chaque écosystème le nom de l'espèce végétale (il s'agit d'un arbre dans la majorité des cas) qui caractérise le mieux son climax (état final d’une succession végétale). Exemple : les « écosystèmes à Quercus suber » de la région du Rif-Tazekka signifie l’ensemble des biotopes et des communautés vivantes (végétales et animales) dont la végétation potentielle (climacique) est une forêt dominée par Quercus suber. Parmi les principaux écosystèmes on cite: 1. Les écosystèmes méditerranéens forêts et steppes 2. Les écosystèmes sahariens savanes et regs 3. Les écosystèmes spécialisés dunes et zones humides Les écosystèmes méditerranéens 1.1. Ecosystèmes forestiers, préforestiers : 5 813 860 ha (5% du territoire national) Sapinière : 1 000-2 000 m, 6000 ha, Rif occidental, Chaouen, très localisée, dynamique, menacée par la culture du Kif (cannabis). Cédraies : 1 400-2 500 m, 131 800 ha, Rif, Moyen Atlas et Haut Atlas oriental, localement assez dégradée, menacée par la culture du Kif dans le Rif. Sapinère Rif région Chafchaouène Cédraie Moyen Atlas Tétraclinaies : 1 000-1 600 m, 607 900 ha, Berbérie (régions non sahariennes : AA, HA, MA, Ma, LM, R, Op, Om). Bois très apprécié : objet d’une exploitation intense, assez dégradée. Cupressaie : 900-1 400 m, 6 000 ha, HA occidental, très localisée, assez dégradée. Tétraclinaie : région Taza Junipéraies : 240 000 ha (4 espèces), hauts sommets du MA, HA pour le Thurifère et un peu partout pour le genévrier rouge (1 000-2 200 m) : représentent plus des formations préforestières et présteppiques que forestières. Le genévrier rouge représente une zone tampon très importante entre les massifs forestiers du pays et les steppes présahariennes. Il jouait un rôle écologique primordial contre l'avancement du désert. Maintenant il est très exploité par la population riveraine. Le SIBE des dunes d’Essaouira est crée spécialement pour cette espèce qui forme tout le long de la côte une importante ceinture verte. J. Thurifera Haut Atlas J. Thurifera Haut Atlas oriental Genevrier rouge dunes d’Essaouira Genevrier rouge, Dunes d’Essaouira Genevrier rouge Haut Atlas Pinèdes : 95 160 ha (3 espèces), Atlas et Rif, le pin d’Alep étant le plus important avec 60 000 ha. Chênaies caducifoliés : 25 000 ha (3 espèces, Q. lusitanica étant localisée dans le tangérois). Sinon elles occupent le Rif, HA, MA, Ma. Q. faginea fut exploitée pour la confection des traverses de chemin de fer. Chênaies vertes : 1 364 100 ha (plus du ¼ de la superficie forestière marocaine), grande valeur, écologique et économique, tout le Maroc sauf le Maroc saharien. Arbre très résistant et bien adapté aux contraintes méditerranéennes. Q. Rotundifolia Moyen Atlas Subéraies : 0-1 600 m, 384 200 ha, partie septentrionale occidentale, habitat à influence océanique. Eteint dans la partie centrale du Rif (défrichement pour culture du Kif). La Mamora, principale forêt de chêne liège, subit une dégradation très avancé avec une structure profondément anthropisée (surpâturage, bois de feu, récolte de glands, etc.). Subéraie de la Mammora Arganeraies : 828 300 ha, 0-1 400 m, sud ouest, arbre providentiel, arbre à utilité multiple, sous bois très dégradé (cultures céréalière) et surpâturage : pas de régénération naturelle sauf dans les falaises isolées (dans le haut Massa : AA occidental). Grand rôle écologique dans la lutte contre la désertification et le maintien de la biodiversité. Arganeraie Arganeraie entretenue entre Essaouira et Agadir 1.2. Ecosystèmes steppiques Conditions climatiques sévères (aride dans l’oriental et froid en haute montagne), on distingue : Steppe à Alfa (Stipa tenacissima) : dérive des formations présteppiques de Juniperus, Tetraclinis et Pinus : écosystèmes en régression à cause des incendies, surpâturage et défrichement. Dans le Maroc oriental. Steppe à Armoise (Artemisia sp.) : écosystème dense mais pauvre floristiquement. Dans le Maroc oriental. Steppes froides de haute montagne : sur les sommets, constituées par les xérophytes épineux en coussinet (Arenaria, Erinacea, Cytisus, Vella …) Steppe à Alfa, l’oriental Steppe à armoise, l’oriental Steppe froide à xérophytes épineux, Haut Atlas oriental 1. Les écosystèmes méditerranéens 1.1. Ecosystèmes forestiers, préforestiers 1.2. Ecosystèmes steppiques 2. Les écosystèmes sahariens 2.1. Ecosystèmes arborés 2.2. Ecosystèmes des regs 2. Les écosystèmes sahariens 2.1. Ecosystèmes arborés Acaciaies à Acacia radiana : constituent les savanes désertiques, depuis Figuig jusqu’au Dakhla (1 150 000 ha). Ecosystèmes assez dégradés. 2.2. Ecosystèmes des regs Steppes sahariennes, riches occupant des zones sahariennes. en espèces, Savane à Acacia: dernier garant contre l’avancée du déser Rissani Steppe saharienne sur cailloux : Reg Autres feuillus; 2,10% Sapin; 0,10% Chêne zeen; 0,20% Cèdre; 2,80% Autres résineux; 0,10% Pins divers; 1,70% Chêne vert; 29,30% Acacia saharien; 21% Thuya; 11,70% Genévriers; 5,10% Chêne liège; 7,80% Arganier; 18,10% Principales essences forestières naturelles (% par rapport à la surface du domaine boisée sans alfa) Type de forêts Forêts de conifères Cèdre de l'Atlas Pins Thuya de Berberie Genévriers rouges et thurifères Cyprès de l'Atlas Sapin du Maroc Total résineux Forêts feuillues Chêne liège Chênes à feuilles caduques Chêne vert Arganier Acacias sahariens Essences secondaires Total feuillus Total des forêts Superficie (ha) Pourcentage 131 800 95 160 607 900 326 100 6 000 6 000 1 172 960 2,7 1,64 10,46 5,61 0,01 0,01 20,00 384 200 25 000 1 364 100 828 300 1 000 000 1 039 300 4 640 900 5 813 860 6,61 0,04 23,46 14,25 17,20 17,87 79,82 100,00 Principales essences forestières naturelles (% par rapport à la surface du domaine boisée sans alfa) 1. Les écosystèmes méditerranéens 1.1. Ecosystèmes forestiers, préforestiers 1.2. Ecosystèmes steppiques 2. Les écosystèmes sahariens 2.1. Ecosystèmes arborés 2.2. Ecosystèmes des regs 3. Les écosystèmes spécialisés 3.1. Ecosystèmes dunaires 3.2. Ecosystèmes des zones humides 3. Les écosystèmes spécialisés 3.1. Ecosystèmes dunaires - Dunes maritimes avec des formations végétales (à Pistaccia, à Ammophila, à J uniperus à Tamarix, etc. - Dunes continentales : végétation plus ou moins denses (ex : dunes à Retama, à Genista …) 3.2. Ecosystèmes des zones humides Dunes maritimes à euphorbia et Ammophila région de Rabat Dunes maritimes à euphorbia paralias région de Rabat Dunes maritimes à euphorbia paralias région de Rabat Dunes continentales à Retama monosperma lac de Sidi Bou Ghaba 3. Les écosystèmes spécialisés 3.1. Ecosystèmes dunaires 3.2. Ecosystèmes des zones humides Ripisylves, Dayas, marais, lagunes, lacs, étangs : végétation bien adaptée à ces milieux spéciaux (dont certains sont très perturbés). Espèces à hautes stratégies adaptatives. Ces écosystèmes sont très riches car beaucoup d’habitats mais sont très fragiles (facteur limitant : eau). On distingue: - les zones humides d’eau douce : fleuves, étangs, marais, lacs et dayas (mares temporaires) et source d’eau à température stable. - les zones humides saumâtres ou salées : lagunes à proximités des estuaires des grands fleuves, Merja, marais salants abandonnés, sebkhas. - les zones humides artificielles : mares, étangs et plaines d’inondation, lacs de barrage, salines et piscicultures. La Merja Zerga, reste une des plus importante zone humide du Maroc avec une richesse faunistique et floristique exceptionnelle : – environ 167 espèces végétales représentant 48 familles ; – 11 espèces de plantes rares ; – grand réservoir d’Anatidés et de Limicoles du Maroc ; – exploitation importante de poissons (Muge, Carpe et Anguille) et de coquillages (Palourde). Le Maroc compte 43 zones humides continentales d’une superficie totale de 35 000 ha (dont 11 sont des SIBE : Site à Intérêt Biologique et Ecologique de priorité 1). Il compte aussi 38 ZH littorales d’une superficie de 205 000 ha (dont 12 sont des SIBE de priorité 1). ZONES HUMIDES RAMSAR AU MAROC Le 20/06/80 Merja Zerga (Kénitra) 7000 ha 34°50’N 006°20’W Merja Sidi Bou Ghaba (Kénitra) 600 ha 34°15’N 006°40’W Lac Afennourir (Ifrane) 250 ha 33°15’N 005°15’W Baie de Khnifiss (Tantan) 6500 ha 28°00’N 012°15’W La Convention sur les zones humides Le Royaume du Maroc a désigné 20 nouveaux sites Ramsar Publié le 29 juin 2005 Avec l'assistance du Programme Global "Eau Douce" du WWF et de son bureau méditerranéen. Sites Ramsar inscrit depuis 1980 Nouveaux Sites Ramsar inscrit depuis Juin 2005 Tous les sites RAMSAR n’ont pas le même intérêt pour la biodiversité - Le complexe du Bas Loukkos - Merja Zerga (formations végétales et oiseaux) (richesse floristique et espèces rares, Limicoles) - Lac de Sidi Bou Ghaba (Genévrier rouge, canards, foulque à crête) - Cap des trois fourches (plantes rares et endémiques) - Achipel et dunes d’Essawira (endémiques , Genévrier rouge, Faucon d’Eléonore et Goéland leucophée) - Zones humides de Souss-Massa (richesse floristique et faunistique) -Embouchure de l’Oued Dr’a (Sansouire) -- Lagune de Khnifiss (oiseaux intéressants) Merja Zerga Merja Sidi Bou Ghaba Merja Sidi Bou Ghaba Lagune de Khnifiss Archipel et dunes d’Essaouira Juniperus phoenicea var. lycia et Rhus albida Marais de Larache (Luxus) SIBE et site RAMSAR : valeurs bio-socio-écono-culturelles Complexe du bas Loukkos (marais de Larache) Phragmitae-Typhae-Scirpae Ph.: El Zone des salines Salines Habitat des émergents persistants : sansouire à Arthrocnemum-Sarcocornia Formation à Nymphaea alba Formation à Iris Ph.: El Formation à Salix spp. 1. Les écosystèmes méditerranéens 2. Les écosystèmes sahariens 3. Les écosystèmes spécialisés 4. Les habitas au Maroc: Typologie et brève description Classés dans 10 catégories principales 1. Milieux marins 2. Milieux côtiers 3. Milieux lagunaires ou estuariens Estuaires, marais salés, lagunes 4. Zones humides terrestres 5. Formations ligneuses non sahariennes 6. Formations herbacées non Sahariennes Pelouse, Prairies, Steppes 7. Milieux dénudes, rocheux ou rocailleux Falaises, Grottes, Rocailles 8. Milieux sahariens ou subsahariens Oasis, Sources, Cours d'eaux, Lacs artificiels, Sebkhas, Ripisylves, … 9. Paysages artificialisés: reboisement, Vergers, terre agricoles, jardins,… 10. Milieux anthropisés : zones minières, habitations rurales,… Chapitre 2 : Aperçu général sur les Ressources floristiques et faunistiques naturelles au Maroc 2.1. Définitions – – – – – – Notion de Flore et de Faune Notion de taxon et taxonomie, Notion d’espèce, Systématique et évolution, Variation géographique et spéciation, Manuels de travail et bases de données : Flores pratiques de détermination, catalogues, sites internet, etc. – Notion de Flore et de faune La flore et la faune représentent l’ensemble de la biodiversité taxinomique végétale et animale (espèces, genres et familles) – Notion de taxon et taxonomie Un taxon est l’unité taxonomique (ou taxinomique) que nous définissons au préalable pour travailler en systématique. Il peut s’agir de la sous espèce, de l’espèce, du genre, de la section LA TAXONOMIE C‘EST LA TAXONOMIE EST… la science de la découverte dénomination description classification afin de comprendre la des organismes biodiversité (et plus…) Le mot ‘Taxonomie’ provient du grec : taxis = division/arrangement; nomos = loi LA TAXONOMIE C‘EST LA DECOUVERTE Poisson Dracula Danionella dracula Découvert en Birmanie Décrit en 2009 © Ralf Britz | Muséum d’Histoire Naturelle, Londres La découverte de nouveaux organismes est la première étape de la taxonomie. Chaque année, de nouvelles découvertes sont faites dans le monde entier, parce que les taxonomistes explorent de nouvelles zones, ou grâce à de nouveaux outils disponibles pour l’analyse des spécimens. LA TAXONOMIE C‘EST LA DENOMINATION Electrolux addisoni (Compagno & Heemstra, 2007) Qu’est-ce qu’un nom ? Un nom scientifique est le passeport grâce auquel on connaît Photo: Phil Heemstra | tous les Wikimedia Commons organismes. Et non pas votre aspirateur moyen ! LA TAXONOMIE C‘EST LA DESCRIPTION A ce stade du processus, il faut comparer l’organisme à ceux qui lui sont proches pour confirmer si l'espèce est nouvelle. Hypsiboas calcaratus (Troschel, 1848) | Photo: P. J. R. Kok LA TAXONOMIE C‘EST LA CLASSIFICATION Règne - Animalia Phylum - Chordata Classe - Mammalia Sous-classe - Eutheria Ordre - Artiodactyla Famille - Bovidae Sous-famille - Caprinae Genre - Ovis Espèce - Ovis aries Mon nom est Dolly ! TAXONOMIE - AVANTAGES PERTINENCE ET RAPPORT avec la BIODIVERSITÉ © A. De Kesel La taxonomie est utile pour tous les secteurs liés directement ou indirectement à la biodiversité. Si vous êtes impliqués dans le commerce d'importation / d'exportation, la sécurité alimentaire, la médecine et la santé publique, le changement climatique, la biosécurité, l'agriculture, l'horticulture, la pêche, la science vétérinaire, l'extraction, le tourisme, l'élevage – ou travaillez en cuisine, certains aspects de tous ces secteurs exigent la connaissance du Monde Vivant. La taxonomie nous permet de comprendre notre biodiversité. - Notion de population et d’espèce Une population est un ensemble d’individus vivant dans un lieu déterminé, échangeant entre eux du matériel génétique et sont interféconds entre eux Une espèce est un ensemble d’individus différenciés des autres espèces par au moins un caractère, infréquentés entre eux et présentant un isolement reproducteur vis-à-vis des autres espèces LES NOMS COMPTENT LINNAEUS "Si vous ne connaissez pas les noms des choses, leur connaissance est inutile " Critica Botanica 1737 Carl von Linné (ou Linnaeus), "le père de la taxonomie", a posé les bases du système moderne de nomenclature - la discipline qui nomme les espèces. Carl von Linné, 1707-1778 Dessin: Bibliothèque AMNH Linnaeus a donné à la classification la cohérence et la précision nécessaires pour décrire la biodiversité, négocier les matières premières, acheter les semences pour l'agriculture, gérer les parasites, ou traiter avec n’importe lequel des nombreux secteurs dans lesquels l’Homme a besoin des connaissances taxonomiques. – Systématique et évolution Pour Mayr (1969), la biosystématique est l’étude de la diversité des organismes et de son importance (1) dans les classements et la délimitation des groupes d’organismes, et (2) dans les relations qui existent entre les populations, les espèces, ou autres taxons supraspécifiques. – Variation géographique et spéciation La variation géographique entre populations ou unités infraspécifiques est l’étude des caractères qui différencient ces unités taxinomiques. La variation géographique est étroitement liée à la spéciation (surtout allopatrique : vicariance), par isolement. Le concept d’espèce biologique (à caractère non descriptif) est basé principalement sur l’isolement reproducteur (Mayr, 1963). – Manuels de travail et bases de données : Flores pratiques de détermination, catalogues, sites internet, etc. Chapitre 2 : Aperçu général sur les Ressources floristiques et faunistiques naturelles au Maroc 2.1. Définitions 2.2. Diversité floristique 2.2.1. Inventaire La flore du Maroc compte actuellement environ 4 200 espèces sauvages (4 500 avec les sousespèces) réparties entre 940 genres et 135 familles Répartition de la diversité floristique par famille 9 familles renferment 60% de la flore vasculaire 4 500 taxons sauvages Asteraceae Fabaceae Poaceae Brassicaceae Caryophyllaceae Asteraceae 14% Fabaceae 10% autres familles 44% Poaceae 8% Brassicaceae 5% Caryophyllaceae 5% Liliaceae 2% Scrophulariaceae 3% Apiaceae 4% Lamiaceae 5% Lamiaceae Apiaceae Scrophulariaceae Liliaceae autres familles 2.2.2. Endemisme Endémiques strictes : environ 992 (23%) Endémiques larges : 420 (9,5%) - Taxa endémiques du Maroc et de la Péninsule Ibérique : 217 espèces. - Taxa endémiques du Maroc et de l’Algérie : 182 espèces. - Taxa endémiques du Maroc et de la Mauritanie : 15 espèces. - Taxa endémiques du Maroc et des Canaries : 6 espèces 992 taxon (657 espèces et 335 sous espèces), partagés par 40 % des familles présentes au Maroc Asteraceae Fabaceae Lamiaceae Brassicaceae Asteraceae 19% Caryophyllaceae Autres familles 29% Apiaceae Poaceae Scrophullariaceae Autres familles Fabaceae 12% Scrophullariaceae 4% Lamiaceae 12% Poaceae 5% Apiaceae 5% Caryophyllaceae 7% Brassicaceae 7% Pour les plantes vasculaires, le Maroc occupe la 3ème place dans le bassin méditerranéen après la Turquie et l’Espagne. Les massifs montagneux du Rif et des Atlas et les plaines littorales : les plus riches car diversité d’habitas (forêts, steppes, cultures, zones humides). Les 2/3 sont forestiers. 20% sont des endémiques, le Rif et l’Anti Atlas en abritent 25-40%. 2.2.3. Etat de conservation et espèces menacées Nombre de taxons spontanés Nombre de taxons endémiques Nombre de taxons (espèces et sous-espèces) menacés Ptéridophytes, Gymnospermes et Angiospermes Espèces: 3902 Espèces: 657 2373 (46 %) Sous-espèces: 1229 Sous-espèces: 335 Algues pluricellulaires 500-600 espèces Lichens 700-1000 espèces Mousses 350-500 espèces Champignons supérieurs 820-1000 espèces Critères utilisés pour l’estimation du degré de menace sur les taxons de la flore vasculaire marocaine 450 RR 400 RR? 350 R 300 R? 250 200 150 100 50 0 R HA MA Man Ms Mam LM AA Op Om Nombre de taxon rare par division géographique As 600 RR RR? 500 R 400 R? 300 200 100 0 SH SAd SAf H A Nombre de taxons rares par bioclimat HM S 450 400 350 300 250 200 150 100 50 As m O LM p O M s AA M am M an R M A H A 0 Nombre de taxons endémiques par division géographique 500 400 300 200 100 0 SH SAf SAd HM A H Nombre de taxons endémiques par bioclimat S Chapitre 2 : Aperçu général sur les Ressources floristiques et faunistiques naturelles au Maroc 2.1. Définitions 2.2. Diversité floristique 2.3. Diversité faunistique 2.3.1. Les principaux groupes faunistiques Avec plus de 24.500 espèces, la faune marocaine est une des plus diversifiées du bassin méditerranéen Les vertébrés terrestres (529 espèces) sont les mieux connus. Les invertébrés terrestres sont numériquement les plus riches avec 15.293 espèces connues, dont 88 % pour la seule classe des Insectes. Biodiversité faunistique continentale du Maroc Groupe Nombre espèces Taxon Endémiques Faune aquatique continentale 1575 646 genres, 166 familles 136 Invertébrés terrestres 15293 4712 Genres, 699 Familles, 66 Ordres 2290 Amphibiens 11 6 Familles, 2 Ordres 2 Reptiles 92 16 Familles, 2 Ordres 21 Oiseaux 334 75 Familles, 19 Ordres 0 Mammifères 92 24 Familles, 8 Ordres 8 Vertébrés terrestres Tarentola boehmei endémique du Maroc Endémisme Pour les mammifères, le taux d’endémisme de 8,6% supérieur à celui des autres pays (Grèce 5,4%, France 5,1% et Italie 3,7%). Pour les Amphibiens et Reptiles ce taux est le plus élevé de la région (22,1% au Maroc contre 11,6% en Italie, 3,3% en Algérie, 6,8% en Espagne). Les zones où l’endémisme est le plus riche sont : le littoral atlantique entre Safi et Massa, pour les Mammifères ; les hautes montagnes (Haut et Moyen Atlas avec 18%) et les plateaux et plaines littorales avec 13%, pour les Reptiles. Les Mammifères représentent un endémisme faible, avec 6 espèces de Rongeurs et une espèce d’Insectivores endémiques du Maroc. Seule la Gazelle de Cuvier (Gazella cuvieri) parmi les grands mammifères est endémique strict du Maroc. ETAT DE CONSERVATION ET ESPECES MENACEES Groupe taxonomique Nombre minimum d’espèces disparues du Maroc depuis le début du 20ème siècle Espèces Poissons d’eau douce et saumâtre 3 Truite de Pallayri, Grande Allose et Anguille Mammifères terrestres 6 6 espèces ont disparu entre 1925 et 1956 : 4 Ongulés et 2 carnivores Oiseaux 7 Erismature à tête blanche Autruche Vautour oricou Vautour moine Aigle impérial ibérique Pintade sauvage Grue demoiselle Espèces d’Avifaune en voie d’extinction parmi les 98 sp menacées Aigle ravisseur Aquila rapax belisarius Autour chanteur Melierax metabates theresae Butor étoilé Botaurus stellaris Cormoran huppé Phalacrocorax artistotelis Courlis à bec grêle Numenius tenuirostris Faucon d’Eléonore Falco eleonorae Fuligule nyroca Aythya nyroca Goéland railleur Larus genei Grande Outarde Otis tarda Gypaète barbu Gypaetus barbatus Hibou du Cap Asio capensis tingitanus Ibis chauve Geronticus eremita Milan royal Milvus milvus Outarde arabe Ardeotis arabs Lynesi Outarde canepetière Otis tetrax Percnoptère d’Egypte Neophron perscnopternus Sarecelle marbrée Marmaronetta angustirostris Tarin des aulnes Carduelis spinus Turnix d’Andalousie Turnix sylvatica Vautour fauve Gyps fulvus espèces de mammifères terrestres menacées ou en déclin Ordre Espèce en voie d’extinction Espèces en danger Espèces vulnérables Espèces peu menacées Carnivores Panthère (Panthera pardus) ; Guépard (Acinonyx jubatus) Hyène rayée (Hyaena hyaena) ; Lynx caracal (Felis caracal) Chacal doré (Canis aureus) ; Loutre (Lutra lutra) ; Chat des sables (Felis margarita) Ratel (Mellivora capensis) ; Chat ganté (Felis libyca) ; Renard roux (Vulpes vulpes) Artiodactyles Gazelle de Dama (Gazella dama) Gazelle dorcas (Gazella dorcas) ; Gazelle cuvier (Gazellea cuvieri) ; Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia) Magot (Macaca Sylvanus) Primates Rongeurs Gerbillus hesperinus Hystrix cristata Eliomys quercinus Récapitulatif de l’Etat de la Biodiversité au Maroc Groupe Macrofaune terrestre Nb total Endémiques taxons Plantes vasculaires 4500 Mammifères 102 8 Oiseaux 236 0 Reptiles Amphibiens 104 22 992 Rares endémiques menacées et remarquables 2373 (657 sp et 335 subsp) 22 ~ 20% 110 ~ 50% 49 ~ 50% Pour les plantes vasculaires, le Maroc occupe la 3ème place dans le bassin méditerranéen après la Turquie et l’Espagne. Les massifs montagneux du Rif et des Atlas et les plaines littorales : les plus riches car diversité d’habitas (forêts, steppes, cultures, zones humides). Les 2/3 sont forestiers. 20% sont des endémiques, le Rif et l’Anti Atlas en abritent 25-40%. Pour la faune : les foyers d’endémismes sont localisés dans le littoral macaronésien et le Maroc saharien océanique (pour les mammifères) et les hautes montagnes (du Moyen et Haut Atlas) et les plaines océaniques pour les reptiles. Chapitre 3 : Importance socio-économique de la biodiversité au Maroc 3.1. Le cas précis des espèces végétales sauvages d’importance socio-économique : Approche Méthodologique et choix d’espèces cibles 3.2. L’exemple de l’Anguille, la truite Fario et la Palourde 3.1.1. Sélection des principales espèces ISE 3.1.1.1. Critères de sélection 3.1.1.2. Liste des espèces utiles sélectionnées 3.1.1.3. Exemples de fiches techniques pour les espèces ISE Objectif: valorisation et la protection d'espèces végétales au Maroc consiste à proposer une liste des principales espèces végétales sauvages utiles sur le plan socio-économique, avec une fiche technique Critères de sélection La liste de base: l'Etude Nationale sur la Biodiversité (Ministère de l'Environnement, Projet GEF 6105/92,1997). Parmi les 450 taxons, connus comme alimentaires, médicinaux, aromatiques, pastoraux, ornementaux, voisins sauvages de formes cultivées, ou autres, 57 espèces ou sous-espèces ont été choisies des plus utiles sur les plans socio-économique, alimentaire, médicinal, ou écologique. Le caractère valorisant a été pris en compte, c'est-à-dire que les espèces pouvant répondre de manière réussie aux programmes et plans de valorisation perspectifs ont été privilégiées. Liste des 57 espèces et sous espèces ISE 1. Abies maroccana Trabut 3. Acacia ehrenbergiana Hayne 5. Acacia gummifera Willd. 7. Artemisia gr. herba-alba Asso 9. Balanites aegyptiaca (L.) Delile 11. Calluna vulgaris (L.) Hull. 2. Argania spinosa (L.) Skeels 4. Acacia seyal delile 6. Acacia raddiana Savi 8. Artemisia mesatlantica Maire 10. Buxus sempervirens L. 12. Calotropis procera (Aiton) Aiton fil. 13. Capparis spinosa L. 14. Centaurium erythraea Rafn. 15. Ceratonia siliqua L. 16. Chamaecytisus mollis (Cav.) Greuter & Burdet 17. Chamaerops humilis L. 18. Crataegus laciniata Ucria 19. Cupressus atlantica Gaussen 20. Digitalis purpurea L. 21. Digitalis obscura L. 22. Euphorbia resinifera Berg. 23. Fraxinus angustifolia Vahl 24. Fraxinus dimorpha Cosson & Durieu 25. Gelidium sesquipedale (Clemente 26. Genista florida L. et Rubio) Thuret ex Bornet et Thuret 27. Ilex aquifolium L. 28. Juglans regia L. 29. Juniperus thurifera L. 30. Laurus nobilis L. 31. Maerua crassifolia Forsskal 32. Nitraria retusa (Forsskal) Asch. 33. Nucularia perrinii Batt. 34. Opuntia ficus-barbarica A. Berger 35. Origanum compactum Bentham 36. Origanum elongatum (Bonnet) Emberger & Maire 37. Pinus nigra Arnold 38. Pinus pinaster Aiton, 39. Pistacia atlantica Desf. 40. Populus alba L. 41. Populus euphratica Olivier 42. Populus nigra L. 43. Prunus lusitanica L. 44. Prunus mahaleb L. 45. Pyrus mamorensis Trabut 46. Quercus suber L. 47. Rhus tripartita (Ucria) Grande 48. Rosa canina L. 49. Rosmarinus officinalis L. 50. Salix alba L. 51. Salix elaeagnos Scop. 52. Salix pedicellata Desf. 53. Salix purpurea L. 54. Taxus baccata L. 55. Thymus broussonetii Boiss. 56. Thymus satureioides Cosson 57. Tuber sp., Terfezia spp., Tirmania sp., etc. Exemples de fiches techniques pour les espèces ISE Abies maroccana Trabut = Abies pinsapo subsp. maroccana (Trabut) Emberger & Maire = Abies tazaotana Huguet Del Villar sapin, chohh. Famille : Pinaceae Arbre conifère de moyenne altitude (1600-2100m). Tronc droit portant des branches verticillées. La face inférieure des feuilles montre 2 raies blanchâtres. Cônes dressés, assez longs. • Type biologique : phanérophyte.*. • Période de floraison : mai. • Ecologie : forêts des moyennes montagnes calcaires, à bioclimat humide surtout frais. • Répartition mondiale : endémique du Maroc, rare. • Répartition au Maroc : Rif (R-2: massif de Talassamtane à l'est de Chaouen). • Intérêt : économique : bois d’industrie et de menuiserie locale, bois de feu. médicinal : en médecine traditionnelle, on utilise les bourgeons en décoction contre la toux et les bronchites. biogéographique : endémique, représente la limite sud du Sapin euro-sibérien. Acacia gummifera Willd. talha, amrad, tadduta, addul Famille : Leguminosae, sous famille : Mimosaceae Arbuste ou arbrisseau épineux, à cime très ramifiée généralement buissonnante. • Type biologique : phanérophyte. • Période de floraison : juillet-août. • Ecologie : steppes de la plaine et des basses montagnes, à bioclimat saharien, aride ou semi-aride tempéré et doux ; ne dépasse jamais les 1200 m d’altitude. • Répartition mondiale : endémique du Maroc. • Répartition au Maroc : Maroc saharien (Ms), Anti-Atlas (AA), Haut Atlas (HA), Maroc atlantique moyen (Mam) et Maroc atlantique nord (Man-2, Man-3). • Intérêt : socio-économique : production de gomme de type gomme arabique, bois (ébénisterie), pastoral (feuilles). écologique : jadis élément important dans le Haouz et ses environs où il constituait avec Ziziphus lotus (L.) Desf et Pistacia atlantica un important écosystème aujourd'hui disparu médicinal : la gomme dissoute dans de l’eau intervient en collyre dans le traitement des affections oculaires. Elle est utilisée par voie orale comme anti-tussif et contre les rhumatismes. 3.1.1. Sélection des principales espèces ISE 3.1.2. Détermination d’espèces cibles et de leur ordre de priorité 3.1.2.1. Critères de sélection 3.1.2.2. Liste des espèces cibles 3.1.2.3. Exemple de fiches pour les sp cibles Critères de sélection Parmi les 57 espèces importantes retenues, 17 ont été sélectionnées comme espèces cibles. Le choix de ces dernières a obéit à des critères fixés par les termes de références de la FAO. Ces critères s’organisent en trois aspects principaux : ● importance économique, ● espèces menacées, ● critère général. Chacun de ces 3 macrocritères se subdivise en plusieurs sous-critères. Dans la pratique, nous avons dressé un tableau avec en ligne les 57 taxons et en colonne les critères (Tableau 11). La réponse d'un taxon à un critère donné est représentée au niveau des cellules d'intersection de la manière suivante : • 0 : absence d'information ou pas de réponse connue • x : le taxon répond faiblement au critère • xx : le taxon répond bien au critère • xxx : le taxon répond très bien au critère. Argania spinosa Juniperus thurifera Quercus suber Rosmarinus officinalis Acacia raddiana Cupressus atlantica xxx xx xxx x xx xx xxx xxx xx xx xx xx xx Opuntia ficus-barbarica xx xx Ceratonia siliqua Abies maroccana Artemisia herba-alba Gelidium sesquipedale Pistacia atlantica Capparis spinosa Artemisia mesatlantica xx xx x xx xx xx x xx xx xx xx xx x xx x x x x x xxx xx xx xxx xx xx xxx xx xx xx xx xx xx x x x x xxx xxx xx xx xx xx x xx xx xx x 12 xx xx xx x xx x xx xx xx x xx x xx x xx xx xx x x x xx x 11 10 9 9 9 9 9 x x 19 13 13 11 10 11 xx xx xx xx xx x x x xx x x x x x x x x x x x x ESPECES MENACEES x x x xx 4 4 3 3 3 3 x x xx xx x xxx xx xx xx xx x 0 x x xx xx 6 42 0 3 2 2 2 1 2 xx x xxx x xx xx xx x xx xx x xx xx xxx xxx xx xx x xx xx 8 4 8 6 6 7 4 41 40 39 37 37 36 35 xx xx xxx xxx xx TOTAL Répond très bien au critère TOTAL (coeff 1) xxx Contribution aux stratégies régionales et globales pour la conservation et l’utilisation durable Répond au critère Faisabilité et/ou chance de réussite de la conservation Répond bien au critère Utilisation durable et accessibilité xx Espèces ne doivent pas faire l’objet de travaux similaires Ne répond pas au critère TOTAL (coeff 2) Espèces communes aux quatre pays Listes de priorité Nationale Liste rouge de l’IUCN Facteurs biotiques : espèces envahissantes, hybridation,… Facteurs abiotiques : sécheresse,… IMPORTANCE ECONOMIQUE Impact de l'homme: utilisation, pollution… TOTAL (coeff 3) Aspects socio-économiques : revenus générés et lutte contre la pauvreté Priorités Nationales et satisfaction des besoins locaux incluant valeurs culturelles et traditionnelles Investissements actuels et potentiels Services environnementaux : fixation des dunes, cycles de l’eau x Potentiel biologique : variabilité génétique, réserve de gènes,… Usage indirect : produits secondaire (miel,…), aussi recherche Usage direct, simple ou multiple : bois de feu, alim…. Tableau 11 : Prioritisation des espèces selon les critères d'Izmir. En gras: espèces sélectionnées pour la liste des espèces-cibles. CRITERE GENERAL xx xx 6 4 4 5 7 4 71 51 49 44 43 43 Le classement des espèces par ordre décroissant de score global nous a permis d’identifier 17 espèces cibles . Certaines espèces possédant un score élevé n’ont pas été retenues: Abies maroccana qui fait déjà l’objet de plusieurs programmes spécifiques, de même que Pinus pinaster. 1.Argania spinosa (L.) Skeels 2. Juniperus thurifera L. 3. Quercus suber L. 4. Rosmarinus officinalis L. 5. Acacia raddiana Savi 6. Cupressus atlantica Gaussen 7. Opuntia ficus-barbarica A. Berger 8. Ceratonia siliqua L. 9. Artemisia gr. herba-alba Asso - Artemisia mesatlantica Maire 10. Capparis spinosa L. 11. Chamaerops humilis L. 12. Gelidium sesquipedale (Clem. & Rub.) Th. ex Bor. & Th. 13. Tuber sp., Terfezia sp., Tirmania sp., etc. 14. Origanum compactum Bentham - Origanum elongatum (Bonnet) Emb. & Maire 15. Pistacia atlantica Desf. Liste espèces cibles Maerua crassifolia, Balanites aegyptiaca et Acacia ehrenbergiana n’ont pas été retenues, mais elles le sont indirectement car elles appartiennent au cortège floristique de l'écosystème à Acacia raddiana qui présente de meilleures potentialités de conservation et de valorisation. Exemple de fiches pour les sp cibles Argania spinosa (L.) Skeels. = Argania sideroxylon Roemer & Schultes, Syst. 4 : 502. 1819. arganier, ârgân, argana, afias, abaˆu, zekmun Famille : Sapotaceae Grand arbre, réparti sur plus de 750 000 ha de superficie, la deuxième surface après celle du chêne vert au Maroc. L’arganeraie forme des forêts clairsemées typiques de cette espèce. L’arganier représente à lui seul une importante ressource naturelle dans le sud ouest. • Type biologique : phanérophyte. • Période de floraison : avril-juin. • Ecologie : plaines et basses montagnes calcaires et siliceuses jusque vers 1450m, en bioclimat aride ou semi-aride doux. l’arganier est la principale caractéristique de l’ordre des Acacio-Arganietalia qui est spécifique au Maroc. Les Arganeraies du littoral correspondent à des associations caractérisées par des espèces cactoïdes et crassulescentes, notamment les euphorbes. • Répartition mondiale : endémique du Maroc et ?d’Algérie, vulnérable. • Répartition au Maroc: Maroc atlantique moyen (Souss, Abda et Haha), Haut Atlas (Ida-ou-Tanane, Seksaoua) Anti Atlas, Maroc saharien (ouest désertique, Sahara, jusqu’à environ 20 km au S d’Abattih) ; quelques îlots, surtout de valeur biogéographique, sur les Monts du Maroc oriental (Bni Snassène : Jbel Takermine, ElGuendoul, Taghit) et dans le Maroc atlantique nord (vallée de l’oued Grou), • Description morphologique : arbre de grande taille, pouvant dépasser 10 m, à tronc court et tourmenté, avec une écorce rugueuse craquelée, en "peau de serpent". Une cyme en couronne très grande, très dense et bien ronde chez les individus peu ou pas broutés. Les rameaux sont souvent épineux ; feuilles persistantes, coriaces, lancéolées ou spatulées avec une nervure médiane très nette et des nervures latérales très fines et ramifiées. Les feuilles, plus ou moins nettement pétiolées, présentent une phyllotaxie* alterne, souvent réunies en fascicule. Inflorescence en glomérules* axillaires ; fleurs sessiles, régulières, cycliques du type 5. Le fruit est une baie ovoïde, jaunâtre ; la taille varie de celle d’une olive à celle d’une noix ; il met une année pour mûrir. Il renferme deux à trois graines soudées entre elles : les téguments externes des graines sont sclérifiés et soudés entre eux à maturité : la baie présente ainsi un faux noyau avec des cicatrices de soudure, typique de la famille des Sapotaceae. La pression humaine exercée à la fois sur les arbres et sur le sous bois (surpâturage, coupe, collecte et défrichement), empêchent une régénération spontanée des populations par germination des graines. La seule voie de multiplication reste végétative, notamment par le biais de rejets sur souches mutilées. Cette absence quasi-totale du brassage génétique est une menace sérieuse pour la survie de l’arganeraie à long terme. • • • • Intérêt : Socio économique : Le bois de feu et le charbon de bois sont d’une grande qualité. L’arganier est aussi une espèce pastorale (feuilles, fruits, jeunes rameaux sont consommés par les troupeaux de chèvres, de moutons et de dromadaires). L’huile d’Argan, obtenue par pression des amandes, préalablement sorties de leurs noyaux et torréfiées, est très consommée et appréciée seule, en préparation froide ou en cuisson, mélangée à de la patte d’amande ou d’orge avec du miel : âmlô et bsîs. La pulpe desséchée et les tourteaux d’Argan sont utilisés pour l’engraissement des bovins et comme supplément d’engrais. Médecine traditionnelle : l’huile est employée contre l’acné, les gerçures et les brûlures. Cosmétique : propriétés antidesséchantes et antikératinisantes. • Ecologique et biogéographique : espèce intéressante par son caractère à la fois monotype de la famille (un seul genre et une seule espèce) et endémique (excepté quelques petites stations dans le sud-ouest de l’Algérie) : l’unique espèce vivant sous un climat tempéré, le reste des représentants occupe actuellement, en majorité, les forêts tropicales humides. L’arganier est une espèce très adaptée à l’aridité (survit dans des régions où tombent moins de 200 mm de pluie par an) montrant un appareil racinaire très développé capable de maintenir haut la nappe phréatique et de permettre autour d’elle la vie de nombreuses espèces végétale et animales. L’arganier montre aussi une large amplitude écologique avec une grande plasticité phénotypique, du niveau de la mer jusqu’à 1 400 m. Cette adaptation à coloniser les milieux arides est aussi due à sa capacité exceptionnelle d’exploiter l’humidité atmosphérique. Quand la pression humaine le permet, ces facultés de gérer le peu d’eau disponible permettent à un cortège floristique caractéristique de l’Arganeraie de se maintenir. Cette dernière totalise plus de 1 000 espèces et sous-espèces vasculaires dont 140 environ sont endémiques du Maroc. La régression des Arganeraies entraîne le déclenchement du processus de désertification. Répartition d’Argania spinosa dans le bassin méditerranéen. En clair: présence rare ou douteuse. Répartition d’Argania spinosa au Maroc Chapitre 3 : Importance socio-économique de la biodiversité au Maroc 3.1. Le cas précis des espèces végétales sauvages d’importance socio-économique : Approche Méthodologique et choix d’espèces cibles 3.2. L’exemple de l’Anguille, la truite Fario et la Palourde L’Anguille Anguilla anguilla Originalité Poisson amphihalin (supporte de larges variations de salinité), Migrateur de grande ampleur, La ponte, la fécondation et l’éclosion s’effectuent au large de la mer des Sargasses (région des Bermudes) et le développement des civelles dans les eaux continentales, Ressource économique importante, Grand intérêt commercial : exploité à tous les stades de son cycle biologique. Menaces reproduction artificielle n’est pas encore maîtrisée et l’approvisionnement des élevages se fait donc exclusivement à partir du stock naturel de civelles, destruction de plus en plus croissante de ses habitats, aménagements des cours d’eaux entravant la libre circulation des anguilles, installation des barrages sans escaliers à anguilles, pompage des eaux à des fins agricoles et industrielles, sécheresse accentuée au cours des trois dernières décennies, pollutions de tout genre, Installation récente de nouveaux parasites dans les eaux continentales marocaines, en particulier Anguillicola crassus, Surexploitation, braconnage. Mesures de conservation Réhabilitation des habitats : libre circulation des civelles en migration anadrome et des anguilles argentées en migration catadrome, Limiter la pollution des eaux courantes, limitation de la période de pêche des civelles à quatre mois au maximum (entre décembre et mars), Interdiction de l’utilisation des filets de barrage (autoriser seulement la pêche à l’épuisette), Interdiction de la pêche des anguilles argentées surtout pendant les crues automnales entre août et septembre, Contrôle des introductions intempestives d’espèces de poissons exotiques qui peuvent introduire de nouveaux parasites Chapitre 4 : Impacts et menaces sur les écosystèmes et leur biodiversité. 4.1. Surexploitation des ressources naturelles 4.2. Incendies de forêts 4.3. L’urbanisation 4.4. L’occupation permanente et temporaire du domaine forestier 4.5. Expansion démographique 4.6. Le cas des zones humides 4.7. Limitation des moyens alloués à l’encadrement de la forêt 4.8. Manque d’investissement 4.9. Changement climatiques 4.10. Certains forêts demeurent sans biodiversité 4.11. Coût de la dégradation de l’environnement 4.1. Surexploitation des ressources naturelles La pression démographique sur l'exploitation des ressources naturelles forestières engendre une dégradation sans précédent des milieux naturels. Ainsi la dégradation de la forêt marocaine est estimée à 35 000 ha par an soit par défrichement ou exploitation illégales (coupe, parcours, etc.). Les contraintes liées aux moyens humains et financiers 20% des recettes forestières seulement sont réinvesties dans le domaine, faiblesse de l'encadrement technique des forêts face à l'ampleur des superficies à gérer: (15 000 ha par triage, 50 000 ha par district et 100 000 ha par subdivision) Le défrichement et le déboisement Les superficies défrichées annuellement sont de l'ordre de 4 500 ha, en particulier dans le Rif et les Hauts Plateaux. Le déboisement est estimé à 31 000 ha/an. Certaines forêts du Rif ont complètement disparu. Principale cause : extension de terres agricoles et notamment le Kif Défrichement dans le Rif central: au profit du cannabis Deboisement: Rif central - Déboisement et défrichement dans le Haut Atlas au profit de l’agriculture Relique subéraie du Rif central Les parcours en forêt Le droit du parcours est perçu par l’éleveur comme un droit acquis exposé à l’abus total. Conséquences: surpâturage du cortège floristique du sous bois et plus de régénération naturelle à cause du broutage des jeunes pousses et germinations et surconsommation des fruits. en périodes hivernales, l'ébranchage anarchique des arbres provoque l’ouverture des milieux et conduisent au dépérissement des forêts. Ebranchage de la Cédraie du Haut Atlas Oriental Ebranchage de la Cédraie du Haut Atlas Oriental Surpâturage ovin Surpâturage caprin surpâturage: autorisé Steppe surpâturée Arganeraie surpâturée Certains forêts demeurent sans biodiversité : La Mamora (130 000 ha en 1920 et 60 000 en 1980), au profit de reboisement de pins et d’Eucalyptus ; la subéraie de Kétama (Rif central) : il reste 500 ha de 8000 ha en 1990), au profit du Kif ; l’arganeraie d’Admine : 22 000 ha en 1950, 9900 ha de perdu entre 1969 et 1986, plus de biodiversité et plus de sous bois, au profit des cultures maraîchères, fruitières et céréalières. Mammora: plus de sous bois et plus de biodiversité Arganeraie de la plaline de Souss: Plus de sous bois et plus de biodiversité Arganeraie de la plaline de Souss: le sous bois est cultivé: plus de biodiversité La mise en défens s’impose toujours Mammora en mis en défens Régénération de la Cédraie d’Azrou après mise en défens Le bois de feu 10 M° m3/an : 90% ménages ruraux et uniquement 8% établissement socio-économiques collectifs. le bois de feu constitue la deuxième source d'énergie au Maroc avec une consommation seulement urbaine qui a atteint 14 millions de quintaux entre 1990 et 1994, (bains maures, fours et boulangerie, etc.) Transport du bois de feu Haut Atlas Oriental Arrachage de la Xérophytaie épineuse Haut Atlas Oriental Erosion hydrique : plateau central Ensablement : région Zagora Chasse abusive et braconnage la chasse est de mieux en mieux organisées, sauf pour les destructions massives lors des campagnes de chasse commandités par des personnalités du Moyen orient : Gazelle et Outarde houbara essuient à chaque campagne des grosses pertes dans les zones arides et sahariennes du Maroc. Actuellement un programme de conservation pour les Outardes est opérationnel à Missour, financé par l’Orient et dirigé par la France. Le braconnage demeure l’ennemi permanent : inconscience et manque de sensibilisation : beaucoup d’espèces animales ont disparu ou sont entrain de disparaître : gros rapaces et gros mammifères. Incendies de forêts Entre 1960-1995 : 2 700 ha/an (inf. au 1/10 de l’ensemble des superficies forestières détruites par les autres facteurs de dégradation : 31 000). Liée au type de végétation et du sous bois : le Rif est le plus touché : 1 185 ha/an (43% de la superficie globale incendiée au niveau nationale). L’incendie peut être bénéfique pour un écosystème (rajeunissement, etc.), mais il peut être fatal pour d’autres déjà fragilisés : cédraies et pinèdes du grand Atlas oriental. L’urbanisation L’occupation permanente du domaine forestier est sollicitée de plus en plus par des projets de développement et d’aménagements du territoire (infrastructures publics, équipements collectifs, scolaires, sanitaires, industries, tourisme, etc.). L’occupation temporaire : usages provisoires (exploitations de mines, de carrières, passage lignes électriques etc.) Dans beaucoup de régions, l'extension des villes se fait au détriment de la forêt, cas de Kénitra (Chêneliège), Agadir (Arganier), Essaouira (dunes à Genévrier), etc. La surface perdue est estimée à 1 000 ha/an, notamment sur le littoral atlantique ou méditerranéen Les terrains forestiers sont considérés comme une réserve foncière qu’on a tendance à utiliser pour satisfaire les besoins des promoteurs immobiliers et touristiques. Ce phénomène s’est accru à la suite des découpages communaux successifs. La politique forestière se doit d’intégrer cet enjeu en rapport avec la politique d’aménagement. Expansion démographique Dans les zones forestières principales, il existe une forte proportion de la population rurale : exemple : provinces d’Essaouira (83%), de Chefchaouen (88%), d’Al Hoceima (72%), D’où la forte pression continue sur la forêt, engendrant de graves conséquences : Le cas des zones humides Divers types d’impacts mais toujours même conséquences : disparition des habitas naturels et leur biodiversité : - Aménagements non adaptés ; - cultures en terrasses ; - exploitation des jonçais et roselières ; - obstruction des connexions avec la mer ; - chasse et pêche abusives ; - exploitation intense des salins; - etc. Limitation des moyens alloués à l’encadrement de la forêt En général, les taux alloués à l’encadrement de la forêt restent faibles, même si dans certains cas, des financements de l’extérieur visant des régions précises sont très importants. Ce manque d’investissement (1/6 de l’optimum), empêche l’évolution de nos forêts de se faire avec une vision à long terme, pour une meilleure conservation et pour un développement durable. Changements climatiques Se manifestent par la Sécheresse et une irrégularité climatique générale, Les changements climatiques entraînent des changements dans : - La structure des paysages (fragmentation et destruction des milieux et des habitats de la flore). - La composition des communautés végétales (extinction d’espèces). - Le fonctionnement et l’évolution de la flore (migration des espèces,…). - Le dysfonctionnement de nombreux écosystèmes Les écosystèmes de hautes montagnes hébergent un nombre important d’espèces rares, menacées et endémiques sont très perturbés par les réchauffements climatiques. La migration en altitude des espèces de flore des zones arides et sahariennes ainsi que la disparition de certaines plantes dans les forêts en est la conséquence de se réchauffement climatique De même pour la faune, contrainte de migrer et de s’orienter selon les pressions des changements climatiques (ex: le Mérou et la Girelle commencent à nicher en mer méditerranée). Nombreuse la biodiversité immobile ou qui se déplace peu et qui mettra longtemps avant de migrer et de s’installer dans des habitas adéquats. Cette faune représente aussi une part importante dans la chaine trophique d’où le dysfonctionnement considérable que pourront générer les changements climatiques à une échelle de court et moyen terme. Coût de la dégradation de l’environnement Le coût de la dégradation de l’environnement représente l’estimation ou l’évaluation moyenne par an, traduite en valeur monétaire ou en % du PIB, des dommages causés à l’environnement et à ses composantes. Il n’est pas facile du tout de calculer ce coût de la dégradation de la biodiversité, surtout quand il s’agit d’une espèce rare ou menacée ou patrimoniale. Estimer le coût de la perte d’une formation forestière en terme d’essences principales peut sembler possible mais intégrer dans cette dégradation tout le cortège floristique et faunistique qui est tout aussi capital est une chose qui sera forcément biaisée. Chapitre 5 : Institution et Législation Cadre institutionnel – Départements ministériels – Organes de recherche scientifique – Organes de consultation – Organisations non gouvernementales Cadre législatif La législation marocaine en matière de diversité biologique est abondante et ancienne, depuis le début du siècle, témoigne de l’intérêt porté très tôt à la protection des ressources naturelles du pays. Cependant l’application des textes est peu rigoureuse Conventions nationales et internationales 52 Conventions qui sont directement ou indirectement en relation avec la diversité biologique Ramsar, CITES, CMS,… 33 Conventions Internationales, 19 Conventions Régionales. Chapitre 6 : Les indicateurs environnementaux de suivi et surveillance Définitions et critères Les indicateurs sont des critères qui permettent de rendre compte des changements qui peuvent affecter la biodiversité à divers niveaux d’intégration. La communauté scientifique internationale adopte le système « PSR3 (Pression-State-Réponse), fréquemment employés dans les programmes de surveillance de la biodiversité et qui consiste à subdiviser les indicateurs en trois grands types On distingue: ● Les indicateurs d’état : renseignent sur la situation d’un élément biodiversitaire donné, tel est l’exemple de la « densité d’une espèce » ; ● Les indicateurs de pression : rendent compte de la pression exercée par les activités humaines sur la biodiversité, telles que la quantité des métaux lourds dans un égout industriel d’une usine; ● Les indicateurs de réponse : rendent compte des efforts consentis pour répondre à une problématique donnée (exemple de crédits alloués au reboisement). Indicateurs de la biodiversité - Indicateurs des milieux forestiers – Biodiversité des zones arides – Biodiversité des zones humides – Espèces vulnérables Mesures d’accompagnement – – – – Sensibilisation/éducation Recherche Législation/institution Coopération Chapitre 7 La Conservation et valorisation de la biodiversité végétale au Maroc Suite à la conférence des Nations-Unies pour l’Environnement et le Développement à Rio en 1992, le Maroc a entrepris une étude nationale sur les Aires Protégées du Maroc en 1996. Cette étude a identifié 160 Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE), qui devront faire l’objet de mesures de conservation et de valorisation. Ces SIBES sont répartis en : 10 parcs nationaux 146 réserves naturelles, dont : 108 réserves en domaine continental (29 zones humides) 38 réserves en domaine littoral Les SIBE présentent un fort indice de biodiversité élevé ou un écosystème remarquable, avec des espèces endémiques et/ou rares menacées. Les SIBE sont déterminés en fonction de plusieurs critères: - Qualité du statut actuel: Site international, Parc, Réserve, mise en défens.. - Représentativité écologique: écosystèmes, espèces, amplitude, altération,... - Superficie: diversité habitats, espace vital nécessaire, espace "possible"... - Qualités physiques: géologie, géomorphologie, paysage, hydrologie... - Développement futur: aménagements, statut, occupation ... - Possibilités de gestion: motivation, administration, autorités, population - Qualités biologiques: espèces, reproduction, biodiversité, peuplement... - Qualités sociales & culturelles: vocation, exploitation, éducation,... - Qualités économiques: activité, ressources, rentabilité, potentiel,... - Occupation des sols: domanial forestier, collectif, , privé... - Perturbations, menaces: urbanisation, démographie, pollution, surexploitation,.. Les SIBES sont classés en 3 catégories : De priorité 1 : devront être rapidement placés sous un statut de protection, type réserve naturelle, avant 5 ans. (48/160 : 698 000 ha) De priorité 2 : devront bénéficier d’un statut de protection avant 10 ans De priorité 3 : devront bénéficier d’un statut de protection à terme, au plus de 10 ans. Superficie en ha Province Date de création Parc national de Toubkal 36 000 El Haouz, Taroudant et Ouarzazate Parc national deTazekka 13 737 Taza 11 juillet 1950 Parc national de Souss-Massa 33 800 Chtouka Ait Baha, Tiznit, Inzegane et Ait Melloul 08 août 1991 Parc national d’Iriqui 123.000 Zagoura et Tata 11 mars 1994 Parc national d’Al Hoceïma 48 460 Al Hoceima 08 octobre 2004 Parc national de Talassemtane 58 950 Chefchaouen 08 octobre 2004 Parc national du Haut Atlas Oriental 55 252 Khénifra, Errachidia 08 octobre 2004 Parc national d'Ifrane 124.150 Ifrane 08 octobre 2004 Parc national de Khnifiss 185 000 Laayoune Parc national du Bas Drâa 286 000 Tantan, Assa Zag En cours Oued Eddahab En cours Parc national de Dakhla 1 416 000 19 janvier 1942 26 septembre 2006 Parc National de Khénifra 93.500 Khénifra 09 avril 2008 Jbel Moussa 6 000 Tanger En projet Plateau Central 56 000 Khémisset / Khénifra En projet Merja Zerga 7 300 Kénitra En projet Moulouya 4 750 Berkane / Nador En projet Total 2 541 905 Pourquoi le choix de ces Parcs Nationaux Parc national de Talassemtane Rif occidental: sapin, cèdre, macaque, loutre. Parc national d’Al-Hoceïma Rif central (Bokkoya): plantes endémiques, balbuzard pêcheur, goéland d’Audoin, phoque moine et dauphins. Parc national de Tazekka (1950) Moyen Atlas septentrional sud de Taza: cèdre, Quecus, 600 esp. Plantes (beaucoup d’endémiques et rare), cerf de berbérie. Parc national d’Ifrane Moyen Atlas central: Cèdre, Quercus 600-700 esp. plantes, macaque, cerf de berbérie, rapaces et invertébrés d’eau douce. Parc national du Haut Atlas oriental Haut Atlas oriental ouest: cèdre, 400 esp. plantes (50 endémiques et rares), mouflon, gazelle de cuvier, macaque et rapaces. Parc national de Toubkal (1942) Haut Atlas central (culmine à 4 167 m): steppes froides à xérophytes épineux, 400-500 esp. Plantes (fort endémisme), Juniperus thurifer, mouflon, porc-épic, lynx et rapaces. Parc national de Souss-Massa (1991) sud d’Agadir: Arganier, 250 esp. plantes, Ibis Chauve, gazelle dorcas et dama, orynx, addax, chacal et oiseaux d’eau migrateurs. Parc national de Dakhla extrême sud: spécialement pour le phoque moine et gazelle dorcas du plateau littoral, 250 esp. plantes, Acacia, mouflon, gazelle, chacal, renard, fennec, chat sauvage et phoque moine. Autres Parcs nationaux - Parc national du bas Drâa (sud Tantan): (guépard et gazelle). - Parc national d’Iriqui (zone humide du haut Drâa): mouflon, gazelle, hyène, outarde et reptiles. Réserve de biosphère de l’arganeraie Déclarée en 1998 par l’UNESCO, 2,5 millions ha, toute l’aire de l’arganier. Contient plusieurs SIBE, dont Ademine et Aïn Asmama. La Réserve de Biosphère des Oasis du Sud du Maroc (RBOSM), en 2000, au niveau des oasis du Sud marocain, sur une superficie d’environ 7.200.000 ha. La Réserve de la Biosphère Intercontinentale de la Méditerranée (RBIM), 1.000.000 ha, partagée à égalité entre les deux rives marocaine et espagnole, au niveau de la péninsule Tingitane. La Réserve de Biosphère dite Réserve de Biosphère de la Cédraie, Moyen Atlas, englobera les trois parcs nationaux d’Ifrane, du Haut Atlas Oriental et de Khénifra, 500.000 ha et permettra de déclarer l’écosystème «Cédraie de l’Atlas» patrimoine mondial. Réserves naturelles Type de réserve actuellement le plus en cours dans le monde, y autorise certaines activités d'exploitation des ressources, mais dans le cadre d'un contrôle très stricte et liés aux modalités d'un plan de gestion sur le long terme. Parmi les SIBE actuels, 14 parmi eux était déjà classés sous le statut de réserve naturelle: - Embouchure de Moulouya, Marja Zerga, Sidi Boughaba, etc. La majorité sont des zones humides, la plus célèbre étant la réserve biologique de sidi Boughaba (région de Rabat), inscrite depuis 1980 sur la liste RAMSAR, sarcelle marbrée, foulques à crête et poule sultane représentent un intérêt mondial pour l’avifaune. Dans le lac hivernent chaque année des milliers de canards. (Conf. Chap. 1, Parag. Habitats,Zones humides Un plan de gestion est établi pour chacun des parcs avec des objectifs définis en prenant en considération l’application d’une zonation. Ce zonage permet aux aires protégées d’assurer à la fois la conservation de la biodiversité et des milieux, le développement (ressources naturelles, pâturage, écotourisme…), l’éducation, la sensibilisation, la formation, la recherche… Ces plans de gestion sont établis selon les objectifs visés par la création des réserves de biosphère qui relèvent du réseau de la MAB (Man And Biosphere) mis au point par l’UNESCO et le PNUE (en 1974). Le mode de gestion s'appuie prioritairement sur trois grands axes: une définition claire des objectifs de protection-conservation des qualités bioécologiques des milieux; la mise en place d'un dispositif d'aménagement et de gestion fondé sur le système de la zonation par objectif; la création de rapport de partenariat, plus ou moins contractualisé, avec les usagers et exploitants. la définition d'un dispositif d'aménagement et de gestion fondé sur le système de la zonation par objectifs, offre la souplesse indispensable pour assurer un niveau satisfaisant de protection: zone de protection intégrale, zone d'exploitation rationnelle, zone d'accroissement des ressources, zone d'amélioration pastorale. Zonation des PN Zone Naturelle Protégée - ZNP Sanctuaire Naturel Géré - SNG Zone de Gestion des Ressources Nat. – ZGRN Les milieux naturels dans le contexte marocain sont souvent soumis à de fortes pressions anthropiques : Une zonation interne est donc indispensable pour promouvoir une véritable gestion patrimoniale qui puisse réellement préserver les richesses naturelles du sites. Actuellement, et suite aux différentes études concernant les aires protégées au Maroc (depuis 1995), il existe un projet en cours, piloté par l’AEFCS (Haut commissariat des eaux et forêts) concernant les aspects législatifs car il faut le rappeler, la suite des recommandations des études des plans d’aménagement faites jusqu’à présent sur les aires protégées, n’a pas encore été traduite par une législation officielle et publiée : les SIBES n’ont encore aucune réalité juridique publiée. Les Parcs Nationaux Parc national d’Al Hoceïma Parc national de Tazekka Parc national de Toubkal Parc national Souss Massa Ibis chauve: unique population au Monde Parc national Souss Massa Réserve de biosphère de l’arganeraie Réserve naturelle biologique de sidi Boughaba Réserve naturelle biologique de sidi Boughaba site RAMSAR : sarcelle marbrée, foulque à crête Chapitre 7 : Exposé d’une étude en cours sur les ZIP (Zone à Intérêt pour les Plantes) une ZIP est définie comme un site naturel ou seminaturel présentant une richesse botanique exceptionnelle et/ou présentant une composition remarquable de plantes, rares, menacées et/ou endémiques et/ou une végétation de grande valeur botanique (ANDERSON, 2002). L'identification des ZIP du Maroc doit obéir autant que possible aux mêmes critères appliqués ailleurs, notamment ceux utilisés en Europe. Contraintes et vision nationales Les critères de sélection des ZIP en Europe étaient discutés dans deux ateliers régionaux (organisés par Plante life international et l'IUCN à Malaga en juin 2003 et en décembre 2009) et étaient proposés pour l'identification des ZIP dans la Région Méditerranéenne. Les discussions avaient alors montré la difficulté de l'applicabilité de ces critères tels quels au contexte des pays du Sud (et de l'Est ?) du Bassin Méditerranéen. Cette difficulté réside à deux niveaux : 1- Informations imprécises au niveau des espèces 2- Absence de typologie des habitas Cependant, pour mieux assurer la protection des ZIP, il est important que les sites choisis soient parmi ceux les plus menacés et/ou prioritaires dans les projets et programmes nationaux (Etude National sur les Aires protégées 1995). Ce qui revient à : Chercher les ZIP parmi les SIBE inclus dans les parcs actuels ou futurs et présents dans les régions de grande importance floristique (hot spots) à savoir les chaînes montagneuses du Haut Atlas, du Moyen Atlas, du Rif et de l'Anti Atlas. Ainsi, une liste de 18 zones prioritaires a été proposée. 15 ZIP ont été choisi et font l’objet d’une description détaillée Chapitre 8 : Perfectionnement des bases pratiques de connaissances de la biodiversité ex situ & in situ 8.1. Action de conservation ex situ Les collections de références • a. Consultation d’un herbier national • b. Avantage à tirer d’un herbier • c. Lecture d’un spécimen type • d. Comment constituer un herbier d’un site à protéger • e. Consulter des échantillons de références de faune Les banques de germoplasmes • a. Récoltes, préparation, conservation et maintenance • b. Intérêt et valorisation pour la biodiversité 8.2. Action de conservation in situ (sortie de terrain) - a. Initiation à l’identification des oiseaux par la méthode de l’écoute et d’observation - b. Initiation à la méthode du recensement des oiseaux d’eau - c. Lecture d’un paysage - d. Comment récolter des plantes et les mettre sous presse - e. Récolte des pelotes de rejection des rapaces et détermination des micromammifères 8.3. ONG’s au Maroc - a. La fonction, la place et le pouvoir des ONG - b. Apport attendus des ONG’s nationales dans le processus de la conservation de la biodiversité - c. Ecotourisme et conservation - d. Evaluations, discussion et ajustements Conclusion: Un espoir et une désillusion Sensibiliser et éduquer d’accord mais donner leur aussi des moyens de substitutions MERCI