Semaine 27 La Déesse Quand la nuit s'est allongée sur la terre J'ai reconnu en cette ombre errante La Femme porteuse de mystère Qui depuis toujours est présente. La Déesse sourit de se voir si ronde, Elle est calice, elle est maison, Dans son ventre tourne le monde. Elle porte l'éternité au rythme de trois saisons. Du lointain des âges d'avant Coule en elle le flux de la Déesse De la source originelle, elle détient le sang, Marée de vie pleine de promesses. Quand vient le temps de l'offrande La mère ouvre le portail à l'enfant. Surmontant la douleur, elle se transcende En communion avec le firmament. Ses collines, filles de la lune Et ses vallées aux chemins enchantés Attirent l'homme dans un jardin de dunes. Bien qu'il se croie le maître, il est l'invité. Dans son cœur, elle connaît le secret des aurores Elle est Marie veillant sur l'enfant divin Elle est la servante présentant le trésor Et la Déesse honorant son destin. Et tandis que l'homme garde le feu La femme apprivoise la cascade. Il voudrait s'accrocher dans ses yeux Mais déjà elle est partie, elle s'évade. Descendante du Verbe ancestral La Femme était là au prélude du jour nouveau, Elle sera encore là à l'heure terminale Quand de l'univers se désagrégera le berceau. Emportée par les séismes de Gaïa Elle perçoit le chant de l'infini S'élevant en de clairs alléluias Son esprit vogue vers d'autres galaxies. Alors seulement elle déposera son ouvrage. Sa clarté féminine et son rayon masculin Sont unis en un harmonieux tissage Où l’âme se confond avec l'écrin. Dans son temple, la Déesse danse Le rituel sacré de la création. La femme en son centre agrée l'alliance Entre deux énergies en fusion. La Déesse ne dansera plus, Son Souffle a rejoint le Verbe. Du magma émane la vie Généreuse la femme partage sa substance. A l'humanité, elle donne un nid Dans sa chair grandit l'espérance. Monique Morand