lutte_bio

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Définition de la lutte biologique
= moyen de réduire les effectifs d'un bioagresseur, en le faisant
dévorer par un de ses ennemis naturels. (INRA)
Elle consiste à gérer les populations de bioagresseurs par l'utilisation
d'un auxiliaire, c'est-à-dire un prédateur ou un parasite naturel du
bioagresseur à éliminer.
Ces bioagresseurs sont classés en 3 catégories principales :
PARASITES
RAVAGEURS
MAUVAUSES HERBES
Champignons
Insectes
Monocotylédones
Bactéries
Phytoplasmes
Virus
Viroïdes
Végétaux
Acariens
Nématodes
Mammifères
Oiseaux
Dicotylédones
Annuelles
Bisannuelles
Vivaces
Définition de la lutte biologique
Dans le milieu naturel, tous les animaux et
végétaux possèdent des parasites et des
prédateurs.
Les populations des différents organismes se régulent entre
elles. Les animaux phytophages (ou autres ravageurs se
développant au dépend des plantes) sont considérés comme
nuisibles dans les zones entretenues.
Dans ces zones, il est possible qu’une espèce nuisible pullule
du fait de l’absence de ces prédateurs ou parasites naturels.
Ces organismes, prédateurs et parasites naturels des
ravageurs, protègent les végétaux en régulant les populations
de nuisibles : ce sont des Auxiliaires.
Les auxiliaires : généralités
Les auxiliaires, peuvent être :
-des vertébrés (oiseaux, batraciens, reptiles, petits mammifères
insectivores…),
-des invertébrés (insectes, arachnides, nématodes…),
-des micro-organismes (champignons, virus, bactéries,
protozoaires...).
Les principaux auxiliaires rencontrés en cultures légumières
sont des arthropodes entomophages (insectes et acariens).
Les pollinisateurs, essentiellement les abeilles et bourdons,
sont parfois classés parmi les auxiliaires des cultures
Les auxiliaires : généralités
• Ils agissent selon deux modes d’action :
- les prédateurs qui se nourrissent des ravageurs. Chez les
insectes, les larves sont en général
les plus voraces. L’efficacité est immédiate et il y a peu de
spécificité.
- les parasitoïdes dont la larve se développe à l’intérieur
et au détriment du ravageur (ponte
à proximité ou dans le ravageur). L’action est plus lente et
spécifique.
Des exemples d’intéractions
Exemples :
• Insectes / Insectes :
-Insectes aphidiphages (coccinelles, syrphes)
• Champignons/Ravageurs :
-Beauveria contre chenilles
• Bactéries / Ravageurs :
-Bacillus Thuringinsis contre chenille de la processionanaire
• Virus / Insectes :
Carpovirusine contre carpocapse
• Champignons / Champignons :
Coniothyrium minitans contre Sclerotinia
• Champignons / Mauvaises herbes = rétropathologie
-mycoherbicides
Les auxiliaires
prédateurs
Les auxiliaires prédateurs
Carte d’identité des prédateurs :
Taille : en général plus gros que leur proie
Stade : adultes et larves en général, mâle et femelle
Régime : polyphages ou généralistes, oligophages,
monophages ou spécialistes
Nombre de proies : plusieurs pour un seul individu
Déplacements : arthropodes : rampants ou volants
Les auxiliaires prédateurs
1. Les coléoptères caractérisés par des ailes
antérieures rigides
On distingue plusieurs familles :
- Coccinelidae (coccinelles)
- Staphylinidae (staphylins)
- Carabidae (carabes)
Les auxiliaires prédateurs
1. Les coléoptères caractérisés par des ailes antérieures
rigides
Les coccinilidae
Espèces les plus petites (généralement noires) : acariphages
(se nourrissent d'acariens), ou coccidiphages (se nourrissent
de cochenilles),
Espèces les plus grandes sont aphidiphages pour l’essentiel.
Ces dernières se nourrissent de pucerons de façon non
spécifique, à tous les stades de leur développement (stades
larvaires et adulte).
Les auxiliaires prédateurs
1. Les coléoptères caractérisés par des ailes antérieures
rigides
Les coccinilidae
4 stades de développement :
-Oeuf
- Larve
- Nymphe
-Adulte
-- se nourrissent de 50-60
pucerons par jour
Les auxiliaires prédateurs
1. Les coléoptères caractérisés par des ailes antérieures
rigides
Les staphylinidae
• = coléoptères au corps allongé.
• corps généralement noir et/ou brun et parfois velu. Ils mesurent de 0,5 à
3 cm.
Les staphylins adultes sont des prédateurs qui chassent les larves (asticots) de
Diptères ; au stade larvaire, ils en sont parasitoïdes. En effet, la femelle pond
ses œufs dans le sol et, à l’éclosion, les larves cherchent des pupes de
Diptères à parasiter
Parmi leurs hôtes, on trouve principalement des mouches (du chou, de
l'oignon, des semis).
Larve de staphylin mangeant
un vers blanc
Staphylin adulte dans une
colonie de pucerons
Les auxiliaires prédateurs
1. Les coléoptères caractérisés par des ailes antérieures
rigides
Les carabidae
Les plus grands mesurent plusieurs centimètres. Leur corps svelte est
caractérisé par un écusson trapézoïdal (à la face supérieure du thorax)
nettement distinct de la tête et des élytres
Les adultes vivent essentiellement au sol. Les carabes sont pour la
plupart des prédateurs polyphages, qui s'attaquent à des proies
diverses telles que limaces, larves d'insectes et autres petits
invertébrés
Carabe mangeant
une mouche grise de
céréale
Carabe doré
mangeant une larve
de tipulidé
Larve de carabe mangeant
une larve de taupin
Carabe doré
mangeant des œufs
de limace
Les auxiliaires prédateurs
2. Les Dermaptères (forficules)
Communément appelés "perce-oreilles" sont des insectes aux
ailes antérieures rigides (= élytres) et dont lecorps allongé est
terminé par des pinces.
Ils mesurent en moyenne 1,5 cm, et sont de couleur brune. Ils
peuvent parfois se nourrir de pucerons dans des cultures se
développant au ras du sol.
Perce-oreille mangeant des
pucerons
Les auxiliaires prédateurs
3. Les diptères ( mouches)
• Les Diptères sont des insectes aux ailes membraneuses (non
coriaces). Cet ordre rassemble une faune très diversifiée
parmi laquelle il existe un certain nombre d'auxiliaires répartis
en deux familles :
• Les Cecydomyidae (cecydomies)
• Les Syrphidae (syrphes)
Les auxiliaires prédateurs
3.
Les diptères ( mouches)
Les Cecydomyidae (cecydomies)
Ressemblent à de petits moustiques (2 mm environ pour l'adulte)
Les larves sont généralement des ravageurs des cultures, leur causant des
galles.
Dans cette famille, des espèces dont les larves sont prédatrices de pucerons et
d'acariens. Dans ce cas, leur couleur généralement vive (vert, jaune ou orange)
les rend aisément détectables dans les foyers de pucerons ou d'acariens malgré
leur taille (2 à 4 mm environ).
Aphidoletes Aphidimyza dont l'adulte se
nourrit du miellat produit par les pucerons,
pond ses œufs au milieu de colonies. La larve,
de couleur orangée, peut tuer jusqu'à 20
pucerons /jour
Les auxiliaires prédateurs
3. Les diptères ( mouches)
Les Syrphidae (syrphes)
- 8 à 15 mm selon les espèces, dont les larves mesurent 1 à 2 cm.
-Adultes souvent confondus avec des Hyménoptères, notamment des guêpes, du fait
de leur mimétisme de couleur (abdomen jaune et noir) et de forme avec celles-ci.
-Certaines espèces peuvent se nourrir de près de 4 espèces de proies différentes.
L'adulte est polliniphage et nectariphage et pond ses œufs à proximité de colonies de
pucerons.
- Une larve peut manger 250 à 400 pucerons en deux semaines.
I à 5 générations/an
- Présents pendant une grande partie de l'année dans les cultures. Leur taille, leur vol
stationnaire, et leur couleur, permettent de les détecter aisément, tout comme la
présence de pupes et de miconium (unique déjection de la larve) dans les cultures. - Leur présence dans une colonie aboutit de façon générale à la destruction de celle-ci. Leur action est précoce au printemps et leur apparition favorisée par la présence de
plantes à floraison précoce dans l’envi-ronnement de la parcelle.
Les auxiliaires prédateurs
3. Les diptères ( mouches)
Les Syrphidae (syrphes)
Ponte sur colonie de
pucerons
Œuf dans une colonie
de pucerons
Larve de syrphe en
action de prédation
Larve dans une
colonie de pucerons
Les auxiliaires prédateurs
4. Les Hétéroptères ( punaises)
Elles mesurent en général moins de 2 cm. Les larves ressemblent
beaucoup aux adultes mais sont dépourvues d'ailes. On
distingue plusieurs familles de punaises :
• Les mirides (miridae)
• Les anthocorides (anthocoridae)
• Les nabides
Les auxiliaires prédateurs
4. Les Hétéroptères ( punaises)
•Les mirides (miridae)
-filiformes de quelques millimètres dont l'axe de la tête fait un angle
avec le corps.
-très fréquentes sur les plantes herbacées.
- Certaines espèces sont phytophages, mais d'autres sont des prédateurs
polyphages très efficaces. (prédateur aux stades larvaires et adulte
d'aleurodes, de pucerons, d'acariens et qui se nourrit parfois d'œufs de
Lépidoptères)
Miridé vidant un
puceron
Les auxiliaires prédateurs
4. Les Hétéroptères ( punaises)
• Les anthocorides (anthocoridae)
- corps aplati, allongé ou ovale, de 5 mm de long en
moyenne, de couleur brun ou noire tachetée.
- L'adulte et la larve sont polyphages (thrips,
psylles, acariens, pucerons, etc).
- Ces espèces, actives en été, au régime polyphage,
sont présentes sur de nombreuses cultures.
Anthocoride vidant un
puceron
Anthocoride vidant
des œufs de papillon
Les auxiliaires prédateurs
4. Les Hétéroptères ( punaises)
Les nabides
l'axe de la tête est dans le prolongement de celui du corps,
prédatrices à tous les stades de leur développement. Leur corps
svelte de 5 à 12mm, est généralement de couleur brun jaunâtre
à brun roux. Elles sont polyphages (pucerons, acariens, larves de
mirides phytophages) et actives en été.
Nabide vidant un
puceron
Les auxiliaires prédateurs
5. Les Névroptères (chrysopes)
L’adulte frêle, vert pâle, avec des ailes transparentes en
toit et de longues antennes, des yeux saillants dorés
s’alimente avec du pollen et du nectar ; les larves gris-vert
équipées de fortes mandibules leur permettant d’attraper
pucerons, mais aussi acariens, thrips et autres proies
(jusqu’à 50 pucerons par jour).
Chrysope adulte
Larve de chrysope sur œufs de papillon
Les auxiliaires prédateurs
6. Les thysanoptères (Thrips)
Les thrips sont des insectes de
très petite taille (moins de 2 mm), de
Forme allongée et cylindrique,
Caractérisés par des ailes plumeuses.
Certaines espèces sont des ravageurs
difficiles à combattre, notamment en culture
sous abri, mais d'autres ont la propriété de
se nourrir de larves de thrips phytophages,
de larves de pucerons et de cicadelles, ou
encore d'œufs d'acariens.
Thrips mangeant des
acariens
Les auxiliaires prédateurs
• 7. Les champignons « Collet »
Les auxiliaires prédateurs
Les auxiliaires
parasitoïdes
Les auxiliaires parasitoïdes
Carte d’identité :
•
•
•
•
•
Taille : minuscules à microscopiques
Régime : oligospécifique
Nombre d’hôte : un seul hôte
Site de développement : interne
Mode de dispersion : sporulation externe
(champignons), décomposition cadavre (bactérie,
virus) => ils entraînent obligatoirement la mort de
leur hôte
Les auxiliaires parasitoïdes
Les champignons
Les champignons entomopathogènes ont des effets visibles et identifiables sur les ravageurs
infestés. Ils provoquent en effet des mycoses blanches, grises ou brunes sur leurs hôtes. Ces
champignons nécessitent généralement un climat doux et humide pour se développer et limitent
particulièrement bien les infestations de pucerons. Ainsi, Beauveria spp s'attaque entre autres
aux Diptères, les espèces du genre Entomophthora s'attaquent aux pucerons, Verticillium lecanii
prend pour cible les aleurodes et les pucerons.
Il détruit les foyers d'aleurodes sous serre en les recouvrant d'un feutrage blanc caractéristique.
Un insecte mycosé devient infectieux, les climats doux et humides favorisent le développement
du champignon
Chez les champignons, il existe également des espèces antagonistes d’autres champignons
parasites comme Caniothyrium minis antagoniste du Sclerotinia. Leur développement empêche
la prolifération des maladies fongiques.
Larve de pyrale
parasitée par
Beauveria
Les auxiliaires parasitoïdes
• Les nématodes
En plus des auxiliaires dont la présence ou les effets sont directement
visibles, il existe des auxiliaires (invertébrés ou micro- organismes)
dont la présence n'est pas détectable mais dont l'action peut être
néanmoins efficace. Il s'agit de nématodes (vers microscopiques) dont
certains naturellement présents dans le sol, sont parasites des larves
de Coléoptères et de Lépidoptères.
Steinernema feltiae est produit et commercialisé à cet effet.
Les auxiliaires parasitoïdes
Les bactéries
Il y a aussi des bactéries : la plus connue et
la plus utilisée est Bacillus thuringiensis dont
plusieurs souches spécifiques sont efficaces
contre différentes espèces de Lépidoptères et de
coléoptères
Cristaux de
toxines de Bt.
Les auxiliaires parasitoïdes
Les virus
• Des virus spécifiques eux aussi, dont le Virus
• de la Polyédrose nucléaire utilisable pour lutter
contre les chenilles de Noctuelle du chou, sont
disponibles dans le commerce
Les auxiliaires dans le milieu
Plusieurs méthodes permettent la présence des
auxiliaires dans le milieu :
- lâcher inondatif,
- lâcher inocultatif,
- maintien des auxiliaires naturellement présents.
Maintenir les haies, les abris pour l’hiver, favoriser les
plantes hôtes, pas de lutte chimique à proximité…
Comment favoriser les auxiliaires ?
Diversité végétale
Dans tous les systèmes écologiques, la stabilité est plus importante lorsque la diversité est grande.
Diversité =>
spécificité =>
biodiversité =>
régulation écosystémique =>
prolifération d’insectes
indésirables et de maladies.
La diversité des espèces plantées d’apporter « le gîte et le couvert » à un plus grand nombre d’insectes auxiliaires
Plantes attractives
Certaines espèces végétales attirent plus que d’autres les insectes et acariens auxiliaires de par leur capacité à abriter
une grande diversité d’insectes, proies ou hôtes potentiels. (cf tableau suivant)
Plantes relais
Certaines plantes, appelées plantes relais, hébergent des phytophages spécifiques, ce qui va permettre d’attirer les
auxiliaires sans risques de propagation des nuisibles vers les autres plantes.
Les auxiliaires vont pouvoir effectuer leur cycle en toute tranquillité et recoloniser régulièrement les
autres cultures (exemple : la capucine est abondamment colonisée par les pucerons et chenilles).
La présence de ces plantes dispersées au sein de l’aménagement permet ainsi de maintenir une
population d’auxiliaires importante qui va exercer une pression de prédation forte sur les nuisibles
présents sur les autres végétaux.
Comment favoriser les auxiliaires ?
• Aménagement de haies et boisements
• Dispositifs enherbés
• Aménagements des parcelles
• Rotations et autres pratiques culturales
• Travail du sol
• Couverts végétaux
Comment favoriser les auxiliaires ?
Aménagement de haies et boisements
Source : V. Sarthou – INP
Toulouse
Comment favoriser les auxiliaires ?
• Composition des haies
Diversité des essences et des strates (plantes
locales de préférence)
• Dispositifs enherbés
Bandes enherbés
Talus, fossés
Bords de champs
Bandes boisées
Lisières de bois et bosquets
Comment maintenir les auxiliaires?
Source : V. Sarthou – INP
Toulouse
Comment favoriser les auxiliaires ?
• L’aménagement des parcelles
•
•
•
•
•
•
Bandes de cultures pièges
Plantes compagnes
Cultures intercalées
Mélanges d'espèces
Mélanges variétaux
Agroforesterie
Agroforesterie
Cultures intercalées
Comment favoriser les auxiliaires ?
• Rotations et autres pratiques culturales : pour limiter la
sélection des ravageurs, maladies et adventices.
• Travail du sol : orienter vers des techniques de travail
simplifié (TCS)
• Couverts végétaux :Intérêt des couverts végétaux
Intérêt pour la prédation des graines d'adventices
Nourriture et abris pour les auxiliaires : pollen et nectar pour
les adultes et pour les abeilles si floraison
Proies supplémentaires pour les larves
Interruption du cycle de certains ravageurs (nématodes…)
Comment favoriser les auxiliaires ?
• Il est aussi possible de mettre en place des
abris pour ces auxiliaires en créant des tas de
bois, des tas de pierres, des nichoirs à oiseaux,
des hôtels à insectes…).
Merci de votre attention
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