guide de l exposition en quete de sante meb nov 2011 mai 2012

publicité
Mot du Président
Avec « En quête de santé », l’Université Bordeaux Segalen propose cette année à la communauté
universitaire, mais aussi à l’ensemble du public bordelais, une exposition exceptionnelle.
Exceptionnelle, parce qu’elle inaugure une série d’expositions thématiques abordant de façon
originale des questions de société où des perspectives et des disciplines seront amenées à se croiser
et à dialoguer.
« En quête de santé » marque haut et fort la spécificité du MEB : en mobilisant des chercheurs et des
institutions d’horizons très différents, elle propose une synthèse originale de nombreux travaux qui,
en soi, constitue une référence dans le monde la recherche. Elle s’inscrit pleinement dans les
missions premières du musée universitaire qu’est le MEB : diffuser la recherche et proposer une
médiation de la culture scientifique.
Exceptionnelle, aussi, parce qu’elle s’intéresse au thème de la santé, dans toutes ses dimensions.
Quelle est la définition même de la santé ? Quelle expérience subjective peut-on avoir de la maladie ?
Quelles logiques, culturellement déterminées ou universelles, organisent sa quête au Nord comme au
Sud de notre monde ?
Je me réjouis de ce choix qui souligne la nature et les racines de l’Université Bordeaux Segalen, une
université qui rassemble en son sein les sciences de la vie, de la santé et de la société. Nul doute que
cette nouvelle exposition contribuera à installer durablement le MEB comme un acteur culturel et
scientifique de premier plan dans la Cité et, plus largement, à renforcer la visibilité de l’Université
dans son territoire régional, national et international.
Manuel Tunon de Lara
Président de l’Université Bordeaux Segalen
Président de l’Université de Bordeaux
Par Frédéric Le Marcis
Commissaire scientifique de l’exposition
Enquête de santé ! Au-delà du jeu avec les mots qui donne son titre à notre projet, il y a deux réalités
qu’aborde cette exposition. Tout d’abord la santé fait l’objet d’une forme de quête en vue de la conserver
ou de la retrouver, ensuite la santé fait l’objet d’enquêtes dont les chercheurs de sciences sociales font
profession. Ce sont donc de ces deux réalités que l’exposition Enquête de santé entend traiter. Quels sont
les logiques et les dynamiques sous-jacentes aux faits de santé ? Quels sont les outils et les questions
mobilisées par les chercheurs pour y répondre ? A l’initiative de ce projet, il y a d’abord une opportunité
offerte aux enseignants du département d’anthropologie sociale de l’Université Bordeaux Segalen de se
saisir d’un espace muséal rénové pour « mettre en scène » leur réflexion, il y a ensuite la mise en place
d’un travail collaboratif d’anthropologues travaillant sur la santé en Afrique et/ou en Europe.
Ce projet comportait de nombreux défis. Tout d’abord il s’agissait, pour des universitaires plus habitués à
dérouler leur réflexion dans des textes, à se plier à l’exercice d’une traduction sous forme d’artefacts et
d’évocations, sans perdre pour autant en pertinence. Il convenait ainsi de rendre accessible au plus grand
nombre la complexité comme la diversité des expériences de santé. Ce faisant les chercheurs occupent
leur place dans la cité en rendant compte de leurs travaux au grand public.
Dans ce but, le visiteur est invité à s’interroger sur la santé, sur ce qui nous semble relever de l’évidence
parce qu’inscrit dans notre quotidien. En effet, la santé est d’abord une expérience personnelle. On se sent
« en forme » ou « out », notre santé est bonne ou mauvaise, on la protège ou pas. Pourtant nos actions
regardant la santé comme nos représentations de celle-ci sont le produit de nos expériences passées, de
notre éducation, du savoir reçu ou acquis mais également de nos moyens financiers. Ici le capital social,
culturel économique joue comme une ombre invisible sur nos choix. Partant de cette expérience intime
nous proposons au visiteur de réfléchir sur les conditions (économiques, politiques) comme sur les
contextes (culturels et sociaux) qui contraignent ou favorisent la bonne santé.
De cette manière nous témoignons également de la nature de nos travaux. En décrivant les dynamiques et
en analysant les logiques qui sous-tendent la santé, ces travaux posent des questions, mettent à jour les
points aveugles de la santé ; l’impact des inégalités dans l’accès au soin, les dimensions culturelles et
sociales qui participent à la reconnaissance de la maladie ou à ce que nous désignons comme les
« itinéraires thérapeutiques ». Ces chemins parfois sinueux que nous empruntons pour nous soigner. Les
travaux en sciences sociales témoignent de la multiplicité des acteurs comme des pratiques qui participent
de « la santé », ils soulignent ses nécessaires dimensions politiques. Ils montrent également en quoi le
discours sanitaire masque parfois des logiques de jugements moraux. Interroger les idées préconçues dont
nous sommes porteurs sur la santé et en faisant entendre une voix différente sur cette question de
société, avec les autres sciences sociales, permet au-delà de la thématique uniquement sanitaire, de
mieux appréhender les enjeux de nos mondes contemporains et d’y répondre.
Le Musée d’Ethnographie de l’Université Bordeaux Segalen (MEB) est conçu comme un lieu de diffusion de la
culture scientifique et d’expérimentation muséographique : il vise une présentation, adaptée à différents
publics, de la recherche « en train de se faire ». Ses missions vont donc bien au-delà de la gestion et de la
valorisation des collections universitaires. Elles consistent à proposer une lecture originale des questions de
société en invitant chercheurs, professionnels et publics autour d’expositions thématiques en prise sur
l’actualité.
Pour sa première exposition thématique, le MEB s’appuie sur la vocation médicale de l’Université Bordeaux
Segalen et sur l’excellence de la recherche en Sciences Humaines et Sociales qui y est menée en matière de
Santé. Il s’est entouré de chercheurs spécialisés dans ce domaine et venant de nombreuses institutions
françaises (Universités, Institut de la Recherche pour le Développement, Centre National de la Recherche
Scientifique) pour imaginer et construire cette exposition Enquête de santé.
En 1937, le chirurgien René Leriche définit dans une formule restée célèbre la santé comme « la vie dans le
silence des organes ». En 1946, l’Organisation Mondiale de la Santé en propose une définition plus large
dans le préambule de sa constitution : « La santé est un état de bien être total physique, social et mental de
la personne. Ce n’est pas la simple absence de maladie ou d’infimité ».
Prenant au sérieux cette définition large de la notion de santé, nous proposons d’aller au-delà du
questionnement sur le corps biologique pour interroger le corps social. Cependant, analyser les contraintes
sociales et économiques qui sous-tendent la quête de soins et de sens ne consiste pas pour autant à faire
disparaître l’acteur derrière les structures. Il convient en effet de rendre compte de sa capacité de penser et
d’agir à travers les choix qu’il réalise, les significations qu’il produit, bref les itinéraires thérapeutiques qu’il
emprunte vers la « bonne santé ». C’est cette perspective particulière que l’équipe scientifique, réunie
autour de Frédéric Le Marcis, a choisi de privilégier, cherchant à rendre, au moyen d’une scénographie
appropriée, la diversité des expériences et des parcours liés à la quête de la santé.
La visite débute par la prise de conscience d’un désordre, par la reconnaissance du mal, par la mise de mots
sur les maux. Le langage populaire de la maladie foisonne d’expressions métaphoriques exprimant
l’expérience du mal-être. Présenter ces expressions sous une forme illustrée et les comparer d’une région ou
d’une langue à l’autre favorise l’étonnement, la prise de distance et la suspension du jugement face aux
façons de dire la maladie exotique comme ordinaire. L’étonnement initial est cultivé tout au long de la visite,
mais l’exposition dépasse graduellement une première approche anecdotique pour questionner les logiques
profondes qui structurent la santé et sa prise en charge tant sur des terrains africains que sur des terrains
européens.
Ainsi, le visiteur est-il invité à enquêter au cœur des itinéraires thérapeutiques, qui s’étendent de l’espace
domestique et intime à la gestion collective de la santé. A travers les six étapes qui constituent l’itinéraire,
les questions de l’offre de soin, de la logique des recours thérapeutiques, des inégalités de santé et
finalement de la dimension politique de la santé sont abordées.
Parce que les sciences sociales cherchent à saisir l’expérience et la compréhension que l’on a du monde,
elles entrent, ici, à plusieurs reprises en dialogue avec un discours artistique et résolument subjectif pour
laisser émerger une discussion que le visiteur est invité à poursuivre au-delà de la visite.
5
4
6
1
2
3
1 / Des maux ordinaires, des expériences banales de soins
2 / La case départ, se soigner à la maison
3 / Les sollicitations de la rue
4 / Soigner, guérir, comprendre les maladies
5 / Itinéraires et Voix parallèles
Troubles psychiques
Diabète
6 / La santé, un enjeu politique
1
La maladie, avant d’être identifiée par un spécialiste, fait l’objet d’une reconnaissance
individuelle. Les expressions profanes décrivent les maux de manière métaphorique, imagée,
étrange, parfois saugrenue. Elles témoignent d’une première étape de la domestication du
mal, de sa maîtrise. Suivant la violence des maux ou leur répétition, en fonction des
développements du mal-être ressenti et sur le conseil des proches, l’individu s’engage ou non
dans une quête de sens et de soins plus approfondie et s’adresse à des spécialistes.
Aussi, à côté du mur d’expressions populaires illustrées et accompagnées de leur diffusion
audio dans différentes langues, est présenté un ensemble de situations extraites de films
documentaires relatifs à des expériences d’interactions entre malades et thérapeutes dans des
contextes extrêmement variés.
Qu’y-a-il de commun entre toutes ces réalités pourtant si différentes ? Derrière l’apparent
désordre, est-il possible de trouver du sens et d’identifier une logique ? Partant de la surprise
et du sentiment d’incohérence, cette première étape fait de l’étonnement le moyen d’une
prise de distance favorisant l’accès à la question des logiques et du sens des interactions entre
malades et thérapeutes, qu’ils soient religieux, guérisseurs ou médecins, qu’elles se déroulent
au Nord ou au Sud.
Morgane Parisi©MEB 2011
DCAM©MEB 2011
2
L’espace domestique constitue bien souvent la première étape des démarches de soin. Dans
cet espace se transmettent savoirs et pratiques thérapeutiques domestiques auxquels
s’ajoutent aujourd’hui des recours aux origines de plus en plus diversifiées et disponibles
notamment grâce aux nouveaux moyens de communication. Prières, diètes, vieilles recettes
et médicaments inscrits dans le patrimoine familial côtoient plantes, racines, écorces,
médicaments néo-traditionnels. Le traitement des maladies chroniques est omniprésent
aujourd’hui.
A travers la présentation de la place du médicament dans un intérieur domestique, africain et
européen, apparaît l’importance du soin et de la santé dans nos quotidiens. Au-delà de la
pharmacie, le soin et le médicament s’insinuent dans notre alimentation, dans nos chambres
à coucher, dans nos sacs à main. Les « médicaments » témoignent en partie de l’histoire de
leur consommateur, de leur identité. Le contenu de diverses pharmacies domestiques offert
au regard du visiteur permet d’en rendre compte.
Illustrations : Guilhem Gaillardou
BIBLIOGRAPHIE CHOISIE
BUCLIN T., Ammon C. (éd.), 2001, L’automédication, pratique banale, motifs complexes, Genève, Editions Médecine et Hygiène, 288 p.
CRESSON G., Mebtoul M. (dir.), 2010, Famille et santé, Presses de l’EHESP, Rennes, 302 p.
FAINZANG S., 2001, Médicaments et société : Le patient, le médecin et l’ordonnance, PUF, Ethnologies, Controverses, 156 p.
JANZEN, J.M., 1978/1995, La quête de la thérapie au Bas-Zaïre, Paris, Karthala, 287p.
KLEINMAN A., 1980, Patients and Healers in the context of culture: an exploration of the borderland between anthropology,
medicine, and psychiatry, Berkeley, University of California Press, 427 p.
©MEB 2011
3
BIBLIOGRAPHIE CHOISIE
BAXERRES, C., 2010,
Du médicament informel au médicament libéralisé. Les
offres et les usages du médicament pharmaceutique
industriel à Cotonou (Bénin), Thèse de doctorat
d’anthropologie sociale, EHESS – UAC, 421 p + annexes.
CANT S., SHARMA U., 1999/2003,
A new medical pluralism ? Alternative medicine, doctors,
patients and the state, London and New York, Routledge,
226 p.
LAPLANTINE F., RABEYRON P.-L., 1987,
Les médecines parallèles, Paris, PUF, 127 p.
MONNET J., 2006,
Le commerce de rue, ambulant ou informel et ses rapports
avec la métropolisation : une ébauche de modélisation,
Autrepart, n°39, p. 93-109.
SCHMITZ O. (dir.), 2006,
Les médecines en parallèle – Multiplicité des recours au
soin en Occident, Paris, Karthala, 278 p.
Carine Baxerres©MEB 2011
C.Raineau©MEB 2011
Même si en France on répugne à présenter le champ de la santé dans ces termes, la santé
représente pourtant un marché dans lequel se rencontrent demandes et offres de soin.
Néanmoins, le choix de tel ou tel recours, de tel ou tel produit, repose également sur une
construction sociale et culturelle du médicament. La multiplicité des offres de produits de
bien-être, porteurs d’une conception renouvelée du rapport au corps et au monde en
témoigne.
Dans les pays du Sud, les produits de la pharmacopée issus de la médecine dite traditionnelle
ont depuis longtemps investi les avenues du marché. Souvent moins chers, d’un accès plus
facile et reconnus pour leur efficacité, ils côtoient les médicaments importés d’Inde ou du
Nigéria et vendus dans la rue. L’offre, toujours grandissante, de produits favorise
l’automédication et des parcours de soins que l’on pourrait qualifier de syncrétiques.
La pharmacopée traditionnelle et le marché informel du médicament constituent donc une
étape incontournable des itinéraires thérapeutiques.
Arnaud Luce ©IRD
C. Raineau©MEB 2011
Marc-Eric Gruénais©MEB 2011
4
Lorsque la maladie persiste, lorsqu’elle s’aggrave, lorsqu’une technique précise s’avère
nécessaire, le malade recherche le complément de l’offre disponible. Si le capital
social, symbolique ou économique est mobilisé pour construire le soin au-delà de ce
que l’individu connaît, l’inscription de l’individu dans les divers recours dépasse une
explication uniquement économique, culturelle ou cognitive. Les logiques de sens et
de soins s’enchevêtrent au sein d’une pluralité de recours qui ne sont pas
contradictoires, qui peuvent être simultanés ou successifs pour un même problème de
santé. La richesse de ces recours rappelle que les individus ne s’inscrivent pas
forcément dans des registres uniques d’interprétation mais jouent avec les offres et
donnent un sens à leurs maux dans le cadre de parcours singuliers construits en
fonction de leur inscription au sein d’un réseau social qui participe à l’organisation de
leur thérapie. Cette salle illustre trois types de recours qui relèvent de la médecine, de
la religion et du guérissage. Ces trois recours proposent à leur manière une réponse
aux questions que pose l’apparition du mal – pourquoi moi ? Pourquoi aujourd’hui ? –
et constituent autant de recours non exclusifs.
A. Epelboin©MEB 2011
Marc-Eric Gruénais ©MEB 2011
BIBLIOGRAPHIE CHOISIE
BONNET D., coll. avec POURCHEZ L., 2007, Soins et rites dans l’enfance, éd. Erès (avec DVD).
BONNET D., 2009, Repenser l’hérédité, Ed. des Archives contemporaines.
FAVRET-SAADA, 1977, Les mots, la mort, les sorts, La sorcellerie dans le Bocage, Paris, Gallimard, Bibliothèque des Sciences humaines.
FRIEDMANN, Daniel, 1981, Les guérisseurs. Splendeur et misère du don, Paris, Ed. A.M. Métaillé.
HOURS B., 1985 , L’État sorcier. Santé publique et société au Cameroun, Paris, L’Harmattan.
JAFFRE Yannick & OLIVIER DE SARDAN Jean-Pierre, (éd.), 1999, La construction sociale des maladies, Paris, PUF.
LOUX Françoise, 1997, Traditions et soins d'aujourd'hui: Anthropologie du corps et professions de santé, Paris, Editions Masson, 2ème édition
NATHAN Tobie, STENGERS Isabelle, 2007, Médecins et sorciers, Paris, Les Empêcheurs de Penser en Rond, Nouvelle édition [2004]
VIDAL Laurent, Abdou Salam Fall & Dakouri Gadou (éd.), 2005, Les professionnels de santé en Afrique de l’ouest. Entre savoirs et pratiques,
Paris, L’Harmattan.
5
Face à la maladie chronique, l’expérience ordinaire de la prise en charge affecte
directement l’expérience quotidienne des personnes en souffrance.
Dans les années 1950-1960, les pays occidentaux ont vu l’invention des molécules
chimiques. Celles-ci ont permis aux personnes atteintes de graves troubles psychiques
de sortir des hôpitaux. L’enfermement a fait place à l’insertion dans la Cité. Des asiles
aux centres de santé, puis aux soins à domicile, les personnes peuvent aujourd’hui
vivre en autonomie, mais la prise en charge modifie de nombreux aspects de leur vie
quotidienne. L’usage des médicaments est souvent vécu comme un enfermement
chimique.
Dans une discussion à plusieurs voix, un sociologue, un plasticien et des personnes
atteintes de troubles psychiques mettent des mots sur l’expérience de la maladie
mentale. D’une façon résolument poétique mais également pleine d’humour, l’accent
est mis sur le quotidien des malades, sur l’omniprésence des médicaments, de la
violence, du regard des autres mais aussi sur les espoirs et l’intérêt du travail des
associations de malades.
La question du traitement du diabète au Mali permet de développer la dimension
coercitive du soin dans le quotidien des personnes atteintes de cette maladie
chronique. Le vécu et la gestion de la maladie en relation avec les professionnels de
santé, la saturation des espaces publics et des espaces de soin par les messages de
prévention participent à la construction du statut des personnes souffrantes et à leur
constitution en tant que sujets politiques singuliers.
Jessica Martini@Universié Libre de Bruxelles 2011
matthieu cupillard © IRD 2010
BIBLIOGRAPHIE CHOISIE
Troubles psychiques
BARRETT R., 1998, La traite des fous, la construction sociale de la schizophrénie,
Le Plessis Robinson, Synthélabo.
ESTROFF S.E., 1998, Le labyrinthe de la folie. Ethnographie de la psychiatrie en
milieu ouvert et de la réinsertion, Le Plessis-Robinson, Synthélabo (1ère éd. 1981).
FOUCAULT M., 1972, Histoire de la folie a l’âge classique, Paris, Gallimard.
GOFFMAN E., 1968, Asiles, Études sur la condition sociale des malades mentaux,
Paris, Minuit (1ère éd. 1961).
VELPRY L., 2008, Le quotidien de la psychiatrie. Sociologie de la maladie mentale,
Paris, Armand Colin.
Diabète
BASZANGER I., 1986, Les maladies chroniques et leur ordre négocié, Revue
française de sociologie, XXVII (1) : 3-27.
BESSON R., BERNARD M., TIJOU-TRAORE et al., 2010, Le diabète, une épidémie
mondiale ? Construction et qualification d’un fait épidémiologique , in Chasles V.
(dir), Santé et Mondialisation, Actes du Colloque interdisciplinaire Santé &
mondialisation, Editions de l’Université Jean Moulin/Lyon.
TIJOU TRAORE A., 2010, L’expérience dans la production de savoirs profanes sur
le diabète chez des patients diabétiques à Bamako (Mali), Sciences Sociales et
Santé, 28 (34) : 41-75.
Frédéric Le Marcis©MEB 2011
6
BIBLIOGRAPHIE CHOISIE
FOUCAULT Michel, 1976, Histoire de la
sexualité 1. La volonté de savoir, Paris,
Gallimard.
BENOIST Jean & DESCLAUX Alice (dir.),
1996, Anthropologie et sida. Bilan et
perspectives, Paris, Karthala, 381p.
FARMER Paul, 2002, La violence
structurelle et la matérialité du social.
Leçon inaugurale faite le vendredi 9
novembre 2001, Paris, Collège de
France,
45p
FASSIN Didier, 1996, L’espace
politique de la santé. Essai de
généalogie,
Paris,
PUF,
324p.
SONTAG Susan, 1993, La maladie
comme métaphore & le sida et ses
métaphores, Paris, C. Bourgois, 235p.
(Trad. de l’anglais par Marie-France
Paloméra pour Illness as a metaphor
et par Brice Matthieussent pour Aids
and its metaphors).
A l’issue de l’itinéraire thérapeutique suivi, et au–delà de la
dimension uniquement biologique de la santé, la santé relève
des affaires de la Cité. Elle est objet de politiques locales,
nationales et internationales et un lieu d’engagement politique.
La santé mobilise les individus, au Nord comme au Sud, tantôt
exigeant des Etats qu’ils garantissent les accès aux soins et aux
médicaments, tantôt discutant la pertinence des campagnes de
vaccination que promeuvent les politiques. La notion de
biocitoyenneté a récemment été forgée pour désigner les
expériences de ceux qui, à partir d’une mobilisation autour
d’une pathologie ou d’un enjeu de santé, font reconnaître leurs
droits individuels ou collectifs et revendiquent, ainsi, un statut
de citoyens légitimes.
Mais plus largement, la santé et les modalités collectives de son
entretien relèvent d’une réflexion collective et forcément
politique qui dépasse l’expérience simplement pathologique.
FREDERIC LE MARCIS est anthropologue, Maître de conférences en Anthropologie (HDR) à l'Université
Bordeaux Segalen, membre du Centre de recherches pluridisciplinaires et comparatistes "Les Afriques dans le
Monde" (LAM, UMR 5115 CNRS) et actuellement en délégation à l'Institut de Recherches pour le
Développement (IRD) au sein de l'Unité Mixte de Recherche 912 (Sciences économiques et sociales, systèmes
de santé, sociétés, SE4S). Après avoir travaillé en milieu peul (Mali) sur la production des savoirs
thérapeutiques et la gestion collective de la santé, il a mené des enquêtes en Afrique du Sud sur l'expérience
du sida dans un contexte de violence et d'absence de prise en charge thérapeutique efficace. Il travaille
actuellement sur la Prévention de la Transmission du sida de la Mère à l'Enfant (PTME) au Burkina Faso et sur
les essais cliniques en Afrique. Il a publié notamment Vivre avec le sida après l’apartheid (Afrique du Sud),
Paris, Karthala, 2010.
STEPHANE ABRIOL est anthropologue au Centre de Recherche sur les Liens Sociaux (Cerlis, UMR8070) à
l'université Paris Descartes. Il est, avec Françoise Loux (Directrice de recherche au C.N.R.S.) co-responsable de
l'enquête-collecte "Histoire et mémoires du Sida" au Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée
(MuCEM). Il s'est également associé à une enquête-collecte du MuCEM sur "Le mariage en Europe", en
réalisant plusieurs films sur les couples de même sexe.
CARINE BAXERRES est docteur en anthropologie sociale et actuellement post-doctorante dans l’Unité Mixte de
Recherche Mère et enfant face aux infections tropicales (UMR 216 : IRD, Université Paris Descartes) et au
CEPED (Centre Population et Développement : IRD, Université Paris Descartes, INED). Après avoir mené des
évaluations de projets de développement pour le compte d’ONG dans différents pays (Bolivie, Mali, Sénégal),
durant deux ans elle réalise une étude en milieu rural sénégalais sur la question des déterminants socioéconomiques du recours aux soins et a conduit au Bénin pendant cinq ans une recherche portant sur les offres
et les usages du médicament pharmaceutique industriel. Actuellement, elle travaille dans la sous-région OuestAfricaine sur le thème du vécu de la grossesse et de l’accouchement ainsi que sur celui du marché du
médicament.
DORIS BONNET est Directeur de Recherche à l'Institut de Recherche Pour le Développement (IRD). Rattachée à
l'UMR 196 (IRD/INED/Paris-Descartes) et membre associé au Centre d'études africaines (EHESS, Paris), ses
recherches portent essentiellement sur la petite enfance (soins, rites, interprétations de la maladie) et la santé
de la reproduction (en particulier, la stérilité) en Afrique sub-saharienne et auprès des Africaines vivant en Ilede-France. Elle s'est aussi consacrée à l'étude de plusieurs pathologies spécifiques (notamment la malnutrition,
le paludisme, l'épilepsie, la drépanocytose). Elle a exercé des activités administratives à l'IRD et co-dirige un
séminaire à l'EHESS sur "l'histoire et l'anthropologie de la petite enfance". Dernière parution : 2009 Repenser
l’hérédité. Paris, Editions des archives contemporaines.
CHANTAL CRENN est maître de conférences en anthropologie sociale à l’Université de Bordeaux Michel de
Montaigne /IUT Michel de Montaigne département carrières sociales, chercheur dans les laboratoires ADES
(UMR 5185) et dans l’Unité Mixte Internationale de Recherche du Cnrs 3189 : Environnement, Sociétés,
Santés : Bamako, Dakar, Ouagadougou, Marseille. Depuis sa thèse de doctorat elle effectue des recherches sur
les relations interethniques et les processus de hiérarchisations sociales de populations ayant migré en France.
Elle intervient dans plusieurs études sur la transformation des pratiques alimentaires et les représentations
liées à la santé des migrants sénégalais retraités de Bordeaux effectuant des allées et venues entre le Sénégal
et la France. Membre de l’Observatoire Humain Milieu (l’INEE) elle est responsable du pôle alimentation. Elle
est membre du comité directeur de la revue en ligne Anthropology of Food.
VERONIQUE DUCHESNE est anthropologue, chargée d’enseignement dans différentes institutions
universitaires (Paris I-Panthéon-Sorbonne et Paris 8-Vincennes-Saint-Denis) et membre du CEMAf (Centre
d’études des mondes africains, UMR 8171 CNRS). Après sa thèse de doctorat qui a donné lieu à la publication
de l’ouvrage Le cercle de kaolin (1996) elle travaille sur l’anthropologie de la santé et l’anthropologie religieuse
et utilise le film comme outil de recherche. Depuis une dizaine d’années, elle intervient dans des formations
ciblées sur la prise en charge de patients migrants d’Afrique subsaharienne, sur le travail de coopération avec
des professionnels de la santé en Afrique et sur une approche interculturelle du soin centrée sur le patient et
sa famille.
ISABELLE GOBATTO est Maître de conférences en anthropologie à l’Université Bordeaux Segalen, directrice du
Département d’anthropologie sociale-ethnologie et membre du laboratoire ADES (UMR CNRS 5185/Université
Bordeaux Segalen). Elle conduit depuis plus de 10 ans des recherches sur la construction des cultures
professionnelles des acteurs de santé en Afrique de l’Ouest. Après avoir travaillé sur les savoirs et les pratiques
de prévention face au VIH/Sida, elle poursuit aujourd’hui l’approche anthropologique des pratiques
quotidiennes de soin de professionnels de santé au Mali, en particulier sur les maladies chroniques liées à
l’alimentation. Parmi ses publications, nous soulignons trois ouvrages : en 1995, Maux d’amour, vies de
femmes. Sexualité et prévention du sida en milieu urbain africain, paru aux éditions l’Harmattan ; en 1999, Etre
médecin au Burkina Faso, également à l’Harmattan ; enfin l’ouvrage qu’elle a dirigé en 2003, Les pratiques de
santé dans un monde globalisé. Circulation de modèles et expériences locales dans les Afriques contemporaines,
paru aux éditions Karthala.
JULIEN GRARD est anthropologue rattaché à l’Iris (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux
sociaux) et chargé de cours à l’université Lille III - Charles de Gaulle. Il travaille principalement sur la santé
mentale, la psychiatrie et ses évolutions récentes. Dans sa thèse, dirigée par Didier Fassin, il a pris pour objet
les expériences, les parcours biographiques et les subjectivités de personnes souffrant de troubles psychiques,
en questionnant les mécanismes sociaux, culturels et institutionnels qui contribuent à les façonner. Son
attention se porte en particulier sur les inégalités, les violences et les mécanismes institutionnels, politiques et
économiques globaux, qui participent du façonnement des subjectivités, des interactions, des émotions et des
sentiments moraux.
MARC-ERIC GRUÉNAIS est anthropologue, Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le
développement et Professeur à l’Université Bordeaux Segalen. Il a récemment rejoint l’Unité Mixte de
Recherche ADES (UMR 5185). Il a dirigé de nombreux programmes de recherche sur le continent africain ayant
trait à la mortalité maternelle, au VIH/sida, aux itinéraires thérapeutiques, au paludisme et à la qualité et
l’accès aux soins, et à l’organisation locale des systèmes de santé. Il a travaillé essentiellement en République
du Congo (Congo-Brazzaville), au Cameroun, au Burkina Faso et au Maroc.
CLEMENTINE RAINEAU est anthropologue associée au Centre d’Histoire « Espaces et Culture » (CHEC)
(Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand). Après une thèse réalisée sous la direction de Marc Augé (2001),
sur les relations et circulations entre médecins et guérisseurs dans les Combrailles auvergnates, ses travaux
portent principalement sur l’anthropologie des soins et de la santé. Parallèlement à ses recherches, elle
intervient dans plusieurs études tant sur l’ethnographie et l’historique de l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand,
que sur l’éducation thérapeutique dans les pathologies cardio-vasculaires (CHU), ou encore sur la pratique de
la médecine générale dans le Cantal (Département de médecine générale).
Université Bordeaux Segalen
Musée d’ethnographie
17 novembre 2011 au 31 mai 2012
Direction du Musée : Sophie Chave-Dartoen
Commissariat scientifique de l’exposition : Frédéric Le Marcis
Comité scientifique de l’exposition : Stéphane Abriol, Carine Baxerres, Doris Bonnet, Chantal Crenn, Véronique
Duchesne, Isabelle Gobatto, Julien Grard, Marc-Eric Gruénais, Clémentine Raineau
Consultants scientifiques : Alain Epelboin, Françoise Loux, Pr. Gérard Dumestre
Pilotage général : Lucia Spodniakova
Scénographie : Société Eugène !
Lumières : Thomas Margueritte
Assistance technique :
Service du Patrimoine Immobilier UBxS : Pascal Penot, Vincent Baz, Thomas Margueritte,
Christophe Tramasset, Bertrand Poussard
Service Logistique Victoire UBxS : Cathy Lou, Monique Sin, Nicole Desmazieres, Marie-Pierre Peyches
Service Logistique Carreire UBxS : Claudette Ferrer
Société Sietel : Gregory Bouchard
Reprographie : M2 Numérique, PDF Cenon, Pôle production imprimé UBx3
Montages Vidéo :
Images / Catherine Boutet, Véronique Duchesne, Alain Epelboin, Yves Gloinec
Réalisation / Yves Gloinec, Lucia Spodniakova
Montages Sonores :
Sources / Carine Baxerres, Isabelle Gobatto, Charles Pennequin, Cécile Richard
Réalisation / Yves Gloinec, Lucia Spodniakova, Charles Pennequin, Cécile Richard
Lecture des textes / Madina Maïnoumatou Barry, Abdoulaye Coulibaly, Lucie Hazelgrove-Planel, Rokia Konaté, Clara
Lemonnier, Jean-Pascal Mediavilla, Dragoss Ouédraogo, Lucia Spodniakova, Mamadi Traoré, Kheira Zerkane
Multimédia : Agnès Larcher, Jérôme Gabet, Yves Gloinec, Christophe Michenaud, Lucia Spodniakova
Photographies : Carine Baxerres, Chantal Crenn, Marc-Eric Gruénais, Arnaud Luce, Frédéric Le Marcis, Jessica Martini,
Clémentine Raineau, Daina Rechner, Sandra Cotellon-Rigot, Jodie Way, Matthieu Cupillard, Benoît Morge
Iconographie : Stéphane Abriol, Françoise Loux, Nicolas Barbey, Marc-Eric Gruénais, Frédéric Le Marcis, Audrey Martin,
Clémentine Raineau
Ressources documentaires : Gaëlle Cartault, Débora Troquereau
Design graphique : Hugo Marchais
Créations plastiques : Camille Bousquet, Guilhem Gaillardou, Morgane Parisi, Pour l’association La Belle Journée-Lille :
Edwige Bernard, Philippe Paget, Murielle Molitor, Gisèle Thomelin, Christine Stadelmann, Jean-Paul Gion, Charles
Pennequin,Cécile Richard
Communication : Annabelle Ouvrard-Milon, Blandine Laccassage, Musée d’ethnographie UBxS
Suivi juridique : Justine Le Bail, Dominique Feuillan, Séverine Kupfer
Gestion du site web : Solenn Nieto
Secrétariat : Marie-Hélène Courroy
Cette exposition n’aurait pas été possible sans le soutien et la participation des institutions suivantes :
BIBLIOTHEQUE SCIENCES DE L’HOMME ET D’ODONTOLOGIE : Marie-José Juve, Débora Troquereau
BIBLIOTHEQUE MERIADECK : Nicolas Barbey
CENTRE HOSPITALIER CHARLES PERRENS : Dr. Bernard Antoniol, Sylvie Paquier
CENTRE HOSPIRALIER BORDEAUX PELLEGRIN : Lin Daubech, Philippe Millet, Michel Guyot
DCAM UBxS : Jean-Marc Dubois, Yves Gloinec, Agnès Larcher, Jérôme Gabet, Christophe
Michenaud, Jean-Pascal Mediavilla, Kheira Zerkane
FRAC AQUITAINE : Claire Jacquet, Camille de Singly, Aurore Combasteix, Francesca Pietropaolo
IRD : Marie-Lise Sabrié, Catherine Boutet, Daina Rechner
ONG SANTE DIABETE : Audrey Martin
MUSEUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE : Serge Bahuchet, Alain Epelboin
MUSEE D’AQUITAINE : François Hubert, Paul Matharan
UNAFAM: Roger Sonnet
l’Envol : Maurice Dupas
Nous remercions également Jean-Jacques Mandel, Joël Boudaroua, Marie-France Annasse, Stéphane Abriol, Françoise Loux ainsi que
l’équipe de la Pharmacie du Musée pour les prêts d’œuvres qu’ils nous ont consentis et Sandrine Cambeilh, Sandrine Hannecart,
Guillaume Vaissié, Georges Rouamba qui ont, par leur contribution, participé largement à l’effort collectif. Qu’ils en soient ici
remerciés.
Bâtiment E - 33076 Bordeaux cedex
Accès par la rue Elie Gintrac - tramway ligne B arrêt Victoire
Renseignements Service de médiation - Tel. 05 57 57 31 61
www.meb.u-bordeaux2.fr meb.over-blog.com
- [email protected]
Graphisme et mise en page : Hugo Marchais
Horaires du MEB Du lundi au jeudi 14h / 18h - Vendredi 10h/12h
Adresse Université Bordeaux Segalen 3 ter place de la Victoire
Téléchargement