2.4.S1 Processus traumatiques EVALUATION DES PARAMETRES VITAUX, distinguer les différents niveaux d’urgence Dr C. FULLEDA CCA Urgences Lariboisière APHP INTRODUCTION • La prise initiale et le suivi des constantes sont des éléments essentiels de la prise en charge des patients • Tout patient traumatisé doit avoir une prise des constantes INTRODUCTION Tout médecin qui prend en charge un patient en pré-hospitalier (SAMU / SMUR) évalue le patient sur 4 pts vitaux INTRODUCTION A B C D INTRODUCTION A = Airway (libération des voies aériennes) Paramètres de surveillance : Saturation et Fréquence respiratoire (FR) INTRODUCTION B = Breathing (Respiration) Paramètre de surveillance : Saturation et Fréquence respiratoire (FR) INTRODUCTION C = Circulation (hémodynamique) Paramètres de surveillance : Pression Artérielle (PA) et Fréquence Cardiaque (FC) INTRODUCTION D = Disability (état de conscience) Paramètre de surveillance : Score de Glasgow (GCS) LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Définition Mesure hémodynamique de la pression aortique prise au niveau de l’artère humérale LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE Indications Chez un patient victime d’un traumatisme : une hypotension témoigne d’un état de choc (hypovolémie+++) LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Matériel : – Appareil à tension artérielle manuel – Un stéthoscope Ou – Appareil manuel à manomètre mural à colonne ou à cadran Ou – Appareil à tension automatique électronique (le + fréquemment utilisé) LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Matériel : LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Comment ça marche ? – La pression artérielle correspond à la pression du sang dans les artères – la force exercée par le sang sur la paroi des artères va tendre cette paroi – Elle est exprimée par 2 mesures : • La pression maximale au moment de la contraction du cœur (systole), • La pression minimale au moment du « relâchement » du cœur (diastole). LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Méthodes : – Auscultatoire – Palpatoire – Automatique LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Méthodes : – Auscultatoire • • • • • Brassard adapté à la taille du bras de la personne Stéthoscope Personne au repos en décubitus dorsal Dégager le bras La poche gonflable doit se trouver sur le trajet de l’artère humérale • Le bord inférieur du brassard doit se trouver à environ 2 cm du pli du coude LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE Méthode auscultatoire Nathalie PACAUD - IFSI Rochefort Promo 2010-2013 - 17 LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Méthodes : – Auscultatoire • Gonfler le brassard avec la poire • Stéthoscope placé sur le trajet de l’artère humérale • Dégonflage lent en guettant l’apparition du pouls LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Méthodes : – Auscultatoire • 4 phases : – Phase 1 : Le premier battement net caractérise la valeur systolique – Phase 2 : L’intensité des battements diminue et peut même parfois disparaître (c’est le trou auscultatoire) – Phase 3 : Bruits assourdis, souffle – Phase 4 : Disparition des bruits, le dernier battement correspond à la valeur diastolique. LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Méthodes : – Palpatoire : • Mise en place du brassard • Le gonflage s’effectue avec les doigts placés sur le pouls radial • la réapparition du pouls pendant la phase de dégonflage progressive de la poche caractérise la pression systolique • Il est impossible d’obtenir une pression diastolique LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Méthodes : – Automatique : • Soins intensifs, bloc opératoire ou réanimation • La mesure est oscillométrique • Les oscillations débutent avant la valeur réelle de la systolique et prennent fin après la valeur réelle de la diastolique • Le gonflage et le dégonflage sont automatiquement gérés par l’appareil. Nathalie PACAUD - IFSI Rochefort Promo 2010-2013 - 21 LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE Méthodes : – Automatique : • Quelques précautions : – – – – – Risques de compression et d’ischémie nerveuse Varier les sites de mesure Un bras plié ou comprimé entraînera une mesure erronée Vérification régulière avec un tensiomètre manuel Attention à vérifier le réglage du moniteur en fonction de l’âge du patient – Doivent être calibrés fréquemment Nathalie PACAUD - IFSI Rochefort Promo 2010-2013 - LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE • Les valeurs : – Pression systolique : • Comprise entre 90 et 140 mm de Hg – Pression diastolique : • Comprise entre 50 et 90 mm de Hg – Tenir compte des valeurs habituelles du patient, de son âge, des traitements … LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE – Les précautions : • • • • • • Taille du brassard Contraction musculaire Altération du drainage lymphatique du bras Fistule artério-veineuse (dialyse) État cutané altéré (lésions, blessures) Ne pas considérer une hypertension sur la base d’un chiffre élevé. • Bras perfusé LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE – Préparation du patient • Patient prévenu • Position allongée ou assise – Surveillance après le soin • • • • Mesures fréquentes Hypotension orthostatique Recherche précise d’un diagnostic Surveillance quotidienne LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE – Complications et risques • Douleurs du bras • Difficultés de prise – Évaluation • De la procédure de soins • Du résultat ou des objectifs à atteindre LA PRISE DE LA TENSION ARTERIELLE – La pression artérielle sanglante (PAS) PRESSION ARTERIELLE Interprétation Chez le patient traumatisé, le risque majeur est l’hémorragie. La pression artérielle est un témoin indirect de la quantité de sang dans l’organisme Une baisse de PA peut témoigner d’une hémorragie massive PRESSION ARTERIELLE Il n’existe pas de chiffres stricts… Il faut tenir compte du terrain ,âge, des ATCD. Habituellement une PAS inférieure à 100mmHg est un signe d’alarme. Score de GLASGOW Il s’agit du score standard pour évaluer l’état de conscience d’un patient. Cette échelle a été développé par l’institut de neurologie de Glasgow (Ecosse) en 1974. Score de GLASGOW Score de GLASGOW Echelle sur 15 Y (Yeux) : /4 V (Verbale) : /5 M (Motrice) : /6 Un score < 8 : trouble de conscience majeur imposant une intubation du patient Score de GLASGOW ATTENTION : Il n’y a pas de lien direct entre le score de Glasgow et le diagnostic. On peut avoir un patient avec un HSD et un GCS à 15 Un GCS à 15 peut faussement rassurer Au contraire un GCS bas est un signal d’alerte Score de GLASGOW • Ce n’est pas le témoin exclusif des lésions cérébrales traumatiques : Un patient en état de choc aura un approvisionnement pauvre en nutriment au cerveau : trouble de conscience BAISSE GLASGOW De même : un patient en hypoglycémie aura des troubles de conscience LE POULS/Fréquence cardiaque – Définition • s'effectue par palpation • La légère pression exercée permet de percevoir une onde pulsatile. – But • L'évaluation de l'état hémodynamique • L'évaluation de perméabilité circulatoire LE POULS/Fréquence cardiaque – Matériel • Montre avec trotteuse • Scope avec électrodes cutanées – Préparation du matériel • Câble bien relié entre le scope et la personne • Câble non détérioré • Électrodes en places bien imprégnées de gel conducteur – Préparation du patient • Personne allongée, assis mais toujours au repos LE POULS/Fréquence cardiaque – Méthode La mesure peut s'effectuer sur plusieurs trajets artériels. 1- Le pouls radial 2- Le pouls cubital 3- Le pouls carotidien 4- Le pouls fémoral 5- Le pouls pédieux 6- Le pouls poplité 1 2 6 4 3 5 7 LE POULS/Fréquence cardiaque – Paramètres à évaluer • La fréquence • L'amplitude • La régularité LE POULS/Fréquence cardiaque – La technique • Pour la mesure du pouls – – – – Index et majeur sur le trajet de l’artère Compter pendant 30 secondes Tracer la courbe dans le dossier de soins Transmettre • Pour la surveillance du rythme cardiaque – Appliquer les électrodes sur le torse – Courbe apparaît sur l’écran – Régler les alarmes LE POULS – Complications et risques – – – – Mesure incorrecte Toujours regarder et écouter le patient Une machine reste une machine Être attentif aux alarmes LE POULS/Fréquence cardiaque – Évaluation • De la procédure de soin – – – – Période suffisamment longue Toute anomalie est vérifiée et alertée La surveillance par monitoring est justifiée et efficace Les alarmes fonctionnent • Du résultat ou des objectifs à atteindre – Surveillance clinique de la personne – Chiffres correctement transmis – Les alarmes préviennent les soignants LE POULS/Fréquence cardiaque Le POULS et hémorragie Type Pouls Perte Perte sanguine sanguine 1 < 100 < 15% < 750ml 2 > 100 15 - 30% 7501500ml 3 > 120 30 – 40% 4 > 140 > 40% 15002000ml > 2000ml LE POULS Rôle de l’IDE : A prendre de façon systématique chez tout patient traumatisé Alerter si anormalement haut (> 100/min) ou bas (< 40/min) SURVEILLANCE LA SATURATION Transport de l'oxygène - L'oxygène (O2) est présent dans le sang sous 2 formes : - sous forme dissoute (PaO2) - sous forme combinée à l'hémoglobine (HbO2) sachant que O2 dissout << O2 combiné. Le contenu artériel en oxygène (CaO2) est la somme des quantités d'O2 dissous et d'O2 combiné à l'hémoglobine soit : CaO2 = (0,003.PaO2) + (Hb.1,39.SaO2) - La quantité d'O2 délivré aux tissus par minute est le transport en O2 (TO2) TO2 est fonction du Ca02 et du débit cardiaque (Qc) : TaO2 = Qc x CaO2 Si on néglige l'O2 dissout, TO2 = Qc x concentration de l'hémoglobine [Hb] x SaO2 LA SATURATION • Mesure de la fraction oxygénée de l'hémoglobine par oxymétrie de transmission couplée à une photopléthysmographie. • Basée sur une mesure optique à deux longueurs d'onde, c'est une saturation fonctionnelle in vivo dont la première réalisation a eu lieu en 1942. • La saturation mesurée par l'oxymétrie de pouls étant le plus souvent différente de celle donnée in vitro (SaO2 obtenue par les gaz du sang), il est préférable de la différencier. • On la symbolise par SpO2. LA SATURATION • L'oxymétrie de pouls (SpO2), réalise une surveillance fiable (dans certaines limites, cf infra) de la saturation artérielle en oxygène (SaO2). • - L'hémoglobine, une molécule à affinité variable pour l'O2 LA SATURATION • L'hémoglobine est une molécule à affinité variable pour l'O2 qui dépend de plusieurs conditions en particulier la température, le pH, l'activité métabolique. LA SATURATION Elle se mesure en % Elle est le reflet de l’oxygénation de l’organisme Elle est le résultat du rapport : Hb O2 / Hb totale Une saturation normale est comprise entre 95 et 100% LA SATURATION LA SATURATION • Utilisations cliniques de la SpO2 * monitorage respiratoire lors d'une anesthésie générale ou locorégionale * monitorage respiratoire lors d'une détresse vitale * monitorage cardio-vasculaire: la courbe de pouls est le reflet de la fonction ventriculaire gauche, la surface sous la courbe est proportionnelle au volume d'éjection systolique. Comme tous les monitorages, un monitorage faux, mal compris ou mal surveillé est délétère. LA SATURATION • Limites de fiabilité de l'oxymétrie pulsée - L'oxymétrie de pouls ne différencie pas O2Hb et COHb car aux longueurs d'onde choisies, l'absorption lumineuse est très proche pour les deux molécules. En cas d'intoxication au CO, elle peut être rassurante à tort. Ainsi pour COHb = 20% et O2Hb = 75% in vitro, SpO2 sera lue à 95 % ! • Certains vernis à ongles ont le même effet. - L'oxymétrie ne détecte ni les hypoxémies modérées qui maintiennent le point artériel sur le plateau de la courbe d'affinité LA SATURATION • L'oxymétrie de pouls ne permet pas de faire la différence entre une désaturation liée à une hypoxémie et celle liée à une MetHb, - L'oxymétrie de pouls a tendance à donner des valeurs faussement élevées pour une SaO2 in vitro inférieure à 85 % : toute SpO2 comprise entre 80 et 65 % devraient être confrontée à une mesure in vitro (Gaz du sang) • - Une SpO2 lue inférieure à 65% n'est pas fiable, - L'oxymétrie de pouls n'est pas fiable si l'amplitude de l'onde pulsatile au site du capteur est médiocre. L'hypotension et l'ischémie limitent l'emploi de cette méthode, tout comme l'hypothermie LA SATURATION A RETENIR • Elément d’évaluation important mais pouvant etre faussement rassurant • La mesure de la saturation doit etre couplée à la surveillance de la fréquence respiratoire LA FREQUENCE RESPIRATOIRE Avec la saturation, paramètre d’évaluation de dyspnée. FREQUENCE RESPIRATOIRE Définition C’est le nombre de cycles ventilatoires par minute. Normal : entre 12 et 15/min Bradypnée si inf. à 8/min Polypnée si sup. à 20/min FREQUENCE RESPIRATOIRE Mesure : - Automatique (scope) - Manuelle FREQUENCE RESPIRATOIRE Mesure automatique Fréquence respiratoire FREQUENCE RESPIRATOIRE Mesure manuelle Technique : Sur 30 secondes : Mesure du nombre de cycles inspiratoires Résultat x 2 : nbre de cycles par minute FREQUENCE RESPIRATOIRE Mesure manuelle HEMOCUE Mesure capillaire du taux d’hémoglobine HEMOCUE • Permet un suivi simple et rapide du taux d'hémoglobine sans prélèvement important chez : patients chroniques opérés lors de la réception d'un malade en choc hémorragique pour évaluer le degré d’anémie ainsi que l’efficacité du traitement HEMOCUE TECHNIQUE • lavage antiseptique des mains • mettre des gants (protection) • désinfecter la zone de ponction avec une compresse imbibée d'antiseptique • laisser sécher • masser pour activer la circulation • piquer • essuyer les 2 premières gouttes avec une compresse séchée (les premières gouttes risquent de fausser le résultat) • presser a nouveau et remplir la cuvette • insérer la cuvette dans l'appareil • le résultat s'affiche en 15-45 secondes HEMOCUE Très bonne fiabilité du l’hemocue PERMET UNE SURVEILLANCE RAPPORCHEE DU PATIENT AYANT UN TRAUMATISME SANS PRELEVEMENT SANGUIN REGULIER HEMOCUE On parle d’anémie pour : Hb < 13g/dl chez l’homme Hb < 12g/dl chez la femme Hb < 11g/dl chez la femme enceinte DOULEUR Elément essentiel de l’évaluation du patient traumatisé DOULEUR La douleur est la sensation ressentie par un organisme dont le système nerveux détecte un stimulus nociceptif. Habituellement, elle correspond à un signal d'alarme de l'organisme pour signifier une remise en cause de son intégrité physique. DOULEUR • D’après l’IASP (International Association for the Study of Pain) : « La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes d'une telle lésion. » DOULEUR • Multiples échelles douleur DOULEUR Chez un patient conscient et traumatisé élément essentiel à connaitre. Localisation et intensité de la douleur DOULEUR Traitement antalgique à adapter à l’intensité de la douleur Entre 0 et 4 : pallier 1 (ex : paracétamol) Entre 4 et 7 : pallier 2 (ex : paracétamol + codéine) Sup à 7 : pallier 3 (ex : morphine) DOULEUR A réévaluer Demander de façon régulière le niveau de douleur du patient : Efficacité du traitement Aggravation des lésions CONCLUSION Différents paramètres vitaux à évaluer : Pression Artérielle Fréquence cardiaque Saturation Fréquence respiratoire Douleur Hémocue CONCLUSION Importance de l’évaluation initiale mais surtout du SUIVI En fonction de la gravité initiale surveillance +/- rapprochée