L’Encéphale (2011) Hors-série 3, 21 Synthèse des actes des 4es Journées de Saujon Gériatrie et géronto-psychiatrie P. Clery-Melin Clinique du Château, 11, bis rue de la porte jaune, 92380 Garches, France La géronto-psychiatrie est une discipline encore mal reconnue ; elle n’est en tout cas pas une spécialité à part entière à la différence de ce qui se passe dans différents pays européens. De nombreux enjeux d’ordre psychiatrique sont pourtant en jeu chez le sujet âgé en particulier : la consommation médicamenteuse, l’augmentation démographique des patients ou l’augmentation régulière des troubles psychiatriques associés au vieillissement. Il existe un manque de moyens pour le développement de la psychiatrie chez le sujet âgé, de l’inter-sectorialité ou celui de coopérations publiques-privées et sanitaires-médicosociales. Il n’y a pas de schéma cohérent, aujourd’hui en France, concernant la géronto-psychiatrie, d’autant que cette spécialité est à l’intersection de nombreuses disciplines (psychiatrie, neurologie, gériatrie, nutrition, …). En pratique, les liens entre psychiatrie et sujet âgé sont très importants : • 28 % présentent un des symptômes suivants : agressivité, agitation, confusion, délire ; • un tiers de patients déments présente des symptômes dépressifs ; • le risque de développer une démence est trois fois plus important chez les dépressifs ; • un tiers de l’ensemble des suicides touche les plus de 65 ans ; • en institution les troubles psycho-comportementaux sont également très importants : 85 % des résidents présentent * Auteur correspondant Adresse e-mail : [email protected] (P. Clery-Melin) © L’Encéphale, Paris, 2011. Tous droits réservés. des troubles neuropsychiatriques avec une forte prévalence de syndrome dépressif ; 20 % ont des comportements d’agressivité envers les soignants ; 6 % fuguent ; 17 % sont sous contention régulière ; 40 % sont en état de dépression. La psychiatrie du sujet âgé représente donc un enjeu majeur tant sur le plan thérapeutique que dans des dimensions d’évaluation, d’efficacité thérapeutique, de sécurité, de tolérance ou d’observance thérapeutique. Les enjeux se situent également au plan nutritionnel, du sommeil, des aspects cognitifs, des troubles de l’équilibre, etc. Il faut également progresser sur le plan des techniques psychothérapiques et de stimulation cognitive, le tout ayant pour objectif le maintien au domicile du patient le plus longtemps possible. Il faut également profiter de la loi HPST qui encourage la collaboration des structures publiques et privées. Cette ouverture est une opportunité pour les structures privées. À l’heure où l’hôpital public est de plus en plus obligé de se concentrer sur le soin aigu, délaissant ainsi les patients chroniques et âgés atteints de handicap, il y a nécessité de créer de nouvelles réponses concrètes et adaptées aux situations actuelles et à venir. Conflits d’intérêt P. Clery-Melin : aucun.