La trame verte & bleue du territoire de Caen-Métropole Avril 2010 Avant Propos L’étude de définition du réseau des continuités écologiques du territoire de Caen-Métropole s’inscrit dans les missions croisées d’observation, de capitalisation des connaissances et de production de l’Agence d’études d’urbanisme de Caen-Métropole. En effet, l’élaboration du schéma de cohérence territoriale a constitué le cadre de la présente étude qui avait pour premier objectif de procéder à un état des lieux des continuités écologiques sur le territoire du SCoT. Ainsi, l’Agence a proposé une méthode de travail et d’analyse concertée avec les réseaux techniques locaux qui permettait de traiter de façon équitable l’ensemble du territoire de Caen-Métropole. La méthodologie employée s’appuie sur les principes de l’écologie du paysage et a été éprouvée sur d’autres territoires de projet. Le second objectif de cette étude était d’intégrer la prise en compte de la biodiversité dans le projet de territoire et de décliner cette approche projet en une traduction réglementaire par application locale de la trame verte et bleue. Par ailleurs, la présente étude apporte un éclairage nouveau sur le territoire de Caen-Métropole en positionnant l’un des thèmes fondamentaux du Grenelle de l’environnement qu’est la préservation de la biodiversité au centre des réflexions en matière d’aménagement et d’urbanisme durable. Enfin, cette étude propose aux collectivités et aménageurs un outil technique d’aide à la décision dans leur stratégie territoriale d’aménagement de l’espace. AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 3 Sommaire La trame verte & bleue du territoire de Caen-Métropole Contexte et objectifs de l’étude ............................... 6 Les Infrastructures Vertes et Bleues: concepts et principes généraux ............................... 7 Construction de la trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole ............................... 12 Annexe méthodologique et technique ...................... 38 AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 5 Contexte et objectifs De la Stratégie Nationale pour la Biodiversité... paraissent alors comme l’échelle pertinente de la pri- Le SCoT de Caen-Métropole devra répondre à se en compte des trames vertes et bleues car elles se ces nouvelles exigences réglementaires et inscrire trouvent intégrées très en amont dans les projets de son projet dans une perspective de développement E planification. durable et de préservation de la biodiversité. Ces n 2004, la France a défini sa Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) suite au constat de l’appauvrissement de la diversité biolo- exigences nécessitent logiquement une expertise … au Schéma de Cohérence Territoriale de Caen-Métropole. gique. La finalité de cette stratégie nationale est de stopper la perte de biodiversité d’ici 2010 par : Le maintien de la diversité génétique, de la diversité spécifique et de la diversité des habitats ; L’amélioration de la trame écologique (c'est-àdire le maintien de la diversité des paysages et l’amélioration de la connectivité écologique) et le Le territoire de Caen-Métropole s’est engagé Dans le cadre de l’élaboration du SCoT, à la- depuis 2004 dans une démarche d’élaboration d’un quelle elle apporte sa participation technique, l’Agen- projet de territoire : le SCoT. D’après l’article L122-1 ce du Code de l’Urbanisme, ce document de planification (AUCAME) a engagé, au printemps 2008, une ré- doit assurer un équilibre entre zones urbaines et à flexion sur les continuités écologiques puis une étude urbaniser et zones naturelles et il peut définir la loca- de définition de l’armature écologique du territoire : lisation et la délimitation d’espaces naturels remar- la trame verte et bleue de Caen-Métropole. diversité est relayé aujourd’hui par les travaux du Grenelle de l’environnement. Elaborée au niveau national, la SNB se décline au niveau local dans la stratégie de la Région BasseNormandie pour la biodiversité. Cette dernière encourage au maintien et à la restauration des trames d’Urbanisme de Caen-Métropole Cette étude a pour objectifs de : mes. ce des trames écologiques pour le maintien de la bio- d’études quables. maintien du bon fonctionnement des écosystè- Cette stratégie qui met en exergue l’importan- nouvelle sur son territoire. Le projet de loi de programme relatif à la mise Connaître plus précisément le potentiel en œuvre du Grenelle de l’environnement devrait « naturel » du territoire de Caen-Métropole en notamment modifier le Code de l’Urbanisme et ren- terme de structure et d’identifier ainsi les sec- forcer le rôle des SCoT. En effet, le projet de loi pré- teurs à enjeux ; voit que les SCoT définissent les objectifs et les priorités intercommunales en matière de préservation Intégrer les perspectives de développement ur- des continuités écologiques. De même, le Document bain en tenant compte de la biodiversité et des d’Orientations et d’Objectifs (DOO, ex-DOG) devrait espaces de nature (principe de précaution); préciser les modalités de protection des espaces nécessaires au maintien de la biodiversité et à la préservation ou à la restauration des continuités écologi- Se doter d’un outil d’évaluation environnementale pour le SCoT de Caen-Métropole. ques. vertes et des corridors écologiques, notamment dans les Schémas de Cohérence Territoriale. Les SCoT ap- 6 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les infrastructures vertes et bleues : concepts et principes généraux AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 7 Les Infrastructures Vertes et Bleues : concepts et principes L a définition de la trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole s’appuie sur la méthode des Infrastructures Vertes et Bleues (IVB) milieux de nature « extraordinaire ». Ils consti- Une méthode basée sur les déplacements de faune élaborée par la Direction Régionale de l’Environne- Le concept d’Infrastructures Vertes et Bleues ment de la région Rhône-Alpes (http://www.rhone- s’entend comme un ensemble d’espaces reliés et hié- alpes.ecologie.gouv.fr/include/publi/pdf/ rarchisés comprenant à la fois : IVB_GuideMethod.pdf). tuent les cœurs de nature où les déplacements de la faune peuvent être qualifiés de non contraints. Les espaces naturels, semi-naturels et agricoles dits de nature « ordinaire » qui forment la trame Cette méthode a notamment été éprouvée lors de la les déplacements doux des hommes, espaces paysagère du territoire. Ils sont plus ou moins construction du SCoT du Sud Loire. Elle s’inspire très d’aménités reliant les lieux de vie et de loisirs du accueillants pour la faune. largement des concepts de l’écologie du paysage et territoire ; Ainsi, la trame verte et bleue combine les espaces de fait appel à l’utilisation poussée d’un Système d’Information Géographique. les grands axes de déplacements des animaux nature « extraordinaire » et de nature « ordinaire ». ou « continuums écologiques », garants de la Un comité technique consultatif composé de la DIREN Basse-Normandie, de la Région survie des populations et reliant les foyers de Basse- nature et de biodiversité des grands ensembles Normandie, du Département du Calvados, du comité naturels. interdépartemental du bassin de l’Orne, du Syndicat Mixte Caen-Métropole, de l’université de Caen, de la Néanmoins, la trame verte et bleue de Caen- DDAF et d’associations de protection de la nature Métropole consiste avant tout en une traduction spa- (GRAPE et CREPAN) a été constitué pour suivre la tiale de la capacité potentielle d’accueil de l’ensemble démarche. des milieux du territoire pour les espèces animales. En préambule, il est essentiel de rappeler Cette capacité d’accueil dépend des possibilités que la méthode des IVB permet d’identifier le de déplacements de la faune en fonction des caracté- potentiel naturel structurel d’un territoire à ristiques de l’occupation des sols du territoire de partir de l’occupation des sols. En aucun cas, Caen-Métropole. elle n’exprime le fonctionnement écologique du Parmi les milieux constituant l’occupation des sols du territoire. territoire, on distingue deux types d’espaces : Chemin de halage, canal de Caen à la mer Les espaces naturels connus et reconnus faisant l’objet d’une protection réglementaire (ex: réserve naturelle) appuyé sur un zonage. Ce sont des 8 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les Infrastructures Vertes et Bleues : concepts et principes Afin d’appréhender au mieux les résultats de l’étude, l’énoncé des principes suivants s’avère nécessaire. Corridors et continuums écologiques L es déplacements de la faune sont rarement aléatoires. Ces déplacements Continuum boisé Continuum aquatique répondent à des besoins journaliers (nutrition), saisonniers (reproduction) ou annuels (migration). Les espèces animales empruntent des couloirs nommés corridors biologiques. Ces espaces restreints représentent les passages préférentiels de la faune et assurent ainsi une continuité entre les milieux favorables à la vie des populations. Les corridors biologiques constituent les maillons les plus sensibles des armatures ou réseaux écologiques. Cœur de nature Corridors biologiques Réalisation: ©AUCAME La méthode IVB ne pouvant représenter l’ensemble des corridors biologiques pour toutes les espèces de la faune à l’échelle du SCoT, elle modélise les continuums écologiques en s’appuyant sur les grandes modalités communes d’utilisation de l’espace par des espèces emblématiques représentant des cortèges d’espèces (définis dans le tableau ci-dessous). Continuums Réalisation: ©AUCAME On considère que les corridors biologiques locaux s’insèrent dans des continuums écologiques. Ceux-ci correspondent aux ensembles de milieux favorables aux déplacements de la faune. Les continuums sont les « zones de diffusion » qui Espèces–cibles Boisements Chevreuil, sanglier, cerf Pelouses sèches Orthoptères (sauterelles, criquets), reptiles Zones agricoles extensives et lisières Lièvre, perdrix, mustélidés, hérisson, musaraigne... mais aussi chevreuil et sanglier Milieux aquatiques et humides (cours d’eau, plan d’eau, zones humides) Poissons, amphibiens, avifaune, reptiles aquatiques, odonates permettent la dispersion entre différentes populations et qui assurent ainsi leur Source: Guide méthodologique IVB / DIREN Rhône Alpes survie par les échanges génétiques. AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 9 Les Infrastructures Vertes et Bleues : concepts et principes Dispersion de la faune et résistance des milieux aux déplacements L es déplacements de la faune au sein des continuums sont régis par des règles spécifiques. Ils sont conditionnés par les paramètres suivants : Exemple pour le chevreuil 1 3 2 Les caractéristiques topographiques de l’espace et l'occupation du sol influent 4 sur la perméabilité des milieux ou leur résistance aux déplacements. Source: Mireille BATTON-HUBERT (ENSM-SE, Centre SITE) Thierry JOLIVEAU (UJM-SE, CRENAM) Les capacités cognitives (ensemble des grandes fonctions permettant d’intera- gir avec le milieu. Ex: perception, mémoire, intelligence, …) de l’espèce et sa « lecture » du paysage ; en effet, un animal évitera dans la mesure du possible les secteurs où l’occupation du sol comprend un fort risque pour sa survie. La règle du déplacement qui s’applique le plus souvent est la loi du « moindre coût ». Ce coefficient permet de modéliser la capacité potentielle d’accueil des espaces pour chaque continuum, c'est-à-dire pour chaque cortège d’espèces, grâce à l’algorithme suivant : C=R*D Concrètement, chaque entité de l’occupation du sol possède un « rôle » particulier dans la vie de chaque espèce. Il est caractérisé par un coefficient de résistance au déplacement. avec Cmax = 3000 points Avec C étant le coût de déplacement, R le coefficient de résistance des milieux et D la distance parcourue en m. Par exemple la distance maximale de déplacement dans un milieu attractif est éga- Milieux structurants (1): réservoirs de population, ils n’offrent aucune résis- tance au déplacement, coefficient de résistance = 0 le à Dmax = 3000 / 5 = 600 mètres Le schéma suivant permet d’appréhender le coût de la progression d’un chevreuil Milieux attractifs (2): milieux favorables à la présence d’espèces, perméabili- dans un environnement hétérogène et de ce fait, ses possibilités de dispersion. té forte, coefficient de résistance = 5 C = 5 * 100 = 500 pts Milieux peu fréquentés (3): milieux peu favorables à la présence d’espèces, perméabilité faible, milieux anthropisés (fortement modifiés par l’Homme), coefficient de résistance = 30 100 + 1 500 pts 50 m 1 3 2 + 1 000 pts 3 000 pts 10 m 4 Milieux répulsifs (4): milieux non fréquentés par les espèces, obstacle aux déplacements, coefficient de résistance = 100 Source: Mireille BATTON-HUBERT (ENSM-SE, Centre SITE) Thierry JOLIVEAU (UJM-SE, CRENAM) 10 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les Infrastructures Vertes et Bleues : concepts et principes Précautions de lecture et d’usage de l’étude L es principes et concepts précédemment décrits D’autre part, la méthode IVB propose une pondéra- Pour cette raison, les continuités écologiques urbai- vont être mis en pratique pour aboutir à la tion des différents continuums lors de la phase d’a- nes n’ont pus être appréhendées dans le cadre de construction des continuums considérés (bois, grégation des différents continuums. cette étude. milieux aquatiques et humides, zones thermophiles Celle-ci permet de renforcer l’importance relative des sèches et zones agricoles extensives et lisières). différents continuums les uns par rapport aux autres Le mode d’occupation du sol réalisé par l’AUCAME Chaque continuum fait l’objet d’une cartographie où et a pour finalité de marquer les spécificités de cha- (MOS AUCAME), dont la vocation est plutôt urbaine, chaque milieu de l’occupation du sol acquiert un po- que territoire. a néanmoins permis de corriger CLC06 notamment tentiel d’accueil plus ou moins important pour les Dans le cadre de cette étude, le choix de ne pas opé- aux marges des zones urbanisées et de fiabiliser l’in- espèces emblématiques considérées. rer de pondération entre les différents continuums a terprétation des cartographies, spécifiquement la été fait afin de disposer d’un état des lieux « brut » carte de la trame verte et bleue intégrée dans le do- La superposition des milieux favorables aux popula- des continuités écologiques du territoire, dénué de cument d’orientations générales du SCoT Caen- tions des espèces emblématiques permet ensuite de subjectivités. Métropole. milieu, pour toutes les espèces confondues. Par ailleurs, la méthodologie employée fait appel à Enfin, il convient de souligner que les cartographies La méthode des IVB a été adaptée pour cette étude l’utilisation de bases de données nationales, notam- de construction des continuums expriment pour la aux spécificités du territoire de Caen-Métropole et ment l’occupation des sols Corine Land Cover de plupart, des potentiels d’accueil pour les espèces ani- aux contraintes matérielles et temporelles de l’élabo- 2006 (CLC06), mais aussi locales telles que l’inven- males ciblées et n’ont pas valeur d’absolue certitude. ration du SCoT. taire des zones humides réalisé par la DIREN Basse- Seules des études de terrains conduites selon des Normandie. procédures scientifiques spécifiques pourraient déter- D’une part, malgré la présence d’une frange littorale Néanmoins, de nombreuses données locales n’ont miner finement le fonctionnement écologique du ter- sur le territoire de Caen-Métropole, aucun continuum pas été prises en compte en raison soit de la couver- ritoire. « littoral » n’a été défini en raison des difficultés ture partielle du territoire d’étude, soit de l’interpré- techniques et d’une insuffisance de connaissances tation et l’intégration difficile de certaines données. déterminer le potentiel de déplacement offert par un le et non pas fonctionnelle de la trame verte et scientifiques. Déterminer, dans les délais d’élaboration du SCoT, un cortège d’espèces-cibles pour ce L’utilisation de CLC06 constitue l’une des limites ma- type de continuum et les modalités de déplacement jeures de l’étude en raison de sa date de réalisation associées en fonction de l’occupation du sol n’a pu et de sa précision. être envisagé. Les milieux littoraux ont été traités En effet, l’interprétation des cartographies de la pré- dans le cadre du continuum milieux aquatiques et sente étude ne peut être faite à une échelle supé- humides rieure au 100 000ème (échelle de validité CLC06). AUCAME Avril 2010 L’étude aboutit ainsi à une définition structurelbleue du territoire de Caen-Métropole. Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 11 Construction de la trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 12 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril2010. La trame verte et bleue étapes par étapes Les espaces de nature « extraordinaire »: milieux remarquables ....................... 14 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuums terrestres ......................... 16 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuités écologiques terrestres ......... 22 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuités écologiques aquatiques ....... 24 Les continuités écologiques du territoire .................................................. 26 Un réseau écologique global: milieux ordinaires et extraordinaires ..................... 28 Les continuums d’aménités .......................................................................... 30 Le réseau d’obstacles .................................................................................. 32 Les continuités écologiques et les obstacles aux déplacements ................ 34 Des continuités écologiques à la définition de la trame verte et bleue ...... 36 AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 13 Les espaces de nature « extraordinaire »: Milieux remarquables L a trame verte et bleue de Caen-Métropole se construit en plusieurs étapes successives. Avant de traiter les milieux de nature dite Thème Participation significative Participation forte Participation majeure Valeurs 1 10 100 Thème 1 - Milieux remarquables : valeur écologique intrinsèque des milieux et statut de protection « ordinaire », celle-ci s’attache à considérer les mi- ZNIEFF 2 lieux de nature « extraordinaire » ou aux cœurs de nature qui correspondent aux espaces refuges pour la faune et la flore.. ZNIEFF 1 ZICO PSIC SIC Milieux naturels remarquables et habitats d'espèces protégées ZPS Réserve naturelle Espaces naturels sensibles Zonages à valeur réglementaire ou à portée officielle Loi 1919 - cours d'eau classés par Les espaces de nature « extraordinaire » L232-6 - cours d'eau classés par Cette étape permet de spatialiser la majorité des cœurs de nature. Ils correspondent aux espaces na- Commentaires turels remarquables connus ou reconnus par des inLes espaces qui ressortent de cette première étape Les espaces participant de façon significative ou forte sont les zones Natura 2000 de l’estuaire de l’Orne et à la valeur écologique des milieux sont ceux ayant son extension en mer ainsi que les marais alcalins de fait l’objet d’un inventaire (ZNIEFF ou ZICO). Ils se Chicheboville. situent généralement le long des cours d’eau, sur le Le lit majeur des cours d’eau, notamment de l’Orne littoral et au niveau des marais (Dives, Vimont, Chi- Les milieux pris en compte dans cette étape sont ré- et de ses affluents, de la Thue et de la Mue et de la cheboville). partis dans le tableau ci-contre en fonction de leur Dives et de ses affluents, constituent le deuxième Les milieux les plus remarquables du territoire de importance relative les uns par rapport aux autres. type d’entités remarquables dont la participation est Caen-Métropole apparaissent globalement isolés les qualifiée de majeure. uns des autres. Les continuités écologiques existan- ventaires et des classements réglementaires. Milieux retenus tes s’appuient essentiellement sur le réseau des cours d’eau et notamment sur l’Orne. 14 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les espaces de nature « extraordinaire »: Milieux remarquables AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 15 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuums terrestres Thème L es espaces de nature dite ordinaire sont appréhendés selon différents continuums définis dans la partie relative aux concepts et aux fait l’objet d’une cartographie où l’occupation du sol se traduit par des milieux plus ou moins accueillants MOS CLC pour les espèces emblématiques considérées. La ré- 100 Milieux peu fréquentés (CLC) Milieux attractifs (CLC) Milieux structurants (CLC) 322 - Landes et broussailles 141 - Espaces verts urbains 331 - Plages, dunes et sables 123 - Zones portuaires 512 - Plans d'eau quatre continuums a été établie à partir d’une matri- Participation majeure 10 131 - Extraction de matériaux 423 - Zones intertidales des sols Corinne land Cover 2006 (CLC06) pour les Participation forte 1 112 - Tissu urbain discontinu 124 - Aéroports 421 - Marais maritimes partition des différents milieux du mode d’occupation Participation significative 111 - Tissu urbain continu 121 - Zones industrielles et commerciales 122 - Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés principes de la présente étude. Chaque continuum 142 - Equipements sportifs et de loisirs 411 - Marais intérieur 211 - Terres arables hors périmètres d'irrigation 241 - Cultures annuelles associées aux cultures permanentes 311 - Forêts de feuillus 312 - Forêts de conifères 231 - Prairies 242 - Systèmes culturaux et parcellaires complexes 243 - Territoires principalement occupés par l'agriculture 511- Cours et voies d'eau 313 - Forêts mélangées 324 - Forêt et végétation arbustive en mutation 522 - Estuaires 523 - Mers et océans ce de résistance des milieux aux déplacements pour les espèces-cibles (Econat©) détaillée dans l’annexe Obstacles Valeurs 0 Thème 2 - Continuums : fonctionnalité écologique des milieux "ordinaires" AEL : continuum des zones Milieux répulsifs (CLC) agricoles extensives et lisières Commentaires: technique de la présente étude. Les marais de la Dives, le cours de l’Orne au sud de Caen et ses affluents, l’Odon et la Laize, ainsi Continuum des zones agricoles extensives que le pré-bocage au Sud Ouest sont les zones po- et de lisières (AEL) tentiellement les plus favorables aux espèces carac- Rappel des espèces–cibles: caractère extensif de l’activité agricole des marais de Lièvre, perdrix, mustélidés, hérisson, musaraigne... ractère bocager de la région du Prébocage. mais aussi chevreuil et sanglier téristiques du continuum AEL. Ceci s’explique par le la Dives, la proximité de la forêt de Cinglais et le ca- La structure de ce continuum se compose de deux Milieux retenus: entités principales : Les milieux considérés pour la construction du conti- A noter que les milieux blancs (cf. carte cicontre et suivantes) correspondent à des milieux potentiellement favorables aux espèces animales (milieux attractifs ou peu fréquentés) mais éloignés de plus de 600 mètres d’un milieu structurant— cf. p9 et annexe technique). Les milieux relais correspondent au même type d’espace que les milieux blancs mais sont situés à moins de 600 mètres d’un milieu structurant. Ces espaces sont en discontinuité avec le continuum général. Un réseau de continuités naturelles potentielles qui suit les cours d’eau; nuum AEL sont issus uniquement du mode d’occupa- Un vaste espace structurant, à l’Est du territoire, tion des sols CLC 06 (Voir tableau ci-contre). 16 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole composé de marais. AUCAME Avril 2010 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuums terrestres AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 17 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuums terrestres Continuum des zones boisées Rappel des espèces-cibles: Thème Obstacles Participation significative Participation forte Participation majeure Valeurs 0 1 10 100 Milieux peu fréquentés (CLC) Milieux attractifs (CLC) Milieux structurants (CLC) Thème 2 - Continuums : fonctionnalité écologique des milieux "ordinaires" Milieux répulsifs (CLC) BOIS : continuum boisé 111 - Tissu urbain continu Chevreuil, sanglier et cerf. 112 - Tissu urbain discontinu 121 - Zones industrielles et commerciales 122 - Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés Milieux retenus: MOS CLC Les milieux considérés pour la construction du conti- 123 - Zones portuaires nuum des zones boisées sont issus uniquement du 124 - Aéroports mode d’occupation des sols CLC 06. 421 - Marais maritimes (Voir tableau ci-contre). 522 - Estuaires 131 - Extraction de matériaux 311 - Forêts de feuillus 141 - Espaces verts urbains 231 - Prairies 242 - Systèmes culturaux et parcellaires complexes 243 - Territoires principalement 142 - Equipements sportifs et de loisirs occupés par l'agriculture 211 - Terres arables hors périmètres 322 - Landes et broussailles d'irrigation 241 - Cultures annuelles associées 331 - Plages, dunes et sables aux cultures permanentes 512 - Plans d'eau 411 - Marais intérieur 312 - Forêts de conifères 313 - Forêts mélangées 324 - Forêt et végétation arbustive en mutation 511- Cours et voies d'eau 423 - Zones intertidales 523 - Mers et océans Commentaires: La forêt de Cinglais s’affirme logiquement comme l’espace emblématique structurant du territoire de Caen-Métropole pour le continuum des zones boisées. D’autres espaces boisés apparaissent dans l’espace rétro-littoral (bois du Caprice et boisements A noter que la juxtaposition des continuums des zones boisées et des zones agricoles extensives et de lisières forment un vaste ensemble naturel structurant. de Merville-Franceville) et dans la partie Est du territoire : le bois de Bavent, et certaines parties des marais de Bellengreville. Les fonds des vallées de l’Orne, de l’Odon et de la Laize participent également à ce continuum par l’intermédiaire des boisements de coteaux et des ripisylBretteville sur Laize, la forêt de Cinglais ves. Enfin, la structure fragmentée en îlots indépendants de ce continuum ne préfigure pas une grande connectivité entre ces espaces sur le territoire de Caen-Métropole. 18 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuums terrestres AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 19 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuums terrestres Thème Continuum des zones thermophiles sèches (ZTS) Rappel des espèces-cibles: Orthoptères (sauterelles, criquets), reptiles Obstacles Valeurs 0 Thème 2 - Continuums : fonctionnalité écologique des milieux "ordinaires" ZTS : continuum des zones Milieux répulsifs (CLC) thermophiles sèches MOS CLC Milieux retenus: Participation significative Participation forte Participation majeure 1 10 100 Milieux peu fréquentés (CLC) Milieux attractifs (CLC) Milieux structurants (CLC) 122 - Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés 211 - Terres arables hors périmètres d'irrigation 241 - Cultures annuelles associées aux cultures permanentes 421 - Marais maritimes 423 - Zones intertidales 121 - Zones industrielles et commerciales 123 - Zones portuaires 124 - Aéroports 512 - Plans d'eau 131 - Extraction de matériaux 522 - Estuaires 141 - Espaces verts urbains 523 - Mers et océans 142 - Equipements sportifs et de loisirs 331 - Plages, dunes et sables 111 - Tissu urbain continu 112 - Tissu urbain discontinu 231 - Prairies 313 - Forêts mélangées 324 - Forêt et végétation arbustive en mutation Les milieux considérés pour la construction du conti- 411 - Marais intérieur nuum ZTS sont issus 511- Cours et voies d'eau uniquement du mode d’occu- pation des sols CLC 06 (Voir tableau ci-contre). 322 - Landes et broussailles 242 - Systèmes culturaux et parcellaires complexes 243 - Territoires principalement occupés par l'agriculture 311 - Forêts de feuillus 312 - Forêts de conifères Commentaires : Les milieux favorables aux orthoptères et aux reptiles sont très peu nombreux mais néanmoins existants sur le territoire de Caen-Métropole. Ils se cantonnent sur certains côteaux de la basse vallée de l’Orne. Le continuum ZTS est composé de 2 îlots de superficie relativement modeste et dont les possibilités de connexion s’avèrent difficiles. Zone basse du coteau de l’Orne à Colombelles 20 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuums terrestres AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 21 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuités écologiques terrestres Les continuités écologiques terrestres: Classification des espaces : Commentaires : Synthèse des continuums terrestres La classification des espaces a été réalisée à dire La synthèse des continuums terrestres consiste en une agrégation des continuums des zones agricoles extensives et de lisières (AEL), des zones boisées et des zones thermophiles sèches. On obtient alors l’expression de la capacité potentielle d’accueil du territoire terrestre de Caen-Métropole pour la majorité d’expert. Elle rend compte d’une capacité potentielle La synthèse des continuums terrestres permet d’ap- d’accueil graduelle en fonction de l’occupation du sol. précier la structure spatiale des continuités écologiques terrestres du territoire de Caen-Métropole. 5 classes ont été déterminées en fonction de deux Cette structure comporte plusieurs types d’entités qui critères : des espèces animales. la perméabilité des milieux pour les espèces ani- assurent potentiellement des continuités écologiques males (milieu structurant, attractif, peu fréquen- entre les différents espaces du territoire. té et répulsif); le type de continuum. Continuum des espaces agricoles extensifs et On distingue deux grands ensembles : de lisières: toire où alternent les espaces agro-naturels des ce continuum représente un vaste espace, notam- marais de la Dives, de Vimont et de Bellengrevil- ment dans le secteur des marais. le et les zones boisées telles que le bois de Ba- Types d’espaces Continuum des zones boisées : ce continuum est moyennement représenté sur le territoire de Caen-Métropole. Il s’avère très complémentaire avec le continuum AEL. L’association des deux permet d’obtenir de grandes continuités natu- Espaces composés d’au moins un milieu structurant et d’un autre type de milieu relles potentielles. Continuum des zones thermophiles sèches: Espaces ne comportant ni milieux attractifs ni milieux structurants res sur le territoire de Caen-Métropole et ce type de continuum est peu représentatif du territoire. vent. La forêt de Cinglais et les premières pentes de la Suisse normande. Espaces composés d’un milieu structurant Espaces ne comportant pas de milieux structurants les milieux qui composent le continuum ZTS sont ra- Une vaste zone dans la partie orientale du terri- Espaces composés de milieux répulsifs En plus de ces grands ensembles, des continuités parfois incomplètes apparaissent le long des vallées de cours d’eau. C’est le cas des vallées de l’Odon, de l’Orne, de la Laize… Enfin, la structure écologique terrestre du territoire se compose également d’îlots à forte capacité d’accueil mais noyés dans le vaste espace agricole de la plaine de Caen qui ne favorise pas les connexions biologiques entre ces îlots. 22 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuités écologiques terrestres AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 23 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuités écologiques aquatiques Le continuum des milieux aquatiques et humides Thème Obstacles Participation significative Participation forte Participation majeure Valeurs 0 1 10 100 Thème 2 - Continuums : fonctionnalité écologique des milieux "ordinaires" MAH : continuum des milieux aquatiques et humides Rappel des espèces-cibles : Poissons, amphibiens, avifaune, reptiles aquatiques, odonates Milieux retenus: MOS CLC Milieux répulsifs (CLC) 111 - Tissu urbain continu 141 - Espaces verts urbains 331 - Plages, dunes et sables 112 - Tissu urbain discontinu 121 - Zones industrielles et commerciales 122 - Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés 231 - Prairies 242 - Systèmes culturaux et parcellaires complexes 243 - Territoires principalement occupés par l'agriculture 411 - Marais intérieur 123 - Zones portuaires 311 - Forêts de feuillus 124 - Aéroports 312 - Forêts de conifères 131 - Extraction de matériaux 313 - Forêts mélangées 324 - Forêt et végétation arbustive en mutation 142 - Equipements sportifs et de loisirs Les milieux considérés pour la construction du conti- 211 - Terres arables hors périmètres d'irrigation 241 - Cultures annuelles associées aux cultures permanentes 322 - Landes et broussailles nuum MAH correspondent aux cours d’eau, aux plans d’eau, aux zones humides, aux zones inondables ain- Milieux peu fréquentés (CLC) Zones Milieux attractifs issus des traitements, Milieux structurants (CLC) BD Inondables (DIREN), inventaire des , inventaire des zones humides Carthage (IGN), , inventaire des zones zones humides (DIREN) (DIREN) humides (DIREN) 511- Cours et voies d'eau 512 - Plans d'eau 423 - Zones intertidales 522 - Estuaires 523 - Mers et océans si qu’à la zone de balancement des marées. Les données utilisées proviennent du mode d’occupation des sols CLC 06 et de la DREAL Basse-Normandie. (Voir tableau ci-contre). Commentaires: Le continuum MAH constitue les continuités écologi- La structure écologique aquatique de Caen-Métropole ques aquatiques du territoire de Caen-Métropole. comporte également la vaste zone de marais de l’Est du territoire qui assure une continuité entre l’espace Celles-ci s’articulent autour de : Estuaire de l’Orne, baie de Sallenelles 24 littoral et maritime et l’espace continental. L’Orne et de ses affluents mais également sur les Enfin, le continuum MAH prend en compte l’aléa autres cours d’eau du territoire, notamment la inondation dans sa construction en qualifiant les zo- Dives et ses affluents à l’Est et la Thue et la Mue nes inondables d’ « occasionnellement fréquentées » à l’Ouest. par les espèces inféodées aux milieux aquatiques et L’ensemble estuaire de l’Orne/côte de Nacre/côte humides. Ces espaces sont notamment localisés dans Fleurie s’affirmant comme le plus vaste milieu la vallée de l’Orne. structurant du continuum MAH. Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les espaces de nature « ordinaire »: les continuités écologiques terrestres AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 25 Les continuités écologiques du territoire Synthèse des continuums : Les continuités écologiques du territoire de Caen-Métropole La synthèse des continuums combine les continuités écologiques terrestres et aquatiques selon un même niveau d’importance. Le résultat cartographique exprime la capacité potentielle d’accueil du territoire de Caen-Métropole pour la majorité des espèces animales. Classification des espaces : Commentaires : La classification des espaces a été réalisée à dire La synthèse des continuums permet d’apprécier l’in- d’expert. Elle rend compte d’une capacité potentielle tégration spatiale des continuités écologiques du ter- d’accueil graduelle en fonction de l’occupation du sol. ritoire de Caen-Métropole. Six classes ont été déterminées en fonction de deux Elle s’appuie sur les vallées de cours d’eau qui struc- critères: turent le territoire de façon linéaire et assurent po- la perméabilité des milieux pour les espèces ani- tentiellement des connexions biologiques entre le males (milieu structurant, attractif, peu fréquen- Nord et le Sud. té et répulsif); En plus de ces vallées, on distingue plusieurs grands le type de continuum. ensembles naturels mis en relation par celles-ci. Ces espaces à enjeux sont: Types d’espace Fleurie; Espaces composés d’au moins deux milieux structurants Espaces composés d’au moins un milieu structurant Espaces ne comportant aucun milieu structurant Espaces ne comportant ni milieu structurant, ni milieu attractif Espaces composés de milieux répulsifs L’entité estuaire de l’Orne/Côte de Nacre/Côte La forêt de Cinglais et les premières pentes de la Suisse Normande; L’entité composée des marais de la Dives, de Vimont et de Chicheboville reliés par des espaces boisés. Enfin, quelques espaces à forte capacité d’accueil se trouvent noyés dans le vaste espace agricole de la plaine de Caen, peu favorable à la majorité des espèces animales en raison du caractère intensif de cette activité. La connexion entre ces espaces apparait Massif dunaire—Ouistreham 26 alors difficile. Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les continuités écologiques du territoire AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 27 Un réseau écologique global Les continuités écologiques : un réseau maillé entre les cœurs de nature au service de la biodiversité La carte ci-contre permet de mettre en exer- Sur le territoire de Caen-Métropole, on distingue ai- C’est notamment le cas des marais de la Dives, gran- gue l’importance que revêtent les milieux de nature sément les fonds de vallée, notamment les vallées de de continuité composée d’une alternance de bois, de « ordinaire » au sein du réseau écologique global du l’Orne et de l’Odon, comme espaces assurant une marais et de prairie humides, située entre les marais territoire de Caen-Métropole. continuité entre les milieux remarquables et jouant le de Chicheboville/ Bellengreville et l’estuaire de la Di- rôle de zone tampon nécessaire à la tranquillité des ves, où les activités telles que l’agriculture extensive espèces. ou la chasse sont très présentes. En effet, les cœurs de nature, espaces connus et reconnus pour leurs richesses naturelles, sont fréquemment isolés les uns des autres. Les continuités écolo- Ces zones tampon sont également utilisées ou poten- giques permettent ainsi d’identifier et d’assurer po- tiellement utilisables pour d’autres usages tels que tentiellement des liens fonctionnels entre les milieux les loisirs de nature ou l’agriculture extensive. Ces de nature « extraordinaire » et d’entretenir ainsi la espaces cumulent ainsi des fonctions écologiques, biodiversité locale. sociales et économiques. Par ailleurs, les continuités écologiques sont composés d’espaces qui forment une zone tampon entre les espaces inventoriés et réglementaires, et les zones urbanisées ou agricoles exploitées de façon intensive. Les marais de la Dives 28 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Un réseau écologique global AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 29 Les continuums d’aménités Les espaces de loisirs, les liaisons douces et les paysages : véritable continuum d’aménités du territoire Thème Participation significative Participation forte Participation majeure Valeurs 1 10 100 Thème 3 - Loisirs, liaisons douces et paysage : fonctions d'aménités des milieux Sites inscrits Les déplacements doux des hommes Sites touristiques et patrimoniaux Sites classés Périmètre autour du monument historique Monument historique Parcs périurbains inscrits au SDAC Le territoire est parcouru de liaisons douces de plusieurs types, des chemins de petite ou de grande randonnée, pédestre, équestre ou de cyclotourisme, des sentiers aménagés et balisés… Ces liaisons douces sont plus ou moins connues et utilisées. Elles peuvent être également valorisées dans une fonction paysagère. Elles permettent tout Sentier PR Sentier GR Aménagement vélo Itinéraire vélo Circuits et chemins En vert, les éléments partiellement disponibles Commentaires: autant la simple balade dominicale que la découverte de points forts d’intérêt touristique du patrimoine Plusieurs itinéraires de randonnées cyclables ou pé- culturel (sites classés, monuments), paysager ou destres permettent de joindre la Suisse Normande au environnemental. littoral de la Côte de Nacre en passant par le centre de l’agglomération caennaise. A ce titre, le cours de Eléments retenus: l’Orne et le chemin de halage constitue des itinéraires valorisés et privilégiés. Les éléments considérés pour la construction de ce continuum sont de deux types : Aussi, un réseau composé de parcs périurbains et de monuments historiques telle que l’Abbaye d’Ardennes les voies et itinéraires de randonnées pédestres, semble préfigurer une ceinture d’espaces d’aménités cyclables, équestres, ...; autour de l’agglomération caennaise. Les sites paysagers et patrimoniaux (bâtis ou non bâtis) (Voir tableau ci-contre). Ce continuum permet d’affirmer la fonction sociale des espaces naturels du territoire qui composent les le canal, espace de nature et de loisirs continuités écologiques terrestres et aquatiques . 30 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les continuums d’aménités AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 31 Le réseau d’obstacles Obstacles aux déplacements des espèces Critères Thème Obstacle imperméable Gêne incontournable Thème 4 -Obstacles : barrières et coupures des infrastructures vertes et bleues La résistance des milieux aux déplacements de Gêne moindre Routes avec trafic > 5000 véhicules par jour Routes avec trafic entre 2000 et 5000 véhicules par jour Zones urbaines Zone bâtie dense (CLC 00) Zone bâtie diffuse (CLC 00) Zones d'activités (CLC 00) Aménagements divers Voies ferrées Canal Lignes à haute tension Ouvrages hydrauliques transversaux Ouvrages hydrauliques infranchissable Infrastructures routières la faune n’est pas le seul critère limitant en terme de Gêne importante Voies de type autoroutier connectivité écologique. De nombreux obstacles de différentes natures occasionnent des coupures plus ou moins perméables aux déplacements. Ces obstacles d’origine anthropiques fragmentent l’espace vital de la faune et les espaces de loisirs de nature des hommes. Eléments retenus: Les éléments considérés pour la construction de ce continuum sont de deux types : Les infrastructures de transport (routes, voies ferrées, lignes à haute tension) ; L’urbanisation (Voir tableau ci-contre). Ouvrage hydraulique selon franchissabilité En vert, les éléments nécessitant une convention Commentaires: Le territoire de Caen-Métropole est doté d’un réseau Les obstacles aux déplacements de la faune s’avèrent routier performant composé d’un périphérique com- donc nombreux sur le territoire du SCoT de Caen- plet en centre d’agglomération et de six radiales en Métropole. 2x2 voies (N13, A13, A84, A88, RD7, RD514, RD562). Ce type d’infrastructure routière représente un obstacle imperméable pour la faune en raison des trafics et de l’emprise des voies. Ce réseau routier est en partie responsable de la forme de l’urbanisation sur le territoire de CaenMétropole. En effet, l’urbanisation est ventilé sur l’ensemble du territoire et elle occasionne la formation d’îlots de résistance plus ou moins importants aux déplacements des espèces. 32 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Le réseau d’obstacles AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 33 Les continuités écologiques et les obstacles aux déplacements Le centre de l’agglomération caennaise montre L Des projets potentiellement perturbateurs un autre type d’imperméabilité aux déplacements de a superposition des continuités écologiques du la faune. En effet, la présence d’un périphérique Les projets d’infrastructures de transport du territoire et des obstacles aux déplacements complet contraint assez fortement la circulation des territoire de Caen-Métropole auront tendance à cloi- des espèces permet d’apprécier les impacts espèces à travers cet espace urbanisé. sonner un peu plus l’espace et, de manière globale, réels et potentiels du développement urbain sur le Néanmoins, les cours d’eau de l’Orne et de l’Odon pourraient rompre certaines continuités écologiques territoire du SCoT de Caen-Métropole. permettent à la nature d’entrer au cœur même de la définies par la présente étude. ville en maintenant une connexion entre le bassin Des obstacles qui cloisonnent le territoire versant de l’Orne Moyenne et l’entité basse vallée de A ce titre, le projet de liaison routière Troarn- l’Orne/estuaire/littoral. Courseulles ou les projets relatifs à la Directive Terri- La prairie et la zone d’expansion des crues de l’Orne toriale d’Aménagement de l’estuaire de la Seine com- Les infrastructures routières et les zones urba- sur les communes de Caen et de Louvigny consti- me ils sont exprimés actuellement présentent les nisées de Caen-Métropole constituent un réseau tuent la seule enclave potentiellement favorable aux caractéristiques perturbatrices pour le milieux natu- d’obstacles aux déplacements de la faune. Ce réseau espèces animales à l’intérieur du périphérique. rels et leurs fonctions de corridor. partage le territoire du SCoT en secteurs quasiment étanches et ne favorise pas les relations intersecteurs qui s’avèrent alors difficiles pour la faune. Les vallées de cours d’eau telles que les vallées En effet, l’extension du terminal ferry et l’extension du Dan, de l’Odon, de l’Orne et de la Laize font l’ob- du port de plaisance en amont de l’écluse de Ouistre- jet d’une urbanisation soutenue. Dans ces secteurs, ham pourraient créer des ruptures au sein des conti- La fragmentation des milieux composant les on assiste à une réelle concurrence entre les zones nuités écologiques dans ces espaces reconnus pour continuités écologiques est particulièrement marquée urbanisées et les milieux potentiellement favorables leur forte capacité d’accueil. au niveau du vaste espace continu de marais et de à la biodiversité. Nota: Les interprétations précédentes doivent faire bois de l’Est du territoire par les infrastructures rouEnfin, les échanges entre l’estran et l’espace l’objet d’études de terrain afin d’affiner et de confir- Paris-Caen). rétro littoral sont limités par le caractère très urbani- mer les risques de ruptures des continuités et corri- Ce secteur se distingue aussi par l’éparpillement de sé de la Côte de Nacre. Les quelques coupures d’ur- dors écologiques et d’envisager, le cas échéant, des ses zones urbanisées. Le tissu urbain s’insère au sein banisation ne semblent pas non plus permettre la mesures compensatoires. de ce grand ensemble, doté d’une importante capaci- présence de continuités écologiques sur le littoral. tières et ferrées (RD513, N175, A13, N13, voie ferrée té d’accueil globale, sans présenter d’effets perturbateurs apparemment majeurs sur la connectivité des milieux naturels. 34 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Les continuités écologiques et les obstacles aux déplacements AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 35 Des continuités écologiques à la définition de la trame verte et bleue Les applications possibles suite à la définition du réseau des continuités écologiques En matière d’infrastructures de transport et sécurité La carte de la trame verte et bleue ci-contre et les routière développements suivants correspondent à la proposition technique de l’AUCAME concernant la tra- Les applications sont multiples et interviennent dans les différents champs d’action suivants : En matière de planification urbaine Identifier rapidement les zones de fragmentation duction réglementaire de la prise en compte des majeure et proposition de mesures compensatoi- continuités res appropriées. Métropole; les objectif poursuivis étant la préserva- Délimitation préliminaire des zones à risques tion de la biodiversité et la protection des milieux d’accidents faune/trafic dans les études visant la naturels remarquables. écologiques dans le SCoT Caen- mise en place de mesures de sécurité. Contribuer à une meilleure définition Concrètement, la trame verte et bleue consiste en un des contraintes naturelles dans les documents de La définition du réseau des continuités écologiques regroupement planification; du territoire de Caen-Métropole offre aux collectivités « extraordinaire » et les milieux de nature dite Analyser, dans une première approche globale, en charge de l’aménagement du territoire un outil de « ordinaire » dans un même cadre d’interprétation. la compatibilité d’un projet avec les sites proté- travail et d’aide à la décision permettant d’identifier gés existants et la structure des éléments d’in- les dysfonctionnements existants, les incidences de Ces milieux sont ensuite répartis en trois classes en terconnexion ou d’interaction préexistants; nouveaux projets de développement et les efforts fonction de leur degré d’importance relative pour la Constituer un cadre pour l’élaboration de l’éva- nécessaires pour coordonner la restructuration des préservation de la biodiversité et auxquelles corres- luation environnementale des documents d’urba- réseaux locaux existants. pondent des mesures réglementaires. 36 nature dite Cet outil pourra être mis à jour par des études ci- tion stricte qui les protège de toute nouvelle urbani- dans le cadre de mesures compensatoires; blées de terrain afin de préciser à des échelles plus sation. Identifier puis gérer et aménager des biotopes fine que celles du SCoT les stratégies d’aménage- permettant la restauration ou la création de ment. En matière d’agriculture de Définir des zones potentielles de revitalisation continuités écologiques. milieux Ainsi , les cœurs de nature bénéficient d’une protec- nisme; des Dans les espaces assurant les continuités écologiques entre les cœurs de nature et/ ou jouant le rôle de Le SCoT Caen-Métropole et l’émergence du tampon entre les cœurs de nature et les autres mi- concept de trame verte et bleue métropolitaine lieux urbains ou agricole, des modalités d’aménagement compatibles avec la sensibilité écologique des Adapter les pratiques agricoles dans les espaces Les travaux du SCoT Caen-Métropole ont conduit participant de façon majeure aux continuités l’AUCAME à s’interroger sur la problématique des écologiques continuités écologiques. Le concept de trame verte et Entretenir les espaces favorables à la faune Enfin, les espaces pouvant accueillir des milieux de bleue qui en a découlé a nourri les différentes phases créés par le maintien de l’activité agricole nature ordinaire identifiés à l’échelle communale du projet de territoire, pour en constituer l’un des pourront faire l’objet de mesures de protection adap- piliers. tées sites doivent être mises en œuvre. Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Des continuités écologiques à la définition de la trame verte et bleue AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 37 Annexe méthodologique et technique 38 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril2010. Annexe technique Moyens techniques L’AUCAME dispose du logiciel « ArcGis 9.2 ArcEditor ». La version 9.3 a été nécessaire pour réaliser tous les traitements. Le guide technique de la méthode IVB initiée par la DIREN Rhône-Alpes dans le cadre de l’élaboration du SCoT Sud-Loire a servi de base aux travaux. Ce guide a été construit pour le logiciel SIG MapInfo. Les traitements ont donc été transcrits pour le logiciel ArcGis. Echelles de validité et de représentation Les échelles des données utilisées conditionnent l’exploitation visuelle et les cartes papier. L’échelle de définition des données d’occupation du sol Corine Land Cover qui constitue la donnée centrale de l’étude est le 1/100 000ème. Les échelles de représentation varient du 1/50 000 au 1/250 000ème. Traitements SIG Toutes les couches SIG utilisées doivent avoir le même système de projection et être découpées à l’échelle du périmètre de l’étude. Ce périmètre est celui du SCoT étendu d’un kilomètre pour prendre en compte des espaces limitrophes pouvant avoir une influence sur le territoire du SCoT. Régulièrement les couches SIG traitées (notamment les buffers) ont été découpées par le périmètre d’étude et les résultats des traitements vérifiés par un calcul des surfaces (comparaison avec la superficie du territoire de l’étude). Ce travail a nécessité des traitements utilisés couramment sous environnement SIG (créer une nouvelle couche, créer un champ, sélectionner des entités …) et d’autres plus complexes (Géoprocessing : intersect, erase, …) Données numériques (tableau ci-contre) AUCAME Avril 2010 Sources de donDisponibilité nées Thème 1 – Milieux remarquables : valeur écologique intrinsèque des milieux et statut de protection Espace naturel sensiConseil Général Oui ble BD Carto / Institution interdépartementale Cours d’eau classés Oui Milieux naturels du bassin de l’Orne remarquables et zonages à valeur ZPS DIREN Oui réglementaire ou à PSIC DIREN Oui portée officielle SIC DIREN Oui Réserve naturelle DIREN Oui ZICO DIREN Oui ZNIEFF 1&2 DIREN Oui Thème 2 – Continuums : fonctionnalité écologique des milieux « ordinaires » Occupation du sol Corine Land Cover IFEN Oui Critères complémentaires à l’occupation BD Carthage IGN Oui du sol Critères complémenZones Inondables DIREN Oui taires spécifiques Thème 3 – Loisirs, liaisons douces et paysage : fonctions d’aménités des milieux Sites touristiques – Comité départemenNon fréquentations tal du tourisme Sites touristiques et Sites classés DIREN Oui patrimoniaux Sites inscrits DIREN Oui Parcs périurbains CA Caen la mer Oui Critères Sentiers de petite et grande randonnée Numérisation AUCAME sur Scan 25 IGN Oui (non exhaustif) Aménagements et itinéraires vélo Numérisation AUCAME sur Scan 25 IGN Oui (non exhaustif) Circuits et chemins Thème 4 – Obstacles : barrières et coupures des infrastructures vertes et bleues Infrastructures rouInfrastructures rouCG14, IGN (BD Cartières : type de rouOui tières to) tes, trafic routier Zones bâties extraiZones urbaines IFEN Oui tes du Corine Land Cover Aménagements diVoie ferrée, canal, IGN (BD Carto) Oui vers lignes haute tension Ouvrages hydrauliOuvrages hydrauliNon (Convention en DDAF, DDE ques ques attente) Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 39 Annexe technique La construction des IVB étape par étape Quatre grands thèmes sont distingués dans la construction des IVB. Thème 1 : Milieux remarquables Thème 2 : Continuums Thème 3 : Loisirs, liaisons douces et paysage Thème 4 : Obstacles Thème 1 : Milieux remarquables Les milieux naturels patrimoniaux sont des zones d’inventaires et des zones bénéficiant d’un statut de protection. Ce sont des concentrations d’habitats favorables aux espèces animales. Selon leur valeur écologique et leur pérennité (garantie par des protections réglementaires), ces milieux participent de manière plus ou moins forte aux continuums : participation majeure : PSIC, SIC, ZPS, réserve naturelle, espaces naturels sensibles, cours d’eau classés participation forte : ZNIEFF de type 1 participation significative : ZNIEFF de type 2, ZICO Critères Thème Participation significative Participation forte Participation majeure Valeurs 1 10 100 Thème 1 - Milieux remarquables : valeur écologique intrinsèque des milieux et statut de protection ZNIEFF 2 Milieux naturels ZICO remarquables et habitats d'espèces protégées Zonages à valeur réglementaire ou à portée officielle ZNIEFF 1 PSIC SIC Thème 2 : Continuums Dans un cadre paysager très hétérogène sur un grand territoire, la faune fréquente des milieux préférentiels en fonction de ses besoins et évite les milieux urbanisés. Tous ces milieux, le plus souvent qualifiés d’ « ordinaires », sont classés par ordre d’importance en fonction de deux critères : la probabilité de présence de l’espèce (ou potentialité d’accueil du milieu vis-à-vis d’un cortège d’espèces) la perméabilité du milieu aux déplacements de la faune (variable selon les cortèges d’espèces). Cela peut aussi se traduire par un coefficient de résistance du milieu aux déplacements ZPS Réserve naturelle Espaces naturels sensibles Les milieux de nature ordinaire sont donc organisés en 4 classes selon la perméabilité et le potentiel d’accueil d’un milieu donné : milieux structurants, milieux attractifs, milieux peu fréquentés, milieux relais et milieux répulsifs. Loi 1919 - cours d'eau classés par L232-6 - cours d'eau classés par Dans un premier temps, il s’agit de transformer toutes les données linéaires en données surfaciques. Une largeur de 50 mètres est attribuée aux cours d’eau. Ce choix, arbitraire, permet de rendre visibles ces informations sur les sorties papier au 1/200 000ème. Le travail SIG consiste ensuite à regrouper les couches qui ont la même valeur de participation afin d’obtenir trois couches représentant chacune une valeur de participation des milieux remarquables. 40 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Annexe technique Le tableau suivant reprend les coefficients de résistance issus de la méthode Econat (BE indépendant) de chaque milieu Corine Land Cover présent sur notre territoire d’étude. A noter que les valeurs de participation des 4 types de milieux à la fonctionnalité des espaces (structurants, attractifs, peu fréquenté et répulsif) répondent à une logique exponentielle afin de marquer clairement la hiérarchie entre les espaces. CODE CLC 111 112 121 122 123 124 131 141 142 211 231 241 242 243 311 312 313 322 324 331 411 421 423 511 512 522 523 MOSCLC Tissu urbain continu Tissu urbain discontinu Zones industrielles et commerciales Reseaux routier et ferroviaires et espaces associes Zones portuaires Aeroports Extraction de materiaux Espaces verts urbains Equipements sportifs et de loisirs Terres arables hors perimetres d'irrigation Prairies Cultures annuelles associees aux cultures permanentes Systemes culturaux et parcellaires complexes Territoires principalement occupes par l'agriculture Forets de feuillus Forets de coniferes Forets melangees Landes et broussailles Foret et vegetation arbustive en mutation Plages dunes et sables Marais interieurs Marais maritimes Zones intertidales Cours et voies d'eau Plans d'eau Estuaires Mers et oceans La première étape de la construction des continuums a consisté à associer la matrice à la couche d’occupation du sol Corine Land Cover. Une fois la jointure réalisée, une couche pour chaque type de milieu (structurant, attractif, peu fréquenté et répulsif) et pour chaque continuum a été créée. BOIS COEFF 100 100 BOIS VAL 0 0 MAH COEFF 100 100 MAH VAL 0 0 AEL COEFF 100 100 AEL VAL 0 0 ZTS COEFF 30 30 ZTS VAL 1 1 100 0 100 0 100 0 30 1 100 100 100 30 30 30 0 0 0 1 1 1 100 100 100 100 30 100 0 0 0 0 1 0 100 100 100 30 30 30 0 0 0 1 1 1 100 30 30 30 30 30 0 1 1 1 1 1 30 5 1 10 100 30 0 1 30 0 1 100 100 5 0 10 30 1 100 0 30 1 100 0 5 10 30 1 0 100 5 10 5 0 0 0 5 10 100 100 100 10 30 30 30 30 100 1 1 1 1 0 0 30 30 30 5 100 1 1 1 10 5 5 5 5 0 10 10 10 10 100 0 5 5 100 100 5 30 100 100 100 10 10 0 0 10 1 0 0 30 0 0 30 30 0 0 30 30 1 100 100 1 1 100 100 1 1 30 5 5 100 100 5 100 100 100 1 10 10 0 0 10 0 0 0 5 5 5 100 100 5 100 100 100 10 10 10 0 0 10 0 0 0 Ce sont ces couches SIG qui ont servi de base à la construction des continuums écologiques. La construction du continuum des milieux aquatiques et humides diffère des trois autres. En effet, pour ce continuum, les milieux attractifs ne sont pas définis par l’occupation du sol mais ils sont construits directement à partir des milieux structurants. Une autre différence réside dans l’enrichissement des différents milieux du continuum MAH par des données de la BD Carthage et de la DIREN (zones inondables). Construction des continuums BOIS, AEL et ZTS La construction des continuums se fait selon la logique des déplacements de la faune liée aux coefficients de résistance des milieux. La procédure est la même pour les continuums BOIS, AEL et ZTS. Les déplacements ne sont pas contraints dans les milieux structurants. Dans les milieux attractifs, le déplacement maximal des espèces est égal à 600 mètres : 3000 (Coût de déplacement maximal d’une espèce = Cmax) / 5 (Coefficient de résistance d’un milieu attractif). En termes de SIG, il s’agit de sélectionner puis d’isoler les milieux attractifs issus du Corine Land Cover situés à moins de 600 mètres d’un milieu attractif. Matrice ECONAT AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 41 Annexe technique Dans les milieux peu fréquentés, le déplacement maximal des espèces est égal à 100 mètres : 3000 (Cmax) / 30 (Coefficient de résistance d’un milieu peu fréquenté). Les milieux peu fréquentés issus du Corine Land Cover situés à moins de 100 mètres d’un milieu structurant ou des milieux attractifs sélectionnés précédemment sont donc sélectionnés puis isolés. De ces milieux peu fréquentés ne sont conservés que ceux se trouvant à moins de 600 mètres d’un milieu structurant. En effet, des milieux peu fréquentés situés à plus de 600 mètres d’un milieu structurant ne peuvent être fréquentés par une espèce puisque celle-ci aurait dépassé son capital de déplacement maximal. Ces opérations ont permis de créer une couche des trois milieux principaux (structurants, attractifs et peu fréquentés) pour les trois continuums. Cartographie des trois continuums : Milieux relais L’étape suivante a consisté à isoler les milieux relais qui correspondent aux polygones « miettes » des continuums. Ce sont des milieux attractifs ou peu fréquentés sans continuité avec des milieux structurants donc à priori non accessibles, mais situés à moins de 600 mètres d’un milieu structurant. A ce stade, tous les types de milieux pour chaque continuum ont été créés. Il reste à créer les milieux « blancs ». Ces milieux correspondent à des milieux attractifs ou peu fréquentés issus du Corine Land Cover qui n’ont pas été sélectionnés en raison de leur distance (supérieure à 600 mètres) avec les milieux structurants. 42 Construction du continuum MAH Le continuum des milieux aquatiques et humides se présente comme un cas particulier parmi les continuums. Sa construction, même si elle est basée sur la logique des déplacements de la faune, diffère quelque peu des trois autres continuums. En effet, les bases de données d’occupation du sol ne sont pas assez précises et complètes, en particulier en raison de leur échelle de validité (1/100 000ème pour Corine Land Cover). Des données issues de la BD Carthage, entre autres, sont donc intégrées aux données d’occupation du sol pour définir les milieux structurants du continuum. D’autre part, son élaboration diffère légèrement des autres continuums à cause de la linéarité de la plupart de ses éléments constitutifs. Enfin, cette notion de continuum est valable pour la plupart des espèces inféodées aux milieux aquatiques et humides à l’exception notable des poissons qui ne peuvent sortir des milieux structurants. Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Annexe technique Les continuités écologiques terrestres Plusieurs points diffèrent dans la construction du continuum MAH : Enrichissement des milieux structurants avec les données de la BD Carthage : intégration des cours d’eau linéaires après quelques traitements (sélection des cours d’eau à ciel ouvert, application d’une zone tampon en fonction de la largeur du lit du tronçon) et des cours d’eau et plans d’eau surfaciques. Enrichissement des milieux structurants avec les données ‘Zones humides’ de type ‘Mares, étangs, lacs’ de la DIREN (choix AUCAME). Enrichissement des milieux peu fréquentés avec les données ‘Zones inondables ‘ de la DIREN (choix AUCAME). Enrichissement des milieux peu fréquentés avec les données ‘Zones humides’ (de type ‘Non défini’, ‘Boisements, peupleraies’, ‘Prairies’) de la DIREN (choix AUCAME). Construction des milieux attractifs à partir des milieux structurants : zone tampon de 50 mètres autour des milieux structurants. Création d’une classe supplémentaire avec les données DIREN des zones inondables : ‘milieux occasionnellement fréquentés’ (choix AUCAME). Cette dernière particularité permet d’intégrer les zones inondables qui n’ont pas été prises en compte dans le continuum parce qu’elles n’appartenaient pas aux milieux peu fréquentés situés à moins de 600 mètres des milieux structurants. Le continuum MAH ne permet pas d’identifier les milieux relais. Enrichissement des ‘milieux occasionnellement fréquentés’ avec les données ‘Zones humides’ (de type ‘Cultures, labours’, ‘Friches plus ou moins boisées’) de la DIREN (choix AUCAME). Il a été décidé, dans la méthode IVB réalisée par la DIREN Rhône-Alpes, que les milieux aquatiques et humides traversant des zones urbanisées n’avaient pas de milieux connexes. Les milieux attractifs et peu fréquentés superposés à des zones urbaines ont été supprimés. La synthèse des continuums terrestres est le résultat du croisement des continuums AEL, BOIS et ZTS. La formule de calcul du cumul des valeurs de participation est la suivante : ZTS_val + AEL_val + BOIS_val La somme des valeurs de participation peut théoriquement s’étendre entre 0 et 300 (100 + 100 + 100 : espaces correspondant à trois milieux structurants). Dans les faits, aucun espace n’est composé de trois milieux structurants (les espaces boisés et thermophiles sont incompatibles par exemple). La dernière difficulté réside dans les choix des bornes de classes qui serviront à représenter graphiquement les résultats de la synthèse. Nous avons retenu une répartition en 5 classes : Couleur retenue Bornes des classes 0 0-9 10 - 99 100 101 - 300 Contenu Aucun milieu peu fréquenté, attractif ou structurant Aucun milieu attractif ou structurant Aucun milieu structurant Un milieu structurant Au moins un milieu structurant Les différentes classes détaillées ci-dessus représentent des potentiels d’accueil pour les espèces inféodées aux milieux terrestres. Au cours des traitements successifs, les éventuelles superpositions entre les différents milieux (ex : milieux répulsifs superposés à d’autres types de milieux) liées à l’utilisation de données complémentaires à l’occupation du sol ont été supprimées. Pour le reste, la procédure et les traitements sont les mêmes que pour les trois autres continuums. La représentation cartographique a été adaptée au caractère aquatique du continuum : Le continuum MAH constitue les continuités écologiques aquatiques du territoire. AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 43 Annexe technique Nous avons retenu une répartition en 5 classes : Couleur retenue Bornes des classes 0 0-9 10 - 99 Contenu Aucun milieu peu fréquenté, attractif ou structurant Aucun milieu attractif ou structurant Aucun milieu structurant 100 - 199 Au moins un milieu structurant 200 - 400 Au moins deux milieux structurants Les différentes classes détaillées ci-dessus représentent des potentiels d’accueil pour la majorité des espèces animales. Synthèse des continuums L’objectif de la synthèse des continuums est d’obtenir par croisements une couche SIG unique contenant les valeurs de participation des continuums : à chaque milieu (polygone de la couche de synthèse) correspond un potentiel d’accueil de la majorité des espèces animales. La synthèse croise tous les continuums créés précédemment. La formule de calcul du cumul des valeurs de participation est la suivante : ZTS_val + AEL_val + BOIS_val + MAH_val La somme des valeurs de participation peut théoriquement s’étendre entre 0 et 400 (100 + 100 + 100 + 100 : espaces correspondant à quatre milieux structurants). Dans les faits, aucun espace n’est composé de quatre milieux structurants (les milieux humides et thermophiles sont incompatibles par exemple). La dernière difficulté réside dans les choix des bornes de classes qui serviront à représenter graphiquement les résultats de la synthèse. 44 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Annexe technique Thème 3 : Loisirs, liaisons douces et paysage Thème 4 : Obstacles Ce thème correspond au continuum d’aménité que représente le réseau des voies de communication douces, les paysages naturels comme construits, les sites inscrits et classés … Les obstacles sont tous les éléments du territoire qui peuvent provoquer une coupure dans les continuums écologiques ou entraîner une fragmentation des milieux. Ils sont hiérarchisés selon le degré de gêne qu’ils créent. Les différents obstacles présents sur le territoire peuvent être distingués en quatre thèmes. Critères Thème Participation significative Participation forte Participation majeure Valeurs 1 10 100 Sites inscrits Sites touristiques et patrimoniaux Périmètre autour du monument historique Critères Thème Thème 3 - Loisirs, liaisons douces et paysage : fonctions d'aménités des milieux Sites classés Monument historique Obstacle imperméable Sentier PR Sentier GR Aménagement vélo Itinéraire vélo Circuits et chemins Gêne importante Gêne moindre Thème 4 -Obstacles : barrières et coupures des infrastructures vertes et bleues Routes avec trafic entre Infrastructures Voies de type Routes avec trafic > 2000 et 5000 véhicules routières autoroutier 5000 véhicules par jour par jour Zones urbaines (MOS CLC) Parcs périurbains Gêne incontournable Zone bâtie dense (CLC) Zone bâtie diffuse (CLC) Zones d'activités (CLC) Aménagements divers Voies ferrées Ouvrages hydrauliques transversaux Ouvrages hydrauliques infranchissable Canal Lignes à haute tension Ouvrage hydraulique selon franchissabilité Les infrastructures routières : deux critères influent sur le niveau de gêne des infrastructures routières pour le déplacement des espèces animales - leur taille et leur trafic – qui permettent de créer une typologie des infrastructures selon le degré de gêne. Obstacles imperméables : autoroutes et autres voies de type autoroutier (en fonction du nombre de voies donc de la largeur de l’infrastructure). Obstacles pouvant présenter une gêne incontournable : trafic supérieur à 5 000 véhicules par jour. Obstacles pouvant présenter une gêne importante : trafic compris entre 2 000 et 5 000 véhicules par jour. Obstacles pouvant présenter une gêne moindre : trafic inférieur à 2 000 véhicules par jour. Le territoire du SCoT de Caen-Métropole possède un réseau routier très dense. Pour une question de lisibilité des rendus cartographiques, cette classe d’obstacles n’a pas été prise en compte pour les infrastructures routières. Les zones urbaines : Sont considérées les zones urbaines issues du MOS CLC sont hiérarchisées comme ci-après, complétées par les mises à jour du MOS AUCAME : AUCAME Avril 2010 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 45 Annexe technique Synthèses Code CLC Milieu 111 Tissu urbain continu Gêne Gêne incontournable La superposition des différents thèmes permet d’obtenir une cartographie de synthèse. L’ana- 112 Tissu urbain discontinu Gêne importante lyse, l’interprétation et la validation de ces cartes permettent, dans le cadre du SCoT, de 121 Zones industrielles et commerciales Gêne importante créer des cartes d’enjeux. 122 Réseaux routier et ferroviaire et espaces associés Gêne importante 123 Zones portuaires Gêne importante 124 Aéroports Gêne importante 141 Espaces verts urbains Gêne moindre 142 Equipements sportifs et de loisirs Gêne moindre Les aménagements divers : il s’agit des voies ferrées, du canal de Caen à la mer et des lignes à haute tension. Les ouvrages hydrauliques transversaux : une convention d’échange de données est à l’étude avec l’Institution interdépartementale du bassin de l’Orne. Les obstacles futurs : les différents projets routiers sur le territoire, les espaces réservés au développement portuaire inscrits à la DTA. 46 Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 Annexe technique La dernière carte est une synthèse qui croise les espaces de nature « extraordinaire » et les continuités écologiques. De ces espaces ont été soustraits les espaces urbanisés issus du mode d’occupation du sol de l’AUCAME (© MOS AUCAME 2008). Cette carte de synthèse constitue la trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole élaborée par l’AUCAME. Cette trame verte et bleue fait figure de proposition de l’AUCAME dans le cadre de l’élaboration du SCoT Caen-Métropole. Couleur retenue AUCAME Avril 2010 Type de zone Contenu Cœurs de nature Espaces de nature « extraordinaire » présentant un intérêt environnemental majeur ou fort Espaces tampons ou de continuités Espaces de nature « extraordinaire » présentant un intérêt environnemental significatif et espaces attractifs ou structurants des continuités écologiques du territoire jouant le rôle de tampon autour des cœurs de nature et de continuité entre les cœurs de nature Espaces pouvant accueillir des milieux de nature ordinaire Le reste du territoire non-urbanisé Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole 47 Glossaire Les éléments et définitions suivants proviennent pour partie du Réseau Ecologique National suisse. Capacités cognitives Ensemble des grandes fonctions permettant d’interagir avec le milieu. Ex: perception, mémoire, intelligence, … Connectivité Paramètre de la fonction du paysage qui mesure quantitativement les processus par lesquels les sous-populations des organismes sont reliées ensemble dans une unité démographique fonctionnelle. Le degré de connectivité d’un secteur de paysage est obtenu en mesurant la distance parcourue lors de la dispersion d’un animal fictif. Celui-ci se déplace à partir d’une zone nodale dans un paysage – transposé sur une grille hectométrique – qui offre plus ou moins de résistance en fonction du milieu. Continuum Ensemble des milieux favorables à un groupe écologique et composé de plusieurs éléments continus (sans interruption physique), y compris des zones marginales appartenant à d’autres continuums ou simplement accessibles pour des activités temporaires. Il inclut par conséquent : • une ou plusieurs zones nodales (« cœur de nature »), • des zones d’extension de moindre qualité que les zones nodales mais correspondant au même type générique de milieu, et • des marges complémentaires partiellement ou temporairement utilisées par la faune caractéristique du continuum, mais d’un autre type de milieu. Cette enveloppe externe est importante comme zone de gagnage et de déplacement pour l’ensemble de la faune caractéristique du continuum. L’utilisation de cette marge complémentaire dépend de la capacité des animaux à s’éloigner des zones de lisières ou des zones refuges. Cette marge de continuum est très polyvalente. Elle sert notamment de corridor pour de nombreuses espèces généralistes, mais également pour quelques espèces spécialisées, au cours de leur phase de dispersion. Corine Land Cover Cet inventaire biophysique de l’occupation des terres fournit une information géographique de référence pour 29 Etats européens et pour les bandes côtières du Maroc et de la Tunisie. En France, l’Institut français de l’environnement est chargé d’en assurer la production, la maintenance et la diffusion. Elle a été réalisée à partir d’images satellitaires de l’année 2000. Corridor Liaison fonctionnelle entre écosystèmes ou entre différents habitats d’une espèce, permettant sa dispersion et sa migration. Ceci a pour résultat un effet favorable non seulement sur la génétique, mais aussi bien sur l’espèce elle-même et sur d’autres interactions au niveau de la population. Les corridors sont souvent classés en trois types selon leur signature : liés à une structure linéaire, à la présence d’ilôts-refuges (« stepping stones ») ou à la matrice paysagère. La terminologie des corridors, fortement variable et contradictoire, est employée dans divers contextes (Bucek et al.1996 ; Bennett 1999). Synonymes : corridor d’habitats, corridor de dispersion, corridor de déplacement, corridor de faune, corridor écologique ou couloir biologique, bio-corridor, liaison paysagère, coulée verte, etc. 48 Modes de déplacement Plusieurs types sont connus et doivent être pris en compte dans un réseau écologique : a) Des déplacements terrestres, passifs pour la flore (dissémination zoochore), actifs et passifs pour la faune, parmi lesquels on distingue généralement trois modes de déplacement fonctionnant à différentes échelles : - Un mode propre à la faune ayant une mobilité limitée et strictement restreinte à des habitats continus le long des lisières forestières, haies, talus ou berges de cours d’eau (cas des micromammifères et de nombreux insectes). - Un mode propre à la faune ayant des déplacements lents et utilisant des substrats et des structures favorables pour de courts cheminements lui permettant de rejoindre ses divers milieux vitaux (cas des batraciens, des reptiles, de certains mammifères et de nombreux insectes). - Un mode propre à la faune ayant des déplacements rapides souvent à découvert et sur de longues distances mais utilisant toujours de manière optimale les structures refuges existantes. b) Des déplacements aquatiques pour de nombreuses espèces aquatiques ou espèces d’amphibiens, mais également du transport involontaire d’espèces de la flore et de la faune terrestres, lors de chutes dans les cours d’eau ou par le ruissellement de surface en cas de pluies. Ainsi, le réseau hydrographique est prédéterminé pour jouer le rôle d’infrastructure naturelle de dispersion des espèces, donc de corridor biologique. Ce rôle essentiel des cours d’eau dans le fonctionnement des réseaux écologiques, dans tout paysage transformé par les activités humaines, justifie à lui seul le maintien d’espaces de liberté suffisants pour le développement de cours naturels bordés de leur végétation naturelle. c) Des déplacements aériens propres aux oiseaux, aux chauves-souris et à de nombreux arthropodes nécessitant des éléments de guidage visuel ou des gîtes d’étapes permettant le repos et l’alimentation. Ces espèces utilisent donc largement les structures de réseaux définies a priori pour la faune terrestre. Elles peuvent toutefois atteindre plus facilement des sites isolés sans connexion autre que par voie aérienne. Le réseau aérien, bien qu’apparemment différent des réseaux terrestres et aquatiques, présente de nombreuses similitudes en termes d’obstacles ou de fils conducteurs présents dans les paysages. Ainsi, pour les espèces à déplacement actif, la plus courte distance entre les habitats définit souvent la meilleure voie de déplacement, car de nombreuses zones terrestres ou aquatiques isolées restent généralement accessibles aux espèces se déplaçant par voie aérienne. Ces zones isolées (dortoirs, gîtes d’étapes, sites de reproduction ou de gagnage) occupent une place particulière dans les réseaux écologiques dans la mesure où elles ont une fonction parfois importante même en étant souvent déconnectées (hors continuum du point de vue cartographique) des autres habitats complémentaires. Il ne faut non plus oublier le transport passif par le vent (anémochorie) qui joue un rôle très important pour de nombreux insectes et les graines de certaines plantes. Ce mode de dispersion est régi par d’autres règles (courants aériens, vents dominants) liées aux climats locaux et régionaux, mais forme également des systèmes en réseaux modélisables et prévisibles. Ainsi, la création d’une tranchée forestière ou d’une surface bitumée modifie fortement les dispersions aériennes locales de nombreux arthropodes. Trame verte et bleue du territoire de Caen-Métropole AUCAME Avril 2010 10 rue du Chanoine Xavier de Saint-Pol - 14000 CAEN Tel : 02 31 86 94 00 - Fax : 02 31 39 88 83 [email protected] - www.aucame.fr