A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES 24 avril 2016 : 101e anniversaire du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement Jeune-Turc 101 ans de déni : ça suffit ! ------------------------------------------------------------------- VEILLE MEDIA Lundi 07 Novembre 2016 Retrouvez les informations sur notre site : http://www.collectifvan.org Rubrique Info Collectif VAN : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 et Rubrique News (Revue de Presse) : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=4&page=1 -----------------------------------------------------------------SOMMAIRE Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] vous propose une revue de presse des informations parues dans la presse francophone sur les thèmes concernant le négationnisme, le racisme, l'antisémitisme, le génocide arménien, la Shoah, le génocide des Tutsi, les crimes perpétrés au Darfour, la Turquie, l'Union européenne, l'occupation de Chypre, etc... Nous vous suggérons également de prendre le temps de lire ou relire les articles mis en ligne dans la rubrique Info Collectif VAN et les traductions regroupées dans notre rubrique Actions VAN. Par ailleurs, certains articles en anglais, allemand, turc, etc, ne sont disponibles que dans la newsletter Word que nous générons chaque jour. Pour la recevoir, abonnez-vous à la Veille-Média : c'est gratuit ! Vous recevrez le document du lundi au vendredi dans votre boîte email. Bonne lecture! 27/10/2016 - Alin K. Gregorian - Mirror-Spectator Génocide arménien : Avis d'expert sur le droit, la justice et les réparations 04/11/2016 - Kedistan Selahattin Demirtaş : “Je ne serai pas une marionnette dans ce théâtre judiciaire” 07/11/2016 - Collectif VAN Collectif VAN : l'éphéméride du 7 novembre 04/11/2016 - HDP-Europe Communiqué du HDP-Europe suite aux arrestations de leurs représentants en Turquie 07/11/2016 - La Libre Belgique La Turquie rejette les critiques de l'UE au sujet des purges 06/11/2016 - RFI La situation en Turquie inquiète les Européens 06/11/2016 - Les Echos Turquie : le principal parti pro-kurde annonce le boycott du Parlement 06/11/2016 - Franceinfo Turquie : la diaspora kurde se mobilise contre les purges 07/11/2016 - La Dépêche Syrie: poursuite de l'offensive anti-jihadiste sur Raqa 05/11/2016 - La Marseillaise [#Vidéo] Le soutien de la communauté arménienne aux Kurdes de Marseille 04/11/2016 - Le Figaro Un négationniste condamné à 5 mois de prison 05/11/2016 - L'Orient le Jour Grèce: la justice examine la demande d'Ankara d'extrader huit militaires turcs 05/11/2016 - Ouest-France La chute du califat de l’EI prendra encore un peu de temps 05/11/2016 - 7sur7 Des milliers de Kurdes défilent contre Erdogan en Allemagne 05/11/2016 - Le Monde Turquie : neuf journalistes en détention préventive 06/11/2016 - Institut kurde de Paris La police disperse une manifestation contre l’arrestation d’élus kurdes à Istanbul 06/11/2016 - Le Monde Nantes : le consulat de Turquie visé par des cocktails Molotov 06/11/2016 - Courrier International Turquie: le principal parti prokurde va boycotter le Parlement 05/11/2016 - Marie Jégo - Le Monde Selahattin Demirtas, l’homme fort du HDP, muselé par la Turquie 05/11/2016 - Alexandre Billette - RFI Turquie: neuf journalistes de «Cumhuriyet» placés en détention préventive 05/11/2016 - Aude MAZOUÉ - France 24 Turquie : les cinq étapes de la dérive autoritaire d’Erdogan 31/10/2016 - NAM Dans la Turquie Islamiste même les Arméniens Morts ne peuvent reposer en paix 06/11/2016 - NAM A Istanbul, les supporters de Fenerbahçe ont entonné contre Manchester United, une chanson patriotique arménienne, aux paroles déformées 04/11/2016 - Alexandre Billette - RFI Elus HDP emprisonnés en Turquie: l'opposition dénonce un «coup d'Etat civil» 03/11/2016 - Antoine Oury - ActuaLitté Asli Erdogan : “Je vous écris cette lettre depuis la prison de Bakirköy...” 04/11/2016 - Le Monde diplomatique La sale guerre du président Erdoğan 05/11/2016 - Eléanor Douet - RTL Info Pau : des croix gammées et des symboles nazis taguées dans une rue 05/11/2016 - Romain Bely - Sud Ouest Pau : croix gammées et poubelles brûlées rue Jean-Jaurès 07/04/2016 - David Gakunzi - La Règle du Jeu La France, le Rwanda et l’honneur de Monsieur Juppé 04/11/2016 - Amélie Boutet - Livres Hebdo Gaël Faye et Davide Enia, lauréats du prix du Premier roman 2016 INFOS COLLECTIF VAN Génocide arménien : Avis d'expert sur le droit, la justice et les réparations Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Vendredi 14 octobre 2016, "le Sénat a adopté un projet d'article criminalisant le déni des génocides. La prochaine étape consiste à soumettre ce projet de loi au Conseil constitutionnel. Alors que de nombreuses personnes en France, ainsi que dans la diaspora arménienne et l'Arménie, se sont réjouis de cette nouvelle, l'un des plus grands experts juridiques au monde et spécialiste des droits de l'homme, Philippe Raffi Kalfayan, n'a pas été impressionné." Le Collectif VAN vous propose la traduction de l'article en anglais publié le 27 octobre 2016 sur le site du Mirror-Spectator, un article important dans lequel le juriste Raffi Kalfayan juge sans complaisance l'article "anti-négationniste" inclus dans la Loi Égalité et Citoyenneté, et analyse les perspectives des revendications arméniennes sur le terrain de la justice et des réparations. Philippe Kalfayan: À l'Intersection du droit, de la justice et de la rébellion GENOCIDE ARMENIEN, EUROPE | 27 OCTOBRE 2016 11H33 Par Alin K. Gregorian Rédaction du Mirror-Spectator PARIS — Depuis un siècle, la reconnaissance du génocide arménien et les mesures punitives consécutives et appropriées ont été débattues dans divers lieux et communautés du monde entier. L'une des communautés arméniennes les plus actives se trouve en France, où la communauté arménienne, grande et organisée, a longtemps eu l'appui du gouvernement. La semaine dernière [Nota CVAN : vendredi 14 octobre 2016], le Sénat a adopté un projet d'article criminalisant le déni des génocides. La prochaine étape consiste à soumettre ce projet de loi au Conseil constitutionnel. Alors que de nombreuses personnes en France, ainsi que dans la diaspora arménienne et l'Arménie, se sont réjouis de cette nouvelle, l'un des plus grands experts juridiques au monde et spécialiste des droits de l'homme, Philippe Raffi Kalfayan, n'a pas été impressionné. "Je voudrais dire que la loi a très peu de chances d'être acceptée par le Conseil constitutionnel si elle y est renvoyée, car il y a quelques autres dispositions [qui sont incluses dans le projet mais qui ne sont pas liées à cet article spécifique] qui sont inconstitutionnelles, parce qu'[elles violent] la liberté de la presse et des droits des journalistes". Le texte contre la négation des génocides, n'est qu'une partie d'un grand projet de loi, dit-il. "Nous allons voir ce qu'il se passera lorsque la loi sera adoptée", a-t-il indiqué. Les domaines d'expertise de Kalfayan sont vastes; il est juriste et consultant auprès de Stradev Conseils, à Paris, spécialisé en droit international. En outre, il est expert au Conseil de l'Europe depuis 2003 et il travaille depuis 21 ans avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme en France (sous l'acronyme français de FIDH), à différents titres, et a même été son secrétaire général. Il travaille actuellement à son doctorat en droit, et enseigne. Pour Kalfayan, ni la reconnaissance du génocide arménien ni les réparations qui en découlent ne sont académiques. Dans son enfance, il a entendu les histoires de sa grand-mère, Aghavni Kalfayan. Comme il l'a dit dans une précédente interview accordée au site internet du Prix Aurora, sa grand-mère est née en 1910 à Afyon Karahisar, situé entre Izmir et Ankara. Au printemps 1915, ses parents, Hagop et Takouhi, ont pressenti le danger imminent et ont décidé de confier leur plus jeune enfant à une tante maternelle, également nommée Aghavni. Toutes deux ont réussi à prendre un train pour Smyrne. Mais là, elles ont été victimes du grand incendie de Smyrne. Elles ont finalement été sauvées en nageant jusqu'à un bateau italien qui les a conduites au Pirée, en Grèce. De là, elles sont parties pour la France, où vivait une tante. Pour le jeune Kalfayan, travailler pour obtenir des réparations et la reconnaissance du génocide arménien a résulté directement de l'écoute de ces histoires déchirantes. Reconnaissance du génocide par la France En France, explique-t-il, "il n'y a pas de remise en question de la reconnaissance politique du génocide arménien", puisque le génocide a été reconnu en 2001. "Le Parlement français a adopté un projet de loi le 29 janvier 2001 [Nota CVAN : c'est en fait la date de la promulgation de la loi] avec un article unique affirmant: « La France reconnaît publiquement le génocide arménien ». Cette loi est purement déclarative et n'a aucune force juridique. Il faut comprendre que la vérité historique n'a rien à voir avec la vérité judiciaire. Les députés ne sont pas des juges. Seuls les juges peuvent évaluer et qualifier les crimes. " Fait intéressant, il a souligné que la résolution ne mentionne pas l'entité responsable du génocide. Cependant, la récente résolution d'octobre a peu de chances de mener quelque part. Non seulement le projet de loi a été adopté avec une marge étroite de 156 contre 146, mais il y a trop de critères d'appréciation dans cet amendement et cette formulation précise. "L'amendement adopté par une très étroite majorité du Sénat le 14 octobre 2016 consiste à ajouter de nouvelles infractions, de nouveaux crimes et de nouvelles conditions. Premièrement, les infractions considérées sont la négation, la minimisation et la banalisation des crimes. Deuxièmement, les crimes considérés sont des génocides et des crimes contre l'humanité (autres que les crimes IMT [Nota CVAN : les crimes jugés au Tribunal Militaire International de Nuremberg]), des crimes d'esclavage et des crimes de guerre tels que définis par les statuts de la CPI et le Code pénal français. Troisièmement, le crime devrait répondre à deux critères alternatifs pour être considéré comme une base juridique", a-t-il expliqué. [Nota CVAN : le crime doit soit avoir été jugé par une juridiction française ou internationale, soit être assimilé à une incitation à la violence ou à la haine contre le groupe considéré]. Une mesure similaire, a-t-il dit, a été condamnée par les juridictions françaises et internationales. "Le dernier mot est laissé au juge - ce qui est le cours normal de la séparation des pouvoirs - pour décider si le crime nié entre dans les catégories prévues par les lois françaises ou internationales (où les définitions de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre sont presque similaires). Par conséquent, je vois très peu de possibilités, le cas échéant, pour les Arméniens français qui désirent faire condamner les négationnistes du génocide des Arméniens." Il a ajouté qu'une organisation franco-arménienne devrait prouver que les propos exprimés sont «outrageants» et destinés à «inciter à la violence et à la haine contre eux [Nota CVAN : contre les Arméniens]»; "le négationniste subtil évitera de telles provocations." Aucun des officiels turcs ne s'est exprimé dans des termes aussi outrageants. Même Dogu Perinçek, le politicien turc qui en a fait une stratégie pour contester les lois suisses pénalisant la négation des génocides et a nié le génocide arménien là-bas. Il a été condamné, mais il a contesté le jugement et a gagné. "En d'autres termes, le président Hollande a tenu sa parole mais a promu un texte qui n'est pas effectif et opérationnel pour les Arméniens", a-t-il dit. "Ce projet a très peu de chances de réussir. Il n'y a pas de consensus politique en France pour une telle loi et je regrette personnellement que le soi-disant «conseil national» des organisations arméniennes de France [CCAF] mette l'accent sur elle; ce n'est politiquement pas opportun et, s'ils échouent, le coup politique sera fatal", a-t-il averti. "En 2012, la loi Boyer (pénalisant le négationnisme), qui est passée avec succès aux deux chambres du Parlement, avec le soutien de Nicolas Sarkozy, a été déclarée non conforme par le Conseil constitutionnel le 28 février 2012. Le Premier ministre de l'époque, François Fillon, se battait déjà de manière souterraine contre le président Sarkozy pour construire son propre avenir. Son gouvernement a opéré un sabotage. J'ai été un témoin direct de ce sabotage." Le président Hollande peut être soumis à un sort semblable parce qu'il n'a plus de partisans même dans ses propres rangs, a-t-il ajouté. La reconnaissance allemande Le vote de la résolution du génocide arménien au Parlement allemand est plus intéressant, a-t-il dit, il est même remarquable. "Personnellement, je considère que cette résolution allemande est remarquable, parce que c'est la première fois dans l'histoire qu'un pays reconnaît son rôle de complice dans la perpétration d'un crime de masse international. Cette reconnaissance ouvre des possibilités à la nation arménienne pour exiger des réparations de l'Allemagne. Mais je recommande vivement aux groupes arméniens désireux de poursuivre l'Allemagne maintenant, d'engager d'abord des actions contre la Turquie ", a-t-il déclaré. La résolution, a-t-il ajouté, s'inscrit dans une tendance plus large. "Tout d'abord, cela s'est passé dans le cadre d'une tendance mondiale générale visant à présenter des excuses et à réparer les actes illicites commis dans le passé. Elle a commencé au début des années 2000, lorsque les droits des victimes de violations massives des droits de l'homme ou du droit humanitaire ont commencé à être reconnus par les tribunaux et par les instruments juridiques internationaux. Vous pouvez trouver ce type de tendances dans de nombreux lieux: aux États-Unis avec les Amérindiens; au Canada avec les «générations volées»; en Australie et en Nouvelle-Zélande envers les peuples autochtones; au Japon pour les «Femmes de réconfort » [Nota CVAN : femmes de réconfort coréennes], etc. "Deuxièmement, l'Allemagne a signé cette résolution en parallèle au processus en cours de reconnaissance (une résolution viendra bientôt) du génocide des Herero et des Nama qu'elle a commis en Namibie de 1904 à 1908. C'est en fait le premier génocide du XXe siècle", a noté Kalfayan. La situation avec Perinçek en Suisse oppose - comme les lois en France la liberté d'expression au déni de l'histoire arménienne. Kalfayan a expliqué: "Certains des mémoires d'amicus curiae soumis à la Grande Chambre de la Cour européenne des Droits de l'Homme ont proposé des solutions et des critères pour déterminer dans quelles conditions la liberté d'expression pourrait être limitée, considérant que la liberté d'expression est la règle, et que les limitations sont les exceptions. J'ai travaillé dans cette direction. Il y a eu deux facteurs dommageables dans ce processus: d'une part, le gouvernement arménien n'a soutenu aucune restriction à la liberté d'expression, alors qu'il a été sollicité par tous les autres groupes de la diaspora ou d'universitaires qui lui ont demandé de soutenir la même ligne qu'eux; deuxièmement, en raison de cette position, la décision de la CEDH s'est soldée par un compromis politique entre les Etats: L'Arménie a été satisfaite parce que la qualification de génocide n'a pas été discutée au plan juridique; la Turquie a été satisfaite parce que Perinçek pouvait revendiquer la victoire; la Suisse a été satisfaite parce que sa loi contre les discours de haine n'a pas été contestée et qu'elle demeure en l'état; seul le caractère disproportionné de la sanction dans le cas spécifique de Perinçek a été condamné. L'objectif commun de la France et de la Suisse était de renvoyer le différend sur le génocide arménien à un dialogue direct entre l'Arménie et la Turquie." Cependant, la décision n'est pas entièrement négative, a-t-il dit. "Il faut souligner que, pour la première fois dans l'histoire de la cause arménienne, une cour internationale a déclaré que les massacres et les déportations d'Arméniens par l'Empire ottoman sont une réalité qui n'est pas niée par la Turquie [ni par Perinçek]. Cela est clairement indiqué dans différents paragraphes. Deuxièmement, le jugement contient certaines bases juridiques constitutives d'un droit de réparation pour les descendants des victimes." Turquie: Reconnaissance et réparations La situation politique en Turquie, a dit Kalfayan, contribue clairement à l'atmosphère générale en Europe. "Si l'ultra-nationalisme et le discours de haine continuent à se développer en Turquie, surtout contre les Arméniens, comme nous l'avons vu récemment à Trabzon (Garo Paylan a réagi et a l'intention de poursuivre les autorités), d'autres discours semblables peuvent se produire en Europe. Les Arméniens devraient s'y préparer et continuer cette bataille juridique." Il a suggéré que les Arméniens changent leur mode de fonctionnement s'ils veulent obtenir un résultat différent. "Les Arméniens vont perdre s'ils ne changent pas leur stratégie. Il est clair que la poursuite de la politique actuelle de la République d'Arménie et de la FRA se concentrant exclusivement sur la reconnaissance du génocide arménien est une impasse politique. Le temps est précieux dans le cas arménien. Deuxièmement, cette politique est centrée sur l'identité, comme si l'identité des Arméniens relevait uniquement du génocide arménien et des propriétés religieuses", a-t-il dit. Il a noté qu'il n'est pas nécessaire que la Turquie reconnaisse comme génocide les actes qu'elle a commis contre les Arméniens pour que les Arméniens demandent restitution et réparation. "La nature du préjudice est la base de la réparation et non la qualification du crime", a-t-il expliqué. "Le processus de reconnaissance politique n'est pas central, sauf aux États-Unis. J'affirme que c'est une erreur majeure d'y investir tous les efforts. Il s'agit d'une stratégie défensive et réactive, qui nous fait perdre trop de temps. Le temps est critique. Cela pose déjà de sérieux problèmes juridiques. Les Arméniens doivent s'engager dans une bataille stratégique centrée sur les réparations. Dans cette stratégie, les tribunaux américains peuvent constituer un espace judiciaire essentiel. Le gouvernement des États-Unis doit toutefois modifier sa politique à l'égard de la Turquie. Tous les accords de réparations qui ont réussi dans les dernières décennies ont été possibles grâce aux pressions politiques du gouvernement fédéral américain sur les pays débiteurs [Nota CVAN : au sens moral]. Les États-Unis pourraient également préconiser un mécanisme d'arbitrage entre les Arméniens et la Turquie." Kalfayan préconise une "approche stratégique" pour sortir de l'impasse. "La culpabilité et la dette de la Turquie sont des atouts politiques et stratégiques inutilisés. La République d'Arménie doit comprendre et soutenir cette stratégie, et ne pas rester un simple observateur", a-t-il dit. À cet effet, il a tenté depuis dix ans de rassembler des groupes, dont le Bureau Central de la FRA, le Ministère des affaires étrangères de l'Arménie et d'autres participants afin de se joindre à une nouvelle approche en matière de réparations, impliquant une approche juridique rationnelle. "À cette fin, j'ai réuni un groupe de spécialistes et de jurisconsultes de premier ordre dans le groupe AGIR: Action Group for the International Reparationof Armenian Genocide [Groupe d'action pour la réparation internationale du génocide arménien]. En vain jusqu'à présent... mais je suis optimiste", a-t-il dit. En 2016, la branche de Los Angeles de l'Association du barreau arménien a créé son propre Comité des réparations, et le Comité national arménien [ANCA] vient d'annoncer la création d'un autre centre juridique à Washington, a-t-il ajouté. "À un moment donné, tous ces groupes devront travailler ensemble parce que les Arméniens ne peuvent se permettre d'avoir des stratégies et des actions dispersées pour la réparation collective. En outre, ce serait ridicule parce que beaucoup de travail a été fait pour analyser les voies juridiques potentielles et ces groupes vont dépenser des ressources pour parvenir aux mêmes conclusions ou réinventer la roue", a déclaré Kalfayan. "À terme, il n'y a pas de place pour deux stratégies ou plus: la stratégie doit être unique et soutenue au niveau pan-arménien, y compris par la diplomatie de la République d'Arménie; sinon rien ne se passera." En fait, il conclut en préconisant la création d'une institution spécifique chargée de centraliser et d'examiner les réclamations juridiques. Les réparations n'ont pas besoin de se traduire précisément en dollars et en cents, mais plutôt en incluant la reconnaissance de la culpabilité, puis en utilisant cela pour des mesures réparatrices. Les options immédiates et faisables, a-t-il dit, comprennent l'évolution des manuels d'histoire dans les écoles turques. "Il y a de bien meilleures choses à obtenir de la Turquie que de l'argent", a-t-il ajouté, telles que "le libre accès à la mer Noire." "Nous devrions envisager les compensations autrement", a-t-il noté. En outre, les changements de frontière ne sont pas susceptibles de se produire un jour; ils sont même irréalistes. "En 1915, nous commencions à parler de crimes contre l'humanité", a-t-il dit. "Au moment où le génocide a commencé, de tels crimes étaient déjà strictement interdits. Ces crimes n'avaient pas de nom. Le crime contre l'humanité a été défini lors des procès de Nuremberg." L'un des problèmes est qu'il n'existe pas de convention conclue pour les crimes contre l'humanité, puisque la plupart des pays ciblent un segment de leur propre population à un moment donné. Dans l'affaire arménienne, a-t-il expliqué, il existe des revendications tant individuelles que collectives. Les revendications individuelles concernent principalement des pertes de biens et des pertes financières/commerciales, suite aux confiscations par les autorités centrales. "Pour tout ceci, tout un chacun peut et doit aller devant les tribunaux en Turquie s'il a encore les actes [Nota CVAN : de propriété]", a-t-il dit. Il a dit qu'il existe déjà des cas de descendants américano-arméniens des survivants du génocide qui ont porté leurs griefs devant les tribunaux turcs. Une plaignante a demandé la restitution de terres à Diyarbakir. Elle a rencontré des problèmes de procédure, y compris la question de la prescription, mais la cour a admis que le Trésor turc n'avait pas fait tous les efforts possibles pour rechercher le propriétaire du terrain et lui a donc permis d'obtenir un renvoi du procès sur le fond. Il a admis cependant que "de tels cas sont très rares." La Turquie peut être amenée à se présenter à la table des négociations concernant les réparations. L'une des raisons peut être une action en justice, où une ou deux grandes puissances favorables aux Arméniens par exemple la Russie et les États-Unis - peuvent exercer des pressions sur la Turquie pour l'amener à la table des négociations. Les Arméniens peuvent regrouper leurs réclamations pour créer une sorte de recours collectif, s'ils créent un organe à travers des protagonistes tels que la FRA et la République d'Arménie, pour passer au crible les réclamations. Si une telle action doit se produire, "nous devons commencer maintenant", a-t-il dit. Dans le même temps, a-t-il dit, le lobby arménien devrait travailler avec ses homologues juifs. "Israël a une alliance très étrange avec l'Azerbaïdjan et la Turquie", a-t-il dit. L'Arménie et les préoccupations domestiques Kalfayan a longtemps aidé le système juridique en Arménie, en contribuant à la création du Barreau arménien, avec l'aide du Conseil de l'Europe et de la Commission européenne. Ce qu'il voit là-bas ne le rend pas heureux; en fait, il est indigné. Les droits et libertés s'érodent, dit Kalfayan, et la diaspora regarde passivement. "Le pays se vide de sa population et son intégrité est menacée. Les communautés de la diaspora et leurs «dirigeants» restent passifs, se cachant derrière l'argument légaliste, alors que le pays coule en raison de la façon dont il est gouverné. Le pays a perdu toute souveraineté économique, diplomatique et sécuritaire, et est sur le point de s'effondrer. Cela peut être irréversible si rien n'est fait maintenant", at-il souligné. Kalfayan a déclaré que l'action est la seule voie à suivre en Arménie. "Je soutiens toutes les pétitions récentes qui plaident en faveur de la participation de la diaspora. La protection et la promotion des droits fondamentaux et de la démocratie en Arménie ne sont pas des «vœux pieux». La République d'Arménie s'est construite, depuis 1991, sur le mépris du peuple. Ni sa voix (votes), ni ses droits et ses libertés ne sont respectés. Il n'y a pas d'avenir sans le rétablissement de la souveraineté populaire. La diaspora mourra à long terme si l'Arménie disparaît", a-t-il dit. La situation actuelle en Arménie, a-t-il ajouté, est une «pyramide oligarchique» et la majorité de l'industrie et des infrastructures est dans les mains de la Russie. "L'Arménie pourrait bien finir par être une province de la Fédération de Russie", a-t-il déclaré. Quant à l'avenir de l'Arménie, il a des pronostics durs. "Tous ceux qui gouvernent actuellement doivent quitter leurs fonctions; les gens n'auront jamais confiance en eux", a-t-il dit. "L'intelligentsia de l'Arménie est partie au début des années 1990." Les gens vont revenir, dit-il, s'il y a un changement de régime. En conclusion, Kalfayan reste actif - optimiste mais vigilant. "L'histoire de ma grand-mère a façonné profondément mes activités et mes luttes. Je suis un militant depuis que j'ai 17 ans et je vais en rester un. Je lutte pour la justice et je suis cohérent dans la défense des principes, indépendamment de qui cela peut concerner. Je suis encore un rebelle. Je ne peux pas rester passif." Traduction Collectif VAN - 5 novembre 2016 - www.collectifvan.org Lire aussi : Le Sénat vote la pénalisation de la négation du génocide des Tutsi http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94703 La loi Égalité et Citoyenneté adoptée à l'Assemblée nationale http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94194 Loi anti-négationniste : Le changement, c'est du vent ? http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94125 Pénalisation du négationnisme : le texte et la vidéo http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94158 Affaire Perinçek/Suisse : La CEDH ouvre un boulevard au négationnisme turc http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92153 Plus d'espoir de loi contre la négation du génocide arménien? http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92883 URL originale : http://www.mirrorspectator.com/2016/10/27/philippe-kalfayan-at-theintersection-of-law-justice-and-rebellion/ http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94859 Communiqué du HDP-Europe suite aux arrestations de leurs représentants en Turquie Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire ce Communiqué de presse du HDP-Europe suite aux arrestations de leurs représentants en Turquie. HDP-Europe 4 novembre 2016 Communiqué de presse suite à l’arrestation de nos coprésidents Selahttin Demirtas et Figen Yuksekdag ainsi que 10 députés de notre parti : Après avoir ciblé un grand nombre de représentants municipaux kurdes, le régime de l’AKP a commencé une rafle, hier tard dans la nuit, contre les députés du HDP: les policiers ont d’abord fait une descente dans les maisons des co-présidents du HDP Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, et ont ensuite procédé à l’arrestation des députés Sirri Sureyya Onder, Nursel Aydogan, Ferhat Encu, Gulser Yildirim, Leyla Birlik, Ziya Pir, Abdullah Zeydan, Idris Baluken, et Imam Tascier. Le gouvernement turc de l’AKP et son président Erdogan sont en train d’imposer un agenda extrêmement autoritaire aux Peuples de la Turquie. En se servant du coup d’Etat du 15 juillet dernier comme une opportunité pour consolider son règne, Erdogan s’est fixé comme objectif d’écarter chacune des voix d’opposition dans le pays, et a pris particulièrement comme cible notre formation politique le HDP, qui avait empêché à deux reprises l’AKP de rassembler le nombre de sièges parlementaires nécessaires pour procéder aux changements constitutionnels nécessaires afin d’instaurer un système présidentiel. L’objectif du gouvernement à présent est de paralyser notre parti avant que ne se tienne un référendum possible sur le système présidentiel ou des élections anticipées en 2017, de peur que le HDP ne le bloque de nouveau dans les urnes. Des milliers de dirigeants de notre parti, de maires élus et membres de Conseils municipaux affiliés au HDP et à notre parti frère, le DBP, ont été incarcérés suite à des accusations sans fondements depuis notre victoire électorale du 07juin 2015 et particulièrement depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet dernier. Avec la mise en application des mesures d’Etat d’urgence post-coup d’Etat, Erdogan a contribué à polariser d’avantage la société et à approfondir les conflits sectaires et ethniques dans le but de consolider la formation de l’alliance entre les réactionnaires ultra-nationalistes de l’extrême droite et les islamistes, alliance projetée immédiatement après le coup d’Etat manqué et considérée comme la garantie la plus fiable pour atteindre l’objectif du « Système présidentiel à la turc », ou de dictature totale. Ce système nuirait non seulement aux minorités, aux femmes et aux classes défavorisées, mais déstabiliserait la région, particulièrement l’Irak et la Syrie, et provoquera de grands défis en terme de sécurité, réfugiés et d’économie. Il n’existe plus de liberté d’expressions ni de la presse, pas de liberté académique, ni de système judiciaire équitable et indépendant dans le pays. Avec les décrets gouvernementaux, plus de 170 agences de presses critiques envers le gouvernement ont été interdits. Les médias kurdes et alévis ont été anéantis, 30 maires kurdes démocratiquement élus se trouvent actuellement en prison et 70 d’entre eux ont été destitués jusqu’à présent. Plus de 130 journalistes sont en prison, dont des intellectuels et auteurs de renommée internationale, des dizaines de milliers de professeurs et académiciens ont été suspendus, plus de 80000 fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions, et 40000 personnes sont toujours en prison. Nous appelons tous les progressistes et démocrates à se mobiliser pour protester contre le génocide politique mené par l’Etat turc et son président Erdogan. Nous estimons qu’il est temps de dénoncer ce crime contre l’humanité commis sous les yeux indifférents du monde et de l’Europe. La représentation du HDP en Europe. http://fr.hdpeurope.com/?p=3731 http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94862 Selahattin Demirtaş : “Je ne serai pas une marionnette dans ce théâtre judiciaire” Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous présente ici la traduction d'un article en turc paru sur AGOS faite par Kedistan le 4 novembre 2016. Kedistan Demirtaş, lettre aux amis et extraits de sa défense 4 novembre 2016 Après son interrogatoire par le Procureur, le Co-président du HDP Selahattin Demirtaş, a été arrêté et transféré devant un tribunal. Demirtaş n’a pas répondu aux questions qui lui ont été posées lors de l’interrogatoire. Demirtaş : “Je ne serai pas une marionnette dans ce théâtre judiciaire” Demirtaş a exprimé ainsi sa défense : Je ne veux pas répondre aux questions sur les accusations alléguées contre moi. Je veux simplement faire une déclaration. Nous sommes les représentants élus des peuples. Nous ne nous représentons pas nous-mêmes, à titre personnel, mais représentons les masses qui nous ont élus, nous représentons notre électorat. Je suis devant vous en tant qu’un membre du Parlement, un député ayant l’immunité législative. Je ne laisserai jamais personne bafouer ni le mandat dont je suis le porteur, ni la volonté de mon peuple. Je n’ai aucune réticence, aucune appréhension à rendre des comptes devant une justice impartiale. Et il n’y a rien dont je ne puisse pas répondre. Mais je n’accepterai jamais de me soumettre aux juges et aux procureurs qui font des courbettes, à la solde du pouvoir, tandis que la dignité de l’appareil judiciaire de notre pays est piétinée. Je n’ai aucun grief individuel et je ne veux pas vous manquer de respect en tant que personnes. Cependant, je ne serai pas l’une des marionnettes de cette mascarade judiciaire créée de toutes pièces sur ordre d’Erdoğan dont le passé est entaché par ailleurs par de nombreux manquements éthiques et moraux. Je ne répondrai à aucune de vos questions. Je ne pense pas qu’une procédure judiciaire instruite par vous pourrait être juste et légitime. Même ma détention ici aujourd’hui est illégale. Sur la scène politique, les interlocuteurs des politiciens sont des politiciens et non pas le pouvoir judiciaire. Dans ce contexte, vous, les procureurs et juges, qui êtes censés respecter les principes universels et démocratiques du Droit et les conventions internationales signées par la Turquie qui sont parties intégrantes de la Constitution, vous devriez refuser de prendre part aux manigances et autres manoeuvres politiciennes. Je ne demande et n’attends rien de vous. Seul le peuple qui m’a élu peut m’interroger sur mes activités politiques. Demirtaş a fait parvenir également une lettre manuscrite : Nous sommes face au coup d’état civil qui continue avec le leadership du gouvernement et du Palais. Moi et mes camarades, allons continuer à rester droit debout, contre ce coup d’état civil, partout et à toutes les étapes. Nous voulons que cela se sache que nous resterons étroitement liés à la lutte pour la paix, la liberté et la démocratie, que notre Peuple mène avec dévouement. Ces jours de persécution se termineront tôt ou tard face à notre résistance. Ceux qui pensaient qu’ils pouvaient casser notre volonté, n’ont fait que confirmer avec ces bas complots leur médiocrité. Quelles que soient les conditions, nous allons continuer à mener notre combat politique. Nous allons continuer à répéter notre appel pour la Paix. Je transmets mes salutations et affections à tous les amis. Traductions collectives Lire l'article en turc ICI http://www.agos.com.tr/tr/yazi/16916/demirtas-yargi-tiyatrosununfigurani-olmayacagim http://www.kedistan.net/2016/11/04/demirtas-defense-lettre/ http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94861 Collectif VAN : l'éphéméride du 07 Novembre Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique Ephéméride est à retrouver quotidiennement sur le site du Collectif VAN. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée). Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN dans la Rubrique Actions VAN, en cliquant sur ces liens: Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673 Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) http://collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304 Ça s’est passé un 07 novembre (les événements sont classés du plus ancien au plus récent) : 7 novembre 1876 -- La Russie se prépare à une guerre avec l'empire ottoman. Nouvel Obs : L'éphéméride du lundi 7 novembre 2011 7 novembre 1915 -- Empire ottoman : l’ambassadeur d’Autriche en Turquie, lors de la Première Guerre Mondiale, Pallavicini, dans deux rapports à Vienne, relate des extraits des échanges avec le Grand Vizir Ottoman, confirmant les déclarations d’après-guerre de ce dernier, cités ci-dessus. Le 7 novembre 1915 (l’anniversaire du début officiel de la guerre avec la Russie) dans un télégramme chiffré marqué « très confidentiel » (streng vertraulich), Pallavicini déclarait que Said Halim n’était pas d’accord avec la politique de Talat envers les Arméniens, et qu’il n’excusait pas « le penchant pour créer un état national (homogène) en détruisant les éléments étrangers » (die Tendenz einen nationalen Stat durch Vernichtung der Fremden Elemente w schaffen). Imprescriptible : Aveux des ex-Officiels civils et militaires 7 novembre 1916 -- France : lettre du 7 novembre 1916 de M. Aristide Briand, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangère, à M. Louis Martin, sénateur du Var. Ainsi que vous le déclarez dans la lettre que vous avez bien voulu m'adresser au sujet de la situation des Arméniens, la France, oubliant ses propres épreuves, a partagé l'émotion douloureuse des nations civilisées devant l'horreur des atrocités commises contre les Arméniens. Elle a détourné un moment ses pensées des crimes perpétrés sur son territoire contre la population civile pour adresser l'hommage de sa pitié à ces autres martyrs du droit et de la justice. Le Gouvernement de la République a tenu dans les circonstances solennelles à flétrir les crimes des Jeunes-Turcs et à livrer au jugement de la conscience humaine leur monstrueux projet d'extermination de toute une race, coupable à leurs yeux d'avoir aimé le progrès et la civilisation. Les représentants de la France auprès des Puissances neutres ont été mis en possession de tous les documents qui devaient leur permettre de faire connaître autour d'eux les événements survenus. Pour l'honneur de l'humanité, nous devons conserver l'espoir que les protestations indignées que certaines de ces Puissances ont déjà fait entendre à Constantinople contribueront à soustraire la Nation Arménienne à de nouveaux attentats. Reproduit d'après : Basmadjian K.J., Histoire Morderne des Arméniens, Paris, J. Gamber, 1922 (p. 220-221) Imprescriptible : Lettre à Louis Martin 7 novembre 1917 -- Pendant la guerre mondiale, une grande partie de l'Arménie turque avait été libérée par l'armée russe dans les rangs de laquelle combattaient de nombreux Arméniens de Russie. Après la révolution bolchéviste du 7 novembre 1917, l'armistice russo-turc conclu le 18 décembre à Erzinghian et la retraite des troupes russes désorganisées par la propagande communiste, les troupes arméniennes, aidées de volontaires russes, reformèrent le front oriental. Mandelstam, André. La Société des Nations et les Puissances devant le problème arménien, Paris, Pédone, 1926 ; rééd. Imprimerie Hamaskaïne, 1970. Imprescriptible : L'Arménie russe pendant la Grande Guerre et après l'armistice de Lemnos 7 novembre 1918 -- Empire ottoman : la destruction systématique de documents semble être une partie significative de notre culture. Le quotidien Sabah, dans son édition du 7 novembre 1918, précisait que les documents officiels relatifs au Génocide arménien cherchés ensuite par le gouvernement, n'avaient pas pu être trouvés. Il déclare en outre que Talaat Pacha et son entourage, avant de quitter le gouvernement, avaient probablement détruit la totalité des ordres relatifs à l'ensemble du Génocide arménien. Par Taner Akcam. Journal Radikal du 26 décembre 2004. Imprescriptible : Le nettoyage des archives ottomanes 7 novembre 1921 -- Turquie : Talaat est condamné à mort par un tribunal turc pour son rôle dans le génocide arménien. American University of Armenia : This day in Armenian history 7 novembre 1938 -- France : Ernst vom Rath, conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris, est assassiné par un jeune Juif polonais qui voulait protester contre le sort fait aux Juifs allemands. Le soir du 9 novembre, Goebbels jette les militants nazis dans les rues pour venger la mort de vom Rath. Les SA, les SS et les Jeunesses hitlériennes pillent les synagogues et les locaux des organisations juives allemandes, les magasins et les biens des Juifs. Wikipédia : Juifs d'Allemagne sous le Troisième Reich 7 novembre 1939 -- Plus de 2 000 juifs sont déportés de Poznan (Posen) vers le Gouvernement général (Pologne) après l'annexion du Wartheland au Reich allemand. Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas 7 novembre 1940 -- Alexander Palfinger, adjoint au responsable des affaires du Ghetto de Lodz, Hans Biebow, rédige un rapport dont voici un passage : « La mort rapide des Juifs nous est complètement indifférente, sinon souhaitable, pour peu que ses effets concommitants n’affectent pas les intérêts du peuple allemand. Dans la mesure, cependant, où ces gens doivent être mis au service de l’Etat, selon les instructions du Reichsführer-SS [Himmler], les conditions les plus primitives doivent être créées à cette fin. » PHDN : L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains 7 novembre 1941 -- 3 000 juifs de Kalwarya (Minsk, R.S.S. de Biélorussie) sont conduits hors de la ville pour être fusillés par les SS. - Pendant plusieurs jours, les SS assassinent 20 000 juifs de la ville de Bobruisk (R.S.S. de Biélorussie). - 12 000 juifs du ghetto de Minsk (capitale de la R.S.S. de Biélorussie) sont déportés à Tuchinka, où ils sont fusillés par les SS. - Durant trois jours, 8 000 juifs, environ du ghetto de Dünaburg (Dvinsk, R.S.S. de Lettonie), en majorité des femmes et des enfants, sont conduits dans la zone de Pogulyanka, près de la ville, et fusillés par les SS et des volontaires lettons. - Les juifs de Darabani, Dorohoi, Targu-Jiu et Turnu-Severin (Roumanie) sont conduits à pied en Transnitrie, où la plupart d'entre eux périront. - 350 juifs de Hermanovice sont conduits par les SS à Szarkovczyzna (Pologne) pour y être soumis au travail forcé. Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas 7 novembre 1942 -- En deux jours, 1 300 juifs du ghetto de Jaworow (province de Lvov, R.S. d'Ukraine) sont déportés au camp d'extermination de Belzec. 200 juifs sont fusillés sur place, mais 200 autres fuient dans les bois, où ils forment des unités de partisans. Tous seront tués au combat. - 18 juifs vivent encore à Kuty (province de Stanislavov, R.S.S. d'Ukraine). En ce jour, 16 d'entre eux sont tués, 2 parviennent à fuir. Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas 7 novembre 1944 -- Exécution de Hannah Szenes, originaire de Budapest, poétesse et combattante de la Haganah : elle avait été envoyée par celle-ci de Palestine, avec un groupe de parachutistes, afin d'organiser la résistance juive en Hongrie. Ayant franchi la frontière le 7 juin, elle fut arrêtée par la police hongroise. En dépit de tortures cruelles, elle ne parla pas. Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas 7 novembre 2000 -- Le Sénat reconnaît le génocide arménien : 7 novembre 2000 Le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi (déposée par MM. Jacques Pelletier, Robert Bret, Jean-Claude Gaudin, Bernard Piras, Michel Mercier, Jacques Oudin, le 28 octobre 2000) dont la teneur suit : Article unique : La France reconnait publiquement le génocide arménien de 1915. Patrick Dévedjian : La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915 7 novembre 2008 -- Le plus célèbre éditorialiste de Turquie, Mehmet Ali Birand, a signé le 7 novembre 2008 un article où il appelle la Turquie à se préparer au choc arménien qui va résulter de l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. Selon Birand, l’élection d’Obama représente un tremblement de terre pour la Turquie : le nouveau président américain compte en effet, faire adopter par le Congrès US, la reconnaissance officielle du génocide arménien de 1915. Au-delà de l’analyse cynique faite par Birand, notons le vocabulaire choquant du plus grand journaliste turc qui affirme : « l’Amérique a fait un pas important vers une réconciliation avec son passé », mais « Il nous faut attendre la réaction d’une partie de la population qui est génétiquement hostile aux nègres ». La presse turque, si prompte à mettre le terme génocide arménien entre guillemets, ignore visiblement la portée injurieuse du terme « nègre » qu’elle ne juge pas utile d’accompagner de guillemets. Collectif VAN - Turquie : se préparer au choc arménien avec Obama Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=58478 DIASPORA KURDE Turquie : la diaspora kurde se mobilise contre les purges Franceinfo Mis à jour le 06/11/2016 | 10:13, publié le 06/11/2016 | 10:13 Le président turc Recep Tayyip Erdogan continue à faire la chasse à ses opposants. De nouvelles arrestations ont eu lieu parmi les journalistes. Depuis la tentative avortée de coup d'Etat militaire en juillet dernier, le président Erdogan tente de faire le ménage dans les rangs de ses opposants. Parmi les premiers visés, les journalistes ont encore connu une vague d'arrestation, certains d'entre eux étant accusés par le régime d'être pro-Kurdes. Des manifestations dans l'Europe entière Les communautés kurdes de toute l'Europe ont décidé de manifester leur colère face à cette situation, de nombreux rassemblements ayant eu lieu en Suisse, en Grèce ou encore place de la République à Paris. "Nous voulons montrer à tout le monde ce qu'il se passe en Turquie, pour ne pas aider l'Etat turc à continuer ses activités antidémocratiques", nous déclare un manifestant. C'est en Allemagne, où la communauté turque est la plus nombreuse, que les manifestations ont été les plus importantes, comme à Cologne où plus de 6 000 personnes étaient rassemblées. http://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/turquie-la-diaspora-kurde-semobilise-contre-les-purges_1907659.html [#Vidéo] Le soutien de la communauté arménienne aux Kurdes de Marseille Écrit par La Marseillaise samedi 5 novembre 2016 18:08 Les membres de la communauté kurde de Marseille ont manifesté ce samedi contre l'intensification de la répression qu'ils subissent en Turquie. Au lendemain d'une marche devant le consul de Turquie, les Kurdes de Marseille sont venus exprimer une nouvelle fois leur colère, des réformés jusqu'au Vieux-Port, et dénoncer la vague d'arrestations orchestrée par le dirigeant turc contre un peuple qui est pourtant en première ligne de front contre Daesh. Cette répression s'est traduite dans les derniers jours par l'arrestation de deux membres dirigeants du HDP et de dix de leurs camarades. A leur côté, des des organisations politiques et syndicale ainsi que des représentants de la communauté arméniene. Nous avons interrogé l'un d'un, Simon Azilazian, président de la CCAF Sud. Plus d'infos à lire dans la Marseillaise du 7 novembre 2016. http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/54172-video-le-soutien-dela-communaute-armenienne-aux-kurdes-de-marseille TURQUIE Turquie : le principal parti pro-kurde annonce le boycott du Parlement Les Echos Le 06/11 à 10:12 Le HDP, formation pro-kurde de l’opposition turque, a annoncé dimanche qu’il allait limiter son travail après l’arrestation de ses deux co-présidents et de plusieurs autres de ses députés. Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation pro-kurde de l'opposition turque, a annoncé dimanche qu'il allait limiter son travail au Parlement après l'arrestation de ses deux co-présidents et de plusieurs autres de ses députés . La direction de la troisième force politique du pays a précisé que ses élus ne prendraient plus part aux sessions en assemblée générale ou en commissions. « A la suite de discussions entre notre groupe parlementaire et notre direction, nous avons décidé de stopper nos contributions législatives à la lumière de tout ce qui s'est passé », a annoncé le porteparole du parti, Ayhan Bilgen, dans une déclaration devant le siège du HDP à Diyarbakir retransmise sur internet. Contacté par Reuters, Bilgen a précisé par la suite que le HDP ne se retirait pas du Parlement et que ses députés resteraient en fonctions, mais qu'ils limiteraient leur travail. Les deux co-présidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi et placés en détention provisoire. Dix autres députés du parti ont également été arrêtés, certains ont depuis été remis en liberté. Les autorités turques, qui accusent le HDP d'être la vitrine politique des séparatistes kurdes, leur reprochent d'avoir refusé de témoigner dans des affaires de « propagande terroriste ». Le coup de filet a suscité une vive réaction des Occidentaux, Européens en tête, déjà préoccupés par la vaste purge dans la fonction publique entamée après le coup d'Etat militaire manqué du 15 juillet. Le HDP a obtenu cinq millions de voix lors des élections législatives de novembre 2015, faisant élire 59 députés au Parlement, où siègent 550 élus. Leur immunité parlementaire a été levée l'été dernier. En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/monde/europe/0211466692498-turquie-leprincipal-parti-pro-kurde-annonce-le-boycott-du-parlement2040654.php?kJfcQjUlHHStAGGl.99 Turquie : « C’est le 24 avril 1915 » affirme Garo Paylan NAM Après que les dirigeants du Parti démocratique des peuples (en turc : Halkların Demokratik Partisi, en kurde : Partiya Demokratîk a Gelan, HDP) de Turquie aient été arrêtés et emprisonnés vendredi matin, Garo Paylan, membre arménien au parlement turc de ce parti, a émis un avertissement sur son compte Twitter disant que les événements en Turquie rappelaient le 24 avril 1915. “Nous vivons en 1915, c’est le 24 avril !“ a tweeté Garo Paylan après que les chefs du principal parti prokurde de Turquie aient été placés en détention préventive, quelques heures après leur arrestation par les autorités, qui semblent franchir une nouvelle étape dans les purges menées tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet. L’arrestation des coprésidents du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas et de Mme Figen Yüksekdag, et de onze autres députés de cette formation, a suscité des réactions indignées en Occident, dont les relations avec la Turquie sont déjà tendues en raison des atteintes aux libertés reprochées au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.. “La police turque a perquisitionné la maison à Ankara de Selahattin Demirtas et la maison de Figen Yuksekdag à Diyarbakir ont déclaré les avocats du parti. La décision de placer les deux chefs du parti, ainsi que de trois autres élus arrêtés, en détention préventive a été prise dans l’après-midi par un tribunal de Diyarbakir, dans le cadre d’une enquête “antiterroriste“ liée au PKK, selon l’agence progouvernementale Anadolu. Le HDP, deuxième parti d’opposition en Turquie, a estimé dans un communiqué que les arrestations marquaient “la fin de la démocratie“ dans le pays. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s’est pour sa part dite “extrêmement inquiète“ et indiqué qu’elle allait convoquer une réunion des ambassadeurs de l’UE à Ankara. Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires turc et le porte-parole de la chancelière Angela Merkel a jugé ces arrestations “hautement alarmantes“. Parmi les députés arrêtés figurent, outre les deux chefs, des poids lourds du parti comme Idris Baluken, président du groupe parlementaire HDP, lui aussi formellement placé en détention provisoire. “C’est un coup d’Etat contre le HDP, c’est un coup d’Etat contre le pluralisme, contre la diversité, contre l’égalité“, a déclaré Garo Paylan, un député du HDP, lors d’une conférence de presse au quartier-général stambouliote du parti. “On nous claque la porte du Parlement au nez, cela veut dire ignorer le vote de six millions de personnes, ignorer la demande démocratique de ce peuple, leur espoir quant à une paix future“, a renchéri sa collègue Huda Kaya. “Le HDP appelle la communauté internationale à réagir contre le coup d’Etat d’Erdogan“, a déclaré le parti sur Twitter, se référant au président Tayyip Erdogan. Dans le sillage de la répression gouvernementale contre le HDP, le Comité National Arménien d’Amérique a lancé une action demandant à ses partisans d’écrire des lettres exhortant le secrétaire d’Etat américain à agir de manière décisive contre la tentative d’Erdogan de faire taire la dernière force démocratique restante en Turquie. “Les États-Unis doivent protester publiquement et avec force contre la répression antidémocratique de la Turquie et exiger la libération des responsables du HDP illégalement emprisonnés par le régime Erdogan. Nous devons rompre avec la politique d’apaisement qui a échoué depuis trop longtemps dans la politique américaine contre la Turquie, permettant à l’armée de lobbyistes d’Ankara de compromettre les intérêts de notre pays et les valeurs de notre pays », a déclaré le directeur général de l’ANCA, Aram Hamparian. Les Etats-Unis sont “profondément troublés“ par la détention en Turquie de responsables politiques et élus prokurdes, a affirmé pour sa part vendredi sur Twitter, Tom Malinowski, chargé des droits de l’homme au département d’Etat américain. “Quand des démocraties s’en prennent à des responsables élus, elles ont le devoir de justifier leurs actions et de préserver la confiance dans le système judiciaire“, a écrit M. Malinowski, sur le réseau social. En France les sénateurs communistes ont réclamé un débat parlementaire “dès“ la semaine prochaine sur la situation en Turquie après l’arrestation dans la nuit de dirigeants et députés du principal parti prokurde de ce pays, le Parti démocratique des peuples (HDP). “Il est urgent qu’un débat soit organisé dès la semaine prochaine au Parlement sur la situation préoccupante en Turquie“, écrivent les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC), ajoutant que “le respect des Droits de l’Homme ne saurait être bafoué au nom d’intérêts géopolitiques“. Le groupe CRC “apporte son soutien sans faille à l’ensemble des parlementaires arrêtés et exige que la France sorte de son silence face aux attaques répétées du gouvernement turc à l’égard des forces démocratiques et citoyennes“, poursuit le communiqué. Il demande par ailleurs l’audition par la Haute Assemblée de Selahattin Demirtas, co-président du HDP et député d’Istanbul, arrêté avec l’autre dirigeante du parti, Mme Figen Yüksekdag, et au moins neuf autres députés. Cette opération “poursuit le glissement de la Turquie vers un État autoritaire après la levée arbitraire et sans fondement de l’immunité parlementaire de cinquante des cinquante-neuf députés du HDP en mai dernier, l’organisation d’une purge suite à la tentative de coup d’État du 15 juillet et la fermeture administrative de 160 médias turcs“, affirme le communiqué. Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a ensuite fait part de sa “colère“ et de sa “vive indignation“, estimant qu’avec ces arrestations, “le président turc Recep Tayyip Erdogan franchit une nouvelle étape dans l’établissement de la dictature“. Il a appelé à “amplifier la campagne +#StopErdogan !+ “. Pour le Parti socialiste, l’arrestation des deux co-présidents du HDP, “deux personnalités démocratiquement élues et respectées en Turquie“, “est un choc“. “La lutte contre le terrorisme et contre les tentatives de déstabilisation politique ne peut justifier toutes les atteintes aux libertés“, indique le parti dans un communiqué, soulignant que “cette escalade sans fin“ suscite sa “plus vive inquiétude“. Le parti demande aux autorités turques de “justifier précisément leurs accusations“ contre les responsables du HDP et appelle “les autorités européennes et internationales à accentuer leur pression sur la Turquie pour qu’elle reste fidèle aux principes et aux valeurs de la Convention européenne des Droits de l’Homme“. Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires turc, et le porteparole de la chancelière Angela Merkel a jugé ces arrestations “hautement alarmantes“. A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Romain Nadal a déclaré que l’arrestation des élus HDP suscitait “une vive préoccupation“. Dans un texte rédigé à la main lu par l’un de ses avocats, M. Demirtas s’est dit victime d’un “coup civil par le gouvernement et le palais“. Les mots “Nous allons à coup sûr gagner“ qu’il a lancés en turc au moment de son arrestation ont été très partagés sur Twitter sous le hasthtag #MutlakaKazanacagiz . dimanche 6 novembre 2016, Stéphane ©armenews.co http://www.armenews.com/article.php3?id_article=133848 Le HDP “parti pro-kurde”, refrain médiatique insupportable Kedistan Chroniques de Gisèle Güzel Koç 6 novembre 2016 Le HDP parti pro-kurde”… Appellation facile, lapidaire et simpliste, accolée au mouvement d’opposition chaque fois qu’il en est question dans les médias. Non seulement cette appellation renvoie inévitablement au discours dominant en Turquie, dirigé contre la seule opposition démocratique capable de porter ce nom, (le trait d’union HDP = vitrine du PKK = terrorisme), mais en plus elle passe par pertes et profits, à la fois une période récente de la Turquie (soulèvements autour de Gezi), et les composantes sociales, politiques, écologistes, féministes, représentants des minorités qui constituent toujours ce mouvement et en ont fait cette force unique. De ce qui s’était traduit en juin 2015, par l’irruption dans le champ électoral, d’un mûrissement politique des années Gezi, subsiste aujourd’hui un parti attaqué de toutes parts, mais toujours représentant d’un rassemblement de l’opposition démocratique dans sa quasi globalité. Nous dirons quasi, car sur sa gauche, existent toujours de petits mouvements qui font alliance ou non, selon les circonstances (gauche de gauche turque ou groupes anarchistes…). Ce choix du combat au sein des institutions n’a pas fait l’unanimité politique, mais est aussi une décision prise au sein du mouvement kurde, dans la droite ligne d’une défense de la paix. Ce même mouvement kurde a choisi de proposer une politique pour l’ensemble des Peuples de Turquie. Et c’est sur celle-ci que se sont rejoints les différents mouvements issus des luttes anti régime des années précédentes. Il n’y a donc pas une simple “convergence” au sein du HDP, mais création d’un front original entre les propositions d’autonomie démocratique pour la Turquie et les solutions de débouchés aux luttes recherchées dans bien d’autres secteurs de la société civile, face à un Etat-nation turc oppresseur, néolibéral et bigot. La non reconnaissance de toutes les minorités en général, y compris femmes et LGBTI, la prédation sur l’environnement exercée par les grands projets de développement qui ne rapportent qu’à leurs initiateurs, l’écrasement social de classes populaires souvent exploitées et discriminées comme minorité dans les métropoles, ont produit des générations militantes qui naturellement se trouvent regroupées sous ce label HDP. Nier sa composante kurde serait une imbécilité. Oublier qu’elle n’est pas “ethnique”, ou le laisser croire, est une cécité politique. Le HDP ne défend aucun droit et aucune proposition démocratique qui ne saurait être retenue par l’ensemble de la mosaïque turque. Et la façon dont ont fonctionné les municipalités élues au Bakur est là, pour démontrer l’inanité de cette appellation “pro kurde”. Et c’est aussi pour cela qu’en suspendant et mettant sous tutelle AKP ces municipalités, le régime s’attaque à l’ensemble de la Turquie, et non seulement aux seuls Kurdes. Le HDP ne développe aucun nationalisme pan-Kurde, aucune volonté sécessionniste pour le Bakur. Il a repris en grande partie les propositions qui étaient sur la table lors du processus de négociations interrompu en 2015. L’autonomie d’administration est un processus démocratique horizontal qui ne remet pas en cause “le vivre ensemble” à l’échelle de la Turquie, mais institue des formes régionalisées de décisions démocratiques pour les peuples des territoires. Le respect des cultures, l’apprentissage des langues, le soin apporté à la stricte égalité homme/femme, se pratique non seulement dans un cadre constitutionnel éventuel, mais à échelle humaine, communaliste et locale. Nous sommes là, très éloignés d’un nationalisme kurde qui lutterait pour son “indépendance nationale”. Caractériser le parti HDP de “pro kurde” revient à en donner cette image erronée. L’histoire de la lutte du Peuple kurde ne date pas d’hier. Nous enfonçons là une porte ouverte. Et si au fil des affrontements pour la reconnaissance d’un Peuple opprimé face à l’Etat turc agresseur (pour la période la plus récente, les années 1980, les années noires de 1990… et l’année 2015/2016…) le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et donc sa branche clandestine et armée, a pris dans le cœur des populations kurdes la première place, celles-ci n’en adhèrent-elles pas moins à une option de Paix. Et lorsque cette option, représentée par le HDP, et d’autres déclinaisons locales (DBP – Parti démocratique des régions), s’est construite, avec une alliance/convergence sur l’ensemble de la Turquie, elle a, dans le sondage que représenta l’élection législative de 2015, été plébiscitée en maints endroits, malgré fraudes, terreurs et menaces. C’est donc l’option politique de Paix, doublée d’une prise en compte de toutEs, qui a été reconnue par des millions de turcs, quelle que soit leur deuxième “identité”. Faudra-t-il donc des années encore, avant que l’appellation “pro-kurde” ne soit plus un réflexe facile ? A la décharge des médias européens, et des commentateurs/trices de l’actualité de Turquie, il faut dire que la notion même de “parti”, dans les républiques des Etats-nations qui sont les nôtres, dans les pays dits occidentaux, reconnue dans les constitutions, est celle d’une machine à “alternance de pouvoirs”. Là où des républiques jacobines centralisées ont réduit les minorités, cela se manifeste par des droites, des gauches, des centres, dans des cadres parlementaristes. Là où, comme en Belgique par exemple, subsistent des revendications culturelles et linguistiques, les appartenances nationalistes reprennent le dessus. Quoi de plus simple, dans ce formatage de pensée en Etat-nation, que d’emboîter le pas pour désigner l’opposition démocratique en Turquie, à partir d’une “identification” ? Cela se complique, quand c’est la “gauche” elle même, qui propage le terme. En ces temps de campagne électorale franco française, et au rythme où les unEs et les autres se jettent à la figure les grands mots patriotiques, on peut comprendre que cette question de la dénomination ethnique du HDP n’en est justement pas une. Tel ou tel tribun peut alors défendre les Kurdes, tout en les renvoyant à sa propre vision “nationale” de la question, tout en oubliant justement que le principal parti d’opposition en Turquie ne participe pas de sa vision “nationale” à lui pour le “Kurdistan”. Flatter ce nationalisme là, ne fait qu’apporter de l’eau sale au moulin de ceux qui jugeront les “otages”, en ce moment entre les mains d’Erdogan. Et comme cette réflexion est née d’une autre, moins franco française, publiée sur un réseau social, nous vous en faisons part également : Chers amis, Vous entendez sûrement souvent parler ces jours-ci du parti HDP (Parti démocratique des peuples) dont plusieurs cadres – y compris ses deux codirigeants – ont été arrêtés par le régime d’Erdogan. J’imagine que la seule chose que beaucoup d’entre vous savent sur ce parti, c’est qu’il est pro-Kurde. Normal, c’est le seul qualificatif utilisé pratiquement par la totalité des médias français. Alors pour ceux d’entre vous que ça intéresse, et je vous prie amicalement de vous y intéresser, voici quelques informations fondamentales sur le HDP que je trouve plus que regrettables d’ignorer. C’est un parti évidemment issu du mouvement politique kurde, mais qui ne se réduit pas à ça et qui comporte en son sein différents groupes, et de nombreux membres et députés qui ne sont pas Kurdes. C’est un parti de « gauche » et « socialiste » (le seul au Parlement en Turquie). Il est accessoirement affilié au Parti socialiste européen et à l’Internationale socialiste. C’est un parti écologiste (le seul également au Parlement en Turquie). C’est un parti féministe, paritaire et qui défend ouvertement les droit des LGBTI (le seul encore au Parlement en Turquie). C’est un parti qui défend plus d’autonomie démocratique régionale, et ce pour toutes les régions de la Turquie, pas seulement les régions majoritairement kurdes. C’est un parti qui défend les droits et les libertés de toutes les minorités de Turquie, y compris des Arméniens (le seul, oui encore, au Parlement en Turquie) et pas seulement ceux des Kurdes. C’est un parti laïque, qui défend la liberté de culte et la séparation des affaires religieuses des affaires étatiques et qui prévoit la suppression du Ministère des affaires religieuses (Et c’est le seul ). Ce parti a obtenu, en juin 2016 près de 6 million de votes (autour de 13% des voix), avec aussi le soutien de nombreux “Turcs” démocrates et/ou de gauche. Ayant obtenu 80 sièges à l’Assemblée, il a empêché l’AKP d’obtenir la majorité suffisante qu’il guettait pour changer la Constitution et passer au régime présidentialiste souhaité par Erdogan. Ce dernier a refusé d’admettre les résultats de ces élections, annoncé des élections anticipées et depuis cette date, l’armée turque a littéralement assiégé plusieurs villes kurdes dans le cadre de ses “opérations contre le PKK”, en causant la morts de centaines de civils kurdes. Le HDP a subi un nombre incessant d’attaques. Les attentats de Daesh visant les Kurdes de Turquie se sont multipliés. L’AKP a réussi à faire voter (avec la complicité des autres partis “d’opposition”) la suppression de l’immunité parlementaire pour les députés du HDP – première étape de la charade dictatoriale dont l’arrestation cette semaine des cadres du HDP est la dernière étape – Le HDP n’est pas un parti nationaliste, séparatiste, indépendantiste, belliciste – pour lequel la seule appellation “pro-Kurde” pourrait laisser penser. Au contraire c’est, selon moi et beaucoup d’autres Turcs, le seul parti réellement démocratique de la Turquie. En tout cas ce sont mes opinions en tant que citoyen turc et chercheur spécialiste de Turquie – pour ce que ça vaut. Et s’il fallait enfoncer le clou sur la nature de ce parti, il suffirait de constater la décision prise, suite à l’emprisonnement de nombre des leurs, par les députéEs HDP, d’entamer un boycott parlementaire, y compris dans la participation à des commissions, en déclarant que désormais, les élus restants se « consacreront à celles et ceux qui les soutiennent et les ont élus, dans les villes, les régions et les campagnes ». Là où est le Peuple, seront ses députés. Les maires et co-maires destitués par décret avaient entamé une démarche analogue, en disant « de maison en maison, là est la commune ». Evidemment, vu d’ici… Mais l’opposition démocratique en Turquie, et le processus politique en cours chez les voisins du Rojava, ont décidément beaucoup à apporter à la réflexion politique. Rédaction par Kedistan. | http://www.kedistan.net/2016/11/06/hdp-pro-kurde-refraininsupportable/ Dans la Turquie Islamiste même les Arméniens Morts ne peuvent reposer en paix Ce que les Ottomans ont fait au cours du génocide de 1915 (et ce que la Turquie fait encore aujourd’hui) ressemble beaucoup à ce que fait l’état Islamique. NAM Tandis que dans la plupart des lieux du monde, on est choqué par les atrocités commises par l’état Islamique contre les communautés nonmusulmanes, en Syrie et en Iraq, une communauté non-musulmane en Turquie, les Arméniens, souffre depuis des décennies - essentiellement abandonnée par le monde. Ce qu’ont fait les Ottomans au cours du génocide de 1915 (et ce que la Turquie fait encore aujourd’hui) est très similaire à e que fait l’état islamique. Tracer des parallèles entre le passé et le présent est très utile pour la compréhension de la continuité, de l’universalité et de l’horreur du génocide islamique djihadiste. Même si 101 années se sont écoulées depuis que le génocide de 1915 s’est abattu sur les Chrétiens arméniens, commis par de l’Empire ottoman, les quelques maisons, églises et même cimetières de victimes restants sont encore pris pour cibles à la fois par les autorités d’état et par les autorités locales de Turquie. Pour une grande part, le public est lui aussi complice, gardant le silence face à ces injustices. Aujourd’hui, les Arméniens, dans leur ancienne patrie à l’intérieur des frontières de la Turquie se sont pratiquement éteints. Mais en Turquie, même les Arméniens morts ne sont pas autorisés à reposer en paix. “ Des douzaines de tombes ont été creusées et des os ont été déterrés “, nous dit Aziz Dagci, le chef de l’Association des Minorités Arméniennes, qui a déposé une plainte criminelle dans la ville de Mouch, pour fait de destruction de tombes dont certaines ont été creusées dans les années 1800. “ Ils faut qu’ils cessent d’excaver nos tombes. Seuls s’y trouvent nos morts “, dit-il. “ Et ils devraient aussi arrêter de détruire notre monastère “. Pour la plupart, les media du monde sont muets sur les abus de droits de l’homme dont les Arméniens et les autres Chrétiens subissent en Turquie. Leur seul point de fixation est semble-t-il l’état Islamique. Il est regrettable de voir ce que les Arméniens et d’autres Chrétiens subissent en Turquie, un pays membre de l’Otan. En 2013, par exemple, 500 maisons historiques arméniennes dans le quartier Kale de Mouch ont été démolies dans le cadre du projet gouvernemental de “ renouvellement urbain “ (voir une vidéo de démolition de maisons). “ Cette destruction totale d’une culture... “, a écrit le chercheur Varak Ketsemanian, “ est une politique constante du gouvernement turc ; il en use comme d’un instrument de contre-propagande contre les revendications arméniennes qui affirment leur présence sur ces terres avant 1915. Bien que cette politique ne comporte pas de massacres ou de déportations, elle est la continuation de la même politique adoptée en 1915 “. À nouveau, en 2013, un restaurant a été construit sur le cimetière arménien dans la ville de Tekirdag en Thrace de l’est. “ Au cours de la construction, les os dans le cimetière étaient éparpillés de tous côtés et quelques uns ont été jetés dans les poubelles. Les pierres tombales, volées du cimetière en ville, ont été employées comme dalles au-dessus de regards et des pierres tombales ont été retrouvées ailleurs sur le site de travaux d’infrastructure “, rapporte le journal Taraf. Taraf a également rapporté que dans la ville d’Anatolie centrale de Sivas, “ le cimetière arménien dans la ville a été pillé lors de la construction d’une route et des ossements humains éparpillés sur les bas-côtés de la route. On ignore ce que sont devenues les pierres tombales “. Mouch avait une vivante communauté arménienne avant 1915. Les statistiques montren qu’avat le génocide, 140 555 Arméniens vivaient dans les 339 villages de Mouch. Il y avait 228 églises, 94 monastères, 53 lieux consacrés et 135 écoles avec 5 669 étudiants. La ville est aussi le sujet de nombreuses chansons et histoires folkloriques arméniennes, dont la chanson d’amour “ Golo “, interprêtée par la chanteuse arménienne Hasmik Harutyunyan. D’après le recensement ottoman de 1917, cependant, 99 pourcent des Arméniens de la région ont été déclarés “ disparus “. De toute évidence, le terme ’ disparu ’ dans le dictionnaire ottoman turc signifie “ massacré “ ou “ déporté “ - et par les méthodes les plus brutales imaginables. “ Quelques uns des enfants ont été brûlés vifs, les autres ont été empoisonnés ou noyés, sont morts de faim, ou de maladie “, d’après le Muséum-Institut du Génocide Arménien. “ Je suis certain “, a dit Henry Morgenthau, l’ambassadeur des USA dans l’Empire ottoman, “ que la totalité de l’histoire de la race humaine ne contient aucun épisode à ce point horrible “. Les grand massacres et les persécutions du passé paraissent presqu’insignifiantes comparés aux souffrances de la race arménienne en 1915. (*) La plupart des Arméniens ont été éradiqués de Mouch, comme dans tout le reste de la Turquie. “ [Officiellement,], il y a aujourd’hui 3 000 Arméniens à Mouch, mais on dit ici qu’ils sont plus nombreux “, a dit le directeur du Centre d’Etudes des Questions Arméniennes Occidentales, Haykazun Alvrtsyan en 2014, qui a ajouté “ ils sont au moins 2,5 millions d’ ’ Arméniens musulmans ’, dont la moitié s e cachent “. Etant donné l’intolérance illimitée contre toute réminiscence d’Arméniens en Turquie, les ’ Arméniens cachés ’ semblent avoir des raisons justifiées de ne pas révéler leur appartenance ethnique ou religieuse. Dans un pays où même les os dans les cimetières d’Arméniens ne sont pas respectés, être Arménien est une difficile épreuve pour survivre chaque jour. Uzay Bulut est une journaliste turque auparavant basée à Ankara, aujourd’hui à Washington DC. (*) The Armenian Genocide : the essential reference guide by Alan Whitehorrn Editions ABC-CLIO 2015 Traduction Gilbert Béguian http://www.clarionproject.org/analysis/islamist-turkey-even-deadarmenians-cant-lie-peacefully#_edn1 dimanche 30 octobre 2016, Stéphane ©armenews.com http://armenews.com/article.php3?id_article=133490 A Istanbul, les supporters de Fenerbahçe ont entonné contre Manchester United, une chanson patriotique arménienne, aux paroles déformées NAM Le site Ermenihaber.am informe que lors du match Fenerbahçe IstanbulManchester United, les supporters Turcs auraient chanté la chanson arménienne du 19e siècle dédiée aux résistants arméniens « Zartir, lao ». Les supporters de Fenerbahçe ont bien évidemment changé les paroles de la chanson patriotique arménienne. Les paroles des supporters adressées à leurs joueurs affirmaient « respecte ton maillot, entre sur le terrain, donne ton cœur au jeu, démontre ta puissance, l’ennemi sera battu ». Les médias turcs et arméniens étaient revenus en 2011 sur ce chant des supporters de Fenerbahçe. Après les larges échos provoqués, Hakan Yavuz, l’auteur des paroles de la chanson des supporters avait déclaré qu’il ignorait que cette chanson -du moins son air- appartenait à un chant arménien. « Si nous savions qu’elle était arménienne, on ne l’aurait jamais chanté. D’ailleurs on ne la chantera plus » avait-il affirmé. Mais les supporters -qui devaient savoir l’origine arménienne de l’air de la chanson- ont entonné ce chant. En réaction à l’international arménien Henrikh Mkhitaryan qui était inscrit sur la feuille de match au Manchester United et qui effectua son entrée sur le terrain d’Istanbul à la 60e minute ? A moins que tout cela ne soit que pure coïncidence, les Turcs intégrant dans leur culture de nombreux éléments du patrimoine culturel arménien... Krikor Amirzayan dimanche 6 novembre 2016, Krikor Amirzayan ©armenews.com http://armenews.com/article.php3?id_article=133878 Selahattin Demirtas, l’homme fort du HDP, muselé par la Turquie Placé en détention préventive, le coprésident du Parti de la démocratie des peuples apparaît comme un contre-pouvoir au président Erdogan. Le Monde | 06.11.2016 à 01h53 • Mis à jour le 06.11.2016 à 11h10 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante) Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre, Selahattin Demirtas était tranquillement installé chez lui, en famille à Diyarbakir, la grande ville kurde du sud-est de la Turquie, lorsque des coups ont retenti. « La police est à ma porte avec un mandat pour m’emmener de force », a-t-il tweeté. Coprésident du parti de la démocratie des peuples (HDP, pro kurde), le charismatique Selahattin Demirtas a été interpellé cette nuit-là, tout comme dix de ses collègues. Ils sont accusés de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie), en guerre depuis plus de trente ans contre l’Etat turc. A la faveur de l’état d’urgence, déclaré le 20 juillet pour trois mois, puis prolongé d’autant, le gouvernement a toute latitude pour régler ses comptes avec l’opposition. En réponse à ces arrestations, le HDP a annoncé dimanche 6 novembre qu’il cessait toute activité au Parlement. Mis en examen, le dirigeant kurde a été transporté en hélicoptère jusqu’à la prison d’Edirne (ouest), à l’autre bout du pays, de façon à éviter les éventuels rassemblements sous les murs de la prison. Forcément, les visites de ses proches n’en seront que plus rares. Rien ne saurait être négligé pour museler cet avocat de formation, connu pour son sens de la formule et pour son courage. « La peur est contagieuse, c’est vrai. Mais le courage l’est plus encore », avait-il confié dans sa dernière interview donnée en novembre à L’Express. Un anti-macho pour la reconnaissance des droits des Kurdes Né en 1973 à Elazig (sud-est de la Turquie), Selahattin Demirtas est le deuxième enfant d’une fratrie de sept. Alors que son père sait à peine lire et écrire, sa mère est une autodidacte. En revanche, tous les enfants ont fait des études supérieures. Très tôt, le jeune Selahattin est sensibilisé à la lutte pour la reconnaissance des droits des Kurdes. « A l’époque, le Parti populaire du travail défendait les intérêts des Kurdes. Le représentant du parti à Diyarbakir, Vedat Aydin, a été enlevé par la contre-guérilla. Trois jours plus tard, le 7 juillet 1991, son corps horriblement mutilé a été retrouvé dans un champ. Ses obsèques ont eu lieu pas loin de chez nous à Diyarbakir. J’y suis allé et je me suis retrouvé au beau milieu du cortège. Et voilà que nous essuyons des tirs. Je regarde : autour de moi je vois des dizaines de morts, des centaines de blessés et les gens qui continuent à marcher. Depuis ce jour, je continue à marcher », avait-il raconté au Monde, en octobre 2015, revenant sur ses débuts comme militant. Tribun hors pair, doté d’un solide sens politique, il est une personnalité totalement atypique de la scène turque, un anti-macho qui avoue « repasser ses chemises lui-même » ainsi que « faire les courses et préparer les repas ». Marié à une institutrice et père de deux adolescentes, « Selocan » pour les intimes, est aussi, à ses moments perdus, un fin joueur de saz (instrument à cordes traditionnel). La bête noire de Recep Tayyip Erdogan C’est sous son impulsion que le HDP a fait son entrée au Parlement en 2015, une première dans l’histoire de la République où, depuis 1923, les partis islamistes et les partis kurdes étaient marginalisés. Alors que personne n’y croyait, le parti prokurde obtient 13, 5 % des voix et 79 sièges au parlement (sur 550) aux législatives du 7 juin. Pour la première fois, l’AKP perd sa majorité parlementaire. Le président Erdogan en est d’autant plus irrité que Selahattin Demirtas l’a défié en affirmant haut et fort son opposition au projet d’hyper présidence qu’il prône. « Nous ne vous laisserons pas devenir président ! », avait lancé le leader du HDP, lors d’un discours prononcé au Parlement le 17 mars 2015. Une affirmation perçue comme une déclaration de guerre par le chef de l’Etat, qui ne tarda pas à qualifier M. Demirtas de « suppôt du terrorisme ». La presse turque se chargea alors de rappeler qu’un de ses frères combattait aux côtés du PKK. Au terme d’un nouveau scrutin législatif, organisé le 1er novembre 2015, l’AKP retrouve sa majorité parlementaire et le HDP réussit malgré tout à franchir une fois encore le seuil national des 10 %, un score qui lui permet d’envoyer 59 députés au Parlement. Le HDP, devenu la cible de nombreuses violences Mais la période qui s’écoule entre le scrutin du 7 juin et celui du 1er novembre 2015, voit un déchaînement de violence contre le HDP. Ses permanences sont à maintes reprises saccagées à travers tout le pays. Trois attentats, attribués à l’EI sans avoir jamais été revendiqués, visent des militants de la gauche prokurde – 4 morts à Diyarbakir le 6 juin 2015 ; 34 à Suruç le 20 juillet ; 102 à Ankara le 10 octobre. A l’été 2015, la guerre reprend de plus belle entre l’Etat turc et les rebelles du PKK. C’est le début des ennuis pour le HDP. Très vite, Selahattin Demirtas se retrouve pris en tenailles entre la vieille garde du PKK qui ne voit pas d’un bon œil l’émergence dans ses rangs d’un leader charismatique susceptible de lui faire de l’ombre et le président Erdogan, soucieux de le marginaliser. Son soutien sans faille à la tactique de « guérilla urbaine » déclarée et organisée par le PKK au cœur des localités kurdes à l’hiver 2015-2016 lui a valu des critiques qu’il avait coutume de rejeter : « Le HDP n’est pas l’émanation du PKK. » Marie Jégo (Istanbul, correspondante) http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/11/06/selahattin-demirtas-lhomme-fort-du-hdp-musele-par-la-turquie_5026152_3214.html Turquie: neuf journalistes de «Cumhuriyet» placés en détention préventive Par RFI Publié le 05-11-2016 Modifié le 05-11-2016 En Turquie, les huit députés prokurdes du HDP inculpés hier vendredi 4 novembre, dont les deux chefs du parti, ont passé leur première nuit en prison. D’autres dirigeants locaux du parti ont été arrêtés ce samedi. Et on a appris ce matin que les journalistes du quotidien d’opposition «Cumhuriyet» avaient également été placés en détention préventive, près d’une semaine après été placés en garde à vue. Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette Il y a désormais 142 journalistes en prison en Turquie, neuf de plus donc ce samedi matin après la décision d’un juge de mettre en détention préventive neuf des journalistes de Cumhuriyet qui étaient en garde à vue depuis lundi. Le rédacteur en chef Murat Sabuncu, l’éditorialiste Kadri Gürsel, le caricaturiste Musa Kart font partie des détenus dans le cadre de cette enquête « antiterroriste » : les journalistes sont accusés d’avoir commis des actions au profit à la fois du mouvement güleniste ET du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK. Depuis la mise en garde à vue des journalistes la justice turque cafouille : le procureur en charge du dossier est lui-même impliqué dans un procès où il est soupçonné d’être lié au mouvement de Fethullah Gülen… Trois nouveaux procureurs sont donc en charge de l’enquête contre Cumhuriyet. Les journalistes emprisonnés pourront maintenant contester leur détention préventive pour tenter d’être libérés avant leur procès, dont on ne connaît pas encore la date exacte. http://www.rfi.fr/europe/20161105-turquie-neuf-journalistes-cumhuriyetdetention-preventive Turquie : les cinq étapes de la dérive autoritaire d’Erdogan France 24 Texte par Aude MAZOUÉ Dernière modification : 05/11/2016 Perçue un temps comme un modèle de modernité alliant islam modéré et démocratie, la Turquie dirigée par Recep Tayyip Erdogan a peu à peu glissé vers un régime despotique. Chronologie d’une dérive autoritaire en cinq étapes. Comment Recep Tayyip Erdogan a-t-il fait progressivement basculer la Turquie vers un régime autoritaire ? Arrivé à la tête du gouvernement en 2003, le charismatique Erdogan offre à la face du monde l’image d’un islamisme modéré. Durant son premier mandat, rompant avec la violence des années 1980 et 1990, il est l’homme du miracle économique et des grandes réformes qui semble libérer le pays de ses pesanteurs conservatrices. Puis les avancées sur le front de la démocratisation laissent progressivement place à un autoritarisme rampant et à une politique de réislamisation de la société. Du souffle du renouveau aux purges massives, retour sur les grandes étapes qui ont révélé le visage sombre d’un dirigeant qui règne d’une main de fer sur la Turquie depuis 13 ans . 2003 - 2007 : les années de l’espérance De 2003 à 2007, Erdogan, à la tête du gouvernement turc, met en œuvre de nombreuses réformes qui mènent le pays à d’importantes avancées démocratiques dans le domaine économique, juridique et institutionnel. C’est aussi durant ce mandat que le Premier ministre fait progresser la candidature de la Turquie pour entrer au sein de l’Union européenne. L’AKP, le Parti de la justice et du développement, dont Erdogan est aussi le leader, devient un modèle qui parvient à faire cohabiter islam, démocratie et progrès économique. Une expérience unique dans le monde musulman. Après 2007, l’AKP poursuit ses réformes mais l’enthousiasme des débuts s’est envolé. Les négociations avec l'UE piétinent. Les efforts pour résoudre le problème kurde laissent bientôt place à des mesures répressives. Le pays est secoué la même année par une crise politique et l’armée menace Erdogan d’un coup d’État. De la démocratie musulmane au bonapartisme à la turque En 2010, l’image du "démocrate musulman" respectueux de la démocratie et de la laïcité s’effrite. Erdogan poursuit l’engagement de la Turquie sur la voie de la réforme constitutionnelle en appelant les citoyens aux urnes afin qu’ils approuvent son projet de révision. Le référendum du 12 septembre lui donne satisfaction puisque le projet est approuvé à 58 % des voix. L’opposition voit dans cette révision de l’appareil judiciaire une remise en cause du principe de la séparation des pouvoirs. Les opposants accusent également le pouvoir de vouloir implicitement islamiser le pays, au détriment de la laïcité. Le référendum de 2010 sonne le glas de la fin de la politique d’ouverture et de compromis. Le pouvoir, qui n’admet plus aucune critique, s’en prend violemment aux médias. Le nombre de journalistes emprisonnés est sans précédent dans le pays : en 2012, la Turquie détient le triste record du nombre de journalistes emprisonnés, dans un rapport du Comité de protection des journalistes (CPJ), avec 76 reporters sous les verrous. Les conflits au Proche-Orient révèlent la face sombre d’Ankara Si les tensions politiques se durcissent dans le pays, Recep Tayyip Erdogan renonce au même moment au destin européen de la Turquie. Il se tourne vers le Moyen-Orient où il aspire à jouer un rôle à la hauteur de ses ambitions. En effet, le printemps arabe, la guerre civile en Syrie, le coup d’État militaire en Égypte, la désintégration en cours de l’Irak, vont indirectement porter un coup fatal à la démocratie. En mars 2011, la Turquie s'engage activement aux côtés des rebelles qui combattent Bachar al-Assad et s'enlise peu à peu dans le bourbier syrien. La crise égyptienne participe également au renforcement de l’autoritarisme et du pouvoir personnel d’Erdogan. Pour la Turquie, Le Caire portait l’espoir de la réussite du modèle de l’AKP. Or la chute du président égyptien Mohamed Morsi suite au coup d’État du 3 juillet 2013 a profondément affecté Erdogan dans sa crainte d’être le prochain sur la liste. Contre la peur et la paranoïa, la meilleure défense reste l’attaque. Erdogan s’en prend alors sans distinction à ses adversaires autant qu’à ses alliés. La contestation populaire de Gezi où l’autoritarisme assumé d’Erdogan Parallèlement, en juin 2013, la Turquie est secouée par d’importantes vagues de protestations contre le gouvernement Erdogan. À l’origine, des militants écologistes protestent contre la destruction du parc Gezi situé sur la place Taksim, à Istanbul, au profit d’un important projet immobilier. Ces mouvements contestataires pacifiques sont violemment réprimés par la police. Erdogan applaudit des deux mains la répression qu'il a lui-même orchestrée. Le parc Gezi se transforme rapidement en plateforme d’opposition politique tous azimuts. La même année, Erdogan se brouille avec Fethullah Gülen, son ancien allié. Celui-ci devient son opposant le plus virulent et l’accuse de glisser chaque jour un peu plus dans une pratique autocratique du pouvoir. Le putsch du 15 juillet 2016, un prétexte inespéré Dans la nuit du 15 juillet, des blindés militaires prennent d’assaut l’aéroport Atatürkà Istanbul. Peu après, des militaires s’emparent des locaux de la chaîne publique TRT. Dans un communiqué publié sur le site de l’état-major, les putschistes déclarent s’être rendus "totalement maîtres du pays". Recep Tayyip Erdogan ne se laisse pas déstabiliser par le putsch et renverse la situation. Par un simple appel sur une chaîne de télévision, il réussit à faire descendre des dizaines de milliers de Turcs dans les rues pour résister. Erdogan profite de cette tentative ratée pour lancer une vaste opération de chasse aux opposants dans l’armée et la justice d’abord. Deux jours après le putsch avorté, quelque 6 000 militaires sont arrêtés, 104 putschistes tués et 2 745 juges démis de leurs fonctions. Les purges massives s’étendent aux secteurs des médias, de l’enseignement, de la police, aux associations et aux élus. Depuis, les arrestations se poursuivent. Les dernières en dates, celles des dirigeants du parti prokurde HDP. Elles ne devraient pas s’arrêter de si tôt. La frilosité des Européens, secoués par la crise des migrants et la place stratégique que la Turquie occupe dans le conflit au Proche-Orient, ne fait que consolider chaque jour un peu plus la place majeure qu’Erdogan occupe dans le monde. Première publication : 05/11/2016 http://www.france24.com/fr/20161105-turquie-cinq-etapes-deriveautoritaire-erdogan-censure-repression-role-majeur-international Elus HDP emprisonnés en Turquie: l'opposition dénonce un «coup d'Etat civil» Par RFI Publié le 04-11-2016 Modifié le 04-11-2016 à 23:4 En Turquie, après les arrestations d'une quinzaine de députés du parti pro-kurde HDP dans la nuit de jeudi 3 à vendredi 4 novembre, ce sont finalement neuf députés qui ont été officiellement inculpés pour « soutien au terrorisme », dont les deux codirigeants du parti qui ont passé leur première nuit en prison. « Les députés qui soutiennent le terrorisme vont devoir en payer le prix », a mis en garde le Premier ministre turc Binali Yildirim. L'opposition elle, dénonce un « putsch » et appelle au rassemblement. Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette « C'est une nouvelle étape du coup d'Etat civil mené par le gouvernement et par le palais présidentiel », selon Selahattin Demirtas, le coprésident du parti, inculpé et emprisonné, qui a livré ce message par l'intermédiaire de son avocat. La direction du HDP a de son côté émis un communiqué pour évoquer « une journée sombre qui marque la fin de la démocratie en Turquie », tandis que le chef de l'opposition kémaliste du CHP parle d'une « dérive qui mène le pays dans la mauvaise direction ». « Erdogan veut être le califat de la région » Contacté par RFI, le représentant du HDP en Europe Eyyup Doru dénonce une « politique raciste » et demande à la communauté internationale d'intervenir. « En Turquie, on ne peut plus parler de justice indépendante », dit-il. Pour lui, la justice et la police sont « totalement soumises à Erdogan, qui essaye d'empêcher toutes les forces démocratiques de tenir des lignes politiques contraires à la sienne. Erdogan veut être le califat de la région. » Après les purges dans l'armée, dans la fonction publique, ce sont désormais les institutions politiques du pays qui sont ébranlées. Et au sein de la société turque, déjà totalement polarisée, les tensions s'expriment : samedi 5 novembre, une grande manifestation de soutien aux dirigeants du HDP doit se tenir, sous haute tension, à Istanbul. http://www.rfi.fr/europe/20161104-elus-hdp-emprisonnes-turquieopposition-denonce-coup-etat-civil Asli Erdogan : “Je vous écris cette lettre depuis la prison de Bakirköy...” ActuaLitté Antoine Oury - 03.11.2016 Depuis le mois d'août dernier, l'auteure turque Aslı Erdogan est incarcérée dans une prison d'Istanbul, Barkirköy. Son arrestation par les autorités turques a été condamnée par de nombreuses organisations internationales : elle reflète les méthodes antidémocratiques utilisées par le gouvernement turc du président Recep Tayyip Erdogan depuis le coup d'État manqué de juillet 2016. Asli Erdogan a été déférée au tribunal le 19 août sur la base de trois chefs d’accusation : « propagande en faveur d’une organisation terroriste », « appartenance à une organisation terroriste », « incitation au désordre ». Son soutien à la communauté kurde et son appel à la reconnaissance de la responsabilité turque dans le génocide arménien auraient fait d’elle une cible prioritaire des purges mises en place par Erdogan depuis le coup d’État manqué de juillet dernier. La situation d’Asli Ergodan est d’autant plus préoccupante qu’elle souffre d’une santé fragile. L’auteure a rédigé une lettre, « un appel d’urgence », pour sommer la communauté européenne d’agir pour la libération de ses collègues et la défense de la liberté d’expression en Turquie. Nous reproduisons ci-dessous la traduction de son courrier, fournie par le site Kedistan. Cheres amies, collègues, journalistes, et membres de la presse, Je vous écris cette lettre depuis la prison de Bakırköy, au lendemain de l’opération policière à l’encontre du journal Cumhuriyet, un des journaux les plus anciens et voix des sociaux démocrates. Actuellement plus de 10 auteurs de ce journal sont en garde à vue. Quatre personnes dont Can Dündar (ex) rédacteur en chef, sont recherchées par la police. Même moi, je suis sous le choc. Ceci démontre clairement que la Turquie a décidé de ne respecter aucune de ses lois, ni le droit. En ce moment, plus de 130 journalistes sont en prison. C’est un record mondial. En deux mois, 170 journaux, magazines, radios et télés ont été fermés. Notre gouvernement actuel veut monopoliser la « vérité » et la « réalité », et toute opinion un tant soit peu différente de celle du pouvoir est réprimée avec violence : la violence policière, des jours et des nuits de garde à vue (jusqu’à 30 jours)… Moi, j’ai été arrêtée seulement parce que j’étais une des conseillères d’Özgür Gündem, « journal kurde ». Malgré le fait que les conseillères, n’ont aucune responsabilité sur le journal, selon l’article n° 11 de la Loi de la presse qui le notifie clairement, je n’ai pas été emmenée encore devant un tribunal qui écoutera mon histoire. Dans ce procès kafkaïen, Necmiye Alpay, scientifique linguiste de 70 ans, est également arrêtée avec moi, et jugée pour terrorisme. Cette lettre est un appel d’urgence ! La situation est très grave, terrifiante et extrêmement inquiétante. Je suis convaincue que le régime totalitaire en Turquie s’étendra inévitablement, également sur toute l’Europe. L’Europe est actuellement focalisée sur la « crise de réfugiés » et semble ne pas se rendre compte des dangers de la disparition de la démocratie en Turquie. Actuellement, nous, — auteurEs, journalistes, Kurdes, AléviEs, et bien sûr les femmes — payons le prix lourd de la « crise de démocratie ». L’Europe doit prendre ses responsabilités, en revenant vers les valeurs qu’elle avait définies, après des siècles de sang versé, et qui font que « l’Europe est l’Europe » : la démocratie, les droits humains, la liberté d’opinion et d’expression… Nous avons besoin de votre soutien et de solidarité. Nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait pour nous, jusqu’à maintenant. Cordialement. Aslı Erdoğan 1.11.2016, Bakırköy Cezaevi, C-9 Traduit du turc par Kedistan https://www.actualitte.com/article/tribunes/asli-erdogan-je-vous-ecriscette-lettre-depuis-la-prison-de-bakirkoy/67851 Erdogan « enterre » la République d’Atatürk Le chef de l’Etat turc poursuit son rêve de présidence à poigne et se pose en défenseur de l’islam sunnite. LE MONDE | 05.11.2016 à 10h42 • Mis à jour le 06.11.2016 à 07h40 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante) La Turquie, submergée par les arrestations et les limogeages de l’état d’urgence depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet, ne sera jamais plus la même. Dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme », sept députés du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde) ont été, vendredi 4 novembre, placés en détention préventive, dont les deux coprésidents de cette formation politique, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag. Accusé d’être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, en guerre contre l’Etat turc depuis 1984), le parti est depuis longtemps dans le viseur des autorités. L’arrestation de ses dirigeants a été rendue possible par la levée, en mai, de l’immunité parlementaire de 148 députés (sur 550) dont 53 du HDP. Troisième formation du Parlement avec 59 sièges, le parti prokurde a reçu plus de cinq millions de votes aux dernières législatives, le 1er novembre 2015. Le placement en détention préventive de ses dirigeants fait craindre son interdiction pure et simple, comme ce fut le cas jadis pour les précédentes formations prokurdes. Indifférent aux critiques occidentales, le premier ministre, Binali Yildirim, a expliqué vendredi que les députés kurdes devaient « payer le prix » de leur engagement « aux côtés de la terreur ». « La politique ne peut servir de paravent au crime, la Turquie est un Etat de droit », a-t-il souligné. « Le parquet les avait convoqués, ils n’y sont pas allés, nous n’avions pas d’autre solution que la force », a justifié... http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/11/05/erdogan-enterre-larepublique-d-ataturk_5025970_3214.html La situation en Turquie inquiète les Européens RFI Diffusion : dimanche 6 novembre 2016 La situation en Turquie inquiète les Européens et ils le disent de plus en plus fort depuis l'arrestation des dirigeants du parti pro kurde, HDP, dans la nuit de jeudi à vendredi. C'est notamment le cas en Allemagne. Berlin entretient des relations privilégiées avec Ankara. Alors quelles sont les réactions du gouvernement allemand depuis vendredi ? Décryptage avec notre correspondante Delphine Nerbollier. C'est le ministre des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier qui a donné le ton, vendredi. Il a demandé aux dirigeants turcs de faire connaître dans quelle direction ils veulent que la Turquie s'engage pour en tirer les conséquences en ce qui concerne les relations avec l'Union européenne. Avec cette petite phrase, le ministre allemand sous-entend beaucoup de choses, notamment un scénario jusque-là évoqué en coulisse, mais jamais en public : une fin possible des négociations d'adhésion entre Ankara et Bruxelles. Le sujet n'est plus tabou, à Berlin et c'est une grande nouveauté de la part du chef de la diplomatie allemande. Le président de la République a lui aussi commenté les derniers événements et la purge entreprise par Ankara contre ses opposants. Pour Joackim Gauck, les Européens ne peuvent pas rester sans réponse : il regrette que la Turquie instrumentalise la justice et envisage le retour de la peine de mort. Le retour de la peine capitale est une ligne rouge pour les Européens. Le président turc Recep Tayyip Erdogan souhaite pourtant que le Parlement se penche sur la question dans les prochains jours. Des paroles et des actes ? Des actes, c’est ce que demande Can Dündar, l'ex-rédacteur en chef du journal d'opposition Cumhuriyet, il est une des cibles du président turc et vit en Allemagne depuis cet été. Il a vu cette semaine 13 de ses confrères de Cumhuriyet arrêtés. Can Dündar a été reçu hier par le président allemand et il demande maintenant des actes de la part des Européens. A Berlin, l'opposition de gauche propose des sanctions contre la Turquie sur le modèle des sanctions contre la Russie. Mais concrètement, cela semble pour l'instant très peu probable. Ce que l'on entend en Allemagne, de la part des diplomates, c'est qu'Ankara est un partenaire certes difficile, mais incontournable sur de nombreux dossiers : la Turquie est membre de l'OTAN ; c'est un partenaire central pour la lutte contre l’État islamique ; c'est un partenaire économique de poids notamment pour les Allemands ; c'est enfin un partenaire devenu central dans la question migratoire. Les Européens ont signé en mars un accord de refoulement des réfugiés avec Ankara, cet accord a été voulu et négocié personnellement par Angela Merkel et même si le président Erdogan menace régulièrement de dénoncer cet accord, il reste central pour la chancelière allemande. Angela Merkel ne veut pas revivre l'expérience de l'an dernier, avec des milliers de réfugiés qui frappent à la porte de son pays. Ce serait pour elle un coup fatal à un an des élections législatives. La marge de manœuvre du gouvernement allemand semble donc limitée. Risques de tensions en raison d'une forte communauté turque Depuis la tentative de coup d'État de juillet dernier en Turquie, les autorités allemandes évoquent un risque que la communauté turque aussi s'embrase. Le pays compte 3 millions de ressortissants turcs qui sont très polarisés. Il y a d'un côté les Kurdes, les Turcs, les supporters de Recep Tayyip Erdogan, ses opposants... Il y a aussi les laïcs, les religieux, les alévis, les sunnites... Chaque événement en Turquie est suivi de près dans le pays. Depuis vendredi par exemple, on assiste à de nombreuses manifestations contre le gouvernement turc dans tout le pays (de Berlin, à Cologne). Une chose est sûre : les responsables politiques turcs ne cherchent pas apaiser la situation. Le ministre de la Justice turc a déclaré vendredi ne pas avoir de leçon à recevoir de la part de Berlin et de l'Union européenne. Il a aussi directement attaqué l'Allemagne où selon lui les Turcs n'ont aucun droit. Pour les opposants au président Erdogan, ces propos sont tout simplement une manière d'exporter le conflit en Allemagne. http://www.rfi.fr/emission/20161106-allemagne-situation-turquieinquiete-europeens-ue-kurdes La sale guerre du président Erdoğan « L’homme qui se prend pour un sultan » Le Monde diplomatique Vendredi 4 novembre 2016. Selahattin Demirtaş, coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP) et député d’Istanbul depuis juin 2015 a été arrêté et placé en garde à vue cette nuit en Turquie, avec d’autres membres de sa formation politique. En juillet dernier, peu avant la tentative de putsch contre le pouvoir de Recep Tayyip Erdoğan, il signait cette tribune dans nos colonnes. Dans sa soif croissante de pouvoir, le président turc a lancé une chasse aux sorcières contre ses opposants. L’un des principaux responsables de la gauche témoigne de sa dérive autocratique. par Selahattin Demirtaş La vie politique turque s’est encore rapprochée du gouffre qui menace de l’engloutir lorsque, le 20 mai 2016, le vote d’un amendement temporaire à la Constitution a entraîné la levée immédiate de l’immunité parlementaire de plusieurs dizaines de députés. L’article adopté ce jour-là bafoue non seulement la Constitution elle-même, mais les principes universels du droit et de la démocratie. Introduit sur ordre du président Recep Tayyip Erdoğan, l’amendement visait principalement le Parti démocratique des peuples (HDP) (1), le groupe d’opposition le plus dynamique au Parlement. Pas moins de 417 chefs d’accusation ont été établis contre 53 députés du HDP pour des propos tenus lors de réunions publiques. En d’autres termes, ils sont poursuivis exclusivement pour leur usage du droit fondamental à la liberté d’expression. M. Erdoğan a ainsi franchi un pas supplémentaire dans sa tentative de bannir le HDP du Parlement et de la vie démocratique. Le chef de l’État considère notre parti comme un obstacle à l’instauration d’un pouvoir autocratique. Parce que notre formation constitue la principale plate-forme pour les forces populaires et démocratiques turques en général, et pour le mouvement politique kurde en particulier, il entend la réduire au silence. Il veut faire barrage à toute opposition et bâillonner les voix qui, au Parlement (2), dénoncent les violations des droits humains perpétrées dans les régions à majorité kurde. Nous ne plierons pas face aux manœuvres qui visent à déférer nos élus devant des tribunaux transformés en machines de guerre à la solde du Parti de la justice et du développement (AKP). Nous poursuivrons notre combat pour la justice et pour l’égalité, main dans la main avec les autres forces démocratiques de Turquie, en nous dressant contre les poursuites dont nos députés sont la cible et contre les arrestations de nos élus locaux (3). Le pays qui, fût-ce de manière formelle, discutait il n’y a pas si longtemps de l’harmonisation de ses normes démocratiques avec l’Union européenne est à présent assourdi par le fracas des blindés et de l’artillerie dans les villes kurdes et par les vociférations de M. Erdoğan, apparemment convaincu qu’il lui suffit de hurler de plus en plus fort depuis son palais pour asseoir sa légitimité. Une guerre de facto, aux conséquences funestes, se déchaîne une fois encore contre les villes kurdes, menaçant de réduire en poussière l’unité de la société. Cette guerre se mène avec des armes lourdes et des chars qui tirent sur des maisons. Des centaines de civils, des centaines de membres des forces de sécurité turques et un nombre inconnu de miliciens kurdes ont perdu la vie depuis juillet 2015 afin que le parti de M. Erdoğan puisse gagner des voix supplémentaires et assurer l’avènement d’un système présidentiel, quitte à précipiter le pays tout entier dans une spirale de destruction. Devant les menées guerrières du palais, le peuple a fait entendre ses craintes d’un retour aux années noires de la décennie 1990. Ce qui se produit aujourd’hui dépasse pourtant en atrocité tout ce que nous avons connu. Dans la ville de Cizre, par exemple, des centaines de personnes ont été brûlées vives dans leurs caves, tandis que le vieux quartier de Sür, à Diyarbakır, a été totalement rasé (lire « La sale guerre du président Erdoğan »). Un sentiment d’inquiétude et de détresse s’empare de la société, qui voit sa sécurité quotidienne mise en péril. L’espace dévolu à la vie démocratique se réduit comme peau de chagrin à mesure que l’on muselle les voix de l’opposition. Les détenteurs du pouvoir instaurent un régime de plus en plus autoritaire pour resserrer leur contrôle et perpétuer leur règne. Telle est la situation en Turquie aujourd’hui. Et, pendant ce temps, que font les institutions européennes ? On attend toujours qu’elles expriment une condamnation un tant soit peu ferme et audible. Non seulement elles ignorent les destructions en cours, mais elles refusent ouvertement d’entamer les démarches qui pourraient peut-être empêcher les exactions. Les organisations internationales ne font guère mieux : après trois mois de tergiversations, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a appelé Ankara à créer une commission d’enquête indépendante sur les tueries de Cizre. Aucune mesure concrète n’a en revanche été prévue pour enjoindre à la Turquie de respecter les traités internationaux dont elle est signataire (4). L’Europe regarde ailleurs alors que des valeurs aussi universelles que la démocratie et les droits humains sont piétinées en Turquie. Les Européens s’inquiètent de la crise des réfugiés, tandis que les Américains se soucient surtout de la guerre contre l’Organisation de l’État islamique (OEI). Certes, ce sont des dossiers cruciaux. Mais pourquoi négliger la situation des Kurdes de Turquie, à laquelle ils sont étroitement liés ? On peine à comprendre ce silence devant les violations des droits fondamentaux par M. Erdoğan et par l’AKP, qui utilisent les rescapés de la guerre en Syrie comme arme de chantage (5). Le processus de paix entamé fin 2012 avait apporté à tous une grande bouffée d’oxygène (6). La route était encore longue, mais un grand pas avait été franchi vers une réconciliation durable entre peuples turc et kurde. Cependant, en avril 2015, le régime d’Ankara a soudain décidé de durcir les conditions de détention de M. Abdullah Öcalan, dirigeant historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et architecte du processus de paix, à qui toute visite et tout contact avec l’extérieur ont été brusquement interdits. Cette stratégie de la tension a abouti au déclenchement, à l’été 2015, de l’offensive militaire dans la région kurde. Le président ne veut surtout pas que le dialogue puisse se rouvrir. Pas question pour lui de retourner à la table des discussions ou de mettre fin à une guerre sans laquelle son trône risquerait de lui échapper. On en est arrivé au point où, en Turquie, le simple fait de plaider pour la paix est considéré comme un délit. En témoigne le sort de ces quatre universitaires poursuivis pour « propagande terroriste » et démis de leurs fonctions pour avoir lu en public une pétition réclamant la fin des opérations militaires dans les villes du Sud-Est (7). M. Erdoğan n’hésite pas non plus à aligner dans son viseur les Kurdes syriens qui ont héroïquement combattu l’OEI et, avec le soutien de la coalition internationale, obtenu des avancées significatives sur le terrain. Ankara a ainsi fermé toutes les frontières susceptibles d’être franchies par les combattants kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD, formation sœur du PKK en Syrie), bien que ces derniers n’aient jamais tiré une seule balle en direction de la Turquie. Nous demandons la levée immédiate de l’état de siège des villes kurdes, avant qu’il ne soit trop tard et que la violence en Turquie n’atteigne des niveaux incontrôlables. Nous appelons les deux parties à mettre fin à la guerre. Car, aussi longtemps que prévaut le langage des armes, la sphère démocratique continue de se réduire, permettant à M. Erdoğan de s’ériger en seul garant de la stabilité nationale. Au Proche-Orient, dont les frontières ont été dessinées sur un coin de nappe il y a un siècle (8), il semble impossible de s’extraire de l’alternative mortelle entre l’OEI et des régimes despotiques. La seule issue passe par un modèle démocratique séculier et pluraliste qui mette les différents peuples et confessions sur un pied d’égalité, avec des administrations locales plus fortes et autonomes, et un éventail plus large et plus solide de droits collectifs et individuels. Aux élections de juin 2015, notre parti a réussi à réunir 13 % des voix, grâce à un programme qui promouvait cette vision à la fois pour la Turquie et pour les pays du Proche-Orient. Nous avons assuré une représentation aux citoyens arméniens, yézidis, arabes et assyriens, aux travailleurs, aux universitaires, à la jeunesse et aux femmes, aux alévis et aux sunnites, aux Turcs et aux Kurdes. Bref, c’est le pays dans toute sa diversité qui est entré au Parlement, main dans la main, avec sur les lèvres des chants de paix. Six millions d’électeurs ont accordé leur voix à un avenir commun, et le HDP est devenu le point de convergence où se matérialisent les espoirs de paix. Les peuples du pays en ont retiré la conviction qu’ensemble ils pouvaient soigner la démocratie turque en souffrance. Oui, nous étions l’avenir de la Turquie. Mais il y existait aussi une autre fraction : celle qui s’accroche à un passé d’oppression et qui a échoué à apporter quelque bienfait que ce soit au peuple. Notre succès aux élections du 7 juin 2015 a privé l’AKP nationaliste et sectaire de son régime de parti unique (9). Il a introduit un grain de sable dans les rouages du système de M. Erdoğan, l’homme qui se prend pour un sultan. En vertu de quoi le président a présenté notre parti comme un ennemi qui mérite d’être écrasé à n’importe quel prix, nous qualifiant de « terroristes », déclarant mort et enterré le processus de paix et replongeant le peuple dans la guerre civile des années 1990. Son hostilité tient aussi à notre engagement en faveur de l’égalité des ethnies et des sexes, antithèse absolue du profil sectaire et « mâle dominant » de l’AKP. Cette incompatibilité est apparue au grand jour durant les négociations de paix, quand les représentants du régime trouvaient systématiquement des objections à toutes nos exigences, nous demandant par exemple : « Qu’est-ce que la question des femmes a à voir avec le processus de paix kurde ? » Ils trouvaient cela étrange, parce que nos mentalités différaient totalement. Parce que nous ne luttions pas seulement pour les Kurdes : nous luttions pour tout le monde. Peut-être l’Occident croit-il toujours pouvoir faire des affaires avec M. Erdoğan. Mais voyez seulement le sort de M. Ahmet Davutoğlu, le premier ministre congédié par son maître (10). Le président turc n’a aucune notion de la justice, ou de la démocratie, ou des droits humains ; il n’a de considération que pour lui-même et pour son omniscience, convaincu qu’il peut à lui seul forger l’avenir du pays et de la région entière pour le siècle à venir. M. Erdoğan est en train d’instaurer un système présidentiel « à la turque » au mépris de la Constitution de son pays. Il ambitionne de graver cet état de fait dans le marbre de la loi ; c’est pourquoi il a levé l’immunité parlementaire de nos députés. Mais il ne lui sera pas aisé de mener cette dernière étape à son terme. L’opposition démocratique, que ce soit au sein du Parlement ou au-dehors, ne cédera pas à ce coup de force. Selahattin Demirtaş Coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), président du groupe parlementaire de cette formation politique à la Grande Assemblée de Turquie et député d’Istanbul depuis juin 2015. http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/DEMIRTAS/55962 CHYPRE Réunification de Chypre, la partie se joue en Suisse La Croix Marie Verdier, le 07/11/2016 à 7h40 Mis à jour le 07/11/2016 à 9h03 Les deux dirigeants de la République de Chypre (grecque, au Sud) et de la République turque de Chypre du Nord se réunissent du 7 au 11 novembre en Suisse, sous l’égide de l’ONU, pour entrer dans le vif des négociations sur la réunification de l’île, coupée en deux depuis 1974. « La fin de la route pour les pourparlers de paix chypriotes ? », interrogeait dimanche 6 novembre le quotidien Cyprus mail. Les négociations pour la réunification de l’île de Chypre, coupée en deux depuis 1974, en sont arrivées à « un moment critique » a en effet estimé le représentant spécial de l’ONU à Chypre, le Norvégien Espen Barth Eide. Les deux dirigeants chypriotes, Nicos Anastasiades, le président de la République de Chypre (grecque, au sud de l’île) et Mustafa Akinci, élu à la tête de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) reconnue uniquement par la Turquie, entament ce 7 novembre une intense semaine de négociations sur les questions les plus sensibles ayant trait au partage du territoire et à la sécurité. Fin 2016, date butoir des pourparlers Les deux dirigeants et leurs équipes de négociations se retrouvent en terrain neutre, au Mont Pèlerin, sur les hauteurs du lac Léman, en Suisse, pour ouvrir ce qui devrait être la dernière phase de pourparlers, sous l’égide de l’ONU. Depuis la reprise des négociations en mai 2015 – aux lendemains de l’élection de Mustafa Akinci, grand partisan du règlement du conflit – les deux dirigeants se sont donnés la fin de 2016 comme date butoir. Signe que les discussions s’attaquent aux points durs, le Cyprus mail croit savoir que la délégation de Chypre Nord sera accompagnée de représentants turcs – la Turquie étant très concernée par les questions d’ajustements territoriaux, de départ des troupes turques estimées à 30 000 hommes sur l’île et de garantie de l’indépendance de l’île (Grèce et Royaume-Uni sont également des États garants). C’est en son nom que la Turquie avait envahi le nord de l’île en 1974, en réaction à la tentative de coup d’État des nationalistes chypriotes grecs pour rattacher Chypre à la Grèce. Rétrocéder des terres Les deux parties ont jusqu’à présent progressé sur le thème de la gouvernance, en vue de l’établissement d’une fédération regroupant deux entités, chypriote grecque et chypriote turque. Mais cette fédération suppose une rétrocession à la partie chypriote grecque de territoires sous contrôle de la RTCN qui occupe 38 % de l’île, soit plus que la proportion de la population chypriote turque. Cela concernerait la zone tampon sous contrôle de l’ONU, la ville devenue fantôme de Varosha, vidée de ses 40 000 habitants par l’armée turque en 1974, mais aussi des terres habitées depuis plus de 40 ans par des Chypriotes turcs. L’épineuse question des propriétés spoliées À cela s’ajoute l’épineuse question des propriétés spoliées à restituer ou indemniser. En 1974, 200 000 personnes ont dû fuir, les Chypriotes grecs habitant au Nord vers le Sud et inversement les Chypriotes turcs du Sud vers le Nord, en laissant derrière eux leurs propriétés qui ont depuis lors été habitées, transformées, vendues, etc. Les Chypriotes grecs qui cultivent le souvenir d’un âge d’or passé réclament pour beaucoup d’entre eux la restitution de leurs biens. La minorité chypriote turque longtemps victime de conflits intercommunautaires veut, elle, tirer un trait sur le passé. La puissance turque auNord a en outre mené une politique de colonisation en faisant venir des paysans turcs sur l’île. Ils sont 118 000 sur 286 000 habitants au nord, selon le recensement de 2011. L’enjeu des puissances garantes L’enjeu des puissances garantes est un autre point de friction entre la majorité chypriote grecque, qui veut s’en délester, et la minorité chypriote turque demandeuse de protection. Mustafa Akinci plaide pour « une approche réaliste et raisonnable » des deux parties. Réaliste, Espen Barth Eide a récemment estimé qu’en dépit des attentes, la rencontre du Mont Pèlerin ne serait pas la fin de la route des négociations. À lire : À Chypre, les espoirs de réunification restent fragiles S’il devait voir le jour, l’accord politique resterait à valider par référendum par les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs. Or les opposants font entendre leur voix. Et chacun a en mémoire l’échec du plan Annan de 2004 (du nom du secrétaire général de l’ONU d’alors) rejeté par 75 % de Chypriotes grecs alors qu’il avait été largement approuvé par les Chypriotes turcs. Un nouvel échec enterrerait durablement toute perspective de réunification. Marie Verdier http://www.la-croix.com/Monde/Europe/Reunification-Chypre-partie-joueSuisse-2016-11-07-1200801280 ANTISEMITISME Pau : des croix gammées et des symboles nazis taguées dans une rue RTL Info Plusieurs bâtiments d'une rue de la ville ont été recouverts de croix gammées et des poubelles ont été incendiées. par Eléanor Douet publié le 05/11/2016 à 15:26 mis à jour le 05/11/2016 à 15:59 C'est un réveil un peu particulier que les habitants d'une rue de Pau ont vécu, samedi 5 novembre. Les façades et les voitures de la rue JeanJaurès, longue de 400 mètres, ont été taguées de croix gammées et autre inscriptions nazies. "J'étais aux halles et mon cuisinier qui habite à côté m'a appelé pour me dire que le restaurant brûlait", explique à Sud Ouest le patron du restaurant italien Chez Giovanni. Il était alors 6 heures du matin. Le restaurant est intact, mais il ne reste rien des poubelles entassées sur le trottoir. "Cela fait deux mois environ que ça dure. Ça a commencé avec des poubelles, place Peyroulet. Puis rue Emile Zola. Puis il y a eu la voiture brûlée et de nouveaux des poubelles devant chez moi. C'est incroyable, on n'a jamais vu ça à Pau", dénonce le restaurateur, au quotidien régional. Les habitants de la rue devraient tous déposer plainte dans la journée au commissariat. Une enquête est en cours. http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/pau-des-croix-gammees-etdes-symboles-nazis-taguees-dans-une-rue-7785609250 Pau : croix gammées et poubelles brûlées rue JeanJaurès Sud Ouest Publié le 05/11/2016 . Mis à jour à 13h22 par Romain Bely Le restaurant Chez Giovanni a particulièrement souffert de ces dégradations commises dans la nuit Les habitants de la rue Jean-Jaurès se sont réveillés médusés ce samedi matin, à Pau. Les façades et les voitures de cette artère parallèle à l'avenue du Loup ont été recouvertes de croix gammées et d'inscriptions nazies. "J'étais aux halles et mon cuisinier qui habite à côté m'a appelé pour me dire que le restaurant brûlait", raconte le patron de Chez Giovanni, le restaurant italien qui fait l'angle avec la rue Aristide-Briand. Il était alors 6 heures du matin. Le restaurant n'a pas brûlé mais des poubelles rassemblées sur le trottoir ont toutes cramées. Plus bas dans la rue en direction d'Alsace-Lorraine, une voiture avait récemment brûlée dans une petite cour intérieure. Sa carcasse est encore à l'endroit du sinistre. "Cela fait deux mois environ que ça dure, se désole le chef cuisinier. ça a commencé avec des poubelles, place Peyroulet. Puis rue Emile Zola. Puis il y a eu la voiture brûlée et de nouveaux des poubelles devant chez moi. C'est incroyable, on n'a jamais vu ça à Pau." Les habitants devraient tous déposer plainte dans la journée au commissariat. Les policiers se sont déplacés sur les lieux vers 6 heures. Une enquête est en cours. http://www.sudouest.fr/2016/11/05/pau-croix-gammees-et-poubellesbrulees-rue-jean-jaures-2558857-4344.php FRANCE/RWANDA La France, le Rwanda et l’honneur de Monsieur Juppé Nota CVAN : Magistrale tribune de David Gakunzi sur La Règle du Jeu, concernant le rôle d'Alain Juppé, alors ministre français des Affaires étrangères, lors du génocide des Tutsi au Rwanda d'avril à juillet 1994; un génocide qui fit un million de victimes découpées à la machette en 3 mois, avec la complicité de l'État français. Cette complicité, Alain Juppé la nie pourtant avec constance depuis 22 ans. D'un négationnisme à l'autre, faut-il s'étonner qu'Alain Juppé ait reçu le 20 décembre 2011 au Quai d'Orsay une délégation de l'État turc - avec la présence de l'"historien" négationniste Yusuf Halaçoglu, membre du MHP (parti ultra-nationaliste turc) délégation venue faire pression sur le gouvernement français pour bloquer le vote au Sénat de la Loi Boyer, destinée à poursuivre les négationnistes du génocide arménien ? Faut-il aussi rappeler qu'Alain Juppé est toujours membre du Comité "scientifique" de l'Institut du Bosphore, think tank financé par la TUSIAD (le MEDEF turc), et dont les actions les plus marquantes consistent à lutter contre les lois pénalisant la négation du génocide arménien ? Laisser les négationnistes s'exprimer en toute liberté : au vu de ses accointances, on comprend que cela ait été - et sera toujours le choix d'Alain Juppé, présenté comme le futur président de la France... La Règle du Jeu par David Gakunzi 7 avril 2016 Candidat aux élections présidentielles, Alain Juppé était ministre des Affaires Etrangères pendant le génocide des Tustis au Rwanda. Le 1er avril, Alain Juppé a twitté ceci : « Faire procès à la France de porter une part de responsabilité dans le génocide au Rwanda est une honte et une falsification historique. ». La réponse de David Gakunzi en cette journée de commémoration du vingt-deuxième anniversaire du troisième grand génocide du XXe siècle, celui qui s’est déroulé au Rwanda au printemps 1994. Monsieur Juppé, On vous dit froid, glacial, distant, imperturbable. Vous seriez cousu de pierre froide et de marbre. Et bizarrement, dès lors que le mois d’avril s’annonce, s’avance et vous voilà, à chaque fois, chaque année, comme saisi, possédé, submergé par une ingouvernable agitation, débordé, envoûté par un mal indéfinissable et déversant des propos discontinus, discordants, en dissidence avec l’histoire. Mais quel est donc ce terrible mal qui vous ronge si éperdument les entrailles depuis ces sinistres jours du mois d’avril de l’an 1994 ? Quel est ce malheur que vous auriez commis qui vous perturbe, vous trouble vous entraînant jusqu’à perdre le chemin de la retenue lorsque revient la saison du souvenir du génocide des Tutsis du Rwanda ? Et qu’est-il énoncé, que faut-il entendre derrière votre désormais habituel, rituel et sinistre bavardage annuel sur le Rwanda ? Manifestement l’homme que vous êtes a du mal à lever les yeux devant le génocide des Tutsis du Rwanda ; manifestement, il vous est pénible, difficile de regarder en face ce qui est advenu ; clairement votre rapport aux victimes du génocide est problématique. Que l’on vous interroge sur les responsabilités de l’Etat français dans la matérialisation de ce crime, que l’on vous questionne légitimement, puisque vous étiez en charge des affaires étrangères à l’époque, et de raison vous n’êtes plus, et la conscience désertée, votre défense se déploie rigide et radicale : « Comment ? l’Etat français témoin passif, témoin actif de l’inacceptable ? Foutaises ! Falsification honteuse de l’histoire, produit de l’imagination maléfique de personnages mal intentionnés œuvrant à souiller l’honneur de la France. » Et… et les nombreux documents donc ? Et les multiples rapports, ouvrages, enquêtes, documentaires, photos et témoignages oculaires accusateurs ? Et la parole de ceux qui ont vu cela de leurs propres yeux, y compris des militaires français présents au Rwanda au moment des faits ? « Tous des affabulateurs ! Tous des honteux ! » Dénégation absolue donc, déni, évasion, réponse hors histoire. Monsieur Juppé, Le sens du réel – y compris celui d’un crime de génocide – ne serait – en définitive – chez vous, qu’affaire d’interprétation. Mais, hélas pour vous, (vous n’y pouvez rien) les faits demeurent les faits : le soutien politique, militaire, financier, diplomatique et médiatique de l’Etat français aux génocidaires rwandais est largement documenté. Quelques exemples pour vous rafraîchir la mémoire. Le 27 avril 1994 en plein génocide vous recevez, vous-même, Jérôme Bicamumpaka et JeanBosco Barayagwiza, membres du « Gouvernement intérimaire rwandais », constitué dans les locaux de l’ambassade de France, selon les propos de l’ambassadeur Marlaud lui-même, gouvernement intérimaire qui sera jugé ultérieurement responsable du génocide par le TPIR. Oui, vous recevez donc Bicamumpaka et Barayagwiza ; vous recevez en toute connaissance, en toute clairvoyance Barayagwiza ; Brayagwiza, ordonnateur et planificateur de meurtres de Tutsis ; Barayagwiza, fondateur de la RTLM, la radio de la haine, la Radio Télé la Mort, la radiovoix du génocide. Le 27 avril, alors qu’à Kigali, la RTLM éructe des appels quotidiens à l’extermination des Tutsis ; alors qu’au pays des milles collines, on chasse, la machette et la kalach à la main, on chasse dans les villes et les marais, les collines et les vallées, on chasse les Tutsis comme on chasse du gibier ; vous, vous, M. Juppé, vous recevez Barayagwiza. Mais pour quel palabre donc ? Pour évoquer et discuter, sans doute, entre gens civilisés de la vitalité de la littérature francophone ? Ou alors pour échanger sur la beauté naturelle du Rwanda et les immenses atouts touristiques des milles collines vertes désormais rougies de sang ? Monsieur Juppé, c’est un fait, ce jour-là, en accueillant Barayagwiza, vousmême et tous les autres qui ont reçu ces monstrueux personnages-là, vous avez filé un sacré coup de main aux tueurs de Kigali ; vous avez béni leurs crimes en leur conférant une respectabilité diplomatique ; ce jour-là, vous avez commis plus qu’une erreur politique, une faute morale. Et vous saviez ce que vous faisiez, et vous l’avez fait. Et où était donc passé votre conscience morale ? Et où l’honneur de la France, ce jour-là ? Et où les valeurs de la république ? Piétinées. Foulées aux pieds. Souillées d’une manière indélébile. Reçus avec les honneurs, Barayagwiza et Bicamumpaka quittent Paris tout sourire, satisfaits, heureux du succès de leur visite. Et le 9 mai, la RTLM annonce la bonne nouvelle : poursuite de l’assistance française à condition de ne plus voir ces cadavres encombrant les trottoirs, ni ces massacres qui tachent car conduits en plein jour. Et toujours dans la foulée de la visite en France, le 16 mai 1994, Bicamumpaka s’adresse au Conseil de sécurité des Nations Unies et nie tout simplement le génocide. Il affirme que tout va bien au Rwanda, que la paix règne et que la radio rwandaise diffuse quotidiennement des messages de paix. Deux semaines plus tard, le 30 mai, ricanements sur la RTLM ; la RTLM ricane, se moque des morts, réfute leur exécution et parle de « suicides » des Tutsis. Les faits, encore les faits sur les compromissions, les accommodements, les arrangements, les complicités ? Les armes. La livraison des armes. La livraison des armes aux tueurs de Nyamata, de Murambi, de Bisesero, de Gisozi et d’ailleurs au Rwanda. Qui ? Qui a livré les instruments de la mort aux tueurs avant, pendant et après le génocide ? Qui ? Quelle puissance ? Oui, qui ? Quel pouvoir d’Etat, au nom de principes géopolitiques bidons, s’est chargé de livrer les outils de la tuerie aux bouchers de Kigali ? Tenez cette missive du Président du gouvernement intérimaire datée du 22 mai et destinée à son homologue français : « Monsieur le Président, le peuple rwandais vous exprime ses sentiments de gratitude pour le soutien moral, diplomatique et matériel que Vous lui avez assuré depuis 1990 jusqu’à ce jour. En son nom, je fais encore une fois appel à votre généreuse compréhension et à celle du peuple français en Vous priant de nous fournir encore une fois votre appui tant matériel que diplomatique. Sans votre aide urgente nos agresseurs risquent de réaliser leurs plans et qui Vous sont connus. » Qui ? Oui, qui a aidé jusque dans leur exil les tueurs ? Qui a livré pas moins de cinq cargaisons d’armes aux génocidaires défaits en fuite dans le Kivu via l’aéroport de Goma, courant mai 1994 ? Et qui a exfiltré du Rwanda les Bagosora et autres tueurs en chef ? La réponse ? Vous la connaissez : le gouvernement dans lequel vous présidiez aux affaires étrangères. Monsieur Juppé, Votre parade, votre ligne de défense est connue, archi-connue : « Mais… nous avons sauvé de nombreuses vies d’une mort certaine. Mais enfin… l’opération turquoise ! L’humanitaire opération turquoise qui a permis de sauver des Tutsis ! L’honneur ! L’honneur de la France !!!» Sinistre causerie, lamentable brouhaha. Des vies sauvées ? Sans doute, fort heureusement ! Et, hélas, le plus souvent, seulement à l’initiative de soldats révoltés par les crimes commis sous leurs yeux. Mais pour le reste, oui tout le reste, que fut au fond cette fameuse zone Turquoise sinon une bande de repli sanctuarisée pour tueurs en cavale vers le Zaïre voisin ? Turquoise ? Vous avez dit Turquoise ? Une blessure béante ! Tenez Bisesero… Oui, Bisesero et ces femmes, Bisesero et ces enfants, ces vieillards, ces jeunes, trompés, livrés aux tueurs trois jours durant, du 27 au 30 juin. Bisesero ? Sur les collines de Bisesero, couvertes de forêts et de buissons, deux mois durant, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, armés de pierres et de lances opposent une résistance héroïque, inflexible aux attaques des forces de la mort. Ils tiennent debout dans le froid et sous la pluie, déterminés à combattre, à tenir jusqu’au bout. Les assauts des tueurs sont quotidiens et vers fin juin, la situation est de plus en plus intenable, désespérée. Le 26 juin des journalistes informent les militaires français : sur les hauteurs de Bisesero, il y a encore des vies à sauver ; dans les buissons de Bisesero, il y a des rescapés encore en vie, cachés, terrés. Le lendemain, une patrouille de l’armée française se rend sur les lieux. Témoignage d’un rescapé : « Lorsque les Français sont arrivés sur la route, nous sommes descendus de nos collines ; nous sommes sortis de nos buissons ; nous sommes sortis de nos lieux de cachettes. Nous nous croyions sauvés. Cela faisait deux mois que nous étions terrés et pourchassés chaque jour par les miliciens et les militaires. Nous étions fatigués, exténués, à bout de forces. Lorsque nous avons vu arriver les militaires Français, nous nous sommes dit que notre calvaire était fini. Nous sommes donc sortis de nos cachettes et nous avons demandé aux Français de nous protéger. Nous leur avons montré les corps de nos morts et les blessés par balles, et les blessés par machettes. Ils nous ont dit « retournez dans vos cachettes ; ne vous en faites pas nous allons revenir. » Nous leur avons dit : « Mais si vous partez, si vous nous laissez seuls, nous sommes morts. Les tueurs vont revenir pour nous exterminer ». Nous avons supplié : « s’il vous plaît, restez avec nous ou emmenez-nous avec vous ». » Les rescapés seront abandonnés à leur sort. Les militaires français rebroussent chemin et retournent à leur base. Dès leur arrivée le chef de la patrouille, le lieutenant-colonel Duval, dit « Diego », rend néanmoins aussitôt compte à sa hiérarchie. Fax transmis le 27 juin : « Dans le secteur de Bisesero, nous avons rencontré une centaine de Tutsi réfugiés dans la montagne. Ils se sont présentés spontanément sur la piste en voyant les véhicules militaires. Ils seraient environ deux mille cachés dans les bois. D’après eux, la chasse aux Tutsi a lieu tous les jours, menée par des éléments de l’armée, gendarmerie, milice encadrant la population. (…) Ils sont dans un état de dénuement nutritionnel, sanitaire et médical extrême. Ils ont directement impliqué les autorités locales de Kibuye comme participant à ces chasses à l’homme. Ils espéraient notre protection immédiate ou leur transfert en un lieu protégé. (…) Il y a là une situation d’urgence qui débouchera sur une extermination si une structure humanitaire n’est pas rapidement mise en place ou tout au moins des moyens pour arrêter ces chasses à l’homme. » Le lieutenant-colonel Jean-Rémi Duval informe également le patron du commandement des opérations spéciales: « Je rends compte à Rosier (patron du Commandement des opérations spéciales) . Je lui dis verbalement ce que j’écris ensuite dans le fax. Je lui demande l’autorisation d’y retourner le lendemain avec un effectif supérieur et des renforts en hommes et en matériel, qu’il est censé me fournir. Il me répond non. » Ordre de ne rien faire. Ordre de ne pas bouger. Pourquoi ? Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée française: « Nous aurions pu combattre les génocidaires, mais nous nous sommes opposés jusqu’au bout à ceux qui les affrontaient, obsédés par un héritage politique dénué de sens. » Entretemps, sur les hauteurs et les collines de Bisesero, les miliciens tuent, tuent, tuent à tour de bras. Et lorsque trois jours plus tard, le 30 juin, raconte encore Ancel, « des sous-officiers ulcérés par une telle situation « se perdent » malencontreusement dans cette zone et prennent le soin d’avertir leur hiérarchie de leur (re)découverte, obligeant de fait le commandement de l’opération à monter une opération de secours », il est trop tard, beaucoup trop tard : il ne reste plus qu’une poignée de survivants. Des deux mille survivants de Bisesero, il ne reste plus, trois jours plus tard, que huit cents rescapés. Trois jours plus tard, trois jours trop tard… Alors Turquoise ? Turquoise, opération humanitaire ? Vous avez dit humanitaire ? Monsieur Juppé, L’honneur d’un grand pays, l’honneur d’un pays qui aspire à la grandeur c’est non l’arrogance toute puissante et écrasante mais le courage d’affronter ce qui a été fait, ce qui a été commis. Le contraire, avancer, détaler loin des murmures obsédants du passé, le cœur et la raison imperméables à la douleur infligée, esquiver le passé, cela porte un nom : la lâcheté, la lâcheté des hommes. Seriez-vous par hasard irrémédiablement atteint par cette sournoise et honteuse maladie ? Car comment expliquer que face-à-face avec l’histoire du génocide des Tutsis et des responsabilités françaises, vous ayez fait de la négation des faits le sinistre combat de votre vie ? Comment expliquer que devant un malheur aussi extrême, aussi singulier que cette tentative d’anéantissement totale de tous les Tutsis du Rwanda, comment expliquer que depuis plus de deux décennies, aucun regret, aucun remord adressé aux victimes du génocide ne soit ressorti de la sécheresse de votre bouche ? Comment expliquer cette rhétorique, votre obscure rhétorique contaminée par pans entiers par la langue, le vocable négationniste des Bagosora et consorts, ces tortionnaires de la mémoire des morts et des survivants. Car s’il est arrivé que vous parliez de génocide dès le mois de mai, que dites-vous ensuite dès le 16 juin 1994, avec une froideur déconcertante, dans une tribune accordée à Libération ? Qu’il existerait une autre version de l’histoire, qu’il y aurait eu selon vos propres mots « des génocides » au Rwanda. Ainsi d’un trait de plume, d’un trait de votre plume, relativisé, soufflé le génocide des Tutsis et cautionnée, amplifiée la thèse perverse, négationniste du double génocide des tueurs. Glaçant! Monsieur Juppé, Les faits sont nombreux, concordants, gravissimes, épouvantables. Des vies sont tombées au Rwanda ; des vies ont été massacrées, effacées ; des Rwandais sont morts de mille morts dans d’indicibles souffrances ; le génocide des Tutsis a bien eu lieu, orchestré, organisé, exécuté par des rwandais entourés, soutenus par des responsables politiques français. Telle est la réalité des faits. Et votre combat, votre acharnement à dissoudre, noyer l’histoire de ce crime dans un sinistre récit opaque, abracadabrantesque ; votre entêtement et volonté de remplacer le réel de l’histoire par un fantasque récit qui ne tient pas debout, ne vous honore pas : non seulement il met sérieusement en question la fiabilité, en général, de votre parole politique, pire, il participe à cette perverse, permanente, interminable guerre faite à la mémoire des morts, à la justice et à l’histoire ; il relève tout simplement du négationnisme. Et le négationnisme, vous le savez très bien, Monsieur Juppé, est plus qu’une tentative de liquidation des faits et de leur sens, plus qu’un mécanisme pitoyable d’auto-défense judiciaire, plus qu’une obsessionnelle volonté de faire taire la voix des victimes pour effacer définitivement les traces de l’inavouable, le négationnisme est une réactualisation continuelle de l’appel à l’anéantissement. Et où l’honneur de la France dans tout ça ? http://laregledujeu.org/2016/04/07/28695/la-france-le-rwanda-etlhonneur-de-monsieur-juppe/ LITTERETURE Gaël Faye et Davide Enia, lauréats du prix du Premier roman 2016 Livres Hebdo Par Amélie Boutet, le 04.11.2016 à 17h05 (mis à jour le 04.11.2016 à 18h00) Proclamation Petit Pays (Grasset) est primé dans la catégorie Premier roman français et Sur cette terre comme au ciel, traduit par Françoise Brun (Albin Michel) dans celle du Premier roman étranger. Décernés vendredi 4 novembre au restaurant Le Procope, à Paris, le prix du Premier roman français récompense Gaël Faye pour Petit Pays (Grasset), tandis que le prix du Premier roman étranger distingue Davide Enia pour Sur cette terre comme au ciel, traduit par Françoise Brun (Albin Michel). Les deux titres ont été choisis dès le 1er tour de scrutin. Gilles Pudlowski, membre du jury depuis cette année, a salué "un premier roman de Gaël Faye avec une grande maturité d’écriture". "C’est un livre puissant, avec une intrigue réelle et contemporaine", a-t-il déclaré à Livres Hebdo. "En lice pour les prix de l’Académie française, du Goncourt ou du Renaudot, il méritait une récompense qu’il n’avait pas encore eu." Petit Pays raconte la vie de Gabriel, 10 ans, qui vit au Burundi dans un confortable quartier d'expatriés avec son père français, sa mère rwandaise et sa petite sœur Ana. Alors que le jeune garçon voit avec inquiétude ses parents se séparer, la guerre civile se profile et, par vagues successives, la violence envahit le quartier. Le rappeur Gaël Faye signe un ouvrage poignant qui "explore les failles d’une enfance brisée par l’implosion d’une famille et d’un pays", selon Kerenn Elkaïm dans l'avant-portrait qu'elle lui a consacré dans Livres Hebdo du 20 mai 2016. Sur cette terre comme au ciel raconte l’histoire de Davidù, 9 ans, qui rêve de devenir boxeur comme son père, décédé. La vie dans les rues de Palerme en 1980 lui donne l'occasion d'exercer ses talents pour asseoir son autorité sur ses amis comme pour séduire Nina. Les cinq finalistes français de la seconde sélection étaient : Guy Boley, Fils du feu (Grasset) Gaël Faye, Petit pays (Grasset) Frédéric Gros, Possédées (Albin Michel) Maëlle Guillaud, Lucie ou la vocation (Editions Héloïse d'Ormesson) Stéphanie Vermot-Outhenin, La Straniera (La Grande Ourse) Les trois finalistes étrangers étaient : Davide Enia, Sur cette terre comme au ciel (Albin Michel), traduit par Françoise Brun Molly Prentiss, New York, esquisses nocturnes (Calmann-Lévy), traduit par Nathalie Bru Abdelaziz Baraka Sakin, Le messie du Darfour (Zulma), traduit par Xavier Luffin L’an dernier, le prix du Premier roman français avait couronné Didier Castino pour Après le silence (Liana Levi). Les nuits de laitue de la Brésilienne Vanessa Barbara (Zulma) et L'ange de l'oubli de l'Autrichienne Maja Haderlap (Métailié) avaient été récompensés dans la catégorie Premier roman étranger. Le jury du prix Premier roman, présidé par Joël Schmidt, se compose de Mohammed Aïssaoui, Georges-Olivier Chateaureynaud, Gérard de Cortanze, Christine Ferniot, Michèle Gazier, Annick Geille, Gérard Guillot, Jean-Claude Lamy, Jean-Pierre Tison, Jean Chalon, rejoints cette année par Gilles Pudlowski. http://www.livreshebdo.fr/article/gael-faye-et-davide-enia-laureats-duprix-du-premier-roman-2016 RUBRIQUE ANGLAIS Philippe Kalfayan: At the Intersection of Law, Justice and Rebellion Armenian Genocide, Europe | October 27, 2016 11:33 am By Alin K. Gregorian Mirror-Spectator Staff PARIS — For the past century, the recognition of the Armenian Genocide and the subsequent and appropriate punitive measures have been debated in various venues and communities around the world. One of the most vital Armenian communities is in France, where the large and organized Armenian community has long had the support of the government. Just this past week, the Upper Chamber of the Parliament passed a draft article criminalizing the denial of Genocides. The next step is for that bill to go to the Constitu-tional Court. While many in France, the rest of the Armenian diaspora and the country of Armenia rejoiced at the news, one of the world’s top human rights and legal experts, Philippe Raffi Kalfayan, was not impressed. “I would like to say that the law has very little chance to be accepted by the Constitutional Court if it is referred, because there are some other provisions [included in the draft but not related to the specific article] which are unconstitutional, because [they violate] the freedom of press and rights of journalists.” The measure against denial of genocides, he said, is only one part of a major legal bill. “We will see what happens when the whole law will be adopted,” he noted. Kalfayan’s legal credentials are extensive; he is a lawyer and consultant with Stradev Conseils outside Paris, specializing in international law. In addition, he has served as an expert at the Council of Europe since 2003, and for the past 21 years, has been with the International Federation of Human Rights Leagues in France, with the French acronym FIDH, in different capacities, including as secretary general. He is currently studying toward his doctorate in law, as well as teaching. For Kalfayan, neither the recognition of the Armenian Genocide nor the subsequent reparations are academic. Growing up he heard the stories of his grandmother, Agavni Kalfayan. As he had said in an earlier interview with the Aurora Prize website, his grandmother was born in 1910 in Afyonkarahisar, located between Izmir and Ankara. In the spring of 1915, her parents, Hakop and Takui, felt the imminent danger and decided to entrust their youngest child to a maternal aunt, also named Agavni. The two managed to get on a train to Smyrna. There, however, they were caught in the massive Smyrna fire. They eventually swam to the safety of an Italian boat, which took them to Piraeus, Greece. From there, they left for France, where an aunt had been living. For the young Kalfayan, working toward gaining reparations and recognition of the Armenian Genocide resulted directly from hearing those heartbreaking stories. France Genocide Recognition In France, he explained, “there is no reconsideration of the Armenian Genocide political recognition,” he said, since the Genocide had been recognized in 2001. “The French Parliament passed a bill on January 29, 2001 with a unique article stating, ‘France publicly recognizes the Armenian Genocide.’ This law is purely declarative and has no legal binding effect. One must understand that the historical truth has nothing to do with the judicial truth. MPs are not judges. Only judges can assess and qualify crimes.” Interestingly, he pointed out that the resolution does not name the entity responsible for the genocide. The recent resolution of October, however, is not likely to get anywhere. Not only was the bill adopted by a narrow margin of 156 to 146, but there are too many criteria for anything to qualify under that amendment and specific wording. “The amendment adopted by a very narrow majority of the Senate on October 14, 2016 consists in adding new offenses, new crimes and new conditions. First, the offenses considered are the denial, minimization and banalization of crimes. Second, the crimes considered are genocides and crimes against humanity (other than Nuremberg IMT crimes), slavery crimes and war crimes as defined by the ICC statutes and the French Penal Code. Third, the crime should meet with two alternative criteria to be considered as a legal base,” he explained. A similar measure, he said, was condemned by French and international jurisdictions. “The final say is left to the judge, which is the normal course of powers separation, to decide if the crime denied enters in the categories provisioned by French or International Laws (where the definitions of genocide, crime against humanity and war crime are almost similar). Therefore, I see very little room, if any, for French Armenians willing to try denialists of the Armenian genocide.” He continued that a French-Armenian organization would have to prove that the words expressed are “outrageous” and designed to “incite violence and hatred against them; the subtle denialist will avoid such incitement.” No Turkish official has expressed themselves in quite such outrageous terms, even Dogu Perinçek, the Turkish politician who made it a point to challenge Switzerland’s Genocide denial laws and denied the Armenian Genocide there. He was charged but he challenged the law and won. “In other words, President Hollande did keep his word but promoted a text that is not effective and operational for Armenians,” he said. “This project has very little chance to succeed. There is no political consensus in France for such a law and I personally regret that the French Armenian organizations’ so-called ‘national council’ insist on it; this is politically not opportune and if they fail the political blow will be fatal,” he warned. “In 2012, the Boyer Law (criminalizing the denial), which passed successfully both houses of the Parliament, with the support of Nicolas Sarkozy, was declared non-conforming by the Constitutional Council on February 28, 2012. The then Prime Minister, Francois Fillon, was already fighting in a subterranean manner against President Sarkozy to build his own future. His government operated a sabotage. I have been a direct witness of this sabotage.” President Hollande may be subjected to a similar fate because he has no longer supporters even in its own ranks, he added. German Recognition The passing of the Armenian Genocide resolution in the German Parliament is more interesting, he said, even remarkable. “I personally consider this German resolution remarkable, because this is the first time in history that a country recognizes its role of accomplice in the perpetration of an international mass crime. That recognition provides titles to Armenian Nation for demanding reparations from Germany. But I strongly advise Armenian groups desiring to sue Germany now, to engage first with actions against Turkey,” he said. The resolution, he added, is part of a larger trend. “First, it happened amidst a general worldwide trend for apology and redress for the wrongs committed in the past. It started in the early 2000s, when the rights of victims of serious mass violations of human rights or humanitarian law began to be recognized in courts and international legal instruments. You can witness such trends in many places: the US with Native Americans; Canada with the ‘Stolen Generations,’ Australia and New Zealand toward the indigenous peoples; Japan for the ‘Comfort Women,’ etc. “Secondly, Germany did sign up this resolution along with its on-going process for recognition (a resolution will come soon) of the Herrero and Nama Genocide that they committed in Namibia from 1904 through 1908. This is actually the first genocide of the 20th century,” Kalfayan noted. Similar to the laws in France, the situation with Perinçek in Switzerland pits freedom of expression against the denial of Armenian history. Kalfayan explained, “Some of the amicus curiae briefs submitted to the Grand Chamber of the ECHR [European Court of Human Rights] proposed solutions and criteria to determine in which conditions freedom of speech could be limited, considering that freedom of speech is the rule, and the limitations exceptions. I worked in this direction. There have been two damaging factors in this process: first, the Government of Armenia did not support at all any limitation over freedom of speech, while they were advised and asked by all other groups of diaspora or scholars to support the same view; second, due to this stance, the ECHR decision ended up in a political compromise between States: Armenia got satisfied because the qualification of genocide was not challenged legally; Turkey was satisfied because Perinçek can claim victory; Switzerland was satisfied because its anti-hate speech law has not been challenged and remains; only the disproportionate nature of the sanction in the specific case of Perinçek has been condemned. France and Switzerland’s common goal was to refer the dispute about the Armenian Genocide to a direct dialogue between Armenia and Turkey.” However, the decision is not all negative, he said. “It must be highlighted that for the first time in the history of the Armenian Cause, an international court has stated that the massacres and deportations of Armenians by the Ottoman Empire are a reality that is not denied by Turkey [neither by Perinçek]. This is clearly stated in different paragraphs. Secondly, the judgment contains some legal bases constitutive of a right to repair for the descendants of victims.” Turkey: Recognition and Reparations The political situation in Turkey, Kalfayan said, clearly contributes to the general atmosphere in Europe. “If the ultra-nationalism and hate speech continue to develop in Turkey, especially against the Armenians, as we have been witnessing recently in Trabzon (Garo Paylan has reacted and intends to sue the authorities), then other similar speeches may occur in Europe. Armenians should be ready for it and continue this legal battle.” He suggested that Armenians change how they operate if they want a different result. “Armenians will lose if they don’t change their strategy. It is submitted that the pursuit of current policy of the Republic of Armenia and ARF focusing exclusively on the recognition of Armenian Genocide is a political impasse. Time is expensive in the Armenian case. Secondly this policy is identity-centered, as if the whole identity of Armenians relies in the Armenian Genocide and religious properties,” he said. He noted that it is not necessary for Turkey to recognize the acts it committed against the Armenians as genocide for Armenians to seek restitution and redress. “The nature of the harm is the base of reparation, not the qualification of the crime,” he explained. “The political recognition process is not central, except in the United States. I submit that it is a major mistake to invest all efforts in it. This is a defensive and reactive strategy, which makes us lose too much time. Time is critical. It already causes serious legal problems. Armenians shall engage in a strategic battle centered on the reparations. In this strategy, US courts may be a key judicial forum. The US government must however shift its policy toward Turkey. All the reparations’ agreements that succeeded in the last decades have been possible thanks to the political pressure of the US federal government over the debtor countries. The US might also advocate an arbitration mechanism between Armenians and Turkey.” Kalfayan advocates for a “strategic approach” to break the impasse. “The guilt and debt of Turkey are unused political and strategic assets. The Republic of Armenia must understand and support this strategy, not remain a simple observer,” he said. For that purpose, he said, for the past 10 years he has tried to gather groups including the ARF Central Board, Armenia’s Ministry of Foreign Affairs and other participants, to join in a new approach for reparations, one involving a more detached legal attack. “I have gathered a group of first class scholars and juris consultes for that purpose in a group called AGIR: Action Group for the International Reparation of Armenian Genocide). In vain so far…but I am optimistic,” he said. In 2016, the Los Angeles branch of the Armenian Bar Association established its own Reparations Committee and the Armenian National Committee has just announced the creation of another legal center in Washington, he added. “At some point, all those groups will have to work together because Armenians cannot afford having dispersed strategies and actions for the collective redress. Further, it would reveal ridiculous because a quite huge amount of work has been done to analyze the potential legal avenues and those groups will spend resources to reach the same conclusions or reinvent the wheel,” Kalfayan said. “At the end of the day, there is no room for two or more strategies: the strategy shall be unique and supported at a Pan-Armenian level, including by the Republic of Armenia diplomacy; otherwise nothing will happen.” In fact, he concludes by advocating the creation of a specific institution to gather and vet legal claims. Reparations do not need to translate into exact dollars and cents, but rather including recognition of guilt and then using those for corrective measures. Immediate and doable options, he said, include changing history textbooks in Turkish schools. “There are much better things to get from Turkey than money,” he added, such as “free access to the Black Sea.” “We should look at compensation differently,” he noted. Also, border changes are not likely to happen ever; rather, they are unrealistic. “In 1915 we were starting to talk about crimes against humanity,” he said. “At the time the Genocide started, such crimes were already strictly prohibited. Those crimes had no name. Crime against humanity was defined at the Nuremberg Trials.” One problem is that there are no agreed-upon conventions for crimes against humanity, since most countries target a segment of their own domestic populations at one point. In the Armenian case, he explained, there are both individual as well as collective claims. The individual claims are primarily property and monetary/business losses, whereas they were confiscated by the central authorities. “For all those, everyone can and should go to court in Turkey if they still have the deeds,” he said. He said in a few cases, American-Armenian descendants of Genocide survivors had taken their concerns to courts in Turkey. One claimant sought the the restoration of lands in Diyarbakir. She ran into some procedural problems, including the statute of limitations, but the court admitted that the Turkish Treasury had not made all possible efforts to research the ownership of the land and thus cleared her for a trial on merits. He admitted, however, “such cases are very scarce.” Turkey may be induced to come to the negotiation table regarding reparations. One of them can be a legal action, where one or two major powers sympathetic to the Armenians — say, Russia and the US — can put pressure on Turkey to bring them to the negotiation table. The Armenians can pool their claim together to create a sort of class action suit, if they create a body through parties such as the ARF and the Republic of Armenia, to sift claims. “We need to start now,” if such action is going to happen, he said. At the same time, he said, the Armenian lobby should work with their Jewish counterparts. “Israel has a very strange alliance with Azerbaijan and Turkey,” he said. Armenia and Domestic Concerns Kalfayan has long helped the legal system in Armenia, being instrumental in the creation of the Armenian Bar, with the help of the Council of Europe and the European Commission. What he sees there does not make him happy; in fact, he is outraged. Rights and liberties are eroding, Kalfayan said, and the diaspora watches passively. “The country is getting emptied of its population and its integrity endangered. Diaspora communities and ‘leaders’ remain passive, hiding behind the legalistic argument, while the country is sinking due to the way it is ruled. The country has lost any economic, diplomatic and security sovereignty, and is on the verge of collapsing. That may be irreversible if nothing is done now,” he stressed. Kalfayan said that action is the only way forward in Armenia. “I support all the recent petitions arguing in favor of the diaspora’s involvement. The protection and promotion of fundamental rights and democracy in Armenia are not ‘wishful thinking.’ The Republic of Armenia is built, since 1991, upon the contempt of the people. Neither its voice (votes), nor its rights and liberties are respected. There is no future without the reestablishment of people’s sovereignty. The diaspora will die in the long run if Armenia disappears,” he said. The current situation in Armenia, he added, is an “oligarchic pyramid” and the majority of industry and infrastructures in the hands of Russia. “Armenia may just end up as a province of the Russian Federation,” he said. As for the future of Armenia, he had dire predictions. “All the people ruling [currently] should leave their positions; people will never trust them,” he said. “The intelligentsia of Armenia left in the early 1990s.” People will come back, he said, if there is regime change In conclusion, Kalfayan remains active — hopeful yet wary. “The story of my grandmother, shaped deeply my activities and struggles. I have been an activist since I was 17 and I will remain one. I struggle for justice and I am consistent in the defense of principles, irrespective of whom it may concern. I am still a rebel. I cannot stay passive.” http://www.mirrorspectator.com/2016/10/27/philippe-kalfayan-at-theintersection-of-law-justice-and-rebellion/ RUBRIQUE AGENDA RASSEMBLEMENTS-COLLOQUES-EXPOSITIONS- SPECTACLESPARUTIONS Agenda - Livry-Gargan : 11ème Salon du livre arménien Agenda - Livry-Gargan : 11ème Salon du livre arménien - Collectif VAN - www.collectifvan.org - 11ème Salon du livre arménien organisé par la Maison de la Culture Arménienne de Sevran LivryGargan et de la Seine-Saint-Denis aura lieu le samedi 19 et le dimanche 20 novembre de 14h à 18h. Nouveautés ou rééditions, livres en français ou en arménien, plusieurs centaines de livres seront présentées. Organisé pour la onzième édition consécutive, ce rendez-vous avec le livre arménien, est l’occasion de découvrir l’Arménie sous différentes formes littéraires : livres de photographies, d’Histoire, de tourisme, romans, récits, contes, bandes dessinées... Rencontres et dédicaces le samedi 19 novembre avec Milène Sinem Karatas auteure de « Le peuple invisible - Sur la piste des Arméniens de Turquie » et Séta Papazian auteure de « La Goutte de miel », d'après le conte arménien de Hovhannès Toumanian. (Maison de la Culture Arménienne, 17 rue Charles-Péguy, 93190 Livry-Gargan) Armenoscope 11ème Salon du livre arménien Maison de la Culture Arménienne de Sevran Livry-Gargan et de la SeineSaint-Denis Samedi 19 et dimanche 20 novembre de 14h à 18h Nouveautés ou rééditions, livres en français ou en arménien, plusieurs centaines de livres seront présentées. Organisé pour la onzième édition consécutive, ce rendez-vous avec le livre arménien, est l’occasion de découvrir l’Arménie sous différentes formes littéraires : livres de photographies, d’Histoire, de tourisme, romans, récits, contes, bandes dessinées... Rencontres et dédicaces le samedi 19 novembre avec Milène Sinem Karatas auteure de « Le peuple invisible - Sur la piste des Arméniens de Turquie » et Séta Papazian auteure de « La Goutte de miel » (Éditions Cipango), d'après le conte arménien de Hovhannès Toumanian. Rens. : [email protected] . Infos : http://www.mca-sevranlivry.com/. Maison de la Culture Arménienne 17 rue Charles-Péguy 93190 Livry-Gargan http://www.armenoscope.com/agenda/rech.asp?type_info=ponctuelle http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=94816 Agenda - Marseille : 4 jours dédiés à "Solidarité Kurdistan : brisons le silence" Agenda - Marseille : 4 jours dédiés à "Solidarité Kurdistan : brisons le silence" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif Solidarité Kurdistan 13 organise un événement de 4 jours de solidarité avec le peuple kurde intitulé “Solidarité Kurdistan brisons le silence!”. 4 jours avec le Peuple Kurde pour la Paix et l’Humanité. Voir le programme ci-dessous. Publié le 26 octobre 2016 4 jours avec le peuple Kurde pour la Paix et l’Humanité Solidarité Kurdistan Collectif Solidarité Kurdistan 13 Jeudi 3 novembre à 19h à La Marseillaise - Salle des rotatives (PAF) Projection du film « Press » (VF) du réalisateur Sedat Yilmaz Samedi 5 novembre à 14h Manifestation RDV Réformés - Haut de la Canebière « Ensemble plus que jamais, brisons le silence ! » A partir de 18h Soirée de solidarité (PAF) Pacha Palace - 21 chemin des Tuileries Marseille 15 « Allumons une bougie pour la Paix » avec la participation de Garo Paylan, député HDP d’Istanbul http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94796 Agenda - Décines/Exposition : "Nous sommes l’avenir, les orphelins du génocide des Arméniens" Agenda - Décines : "Nous sommes l’avenir, les orphelins du génocide des Arméniens" - Collectif VAN - www.collectifvan.org "Nous sommes l’avenir, les orphelins du génocide des Arméniens" : une exposition du 13 octobre au 19 novembre 2016 au Centre National de la Mémoire Arménienne à Décines, près de Lyon. Publié le 13 octobre 2016 Centre National de la Mémoire Arménienne Nous sommes l’avenir, les orphelins du génocide des Arméniens du 13 octobre au 19 novembre 2016 Posted on 1 septembre 2016 by CNMA Consacrée au sauvetage des orphelins par des organisations arméniennes et internationales, ainsi qu’aux orphelinats établis en France pour les accueillir, cette exposition exceptionnelle mêle de façon inédite photographies d’archives, documents familiaux. Organisée en six séquences thématiques, cette exposition retrace brièvement le contexte dans lequel s’est déroulé le génocide, et plus longuement, le sort des enfants rescapés. Elle présente les enjeux liés à leur sauvetage, à leur éducation dans les orphelinats arméniens ou internationaux au Proche-Orient dans l’espoir de parvenir à une reconstruction nationale. Prolongeant leur mission entreprise dès après le génocide, quatre organisations vont transférer leurs orphelinats en France à partir de 1923, épisode assez méconnu. Enfin, des descendants de ces orphelins témoignent du parcours de leurs parents, animés par la volonté de s’intégrer dans leur pays d’accueil et de construire un avenir meilleur pour leurs enfants. Plus qu’une simple exposition, Nous sommes l’avenir se veut un hommage des descendants à ces femmes et ces hommes privés d’enfance, à leur courage et à la mémoire qu’ils leur ont transmis. Commissaire : Antoine Bédrossian Conseiller scientifique: Vahé Tachjian, historien et fondateur de Houshamadyan Conseillère technique : Laure Piaton, Directrice du Centre du Patrimoine Arménien, Valence Exposé le 27 octobre à 20h00 “Les réseaux de sauvetage des déportés et des orphelins arméniens pendant le génocide 19151917” par Antoine Bedrossian. Entrée 5 €, libre pour les adhérents. http://www.cnma.fr/wordpress/nous-sommes-lavenir-les-orphelins-dugenocide-des-armeniens-du-13-octobre-au-19-novembre-2016/ http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94699 Agenda - Paru : Exils arméniens, Du Caucase à Paris Agenda - Paru : Exils arméniens, Du Caucase à Paris - Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Exils arméniens, Du Caucase à Paris" vient de paraître aux Éditions Belin, sous la signature d'Anouche Kunth. Cette jeune chercheuse publie ici sa thèse menée sous la direction de Claire Mouradian, et brillamment soutenue à l'EHESS le 8 juillet 2013. Cet ouvrage magistral et passionnant retrace le destin des grandes familles arméniennes issues des marges caucasiennes de l'Empire russe et fuyant les convulsions de la révolution bolchevique. Leurs trajectoires croisent en France celles des Arméniens de Turquie, rescapés du génocide de 1915. Editions Belin Anouche Kunth Exils arméniens Du Caucase à Paris Collection : Contemporaines Editeur : Belin Directeur de collection : Henry Rousso 23.00 € ISBN 978-2-7011-9838-5 "Une histoire d'exils, de l'Arménie à la France" Les convulsions de la révolution bolchevique jettent hors de Russie plus d'un million de réfugiés, qui croient leur fuite temporaire. Elle va s'avérer irréversible, la perte de la patrie se conjuguant bientôt avec celle des droits nationaux. Parmi ces « sans-droits », quelques centaines de grandes familles arméniennes, issues des marges caucasiennes de l'Empire des Romanov. Banquiers et industriels, artistes, professeurs d'université, hommes politiques : tous, vers 1920, s'enfuient avec femmes et enfants, par crainte des violences que le nouveau régime de Moscou inflige à ses « ennemis de classe ». Hors de Russie, et tout particulièrement en France où convergent des dizaines de milliers d'exilés, leurs trajectoires croisent celles des Arméniens de Turquie, persécutés quant à eux pour des motifs ethno-confessionnels. L'histoire des exils arméniens s'écrit ici à hauteur d'hommes et de femmes en fuite, de familles soudées face au danger, parfois séparées, plongées dans l'opacité après le renversement de l'ordre ancien. Que faire ? Où aller ? Quel projet poursuivre en ces temps de chaos et d'incertitude ? Comment préserver ses ressources et recréer un ordre pour soi ? Les parcours de ces anciens sujets d'empires donnent à penser ce que reconstruit l'exil, lieu de mise à l'épreuve individuelle et de réélaboration des destinées collectives. Anouche KUNTH est historienne, chargée de recherche au CNRS (Migrinter). Ses travaux actuels, consacrés au monde arménien en exil, abordent l'événement génocidaire depuis la dispersion massive et forcée des survivants. Elle est l'auteur, notamment, de Arméniens en France, du chaos à la reconnaissance, Toulouse, L'Attribut, 2010, co-écrit avec Claire Mouradian. http://www.editions-belin.fr/ewb_pages/f/fiche-article-exils-armeniens27735.php?lst_ref=1 http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=94815 Agenda - Paru : "L'Arménie à l'épreuve du feu. Forger l'Etat à travers la guerre" Agenda - Paru : "L'Arménie à l'épreuve du feu. Forger l'Etat à travers la guerre" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Le Haut-Karabakh est depuis plus de 25 ans l'objet d'un conflit armé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Situation étrange que celle de cette enclave à majorité arménienne placée en Azerbaïdjan par les premiers dirigeants soviétiques : véritable bombe à retardement, elle aura lancé la longue série des mouvements nationaux ébranlant l'URSS à la fin des années 1980. (...) Grâce au conflit gelé du Haut-Karabakh, Moscou reste l'arbitre de la rivalité entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et, plus largement, maîtresse du jeu au Caucase du sud." Préfacé par Gérard Chaliand et publié par les Éditions Karthala, cet ouvrage capital est signé Taline Papazian, docteure en science politique et chargée de cours à Sciences Po Paris. Le présent ouvrage constitue sa thèse de doctorat en science politique, brillamment soutenue le 25 janvier 2011 à l’IEP de Paris. Publié 17 octobre 2016 L'Arménie à l'épreuve du feu. Forger l'Etat à travers la guerre Par Taline Papazian Préface de Gérard Chaliand 26€ - Karthala Le Haut-Karabakh est depuis plus de 25 ans l'objet d'un conflit armé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Situation étrange que celle de cette enclave à majorité arménienne placée en Azerbaïdjan par les premiers dirigeants soviétiques : véritable bombe à retardement, elle aura lancé la longue série des mouvements nationaux ébranlant l'URSS à la fin des années 1980. Mais tandis que l'URSS se décompose, la question du Karabakh explose. Le présent ouvrage démontre comment la guerre fournit contre toute attente des ressorts idéologiques, politiques et militaires favorables à la reconstruction de l'Etat arménien. C'est paradoxalement au moment où le cessez-le-feu s'installe dans la durée, depuis le milieu des années 2000, que la pérennité de l'Etat arménien semble la plus sournoisement menacée. Dans la guerre ouverte comme dans l'absence de paix véritable, l'Arménie est soumise à l'épreuve du feu. Après avoir remporté la première manche, c'est désormais la consolidation de l'Etat dans sa dimension non plus guerrière mais de gouvernance qui sera le gage de son succès. Le conflit du Karabakh et ses rapports intrinsèques avec les aléas de l'Etat arménien s'inscrivent dans l'histoire longue des nationalismes du sud de l'Europe depuis le début du vingtième siècle, à la croisée des intérêts des puissances européenne, américaine, russe et turque. Crise politique régionale aux implications internationales dont le règlement est perpétuellement différé, elle condense les enjeux géopolitiques contemporains de l'ancienne aire soviétique : grâce au conflit gelé du Haut-Karabakh, Moscou reste l'arbitre de la rivalité entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et, plus largement, maîtresse du jeu au Caucase du sud. Si le Haut-Karabakh se rattache aux conflits ethno-territoriaux légués par l'URSS, sa portée géostratégique est plus large : il est la clé d'un déblocage des relations géopolitiques entre les trois pays du Caucase du sud (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) et leurs partenaires internationaux : Union Européenne, Etats-Unis, Russie, Turquie et Iran. Taline Papazian est docteure en science politique et chargée de cours à Sciences Po Paris. Outre l’espace post-soviétique contemporain, ses travaux portent également sur les usages de la violence armée dans les espaces impériaux ottomans et russes. Table des matières Préface Remerciements Introduction Première partie : Le conflit du Karabakh : problème national, affaire d’État 1. La question du Haut-Karabakh, d’un syndrôme du nationalisme à la redéfinition politique de la nation 2. Violence physique et souveraineté politique : aux origines d’une filiation 3. Un État arménien indépendant, réponse à la question du Karabakh L’État, aboutissement du mouvement du Karabakh Stratégie de gouvernement et topoï nationaux : les ambiguités de l’État arménien L’« État des Arméniens » (Hayots bédaganoutiun) Refonder l’État, l’entreprise politique du MNA Subordonner les questions nationales aux intérêts de l’État La « normalité », sens contesté de la refondation de l’État Idéologie et pratique de la « normalisation » Nation-État, un rapport au cœur de nouveaux clivages idéologiques Deuxième partie : La guerre et l’État 4. La guerre, épreuve de l’État arménien Le contrôle des forces armées, enjeu de l’affirmation du nouvel ordre étatique Les fonctions de l’État : assurer la sécurité à l’intérieur En vue d’affronter l’hostilité extérieure Du dire au faire : gagner du temps sur la guerre Situation d’hostilité et décision de guerre : les difficultés d’une réalité politique Au-delà des positions de principe, l’irréductibilité de l’ennemi ? La guerre pour le Haut-Karabakh, épreuve de la souveraineté de l’État arménien 5. Faire la guerre, bâtir l’armée Espace de la guerre et territoire de l’État De l'autodéfense des volontaires à la guerre moderne : faire la guerre et construire l’armée Les bases d’une armée régulière Les officiers supérieurs de l’armée soviétique : l’expérience d’une tradition militaire d’État dans l’organisation de l’armée nationale Le combattant volontaire, du défenseur de la liberté au contractuel d’État Le financement de la contrainte : l’État en quête de ressources La participation directe de l’État à l’effort de guerre Effets sur l’État d’une quête de ressources pour la guerre 6. En l’absence de paix, « garder la poudre au sec » Le renforcement de l’institution militaire, gage de l’État arménien La guerre, l’armée et l’État La conscription, problème exemplaire des forces et faiblesses de l’armée nationale L’Armée, institution fédératrice de la société La modernisation de l’armée en situation de ni guerre ni paix Troisième partie : Trajectoire d’un État forgé dans le conflit 7. Contrainte et capital dans l’Arménie en conflit : entre implication et déresponsabilisation Un capital longtemps au service de la contrainte Le conflit du Karabakh, facteur du déséquilibre ou prétexte à l’immobilisme ? 8. Guerre et paix : pratiques de pouvoir et institutions républicaines Le conflit du Karabakh, domaine réservé du pouvoir exécutif La situation d’exception, révélatrice de la nécessité d’un pouvoir exécutif autonome Le conflit du Karabakh, objet de lutte pour un monopole politique Le conflit du Karabakh et la Constitution de la République d’Arménie 9. Des représentations conflictuelles de l’État arménien Cause ou prétexte de la crise de 1997-1998 Clé de la normalité de l’État : Levon Ter Petrossian ou la conviction du libéralisme Moteur d’un État-nation : Vazgen Sargsian du père de l’armée au chef de la nation Sceptre du pouvoir : Robert Kotchorian de l’enclave assiégée à l’État forteresse Ni sans, ni sens : Serge Sargsian, « le dernier des Mohicans » ? Conclusion : La forge refroidie, l’État achevé ? Annexes Sources et bibliographie http://www.karthala.com/hommes-et-societes/3089-l-armenie-a-lepreuve-du-feu-forger-l-etat-a-travers-la-guerre-9782811115616.html http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94712 Agenda : Paru - "Localités et biens cultuels arméniens de la Turquie ottomane" Agenda : Paru - "Localités et biens cultuels arméniens de la Turquie ottomane" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - L’Union internationale des organisations Terre et Culture ainsi que le Collectif 2015 : Réparation ont le plaisir d’annoncer la publication par leurs soins de l’ouvrage, Localités et biens cultuels arméniens dans la Turquie ottomane. Un patrimoine en destruction. Publié le 19 octobre Localités et biens cultuels arméniens de la Turquie ottomane. Un patrimoine en destruction. Achetez votre exemplaire en ligne! https://www.collectif2015.org/fr/Shop.aspx Titre : Localités et Biens cultuels arméniens de la Turquie ottomane.Un patrimoine en destruction. Auteur(s) : Haroutiun Khatchadourian, Patrick Aslanian, Lucie Aslanian, Jean Michel. Éditeur : Union Internationale des Organisations Terre et Culture Langue : Français Reliure : Broché avec rabat Nombre de pages : 365 Poids : 1920 g Dimensions : 24 × 31 cm Dépôt légal : 06/2016 ISBN : 978-2-9956672-0-0 Prix : Tarif unique de 30€ + 8,60 (frais de livraison en France et à l'étranger et de gestion compris) = 38,60 € Pour l'achat en nombre contacter '[email protected]'. L’Union internationale des organisations Terre et Culture ainsi que le Collectif 2015 : Réparation ont le plaisir d’annoncer la publication par leurs soins de l’ouvrage, Localités et biens cultuels arméniens dans la Turquie ottomane.Un patrimoine en destruction. Il s’agit là d’un document fondamental relatif aux biens cultuels arméniens de quinze vilayets de la Turquie ottomane, dont les auteurs proposent un inventaire précis, aboutissement d’un travail de comparaison et de réactualisation d’inventaires partiels antérieurs datant de 1913- 1915 et 1921. Faisant suite à une introduction édifiante sur les destructions encore à l’œuvre de nos jours, l’ouvrage dresse un inventaire de ces lieux et présente des photographies et des cartes en couleur avec de surcroît des index toponymiques susceptibles de guider le lecteur dans ses recherches .Cette étude minutieuse permet ainsi de localiser les toponymes de plus d’un millier de localités arméniennes de l’empire. http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=94730 Agenda - Paru : Un siècle de génocides. Des Hereros au Darfour (1904-2004) Agenda - Paru : Un siècle de génocides. Des Hereros au Darfour (1904-2004) - Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Le XXe siècle restera celui de l'épouvante. Il a commencé avec l'anéantissement des Hereros en 1904 et l'éradication des populations arméniennes de l'Empire ottoman pour se terminer avec l'extermination des Tutsis du Rwanda et les nettoyages ethniques dans l'ex-Yougoslavie et du Darfour. Entre ces deux moments, le monde aura été le témoin de la famine ukrainienne, de l'immense tragédie de la Shoah, de la disparition d'une partie du peuple cambodgien." Un siècle de génocides. Des Hereros au Darfour (1904-2004), de Bernard Bruneteau, vient de paraître chez Armand Colin. Publié le 22 septembre 2016 Armand Colin Un siècle de génocides de Bernard Bruneteau Armand Colin 2016-09-14 PRIX 16,99 € EAN ebook 9782200616731 Le XXe siècle restera celui de l'épouvante. Il a commencé avec l'anéantissement des Hereros en 1904 et l'éradication des populations arméniennes de l'Empire ottoman pour se terminer avec l'extermination des Tutsis du Rwanda et les nettoyages ethniques dans l'ex-Yougoslavie et du Darfour. Entre ces deux moments, le monde aura été le témoin de la famine ukrainienne, de l'immense tragédie de la Shoah, de la disparition d'une partie du peuple cambodgien. Cet essai met en perspective les entreprises exterminatrices les plus marquantes du XXe siècle en donnant un caractère opératoire au concept de génocide défini en 1944 par Raphael Lemkin. Leur histoire montre que le génocide se fonde sur le ciblage stigmatisant d'un groupe à partir de la définition aussi arbitraire que délirante qu'en donne le perpétrateur. Aussi l'auteur s'attache-t-il en permanence à répondre à deux questions : qu'est-ce qui détermine l'intention ultime du génocide? qu'est-ce qui autorise le génocide à se présenter comme une "solution"? Nota CVAN : nous avons fait le choix de reproduire le texte de la 4e de couverture du livre, plus complet que celui présenté en ligne. http://numerique.armand-colin.com/703887/Un-siecle-degenocides.ebook http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94530 DOSSIERS PERMANENTS Observatoire du Négationnisme du Collectif VAN Récapitulatif des principaux faits et articles négationnistes relevés depuis 2006. SOMMAIRE : http://www.collectifvan.org/article.php?id=21105 Ephémérides La rubrique "Ephéméride" du Collectif VAN a été lancée le 6 décembre 2010. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée). Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie) Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie) SITES INTERESSANTS Visitez notre page de liens : http://www.collectifvan.org/liens.php?r=7 QUELQUES INFORMATIONS SUR LE SITE DU COLLECTIF VAN Rubrique Info Collectif VAN Retrouvez toutes les traductions de la presse anglophone ou turcophone dans notre rubrique Info Collectif VAN http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Le Collectif VAN met en ligne régulièrement des traductions de la presse anglophone et turcophone. Oeuvres de militants, de sympathisants du Collectif VAN et de prestataires, ou émanant de sites externes (tel celui de la FEAJD), ces traductions visent à mettre à la disposition du plus grand nombre, les informations essentielles à la bonne compréhension de l'actualité. Vous retrouverez également dans la Rubrique Info Collectif VAN : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 - nos informations ou communiqués de presse, ainsi que ceux de certaines organisations externes. - le sommaire bi-quotidien de notre Revue de Presse du jour. - la Revue de la presse turque en français (ni traduite ni commentée de notre part). - la Revue de la presse arménienne préparée par l'Ambassade de France en Arménie. Rappel : Vous avez en haut de page, un module Recherche pour retrouver un article. Attention, le champ de saisie ne doit comporter qu'un seul mot. Essayer de cibler en choisissant plutôt des noms propres, pour éviter un trop grand nombre d'occurrences. Appel aux dons : Aidez-nous à poursuivre notre mission d'information et de vigilance ! Envoyez vos dons : Par chèque bancaire à l'ordre du "Collectif VAN" A adresser à : Collectif VAN - BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France Votre avantage fiscal : Si vous êtes imposable, 66% du montant de votre don sont déductibles de vos impôts sur le revenu (de l’année suivante), dans la limite de 20% de vos revenus imposables. Un don de 100€ ne vous coûtera en réalité que 34 €. http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Utilisez au mieux le site du Collectif VAN Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le site du Collectif VAN met à jour quotidiennement des dizaines d'articles. Sachez naviguer dans les rubriques ! Rubrique News Depuis le 20 octobre 2015, la page News du site www.collectifvan.org a cessé d'être alimentée mais elle constitue une source d'archives pour les informations quotidiennes qui y ont été postées depuis le lancement du site en mars 2006. La revue de presse - collectée 5 jours par semaine par la webmaster du Collectif VAN à partir des médias en ligne francophones - est donc à suivre uniquement dans la Veille-Média du Collectif VAN et sur les réseaux sociaux de notre association très active sur Facebook et Twitter. Info Collectif VAN Toutes les traductions, résumés, informations propres au Collectif VAN sont en ligne à l'accueil dans la Rubrique Info Collectif VAN http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1 Tout sur VAN Mieux connaître le Collectif VAN : rendez vous à la rubrique Tout sur VAN. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=1&page=1 Tout sur VAN : vous y trouverez également les courriers des lecteurs Les courriers des sympathisants du Collectif VAN nous font chaud au coeur et nous confortent dans la certitude que notre approche du combat que nous menons, est juste. Et comme ça fait toujours du bien de relire de temps en temps leurs encouragements et dans la mesure du possible, nous mettons en ligne les mails reçus, du plus récent au plus ancien (en ne gardant que les initiales des sympathisants) : http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=6137 http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=2203 http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=538 Salle de Presse Tous les articles de la presse française rendant compte des actions réalisées par le Collectif VAN sont en ligne dans la rubrique Salle de presse. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=2&page=1 Communiqués Les Communiqués du Collectif VAN se trouvent dans la rubrique Communiqués. http://collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=9 Actions VAN Tous les articles présentant les actions organisées et réalisées par le Collectif VAN sont mis en ligne dans la rubrique Actions VAN. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=3&page=1 Agenda Les annonces parlant des événements culturels à venir (réunions publiques, manifestations, conférences, concerts, projections de films, expositions, parution d'ouvrages, etc.), sont mises en ligne dans la rubrique Agenda. http://collectifvan.org/rubrique.php?r=5&page=1 Photothèque De nombreux photos-reportages sont disponibles en ligne dans la rubrique Photothèque http://collectifvan.org/rubrique_photo.php?r=6 Veille-Media Toutes les Veilles-Media à télécharger sur : http://www.collectifvan.org/rubrique_veille.php?r=9&page=1 MEDIAS Quelques émissions TV & radios où les citoyens peuvent intervenir Soyez un citoyen actif et participez aux débats dans les médias. Quelques coordonnées : TF1 - 1, quai du point-du-jour 92656 Boulogne cedex Tel : 01 41 41 12 34 / 0803 809 810 — Fax : 01 41 41 28 40 Internet : www.tf1.fr France 2 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15 Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 98 74 Internet : www.france2.fr Email : [email protected] France 3 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15 Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 75 02 Internet : www.france3.fr Email : [email protected] [email protected] Canal + - 85-89 quai André Citroën 75711 Paris cedex 15 Tel : 01 44 25 10 00 Fax : 01 44 25 12 34 Internet : www.cplus.fr France 5 - 8, rue Marceau 92785 Issy-les-Moulineaux cedex 9 Tel : 01 55 00 74 74 — Fax : 01 55 00 77 00 Internet : http://www.france5.fr/ Email : http://www.france5.fr/contact/ Ecrivez à Alain Le Garrec, médiateur des programmes sur : http://www.france5.fr/contact/W00069/2/71909.cfm Arte - 2a rue de la Fonderie 67080 Strasbourg cedex Tel : 03 88 14 22 55 — Fax : 03 88 14 22 00 Internet : www.arte-tv.com Email : [email protected] M6 - 89, av. Charles de Gaulle 92575 Neuilly/Seine cedex Tel : 0825 06 66 66 - Fax : 01 41 92 66 10 Internet : www.m6.fr iTélé - 6 allée de la Deuxième DB 75015 Paris Tel : 01 53 91 50 00— Fax : 01 53 91 50 01 Internet : www.itelevision.fr LCI - 54 av. de la Voie Lactée 92656 Boulogne cedex Tel : 01 41 41 23 45— Fax : 01 41 41 38 50 Internet : www.lci.fr Quelques émissions TV : France2 : Relations.france2 Participez "On n'est pas couché" Chaque samedi soir, en deuxième partie de soirée, retrouvez Laurent Ruquier entouré de Natacha Polony et Aymeric Caron. Vous voulez donner votre avis ? Contactez l'émission au 01 41 11 11 11 On n'est pas couché Participez au débat sur le Forum. Ce soir (ou jamais !) de Frédéric Taddéï. Tous les vendredis, en direct à 22h30 Participez au débat sur le Forum. Mots croisés avec Yves Calvi Tous les lundis, en deuxième partie de soirée, Mots croisés provoque et nourrit le débat citoyen avec ceux qui font l’actualité. Une fois l'émission terminée, continuez le débat sur le Forum. Quelques émissions Radio : Europe 1www.europe1.fr Semaine de 10h30 à 12h00 Jean-Marc Morandini Coup de pied dans le PAF chaque matin : Jean-Marc Morandini nous dit tout sur le monde du petit écran au travers de reportages et d’enquêtes dans les coulisses de la télé. Egalement en studio chaque matin, une star du petit écran ou un patron de chaîne répondra aux questions de JeanMarc Morandini et des auditeurs. A découvrir aussi, le zapping de la télé de la veille et les commentaires des auditeurs qui donnent leurs coups de cœur et leurs coups de gueule sur le répondeur de l’émission au 01 42 32 42 32 ou en direct au 01 42 32 15 15. RTLwww.rtl.fr En semaine de 13h00 à 14h00 Pierre-Marie Christin"Les auditeurs ont la parole" Pierre-Marie Christin présente de 13h00 à 14h00, “Les Auditeurs ont la Parole”. Réagissez à l'actualité par téléphone (32 10) ou sur internet. Entre 10H et 14H, une standardiste prend votre témoignage. Avant 10H et après 14H, vous pouvez laisser vos messages sur le répondeur, sans oublier de laisser vos coordonnées téléphoniques si vous voulez participer à l'émission. France Interwww.radiofrance.fr Le téléphone sonne En semaine de 19h20 à 20h00 Si vous voulez poser une question, témoigner et/ou intervenir à l'antenne... - le téléphone 01.45.24.70.00 dès 17h - Internet, en utilisant le formulaire de la page "Pour intervenir". - le SMS+ pour réagir pendant l'émission, de 19h20 à 20h : sur votre téléphone mobile, saisir le code " TEL " suivi d'un espace, votre question puis valider et envoyer au 6 20 30. (0.35€ par message plus le prix du sms) Le lundi, mardi, jeudi et vendredi à 19h20, nous vous invitons à réagir sur un thème de l'actualité, à poser vos questions aux invités du téléphone sonne. Vous pouvez également, après la diffusion, réécouter l'émission dans son intégralité. Là-bas si j'y suis En semaine, à 15h Exprimez-vous sur le répondeur de « Là-bas si j’y suis » : 01 56 40 37 37 ou par mail : [email protected]. RMCwww.rmcinfo.fr BOURDIN & Co Le 1er show radio d'info Du lundi au vendredi de 6h à 10h. Découvrez une nouvelle façon de traiter l'info du matin avec "Bourdin &Co" ! Finis les journaux austères et redondants. Voilà enfin un espace de liberté où auditeurs, politiques et journalistes sont logés à la même enseigne. Jean-Jacques Bourdin agite, provoque, polémique, et vos réactions ne se font jamais attendre! Un ton débridé et sincère pour des échanges parfois musclés mais toujours respectueux. Pour intervenir : Appelez le 3216 (0,34€/min). ============================================= L'association des auditeurs de France Culture L'association des Auditeurs de France Culture (aafc), créée en 1984, rassemble les personnes qui veulent manifester leur intérêt pour cette chaîne de radio dont les émissions sont écoutées et appréciées au delà de nos frontières. L'objet de l'association est de regrouper les auditeurs de France Culture pour favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à : - l'évolution de la chaîne dans le maintien de sa qualité ; - la préservation de son identité et de sa spécificité ; - l'amélioration de sa technique et de son confort d'écoute ; - son ouverture aux différents aspects de la culture ; - son rayonnement et développement de son influence ; - sa pérennité. L'Association se déclare attachée au caractère de service public de France Culture et ne saurait en aucun cas se substituer à lui. Elle se veut pluraliste et indépendante de tout engagement politique, confessionnel, syndical et philosophique. Association des auditeurs de France Culture 83 boulevard Beaumarchais 75003 Paris Téléphone : 01 42 09 03 67 Courriel : [email protected] ============================================= ----------------------------------------------------------------------------------Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] BP 20083, 92133 Issy-les-Moulineaux - France Boîte vocale : +33 1 77 62 70 77 - Email: [email protected] http://www.collectifvan.org Les Infos Collectif VAN sur : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=0