7 avril 2016 - Collectif VAN

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A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES
24 avril 2016 : 101e anniversaire du génocide arménien de 1915
perpétré par le gouvernement Jeune-Turc
101 ans de déni : ça suffit !
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VEILLE MEDIA
Lundi 07 Novembre 2016
Retrouvez les informations sur notre site :
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Rubrique Info Collectif VAN :
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et Rubrique News (Revue de Presse) :
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-----------------------------------------------------------------SOMMAIRE
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN
[Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] vous propose une
revue de presse des informations parues dans la presse
francophone sur les thèmes concernant le négationnisme, le
racisme, l'antisémitisme, le génocide arménien, la Shoah, le
génocide des Tutsi, les crimes perpétrés au Darfour, la Turquie,
l'Union européenne, l'occupation de Chypre, etc... Nous vous
suggérons également de prendre le temps de lire ou relire les
articles mis en ligne dans la rubrique Info Collectif VAN et les
traductions regroupées dans notre rubrique Actions VAN. Par
ailleurs, certains articles en anglais, allemand, turc, etc, ne sont
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27/10/2016 - Alin K. Gregorian - Mirror-Spectator
Génocide arménien : Avis d'expert sur le droit, la justice et les
réparations
04/11/2016 - Kedistan
Selahattin Demirtaş : “Je ne serai pas une marionnette dans ce
théâtre judiciaire”
07/11/2016 - Collectif VAN
Collectif VAN : l'éphéméride du 7 novembre
04/11/2016 - HDP-Europe
Communiqué du HDP-Europe suite aux arrestations de leurs
représentants en Turquie
07/11/2016 - La Libre Belgique
La Turquie rejette les critiques de l'UE au sujet des purges
06/11/2016 - RFI
La situation en Turquie inquiète les Européens
06/11/2016 - Les Echos
Turquie : le principal parti pro-kurde annonce le boycott du
Parlement
06/11/2016 - Franceinfo
Turquie : la diaspora kurde se mobilise contre les purges
07/11/2016 - La Dépêche
Syrie: poursuite de l'offensive anti-jihadiste sur Raqa
05/11/2016 - La Marseillaise
[#Vidéo] Le soutien de la communauté arménienne aux Kurdes de
Marseille
04/11/2016 - Le Figaro
Un négationniste condamné à 5 mois de prison
05/11/2016 - L'Orient le Jour
Grèce: la justice examine la demande d'Ankara d'extrader huit
militaires turcs
05/11/2016 - Ouest-France
La chute du califat de l’EI prendra encore un peu de temps
05/11/2016 - 7sur7
Des milliers de Kurdes défilent contre Erdogan en Allemagne
05/11/2016 - Le Monde
Turquie : neuf journalistes en détention préventive
06/11/2016 - Institut kurde de Paris
La police disperse une manifestation contre l’arrestation d’élus
kurdes à Istanbul
06/11/2016 - Le Monde
Nantes : le consulat de Turquie visé par des cocktails Molotov
06/11/2016 - Courrier International
Turquie: le principal parti prokurde va boycotter le Parlement
05/11/2016 - Marie Jégo - Le Monde
Selahattin Demirtas, l’homme fort du HDP, muselé par la Turquie
05/11/2016 - Alexandre Billette - RFI
Turquie: neuf journalistes de «Cumhuriyet» placés en détention
préventive
05/11/2016 - Aude MAZOUÉ - France 24
Turquie : les cinq étapes de la dérive autoritaire d’Erdogan
31/10/2016 - NAM
Dans la Turquie Islamiste même les Arméniens Morts ne peuvent
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06/11/2016 - NAM
A Istanbul, les supporters de Fenerbahçe ont entonné contre
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04/11/2016 - Alexandre Billette - RFI
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03/11/2016 - Antoine Oury - ActuaLitté
Asli Erdogan : “Je vous écris cette lettre depuis la prison de
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04/11/2016 - Le Monde diplomatique
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05/11/2016 - Romain Bely - Sud Ouest
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04/11/2016 - Amélie Boutet - Livres Hebdo
Gaël Faye et Davide Enia, lauréats du prix du Premier roman 2016
INFOS COLLECTIF VAN
Génocide arménien : Avis d'expert sur le droit, la
justice et les réparations
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Vendredi 14 octobre
2016, "le Sénat a adopté un projet d'article criminalisant le déni
des génocides. La prochaine étape consiste à soumettre ce projet
de loi au Conseil constitutionnel. Alors que de nombreuses
personnes en France, ainsi que dans la diaspora arménienne et
l'Arménie, se sont réjouis de cette nouvelle, l'un des plus grands
experts juridiques au monde et spécialiste des droits de l'homme,
Philippe Raffi Kalfayan, n'a pas été impressionné." Le Collectif VAN
vous propose la traduction de l'article en anglais publié le 27
octobre 2016 sur le site du Mirror-Spectator, un article important
dans lequel le juriste Raffi Kalfayan juge sans complaisance
l'article "anti-négationniste" inclus dans la Loi Égalité et
Citoyenneté, et analyse les perspectives des revendications
arméniennes sur le terrain de la justice et des réparations.
Philippe Kalfayan: À l'Intersection du droit, de la justice
et de la rébellion
GENOCIDE ARMENIEN, EUROPE | 27 OCTOBRE 2016 11H33
Par Alin K. Gregorian
Rédaction du Mirror-Spectator
PARIS — Depuis un siècle, la reconnaissance du génocide arménien et les
mesures punitives consécutives et appropriées ont été débattues dans
divers lieux et communautés du monde entier.
L'une des communautés arméniennes les plus actives se trouve en France,
où la communauté arménienne, grande et organisée, a longtemps eu
l'appui du gouvernement.
La semaine dernière [Nota CVAN : vendredi 14 octobre 2016], le Sénat a
adopté un projet d'article criminalisant le déni des génocides. La prochaine
étape consiste à soumettre ce projet de loi au Conseil constitutionnel.
Alors que de nombreuses personnes en France, ainsi que dans la diaspora
arménienne et l'Arménie, se sont réjouis de cette nouvelle, l'un des plus
grands experts juridiques au monde et spécialiste des droits de l'homme,
Philippe Raffi Kalfayan, n'a pas été impressionné.
"Je voudrais dire que la loi a très peu de chances d'être acceptée par le
Conseil constitutionnel si elle y est renvoyée, car il y a quelques autres
dispositions [qui sont incluses dans le projet mais qui ne sont pas liées à
cet article spécifique] qui sont inconstitutionnelles, parce qu'[elles violent]
la liberté de la presse et des droits des journalistes".
Le texte contre la négation des génocides, n'est qu'une partie d'un grand
projet de loi, dit-il.
"Nous allons voir ce qu'il se passera lorsque la loi sera adoptée", a-t-il
indiqué.
Les domaines d'expertise de Kalfayan sont vastes; il est juriste et
consultant auprès de Stradev Conseils, à Paris, spécialisé en droit
international. En outre, il est expert au Conseil de l'Europe depuis 2003 et
il travaille depuis 21 ans avec la Fédération internationale des ligues des
droits de l’Homme en France (sous l'acronyme français de FIDH), à
différents titres, et a même été son secrétaire général. Il travaille
actuellement à son doctorat en droit, et enseigne.
Pour Kalfayan, ni la reconnaissance du génocide arménien ni les
réparations qui en découlent ne sont académiques. Dans son enfance, il a
entendu les histoires de sa grand-mère, Aghavni Kalfayan. Comme il l'a
dit dans une précédente interview accordée au site internet du Prix Aurora,
sa grand-mère est née en 1910 à Afyon Karahisar, situé entre Izmir et
Ankara. Au printemps 1915, ses parents, Hagop et Takouhi, ont pressenti
le danger imminent et ont décidé de confier leur plus jeune enfant à une
tante maternelle, également nommée Aghavni. Toutes deux ont réussi à
prendre un train pour Smyrne. Mais là, elles ont été victimes du grand
incendie de Smyrne. Elles ont finalement été sauvées en nageant jusqu'à
un bateau italien qui les a conduites au Pirée, en Grèce. De là, elles sont
parties pour la France, où vivait une tante.
Pour le jeune Kalfayan, travailler pour obtenir des réparations et la
reconnaissance du génocide arménien a résulté directement de l'écoute de
ces histoires déchirantes.
Reconnaissance du génocide par la France
En France, explique-t-il, "il n'y a pas de remise en question de la
reconnaissance politique du génocide arménien", puisque le génocide a
été reconnu en 2001.
"Le Parlement français a adopté un projet de loi le 29 janvier 2001 [Nota
CVAN : c'est en fait la date de la promulgation de la loi] avec un article
unique affirmant: « La France reconnaît publiquement le génocide
arménien ».
Cette loi est purement déclarative et n'a aucune force juridique. Il faut
comprendre que la vérité historique n'a rien à voir avec la vérité judiciaire.
Les députés ne sont pas des juges. Seuls les juges peuvent évaluer et
qualifier les crimes. "
Fait intéressant, il a souligné que la résolution ne mentionne pas l'entité
responsable du génocide.
Cependant, la récente résolution d'octobre a peu de chances de mener
quelque part. Non seulement le projet de loi a été adopté avec une marge
étroite de 156 contre 146, mais il y a trop de critères d'appréciation dans
cet amendement et cette formulation précise. "L'amendement adopté par
une très étroite majorité du Sénat le 14 octobre 2016 consiste à ajouter
de nouvelles infractions, de nouveaux crimes et de nouvelles conditions.
Premièrement, les infractions considérées sont la négation, la
minimisation et la banalisation des crimes. Deuxièmement, les crimes
considérés sont des génocides et des crimes contre l'humanité (autres que
les crimes IMT [Nota CVAN : les crimes jugés au Tribunal Militaire
International de Nuremberg]), des crimes d'esclavage et des crimes de
guerre tels que définis par les statuts de la CPI et le Code pénal français.
Troisièmement, le crime devrait répondre à deux critères alternatifs pour
être considéré comme une base juridique", a-t-il expliqué. [Nota CVAN : le
crime doit soit avoir été jugé par une juridiction française ou
internationale, soit être assimilé à une incitation à la violence ou à la
haine contre le groupe considéré].
Une mesure similaire, a-t-il dit, a été condamnée par les juridictions
françaises et internationales. "Le dernier mot est laissé au juge - ce qui
est le cours normal de la séparation des pouvoirs - pour décider si le crime
nié entre dans les catégories prévues par les lois françaises ou
internationales (où les définitions de génocide, de crime contre l'humanité
et de crime de guerre sont presque similaires). Par conséquent, je vois
très peu de possibilités, le cas échéant, pour les Arméniens français qui
désirent faire condamner les négationnistes du génocide des Arméniens."
Il a ajouté qu'une organisation franco-arménienne devrait prouver que les
propos exprimés sont «outrageants» et destinés à «inciter à la violence et
à la haine contre eux [Nota CVAN : contre les Arméniens]»; "le
négationniste subtil évitera de telles provocations." Aucun des officiels
turcs ne s'est exprimé dans des termes aussi outrageants. Même Dogu
Perinçek, le politicien turc qui en a fait une stratégie pour contester les
lois suisses pénalisant la négation des génocides et a nié le génocide
arménien là-bas. Il a été condamné, mais il a contesté le jugement et a
gagné.
"En d'autres termes, le président Hollande a tenu sa parole mais a promu
un texte qui n'est pas effectif et opérationnel pour les Arméniens", a-t-il
dit.
"Ce projet a très peu de chances de réussir. Il n'y a pas de consensus
politique en France pour une telle loi et je regrette personnellement que le
soi-disant «conseil national» des organisations arméniennes de France
[CCAF] mette l'accent sur elle; ce n'est politiquement pas opportun et,
s'ils échouent, le coup politique sera fatal", a-t-il averti.
"En 2012, la loi Boyer (pénalisant le négationnisme), qui est passée avec
succès aux deux chambres du Parlement, avec le soutien de Nicolas
Sarkozy, a été déclarée non conforme par le Conseil constitutionnel le 28
février 2012. Le Premier ministre de l'époque, François Fillon, se battait
déjà de manière souterraine contre le président Sarkozy pour construire
son propre avenir. Son gouvernement a opéré un sabotage. J'ai été un
témoin direct de ce sabotage."
Le président Hollande peut être soumis à un sort semblable parce qu'il n'a
plus de partisans même dans ses propres rangs, a-t-il ajouté.
La reconnaissance allemande
Le vote de la résolution du génocide arménien au Parlement allemand est
plus intéressant, a-t-il dit, il est même remarquable.
"Personnellement, je considère que cette résolution allemande est
remarquable, parce que c'est la première fois dans l'histoire qu'un pays
reconnaît son rôle de complice dans la perpétration d'un crime de masse
international. Cette reconnaissance ouvre des possibilités à la nation
arménienne pour exiger des réparations de l'Allemagne. Mais je
recommande vivement aux groupes arméniens désireux de poursuivre
l'Allemagne maintenant, d'engager d'abord des actions contre la Turquie ",
a-t-il déclaré.
La résolution, a-t-il ajouté, s'inscrit dans une tendance plus large.
"Tout d'abord, cela s'est passé dans le cadre d'une tendance mondiale
générale visant à présenter des excuses et à réparer les actes illicites
commis dans le passé. Elle a commencé au début des années 2000,
lorsque les droits des victimes de violations massives des droits de
l'homme ou du droit humanitaire ont commencé à être reconnus par les
tribunaux et par les instruments juridiques internationaux. Vous pouvez
trouver ce type de tendances dans de nombreux lieux: aux États-Unis
avec les Amérindiens; au Canada avec les «générations volées»; en
Australie et en Nouvelle-Zélande envers les peuples autochtones; au
Japon pour les «Femmes de réconfort » [Nota CVAN : femmes de
réconfort coréennes], etc.
"Deuxièmement, l'Allemagne a signé cette résolution en parallèle au
processus en cours de reconnaissance (une résolution viendra bientôt) du
génocide des Herero et des Nama qu'elle a commis en Namibie de 1904 à
1908. C'est en fait le premier génocide du XXe siècle", a noté Kalfayan.
La situation avec Perinçek en Suisse oppose - comme les lois en France la liberté d'expression au déni de l'histoire arménienne. Kalfayan a
expliqué: "Certains des mémoires d'amicus curiae soumis à la Grande
Chambre de la Cour européenne des Droits de l'Homme ont proposé des
solutions et des critères pour déterminer dans quelles conditions la liberté
d'expression pourrait être limitée, considérant que la liberté d'expression
est la règle, et que les limitations sont les exceptions. J'ai travaillé dans
cette direction. Il y a eu deux facteurs dommageables dans ce processus:
d'une part, le gouvernement arménien n'a soutenu aucune restriction à la
liberté d'expression, alors qu'il a été sollicité par tous les autres groupes
de la diaspora ou d'universitaires qui lui ont demandé de soutenir la même
ligne qu'eux; deuxièmement, en raison de cette position, la décision de la
CEDH s'est soldée par un compromis politique entre les Etats:
L'Arménie a été satisfaite parce que la qualification de génocide n'a pas
été discutée au plan juridique; la Turquie a été satisfaite parce que
Perinçek pouvait revendiquer la victoire; la Suisse a été satisfaite parce
que sa loi contre les discours de haine n'a pas été contestée et qu'elle
demeure en l'état; seul le caractère disproportionné de la sanction dans le
cas spécifique de Perinçek a été condamné. L'objectif commun de la
France et de la Suisse était de renvoyer le différend sur le génocide
arménien à un dialogue direct entre l'Arménie et la Turquie."
Cependant, la décision n'est pas entièrement négative, a-t-il dit. "Il faut
souligner que, pour la première fois dans l'histoire de la cause arménienne,
une cour internationale a déclaré que les massacres et les déportations
d'Arméniens par l'Empire ottoman sont une réalité qui n'est pas niée par
la Turquie [ni par Perinçek]. Cela est clairement indiqué dans différents
paragraphes. Deuxièmement, le jugement contient certaines bases
juridiques constitutives d'un droit de réparation pour les descendants des
victimes."
Turquie: Reconnaissance et réparations
La situation politique en Turquie, a dit Kalfayan, contribue clairement à
l'atmosphère générale en Europe. "Si l'ultra-nationalisme et le discours de
haine continuent à se développer en Turquie, surtout contre les Arméniens,
comme nous l'avons vu récemment à Trabzon (Garo Paylan a réagi et a
l'intention de poursuivre les autorités), d'autres discours semblables
peuvent se produire en Europe. Les Arméniens devraient s'y préparer et
continuer cette bataille juridique."
Il a suggéré que les Arméniens changent leur mode de fonctionnement
s'ils veulent obtenir un résultat différent. "Les Arméniens vont perdre s'ils
ne changent pas leur stratégie. Il est clair que la poursuite de la politique
actuelle de la République d'Arménie et de la FRA se concentrant
exclusivement sur la reconnaissance du génocide arménien est une
impasse politique. Le temps est précieux dans le cas arménien.
Deuxièmement, cette politique est centrée sur l'identité, comme si
l'identité des Arméniens relevait uniquement du génocide arménien et des
propriétés religieuses", a-t-il dit.
Il a noté qu'il n'est pas nécessaire que la Turquie reconnaisse comme
génocide les actes qu'elle a commis contre les Arméniens pour que les
Arméniens demandent restitution et réparation.
"La nature du préjudice est la base de la réparation et non la qualification
du crime", a-t-il expliqué. "Le processus de reconnaissance politique n'est
pas central, sauf aux États-Unis. J'affirme que c'est une erreur majeure
d'y investir tous les efforts. Il s'agit d'une stratégie défensive et réactive,
qui nous fait perdre trop de temps. Le temps est critique. Cela pose déjà
de sérieux problèmes juridiques. Les Arméniens doivent s'engager dans
une bataille stratégique centrée sur les réparations. Dans cette stratégie,
les tribunaux américains peuvent constituer un espace judiciaire essentiel.
Le gouvernement des États-Unis doit toutefois modifier sa politique à
l'égard de la Turquie. Tous les accords de réparations qui ont réussi dans
les dernières décennies ont été possibles grâce aux pressions politiques du
gouvernement fédéral américain sur les pays débiteurs [Nota CVAN : au
sens moral]. Les États-Unis pourraient également préconiser un
mécanisme d'arbitrage entre les Arméniens et la Turquie."
Kalfayan préconise une "approche stratégique" pour sortir de l'impasse.
"La culpabilité et la dette de la Turquie sont des atouts politiques et
stratégiques inutilisés. La République d'Arménie doit comprendre et
soutenir cette stratégie, et ne pas rester un simple observateur", a-t-il dit.
À cet effet, il a tenté depuis dix ans de rassembler des groupes, dont le
Bureau Central de la FRA, le Ministère des affaires étrangères de l'Arménie
et d'autres participants afin de se joindre à une nouvelle approche en
matière de réparations, impliquant une approche juridique rationnelle.
"À cette fin, j'ai réuni un groupe de spécialistes et de jurisconsultes de
premier ordre dans le groupe AGIR: Action Group for the International
Reparationof Armenian Genocide [Groupe d'action pour la réparation
internationale du génocide arménien]. En vain jusqu'à présent... mais je
suis optimiste", a-t-il dit.
En 2016, la branche de Los Angeles de l'Association du barreau arménien
a créé son propre Comité des réparations, et le Comité national arménien
[ANCA] vient d'annoncer la création d'un autre centre juridique à
Washington, a-t-il ajouté.
"À un moment donné, tous ces groupes devront travailler ensemble parce
que les Arméniens ne peuvent se permettre d'avoir des stratégies et des
actions dispersées pour la réparation collective. En outre, ce serait ridicule
parce que beaucoup de travail a été fait pour analyser les voies juridiques
potentielles et ces groupes vont dépenser des ressources pour parvenir
aux mêmes conclusions ou réinventer la roue", a déclaré Kalfayan. "À
terme, il n'y a pas de place pour deux stratégies ou plus: la stratégie doit
être unique et soutenue au niveau pan-arménien, y compris par la
diplomatie de la République d'Arménie; sinon rien ne se passera."
En fait, il conclut en préconisant la création d'une institution spécifique
chargée de centraliser et d'examiner les réclamations juridiques.
Les réparations n'ont pas besoin de se traduire précisément en dollars et
en cents, mais plutôt en incluant la reconnaissance de la culpabilité, puis
en utilisant cela pour des mesures réparatrices. Les options immédiates et
faisables, a-t-il dit, comprennent l'évolution des manuels d'histoire dans
les écoles turques.
"Il y a de bien meilleures choses à obtenir de la Turquie que de l'argent",
a-t-il ajouté, telles que "le libre accès à la mer Noire."
"Nous devrions envisager les compensations autrement", a-t-il noté. En
outre, les changements de frontière ne sont pas susceptibles de se
produire un jour; ils sont même irréalistes.
"En 1915, nous commencions à parler de crimes contre l'humanité", a-t-il
dit. "Au moment où le génocide a commencé, de tels crimes étaient déjà
strictement interdits. Ces crimes n'avaient pas de nom. Le crime contre
l'humanité a été défini lors des procès de Nuremberg."
L'un des problèmes est qu'il n'existe pas de convention conclue pour les
crimes contre l'humanité, puisque la plupart des pays ciblent un segment
de leur propre population à un moment donné.
Dans l'affaire arménienne, a-t-il expliqué, il existe des revendications tant
individuelles que collectives. Les revendications individuelles concernent
principalement des pertes de biens et des pertes financières/commerciales,
suite aux confiscations par les autorités centrales.
"Pour tout ceci, tout un chacun peut et doit aller devant les tribunaux en
Turquie s'il a encore les actes [Nota CVAN : de propriété]", a-t-il dit.
Il a dit qu'il existe déjà des cas de descendants américano-arméniens des
survivants du génocide qui ont porté leurs griefs devant les tribunaux
turcs. Une plaignante a demandé la restitution de terres à Diyarbakir. Elle
a rencontré des problèmes de procédure, y compris la question de la
prescription, mais la cour a admis que le Trésor turc n'avait pas fait tous
les efforts possibles pour rechercher le propriétaire du terrain et lui a donc
permis d'obtenir un renvoi du procès sur le fond.
Il a admis cependant que "de tels cas sont très rares."
La Turquie peut être amenée à se présenter à la table des négociations
concernant les réparations. L'une des raisons peut être une action en
justice, où une ou deux grandes puissances favorables aux Arméniens par exemple la Russie et les États-Unis - peuvent exercer des pressions
sur la Turquie pour l'amener à la table des négociations. Les Arméniens
peuvent regrouper leurs réclamations pour créer une sorte de recours
collectif, s'ils créent un organe à travers des protagonistes tels que la FRA
et la République d'Arménie, pour passer au crible les réclamations. Si une
telle action doit se produire, "nous devons commencer maintenant", a-t-il
dit.
Dans le même temps, a-t-il dit, le lobby arménien devrait travailler avec
ses homologues juifs. "Israël a une alliance très étrange avec
l'Azerbaïdjan et la Turquie", a-t-il dit.
L'Arménie et les préoccupations domestiques
Kalfayan a longtemps aidé le système juridique en Arménie, en
contribuant à la création du Barreau arménien, avec l'aide du Conseil de
l'Europe et de la Commission européenne. Ce qu'il voit là-bas ne le rend
pas heureux; en fait, il est indigné.
Les droits et libertés s'érodent, dit Kalfayan, et la diaspora regarde
passivement. "Le pays se vide de sa population et son intégrité est
menacée. Les communautés de la diaspora et leurs «dirigeants» restent
passifs, se cachant derrière l'argument légaliste, alors que le pays coule
en raison de la façon dont il est gouverné. Le pays a perdu toute
souveraineté économique, diplomatique et sécuritaire, et est sur le point
de s'effondrer. Cela peut être irréversible si rien n'est fait maintenant", at-il souligné.
Kalfayan a déclaré que l'action est la seule voie à suivre en Arménie. "Je
soutiens toutes les pétitions récentes qui plaident en faveur de la
participation de la diaspora. La protection et la promotion des droits
fondamentaux et de la démocratie en Arménie ne sont pas des «vœux
pieux». La République d'Arménie s'est construite, depuis 1991, sur le
mépris du peuple. Ni sa voix (votes), ni ses droits et ses libertés ne sont
respectés. Il n'y a pas d'avenir sans le rétablissement de la souveraineté
populaire. La diaspora mourra à long terme si l'Arménie disparaît", a-t-il
dit.
La situation actuelle en Arménie, a-t-il ajouté, est une «pyramide
oligarchique» et la majorité de l'industrie et des infrastructures est dans
les mains de la Russie.
"L'Arménie pourrait bien finir par être une province de la Fédération de
Russie", a-t-il déclaré.
Quant à l'avenir de l'Arménie, il a des pronostics durs. "Tous ceux qui
gouvernent actuellement doivent quitter leurs fonctions; les gens n'auront
jamais confiance en eux", a-t-il dit. "L'intelligentsia de l'Arménie est partie
au début des années 1990." Les gens vont revenir, dit-il, s'il y a un
changement de régime.
En conclusion, Kalfayan reste actif - optimiste mais vigilant. "L'histoire de
ma grand-mère a façonné profondément mes activités et mes luttes. Je
suis un militant depuis que j'ai 17 ans et je vais en rester un. Je lutte pour
la justice et je suis cohérent dans la défense des principes,
indépendamment de qui cela peut concerner. Je suis encore un rebelle. Je
ne peux pas rester passif."
Traduction Collectif VAN - 5 novembre 2016 - www.collectifvan.org
Lire aussi :
Le Sénat vote la pénalisation de la négation du génocide des Tutsi
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94703
La loi Égalité et Citoyenneté adoptée à l'Assemblée nationale
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94194
Loi anti-négationniste : Le changement, c'est du vent ?
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94125
Pénalisation du négationnisme : le texte et la vidéo
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94158
Affaire Perinçek/Suisse : La CEDH ouvre un boulevard au négationnisme
turc http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92153
Plus d'espoir de loi contre la négation du génocide arménien?
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=92883
URL originale :
http://www.mirrorspectator.com/2016/10/27/philippe-kalfayan-at-theintersection-of-law-justice-and-rebellion/
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94859
Communiqué du HDP-Europe suite aux arrestations
de leurs représentants en Turquie
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
invite à lire ce Communiqué de presse du HDP-Europe suite aux
arrestations de leurs représentants en Turquie.
HDP-Europe
4 novembre 2016
Communiqué de presse suite à l’arrestation de nos coprésidents Selahttin Demirtas et Figen Yuksekdag ainsi
que 10 députés de notre parti :
Après avoir ciblé un grand nombre de représentants municipaux kurdes, le
régime de l’AKP a commencé une rafle, hier tard dans la nuit, contre les
députés du HDP: les policiers ont d’abord fait une descente dans les
maisons des co-présidents du HDP Selahattin Demirtas et Figen
Yüksekdag, et ont ensuite procédé à l’arrestation des députés Sirri
Sureyya Onder, Nursel Aydogan, Ferhat Encu, Gulser Yildirim, Leyla Birlik,
Ziya Pir, Abdullah Zeydan, Idris Baluken, et Imam Tascier.
Le gouvernement turc de l’AKP et son président Erdogan sont en train
d’imposer un agenda extrêmement autoritaire aux Peuples de la Turquie.
En se servant du coup d’Etat du 15 juillet dernier comme une opportunité
pour consolider son règne, Erdogan s’est fixé comme objectif d’écarter
chacune des voix d’opposition dans le pays, et a pris particulièrement
comme cible notre formation politique le HDP, qui avait empêché à deux
reprises l’AKP de rassembler le nombre de sièges parlementaires
nécessaires pour procéder aux changements constitutionnels nécessaires
afin d’instaurer un système présidentiel. L’objectif du gouvernement à
présent est de paralyser notre parti avant que ne se tienne un référendum
possible sur le système présidentiel ou des élections anticipées en 2017,
de peur que le HDP ne le bloque de nouveau dans les urnes.
Des milliers de dirigeants de notre parti, de maires élus et membres de
Conseils municipaux affiliés au HDP et à notre parti frère, le DBP, ont été
incarcérés suite à des accusations sans fondements depuis notre victoire
électorale du 07juin 2015 et particulièrement depuis le coup d’Etat
manqué du 15 juillet dernier.
Avec la mise en application des mesures d’Etat d’urgence post-coup d’Etat,
Erdogan a contribué à polariser d’avantage la société et à approfondir les
conflits sectaires et ethniques dans le but de consolider la formation de
l’alliance entre les réactionnaires ultra-nationalistes de l’extrême droite et
les islamistes, alliance projetée immédiatement après le coup d’Etat
manqué et considérée comme la garantie la plus fiable pour atteindre
l’objectif du « Système présidentiel à la turc », ou de dictature totale. Ce
système nuirait non seulement aux minorités, aux femmes et aux classes
défavorisées, mais déstabiliserait la région, particulièrement l’Irak et la
Syrie, et provoquera de grands défis en terme de sécurité, réfugiés et
d’économie.
Il n’existe plus de liberté d’expressions ni de la presse, pas de liberté
académique, ni de système judiciaire équitable et indépendant dans le
pays. Avec les décrets gouvernementaux, plus de 170 agences de presses
critiques envers le gouvernement ont été interdits. Les médias kurdes et
alévis ont été anéantis, 30 maires kurdes démocratiquement élus se
trouvent actuellement en prison et 70 d’entre eux ont été destitués
jusqu’à présent. Plus de 130 journalistes sont en prison, dont des
intellectuels et auteurs de renommée internationale, des dizaines de
milliers de professeurs et académiciens ont été suspendus, plus de 80000
fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions, et 40000 personnes sont
toujours en prison.
Nous appelons tous les progressistes et démocrates à se mobiliser pour
protester contre le génocide politique mené par l’Etat turc et son président
Erdogan. Nous estimons qu’il est temps de dénoncer ce crime contre
l’humanité commis sous les yeux indifférents du monde et de l’Europe.
La représentation du HDP en Europe.
http://fr.hdpeurope.com/?p=3731
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94862
Selahattin Demirtaş : “Je ne serai pas une
marionnette dans ce théâtre judiciaire”
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous
présente ici la traduction d'un article en turc paru sur AGOS faite
par Kedistan le 4 novembre 2016.
Kedistan
Demirtaş, lettre aux amis et extraits de sa défense
4 novembre 2016
Après son interrogatoire par le Procureur, le Co-président du HDP
Selahattin Demirtaş, a été arrêté et transféré devant un tribunal. Demirtaş
n’a pas répondu aux questions qui lui ont été posées lors de
l’interrogatoire.
Demirtaş : “Je ne serai pas une marionnette dans ce théâtre judiciaire”
Demirtaş a exprimé ainsi sa défense :
Je ne veux pas répondre aux questions sur les accusations alléguées
contre moi. Je veux simplement faire une déclaration.
Nous sommes les représentants élus des peuples. Nous ne nous
représentons pas nous-mêmes, à titre personnel, mais représentons les
masses qui nous ont élus, nous représentons notre électorat.
Je suis devant vous en tant qu’un membre du Parlement, un député ayant
l’immunité législative. Je ne laisserai jamais personne bafouer ni le
mandat dont je suis le porteur, ni la volonté de mon peuple. Je n’ai
aucune réticence, aucune appréhension à rendre des comptes devant une
justice impartiale. Et il n’y a rien dont je ne puisse pas répondre.
Mais je n’accepterai jamais de me soumettre aux juges et aux procureurs
qui font des courbettes, à la solde du pouvoir, tandis que la dignité de
l’appareil judiciaire de notre pays est piétinée. Je n’ai aucun grief
individuel et je ne veux pas vous manquer de respect en tant que
personnes. Cependant, je ne serai pas l’une des marionnettes de cette
mascarade judiciaire créée de toutes pièces sur ordre d’Erdoğan dont le
passé est entaché par ailleurs par de nombreux manquements éthiques et
moraux. Je ne répondrai à aucune de vos questions.
Je ne pense pas qu’une procédure judiciaire instruite par vous pourrait
être juste et légitime. Même ma détention ici aujourd’hui est illégale.
Sur la scène politique, les interlocuteurs des politiciens sont des politiciens
et non pas le pouvoir judiciaire. Dans ce contexte, vous, les procureurs et
juges, qui êtes censés respecter les principes universels et démocratiques
du Droit et les conventions internationales signées par la Turquie qui sont
parties intégrantes de la Constitution, vous devriez refuser de prendre
part aux manigances et autres manoeuvres politiciennes. Je ne demande
et n’attends rien de vous. Seul le peuple qui m’a élu peut m’interroger sur
mes activités politiques.
Demirtaş a fait parvenir également une lettre manuscrite :
Nous sommes face au coup d’état civil qui continue avec le leadership du
gouvernement et du Palais. Moi et mes camarades, allons continuer à
rester droit debout, contre ce coup d’état civil, partout et à toutes les
étapes. Nous voulons que cela se sache que nous resterons étroitement
liés à la lutte pour la paix, la liberté et la démocratie, que notre Peuple
mène avec dévouement.
Ces jours de persécution se termineront tôt ou tard face à notre résistance.
Ceux qui pensaient qu’ils pouvaient casser notre volonté, n’ont fait que
confirmer avec ces bas complots leur médiocrité. Quelles que soient les
conditions, nous allons continuer à mener notre combat politique. Nous
allons continuer à répéter notre appel pour la Paix. Je transmets mes
salutations et affections à tous les amis.
Traductions collectives
Lire l'article en turc ICI
http://www.agos.com.tr/tr/yazi/16916/demirtas-yargi-tiyatrosununfigurani-olmayacagim
http://www.kedistan.net/2016/11/04/demirtas-defense-lettre/
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94861
Collectif VAN : l'éphéméride du 07 Novembre
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique
Ephéméride est à retrouver quotidiennement sur le site du
Collectif VAN. Elle recense la liste d’événements survenus à une
date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les
thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du
Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de
nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée).
Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN dans
la Rubrique Actions VAN, en cliquant sur ces liens:
Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie)
http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673
Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie)
http://collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304
Ça s’est passé un 07 novembre (les événements sont
classés du plus ancien au plus récent) :
7 novembre 1876 -- La Russie se prépare à une guerre avec l'empire
ottoman.
Nouvel Obs : L'éphéméride du lundi 7 novembre 2011
7 novembre 1915 -- Empire ottoman : l’ambassadeur d’Autriche en
Turquie, lors de la Première Guerre Mondiale, Pallavicini, dans deux
rapports à Vienne, relate des extraits des échanges avec le Grand Vizir
Ottoman, confirmant les déclarations d’après-guerre de ce dernier, cités
ci-dessus. Le 7 novembre 1915 (l’anniversaire du début officiel de la
guerre avec la Russie) dans un télégramme chiffré marqué « très
confidentiel » (streng vertraulich), Pallavicini déclarait que Said Halim
n’était pas d’accord avec la politique de Talat envers les Arméniens, et
qu’il n’excusait pas « le penchant pour créer un état national (homogène)
en détruisant les éléments étrangers » (die Tendenz einen nationalen Stat
durch Vernichtung der Fremden Elemente w schaffen).
Imprescriptible : Aveux des ex-Officiels civils et militaires
7 novembre 1916 -- France : lettre du 7 novembre 1916 de M. Aristide
Briand, Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangère, à M. Louis
Martin, sénateur du Var.
Ainsi que vous le déclarez dans la lettre que vous avez bien voulu
m'adresser au sujet de la situation des Arméniens, la France, oubliant ses
propres épreuves, a partagé l'émotion douloureuse des nations civilisées
devant l'horreur des atrocités commises contre les Arméniens. Elle a
détourné un moment ses pensées des crimes perpétrés sur son territoire
contre la population civile pour adresser l'hommage de sa pitié à ces
autres martyrs du droit et de la justice. Le Gouvernement de la
République a tenu dans les circonstances solennelles à flétrir les crimes
des Jeunes-Turcs et à livrer au jugement de la conscience humaine leur
monstrueux projet d'extermination de toute une race, coupable à leurs
yeux d'avoir aimé le progrès et la civilisation. Les représentants de la
France auprès des Puissances neutres ont été mis en possession de tous
les documents qui devaient leur permettre de faire connaître autour d'eux
les événements survenus. Pour l'honneur de l'humanité, nous devons
conserver l'espoir que les protestations indignées que certaines de ces
Puissances ont déjà fait entendre à Constantinople contribueront à
soustraire la Nation Arménienne à de nouveaux attentats.
Reproduit d'après : Basmadjian K.J., Histoire Morderne des Arméniens,
Paris, J. Gamber, 1922 (p. 220-221)
Imprescriptible : Lettre à Louis Martin
7 novembre 1917 -- Pendant la guerre mondiale, une grande partie de
l'Arménie turque avait été libérée par l'armée russe dans les rangs de
laquelle combattaient de nombreux Arméniens de Russie. Après la
révolution bolchéviste du 7 novembre 1917, l'armistice russo-turc conclu
le 18 décembre à Erzinghian et la retraite des troupes russes
désorganisées par la propagande communiste, les troupes arméniennes,
aidées de volontaires russes, reformèrent le front oriental.
Mandelstam, André. La Société des Nations et les Puissances devant le
problème arménien, Paris, Pédone, 1926 ; rééd. Imprimerie Hamaskaïne,
1970.
Imprescriptible : L'Arménie russe pendant la Grande Guerre et après
l'armistice de Lemnos
7 novembre 1918 -- Empire ottoman : la destruction systématique de
documents semble être une partie significative de notre culture. Le
quotidien Sabah, dans son édition du 7 novembre 1918, précisait que les
documents officiels relatifs au Génocide arménien cherchés ensuite par le
gouvernement, n'avaient pas pu être trouvés. Il déclare en outre que
Talaat Pacha et son entourage, avant de quitter le gouvernement, avaient
probablement détruit la totalité des ordres relatifs à l'ensemble du
Génocide arménien.
Par Taner Akcam. Journal Radikal du 26 décembre 2004.
Imprescriptible : Le nettoyage des archives ottomanes
7 novembre 1921 -- Turquie : Talaat est condamné à mort par un
tribunal turc pour son rôle dans le génocide arménien.
American University of Armenia : This day in Armenian history
7 novembre 1938 -- France : Ernst vom Rath, conseiller de l'ambassade
d'Allemagne à Paris, est assassiné par un jeune Juif polonais qui voulait
protester contre le sort fait aux Juifs allemands. Le soir du 9 novembre,
Goebbels jette les militants nazis dans les rues pour venger la mort de
vom Rath. Les SA, les SS et les Jeunesses hitlériennes pillent les
synagogues et les locaux des organisations juives allemandes, les
magasins et les biens des Juifs.
Wikipédia : Juifs d'Allemagne sous le Troisième Reich
7 novembre 1939 -- Plus de 2 000 juifs sont déportés de Poznan (Posen)
vers le Gouvernement général (Pologne) après l'annexion du Wartheland
au Reich allemand.
Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas
7 novembre 1940 -- Alexander Palfinger, adjoint au responsable des
affaires du Ghetto de Lodz, Hans Biebow, rédige un rapport dont voici un
passage :
« La mort rapide des Juifs nous est complètement indifférente, sinon
souhaitable, pour peu que ses effets concommitants n’affectent pas les
intérêts du peuple allemand. Dans la mesure, cependant, où ces gens
doivent être mis au service de l’Etat, selon les instructions du
Reichsführer-SS [Himmler], les conditions les plus primitives doivent être
créées à cette fin. »
PHDN : L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains
7 novembre 1941 -- 3 000 juifs de Kalwarya (Minsk, R.S.S. de
Biélorussie) sont conduits hors de la ville pour être fusillés par les SS.
- Pendant plusieurs jours, les SS assassinent 20 000 juifs de la ville de
Bobruisk (R.S.S. de Biélorussie).
- 12 000 juifs du ghetto de Minsk (capitale de la R.S.S. de Biélorussie)
sont déportés à Tuchinka, où ils sont fusillés par les SS.
- Durant trois jours, 8 000 juifs, environ du ghetto de Dünaburg (Dvinsk,
R.S.S. de Lettonie), en majorité des femmes et des enfants, sont conduits
dans la zone de Pogulyanka, près de la ville, et fusillés par les SS et des
volontaires lettons.
- Les juifs de Darabani, Dorohoi, Targu-Jiu et Turnu-Severin (Roumanie)
sont conduits à pied en Transnitrie, où la plupart d'entre eux périront.
- 350 juifs de Hermanovice sont conduits par les SS à Szarkovczyzna
(Pologne) pour y être soumis au travail forcé.
Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas
7 novembre 1942 -- En deux jours, 1 300 juifs du ghetto de Jaworow
(province de Lvov, R.S. d'Ukraine) sont déportés au camp d'extermination
de Belzec. 200 juifs sont fusillés sur place, mais 200 autres fuient dans les
bois, où ils forment des unités de partisans. Tous seront tués au combat.
- 18 juifs vivent encore à Kuty (province de Stanislavov, R.S.S. d'Ukraine).
En ce jour, 16 d'entre eux sont tués, 2 parviennent à fuir.
Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas
7 novembre 1944 -- Exécution de Hannah Szenes, originaire de
Budapest, poétesse et combattante de la Haganah : elle avait été envoyée
par celle-ci de Palestine, avec un groupe de parachutistes, afin d'organiser
la résistance juive en Hongrie. Ayant franchi la frontière le 7 juin, elle fut
arrêtée par la police hongroise. En dépit de tortures cruelles, elle ne parla
pas.
Skynet : 7 novembre, ce jour-là, n’oubliez pas
7 novembre 2000 -- Le Sénat reconnaît le génocide arménien : 7
novembre 2000
Le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi (déposée par
MM. Jacques Pelletier, Robert Bret, Jean-Claude Gaudin, Bernard Piras,
Michel Mercier, Jacques Oudin, le 28 octobre 2000) dont la teneur suit :
Article unique : La France reconnait publiquement le génocide arménien
de 1915.
Patrick Dévedjian : La France reconnaît publiquement le génocide
arménien de 1915
7 novembre 2008 -- Le plus célèbre éditorialiste de Turquie, Mehmet Ali
Birand, a signé le 7 novembre 2008 un article où il appelle la Turquie à se
préparer au choc arménien qui va résulter de l’élection de Barack Obama
à la présidence des Etats-Unis. Selon Birand, l’élection d’Obama
représente un tremblement de terre pour la Turquie : le nouveau
président américain compte en effet, faire adopter par le Congrès US, la
reconnaissance officielle du génocide arménien de 1915. Au-delà de
l’analyse cynique faite par Birand, notons le vocabulaire choquant du plus
grand journaliste turc qui affirme : « l’Amérique a fait un pas important
vers une réconciliation avec son passé », mais « Il nous faut attendre la
réaction d’une partie de la population qui est génétiquement hostile aux
nègres ». La presse turque, si prompte à mettre le terme génocide
arménien entre guillemets, ignore visiblement la portée injurieuse du
terme « nègre » qu’elle ne juge pas utile d’accompagner de guillemets.
Collectif VAN - Turquie : se préparer au choc arménien avec Obama
Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=58478
DIASPORA KURDE
Turquie : la diaspora kurde se mobilise contre les
purges
Franceinfo
Mis à jour le 06/11/2016 | 10:13, publié le 06/11/2016 | 10:13
Le président turc Recep Tayyip Erdogan continue à faire la chasse
à ses opposants. De nouvelles arrestations ont eu lieu parmi les
journalistes.
Depuis la tentative avortée de coup d'Etat militaire en juillet dernier, le
président Erdogan tente de faire le ménage dans les rangs de ses
opposants. Parmi les premiers visés, les journalistes ont encore connu une
vague d'arrestation, certains d'entre eux étant accusés par le régime
d'être pro-Kurdes.
Des manifestations dans l'Europe entière
Les communautés kurdes de toute l'Europe ont décidé de manifester leur
colère face à cette situation, de nombreux rassemblements ayant eu lieu
en Suisse, en Grèce ou encore place de la République à Paris. "Nous
voulons montrer à tout le monde ce qu'il se passe en Turquie, pour ne pas
aider l'Etat turc à continuer ses activités antidémocratiques", nous déclare
un manifestant. C'est en Allemagne, où la communauté turque est la plus
nombreuse, que les manifestations ont été les plus importantes, comme à
Cologne où plus de 6 000 personnes étaient rassemblées.
http://www.francetvinfo.fr/monde/turquie/turquie-la-diaspora-kurde-semobilise-contre-les-purges_1907659.html
[#Vidéo] Le soutien de la communauté arménienne
aux Kurdes de Marseille
Écrit par La Marseillaise
samedi 5 novembre 2016 18:08
Les membres de la communauté kurde de Marseille ont manifesté
ce samedi contre l'intensification de la répression qu'ils subissent
en Turquie.
Au lendemain d'une marche devant le consul de Turquie, les Kurdes de
Marseille sont venus exprimer une nouvelle fois leur colère, des réformés
jusqu'au Vieux-Port, et dénoncer la vague d'arrestations orchestrée par le
dirigeant turc contre un peuple qui est pourtant en première ligne de front
contre Daesh. Cette répression s'est traduite dans les derniers jours par
l'arrestation de deux membres dirigeants du HDP et de dix de leurs
camarades. A leur côté, des des organisations politiques et syndicale ainsi
que des représentants de la communauté arméniene. Nous avons
interrogé l'un d'un, Simon Azilazian, président de la CCAF Sud.
Plus d'infos à lire dans la Marseillaise du 7 novembre 2016.
http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/54172-video-le-soutien-dela-communaute-armenienne-aux-kurdes-de-marseille
TURQUIE
Turquie : le principal parti pro-kurde annonce le
boycott du Parlement
Les Echos Le 06/11 à 10:12
Le HDP, formation pro-kurde de l’opposition turque, a annoncé
dimanche qu’il allait limiter son travail après l’arrestation de ses
deux co-présidents et de plusieurs autres de ses députés.
Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation pro-kurde de
l'opposition turque, a annoncé dimanche qu'il allait limiter son travail au
Parlement après l'arrestation de ses deux co-présidents et de plusieurs
autres de ses députés .
La direction de la troisième force politique du pays a précisé que ses élus
ne prendraient plus part aux sessions en assemblée générale ou en
commissions. « A la suite de discussions entre notre groupe parlementaire
et notre direction, nous avons décidé de stopper nos contributions
législatives à la lumière de tout ce qui s'est passé », a annoncé le porteparole du parti, Ayhan Bilgen, dans une déclaration devant le siège du
HDP à Diyarbakir retransmise sur internet.
Contacté par Reuters, Bilgen a précisé par la suite que le HDP ne se
retirait pas du Parlement et que ses députés resteraient en fonctions, mais
qu'ils limiteraient leur travail.
Les deux co-présidents du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag,
ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi et placés en détention
provisoire. Dix autres députés du parti ont également été arrêtés, certains
ont depuis été remis en liberté. Les autorités turques, qui accusent le HDP
d'être la vitrine politique des séparatistes kurdes, leur reprochent d'avoir
refusé de témoigner dans des affaires de « propagande terroriste ».
Le coup de filet a suscité une vive réaction des Occidentaux, Européens en
tête, déjà préoccupés par la vaste purge dans la fonction publique
entamée après le coup d'Etat militaire manqué du 15 juillet.
Le HDP a obtenu cinq millions de voix lors des élections législatives de
novembre 2015, faisant élire 59 députés au Parlement, où siègent 550
élus. Leur immunité parlementaire a été levée l'été dernier.
En savoir plus sur
http://www.lesechos.fr/monde/europe/0211466692498-turquie-leprincipal-parti-pro-kurde-annonce-le-boycott-du-parlement2040654.php?kJfcQjUlHHStAGGl.99
Turquie : « C’est le 24 avril 1915 » affirme Garo
Paylan
NAM
Après que les dirigeants du Parti démocratique des peuples (en turc :
Halkların Demokratik Partisi, en kurde : Partiya Demokratîk a Gelan, HDP)
de Turquie aient été arrêtés et emprisonnés vendredi matin, Garo Paylan,
membre arménien au parlement turc de ce parti, a émis un avertissement
sur son compte Twitter disant que les événements en Turquie rappelaient
le 24 avril 1915.
“Nous vivons en 1915, c’est le 24 avril !“ a tweeté Garo Paylan après que
les chefs du principal parti prokurde de Turquie aient été placés en
détention préventive, quelques heures après leur arrestation par les
autorités, qui semblent franchir une nouvelle étape dans les purges
menées tous azimuts depuis le putsch avorté de juillet.
L’arrestation des coprésidents du Parti démocratique des peuples (HDP),
Selahattin Demirtas et de Mme Figen Yüksekdag, et de onze autres
députés de cette formation, a suscité des réactions indignées en Occident,
dont les relations avec la Turquie sont déjà tendues en raison des
atteintes aux libertés reprochées au pouvoir du président Recep Tayyip
Erdogan..
“La police turque a perquisitionné la maison à Ankara de Selahattin
Demirtas et la maison de Figen Yuksekdag à Diyarbakir ont déclaré les
avocats du parti.
La décision de placer les deux chefs du parti, ainsi que de trois autres élus
arrêtés, en détention préventive a été prise dans l’après-midi par un
tribunal de Diyarbakir, dans le cadre d’une enquête “antiterroriste“ liée au
PKK, selon l’agence progouvernementale Anadolu.
Le HDP, deuxième parti d’opposition en Turquie, a estimé dans un
communiqué que les arrestations marquaient “la fin de la
démocratie“ dans le pays.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s’est pour sa
part dite “extrêmement inquiète“ et indiqué qu’elle allait convoquer une
réunion des ambassadeurs de l’UE à Ankara. Berlin a annoncé avoir
convoqué le chargé d’affaires turc et le porte-parole de la chancelière
Angela Merkel a jugé ces arrestations “hautement alarmantes“.
Parmi les députés arrêtés figurent, outre les deux chefs, des poids lourds
du parti comme Idris Baluken, président du groupe parlementaire HDP, lui
aussi formellement placé en détention provisoire.
“C’est un coup d’Etat contre le HDP, c’est un coup d’Etat contre le
pluralisme, contre la diversité, contre l’égalité“, a déclaré Garo Paylan, un
député du HDP, lors d’une conférence de presse au quartier-général
stambouliote du parti.
“On nous claque la porte du Parlement au nez, cela veut dire ignorer le
vote de six millions de personnes, ignorer la demande démocratique de ce
peuple, leur espoir quant à une paix future“, a renchéri sa collègue Huda
Kaya.
“Le HDP appelle la communauté internationale à réagir contre le coup
d’Etat d’Erdogan“, a déclaré le parti sur Twitter, se référant au président
Tayyip Erdogan.
Dans le sillage de la répression gouvernementale contre le HDP, le Comité
National Arménien d’Amérique a lancé une action demandant à ses
partisans d’écrire des lettres exhortant le secrétaire d’Etat américain à
agir de manière décisive contre la tentative d’Erdogan de faire taire la
dernière force démocratique restante en Turquie.
“Les États-Unis doivent protester publiquement et avec force contre la
répression antidémocratique de la Turquie et exiger la libération des
responsables du HDP illégalement emprisonnés par le régime Erdogan.
Nous devons rompre avec la politique d’apaisement qui a échoué depuis
trop longtemps dans la politique américaine contre la Turquie, permettant
à l’armée de lobbyistes d’Ankara de compromettre les intérêts de notre
pays et les valeurs de notre pays », a déclaré le directeur général de
l’ANCA, Aram Hamparian.
Les Etats-Unis sont “profondément troublés“ par la détention en Turquie
de responsables politiques et élus prokurdes, a affirmé pour sa part
vendredi sur Twitter, Tom Malinowski, chargé des droits de l’homme au
département d’Etat américain.
“Quand des démocraties s’en prennent à des responsables élus, elles ont
le devoir de justifier leurs actions et de préserver la confiance dans le
système judiciaire“, a écrit M. Malinowski, sur le réseau social.
En France les sénateurs communistes ont réclamé un débat parlementaire
“dès“ la semaine prochaine sur la situation en Turquie après l’arrestation
dans la nuit de dirigeants et députés du principal parti prokurde de ce
pays, le Parti démocratique des peuples (HDP).
“Il est urgent qu’un débat soit organisé dès la semaine prochaine au
Parlement sur la situation préoccupante en Turquie“, écrivent les
sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen (CRC), ajoutant
que “le respect des Droits de l’Homme ne saurait être bafoué au nom
d’intérêts géopolitiques“.
Le groupe CRC “apporte son soutien sans faille à l’ensemble des
parlementaires arrêtés et exige que la France sorte de son silence face
aux attaques répétées du gouvernement turc à l’égard des forces
démocratiques et citoyennes“, poursuit le communiqué.
Il demande par ailleurs l’audition par la Haute Assemblée de Selahattin
Demirtas, co-président du HDP et député d’Istanbul, arrêté avec l’autre
dirigeante du parti, Mme Figen Yüksekdag, et au moins neuf autres
députés.
Cette opération “poursuit le glissement de la Turquie vers un État
autoritaire après la levée arbitraire et sans fondement de l’immunité
parlementaire de cinquante des cinquante-neuf députés du HDP en mai
dernier, l’organisation d’une purge suite à la tentative de coup d’État du
15 juillet et la fermeture administrative de 160 médias turcs“, affirme le
communiqué.
Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a ensuite fait part de sa
“colère“ et de sa “vive indignation“, estimant qu’avec ces arrestations, “le
président turc Recep Tayyip Erdogan franchit une nouvelle étape dans
l’établissement de la dictature“. Il a appelé à “amplifier la campagne
+#StopErdogan !+ “.
Pour le Parti socialiste, l’arrestation des deux co-présidents du HDP, “deux
personnalités démocratiquement élues et respectées en Turquie“, “est un
choc“.
“La lutte contre le terrorisme et contre les tentatives de déstabilisation
politique ne peut justifier toutes les atteintes aux libertés“, indique le parti
dans un communiqué, soulignant que “cette escalade sans fin“ suscite sa
“plus vive inquiétude“.
Le parti demande aux autorités turques de “justifier précisément leurs
accusations“ contre les responsables du HDP et appelle “les autorités
européennes et internationales à accentuer leur pression sur la Turquie
pour qu’elle reste fidèle aux principes et aux valeurs de la Convention
européenne des Droits de l’Homme“.
Berlin a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires turc, et le porteparole de la chancelière Angela Merkel a jugé ces arrestations “hautement
alarmantes“.
A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Romain Nadal
a déclaré que l’arrestation des élus HDP suscitait “une vive préoccupation“.
Dans un texte rédigé à la main lu par l’un de ses avocats, M. Demirtas
s’est dit victime d’un “coup civil par le gouvernement et le palais“.
Les mots “Nous allons à coup sûr gagner“ qu’il a lancés en turc au
moment de son arrestation ont été très partagés sur Twitter sous le
hasthtag #MutlakaKazanacagiz .
dimanche 6 novembre 2016,
Stéphane ©armenews.co
http://www.armenews.com/article.php3?id_article=133848
Le HDP “parti pro-kurde”, refrain médiatique
insupportable
Kedistan
Chroniques de Gisèle Güzel Koç
6 novembre 2016
Le HDP parti pro-kurde”… Appellation facile, lapidaire et simpliste, accolée
au mouvement d’opposition chaque fois qu’il en est question dans les
médias.
Non seulement cette appellation renvoie inévitablement au discours
dominant en Turquie, dirigé contre la seule opposition démocratique
capable de porter ce nom, (le trait d’union HDP = vitrine du PKK =
terrorisme), mais en plus elle passe par pertes et profits, à la fois une
période récente de la Turquie (soulèvements autour de Gezi), et les
composantes sociales, politiques, écologistes, féministes, représentants
des minorités qui constituent toujours ce mouvement et en ont fait
cette force unique.
De ce qui s’était traduit en juin 2015, par l’irruption dans le champ
électoral, d’un mûrissement politique des années Gezi, subsiste
aujourd’hui un parti attaqué de toutes parts, mais toujours représentant
d’un rassemblement de l’opposition démocratique dans sa quasi globalité.
Nous dirons quasi, car sur sa gauche, existent toujours de petits
mouvements qui font alliance ou non, selon les circonstances (gauche de
gauche turque ou groupes anarchistes…). Ce choix du combat au sein des
institutions n’a pas fait l’unanimité politique, mais est aussi une décision
prise au sein du mouvement kurde, dans la droite ligne d’une défense de
la paix. Ce même mouvement kurde a choisi de proposer une politique
pour l’ensemble des Peuples de Turquie. Et c’est sur celle-ci que se sont
rejoints les différents mouvements issus des luttes anti régime des années
précédentes.
Il n’y a donc pas une simple “convergence” au sein du HDP, mais création
d’un front original entre les propositions d’autonomie démocratique pour
la Turquie et les solutions de débouchés aux luttes recherchées dans bien
d’autres secteurs de la société civile, face à un Etat-nation turc oppresseur,
néolibéral et bigot. La non reconnaissance de toutes les minorités en
général, y compris femmes et LGBTI, la prédation sur l’environnement
exercée par les grands projets de développement qui ne rapportent qu’à
leurs initiateurs, l’écrasement social de classes populaires souvent
exploitées et discriminées comme minorité dans les métropoles, ont
produit des générations militantes qui naturellement se trouvent
regroupées sous ce label HDP.
Nier sa composante kurde serait une imbécilité. Oublier qu’elle n’est pas
“ethnique”, ou le laisser croire, est une cécité politique. Le HDP ne défend
aucun droit et aucune proposition démocratique qui ne saurait être
retenue par l’ensemble de la mosaïque turque. Et la façon dont ont
fonctionné les municipalités élues au Bakur est là, pour démontrer l’inanité
de cette appellation “pro kurde”. Et c’est aussi pour cela qu’en suspendant
et mettant sous tutelle AKP ces municipalités, le régime s’attaque à
l’ensemble de la Turquie, et non seulement aux seuls Kurdes.
Le HDP ne développe aucun nationalisme pan-Kurde, aucune volonté
sécessionniste pour le Bakur. Il a repris en grande partie les propositions
qui étaient sur la table lors du processus de négociations interrompu en
2015. L’autonomie d’administration est un processus démocratique
horizontal qui ne remet pas en cause “le vivre ensemble” à l’échelle de la
Turquie, mais institue des formes régionalisées de décisions
démocratiques pour les peuples des territoires. Le respect des cultures,
l’apprentissage des langues, le soin apporté à la stricte égalité
homme/femme, se pratique non seulement dans un cadre constitutionnel
éventuel, mais à échelle humaine, communaliste et locale. Nous sommes
là, très éloignés d’un nationalisme kurde qui lutterait pour son
“indépendance nationale”. Caractériser le parti HDP de “pro kurde” revient
à en donner cette image erronée.
L’histoire de la lutte du Peuple kurde ne date pas d’hier. Nous enfonçons
là une porte ouverte. Et si au fil des affrontements pour la reconnaissance
d’un Peuple opprimé face à l’Etat turc agresseur (pour la période la plus
récente, les années 1980, les années noires de 1990… et l’année
2015/2016…) le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et donc sa
branche clandestine et armée, a pris dans le cœur des populations kurdes
la première place, celles-ci n’en adhèrent-elles pas moins à une option de
Paix. Et lorsque cette option, représentée par le HDP, et d’autres
déclinaisons locales (DBP – Parti démocratique des régions), s’est
construite, avec une alliance/convergence sur l’ensemble de la Turquie,
elle a, dans le sondage que représenta l’élection législative de 2015, été
plébiscitée en maints endroits, malgré fraudes, terreurs et menaces.
C’est donc l’option politique de Paix, doublée d’une prise en compte de
toutEs, qui a été reconnue par des millions de turcs, quelle que soit leur
deuxième “identité”. Faudra-t-il donc des années encore, avant que
l’appellation “pro-kurde” ne soit plus un réflexe facile ?
A la décharge des médias européens, et des commentateurs/trices de
l’actualité de Turquie, il faut dire que la notion même de “parti”, dans les
républiques des Etats-nations qui sont les nôtres, dans les pays dits
occidentaux, reconnue dans les constitutions, est celle d’une machine à
“alternance de pouvoirs”. Là où des républiques jacobines centralisées ont
réduit les minorités, cela se manifeste par des droites, des gauches, des
centres, dans des cadres parlementaristes. Là où, comme en Belgique par
exemple, subsistent des revendications culturelles et linguistiques, les
appartenances nationalistes reprennent le dessus.
Quoi de plus simple, dans ce formatage de pensée en Etat-nation, que
d’emboîter le pas pour désigner l’opposition démocratique en Turquie, à
partir d’une “identification” ?
Cela se complique, quand c’est la “gauche” elle même, qui propage le
terme.
En ces temps de campagne électorale franco française, et au rythme où
les unEs et les autres se jettent à la figure les grands mots patriotiques,
on peut comprendre que cette question de la dénomination ethnique du
HDP n’en est justement pas une. Tel ou tel tribun peut alors défendre les
Kurdes, tout en les renvoyant à sa propre vision “nationale” de la question,
tout en oubliant justement que le principal parti d’opposition en Turquie
ne participe pas de sa vision “nationale” à lui pour le “Kurdistan”.
Flatter ce nationalisme là, ne fait qu’apporter de l’eau sale au moulin de
ceux qui jugeront les “otages”, en ce moment entre les mains d’Erdogan.
Et comme cette réflexion est née d’une autre, moins franco
française, publiée sur un réseau social, nous vous en faisons part
également :
Chers amis,
Vous entendez sûrement souvent parler ces jours-ci du parti HDP (Parti
démocratique des peuples) dont plusieurs cadres – y compris ses deux codirigeants – ont été arrêtés par le régime d’Erdogan.
J’imagine que la seule chose que beaucoup d’entre vous savent sur ce
parti, c’est qu’il est pro-Kurde.
Normal, c’est le seul qualificatif utilisé pratiquement par la totalité des
médias français. Alors pour ceux d’entre vous que ça intéresse, et je vous
prie amicalement de vous y intéresser, voici quelques informations
fondamentales sur le HDP que je trouve plus que regrettables d’ignorer.
C’est un parti évidemment issu du mouvement politique kurde, mais qui
ne se réduit pas à ça et qui comporte en son sein différents groupes, et de
nombreux membres et députés qui ne sont pas Kurdes.
C’est un parti de « gauche » et « socialiste » (le seul au Parlement en
Turquie). Il est accessoirement affilié au Parti socialiste européen et à
l’Internationale socialiste.
C’est un parti écologiste (le seul également au Parlement en Turquie).
C’est un parti féministe, paritaire et qui défend ouvertement les droit des
LGBTI (le seul encore au Parlement en Turquie).
C’est un parti qui défend plus d’autonomie démocratique régionale, et ce
pour toutes les régions de la Turquie, pas seulement les régions
majoritairement kurdes.
C’est un parti qui défend les droits et les libertés de toutes les minorités
de Turquie, y compris des Arméniens (le seul, oui encore, au Parlement en
Turquie) et pas seulement ceux des Kurdes.
C’est un parti laïque, qui défend la liberté de culte et la séparation des
affaires religieuses des affaires étatiques et qui prévoit la suppression du
Ministère des affaires religieuses (Et c’est le seul ).
Ce parti a obtenu, en juin 2016 près de 6 million de votes (autour de 13%
des voix), avec aussi le soutien de nombreux “Turcs” démocrates et/ou de
gauche. Ayant obtenu 80 sièges à l’Assemblée, il a empêché l’AKP
d’obtenir la majorité suffisante qu’il guettait pour changer la Constitution
et passer au régime présidentialiste souhaité par Erdogan. Ce dernier a
refusé d’admettre les résultats de ces élections, annoncé des élections
anticipées et depuis cette date, l’armée turque a littéralement assiégé
plusieurs villes kurdes dans le cadre de ses “opérations contre le PKK”, en
causant la morts de centaines de civils kurdes.
Le HDP a subi un nombre incessant d’attaques. Les attentats de Daesh
visant les Kurdes de Turquie se sont multipliés. L’AKP a réussi à faire
voter (avec la complicité des autres partis “d’opposition”) la suppression
de l’immunité parlementaire pour les députés du HDP – première étape de
la charade dictatoriale dont l’arrestation cette semaine des cadres du HDP
est la dernière étape –
Le HDP n’est pas un parti nationaliste, séparatiste, indépendantiste,
belliciste – pour lequel la seule appellation “pro-Kurde” pourrait laisser
penser. Au contraire c’est, selon moi et beaucoup d’autres Turcs, le seul
parti réellement démocratique de la Turquie.
En tout cas ce sont mes opinions en tant que citoyen turc et chercheur
spécialiste de Turquie – pour ce que ça vaut.
Et s’il fallait enfoncer le clou sur la nature de ce parti, il suffirait de
constater la décision prise, suite à l’emprisonnement de nombre des leurs,
par les députéEs HDP, d’entamer un boycott parlementaire, y compris
dans la participation à des commissions, en déclarant que désormais, les
élus restants se « consacreront à celles et ceux qui les soutiennent et les
ont élus, dans les villes, les régions et les campagnes ».
Là où est le Peuple, seront ses députés. Les maires et co-maires destitués
par décret avaient entamé une démarche analogue, en disant « de maison
en maison, là est la commune ».
Evidemment, vu d’ici… Mais l’opposition démocratique en Turquie,
et le processus politique en cours chez les voisins du Rojava, ont
décidément beaucoup à apporter à la réflexion politique.
Rédaction par Kedistan. |
http://www.kedistan.net/2016/11/06/hdp-pro-kurde-refraininsupportable/
Dans la Turquie Islamiste même les Arméniens Morts
ne peuvent reposer en paix
Ce que les Ottomans ont fait au cours du génocide de
1915 (et ce que la Turquie fait encore aujourd’hui)
ressemble beaucoup à ce que fait l’état Islamique.
NAM
Tandis que dans la plupart des lieux du monde, on est choqué par les
atrocités commises par l’état Islamique contre les communautés nonmusulmanes, en Syrie et en Iraq, une communauté non-musulmane en
Turquie, les Arméniens, souffre depuis des décennies - essentiellement
abandonnée par le monde.
Ce qu’ont fait les Ottomans au cours du génocide de 1915 (et ce que la
Turquie fait encore aujourd’hui) est très similaire à e que fait l’état
islamique. Tracer des parallèles entre le passé et le présent est très utile
pour la compréhension de la continuité, de l’universalité et de l’horreur du
génocide islamique djihadiste.
Même si 101 années se sont écoulées depuis que le génocide de 1915
s’est abattu sur les Chrétiens arméniens, commis par de l’Empire ottoman,
les quelques maisons, églises et même cimetières de victimes restants
sont encore pris pour cibles à la fois par les autorités d’état et par les
autorités locales de Turquie. Pour une grande part, le public est lui aussi
complice, gardant le silence face à ces injustices.
Aujourd’hui, les Arméniens, dans leur ancienne patrie à l’intérieur des
frontières de la Turquie se sont pratiquement éteints. Mais en Turquie,
même les Arméniens morts ne sont pas autorisés à reposer en paix.
“ Des douzaines de tombes ont été creusées et des os ont été déterrés “,
nous dit Aziz Dagci, le chef de l’Association des Minorités Arméniennes,
qui a déposé une plainte criminelle dans la ville de Mouch, pour fait de
destruction de tombes dont certaines ont été creusées dans les années
1800.
“ Ils faut qu’ils cessent d’excaver nos tombes. Seuls s’y trouvent nos
morts “, dit-il. “ Et ils devraient aussi arrêter de détruire notre monastère
“.
Pour la plupart, les media du monde sont muets sur les abus de droits de
l’homme dont les Arméniens et les autres Chrétiens subissent en Turquie.
Leur seul point de fixation est semble-t-il l’état Islamique. Il est
regrettable de voir ce que les Arméniens et d’autres Chrétiens subissent
en Turquie, un pays membre de l’Otan.
En 2013, par exemple, 500 maisons historiques arméniennes dans le
quartier Kale de Mouch ont été démolies dans le cadre du projet
gouvernemental de “ renouvellement urbain “ (voir une vidéo de
démolition de maisons).
“ Cette destruction totale d’une culture... “, a écrit le chercheur Varak
Ketsemanian, “ est une politique constante du gouvernement turc ; il en
use comme d’un instrument de contre-propagande contre les
revendications arméniennes qui affirment leur présence sur ces terres
avant 1915. Bien que cette politique ne comporte pas de massacres ou de
déportations, elle est la continuation de la même politique adoptée en
1915 “.
À nouveau, en 2013, un restaurant a été construit sur le cimetière
arménien dans la ville de Tekirdag en Thrace de l’est.
“ Au cours de la construction, les os dans le cimetière étaient éparpillés de
tous côtés et quelques uns ont été jetés dans les poubelles. Les pierres
tombales, volées du cimetière en ville, ont été employées comme dalles
au-dessus de regards et des pierres tombales ont été retrouvées ailleurs
sur le site de travaux d’infrastructure “, rapporte le journal Taraf.
Taraf a également rapporté que dans la ville d’Anatolie centrale de Sivas,
“ le cimetière arménien dans la ville a été pillé lors de la construction
d’une route et des ossements humains éparpillés sur les bas-côtés de la
route. On ignore ce que sont devenues les pierres tombales “.
Mouch avait une vivante communauté arménienne avant 1915. Les
statistiques montren qu’avat le génocide, 140 555 Arméniens vivaient
dans les 339 villages de Mouch. Il y avait 228 églises, 94 monastères, 53
lieux consacrés et 135 écoles avec 5 669 étudiants. La ville est aussi le
sujet de nombreuses chansons et histoires folkloriques arméniennes, dont
la chanson d’amour “ Golo “, interprêtée par la chanteuse arménienne
Hasmik Harutyunyan.
D’après le recensement ottoman de 1917, cependant, 99 pourcent des
Arméniens de la région ont été déclarés “ disparus “. De toute évidence, le
terme ’ disparu ’ dans le dictionnaire ottoman turc signifie “ massacré “ ou
“ déporté “ - et par les méthodes les plus brutales imaginables.
“ Quelques uns des enfants ont été brûlés vifs, les autres ont été
empoisonnés ou noyés, sont morts de faim, ou de maladie “, d’après le
Muséum-Institut du Génocide Arménien.
“ Je suis certain “, a dit Henry Morgenthau, l’ambassadeur des USA dans
l’Empire ottoman, “ que la totalité de l’histoire de la race humaine ne
contient aucun épisode à ce point horrible “. Les grand massacres et les
persécutions du passé paraissent presqu’insignifiantes comparés aux
souffrances de la race arménienne en 1915. (*)
La plupart des Arméniens ont été éradiqués de Mouch, comme dans tout
le reste de la Turquie. “ [Officiellement,], il y a aujourd’hui 3 000
Arméniens à Mouch, mais on dit ici qu’ils sont plus nombreux “, a dit le
directeur du Centre d’Etudes des Questions Arméniennes Occidentales,
Haykazun Alvrtsyan en 2014, qui a ajouté “ ils sont au moins 2,5 millions
d’ ’ Arméniens musulmans ’, dont la moitié s e cachent “.
Etant donné l’intolérance illimitée contre toute réminiscence d’Arméniens
en Turquie, les ’ Arméniens cachés ’ semblent avoir des raisons justifiées
de ne pas révéler leur appartenance ethnique ou religieuse.
Dans un pays où même les os dans les cimetières d’Arméniens ne sont
pas respectés, être Arménien est une difficile épreuve pour survivre
chaque jour.
Uzay Bulut est une journaliste turque auparavant basée à Ankara,
aujourd’hui à Washington DC.
(*) The Armenian Genocide : the essential reference guide by Alan
Whitehorrn Editions ABC-CLIO 2015
Traduction Gilbert Béguian
http://www.clarionproject.org/analysis/islamist-turkey-even-deadarmenians-cant-lie-peacefully#_edn1
dimanche 30 octobre 2016,
Stéphane ©armenews.com
http://armenews.com/article.php3?id_article=133490
A Istanbul, les supporters de Fenerbahçe ont
entonné contre Manchester United, une chanson
patriotique arménienne, aux paroles déformées
NAM
Le site Ermenihaber.am informe que lors du match Fenerbahçe IstanbulManchester United, les supporters Turcs auraient chanté la chanson
arménienne du 19e siècle dédiée aux résistants arméniens « Zartir, lao ».
Les supporters de Fenerbahçe ont bien évidemment changé les paroles de
la chanson patriotique arménienne. Les paroles des supporters adressées
à leurs joueurs affirmaient « respecte ton maillot, entre sur le terrain,
donne ton cœur au jeu, démontre ta puissance, l’ennemi sera battu ». Les
médias turcs et arméniens étaient revenus en 2011 sur ce chant des
supporters de Fenerbahçe. Après les larges échos provoqués, Hakan
Yavuz, l’auteur des paroles de la chanson des supporters avait déclaré
qu’il ignorait que cette chanson -du moins son air- appartenait à un chant
arménien. « Si nous savions qu’elle était arménienne, on ne l’aurait
jamais chanté. D’ailleurs on ne la chantera plus » avait-il affirmé. Mais les
supporters -qui devaient savoir l’origine arménienne de l’air de la
chanson- ont entonné ce chant. En réaction à l’international arménien
Henrikh Mkhitaryan qui était inscrit sur la feuille de match au Manchester
United et qui effectua son entrée sur le terrain d’Istanbul à la 60e minute ?
A moins que tout cela ne soit que pure coïncidence, les Turcs intégrant
dans leur culture de nombreux éléments du patrimoine culturel arménien...
Krikor Amirzayan
dimanche 6 novembre 2016,
Krikor Amirzayan ©armenews.com
http://armenews.com/article.php3?id_article=133878
Selahattin Demirtas, l’homme fort du HDP, muselé
par la Turquie
Placé en détention préventive, le coprésident du Parti de la démocratie
des peuples apparaît comme un contre-pouvoir au président Erdogan.
Le Monde | 06.11.2016 à 01h53 • Mis à jour le 06.11.2016 à 11h10 | Par
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 novembre, Selahattin
Demirtas était tranquillement installé chez lui, en famille à
Diyarbakir, la grande ville kurde du sud-est de la Turquie, lorsque
des coups ont retenti. « La police est à ma porte avec un mandat
pour m’emmener de force », a-t-il tweeté.
Coprésident du parti de la démocratie des peuples (HDP, pro kurde), le
charismatique Selahattin Demirtas a été interpellé cette nuit-là, tout
comme dix de ses collègues. Ils sont accusés de soutenir le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie), en guerre depuis plus
de trente ans contre l’Etat turc. A la faveur de l’état d’urgence, déclaré le
20 juillet pour trois mois, puis prolongé d’autant, le gouvernement a toute
latitude pour régler ses comptes avec l’opposition.
En réponse à ces arrestations, le HDP a annoncé dimanche 6 novembre
qu’il cessait toute activité au Parlement.
Mis en examen, le dirigeant kurde a été transporté en hélicoptère jusqu’à
la prison d’Edirne (ouest), à l’autre bout du pays, de façon à éviter les
éventuels rassemblements sous les murs de la prison. Forcément, les
visites de ses proches n’en seront que plus rares.
Rien ne saurait être négligé pour museler cet avocat de formation, connu
pour son sens de la formule et pour son courage. « La peur est
contagieuse, c’est vrai. Mais le courage l’est plus encore », avait-il confié
dans sa dernière interview donnée en novembre à L’Express.
Un anti-macho pour la reconnaissance des droits des Kurdes
Né en 1973 à Elazig (sud-est de la Turquie), Selahattin Demirtas est le
deuxième enfant d’une fratrie de sept. Alors que son père sait à peine lire
et écrire, sa mère est une autodidacte. En revanche, tous les enfants ont
fait des études supérieures. Très tôt, le jeune Selahattin est sensibilisé à
la lutte pour la reconnaissance des droits des Kurdes.
« A l’époque, le Parti populaire du travail défendait les intérêts des Kurdes.
Le représentant du parti à Diyarbakir, Vedat Aydin, a été enlevé par la
contre-guérilla. Trois jours plus tard, le 7 juillet 1991, son corps
horriblement mutilé a été retrouvé dans un champ. Ses obsèques ont eu
lieu pas loin de chez nous à Diyarbakir. J’y suis allé et je me suis retrouvé
au beau milieu du cortège. Et voilà que nous essuyons des tirs. Je
regarde : autour de moi je vois des dizaines de morts, des centaines de
blessés et les gens qui continuent à marcher. Depuis ce jour, je continue à
marcher », avait-il raconté au Monde, en octobre 2015, revenant sur ses
débuts comme militant.
Tribun hors pair, doté d’un solide sens politique, il est une personnalité
totalement atypique de la scène turque, un anti-macho qui avoue
« repasser ses chemises lui-même » ainsi que « faire les courses et
préparer les repas ». Marié à une institutrice et père de deux adolescentes,
« Selocan » pour les intimes, est aussi, à ses moments perdus, un fin
joueur de saz (instrument à cordes traditionnel).
La bête noire de Recep Tayyip Erdogan
C’est sous son impulsion que le HDP a fait son entrée au Parlement
en 2015, une première dans l’histoire de la République où, depuis 1923,
les partis islamistes et les partis kurdes étaient marginalisés. Alors que
personne n’y croyait, le parti prokurde obtient 13, 5 % des voix et 79
sièges au parlement (sur 550) aux législatives du 7 juin. Pour la première
fois, l’AKP perd sa majorité parlementaire.
Le président Erdogan en est d’autant plus irrité que Selahattin Demirtas
l’a défié en affirmant haut et fort son opposition au projet d’hyper
présidence qu’il prône. « Nous ne vous laisserons pas devenir
président ! », avait lancé le leader du HDP, lors d’un discours prononcé au
Parlement le 17 mars 2015. Une affirmation perçue comme une
déclaration de guerre par le chef de l’Etat, qui ne tarda pas à qualifier M.
Demirtas de « suppôt du terrorisme ». La presse turque se chargea alors
de rappeler qu’un de ses frères combattait aux côtés du PKK.
Au terme d’un nouveau scrutin législatif, organisé le 1er novembre 2015,
l’AKP retrouve sa majorité parlementaire et le HDP réussit malgré tout à
franchir une fois encore le seuil national des 10 %, un score qui lui permet
d’envoyer 59 députés au Parlement.
Le HDP, devenu la cible de nombreuses violences
Mais la période qui s’écoule entre le scrutin du 7 juin et celui du
1er novembre 2015, voit un déchaînement de violence contre le HDP. Ses
permanences sont à maintes reprises saccagées à travers tout le pays.
Trois attentats, attribués à l’EI sans avoir jamais été revendiqués, visent
des militants de la gauche prokurde – 4 morts à Diyarbakir le 6 juin 2015 ;
34 à Suruç le 20 juillet ; 102 à Ankara le 10 octobre. A l’été 2015, la
guerre reprend de plus belle entre l’Etat turc et les rebelles du PKK. C’est
le début des ennuis pour le HDP.
Très vite, Selahattin Demirtas se retrouve pris en tenailles entre la vieille
garde du PKK qui ne voit pas d’un bon œil l’émergence dans ses rangs
d’un leader charismatique susceptible de lui faire de l’ombre et le
président Erdogan, soucieux de le marginaliser. Son soutien sans faille à
la tactique de « guérilla urbaine » déclarée et organisée par le PKK au
cœur des localités kurdes à l’hiver 2015-2016 lui a valu des critiques qu’il
avait coutume de rejeter : « Le HDP n’est pas l’émanation du PKK. »
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/11/06/selahattin-demirtas-lhomme-fort-du-hdp-musele-par-la-turquie_5026152_3214.html
Turquie: neuf journalistes de «Cumhuriyet» placés
en détention préventive
Par RFI Publié le 05-11-2016 Modifié le 05-11-2016
En Turquie, les huit députés prokurdes du HDP inculpés hier vendredi 4
novembre, dont les deux chefs du parti, ont passé leur première nuit en
prison. D’autres dirigeants locaux du parti ont été arrêtés ce samedi. Et on
a appris ce matin que les journalistes du quotidien d’opposition
«Cumhuriyet» avaient également été placés en détention préventive, près
d’une semaine après été placés en garde à vue.
Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Il y a désormais 142 journalistes en prison en Turquie, neuf de plus donc
ce samedi matin après la décision d’un juge de mettre en détention
préventive neuf des journalistes de Cumhuriyet qui étaient en garde à
vue depuis lundi.
Le rédacteur en chef Murat Sabuncu, l’éditorialiste Kadri Gürsel, le
caricaturiste Musa Kart font partie des détenus dans le cadre de cette
enquête « antiterroriste » : les journalistes sont accusés d’avoir commis
des actions au profit à la fois du mouvement güleniste ET du Parti des
travailleurs du Kurdistan, le PKK.
Depuis la mise en garde à vue des journalistes la justice turque cafouille :
le procureur en charge du dossier est lui-même impliqué dans un procès
où il est soupçonné d’être lié au mouvement de Fethullah Gülen… Trois
nouveaux procureurs sont donc en charge de l’enquête contre
Cumhuriyet. Les journalistes emprisonnés pourront maintenant contester
leur détention préventive pour tenter d’être libérés avant leur procès, dont
on ne connaît pas encore la date exacte.
http://www.rfi.fr/europe/20161105-turquie-neuf-journalistes-cumhuriyetdetention-preventive
Turquie : les cinq étapes de la dérive autoritaire
d’Erdogan
France 24
Texte par Aude MAZOUÉ
Dernière modification : 05/11/2016
Perçue un temps comme un modèle de modernité alliant islam
modéré et démocratie, la Turquie dirigée par Recep Tayyip
Erdogan a peu à peu glissé vers un régime despotique.
Chronologie d’une dérive autoritaire en cinq étapes.
Comment Recep Tayyip Erdogan a-t-il fait progressivement basculer la
Turquie vers un régime autoritaire ? Arrivé à la tête du gouvernement en
2003, le charismatique Erdogan offre à la face du monde l’image d’un
islamisme modéré. Durant son premier mandat, rompant avec la violence
des années 1980 et 1990, il est l’homme du miracle économique et des
grandes réformes qui semble libérer le pays de ses pesanteurs
conservatrices. Puis les avancées sur le front de la démocratisation
laissent progressivement place à un autoritarisme rampant et à une
politique de réislamisation de la société.
Du souffle du renouveau aux purges massives, retour sur les grandes
étapes qui ont révélé le visage sombre d’un dirigeant qui règne d’une
main de fer sur la Turquie depuis 13 ans .
2003 - 2007 : les années de l’espérance
De 2003 à 2007, Erdogan, à la tête du gouvernement turc, met en œuvre
de nombreuses réformes qui mènent le pays à d’importantes avancées
démocratiques dans le domaine économique, juridique et institutionnel.
C’est aussi durant ce mandat que le Premier ministre fait progresser la
candidature de la Turquie pour entrer au sein de l’Union européenne.
L’AKP, le Parti de la justice et du développement, dont Erdogan est aussi
le leader, devient un modèle qui parvient à faire cohabiter islam,
démocratie et progrès économique. Une expérience unique dans le monde
musulman.
Après 2007, l’AKP poursuit ses réformes mais l’enthousiasme des débuts
s’est envolé. Les négociations avec l'UE piétinent. Les efforts pour
résoudre le problème kurde laissent bientôt place à des mesures
répressives. Le pays est secoué la même année par une crise politique et
l’armée menace Erdogan d’un coup d’État.
De la démocratie musulmane au bonapartisme à la turque
En 2010, l’image du "démocrate musulman" respectueux de la démocratie
et de la laïcité s’effrite. Erdogan poursuit l’engagement de la Turquie sur la
voie de la réforme constitutionnelle en appelant les citoyens aux urnes
afin qu’ils approuvent son projet de révision. Le référendum du 12
septembre lui donne satisfaction puisque le projet est approuvé à 58 %
des voix. L’opposition voit dans cette révision de l’appareil judiciaire une
remise en cause du principe de la séparation des pouvoirs. Les opposants
accusent également le pouvoir de vouloir implicitement islamiser le pays,
au détriment de la laïcité.
Le référendum de 2010 sonne le glas de la fin de la politique d’ouverture
et de compromis. Le pouvoir, qui n’admet plus aucune critique, s’en prend
violemment aux médias. Le nombre de journalistes emprisonnés est sans
précédent dans le pays : en 2012, la Turquie détient le triste record du
nombre de journalistes emprisonnés, dans un rapport du Comité de
protection des journalistes (CPJ), avec 76 reporters sous les verrous.
Les conflits au Proche-Orient révèlent la face sombre d’Ankara
Si les tensions politiques se durcissent dans le pays, Recep Tayyip
Erdogan renonce au même moment au destin européen de la Turquie. Il
se tourne vers le Moyen-Orient où il aspire à jouer un rôle à la hauteur de
ses ambitions.
En effet, le printemps arabe, la guerre civile en Syrie, le coup d’État
militaire en Égypte, la désintégration en cours de l’Irak, vont
indirectement porter un coup fatal à la démocratie. En mars 2011, la
Turquie s'engage activement aux côtés des rebelles qui combattent
Bachar al-Assad et s'enlise peu à peu dans le bourbier syrien.
La crise égyptienne participe également au renforcement de
l’autoritarisme et du pouvoir personnel d’Erdogan. Pour la Turquie, Le
Caire portait l’espoir de la réussite du modèle de l’AKP. Or la chute du
président égyptien Mohamed Morsi suite au coup d’État du 3 juillet 2013 a
profondément affecté Erdogan dans sa crainte d’être le prochain sur la
liste. Contre la peur et la paranoïa, la meilleure défense reste l’attaque.
Erdogan s’en prend alors sans distinction à ses adversaires autant qu’à
ses alliés.
La contestation populaire de Gezi où l’autoritarisme assumé
d’Erdogan
Parallèlement, en juin 2013, la Turquie est secouée par d’importantes
vagues de protestations contre le gouvernement Erdogan. À l’origine, des
militants écologistes protestent contre la destruction du parc Gezi situé
sur la place Taksim, à Istanbul, au profit d’un important projet immobilier.
Ces mouvements contestataires pacifiques sont violemment réprimés par
la police. Erdogan applaudit des deux mains la répression qu'il a lui-même
orchestrée. Le parc Gezi se transforme rapidement en plateforme
d’opposition politique tous azimuts.
La même année, Erdogan se brouille avec Fethullah Gülen, son ancien allié.
Celui-ci devient son opposant le plus virulent et l’accuse de glisser chaque
jour un peu plus dans une pratique autocratique du pouvoir.
Le putsch du 15 juillet 2016, un prétexte inespéré
Dans la nuit du 15 juillet, des blindés militaires prennent d’assaut
l’aéroport Atatürkà Istanbul. Peu après, des militaires s’emparent des
locaux de la chaîne publique TRT. Dans un communiqué publié sur le site
de l’état-major, les putschistes déclarent s’être rendus "totalement
maîtres du pays".
Recep Tayyip Erdogan ne se laisse pas déstabiliser par le putsch et
renverse la situation. Par un simple appel sur une chaîne de télévision, il
réussit à faire descendre des dizaines de milliers de Turcs dans les rues
pour résister. Erdogan profite de cette tentative ratée pour lancer une
vaste opération de chasse aux opposants dans l’armée et la justice
d’abord. Deux jours après le putsch avorté, quelque 6 000 militaires sont
arrêtés, 104 putschistes tués et 2 745 juges démis de leurs fonctions. Les
purges massives s’étendent aux secteurs des médias, de l’enseignement,
de la police, aux associations et aux élus. Depuis, les arrestations se
poursuivent. Les dernières en dates, celles des dirigeants du parti prokurde HDP.
Elles ne devraient pas s’arrêter de si tôt. La frilosité des Européens,
secoués par la crise des migrants et la place stratégique que la Turquie
occupe dans le conflit au Proche-Orient, ne fait que consolider chaque jour
un peu plus la place majeure qu’Erdogan occupe dans le monde.
Première publication : 05/11/2016
http://www.france24.com/fr/20161105-turquie-cinq-etapes-deriveautoritaire-erdogan-censure-repression-role-majeur-international
Elus HDP emprisonnés en Turquie: l'opposition
dénonce un «coup d'Etat civil»
Par RFI Publié le 04-11-2016 Modifié le 04-11-2016 à 23:4
En Turquie, après les arrestations d'une quinzaine de députés du parti
pro-kurde HDP dans la nuit de jeudi 3 à vendredi 4 novembre, ce sont
finalement neuf députés qui ont été officiellement inculpés pour « soutien
au terrorisme », dont les deux codirigeants du parti qui ont passé leur
première nuit en prison. « Les députés qui soutiennent le terrorisme vont
devoir en payer le prix », a mis en garde le Premier ministre turc Binali
Yildirim. L'opposition elle, dénonce un « putsch » et appelle au
rassemblement.
Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
« C'est une nouvelle étape du coup d'Etat civil mené par le gouvernement
et par le palais présidentiel », selon Selahattin Demirtas, le coprésident
du parti, inculpé et emprisonné, qui a livré ce message par
l'intermédiaire de son avocat.
La direction du HDP a de son côté émis un communiqué pour évoquer
« une journée sombre qui marque la fin de la démocratie en Turquie »,
tandis que le chef de l'opposition kémaliste du CHP parle d'une « dérive
qui mène le pays dans la mauvaise direction ».
« Erdogan veut être le califat de la région »
Contacté par RFI, le représentant du HDP en Europe Eyyup Doru dénonce
une « politique raciste » et demande à la communauté internationale
d'intervenir. « En Turquie, on ne peut plus parler de justice
indépendante », dit-il. Pour lui, la justice et la police sont « totalement
soumises à Erdogan, qui essaye d'empêcher toutes les forces
démocratiques de tenir des lignes politiques contraires à la sienne.
Erdogan veut être le califat de la région. »
Après les purges dans l'armée, dans la fonction publique, ce sont
désormais les institutions politiques du pays qui sont ébranlées. Et au sein
de la société turque, déjà totalement polarisée, les tensions s'expriment :
samedi 5 novembre, une grande manifestation de soutien aux dirigeants
du HDP doit se tenir, sous haute tension, à Istanbul.
http://www.rfi.fr/europe/20161104-elus-hdp-emprisonnes-turquieopposition-denonce-coup-etat-civil
Asli Erdogan : “Je vous écris cette lettre depuis la
prison de Bakirköy...”
ActuaLitté
Antoine Oury - 03.11.2016
Depuis le mois d'août dernier, l'auteure turque Aslı Erdogan est
incarcérée dans une prison d'Istanbul, Barkirköy. Son arrestation
par les autorités turques a été condamnée par de nombreuses
organisations internationales : elle reflète les méthodes
antidémocratiques utilisées par le gouvernement turc du
président Recep Tayyip Erdogan depuis le coup d'État manqué de
juillet 2016.
Asli Erdogan a été déférée au tribunal le 19 août sur la base de trois chefs
d’accusation : « propagande en faveur d’une organisation terroriste »,
« appartenance à une organisation terroriste », « incitation au désordre ».
Son soutien à la communauté kurde et son appel à la reconnaissance de la
responsabilité turque dans le génocide arménien auraient fait d’elle une
cible prioritaire des purges mises en place par Erdogan depuis le coup
d’État manqué de juillet dernier.
La situation d’Asli Ergodan est d’autant plus préoccupante qu’elle souffre
d’une santé fragile. L’auteure a rédigé une lettre, « un appel d’urgence »,
pour sommer la communauté européenne d’agir pour la libération de ses
collègues et la défense de la liberté d’expression en Turquie.
Nous reproduisons ci-dessous la traduction de son courrier, fournie par le
site Kedistan.
Cheres amies, collègues, journalistes, et membres de la presse,
Je vous écris cette lettre depuis la prison de Bakırköy, au lendemain de
l’opération policière à l’encontre du journal Cumhuriyet, un des journaux
les plus anciens et voix des sociaux démocrates. Actuellement plus de 10
auteurs de ce journal sont en garde à vue. Quatre personnes dont Can
Dündar (ex) rédacteur en chef, sont recherchées par la police. Même moi,
je suis sous le choc.
Ceci démontre clairement que la Turquie a décidé de ne respecter aucune
de ses lois, ni le droit. En ce moment, plus de 130 journalistes sont en
prison. C’est un record mondial. En deux mois, 170 journaux, magazines,
radios et télés ont été fermés. Notre gouvernement actuel veut
monopoliser la « vérité » et la « réalité », et toute opinion un tant soit peu
différente de celle du pouvoir est réprimée avec violence : la violence
policière, des jours et des nuits de garde à vue (jusqu’à 30 jours)…
Moi, j’ai été arrêtée seulement parce que j’étais une des conseillères
d’Özgür Gündem, « journal kurde ». Malgré le fait que les conseillères,
n’ont aucune responsabilité sur le journal, selon l’article n° 11 de la Loi de
la presse qui le notifie clairement, je n’ai pas été emmenée encore devant
un tribunal qui écoutera mon histoire.
Dans ce procès kafkaïen, Necmiye Alpay, scientifique linguiste de 70 ans,
est également arrêtée avec moi, et jugée pour terrorisme.
Cette lettre est un appel d’urgence !
La situation est très grave, terrifiante et extrêmement inquiétante. Je suis
convaincue que le régime totalitaire en Turquie s’étendra inévitablement,
également sur toute l’Europe. L’Europe est actuellement focalisée sur la
« crise de réfugiés » et semble ne pas se rendre compte des dangers de la
disparition de la démocratie en Turquie. Actuellement, nous, — auteurEs,
journalistes, Kurdes, AléviEs, et bien sûr les femmes — payons le prix
lourd de la « crise de démocratie ».
L’Europe doit prendre ses responsabilités, en revenant vers les valeurs
qu’elle avait définies, après des siècles de sang versé, et qui font que
« l’Europe est l’Europe » : la démocratie, les droits humains, la liberté
d’opinion et d’expression…
Nous avons besoin de votre soutien et de solidarité. Nous vous remercions
pour tout ce que vous avez fait pour nous, jusqu’à maintenant.
Cordialement.
Aslı Erdoğan
1.11.2016, Bakırköy Cezaevi, C-9
Traduit du turc par Kedistan
https://www.actualitte.com/article/tribunes/asli-erdogan-je-vous-ecriscette-lettre-depuis-la-prison-de-bakirkoy/67851
Erdogan « enterre » la République d’Atatürk
Le chef de l’Etat turc poursuit son rêve de présidence à poigne et se pose
en défenseur de l’islam sunnite.
LE MONDE | 05.11.2016 à 10h42 • Mis à jour le 06.11.2016 à 07h40 | Par
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
La Turquie, submergée par les arrestations et les limogeages de l’état
d’urgence depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet, ne sera jamais plus
la même. Dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme », sept députés
du Parti de la démocratie des peuples (HDP, prokurde) ont été, vendredi
4 novembre, placés en détention préventive, dont les deux coprésidents
de cette formation politique, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag.
Accusé d’être la vitrine politique du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK, en guerre contre l’Etat turc depuis 1984), le parti est depuis
longtemps dans le viseur des autorités. L’arrestation de ses dirigeants a
été rendue possible par la levée, en mai, de l’immunité parlementaire de
148 députés (sur 550) dont 53 du HDP.
Troisième formation du Parlement avec 59 sièges, le parti prokurde a reçu
plus de cinq millions de votes aux dernières législatives, le 1er novembre
2015. Le placement en détention préventive de ses dirigeants fait craindre
son interdiction pure et simple, comme ce fut le cas jadis pour les
précédentes formations prokurdes.
Indifférent aux critiques occidentales, le premier ministre, Binali Yildirim, a
expliqué vendredi que les députés kurdes devaient « payer le prix » de
leur engagement « aux côtés de la terreur ». « La politique ne peut servir
de paravent au crime, la Turquie est un Etat de droit », a-t-il souligné.
« Le parquet les avait convoqués, ils n’y sont pas allés, nous n’avions pas
d’autre solution que la force », a justifié...
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/11/05/erdogan-enterre-larepublique-d-ataturk_5025970_3214.html
La situation en Turquie inquiète les Européens
RFI Diffusion : dimanche 6 novembre 2016
La situation en Turquie inquiète les Européens et ils le disent de
plus en plus fort depuis l'arrestation des dirigeants du parti pro
kurde, HDP, dans la nuit de jeudi à vendredi. C'est notamment le
cas en Allemagne. Berlin entretient des relations privilégiées avec
Ankara. Alors quelles sont les réactions du gouvernement
allemand depuis vendredi ? Décryptage avec notre correspondante
Delphine Nerbollier.
C'est le ministre des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier qui a
donné le ton, vendredi. Il a demandé aux dirigeants turcs de faire
connaître dans quelle direction ils veulent que la Turquie s'engage pour en
tirer les conséquences en ce qui concerne les relations avec l'Union
européenne. Avec cette petite phrase, le ministre allemand sous-entend
beaucoup de choses, notamment un scénario jusque-là évoqué en
coulisse, mais jamais en public : une fin possible des négociations
d'adhésion entre Ankara et Bruxelles. Le sujet n'est plus tabou, à Berlin et
c'est une grande nouveauté de la part du chef de la diplomatie allemande.
Le président de la République a lui aussi commenté les derniers
événements et la purge entreprise par Ankara contre ses opposants. Pour
Joackim Gauck, les Européens ne peuvent pas rester sans réponse : il
regrette que la Turquie instrumentalise la justice et envisage le retour de
la peine de mort. Le retour de la peine capitale est une ligne rouge pour
les Européens. Le président turc Recep Tayyip Erdogan souhaite pourtant
que le Parlement se penche sur la question dans les prochains jours.
Des paroles et des actes ?
Des actes, c’est ce que demande Can Dündar, l'ex-rédacteur en chef du
journal d'opposition Cumhuriyet, il est une des cibles du président turc et
vit en Allemagne depuis cet été. Il a vu cette semaine 13 de ses confrères
de Cumhuriyet arrêtés. Can Dündar a été reçu hier par le président
allemand et il demande maintenant des actes de la part des Européens.
A Berlin, l'opposition de gauche propose des sanctions contre la
Turquie sur le modèle des sanctions contre la Russie. Mais concrètement,
cela semble pour l'instant très peu probable. Ce que l'on entend en
Allemagne, de la part des diplomates, c'est qu'Ankara est un partenaire
certes difficile, mais incontournable sur de nombreux dossiers : la Turquie
est membre de l'OTAN ; c'est un partenaire central pour la lutte contre
l’État islamique ; c'est un partenaire économique de poids notamment
pour les Allemands ; c'est enfin un partenaire devenu central dans la
question migratoire. Les Européens ont signé en mars un accord de
refoulement des réfugiés avec Ankara, cet accord a été voulu et
négocié personnellement par Angela Merkel et même si le président
Erdogan menace régulièrement de dénoncer cet accord, il reste central
pour la chancelière allemande. Angela Merkel ne veut pas revivre
l'expérience de l'an dernier, avec des milliers de réfugiés qui frappent à la
porte de son pays. Ce serait pour elle un coup fatal à un an des élections
législatives. La marge de manœuvre du gouvernement allemand semble
donc limitée.
Risques de tensions en raison d'une forte communauté turque
Depuis la tentative de coup d'État de juillet dernier en Turquie, les
autorités allemandes évoquent un risque que la communauté turque aussi
s'embrase. Le pays compte 3 millions de ressortissants turcs qui sont très
polarisés. Il y a d'un côté les Kurdes, les Turcs, les supporters de Recep
Tayyip Erdogan, ses opposants... Il y a aussi les laïcs, les religieux, les
alévis, les sunnites... Chaque événement en Turquie est suivi de près dans
le pays. Depuis vendredi par exemple, on assiste à de nombreuses
manifestations contre le gouvernement turc dans tout le pays (de Berlin, à
Cologne).
Une chose est sûre : les responsables politiques turcs ne cherchent pas
apaiser la situation. Le ministre de la Justice turc a déclaré vendredi ne
pas avoir de leçon à recevoir de la part de Berlin et de l'Union
européenne. Il a aussi directement attaqué l'Allemagne où selon lui les
Turcs n'ont aucun droit. Pour les opposants au président Erdogan, ces
propos sont tout simplement une manière d'exporter le conflit en
Allemagne.
http://www.rfi.fr/emission/20161106-allemagne-situation-turquieinquiete-europeens-ue-kurdes
La sale guerre du président Erdoğan
« L’homme qui se prend pour un sultan »
Le Monde diplomatique
Vendredi 4 novembre 2016.
Selahattin Demirtaş, coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP)
et député d’Istanbul depuis juin 2015 a été arrêté et placé en garde à vue
cette nuit en Turquie, avec d’autres membres de sa formation politique.
En juillet dernier, peu avant la tentative de putsch contre le pouvoir de
Recep Tayyip Erdoğan, il signait cette tribune dans nos colonnes.
Dans sa soif croissante de pouvoir, le président turc a lancé une chasse
aux sorcières contre ses opposants. L’un des principaux responsables de
la gauche témoigne de sa dérive autocratique.
par Selahattin Demirtaş
La vie politique turque s’est encore rapprochée du gouffre qui menace de
l’engloutir lorsque, le 20 mai 2016, le vote d’un amendement temporaire à
la Constitution a entraîné la levée immédiate de l’immunité parlementaire
de plusieurs dizaines de députés. L’article adopté ce jour-là bafoue non
seulement la Constitution elle-même, mais les principes universels du
droit et de la démocratie.
Introduit sur ordre du président Recep Tayyip Erdoğan, l’amendement
visait principalement le Parti démocratique des peuples (HDP) (1), le
groupe d’opposition le plus dynamique au Parlement. Pas moins de
417 chefs d’accusation ont été établis contre 53 députés du HDP pour des
propos tenus lors de réunions publiques. En d’autres termes, ils sont
poursuivis exclusivement pour leur usage du droit fondamental à la liberté
d’expression. M. Erdoğan a ainsi franchi un pas supplémentaire dans sa
tentative de bannir le HDP du Parlement et de la vie démocratique.
Le chef de l’État considère notre parti comme un obstacle à l’instauration
d’un pouvoir autocratique. Parce que notre formation constitue la
principale plate-forme pour les forces populaires et démocratiques turques
en général, et pour le mouvement politique kurde en particulier, il entend
la réduire au silence.
Il veut faire barrage à toute opposition et bâillonner les voix qui, au
Parlement (2), dénoncent les violations des droits humains perpétrées
dans les régions à majorité kurde.
Nous ne plierons pas face aux manœuvres qui visent à déférer nos élus
devant des tribunaux transformés en machines de guerre à la solde du
Parti de la justice et du développement (AKP). Nous poursuivrons notre
combat pour la justice et pour l’égalité, main dans la main avec les autres
forces démocratiques de Turquie, en nous dressant contre les poursuites
dont nos députés sont la cible et contre les arrestations de nos élus
locaux (3). Le pays qui, fût-ce de manière formelle, discutait il n’y a pas si
longtemps de l’harmonisation de ses normes démocratiques avec l’Union
européenne est à présent assourdi par le fracas des blindés et de
l’artillerie dans les villes kurdes et par les vociférations de M. Erdoğan,
apparemment convaincu qu’il lui suffit de hurler de plus en plus fort
depuis son palais pour asseoir sa légitimité.
Une guerre de facto, aux conséquences funestes, se déchaîne une fois
encore contre les villes kurdes, menaçant de réduire en poussière l’unité
de la société. Cette guerre se mène avec des armes lourdes et des chars
qui tirent sur des maisons. Des centaines de civils, des centaines de
membres des forces de sécurité turques et un nombre inconnu de
miliciens kurdes ont perdu la vie depuis juillet 2015 afin que le parti de
M. Erdoğan puisse gagner des voix supplémentaires et assurer
l’avènement d’un système présidentiel, quitte à précipiter le pays tout
entier dans une spirale de destruction.
Devant les menées guerrières du palais, le peuple a fait entendre ses
craintes d’un retour aux années noires de la décennie 1990. Ce qui se
produit aujourd’hui dépasse pourtant en atrocité tout ce que nous avons
connu. Dans la ville de Cizre, par exemple, des centaines de personnes
ont été brûlées vives dans leurs caves, tandis que le vieux quartier de Sür,
à Diyarbakır, a été totalement rasé (lire « La sale guerre du président
Erdoğan »).
Un sentiment d’inquiétude et de détresse s’empare de la société, qui voit
sa sécurité quotidienne mise en péril. L’espace dévolu à la vie
démocratique se réduit comme peau de chagrin à mesure que l’on muselle
les voix de l’opposition. Les détenteurs du pouvoir instaurent un régime de
plus en plus autoritaire pour resserrer leur contrôle et perpétuer leur
règne. Telle est la situation en Turquie aujourd’hui.
Et, pendant ce temps, que font les institutions européennes ? On attend
toujours qu’elles expriment une condamnation un tant soit peu ferme et
audible. Non seulement elles ignorent les destructions en cours, mais elles
refusent ouvertement d’entamer les démarches qui pourraient peut-être
empêcher les exactions. Les organisations internationales ne font guère
mieux : après trois mois de tergiversations, le Haut-Commissariat des
Nations unies aux droits de l’homme a appelé Ankara à créer une
commission d’enquête indépendante sur les tueries de Cizre. Aucune
mesure concrète n’a en revanche été prévue pour enjoindre à la Turquie
de respecter les traités internationaux dont elle est signataire (4).
L’Europe regarde ailleurs alors que des valeurs aussi universelles que la
démocratie et les droits humains sont piétinées en Turquie. Les Européens
s’inquiètent de la crise des réfugiés, tandis que les Américains se soucient
surtout de la guerre contre l’Organisation de l’État islamique (OEI). Certes,
ce sont des dossiers cruciaux. Mais pourquoi négliger la situation des
Kurdes de Turquie, à laquelle ils sont étroitement liés ? On peine à
comprendre ce silence devant les violations des droits fondamentaux par
M. Erdoğan et par l’AKP, qui utilisent les rescapés de la guerre en Syrie
comme arme de chantage (5).
Le processus de paix entamé fin 2012 avait apporté à tous une grande
bouffée d’oxygène (6). La route était encore longue, mais un grand pas
avait été franchi vers une réconciliation durable entre peuples turc et
kurde. Cependant, en avril 2015, le régime d’Ankara a soudain décidé de
durcir les conditions de détention de M. Abdullah Öcalan, dirigeant
historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et architecte du
processus de paix, à qui toute visite et tout contact avec l’extérieur ont
été brusquement interdits. Cette stratégie de la tension a abouti au
déclenchement, à l’été 2015, de l’offensive militaire dans la région kurde.
Le président ne veut surtout pas que le dialogue puisse se rouvrir. Pas
question pour lui de retourner à la table des discussions ou de mettre fin à
une guerre sans laquelle son trône risquerait de lui échapper. On en est
arrivé au point où, en Turquie, le simple fait de plaider pour la paix est
considéré comme un délit. En témoigne le sort de ces quatre universitaires
poursuivis pour « propagande terroriste » et démis de leurs fonctions pour
avoir lu en public une pétition réclamant la fin des opérations militaires
dans les villes du Sud-Est (7).
M. Erdoğan n’hésite pas non plus à aligner dans son viseur les Kurdes
syriens qui ont héroïquement combattu l’OEI et, avec le soutien de la
coalition internationale, obtenu des avancées significatives sur le terrain.
Ankara a ainsi fermé toutes les frontières susceptibles d’être franchies par
les combattants kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD, formation
sœur du PKK en Syrie), bien que ces derniers n’aient jamais tiré une seule
balle en direction de la Turquie.
Nous demandons la levée immédiate de l’état de siège des villes kurdes,
avant qu’il ne soit trop tard et que la violence en Turquie n’atteigne des
niveaux incontrôlables. Nous appelons les deux parties à mettre fin à la
guerre. Car, aussi longtemps que prévaut le langage des armes, la sphère
démocratique continue de se réduire, permettant à M. Erdoğan de s’ériger
en seul garant de la stabilité nationale.
Au Proche-Orient, dont les frontières ont été dessinées sur un coin de
nappe il y a un siècle (8), il semble impossible de s’extraire de
l’alternative mortelle entre l’OEI et des régimes despotiques. La seule
issue passe par un modèle démocratique séculier et pluraliste qui mette
les différents peuples et confessions sur un pied d’égalité, avec des
administrations locales plus fortes et autonomes, et un éventail plus large
et plus solide de droits collectifs et individuels.
Aux élections de juin 2015, notre parti a réussi à réunir 13 % des voix,
grâce à un programme qui promouvait cette vision à la fois pour la
Turquie et pour les pays du Proche-Orient. Nous avons assuré une
représentation aux citoyens arméniens, yézidis, arabes et assyriens, aux
travailleurs, aux universitaires, à la jeunesse et aux femmes, aux alévis et
aux sunnites, aux Turcs et aux Kurdes. Bref, c’est le pays dans toute sa
diversité qui est entré au Parlement, main dans la main, avec sur les
lèvres des chants de paix.
Six millions d’électeurs ont accordé leur voix à un avenir commun, et le
HDP est devenu le point de convergence où se matérialisent les espoirs de
paix. Les peuples du pays en ont retiré la conviction qu’ensemble ils
pouvaient soigner la démocratie turque en souffrance.
Oui, nous étions l’avenir de la Turquie. Mais il y existait aussi une autre
fraction : celle qui s’accroche à un passé d’oppression et qui a échoué à
apporter quelque bienfait que ce soit au peuple. Notre succès aux
élections du 7 juin 2015 a privé l’AKP nationaliste et sectaire de son
régime de parti unique (9). Il a introduit un grain de sable dans les
rouages du système de M. Erdoğan, l’homme qui se prend pour un sultan.
En vertu de quoi le président a présenté notre parti comme un ennemi qui
mérite d’être écrasé à n’importe quel prix, nous qualifiant de
« terroristes », déclarant mort et enterré le processus de paix et
replongeant le peuple dans la guerre civile des années 1990.
Son hostilité tient aussi à notre engagement en faveur de l’égalité des
ethnies et des sexes, antithèse absolue du profil sectaire et « mâle
dominant » de l’AKP. Cette incompatibilité est apparue au grand jour
durant les négociations de paix, quand les représentants du régime
trouvaient systématiquement des objections à toutes nos exigences, nous
demandant par exemple : « Qu’est-ce que la question des femmes a à
voir avec le processus de paix kurde ? » Ils trouvaient cela étrange, parce
que nos mentalités différaient totalement. Parce que nous ne luttions pas
seulement pour les Kurdes : nous luttions pour tout le monde.
Peut-être l’Occident croit-il toujours pouvoir faire des affaires avec
M. Erdoğan. Mais voyez seulement le sort de M. Ahmet Davutoğlu, le
premier ministre congédié par son maître (10). Le président turc n’a
aucune notion de la justice, ou de la démocratie, ou des droits humains ;
il n’a de considération que pour lui-même et pour son omniscience,
convaincu qu’il peut à lui seul forger l’avenir du pays et de la région
entière pour le siècle à venir.
M. Erdoğan est en train d’instaurer un système présidentiel « à la turque »
au mépris de la Constitution de son pays. Il ambitionne de graver cet état
de fait dans le marbre de la loi ; c’est pourquoi il a levé l’immunité
parlementaire de nos députés. Mais il ne lui sera pas aisé de mener cette
dernière étape à son terme. L’opposition démocratique, que ce soit au sein
du Parlement ou au-dehors, ne cédera pas à ce coup de force.
Selahattin Demirtaş
Coprésident du Parti démocratique des peuples (HDP), président du
groupe parlementaire de cette formation politique à la Grande Assemblée
de Turquie et député d’Istanbul depuis juin 2015.
http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/DEMIRTAS/55962
CHYPRE
Réunification de Chypre, la partie se joue en Suisse
La Croix
Marie Verdier, le 07/11/2016 à 7h40
Mis à jour le 07/11/2016 à 9h03
Les deux dirigeants de la République de Chypre (grecque, au Sud)
et de la République turque de Chypre du Nord se réunissent du 7
au 11 novembre en Suisse, sous l’égide de l’ONU, pour entrer dans
le vif des négociations sur la réunification de l’île, coupée en deux
depuis 1974.
« La fin de la route pour les pourparlers de paix chypriotes ? »,
interrogeait dimanche 6 novembre le quotidien Cyprus mail. Les
négociations pour la réunification de l’île de Chypre, coupée en deux
depuis 1974, en sont arrivées à « un moment critique » a en effet estimé
le représentant spécial de l’ONU à Chypre, le Norvégien Espen Barth Eide.
Les deux dirigeants chypriotes, Nicos Anastasiades, le président de la
République de Chypre (grecque, au sud de l’île) et Mustafa Akinci, élu à la
tête de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) reconnue
uniquement par la Turquie, entament ce 7 novembre une intense semaine
de négociations sur les questions les plus sensibles ayant trait au partage
du territoire et à la sécurité.
Fin 2016, date butoir des pourparlers
Les deux dirigeants et leurs équipes de négociations se retrouvent en
terrain neutre, au Mont Pèlerin, sur les hauteurs du lac Léman, en Suisse,
pour ouvrir ce qui devrait être la dernière phase de pourparlers, sous
l’égide de l’ONU. Depuis la reprise des négociations en mai 2015 – aux
lendemains de l’élection de Mustafa Akinci, grand partisan du règlement
du conflit – les deux dirigeants se sont donnés la fin de 2016 comme date
butoir.
Signe que les discussions s’attaquent aux points durs, le Cyprus mail croit
savoir que la délégation de Chypre Nord sera accompagnée de
représentants turcs – la Turquie étant très concernée par les questions
d’ajustements territoriaux, de départ des troupes turques estimées à
30 000 hommes sur l’île et de garantie de l’indépendance de l’île (Grèce et
Royaume-Uni sont également des États garants).
C’est en son nom que la Turquie avait envahi le nord de l’île en 1974, en
réaction à la tentative de coup d’État des nationalistes chypriotes grecs
pour rattacher Chypre à la Grèce.
Rétrocéder des terres
Les deux parties ont jusqu’à présent progressé sur le thème de la
gouvernance, en vue de l’établissement d’une fédération regroupant deux
entités, chypriote grecque et chypriote turque.
Mais cette fédération suppose une rétrocession à la partie chypriote
grecque de territoires sous contrôle de la RTCN qui occupe 38 % de l’île,
soit plus que la proportion de la population chypriote turque.
Cela concernerait la zone tampon sous contrôle de l’ONU, la ville devenue
fantôme de Varosha, vidée de ses 40 000 habitants par l’armée turque en
1974, mais aussi des terres habitées depuis plus de 40 ans par des
Chypriotes turcs.
L’épineuse question des propriétés spoliées
À cela s’ajoute l’épineuse question des propriétés spoliées à restituer ou
indemniser. En 1974, 200 000 personnes ont dû fuir, les Chypriotes grecs
habitant au Nord vers le Sud et inversement les Chypriotes turcs du Sud
vers le Nord, en laissant derrière eux leurs propriétés qui ont depuis lors
été habitées, transformées, vendues, etc.
Les Chypriotes grecs qui cultivent le souvenir d’un âge d’or passé
réclament pour beaucoup d’entre eux la restitution de leurs biens. La
minorité chypriote turque longtemps victime de conflits intercommunautaires veut, elle, tirer un trait sur le passé.
La puissance turque auNord a en outre mené une politique de colonisation
en faisant venir des paysans turcs sur l’île. Ils sont 118 000 sur 286 000
habitants au nord, selon le recensement de 2011.
L’enjeu des puissances garantes
L’enjeu des puissances garantes est un autre point de friction entre la
majorité chypriote grecque, qui veut s’en délester, et la minorité chypriote
turque demandeuse de protection.
Mustafa Akinci plaide pour « une approche réaliste et raisonnable » des
deux parties.
Réaliste, Espen Barth Eide a récemment estimé qu’en dépit des attentes,
la rencontre du Mont Pèlerin ne serait pas la fin de la route des
négociations.
À lire : À Chypre, les espoirs de réunification restent fragiles
S’il devait voir le jour, l’accord politique resterait à valider par référendum
par les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs. Or les opposants font
entendre leur voix. Et chacun a en mémoire l’échec du plan Annan de
2004 (du nom du secrétaire général de l’ONU d’alors) rejeté par 75 % de
Chypriotes grecs alors qu’il avait été largement approuvé par les
Chypriotes turcs.
Un nouvel échec enterrerait durablement toute perspective de
réunification.
Marie Verdier
http://www.la-croix.com/Monde/Europe/Reunification-Chypre-partie-joueSuisse-2016-11-07-1200801280
ANTISEMITISME
Pau : des croix gammées et des symboles nazis
taguées dans une rue
RTL Info
Plusieurs bâtiments d'une rue de la ville ont été recouverts de
croix gammées et des poubelles ont été incendiées.
par Eléanor Douet publié le 05/11/2016 à 15:26 mis à jour le 05/11/2016
à 15:59
C'est un réveil un peu particulier que les habitants d'une rue de Pau ont
vécu, samedi 5 novembre. Les façades et les voitures de la rue JeanJaurès, longue de 400 mètres, ont été taguées de croix gammées et
autre inscriptions nazies. "J'étais aux halles et mon cuisinier qui habite
à côté m'a appelé pour me dire que le restaurant brûlait", explique à Sud
Ouest le patron du restaurant italien Chez Giovanni. Il était alors 6 heures
du matin.
Le restaurant est intact, mais il ne reste rien des poubelles entassées
sur le trottoir. "Cela fait deux mois environ que ça dure. Ça a commencé
avec des poubelles, place Peyroulet. Puis rue Emile Zola. Puis il y a eu la
voiture brûlée et de nouveaux des poubelles devant chez moi. C'est
incroyable, on n'a jamais vu ça à Pau", dénonce le restaurateur, au
quotidien régional. Les habitants de la rue devraient tous déposer plainte
dans la journée au commissariat. Une enquête est en cours.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/pau-des-croix-gammees-etdes-symboles-nazis-taguees-dans-une-rue-7785609250
Pau : croix gammées et poubelles brûlées rue JeanJaurès
Sud Ouest
Publié le 05/11/2016 . Mis à jour à 13h22 par Romain Bely
Le restaurant Chez Giovanni a particulièrement souffert de ces
dégradations commises dans la nuit
Les habitants de la rue Jean-Jaurès se sont réveillés médusés ce samedi
matin, à Pau. Les façades et les voitures de cette artère parallèle à
l'avenue du Loup ont été recouvertes de croix gammées et d'inscriptions
nazies.
"J'étais aux halles et mon cuisinier qui habite à côté m'a appelé pour me
dire que le restaurant brûlait", raconte le patron de Chez Giovanni, le
restaurant italien qui fait l'angle avec la rue Aristide-Briand. Il était alors 6
heures du matin.
Le restaurant n'a pas brûlé mais des poubelles rassemblées sur le trottoir
ont toutes cramées. Plus bas dans la rue en direction d'Alsace-Lorraine,
une voiture avait récemment brûlée dans une petite cour intérieure. Sa
carcasse est encore à l'endroit du sinistre.
"Cela fait deux mois environ que ça dure, se désole le chef cuisinier. ça a
commencé avec des poubelles, place Peyroulet. Puis rue Emile Zola. Puis il
y a eu la voiture brûlée et de nouveaux des poubelles devant chez moi.
C'est incroyable, on n'a jamais vu ça à Pau."
Les habitants devraient tous déposer plainte dans la journée au
commissariat. Les policiers se sont déplacés sur les lieux vers 6 heures.
Une enquête est en cours.
http://www.sudouest.fr/2016/11/05/pau-croix-gammees-et-poubellesbrulees-rue-jean-jaures-2558857-4344.php
FRANCE/RWANDA
La France, le Rwanda et l’honneur de Monsieur Juppé
Nota CVAN : Magistrale tribune de David Gakunzi sur La Règle du
Jeu, concernant le rôle d'Alain Juppé, alors ministre français des
Affaires étrangères, lors du génocide des Tutsi au Rwanda d'avril à
juillet 1994; un génocide qui fit un million de victimes découpées à
la machette en 3 mois, avec la complicité de l'État français. Cette
complicité, Alain Juppé la nie pourtant avec constance depuis 22
ans. D'un négationnisme à l'autre, faut-il s'étonner qu'Alain Juppé
ait reçu le 20 décembre 2011 au Quai d'Orsay une délégation de
l'État turc - avec la présence de l'"historien" négationniste Yusuf
Halaçoglu, membre du MHP (parti ultra-nationaliste turc) délégation venue faire pression sur le gouvernement français pour
bloquer le vote au Sénat de la Loi Boyer, destinée à poursuivre les
négationnistes du génocide arménien ? Faut-il aussi rappeler
qu'Alain Juppé est toujours membre du Comité "scientifique" de
l'Institut du Bosphore, think tank financé par la TUSIAD (le MEDEF
turc), et dont les actions les plus marquantes consistent à lutter
contre les lois pénalisant la négation du génocide arménien ?
Laisser les négationnistes s'exprimer en toute liberté : au vu de
ses accointances, on comprend que cela ait été - et sera toujours le choix d'Alain Juppé, présenté comme le futur président de la
France...
La Règle du Jeu
par David Gakunzi
7 avril 2016
Candidat aux élections présidentielles, Alain Juppé était ministre des
Affaires Etrangères pendant le génocide des Tustis au Rwanda. Le 1er
avril, Alain Juppé a twitté ceci : « Faire procès à la France de porter une
part de responsabilité dans le génocide au Rwanda est une honte et une
falsification historique. ».
La réponse de David Gakunzi en cette journée de commémoration du
vingt-deuxième anniversaire du troisième grand génocide du XXe siècle,
celui qui s’est déroulé au Rwanda au printemps 1994.
Monsieur Juppé,
On vous dit froid, glacial, distant, imperturbable. Vous seriez cousu de
pierre froide et de marbre. Et bizarrement, dès lors que le mois d’avril
s’annonce, s’avance et vous voilà, à chaque fois, chaque année, comme
saisi, possédé, submergé par une ingouvernable agitation, débordé,
envoûté par un mal indéfinissable et déversant des propos discontinus,
discordants, en dissidence avec l’histoire. Mais quel est donc ce terrible
mal qui vous ronge si éperdument les entrailles depuis ces sinistres jours
du mois d’avril de l’an 1994 ? Quel est ce malheur que vous auriez
commis qui vous perturbe, vous trouble vous entraînant jusqu’à perdre le
chemin de la retenue lorsque revient la saison du souvenir du génocide
des Tutsis du Rwanda ? Et qu’est-il énoncé, que faut-il entendre derrière
votre désormais habituel, rituel et sinistre bavardage annuel sur le
Rwanda ?
Manifestement l’homme que vous êtes a du mal à lever les yeux devant le
génocide des Tutsis du Rwanda ; manifestement, il vous est pénible,
difficile de regarder en face ce qui est advenu ; clairement votre rapport
aux victimes du génocide est problématique. Que l’on vous interroge sur
les responsabilités de l’Etat français dans la matérialisation de ce crime,
que l’on vous questionne légitimement, puisque vous étiez en charge des
affaires étrangères à l’époque, et de raison vous n’êtes plus, et la
conscience désertée, votre défense se déploie rigide et radicale : «
Comment ? l’Etat français témoin passif, témoin actif de l’inacceptable ?
Foutaises ! Falsification honteuse de l’histoire, produit de l’imagination
maléfique de personnages mal intentionnés œuvrant à souiller l’honneur
de la France. » Et… et les nombreux documents donc ? Et les multiples
rapports, ouvrages, enquêtes, documentaires, photos et témoignages
oculaires accusateurs ? Et la parole de ceux qui ont vu cela de leurs
propres yeux, y compris des militaires français présents au Rwanda au
moment des faits ? « Tous des affabulateurs ! Tous des honteux ! »
Dénégation absolue donc, déni, évasion, réponse hors histoire.
Monsieur Juppé,
Le sens du réel – y compris celui d’un crime de génocide – ne serait – en
définitive – chez vous, qu’affaire d’interprétation. Mais, hélas pour vous,
(vous n’y pouvez rien) les faits demeurent les faits : le soutien politique,
militaire, financier, diplomatique et médiatique de l’Etat français aux
génocidaires rwandais est largement documenté.
Quelques exemples pour vous rafraîchir la mémoire. Le 27 avril 1994 en
plein génocide vous recevez, vous-même, Jérôme Bicamumpaka et JeanBosco Barayagwiza, membres du « Gouvernement intérimaire rwandais »,
constitué dans les locaux de l’ambassade de France, selon les propos de
l’ambassadeur Marlaud lui-même, gouvernement intérimaire qui sera jugé
ultérieurement responsable du génocide par le TPIR.
Oui, vous recevez donc Bicamumpaka et Barayagwiza ; vous recevez en
toute connaissance, en toute clairvoyance Barayagwiza ; Brayagwiza,
ordonnateur et planificateur de meurtres de Tutsis ; Barayagwiza,
fondateur de la RTLM, la radio de la haine, la Radio Télé la Mort, la radiovoix du génocide.
Le 27 avril, alors qu’à Kigali, la RTLM éructe des appels quotidiens à
l’extermination des Tutsis ; alors qu’au pays des milles collines, on chasse,
la machette et la kalach à la main, on chasse dans les villes et les marais,
les collines et les vallées, on chasse les Tutsis comme on chasse du gibier ;
vous, vous, M. Juppé, vous recevez Barayagwiza. Mais pour quel palabre
donc ? Pour évoquer et discuter, sans doute, entre gens civilisés de la
vitalité de la littérature francophone ? Ou alors pour échanger sur la
beauté naturelle du Rwanda et les immenses atouts touristiques des milles
collines vertes désormais rougies de sang ?
Monsieur Juppé, c’est un fait, ce jour-là, en accueillant Barayagwiza, vousmême et tous les autres qui ont reçu ces monstrueux personnages-là,
vous avez filé un sacré coup de main aux tueurs de Kigali ; vous avez béni
leurs crimes en leur conférant une respectabilité diplomatique ; ce jour-là,
vous avez commis plus qu’une erreur politique, une faute morale. Et vous
saviez ce que vous faisiez, et vous l’avez fait. Et où était donc passé votre
conscience morale ? Et où l’honneur de la France, ce jour-là ? Et où les
valeurs de la république ? Piétinées. Foulées aux pieds. Souillées d’une
manière indélébile.
Reçus avec les honneurs, Barayagwiza et Bicamumpaka quittent Paris tout
sourire, satisfaits, heureux du succès de leur visite. Et le 9 mai, la RTLM
annonce la bonne nouvelle : poursuite de l’assistance française à condition
de ne plus voir ces cadavres encombrant les trottoirs, ni ces massacres
qui tachent car conduits en plein jour. Et toujours dans la foulée de la
visite en France, le 16 mai 1994, Bicamumpaka s’adresse au Conseil de
sécurité des Nations Unies et nie tout simplement le génocide. Il affirme
que tout va bien au Rwanda, que la paix règne et que la radio rwandaise
diffuse quotidiennement des messages de paix. Deux semaines plus tard,
le 30 mai, ricanements sur la RTLM ; la RTLM ricane, se moque des morts,
réfute leur exécution et parle de « suicides » des Tutsis.
Les faits, encore les faits sur les compromissions, les accommodements,
les arrangements, les complicités ? Les armes. La livraison des armes. La
livraison des armes aux tueurs de Nyamata, de Murambi, de Bisesero, de
Gisozi et d’ailleurs au Rwanda. Qui ? Qui a livré les instruments de la mort
aux tueurs avant, pendant et après le génocide ? Qui ? Quelle puissance ?
Oui, qui ? Quel pouvoir d’Etat, au nom de principes géopolitiques bidons,
s’est chargé de livrer les outils de la tuerie aux bouchers de Kigali ? Tenez
cette missive du Président du gouvernement intérimaire datée du 22 mai
et destinée à son homologue français :
« Monsieur le Président, le peuple rwandais vous exprime ses sentiments
de gratitude pour le soutien moral, diplomatique et matériel que Vous lui
avez assuré depuis 1990 jusqu’à ce jour. En son nom, je fais encore une
fois appel à votre généreuse compréhension et à celle du peuple français
en Vous priant de nous fournir encore une fois votre appui tant matériel
que diplomatique. Sans votre aide urgente nos agresseurs risquent de
réaliser leurs plans et qui Vous sont connus. »
Qui ? Oui, qui a aidé jusque dans leur exil les tueurs ? Qui a livré pas
moins de cinq cargaisons d’armes aux génocidaires défaits en fuite dans le
Kivu via l’aéroport de Goma, courant mai 1994 ? Et qui a exfiltré du
Rwanda les Bagosora et autres tueurs en chef ? La réponse ? Vous la
connaissez : le gouvernement dans lequel vous présidiez aux affaires
étrangères.
Monsieur Juppé,
Votre parade, votre ligne de défense est connue, archi-connue : « Mais…
nous avons sauvé de nombreuses vies d’une mort certaine. Mais enfin…
l’opération turquoise ! L’humanitaire opération turquoise qui a permis de
sauver des Tutsis ! L’honneur ! L’honneur de la France !!!» Sinistre
causerie, lamentable brouhaha. Des vies sauvées ? Sans doute, fort
heureusement ! Et, hélas, le plus souvent, seulement à l’initiative de
soldats révoltés par les crimes commis sous leurs yeux. Mais pour le reste,
oui tout le reste, que fut au fond cette fameuse zone Turquoise sinon une
bande de repli sanctuarisée pour tueurs en cavale vers le Zaïre voisin ?
Turquoise ? Vous avez dit Turquoise ? Une blessure béante ! Tenez
Bisesero… Oui, Bisesero et ces femmes, Bisesero et ces enfants, ces
vieillards, ces jeunes, trompés, livrés aux tueurs trois jours durant, du 27
au 30 juin. Bisesero ? Sur les collines de Bisesero, couvertes de forêts et
de buissons, deux mois durant, des milliers d’hommes, de femmes et
d’enfants, armés de pierres et de lances opposent une résistance héroïque,
inflexible aux attaques des forces de la mort. Ils tiennent debout dans le
froid et sous la pluie, déterminés à combattre, à tenir jusqu’au bout. Les
assauts des tueurs sont quotidiens et vers fin juin, la situation est de plus
en plus intenable, désespérée.
Le 26 juin des journalistes informent les militaires français : sur les
hauteurs de Bisesero, il y a encore des vies à sauver ; dans les buissons
de Bisesero, il y a des rescapés encore en vie, cachés, terrés. Le
lendemain, une patrouille de l’armée française se rend sur les lieux.
Témoignage d’un rescapé :
« Lorsque les Français sont arrivés sur la route, nous sommes descendus
de nos collines ; nous sommes sortis de nos buissons ; nous sommes
sortis de nos lieux de cachettes. Nous nous croyions sauvés. Cela faisait
deux mois que nous étions terrés et pourchassés chaque jour par les
miliciens et les militaires. Nous étions fatigués, exténués, à bout de forces.
Lorsque nous avons vu arriver les militaires Français, nous nous sommes
dit que notre calvaire était fini. Nous sommes donc sortis de nos cachettes
et nous avons demandé aux Français de nous protéger. Nous leur avons
montré les corps de nos morts et les blessés par balles, et les blessés par
machettes. Ils nous ont dit « retournez dans vos cachettes ; ne vous en
faites pas nous allons revenir. » Nous leur avons dit : « Mais si vous
partez, si vous nous laissez seuls, nous sommes morts. Les tueurs vont
revenir pour nous exterminer ». Nous avons supplié : « s’il vous plaît,
restez avec nous ou emmenez-nous avec vous ». »
Les rescapés seront abandonnés à leur sort. Les militaires français
rebroussent chemin et retournent à leur base. Dès leur arrivée le chef de
la patrouille, le lieutenant-colonel Duval, dit « Diego », rend néanmoins
aussitôt compte à sa hiérarchie. Fax transmis le 27 juin :
« Dans le secteur de Bisesero, nous avons rencontré une centaine de Tutsi
réfugiés dans la montagne. Ils se sont présentés spontanément sur la
piste en voyant les véhicules militaires. Ils seraient environ deux mille
cachés dans les bois. D’après eux, la chasse aux Tutsi a lieu tous les jours,
menée par des éléments de l’armée, gendarmerie, milice encadrant la
population. (…) Ils sont dans un état de dénuement nutritionnel, sanitaire
et médical extrême. Ils ont directement impliqué les autorités locales de
Kibuye comme participant à ces chasses à l’homme. Ils espéraient notre
protection immédiate ou leur transfert en un lieu protégé. (…) Il y a là une
situation d’urgence qui débouchera sur une extermination si une structure
humanitaire n’est pas rapidement mise en place ou tout au moins des
moyens pour arrêter ces chasses à l’homme. »
Le lieutenant-colonel Jean-Rémi Duval informe également le patron du
commandement des opérations spéciales: « Je rends compte à Rosier
(patron du Commandement des opérations spéciales) . Je lui dis
verbalement ce que j’écris ensuite dans le fax. Je lui demande
l’autorisation d’y retourner le lendemain avec un effectif supérieur et des
renforts en hommes et en matériel, qu’il est censé me fournir. Il me
répond non. » Ordre de ne rien faire. Ordre de ne pas bouger. Pourquoi ?
Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée française: « Nous aurions pu
combattre les génocidaires, mais nous nous sommes opposés jusqu’au
bout à ceux qui les affrontaient, obsédés par un héritage politique dénué
de sens. »
Entretemps, sur les hauteurs et les collines de Bisesero, les miliciens tuent,
tuent, tuent à tour de bras. Et lorsque trois jours plus tard, le 30 juin,
raconte encore Ancel, « des sous-officiers ulcérés par une telle situation
« se perdent » malencontreusement dans cette zone et prennent le soin
d’avertir leur hiérarchie de leur (re)découverte, obligeant de fait le
commandement de l’opération à monter une opération de secours », il est
trop tard, beaucoup trop tard : il ne reste plus qu’une poignée de
survivants. Des deux mille survivants de Bisesero, il ne reste plus, trois
jours plus tard, que huit cents rescapés. Trois jours plus tard, trois jours
trop tard… Alors Turquoise ? Turquoise, opération humanitaire ? Vous
avez dit humanitaire ?
Monsieur Juppé,
L’honneur d’un grand pays, l’honneur d’un pays qui aspire à la grandeur
c’est non l’arrogance toute puissante et écrasante mais le courage
d’affronter ce qui a été fait, ce qui a été commis. Le contraire, avancer,
détaler loin des murmures obsédants du passé, le cœur et la raison
imperméables à la douleur infligée, esquiver le passé, cela porte un nom :
la lâcheté, la lâcheté des hommes. Seriez-vous par hasard
irrémédiablement atteint par cette sournoise et honteuse maladie ? Car
comment expliquer que face-à-face avec l’histoire du génocide des Tutsis
et des responsabilités françaises, vous ayez fait de la négation des faits le
sinistre combat de votre vie ? Comment expliquer que devant un malheur
aussi extrême, aussi singulier que cette tentative d’anéantissement totale
de tous les Tutsis du Rwanda, comment expliquer que depuis plus de deux
décennies, aucun regret, aucun remord adressé aux victimes du génocide
ne soit ressorti de la sécheresse de votre bouche ? Comment expliquer
cette rhétorique, votre obscure rhétorique contaminée par pans entiers
par la langue, le vocable négationniste des Bagosora et consorts, ces
tortionnaires de la mémoire des morts et des survivants. Car s’il est arrivé
que vous parliez de génocide dès le mois de mai, que dites-vous ensuite
dès le 16 juin 1994, avec une froideur déconcertante, dans une tribune
accordée à Libération ? Qu’il existerait une autre version de l’histoire, qu’il
y aurait eu selon vos propres mots « des génocides » au Rwanda. Ainsi
d’un trait de plume, d’un trait de votre plume, relativisé, soufflé le
génocide des Tutsis et cautionnée, amplifiée la thèse perverse,
négationniste du double génocide des tueurs. Glaçant!
Monsieur Juppé,
Les faits sont nombreux, concordants, gravissimes, épouvantables. Des
vies sont tombées au Rwanda ; des vies ont été massacrées, effacées ;
des Rwandais sont morts de mille morts dans d’indicibles souffrances ; le
génocide des Tutsis a bien eu lieu, orchestré, organisé, exécuté par des
rwandais entourés, soutenus par des responsables politiques français.
Telle est la réalité des faits. Et votre combat, votre acharnement à
dissoudre, noyer l’histoire de ce crime dans un sinistre récit opaque,
abracadabrantesque ; votre entêtement et volonté de remplacer le réel de
l’histoire par un fantasque récit qui ne tient pas debout, ne vous honore
pas : non seulement il met sérieusement en question la fiabilité, en
général, de votre parole politique, pire, il participe à cette perverse,
permanente, interminable guerre faite à la mémoire des morts, à la
justice et à l’histoire ; il relève tout simplement du négationnisme. Et le
négationnisme, vous le savez très bien, Monsieur Juppé, est plus qu’une
tentative de liquidation des faits et de leur sens, plus qu’un mécanisme
pitoyable d’auto-défense judiciaire, plus qu’une obsessionnelle volonté de
faire taire la voix des victimes pour effacer définitivement les traces de
l’inavouable, le négationnisme est une réactualisation continuelle de
l’appel à l’anéantissement.
Et où l’honneur de la France dans tout ça ?
http://laregledujeu.org/2016/04/07/28695/la-france-le-rwanda-etlhonneur-de-monsieur-juppe/
LITTERETURE
Gaël Faye et Davide Enia, lauréats du prix du Premier
roman 2016
Livres Hebdo
Par Amélie Boutet, le 04.11.2016 à 17h05 (mis à jour le 04.11.2016 à
18h00) Proclamation
Petit Pays (Grasset) est primé dans la catégorie Premier roman
français et Sur cette terre comme au ciel, traduit par Françoise
Brun (Albin Michel) dans celle du Premier roman étranger.
Décernés vendredi 4 novembre au restaurant Le Procope, à Paris, le prix
du Premier roman français récompense Gaël Faye pour Petit Pays
(Grasset), tandis que le prix du Premier roman étranger distingue Davide
Enia pour Sur cette terre comme au ciel, traduit par Françoise Brun (Albin
Michel). Les deux titres ont été choisis dès le 1er tour de scrutin.
Gilles Pudlowski, membre du jury depuis cette année, a salué "un premier
roman de Gaël Faye avec une grande maturité d’écriture". "C’est un livre
puissant, avec une intrigue réelle et contemporaine", a-t-il déclaré à
Livres Hebdo. "En lice pour les prix de l’Académie française, du Goncourt
ou du Renaudot, il méritait une récompense qu’il n’avait pas encore eu."
Petit Pays raconte la vie de Gabriel, 10 ans, qui vit au Burundi dans un
confortable quartier d'expatriés avec son père français, sa mère rwandaise
et sa petite sœur Ana. Alors que le jeune garçon voit avec inquiétude ses
parents se séparer, la guerre civile se profile et, par vagues successives,
la violence envahit le quartier.
Le rappeur Gaël Faye signe un ouvrage poignant qui "explore les failles
d’une enfance brisée par l’implosion d’une famille et d’un pays", selon
Kerenn Elkaïm dans l'avant-portrait qu'elle lui a consacré dans Livres
Hebdo du 20 mai 2016.
Sur cette terre comme au ciel raconte l’histoire de Davidù, 9 ans, qui rêve
de devenir boxeur comme son père, décédé. La vie dans les rues de
Palerme en 1980 lui donne l'occasion d'exercer ses talents pour asseoir
son autorité sur ses amis comme pour séduire Nina.
Les cinq finalistes français de la seconde sélection étaient :





Guy Boley, Fils du feu (Grasset)
Gaël Faye, Petit pays (Grasset)
Frédéric Gros, Possédées (Albin Michel)
Maëlle Guillaud, Lucie ou la vocation (Editions Héloïse d'Ormesson)
Stéphanie Vermot-Outhenin, La Straniera (La Grande Ourse)
Les trois finalistes étrangers étaient :



Davide Enia, Sur cette terre comme au ciel (Albin Michel), traduit
par Françoise Brun
Molly Prentiss, New York, esquisses nocturnes (Calmann-Lévy),
traduit par Nathalie Bru
Abdelaziz Baraka Sakin, Le messie du Darfour (Zulma), traduit par
Xavier Luffin
L’an dernier, le prix du Premier roman français avait couronné Didier
Castino pour Après le silence (Liana Levi). Les nuits de laitue de la
Brésilienne Vanessa Barbara (Zulma) et L'ange de l'oubli de l'Autrichienne
Maja Haderlap (Métailié) avaient été récompensés dans la catégorie
Premier roman étranger.
Le jury du prix Premier roman, présidé par Joël Schmidt, se compose de
Mohammed Aïssaoui, Georges-Olivier Chateaureynaud, Gérard de
Cortanze, Christine Ferniot, Michèle Gazier, Annick Geille, Gérard Guillot,
Jean-Claude Lamy, Jean-Pierre Tison, Jean Chalon, rejoints cette année
par Gilles Pudlowski.
http://www.livreshebdo.fr/article/gael-faye-et-davide-enia-laureats-duprix-du-premier-roman-2016
RUBRIQUE ANGLAIS
Philippe Kalfayan: At the Intersection of Law, Justice
and Rebellion
Armenian Genocide, Europe | October 27, 2016 11:33 am
By Alin K. Gregorian
Mirror-Spectator Staff
PARIS — For the past century, the recognition of the Armenian Genocide
and the subsequent and appropriate punitive measures have been
debated in various venues and communities around the world.
One of the most vital Armenian communities is in France, where the large
and organized Armenian community has long had the support of the
government.
Just this past week, the Upper Chamber of the Parliament passed a draft
article criminalizing the denial of Genocides. The next step is for that bill
to go to the Constitu-tional Court.
While many in France, the rest of the Armenian diaspora and the country
of Armenia rejoiced at the news, one of the world’s top human rights and
legal experts, Philippe Raffi Kalfayan, was not impressed.
“I would like to say that the law has very little chance to be accepted by
the Constitutional Court if it is referred, because there are some other
provisions [included in the draft but not related to the specific article]
which are unconstitutional, because [they violate] the freedom of press
and rights of journalists.”
The measure against denial of genocides, he said, is only one part of a
major legal bill.
“We will see what happens when the whole law will be adopted,” he noted.
Kalfayan’s legal credentials are extensive; he is a lawyer and consultant
with Stradev Conseils outside Paris, specializing in international law. In
addition, he has served as an expert at the Council of Europe since 2003,
and for the past 21 years, has been with the International Federation of
Human Rights Leagues in France, with the French acronym FIDH, in
different capacities, including as secretary general. He is currently
studying toward his doctorate in law, as well as teaching.
For Kalfayan, neither the recognition of the Armenian Genocide nor the
subsequent reparations are academic. Growing up he heard the stories of
his grandmother, Agavni Kalfayan. As he had said in an earlier interview
with the Aurora Prize website, his grandmother was born in 1910 in
Afyonkarahisar, located between Izmir and Ankara. In the spring of 1915,
her parents, Hakop and Takui, felt the imminent danger and decided to
entrust their youngest child to a maternal aunt, also named Agavni. The
two managed to get on a train to Smyrna. There, however, they were
caught in the massive Smyrna fire. They eventually swam to the safety of
an Italian boat, which took them to Piraeus, Greece. From there, they left
for France, where an aunt had been living.
For the young Kalfayan, working toward gaining reparations and
recognition of the Armenian Genocide resulted directly from hearing those
heartbreaking stories.
France Genocide Recognition
In France, he explained, “there is no reconsideration of the Armenian
Genocide political recognition,” he said, since the Genocide had been
recognized in 2001.
“The French Parliament passed a bill on January 29, 2001 with a unique
article stating, ‘France publicly recognizes the Armenian Genocide.’ This
law is purely declarative and has no legal binding effect. One must
understand that the historical truth has nothing to do with the judicial
truth. MPs are not judges. Only judges can assess and qualify crimes.”
Interestingly, he pointed out that the resolution does not name the entity
responsible for the genocide.
The recent resolution of October, however, is not likely to get anywhere.
Not only was the bill adopted by a narrow margin of 156 to 146, but there
are too many criteria for anything to qualify under that amendment and
specific wording.
“The amendment adopted by a very narrow majority of the Senate on
October 14, 2016 consists in adding new offenses, new crimes and new
conditions. First, the offenses considered are the denial, minimization and
banalization of crimes. Second, the crimes considered are genocides and
crimes against humanity (other than Nuremberg IMT crimes), slavery
crimes and war crimes as defined by the ICC statutes and the French
Penal Code. Third, the crime should meet with two alternative criteria to
be considered as a legal base,” he explained.
A similar measure, he said, was condemned by French and international
jurisdictions. “The final say is left to the judge, which is the normal course
of powers separation, to decide if the crime denied enters in the
categories provisioned by French or International Laws (where the
definitions of genocide, crime against humanity and war crime are almost
similar). Therefore, I see very little room, if any, for French Armenians
willing to try denialists of the Armenian genocide.”
He continued that a French-Armenian organization would have to prove
that the words expressed are “outrageous” and designed to “incite
violence and hatred against them; the subtle denialist will avoid such
incitement.” No Turkish official has expressed themselves in quite such
outrageous terms, even Dogu Perinçek, the Turkish politician who made it
a point to challenge Switzerland’s Genocide denial laws and denied the
Armenian Genocide there. He was charged but he challenged the law and
won.
“In other words, President Hollande did keep his word but promoted a text
that is not effective and operational for Armenians,” he said.
“This project has very little chance to succeed. There is no political
consensus in France for such a law and I personally regret that the French
Armenian organizations’ so-called ‘national council’ insist on it; this is
politically not opportune and if they fail the political blow will be fatal,” he
warned.
“In 2012, the Boyer Law (criminalizing the denial), which passed
successfully both houses of the Parliament, with the support of Nicolas
Sarkozy, was declared non-conforming by the Constitutional Council on
February 28, 2012. The then Prime Minister, Francois Fillon, was already
fighting in a subterranean manner against President Sarkozy to build his
own future. His government operated a sabotage. I have been a direct
witness of this sabotage.”
President Hollande may be subjected to a similar fate because he has no
longer supporters even in its own ranks, he added.
German Recognition
The passing of the Armenian Genocide resolution in the German
Parliament is more interesting, he said, even remarkable.
“I personally consider this German resolution remarkable, because this is
the first time in history that a country recognizes its role of accomplice in
the perpetration of an international mass crime. That recognition provides
titles to Armenian Nation for demanding reparations from Germany. But I
strongly advise Armenian groups desiring to sue Germany now, to engage
first with actions against Turkey,” he said.
The resolution, he added, is part of a larger trend.
“First, it happened amidst a general worldwide trend for apology and
redress for the wrongs committed in the past. It started in the early
2000s, when the rights of victims of serious mass violations of human
rights or humanitarian law began to be recognized in courts and
international legal instruments. You can witness such trends in many
places: the US with Native Americans; Canada with the ‘Stolen
Generations,’ Australia and New Zealand toward the indigenous peoples;
Japan for the ‘Comfort Women,’ etc.
“Secondly, Germany did sign up this resolution along with its on-going
process for recognition (a resolution will come soon) of the Herrero and
Nama Genocide that they committed in Namibia from 1904 through 1908.
This is actually the first genocide of the 20th century,” Kalfayan noted.
Similar to the laws in France, the situation with Perinçek in Switzerland
pits freedom of expression against the denial of Armenian history.
Kalfayan explained, “Some of the amicus curiae briefs submitted to the
Grand Chamber of the ECHR [European Court of Human Rights] proposed
solutions and criteria to determine in which conditions freedom of speech
could be limited, considering that freedom of speech is the rule, and the
limitations exceptions. I worked in this direction. There have been two
damaging factors in this process: first, the Government of Armenia did not
support at all any limitation over freedom of speech, while they were
advised and asked by all other groups of diaspora or scholars to support
the same view; second, due to this stance, the ECHR decision ended up in
a political compromise between States: Armenia got satisfied because the
qualification of genocide was not challenged legally; Turkey was satisfied
because Perinçek can claim victory; Switzerland was satisfied because its
anti-hate speech law has not been challenged and remains; only the
disproportionate nature of the sanction in the specific case of Perinçek has
been condemned. France and Switzerland’s common goal was to refer the
dispute about the Armenian Genocide to a direct dialogue between
Armenia and Turkey.”
However, the decision is not all negative, he said. “It must be highlighted
that for the first time in the history of the Armenian Cause, an
international court has stated that the massacres and deportations of
Armenians by the Ottoman Empire are a reality that is not denied by
Turkey [neither by Perinçek]. This is clearly stated in different paragraphs.
Secondly, the judgment contains some legal bases constitutive of a right
to repair for the descendants of victims.”
Turkey: Recognition and Reparations
The political situation in Turkey, Kalfayan said, clearly contributes to the
general atmosphere in Europe. “If the ultra-nationalism and hate speech
continue to develop in Turkey, especially against the Armenians, as we
have been witnessing recently in Trabzon (Garo Paylan has reacted and
intends to sue the authorities), then other similar speeches may occur in
Europe. Armenians should be ready for it and continue this legal battle.”
He suggested that Armenians change how they operate if they want a
different result. “Armenians will lose if they don’t change their strategy. It
is submitted that the pursuit of current policy of the Republic of Armenia
and ARF focusing exclusively on the recognition of Armenian Genocide is a
political impasse. Time is expensive in the Armenian case. Secondly this
policy is identity-centered, as if the whole identity of Armenians relies in
the Armenian Genocide and religious properties,” he said.
He noted that it is not necessary for Turkey to recognize the acts it
committed against the Armenians as genocide for Armenians to seek
restitution and redress.
“The nature of the harm is the base of reparation, not the qualification of
the crime,” he explained. “The political recognition process is not central,
except in the United States. I submit that it is a major mistake to invest
all efforts in it. This is a defensive and reactive strategy, which makes us
lose too much time. Time is critical. It already causes serious legal
problems. Armenians shall engage in a strategic battle centered on the
reparations. In this strategy, US courts may be a key judicial forum. The
US government must however shift its policy toward Turkey. All the
reparations’ agreements that succeeded in the last decades have been
possible thanks to the political pressure of the US federal government
over the debtor countries. The US might also advocate an arbitration
mechanism between Armenians and Turkey.”
Kalfayan advocates for a “strategic approach” to break the impasse. “The
guilt and debt of Turkey are unused political and strategic assets. The
Republic of Armenia must understand and support this strategy, not
remain a simple observer,” he said.
For that purpose, he said, for the past 10 years he has tried to gather
groups including the ARF Central Board, Armenia’s Ministry of Foreign
Affairs and other participants, to join in a new approach for reparations,
one involving a more detached legal attack.
“I have gathered a group of first class scholars and juris consultes for that
purpose in a group called AGIR: Action Group for the International
Reparation of Armenian Genocide). In vain so far…but I am optimistic,” he
said.
In 2016, the Los Angeles branch of the Armenian Bar Association
established its own Reparations Committee and the Armenian National
Committee has just announced the creation of another legal center in
Washington, he added.
“At some point, all those groups will have to work together because
Armenians cannot afford having dispersed strategies and actions for the
collective redress. Further, it would reveal ridiculous because a quite huge
amount of work has been done to analyze the potential legal avenues and
those groups will spend resources to reach the same conclusions or
reinvent the wheel,” Kalfayan said. “At the end of the day, there is no
room for two or more strategies: the strategy shall be unique and
supported at a Pan-Armenian level, including by the Republic of Armenia
diplomacy; otherwise nothing will happen.”
In fact, he concludes by advocating the creation of a specific institution to
gather and vet legal claims.
Reparations do not need to translate into exact dollars and cents, but
rather including recognition of guilt and then using those for corrective
measures. Immediate and doable options, he said, include changing
history textbooks in Turkish schools.
“There are much better things to get from Turkey than money,” he added,
such as “free access to the Black Sea.”
“We should look at compensation differently,” he noted. Also, border
changes are not likely to happen ever; rather, they are unrealistic.
“In 1915 we were starting to talk about crimes against humanity,” he
said. “At the time the Genocide started, such crimes were already strictly
prohibited. Those crimes had no name. Crime against humanity was
defined at the Nuremberg Trials.”
One problem is that there are no agreed-upon conventions for crimes
against humanity, since most countries target a segment of their own
domestic populations at one point.
In the Armenian case, he explained, there are both individual as well as
collective claims. The individual claims are primarily property and
monetary/business losses, whereas they were confiscated by the central
authorities.
“For all those, everyone can and should go to court in Turkey if they still
have the deeds,” he said.
He said in a few cases, American-Armenian descendants of Genocide
survivors had taken their concerns to courts in Turkey. One claimant
sought the the restoration of lands in Diyarbakir. She ran into some
procedural problems, including the statute of limitations, but the court
admitted that the Turkish Treasury had not made all possible efforts to
research the ownership of the land and thus cleared her for a trial on
merits.
He admitted, however, “such cases are very scarce.”
Turkey may be induced to come to the negotiation table regarding
reparations. One of them can be a legal action, where one or two major
powers sympathetic to the Armenians — say, Russia and the US — can
put pressure on Turkey to bring them to the negotiation table. The
Armenians can pool their claim together to create a sort of class action
suit, if they create a body through parties such as the ARF and the
Republic of Armenia, to sift claims. “We need to start now,” if such action
is going to happen, he said.
At the same time, he said, the Armenian lobby should work with their
Jewish counterparts. “Israel has a very strange alliance with Azerbaijan
and Turkey,” he said.
Armenia and Domestic Concerns
Kalfayan has long helped the legal system in Armenia, being instrumental
in the creation of the Armenian Bar, with the help of the Council of Europe
and the European Commission. What he sees there does not make him
happy; in fact, he is outraged.
Rights and liberties are eroding, Kalfayan said, and the diaspora watches
passively. “The country is getting emptied of its population and its
integrity endangered. Diaspora communities and ‘leaders’ remain passive,
hiding behind the legalistic argument, while the country is sinking due to
the way it is ruled. The country has lost any economic, diplomatic and
security sovereignty, and is on the verge of collapsing. That may be
irreversible if nothing is done now,” he stressed.
Kalfayan said that action is the only way forward in Armenia. “I support all
the recent petitions arguing in favor of the diaspora’s involvement. The
protection and promotion of fundamental rights and democracy in Armenia
are not ‘wishful thinking.’ The Republic of Armenia is built, since 1991,
upon the contempt of the people. Neither its voice (votes), nor its rights
and liberties are respected. There is no future without the reestablishment of people’s sovereignty. The diaspora will die in the long run
if Armenia disappears,” he said.
The current situation in Armenia, he added, is an “oligarchic pyramid” and
the majority of industry and infrastructures in the hands of Russia.
“Armenia may just end up as a province of the Russian Federation,” he
said.
As for the future of Armenia, he had dire predictions. “All the people ruling
[currently] should leave their positions; people will never trust them,” he
said. “The intelligentsia of Armenia left in the early 1990s.” People will
come back, he said, if there is regime change
In conclusion, Kalfayan remains active — hopeful yet wary. “The story of
my grandmother, shaped deeply my activities and struggles. I have been
an activist since I was 17 and I will remain one. I struggle for justice and I
am consistent in the defense of principles, irrespective of whom it may
concern. I am still a rebel. I cannot stay passive.”
http://www.mirrorspectator.com/2016/10/27/philippe-kalfayan-at-theintersection-of-law-justice-and-rebellion/
RUBRIQUE AGENDA
RASSEMBLEMENTS-COLLOQUES-EXPOSITIONS- SPECTACLESPARUTIONS
Agenda - Livry-Gargan : 11ème Salon du livre
arménien
Agenda - Livry-Gargan : 11ème Salon du livre arménien - Collectif
VAN - www.collectifvan.org - 11ème Salon du livre arménien
organisé par la Maison de la Culture Arménienne de Sevran LivryGargan et de la Seine-Saint-Denis aura lieu le samedi 19 et le
dimanche 20 novembre de 14h à 18h. Nouveautés ou rééditions,
livres en français ou en arménien, plusieurs centaines de livres
seront présentées. Organisé pour la onzième édition consécutive,
ce rendez-vous avec le livre arménien, est l’occasion de découvrir
l’Arménie sous différentes formes littéraires : livres de
photographies, d’Histoire, de tourisme, romans, récits, contes,
bandes dessinées... Rencontres et dédicaces le samedi 19
novembre avec Milène Sinem Karatas auteure de « Le peuple
invisible - Sur la piste des Arméniens de Turquie » et Séta
Papazian auteure de « La Goutte de miel », d'après le conte
arménien de Hovhannès Toumanian. (Maison de la Culture
Arménienne, 17 rue Charles-Péguy, 93190 Livry-Gargan)
Armenoscope
11ème Salon du livre arménien
Maison de la Culture Arménienne de Sevran Livry-Gargan et de la SeineSaint-Denis
Samedi 19 et dimanche 20 novembre de 14h à 18h
Nouveautés ou rééditions, livres en français ou en arménien, plusieurs
centaines de livres seront présentées. Organisé pour la onzième édition
consécutive, ce rendez-vous avec le livre arménien, est l’occasion de
découvrir l’Arménie sous différentes formes littéraires : livres de
photographies, d’Histoire, de tourisme, romans, récits, contes, bandes
dessinées...
Rencontres et dédicaces le samedi 19 novembre
avec Milène Sinem Karatas auteure de « Le peuple invisible - Sur la
piste des Arméniens de Turquie » et
Séta Papazian auteure de « La Goutte de miel » (Éditions Cipango),
d'après le conte arménien de Hovhannès Toumanian.
Rens. : [email protected] .
Infos : http://www.mca-sevranlivry.com/.
Maison de la Culture Arménienne
17 rue Charles-Péguy
93190 Livry-Gargan
http://www.armenoscope.com/agenda/rech.asp?type_info=ponctuelle
http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=94816
Agenda - Marseille : 4 jours dédiés à "Solidarité
Kurdistan : brisons le silence"
Agenda - Marseille : 4 jours dédiés à "Solidarité Kurdistan :
brisons le silence" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le
Collectif Solidarité Kurdistan 13 organise un événement de 4 jours
de solidarité avec le peuple kurde intitulé “Solidarité Kurdistan brisons le silence!”. 4 jours avec le Peuple Kurde pour la Paix et
l’Humanité. Voir le programme ci-dessous.
Publié le 26 octobre 2016
4 jours avec le peuple Kurde pour la Paix et l’Humanité
Solidarité Kurdistan
Collectif Solidarité Kurdistan 13
Jeudi 3 novembre à 19h à La Marseillaise - Salle des rotatives (PAF)
Projection du film « Press » (VF) du réalisateur Sedat Yilmaz
Samedi 5 novembre à 14h
Manifestation RDV Réformés - Haut de la Canebière
« Ensemble plus que jamais, brisons le silence ! »
A partir de 18h
Soirée de solidarité (PAF) Pacha Palace - 21 chemin des Tuileries Marseille 15
« Allumons une bougie pour la Paix » avec la participation de Garo
Paylan, député HDP d’Istanbul
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94796
Agenda - Décines/Exposition : "Nous sommes
l’avenir, les orphelins du génocide des Arméniens"
Agenda - Décines : "Nous sommes l’avenir, les orphelins du
génocide des Arméniens" - Collectif VAN - www.collectifvan.org "Nous sommes l’avenir, les orphelins du génocide des Arméniens" :
une exposition du 13 octobre au 19 novembre 2016 au Centre
National de la Mémoire Arménienne à Décines, près de Lyon.
Publié le 13 octobre 2016
Centre National de la Mémoire Arménienne
Nous sommes l’avenir, les orphelins du génocide des Arméniens
du 13 octobre au 19 novembre 2016
Posted on 1 septembre 2016 by CNMA
Consacrée au sauvetage des orphelins par des organisations arméniennes
et internationales, ainsi qu’aux orphelinats établis en France pour les
accueillir, cette exposition exceptionnelle mêle de façon inédite
photographies d’archives, documents familiaux.
Organisée en six séquences thématiques, cette exposition retrace
brièvement le contexte dans lequel s’est déroulé le génocide, et plus
longuement, le sort des enfants rescapés. Elle présente les enjeux liés à
leur sauvetage, à leur éducation dans les orphelinats arméniens ou
internationaux au Proche-Orient dans l’espoir de parvenir à une
reconstruction nationale. Prolongeant leur mission entreprise dès après le
génocide, quatre organisations vont transférer leurs orphelinats en France
à partir de 1923, épisode assez méconnu. Enfin, des descendants de ces
orphelins témoignent du parcours de leurs parents, animés par la volonté
de s’intégrer dans leur pays d’accueil et de construire un avenir meilleur
pour leurs enfants.
Plus qu’une simple exposition, Nous sommes l’avenir se veut un hommage
des descendants à ces femmes et ces hommes privés d’enfance, à leur
courage et à la mémoire qu’ils leur ont transmis.
Commissaire : Antoine Bédrossian
Conseiller scientifique: Vahé Tachjian, historien et fondateur de
Houshamadyan
Conseillère technique : Laure Piaton, Directrice du Centre du Patrimoine
Arménien, Valence
Exposé le 27 octobre à 20h00 “Les réseaux de sauvetage des
déportés et des orphelins arméniens pendant le génocide 19151917” par Antoine Bedrossian.
Entrée 5 €, libre pour les adhérents.
http://www.cnma.fr/wordpress/nous-sommes-lavenir-les-orphelins-dugenocide-des-armeniens-du-13-octobre-au-19-novembre-2016/
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94699
Agenda - Paru : Exils arméniens, Du Caucase à Paris
Agenda - Paru : Exils arméniens, Du Caucase à Paris - Collectif
VAN - www.collectifvan.org - "Exils arméniens, Du Caucase à
Paris" vient de paraître aux Éditions Belin, sous la signature
d'Anouche Kunth. Cette jeune chercheuse publie ici sa thèse
menée sous la direction de Claire Mouradian, et brillamment
soutenue à l'EHESS le 8 juillet 2013. Cet ouvrage magistral et
passionnant retrace le destin des grandes familles arméniennes
issues des marges caucasiennes de l'Empire russe et fuyant les
convulsions de la révolution bolchevique. Leurs trajectoires
croisent en France celles des Arméniens de Turquie, rescapés du
génocide de 1915.
Editions Belin
Anouche Kunth
Exils arméniens
Du Caucase à Paris
Collection : Contemporaines
Editeur : Belin
Directeur de collection : Henry Rousso
23.00 €
ISBN 978-2-7011-9838-5
"Une histoire d'exils, de l'Arménie à la France"
Les convulsions de la révolution bolchevique jettent hors de Russie plus
d'un million de réfugiés, qui croient leur fuite temporaire. Elle va s'avérer
irréversible, la perte de la patrie se conjuguant bientôt avec celle des
droits nationaux. Parmi ces « sans-droits », quelques centaines de
grandes familles arméniennes, issues des marges caucasiennes de
l'Empire des Romanov. Banquiers et industriels, artistes, professeurs
d'université, hommes politiques : tous, vers 1920, s'enfuient avec femmes
et enfants, par crainte des violences que le nouveau régime de Moscou
inflige à ses « ennemis de classe ». Hors de Russie, et tout
particulièrement en France où convergent des dizaines de milliers d'exilés,
leurs trajectoires croisent celles des Arméniens de Turquie, persécutés
quant à eux pour des motifs ethno-confessionnels.
L'histoire des exils arméniens s'écrit ici à hauteur d'hommes et de femmes
en fuite, de familles soudées face au danger, parfois séparées, plongées
dans l'opacité après le renversement de l'ordre ancien. Que faire ? Où
aller ? Quel projet poursuivre en ces temps de chaos et d'incertitude ?
Comment préserver ses ressources et recréer un ordre pour soi ? Les
parcours de ces anciens sujets d'empires donnent à penser ce que
reconstruit l'exil, lieu de mise à l'épreuve individuelle et de réélaboration
des destinées collectives.
Anouche KUNTH est historienne, chargée de recherche au CNRS
(Migrinter). Ses travaux actuels, consacrés au monde arménien en exil,
abordent l'événement génocidaire depuis la dispersion massive et forcée
des survivants. Elle est l'auteur, notamment, de Arméniens en France, du
chaos à la reconnaissance, Toulouse, L'Attribut, 2010, co-écrit avec Claire
Mouradian.
http://www.editions-belin.fr/ewb_pages/f/fiche-article-exils-armeniens27735.php?lst_ref=1
http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=94815
Agenda - Paru : "L'Arménie à l'épreuve du feu. Forger
l'Etat à travers la guerre"
Agenda - Paru : "L'Arménie à l'épreuve du feu. Forger l'Etat à
travers la guerre" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Le
Haut-Karabakh est depuis plus de 25 ans l'objet d'un conflit armé
entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Situation étrange que celle de
cette enclave à majorité arménienne placée en Azerbaïdjan par les
premiers dirigeants soviétiques : véritable bombe à retardement,
elle aura lancé la longue série des mouvements nationaux
ébranlant l'URSS à la fin des années 1980. (...) Grâce au conflit
gelé du Haut-Karabakh, Moscou reste l'arbitre de la rivalité entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan et, plus largement, maîtresse du jeu au
Caucase du sud." Préfacé par Gérard Chaliand et publié par les
Éditions Karthala, cet ouvrage capital est signé Taline Papazian,
docteure en science politique et chargée de cours à Sciences Po
Paris. Le présent ouvrage constitue sa thèse de doctorat en
science politique, brillamment soutenue le 25 janvier 2011 à l’IEP
de Paris.
Publié 17 octobre 2016
L'Arménie à l'épreuve du feu. Forger l'Etat à travers la guerre
Par Taline Papazian
Préface de Gérard Chaliand
26€ - Karthala
Le Haut-Karabakh est depuis plus de 25 ans l'objet d'un conflit armé entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Situation étrange que celle de cette enclave à
majorité arménienne placée en Azerbaïdjan par les premiers dirigeants
soviétiques : véritable bombe à retardement, elle aura lancé la longue
série des mouvements nationaux ébranlant l'URSS à la fin des années
1980. Mais tandis que l'URSS se décompose, la question du Karabakh
explose. Le présent ouvrage démontre comment la guerre fournit contre
toute attente des ressorts idéologiques, politiques et militaires favorables
à la reconstruction de l'Etat arménien. C'est paradoxalement au moment
où le cessez-le-feu s'installe dans la durée, depuis le milieu des années
2000, que la pérennité de l'Etat arménien semble la plus sournoisement
menacée. Dans la guerre ouverte comme dans l'absence de paix véritable,
l'Arménie est soumise à l'épreuve du feu. Après avoir remporté la
première manche, c'est désormais la consolidation de l'Etat dans sa
dimension non plus guerrière mais de gouvernance qui sera le gage de
son succès. Le conflit du Karabakh et ses rapports intrinsèques avec les
aléas de l'Etat arménien s'inscrivent dans l'histoire longue des
nationalismes du sud de l'Europe depuis le début du vingtième siècle, à la
croisée des intérêts des puissances européenne, américaine, russe et
turque. Crise politique régionale aux implications internationales dont le
règlement est perpétuellement différé, elle condense les enjeux
géopolitiques contemporains de l'ancienne aire soviétique : grâce au
conflit gelé du Haut-Karabakh, Moscou reste l'arbitre de la rivalité entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan et, plus largement, maîtresse du jeu au Caucase
du sud. Si le Haut-Karabakh se rattache aux conflits ethno-territoriaux
légués par l'URSS, sa portée géostratégique est plus large : il est la clé
d'un déblocage des relations géopolitiques entre les trois pays du Caucase
du sud (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan) et leurs partenaires
internationaux : Union Européenne, Etats-Unis, Russie, Turquie et Iran.
Taline Papazian est docteure en science politique et chargée de cours à
Sciences Po Paris. Outre l’espace post-soviétique contemporain, ses
travaux portent également sur les usages de la violence armée dans les
espaces impériaux ottomans et russes.
Table des matières
Préface
Remerciements
Introduction
Première partie : Le conflit du Karabakh : problème national,
affaire d’État
1. La question du Haut-Karabakh, d’un syndrôme du nationalisme
à la redéfinition politique de la nation
2. Violence physique et souveraineté politique : aux origines d’une
filiation
3. Un État arménien indépendant, réponse à la question du
Karabakh
L’État, aboutissement du mouvement du Karabakh
Stratégie de gouvernement et topoï nationaux : les ambiguités de l’État
arménien
L’« État des Arméniens » (Hayots bédaganoutiun)
Refonder l’État, l’entreprise politique du MNA
Subordonner les questions nationales aux intérêts de l’État
La « normalité », sens contesté de la refondation de l’État
Idéologie et pratique de la « normalisation »
Nation-État, un rapport au cœur de nouveaux clivages idéologiques
Deuxième partie : La guerre et l’État
4. La guerre, épreuve de l’État arménien
Le contrôle des forces armées, enjeu de l’affirmation du nouvel ordre
étatique
Les fonctions de l’État : assurer la sécurité à l’intérieur
En vue d’affronter l’hostilité extérieure
Du dire au faire : gagner du temps sur la guerre
Situation d’hostilité et décision de guerre : les difficultés d’une réalité
politique
Au-delà des positions de principe, l’irréductibilité de l’ennemi ?
La guerre pour le Haut-Karabakh, épreuve de la souveraineté de l’État
arménien
5. Faire la guerre, bâtir l’armée
Espace de la guerre et territoire de l’État
De l'autodéfense des volontaires à la guerre moderne : faire la guerre et
construire l’armée
Les bases d’une armée régulière
Les officiers supérieurs de l’armée soviétique : l’expérience d’une tradition
militaire d’État dans l’organisation de l’armée nationale
Le combattant volontaire, du défenseur de la liberté au contractuel d’État
Le financement de la contrainte : l’État en quête de ressources
La participation directe de l’État à l’effort de guerre
Effets sur l’État d’une quête de ressources pour la guerre
6. En l’absence de paix, « garder la poudre au sec »
Le renforcement de l’institution militaire, gage de l’État arménien
La guerre, l’armée et l’État
La conscription, problème exemplaire des forces et faiblesses de l’armée
nationale
L’Armée, institution fédératrice de la société
La modernisation de l’armée en situation de ni guerre ni paix
Troisième partie : Trajectoire d’un État forgé dans le conflit
7. Contrainte et capital dans l’Arménie en conflit : entre
implication et déresponsabilisation
Un capital longtemps au service de la contrainte
Le conflit du Karabakh, facteur du déséquilibre ou prétexte à
l’immobilisme ?
8. Guerre et paix : pratiques de pouvoir et institutions
républicaines
Le conflit du Karabakh, domaine réservé du pouvoir exécutif
La situation d’exception, révélatrice de la nécessité d’un pouvoir exécutif
autonome
Le conflit du Karabakh, objet de lutte pour un monopole politique
Le conflit du Karabakh et la Constitution de la République d’Arménie
9. Des représentations conflictuelles de l’État arménien
Cause ou prétexte de la crise de 1997-1998
Clé de la normalité de l’État : Levon Ter Petrossian ou la conviction du
libéralisme
Moteur d’un État-nation : Vazgen Sargsian du père de l’armée au chef de
la nation
Sceptre du pouvoir : Robert Kotchorian de l’enclave assiégée à l’État
forteresse
Ni sans, ni sens : Serge Sargsian, « le dernier des Mohicans » ?
Conclusion : La forge refroidie, l’État achevé ?
Annexes
Sources et bibliographie
http://www.karthala.com/hommes-et-societes/3089-l-armenie-a-lepreuve-du-feu-forger-l-etat-a-travers-la-guerre-9782811115616.html
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94712
Agenda : Paru - "Localités et biens cultuels
arméniens de la Turquie ottomane"
Agenda : Paru - "Localités et biens cultuels arméniens de la
Turquie ottomane" - Collectif VAN - www.collectifvan.org - L’Union
internationale des organisations Terre et Culture ainsi que le
Collectif 2015 : Réparation ont le plaisir d’annoncer la publication
par leurs soins de l’ouvrage, Localités et biens cultuels arméniens
dans la Turquie ottomane. Un patrimoine en destruction.
Publié le 19 octobre
Localités et biens cultuels arméniens de la Turquie ottomane. Un
patrimoine en destruction.
Achetez votre exemplaire en ligne!
https://www.collectif2015.org/fr/Shop.aspx
Titre : Localités et Biens cultuels arméniens de la Turquie ottomane.Un
patrimoine en destruction.
Auteur(s) : Haroutiun Khatchadourian, Patrick Aslanian, Lucie Aslanian,
Jean Michel.
Éditeur : Union Internationale des Organisations Terre et Culture
Langue : Français
Reliure : Broché avec rabat
Nombre de pages : 365
Poids : 1920 g
Dimensions : 24 × 31 cm
Dépôt légal : 06/2016
ISBN : 978-2-9956672-0-0
Prix : Tarif unique de 30€ + 8,60 (frais de livraison en France et à
l'étranger et de gestion compris) = 38,60 €
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L’Union internationale des organisations Terre et Culture ainsi que le
Collectif 2015 : Réparation ont le plaisir d’annoncer la publication par leurs
soins de l’ouvrage, Localités et biens cultuels arméniens dans la Turquie
ottomane.Un patrimoine en destruction.
Il s’agit là d’un document fondamental relatif aux biens cultuels arméniens
de quinze vilayets de la Turquie ottomane, dont les auteurs proposent un
inventaire précis, aboutissement d’un travail de comparaison et de
réactualisation d’inventaires partiels antérieurs datant de 1913- 1915 et
1921. Faisant suite à une introduction édifiante sur les destructions encore
à l’œuvre de nos jours, l’ouvrage dresse un inventaire de ces lieux et
présente des photographies et des cartes en couleur avec de surcroît des
index toponymiques susceptibles de guider le lecteur dans ses
recherches .Cette étude minutieuse permet ainsi de localiser les
toponymes de plus d’un millier de localités arméniennes de l’empire.
http://www.collectifvan.org/article.php?r=5&id=94730
Agenda - Paru : Un siècle de génocides. Des Hereros
au Darfour (1904-2004)
Agenda - Paru : Un siècle de génocides. Des Hereros au Darfour
(1904-2004) - Collectif VAN - www.collectifvan.org - "Le XXe
siècle restera celui de l'épouvante. Il a commencé avec
l'anéantissement des Hereros en 1904 et l'éradication des
populations arméniennes de l'Empire ottoman pour se terminer
avec l'extermination des Tutsis du Rwanda et les nettoyages
ethniques dans l'ex-Yougoslavie et du Darfour. Entre ces deux
moments, le monde aura été le témoin de la famine ukrainienne,
de l'immense tragédie de la Shoah, de la disparition d'une partie
du peuple cambodgien." Un siècle de génocides. Des Hereros au
Darfour (1904-2004), de Bernard Bruneteau, vient de paraître
chez Armand Colin.
Publié le 22 septembre 2016
Armand Colin
Un siècle de génocides
de Bernard Bruneteau
Armand Colin
2016-09-14
PRIX 16,99 €
EAN ebook 9782200616731
Le XXe siècle restera celui de l'épouvante.
Il a commencé avec l'anéantissement des Hereros en 1904 et l'éradication
des populations arméniennes de l'Empire ottoman pour se terminer avec
l'extermination des Tutsis du Rwanda et les nettoyages ethniques dans
l'ex-Yougoslavie et du Darfour. Entre ces deux moments, le monde aura
été le témoin de la famine ukrainienne, de l'immense tragédie de la Shoah,
de la disparition d'une partie du peuple cambodgien.
Cet essai met en perspective les entreprises exterminatrices les plus
marquantes du XXe siècle en donnant un caractère opératoire au concept
de génocide défini en 1944 par Raphael Lemkin. Leur histoire montre que
le génocide se fonde sur le ciblage stigmatisant d'un groupe à partir de la
définition aussi arbitraire que délirante qu'en donne le perpétrateur. Aussi
l'auteur s'attache-t-il en permanence à répondre à deux questions :
qu'est-ce qui détermine l'intention ultime du génocide? qu'est-ce qui
autorise le génocide à se présenter comme une "solution"?
Nota CVAN : nous avons fait le choix de reproduire le texte de la 4e de
couverture du livre, plus complet que celui présenté en ligne.
http://numerique.armand-colin.com/703887/Un-siecle-degenocides.ebook
http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=94530
DOSSIERS PERMANENTS
Observatoire du Négationnisme du Collectif VAN
Récapitulatif des principaux faits et articles négationnistes relevés
depuis 2006.
SOMMAIRE : http://www.collectifvan.org/article.php?id=21105
Ephémérides
La rubrique "Ephéméride" du Collectif VAN a été lancée le 6
décembre 2010. Elle recense la liste d’événements survenus à une
date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les
thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du
Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de
nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée).
Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie)
Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie)
SITES INTERESSANTS
Visitez notre page de liens : http://www.collectifvan.org/liens.php?r=7
QUELQUES INFORMATIONS SUR LE SITE DU COLLECTIF VAN
Rubrique Info Collectif VAN
Retrouvez toutes les traductions de la presse anglophone ou
turcophone dans notre rubrique Info Collectif VAN
http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1
Le Collectif VAN met en ligne régulièrement des traductions de la presse
anglophone et turcophone. Oeuvres de militants, de sympathisants du
Collectif VAN et de prestataires, ou émanant de sites externes (tel celui de
la FEAJD), ces traductions visent à mettre à la disposition du plus grand
nombre, les informations essentielles à la bonne compréhension de
l'actualité.
Vous retrouverez également dans la Rubrique Info Collectif VAN :
http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1
- nos informations ou communiqués de presse, ainsi que ceux de certaines
organisations externes.
- le sommaire bi-quotidien de notre Revue de Presse du jour.
- la Revue de la presse turque en français (ni traduite ni commentée de
notre part).
- la Revue de la presse arménienne préparée par l'Ambassade de France
en Arménie.
Rappel :
Vous avez en haut de page, un module Recherche pour retrouver un
article. Attention, le champ de saisie ne doit comporter qu'un seul mot.
Essayer de cibler en choisissant plutôt des noms propres, pour éviter un
trop grand nombre d'occurrences.
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Rubrique News
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cessé d'être alimentée mais elle constitue une source d'archives pour les
informations quotidiennes qui y ont été postées depuis le lancement du
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la webmaster du Collectif VAN à partir des médias en ligne francophones
- est donc à suivre uniquement dans la Veille-Média du Collectif VAN et
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Info Collectif VAN
Toutes les traductions, résumés, informations propres au Collectif VAN
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Tout sur VAN
Mieux connaître le Collectif VAN : rendez vous à la rubrique Tout sur
VAN.
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Tout sur VAN : vous y trouverez également les courriers des
lecteurs
Les courriers des sympathisants du Collectif VAN nous font chaud au coeur
et nous confortent dans la certitude que notre approche du combat que
nous menons, est juste. Et comme ça fait toujours du bien de relire de
temps en temps leurs encouragements et dans la mesure du possible,
nous mettons en ligne les mails reçus, du plus récent au plus ancien (en
ne gardant que les initiales des sympathisants) :
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http://www.collectifvan.org/article.php?r=1&id=2203
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Salle de Presse
Tous les articles de la presse française rendant compte des actions
réalisées par le Collectif VAN sont en ligne dans la rubrique Salle de
presse.
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Communiqués
Les Communiqués du Collectif VAN se trouvent dans la rubrique
Communiqués.
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Actions VAN
Tous les articles présentant les actions organisées et réalisées par le
Collectif VAN sont mis en ligne dans la rubrique Actions VAN.
http://collectifvan.org/rubrique.php?r=3&page=1
Agenda
Les annonces parlant des événements culturels à venir (réunions
publiques, manifestations, conférences, concerts, projections de films,
expositions, parution d'ouvrages, etc.), sont mises en ligne dans la
rubrique Agenda.
http://collectifvan.org/rubrique.php?r=5&page=1
Photothèque
De nombreux photos-reportages sont disponibles en ligne dans la rubrique
Photothèque
http://collectifvan.org/rubrique_photo.php?r=6
Veille-Media
Toutes les Veilles-Media à télécharger sur :
http://www.collectifvan.org/rubrique_veille.php?r=9&page=1
MEDIAS
Quelques émissions TV & radios
où les citoyens peuvent intervenir
Soyez un citoyen actif et participez aux débats dans les médias.
Quelques coordonnées :
TF1 - 1, quai du point-du-jour 92656 Boulogne cedex
Tel : 01 41 41 12 34 / 0803 809 810 — Fax : 01 41 41 28 40
Internet : www.tf1.fr
France 2 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15
Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 98 74
Internet : www.france2.fr
Email : [email protected]
France 3 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15
Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 75 02
Internet : www.france3.fr
Email : [email protected]
[email protected]
Canal + - 85-89 quai André Citroën 75711 Paris cedex 15
Tel : 01 44 25 10 00 Fax : 01 44 25 12 34
Internet : www.cplus.fr
France 5 - 8, rue Marceau 92785 Issy-les-Moulineaux cedex 9
Tel : 01 55 00 74 74 — Fax : 01 55 00 77 00
Internet : http://www.france5.fr/
Email : http://www.france5.fr/contact/
Ecrivez à Alain Le Garrec, médiateur des programmes sur :
http://www.france5.fr/contact/W00069/2/71909.cfm
Arte - 2a rue de la Fonderie 67080 Strasbourg cedex
Tel : 03 88 14 22 55 — Fax : 03 88 14 22 00
Internet : www.arte-tv.com
Email : [email protected]
M6 - 89, av. Charles de Gaulle 92575 Neuilly/Seine cedex
Tel : 0825 06 66 66 - Fax : 01 41 92 66 10
Internet : www.m6.fr
iTélé - 6 allée de la Deuxième DB 75015 Paris
Tel : 01 53 91 50 00— Fax : 01 53 91 50 01
Internet : www.itelevision.fr
LCI - 54 av. de la Voie Lactée 92656 Boulogne cedex
Tel : 01 41 41 23 45— Fax : 01 41 41 38 50
Internet : www.lci.fr
Quelques émissions TV :
France2 :
Relations.france2
Participez
"On n'est pas couché"
Chaque samedi soir, en deuxième partie de soirée, retrouvez Laurent
Ruquier entouré de Natacha Polony et Aymeric Caron.
Vous voulez donner votre avis ?
Contactez l'émission au 01 41 11 11 11
On n'est pas couché
Participez au débat sur le Forum.
Ce soir (ou jamais !) de Frédéric Taddéï.
Tous les vendredis, en direct à 22h30
Participez au débat sur le Forum.
Mots croisés avec Yves Calvi
Tous les lundis, en deuxième partie de soirée, Mots croisés provoque et
nourrit le débat citoyen avec ceux qui font l’actualité.
Une fois l'émission terminée, continuez le débat sur le Forum.
Quelques émissions Radio :
Europe 1www.europe1.fr
Semaine de 10h30 à 12h00
Jean-Marc Morandini
Coup de pied dans le PAF chaque matin : Jean-Marc Morandini nous dit
tout sur le monde du petit écran au travers de reportages et d’enquêtes
dans les coulisses de la télé. Egalement en studio chaque matin, une star
du petit écran ou un patron de chaîne répondra aux questions de JeanMarc Morandini et des auditeurs. A découvrir aussi, le zapping de la télé
de la veille et les commentaires des auditeurs qui donnent leurs coups de
cœur et leurs coups de gueule sur le répondeur de l’émission au 01 42 32
42 32 ou en direct au 01 42 32 15 15.
RTLwww.rtl.fr
En semaine de 13h00 à 14h00
Pierre-Marie Christin"Les auditeurs ont la parole"
Pierre-Marie Christin présente de 13h00 à 14h00, “Les Auditeurs ont la
Parole”. Réagissez à l'actualité par téléphone (32 10) ou sur internet.
Entre 10H et 14H, une standardiste prend votre témoignage. Avant 10H et
après 14H, vous pouvez laisser vos messages sur le répondeur, sans
oublier de laisser vos coordonnées téléphoniques si vous voulez participer
à l'émission.
France Interwww.radiofrance.fr
Le téléphone sonne
En semaine de 19h20 à 20h00
Si vous voulez poser une question, témoigner et/ou intervenir à
l'antenne...
- le téléphone 01.45.24.70.00 dès 17h
- Internet, en utilisant le formulaire de la page "Pour intervenir".
- le SMS+ pour réagir pendant l'émission, de 19h20 à 20h : sur votre
téléphone mobile, saisir le code " TEL " suivi d'un espace, votre question
puis valider et envoyer au 6 20 30. (0.35€ par message plus le prix du
sms)
Le lundi, mardi, jeudi et vendredi à 19h20, nous vous invitons à réagir sur
un thème de l'actualité, à poser vos questions aux invités du téléphone
sonne. Vous pouvez également, après la diffusion, réécouter l'émission
dans son intégralité.
Là-bas si j'y suis
En semaine, à 15h
Exprimez-vous sur le répondeur de « Là-bas si j’y suis » : 01 56 40 37 37
ou par mail : [email protected].
RMCwww.rmcinfo.fr
BOURDIN & Co Le 1er show radio d'info
Du lundi au vendredi de 6h à 10h.
Découvrez une nouvelle façon de traiter l'info du matin avec "Bourdin
&Co" ! Finis les journaux austères et redondants. Voilà enfin un espace de
liberté où auditeurs, politiques et journalistes sont logés à la même
enseigne. Jean-Jacques Bourdin agite, provoque, polémique, et vos
réactions ne se font jamais attendre! Un ton débridé et sincère pour des
échanges parfois musclés mais toujours respectueux. Pour intervenir :
Appelez le 3216 (0,34€/min).
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L'association des auditeurs de France Culture
L'association des Auditeurs de France Culture (aafc), créée en 1984,
rassemble les personnes qui veulent manifester leur intérêt pour cette
chaîne de radio dont les émissions sont écoutées et appréciées au delà de
nos frontières.
L'objet de l'association est de regrouper les auditeurs de France Culture
pour favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à :
- l'évolution de la chaîne dans le maintien de sa qualité ;
- la préservation de son identité et de sa spécificité ;
- l'amélioration de sa technique et de son confort d'écoute ;
- son ouverture aux différents aspects de la culture ;
- son rayonnement et développement de son influence ;
- sa pérennité.
L'Association se déclare attachée au caractère de service public de France
Culture et ne saurait en aucun cas se substituer à lui. Elle se veut
pluraliste et indépendante de tout engagement politique, confessionnel,
syndical et philosophique.
Association des auditeurs de France Culture
83 boulevard Beaumarchais
75003 Paris
Téléphone : 01 42 09 03 67
Courriel : [email protected]
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BP 20083, 92133 Issy-les-Moulineaux - France
Boîte vocale : +33 1 77 62 70 77 - Email: [email protected]
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Les Infos Collectif VAN sur :
http://www.collectifvan.org/rubrique.php?page=1&r=0
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