Vous avez dit accompagner ?

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Vousavezditaccompagner?
Mots-clés:accompagnement,coaching,tutorat,compagnonnage,postures
d’accompagnement,professionnalité,formation,accompagnementVAE
RÉSUMÉ:
L’accompagnementestunmot«valise»,déclinédemultiplefaçonsetdansdenombreuses
activités,maissouventsansenconnaîtrelesfondementsdebase.Ildemeuretrèsutiliséen
formationetilsemblenécessairedechercheràledéfinir.
Une approche étymologique s’impose pour en extraire les postures fondatrices (initiation,
quêtedusens,médiation).Ilfautégalementenchercherlescausesprofondesetenmontrer
les intérêts pour mieux le définir par la suite ; autour d’un triptyque de postures voisines :
« conduire/guider/escorter ». Cependant, les logiques de ces postures peuvent différencier
suivantlerôledel’accompagnement,cequinécessitedesepenchersurquelquespostures
spécifiquesdesaccompagnateursetdetracerlescontoursdel’accompagnement,entermes
de types d’intervention (conseil, tutorat, médiation, coaching, compagnonnage…). Enfin, il
peutsemblerintéressantderéaliserunfocussurl’accompagnementenformation.L’étudede
l’accompagnementpassenécessairementparuneanalysedel’éthiquedel’accompagnement,
quisous-tenduneprofessionnalisationdesacteursdel’accompagnement.Cemouvementse
réaliseautourdeladimension«projet»,omniprésenteetfondamentalepourl’accompagné.
Danslemondedelaformationetdumanagement,rarementunmotn’aétéaussiutilisé…de
manièredifférenteetsansvéritablerecherchededéfinition.Pourcertainsspécialistes,ilest
mêmeunterme«irritant»(Paul,2009),véritablefourre-toutauxcontoursflous.Cependant,
il demeure incontournable dans le management et se décline de nombreuses manières :
accompagnement de la performance, du changement, des salariés, des dirigeants… On
mélange alors des postures d’action ou de remédiation mais aussi des fonctions (chargé
d’accompagnement…). Le référentiel du professorat l’intègre comme compétence centrale
(«accompagnerlesélèvesdansleurparcoursdeformation»),tandisqueceluideconseiller
principald’éducationledéclineplusspécifiquement(«accompagnerleparcoursdel’élèvesur
lesplanspédagogiqueetéducatif»et«accompagnerlesélèvesdansleurformationàune
citoyennetéparticipative»).Lecoachings’estégalementemparédutermedansplusieursde
sesdéfinitions;ilestvucomme«unprocessusd’accompagnementdestinéàfavoriserun
environnement de croissance et d’optimisation du potentiel de la personne » en situation
professionnelle (Angel, Amar, 2005). De manière générale, Le terme concernerait les
« travailleurs surautrui » (Dubet, 2002) maisgénèrerait de multiplessituations complexes
(parce qu’humaines avant tout), tant pour les accompagnants que pour les accompagnés
(Beauvais,2004). Il porte lui-même des sens différents et des formes multiples. Si ces
fondementssontrelativementstablesdansletemps,l’évolutiondelasociétéaentrainéune
diversificationetunfoisonnementdespratiquesd’accompagnement.
Auxconfinsdedeuxtendanceslourdesdelasociété:lapertedelienssociauxetlanécessité
deperformertoujoursplus;l’accompagnementdevientunenécessité.Longtempsabsente
desdictionnaires,lafonctiond’accompagnementsembleseprécisermêmesidesdifférences
de sens et de pratiques persistent. Dans une société marquée par une tendance à la
désaffiliation,l’accompagnementpeut-ilpermettrela«reconnexion»voirelareconstruction
deliensforts?Devantl’importancedespromessesmaisaussilamultiplicationdespratiques,
ne faut-il pas « poser » le cadre de l’accompagnement pour en éviter les dérives ? Les
professionnelsdu«care»(métiersdelapersonne)connaissentcesposturesmaispeuvent
difficilementlesdéfinir.Untravaildereconceptualisationpeutalorsparaîtrenécessaire,sans
oublier«d’où»vientl’accompagnement;leretourétymologiquepeutnousapporterpour
comprendresonévolution.
Ilseraitdoncintéressantdecernerlesfondementsdel’accompagnement,àtraversundétour
étymologiqueetaussiconceptuel(1),pourévoqueretclarifierquelques«fondamentaux»
deposturesetpratiquesd’accompagnement(2).
1. Etymologiedel’accompagnement:entresensprofondetconcept
L’accompagnementatoujoursexistéetilestétudiédepuistrèslongtemps,enparticulierà
travers les philosophes grecs et romains. Cette plongée dans les origines nous permet de
rechercherlesensprofondduterme,pourmieuxencernerlesfondements.Letravailsurles
mythespermetuneapprochesymboliqueetsignificative.
1.1 Figuresétymologiques:l’accompagnementvientdelanuitdestemps
De nombreux écrits mythiques pourraient être convoqués ; il s’agit de se focaliser sur les
principaux.MaelaPaulaentreprisdemettreenrelationles3registresdel’accompagnement
(escorter/guider/conduire) avec trois auteurs majeurs (Homère/Socrate/Hippocrate). Elle
constituetroiscorpuscorrespondants:l’initiatiqueavecHomère,lamaïeutiqueavecSocrate
etlathérapieavecHippocrate(Paul,2014).Ons’intéresseraplusspécifiquementauxdeux
premierscorpus,enparticulieràtraversl’initiation,laguidanceetlamaïeutique.
1.1.1 Lecompagnonnage(Homère):initiateuretéducateur
Lepremiersensdel’accompagnementestaussileplusévident,c’estlecheminementavec
quelqu’un.Maiscequelqu’unn’estpasn’importequi.C’estlecôtéinitiatiquequiressortdans
cetaccompagnement.L’errancequiadusensrenvoieàlafiguredupoèteerrant,multipliant
les rencontres et transmettant un message. La culture grecque renvoie également à
l’éducationdujeuneparunaînéetc’estlàquel’accompagnementpeutprendreàlafoisson
senssymboliquemaisaussiunepremièreacceptationpratique.Levoyageencompagniede
l’initiateurpermetd’apprendreetlejeuneentretientunerelationspirituelleavecsonaîné.
Onretrouvecetteapprochedanslecompagnonnage.L’associationouvrièredescompagnons
dudevoiretduTourdeFrance,proposeunepédagogiedel’accompagnement,àtraversun
voyageoùlejeuneouvriervadonnerdusensàsonpropreapprentissage.
.
Source:extraitdusitehttp://www.compagnons-du-devoir.com
Lejeuneapprentidevient«aspirant»lorsqu’ilentamesonTourdeFranceetvas’attelerà
concevoirun«chefd’œuvrederéception».Latransmissiondusavoir-faireparlecompagnon,
véritableinitiateur,donnedusensàcetaccompagnement,autourdudevoir(j’aireçuetc’est
à moi de transmettre). Le lien avec la formation et l’éducation semble évident ; plusieurs
auteursderéférenceensciencesdel’éducationl’ontévoqué(Meirieu,DePeretti).Patrick
Robo présente la formation accompagnante comme favorisant la transmission mais aussi
l’assimilation, la mutualisation et l’humanisme. Il fait largement référence au tutorat mais
aussiauxgroupesdepratiquesentrepairs(Robo,2001).L’Iliadeetl’Odysséereprésententdes
aventures, quêtes de renommée mais aussi recherche de l’autre et d’ailleurs. Ainsi la
démarche initiatique représente-t-elle une véritable quête de sens. Sa finalité est double :
introduirelenovicedanslacommunautéhumaineetdanslemondedesvaleursspirituelles
(Paul, 2014). L’initiation suppose donc un déplacement volontaire de « l’aspirant », qui a
détectéunbesoin,unmanque.
Cetaccompagnementsupposeégalementunaccompagnateur.Danslamythologie,ilprend
souvent la figure du père, mais aussi du mentor. Aujourd’hui, on le définit comme une
«personneservantdeconseillersageetexpérimenté»(CNRTL).Danslamythologie,Mentor
estleprécepteurdeTélémaqueetamid’Ulysse.EntreMentoretTélémaques’instaureune
relation de maître à disciple. Cet accompagnement va permettre le passage de l’état
adolescent à adulte, avec une véritable transmission de valeurs. L’accompagnateur peut
égalementêtrevucommeunpilote,laréférenceauvoyage(leplussouventmaritime)est
permanentedanscetteapprocheducompagnonnage.Levoyagesupposeleretour,maisaussi
l’éloignement, le franchissement d’obstacles et l’absence. Le lien avec l’éducation est
prégnant, et apparaît dans de nombreux travaux (Rausis, 1993). C’est l’initiation qui va
permettrel’autonomie,l’écolereprésentantunlieud’initiationsymbolique(Boutinet,1990).
Pouracquérirlesavoirinitiatique,ilfautfranchiruncertainparcours,structurépardesrites
maisaussidesépreuves.
1.1.2 Laquête(Ulysse):leguideenquêtedesens
Lemythed’Ulysseproposeunvoyageenquêtedesens.L’odysséeprésenteladifficultédu
cheminement et l’aventure qui apporte expériences et rencontres. Lorsque qu’Ulysse
rencontrelessirènes,ilbouchelesoreillesdesescompagnonsavecdelacire.Cetépisode
symboliselesleçonsdumaîtrequipermettentàl’initiédenepascéderauxsollicitationsetà
latentation.Toutel’erranced’Ulysseapparaîtcommeuneallégoriequienseignelasagesse.
Sescompagnonsviventunevéritableaventure,del’autreetdel’ailleurs(Paul,2014).Mais
commeledestind’Ulysseestderentrer,onpeutconsidérerl’accompagnementcommeun
processus qui suppose une finalisation, un terme. C’est ainsi que l’accompagnement,
aujourd’hui, est quasiment toujours contractualisé et temporalisé (on accompagne un
stagiairedurantsonannéedestage,parexemple).Cettetemporalisationnefaitpasobstacle
à la transformation, même si elle peut prendre beaucoup plus de temps que le temps
d’accompagnement.Celui-cipeutalorsêtreconsidérécommeuneamorceetpeutrenvoyer
àcertainesproblématiquesdututorat(àquelmomentletuteurseretire-t-il?).L’aventure
liéeàcettequêteestdoncuneformededécouverte,desoietdel’autre.Lafinalitéserait
donclaréintégration,c’estàdirequel’initiénel’estpassimplementpourluimaisaussipour
les autres. Une fois initié, il initiera les autres (voir, plus haut, le fonctionnement des
compagnonsdudevoir).Cequipeutvouloirdirequeleguideaété,àunmoment,initié.On
repense alors à certains secteurs professionnels où la transmission représente un valeur
majeure(hautecuisine,artisanatd’art).
1.1.3 Lanaissance(Socrate):médiateuretaccoucheur
Dans la philosophie platonicienne, la référence au sensible et à la symbolique féminine
renvoieàlaposturemaïeutique.Littéralement,ils’agit«d’accoucher»lesnovices,c’està
direaiderlanaissancespirituelle.L’accompagnementseréfèrealorsàl’artdel’accoucheur,
enfaisantapparaîtrelavérité.Lapostureestdélicate,ellesupposeuneécoute,uneâmeet
une résonance. L’accompagné naît ou renaît, dans un mouvement intérieur facilité par
l’accompagnateur. Celui-ci est donc plutôt défini comme un médiateur qui facilite la
connaissancedesoi.Socratecomparesonartàceluidesapropremère,sage-femme.Ilpose
lesbasesdecettepostureparticulière,quipermetuneformedelibération.Encesens,les
relationstrèsfortesentrecertainsinstituteursetleursélèves«révélés»parcemouvement,
en constituent une illustration. Cette posture suppose une veille de tous les instants, une
vigilance à l’autre. Le travail de maïeuticien reste donc un travail de « prise de soin », qui
renvoieàl’approcheactuelledu«care»,quiconsisteà«prendresoinde»(pourassurerla
vieetlacontinuitédelavie).Lanaissanceliéeàcetteposturesefaitparla«mort»dumaître,
quivafaireprévaloirlafiliationrevendiquéesurlapaternitéetladépendance.L’approche
socratiquepermetladécouvertepersonnelleetl’affirmationdesoi,préalableàl’autonomie.
Encelalesujetsemétamorphosegrâceàun«passeur».Cettefigurealargementétéreprise
parunepartiedescoaches,souventissusdumondedelapsychologie.
Ces quelques figures tracent les contours de certaines formes d’accompagnement, qui les
revendiquentparfois.Maisonpeutsedemandercequijustifieetgénèrel’accompagnement?
1.2 Pourquoiaccompagner?Genèseetsens
Sil’ancrageétymologiquenousrenvoieàdesréalitésévidentes,onpeutchercheràallerplus
loinpourcomprendrelesraisonsprofondesdudéveloppementrécentdel’accompagnement.
1.2.1 Paradoxesdel’individualisme
La principale explication de l’avènement des pratiques d’accompagnement se trouve dans
l’évolution de notre société. La crise, globalement, a montré la fragilité et l’érosion des
instancestraditionnellesdesocialisationetlamontéedeladésaffiliation(Castel,2009).Ce
processusconduitlesindividusàlamargedelasociété(Castel,1996).L’isolementsocialqui
endécoulegénèreuneproblématiquegraved’exclusion.L’action,souventremarquable,des
travailleurs sociaux pour accompagner ces exclus, montre la difficulté mais aussi souligne
l’importancedel’accompagnement,commeprocessusde«réaffiliation».L’affaiblissement
d’unesociétéd’inclusionetlacriseontpermisl’avènementdel’individualismeetlaculture
del’individualité.Notresociétéseretrouveraitalors«obligée»moralement,d’accompagner
les individus exclus. Cette tendance à l’individualité, c’est-à-dire à caractériser « ce qui
appartientàunindividuconsidéréisolémentdanslacollectivité,lacommunautédontilfait
partie » (cnrtl.fr), renvoie, paradoxalement à l’accompagnement, nécessaire pour garantir
cetteindividualitémaisaussipourentraitercertainseffets(dontleseffetsperversliésaurepli
sursoietàladésaffiliation).
1.2.2 Ladimensionpolitiqueetinstitutionnelle
L’accompagnementrevêtunevéritabledimensioninstitutionnelle,carilfaitl’objetdenormes
et s’inscrit dans un cadre. Ce cadre est global, composé du système social dans lequel il
s’inscrit.Enaffinant,lecontextedelarelationpeutêtresocialmaisaussimédical,éducatif,
formatifetmêmecommercial.Ilsupposeunenécessairecontractualisationdelarelationqui
gèrelesrèglesdelarelationmaisaussilesobjectifsduprofessionnel.Lorsdelamontéeen
puissance du coaching en entreprise, il a fallu affiner le cadre et préciser les contrats, qui
faisaient souvent apparaître trois parties : le coach, le coaché et le « donneur d’ordre »,
employeurducoachéetfinanceurducoaching.Ladimensioninstitutionnelledelacommande
resteprégnanteetmontrequel’accompagnementdevientunesorte«d’obligation»,dans
desorganisationsdontlesystèmearejetécertainsindividusenmarge.Letravailréaliséen
matièrederéinsertionenconstitueunebelleillustration.D’abordinséré,l’individusortdu
systèmeetc’estl’accompagnement,financéparlesystème,quidevraitluipermettredese
réinsérer.
1.2.3 Letripleintérêtdel’accompagnement
La recherche du « pourquoi » renvoie à des travaux profonds, en particulier de certains
philosophes.L’approched’Habermas(Habermas,1976)présenteunréeléclairagecarilrelève
un triple intérêt à l’accompagnement (technique/pratique/émancipateur). L’intérêt est
d’abordtechniquecarl’accompagnementvafournirdesméthodesetdelamatière,cepeut
êtrelecaspourl’accompagnementscolaire,jadiscentrésurlamatièreetaujourd’huiancré
sur le relationnel et les méthodes. L’intérêt pratique s’oppose à l’intérêt technique,
l’accompagnement servant ici à donner du sens à quelque chose. Une grande partie des
coaches s’attache à travailler dans cette direction alors que la commande est plutôt
« technique ». Au-delà des méthodes, le coaché va découvrir ce qui fait sens pour lui et
travaillersurunedimensionplusspirituellecommeonpeutlevoirdansleschémadeVincent
Lenhardt:
Source«lesresponsablesporteursdesens»VincentLenhardt,Julhiet
Les9niveauxdesenspermettentàl’individuaccompagnéd’allerdu«quoi»au«pourquoi».
On aborde alors le troisième intérêt d’Habermas, celui de la fonction émancipatrice de
l’accompagnement. Par la réflexivité qu’il provoque, ce processus produit du savoir et
participe à la formation de l’identité de la personne accompagnée. Habermas postule que
l’individu devient « réfléchissant et délibérant », grâce à l’accompagnement. Le paradoxe
apparent de cette recherche d’autonomie… qui passe par l’accompagnement (c’est la
conduite accompagnée qui va permettre au jeune conducteur de conduire plus vite, seul).
C’est ce paradoxe d’une certaine dépendance, qui oblige l’accompagné à « compter sur
l’autre»maisaussià«tenircomptedel’autre»(Paul,2014).Ainsicertainsauteursontpu
démontrerquelarecherchedel’autonomieentraînaitleconformismegénéralisé(Lipovetsky,
1983).Lipovetskydénonceun«procèsdepersonnalisation»,enjoignantl’accompagnement
depermettre«l’accomplissementpersonnel»etle«respectdelasingularitésubjective»de
l’individu.Aufinal,onpeutsedemandersilevéritableintérêtpourl’individurésidedansla
réflexivitéproposéeparl’accompagnementoula«performance»,résultatduprocessus.En
celalarelation«àtrois»induiteparlecoaching(coach/coaché/donneurd’ordreprescripteur)
illustre ce paradoxe. Le « prescripteur » du coaching, employeur du manager « coaché »
recherche un gain à travers l’accompagnement, en termes de performance nouvelle du
coaché.Mêmesilecoachingresteunerelationduale(coach/coaché)confidentielle,lanotion
d’objectifsestsouventimplicite.
1.3 Tentativedeclarificationetdedéfinition
1.3.1 Approchelittérale
Rechercherunedéfinitionlittéraledel’accompagnementpermetdecomprendrelaracinede
l’action et ses fondements. Le dictionnaire historique de la langue française présente
l’évolutionduverbeaccompagner.Onpassede«prendrecompagnon»àuneaction(«action
d’accompagner »). On conjugue donc deux idées : celle d’être avec et de se déplacer en
commun.C’estplutôtdesonsensfiguréqueleverbetiresavéritablesignification:cequi
accompagneestcequivients’ajouter.Lesnotionsd’ajoutetdesoutienseretrouventdans
l’accompagnementmusicaletmilitaire.L’idéederenforcementdevientalorsprépondérante
etmontrebienladissymétriedesrôlesdanslarelationaccompagnateur/accompagné.
Le préfixe « ac » marque une tendance de direction vers un but déterminé, mais aussi un
«vouloir»,unallervers,unechoseentraindesefaire(Grévisse,1975).Ilyauneidéede
construction de lien, lors de la relation d’accompagnement (voir, plus haut, le
compagnonnage).Maispourquechacunatteignesonbut,ilfautquel’autreatteignelesien;
en cela le partenariat est effectif entre accompagnateur et accompagné.Il ne peut donc y
avoirégalitéentrelesprotagonistesetl’accompagnateurn’estpasneutre,ilestengagédans
unemissionavecunbut.Onpeutalorspenserqu’ilnepeutyavoird’accompagnementsans
projet (Beauvais, 2006). Cette approche téléologique pose la question des
« accompagnements contraints » (insertion…), dans lesquels le projet n’émane pas de
l’accompagné.
Ledéploiementlittéralduverbesupposeuneapprocheentroisespaces:
.Relationnel(êtreavec),
.Temporel(enmêmetempsquelui),
.Géographique(pouralleroùilva).
PaulMaelaenprésentelesdéclinaisons(Paul,2014):
Source:«l’accompagnement,unepostureprofessionnellespécifique»,Paul(2014)
Pour résumer cette approche littérale et en reprenant les principales idées du tableau, on
pourraitdirequ’accompagnerceseraitdonc«sejoindreàquelqu’un,pouraller,enmême
tempsquelui,oùilva».
1.3.2 Approchesémantiqueetmétaphorique
C’est la métaphore du cheminement qui structure cette approche de l’accompagnement.
Celle-cisupposel’incertitudeetlesaléas.Cecheminementestspatialetsurtouttemporelet
impliqueuntripleregistre(Paul,2009):conduire/guider/escorter.
Source:Paul,«cequ’accompagnerveutdire»,2009
http://www.carrierologie.uqam.ca/volume09_1-2/07_paul/
Laconduite,c’estl’acted’accompagnerquelquepart.Laviséeestliéeàl’objectiffinal.On
pourraitdirequec’estlemouvementquifondecetteapproche.Onsaitd’oùonpartetonvise
oùl’ondoitarriver.Onpeutretrouvercetteapprochedansl’accompagnementd’uneclasse
versunexamenavecpourfinalitél’obtentiondudiplôme,parexemple.Laconduiteestaussi
uneformedegouvernance,quisupposeuneinfluencesurl’accompagné.Ellepeutégalement
impliqueruneformededirection(donnerladirection,diriger).Lesensinitialdecoaching(le
Koski,diligencehongroise)l’illustre.Ils’agitpourlecocherdechoisirlechemin,aprèsquele
coachéeutprécisésonobjectif.
Inévitablement, cette dimension de conduite suppose une influence exercée par
l’accompagnateur. On retrouve la thématique de l’initiation vue plus haut dans l’approche
mythologique(Mentor).
Ledeuxièmeregistrec’estceluidelaguidance.Lerôlerelationnelestplusprononcé.Ils’agit
dedélibérerensemble,sansautoritédanslarelation.Leguidevamontrerlecheminetavance
«enéclaireur».Ilasouventdéjàaccomplicetrajetetc’estsonexpériencequigarantitla
valeurdel’accompagnement.
Letroisièmeregistreestceluidel’escorte.Ilsupposeuneprotectiondelapersonne,souvent
ensituationdefaiblesse,parrapportàundangerpotentiel.Lesoutienestégalementune
dimensionpalpabledel’escorte.Ilpeutêtrephysiqueet/oupsychologique.Onpeutretrouver
cetteapprochedansdessituationsdereconstruction,deréparation.
1.3.3 Desapprochesauxlogiquesdifférentes:lecasdel’accompagnementVAE
Onpeutalorssedemanderquelleapprochefavorisersuivantlebutdel’accompagnement.
Certains auteurs démontrent que plusieurs approches peuvent convenir à un même objet
d’accompagnement mais que leur logique reste différente. L’accompagnement VAE peut
servird’illustrationàcette«opposition»entredeuxapprochesdel’accompagnement.
L’accompagnateur VAE est constamment partagé entre la posture de guidage et celle
d’accompagnement.Silesdeuxprésententuneviséecommune:«permettrelafinalisation
deladémarchedeVAE»;elleslefontdemanièredifférente,avecparfoisdevéritablesdébats
parmilesprofessionnelssurlapostureàadopteretseslimites.
Bien souvent le guidage est utilisé dans une démarche plutôt normalisée, dans un but de
réussite de la VAE (obtention du diplôme) qui répond principalement à un objectif
d’employabilité.L’accompagnementrenvoieplutôtànedémarchehumaniste,marquéepar
larencontre,quipermetàl’accompagnédetrouversespropresressources,afind’assumer
lesbouleversementsidentitairesliésàladémarchedeVAE.
Leguidagesupposeunprocessus,avecundiagnosticpréalable,quiplacel’accompagnateur
VAEensituationdesachantexpert.C’estparfoisunexpertdudiplômequiréalisecettetâche.
Le guidage suppose surtout une évaluation permanente à travers une « correction » des
travaux de l’accompagné. Le guide repère les écarts qui pourraient gêner l’obtention du
diplômeouplacerlecandidatdansunesituationdélicatevis-à-visdujury.Encelaleguidesuit
unesortedenormeimplicite(surlaformeetlefondattendusd’undossierdeVAEmaisaussi
delaprestationoraleducandidat).Lamanipulationduréférentieldudiplômevagénérerdes
«bonnespratiques»,àchargepourleguidedelescontrôler.Certainsjuryssontmêmeallés
jusqu’à publier des rapports de jury VAE, avec des injonctions et conseils à l’usage des
candidatsetaccompagnateurs,pourfavoriserlaréussite(rapportdejuryduDEES,diplôme
d’éducateurspécialisé)parexemple.
Après avoir présenté quelques éléments permettant de définir une notion aux contours
multiples, on peut chercher à mieux la cerner à travers la façon dont elle est exercée. Les
postures et pratiques d’accompagnement nous permettent de montrer comment les
professionnelsdel’accompagnementlepratiquent.Ilpeutêtreintéressantdes’appuyersur
quelquesfiguresdel’accompagnement,enparticulierdanslechampdel’éducation.
2. Posturesetpratiquesd’accompagnement
2.1 Desposturesd’accompagnement
2.1.1 Letriptyquedel’accompagnement
Dansl’approche«entriptyque»dePaulMaela(vueplushaut),nousavonspudécouvrirles
troislogiquesquisous-tendentl’accompagnement(conduire/guider/escorter).
Dans ce triptyque, les trois registres sont apparemment différents, avec une pluralité
d’activitésetde«jeux»possibles.Enréalité,ilsserecoupent,commeledémontreleschéma
suivantoùl’onpeuts’intéresserauxzonesderecoupement:
VEILLER
SUR
ESCORTER
GUIDER
ACCOMPAGNER
SURVEILLER
EVEILLER
CONDUIRE
Source:SchémaréaliséparStéphaneJacquet,àpartirdestravauxdeMaelaPaul,2013
Enreprenantcetteapproche,onpeutestimerquel’accompagnateur,quiagitdanschaque
registre,présenteunobjectifdifférent(TardifBourgoin,2016):
.Conduire,supposeuneviséedeperformance;
.Guider,impliqueuneapprocheplutôttransitionnelle;
.Escorter,placel’accompagnementdansunedynamiqueexistentielle.
Entreconduiteetguidance:«éveiller».
Silaconduitesupposeuncertain«dirigisme»,alorsquelaguidanceimpliquelacollaboration,
les deux se retrouvent dans une finalité « d’éveil » de l’accompagné. Qu’il soit élève ou
patient, l’accompagné va bénéficier de l’humanisme et du professionnalisme de
l’accompagnateur,pours’éleverdanssaquêtedesens(voirl’approchedeLenhardt,vueplus
haut). L’éveil est particulièrement présent dans le compagnonnage, à travers l’initiation
provoquée par la quête mais aussi grâce à l’action du compagnon, véritable initiateur
«éveilleur»del’aspirant.
Entreconduiteetescorte:«surveiller».
L’escorteimpliqueuneprotectionquivients’ajouteràlaconduite.Onobtientalorsune«sur»
veillance, avec l’idée que l’accompagné est en situation de faiblesse potentielle ou réelle.
Certainesformesdetutoratthérapeutiquesillustrentparfaitementcetteapproche.Le«sur»
veillant est particulièrement vigilant, car l’état de l’accompagné mais aussi le contexte, le
justifient.
Entreguidanceetescorte:«veillersur».
Le guide n’est pas directif, ce qui n’empêche pas la vigilance, liée à différence entre les
protagonistesdelarelation.Le«veillantsur»,utilisesonexpérienceetsaconnaissancedu
processus, ainsi que son vécu pour guider en protégeant. Certaines formes de tutorats
peuventbienillustrercettedualité.Lamissiondututeurestd’aiderle«tutoré»àgrandir
maisaussideveillersursondéveloppement,carilprésentelescompétencesetqualitéspour
le faire, il a été choisi (et parfois formé pour). Il est très souvent passé par le même
cheminementetasuprendredurecul.
2.1.2 Pluralitédesposturesetdesanalyses
Dansunpremiertemps,onpeutchercherà«lister»lespratiquesd’accompagnement,mais
il est indispensable de les classer. Maela Paul propose de les « classer » dans une carte
perceptuelleenchoisissantdeuxaxes:
- Dusensàl’approchetechnique;
- Deladynamiquederéflexionàcelled’action.
Ellerépertorieainsineufpratiquesd’accompagnementpourlespositionnersurcettecarte:
Source:MaelaPaul,l’accompagnementunepostureprofessionnellespécifique,l’Harmattan(2014)
Sans rentrer dans les détails, on peut constater certaines pratiques « opposées »
diamétralement:
Lecounselling(couplagesens/réflexion)versuslecoaching(couplagetechnique/action);
Le mentorat (couplage sens/action) versus la médiation sociale (couplage
technique/réflexion).
Ces postures sont à la fois plurielles et opposées bien qu’inter-reliées. Pour mieux le
comprendre,ilfautrevenirauxtriptyquesdedépart:Conduire/escorter/guider.
L’opposition traduit deux sortes de regards différents par rapport à l’accompagné.
«Conduire»renvoieàuneviséeindividuellequis’appuiesurunesituationdésiréelorsque
«escorter»partd’unesituation-problème.Leregardesticiceluidel’expert,dumaîtrequi
saitcommentescorter(etaussipourquoilefaire).Lalogiquederisquequitransparaitrend
l’escorté fragile et très dépendant du « maître » qui va user de son expertise pour
l’accompagner à bon port. L’expert peut devenir alors un facilitateur en recherchant une
certaineactiondel’accompagné(versl’autonomie),lorsquel’expertreste«celuiquisait»,
apportantlessolutionsauproblèmedel’accompagné.
Lementoratsuscited’ailleursuncertainnombred’interrogations,quantaupositionnement
del’accompagnateur.
Danslafamilledecemot,dontlesprincipauxancêtreslatinssontmens(«intelligence»,«
pensée»)etmentior(«mentir»),«mandarin»(enAsie)altéréparleportugaismandar,«
ordonner,commander».C’estunempruntaumalaismantari,lui-mêmeempruntéausanskrit
mantrin, « conseiller d’Etat » ; un mantra, est un conseil, une formule sacrée, une prière
brahmanique»,expliquelesiteassociatifProjetBabel.Onpeutdoncseretrouverdansune
forme de prescription de la part du mentor, à suivre absolument par la personne
accompagnée. Ce qui explique encore mieux pourquoi il s’oppose à la médiation sociale,
réaliséeens’adaptantàl’accompagné,enfonctiondesonapproche,desonproblème.
Laguidances’opposeégalementàl’escorteparsonfondementmême.Laguidances’appuie
sur le sens donné à l’accompagnement lorsque l’escorte se réfère au problème et à sa
résolution.Onpeutainsidissocierdeuxformesdetutoratspédagogiques:letutoratexercé
par certains conseillers pédagogiques basé sur la guidance et la recherche du sens et de
l’autonomie;etletutoratplusintrusif,basésurlarésolutiond’unproblème.Cedernierpeut
résulterd’unecommandeexplicite,danslecasd’unemisesoustutellepédagogique,avecune
problématique à résoudre, avec l’aide du tuteur. Cette « guidance de la situation » est
forcément singulière (Cifali, 2009) et peut s’inscrire dans une approche « clinique » de
l’activité.
Les trois registres placent l’accompagnateur à un endroit différent par rapport à
l’accompagné:
« Conduire » suppose qu’on se place au-dessus ou en arrière (pour intimer un ordre de
direction);
« Guider » implique un placement en avant ou à côté, pour mieux aider l’accompagné à
trouversonchemin;
« Escorter » nécessite un placement de proximité, « en entourant » l’accompagné pour le
préserver.
Demême,cestroislogiquespeuventconduireàdesfiguresdifférentes,principalementau
nombredetrois:
- Lepasseur,quifacilitelepassaged’unétat/endroitàunautre;
- L’interprète,qui«lit»unesituationetladécodepourl’accompagné;
- L’intervenant-expert,quiapportesonexpertisepourrésoudreleproblèmeprincipal
del’accompagné.
Danslaréalité,lesposturesetfiguresnesontpasfigéesetrésultentd’un«bricolage»,avec
unetechniqueimprovisée,adaptéesauxcirconstances(Levi-Strauss,in«lapenséesauvage»,
1962).Lapostureestainsipolymorphe,fédérantunediversitédelogiquesdansunmêmebut:
accompagnerl’autre.
Entermesd’analysedel’accompagnement,onpeutchoisirtroisaxesdetravail(Pastré,1999),
pourchercheràconstruirelesensliéàl’activitéd’accompagnement:
- L’axedidactique;
- L’axeclinique;
- L’axepsychodynamique.
L’axedidactiquereposesuruneanalysedutravailenvuededévelopperdescompétences
(Pastré,1999).L’accompagnateurdésireuxdeprogresserdanssonaccompagnementpourra,
paruntravaild’analysedepratique,décrypterle«conceptpragmatique»quisous-tendsa
pratique. Le débriefing constitue l’outil principal pour mettre en mots cette pratique.
Cependant, cette approche ne semble efficace qu’avec des accompagnateurs chevronnés,
disposés à prendre le recul nécessaire et à accepter qu’une partie du travail demeure
implicite.
L’axe clinique est utilisé par le courant de la clinique de l’activité (Clot, en particulier). La
démarche remet l’accompagnateur au cœur de son activité et de sa propre analyse.
L’approche clinique se révèle particulièrement intéressante lors de la transmission par un
accompagnateur chevronné à un accompagnateur novice. Le sens se construit en tenant
comptedelarelationentretenueaveclesautresetdesinteractionsmisenœuvredansce
travail.Lasituationidéaleestreprésentéeparunbinômed’accompagnateurs,ensituationde
travailavecunepersonneaccompagnée,etquidécryptent,entempsréel,leuractivité.Elle
supposeunaccompagnateurchevronnéforméàcetteapprocheetcapabled’un«retoursur
soi»précisetpertinent.L’utilisationdelavidéoapporteun«plus»,pournerienperdredu
«geste»etdespratiquesprofessionnelles.
L’axepsychodynamiqueétudielesstratégiesmisesenœuvreparlesaccompagnateurspour
ne pas être affectés par les pathologies, notamment les stratégies défensives. Ce courant
montrequ’ilexistedeuxtypesdejugementscomplémentairessurletravail:lejugementde
beautéetlejugementd’utilité.Lesjugementsdebeautépermettentdesesituerparrapport
aux « règles de l’art » et de s’intégrer à une communauté d’appartenance. Ils peuvent
répondre à la question suivante : « mon accompagnement présente–t-il toutes les
caractéristiquesattenduesparlesprofessionnelsdusecteur?».Pourlesjugementsd’utilité,
on recherche l’utilité du professionnel (sociale, technique…). Ils peuvent répondre à la
question:«monaccompagnementapporte-t-ilquelquechose?».
Enfin, on peut également considérer que l’accompagnement est au cœur d’un système et
adopteruneapprocheplutôtsystémique.
Cetteapprochemodéliseletravaild’accompagnementsousformedesystème(Clénet,2005).
Onpartdesjugementsdetravailpourconstruireunsystèmeavecdesprocéduresquisont
soumises à discussion, au sein du collectif de professionnels. On stabilisera certaines
procédures et on en rejettera d’autres (Dejours, 2003). Le travail en mode « groupe de
projet»,préalableàl’élaborationd’unréférentielprofessionneletdesformationsafférentes,
estunbonexempled’approchesystémiquepréalable.Onvachercheràrecenserlespratiques
etàlesrapprocher,pourenextrairelesélémentscommunsettrouverunfilconducteur.
Les différentes tentatives pour stabiliser le référentiel du coaching sont parties de cette
approche,pouraboutiràdesréférentielsassezexigeantsdéontologiquementmaisaussiassez
« larges » techniquement, pour englober les différentes formes de coaching. La société
françaisedecoaching(SFC),undestroissyndicatsmajeursdecoaches,adopteuneapproche
systèmeintéressante,sur3plans,pourenvisagerlecoachingdanssonensemble:
Source:http://www.sfcoach.org/
Danscetteapprochesystémique,onnesefocalisepassurlapratique,quin’estqu’unaxe
d’analyse ; mais on travaille également sur le cadre et l’identité, qui sont des éléments
importantslorsdel’analysedel’activitéducoach.Cecipeutaussiexpliquerlagrandevariété
de situations de coaching et la difficulté à règlementer la profession et à structurer des
formationsdehautniveau(typemaster).
Une même fonction d’accompagnement peut, volontairement, nécessiter l’adoption de
différentes postures, comme nous l’avons démontré dans le schéma suivant :
Source:S.Jacquet,pourlemémoiredeconseillerVAEdel’IRIS,2015
J’aivolontairementdéfinil’accompagnementVAEcommeunensembledeposturesd’abord
techniques(expertiseetorientation),quiconduisentàunglissementversdesposturesplus
« humaines », à mesure qu’on se rapproche de la soutenance du livret de VAE, pour le
candidat. Certains pensent même qu’il serait impossible de cumuler, pour un même
accompagnateur, les différentes postures. J’ai, personnellement, cherché à démontrer le
contraire dans ce mémoire (validé par le jury). Certains experts de la question sont allés
jusqu’à définir l’accompagnement VAE comme « un nouveau métier de la formation des
adultes»(Pinte,2009).
On peut se demander alors si l’accompagnement ne présente pas une dimension
nécessairementformative.
2.1.3 L’accompagnateur-formateur
Accompagner s’inscrit dans un double processus formatif (Charlier et Biémard, 2012). Les
situations formatives déployées lors de l’accompagnement favorisent le développement
professionnel de l’accompagné mais aussi de l’accompagnateur. Celui-ci propose des
reformulations,construitunsenspartagéetproduitdesélémentsdeformation.Parexemple,
lesgrillesd’analysedepratiquecrééesparletuteurd’enseignant,deviennentdeséléments
deformationlorsqu’ilvalesprésenterauprofesseurstagiaire,enjustifiantleurcontenuet
leurcontenant.
Sil’accompagnementconstitueleprocessusd’émergencedessavoirsetdel’expériencedes
accompagnés, l’information produite lors de cette relation participe également au
développementprofessionneldel’accompagné.Encela,l’accompagnementrevêtunevisée
formativequinouspermetdeplacerl’accompagnateurdansunelogiquedeformateur.
On peut également postuler que le formateur est nécessairement accompagnateur car sa
relationaveclegrouped’apprenantsesttemporaliséeets’inscritdansunevisée(certificative,
depréparation,d’insertion…).Certainschampsdel’accompagnementsedéfendentd’adopter
une démarche de formation, mais la demande est bien souvent implicite de la part de
l’accompagné.Ainsi,l’accompagnementVAEquiconsisteàaiderl’accompagnéàmettreen
motssonexpérienceprofessionnelle;passepardesmomentsformatifsoùl’accompagnateur
formeaucadredelaVAE(respectdesdossiers,desélémentsàfournir,desdélaisàtenir…)
maisaussiaufonddudossier(qualitédelarédaction,clartédespropos,certainsélémentsde
présentationdel’organisationoudel’emploi…).
L’accompagnementpeutaussiêtrevucommeunefacilitationdesapprentissagesautonomes.
En cela l’accompagnateur, paradoxalement, chemine avec l’accompagné censé devenir
autonome. L’apparente contradiction facilite la construction de sens pour les deux
protagonistes.Letutoratpédagogiqueillustrebienceparadoxe.Lacommandeestcomplexe,
le«conseillerpédagogique-tuteur»englobedeuxfonctionsdansunemêmemission.Ilest
conseillerettuteur.C’estdanslafonctionfinaledeformateurquel’apparentparadoxede
cette mission va se dissoudre. La création récente du CAFFA (certification d’aptitude aux
fonctions de formateur académique) reprend le vocable de formateur pour préparer aux
missions de formateur académique mais aussi de tuteur pédagogique. En effet, les deux
situationsdetravailsontpossibleslorsdel’examenduCAFFA(unemiseensituationcomme
formateuroucommetuteurd’enseignant).Enfin,denombreusesrecherchessurletutorat
ontaffirmélecaractèrenécessairementformateurdecetterelationtuteur/tutoré(Mahlaoui,
2014). La transmission des savoirs issus de la pratique se fait alors par un triple processus
(MahlaouietLorent,2016):
- Contractualisation;
- Appropriation;
- Évaluation.
Ilestintéressantdevoirquel’évaluationconstitueuneactivitéintégréeàl’accompagnement.
Mêmesielleplaceletuteurdansunesituationparfoisdifficile;elledoitêtreclarifiéedèsle
début et l’accompagnement peut alors insister sur la nécessité d’une autoévaluation de
l’accompagné,préalableàl’évaluationparletuteur(leplussouventuneco-évaluation).Cette
évaluation pourrait être menée avec des outils établis en commun (grille commune), pour
éviterdechercheràfairecorrespondrel’accompagnéàunprofilageétabliaupréalable;ce
quidemeureledangerd’unenormalisationexcessive.Nepaschercherànormaliseràl’excès
doitpermettreauxacteursdeprendredureculpourdéfinirplutôtunedimensionetuncadre
éthiques.
2.2 Uneéthiquedel’accompagnement
2.2.1 Uneexigenceéthique
L’un des socles de l’accompagnement est la responsabilité. C’est en considérant l’autre en
tant que sujet autonome, qu’on peut le considérer comme sujet responsable. La
responsabilitéconstituealorsun«apriori»quiconcernetoutêtredigned’humanité(Atlan,
2002).Acettecondition,lecadredel’accompagnementpeutsemettreenplace.Encela,on
peutparlerd’exigencepréalablequiplacel’accompagnateurenresponsabilité(del’autre,de
l’accompagnement).Pourmeneruneaction«sensée»(Paul,2006),ondoits’appuyersurdes
principesquelaquestiondel’autrejustifie.Ilyabienexigenceéthiquepourquelesrapports
soientauthentiques.Ondépasselesimplerespectdelanorme(ordrevisible)pourentrerdans
unrespectmutuelaccompagnateur/accompagné(ordrecaché).L’éthiquedevientuneréalité
collective(Atlan,1986)quiporte,paressence,lamarquedel’autre.
Ilpeutêtrenécessairedeseconformeràuncodededéontologieouunechartepourposer
les conditions de l’accompagnement. Les tentatives de réglementation du coaching ont
commencé par énoncer des chartes et codes, afin de donner aux coachés la possibilité de
«trier»leurscoachesetd’éviterlesopportunistesquiutilisentletermeenlegalvaudant.
Onpeutvoir,danscetextraitducodededéontologiedelasociétéfrançaisedecoaching,que
l’accentestmissurlaresponsabilitéetlapostureducoach(pasd’influence).
Source:SFCoach,codededéontologie,version2011
Lesautresprofessionsdel’accompagnementdoiventtoutespouvoirseréféreràuncodeou,
aumoins,àunréférentieldecompétencesquiinsistesurladimensionéthique.Ainsi,dansle
référentieldescompétencesdesmétiersduprofessoratetdel’éducationonpeuttrouverles
compétencessuivantes:
Source:référentieldesmétiersduprofessoratetdel’éducation,BOdu25/07/13
Lecadredonnéparlesprincipesfondamentauxdusystèmeéducatifetlepartagedesvaleurs
delaRépubliqueinscriventlesmétiersduprofessoratetdel’éducationdanscettenécessaire
dimensionéthique.
D’autresformesd’accompagnementsedoiventégalement(mêmesansenavoirl’obligation)
demettreenplacecettedimension,sibesoinàtraversunecharteinséréeaucontrat.Cepeut
êtrelecasdansl’accompagnementVAE:
Source:Charted’accompagnementVAE,StéphaneJacquet,2015
L’éthiquedel’accompagnementseconçoitégalementcommeuneformederesponsabilité,
maispasseulementdel’accompagnateur.L’accompagnéresteresponsabledeseschoixetde
sesactes(Beauvais,2003).Ilestégalementresponsabledel’usagequ’ilchoisitdefairedu
cadred’accompagnement.Doncl’accompagnateurdoitfavoriserlesconditionssusceptibles
d’élucider le cadre (Beauvais). On pourrait même parler de « méta-responsabilité », car
l’accompagnateurdevient«responsablemêmedelaresponsabilitéd’autrui»(Levinas,1982).
C’estlaresponsabilitédemettrel’autre«enprojet»etellesupposeunemiseendistance.
Cettemiseendistancefaitl’objetdenombreuxtravauxchezleschercheurs,enparticulier
dansledomaineducoachingmaisaussidututoratetdel’accompagnementdeformation.Si
l’onrecherchelalibertéetl’actionenpleineconsciencedel’accompagné,alorsilfaudrasavoir
«seretenir»(M.Serres,1991)etconstammentsemettreàdistance.Cettemiseendistance
supposeuneposturedélicatecarl’accompagnateurdoit«s’engager,sanss’yperdre»(Ciffali).
Ilfautêtreàlafoisdedansetdehors,enestompantlerapportdepouvoirliéauxrôles(le
tuteur doit évaluer l’accompagné…). Cette éthique de l’accompagnement s’associe
nécessairementàdesvaleurshumaines:bienveillanceetrespect,enparticulier.Lavolonté
de vouloir considérer l’aspect technique et méthodologique de l’accompagnement comme
fondamental,risquedeminorerlerôledel’éthiquedansladémarched’accompagnement.
Chaque accompagnement étant différent, on ne peut alors modéliser cette « mise en
distance ». Pour favoriser le cheminement de l’autre, il est nécessaire de ne pas avoir de
certitude;c’estle«doute»quivapermettred’enclencherlediscourséthique(Fortin,1995).
Certainsauteursproposentalorsdepréciserlecadreéthiqueendéfinissantuncontratavec
desobjectifsclarifiés(c’estlecasducoaching)etenprécisantcertainesconditionsdebasede
l’accompagnement(confidentialité,bienveillance,transparence).Au-delàdecettedémarche
éthique, on peut même dire que l’accompagnement suppose une responsabilité sociale
(Serreau, 2013), nécessaire au fonctionnement de toute collectivité. Les structures
d’accompagnement l’ont compris, multipliant les chartes d’éthique (comme en école
d’ingénieur depuis 2010), ce qui apporte un appareillage éthique plus solide à
l’accompagnementdeformation.
.
2.2.2 Unenécessaireprofessionnalisation
Comme prolongement de la question éthique, se pose celle de la nécessaire
professionnalisation de l’accompagnement. Les dérives du coaching, profession non
règlementée,ontfaitémergerlanécessitédeposeruncadreetderationaliserlespratiques
pour éviter des effets pervers (comme la manipulation de l’autre ou la très grande
dépendanceliéeaurapportimposépar«l’accompagnateur»).
Dansuntravailderecherchepourl’obtentionduD.U.coachingdel’universitédeParis2,nous
avonsdénoncélesdérivesliéesàlaposturede«gourou»imposéeparcertains,abusantde
la faiblesse de l’autre et de ses doutes. L’utilisation habile et détournée de certaines
techniques de communication interpersonnelle (PNL et analyse transactionnelle, en
particulier),souscouvertde«développementpersonnel»afaitémergerquelques«super
coaches»aucomportementdommageablepourlaprofessionquipeineàs’imposeruncadre.
Cependant,lesprofessions«del’autre»secaractérisentparungrandhumanismeetune
nécessairesubjectivisationquirendentdifficileslaprofessionnalisationetlarationalisation.
L’accompagnateurdéveloppeuncertainnombredecompétencesquipeuventdonnerlieuà
lamiseenplaced’unréférentiel.Lecadreduconseileninsertionprofessionnelleaétéposéà
traverslacréationd’untitreprofessionneldeniveauIII,auRNCP;auréférentielprofessionnel
bâtiautourde4activitéset15compétencesclés:
Source : Extrait du RAP du titre professionnel de conseiller en insertion professionnelle,
version2012
Onremarquequel’activitéd’accompagnement,ausensstrict,estformaliséeàtraversune
des 4 activités et 4 compétences, dont celle de l’analyse de pratique, essentielle dans les
métiers«del’autre».Professionnalisercettefonctionapermisd’engloberunensemblede
compétencesautourdel’accompagnement,favorisantletravaildesuividel’accompagnépar
uninterlocuteurunique.
La même approche est perceptible dans une autre fonction d’accompagnement, celle de
l’accompagnementàlavalidationdesacquisdel’expérience(VAE).
Une des 4 activités prévues au référentiel professionnel de « conseiller VAE » concerne
l’accompagnement:
Source:ExtraitduréférentielRNCPdudiplômedeconseillerVAE
Cetteactivitésedéclineencompétencesquijustifientunaccompagnementassezcadréet
global.Onpartdel’ingénierieetonvajusqu’àl’évaluationdel’accompagnement.Onpourrait
leformaliserparun«rubanpédagogique»,réaliséàpartirdelanormeAFNORX50-269,pour
enfixerlescontours(S.Jacquet,2015):
C’estdoncenamontquesejouelaconstructiondutyped’accompagnement,ens’adaptant
aucandidatetgrâceàuneanalyseassezfinedumarché.Parcetteapproche«globale»,je
chercheàélargirlescontoursdel’accompagnementVAE,quireste«cantonné»àuneétape
dansleréférentieldudiplômedeconseillerVAE:
Source:Vial,référentieldesacteursdelaVAE,2007
L’étape 1 (orientation) et l’étape 3 (suivi), nous semble intégrables dans une démarche
«large»d’accompagnement.Cetteapprocheglobaleestcritiquéeparcertainsexpertsqui
préfèrent«découper»lesétapesentreplusieursfonctionsetexpertises.Nouspensonsque
celapeutnuireausuividucandidatetnousaffirmonsqu’unmêmeinterlocuteurpeutposer
lesbasesd’uneapproched’accompagnementpluscentréesurl’Humain.
Au-delàmêmedelaquestiondelaprofessionnalisationseposecelledelaprofessionnalitéde
l’accompagnateur,ausensdeladéfinitiondeFrançoisAballéa(1992):«expertisecomplexe
etcomposite,encadréeparunsystèmederéférences,valeursetnormes,demiseenœuvre».
Il s’agit donc plus de se poser la question de l’expertise de l’accompagnateur, sur laquelle
reposecetteprofessionnalité.Celui-ciestun«expertdel’humain»,capabled’accompagner
avec«humanité»,avec«l’humilitéd’unepersonnequisaitcombienunparcourspeutêtre
tortueux…»(Serreau,2013).L’expertenaccompagnementseraalorsceluiquipeututiliserun
appuiméthodologiquechoisietdiversifié(etsurtoutpasprescritetmodélisé),enadmettant
la « diversité des différences » ; pour garder sa capacité à expérimenter et à s’ouvrir à
l’imprévu. L’humain étant complexe, l’expert en accompagnement saura gérer cette
complexité en se gardant de prescrire et en partant de la personne pour proposer une
véritable«ingénieriedel’accompagnement».
2.2.3 Accompagnementetprojet
L’accompagnement est nécessairement relié à un projet. Le but recherché constituant la
dimensionfinaledeladéfinition,accompagnersignifiealorsquel’Hommedoitêtreconsidéré
comme«sujetautonome,responsableetprojectif»(Beauvais,2004).Le«projectif»donne
dusensauréeletsupposeune«priseenprojet»(Liiceanu,1994)delui-mêmeetparluimême.Lecadragedel’accompagnementetl’éthiquequiendécouleconstituentalorsune
nécessitédansladynamiquerelationnelleentreaccompagnateuretaccompagné.Ils’agitde
placerdes«pointsfixes»dansletempsetl’espace,favorisantlaconstruction.
En tant que pratique sociale, l’accompagnement peut être appréhendé à trois niveaux
(Beauvais,2006):
- Micro:celuidesacteurs,oùsemettentenplacentlesrelationsetlesposturesde
facilitation;
- Méso:celuidel’organisation,oùsedéfinitlafonctiond’accompagnement;
- Macro : celui de l’institution, là où se conçoivent et se décident les logiques
d’accompagnement.
Lespostures,nonprescrites,sontmisesenplaceauniveaumicro.C’estauniveaumacroque
lecadrepeutêtre«normalisé».Onpeutainsiinstitutionnaliserl’accompagnement,cequi
peutpasserparlacréationd’un«corps»d’accompagnateursavecunprocessusdéfini(c’est
lecaspourlestuteursàl’EducationNationale).
L’accompagnement du projet est générateur d’intérêts et source de motivations. C’est
l’expériencedel’autonomiequifacilitelamotivationenfavorisantl’intégrationdesobjectifs,
leurinternalisation,donclaperformance(DecietRyan,2006).Ils’agitalorsderespectertrois
besoinsfondamentauxassociésàlamotivation:l’autonomie,lacompétenceetlarelation.
L’accompagnateurviseàmontreràl’accompagnésacapacitéàagir.Onpeutmêmedépasser
lanotiondecompétencepourparlerde«capabilité»ausensdu«pouvoiragir».
Pourallerplusloinencoresurlaquestiondelamotivation,l’accompagnateurdoitfavoriserla
recherchedusensetdudéveloppementdel’identitédelapersonne.Sil’accompagnécherche
àatteindredesobjectifsquifontsenspourlui,l’accompagnateursedoitderéaliserune«mise
en perspective » et de faciliter l’explication nécessitée par cette construction identitaire.
Proposerdusensc’estaussiaiderl’accompagneràprendredureculparrapportàsonprojet,
maisaussi,àlafois,«garantirunchemin»et«ouvrirsurdeshorizons».Ilfautdonctoujours
que l’accompagnateur puisse rappeler le cadre et les options choisies, tout en intégrant
l’incertitudeetlesautresscenariipossibles.
En conclusion, nous avons pu revenir sur le difficile exercice de définition de
l’accompagnement, qui reste nécessairement composite et fortement marqué par son
étymologieetparcequelapratiqueenafaitaujourd’hui.Onpeutdoncpenserquesiles
fondamentaux vont demeurer (en particulier l’éthique et les postures de base), le côté
professionnelpeutsedévelopper,enparticulierlaprofessionnalitédesaccompagnateurs.Car
il n’est pas nécessaire de constituer une profession, pour faire preuve de professionnalité.
Ainsi l’expertise de certains accompagnateurs, dans les différents champs de
l’accompagnement pourrait favoriser la professionnalisation (des coaches ou des
accompagnateursVAE,enparticulier)decertainsaccompagnateursenquêted’uneidentité
commune.Ceciposeraitlesbasesd’éventuelsréférentielsprofessionnels,permettantainside
clarifierl’offredeformationpourles«apprentis»accompagnateurs.Ilestbienentenduque
ces formations ne constitueraient alors qu’un préalable, à compléter par une nécessaire
« expérience de l’autre » ; ce qui demeure un élément identitaire fondamental des
«travailleurssurautrui».Onpourraitégalementchercheràdépasserlasimpleapprochepar
lescompétencespoursetournerversuneapprocheparlescapabilités(ausensdu«pouvoir
agir»)pourmieuxdéfinirlescontoursdel’accompagnement.
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http://www.educationetdevenir.fr/IMG/pdf/L_accompagnement_educatif_dispo
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Unebibliographiesurl’aidepersonnalisée:
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/Accompagnement_personnalise/63
/6/bibliographie-accompagnement-personnalise_276636.pdf
Lapageconsacréeàl’accompagnementsurlesitedel’ARFTFLV:
http://www.arftlv.org/recherche/recherche?q=accompagnement
Téléchargement