En mouvement by Elsan N°5 MAGAZINE

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MAGAZINE
N°5
En mouvement
by Elsan
CANCER DU SEIN
Quand coordination rime avec Parcours et Qualité
PRÉVENTION EN SANTÉ
CARDIOLOGIE
L’essoufflement : et si c’était le cœur ?
DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL
LA MATERNITÉ DU FIEF DE GRIMOIRE
Accoucher autrement
L'INNOVATION CHEZ ELSAN
Une réponse aux attentes des Français
Magazine MARS. 2017
2
Éditorial
D
e nombreux sondages font état de l'importance des questions de santé pour
les Français dans la campagne présidentielle 2017. On retrouve en tête des
préoccupations des français, l’accès aux soins dans un contexte de tension
démographique médicale, l’utilisation dans la pratique médicale des nouvelles
technologies (télémédecine, téléconsultation, objets connectés…), le déficit de la
sécurité sociale et l’avenir du système de santé en France.
Si ces sondages illustrent bien les inquiétudes des français pour l’avenir de leur
système de santé, ils démontrent également l’espoir qu’ils placent dans la capacité de
ce dernier à se réinventer.
Le Groupe Polyclinique de Poitiers, fort de ses quatre établissements : la Polyclinique,
la Clinique du Fief de Grimoire, la Clinique Saint Charles et l’HAD Privée s’est engagé
depuis plusieurs années dans une démarche de transformation de ses organisations.
Nouveaux modes de prise en charge tournés vers l’ambulatoire (fast track),
développement de l’Hospitalisation à Domicile permettant une diminution des durées
de séjour et un retour à domicile plus rapide mais aussi une meilleure coordination
avec les autres professionnels de santé que sont les médecins généralistes, les
infirmières libérales, les kinésithérapeutes, les sage femmes, dans le cadre de
parcours : Materniteam®, Récupération Rapide Après Chirurgie, prise en charge
des plaies chroniques, cancérologie,…afin d’éviter les ruptures dans le parcours de
santé du patient.
L’implication dans la prévention des maladies chroniques représente également
un engagement fort des établissements privés poitevins. L’impact des maladies
chroniques est majeur puisqu’on estime à 15 millions aujourd’hui en France le nombre
de personnes vivant avec une maladie chronique et, ce chiffre est amené à croitre
avec l’allongement de la durée de vie.
En 2016, nous avons intensifié nos actions de prévention. 2017 n’y échappe pas.
Nous sommes sur tous les fronts de la prévention et de la promotion de la santé
en collaboration avec les professionnels de santé, les usagers, les organismes de
prévention.
Ce numéro laisse une large place à la prévention et à l’engagement du Groupe
Polyclinique dans la prise en charge des maladies chroniques. Nous vous souhaitons
une bonne lecture.
Les médecins, le personnel des établissements poitevins du groupe ELSAN, en
mouvement pour vous.
Isabelle GAGNEUX
Directrice Générale
Groupe POLYCLINIQUE de POITIERS
DIRECTEUR DU MAGAZINE du Groupe Polyclinique de Poitiers : Isabelle GAGNEUX
REDACTION : Pénélope PONTET, Laëtitia PINHEIRO, Patricia GUIGNE, Valérie DUBOIS, Dr Barnabas GELLEN, Pr Olivier POURRAT,
Dr Jean Christophe LETARD, Dr Eugénie APEDJINOU, Dr François BOBIN, Dr Apostolos STATHOPOULOS, Dr Vincent RENAULD, Dr Eric LE PELLEY
DIRECTION ARTISTIQUE & REGIE PUBLICITAIRE : Artlinéa Communication 01 46 67 11 16.
COUVERTURE : © istockphoto.com
La reproduction, même partielle, des créations et illustrations à des fins commerciales est interdite.
10-31-1238
Magazine Avril. 2017
3
Somma
Sommaire
p. 6
LES ÉTABLISSEMENTS ELSAN
p. 8 QUAND COORDINATION RIME AVEC PARCOURS
ET QUALITÉ
p. 12 PRÉVENTION EN SANTÉ
p. 14 DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL
p. 15 LA JOURNÉE NATIONALE DU SOMMEIL
p. 16 LA JOURNÉE EUROPÉENNE DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE
p. 18 L'ESSOUFFLEMENT ET SI C'ÉTAIT LE CŒUR ?
p. 24 LA CONSULTATION DE MÉDECINE INTERNE
p. 28 DÉPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL
p. 30 L'ONCO-GÉRIATRIE
p. 32 LE SNIFFIN STICKS TEST
p. 34 HERNIE DISCALE ET ARTHRODÈSE
p. 38 UTILISATION DE LA GRAISSE EN CHIRURGIE PLASTIQUE
p. 40 L'ANESTHÉSIE EN 10 QUESTIONS
p. 42 LA MATERNITÉ DU FIEF DE GRIMOIRE
p. 46 L'INNOVATION CHEZ ELSAN
p. 48 PHYTOTHÉRAPIE - PRINCIPES GÉNÉRAUX
Magazine Avril. 2017
5
Les établissements ELSAN
ALSACE
CHAMPAGNE ARDENNES
LORRAINE
Clinique de l’Orangerie
29 allée de la Robertsau
67 010 STRASBOURG
Clinique Ambroise Paré
Rue Ambroise Paré
54 100 NANCY
Clinique Saint-André
102 avenue Jean Jaurès
54 500 VANDŒUVRE LES NANCY
Polyclinique de Gentilly
2 rue Marie Marvingt
54 100 NANCY
Clinique des Ursulines
17 rue Raymond Poincaré
10 000 TROYES
Polyclinique Montier la Celle
17 rue Baltet
10 120 SAINT ANDRÉ LES VERGERS
Clinique du Pays de Seine
83 rue Jean Jaurès
10 100 ROMILLY SUR SEINE
Centre Médico-Chirurgical de
Chaumont le Bois
17 avenue des Etats-Unis
52 000 CHAUMONT
Clinique de la Compassion
8 rue de la Charité
52 200 LANGRES
6
Groupe Polyclinique de Poitiers
AQUITAINE LIMOUSIN
POITOU-CHARENTES
BOURGOGNE
FRANCHE COMTÉ
Clinique Saint Louis
1 rue Basset
78 300 POISSY
Polyclinique du Parc
Pôle Santé du Villeneuvois
Clinique du Morvan
Route de Fumel
47 000 VILLENEUVE-SUR-LOT
5 avenue Hoche
58 170 LUZY
Clinique Conti
20 avenue Georges Guynemer
14 000 CAEN
Clinique Chénieux
Polyclinique du Val de Loire
18 rue du Général Catroux
87 000 LIMOGES
49 boulevard Jérôme Trésaguet
58 000 NEVERS
Clinique Emailleurs
1 rue Victor Schoelcher
87 000 LIMOGES
BRETAGNE
Centre de radiothérapie Hartmann
Polyclinique de Keraudren
Rue de Trémaudan
29 221 BREST
4 rue Kébler
92 300 LEVALLOIS PERRET
Clinique des Cèdres
Impasse des cèdres
19 100 BRIVE
Clinique de la Marche
57 Avenue Berry
23 000 GUÉRET
Polyclinique de Poitiers
1 rue de la Providence
86 000 POITIERS
Clinique Saint Charles
3 rue de la Providence
86 000 POITIERS
Hospitalisation à domicile
3 rue de la Providence
86 000 POITIERS
Clinique du Fief de Grimoire
38 rue du Fief de Grimoire
86 000 POITIERS
Centre Clinical
2 chemin Frégeneuil
16 800 SOYAUX
AUVERGNE
RHÔNE ALPES
Clinique La Pergola
75 allée des Ailes
03 200 VICHY
Centre Médico-Chirurgical de Tronquières
Clinique du Grand Large
Clinique de L’Estrée
35 rue d’Amiens
93 240 STAINS
Centre de Médecine Nucléaire Paris
Nord
37 rue St Vincent de Paul
29 222 BREST
1 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Clinique de l’Elorn
Centre Roger Perez - TEP Sarcelles
30 rue Claude Bernard
29 800 LANDERNEAU
10 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Clinique Pasteur Lanroze
Centre de Radiothérapie Paris Nord
32 rue Auguste Kervern
29 200 BREST
6 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Centre de radiothérapie libéral
Centre d’Imagerie Paris Nord
32 rue Auguste Kervern
29 200 BREST
1 & 6 avenue Charles Péguy
95 200 SARCELLES
Hôpital Privé Océane
Centre de Médecine Nucléaire et de TEP
Rue Joseph Audic
56 001 VANNES Cedex
28 rue du Docteur Roux
95 600 EAUBONNE
Clinique du Ter
Clinique Saint-Brice
5 allée de la Clinique du Ter
56 270 PLOEMEUR
Route des Eparmailles
77 160 SAINT BRICE
CENTRE VAL DE LOIRE
Hôpital Privé d’Eure-et-Loir
LANGUEDOC ROUSSILLON
MIDI-PYRÉNÉES
2 rue Roland Buthier
28 300 MAINVILLIERS
Polyclinique de Gascogne
Clinique du Saint-Cœur
10 Bis rue Honoré de Balzac
41 100 VENDÔME
Hôpital Privé Guillaume de Varye
83 avenue Charles de Gaulle
15 000 AURILLAC
210 route de Vouzeron
18 230 SAINT DOULCHARD
Hôpital Privé Saint-François
Centre de Réadaptation G. de Varye
8 rue Ambroise Croizat
03 630 DÉSERTINES
210 route de Vouzeron
18 230 SAINT DOULCHARD
Polyclinique Saint-Antoine
Clinique Saint-François
39 rue Marx Dormoy
03 100 MONTLUÇON
22 avenue Marcel Lemoine
36 000 CHÂTEAUROUX
Hôpital Privé La Châtaigneraie
Clinique des Grainetières
Rue Châtaigneraie
63 541 BEAUMONT Cedex
1 place de Juillet
18 200 SAINT AMAND MONTROND
Clinique de La Plaine
Clinique de l’Archette
123 boulevard Etienne Clémentel
63 100 CLERMONT-FERRAND
83 rue Jacques Monod
45 160 OLIVET
Clinique des Chandiots
ILE DE FRANCE
36 rue Chandiots
63 000 CLERMONT-FERRAND
3 chemin des Trois Sources
95 290 L’ISLE-ADAM
45 rue du Général Koënig
50 000 SAINT-LÔ
PAYS DE LA LOIRE
Centre Médico-Chirurgical du Mans
28 rue de Guetteloup
72 000 LE MANS
Clinique du Tertre Rouge
62 rue de Guetteloup
72 000 LE MANS
Clinique Victor Hugo
18, rue Victor Hugo
72000 LE MANS
Clinique Brétéché
3 rue de la Béraudière
44 046 NANTES
Clinique Saint Augustin
78 rue Paul Bellamy
44 046 NANTES
Clinique Jeanne d’Arc
21 rue des Martyrs
44 100 NANTES
Polyclinique de l’Atlantique
Avenue Claude Bernard
44 819 SAINT HERBLAIN
Établissement de soins de suite et
réadaptation Roz Arvor
2 rue du Fort
44 308 NANTES
PROVENCE ALPES
CÔTE D’AZUR
Clinique Toulouse-Lautrec
Clinique Bouchard
2 rue Jacques Monod
81 035 ALBI Cedex 09
Polyclinique du Sidobre
Chemin St Hippolyte
81 100 CASTRES
Clinique du Pont de Chaume
330 avenue Marcel Unal
82 000 MONTAUBAN
Clinique d’Occitanie
20 avenue Bernard IV
31 605 MURET
NORD PAS DE CALAIS
PICARDIE
Clinique du Cambrésis
102 boulevard Faidherbe
59 400 CAMBRAI
Clinique Saint-Omer
71 rue Ambroise Paré
62 575 BLENDECQUES
12, rue des Noriets
94 400 VITRY-SUR-SEINE
Hôpital Privé Saint-Claude
22 rue de la petite Saussaie
94 400 VITRY-SUR-SEINE
Polyclinique de la Manche
55 avenue Sambre et Meuse
32 020 AUCH Cedex 9
Hôpital privé de Vitry - Clinique des
Noriets
Hôpital privé de Vitry - Clinique
Pasteur
NORMANDIE
1 boulevard du Docteur Schweitzer
02 100 SAINT QUENTIN
77 rue du Docteur Escat
13 006 MARSEILLE
Clinique Wulfran Puget
33 rue Wulfran Puget
13 008 MARSEILLE
Laser System
12 allée Turcat Méry
13 008 MARSEILLE
Polyclinique Notre-Dame
Avenue Pierre Brossolette
83 300 DRAGUIGNAN
Centre Chirurgical Montagard
23 boulevard Gambetta
84 000 AVIGNON
Polyclinique Urbain V
Chemin du Pont des Deux Eaux
84 036 AVIGNON Cedex 03
MONACO
Centre d’Hémodialyse Privé de Monaco
32-34 quai Charles Rey
98 014 MONACO
UN ÉTABLISSEMENT AU MAROC
Clinique de la Ville Verte
Casa Green Town
Bouskoura-CASABLANCA
Magazine Avril. 2017
7
QUAND COORDINATION
RIME AVEC
PARCOURS &
QUALITÉ
Une approche globale au plus près des
patients atteints d'un cancer du sein
Patricia Guigné
Coordination de la Filière Cancérologie
Groupe Polyclinique de POITIERS
La loi Hôpital Santé Patient Territoire (2009) et la loi
de modernisation de notre système de santé (2016)
posent la question de l’organisation des soins en
France et nous orientent vers une véritable médecine
de parcours pour les patients. Un parcours s’entend
comme la prise en charge globale, structurée et
continue des patients au plus près de leur domicile,
tout au long de leur maladie.
C’est une évolution de notre système de santé
historiquement centré sur le soin vers une prise en
charge plus complète des individus, qui doit permettre
à chacun de recevoir « les bons soins, par les bons
professionnels, dans les bonnes structures, au bon
moment ».
La cancérologie n’y échappe pas, ce d’autant plus que
depuis quelques années l’innovation thérapeutique
et les nouveaux traitements, font du cancer une
maladie chronique.
Le parcours s’articule autour du sanitaire, mais
aussi de la prévention, du médico-social et du
social. Concrètement, cela suppose l’intervention
coordonnée et concertée des professionnels de
santé et sociaux, tant en ville qu’en établissement de
santé.
Il s’agit également de prendre en compte, pour chaque
patient des facteurs déterminants comme l’hygiène,
le mode de vie, l’éducation, le milieu professionnel et
l’environnement.
C’est dans cette dynamique que nous avons réfléchi
à un parcours personnalisé, lisible, accessible et
de qualité pour une prise en charge globale et
coordonnée de leurs besoins, pour chacune des
patientes de la Clinique du Fief de Grimoire, atteintes
d’un cancer du sein opérable.
PARCOURS DE SOINS :
Soins de premiers recours, hospitalisation à domicile, soins de suite et de réadaptation, Unités de soins
de longue durée et EHPAD.
PARCOURS DE SANTE :
Parcours de soins articulé en amont avec la prévention primaire et sociale et en aval, avec
l’accompagnement médico-social, le maintien et le retour à domicile.
PARCOURS DE VIE :
Parcours de la personne dans son environnement :
Scolarisation, prévention de la désinsertion professionnelle, réinsertion, logement…
(ARS 2012)
8
Groupe Polyclinique de Poitiers
Magazine Avril. 2017
9
En tant que premier centre chirurgical du cancer du sein
de la Vienne, le rôle de la Clinique du Fief de Grimoire,
dans ce véritable programme d’accompagnement,
reste centré sur le séjour hospitalier, mais s’oriente
dorénavant vers plus de coordination et de relations
avec les professionnels de ville.
Notre volonté est d'être présents sur tous les champs du
parcours de nos patientes, du diagnostic à l'après cancer,
en passant par les étapes du traitement.
Notre objectif est l'amélioration de leur qualité de vie.
Nous nous étions déjà fortement mobilisés lors du 1er
plan cancer 2003-2007, pour que la patiente et son
entourage puisse bénéficier des meilleures conditions
d’annonce, de diagnostic et d’accompagnement sur le
plan médical, diététique, psychologique, social et de
prise en charge de la douleur.
Puis en relais immédiat de ce Dispositif d’Annonce, le
Programme Personnalisé de Soins (mesure 18 du plan
cancer 2009-2013) avait été déployé.
Aujourd’hui, à nos premières ambitions, s’ajoute notre
volonté d’optimiser le parcours de notre patiente,
dans et hors murs, en faisant évoluer nos pratiques
et nos outils.
Ainsi, afin d’aider à la continuité des soins et pour que le
parcours personnalisé de soins ne se limite pas à notre
établissement, nous avons créé un dossier personnel
patient.
Il est l’outil de communication, de coordination
et d’information, offert aux patientes pour qu’elles
puissent retrouver tous les éléments concernant leur
traitement chirurgical et sa surveillance, ainsi que les
coordonnées des différents membres de l’équipe
soignante ou encore des professionnels d’associations
d’aide ou d’accompagnement.
Il est le moyen de partager l’information avec leur
entourage et/ou les différents professionnels de santé
ou du médico-social qui évoluent autour d’elles. Ainsi,
il favorise la relation entre le chirurgien référent de la
Clinique, le médecin de ville, l’infirmier libéral et tout
autre professionnel amené à intervenir dans la prise en
charge.
Le dossier personnel de la patiente s’insère à la fois
dans le parcours personnalisé de soins de
l’établissement et en constitue une continuité à
l’extérieur. Il facilite et fluidifie le parcours de soins
dans la clinique et en ville. Il développe une meilleure
coordination des professionnels concernés, fondée
sur les bonnes pratiques préconisées par les
différents plans cancer.
En effet, s’il permet de valoriser le temps médical et le
temps soignant de notre Dispositif d’Annonce, il donne
également une nouvelle orientation au troisième volet
souhaité par la Haute Autorité de Santé, l’accès pour
chaque patiente à des compétences en soins de
support.
Angoissées par l’annonce ou la gravité de la maladie,
touchées dans leur féminité, éprouvées sur le plan
physique et psychologique par les traitements, nous
avons renforcé l’accompagnement des patientes : Un
nouveau maillon du parcours personnalisé de soins
intègre désormais le champ des soins de support déjà
en place « le Café de Grimoire ».
10
Groupe Polyclinique de Poitiers
Lieu privilégié d’écoute, d’informations, moment de convivialité
et d’échanges pour les patientes. Concept organisé chaque mois sous
un thème particulier. Ainsi des professionnels internes à la clinique,
l’assistante sociale, le kinésithérapeute, la diététicienne, le psychologue,
mais aussi des prestataires extérieurs, comme une socio-esthéticienne,
une responsable de la gym après cancer ou un distributeur de lingerie
fine, rencontrent les patientes au sein de la Clinique du Fief de Grimoire
en animant des ateliers spécifiques à leur fonction. Il s’agit d’un lien fort
avec l’extérieur qui concourt à la non rupture du parcours de santé et
de vie de nos patientes.
• Permettre à tous les patients de bénéficier du Dispositif d’Annonce du
Cancer
•F
avoriser un climat de confiance avec le patient et ses proches
• Appuyer le Dispositif d’Annonce sur une prise en charge pluridisciplinaire
et pluri-professionnelle
• Assurer la coordination et la continuité des soins entre les professionnels
concernés
• Suivre et évaluer les éléments du Dispositif d’Annonce.
Dans l’objectif déjà établi d’améliorer la prise en charge des patients
en cancérologie, nous avons su réunir toutes nos forces, nous faire
confiance, nous impliquer, coopérer. Aujourd’hui, au sein de la Clinique
du Fief de Grimoire, les partenaires intra et extra muros mesurent la
démarche vertueuse de ce travail, l’efficacité à long terme de changer, de
s’améliorer et de s’organiser mieux au service de nos patients et de leur
entourage.
S’inscrire dans une démarche de projet comme celle-ci, a représenté
aussi une liberté d’inventer, de créativité et permis aux équipes et
acteurs de leur apporter reconnaissance et responsabilisation, sources
de motivation.
Nous poursuivons ainsi la transformation de notre relation patient-médecinprofessionnels de santé et autres partenaires pour la rendre mutuellement
bénéfique. Le patient devient un véritable partenaire.
De plus, ce nouveau paradigme de prise en charge des patients anticipe
le déploiement de l’Education Thérapeutique du Patient au sein du
Groupe, qui intégrée au parcours personnalisé de santé, répond à un enjeu
de santé publique.
Cette notion de parcours dans la prise en charge du patient en cancérologie,
avec une attention particulière portée à l’individu et à ses choix, est également
en cours de développement sur les établissements du Groupe Polyclinique.
En effet, l’organisation des parcours s’intègre pleinement dans le 3ème
plan cancer 2014-2019, en associant un moyen d’allier qualité et sécurité
des soins, satisfaction des patients et efficience du système de santé. Elle
est devenue incontournable pour les pouvoirs publics et est désormais une
priorité pour notre Groupe déjà inscrit dans cette nouvelle dynamique.
PARCOURS &
QUALITÉ
Nous sommes fiers de répondre aux critères de la Haute Autorité de Santé
qui demande, pour le Dispositif d’Annonce de :
Magazine Avril. 2017
11
PRÉVENTION
EN SANTÉ
Valérie Dubois Coordinatrice en Education
Thérapeutique et Prévention
Groupe Polyclinique de Poitiers
La prévention selon l’Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) en 1948 est " … l'ensemble des
mesures visant à éviter ou réduire le nombre et
la gravité des maladies, des accidents et des
handicaps."
L’OMS distingue 3 types de prévention, qu’elle
qualifie de primaire, secondaire ou tertiaire et
qui correspondent en fait à des états successifs
de la maladie.
12
Groupe Polyclinique de Poitiers
La prévention primaire :
Ensemble des actes visant à diminuer l'incidence
d'une maladie dans une population et à donc réduire,
autant que faire se peut les risques d'apparition de
nouveaux cas. Sont par conséquent pris en compte à
ce stade de la prévention les conduites individuelles à
risque, comme les risques en terme environnementaux
ou sociétaux.
La prévention secondaire :
Est de diminuer la prévalence d'une maladie dans une
population. Ce stade recouvre les actes destinés à
agir au tout début de l'apparition du trouble ou de la
pathologie afin de s'opposer à son évolution ou encore
pour faire disparaître les facteurs de risque.
La prévention tertiaire :
Qui intervient à un stade où il importe de diminuer
la prévalence des incapacités chroniques ou des
récidives dans une population et de réduire les
complications, invalidités ou rechutes consécutives à
la maladie.
Les nouveaux modes de vie ont accentué la
prédominance de facteurs de risque majeurs de
pathologies évitables.
Le système de santé français ne doit plus être
exclusivement centré sur le curatif, et, à ce titre une
offre de mesures appropriées de prévention ne cesse
de se développer en mobilisant sur leur passage les
instances, locales et régionales.
Le Groupe Polyclinique, très investi dans la promotion
de la santé, se réfère à la définition établie par la
Charte d’Ottawa (novembre 1986) : « La promotion de
la santé est le processus qui confère aux populations
les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur
propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche
relève d’un concept définissant la santé comme la
mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut
d’une part, réaliser ses ambitions, satisfaire ses
besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou
s’adapter à celui-ci ».
La Déclaration dite de Jakarta en juillet 1997 considère
la promotion de la santé comme un investissement
capital, et en définit les priorités pour le XXIème siècle :
« Promouvoir la responsabilité sociale en faveur de la
santé, accroître les investissements pour développer la
santé, renforcer et élargir les partenariats sur la santé,
accroître les capacités de la communauté et donner à
l’individu les moyens d’agir... »
L’engagement du Groupe Polyclinique de Poitiers
dans la promotion de la santé se poursuit depuis
de nombreuses années, en atteste notamment
sa participation marquée en faveur des journées
nationales, européennes et mondiales dans de très
nombreux domaines de prévention : diabète, cancer
du sein, tabac, sommeil, cancer du colon... Les actions
menées auprès du grand public et des professionnels
de santé, ont permis de mettre en avant la forte
implication pluridisciplinaire au sein du Groupe et de
développer des partenariats avec les représentants
des usagers et les associations de patients.
Magazine Avril. 2017
13
2017 UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS
DEPISTAGE DU CANCER COLO-RECTAL
Le Groupe Polyclinique a poursuivi la dynamique impulsée les
années précédentes par le Docteur Jean Christophe LETARD, en
étant à nouveau partenaire de la campagne nationale de dépistage
du cancer colorectal "Mars bleu".
En mars 2017, nous nous somme engagés de nouveau
pour le dépistage du cancer colorectal en organisant
des actions de prévention, de sensibilisation et
d'information.
En France, plus de 42 000 nouveaux patients par an
sont diagnostiqués, ce qui fait du cancer colorectal
le troisième cancer le plus fréquent chez l'homme et le
deuxième chez la femme.
Dans 9 cas sur 10, ce cancer détecté à un stade
précoce peut être guéri. Le taux de dépistage des
personnes entre 50 et 74 ans est encore bas : 30%.
Pour cette occasion, la Polyclinique et la Ligue contre
le Cancer 86 se sont mobilisées pour encourager
le dépistage en expliquant qu’un geste simple peut
sauver la vie, ainsi :
Du 1er au 31 mars :
Des plaquettes d'information, des bracelets bleus
et une exposition permanente d'affiches porteuses
d'informations mais aussi de recommandations ont
été mis à disposition des patients, des proches et
professionnels, à l'accueil des différents établissements
du Groupe Polyclinique.
Les 1er et 6 mars :
Environ 80 professionnels de la Polyclinique ont
répondu à un questionnaire en ligne proposé par l'INCa
et ainsi été sensibilisés à cette campagne nationale.
14
Groupe Polyclinique de Poitiers
Le 14 mars à 19h30 :
Une soirée thématique sur le dépistage du cancer colorectal animée conjointement par le Dr Jean-Christophe
Letard et le Dr Tournoux a eu lieu au sein de la Polyclinique.
Elle visait les professionnels de santé de l’établissement.
Le 31 mars :
La Polyclinique, la Ligue contre le Cancer et Docvie se
sont rapprochés de la population locale et ont installé
un stand d'information dans la galerie marchande du
Centre Leclerc.
198 personnes se sont vues transmettre des connaissances
sur le cancer colorectal et des informations de prévention.
Véritable action de dépistage.
Le 5 avril toute la journée :
Une structure gonflable géante formant un colon a été
installée sur le parvis de la Polyclinique, à l’intérieur
de laquelle patients, salariés et grand public ont pu
cheminer et se familiariser artificiellement avec des
pathologies de types polypes, tumeurs malignes,
diverticules, et ainsi mieux comprendre l’intérêt d’une
prévention et du dépistage du cancer colorectal.
Et parce qu’il nous était apparu primordial de faire
de la « prévention anticipée », nous avons invité des
collégiens de Poitiers à venir découvrir ce colon
pneumatique avec un double objectif : préparer l’avenir
en formant les jeunes générations et susciter chez eux
une dynamique pour qu’ils sensibilisent leurs parents
ou grands-parents (entre 50 et 74 ans) à effectuer le
test de dépistage précocement.
AU SERVICE DE NOS PATIENTS
LA JOURNÉE NATIONALE DU SOMMEIL
Le Centre du Sommeil de la Polyclinique de Poitiers a organisé le 17 mars 2017, pour la
journée nationale du sommeil une conférence grand public "du ronflement aux apnées du
sommeil en passant par le conjoint," a proposé des tests pour dépister l'hypersomnolence,
éventuel symptôme de l'apnée du sommeil dans le hall de la Polyclinique.
Pourquoi la Journée du Sommeil® ?
A 75 ans, nous aurons dormi… 25 ans, soit un tiers de notre vie !
Une prise de poids, le diabète, une augmentation de la douleur, une dépression, une aggravation des troubles
respiratoires et cardiovasculaires, un endormissement au volant ou au travail, les baisses de performance,
les difficultés relationnelles…peuvent être les conséquences de la privation chronique de sommeil et du
retentissement important sur la santé.
Le Professeur Joël Paquereau, les Docteurs Guy Auregan et François Bobin, l'INSV (Institut National du
Sommeil et de la Vigilance) et l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire que constitue le centre du sommeil, à
savoir les spécialités oto-rhino-laryngologique, pneumologique et cardiologique, se sont unies à cette occasion
autour d’un triple objectif :
• Sensibiliser le public sur les troubles et l’hygiène du sommeil.
• Favoriser le dépistage et rappeler que des structures de soins existent lorsque le sommeil devient pathologique.
• Poursuivre la reconnaissance engagée des troubles du sommeil comme élément de santé publique, avec la
participation d’associations de malades.
Une hypersomnolence a été détectée chez 28% des personnes s'étant prêtées au remplissage du questionnaire
"dépistage de l'hypersomnolence". Elles ont été invitées à le signaler à leur médecin généraliste.
Magazine Avril. 2017
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LA JOURNÉE
EUROPEENNE DE
L’INSUFFISANCE
CARDIAQUE
2017 UNE ANNÉE RICHE EN PROJETS
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Groupe Polyclinique de Poitiers
Que le 2 mai 2017 soit l’occasion pour le Groupe
Polyclinique de s’exprimer sur cette pathologie !
L’insuffisance cardiaque est une complication fréquente de
nombreuses cardiopathies. Il s’agit d’un dysfonctionnement
du muscle cardiaque (myocarde) entraînant une incapacité
du cœur à remplir sa fonction de pompe. Les tissus
périphériques ne reçoivent plus suffisamment de sang et
d’oxygène. 15 millions d’adultes en Europe vivent déjà
avec, et on prévoit que la prévalence de l’Insuffisance
Cardiaque augmentera de 25% d’ici 2030.
86% de personnes ont entendu parler de l’Insuffisance
Cardiaque, mais seulement 3% peuvent identifier
correctement les symptômes que sont :
• L’essoufflement
• La fatigue
• Le gonflement des membres
L’Insuffisance Cardiaque est la plus grande cause
d’hospitalisation chez les personnes de plus de 65 ans.
1 adulte sur 5 risque de développer de l’insuffisance
cardiaque dans sa vie, ce qui fait de cette pathologie une
priorité nationale et un défi majeur pour tous les systèmes
de santé.
Des manifestations coordonnées par le Dr Barnabas Gellen
et l’équipe de prévention du Groupe Polyclinique, sont
prévues en partenariat avec les patients de l’Association
Vie Et Cœur, la Société Française de Cardiologie, le
Centre de Rééducation Cardiaque de la Région, la Maison
de Santé de Bignoux et des cardiologues libéraux.
Pour mettre en avant également les bénéfices d’une
activité physique au quotidien, le grand public, pour
défendre cette cause, pourra pédaler 5 min sur l’un des
vélos mis à disposition dans un lieu public et bénéficier
en retour d’une clé USB porteuse de messages de
prévention et de sites référents sur internet. Une roue
"Trivial Santé" interpellera les grands et les petits sur 4
thèmes forts : l'alimentation, l'activité physique, les signes
d'alerte et symptômes et la prise en charge (traitement).
Des sachets d'épices pour contrer l'utilisation du sel
néfaste dans l'insuffisance cardiaque, et des recettes
seront alors distribuées.
AU SERVICE DE NOS PATIENTS
INTERVIEW
Interview de Messieurs Steven Macari et Jean-Paul
Perthuis, patients ressources
Groupe Polyclinique de Poitiers : Tous les
patients peuvent-ils devenir patient ressource ?
Enfin, une rencontre est d’ores et déjà programmée
entre les « patients ressources » de l’association
« AVEC » (Association Vie Et Cœur) et un
photographe professionnel pour créer une exposition
de photographies sur la thématique de l’insuffisance
cardiaque et ses représentations imagées.
Un film retraçant les points forts de toutes les actions
du Groupe Polyclinique sur cette journée européenne
d’insuffisance cardiaque sera réalisé et permettra de
relayer les messages de prévention au-delà de cette
journée.
Du patient expert au patient
ressource
La loi « Hôpital, Patient, Santé et Territoire » (HSPT)
de 2009, a donné beaucoup plus de place au patient,
loi qui posait en autres le cadre de l’Education
Thérapeutique du Patient.
Aujourd’hui, les médecins ne travaillent plus seulement
pour le patient, mais avec le patient. Ainsi, le médecin
sort peu à peu d’une relation paternaliste avec son
patient et lui accorde une place de plus en plus
prépondérante.
Le terme de « patient expert » qui désigne celui qui,
atteint d’une maladie chronique, développe une
connaissance fine de sa maladie et apprend à vivre
avec est apparu.
Puis au fil du temps, d’acteur de sa propre santé, le
patient expert de sa maladie a évolué vers celui de
« patient ressource » en intervenant auprès des
patients atteints de la même pathologie chronique que
lui, comme référent, aidant, facilitateur d’écoute, de
parole et de soutien.
Mr Macari : Je ne pense pas, il faut être capable
de prendre de la distance par rapport à sa propre
maladie et sa situation personnelle. Surtout il
faut être à l’écoute, être positif dans ses mots et
actions.
Mr Perthuis : Pour devenir patient ressource, il est
sans doute nécessaire d’avoir fait un cheminement
personnel par rapport à sa maladie et avoir
acquis certaines connaissances. Mais je crois
que la première des choses c’est l’envie, l’envie
de transmettre, l’envie de partager…ensuite tout
devient possible.
Groupe PDP : D’après-vous quelles qualités sont
nécessaires ?
Mr Macari : Avoir la notion de la pédagogie,
être communiquant, à l’aise avec les échanges
interpersonnels. L’empathie, la patience.
Mr Perthuis : Le plus difficile est sans doute
de savoir écouter, savoir mettre en confiance
et créer un climat favorisant l’échange. Il me
semble important de faire preuve d’empathie, de
bienveillance sans pour autant être complaisant.
« Intégrer des actions de promotion de la santé,
de prévention des maladies ou d’éducation
thérapeutique n’est pas une option mais fait
partie intégrante des missions des établissements
du Groupe Polyclinique de Poitiers. Notre
responsabilité est grande et l’ensemble
des professionnels s’engage avec force et
détermination au service de nos concitoyens : du
soin à la santé.
Groupe Prévention
Polyclinique
Magazine Avril. 2017
17
L’essoufflement :
T
out le monde connait l’essoufflement (« dyspnée ») à l’effort,
mais peu de personnes sont en mesure de définir les limites
entre un essoufflement normal (« physiologique »), et un
essoufflement anormal (« pathologique »).
On peut définir un essoufflement anormal par une dyspnée survenant
lors des activités de la vie quotidienne comme monter les escaliers
ou faire des courses ou, aux stades plus avancés, survenant déjà à
la marche à allure modérée. Cet essoufflement retentissant sur les
activités de tous les jours n’est pas à confondre avec l’essoufflement
survenant aux efforts sportifs qui n’a rien d’anormal.
18
Groupe Polyclinique de Poitiers
?
?
Et si c’était
le cœur
Par le Docteur Barnabas GELLEN
Cardiologue Polyclinique de Poitiers
Les personnes atteintes d’une dyspnée
pathologique sont souvent contraintes à éviter les
efforts qui la déclenchent : ils prennent l’ascenseur
au lieu de monter à pied à l’étage, ils prennent le
caddie pour ne pas porter les courses, ils prennent
leur voiture pour se déplacer à 200m etc. Souvent,
ces modifications du comportement à type
d’évitement sont adoptées très progressivement
et inconsciemment. Les personnes ayant
modifié leur vie quotidienne dans ce sens ne se
rendent parfois même pas compte qu’ils sont
essoufflés aux activités de la vie quotidienne
nécessitant des efforts modérés, car ils les évitent
systématiquement.
Le cœur n’est pas responsable de tout
essoufflement
inhabituel.
Chez
certaines
personnes, la cause principale de l’essoufflement
est liée de toute évidence à des problèmes non
cardiaques : une maladie pulmonaire avancée
(insuffisance respiratoire), une surcharge pondérale
importante (obésité morbide), une hypertension
artérielle non contrôlée, un manque de globules
rouges transportant l’oxygène (anémie), la perte
importante de la masse musculaire (sarcopénie),
ou encore des problèmes nutritionnels affectant
non seulement les muscles, mais également le
tissu adipeux et squelettique (cachexie). On
peut ressentir un essoufflement anormal même
en l’absence de cause organique, p.ex. en cas de
troubles anxieux et/ou dépressifs.
Le bilan initial de la dyspnée repose tout
d’abord sur la quantification approximative de
sa sévérité et la recherche rapide de causes
évidentes susmentionnées par l’interrogatoire
et l’examen clinique. En cas de suspicion d’une
dyspnée d’effort « anormale », le bilan initial est
complété par des examens peu contraignants,
peu invasifs, et peu onéreux : explorations
biologiques (prise de sang), cardiologiques
(électrocardiogramme, échocardiographie) et/
ou pneumologiques (exploration fonctionnelle
respiratoire, EFR). Ce bilan réalisé dans des
conditions de repos est complété par un test
d’effort sur bicyclette ergométrique ou tapis
roulant couplé à l’électrocardiogramme, afin de
quantifier objectivement les capacités physiques et
la dyspnée, et également pour dépister certaines
causes cardiovasculaires telles que l’hypertension
anormale, des signes de manque d’oxygène du
muscle cardiaque, ou une accélération insuffisante
du rythme cardiaque à l’effort.
Au décours de ce bilan initial, dans la majorité des
cas on peut conclure quant au caractère anormal
de la dyspnée, identifier une cause organique
certaine ou probable, et orienter la démarche
diagnostique et thérapeutique.
Magazine Avril. 2017
19
Et si c’éta
Le cœur trop lent
Une cause possible de l’essoufflement anormal est la
fatigue du « système électrique » du cœur, qui génère les
battements cardiaques à l’aide d’une impulsion électrique
qui se répand rapidement à l’ensemble du muscle
cardiaque pour le faire contracter, permettant ainsi le
transport du sang.
Le cœur sain s’adapte à l’effort entre autres en augmentant
le nombre des battements par minute (fréquence). Le
cœur d’un jeune cycliste compétiteur peut facilement
quadrupler sa fréquence à l’effort. Le cœur de l’adulte
quadragénaire peut encore l’augmenter de facteur 3,
tandis que le cœur de la personne âgée ne peut plus que
doubler sa fréquence cardiaque à l’effort intense. Il s’agit
d’un processus très progressif dite « physiologique », auquel
le corps s’adapte naturellement, sans dyspnée d’effort
gênante.
Chez certaines personnes le système électrique du
cœur peut présenter des signes de vieillissement
anormal (« dégénérescence »), souvent détectable à
l’électrocardiogramme (ECG) ou sur un enregistrement
de l’ECG sur 24 heures (Holter-ECG) sous forme de
ralentissement extrême et/ou de pauses trop longues
entre deux battements. En cas de dégénérescence avancée
du système électrique pouvant compromettre le bon
fonctionnement du cœur même au repos, l’implantation
d’un stimulateur cardiaque (pace-maker) peut s’avérer
nécessaire. Le stimulateur prend alors le relais pour
donner l’impulsion électrique au muscle cardiaque en cas
de ralentissement anormal. L’équipe cardiologique de la
Polyclinique de Poitiers assure le bilan de ces problèmes
électriques et l’implantation des stimulateurs sur place.
Les stimulateurs cardiaques modernes, à l’aide de
détecteurs de vibration et/ou de respiration, reconnaissent
quand le patient effectue un effort et accélèrent la
fréquence de stimulation (asservissement), permettant
ainsi une majoration adaptée et proportionnelle de la
fréquence cardiaque à l’effort. Le contrôle de la fonction
du pace-maker à l’effort à l’aide d’un test d’effort peut
s’avérer nécessaire en cas de persistance d’une dyspnée
inexpliquée, pour s’assurer du bon fonctionnement de
l’asservissement. Le cœur des patients même âgés, chez
qui l’appareillage par un pace-maker s’est avéré nécessaire,
20
Groupe Polyclinique de Poitiers
peut donc accélérer sa fréquence à l’effort à condition que
le stimulateur soit réglé de façon optimale.Au décours de
l’implantation d’un stimulateur, plusieurs contrôles (dont
des contrôles à l’effort) peuvent s’avérer nécessaires afin
d’obtenir un réglage parfait de l’asservissement.
Le cœur trop fatigué
Les deux cavités principales du cœur, appelés « ventricules »
gauche et droit, éjectent à chaque battement les deux
tiers du sang qu’ils contiennent. C’est le ventricule gauche
qui effectue le travail de pompe le plus important. On
parle d’une fatigue anormale du ventricule gauche quand
il n’arrive plus à éjecter même pas la moitié du sang
contenu (insuffisance cardiaque à fraction d’éjection
altérée, ICFEA). Dans les cas de fatigue extrême, ce taux
de sang éjecté par rapport au sang contenu (fraction
d’éjection) peut être abaissé à moins d’un quart (<25%).
Même si une fatigue modérée du ventricule gauche peut
ne pas causer des symptômes qu’à l’effort, le diagnostic
de cette maladie peut être souvent établi aux examens
de repos, car un ventricule gauche fatigué à l’effort est
dans la majorité des cas (mais pas toujours) déjà fatigué
au repos.
La cause la plus fréquente d’une fatigue du muscle
cardiaque dans les pays occidentaux est la maladie
coronaire, c’est-à-dire des rétrécissements importants au
niveau des 3 artères principales qui irriguent le muscle.
Les artères peuvent se boucher très progressivement
par des dépôts croissants de mauvais cholestérol dans
la paroi, ou brutalement par la formation d’un caillot
(« thrombus ») à partir d’un dépôt de cholestérol qui
n’était pas nécessairement important. En cas de formation
rapide d’un caillot bouchant une artère coronaire
(« infarctus »), le patient ressent habituellement une
douleur brutale, intense, et persistante dans la poitrine.
En cas de développement progressif des rétrécissements
coronaires, le patient peut ressentir une douleur dans
la poitrine à l’effort, ou seulement un essoufflement
anormal qui l’oblige à limiter / interrompre un effort
qu’il était capable d’effectuer auparavant. De ce fait, le
dépistage d’une maladie coronaire constitue un pilier
incontournable de la dyspnée à l’effort inexpliquée
au-delà de 40 ans (ou même avant en présence de
facteurs favorisants tels que le tabagisme, le diabète, ou
des taux élevés de mauvais cholestérol).
ait le cœur
Au sein de la Polyclinique de Poitiers, plusieurs modalités
de dépistage non invasif peuvent être proposées au
patient chez qui une maladie coronaire est suspectée :
1) un test d’effort simple susmentionné ;
2) un test d’effort avec injection d’un produit faiblement
radioactif permettant de quantifier l’apport sanguin au
muscle cardiaque à l’effort (scintigraphie myocardique) ;
3) une échocardiographie avec accélération de la
fréquence cardiaque à l’aide d’un médicament
administré par voie veineuse (échocardiographie à la
dobutamine) sans effort physique réalisé par le patient ;
4) un scanner coronaire permettant de visualiser
directement les rétrécissements et les calcifications
des artères coronaires, également sans effort physique
réalisé par le patient.
A l’occasion du renforcement de l’équipe
cardiologique en Février 2017 par l’arrivée du
Dr. Jacqueline Le Henaff, expérimentée dans
l’échocardiographie du stress, la Polyclinique de
Poitiers se dotera prochainement d’une table
d’échocardiographie d’effort, permettant d’analyser
la contraction du muscle cardiaque par ultrasons
pendant l’effort physique.
Un résultat anormal de ces examens de dépistage
non-invasifs renforce la suspicion d’une maladie
coronaire et peut rendre nécessaire la réalisation
d’une coronarographie, qui permet de visualiser
directement la perméabilité de toutes les artères
coronaires à l’aide d’un produit de contraste injecté
par un cathéter.
Magazine Avril. 2017
21
Il s’agit d’un examen nécessitant une ponction artérielle
après anesthésie locale, qui peut être réalisée dans la
majorité des cas par l’artère du poignet (artère radiale).
En cas d’une artère radiale trop petite ou trop tortueuse,
on peut utiliser l’artère fémorale pour introduire le
cathéter. Une coronarographie diagnostique réalisée
par voie radiale est un examen peu contraignant,
rapide, quasiment sans aucune douleur hormis la
ponction pour l’anesthésie locale, comportant un très
faible risque pour le patient, qui peut être réalisée en
ambulatoire.
Une équipe de cardiologues interventionnels
expérimentés est à la disposition des patients de la
Polyclinique de Poitiers pour réaliser ces examens. En
cas de rétrécissements coronaires identifiés, 3 approches
thérapeutiques peuvent être évoquées :
1) u n traitement médicamenteux en cas de rétrécissements
non menaçants ou en cas d’une maladie coronaire trop
avancée ;
2) une réparation des rétrécissements par la pose de
stents à l’aide du cathéter, sans chirurgie ;
3) une chirurgie cardiaque par pontages pour courtcircuiter les rétrécissements coronaires.
Le cœur trop rigide
Le cœur peut être gêné dans son fonctionnement non
seulement par une diminution de sa force de contraction,
mais aussi par une rigidité anormale empêchant les
cavités cardiaques de se relâcher et de se remplir de sang
correctement (insuffisance cardiaque à fraction d’éjection
préservée, ICFEP). Il s’agit d’un concept plus récent, dont
le diagnostic peut être beaucoup plus difficile que celui de
la fatigue du muscle cardiaque.
Cette rigidité anormale touche essentiellement des
personnes âgées (>70 ans), majoritairement des femmes,
qui présentent souvent d’autres maladies chroniques
associées telles que l’hypertension ou le diabète. Dans
cette tranche d’âge, toute dyspnée d’effort inexpliquée
doit donc inciter à rechercher activement une ICFEP.
Cette perte de souplesse anormale du ventricule
gauche peut être suspectée en échocardiographie de
repos. Cependant ce n’est souvent qu’à l’effort que le
remplissage inefficace du ventricule gauche entraîne une
augmentation anormale des pressions en amont du cœur
gauche.
Cet embouteillage empêche alors le passage du sang
à travers les poumons à une vitesse et à une pression
normales, et compromet ainsi le transport d’oxygène
ce qui est à l’origine de l’essoufflement. Le diagnostic de
cette maladie nécessite donc, encore plus que celui de la
fatigue du muscle cardiaque, des explorations à l’effort
22
Groupe Polyclinique de Poitiers
permettant de mesurer des pressions sanguines et des
vitesses du flux sanguin (échocardiographie d’effort),
et/ou de mesurer l’efficacité du travail respiratoire par
mesure de la consommation d’oxygène et l’expiration de
dioxyde de carbone (test d’effort cardio-respiratoire,VO2).
La Polyclinique de Poitiers dispose désormais de
3 cardiologues expérimentés dans les tests d’effort
cardio-respiratoires. En ordre d’ancienneté, il s’agit du
Dr. Philippe HAINAUT (formé au CHU de Lille et au
CHU de Lariboisière à Paris),du Dr. Barnabas GELLEN
(formé au CHU Henri Mondor,Créteil),et du Dr. Jacqueline
LE HENAFF (formée en réadaptation cardiaque
au Moulin Vert, Nieuil-l’Espoir). A cette occasion, la
Polyclinique a validé l’acquisition d’un poste de test d’effort
cardio-respiratoire.
Cet outil diagnostique (moderne) sera installé dans la
même pièce que la table d’échocardiographie d’effort,
permettant la réalisation des 2 examens simultanément,
avec un seul test d’effort réalisé par le patient. La
Polyclinique de Poitiers disposera ainsi des moyens
diagnostiques d’ICFEP des plus modernes.
Le cœur à parois trop épaisses
Le bon fonctionnement du cœur notamment à l’effort
peut être également compromis par un épaississement
anormal de ses parois, qui gêne habituellement d’abord
le relâchement, puis à un stade plus avancé aussi la
contraction. Il peut s’agir d’un épaississement des cellules
musculaires en réponse à une surcharge de travail, ou
alors d’un épaississement par dépôt anormal d’autres
substances à l’intérieur ou autour des cellules musculaires,
les empêchant de travailler de façon optimale.
Les causes les plus fréquentes d’un épaississement des
parois du ventricule gauche par surcharge de travail sont
l’hypertension artérielle (cardiopathie hypertensive) et le
rétrécissement de la valve aortique qui se situe à la sortie
du ventricule gauche et qui constitue donc un obstacle
anormal à l’éjection du sang. L’hypertension artérielle se
diagnostique simplement par la mesure de la pression
artérielle, et le rétrécissement aortique par l’auscultation
et l’échocardiographie.
Le dépôt anormal de substances dans la paroi cardiaque,
nettement plus rare, et plus difficile à mettre en évidence,
et nécessite des examens plus approfondis et sophistiqués.
Il peut avoir des causes acquises (non héréditaires), ou
des causes génétiques nécessitant un test génétique, un
dépistage familial, et un conseil génétique (http://www.
filiere-cardiogen.fr/public). Chez la personne plus âgée, la
cause la plus fréquente d’un épaississement inhabituel des
parois cardiaques sans surcharge de travail est le dépôt
anormal d’une substance autour des cellules musculaires,
appelé amyloïde.
L’atteinte du cœur par ces dépôts s’appelle amylose
cardiaque (http://www.reseau-amylose-chu-mondor.org),
nécessitant un bilan spécifique y compris des analyses
sanguines et d’urine, et une scintigraphie dite « osseuse »
qui permet de visualiser dans la majorité des cas
directement les dépôts d’amyloïde. L’équipe de Médecine
Nucléaire au sein de la Polyclinique réalise ces examens
de façon routine.
Conclusion
Le diagnostic de l’essoufflement à l’effort peut
nécessiter une approche pluri-disciplinaire, impliquant
des cardiologues, pneumologues, radiologues, médecins
nucléaires etc. Les causes cardiologiques possibles d’une
dyspnée d’effort sont nombreuses, et doivent être
recherchées de façon ciblée en fonction des résultats
du bilan initial. Puisqu’il s’agit d’une symptomatologie
survenant à l’effort, les examens nécessitant un effort
physique peuvent s’avérer indispensables et très
précieux non seulement pour objectiver et quantifier les
symptômes, mais surtout pour en identifier la cause et
ainsi aider à définir la démarche thérapeutique.
La Polyclinique de Poitiers, grâce à un Service de
Médecine Nucléaire très performant et grâce à
une équipe grandissante de cardiologues seniors
expérimentés, dispose d’un plateau technique et du
savoir-faire nécessaires pour le bilan de la dyspnée
d’effort. Afin de pouvoir réaliser des bilans plus
sophistiqués chez les patients posant des difficultés
diagnostiques particulières même après un bilan habituel
complet, la Polyclinique de Poitiers se dotera d’un poste
d’épreuve d’effort cardio-respiratoire et d’un poste
d’échocardiographie à l’effort. La réalisation simultanée
des deux examens permettra d’augmenter la certitude
diagnostique même dans les cas les plus complexes.
Il s’agit d’une démarche diagnostique très sophistiquée, peu
répandue même dans les centres hospitalo-universitaires
français, et à ce jour unique dans le Poitou-Charentes.
Des pathologies cardiaques variées peuvent être à
l’origine d’un essoufflement anormal, nécessitant des
approches thérapeutiques spécifiques.
Cependant, il existe un certain nombre de démarches
thérapeutiques communes à toutes les formes
d’insuffisance cardiaque permettant d’améliorer la qualité
de vie et l’espérance de vie des patients :
1) la connaissance approfondie de la maladie, des signes
d’aggravation, des traitements ;
2) le régime contrôlé en apports de sel, avec un apport
total journalier < 6 g y compris des sels « cachés »,
présumant une connaissance approfondie des aliments
ingérés ;
3) l’activité physique régulière notamment à type d’endurance
(marche soutenue, marche nordique, vélo, natation,
aquabiking, course à pied, aquajogging etc.).
Les patients insuffisants cardiaques peuvent débuter
cette activité physique plus intense dans des centres
spécialisés, appelés service de réadaptation cardiaque,
sous surveillance médicale et encadrés par des
kinésithérapeutes, professeurs d’activité physique,
diététiciens-nutritionnistes.
La dyspnée d’effort est un symptôme peu spécifique mais
très gênant, qui peut avoir des causes très différentes et
souvent multiples.
Sites internet d'intérêt
http://www.heartfailurematters.org/fr_FR
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1321764/fr/insuffisance-cardiaque-les-points-cles-du-parcours-de-soins
http://sfcardio.fr/insuffisance-cardiaque-et-cardiomyopathies
https://avecpoitou.blogspot.fr
Magazine Avril. 2017
23
La consultation
de Médecine Interne
24
Groupe Polyclinique de Poitiers
U
ne consultation de Médecine Interne a été créée à la
Polyclinique de Poitiers en septembre 2016. L’interniste est
un spécialiste médical mal connu du Grand Public, c’est
dire l’intérêt de décrire ici brièvement son rôle, son activité
et son apport à la prise en charge de nombreux malades.
1
Comment définir ce qu’est la
Médecine Interne et le rôle
d’un médecin interniste ?
D’abord en disant ce que n’est
pas le médecin interniste et
qui le différencie de tous les autres
spécialistes. Il n’est pas en effet le spécialiste d’un
seul organe ou d’une fonction particulière, à la
différence des autres spécialistes (« spécialistes
d’organes ») comme par exemple le cardiologue,
le gastroentérologue, le gynécologue, l’urologue,
l’otorhinolaryngologiste, etc …, car il est formé à la
prise en charge globale des problèmes de santé.
L’interniste n’est pas non plus un médecin généraliste :
ce dernier intervient en premier recours pour
l’ensemble de la population (« médecin de famille
»), alors que l’interniste est avant tout un consultant
spécialiste de deuxième, voire de troisième recours,
qui intervient à la demande d’un confrère, en vue
d’établir un diagnostic délicat à porter devant une
situation pathologique difficile à identifier, et pour
laquelle le malade a souvent déjà consulté son
médecin de famille mais aussi plusieurs médecins
spécialistes d’organes.
En quelque sorte, l’interniste est le spécialiste de
l’adulte en relais de la Médecine Générale d’une part
et de la Médecine spécialisée d’organes d’autre part :
il intervient ainsi d’une façon tout à fait similaire à ce
que fait le pédiatre pour l’enfant et le gériatre pour
la personne âgée. L’expertise de l’interniste dans la
formulation du diagnostic s’appuie sur une formation
approfondie et étendue.
Il est ainsi le spécialiste des diagnostics difficiles
(maladies rares) et de la synthèse des problèmes
complexes regroupant plusieurs maladies d’organes
différents (polypathologie).
C’est aussi le spécialiste des maladies dites « générales
» qui peuvent toucher à la fois plusieurs organes, et
qui sont le plus souvent de nature inflammatoire
et/ou immunitaire (dérèglements de la production
d’anticorps).
Ainsi, l’interniste est-il sollicité en «consultation
externe » pour rechercher par exemple la cause
d'une altération de l'état général (amaigrissement
inexpliqué), d'une fatigue chronique, d'une fièvre
prolongée, de douleurs diffuses ou atypiques, de
symptômes cliniques inexpliqués, voire mal définis,
ou encore de résultats anormaux d’examens de
laboratoire ou d’imagerie. L’interniste a également
un rôle clé dans la prise en charge des patients
hospitalisés dans les unités de soins où il intervient
en tant que médecin consultant à la demande d’un
confrère pour donner son avis sur une problématique
difficile (« consultation interne »).
2
Le déroulement de la
consultation de Médecine
Interne : ses contraintes
et ses bénéfices
Le médecin interniste intervient
ainsi à la demande d’un de ses confrères
pour examiner un patient qu’il n’a, le plus souvent,
jamais vu auparavant, dans le but de donner, en une
seule consultation externe, des réponses précises aux
questions que le confrère lui pose afin de prendre
en charge au mieux son patient. Ce patient vient
consulter en apportant un dossier plus ou moins épais
de documents médicaux, de résultats d’explorations
biologiques ou d’imagerie qui imposent un temps
d’analyse en général assez long. Ainsi, cette
consultation est un exercice à la fois difficile et
consommateur de temps.
Magazine Avril. 2017
25
3
La difficulté des questions posées dans le cadre de
ces situations particulières explique en effet que
la consultation de l’interniste représente un acte
clinique complexe comprenant toutes les dimensions
de la démarche clinique : écoute prolongée du
patient et interrogatoire approfondi pour définir au
mieux ses plaintes, examen physique de l’ensemble
du corps, analyse critique des résultats des examens
complémentaires déjà réalisés (sang, urines et
imagerie), formulation des hypothèses de diagnostic
et des moyens de les confirmer, élaboration finale
d’une synthèse diagnostique, d’une hiérarchisation
des problèmes à traiter et d’un plan de prise en charge
personnalisée, explication au patient des conclusions
de façon simple, claire, loyale et appropriée concernant
le diagnostic, le pronostic et la conduite à tenir.
La consultation se termine par la dictée, en présence
du malade, d’une lettre détaillée (3 à 4 pages) adressée
au médecin traitant, décrivant précisément tout le
processus d’analyse et de synthèse effectuée au cours
de la consultation.
L’existence-même d’une activité spécialisée de
Médecine Interne, en consultation externe et/ou en
hospitalisation, représente une fonction d’affichage
en termes d’image de marque, d’expertise de
diagnostic, de qualité de soins, et de liant entre
les divers acteurs médicaux et chirurgicaux dans
l’intérêt premier des patients.
26
Groupe Polyclinique de Poitiers
Le déroulement de
la consultation
de Médecine Interne
à la Polyclinique
de Poitiers
La consultation de Médecine Interne est assurée
par un ancien Professeur de Médecine Interne
de la Faculté, ayant également des compétences
particulières dans le domaine des maladies rénales
(Néphrologie), venant compléter sur le versant
médical l’action du spécialiste chirurgical des voies
urinaires (urologue), et dans le cadre des pathologies
médicales compliquant les grossesses (« Médecine
de la grossesse »), permettant au gynécologue de
réaliser une prise en charge du bébé, de sa mère et
des pathologies médicales dont elle est atteinte.
La consultation a lieu deux après-midis par semaine
et dure 60 à 90 minutes.
Un compte-rendu détaillé est adressé au médecin
traitant en 8 à 10 jours et une copie en est proposée
au patient pour figurer dans son dossier personnel.
4
L’apport de la consultation
de Médecine Interne
dans le système de soins
Français
Sur le plan de l’approche du patient, la
consultation de l’interniste relève d’une logique qui
est adaptée à ses vrais besoins, tels qu’il les ressent et
souhaite qu’on les prenne en considération.
Elle est à l’opposé de la conception actuelle de
la Santé imposée par les Pouvoirs Publics sous
la forme de la tarification à l’acte (T2A) selon
laquelle l’exercice de la Médecine se résume à une
succession d’actes techniques (radiographie, analyse
de sang, endoscopie, opération chirurgicale…)
dont la tarification codifiée additionnée permet la
rémunération.
A l’opposé de cette conception purement technique
et comptable, la consultation de l’interniste est un acte
de type intellectuel, en réponse à des questions posées
par le patient et son médecin traitant et comportant
des dimensions psychologiques et pédagogiques,
ce qui ne peut être réalisé qu’en prenant le temps
d’accomplir méthodiquement chacune des étapes
nécessaires.
Sur le plan médico-économique, la consultation
de l’interniste permet de résoudre des problèmes
diagnostiques complexes, d'élaborer une stratégie
thérapeutique en concertation avec le patient, de
réduire le risque de passage à la chronicité et de
désinsertion socio-professionnelle, de limiter le
nomadisme médical, d’interrompre la multiplication
d'examens complémentaires inappropriés en justifiant
cette décision par les explications nécessaires à la
compréhension du patient, de limiter le plus souvent
le recours à une hospitalisation complète ou de jour.
Le compte-rendu détaillé apporte au médecin traitant
un document de référence, qui peut être le point de
départ d'une relation interactive renouvelée entre le
patient et son médecin de famille s’appuyant sur des
bases argumentées.
Dans certaines maladies chroniques évolutives
relevant d’une expertise particulière (maladies
générales autoimmunes, artérites inflammatoires…),
une consultation de réévaluation et d’adaptation
du protocole de traitement sera nécessaire de
façon périodique (tous les six à douze mois). Enfin,
dans certains cas de périodes critiques au cours de
maladies particulièrement graves et complexes, la
consultation de l’interniste peut servir à préparer une
hospitalisation en Service de Médecine Interne.
Conclusion
Le médecin interniste est un consultant
spécialiste de deuxième recours, qui
intervient à la demande d’un confrère,
le plus souvent le médecin de famille,
en vue d’établir un diagnostic délicat à
porter.
Son mode d’exercice est basé sur
l’écoute du patient, l’examen physique
de l’ensemble du corps, l’analyse critique
de tous les examens techniques déjà
réalisés par des spécialistes d’organes,
l’explication de la signification précise de
tout ce qui a été constaté en ce qui concerne
l’avenir avec la nécessité d’une surveillance
et d’un traitement personnalisés, enfin
le rédaction d’un rapport détaillé et
argumenté, sur lequel le médecin traitant
pourra s’appuyer pour poursuivre la prise
en charge la plus adaptée possible de son
patient.
Magazine
MagazineAvril.
janv. 2017
2015
27
28
Groupe Polyclinique de Poitiers
DÉPISTAGE DU
CANCER COLO-RECTAL
5
choses
à savoir
1
2
3
4
5
Le cancer colo-rectal touche 43 000 personnes chaque année
en France et est à l’origine d’un décès toutes les 30 minutes. Son
caractère épidémique pourrait être enrayé grâce à la prévention et
au dépistage.
Le nouveau test immunologique de recherche de sang dans les selles,
plus pratique d’utilisation et recommandé par la HAS (Haute autorité
de santé), permet de dépister 7 000 cas par an mais, attention, un test
négatif ne veut pas dire qu’il y a absence de cancer : un polype qui ne
saigne pas n’est pas détecté ! Ce test a pour objectif de faire diminuer
la mortalité par cancer colo-rectal de 15% sur 10 ans.
En prévention, selon les sociétés savantes, la technique la plus fiable
est la coloscopie, qui protège à 90% sur 10 ans. C’est un examen de
15 minutes à 20 mn, sous anesthésie légère, indolore et remboursé.
Trois populations face au risque :
-facteur de risque très élevé, avec une expression génétique de la
maladie : 5% de la population (coloscopie obligatoire).
- facteur de risque élevé, antécédents familiaux : 15 à 20 % de la
population (coloscopie obligatoire).
- facteur de risque moyen, 70 à 80% de la population (coloscopie si
test foecal positif ou sur demande éclairée du patient dans le cadre
de l’observatoire national de la coloscopie).
Le patient est libre du dépistage mais il est nécessaire de demander
au médecin son risque face à la maladie et le niveau de protection des
techniques à disposition, et ainsi prendre une décision éclairée.
Dr Jean-Christophe Létard, Gastro-entérologue,
Polyclinique de Poitiers.
Magazine Avril. 2017
29
L’ONCO-GÉRIATRIE
sur une nouvelle
discipline médicale
Par le Dr Eugénie Apedjinou
Polyclinique de Poitiers
30
Groupe Polyclinique de Poitiers
Magazine Polyclinique de Poitiers: Quelle est la
définition de l’onco-gériatrie ?
Dr Eugénie Apedjinou : C’est l’alliance de deux
disciplines médicales, l’oncologie et la gériatrie.
L’onco-gériatrie est devenue une spécialité permettant
de mieux affronter le défi de la prise en charge des
personnes âgées atteintes de cancer.
C’est un enjeu démographique du fait de l’augmentation de
l’espérance de vie.
L’incidence du cancer augmente régulièrement au
cours de la vie.
Le cancer est une pathologie du sujet âgé qu’il s’agisse des
cancers solides (ORL, digestifs, urologiques, pulmonaires,
gynécologiques, cutanés) et hématologiques.
Environ 50 % des cancers surviennent chez les sujets
âgés de plus de 65 ans.
Près du tiers des cancers survient chez les plus de
75 ans, et les projections indiquent que cette
proportion atteindra 50% en 2050.
Les cancers les plus fréquents chez le sujet âgé sont :
l’homme âgé : le cancer de la prostate, suivi du
cancer colorectal, puis du cancer du poumon
◗ Chez
◗ Chez la femme âgée : le cancer du sein, puis le cancer
colorectal, et enfin le cancer du poumon.
MPDP : En quoi consiste une évaluation oncogériatrique ?
Dr E. A. : C’est une approche multidimensionnelle
et interdisciplinaire permettant de classer les
personnes âgées selon le type de vieillissement
pour une prise en charge adaptée.
Le vieillissement est marqué une prévalence élevée
de comorbidités notamment l’Hyper Tension Artérielle,
le diabète, l’insuffisance cardiaque, l’insuffisance
coronarienne, l’ostéoporose, les troubles cognitifs, la
dépression.
Mais le processus de vieillissement est très variable
selon les individus, et l’âge seul n’est pas un critère
assez discriminant pour évaluer l’état physiologique
d’une personne âgée.
Ainsi, l’évaluation onco-gériatrique permet grâce à
des outils de dépistage de caractériser le type de
vieillissement.
A l’issue de cette évaluation, on identifie 3 groupes
de patients âgés :
●
●
e groupe de vieillissement harmonieux :
L
concerne les patients âgés ayant bien vieillis sans
comorbidités et sans dénutrition : pour ce groupe
et quel que soit le type de cancer le traitement
oncologique qui sera proposé sera celui proposé
aux sujets plus jeunes.
e groupe intermédiaire qui se divise en deux
L
sous-groupes
. Le groupe vulnérable : concerne le groupe de
sujets âgés ayant une comorbidité, ou une
dénutrition modérée, ou une dépendance
fonctionnelle
. Et le groupe fragile comprend des sujets âgés
présentant plusieurs comorbidités, ou un
handicap ou une malnutrition sévère
Pour les patients du groupe intermédiaire qui
correspond en réalité à la majorité des sujets âgés,
un traitement adapté doit leur être proposé après
des interventions gériatriques correctives
(corrections de la dénutrition, de l’anémie, de
l’isolement social, de la dépression).
●
uis le groupe très fragile comprenant des sujets
P
âgés ayant plusieurs comorbidités majeures, ou
un déficit cognitif sévère, ou un état grabataire :
dans ce cas seul un traitement symptomatique
peut être proposé.
En conclusion, le rôle de l’onco-gériatre consiste
à déterminer le type de vieillissement d’un sujet
âgé afin d’aider les oncologues et les spécialistes
d’organes à choisir le traitement le plus adapté
à l’âge physiologique du sujet âgé atteints de
cancer.
Son rôle ne se limite pas à évaluer le patient âgé avant
la mise en place du traitement mais aussi pendant et
à la fin du traitement oncologique afin de corriger les
comorbidités que le patient âgé pourrait décompenser
en cours de traitement.
Elle comprend l’évaluation de l’autonomie
fonctionnelle, de la marche et de l’équilibre, de
l’état cognitif, de l’humeur, de l’état nutritionnel,
des comorbidités, du contexte social, du risque
d’iatrogénie, la probabilité de décès à 1 an ou à 4 ans.
Magazine Avril. 2017
31
Une technique innovante
pour tester l’odorat,
L’
exploration des troubles de l’odorat est difficile
et pourtant indispensable pour le diagnostic, la
prise en charge thérapeutique et le suivi de ces
pathologies fréquentes.
L’évaluation subjective par auto-évaluation par le
patient manquant de fiabilité, des tests psychophysiques quantifiés sont apparus, d’abord aux USA,
pour un répertoire olfactif culturel américain, puis
pour la population européenne, appelé Sniffin Sticks
test®, et validé depuis dans plusieurs pays européens.
Le Sniffin Sticks test®, comprend 3 sous-tests,
un test de seuil, un test de discrimination et un test
d’identification des odeurs, cotés respectivement de
1 à 16, et dont le total, appelé score TDI (threshold,
discrimination, recognition) est compris entre 1 et 48.
Chaque sous-test est réalisé avec des stylos feutres
dont la pointe est imprégnée de 4 ml de liquide odorant
32
Groupe Polyclinique de Poitiers
dissous dans du propylène glycol avec un produit
anti- bactérien. Les stylos, numérotés de 1 à 16, sont
groupés par 3 et se différencient par la couleur de
leur capuchon : rouge, vert ou bleu.
Chaque stylo est présenté une fois, pendant 3 ou 4
secondes, devant les narines du patient, qui doit renifler
brièvement et donner sa réponse immédiatement.
L’examen est long et doit être réalisé dans une pièce
calme,
bien aérée et sans odeur parasite (parfum,
alimentation récente, tabac …).
Les yeux du patient sont masqués pendant les deux
premiers tests pour améliorer sa concentration et
éviter de reconnaitre visuellement les stylos présentés.
Le sous-test de seuil comprend 48 stylos, dont 16 sont
imprégnés d’une substance odorante (N - butanol)
de dilution croissante de 1 à 16, et les 32 autres
imprégnés du solvant uniquement.
le Sniffin Sticks test ®
Par le Docteur François BOBIN, ORL
3 stylos sont présentés au patient dans un ordre
variable, l’un contenant la substance test en dilution
variable, les deux autres le solvant, pour éviter les
fausses indentifications.
La concentration la plus faible reconnue est notée
entre 1 et 16.
Le sous-test de discrimination comprend également
48 stylos répartis par triplets, contenant pour les deux
premiers la même odeur et pour le troisième une odeur
différente, que le patient devra reconnaitre comme telle.
Le test est coté de 1 à 16 suivant le nombre d’odeurs
discriminées.
Le sous-test d’identification comprenant 16 stylos est
réalisé avec les yeux ouverts.
Le stylo est présenté au patient, qui doit reconnaitre
l’odeur à identifier parmi une liste de quatre propositions
écrites. Le test est coté de 1 à 16.
Le total des 3 tests obtenus, ou score TDI, est
considéré comme normal entre 42 et 30, altéré entre
30 et 15 (hyposmie), très altéré en dessous de
15 (anosmie), sachant que les normes varient suivant
l’âge.
Le Sniffin Sticks test® est un outil psycho-physique
validé, indispensable pour quantifier les performances
olfactives d’un individu et en suivre l’évolution, en
fonction d’évènements physiologiques (vieillissement)
ou pathologiques.
Il s’applique à la spécialité ORL , dont les troubles de
l’odorat et la pathologie naso-sinusienne constituent un
volet important, mais aussi à d’autres spécialités dont
la neurologie, ainsi par exemple, la perte de l’odorat
est considérée comme un marqueur précoce de la
maladie d’Alzheimer.
Magazine Avril. 2017
33
HERNIE
DISCALE &
ARTHRODÈSE
34
Groupe Polyclinique de Poitiers
Une hernie discale paralysante est en général
opérée le plus rapidement possible pour une
récupération la plus rapide possible.
Mais qu'en est-il d'une hernie discale non
paralysante ? Beaucoup s’interrogent, quand
faut-il opérer un patient qui souffre d'une
hernie discale non paralysante ?
Très souvent, il n'y a pas de corrélation entre
la mesure de l'axe antéro-postérieur de la
hernie discale en millimètre et la douleur
ressentie par le patient. Parfois, une petite
hernie mal placée en association avec un canal
rachidien étroit va irriter la racine nerveuse
et causer une douleur très importante.
Il convient de prescrire le traitement
adéquat au patient en fonction de la situation
clinique. Si celui-ci présente des douleurs
insupportables et ne répond à aucun
traitement conservateur, c'est-à-dire le repos
avec des traitements anti-inflammatoires
non-stéroïdiens ou des anti-inflammatoires
stéroïdiens, en accord avec le patient, une
hospitalisation s'avère utile pour lui donner
un traitement par morphinique et du repos
strict.
Dans la littérature, il est dit que le patient
doit bénéficier d'un traitement conservateur
par des anti-inflammatoires, des injections
péridurales, des morphiniques, du repos total
et strict, ainsi que de la kinésithérapie dans
certain cas. Et si la douleur et l'inconfort
persistent plus que 6 à 12 semaines le patient
peut choisir de bénéficier d'une opération
d'exérèse de la hernie discale. Nous parlons
évidement d'une sciatalgie pure dans ce cas
de figure.
Magazine Avril. 2017
35
Une hernie discale résistante à chaque
traitement conservateur peut-être soulagée
très rapidement par une intervention
chirurgicale et le patient pourra ainsi recouvrer
son activité professionnelle environ après six à
huit semaines.
Si une hernie discale lombaire ne provoque pas
de sciatalgie mais ne se présente que sous la
symptomatologie d'une lombalgie avec même
parfois des lumbagos en répétition, dans ce
cas-là, nous essayons d'éviter au maximum
l'opération. Pour cela, nous prescrivons un
renforcement de la musculature abdominale à
l'aide d'ergothérapeutes, kinésithérapeutes, et
physiothérapeutes. Et surtout, nous conseillons
au patient de consulter les écoles du dos qui
ont un rôle excellent de l'apprentissage du
mouvement.
36
Groupe Polyclinique de Poitiers
Si les douleurs sont invalidantes et que nous
avons une discopathie franche avec un espace
intervertébrale très diminué et un disque très
déshydraté, et qu'après toutes les mesures
médicales prises par le patient sans apporter
un contrôle adéquat de sa symptomatologie
pendant un minimum de six à douze semaines,
une arthrodèse avec approche postérieure
ou antérieure pourra aider à contrôler la
symptomatologie.
Surtout, il ne faut pas oublier que la
problématique du dos, Cervico-dorso-lombaire,
représente une multitude de facteurs qui joue
un rôle important à la prise en charge, que soit
socio-économique ou familiale, la complexité
de la charnière du rachis est telle que le même
traitement appliqué à un patient peut être
efficace chez lui et inefficace chez un autre qui
souffre de la même pathologie.
POLYCLINIQUE DE POITIERS
MALFORMATIONS DE CHIARI
RACHIS CERVICAL
Fractures de la colonne cervicale
Dislocations, luxations, infections
l Tumeurs de la colonne cervicale
l Désordre jonctionnel cranio-cervical
lTumeurs cranio-cervicales
l Hernie discale cervicale
l Syringomyélie
l
l
RACHIS THORACIQUE
l Tumeurs
primaires ou métastatiques
comprimant la moelle
l Hernie discale thoracique
l Fractures de la colonne dorsale
l Scoliose
l Syringomyélie
RACHIS LOMBAIRE
Spondylolyses et Spondylolisthesis
Sténose lombaire
l Hernie discale lombaire
l Tumeurs primaires ou métastatiques
comprimant le sac dural
l
l
Prise en charge de la douleur chronique interventionnelle par neuromodulation
(pompe à morphine intrathécale ou par neurostimulation du cordon postérieur).
Magazine Avril. 2017
37
UTILISATION DE LA GRAISSE
EN CHIRURGIE PLASTIQUE,
RÉPARATRICE ET ESTHÉTIQUE.
Dr Vincent RENAULD.
Clinique du Fief de Grimoire, POITIERS
Après avoir surtout chercher à s’en débarrasser par
lipoaspiration, La graisse a désormais gagné ses titres
de noblesse, en chirurgie plastique ces 20 dernières
années.
Son utilisation est une vraie révolution en chirurgie
plastique, réparatrice et esthétique.
Sa réinjection après préparation, sous forme de greffes
adipocytaires, permet dorénavant de combler, remplir,
réparer, On parle de lipostructure ou lipofilling.
C’est une greffe autologue (donneur et receveur sont
la même personne), biocompatible (pas de rejet),
souvent présente en quantité prélevable importante,
naturellement intégrée dans le site receveur, stable
dans le temps.
Le prélèvement par lipoaspiration se fait dans une
zone dite « donneuse », bourrelet graisseux du ventre,
des hanches, des cuisses, corrigeant ainsi une disgrâce
existante.
La graisse prélevée est alors préparée (rincée, séparée
du sang par centrifugation), pour finalement être
réinjectée sous forme de fins « spaghettis » superposés qui
développeront des contacts vasculaires, réalisant ainsi
une greffe tissulaire.
La quantité réinjectée ne doit pas dépasser 500cc,
sous peine de voir une résorption trop importante. Si un
volume important est souhaité, plusieurs séances seront
alors nécessaires. Celles ci se font sont anesthésie
locale ou générale, selon les quantités prélevées, le plus
sous en ambulatoire. La technique de préparation est à
présent fiable, reproductible depuis plusieurs années.
38
Groupe Polyclinique de Poitiers
Les indications en chirurgie
plastique et réparatrice sont :
◗ le comblement d’une dépression cutanée ou sous cutanée
post traumatique,
◗ la correction d’irrégularités secondaires à une lipoaspiration
esthétique,
◗
l a correction d’une lipoatrophie faciale d’origine
médicamenteuse (tri ou quadrithérapie des patients HIV+),
◗
les corrections d’atrophies congénitales (musculaire,
mammaire)
◗ L’amélioration des résultats de reconstruction mammaire
après ablation de la glande mammaire, ou après mise en
place d’implants mammaires.
Les indications esthétiques sont :
La lipostructure associée à la lipoaspiration de zones
disgracieuses, permet une double correction esthétique avec
une rançon cicatricielle minime.
Le traitement de ces disgrâces ne justifie pas une prise en
charge par l’assurance maladie.
Ainsi, au sein de l’IPPDS (institut poitevin privée du sein), plus
de 80 interventions de lipostructure ou lipomodelage ont été
réalisées ces deux dernières années.
Il s’agissait principalement d’améliorer les résultats de
reconstructions mammaires après ablation du sein pour cancer.
La peau cicatricielle post radiothérapie voit son aspect et sa
trophicité très nettement améliorés par ces techniques. Les
contours d’une reconstruction faite par prothèse mammaire
seront atténués, dissimulés. Le décolleté du sein reconstruit
sera rendu plus naturel par ces greffes adipocytaires.
La lipostructure peut parfaire secondairement le résultat d’une
reconstruction par lambeau musculocutané.
◗ la restauration des formes et des volumes du visage
au cours du vieillissement (rides horizontales du front,
rides du lion, patte d ‘oie, sillons nasogéniens, plis
d’amertume, pommettes, cernes, ovale du visage,
projection du menton) associée ou non à une chirurgie
de retente cutanée (lifting),
◗ L’augmentation esthétique mammaire et fessière par
lipostructure sont dorénavant fréquemment proposées
et réalisées. Il s’agit d’un vrai remodelage de la
silhouette appelé lipomodelage. Cela consiste à prélever
de la graisse dans une zone où elle est excédentaire
(culotte de cheval, zones lombaires) et à la réimplanter
là ou le volume manque. La lipostructure esthétique
mammaire convient à une demande d’augmentation
modérée, elle permet également de redonner une
tonicité perdue après grossesse ou amaigrissement.
◗ La lipostructure fessière vise à rendre les fesses plus
fermes, plus hautes et plus bombées. Il s’agit également
d’une augmentation modérée et donnant une silhouette
naturelle.
◗ Les augmentations mammaires dites combinées
sont de plus en plus proposées, associant une
prothèse et une lipostructure rendant le résultat plus
naturel.
◗ Les irrégularités secondaires à une lipoaspiration peuvent
être corrigés par comblement.
Il faut savoir que la graisse ré-injectée qui a pris en tant
que greffe graisseuse est sensible, à l’avenir, aux variations
pondérales, donc en cas d’amaigrissement ou de prise
de poids, les régions ayant bénéficié de lipostructure se
creuseront ou augmenteront de volume.
Avec le temps, le résultat se détériora progressivement, du
fait de la poursuite naturelle du vieillissement de ces mêmes
tissus.
Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et
non pas d’atteindre la perfection.
Il faut toujours garder à l’esprit que la lipostructure doit être
considérée comme une véritable intervention chirurgicale qui
doit être réalisée par un chirurgien plasticien compétent et
qualifié, formé spécialement à ce type de technique, exerçant
dans un contexte réellement chirurgical.
Magazine Avril. 2017
39
L’ANESTHÉSIE
en 10
questions
Interview Dr Eric LE PELLEY
Médecin Anesthésiste Réanimateur
Polyclinique de POITIERS
40
Groupe Polyclinique de Poitiers
Magazine Polyclinique de Poitiers : Faut-il arrêter les
médicaments avant une intervention ?
Dr ELP : Non, sous anesthésie générale les patients
n’entendent pas les bruits du bloc opératoire.
Dr Eric Le Pelley : Cela dépend lesquels : certains
doivent l’être, d’autres non. Cette question sera
abordée en consultation d’anesthésie. Lorsque
le patient donne la liste des médicaments ou son
ordonnance au médecin anesthésiste réanimateur, ce
dernier lui indiquera lesquels stopper.
Il ne faut pas arrêter l’un des médicaments sans l’avis
de l’anesthésiste, cela peut être dangereux pour le
patient.
MDPD : L’anesthésiste est-il forcément un médecin ?
MPDP : Les patients peuvent-ils manger avant
l’intervention ?
Dr ELP : Non, les patients ne doivent
rien manger pendant 6 heures avant
leur anesthésie, même s’il s’agit d’une
anesthésie locorégionale, ou « partielle ».
MPDP : Les patients peuvent-ils boire
avant l’opération ?
Dr ELP : Jusqu’à 6 heures avant
l’anesthésie, les patients peuvent boire
ce qu’ils souhaitent excepté les boissons
alcoolisées.
Entre 6 heures et 2 heures avant, les
seules boissons autorisées sont les
liquides CLAIRS : eau, thé ou café sucré
SANS LAIT, jus de fruit SANS PULPE.
Les patients doivent arrêter de boire 2 heures avant
l’anesthésie même s’il s’agit d’une anesthésie locorégionale ou « partielle ».
MPDP : Les patients cardiaques, peuvent-ils être
endormis ?
Dr ELP : Bien sûr ! L’anesthésiste réanimateur évalue
la gravité de la maladie cardiaque et éventuellement
demande l’avis du cardiologue.
L’anesthésiste réanimateur décidera ensuite avec le
patient compte tenu de l’intervention et, en fonction
du rapport bénéfice risque de la meilleure technique
pour anesthésier le patient.
MPDP : Les patients doivent-ils faire une prise de
sang avant de se faire opérer ?
Dr ELP : Ce n’est pas systématique du tout. En
fonction de l’intervention, l’anesthésiste décidera
si une prise de sang est nécessaire.
MPDP : En cas d’anesthésie générale, est ce que le
patient entend des bruits pendant l’opération ?
Dr ELP : Oui, c’est un médecin qui à la fin de ses
études de médecine, a choisi la spécialité d’anesthésie
réanimation qui dure 5 ans. Il peut être éventuellement
assisté par un infirmier anesthésiste pour la prise en
charge des patients au bloc opératoire. Dans tous
les cas, les patients sont sous la responsabilité du
médecin anesthésiste réanimateur.
MDPD ! L’anesthésiste réanimateur que le patient
voit en consultation est-il celui qui va l’endormir ?
Dr ELP : Par forcément les établissements de santé
sont organisés pour assurer une prise
en charge en continue 24/24. Il est
possible que le médecin ayant réalisé
la consultation préopératoire ne soit
pas le même que celui qui réalise
l’anesthésie. Sur la Polyclinique cela est
très rare car l’organisation des Médecins
Anesthésistes Réanimateurs prévoit que
celui qui voit le patient en consultation
endorme le patient. Cela est très
apprécié des patients. A l’inverse, dans
un établissement obstétrical, cela est
plus difficile par la nature imprévisible
de l’activité. Cela n’a par ailleurs aucune
conséquence sur la qualité de la prise en
charge car la consultation de pré anesthésie permet de
préparer le dossier d’anesthésie ou sera noté l’histoire
médicale du patient, actuelle et passée, ainsi que les
traitements.
MPDP : Est-ce que le patient peut être accompagné
par un proche en consultation d’anesthésie ?
Dr ELP : oui, bien sûr ! C’est une bonne idée la
consultation est le moment ou s’instaure un climat de
confiance entre le patient et le médecin anesthésiste
réanimateur. Le proche peut également poser des
questions.
MPDP : Est-ce que les interventions en ambulatoire
sont bien pour le patient ?
Dr ELP : oui, c’est simplement une hospitalisation
qui a la particularité de durer de quelques heures à la
journée. Lorsque ce mode d’hospitalisation est décidé
il l’a été en tenant compte du patient et de l’intervention.
Cette prise en charge ambulatoire a montré qu’elle
n’était pas moins sure que l’hospitalisation classique.
Magazine Avril. 2017
41
Interview
42
Groupe Polyclinique de Poitiers
LA MATERNITÉ DU
FIEF DE GRIMOIRE :
Accoucher autrement
Interview de Mme Isabelle Gagneux
Directrice Générale
Magazine Polyclinique de Poitiers : Pourquoi
recommandez-vous la maternité du Fief de
Grimoire ?
Isabelle Gagneux : Je recommande la maternité du
Fief de Grimoire pour principalement trois raisons.
La plus importante à mes yeux, ce sont les femmes
et les hommes qui la compose : médecins, sage
femmes, puéricultrices, auxiliaires, agents de service,
personnel administratif … Tous ont profondément
ancré en eux de fortes valeurs humaines, d’empathie,
d’écoute et de respect, valeurs partagées qui permet
un accompagnement harmonieux des futurs parents à
la naissance de leur enfant.
Ensuite, c’est l’offre personnalisée que nous déclinons
qui attire les futurs parents.
Avec notre concept d’accompagnement personnalisé
MATERNITEAM®, nous permettons à chaque couple
d’appréhender l’accueil de bébé sous un angle très
personnalisé. En effet, les parents n’ont pas les mêmes
besoins quand il s’agit de l’arrivée d’un 1er ou d’un 3ème
bébé. Nous écoutons leurs attentes et nous leur
proposons une offre sur mesure.
Certains désirent une visite privative de la maternité,
d’autres avoir des informations sur l’allaitement, sur
la péridurale, sur les massages bébé, bénéficier de
consultations d’hypnose, de séances d’acupuncture …
Notre référente MATERNITEAM® se charge d’organiser les
rendez-vous ou les ateliers animés par les professionnels
de l’établissement.
Magazine Avril. 2017
43
Cet accompagnement personnalisé constitue tout au
long de la grossesse et au-delà de l’arrivée du bébé
un lien fort entre les parents et les professionnels de
l’établissement.
leur bienveillance et de leur patience pendant toute
cette période.
MPDP : Pouvez-vous nous dire en quoi ont
consisté ces travaux ?
Enfin, ce qui est intéressant dans l’approche que nous
IG : Nous avons rénové l’ensemble des chambres
avons, c’est que la prise en charge de la grossesse ne
en essayant de casser les codes liés à notre secteur
se limite pas au séjour à la maternité. Nous sommes
d’activités et de s’ouvrir sur des chambres et des suites
véritablement dans une démarche de parcours.
plus hôtelières.
ème
Nous prenons en charge les futures mamans dès le 3
La salle de bains a été également agrandie en y insérant
mois de grossesse en lien avec l’équipe de gynécologues
le coin bébé pour plus d’intimité.
obstétriciens du Fief de Grimoire mais aussi avec les
Trois suites familiales d’environ 30m2 sont également
pédiatres, les médecins traitants, les sages femmes
proposées avec un coin salon. Et puis,
libérales puisque nous travaillons depuis
ous avons
longtemps en réseau.
nous avons profité des travaux pour faire
rénové
Cette coordination est essentielle à nos yeux,
un salon d’accueil pour les familles ou les
l’ensemble des
l’ouverture vers l’ensemble des acteurs
papas peuvent également patienter ou se
permettant une prise en charge plus
chambres en
reposer dans un lieu agréable.
efficiente.
essayant de
N
MPDP : Vous avez lancé une
MPDP : Ces ateliers sont-ils payants ?
casser les codes application MATERNITEAM® pour
IG : non, ils sont gratuits et font partie intégrante de
notre prise en charge.
MPDP : Vous ne parlez pas des locaux alors
même que vous venez de terminer les travaux
de la maternité.
IG : Bien sûr, les locaux sont importants. Les futurs
parents sont exigeants et ils ont raison. Nous venons
effectivement de terminer des travaux de rénovation
de toutes les chambres de la maternité.
Travaux qui n’étaient pas évidents car nous étions
dans le même temps en activité. Je profite d’ailleurs de
cette interview pour remercier tous les professionnels,
tous les patients et usagers de notre établissement de
44
Groupe Polyclinique de Poitiers
smartphone ?
IG : Absolument, nous avons dans le cadre du
dispositif MATERNITEAM© interrogé les futurs parents
concernant leurs besoins, leurs attentes.
Au-delà de la personnalisation de l’accompagnement
à la parentalité est apparu le besoin moderne de
suivre la grossesse sur une application accessible sur
smartphone.
Le service Marketing du Groupe ELSAN a ainsi
développé cette application et nous proposons
dorénavant aux futures mamans de suivre toutes
les étapes de leur grossesse sur l’application qui est
accessible au grand public ; chaque utilisatrice créant
elle-même son compte lors de la première connexion.
MATERNITEAM® Trois modules à la disposition des utilisatrices
• Un calendrier grossesse complet avec rappel des rendez-vous de
grossesse calculés en fonction de la date prévue d’accouchement
de la parturiente
• Un module de suivi de grossesse hebdomadaire personnalisé,
• Une rubrique entièrement dédiée aux maternités ELSAN.
MPDP : Sur le département de la Vienne, il y a
trois maternités, deux publiques et une privée
(la maternité du Fief de Grimoire), comment
voyez-vous les prochaines années ?
IG : Je crois qu’il faut rester très lucide. L’offre
correspond aux besoins du territoire et cette dualité
de secteur entre le public et le privé permet le libre
choix des futurs parents.
Néanmoins, l’avenir est au développement des prises
en charge ambulatoire et l’obstétrique n’y échappera
pas.
MPDP : Un dernier mot ?
IG : Les futurs parents ne viennent pas à la maternité
du Fief de Grimoire par hasard.
C’est parce que nous les écoutons que nous sommes
innovants. La plus belle récompense et la plus grande
satisfaction pour les équipes, ce sont les retours
très positifs des parents qui nous permettent de
maintenir une dynamique autour de la prise en
charge obstétricale. Le dernier clin d’œil sera pour les
anesthésistes qui de jour comme de nuit sont très
présents et contribuent par leur engagement à une
prise en charge optimale.
Magazine Avril. 2017
45
L’INNOVATION CHEZ ELSAN :
UNE RÉPONSE AUX ATTENTES DES FRANÇAIS
DAVANTAGE D’INFORMATIONS, DE SUIVI ET UNE MÉDECINE PERSONNALISÉE ET DE PRÉCISION
« La digitalisation a commencé à révolutionner beaucoup de secteurs, créant de nouvelles offres et de
nouveaux services. Elsan est passé à l’acte. Elsan place au cœur de sa stratégie d’une part, l’excellence
d’un accompagnement santé qui se veut personnalisé et connecté et d’autre part une médecine de
précision. Les patients souhaitent être mieux informés,mieux soignés, mieux considérés et mieux
accompagnés, avant et après leur passage dans un établissement de santé : c’est le défi de notre promesse
« Notre santé autrement » et une réponse aux attentes des Français, selon le sondage Elsan/OpinionWay
réalisé en mars 2017 ». déclare Jérôme Nouzarède, Président d’Elsan.
DÉTECTEUR ET DÉVELOPPEUR
PRÉCOCE D’INNOVATIONS
La culture entrepreneuriale d’Elsan rend le Groupe
naturellement détecteur, adopteur et développeur
précoce d’innovations thérapeutiques, technologiques
et organisationnelles. En 2015, la direction recherche
et innovation crée Innolab, un incubateur dédié à
l’évaluation d’un large spectre d’innovations allant du
dispositif médical, à la santé connectée, en passant par la
génomique. Cette initiative permet d’instruire les projets
et d’accompagner ceux qui les portent. Le processus de
sélection repose sur deux critères : la valeur ajoutée pour le
patient et les équipes médicales. Cette sélection s’appuie
sur l’avis des équipes médicales dans les établissements.
En 2016, Innolab a analysé 124 projets candidats : une
dizaine ont été sélectionnés parmi lesquels trois sont déjà
déployés sur des sujets aussi divers que la génomique,
l’intelligence artificielle et la mesure des résultats des
soins après l’hospitalisation. En parallèle, des idées pour
l’innovation médicale et le bien-être des patients ont été
soumises par les 14 000 salariés du Groupe et les 4 000
médecins libéraux. Une grande diversité de porteurs,
des médecins, des infirmiers ou des kinésithérapeutes
sont accompagnés pour transformer leurs idées en
projets : dépôts de brevet, test, études cliniques ou
nouvelles pratiques.
Enfin, des investissements et partenariats ambitieux
permettent de développer la digitalisation et de déployer
des innovations thérapeutiques, technologiques et
organisationnelles.
HOSPITALISATION 2.0 : UN PATIENT CONNECTÉ,
ACTEUR DE SA SANTÉ
Elsan a lancé 2 applications digitales inédites qui bouleversent
le parcours du patient à l’hôpital et à domicile. Aujourd’hui, 65
% de la chirurgie se fait en ambulatoire, c’est-à-dire dans la
journée, c’est donc à leur domicile que les patients ont le plus
besoin d’être accompagnés, conseillés et informés.
L’Espace Patient, une application mobile sur-mesure et
pionnière
Cette application, réalisée par les équipes du Groupe Elsan,
permet un accompagnement avant et après l’opération,
personnalisé et connecté, où le patient devient véritablement
acteur de sa santé.
46
Groupe Polyclinique de Poitiers
Des services variés et individualisés permettent au patient et
à l’équipe soignante de gagner du temps : la pré-admission,
le stockage des documents importants, les démarches et
tâches à effectuer par le patient, le rappel des rendez-vous
avec les spécialistes, les contenus informatifs sur la pathologie,
ou encore un espace fermé de discussions entre individus
confrontés à la même pathologie. L’application permet aussi
le suivi post-opératoire à domicile et l’accompagnement
du patient notamment grâce aux objets connectés. Autoévaluation mais aussi mise en relation avec les médecins par
téléphone permettent aux malades de suivre pas à pas leur
rétablissement, même en cas de complication.
6 P lus d’information pour moins de stress et plus
d’efficacité (sondage Elsan/OpinionWay - mars 2017) :
8 Français sur 10 trouvent que le premier facteur de stress
lors d’une opération sont les conséquences post-opératoires
possibles ; 7 Français sur 10, le manque d’informations sur la
pathologie.
6 Le digital au service d’une meilleure santé (sondage
Elsan/OpinionWay - mars 2017) :
55% des Français plébiscitent un parcours patient
digitalisé / seraient intéressés par une application mobile
permettant de diminuer le temps d’attente à l’hôpital, de
simplifier les procédures administratives et d’obtenir des
informations ciblées sur leur pathologie. Un intérêt plus
marqué chez les moins de 35 ans (68%), les habitants de la
région Ile de France (66%) et les CSP - (63%)
Cette application est en cours de déploiement.
Les premiers retours des établissements pilotes du
Groupe, notamment l’Hôpital Privé Océane près de
Vannes, montrent qu’en moins de 3 mois, plus de 6000
patients se sont inscrits à l’Espace Patient, que 64% des
patients qui reçoivent un SMS et/ou un email s'inscrivent
à l’application. Cette vitesse d’adhésion et d’utilisation
illustre bien les attentes des patients.
Materniteam, un parcours de soins et une application
mobile personnalisés pour répondre aux attentes des
parents
Elsan a mis en place des parcours de soins personnalisés
comme Materniteam afin d’accompagner les futures
mamans tout au long de leur grossesse et même après
leur accouchement.
Une conseillère est à la disposition de toutes les futures
mamans qui ont choisi les maternités du groupe pour
les guider à chaque étape et les conseiller dans leur
projet de naissance. Ce parcours est accompagné d’une
application mobile qui simplifie leurs démarches.
LE DOMICILE : UNE ÉTAPE SOUHAITÉE
DU PARCOURS DE SOINS
Le développement du diagnostic à distance
Le Centre Clinical a ouvert sa consultation « plaies
et cicatrisation » à la téléexpertise. Des médecins ou
infirmières à domicile, ou des équipes des établissements
d'hébergement pour personnes âgées dépendantes
(EHPAD) ou de l’hospitalisation à domicile (HAD),
peuvent désormais demander un avis spécialisé en
envoyant à l’équipe en charge au sein du Centre Clinical,
une description du cas présenté par leur patient, photos
à l’appui. L’équipe pluridisciplinaire composée d’un
angiologue, d’un chirurgien vasculaire et d’une infirmière
du Centre Clinical pose un diagnostic et propose une
stratégie thérapeutique à distance afin de limiter des
déplacements douloureux pour ces patients, de diminuer
les dépenses de transport sanitaire et de mieux planifier
une hospitalisation si nécessaire. Le projet bénéficie
de l’appui du groupement de coopération sanitaire
(GCS)-e-santé de la région Nouvelle Aquitaine. Cette
téléexpertise se fait à ce jour grâce à une messagerie
sécurisée et va évoluer vers un nouvel outil. D’autres suivis
à distance dans différentes aires thérapeutiques sont en
cours de développement.
6 L es Français plébiscitent un meilleur suivi de leur santé
à l’hôpital mais aussi à leur domicile (sondage Elsan/
OpinionWay - mars 2017) :
6 Français sur 10 (59%) seraient prêts à être suivis à distance
par leur équipe médicale, notamment grâce à des objets
connectés. Un intérêt plus marqué chez les 35-49 ans (66%).
Une gamme de soins et services pour faciliter le retour
des patients à leur domicile
« Serena by Elsan » est une gamme de soins et services
coordonnés par le Groupe avec des partenaires certifiés
pour faciliter le retour à domicile. Le suivi de la qualité et de
la satisfaction des patients est au cœur du déploiement de
cette gamme. Des établissements, comme la clinique de
l’Estrée à Stains, proposent déjà aux patients en sortie de
chirurgie, des soins qui correspondent au protocole des
praticiens. La qualité des soins réalisés par les infirmières à
domicile est garantie par le partenaire et mesurée auprès
du patient.
6U
n intérêt marqué des Français pour soins et services
à domicile, (sondage Elsan/OpinionWay - mars 2017).
Parmi les services qui les intéresseraient le plus :
3 Français sur 10 déclarent être intéressés par des services
à la personne. Près de 3 Français sur 10 par des services ou
produits à tarifs préférentiels en lien avec leurs besoins de
santé. 1 Français sur 5 par des services bien-être.
UNE MÉDECINE PERSONNALISÉE, MOINS INVASIVE
Médecine prédictive et préventive : accéder à des
traitements ciblés
La médecine génomique est une réalité : elle transforme
d’ores et déjà la manière dont on prévient, diagnostique,
soigne et pronostique l’évolution d’une maladie. En
partenariat avec la Société Française de Médecine
Prédictive et Personnalisée, Elsan organise un
programme de formation continue destiné aux médecins
exerçant au sein des établissements du Groupe afin de
développer l’utilisation des dernières techniques dans
la pratique courante. Pour le cancer du sein, certains
tests génétiques permettent d’analyser la signature
moléculaire de la tumeur afin d’anticiper la pertinence
d’une chimiothérapie au cas par cas. Les études montrent
que ces tests permettent d’éviter les chimiothérapies
inutiles pour les patients résistants. Le dépistage prénatal
non invasif (DPNI) permet dans certains cas d’éviter aux
femmes enceintes des amniocentèses, plus risquées.
Elsan facilite l’accès à ces tests dont la prise en charge est
toute récente.
Partenariat avec le leader mondial de la formation en
chirurgie mini-invasive
L’alliance entre l’Ircad et Elsan déploie une série d’actions afin
de promouvoir l’enseignement des dernières techniques
chirurgicales guidées par l’image. Le partenariat avec l’Ircad
porte aussi sur le transfert d’innovations technologiques et
organisationnelles, c’est-à-dire convertir des solutions issues
de la recherche pour les déployer à grande échelle. A terme,
ces projets devraient permettre de voir en transparence les
organes et d’opérer en réalité augmentée, de préparer son
opération en examinant l’anatomie de son patient en 3D afin
de réaliser une chirurgie ciblée, moins agressive et moins
invasive.
Développement la médecine intégrative pour améliorer
le bien-être patient
La médecine intégrative aspire à combiner les soins
conventionnels à ceux d’approches complémentaires
non-conventionnelles comme l’hypnose, l’acupuncture,
l’aromathérapie, la musicothérapie. A l’heure où, 4 Français
sur 10 ont eu au moins une fois recours à des traitements
non conventionnels selon l’ordre des médecins, le Groupe
Elsan développe la médecine intégrative au sein de ses
parcours de soins. Par exemple, certains anesthésistes
pratiquent l’hypnose avant les opérations au Centre Clinical
à Angoulême. La Clinique Victor Hugo au Mans, spécialisée
en cancérologie, propose à ses patients un accompagnement
innovant et non médicamenteux grâce à un casque de
réalité virtuelle. Enfin, à la Clinique Montagard à Avignon, une
unité entière est dédiée à la médecine intégrative pour les
patients depuis 2014.
Magazine Avril. 2017
47
PHYTOTHÉRAPIE
Principes généraux
Louis Létard, Jean Christophe Létard, Jean-Marc Canard, Vianna Costil,
Pierre Dalbiès, Bernard Grunberg, Jean Lapuelle
et les commissions nutrition et thérapies complémentaires
du CREGG
Historique
La phytothérapie correspond à l’utilisation des plantes
dans le but de traiter ou prévenir les maladies. Sont
utilisées les feuilles, fleurs et sommités fleuries, racines
ou plantes entières.
Peuvent être utilisées des plantes spontanées ou
cultivées mais les conditions réglementaires de culture
propre doivent être exigées.
L’utilisation des plantes se fait par ingestion interne ou
application externe sous la forme de tisanes, gélules,
alcoolats, teintures et d’extraits. Les plantes comportent
un certain nombre de constituants qui se potentialisent
et s’harmonisent, constituant le totum de la plante, à
l’inverse de l’allothérapie qui concentre en quantité
importante une seule voire quelques molécules.
Il y a 60 000 ans, l’homme de Neandertal utilisait
les plantes et les chamans ont joué un rôle important
dans la collection, l’apprentissage à l’utilisation et la
transmission de la connaissance des plantes durant
l’évolution d’Homo Sapiens.
Les plantes étaient employées largement dans
l’alimentation, la gestion de certaines maladies et
aussi pour atteindre un monde plus spirituel. Puis les
Grecs avec Hippocrate, Aristote, Théophraste, Galien,
Dioscoride et les Romains ont enseigné l’art de traiter
par les plantes en colligeant les connaissances avec plus
de 500 plantes médicinales répertoriées. En 529, le pape
Grégoire le Grand interdit l’enseignement en France de
la médecine par les plantes et ce n’est qu’aux alentours
du début du IXe siècle que le Moyen-orient, l’Afrique du
nord et l’Espagne avec l’université de Cordoue ont repris
l’enseignement de ces connaissances, puis Avicenne
(980-1037) distilla les premières huiles essentielles.
Au début du XIXe siècle, on isolait la morphine de
l’opium, la strychnine de la noix vomique, la quinine de
l’écorce de quinquina.
Actuellement,
certaines
civilisations
(chinoise,
ayurvédique, arabe, tibétaine, indienne…) sont encore
fondées sur ces systèmes thérapeutiques ancestraux,
moins onéreux.
48
Groupe Polyclinique de Poitiers
Composition des plantes
Les plantes fabriquent des hydrates de carbone,
éliminent de l’oxygène et elles comportent :
• des phénols, composés organiques aromatiques
(acide salicilique, caféique, esther phénolique,
coumarine….) dont le rôle est anti-septique, antibactérien et anti-helminthique ;
• de la coumarine (odeur de foin) plutôt anti-microbien
et anti-spasmodique ;
• des tanins, le plus gros sous-groupe des
polyphénols,astringents et asséchants ;
• des anthraquinolones entraînant une teinture
jaune et aux effets laxatifs ;
• des flavonoïdes qui donnent la couleur jaune,
orange et rouge aux fruits et aux fleurs. Antioxydants, ils protègent les vaisseaux et le coeur.
•
le groupe des terpènes avec les sesquiterpènes
qui donnent le goût amer. Leur action est antiinflammatoire et anti-microbienne. Les principes
amers de façon générale stimulent aussi les
sécrétions digestives, sont sédatifs et relaxants ;
• les huiles volatiles et fixes riches en acides gras
saturés, mono-insaturés, poly-saturés et essentiels
fondamentaux pour la croissance cellulaire (parois
cellulaires) ;
• des polysaccharides ou grands sucres : fructose,
lactose, cellulose incluant gommes, mucilages et
fructosane (immuno-stimulant, anti-inflammatoire
et anti-tumoral) ;
• des alcaloïdes riches en azote et source de toxicité
:belladone (atropine), pavot somnifère (morphine),
digitale (digitaline), caséine, éphédrine, quinine,
strychnine, pipérine, nicotine, codéine.
Les différents modes d’utilisation
des plantes
Les modes d’utilisation des plantes sont divers selon
qu’elles sont prescrites : par voie interne (absorption
orale, gargarisme, bains de bouche), ou externe
(cataplasme, lotion, gargarisme, bain de bouche, bain,
injection cavités naturelles, fumigation).
Les principes d’extraction des éléments actifs les plus
fréquemment employés sont :
• L’infusion qui utilise l’eau, laquelle solubilise les sels
minéraux, pectines, mucilages et alcaloïdes à l’état de
sels. L’eau chaude solubilise partiellement les huiles
essentielles. Elle permet l’extraction des principes
actifs par mise en contact avec de l’eau chaude
portée à ébullition de plantes sèches ou fraîches, puis
refroidissement spontané. Les plantes plus ligneuses
nécessitent un temps d’infusion prolongé.
• La décoction consiste à faire bouillir les plantes ; elle
s’applique aux écorces, racines, tiges, fruits. Le temps
d’ébullition est de 10 à 30 mn en général.
• La fumigation est l’utilisation des vapeurs ou fumées
de l’ébullition des plantes ou de leur combustion.
• La teinture est obtenue en laissant macérer 3
semaines les plantes dans de l’alcool à 95° (éthanol)
avec décantation, pression et filtrage. Compte tenu
de la teneur en eau des plantes, le titre alcoolique
est ramené aux alentours des 70°. Le rapport final de
la macération est de (1:10), soit 10 g de teinture mère
équivalant à 1 g de plante sèche. Il faut se méfier de
l’alcool chez l’enfant et la posologie est de règler goutte
par kilo et par jour. La quantité d’alcool ingérée pour
100 gouttes par jour est équivalente à 2 ml d’alcool à
70° soit 10 ml de vin à 14°. On peut utiliser du vin (vin
de gentiane) ou de l’huile (huile de serpolet) à la place
de l’alcool dans certains cas. A partir de la teinture
mère qui est diluée et dynamisée, sont produites les
dilutions homéopathiques des plantes.
• Les extraits fluides classiques ou glycérinés sont
obtenus par extraction des principes actifs dans des
mélanges successifs aux concentrations d’alcool
croissantes, puis ils sont remis ou pas dans une
solution neutre glycérinée.
• Les huiles essentielles sont obtenues par distillation
d’une plante dans de l’eau ou par entraînement à la
vapeur d’eau. Elles contiennent une concentration
très élevée de principe actif comparé à la plante
fraîche mais ne contiennent pas le totum de la plante.
Les hydrolats sont des sous-produits de la distillation
d’une plante dans de l’eau lors de la production d’huile
essentielle.
• La gélule est une forme récente de prise d’un
traitement phytothérapique avec des enveloppes 100 %
végétales ; elle permet une haute concentration de
produits actifs avec des poudres micronisées ou des
nébulisats. La quantité de plante dans une gélule est
limitée à 500/750 mg de plante séchée, ce qui peut
nécessiter la prise d’un nombre important de gélules.
• Les poudres sont obtenues par séchage et broyage.
La plante entière se conserve très bien après
dessication, car la cellule végétale est adaptée à la
carence en eau, le broyage quant à lui est susceptible
d’altérer la stabilité des principes actifs dans le temps.
La qualité du broyage est un élément important pour
avoir une poudre de qualité, la plus fine possible
(broyage par marteau, ciseau, disque).
Les différents modes d’extraction des plantes
• Le cryobroyage est une technique de broyage plus
récente qui diminue les échauffements, l’oxydation
(inertage), homogénise bien les particules avec un
rendement élevé et une conservation des arômes ou
principes actifs.
Il fait appel au froid obtenu par injection d’azote liquide
(-196°) dans la cuve contenant la plante sèche afin de la
congeler et dans le broyeur afin d’éviter toute élévation
de la température et oxydation car tout broyage
entraîne une élévation allant jusqu’à 60° qui entraîne la
destruction des éléments thermolabiles.
La plante traitée à froid est plus friable et contient la
quasi intégralité des constituants. Le broyeur produit
avec régularité, des grains mesurant entre 45 et 250
microns, parfois inférieurs à 10 microns.
A titre d’exemple, si on compare les taux d’oléorésines
du poivre blanc ou des clous de girofle avant broyage,
après broyage classique, et après cryobroyage, on obtient
respectivement : 100 %, 57,8 %, 94,5 % pour le poivre
blanc et 100 %, 66 %, 95 % pour les clous de girofle.
Si le résultat du cryobroyage est placé dans une solution
d’alcool à 30°, on obtient une suspension intégrale de
plante fraîche respectant aussi le totum de la plante. La
concentration dans cette galénique est entre 3 et 10 fois.
moindre que dans la plante à l’état frais en fonction de
sa teneur en eau.
Les nébulisats ou extraits secs, sont des tisanes
déshydratées selon un procédé proche de celui du café
soluble. Une fois dans l’estomac, ils se réhydratent avec
les sécrétions digestives. Ils sont obtenus par projection
d’un liquide (eau, alcool) avec un atomiseur dans une
cuve de plantes séchées. Des gouttelettes chargées
en principes actifs vont se créer dans une vapeur
immédiatement desséchée. L’Harpagophytum (3:1) et le
Millepertuis (10:1) sont commercialisés sous cette forme
qui signifie pour l’Harpagophytum : 1 g d’extrait sec égal
à 3 g de plante sèche. Certains principes volatiles sont
cependant perdus par cette méthode. Quand on ouvre
une gélule dans de l’eau, la poudre flotte en surnageant,
le nébulisat se mélange et disparaît.
Magazine Avril. 2017
49
Réglementation
En France les plantes médicinales sont souvent traitées
dans le groupe des PPAM (plantes à parfum, arômes ou
médicinales). Les deux tiers de ces PPAM sont destinées
à l’extraction d’huiles essentielles et 7 plantes couvrent
90 % des surfaces implantées (lavandin, pavot, lavande,
sauge, ginkgo biloba, thym, estragon).
Le marché des plantes médicinales est dominé par
l’importation de plantes de différents pays, ce qui
nécessite des contrôles de qualité car la Busserole
par exemple, a une teneur en arbutine de 12 à 14 % en
Espagne contre seulement 5 % dans les pays de l’Est. En
outre, la notion de race chimique est importante et le
romarin d’Afrique du Nord a des cinéols majoritaires
alors que celui d’Espagne a du camphre majoritaire.
La production agricole française se développe toutefois
sous la forme de productions intégrées aux laboratoires
pharmaceutiques. Quelques plantes médicinales sont
cependant ramassées dans la nature.
Des directives de bonnes pratiques agricoles existent
et il convient de s’assurer de l’absence de facteurs
génétiques, extrinsèques ou de contaminations externes.
Toutes les plantes médicinales ne sont pas en vente libre
en France, certaines étant réservées aux pharmacies.
Un des arguments pour l’utilisation des plantes en
thérapeutique est leur propriété lévogyre qui consiste à
dévier la lumière polarisée vers la gauche car le système
vivant est lévogyre. Le médicament chimique
synthétique est quant à lui, habituellement dextrogyre.
Des fiches d’orientation médicales à la phytothérapiearomathérapie sont en cours de rédaction par
une commission pluridisciplinaire de médecins,
pharmaciens, biologistes et aroma-phytothérapeutes
afin de mieux guider nos patients.
Références
Cours Cerfpa, module « Aroma-Phytothérapie » 2014.
Cours Cerfpa, module « Naturopathie » 2014.
Petit Larousse des plantes médicinales, 2009 Ed
Larousse, Paris.
Le guide complet de la phytothérapie. Anne McIntyre,
2010, Ed Le courrier du Livre, Paris.
Précis de phytothérapie. La santé par les plantes mode d’emploi. 2003, Ed Alphen, Monaco.
50
Groupe Polyclinique de Poitiers
Philip CASTELAIN
2, rue Henri Guillaumet - 44700 ORVAULT
Tél : 02 40 71 08 50 - [email protected]
Le savoir-faire
de la photographie
en maternité,
en partenariat avec
la Clinique du Fief du Grimoire
et le groupe ELSAN.
Contact : Carole Chabaud - Directrice Grands Comptes - tél : 06 67 88 39 67 - mail : [email protected]
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MATERNITÉ DU FIEF DE GRIMOIRE
ELUE DÈS LE PREMIER TOUR
Ouverture en Avril 2017 de la nouvelle
maternité du Fief de Grimoire, 19 chambres
et suites familiales rénovées.
Maternité de niveau 2 A.
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libérale, votre médecin traitant.
Parents autrement
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