Classification Les araignées appartiennent au vaste embranchement des Arthropodes qui rassemble environ 80% des espèces animales connues. Ils sont caractérisés par un squelette externe rigide articulé au niveau des pattes, à l’image d’une armure de chevalier, d’où le nom de cet ensemble (arthros = articulation, podos = patte). Ce groupe est lui-même composé de deux sousembranchements, les Antennates (ou Mandibulates) d’une part, comprenant les insectes, les crustacés et les myriapodes, et les Chélicérates de l’autre avec la classe des Arachnides. Cette dernière compte onze ordres, dont celui des araignées. Antennates Papillons, abeilles, scarabés, grillons, etc… n’ e s t lp a P ad r ig ges py bly Am lifu ge s Ce phénomène s’appelle la myrmécomorphie, des termes grecs myrmeco = fourmi et morpho = forme. Connaissez-vous les araig nées ? quatre sur les 42000 recensées ont parfois été cause de mortalité humaine, mais aucune en Martinique, ni dans les Antilles. Morphologie des araignées Paire d’appendices buccaux plus ou moins développés selon les groupes, leur rôle est essentiellement sensoriel. Chez les mâles adultes, leur extrémité est transformée en organe copulateur. Chélicères Lames Maxillaires Pièce labiale Sternum Pédicule Poumons Epigyne Stigmate trachéen Pédipalpe Chélicères Groupe oculaire Cephalothorax ou prosoma Partie thoraxique Fossette médiane ou Fovea Cœur Abdomen ou opisthosoma Filières Face dorsale Pièces buccales qui interviennent dans la « mastication ». Plaque ventrale du squelette externe. Etranglement qui relie le céphalothorax à l’abdomen Au nombre de quatre chez les mygales, et de deux chez la plupart des autres araignées. Où v i ve n t-ell es ? Les araignées ont colonisé la quasi-totalité des terres émergées et ont élu domicile dans pratiquement tous les biotopes. Il n’y a guère que sur les banquises et en milieu marin qu’elles sont absentes. On les rencontre ainsi jusqu’au Cap Horn et sur les îles de Géorgie du Sud, à 55° de latitude Sud, et elles remontent jusqu’à 83° de latitude Nord dans l’autre hémisphère. En montagne, certaines salticides vivent à 6700 m d’altitude dans le massif de l’Everest. En Martinique, elles sont partout, du sol jusqu’à la canopée, des plages et des mangroves jusqu’au sommet de la Montagne Pelée, en passant par les rives des cours d’eau, les prairies et les maisons. L’industrie soyeuse des araignées La production et l’utilisation de soie constituent une des caractéristiques importantes des araignées tout au long de leur vie. Cette particularité est mise en œuvre grâce à un appareil composé des glandes dites « séricigènes », internes, et des filières, appendices externes généralement situés à l’extrémité postérieure de l’abdomen. Les glandes sont de plusieurs types, et chacune comporte des régions distinctes montrant le caractère composite de chaque fil élémentaire. La combinaison entre eux de ces divers fils permet d’obtenir un grand nombre de soies différentes, correspondant généralement à des utilisations et fonctions spécifiques. La plus connue est la toile orbiculaire, exemple type d’une utilisation combinée de productions séricigènes distinctes : le cadre, les rayons, la retraite et la spire gluante sont de nature différentes. Toutefois, ce modèle est loin d’être représentatif de l’immense variété des toiles pièges, entrelacs plus ou moins réguliers, nappes horizontales, simple fil tendu entre deux supports, brins de soie gluants qui pendent près du sol, et bien d’autres encore. le cadre les rayons le noyau la spire gluante Pièce génitale femelle qui intervient dans l’accouplement. Débouché des trachées, système respiratoire complémentaire des poumons chez la plupart des araignées. Face ventrale Partie céphallique Les insectes ont un corps en trois parties indépendantes, la tête, le thorax et l’abdomen. La tête porte des antennes, le thorax est muni de trois paires de pattes et généralement de deux paires d’ailes La nature aime brouiller les pistes et le mimétisme est chose courante chez les araignées. Saurez-vous distinguer la fourmi de l’araignée qui l’imite ? Schizomides So es Myrmécomorphie es d i é l inu Si l’on excepte la Pédipalpe Contrairement à une idée fort répandue, les araignées ne sont pas des insectes. Bien qu’appartenant au même embranchement des Arthropodes, ils appartiennent à deux groupes bien distincts. De nombreux critères permettent de les différencier, mais quatre sont particulièrement simples à observer, même pour un non spécialiste. corps en deux parties, le céphalothorax, réunion de la tête et du thorax soudés entre eux, et l’abdomen. Le céphalothorax ne porte ni antennes, ni ailes, mais possède quatre paires de pattes. x u e Venim ereux !! g n a d pas famille des Uloboridae, toutes les araignées sont venimeuses, c’est-à-dire qu’elles possèdent du venin ; mais sont-elles dangereuses ? Pour leurs proies, assurément ! Toutefois, peu d’espèces à travers le monde posent des problèmes sanitaires et seules araignées ont un ions Insectes ns o i p r o c s Pseudo Arachnides Opil Iules, scolopendres, scutigères, etc… Ric es s Crustacés honid rien Myriapodes Thély p Aca Arthropodes ns Petit groupe d’animaux marins peu étudiés et mal connus. pio Pycnogonides Chélicérates Crabes, langoustes, cloportes, etc… or Quelques espèces de limules survivantes de l’ère secondaire. Sc Merostomes Les Araignées Arachnides Groupe diversifié comprenant 11 ordres à travers le Monde. Araignée vs Insecte Appendices buccaux typiques des « Chélicérates », ils se présentent sous forme de crochets à venin chez les araignées. Mais la soie a également d’autres usages comme se confectionner un abri en tapissanr un terrier, une feuille recroquevillée ou tout autre cachette, tisser le cocon qui abritera les oeufs lors de la reproduction, ou servir de fil de sécurité quand l’araignée se laisse tomber pour échapper à un danger. Il comprend huit yeux, mais ce nombre peut descendre à six, quatre, deux, voire zéro chez certaines espèces strictement cavernicoles. Réunion de la tête et du thorax soudés entre eux. Dépression au niveau dorsal du céphalothorax qui correspond à une importante zone interne d’insertion musculaire. Généralement au nombre de six, ces appendices interviennent dans le tissage en excrétant la soie. Cycle de vie et croissance des araignées Toutes les araignées ont une reproduction sexuée et c’est toujours le mâle qui, une fois adulte, quitte sa toile ou son abri pour mener une vie d’errance à la recherche d’une femelle. Une fois dans son voisinage, il doit se faire reconnaître pour ne pas être confondu avec une proie et se faire croquer. Dans ce domaine, les stratagèmes développés son nombreux ; simple tapotement à l’entrée du terrier, signaux vibratoires sur la toile, cadeau nuptial, et jusqu’à de véritables parades complexes en agitant alternativement les pattes antérieures à l’image d’un sémaphore. Après l’accouplement, la femelle pond des œufs protégés dans une enveloppe soyeuse, le cocon. Ce dernier est bien camouflé et abandonné dans beaucoup de cas, mais certains groupes ont développé des comportements de soins maternels. Les cocons sont alors jalousement gardés dans la retraite, ou transportés dans tous les déplacements chez les espèces errantes. Chez les Lycosidae, cela va même jusqu’à véhiculer les jeunes sur le dos durant les premiers jours de leur existence. Et parfois, à se faire nourrir par la mère. Dans tous les cas, cette phase grégaire ne dure pas et Thaumasia sp., avec son cocon. très rapidement l’ensemble d’une « couvée » se disperse pour mener une vie libre et indépendante. À partir de cet instant, même les frères et sœurs deviennent des proies ou des prédateurs potentiels. Les araignées possèdent un squelette externe rigide, véritable frein à la croissance. Pour grandir, elles doivent donc périodiquement en changer par un mécanisme complexe, la mue. Elle débute par une série de processus internes de préparation physiologique et se termine par la perte de l’ancienne peau, l’exuviation. La taille des individus augmente d’environ un tiers après chaque mue, ce qui en fait un phénomène discontinu de développement en escalier typique de l’ensemble des Arthropodes. Le stade adulte est atteint au bout de trois à une quinzaine de mues suivant les espèces, et le cycle peut recommencer. La plupart des araignées sont annuelles, mais certaines vivent plusieurs années, le record étant détenu par des mygales dont les femelles peuvent atteindre une quinzaine d’années. Dans tous les cas, les mâles ne survivent pas à la saison de reproduction et meurent peu après les accouplements, parfois dévorés par leur partenaire. Que mangent-elles ? Mygalomorphe & Araneomorphe Les araignées sont toutes des prédateurs qui se nourrissent principalement d’insectes, mais les grosses espèces sont également capables de capturer d’autres proies comme des lézards, des batraciens, des rongeurs, voire de petits poissons pour celles qui vivent près de l’eau. Beaucoup attrapent leurs victimes en utilisant des pièges dont le plus connu, profondément ancré dans l’imaginaire populaire, est la toile orbiculaire. Mais bien d’autres techniques existent comme la chasse à l’affût, pratiquée par beaucoup de mygales ou les Thomisidae par exemple, ou la chasse active qui consiste à « courser » leur futur repas à la manière des Lycoses ou des Salticides. Ces dernières possèdent d’ailleurs un des systèmes visuels les plus évolué dans le monde des invertébrés, avec leur paire d’yeux médians antérieurs particulièrement développés et performants. Comme tous les prédateurs, les Salticide avec ses araignées jouent un rôle important gros yeux médians antérieurs. dans le bon équilibre des écosystèmes en participant à la régulation des diverses populations de proies qu’elles consomment. Elles participent de manière active à la régulation des effectifs des proies consommées et limitent ainsi leur prolifération. Si l’on excepte les Mésothèles, petit groupe d’espèces ne vivant que dans le sud-est asiatique, les araignées peuvent se scinder en deux ensembles distincts sur la base des Les chélicères des chélicères. Chez les Mygalomorphes, ou Aranéomorphes mygales, le crochet se replie vers l’arrière, parallèlement à l’axe du corps. Chez les Aranéomorphes, ou araignées vraies, les chélicères fonctionnent perpendiculairement à l’axe du corps. Malgré une idée bien ancrée, la taille n’est Les chélicères des donc pas un critère. Si c’est bien parmi les Mygalomorphes mygales que l’on trouve les plus grosses araignées, ce sont des exceptions ; la plupart sont de taille modeste, et les plus petites mesurent moins de 1 mm à l’âge adulte. A contrario, les Aranéomorphes renferment également des espèces de grande taille, notamment chez les Sparassidae qui, en envergure, peuvent rivaliser avec les plus grandes mygales ! Ces dernières, vivant pour la plupart entre les tropiques, représentent aujourd’hui environ 2500 espèces connues, soit à peine 6% de l’ensemble des quelque 42000 d’araignées répertoriées.