CULTURE Villascopia Dossier de visite www.cg47.fr Bienvenue à Villascopia Mesdames et Messieurs, ce dossier vous est proposé afin de préparer votre venue sur le site archéologique de Villascopia à Castelculier. Le site de Villascopia Ouvert en 2007, Villascopia est un centre d’interprétation lié au site archéologique d’une villa gallo-romaine, située au lieu-dit Lamarque. Ses étapes de construction s’étendent entre le IIe siècle et le IVe siècle. L’exposition présente les objets trouvés lors des fouilles : statuaires, pièces de monnaies, mosaïques, éléments architecturaux, objets du quotidien… La visite des vestiges de la villa permet de découvrir un espace thermal exceptionnel de plus de 900 m2. Dans l’esprit d’un docu-fiction, les personnages et objets archéologiques sont mis en scène pour redonner vie aux vestiges de la villa gallo-romaine de Lamarque. Des lunettes sont distribuées aux visiteurs afin de percevoir les images en 3D. Le scénario a fait l’objet d’une validation scientifique dans le cadre d’un partenariat avec l’Université Michel-de-Montaigne Bordeaux III. Sommaire 1- Connaître les repères chronologiques 2 - Connaître la géographie des Gaules, de l’Aquitaine romaine et du site archéologique de Castelculier 3 - Localiser la villa gallo-romaine de Castelculier dans la vallée de la Garonne 4 - Définir ce qu’est une villa gallo-romaine et précisément la villa de Castelculier 5 - Aborder le fonctionnement des thermes privés dans une villa gallo-romaine 6 - Comprendre la découverte des vestiges archéologiques 7 - Comprendre l’importance de l’apparat et du confort dans la villa 8 - Annexes 2 1 Connaître les repères chronologiques Les quatre périodes historiques L’Antiquité romaine L’Aquitaine et les Gallo-Romains Le site archéologique de Castelculier 3 4 2000 1000 ANTIQUITÉ 3000 Repère sur la frise : • la période de l’Antiquité EXERCICES J.-C. : début du calendrier chrétien 4000 J.-C. 1000 2000 ANS Questions : • Quand débute-t-elle ? • Quand s’achève-t-elle ? • Que penses-tu de sa durée ? 0 1789 Révolution française 10OO ans inventent les premières écritures au IVe millénaire avant notre ère. Elles entrent dans la première époque de l’Histoire : l’Antiquité, qui est la plus ancienne par rapport à nous. L’Antiquité est la première et la plus longue période de l’Histoire. 1492 Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb 476 Fin de l’empire romain d’Occident MOYEN ÂGE Vers 3500 Naissance de l’écriture en Mésopotamie Les quatre périodes de l’Histoire sont issues d’un découpage chronologique du passé réalisé par des historiens du XIXe siècle en France. Après la Préhistoire, des sociétés de l’Orient ancien - Mésopotamie et Egypte - TEMPS MODERNES Les quatre périodes historiques ÉPOQUE contemporainE 5 Repère sur la frise : • l’empire romain ; • la romanisation. 100 RÉPUBLIQUE ROMAINE 300 509 Le roi Tarquin chassé de Rome 500 EXERCICES 753 Fondation légendaire de Rome ROYAUTÉ 700 300 500 380 Édit de Thessalonique 700 Chute de l’Empire romain d’Occident MOYEN ÂGE Questions : • Quand et pourquoi l’empire romain naît-il ? • Que veut dire romanisation ? • Quand disparaît l’empire romain en Occident ? 52 27 Bataille Octave, devenu Auguste : d’Alésia premier empereur ROMANISATION EMPIRE ROMAIN 476 ans 0 200 ans Vercingétorix, le chef arverne des tribus « gauloises ». Des généraux romains dont César se battent entre eux pour exercer le pouvoir sur la République, enrichie par les conquêtes. C’est la guerre civile jusqu’en 27 av. J.-C., date à laquelle, Octave, fils adoptif de César ramène la paix. Acclamé empereur par ses troupes, il devient Auguste, titre donné par le Sénat de Rome. Dans tout l’empire, le mode de vie à la romaine, la langue latine, la citoyenneté romaine et les croyances de l’empereur, devenu chrétien au IVe siècle, se répandent : c’est la romanisation qui s’achève avec la fin en Occident de l’Empire romain au Ve siècle. Diffusion du Christianisme surtout à partir du IIe siècle 212 Édit de Caracalla J.-C. 100 L’Antiquité romaine est l’étude de l’histoire de Rome, de ses origines comme cité-état jusqu’à sa fin comme capitale de l’État de l’empire romain d’Occident. L’histoire de Rome débuterait en 753 av. J.-C. avec la légende des jumeaux Rémus et Romulus, premier roi de Rome. La royauté ou monarchie romaine apparaît. Après avoir chassé les rois en 509 av. J.-C., les romains fondent la République. Ce nouveau système politique permet à une partie du peuple d’exercer un contrôle sur les dirigeants. Les Romains conquièrent de nombreux territoires dont les « Gaules » qui perdent leur indépendance en 52 av. J.-C. avec la bataille d’Alésia où le général romain Jules César bat L’Antiquité romaine 6 100 52 Bataille d’Alésia Gaules INDÉPENDANTES 200 Repère sur la frise : • Les Gaules romaines EXERCICES 300 56 Bataille de Sotium (Sos) 200 Vers 294 Burdigala (Bordeaux) capitale de l’Aquitaine 300 Questions : • Quand apparaissent-elles ? • Quand disparaissent-elles ? Gaules ROMAINES 100 15 Création de la province romaine d’Aquitaine J.-C. vers 20 Création d’Aginnum (Agen) et Excisum (Eysses) Sous la République romaine, les peuples celtes de l’Aquitaine actuelle sont indépendants du pouvoir de Rome. Cependant, ces peuples répartis en tribus entretiennent des relations économiques avec la province romaine voisine de la Narbonnaise, conquise au IIe siècle avant notre ère. Au sud de la Garonne, ils sont appelés Aquitains par César. Ces Aquitains perdent contre les soldats romains dirigés par Crassus, le jeune légat de Jules César. En 56 av. J.-C., Crassus gagne le siège de l’oppidum de Sotium. Au nord de la Garonne, les peuples appelés Gaulois par César comme les Nitiobroges participent à l’armée de secours qui se rend à Alésia. 418 Création du royaume des Wisigoths en Aquitaine 400 ANS 507 Bataille de Vouillé : les Wisigoths battus par les Francs 500 0 100 ans Après la guerre des Gaules, achevée en 52 av. J.-C, racontée par César, ces peuples sont rattachés à la vaste province romaine : la Gaule aquitaine (Gallia Aquitania) devient province impériale sous Auguste. La romanisation favorise l’urbanisation avec le développement de villes sur le modèle de Rome et permet la naissance d’une société gallo-romaine. La période de l’Aquitaine gallo-romaine s’achève progressivement avec le début des conquêtes barbares et la création en Aquitaine des royaumes des Wisigoths puis des Francs. WISIGOTHS L’Aquitaine et les Gallo-Romains FRANCS 7 100 Nitiobroges dans les Gaules INDÉPENDANTES 200 100 200 310 300 AUSONE 376 Vers 100 Construction de la villa de Castelculier Vers 280 Agrandissement de la villa de Castelculier 460 500 600 Vers 380 Construction des grands thermes 395 PAULIN DE PELLA 400 0 ANS 100 ans 507 Bataille de Vouillé : les Wisigoths battus par les Francs Questions : • Quand débute la construction de la villa ? • Quand est-elle agrandie ? • Quand sont construits les grands thermes ? • Qui sont Ausone et Paulin de Pella ? Nitiobroges en aquitaine gallo-romaine J.-C. Repère sur la frise la période d’occupation du site : • le début de la construction de la villa de Castelculier ; • l’agrandissement de la villa de Castelculier ; • la construction des grands thermes privés. EXERCICES 300 56 Défaite des Sotiates 52 Bataille d’Alésia 418 Création du royaume des Wisigoths en Aquitaine La civitas (cité) des Nitiobroges, peuple gaulois, se mettrait en place dans le Lot-et-Garonne actuel du Ve siècle au IIe siècle avant notre ère. La villa gallo-romaine de Castelculier se situe dans le territoire des Nitiobroges passés sous domination romaine au Ier siècle avant notre ère. Les Romains conservent la civitas gauloise comme unité administrative de base dans la province de la Gaule aquitaine. La villa est construite à partir du IIe siècle et agrandie à la fin du IIIe siècle. Ce n’est qu’au IVe siècle que les grands thermes privés de la villa sont construits. L’occupation du site fouillé correspond donc à la période de l’empire romain et d’une forte romanisation. Avec le début des conquêtes barbares et la création du royaume des Wisigoths au Ve siècle, la prospérité de la villa décline. Cependant, le site n’est pas abandonné à la période médiévale. Pour faciliter la compréhension des vestiges archéologiques, le docu-fiction contemporain intègre les personnages historiques d’Ausone, poète de langue latine né en Aquitaine et de Paulin de Pella, son petit-fils et poète chrétien. WISIGOTHS Le site archéologique de Castelculier FRANCS 2 Connaître la géographie des « Gaules », de l’Aquitaine romaine et du site archéologique de Castelculier Carte des « Gaules » Carte administrative de Gallia Aquitania 8 Carte des « Gaules » Les peuples gaulois sont voisins des Romains, peuples puissants qui habitent l’Italie actuelle. Attirés par la richesse de ces territoires, les Romains déclarent la guerre aux Gaulois en 121 av. J.-C., répondant à la demande de leurs alliés marseillais, et occupent la Narbonnaise. De 58 av. J.-C. jusqu’en 52 av. J.-C., Jules César, général romain, profitant des rivalités entre tribus gauloises, achève la conquête des Gaules (bataille d’Alésia). Ce terme est le nom donné par les Romains au territoire qui se situe entre le Rhin, les Alpes, la Méditerranée, les Pyrénées et l’Atlantique. Il connaît pour la première fois une unification administrative en 27 av. J.-C. et se trouve divisé en quatre provinces : la Narbonnaise, l’Aquitaine (province de la villa de Castelculier), la Lyonnaise et la Belgique. GALLIA BELGICA Augusta Treverorum GALLIA LUGDUNENSIS OCÉAN ATLANTIQUE GALLIA AQUITANIA Lugdunum Burdigala Alpes Aginnum GALLIA NARBONENSIS Narbonensis Pyrénées Mare Nostrum 100 km EXERCICES • Quels sont les noms des différentes provinces des « Gaules » ? • Repasse en bleu le fleuve de la Garonne ; • Colorie en rouge la province de l’Aquitaine ; • En fonction de l’origine géographique des élèves, indiquez le nom romain de la province concernée. 9 Carte administrative de Gallia Aquitania autour de 400 À la fin du IVe siècle, la province d’Aquitaine* (Aquitania) est divisée en trois parties : - l’Aquitaine Seconde ; - la Novempopulanie et l’Aquitaine première ; - la villa gallo-romaine de Castelculier se situe dans la province de l’Aquitaine seconde ; - la ville de Bordeaux (Burdigala) devient capitale de l’Aquitaine seconde vers 294. Lo LYONNAISE GERMAINE SUPÉRIEURE ire Bourges e Ch r e AQUITAINE SECONDE nn Vie Poitiers Allie r Limoges Saintes Angoulême OCÉAN ATLANTIQUE Clermont-Ferrand AQUITAINE PREMIÈRE Saint-Paulien Périgueux LamotheBiganos Dordogne Bordeaux Javols Lot Bazas Cahors Agen Alpes Rodez Tarn Lescar Oloron Saint-Léger Toulouse NARBONNAISE Saint-Bertrandde-Cominges Saint-Lizier Pyrénées 0 Auch on ne NOVEMPOPULANIE Albi ar Dax Lectoure Eauze G Adour Aire 100km Mare Nostrum ESPAGNE TARRACONAISE Agen Castelculier Source : http://www.revues-gallia.cnrs.fr Lectoure EXERCICES • • • • Colorie en rouge la province de l’Aquitaine seconde ; Entoure la ville d’Agen (Aginnum) créée en 20 av. J.-C. ; Entoure la capitale de l’Aquitaine seconde ; Entoure la ville de Castelculier où se situe la villa gallo-romaine. 10 3 Localiser la villa gallo-romaine de Castelculier dans la vallée de la Garonne 11 Localiser la villa de Castelculier La villa* gallo-romaine se situe à Grandfonds, sur la commune de Castelculier. Elle est localisée précisément au lieu-dit « Carrère de Lamarque ». Carrère de Lamarque : « carrère » vient de l’occitan carraria qui signifie chemin à chars. « Lamarque » indique une limite ou un jalon posé sur une route ou à l’extrémité d’un village. Grandfonds : du latin, grandis : grand et de fons : source ou de fundus : domaine. La vallée de la Garonne Les villae sont composées d’un domaine résidentiel et d’une exploitation agricole. Elles sont réparties sur l’ensemble du territoire gallo-romain et particulièrement concentrées dans les plaines fertiles, axes de communication qui assurent le développement des échanges commerciaux. Dans la vallée de la Séoune, entre Castelculier et Puymirol, se trouve une villa gallo-romaine presque tous les cinq kilomètres. Les Gallo-Romains ont choisi de s’installer au débouché de la vallée de la Séoune, à quelques kilomètres de la cité d’Aginnum (Agen), entre la plaine fertile de la Garonne propice au développement d’une agriculture céréalière et maraîchère et le Pech de Mauzac qui fournit le bois et la pierre pour la construction. Si les villae sont généralement implantées en retrait des routes principales, elles sont reliées à celles-ci par un réseau de chemins secondaires. Le réseau routier existe déjà à l’époque « gauloise » mais il est amélioré et développé par les Romains*. Les marchandises et les voyageurs y circulent sur des chariots tirés par des animaux de trait. De nombreux objets ont été trouvés sur le site de la villa de Castelculier : la plupart des objets du quotidien sont fabriqués sur place mais la présence de certains matériaux témoignent d’échanges commerciaux entre les provinces de l’empire. EXERCICES Situe sur une carte IGN : • La ville de Castelculier ; • Les lieux-dits Grandfonds et Carrère de Lamarque ; • Le Pech de Mauzac ; • Utilise le Sig (Système d’information géographique) Géoportail. 12 La cité des Nitiobroges au centre de la province d’Aquitaine Les Nitiobroges sont un peuple celte dont le territoire se situe dans l’actuel Agenais. Au début du Ier siècle avant notre ère, leur oppidum principal est Aginnum. vers Vesunna (Périgueux) BITURIGES (Bordelais) (Périgourdins) Druencia (Dropt) (Gupie) NITIOBROGES Sainte-Bazeille na rum Ga (Tolzat) Lagarrigue LUSNA at CADURQUES (Cadurciens) Roudoulous Thouars Aubiac LACTORATES ELUSATES AGINNUM Sou Castelculier cona (Séoune) Lespinasse Aege Bapteste Lecussan Roquefort Vanesia (B Cales aïse) e) Caussour (Gélis ze rè na Té (Sos) vers Divona (Cahors) Saint-Jean Estussan Sos Tiples Gajac L’Ermitage Saint-Côme Anzex Blanquefort Montayral EXCISUM Moudoulens err in H Cam ) (Lède rtius vance) Avantia (A Pompogne Ledo Oltis (Lot) USSUBIUM SOTIATES Lémancia (Lémance) Envals Peyrigne Cupa (Bazadais) Castillonnès Beffery vers Burdigala (Bordeaux) VASATES PETRUCORES Duras Auriac (Lectourais) vers Tolosa (Toulouse) TOLOSATES (Toulousains) vers Lactora (Lectoure) (Eauze) 0 15 km 6,5 lieues 0 en lieues gauloises Légende : Tumulus Villa Territoire des Nitiobroges : Limites probables sous Auguste EXCISUM : agglomération Oppidum CADURQUES : peuple gaulois Borne millitaire Gué Voie romaine figurant dans un itinéraire Voie romaine probable Source : http://www.revues-gallia.cnrs.fr EXERCICES • Définis les termes de la légende ; • À l’aide de la légende, identifie les marques de la présence romaine et celles de la présence celte dans ce territoire. 13 4 Définir ce qu’est une villa gallo-romaine et précisément la villa de Castelculier Plan de la villa de Castelculier Restitution de la villa en 3D 14 La villa gallo-romaine de Castelculier Qu’est-ce qu’une villa ? La villa est un élément fondamental du paysage des campagnes romaines. C’est une grande exploitation rurale qui appartient en général à de riches propriétaires fonciers. La villa se distingue de la domus située en milieu urbain. La villa réunit les fonctions résidentielle et économique : - au sud de la villa de Castelculier, se déploie la partie résidentielle, pars urbana*, organisée autour d’une cour, véritable jardin intérieur couvert de pelouses, orné de fleurs, d’arbres et comprenant souvent une fontaine centrale. Cette cour est entourée par un péristyle*, galerie couverte qui donne accès aux différentes pièces de la maison, notamment les thermes*. Ils permettent aux habitants de la villa de se laver et de se détendre ; - au nord, la partie agricole, pars rustica*, s’organise autour de la seconde cour. Elle comprend les granges pour le matériel, les étables et les écuries pour les animaux, les ateliers et le logement des domestiques. L’accès à la partie agricole se fait par un chemin empierré. Ce modèle méditerranéen de villae s’impose systématiquement au sud du territoire gaulois à partir du Ier siècle de notre ère. La villa gallo-romaine de Castelculier date du IIe siècle et témoigne de l’adoption par les grands propriétaires locaux du mode de vie romain. Les Romains souhaitent faire des Gaules un grenier à blé : les villae ont pour fonction de réaliser cet objectif en intensifiant l’agriculture sur le territoire. Le domaine agricole Le domaine agricole cultivé est de taille variable ; à Castelculier, il s’étend environ sur une centaine d’hectares. Il est exploité sous les ordres d’un intendant, le villicus*, et cultivé par des domestiques*. 100 personnes environ vivent et travaillent sur l’exploitation. Ils cultivent des céréales (épeautre, orge, avoine, millet), des arbres fruitiers, (pruniers, figuiers, pommiers, poiriers), des légumes (carottes, fèves, choux...) et de la vigne. Une demeure souvent luxueuse Certaines de ces villae, telles celles de Castelculier ou de Séviac (Gers), sont de véritables palais. Leurs riches propriétaires (des aristocrates) accordent un grand soin à l’aménagement et à la décoration des bâtiments résidentiels. Les objets archéologiques trouvés lors des fouilles sur le site des thermes, sont le témoignage le plus concret de cette richesse : une vingtaine d’éléments statuaires en marbre dont une statue de la déesse Minerve*, des bustes d’hommes et le portrait de l’Empereur* Marc Aurèle*, des colonnes* et chapiteaux* sculptés en marbre ; des mosaïques* dont une mosaïque de voûte, rarissime en Gaules, laissent penser que son propriétaire était un riche notable du chef-lieu de la cité toute proche, Aginnum*. Témoins de cette réussite sociale et financière, les thermes traduisent le goût du raffinement et du luxe. Cette architecture est typique des villae aristocratiques du IVe siècle. 15 Plan d’ensemble de la villa de Castelculier Chemin empierré Entrée monumentale Légende Thermes Péristyle Pars urbana 0 Pars rustica Zone thermale 50 m Philippe Jacques ___ Zone fouillée - - - Zone non fouillée correspondant à des étapes de construction antérieure 16 zone fouillée Restitution en 3D de la villa gallo-romaine de Castelculier EXERCICES À l’aide du texte et du plan d’ensemble de la villa de Castelculier, légende la restitution en 3D avec les mots suivants : - Pars rustica ; - Pars urbana ; - Péristyle ; - Entrée monumentale ; - Cour de la ferme ; - Thermes. 17 5 Aborder le fonctionnement des thermes privés dans une villa gallo-romaine Plan des thermes de la fin du IVe siècle 18 Les thermes privés de la villa de Castelculier Chaque cité romaine possède au moins un établissement thermal. En milieu urbain, les thermes sont des établissements publics qui accueillent tous les citoyens sans considération de catégorie sociale. Ce vaste bâtiment comporte plusieurs pièces. Les citoyens s’y rendent chaque jour pour leur hygiène personnelle, en empruntant un circuit de salles dont la température varie du froid au chaud, et pour se faire masser. Des salles sont réservées aux activités physiques ou encore à la lecture. Les citoyens y concluent des affaires ou des accords politiques. Les thermes sont avant tout un lieu de sociabilité. Les maisons les plus luxueuses, comme la villa de Castelculier, comportent des thermes réservés à l’usage de leur propriétaire qui peut inviter amis ou relations. La zone fouillée de la villa Lamarque concerne une partie de la pars urbana (cour résidentielle, péristyle, cubiculum) et les thermes. À la fin du IVe siècle, les thermes de la villa s’étendent sur plus de 900 m² et font partie des plus grands ensembles thermaux privés des Gaules. Le parcours du baigneur Le maître de maison pratique des exercices physiques soit dehors, dans la palestre*, soit à l’intérieur dans le frigidarium*. Après s’être enduit d’huile, il se rend dans le tepidarium*, salle tiède, puis dans le caldarium*, salle chaude, où il continue de transpirer. Il passe sur son corps le strigile* qui lui permet de racler sa peau, puis il se rince dans le frigidarium*, en se plongeant dans un bassin d’eau froide. 19 Plan des thermes de Castelculier de la fin du IVe siècle Chambre Jardin Péristyle en demi-cercle Frigidarium : salle de circulation Tepidarium : salle tiède Caldarium : salle chaude EXERCICES À l’aide du texte et de la légende, complète le plan des thermes de Castelculier avec les mots suivants : - Caldarium ; - Palestre ; - Péristyle ; - Praefurnium ; - Frigidarium ; - Tepidarium ; - Cubiculum . 20 6 Comprendre la découverte des vestiges archéologiques Découvrir des vestiges archéologiques 21 Découvrir des vestiges archéologiques Sauver les archives du sol Les conditions de fouilles archéologiques en France En cas de découverte de vestiges archéologiques, il est obligatoire d’en faire la déclaration immédiate au maire de la commune. D’après la loi du 27 septembre 1941, «nul ne peut effectuer sur un terrain lui appartenant ou appartenant à autrui des fouilles ou des sondages (...) sans en avoir au préalable obtenu l’autorisation. » En effet, lors d’une mise au jour de vestiges archéologiques, les scientifiques doivent les étudier et évaluer leur intérêt : celui-ci peut-être historique, technologique, lié aux modes de vie (alimentation, habillement…), médical (nécropole), etc. Dans tous les cas, le temps de la fouille est suivi d’un travail en laboratoire puis d’une publication. Elle permet la diffusion des connaissances du patrimoine auprès de la population. En France, les fouilles archéologiques répondent à trois situations possibles : - sur un terrain qui ne risque pas d’être détruit : le service régional de l’archéologie (Drac Aquitaine) donne l’autorisation de fouilles à un archéologue avec les objectifs du chantier, sa durée… Le chantier de fouilles peut durer plusieurs années. C’est ce qu’on appelle une fouille programmée ; - sur un terrain en cours d’aménagement (autoroute, TGV, zone d’activités, lotissement, immeuble…) : le chantier s’arrête le temps de l’intervention des archéologues. C’est ce qu’on appelle une fouille de sauvetage. La loi sur l’archéologie préventive du 17 janvier 2001 a confié cette mission à l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Les fouilles ont une durée limitée dans le temps ; - enfin, une découverte fortuite peut aussi être à l’origine de l’invention d’un site archéologique. La villa Lamarque en est le meilleur exemple. La découverte de la villa Au XIXe siècle, Jean-François Boudon de Saint-Amans, botaniste* et archéologue*, observe que « (...) lors de la maturité de la moisson, on y suit facilement de l’œil la direction des fondements, presque partout au niveau du sol car les céréales jaunissent et poussent moins vite (...) et on trouve beaucoup de pavés de mosaïques (...). » Dans les années 1970, Isidio Borini, agriculteur, raconte : « Alors que je labourais mon champs après les récoltes de céréales, ma charrue a fait remonter une statue en marbre. Il m’arrivait fréquemment de faire remonter à la surface des petits carrés de mosaïque. Mais là, je me suis dit, c’est pas possible, il y a quelque chose làdessous. Alors, j’ai décidé d’en parler à Jean-André Flourac, habitant de la commune de Castelculier et historien local ». Isidio Borini est déclaré inventeur* et propriétaire de la statue de Minerve. Elle est présentée depuis 2007 dans l’espace muséographique de Villascopia. Jean-André Flourac alerte un archéologue* bénévole, Francis Stephanus. « Suite à la découverte de tous ces indices archéologiques par Isidio Borini, j’ai réalisé une prospection au sol puis j’ai transmis les informations à la Direction des antiquités historiques de Bordeaux. Dans un second temps, j’ai réalisé des sondages archéologiques, suite à la demande de cette dernière. Pendant ces travaux, j’ai constaté, comme Boudon de Saint-Amans, des traînées rectilignes jaunes dans les céréales et fait venir l’archéologue spécialisé dans la photographie aérienne. Cette photographie du mois de juin 1986 a révélé le plan d’ensemble de la villa et permit d’estimer sa superficie d’un hectare et demi. Un chantier de fouilles a donc été ouvert et il s’est poursuivi jusqu’en 1995 sous la direction de Philippe Jacques. » 22 Découvrir et valoriser des vestiges archéologiques Vue du ciel La prospection aérienne* s’effectue avec un avion évoluant à basse altitude. Elle consiste à photographier des indices non visibles au sol. En effet, la présence de vestiges enfouis dans un champ de blé ou dans une prairie modifie le taux d’humidité du sol et provoque des anomalies dans la croissance des céréales. Au-dessus d’un mur, les plantes poussent moins haut et jaunissent plus vite ; au-dessus d’un ancien fossé gorgé d’eau, c’est le contraire. Ces contrastes, accentués lors des périodes de sècheresse, peuvent dessiner, par exemple, le plan complet d’une villa gallo-romaine. Pour en savoir plus : www.archeologie-aerienne.culture.gouv.fr Le chantier de fouille Les archéologues * tendent des ficelles pour diviser la zone en carré de un mètre de côté. Ce carroyage* permet de réaliser des relevés précis des murs et des objets mis au jour. Chaque couche de terrain est étudiée une à une, de la plus récente à la plus ancienne. Cette méthode permet de dater les éléments découverts les uns par rapport aux autres et de comprendre l’évolution des constructions au cours du temps. Système de carroyage, Epieds-en-Beauce (Loiret), 2010. Crédit photo : ©Eric Champoult, INRAP Pendant les fouilles*, de nombreux objets sont déterrés. Ils sont photographiés, répertoriés, numérotés, mis en sachet puis expédiés au laboratoire pour être nettoyés, restaurés ou reconstitués. Certains seront exposés dans un musée. L’archéologue est en charge d’étudier ces objets, avec l’aide d’une équipe de scientifiques pluridisciplinaire, et de publier un rapport sur l’évolution et l’occupation du site. Les villae sont rarement fouillées dans leur intégralité, vu leurs dimensions. Le plus souvent, c’est la partie résidentielle qui est privilégiée. À Castelculier, l’aile sud-ouest de la partie résidentielle et la zone thermale ont été conservées au détriment de la zone agricole qui a été enfouie sous le lotissement. Valorisation de la villa gallo-romaine Lamarque 2012 - 2015 En 1998, des aménagements ont été réalisés dans le but de transformer le site en jardin archéologique. Ces derniers ont mal vieilli et rendaient finalement peu lisible la villa. L’état des vestiges était devenu par ailleurs préoccupant. Sous l’action des intempéries, les maçonneries se sont altérées et se sont désagrégées. À la suite de l’étude réalisée en 2008 par l’archéologue Béatrice Robert, l’ensemble des partenaires scientifiques a lancé en 2012 un projet de restauration, d’aménagement et de mise en valeur du site avec une vocation pédagogique. Ce projet a reçu l’aide du Conseil général de Lot-et-Garonne, du Conseil régional Aquitaine et de la Drac Aquitaine. 23 24 Tepidarium Murs restaurés du IVe siècle Cheminement piétonnier Vestiges des murs du IIe siècle Caldarium Belvédère ENTRÉE Bassin Frigidarium Bassin Palestre Colonnes Latrines Passerelle en bois Pièce avec chauffage Plan des aménagements de la villa de Castelculier Aménagement de la villa de Castelculier Réalisé par l’agence Stéphane Thouin Maçonnerie d’un mur de la villa. Une séparation en ardoise permet de différencier les vestiges archéologiques de la partie supérieure qui a été restaurée. Crédit photo : Xavier Chambelland, Conseil général de Lot-et-Garonne Colonnade restaurée du péristyle de la villa. Crédit photo : Xavier Chambelland, Conseil général de Lot-et-Garonne 25 7 Comprendre l’importance de l’apparat et du confort dans la villa 26 Pour en savoir plus Que d’eau ! Que d’eau ! Les villae* sont généralement alimentées en eau par des puits ou par des citernes qui recueillent l’eau de pluie. Des canalisations en tuile ou en bois l’amènent jusqu’à l’intérieur de la maison. En dehors du bâtiment lui-même, les bassins des thermes sont approvisionnés en eau puis débarrassés des eaux usées. À Castelculier, des vestiges du système de canalisations nécessaire au fonctionnement des thermes ont été trouvés et sont visibles sur le site. Décoration intégrale Les thermes privés sont le reflet de la richesse d’une villa : on apporte beaucoup de soin à la construction et au décor de ces bâtiments. Les sols reçoivent des dalles de marbre ou des mosaïques*. Les murs sont ornés de mosaïques, de placages de marbre, de fresques ou encore recouverts d’enduits*. Les grandes salles de bains sont généralement voûtées et coiffées de coupoles*. Chauffer les thermes : l’hypocauste Il s’agit d’un système de chauffage par le sol et par les murs. Située au sous-sol, une pièce contient le foyer, le praefurnium*, alimenté en bois par les domestiques. L’air chaud circule sous le sol posé sur de larges briques plates : les suspensurae*. Elles sont soutenues par un réseau de pilettes*. L’air chaud circule dans les murs par des conduits en briques creuses : les tubuli ou tubulures*. Dans les thermes, la chaleur s’accumule lentement dans le sol et permet de maintenir le bain à bonne température pendant plusieurs heures. Schéma de l’hypocauste Circulation de l’air chaud Mur Tubuli Dallage du sol Suspensura Praefurnium Pilettes (supports) Circulation de l’air chaud Coupe d’un hypocauste. Dessin d’après J.-P. Adam, 1994 27 Annexe Glossaire Aginnum (nom latin d’Agen, issu du mot gaulois rocher, hauteur) : nom de la capitale des Nitiobroges. En effet, la tribu gauloise des Nitiobroges occupe l’oppidum du latin, lieu élevé ou fortification, de l’Ermitage, vaste plateau situé au nord de la ville actuelle d’Agen. Aquitaine : nom donné par les Romains à la province du sud-ouest des Gaules (Aquitania). Atrium : grande cour carrée située après le vestibule d’une domus avec, en son centre, un bassin qui récupère les eaux de pluie (impluvium). Archéologie (nom grec archeos ; ancien et logos la parole) : étude scientifique des civilisations qui se sont succédées depuis l’apparition de l’homme, notamment à partir des vestiges matériels (objets, éléments de construction, sépultures, etc.) découverts lors de fouilles. Archéologie préventive : en France, chaque année, 700 km² sont touchés par des travaux d’aménagement du territoire (terrassements, routes et voies ferrées, bâtiments privés et publics) entraînant la destruction des vestiges que recèle le sous-sol. Ainsi, depuis une trentaine d’années, des milliers de sites, en milieu urbain comme en zone rurale, ont été fouillés, étudiés, comparés. La somme des informations issues de ces fouilles a profondément enrichi la connaissance du passé. En effet, la loi sur l’archéologie préventive du 17 janvier 2001 prévoit l’intervention des archéologues en préalable à tout chantier d’aménagement, pour effectuer un diagnostic (sondages ponctuels) et, si nécessaire, une fouille. (source : Inrap) Archéologue : scientifique spécialiste de l’archéologie ; il dirige le chantier de fouilles, puis étudie les vestiges matériels (objets, éléments de construction, sépultures, etc.) et analyse le site archéologique dans sa globalité en vue de publier un rapport scientifique. Barbare : terme employé par les Romains pour qualifier les peuples qui ne parlent pas le latin. Il correspond essentiellement aux peuples germaniques. Botaniste : spécialiste qui étudie les végétaux. Caldarium : salle chaude des thermes. Elle permet plus précisément la sudation, par une atmosphère chaude et humide, et comprend quelques bassins pour se rafraîchir. Le caldarium de la villa Lamarque a une forme hexagonale et comprend un bassin semi-circulaire. Carroyage : les archéologues tendent des ficelles afin de diviser la zone à fouiller en plusieurs carrés de 1 mètre. Cette méthode permet de faire un relevé précis des vestiges matériels (objets, éléments de construction, sépultures, etc.) trouvés sur le chantier de fouilles. Chapiteau : élément qui forme le sommet d’une colonne. Colonne : en architecture, une colonne est un élément vertical de forme cylindrique qui sert de soutien. Elle est composée d’une base, d’un fût et d’un chapiteau. Dans l’architecture classique, les proportions et les ornements de ces éléments sont régis par les ordres architecturaux : dorique, ionique ou corinthien. À Castelculier, des colonnes en marbre blanc et en marbre rosé ont été découvertes sur le site de la villa. Coupole : voûte ronde qui recouvre un bâtiment. 28 Domus : maison urbaine des propriétaires aisés. Domestique (du latin, domus) : il travaille sur le domaine agricole sous les ordres du villicus et s’occupe de l’entretien de la maison d’habitation. Édit de Caracalla (212) : signé par l’Empereur Caracalla (211 - 217), il accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’empire. Édit de Thessalonique (380) : signé par l’Empereur Théodose Ier, le christianisme devient la religion officielle de l’empire. Théodose Ier est le dernier empereur à régner dans l’empire unifié de 379 à 395. Empire romain : gouvernement fondé par Octave, appelé ensuite Auguste, qui s’exerce sur un ensemble de territoires réunis sous la seule autorité de Rome : les provinces. Il dure de 27 av. J.-C. à 476. Après les conquêtes romaines, notamment la guerre des Gaules menée par le Général Jules César, c’est une période de paix et de prospérité relative en Gaules. Empereur : l’empereur dirige l’État et son empire, les armées et les prêtres de tous les temples. Les citoyens romains lui doivent respect et obéissance. Enduit : couche de mortier appliquée sur un mur pour le protéger et pour le décorer. Fouilles archéologiques : travaux consistant à mettre au jour les vestiges matériels (objets, éléments de construction, sépultures, etc) laissés par les hommes au fil des siècles, en creusant le sol. Elle permet de comprendre l’évolution du site archéologique. À son achèvement, l’exploitation scientifique des données se poursuit en laboratoire. Frigidarium : salle froide des thermes. À Castelculier, il fait partie des plus grands frigidarii privés mis au jour en Aquitaine. Il se compose de deux bassins semi-circulaires situés aux extrémités de la salle. Au milieu, la partie rectangulaire sert de gymnase aux propriétaires et à leurs invités où ils peuvent pratiquer des exercices physiques. Gallo-romain : après la guerre des gaules, la politique romaine, très pragmatique, favorise les aristocrates «gaulois» qui lui sont acquis. En maintenant et en renforçant leur position, en leur donnant des privilèges comme celui de la nationalité romaine, Rome s’assure des alliés. En adoptant le mode de vie romain, les notables deviennent peu à peu les meilleurs propagateurs de la romanisation. Dans ce cadre des cités, ces élites occupent des postes administratifs et reçoivent des charges politiques et religieuses. « Gaules » (les) : nom donné par les Romains aux territoires transalpins (au-delà des Alpes) peuplés par les Gaulois. Cet espace surgit d’un point de vue historique avec l’intervention militaire de Jules César entre 58 et 51 av.J.-C. Cet espace est en réalité une série de territoires juxtaposés avec une identité culturelle (civilisation celte) mais sans unité politique. Il regroupe la France actuelle, la Belgique, le Luxembourg, une partie des PaysBas et de l’Allemagne ainsi que la Suisse. Aujourd’hui, les historiens adoptent le pluriel – les gaules – distinguant le Midi (Narbonnaise) des autres gaules. La Narbonnaise - qui englobe Marseille et va de Nice à Toulouse et vers le nord, jusqu’à Vienne - est en effet conquise 70 ans avant les autres gaules. Les gaules intérieures (Lyonnaise, Aquitaine et Belgique) sont des régions administratives créées sous Auguste en 27 av. J.-C. Hypocauste : système de chauffage par le sol d’un édifice. À partir du foyer, l’air chaud circule à travers des conduits disposés sous le sol (suspensurae) et dans les murs (tubuli). 29 Inventeur : en archéologie, personne qui découvre un site archéologique ou un objet de façon fortuite, c’est-àdire par hasard. À Castelculier, Isidio Borini, propriétaire du terrain sous lequel est conservé le site archéologique, a découvert la statue de la déesse Minerve en labourant son champ. Par définition, il en est donc l’inventeur et également le propriétaire de l’objet. Marc Aurèle (121-180) : seizième empereur romain, il règne au IIe siècle. Son portrait orne l’intérieur de la villa. La présence de cette statue prouve que le propriétaire de la villa de Lamarque entretenait d’étroites relations avec Rome, capitale de l’empire. Minerve : dans la mythologie romaine, elle est la fille de Jupiter, déesse protectrice de Rome et patronne des artisans. En labourant son champ, Isidorio Borini a trouvé cette statue à moins de 50 centimètres de profondeur. Cette découverte fortuite est à l’origine du chantier de fouilles qui a confirmé la présence d’une villa gallo-romaine au lieu-dit Lamarque. Afin que le public puisse voir la statue, Isidorio Borini, l’inventeur, l’a mise en dépôt au musée de Villascopia. Mosaïque : assemblage de petits cubes de marbre, de calcaire, de terre cuite ou de pâte de verre, de couleurs différentes, appelés tesselles. Les mosaïques ornent les sols et les voûtes des riches habitations romaines. Sur le site de la villa, les archéologues ont mis au jour des mosaïques de sols aux décors géométriques ainsi qu’une mosaïque de voûte décorée de grappes de raisins et de feuilles de vignes. Pars Rustica : partie de la villa consacrée aux travaux agricoles (culture céréalière, basse-cour, élevage…) et au logement des esclaves qui travaillent au service du maître de maison. Elle comprend écuries, étables, granges… et s’organise autour d’une cour. Pars Urbana : partie résidentielle de la villa dans laquelle vit le propriétaire et sa famille. Cet espace se compose également d’une cour et de la zone thermale. Péristyle : galerie de colonnes, couverte d’une toiture, entourant une cour ou un jardin dans une habitation. Phytographique : adjectif qui caractérise les recherches de vestiges archéologiques à travers l’observation de la croissance des plantes. Pilettes : carreaux de terre cuite, disposés en tas, qui soutiennent les suspensurae et conservent la chaleur dans le sous-sol des pièces chauffées. Praefurnium : foyer qui permet de chauffer les pièces d’une maison ainsi que les thermes. Prospection archéologique : c’est la première étape du travail de l’archéologue : elle consiste à repérer les traces laissées par les hommes du passé dans le sol et dans le paysage actuel, sans porter atteinte au sol. Avant la prospection, l’archéologue étudie les documents existants (cartes, archives archéologiques). Il peut ensuite choisir entre plusieurs types de prospection : prospection par observation (dont la prospection aérienne), prospection géophysique, prospection par micro-topographie…, selon les résultats qu’il souhaite obtenir et le type de structures archéologiques recherchées. Dans tous les cas, la prospection doit être organisée (délimitation du territoire prospecté, quadrillage du territoire). Tous les vestiges archéologiques repérés sont localisés dans l’espace et enregistrés sur une carte. 30 Prospection aérienne : la prospection aérienne s’effectue par avion et repère au moyen de photographies des anomalies de couleurs (végétation) ou de reliefs du sol. Ces anomalies indiquent souvent des vestiges archéologiques, tels une voie romaine ou des murs de maisons. Romain : nom des habitants de Rome puis de tous les habitants des régions administrées par Rome. Rome : située dans la péninsule italienne, cette cité antique est devenue capitale du monde romain. Sondage archéologique : il s’agit en archéologie d’une exploration locale du sol, qui a pour but de détecter la présence de vestiges archéologiques. Cette exploration s’effectue au moyen d’une pelleteuse qui enlève les couches superficielles du sol. Si une présence archéologique est attestée, et confirmée par des prospections, une fouille archéologique peut alors être décidée. Strigile : racloir recourbé qui sert à racler les peaux mortes du baigneur après avoir transpiré dans les thermes. Suspensura : plancher en suspension ou sol surélevé, maintenu grâce aux pilettes des hypocaustes, qui permet la circulation de l’air chaud dans le sol d’un édifice. Tablinium : bureau où le maître de maison reçoit ses hôtes. Tepidarium : salle tiède des thermes. À Castelculier, le tepidarium a une forme circulaire. Dans cette pièce, les archéologues ont mis au jour les pilettes du suspensura et un fragment de mosaïque de la voûte, décorée de grappes de raisins et de feuilles de vigne, visible dans le musée. Thermes : ensemble de salles froides, tièdes et chaudes, organisées selon un circuit précis, et dans lesquelles les citoyens romains se nettoient le corps par sudation. Les thermes peuvent être publics, situés en ville, ou privés comme c’est le cas à Castelculier. Ils ont également une fonction sociale importante : les citoyens y font du sport, jouent aux dés par exemple, mais aussi traitent des affaires politiques. L’ensemble thermal de la villa Lamarque mesure plus de 900 m2 et fait partie des thermes privés les plus grands des gaules. Toponymie : étude des noms de lieux. Tubuli (pluriel) ou tubulure : conduits de briques creuses, disposés dans les murs, qui permettent de faire circuler l’air chaud et donc de chauffer une pièce. Villa (villae au pluriel) : grande exploitation rurale qui appartient à un riche propriétaire foncier. La villa réunit les fonctions résidentielles et économiques puisque l’exploitation agricole procure à son propriétaire des revenus. L’étude de la villa Lamarque permet aux archéologues d’attester de la richesse du propriétaire et de ses relations avec l’empire romain (présence de statues d’empereurs). Ils supposent que le propriétaire est un haut fonctionnaire de la ville d’Agen. Villicus : intendant qui dirige le domaine agricole. 31 Petit inventaire du musée archéologique Les fouilles archéologiques de la villa Lamarque ont livré des objets qui mettent en évidence le luxe et le raffinement du domaine aristocratique de Castelculier. Venez les découvrir dans l’exposition permanente. Statue de la déesse Minerve Dans la mythologie romaine, Minerve est la déesse protectrice de Rome et patronne des artisans. Elle porte une peau de chèvre ornée de serpents. Marbre H. : 48 cm IVe siècle Dépôt d’Isidio et d’Aline Borini (collection privée) Portrait de l’empereur Marc Aurèle (121-180) Cette statue date du IIe siècle, c’est-à-dire de la première période de construction de la villa. La présence de cette statue donne des informations sur le propriétaire de la villa et prouve qu’il entretient d’étroites relations avec Rome, capitale de l’Empire. Marbre H. : 25 cm IIe siècle Collection permanente Mosaïque de sol Mosaïque à motifs lancéolés et floraux, encadrés de bordures rouges et noires, provenant du frigidarium des thermes. H. : 1,19 m L. : 2,05 m IVe siècle Collection permanente Lampe à huile (fac-similé) Les lampes à huile servent à s’éclairer. Terre cuite Période gallo-romaine Collection permanente 32 Les ateliers pédagogiques de Villascopia Les ateliers pédagogiques de Villascopia sont intégrés au parcours gallo-romain proposé dans le cadre de la Convention éducative du Lot-et-Garonne. Ces ateliers sont orientés pour un public scolaire de cycle III et de collège. Ils ont fait l’objet d’un travail de conception réalisé en partenariat avec le service patrimoine du Conseil général et l’Éspé. La fiche descriptive de ces activités et le Dossier d’action d’ouverture (DAO) sont disponibles sur le site : www.cg47.org/convention_educative • Atelier dans le musée : « Conservateurs en herbe » Après avoir assisté au scénovision®, les élèves retrouvent les objets archéologiques (statues, monnaies, objets du quotidien…), qui ont servi à la mise en scène du spectacle. Conservateurs en herbe, les élèves, par petits groupes, remplissent la fiche d’identification des œuvres dont ils ont la charge : observation, description, manipulation de fac-similés, recherche documentaire et échange d’informations entre les équipes, permettent de resituer les objets dans leur contexte chronologique et culturel. • Atelier sur le site archéologique de la villa gallo-romaine : « le parcours du baigneur » Les élèves-archéologues doivent, par petits groupes, mener à bien leur mission : étudier une pièce de la villa (repérages sur le plan et sur carte, dessin, mesure, relevé d’indices) et établir des hypothèses sur sa fonction. De la chambre aux différentes pièces des thermes, les élèves recréent ainsi le parcours du baigneur antique. Ils partagent avec les autres élèves leurs hypothèses sur l’usage des espaces en utilisant les objets mis à leur disposition dans les boîtes à indices : costumes gallo-romains, huiles, objets de toilette, jeux pour l’activité physique. D’autres ateliers sont disponibles. Renseignez-vous auprès de la médiatrice culturelle. 33 Ressources documentaires Ouvrages Balty J.-C. et Cazes D., Sculptures antiques de Chiragan (Martres-Tolosane), catalogue des collections du musée Saint-Raymond de Toulouse, 2011. Monteil M. et Tranoy L., La France gallo-romaine, éditions La Découverte / Inrap, 2008. L’Aquitaine archéologique, hors série de la revue Le Festin, Bordeaux, 2007. De Filipo R., L’archéologie à petits pas, Actes Sud Junior / Inrap, 2007. Les thermes en Gaule romaine, Dossiers d’archéologie, n°323, septembre 2007. Bost J.-P., Didierjean F., Maurin L., Roddaz J.-M. (sous la direction de), Guide archéologique de l’Aquitaine, de l’Aquitaine celtique à l’Aquitaine romane (VIe siècle av. J.-C.- XIe siècle), édition Ausonius, Bordeaux, 2004. Organismes œuvrant dans le domaine de l’archéologie >Ministère de la Culture et de la Communication : - La gestion du patrimoine archéologique (15 fiches sur les principales questions liées à l’archéologie) www.culture.gouv.fr/culture/organisation/dapa/mep.pdf - La prospection aérienne www.archeologie-aerienne.culture.gouv.fr >Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap) www.inrap.fr >Direction régionale des affaires culturelles d’Aquitaine (Drac), Service régional de l’archéologie www.aquitaine.culture.gouv.fr/la-drac >Conseil général de Lot-et-Garonne www.cg47.fr Musées >Musée des Beaux-Arts à Agen : - Dossier pédagogique sur les collections antiques www.agen.fr/files/agen/vie_culturelle/livrets-pedagogiques/antiquite.pdf - Dossier pédagogique sur les collections gallo-romaines www.agen.fr/files/agen/vie_culturelle/livrets-pedagogiques/gallo-romain.pdf >Musée Saint-Raymond à Toulouse www.saintraymond.toulouse.fr >Musée d’Aquitaine à Bordeaux www.musee-aquitaine-bordeaux.fr Instituts universitaires de recherches >Ausonius, Institut de recherche sur l’Antiquité et le Moyen Âge, Cnrs - Université Michel-de-Montaigne Bordeaux III www.ausonius.u-bordeaux3.fr >L’Archéopole, Cnrs - Université Michel-de-Montaigne Bordeaux III, plateforme de restitution 3 D www.u-bordeaux3.fr/fr/recherche/archeopole_d_aquitaine.html 34 Médiation scientifique >Cap’archéo à Pessac, centre archéologique de Pessac développant des actions de médiation scientifique autour de l’archéologie www.cap-sciences.net/web/caparcheo/pageseditos,265,left_EF7C528D.html >Mission archéo, exposition créée par Cap’archéo www.issuu.com/vincentclarenc/docs/dossier_de_pr_sentation-mission_archeo Les métiers de l’archéologie >Institut national de recherches en archéologie préventive (Inrap) - Renseignements pratiques sur le métier d’archéologue (formation, conditions d’exercice) www.inrap.fr/archeologie-preventive/L-archeologie-preventive/Metiers/p-320-Qu-est-ce-qu-etrearcheologue-.htm - 10 métiers liés à l’archéologie (animations ludiques) - 18 métiers liés à l’archéologie (interview de scientifiques) Vidéos en lien avec des chantiers de fouilles archéologiques >Institut national de l’audiovisuel (Ina) Site archéologique de Bibracte www.ina.fr/video/CAB91027866/bibracte.fr.html - Découverte d’une mosaïque à Besançon www.ina.fr/economie-et-societe/education-et-enseignement/video/2544284001042/decouverte-mosaiqueromaine.fr.html - Travaux du métro et fouilles archéologiques à Toulouse www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/TLC9009111836/travaux-du-metro-etfouilles-archeologiques.fr.html 35 Ce dossier a été rédigé par Magali Ceroni, médiatrice culturelle du scénovision® Villascopia, en collaboration avec - Nathalie et Denis Dessagne, professeurs d’histoire-géographie, - Francis Stéphanus, archéologue bénévole, Et avec le soutien de l’Éspé (École supérieure du professorat et de l’éducation) et du Conseil général de Lot-et-Garonne. Contact Tél. : 05 53 68 08 68 Email : [email protected] www.villascopia.com Date du document : 2014