La guerre de 14-18 : on s'y prépare depuis le début de la 3ème République La gymnastique à Villefranche en est un exemple Préambule : Il n'est pas question pour moi de parler ici des bataillons scolaires. C'est un autre sujet que je ne peux traiter ici. Il m'est apparu important de parler de ce qui ne s'appelait pas encore sport. C'est véritablement le tâtonnement de sociétés de structures nouvelles qui se cherchent et se trouvent dans une véritable mission nationale, portées qu'elles sont vers le sens du développement du corps par la nécessité du devoir d'Etat. L'Europe sous le second l'Empire : Naissance des nationalismes européens : Italie, Allemagne, Tchécoslovaquie... Modification des puissances européennes : Sadowa 1866 en est l'illustration : Hégémonie de la Prusse, affaiblissement de l'Autriche-Hongrie Origine des sociétés gymnastiques1: La défaite est-elle la cause de ce développement ? La question se pose d'autant qu'à la fin de l'Empire de Napoléon III, certains s'interrogent sur la formation physique de la jeunesse. Des choses se passent dans toute l'Europe et l'on parle un peu partout d'éducation gymnastique1. Nous avons un retard en France indéniablement, retard...voire absence totale. Deux mouvements européens en ce XIXème siècle, vont avoir une influence sur le développement du corps et donc de la gymnastique en France : le Turneverein et les sokols. 1 -Les Turneverein sont des cercles de gymnastique allemands. C'est un mouvement patriotique allemand né à la fin du XVIIIème siècle mais qui a pris son développement sous l'occupation française de 1811 à 1813. Il s'agissait d'un réseau qui regroupait sous l'allure innocente de sociétés gymnastiques des organisations patriotiques pan germaniques et paramilitaires. L'objectif était de former une génération d'hommes disciplinés, en pleine forme physique, disposés à combattre pour le redressement de l’Allemagne et pour la revanche contre l'occupation française. La Prusse a joué alors un rôle moteur. Pour l'époque qui nous concerne, c'est à dire fin du second Empire et début de la 3ème République, notons qu'en Allemagne : • 1861, festival de Berlin : 6000gymnastes, • 1863, 20 000à Leipzig, • 1864, 170 000 adhérents, • 1896, 550 000 adhérents. 2- Les sokols (mouvements tchèques) Le sokol est un mouvement nationaliste tchèque fondé le 16 février 1862 par Miroslaw Tyrs et Jindrich Fügner. Influencé par la Grèce antique, et le Turneverein allemand, il mêle activités sportives et culturelles avec le patriotisme. Il est indissociable de la renaissance nationale tchèque. Il est étroitement lié à la fondation de l'état tchécoslovaque et à ses destinées. Les slétys (rassemblements sportifs de masse) réunissaient jusqu'à 500 000 participants. Ils jouèrent un rôle majeur pour forger et diffuser l'identité nationale tchèque sous l'Empire Austro-Hongrois. 1 Le mot gymnastique est adjectif à cette époque. L'adjectif gymnique arrivera une quinzaine d'années plus tard. La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 1 sur 9 Ce mouvement se développera dans toute l'Europe et en France, le premier Sokol aura lieu à Paris en 1892. Voici ce qu'en disait l'Association tchèque des Sokols en 1912 : Le mouvement sokol est une organisation nationale qui cultive la gymnastique pour donner au peuple des fils sains et forts, unissant l'éducation physique à l'éducation morale, par une culture systématique de la beauté, de la morale et de la bravoure, pénétrée de l'esprit national et démocratique. Et en France ? Un homme se bat pour que le développement du corps se fasse en notre pays. Cet homme, c'est : Eugène Paz (1835-1901) Enseignant au lycée Condorcet, il fonde en 1859 la société parisienne : « les Amis de la gymnastique ». Il publie en 1865, « la santé de l'esprit et du corps par la gymnastique », s'inspirant de la gymnastique suédoise de Pehr Ling. Enthousiasmé par ce qu'il découvre en voyageant, il publie une revue : « Le moniteur de gymnastique » avec une devise : « Fraternité, moralité, santé ». A noter que dans une société de gymnastique, le moniteur, vu par lui, prend le nom de gymnasiarque. Il souhaite que chaque société aie son gymnasiarque Il peste contre cette jeunesse française qui s'étiole... Paz Eugène est chargé en 1868 par le ministre de l'instruction publique de l'époque, M. Victor Duruy, d'une mission : « Aller dans toute l'Europe étudier l'enseignement de la gymnastique ». Après Sadowa, c'est le triomphe de l'hégémonie du corps par la gymnastique face à l'étiolement, le mauvais vouloir, l'inertie. Il faut dépasser les jeux de foire tels le jeu de l'oie à tuer les yeux bandés,... chercher un œuf avec la bouche dans la farine les yeux bandés,... Il part dans toute l'Europe. Il mesure entre autre, le nombre des sociétés de gymnastique : Constat : Allemagne 2183 sociétés gymnastiques. Belgique 20 France 8 Il s'enthousiasme pour une pratique du corps loin de l'acrobatie et formatrice de l'homme. On s'adresse partout, de la Suède à l'Angleterre, de la Hollande à l'Autriche-Hongrie à des êtres de 16 ans jusqu'à.... Rien n'est précisé en conclusion des âges. Il enquête en fait pour tous les âges de l'école , collège, lycée jusqu'aux sociétés extérieures au système scolaire qui sont d'abord sa préoccupation. Un mot sur Victor Duruy : Victor Duruy professeur d'une grande érudition grecque et latine, agrégé, professeur à polytechnique, a été un passeur dans le développement de l'éducation puisqu'il mit en place sous l'Empire, les éléments dont se servira Jules Ferry : écoles de filles obligatoires pour les communes de plus de 500 habitants, gratuité encouragée.. Il fonde en 1868, l'Ecole des Hautes Etudes. Jules Ferry fera encore appel à M. Duruy pour la mise en place du conseil supérieur de l'instruction publique. La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 2 sur 9 Mais en ce qui concerne la gymnastique, suite au rapport de Paz remis le 18 avril 1868 à Victor Duruy, l'empereur confirme un décret proposé par son ministre, le 3 avril 1869 : « Désormais, la gymnastique fait partie des programmes des lycées, collèges et écoles ». 13 enseignants sortiront la première fois sur 60 candidats ! Après la défaite de 1870, Paz reprend ce rapport qui sera publié dans sa revue, « le moniteur de gymnastique ». Cette conclusion porte en germe l'évolution de l'esprit de la maîtrise du corps vers un service qui sera celui de la nation , du pays, donc vers la patrie. « Sous l'Empire, d'innombrables Sociétés se vouaient au culte de la musique. C'est bien mais, pour que l'œuvre orphéonique soit frappée au coin du vrai patriotisme, il faut qu'à l'émollient dont parle Platon, la musique, elle joigne le fortifiant dont parle le philosophe grec, la gymnastique. Les évènements ont ainsi marché depuis deux ans que bien des vérités paraissent à tous simples et nécessaires....Il y avait dans ce dédain des choses de la gymnastique un aveuglement qui nous a poussé vers l'abîme. Il était si doux et si facile d'être une génération frivole... » Donc, les objectifs poursuivis sont : être ensemble, être fort, discipliné, aimer sa patrie. Mais tout ne se met pas en œuvre aussi facilement pour Eugène Paz et les premières sociétés qui se créent n'auront pas la tâche facile, car le fisc s'y met et demande aux sociétés de payer l'impôt. Je ne suis pas sûr qu'on parlait ici de niche fiscale. !!.Des réactions violentes se font jour. Au 20 février 1873, on compte 50 sociétés de gymnastique en France. C'est l'année où Eugène Paz met en place l'Union Fédérale des Sociétés de Gymnastiques de France Devise : discipline. Car c'est cette année qui est véritablement charnière dans l'évolution des sociétés gymnastiques. Des sources de cette évolution ? On les trouve dans les lettres échangées entre les associations et Eugène Paz : Deux points référents : deux lettres : Reims et Strasbourg Compte-rendu de la Fête de Reims : « Un tel dévouement inspiré du plus pur patriotisme... » 25 novembre 72 L' Union Fédérale de France est marquée par cet état de fait qui oriente les activités gymnastiques qui avaient eu du mal à se développer vers ce que l'on appellera la revanche. Première fois que l'on trouve le mot patriotisme dans la vie gymnique. J'ai retrouvé un second moment crucial et référent : une lettre de Strasbourg du 10 mars 1873 qui tout en faisant allégeance et joie de communiquer avec ses amis de l'Union Fédérale, l' informe des difficultés qui arrivent avec la nouvelle frontière qui va ainsi séparer l'Alsace-Moselle de la France. (P. 77 courrier de Strasbourg à M. Paz dans le « moniteur de la gymnastique ».) La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 3 sur 9 Les trois sociétés alsaciennes qui ont vécu la vie de la France gymnastique, s'appelaient : • L'ancienne créée en 1864 • La fraternelle créée en 1868 • L'Union créée en 1869. Strasbourg annonce que deux sociétés gymniques allemandes s'installent en leur ville sous la pression de l'Etat allemand. La séparation est faite. Dans la désolation des Alsaciens de Strasbourg. Toutes les sociétés créées avant la guerre de 1870, avaient des noms simples : Elles s'appelaient sociétés de …, du nom de la ville, ou bien du nom de ses habitants ( L'Amiénoise, la santone, la saintmandéenne). Des noms qui rassemblent comme si dessus à Strasbourg. Les sociétés qui se créent alors, après 1872 s'appellent entre autres : • L'Alsacienne-Lorraine de Paris, • La tricolore, • La Gauloise, • La sentinelle, • La Patriote, • Union et Patrie de Chalon s/S, • La Nationale dijonnaise, • La jeune République • Les Allobroges, de Chambéry • La revanche Et à Villefranche ? La première société gymnique s'appellera « L'Avant-Garde ». Elle s'installera rue des jardiniers prolongée. L'Avant-Garde est crée le 12 juin 1877. Devise : « amitié, travail, espérance » Le 15 novembre 1881 l'Avant-Garde est admise à l'Union Fédérale des Sociétés de Gymnastique de France en même temps que la Beauvaisienne de Beauvais L'Avant-Garde dans ses statuts précise : But de la société : • Développer les forces du corps, • Se préparer en vue du service militaire obligatoire, faire des hommes agiles et robustes, aptes à fournir par la suite des cadres solides pour l'armée française. • Entretenir des liens d'amitiés entre les jeunes gens de la ville. La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 4 sur 9 • Toute discussion religieuse est interdite. Conditions d'admission : • être âgé de 16 ans, • jouir d'une bonne réputation, • être présenté par deux membres • être agréé par le Comité( composé de 7 Membres élus en AG • verser immédiatement une mise d'entrée de 3 francs L'Espérance se crée par dissidence en avril 1882 Sa devise : « Union et patrie » Sa devise est en soi, le signe d'une orientation nouvelle par l'introduction du mot patrie. Le 15 avril 1882,L'espérance de Villefranche est admise à l'Union Fédérale des Sociétés de Gymnastique. A noter qu'elle est reçue avec 6 autres sociétés : L'Avenir d'Aix en Othe (Aube), L'Avenir de Vouziers, Les sans-soucis de Paris, La Martial de Paris, La Patriote de Paris (Passy), Les XXI de Bar le Duc. Des rencontres nationales ont lieu, au Havre cette année là.: Rapport du jury des épreuves au Havre les 14 et 15 août 1881 : Des épreuves apparemment libres : • Les exercices spéciaux :Joinville et les bâtons, énergie, souplesse et précision • Paris avec les mouvements de mils souplesse et élégance déployée, • Paris barres en fer • Reims barres en fer et massues, • Reims, tournois et poses de gladiateurs avec boucliers et poignards plus des nouveautés de boxe. • maniements d'armes Le jury s'élève contre les gymnastes peu disciplinés et peu fidèles aux programmes qui se livrent à des productions fantaisistes pendant que leurs camarades s'attachent aux mouvements ordonnés. Ils sont ridicules aux yeux des gymnastes sérieux. C'est une atteinte réelle portée à la gymnastique que la rabaisser au niveau d'exhibitions à sensation, simples distractions... Le 23 novembre 1881, Paul Bert bien connu de Claude Bernard, ministre de l'instruction publique et des cultes ( 14 novembre 1881- 30 janvier 1882) a reçu les différents corps de son administration. A la commission de gymnastique La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 5 sur 9 et d'exercices militaires, il a adressé les paroles suivantes : « L'éducation militaire de la jeunesse française est pour moi une affaire de premier ordre. Entre la civilisation qui développe chez le citoyen le goût du bien-être, l'instinct de la conservation, le sentiment de l'indépendance et des droits civiques, et , d'autre part, les besoins de la nation qui exige en nous tous un esprit de discipline et d'abnégation, il y a une sorte d'opposition. Il n'est pas impossible d'y mettre fin, mais il faut s'y prendre dès l'école en associant étroitement l'enseignement civique à l'enseignement militaire. Ce dernier enseignement, il faut le prolonger par une sorte d'éducation militaire de persévérance jusqu'à l'âge de l'entrer en régiment »... rôle des sociétés de gymnastique. Le 7 décembre 1881 Le ministre de la guerre écrit à M. Félix Faure, sous-secrétaire d'Etat au ministère du commerce, Président de l'Union Fédérale des Sociétés de Gymnastique : « ...vous demandiez à mon prédécesseur, certains privilèges en faveur des jeunes gymnastes qui arrivent sous les drapeaux, munis d'un brevet d'instruction militaire délivré par la société dont ils font partie...les chefs de corps pourront désormais tenir compte pour les jeunes soldats, du brevet que les société délivrent ». On est très loin de ce qui deviendra la gymnastique sportive avec ses six agrès. On veut des êtres forts et disciplinés. Le congrès du 3 mai 1882, est intéressant à plus d'un titre puisque pour la première fois il est question d'hommes et de femmes sans pourtant aller plus loin. Dans la première partie, anatomie et physiologie, il est question des principes généraux qui doivent caractériser la pratique de la gymnastique pour les deux sexes, à toutes les périodes de la vie, enfance, adolescence, virilité, vieillesse. Dans la deuxième partie, les questions concrètes de la pratique gymnique se posent : Sujet : Etude et débats contradictoires sur les exercices gymniques : • des appareils ou engins qui doivent être employés de préférence et de ceux qu'on doit proscrire comme inutiles ou nuisibles. • des exercices d'assouplissement et d'ordre, de l'emploi du chant accompagnant ces exercices, des marches et courses gymnastiques,... • du maniement des armes et de l'escrime; à quel âge le fusil, l'épée et le sabre peuvent -ils utilement être mis entre les mains des jeunes gens du point de vue gymnastique et patriotique L'année suivante : Discours du Maire de Dieppe 1er juillet 1883 lors de la fête Fédérale Nationale « … C'est pour nous une nouveauté pleine de charme et d'attrait que de voir réunies en si grand nombre, ces jeunes sociétés, nées d'hier sous le souffle puissant d'un sentiment généreux qui chaque jour grandit davantage en France et qui rendra à notre cher pays sa grandeur et sa puissance un instant voilées. Oui, c'est le patriotisme qui a inspiré la formation de ces sociétés de gymnastique qui se compte maintenant par centaines en France et dont il nous est donné aujourd'hui d'admirer la bonne organisation, la tenue correcte et martiale. La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 6 sur 9 Soyez donc les bienvenus Messieurs les gymnastes, vous qui venez du centre, du nord, vous surtout qui venez de l'est, pays vers lequel se portent sans cesse nos regards d'espérance. » Que fait-on dans ces Sociétés gymniques ? • Il faut devenir fort : Donc on se prépare à tout se qui constituera d'en l'entre deux guerres l'Hébertisme : marche, course, saut, grimper, sauter, franchir, lancer, • Etre discipliné : travailler ensemble : Mouvements collectifs en grand espace, ce que l'on appelle les mouvements préliminaires généraux qui deviendront les sokols. Matériel : • Portique multi usages conseillé • Barres fixes juxtaposées • Cheval de bois avec cou, croupe et sabots... • Barres parallèles juxtaposées... La tenue : • Identique pour tous avec un pantalon ( ce pantalon est d'ailleurs appelé aujourd'hui sokol!) et un maillot de corps blanc. • Un béret sur lequel est fixée une insigne au nom de la société.. • Un écusson sur le maillot, toujours insigne de la société. Avec son appartenance locale. Des épreuves : • Les mouvements d'ensemble qui seront pratiqué par sections d'associations avec rigueur et homogénéité. • Rigueur toute militaire qu'on en juge : repos /fixe/ sans armes... ! • Tremplin rigide seulement incliné( réaction à une exhibition norvégienne utilisant un tremplin à ressort à Amiens en 1881) • Reck (barres fixes) : successions d'attitudes à faire ensemble sur plusieurs barres fixes juxtaposées • Barres parallèles • Escrime, boxe en mouvements d'ensemble simultanés. • Course à pied : qu'on en juge. Course en section de 8 gymnastes rigoureusement groupés sur 1600 mètres. Autre épreuves • Le lancer de la gueuse. • Le porter haltères • Le saut : En longueur : un pied (à l'arrêt ), pied droit, pied gauche, pieds joints... En hauteur : un pied à l'arrêt , pieds joints... • Le défilé de toutes les associations se fait à travers la ville. Les récompenses : • Des médailles qui illustrent les devises et les attitudes. • Des couronnes à feuilles de chêne ou d'olivier. • Des coupes. Des bronzes fréquents. • La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 7 sur 9 La manière : • Au pas en groupes dans les épreuves sur agrès , simultanées. Fixe et repos rythment les début et fin d'épreuve. • Les mouvement d'ensemble au sol ou aux appareils sont une succession d'attitudes rigides. • Un drapeau français marqué au nom de la ville et de l'Association est présent à chaque sortie. • Présence de l'armée par ses généraux et officiers aux manifestations. L'Avant-Garde fusionne en 1911 avec l'Espérance pour donner l'Union Gymnique. Celle-ci rappellera que l'Avant Garde dont elle est issue fut agréée par le ministère de la guerre le 29 avril 1909 avec le numéro 1114 La Jeune Garde sera créée en 1911 par suite de la création d'une fédération d'obédience religieuse suite à la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Sa devise : « Dieu et Patrie » Se créeront à la même époque : L'Elan de Lyon, La Jeanne d'Arc à Caluire, L Patriote Saint-Denis à la Croix Rousse ... Les associations féminines se créeront dans l'entre deux guerres. Nous n'en parlerons pas aujourd'hui. Il faut conclure : Une mort sur le champ de bataille va nous en donner l'illustration. De la gymnastique à la guerre : La mort sur le champ de bataille de Mallier gymnaste du Lyon-Gym Lors du cinquantenaire de la fédération du Sud-Est créée en 1884, donc en 1934, on évoqua la réussite ( tragique) d'un parcours exemplaire amenant un gymnaste à l'armée avec une préparation réussie : Mallier, gymnaste de Lyon-Gymnaste/. Le livre d'or publié en 1834 à l'occasion du centenaire de la fédération du Sud-Est nous le donne en exemple. La Fédération du Sud-Est constituait « le plus beau rameau » de l'Union Fédérale des Sociétés de Gymnastique de France : 174 sociétés ! 30 000 mobilisables en 1914. Que dit-on ? Ce fut un gymnaste de la fédération du Sud-Est, le camarade Mallier du Lyon-Gymnaste de Lyon, qui fut de La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 8 sur 9 tous les soldats de France, le premier décoré de la croix de guerre pour sa belle conduite devant l'ennemi.. Ce fut son chef le colonel Driant, qui établit le rapport sur la conduite héroïque de Mallier de la citation suivante : « Mallier, clairon réserviste, atteint dès le début de l'action, dans la nuit du 24 décembre, d'une grave blessure, est tombé entre l'ennemi et nos réseaux de fils de fer, à quelques mètres de nos tranchées, a entonné la Marseillaise et a crié à ses camarades qui n'osaient pas tirer de peur de l'atteindre, : » Qu'est-ce que ça peut bien faire, tirez, tirez ! Vive la France ! ». Après la rafale, a répondu à ses camarades qui lui demandaient, s'il était toujours là : « Oui ! Je suis toujours là, je viens de recevoir une de vos balles, mais je n'y suis pas encore cette fois. Les voilà qui reviennent. Ils sont tout près de moi. Allez-y ! Tirez ! Vive la France ! Il est mort au point du jour, toujours à la même place ». Un général présent à l'orée de cette guerre de 1914- 18 qui se préparait :disait alors : Faites nous des hommes, nous en ferons des soldats. Mais on peut ajouter que Driant avait pour supérieur le général Degoutte, originaire de Charnay et enterré à Miribel dans l'Ain. Maurice Saulnier, 21 février 2014 La guerre de 14-18 et la gymnastique.doc Page 9 sur 9