Programme 2e semestre 2012 : war studies en France

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Programme 2e semestre 2012 :
7 mars : Les war studies : enjeu de la constitution d’un champ disciplinaire
en France
bibliographie de la séance
Emmanuelle Cronier (Docteur histoire contemporaine, University of Birmingham, Centre for
War Studies) et Benjamin Deruelle (Docteur histoire moderne, Prag, Université Paris 1), Les
war studies dans le monde anglo-saxon
Julien Alerini (Doctorant histoire moderne, Prag, Université Paris 1) et Raphaëlle Laignoux
(MCF histoire ancienne, Université Paris 1), La nouvelle histoire bataille : un monde éclaté ?
Svetlana Zasova (Docteur en droit, Responsable de projets et chercheur en droit international
Université Paris 1), Le regard des juristes sur l’étude de la guerre
Bruno Gombert (Doctorant histoire ancienne, Université Paris 1), Sociologie et polémologie,
l’école de Gaston Bouthoul
Sümbül Kaya (Doctorante en sciences-politiques, Université Paris 1), Les sciences-politiques
et l’étude de la guerre
28 mars : La guerre et la paix : quelles définitions ?
Thomas Lindemann (Professeur à l'université d'Artois, CERAPS Lille 2), La nonreconnaissance de la guerre et la guerre pour la reconnaissance
Résumé : Contrairement à une idée largement répandue, les conflits entre Etats ou organisations para-étatiques
n'ont pas diminué entre 1991-2011 par rapport aux vingt années précédentes. On peut citer à titre d'exemple la
guerre du Golfe de 1991, celle de l'ex-Yougoslavie (1992-1995), le conflit du Haut Karabakh entre l'Arménie et
l'Azerbaïdjan (1993-1994), le conflit israélo-palestinien, la guerre entre l'Erythrée et l'Ethiopie (1998-2000), la
guerre du Kosovo (1999), les guerres américaines post-11 septembre ou encore l'intervention armée de la France
et de la Grande-Bretagne contre la Libye du colonel Kadhafi (2011). Notre communication tente d'abord
d'expliquer l'euphémisation voire la négation de la violence inter-étatique dans les discours des décideurs
politiques et des « experts stratégiques ». Nous retracerons plus en détail leurs opérations de « re-labellisation» de
la violence. Nous proposerons aussi des pistes pour expliquer la persistance de la « guerre » dans l'après-guerre
froide. Nous faisons l'hypothèse que la notion de « déni de reconnaissance », telle qu'elle a été travaillée
notamment par A. Honneth, apporte un éclairage sur le déclenchement des guerres contemporaines.
Bibliographie :
Thomas Lindemann, Erik Ringmar, The International Politics of Recognition, Paradigm , Yal Series, 2012, 256 p.
Thomas Lindemann, La guerre, Paris, Armand Colin, 2010, 190 p.
Thomas Lindemann, Causes of War. The Struggle for Recognition, ECPR, Colchester, 2010, 176 p.
Hélène Tigroudja (Professeur à l'université d'Artois, Lille 2), L'état de guerre au regard du
droit. Définitions et conséquences juridiques
Résumé : Helene Tigroudja évoquera,
notamment, le glissement vers la notion de conflit armé (et la
raison), ainsi que les éléments d'identification posés par le juge international notamment, pour
distinguer cet état de guerre ou de conflit de l'état de "paix".
Bibliographie :
Numéro spécial de la RICR 2009 (n°873), "La typologie des conflits". Disponible en ligne ici.
Tigroudja, Helene, "Quel(s) droit(s) applicable(s) à la « guerre au terrorisme » ", Annuaire
français de droit international, 48 (2002), pp. 81-102. Disponible en ligne ici.
4 avril : Gestion de crise : à la frontière du militaire et de l’humanitaire
Pierre Salignon (Directeur de l'action humanitaire, Médecins du Monde), Les opérations de
secours en ex-Yougoslavie, 1991-1995 : enjeux humanitaires et militaires
résumé :
Je me propose au travers de mon expérience de terrain en ex-Yougoslavie d'apporter un éclairage sur la relation
entre le monde de l'humanitaire et celui du militaire sur la base du témoignage que j'ai été amené à délivrer dans
le cadre de la mission d'information sur le massacre de Srebrenica organisée par le parlement français.
http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/srebrenica/audition20.asp. Au moment même où les violences
contre les civils se poursuivent en Syrie et où l'accès des humanitaires aux civils est interdit, les dilemmes
rencontrés en ex-Yougoslavie ont été et restent une source de réflexion et d'adaptation dans le cadre de mes
responsabilités de dirigeant associatif pour penser la relation entre humanitaires et militaires dans des situations
de crises diverses (conflit armé ou catastrophes naturelles) ; « faute d'un dialogue continu et transparent, il y a une
défiance qui s'installe entre les ONG et l'Etat français. A la fois sur la protection de nos représentants sur le terrain,
et sur les questions touchant à l'accès aux populations. Il y a nécessité d'une discussion urgente. »
Bibliographie :
Revue humanitaire/25, Dossier "L'humanitaire à venir", juin 2010, http://humanitaire.revues.org
Le Monde, 7 Août 2010, Débat, « Aider Haïti à sortir de la dépendance humanitaire », avec Luc Evrard,
journaliste ; Revue Humanitaire 27, dossier « Haïti, sortir de la dépendance humanitaire ? » Décembre 2010 dont
article, « Haïti, tenez vos promesses ! » P. Salignon et le Docteur Olivier Bernard, Président de MDM ;
http://humanitaire.revues.org
Sri Lanka: "Sri Lanka, behind closed doors", ODI Humanitarian Practice Network website www.odihpn.org,
October 2009;« Au Sri Lanka, un inacceptable huis clos, Compter les morts au Sri Lanka remet-il les
représentations humanitaires en question? », www.slate.fr, septembre 2009 ;
omalia: ODI Humanitarian Practice Network "Somalia, the humanitarian trap, part II", Pierre Salignon, ODI HPN
http://www.odihpn.org/report.asp?id=3220 and http://reliefweb.int/node/438515
R Brauman & Pierre Salignon, Iraq: in Search of a "Humanitarian Crisis" April 16, 2004,
https://www.doctorswithoutborders.org/publications/article.cfm?id=1385&cat=ideas-opinions
Afghanistan, l'humanitaire assassiné, http://www.msf.fr/actualite/articles/afghanistan-humanitaire-assassine
Une iTW radio en lien avec le sujet : - http://www.rfi.fr/emission/20110409-pierre-salignon-directeur-generalaction-humanitaire-medecins-monde
2 mai : Violences de guerre : une approche historique du combat
Xavier Lapray (Docteur en histoire antique, Université Paris 1), Violence des batailles :
perspectives historiographiques et méthodologiques à partir du cas romain
résumé :
Après une présentation critique des nouvelles approches sur la bataille antique, on explorera trois manières
d’aborder cet objet à partir du cas romain. Un premier volet sera consacré à l’analyse des discours antiques tenus
sur les batailles et à la façon dont l’historien peut recourir à des disciplines extérieures à sa spécialité – comme la
théorie littéraire, la linguistique ou la narratologie – pour étudier la parole des Anciens sur les affrontements armés.
Un deuxième volet exposera les différentes méthodes pour approcher la violence des combats antiques : les sources
archéologiques seront privilégiées et l’on présentera la manière dont les historiens peuvent faire appel à
l’anthropologie, à la médecine ou à des méthodes comparatistes pour aborder le phénomène de la violence armée.
On montrera dans un troisième temps les apports que peut fournir la sociologie contemporaine, notamment la
sociologie de l’action et la sociologie pragmatique, dans l’analyse des comportements au combat.
Bibliographie :
Jean KEMPFER, Poétique du récit de guerre, Paris (José Corti), 1998.
Jon E. LENDON, « The Rhetoric of Combat : Greek Military Theory and Roman Culture in Caesar’s Battle
Descriptions », Classical Antiquity, 18 (2), 1999, p. 273-329.
Philipp SABIN, « The Face of Roman Battle », Journal of Roman Study, 90, 2000, p. 1-17.
Everett L. WHEELER, « Firepower : Missile Weapons and the “Face of Battle” », Electrum, 5, 2001, p. 169-184.
Journal of Roman Military Equipment Studies, 11, 2000 (Re-enactment as Research. Proceedings of the Twelfth
International Roman Military Equipment Conference, South Shields, 1999).
Philipp W. M. FREEMAN etAnthony POLLARD (éd.), Fields of Conflict : Progress and Prospect in Battlefield
Archeology, Oxford (Archaeopress, « BAR International Series » N°1530), 2001.
François DUBET, Sociologie de l’expérience, Paris (Seuil), 1994.
Mohamed NACHI, Introduction à la sociologie pragmatique : vers un nouveau style sociologique ?, Paris (Armand
Colin), 2006.
Alexander Watson (Docteur en Histoire, Boursier Marie Curie, Université de Varsovie),
Motivation, violence et résilience dans les armées britanniques et allemandes en 1914-1918
résumé :
This paper discusses how psychology and sociology can assist the historian studying battlefield violence. It
focuses on the historiography of the First World War; a field which in recent decades has been the subject of a
particularly intensive and innovative international research effort. The paper briefly examines the shortcomings
of the ‘new military history’, which draws on tools of social and cultural history in order to analyse events on the
battlefield. It explains how historians, including the current author, have recently sought to overcome these
problems by incorporating into their work theoretical and empirical research in sociology and psychology. The
paper explores what research from these fields has to offer historians, and addresses the challenges of employing
such interdisciplinary methodology in a historical study. It argues that such approaches are necessary in order to
reach a deeper understanding of past battlefield violence.
Bibliographie :
Ashworth, T., Trench Warfare 1914-1918. The Live and Let Live System, London, Macmillan, 1980, 2000.
Roper, Michael, The Secret Battle. Emotional Survival in the Great War, Manchester and New York, Manchester
University Press, 2009.
Shils, E.A. and Janowitz, M., ‘Cohesion and Disintegration in the Wehrmacht in World War II’, Public Opinion
Quarterly, Vol. 12, No. 2 (Summer 1948), pp. 280-315.
Smith, Leonard V., Between Mutiny and Obedience. The Case of the French Fifth Infantry Division during World
War I, Princeton, New Jersey, Princeton University Press, 1994.
Watson, Alexander, Enduring the Great War. Combat, Morale and Collapse in the German and British Armies,
1914-1918, Cambridge, Cambridge University Press, 2008.
16 mai : Une approche anthropologique : mémoire et guerre
Joel Candau (Professeur d’anthropologie, Université de Nice), Tragédies, mémoire et
métamémoire
résumé :
Les tragédies collectives, guerres ou catastrophes, sont propices à l'émergence d'une mémoire partagée ou
revendiquée comme telle. Après avoir rappelé les conditions d'un partage réel des représentations du passé, je
prendrai appui sur la distinction entre trois catégories anthropologiques de la mémoire - protomémoire, mémoire
dite de haut niveau, métamémoire - pour illustrer i)la force et la fonction du discours métamémoriel dans la
mémoire des tragédies, ii)la tension constante entre une métamémoire fermée et une métamémoire ouverte.
Bibliographie:
Joël Candau, « Les formes partagées des affects olfactifs : des protoaffects aux affects
représentationnels », Noesis, n° 16 (2010), p. 129-154.
Joël Candau, « L’anthropologie, science historique et naturelle de la culture », Al Misbahia, vol. 8
(2009), p. 115-140.
Joël Candau, Anthropologie de la mémoire, Paris, Armand Colin, 2005, 198 p.
Joël Candau, Mémoire et expériences olfactives. Anthropologie d’un savoir-faire sensoriel, Paris, PUF,
2000, 162 p.
Joël Candau, Mémoire et identité, Paris, PUF, 1998, 226 p.
6 juin : Séance de bilan et choix d’un thème pour l’année universitaire
2012-2013
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