Les nombres premiers hyperboliques et la conjecture de Goldbach Hughes Moreau Superviseur : Prof. Dominic Rochon Université du Québec à Trois-Rivières Remerciements Nombres premiers Je remercie mon professeur et directeur de recherche Dominic Rochon qui m’a grandement aidé, les élèves avec lesquels j’ai discuté de mon projet, ainsi que l’UQTR de me permettre de me développer en tant qu’étudiant des cycles supérieurs. Un nombre est premier s’il n’a que 1 et lui-même comme diviseurs. Les premiers de la liste sont 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17… Un nombre est composé s’il a un diviseur différent de 1 et de lui-même. Il y a des ensembles de nombres différents des réels, mais qui les incluent à la fois : les complexes, les hyperboliques, etc. Fait surprenant : dans les complexes, le nombre 5 est composé, mais 3, 7 et 11 restent premiers. Dans les hyperboliques, seulement 2 est premier, aucun autre nombre entier ne l’est. Dans le but de trouver les nombres premiers, la théorie des nombres a été étudiée en lien avec les ensembles choisis. De la façon dont on définit les nombres premiers hyperboliques, on retrouve une conjecture très intéressante qui les relie aux nombres réels : la conjecture de Goldbach. Références De Koninck, J.-M., & Mercier, A. (1994). Introduction à la théorie des nombres. (Modulo, Ed.). Mont-Royal (Québec). Wagon, S. (1991). Mathematica in action. (W. H. Freeman and Company). New York (USA). Shapiro, M., Struppa, D. C., Vajiac, A., & Vajiac, M. B. (2012). Hyperbolic numbers and their functions. Fasc. Matematica, XIX(1), 265–283. Sobczyk, G. (1995). The hyperbolic number plane. The College Mathematics Journal, 26(4), 268–280. http://doi.org/10.2307/2687028 Complexes Hyperboliques triviaux Hyperboliques non triviaux Goldbach Les complexes sont de la forme 𝒛 = 𝒙 + 𝒚𝒊 , où 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ et 𝒊𝟐 = −𝟏. Ils forment un corps. On retrouve les réels si 𝑦 = 0 . Le module est exprimé par 𝑧 = 𝑥 2 + 𝑦 2 , qui n’est nul autre que la relation de Pythagore. Comparativement aux réels qui n’ont que deux unités, 1 et −1, les complexes en ont quatre : 1, −1, 𝑖, −𝑖. Une unité est abrégée par le symbole 𝐼. Un associé d’un nombre 𝑧 est un nombre 𝑤 qui respecte 𝑧 = 𝑤𝐼. On se restreint aux entiers de Gauss 𝔾, où 𝑥, 𝑦 ∈ ℤ. Les premiers complexes sont 𝑧 ∈ 𝔾 tels que : 1) 𝑧 (ou 𝑖𝑧) est un entier premier congru à 3 modulo 4; 2) 𝑧 2 est un entier premier sans que 𝑧 soit un associé d’un entier premier. Les hyperboliques sont de la forme 𝒛 = 𝒙 + 𝒚𝒋, où 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ et 𝒋𝟐 = 𝟏. Ils forment un anneau unitaire commutatif. On retrouve les réels si 𝑦 = 0. Les unités sont 1, −1, 𝑗, −𝑗. On a une base idempotente qui rend 1+𝑗 1−𝑗 ∗ les calculs intuitifs en prenant 𝑒 = et 𝑒 = . 2 2 Ainsi, 𝑥 + 𝑦𝑗 = 𝑥 + 𝑦 𝑒 + 𝑥 − 𝑦 𝑒 ∗ = 𝛼𝑒 + 𝛽𝑒 ∗ . L’addition et la multiplication sont 𝑧1 + 𝑧2 = 𝛼1 + 𝛼2 𝑒 + 𝛽1 + 𝛽2 𝑒 ∗ et 𝑧1 𝑧2 = 𝛼1 𝛼2 𝑒 + 𝛽1 𝛽2 𝑒 ∗ . Comme dans les complexes, on se restreint aux entiers ℤ 𝑗 , 𝑥, 𝑦 ∈ ℤ, c’est-à-dire 𝛼 et 𝛽 sont de même parité. Les premiers hyperboliques triviaux sont : 2, 2𝑘 𝑒 + 2𝑒 ∗ , 2𝑒 + 2𝑘 𝑒 ∗ , 𝑝𝑒 + 1𝑒 ∗ et 1𝑒 + 𝑝𝑒 ∗ et leurs associés, où 𝑘 ∈ ℕ∗ \{1} et 𝑝 est un premier impair. Le module hyperbolique est 𝑧 𝑗 = 𝑥 2 − 𝑦 2 . On se restreint à l’ensemble suivant : ⋈ = {𝑧 = 𝛼𝑒 + 𝛽𝑒 ∗ ∶ 𝑧 𝑗 > 0 et 𝛼, 𝛽 ∈ ℤ\{−1,1}}. On définit les hyperboliques non triviaux : ℙ = 𝑧 = 𝛼𝑒 + 𝛽𝑒 ∗ ∶ 𝛼 et 𝛽 sont des entiers premiers . Dans les non triviaux, on se concentre sur les diviseurs qui appartiennent à ℙ et non dans ℤ 𝑗 au complet. Les premiers hyperboliques non triviaux sont tous les nombres de l’ensemble ℙ. En fait, ceux-ci sont les seuls à admettre dans l’ensemble ⋈ uniquement eux-mêmes et leur associé comme diviseurs appartenant à ℙ. Christian Goldbach, mathématicien russe, a écrit à Euler et lui a introduit sa conjecture : tout nombre pair supérieur à 2 peut s’écrire comme la somme de deux nombres premiers. Cette conjecture était rédigée dans une lettre envoyée en 1742. Non démontrée, elle a toutefois été vérifiée pour les nombres pairs inférieurs à 4 × 1018 . Résultat Théorème : La conjecture de Goldbach est vraie si et seulement si 𝑅𝑒 ℙ = ℤ\{−1,0,1}. On regarde la composante 𝑥 (colonne). Les hyperboliques peuvent être représentés par la 𝛼+𝛽 𝛼−𝛽 relation suivante : 𝑧 = 𝑥 + 𝑦𝑗 = + 𝑗. Or, 𝛼+𝛽 2 2 2 𝑅𝑒(𝑧) = = 𝑥 implique 𝛼 + 𝛽 = 2𝑥 . En d’autres mots, par la conjecture de Goldbach, il existe un 𝑧 ∈ ℙ pour tout 𝑥 ∈ ℤ\{−1,0,1} . Il existe néanmoins un 𝑧 ∈ ℙ pour tout 𝑥 jusqu’à 2 × 1018 . Conclusion Les nombres premiers non triviaux semblent aussi s’adapter à la conjecture symétrique de Goldbach : la conjecture de Polignac. Celle-ci dit que tout nombre pair est la différence de deux nombres premiers consécutifs. À la place de regarder la composante 𝑥 (colonne), on regarde la composante 𝑦 (ligne). Les premiers complexes Les premiers hyperboliques triviaux Les premiers hyperboliques non triviaux