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UE 9 : HORMONOLOGIE –REPRODUCTION
C. REGNIER
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Date : 09/02/2016
Ronéistes :
BERAL Inès
MASSIAU Thibault
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Plage horaire : 08h30-10h30
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Sémiologie de l’hypogonadisme
I.Définitions
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II.Rappels physiologiques
A)Les gonades
B)Les stéroïdes
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III.Hypogonadisme
A)Sémiologie biologique
B)Sémiologie clinique
C)Etiologies des hypogonadismes (on ne sera pas vraiment interrogés
là-dessus, ce n’est pas le sujet principal)
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I.Définitions
Hypogonadisme : affection caractérisée par une insuffisance de fonctionnement des gonades, ici on parle
seulement des gonades (ovaires et testicules). Les gonades ne produisent pas que des androgènes.
Hyperandrogénie : ensemble des symptômes résultant d’une production excessive d’hormones
androgènes. Dans ce cas, on ne parlera pas que des gonades, mais d’une famille d’hormones qui ne
viendront pas forcément que des gonades mais aussi de la glande surrénale. Cela pose problème
essentiellement chez les femmes.
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II.Rappels physiologiques
A)Les gonades
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Les gonades ont une fonction exocrine pour la fabrication des gamètes (spermatozoïdes ou ovules) et une
fonction endocrine pour la production des stéroïdes sexuels (androgènes, œstrogènes et progestogènes).
Glande à la fois exocrine et endocrine = glande amphicrine.
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En ce qui concerne la fonction exocrine, il y a une grande différence entre testicule et ovaire. A partir de
la puberté, les testicules produisent chaque jour 200 à 300 millions de spermatozoïdes, et cette production
diminue à partir de 50 ans.
La fille nait avec son stock de follicules (environ 1 million) et ce stock diminue progressivement tout au
long de la vie à partir de la puberté. Le stock maximal de follicules est donc acquis lors de la vie fœtale.
L’ovaire produit un ovule par cycle menstruel (à peu près 28 jours), jusqu’à la ménopause.
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En ce qui concerne la fonction endocrine, les gonades sont sous le contrôle de l’hypophyse, chef
d’orchestre des glandes endocrines. Les hormones hypophysaires sont la LH et la FSH (ce sont les
gonadotrophines) et ont un effet de stimulation sur les gonades pour la production endocrine des
hormones stéroïdes.
Les testicules fabriqueront des androgènes, mais aussi des oestrogènes en petite quantité. Les ovaires
fabriqueront des oestrogènes et de la progestérone, et un peu d’androgènes qui se retransformeront en
oestrogènes sous l’action de l’aromatase dans les tissus périphériques.
Il existe un rétrocontrôle négatif sur l’hypophyse, qui fait que les androgènes et les oestrogènes vont
faire diminuer la production de la LH et FSH.
Les oestrogènes ont la particularité d’exercer ce rétrocontrôle de manière variable en fonction du cycle
menstruel. En fonction de la période du cycle menstruel la production des œstrogènes, de la progestérone
et des gonadotrophines est très variable. Il y a donc un contrôle très précis de la production de ces
hormones.
Il y a une fabrication pulsatile de la LH et de la FSH qui vont entraîner des pics d’oestradiol et de
progestérone, qui vont commander tout le cycle menstruel et la fabrication des ovules.
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Attention, les androgènes ne sont pas fabriqués exclusivement par les gonades. Les androgènes peuvent
également être fabriqués par la surrénale, avec une stimulation par l’ACTH (ou corticotrophine)
provenant de l’hypophyse et toujours cette capacité de rétrocontrôle mais plus modéré que celui qui a lieu
sur la LH et la FSH.
L’ACTH stimule la surrénale surtout pour la production de cortisol, mais aussi pour la fabrication des
androgènes.
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B) Les stéroïdes
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Dans la classe des stéroïdes, il n’y pas que les stéroïdes sexuels. Il s’agit de :
- Stéroïdes sexuels : androgènes, œstrogènes, progestogènes,
- Glucocorticoïdes comme le cortisol sécrété par la surrénale,
- Minéralocorticoïdes comme l’aldostérone sécrétée aussi par la surrénale.
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Ils ont tous pour précurseur commun : le cholestérol.
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Les androgènes :
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Il y a les précurseurs des androgènes inactifs (qui ont moins d’effets périphériques, peu d’effets
androgéniques) : Delta-4-androstènedione et sDHEA (sulfate de DiHydro Epi Androstérone).
Ces hormones sont dosées dans certains laboratoires.
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- Et les androgènes actifs (principaux responsables des effets androgéniques) :
Testostérone et DHT (dihydrotestostérone). La DHT est formée à partir de la testostérone et transformée
surtout dans le foie et un peu dans la peau : elle est encore plus active que la testostérone grâce à une
liaison forte au récepteur des androgènes.
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Les différentes origines de la testostérone plasmatique sont :
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Les pourcentages de la delta-4-Androstènedione ne sont pas à retenir, ils sont là pour expliquer que le
dosage de cette hormone nous indique si l’origine d’une testostéronémie anormale est plutôt d’origine
gonadique ou surrénalienne (en pratique, chez l’homme on ne s’en sert quasiment jamais).
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Chez la femme, la testostérone est beaucoup moins importante dans le sang que chez l’homme.
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Chez l’homme et chez la femme, les surrénales produisent à peu près la même quantité de testostérone,
mais les testicules en produiront beaucoup plus que les ovaires.
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La sDHEA provient exclusivement des surrénales. Son dosage nous permettra donc en pratique de
privilégier la source surrénalienne d’une hyperandrogénie s’il est augmenté.
La DHT est formée à partir de la testostérone dans le foie (3/4) et dans la peau (1/4). Cela permet
d’expliquer certaines hyperandrogénies d’origine hépatique.
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Rôle des stéroïdes :
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Lors de l’embryogénèse, la différenciation des gonades se fait sous l’effet de facteurs génétiques et
hormonaux. Le testicule a une fonction endocrine qui sert au maintient de sa fonction exocrine (lors de la
spermatogénèse).
Les androgènes servent au maintient de la masse musculaire (Steven Chan Han Tune doit avoir de la
testostérone à ne plus savoir qu’en faire !)
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Les oestrogènes sont un facteur de protection du risque cardiovasculaire. La ménopause est ainsi un
facteur de risque CV car au moment de la ménopause, il y a diminution des oestrogènes, donc diminution
de ce rôle protecteur. Les femmes rejoignent le risque CV des hommes après la ménopause.
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Ronéo 2015
Question/réponse : La pilule est composée d’oestrogènes de synthèse qui ont sont différents des
oestrogènes naturels, notamment sur le risque CV. Il y a ainsi un risque de dyslipidémie et de thrombose
veineuse lors de la prise d’oestrogènes de synthèse mais pas lors de la prise d’oestrogènes naturels !
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III.Hypogonadisme
L’hypogonadisme est un problème de fonctionnement des gonades, avec une diminution de production
des stéroïdes sexuelles.
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A) Sémiologie biologique
• Effondrement des stéroïdes sexuels : baisse du taux de testostérone dans le plasma chez l’homme
ou de l’oestradiolémie chez la femme.
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• Gonadotrophines (LH et FSH) :
➔ basses ou normales en cas d’hypogonadisme hypogonadotrope (origine hypophysaire : c’est
l’hypophyse qui ne produit pas assez de FSH et de LH ; les gonades ne sont pas assez
stimulées),
➔ élevées en cas d’hypogonadisme primaire (les gonades ne fonctionnent plus donc il n’y a pas
de rétrocontrôle, ce qui entraine l’augmentation de production hypophysaire).
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Ne pas apprendre : c’est juste pour nous montrer que les taux de LH et de FSH sont très variables, ils
dépendent notamment du cycle menstruel, des statuts pubertaires et des laboratoires, ainsi que du
moment de la journée. En effet, il est normal pour un homme adulte d’avoir 1,4 de FSH, tout comme il est
normal d’avoir 115 de FSH après la ménopause.
On peut être amené à faire plusieurs fois les dosages, et on aura également tendance à les faire plutôt en
début de cycle.
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Ne pas apprendre : on peut aussi doser l’inhibine B, utilisée + spécialement par les praticiens de la
procréation médicalement assistée et des problèmes d’infertilité, marqueur de la fonction exocrine des
gonades.
- Chez l’homme : marqueur de la spermatogénèse. Synthétisée par les cellules de Sertoli. Son taux
diminue dans les azoospermies sécrétoires, avec une meilleure sensibilité que l’augmentation de la
FSH.
- Chez la femme : c’est un marqueur de l’ovulation, synthétisée par les cellules de la granulosa. Son
taux diminue avec le vieillissement ovarien.
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Question étudiant : comment sait-on si une baisse de testostérone n’est pas d’origine surrénalienne ?
Déjà, chez l’homme, il n’y a que 5% d’androgènes d’origine surrénalienne : du coup, tu n’as jamais un
taux d’androgène trop bas parce qu’il n’y a que la surrénale qui est malade. La fabrication d’androgène
par les surrénales chez l’homme est anecdotique. Chez la femme, il n’y a pas de maladie due à une
testoronémie trop basse : si une femme a un taux de testostérone à 0, ça n’aura pas de répercussion
clinique. Les femmes vont être embêtées si au contraire, il y a trop d’androgènes.
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B) Sémiologie clinique
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Les signes seront variables en fonction de la période de la vie pendant laquelle l’hypogonadisme
apparaît. Un hypogonadisme pré-pubertaire ne donnera pas de manifestation clinique, ni biologique :
mais il y aura un problème de mise en place de la puberté. Un hypogonadisme post-pubertaire entrainera
la régression des caractères sexuels.
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Avant l’âge de 14 ans :
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Remarque : l’âge de la puberté est nettement différent selon les familles, parfois certains parents s’en
préoccuperont bien avant 14 ans. Ici l’âge de 14 ans est retenu.
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• Aucun signe chez la fille, car cliniquement la fabrication d’estradiol chez la fille est pratiquement
à 0 et il n’y a aucun signe clinique (on ne va pas se rendre compte qu’un enfant a des gonades qui
ne fonctionnent pas).
• Chez le garçon :
- parfois aucun signe, le plus souvent même,
- si c’est parvenu vraiment tôt :
Cryptorchidie (= testicule qui n’est pas descendu dans les bourses), car la testostérone est
nécessaire pour que les testicules aillent dans les bourses au cours de l’embryogénèse. C’est
l’anomalie congénitale la plus fréquente chez le nouveau-né garçon, elle touche 3 à 4 % des
nouveaux-nés. Le testicule est non perçu dans les bourses. Le plus souvent elle se résout
spontanément lors de la première année de vie. Sinon, il faut envisager de l’opérer (risques de
stérilité et de cancer de testicule). Les facteurs étiologiques sont mal connus : le plus souvent
l’anomalie est isolée. Mais c’est une anomalie tellement fréquente qu’un bilan endocrinien à
la recherche d’un hypogonadisme n’est indiqué qu’en cas de malformation associée.
Micro-pénis (< 2.5 cm chez un nouveau né à terme ou <-2.5 DS (Déviation Standard)
selon les courbes de référence par rapport à l’âge gestationnel)
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Les cryptorchidies sont tellement fréquentes que lorsque vous voyez un enfant avec une cryptorchidie, il
ne faut surtout pas penser tout de suite à un hypogonadisme ! C’est le plus souvent normal.
Ce n’est pas grave si lorsqu’on vous parle de l’hypogonadisme, vous ne pensez pas à la cryptorchidie.
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Après l’âge de 14 ans : absence de signe de développement pubertaire ! IMPUBERISME.
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Lorsque la personne arrive à l’âge de la puberté et qu’il ne la fait pas, on se retrouve avec un
impubérisme (ou infantilisme sexuel). Lors de la puberté normale, on observe un pic de croissance, un
développement de l’âge osseux par soudure des cartilages de conjugaison et des caractères sexuels I et II
(pilosité, chez la fille développement mammaire…). Tout cela est normalement déclenché par les stéroïdes
sexuels après stimulation des gonades par les gonadotrophines.
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L’impubérisme se manifeste donc par :
- Absence de pic de croissance pubertaire,
- Retard d’âge osseux : l’âge osseux est évalué par une radio du poignet selon la présence du
sésamoïde du pouce et de la soudure des cartilages cartilages, il nous donne une idée de
l’imprégnation en testostérone chez le garçon et en œstrogènes chez la fille.
- Pilosité absente ou limitée à un duvet (dû à la surrénale).
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Chez la fille : aménorrhée primaire, défaut de développement mammaire.
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Chez le garçon :
- Persistance d’un volume testiculaire < 5ml,
- Cryptorchidie fréquente qui doit faire penser à un hypogonadisme à 14 ans (même si ce n’est pas
pathognomonique),
- Absence de développement pénien (pénis infantile < 5cm), scrotum non pigmenté et lisse,
- Aspect eunuchoïde plus tardivement (pas de développement de la masse musculaire).
Et aussi : morphotype féminin, voix infantile (ils ne muent pas), absence de golfes frontaux (implantation
du cuir chevelu reculée, semblable à un début de calvitie, sous la dépendance de la testostérone),
ostéoporose (densité osseuse moins importante), libido absente.
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➢ Il y a normalement une inflexion de la courbe de croissance au moment du développement de la
puberté (déclenchée par le pic de LH et de FSH), dans l’impubérisme il n’y a pas cette inflexion :
ils continuent à grandir à la vitesse des enfants et sont finalement plus grands que les autres. Ces
personnes sont plus grandes que leur taille cible car ils n’ont pas soudé leur cartilage de
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conjugaison à cause de l’absence de stéroïdes sexuels (cette grande taille fait partie de l’aspect
eunuchoïde).
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➢ La macroskélie (membres sont trop longs par rapport au tronc) s’explique par le fait qu’il y ait
plus de cartilage de conjugaison dans les os longs qu’au niveau du rachis : les membres grandiront
plus que le rachis. Lorsqu’elle s’associe à une grande taille, on parle d’aspect eunuchoïde. La
distance entre le pubis et la tête est disproportionnellement basse par rapport à la distance entre le
pubis et le sol.
➢ L’aspect enuchoïde est également caractérisé par un morphotype féminin (répartition gynoïde de
l’adiposité = en forme de poire) défini par un tour de hanche plus grand que le tour de taille, ce
qui est normalement l’inverse chez les garçons.
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Il faut savoir différencier un retard pubertaire, qui est normal (par exemple les basketteurs, parce que
plus la puberté commence tard, plus la personne sera grande), et un impubérisme dû à un
hypogonadisme.
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Pour l’examen des testicules, on utilise un orchidomètre de Prader (ou boulier). C’est un outil utilisé par
les endocrinologues et les pédiatres pour connaitre le statut pubertaire de l’individu en estimant le volume
du testicule. Dans l’impubérisme, il y a une absence de développement des testicules. A chaque perle
correspond un volume testiculaire. Les trois perles bleues sont de volume inférieur à 5 mL.
On parle de micro-orchidies lorsque le volume testiculaire est en dessous de 12 mL. Si l’hypogonadisme
a lieu après la puberté, il y a une diminution du volume testiculaire (de 5 à 12 mL) alors que dans
l’impubérisme le volume testiculaire sera inférieur à 4 mL.
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A la palpation, on évalue aussi la consistance du testicule : une consistance molle fait évoquer
l’hypogonadisme d’origine gonadotrope alors qu’une consistance indurée oriente vers un syndrome de
Klinefelter.
/!\ On recherche aussi des tumeurs du testicule à la palpation, même si elles ne sont pas source
d’hypogonadisme.
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L’âge osseux est déterminé par une radio standard que l’on fait du poignet gauche. On utilise les atlas
composés de radios de sujets normaux prises tous les 6 mois et on compare, on cote l’âge osseux. Le
début de la puberté correspond normalement à un âge osseux de 11 ans chez la fille, 13 ans pour le
garçon. Globalement le début de la puberté correspond à peu près à l’apparition du sésamoïde du
pouce. On va également regarder les soudures des cartilages de conjugaison. On pense à un
hypogonadisme lorsqu’on retrouve un retard de l’âge osseux et de la puberté.
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- On se retrouve lors d’hypogonadisme avec des âges osseux inférieurs à l’âge osseux normal, ils sont
retardés (car les androgènes participent au développement du squelette). Néanmoins, il progresse.
- /!\ Un AO > 11ans chez la fille ou > 13 ans chez le garçon en absence de développement pubertaire
clinique est très évocateur d’un HYPOGONADISME.
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/!\ Situation fréquente : l’impubérisme chez le garçon entre 14 et 18 ans ! comment différencier le
retard pubertaire des autres causes d’hypogonadisme ? Il faudra faire la différence entre un retard
pubertaire simple pour lequel on peut rassurer le patient et l’hypogonadisme qu’on doit dépister le plus
tôt possible. Toutefois, ces situations ne sont pas évidentes à discriminer.
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• Chez l’homme adulte
Donc après la puberté, il y a un souci sur la gonade ou l’hypophyse alors que jusqu’à maintenant cela se
passait bien :
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Diminution de la libido, avec possibles troubles érectiles et/ou diminution de la fertilité, mais ce
n’est pas toujours le cas : on peut garder ces fonctions pendant longtemps après la survenue du
problème.
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Régression des caractères sexuels secondaires :
o Diminution de la pilosité : détecté à l’interrogatoire par une diminution de la fréquence des
rasages,
o Régression de la musculature, asthénie physique,
o Répartition gynoïde de l’adiposité (= adiposité plus répartie au niveau des hanches et
moins autour du ventre),
o Modification du timbre de la voix.
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Signes plus tardifs, inconstants :
o Réduction du volume testiculaire : rarement et seulement tardivement, signe d’une
diminution de la spermatogénèse,
o Ostéoporose,
o Gynécomastie, mais qui n’est pas un signe spécifique de l’hypogonadisme.
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- Répartition gynoïde (vs androïde) de l’adiposité
Se manifeste surtout par une répartition au niveau des hanches pour la gynoïde, et au niveau de la taille
chez les androïdes. Ce dernier est plus à risque de faire un diabète.
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Parenthèse sur la gynécomastie
C’est une entité nosologique à part.
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Il s’agit du développement d’une glande mammaire chez l’homme. Ce n’est pas un signe spécifique d’un
hypogonadisme, il peut être lié à pleins d’autres maladies. C’est en effet la conséquence de la
diminution du rapport testostérone/oestrogènes. Ça ne veut pas forcément dire que le taux de
testostérone s’est abaissé, ça peut très bien vouloir dire que c’est le taux de testostérone libre qui s’est
abaissé, ou qu’il y a trop d’oestrogènes.
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Elle est à différencier d’une adipomastie (répartition des graisses au niveau mammaire, retrouvée
fréquemment dans des situations de surpoids) :
- par la palpation : dans la gynécomastie on perçoit une glande,
- par des éléments interrogatoires : une gynécomastie est douloureuse lorsqu’elle est évolutive, au
même titre que les jeunes filles ont mal lorsque leurs seins poussent,
- Par une écho ou une mammographie (on va voir la glande).
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Autre diagnostic différentiel : cancer du sein chez l’homme.
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Une gynécomastie peut révéler un cancer du testicule, du poumon, une hyperthyroïdie, une insuffisance
hépatique (cirrhose)…
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Etiologies des gynécomasties :
- gynécomastie physiologique para-pubertaire : très fréquente (la moitié des ados),
- déficit en testostérone : hypogonadisme.
- excès de production d’oestrogènes : tumeur du testicule, du poumon (syndrome paranéoplasique).
- testostérone moins active : augmentation de la SHBG (= protéine transportant la testostérone) :
insuffisance hépatique...
- De nombreux médicaments ou toxiques peuvent avoir une action anti-androgène ou une activité
oestrogénique : neuroleptiques, digoxine, anti-rétroviraux, marijuana...
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Les stéroïdes exogènes (Cf produit de muscu ou produit dopant #Stevenapasbesoindeça
#vousavezvusonbras #8emerveilledumonde #cestInesquiécritcettepartieduronéo) peuvent se convertir en
oestrogènes dans la peau et être à l’origine d’une gynécomastie.
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Les causes ne sont pas à apprendre. Sachez que le zamal peut être responsable de gynécomastie.
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• Chez la femme adulte
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Trouble du cycle menstruel : spanioménorrhée (les règles sont de moins en moins fréquentes,
les cycles sont de plus en plus longs), aménorrhée,
Infertilité.
+/- diminution de la libido,
+/- sécheresse vaginale +/- dyspareunie. Atrophie de la paroi vaginale si la carence oestrogénique se
prolonge,
+/- hypotrophie mammaire (diminution du volume des seins).
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Ostéoporosen
Majoration du risque cardiovasculaire (perte de l’effet protecteur des œstrogènes),
Bouffées de chaleur ?
o Oui si hypogonadisme primaire,
o Non si hypogonadisme central,
o Les bouffées de chaleur sont ce que l’on appelle des « signes climatériques » que l’on
rencontre dans la ménopause, nous ne savons pas vraiment d’où ils viennent.
Généralement, on les rencontre quand la LH et la FSH sont élevées, on pense que cette
augmentation de LH et de FSH est à l’origine des bouffées de chaleur. Cela arrive quand il
s’agit d’un hypogonadisme primaire (les ovaires sont en panne), il n’y a plus de
rétrocontrôle et les hormones gonadotropes restent élevées.
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➔ C’est ce qui arrive de manière physiologique lors de la ménopause, qui est une « panne » des ovaires.
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- Test aux progestatifs négatif
➢ Test aux progestatifs
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On prescrit à la patiente un progestatif à prendre une fois par jour pendant 10 jours : on dit que le test est
positif si les règles surviennent 5 jours après l’arrêt du progestatif. Traduit la bonne imprégnation en
œstrogène de la muqueuse utérine.
S’il n’y a pas une bonne imprégnation, il n’y a pas de saignement après les 10 jours de progestatifs. C’est
un test que l’on peut utiliser chez les femmes qui ont une aménorrhée, pour savoir si elles fabriquent
encore l’hormone. Cela vient en complément du dosage de l’œstradiol, pas beaucoup utilisé en pratique.
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Elle n’a pas lu cette diapo :
Le test aux progestatifs a pour but d’apprécier la sécrétion ovarienne d’oestradiol d’une femme en
aménorrhée. Il consiste en l’administration d’un progestatif pendant 10 jours (exemple LUTENYL ou
DUPHASTON : 1 par jour).
Le test est dit positif si surviennent des règles dans les 5 jours suivant l’arrêt du progestatif (rend compte
de l’imprégnation par les estrogènes de l’endomètre).
Le test est négatif (absence de saignement) lorsque la carence oestrogénique est sévère.
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C) Etiologies des hypogonadismes (pas à retenir, à titre informatif)
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« On est en cours de sémiologie, on n’est pas là pour faire de l’étiologie mais comme les 2 sont liés… »
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On distingue l’hypogonadisme primaire (atteinte des gonades), de l’hypogonadisme hypogonadotrope
(atteinte de l’axe hypothalamo-hypophysaire).
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➢Etiologie des hypogonadismes primaires chez l’homme
• Anorchidie (absence de testicule) :
- Congénitale,
- Acquise : suite à une chirurgie, un traumatisme, une tumeur, une torsion testiculaire bilatérale
(urgence), une radiothérapie, ou certaines chimiothérapies.
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• Orchite bilatérale sévère (= complication des oreillons quand la personne n’est pas vaccinée).
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• Syndrome de Klinefelter : aberration caryotypique (47 XXY) touchant 1/500 homme (affection
chromosomique sexuelle la plus fréquente) qu’on peut découvrir à l’âge adulte (pas de signes
cliniques avant la puberté).
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➢ Sémiologie du syndrome de Klinefelter :
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Testicule atrophique (volume < 4 ml), plutôt dur à la palpation.
Signes cliniques d’hypogonadisme d’intensité variable :
- Impubérisme (RARE),
- Plus souvent : développement +/- incomplet des caractères sexuels secondaires,
- Azoospermie = infertilité (qui peut être le motif de diagnostic),
- Gynécomastie fréquente,
- Aspect eunuchoïde.
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Déficit intellectuel inconstant mais parfois profond associé à des troubles du comportement.
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La traduction biologique de l'hypogonadisme est :
– Testostéronémie basse,
– Inhibine B plasmatique bas,
– LH et FSH élevés (car hypogonadisme primaire),
– CARYOTYPE XXY.
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➢Etiologies des hypogonadismes primaires chez la femme
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Elle lit la diapo. Elle rappelle de nouveau que tout ça n’est pas à retenir !
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• Le syndrome de Turner : aberration chromosomique (45 X0) qu’on découvre souvent devant un
retard pubertaire. Syndrome fréquent associé à un syndrome dysmorphique (permettant souvent le
diagnostic avant l’âge de la puberté). Nécessite un bilan et un suivi bien précis (ne fabriquant pas
d’œstrogènes, on peut réellement améliorer la vie de ces femmes par traitement hormonal pour lequel
il existe des risques au niveau de la masse osseuse, de la fertilité et cardio-vasculaire).
Remarque : syndrome souvent en « mosaïque », causant de grandes variations phénotypiques selon
les cas.
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➢ Sémiologie du syndrome de Turner
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Petite taille (1m50 à l’âge adulte, contrairement au Klinefelter)
Aménorrhée primaire ou ménopause très précoce
Impubérisme, ou :
o Hypotrophie des organes génitaux (utérus petit, ovaires réduits à l’état de bandelette fibreuse…),
o Pilosité axillaire et pubienne peu développée,
o Développement mammaire insuffisant.
- Syndrome dysmorphique :
o Pterygium coli (cou palmé),
o Brièveté du cou,
o Implantation basse des cheveux et des oreilles,
o Mamelons largement écartés sur un thorax arrondi en bouclier,
o Voute palatine ogivale,
o Naevi pigmentaires ou taches café au lait,
o Malformations squelettiques : cubitus valgus, genu valgum, brièveté des 4e
et 5e métacarpiens (= brachymétacarpie des 4e et 5e rayons = abaissement
d’insertion, cf photo).
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- Biologie : œstradiol abaissé, LH et FSH élevés, caryotype 45 X0 (ou rechercher
du corpuscule de Barr négative).
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➢Etiologies des hypogonadismes hypogonadotropes
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LH et FSH sont elles-mêmes sous la dépendance de la LHRH (ou GnRH, fabriquée par l’hypothalamus),
mais aussi de la prolactine (fabriquée par la post-hypophyse), qui a un effet inhibiteur sur ces hormones.
Un problème de surcharge en prolactine ou une insuffisance hypothalamo-hypophysaire peuvent donc
directement causer un hypogonadisme.
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Les étiologies :
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o Toute pathologie tumorale ou infiltrative de la région hypothalamo-hypophysaire, hypophysite,
traumatisme crânien.
o Hyperprolactinémie : souvent liée à un adénome à prolactine, une désinhibition
(« déconnexion ») ou des médicaments qui peuvent faire augmenter la prolactine (exemple :
neuroleptiques).
o Insuffisance hypothalamique fonctionnelle : en cas d’anorexie mentale, de perte de poids
importante, ou d’état dépressif sévère : on ne fabrique pas la LH-RH (commande la LH et la FSH).
Remarque : l’hypothalamus est également au repos chez les sportifs intensifs (car il y a alors une
perte de la pulsatilité).
o Hémochromatose : maladie infiltrative de l’hypophyse (surcharge en fer) ;
o De façon moins systématique, certaines maladies systémiques : insuffisance rénale, ou cardiaque,
cirrhose hépatique (mécanismes peu connus, mais entraînant une diminution de LH-FSH).
o Cause génétique : syndrome de Kallman (de Morsier).
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➢ Parenthèse sur l’hémochromatose (tableau non traité)
Fréquence des signes et symptômes lors du diagnostic d’une hémochromatose symptomatique.
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Si une personne vient avec une « cirrhose bronzée » (couleur de la peau changée, d’un teint gris), un
diabète, il faut penser à l’hémochromatose. Dans ce cas, il faut également chercher des signes
d’insuffisance gonadique (impuissance, baisse de la libido).
Ronéo 2015 : les premières manifestations sont hépatiques (+ troubles de l’érection dans 50% des cas).
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➢ Aménorrhée - amaigrissement = trouble de l’anorexique ou de la sportive, avec une pulsatilité
de LH-RH modifiée, causant une insuffisance gonadotrope.
➢ Aménorrhée - galactorée : plutôt dans le cas des hyperprolactinémies (avec comme signes à
l’interrogatoire des troubles de l’image du corps, une dysmorphophobie…).
Remarque : l’hyperprolactinémie cause les galactorées, l’hypogonadisme cause l’aménorrhée.
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➢ Autre : adénome hypophysaire, donnant cette acromégalie caractéristique (due à une surcharge
en hormones de croissance).
o Si cet adénome est assez important, il va comprimer les cellules à LH et à FSH, causant
une insuffisance gonadotrope, et les signes allant avec….
o Si cet adénome est situé sur la tige pituitaire, il va alors bloquer l’inhibition (par la
dopamine) qui existe entre l’hypothalamus et l’hypophyse pour freiner la production de
prolactine, causant une hyperprolactinémie de déconnexion (donc inhibition de LH/FSH).
➢ Parenthèse sur le syndrome de Kallman de Morsier (génétique) :
Les neurones du bulbe olfactif et les cellules sécrétant la LH-RH ont la même origine
embryonnaire, donc les personnes atteintes de ce syndrome présenteront un hypogonadisme
hypogonadotrope, mais aussi une anosmie (c’est-à-dire qu’ils ne sentent pas les odeurs ; c’est un
signe intéressant qu’il faut penser à diagnostiquer !).
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