1 Rapport Projet I3 Sujet N°1 22/06/2004 BRADU Benjamin AYACHE Benjamin TANQUEREL Charles Tuteur : Laurent Baroux 32 pages Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral ? SOMMAIRE Introduction ...................................................................................... 2 Cahier des charges ............................................................................ 2 1 – Hémodynamique ......................................................................... 3 2 – Modélisation de l’écoulement sanguin et du traceur ............... 6 3 – Influences des caractéristiques du sang et des vaisseaux sanguins sur l’écoulement .............................................................. 13 Conclusion ....................................................................................... 23 Bibliographie................................................................................... 24 Table des Matières .......................................................................... 25 Annexe : Présentation et utilisation de Femlab............................. 26 Remerciements ................................................................................ 31 Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 1 Introduction Cette étude consiste à simuler sous le logiciel Femlab le comportement d’un traceur sanguin utilisé pour certaines techniques d’imagerie IRM lors de son passage dans les artères cérébrales. Le traceur est injecté en embole dans une veine du bras pour ensuite se répandre dans tout le système vasculaire. On s’intéresse ici à la diffusion du traceur dans les artères et dans l’encéphale pour en extraire des paramètres quantitatifs de la perfusion cérébrale. Ceci permettant, avec les images IRM du cerveau, de caractériser l’irrigation des tissus cérébraux et de détecter ainsi des zones sur-vascularisées synonymes de tumeurs ou de maladies cérébrales. La circulation sanguine est très complexe, elle dépend d’un grand nombre de paramètres et fait appel à de nombreux domaines comme la mécanique des fluides, la biophysique et la résistance des matériaux. En effet, il n’existe pas réellement en IRM de perfusion de modèle pour établir les relations entre les principaux paramètres physiologiques que sont le flux sanguin cérébral, le volume sanguin cérébral et le temps de transit moyen du traceur avec les données recueillies par l’IRM [9]. De telles simulations sont nécessaires pour valider les modèles mathématiques existants. On constate, dans la réalité, que le traceur privilégiera certaines directions à cause de la géométrie complexe du système vasculaire et des profils de vitesses. Une caractérisation analytique du problème est impossible et nous avons donc recours aux simulations numériques pour interpréter certains résultats d’IRM. Nous modéliserons le problème sur deux dimensions en assimilant les conduites que constituent les vaisseaux sanguins à des rectangles représentant une coupe longitudinale du vaisseau. Nous négligerons donc la 3ième dimension étant donné que les écoulements dans les conduites cylindriques sont des problèmes à symétrie radiale et qu’il y a ainsi une invariance radiale. De plus, pour modéliser les ramifications des vaisseaux, nous utiliserons des modèles simples de bifurcations ne reflétant pas la réalité complexe de la géométrie qui constitue le système artériel. Nous avons, dans un premier temps, établi un modèle de la circulation sanguine pour pouvoir ensuite simuler l’évolution du traceur dans le sang. Cela nous permis d’étudier l’influence de plusieurs paramètres sur l’évolution de la concentration du traceur. Les paramètres principaux sont la viscosité du sang qui est un fluide non-newtonien, le rythme cardiaque qui contrôle la circulation sanguine, les géométries diverses des vaisseaux sanguins et l’élasticité des vaisseaux qui détient un rôle majeur dans la circulation. Ce dernier point sera uniquement survolé théoriquement et n’interviendra pas dans les simulations à cause de sa complexité. Cahier des charges Descriptif de l’étude Pour certaines techniques d’imagerie IRM encéphalique, on utilise un agent de contraste magnétique (traceur), injecté en embole au niveau d’une veine du bras. Ce traceur se mélange au sang au fur et à mesure de son parcours du bras aux artères alimentant l’encéphale, aux artérioles, lors de sa diffusion à travers le réseau capillaire cérébral et enfin aux veines collectrices. Pour ressortir, à partir des images IRM enregistrées lors du passage du traceur, des paramètres physiologiques pertinents (volume sanguin cérébral et débit sanguin cérébral) caractérisant la zone tissulaire observée (vascularisé par le traceur), il est nécessaire de Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 2 disposer d’un modèle comportemental du sang. Le projet consiste à réaliser sous le logiciel de simulation multiphysique Femlab une étude visant à disposer d’un certain nombre de simulations qui permettront d’extraire au minimum un modèle comportemental. Cette étude doit déboucher sur la caractérisation des effets d’un grand nombre de paramètres du problème : • viscosité • élastance, diamètres, longueurs et ramification des vaisseaux • profil de vitesse du sang • etc. Commentaire du cahier des charges L’élastance des vaisseaux sanguins n’a pas été prise en compte lors des simulations car son étude est trop complexe pour rentrer dans le cadre de ce projet et pourrait faire l’objet d’un projet à part entière. Nous aborderons uniquement le concept de l’élastance de manière théorique dans l’hémodynamique. 1 – Hémodynamique 1.1 – Equation de Navier-Stockes appliquée à l’écoulement sanguin et profils de vitesses L’écoulement sanguin est régi par les équations de la mécanique des fluides. L’équation aux dérivées partielles régissant ce type de problème pour un fluide incompressible comme le sang est l’équation de Navier-Stockes [0] : r r rT r r r ∂V ρ . − ∇ . µ .( ∇ . V + ( ∇ . V ) ) + ρ ( V . ∇ ). V + ∇ . p = F ∂t r ∇ .V = 0 ρ représente la masse volumique du fluide en kg/m3 r V représente le vecteur vitesse du fluide en m/s µ représente la viscosité du fluide en Pa.s = kg/ms pr représente la pression du fluide en Pa F représente une force de volume exercée sur le fluide en N r La condition ∇ .V = 0 traduit l’incompressibilité du fluide. L’écoulement du sang dans les vaisseaux sanguins peut être considéré comme laminaire. L’écoulement peut être turbulent dans certaines régions précises de l’aorte près du cœur uniquement ou lors d’efforts chez un sujet qui voit son rythme cardiaque augmenter.[2]. La résolution de l’équation de Navier-Stockes dans un tube cylindrique pour un écoulement laminaire donne un profil de vitesse parabolique [2] comme le montre la figure1.a. Si les taux de cisaillement sont importants, on observe un profil de Casson [1] comme le montre la figure 1.b. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 3 Figure 1.a : Profil parabolique des vitesses Figure 1.b : Profil de Casson des vitesses Ces profils de vitesses montrent que, lors du passage du traceur, celui-ci se propagera plus vite au centre des vaisseaux et que son évolution sera différente selon les vaisseaux observés. Les taux de cisaillement importants sont généralement observés dans les vaisseaux sanguins à diamètre important. Nous avons observé lors de nos simulations sous Femlab des profils de Casson dans l’aorte et des profils paraboliques dans des vaisseaux secondaires où les diamètres sont nettement plus faibles. 1.2 – Débit Le débit sanguin moyen est, en vertu du principe de conservation de l’énergie, conservé. L’arbre de circulation étant composé de nombreuses ramifications, la surface irriguée augmente significativement et ainsi, la vitesse du sang diminue lorsque l’on s’éloigne du cœur comme le montre la figure 2.a. Les principales caractéristiques des différents types de vaisseaux sont récapitulées dans la figure 2.b. On rappelle l’expression du débit volumique : r r qv = ∫ v ∫ ⋅dS où Σ représente une section du vaisseau. Σ Figure 2.a : Evolution des surfaces irriguées et des vitesses lors du parcours du sang [2] Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 4 Type de vaisseau Rayon(cm) Aorte 1,25 Artères 0,2 Artérioles 1,5.10-3 Capillaires 3.10-4 Veinules 1.10-3 Veines 0,25 Veine cave 1,5 Nombre 1 159 5,7.107 1,6.1010 1,3.109 200 1 Aire (cm²) 4,5 20 400 4500 4000 40 18 Vitesse moyenne (m/s) 0,3 6,7.10-2 3,4.10-3 3.10-4 3.10-4 3,3.10-2 7,5.10-2 Figure 2.b : Caractéristiques principales des différents types de vaisseaux [12] On notera que cette chute de vitesse et cette augmentation de surface irriguée ne pourront être prises en compte lors des simulations sous Femlab car nous ne pouvons pas modéliser tous les vaisseaux. On étudiera donc de petites portions de l’arbre circulatoire. 1.3 – Elastance des vaisseaux L’aorte et les principales artères du réseau vasculaire sont composées d’endothélium, de collagène, d’élastine et de fibres musculaires. Ce sont les fibres musculaires, l’élastine et le collagène qui contribuent à l’élasticité des vaisseaux avec des modules d’Young respectifs de l’ordre de 50, 103 et 106 au repos. Lors d’une pulsation cardiaque, la pression interne des vaisseaux varie et cette variation de pression entraîne une contraction ou une dilatation du diamètre du vaisseau selon la loi de Laplace : T ∆P = r où ∆P représente la différence de pression, T la tension exercée sur la paroi et r le diamètre du vaisseau. De plus, on peut définir la tension à l’aide de la loi de Hook : r − r0 T = γ ⋅e ⋅ r où γ représente le module d’Young, e l’épaisseur de la paroi du vaisseau, r le rayon effectif du vaisseau et r0 le rayon en l’absence de différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur du vaisseau. La figure 3 illustre la relation tension-rayon pour une artère mixte faisant intervenir les trois modules d’Young [13]. Figure 3 : Diagramme tension-rayon d’une artère mixte Pendant la systole, l’artère a donc tendance à se distendre (le débit et la pression augmentent) alors que pendant la diastole elle se contracte (débit quasi-nul) comme le montre la figure 4. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 5 Cette déformation entraîne la propagation d’une onde pulsatile qui se propage à environ 4m/s [13] : c’est le pouls que l’on peut ressentir au niveau des poignets ou du cou. Flux sanguin Artère au repos Artère pendant la systole Artère pendant la diastole Figure 4 : Variation du rayon lors de la pulsation cardiaque On observe en sortie des gros vaisseaux une atténuation du débit sanguin qui tend à s’uniformiser pour devenir constant dans les artérioles et les capillaires [13]. Pour pouvoir calculer et simuler cette élastance, il faut disposer d’un grand nombre de paramètres variant selon les individus. Une étude a été publiée sur l’influence de l’âge, de la cigarette et d’autres facteurs modifiant l’élasticité des vaisseaux pour prévenir certaines maladies cardio-vasculaires [11]. On peut alors constater d’importantes modifications et un modèle unique ne peut alors exister. Cette élastance entraîne également des modifications sur la viscoélasticité du sang car la mobilité des parois ajoute des contraintes sur le fluide. 2 – Modélisation de l’écoulement sanguin et du traceur Dans cette section, nous allons décrire les différents modèles que nous avons utilisés pour réaliser nos simulations sous Femlab. Nous citerons les constantes et les conditions aux limites utilisées ainsi que les approximations faites pour évaluer les erreurs commises. 2.1 – Sang 2.1.1 – Composition Le sang est un fluide visqueux incompressible complexe composé d’un plasma et de cellules. Le plasma est composé de 91% d’eau, de 8% de protéines (albumine, fibrinogène et globuline) et de 1% d’ions, de nutriments et de gaz. Les cellules sont des globules rouges (95%) des globules blancs (5%). Les globules rouges étant largement majoritaires on pourra négliger l’influence des globules blancs [1]. Dans notre modèle la masse volumique du sang sera de 1050 kg/m3, masse volumique généralement observée chez un individu normal [6]. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 6 2.1.2 – Viscosité Il existe 2 types de fluides : les fluides newtoniens et les non-newtoniens. Un fluide est newtonien lorsque son taux de cisaillement ( γ&) est proportionnel à la contrainte exercée sur le fluide. Si l’on trace la contrainte par rapport au taux de cisaillement, avec la pente on obtient la viscosité du fluide ( µ ). Ainsi dans ce cas : µ = K ⋅& γ avec K = cste Si on considère le sang comme newtonien, la viscosité chez un sujet normal peut être évaluée à 3,65 10-3 Pa.s [6] pour des taux de cisaillement important. Pour un fluide non-newtonien, cette viscosité n’est pas proportionnelle au taux de cisaillement mais décrit une courbe particulière qui dépend du taux d’hématocrite (globules rouges). Un être normal possède un taux d’hématocrite de 45%. On a ainsi : µ = f (γ& ) Cela entraîne un phénomène de viscoélasticité sur le fluide (variation de l’élasticité et de la viscosité du fluide). Le sang est un fluide non-newtonien à cause des globules rouges qui ont tendance à se déformer, à tourner sur eux-mêmes et à s’agglutiner de différentes manières lors des pulsations cardiaques avec les profils de vitesses (voir figure 5). Figure 5 : Illustration de l'effet de rotation des globules rouges [2] Il existe plusieurs modèles mathématiques de la viscosité pour approcher cette viscoélasticité. Nous avons choisi d’utiliser le modèle de Carreau-Yasuda qui est généralement utilisé pour modéliser la viscosité du sang. L’ expression de la viscosité (µ) selon le modèle de Carreau-Yasuda est: µ0 − µ∞ [3] µ (γ& ) = µ∞ + (1 + (λ.γ& )b ) a Valeurs des paramètres pour le sang chez un individu normal : a = 1,23 : constante, b = 0,64 : constante, λ = 8s : temps caractéristique, µ0 = 1, 612 ⋅10−1 Pa.s : représente la viscosité lorsque le taux de cisaillement est nul , µ∞ = 3, 65 ⋅10−3 Pa.s : représente la viscosité lorsque le taux de cisaillement est infini Femlab utilise l’expression ci-dessous pour calculer le taux de cisaillement (Vx et Vy représentent les composantes de la vitesse selon x et y) : 2 1 ∂Vx ∂Vx ∂Vy γ&= .4. + ∂y + ∂x 2 ∂x 2 ∂Vy + 4. ∂y 2 Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 7 La viscosité mesurée expérimentalement chez un sujet normal concorde avec la viscosité de ce modèle lorsque les taux de cisaillement changent : [4] 100 Viscosité (Pa.s) Viscosité mesurée chez un individu avec un taux d’hématocrite de 45% 10-1 Viscosité selon Carreau-Yasuda 10-2 10-3 Taux de cisaillement (s-1) Figure 6 : Evolution de la viscosité selon le taux de cisaillement 2.2 – Vaisseaux sanguins Les vaisseaux sanguins définissent le parcours du sang dans le corps humain. Ce système très complexe peut se schématiser de manière simple : On peut décomposer le système sanguin en deux sous-systèmes auxiliaires : le système artériel. le système capillaire. 2.2.1 – Système artériel Dans ce système, on peut distinguer deux types de vaisseaux différents : l’aorte et les artères. L’aorte représente le plus grand canal de tout le corps humain, elle est reliée directement au cœur. Elle peut être modélisée par un cylindre de 1,25 cm de rayon. Le débit sanguin dans l’aorte est d’environ 6 L/min, ce qui se traduit par une vitesse moyenne de 30 cm/s. Les artères ont un diamètre de 0,2 cm et irriguent une surface totale de 20 cm², en raison du grand nombre de ramifications. On peut observer sur la figure 7 les principales artères qui composent le système artériel. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 8 Figure 7 : Artères principales du système artériel [12] Le cerveau est irrigué par 4 artères principales : 2 artères carotides en avant et 2 artères vertébrales en arrière. Le débit du sang dans les tissus cérébraux est d’environ 40 ml/min pour 100g de tissu [2]. Une carotide irrigue environ 400g de tissu, son débit est donc de 160ml/min. Q Le rayon de la carotide étant de 0,25 cm, on obtient une vitesse moyenne v = = 0,13m / s S Dans notre cas, nous ne simulerons que les artères qui montent vers le cerveau comme le montre la figure 8. Nous prendrons comme base du circuit circulatoire un tronc aux dimensions de l’artère carotide primitive. Figure 8 : Schéma des artères reliant le cœur au cerveau [8] Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 9 L’aorte sera modélisée en deux dimensions par un rectangle de 1,25 cm de hauteur et 15 cm de longueur (Figure 9.a) et la carotide sera modélisée par un rectangle de 10 cm de long et de diamètre 0.5 cm (Figure 9.b). 2,5 cm 15 cm Figure 9.a : Modèle géométrique de l’aorte défini sous Femlab 0,5 cm 10 cm Figure 9.b : Modèle géométrique de la carotide défini sous Femlab Pour les ramifications de l’aorte et des artères, nous utiliserons de simples bifurcations comme le montre la figure 11. Il est impossible de modéliser exactement ces ramifications qui sont complexes et qui se répartissent dans un réseau en 3 dimensions. S1 S S2 Figure 10 : Modèle géométrique d’une ramification sous Femlab Remarque : Dans la réalité, la surface irriguée augmente avec les ramifications de façon importante, ie S1 + S2 >> S. Les vitesses de sorties Vs1 et Vs 2 doivent donc être inférieures à Vs . Or, il nous est impossible de simuler cette chute de vitesse dans notre cas, c’est pourquoi il nous faudra tenir compte de ce problème. 2.2.2 – Système Capillaire Le réseau capillaire permet les échanges gazeux entre le sang et les différents tissus ou le milieu extérieur. Dans notre cas, le type de capillaire utilisé est le capillaire discontinu [2] qui permet les transferts concernant les globules rouges (les autres types de capillaires : continu et fenestré ne nous concernant pas directement). Les capillaires forment d’habitude un réseau parallèle entre l’extrémité d’une artériole et l’origine d’une veinule, comme on peut le remarquer dans la figure 11. Mais ici, nous simulerons ces capillaires de la même façon que nous l’avons fait avec le système artériel, mais avec les dimensions appropriées. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 10 Figure 11 : Réseau capillaire [2]. D’après les informations suivantes [2] : • diamètre moyen : 4 – 8 µm, • longueur de 0,04 à 0,2 cm, • surface totale 4500 cm². Nous ne pourrons modéliser qu’une infime fraction du réseau à cause de sa complexité. 2.3 – Rythme cardiaque Le rythme cardiaque se décompose en deux phases : la diastole, lorsque la pression artérielle est minimum (Pd), et la systole quand elle est maximum (Ps). La pression différentielle est la différence de ces 2 pressions. En général, Pd = 80 mmHg et Ps = 120 mmHg, donc la pression différentielle est de 40 mmHg (on rappelle que 1 mmHg correspond à 133 Pa). Ces variations de pression sont synchrones à la fréquence cardiaque [2]. De plus la fréquence cardiaque est de l’ordre du Hertz, ce qui équivaut à une pulsation par seconde. Figure 12 : Evolution de la pression dans l’aorte [2] Pour notre simulation, nous fixons la vitesse du sang entrant dans le vaisseau comme condition initiale. Nous approcherons le rythme cardiaque par une fonction sinusoïdale de fréquence f = 1 Hz (voir figure 13). Pour l’aorte, la vitesse sera modélisée par : v(t ) = 0, 25 ⋅sin(2 ⋅π ⋅f ⋅t ) + 0,3 . Pour l’artère : v(t ) = 0, 05 ⋅sin(2 ⋅π ⋅f ⋅t ) + 0,1 Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 11 0.7 Aorte 0.6 vitesse(m/s) 0.5 0.4 0.3 0.2 Artère 0.1 0 0 0.5 1 1.5 temps(s) 2 2.5 3 Figure 13 : Modélisation de la vitesse dans l’aorte et une 2.4 – Le traceur et ses modes de transport La diffusion est un transport microscopique lié exclusivement aux différences de concentration. Si un corps dissout n’a pas au départ une concentration homogène dans un mélange fluide (ici le sang), il se déplace spontanément des endroits où il est le plus concentré vers ceux où il est le moins concentré, de sorte à tendre vers une répartition homogène. [13] La convection est le mouvement d’un fluide avec transport de chaleur sous l’influence de différences de températures dans un milieu matériel dont les différentes parties sont en mouvement les unes par rapport aux autres. Par milieu matériel, on entend un fluide (gaz ou liquide) homogène et isotrope. Il faut opérer à température uniforme dans tout le liquide pour éviter que les différences de densité qui provoquent des mouvements de convection favorisant l’homogénéisation. Dans notre cas, le sujet est supposé en bonne santé et sa température est d’environ 37,5°C, ce qui vérifie la condition ci-dessus. Le traceur doit avoir théoriquement le comportement suivant : [9] le flux sanguin n’est pas altéré par le traceur, le traceur et le sang sont parfaitement mélangés, la concentration est homogène, le traceur circule à la vitesse du sang, il n’y a pas de réaction chimique entre le traceur et le sang. Ces hypothèses nous permettent de dire que le phénomène de diffusion du traceur est très faible par rapport à celui de la convection. La diffusion n’a quasiment pas lieu puisque la concentration est homogène et la diffusion est d’autant plus faible à côté de la convection qui est due au transport du traceur par l’intermédiaire du flux sanguin. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 12 Remarque : Nous nous occuperons ici seulement du phénomène de convection et de diffusion. Pour l’étude auxiliaire (pression, viscosité, vitesse), se rapporter plus haut. Plusieurs données sont à paramétrer dans le module physique de convection-diffusion pour définir le modèle du traceur. Pour réaliser celui-ci, on couple deux modes sous femlab à l’aide du mode multiphysique. On utilisera donc les modules Imcompressible Navier-Stockes et Convection and diffusion. Dans le premier module, on paramètre les données du fluide comme précédemment avec : • une vitesse v(t ) = 0, 25 ⋅sin(2 ⋅π ⋅f ⋅t ) + 0,3 à l’entrée de la section, • une masse volumique ρ =1050 kg/m3, • une viscosité µ =3,65 10-3 Pa.s, • et une fréquence f = 1 Hz. Puis dans le second mode, on introduit les caractéristiques physiques du traceur telles que les coefficients de diffusion (appelé Di) et de réaction avec le fluide (noté Ri), l’évolution temporelle de la concentration du traceur Ci(t), et les conditions aux limites (sous-menu Boundary Mode). On prendra Di = 1 ⋅10−4 et Ri = 0 pour répondre aux principes théoriques dans nos simulations. 3 – Influences des caractéristiques du sang et des vaisseaux sanguins sur l’écoulement Nous allons étudier l’influence qu’ont différents paramètres sur l’écoulement sanguin et sur l’évolution du traceur dans le sang. Les différents paramètres étudiés sont : • la viscosité du sang : fluides newtonien / non-newtonien, • les vitesses aux différents endroits de l’arbre circulatoire, • la géométrie des différents vaisseaux sanguins (artères, artérioles, capillaires) : diamètres, longueurs, ramifications. NB : L’élastance des vaisseaux sanguins ne sera pas prise en compte lors des différentes simulations. 3.1 – Influence de la viscosité Nous prenons comme modèle un tube rigide de 2,5cm de diamètre, de longueur 15 cm avec une vitesse à son entrée telle que v(t ) = 0, 25 ⋅sin(2 ⋅π ⋅f ⋅t ) + 0,3 pour simuler le rythme cardiaque. Nous avons effectué sous Femlab les mêmes simulations avec dans un cas une viscosité fixe de 3,65.10-3 Pa.s et dans l’autre cas une viscosité selon le modèle de CarreauYasuda. Cela nous a permis d’évaluer l’influence sur la simulation de prendre un fluide newtonien ou non- newtonien. On constate dans un premier temps que les profils de vitesses sont les mêmes dans les simulations ainsi que l’évolution des vitesses (figures 14.a et14.b). Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 13 0.6 Temps 0.5 0.3 0.2 0.45 0.4 vitesse (m/s) 0.4 0.35 0.3 0.25 0.1 0.2 0 0.1 0 0.005 0.01 0.015 Section (m) 0.02 0.025 0.03 0 0.5 1 1.5 temps Figure 14.a : Evolution des profils de vitesses Figure 14.b : Evolution de la vitesse Nous avons également relevé que la viscosité dans le modèle non-newtonien est à peu près uniforme dans le tube et constante durant le cycle cardiaque mais elle est en général nettement supérieure à celle utilisée par le modèle newtonien (3,65.10-3 Pa.s). Cela est normal car la viscosité optée pour le modèle newtonien correspond à une viscosité observée là où les taux de cisaillement sont importants. La résolution sous Femlab de ce modèle de manière paramétrique avec comme paramètre la viscosité variant de 10-3 à 10-2 Pa.s de manière linéaire (figures 15.a et 15.b ). 0.4 90 0.35 85 0.3 taux de cisaillement (/s) -0.1 0.15 vitesse (m/s) Vitesse (m/s) 0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 0.25 viscosite 0.2 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0.009 0.01 0.15 0.1 0.05 80 75 70 65 60 0 0 0.005 0.01 0.015 section (m) 0.02 0.025 2 3 4 5 6 7 viscosite (Pa.s) 8 9 10 -3 x 10 Figure 15.a : Evolution des profils de Figure 15.b : Evolution du taux de vitesses cisaillement avec la viscosité avec la viscosité On constate que le changement de la viscosité entraîne peu de modifications sur les profils de vitesses et donc sur l’écoulement bien que les taux de cisaillement diminuent lorsque la viscosité augmente. Nous pouvons donc négliger l’effet de la viscoélasticité du sang si la simulation prend pour modèle un tube rigide. Cette viscoélasticité n’est en revanche plus à négliger si l’on considère un tube élastique dans lequel le sang subit des contraintes supplémentaires et donc de grandes variations des taux de cisaillement. Il faudra donc être prudent sur nos futurs résultats qui ne tiendront pas compte de la viscosité car nous ne simulerons pas l’élasticité des vaisseaux. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 14 3.2 – Influence de la géométrie des vaisseaux sanguins Nous allons prendre comme modèle de base, pour évaluer l’influence de la géométrie, un tube assimilé à un rectangle dans lequel circule le sang à vitesse constante (0,3 m/s). Comme la vitesse est fixe, on résoudra les équations dans Femlab de manière stationnaire. On notera L et D les longueur et diamètre respectifs du tube. Figure 16 : Modèle de base de la simulation sous Femlab Dans les paragraphes suivants, nous analyserons l’influence de différents paramètres intervenant dans la circulation du sang. 3.2.1 – Longueur On utilisera 3 longueurs différentes pour mesurer l’influence de la longueur sur l’écoulement. On prendra La = 0,05m , Lb = 0,15m et Lc =0,3m pour un même diamètre D = 0.01m . On observe sur la figure 17.a les résultats des simulations avec les profils de vitesses correspondant sur la figure 17.b Figure 17.a : Vitesses résultantes avec les 3 différentes longueurs 0.45 0.4 0.4 0.35 0.4 0.35 0.35 0.3 0.3 0.25 0.25 L=Lc 0.2 0.15 0.25 0.2 vitesse(m/s) vitesse(m/s) vitesse(m/s) 0.3 L=Lb 0.15 L=La 0.2 0.15 0.1 0.1 0.1 0.05 0.05 0.05 0 0 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0.009 section(m) 0.01 0 0 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0.009 section(m) 0.01 0 0 0.001 0.002 0.003 0.004 0.005 0.006 0.007 0.008 0.009 section(m) Figure 17.b : Profil de vitesses pour L=Lc , L=Lb , L=Lc Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 15 0.01 On constate que plus le tube est long, plus le profil est parabolique. Lorsque le tube est court (L = La), on obtient un profil de Casson. Cela confirme la théorie selon laquelle le rapport longueur détermine le profil (parabolique ou de Casson). diamètre 3.2.2 – Diamètre On fera 3 simulations différentes pour appréhender l’influence du diamètre sur le comportement du sang. On prend 3 diamètres caractérisant l’aorte, une artères et une artériole : Da = 2,5cm , Db = 0,4cm et Dc = 30µm , avec L=0,15m : 0.45 0.35 0.45 0.4 0.4 0.3 0.35 0.35 0.25 0.3 D=Da 0.15 0.1 vitesse(m/s) vitesse(m/s) vitesse(m/s) 0.3 0.2 D=Db 0.25 0.2 0.25 D=Dc 0.2 0.15 0.15 0.1 0.1 0.05 0.05 0 0 0.005 0.01 0.015 section(m) 0.02 0.025 0 0.05 0 0.5 1 1.5 2 2.5 section(m) 3 3.5 4 4.5 -3 0 0 0.5 x 10 1 1.5 2 section(m) 2.5 3 3.5 -5 x 10 Figure 18 : Profils de vitesses pour D = Da, D = Db et D = Dc On constate que le diamètre est un paramètre influent sur le système sanguin. En effet, plus le diamètre est petit, plus le profil se rapproche d’un profil parabolique (voir figure 18). Le schéma utilisé pour nos études contiendra de nombreux vaisseaux de diamètre très réduits par des ramifications. Ainsi, si le profil de base est de Casson dans l’aorte ou dans une grosse artère il aura tendance à devenir parabolique lors des ramifications. 3.2.3 – Courbure Dans la réalité, le système sanguin est constitué d’éléments de courbure. Nous devons donc mesurer leur influence sur l’écoulement sanguin. Pour cela nous allons faire varier le rayon de courbure d’un tube effectuant un demi-tour (voir figures 19.a et 20.a). Cette configuration spatiale rappelle celle de l’aorte à la sortie du cœur (voir figure 8 page 9). Figure 19.a : Rayon de courbure = 4 cm Figure 19.b : Profil des vitesses correspondant Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 16 Figure 20.b : Profil des vitesses correspondant Figure 20.a : Rayon de courbure = 8 cm On constate au travers des figures 19.b et 20.b, que le changement de rayon de courbure influence peu la vitesse du sang dans les vaisseaux. Nous utiliserons donc une géométrie plus simple, et plus « linéaire » pour réaliser nos études sur le comportement du traceur. 3.2.3 – Ramification On effectue une simulation avec le rythme cardiaque sur un système de ramifications comme le montre la figure 21.a. Vaisseaux avals Zone A Artère principale Point mort Figure 21.a : Vitesse du sang système avec ramification 0.12 0.12 0.14 0.1 0.1 0.12 0.08 0.04 vitesse(m/s) 0.1 0.06 vitesse(m/s) vitesse(m/s) 0.08 0.08 0.06 0.06 0.04 0.04 0.02 0.02 0.02 0 0 0.002 0.004 0.006 section(m) 0.008 0.01 Figure 21.b : Profil dans l’artère principale 0.012 0 0 0.5 1 1.5 section(m) 2 2.5 Figure 21c : Profil dans les vaisseaux avals 3 -3 x 10 0 0 1 2 3 4 section(m) 5 6 7 -3 x 10 Figure 21.d : Profil dans la zone A Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 17 On constate que même avec un profil de Casson au début de l’artère principale (Figure 21.b), les profils deviennent paraboliques dans les vaisseaux avals (Figure 21.c). De plus, dans les zones de transition des ramifications, on observe des « points morts » où la vitesse reste toujours faible et le traceur aura donc tendance à « stagner » dans ces zones. On observe également des régions où la vitesse est inégalement répartie à cause des bifurcations, dans la Zone A par exemple (Figure 21.d). Pour évaluer l’influence de la géométrie des vaisseaux sur l’écoulement sanguin et donc sur le comportement du traceur, on se doit de prendre en compte deux paramètres importants. longueur Premièrement, le rapport du vaisseau qui détermine le type de profil de diamètre l’écoulement. Nous avons constaté lors de nos simulations que lorsque ce rapport est inférieur à 15, on observe un profil de Casson et pour un rapport supérieur à 20 un profil parabolique. Deuxièmement, les bifurcations du système sanguin entraînent des répartitions de vitesses inégales. Ainsi, le traceur privilégiera certaines directions qui ne dépendent que de la configuration géométrique. 3.3 – Influence du rythme cardiaque Le rythme cardiaque est un paramètre non négligeable à prendre en compte pour modéliser la circulation sanguine. Il entraîne d’importantes variations de vitesse, de débit et de pression dans l’aorte et dans les principales artères proches du cœur. Plus on s’éloigne du cœur, moins la pulsation cardiaque se fait ressentir à cause de l’élastance des grosses artères qui atténuent cette pulsation. Dans les artérioles et les capillaires la vitesse du sang est quasi-constante et le traceur se propagera donc différemment dans les différents vaisseaux. On compare pour une artère de 1cm de diamètre et une longueur de 15 cm la propagation du traceur avec et sans rythme cardiaque en 2 points séparés de 10cm. On fixera une vitesse moyenne de 10 cm/s dans les deux cas (figures 22.x). 2 2 1.5 concentration(mol/m3) concentration(mol/m3) 1.5 1 0.5 0.5 0 0 -0.5 1 0 5 10 15 temps 20 25 30 -0.5 0 5 10 15 temps 20 25 30 Fig22.b : Evolution de la concentration avec rythme cardiaque Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 18 0.3 0.4 0.25 flux de la convection flux de la convection 0.2 0.15 0.1 0.2 0.05 0 -0.05 0 5 10 15 20 25 0 30 0 5 10 15 20 25 30 On constate pour lestemps concentration (figures 10.a et 10.b) que l’allure générale est la même temps Fig22.c : Evolution du flux de convection Fig22.d : Evolution du flux de convection sans rythme cardiaque avec rythme cardiaque avec et sans rythme cardiaque. Cependant, on observe des petites fluctuations de la concentration lorsqu’il y a une pulsation cardiaque. Les flux de convection, quant à eux, sont très différents car le flux est constant en l’absence de pulsations cardiaques (figure 22.c) alors que les flux oscillent de manière synchrone avec la pulsation cardiaque si la vitesse n’est plus constante (figure 22.d). Si l’on ne s’intéresse qu’à l’évolution grossière de la concentration du traceur au cours de son parcours, on peut donc négliger cette pulsation. On peut alors réaliser des simulations avec comme condition à l’entrée des artères une vitesse fixe égale à la vitesse moyenne du sang lors d’un cycle cardiaque. 3.4 – Evolution du traceur Dans notre étude, nous simulerons le comportement du traceur à partir de l’artère carotide primitive, sachant que l’influence de l’artère cérébrale peut être négligée. La concentration du traceur est modélisée par l’embole suivante : C (t ) = C0 ⋅t r ⋅e −b⋅t , avec r = 3, b = 0.7, C0 = 0.5 mol/m3 . Ces coefficients sont obtenus d’après des études cliniques réalisées à la base du crâne aux bornes de l’artère carotide primitive, qui draine la majorité du sang en provenance de l’aorte vers le réseau vasculaire cérébral. C(t) est représenté sur la figure 23. 2 1.8 1.6 1.4 1.2 c 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 5 10 15 Temps (s) 20 25 30 Figure 23 : Concentration temporelle théorique du traceur Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 19 Pour mieux se rendre compte de l’évolution temporelle du traceur dans l’arbre circulatoire, nous étudierons deux cas distincts. 3.4.1 - Artère sans ramification On se propose d’étudier une artère simple de dimensions 0, 25 × 0,1 cm qui sont celles de l’artère carotide primitive [12]. On modélise ce vaisseau sous Femlab en se plaçant dans les mêmes hypothèses qu’auparavant. On en tire alors les profils de concentration à l’entrée et à la sortie du tube comme le montre la figure 24.a. 2.5 C(t) à l'entrée C(t) à la sortie 2 c n oi t ar t n e c n o c 1.5 1 0.5 0 0 5 10 15 Temps (s) 20 25 30 Figure 24.a : Evolution temporelle de la concentration dans une artère Les concentrations sont quasiment les mêmes mais avec un décalage dans le temps. Ce décalage est lié à la vitesse de propagation du traceur. On détermine celui-ci en zoomant (voir figure 24.b). C(t) à l'entrée C(t) à la sortie 2.4 2.3 c n oi t ar t n e c n o c 2.2 2.1 ∆t 2 1.9 3 4 5 Temps (s) 6 7 8 Figure 24.b Evolution temporelle de la concentration dans une artère Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 20 On obtient ∆t ≈ 1 s, sachant que l = 0,1 m, on a vtraceur ≈ 0,1 m/s. Les deux flux ont même vitesse et vérifient les principes théoriques, i.e. vsang = vtraceur. Remarque : Si on décompose le flux de la convection et de la diffusion, on constate que le flux de la convection est 3 fois plus important que celui de la diffusion. Par ailleurs, si on réalise la même étude avec une vitesse moyenne plus faible (de l’ordre de 0,1 m/s) et un coefficient de diffusion Di = 0,01, on relève, en comparant les courbes d’entrée – sortie de la concentration molaire du traceur, une vitesse de propagation du traceur deux fois plus élevée que celle du flux sanguin. Ce phénomène traduit une plus grande importance du coefficient de diffusion sur le comportement du traceur par rapport à la vitesse du sang. 3.4.2 - Artère avec ramifications Pour mieux se rendre compte de certains aspects quant à l’évolution du traceur, on modélise un système aboutissant sur 16 vaisseaux comme le montre la figure 25: Figure 25 : Concentration du traceur 4 secondes après son injection Les dimensions du tronc d’entrée sont celles de l’artère modélisée dans le paragraphe précédent par soucis de cohérence avec l’étude ci-dessus. On modifiera simplement la vitesse d’entrée du fluide afin de se rapprocher d’un modèle plus cohérent avec la réalité. On prendra v(t ) = 0,1 + 0, 05 ⋅sin(2 ⋅π ⋅f ⋅t ) , sachant que les ondulations dues au rythme cardiaque s’atténuent fortement dans ce secteur. En procédant de la même façon qu’auparavant, on relève les courbes suivantes (voir figure 26) : Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 21 2 C(t) à l'entrée C(t) à la sortie 1.8 1.6 1.4 c n oi t ar t n e c n o c 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 2 4 6 8 10 Temps 12 14 16 18 20 Figure 26.a Profils de concentration du traceur dans un arbre avec ramification C(t) à l'entrée C(t) à la sortie 1.15 1.1 c n oi t ar t n e c n o c 1.05 1 ∆t 0.95 0.9 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 Figure 26.b Profils de concentration du traceur dans un arbre avec ramification (bis) On relève t = 1,8 s. Les mesures étant effectuées à l = 0,24 m, on obtient vtraceur = 0,13 m/s, ce qui correspond à la vitesse moyenne du flux sanguin (vsang = 0,1 m/s). Ainsi, on remarque dans tous les cas étudiés que la vitesse du traceur est légèrement supérieure à celle du fluide, ce qui s’explique par la valeur non nulle du coefficient de diffusion. Le mieux aurait été de simuler avec Di = 0 mais cette condition est irréalisable, la solution divergeant dans ce cas. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 22 Conclusion Cette étude nous a permis d’établir un modèle simplifié du réseau vasculaire cérébral. En effet tout au long de l’étude, nous avons dû émettre certaines hypothèses simplificatrices. Par exemple, le fait de considérer le sang newtonien dans de nombreuses simulations alors qu’en réalité, le sang est non-newtonien. En effet, on a constaté que le changement de viscosité entraîne peu de modifications sur les profils de vitesses et donc sur l’écoulement, on a donc décidé d’utiliser un modèle simplifié, cette hypothèse s’appliquant pour des parois rigides. Par ailleurs, l’influence du rythme cardiaque diminue avec la distance à cause de l’atténuation des ondes pulsatiles sur les parois. De plus, on s’intéresse principalement à la modélisation de l’arbre circulatoire cérébral dont la base est aux dimensions de l’artère carotide primitive. C’est pourquoi on a choisi de simplifier le cycle cardiaque. Nous avons également constaté que ce cycle n’influençait que très peu le comportement global de l’évolution temporelle de la concentration du traceur. On a donc décidé d’utiliser une variation sinusoïdale de fréquence unitaire oscillant autour de la vitesse moyenne du fluide pour modéliser le rythme cardiaque. On a aussi montré que les formes courbées n’avaient pas d’influence sur le comportement du fluide en terme de profils de vitesses ; de là, nous avons donc décidé d’utiliser une structure en forme de ‘Y’ pour les ramifications, plus simple à réaliser sous Femlab. Cependant, il est important de noter que l’élastance a été négligée dans la plupart de nos études. D’une part, pour des raisons techniques, le logiciel ne nous a pas permis d’étudier ce phénomène pour des systèmes comportant des ramifications, le problème étant trop complexe. D’autre part, comme ce problème fait appel à des notions de résistance des matériaux, nous n’avons pu étudier correctement ce problème par manque de temps. Ainsi, le mieux aurait été de modéliser un système plus complexe, du point de vue de la structure géométrique, en y incluant des courbures, des ramifications, et l’élastance, pour se rapprocher d’une géométrie semblable à celle du réseau vasculaire cérébral réel. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 23 Bibliographie [0] Saïd Koutani - Cours de Mécanique des Fluides, ESIEE (2003) [1] Tknguyen - The physical and Flow properties of Blood (2003) [2] Pr. C. Denis - Physiologie de la circulation (2002) [3] M. Behr - One-equation turbulence model for generalized Newtonian fluid flow (2003) [4] www.mems.rice.edu/~dhruv/bloodrheo/numerics/ [5] Plasma Viscosity and Blood Viscoelasticity (www.vilastic.com) [6] A.Leuprecht - Combined CFD and MRI study of blood flow in a human ascending aorta model (2002) [7] J.M Tarbell & A.Dutta - Influence of Non-Newtonian Behavior of Blood on Flow in an Elastic Artery Model (1996) [8] www.carotide.com [9] G de Marco & P. Dassonvalle - Perfusion (2004) [10] P.Segers & P.Verdonck - Arterial Mechanics [11] – KS Cheng & C.R Barker -Arterail Elastic Properties and Cardiovascular Risk/Event (2002) [12] Luca Formaggia – Hyperbolic models for blood flow in the cardiovascular system (2004) [13] CERMEP - Physique et Biophysique de la circulation (2001) Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 24 Table des Matières Introduction ..................................................................................................... 2 Cahier des charges ........................................................................................... 2 Descriptif de l’étude .................................................................................. 2 Commentaire du cahier des charges ........................................................ 3 1 – Hémodynamique ........................................................................................ 3 1.1 – Equation de Navier-Stockes appliquée à l’écoulement sanguin et profils de vitesses .......................................................................................... 3 1.2 – Débit ..................................................................................................... 4 1.3 – Elastance des vaisseaux ....................................................................... 5 2 – Modélisation de l’écoulement sanguin et du traceur............................... 6 2.1 – Sang ...................................................................................................... 6 2.1.1 – Composition ................................................................................... 6 2.1.2 – Viscosité.......................................................................................... 7 2.2 – Vaisseaux sanguins .............................................................................. 8 2.2.1 – Système artériel ............................................................................. 8 2.2.2 – Système Capillaire ....................................................................... 10 2.3 – Rythme cardiaque.............................................................................. 11 2.4 – Le traceur et ses modes de transport ................................................ 12 3 – Influences des caractéristiques du sang et des vaisseaux sanguins sur l’écoulement ................................................................................................... 13 3.1 – Influence de la viscosité ..................................................................... 13 3.2 – Influence de la géométrie des vaisseaux sanguins ............................ 15 3.2.1 – Longueur ...................................................................................... 15 3.2.2 – Diamètre....................................................................................... 16 3.2.3 – Courbure ...................................................................................... 16 3.2.3 – Ramification................................................................................. 17 3.3 – Influence du rythme cardiaque ......................................................... 17 3.4 – Evolution du traceur.......................................................................... 19 3.4.1 - Artère sans ramification .............................................................. 20 3.4.2 - Artère avec ramifications............................................................. 21 Conclusion ...................................................................................................... 23 Bibliographie .................................................................................................. 24 Table des Matières ......................................................................................... 25 Annexe : Présentation et utilisation de Femlab ............................................ 26 1 - Présentation générale ............................................................................ 26 2 - Détails des modules utilisés ................................................................... 28 2.1 - Physics mode : Incompressible Navier-Stockes ............................. 28 2.2 - Chemical Engineering module : Non-Newtonian flow .................. 28 2.3 - Chemical Engineering module : Diffusion-Convection................. 29 Remerciements ............................................................................................... 31 Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 25 Annexe : Présentation et utilisation de Femlab 1 - Présentation générale Femlab est un module de Matlab permettant de résoudre des équations aux différences finies de manière numérique à l’aide de la méthode des éléments finis. Femlab peut être utilisé de manière «graphique» pour résoudre des problèmes multiphysiques. C’est à dire que l’on peut faire interagir plusieurs modules physiques entre eux, par exemple le module mécanique des fluides incompressibles et le module convection-diffusion . Nous avons utilisé 3 modules pour notre projet : • physics mode : Incompressible Navier-Stockes, • chemical Engineering module : Non-Newtonian flow, • chemical Engineering module : Diffusion-Convection. Une simulation en 2 dimensions comprend 6 étapes : • • • • • définition d’un modèle géométrique et de domaines : Draw mode, définition des conditions aux limites sur les points du domaine : Point mode, définition des conditions aux limites sur les arêtes du domaine : Boudary mode, définition des paramètres sur les sous-domaines : Sub-domain mode, maillage des sous-domaines pour les décomposer en plusieurs éléments : Mesh mode, plus le maillage est fin, plus les résultats de la simulation seront précis. • simulation du modèle : Post mode. On accède aux différents modes avec les icônes ci-dessous : Sub-domain mode Point mode Draw mode Boundary mode Post mode Mesh mode Figure 1 : Icônes des modes de Femlab Ensuite pour configurer les paramètres de la simulation et pour visualiser les résultats, on utilise les icônes de la figure 2 : Solver parameters Solve plot parameters . Figure 2 : Icônes des paramètres de Femlab Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 26 • Les paramètres du calculateur (solvers parameters), permettent de choisir la méthode de résolution du problème (stationnaire, temporelle ou paramétrique). Nous utiliserons une résolution temporelle la plupart du temps. On peut également changer dans ce menu les algorithmes de résolution mais nous avons gardé ceux par défaut. • Le bouton Solve permet de relancer la simulation si des modifications ont été apportées • Le bouton plot parameters permet de configurer le résultat de la simulation à afficher à l’écran. Par exemple si on veut représenter la vitesse du sang en chaque point du tube, on cochera ‘surface plot’ puis on sélectionnera ‘velocity field (U)’ dans ‘surface expression’ (voir figure 3). Figure 3 : Plot parameters Si l’on désire par la suite exploiter les résultats de la simulation pour tracer des courbes, il faut avant tout définir des points de mesures (par exemple pour relever la vitesse au cours du temps en 1 point) ou des sections (pour les profils de vitesse par exemple) à l’aide des icônes de la figure 4. Section Point de mesure Figure 4 : Icônes point et section pour faire des mesures Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 27 Il faut ensuite aller dans le menu post -->Cross-section plot qui permet de tracer des courbes à partir des résultats de la simulation. 2 - Détails des modules utilisés 2.1 - Physics mode : Incompressible Navier-Stockes Équation Ce module exploite l’équation de Navier-Stockes figurant ci-dessous : ρ représente la masse volumique du fluide en kg/m3, u représente le vecteur vitesse du fluide en m/s, η représente la viscosité du fluide en Pa.s = Kg/ms, p représente la pression du fluide en Pa, F représente une force de volume exercée sur le fluide en N, La condition ∇ .u = 0 traduit l’incompressibilité du fluide. Conditions aux limites Nous utiliserons 3 conditions aux limites différentes : • flux entrant (inflow), permet de fixer la vitesse à l’entrée du tube, • vitesse nulle (No-Slip), permet de définir les parois sur lesquelles la vitesse est nulle, • flux sortant (Outflow or pressure), permet de définir la sortie du tube (pression nulle). Paramètre des sous-domaines Pour les sous-domaines, on doit définir la masse volumique ρ et la viscosité η uniquement car nous ne tiendrons pas compte de la gravité qui n’a aucune influence sur la circulation sanguine (F=0). 2.2 - Chemical Engineering module : non-newtonian flow L’équation et les conditions aux limites utilisées sont les mêmes que pour le module Incompressible Navier-Stockes, la seule différence réside dans le fait que la viscosité peut être une fonction du taux de cisaillement pour modéliser les fluides non-newtoniens. Paramètre des sous-domaines C’est ici que l’on peut définir le modèle de Carreau-Yasauda pour la viscosité. On choisit η user pour définir la viscosité telle que : η 0 −η ∞ η (γ& ) =η∞ + (1 + (λ.γ& )b ) a Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 28 Il faut préalablement définir les constantes η 0 , η ∞ , a, b, λ dans le menu option->add/edit constant avec les valeurs citées dans ce rapport. Pour γ&Femlab utilise une variable nommée gad. 2.3 - Chemical Engineering module : diffusion-convection Équation L’équation utilisée par Femlab est la suivante : c k représente la concentration de l’espèce k en mol/m3, Dk représente le coefficient de diffusion de l’espèce k en m2/s, u représente le vecteur de la vitesse de convection, R k représente le coefficient de réaction chimique ( R k = 0 entre le sang et le traceur). Conditions aux limites Nous utiliserons dans ce module 3 conditions aux limites différentes : • concentration fixe ( ci ), permet de spécifier l’évolution temporelle du traceur à l’entré du tube. : ci = c0 ⋅t r ⋅e −bt où c0 = 0,5 ; r = 3 ; b = 0,7 , • paroi imperméable au traceur (Insulation/Symetry), pour les parois du tube • paroi perméable au traceur où la convection l’emporte sur la diffusion (Convection >> Diffusion), pour la sortie du tube. Paramètre des sous-domaines Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 29 • On utilisera un coefficient de diffusion isotrope Di = D où D est à définir dans les constantes (nous avons choisi D = 10-4), • Ri = 0 car le traceur ne provoque aucune réaction chimique avec le sang, • Pour la convection : x − velocity = u et y − velocity = v , où u et v représentent les composantes de la vitesse du sang dans le module Navier-Stockes. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 30 Remerciements Nous tenons tout d’abord à remercier l’ESIEE-Amiens qui est à l’origine de ce projet I3 et pour nous avoir prêté ses locaux et son matériel. Merci à Laurent Baroux, notre tuteur qui nous a conseillés et aiguillés pendant toutes les phases de notre projet et pour la rédaction de notre rapport, ainsi que Pascal Dassonval, l’auteur de ce sujet qui nous a guidés par ses conseils pertinents. Nous remercions également Mireille El Rmeily effectuant son DEA portant sur la perfusion cérébrale à l’ESIEE-Amiens qui nous a apporté des données relatives au problème. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 31 RESUME For some MRI techniques, we use a tracer, that we inject into a vein in the patient’s arm. This liquid mixes with the flood going from the arm’s arteries to the scalp’s capillaries. With the help of MRI photos, some interesting physiological parameters ( the volume of blood in the head and blood flow away from the head ) can be registered. It pinpoints the problem area. Thanks to this process, we are able to create a schema of the blood flow. Therefore, the help of « Femlab » software was necessary to obtain additional parameters. The project is divided into three main parts, which are : computer modelling, geometry and the tracer in order to better understand the problems linked to the project. Some parameters were impossible to study because they were too complex for the computer and for us. We then had to simplify the model because in reality, our blood system is so highly developed one. Indeed, for each part, we simplified the model and then studied each piece of information. From this we were able to reach our conclusions. MOTS-CLES Vaisseau sanguin, hémodynamique, débit, profil de vitesses, viscosité, élastance, traceur, diffusion, convection, simulation. Rapport Projet I3 – 2004 Simulation du comportement d’un traceur sanguin dans le réseau vasculaire cérébral 32