INSTITUT DE RECHERCHE EN ÉCONOMIE CONTEMPORAINE COMMUNIQUÉ DE PRESSE 1030, rue Beaubien Est Bureau 103 Montréal,Québec H2S 1T4 514 380-8916 [email protected] www.irec.net POUR PUBLICATION IMMÉDIATE La politique économique du gouvernement Marois Un point de départ Montréal, 9 décembre 2013. Dans une note de recherche de l’IRÉC, quatre chercheurs de l’IRÉC ont analysé la « Politique économique Priorité Emploi » dévoilé par le gouvernement Marois. « Nous avons moins une politique économique globale, avec des objectifs clairs, qu’un ensemble de programmes et de mesures rassemblés autour d’orientations stratégiques bien affirmées. Cela ne veut pas dire que ces programmes et ces mesures sont à rejeter. Au contraire, nos analyses confirment qu’ils constituent, pour nombre d’entre eux, un bon point de départ », expliquent les chercheurs Gilles L. Bourque, Pierre Gouin, Robert Laplante et Gabriel Ste-Marie. L’une des grandes faiblesses de la politique, constatent les chercheurs, se trouve au niveau des efforts qui permettraient d’assurer un véritable virage vers une économie verte. Le développement durable est bien évoqué, mais ne joue pas un rôle structurant. « On cherche en vain un ensemble précis d’objectifs et de moyens. À cet égard, les divers volets de Priorité Emploi, y compris celui sur l’électrification, restent bien en deçà des intentions affichées ». De plus, les chercheurs questionnent le cadre financier de cet exercice de politique industrielle. « La solidité de ce cadre est loin d’être démontrée, disent-ils. Le ministre des Finances n’a-t-il pas annoncé qu’il remettra son objectif de déficit zéro dans deux ans, du fait d’un déficit attendu de 2,5 milliards $ pour l’année en cours? Comment pourra-t-il financer ou justifier le financement de toutes les mesures présentées dans cette politique? » Analyse des quatre grands volets de la Politique économique Priorité Emploi La note de recherche de l’IRÉC présente quatre analyses pour chacun des quatre grands volets de Priorité Emploi : La note de recherche de l’IRÉC présente quatre analyses pour chacun des quatre grands volets de Priorité Emploi : Politique industrielle québécoise 2013-2017, Stratégie d’électrification des transports 2013-2017, Plan de développement du commerce extérieur 2013-2017, Politique nationale de la recherche et de l’innovation 2014-2019 Concernant la Stratégie d’électrification des transports 2013-2017 par exemple, le chargé de projet de l’IRÉC Gabriel Ste-Marie salue la volonté du gouvernement de réduire l’intensité carbone de l’économie québécoise, mais critique l’ampleur des engagements. « Cependant, plusieurs mesures ne sont pas déployées à la bonne échelle. Pour développer l’industrie, la politique vise juste, mais pas assez fort. De plus, la politique néglige le projet du monorail à grande vitesse. Le gouvernement se contente d’annoncer une étude de préfaisabilité de 200 000 $. C’est bien peu comparativement au montant de la stratégie de 516,1 millions $, sans inclure les autres projets annoncés qui ne sont pas comptabilisés ». En ce qui a trait à la politique d’efficacité énergétique du ministère des Ressources naturelles, le chercheur de l’IRÉC, Gilles L. Bourque affirme qu’il n’y a rien de très convaincant dans le virage vert. « Le 6 millions $ prévu pour la sensibilisation aux pratiques écoresponsables et le minuscule 4 millions $ injecté pour que les organismes publics, dit-il, mettent en place des pratiques d’acquisition écoresponsable pour augmenter leurs achats de produits et de services écoresponsables ne convaincront pas grand monde. En fait, la politique industrielle du Québec aurait dû faire le choix beaucoup plus fort de miser sur une véritable stratégie de reconversion écologique du système productif afin d’engranger, Suite à la page suivante Suite de la page suivante de façon durable, sur le long terme, les bénéfices d’une économie verte ». Bien que les objectifs du Plan de développement du commerce extérieur (PDCE) soient formulés de façon claire et précise, il apparaît au chargé de projet de l’IRÉC, Pierre Gouin, que les ressources financières sont limitées et qu’il y a des lacunes dans l’évaluation des retombées. Une des mesures satisfaisantes de la Politique nationale de la recherche et de l’innovation est la création du Réseau de recherche innovation Québec (RRIQ) afin de contrer l’actuel éparpillement des organismes et des moyens de mobilisation des connaissances soutenus par le Québec. Pourtant, « bien que des moyens substantiels de l’ordre de 121,5 millions sur cinq ans vont être consacrés au soutien de regroupements sectoriels, le document ne définit pas des objectifs opérationnels précis », constate Robert Laplante, directeur général de l’IRÉC. Ce dernier trouve intéressant l’accent mis sur la reconfiguration institutionnelle interne. « En revoyant et en soutenant la contribution des cégeps et des centres collégiaux de transfert technologique, cet effort devrait avoir un effet particulièrement stimulant dans les régions », dit-il. Par ailleurs, malgré un évident souci de cohérence, les chercheurs rappellent que plusieurs maillons essentiels manquent encore pour arriver à formuler une véritable stratégie de développement. Le gouvernement est toujours en démarche de consultation concernant l’avenir énergétique du Québec ainsi que sur la mobilité durable. « Dans l’attente des politiques à être formulées dans ces domaines, soulignent-ils, il faut espérer que le gouvernement mettra en place les infrastructures collectives pour un véritable changement de paradigme dans le transport, principal secteur émetteur de GES, et que la politique énergétique mettra la priorité sur l’indépendance aux énergies fossiles. » « Enfin, concluent-ils, les grandes lignes d’une véritable stratégie de développement des ressources naturelles brillent par leur absence dans la politique économique du gouvernement ». (30) Pour information : André Laplante, Direction des communications de l’IRÉC, 514-258-4798 (cell.)