PRIÈRE DE SAINT-FRANÇOIS D'ASSISE Seigneur, fais de moi un instrument de paix. Là où est la haine, que je mette l'amour. Là où est l'offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l'union. Là où est l'erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi Là où est le désespoir, que je mette l'Espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. O Seigneur, que je ne cherche pas tant : D'être consolé que de consoler. D'être compris que de comprendre. D'être aimé que d'aimer. Parce que : C'est en donnant que l'on reçoit. C'est en s'oubliant soi-même que l'on se retrouve soi-même. C'est en pardonnant qu'on obtient le pardon. C'est en mourant qu'on ressuscite à la vie éternelle. "Que tous les êtres soient heureux. Qu'ils soient en joie et en sûreté. Que nul ne déçoive un autre, ni ne méprise aucun être si peu que ce soit, que nul, par colère ou par haine, ne souhaite du mal à un autre. Ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, ainsi, avec un esprit sans limite, doit-on chérir toute chose vivante, aimer le monde en son entier, au-dessus, en-dessous et tout autour, sans limitation, avec une bonté bienveillante et infinie. Étant debout ou marchant, étant assis ou couché, tant que l'on est éveillé, on doit cultiver cette pensée. Ceci est appelé la suprême manière de vivre. La souffrance de beaucoup de nos frères dans le monde est profonde. De cette souffrance vient grande compassion. Grande compassion fait un cœur paisible. Un cœur paisible fait une personne paisible. Une personne paisible fait une famille paisible. Une famille paisible fait une communauté paisible. Une communauté paisible fait une nation paisible. Une nation paisible fait un monde paisible. " Texte bouddhiste médité lors d 'une veillée de prière pour la paix - Extraits de "Paroles de paix" (Hors-série de la revue Prier) Quand, pendant un quart d’heure, je me suis trouvé en tête à tête avec le meurtrier des douze croates, Sayah Attiah, qui était le grand chef du GIA dans notre coin, il s’est présenté comme tel. Il venait demander des choses précises. Il était armé, poignard et pistolet mitrailleur. Ils étaient six en tout, et c’était dans la nuit. Il avait commencé par accepter de sortir de la maison car je ne voulais pas parler avec quelqu’un en armes dans une maison qui a vocation de paix. Nous nous sommes donc retrouvés dehors… A mes yeux, il était désarmé. Nous avons été visage en face de visage. Il a présenté ses trois exigences et par trois fois j’ai pu dire non, ou "pas comme cela". Il a bien dit : "vous n’avez pas le choix" ; j’ai dit : " si, j’ai le choix". Non seulement parce que j’étais le gardien de mes frères, mais aussi parce qu’en fait j’étais aussi le gardien de ce frère qui était là en face de moi et qui devait pouvoir découvrir en lui autre chose que ce qu’il était devenu. Et c’est un peu cela qui s’est révélé dans la mesure où il a cédé, où il a fait l’effort de comprendre. On entend dire que ce sont des bêtes immondes, ce ne sont pas des hommes, qu’on ne peut pas traiter avec eux. Je dis, moi : si nous parlons comme cela, il n’y aura jamais de paix. Je sais qu’il en a égorgé cent quarante-cinq… Mais depuis qu’il est mort, j’essaye d’imaginer son arrivée au paradis, et il me semble qu’aux yeux du bon Dieu j’ai le droit de présenter pour lui trois circonstances atténuantes : - la première de fait : il ne nous a pas égorgés ; - la deuxième : il est sorti quand je le lui ai demandé. Et puis, quand il est mort à quelques kilomètres de chez nous, il a agonisé comme blessé pendant neuf jours. Comme il avait accepté de ne pas faire appel à notre médecin pour venir le chercher - le médecin ne doit pas sortir de chez nous parce qu’il est trop âgé -, c’était clair avec lui, il n’est donc pas venu le chercher ; - la troisième circonstance atténuante : après notre entretien dans la nuit, je lui ai dit : "nous sommes en train de nous préparer à célébrer Noël, pour nous c’est la naissance du prince de la paix, et vous venez comme cela, en armes ! " Il a répondu : "excusez-moi, je ne savais pas… " Je ne couvre aucun… Ce n’est pas à moi de porter un jugement, chacun de ses crimes est horrible, mais ce n’est pas une bête immonde. C’est à la miséricorde de Dieu maintenant de s’exercer. Christian de Chergé "L’invincible espérance" les moines de Tiberine (rappel d’un épisode du film « des hommes et des dieux » La Paix racontée par Gandhi Une des histoires préférées que grand-père aimait nous raconter était celle d'un ancien roi indien hanté par le désir de trouver le sens profond de la paix. Dans sa quête, ce roi voulait surtout découvrir la nature de la paix, comment y parvenir et comment la conserver. Le Roi invita donc les sages de son royaume à répondre à ses questions, leur promettant une généreuse récompense. Mais les sages ne purent lui expliquer ni la nature de la paix, ni comment y parvenir. Finalement, quelqu'un suggéra au roi de consulter un vieux sage, qui vivait tout juste au-delà des limites de son royaume. «C’est un vieil homme très sage» dit-on au Roi. «S’il existe quelqu’un qui puisse répondre à tes questions, c'est bien cet homme.» Le Roi se rendit donc consulter le saint homme et lui fit part de sa quête. En silence, le sage se dirigea vers sa cuisine et en revint avec un grain de blé. «Dans ce grain de blé se trouvent tes réponses» lui dit le sage en déposant le grain dans la main tendue du Roi. Troublé, mais refusant d’admettre son ignorance, le roi prit le grain et s'en retourna vers son palais. Il déposa le précieux don dans un minuscule coffret d'or qu’il verrouilla et mis à l'abri dans un endroit sûr. Chaque matin, à son réveil, le roi ouvrait le coffret et observait le grain de blé dans l'espoir d’y trouver les réponses qu'il cherchait. Mais en vain. Les semaines passèrent et un autre sage, qui passait par là, fut invité par le roi à résoudre son dilemme. Le roi lui raconta sa rencontre avec le vieux sage et lui fit part de l'étrange don qu’il avait reçu en guise de réponse. «Depuis, j'observe le grain de blé chaque matin sans y trouver réponse», confia le souverain au sage. Le sage répondit : «La solution est fort simple, Majesté, ce grain représente la nourriture du corps, tout comme la paix est celle de l’âme. Ce grain de blé, si vous le laissez prisonnier du coffret d'or, finira par pourrir, et ne pourra plus nourrir les hommes ou se multiplier. Cependant, si vous le laissez entrer en contact avec les éléments – le soleil, l'eau, l'air, et la terre - il s'épanouira et se multipliera. Avec l'action de la nature, ce sont bientôt des champs de blé entiers qui, non seulement vous nourriront, mais alimenteront aussi une population entière. Voilà bien le sens de la paix. Elle nourrit non seulement votre âme mais aussi celle des autres, elle doit se répandre en interagissant avec les éléments qui l'entourent.» Voilà l'essence même de la philosophie de «non-violence» de Gandhi. C’est la poursuite de la vérité. Tout au long de notre vie, l’amour, la compassion, l’empathie et le respect doivent guider notre quête de la vérité. Comme le grain de blé qui s’épanouit grâce aux éléments, la noblesse de nos valeurs doit interagir avec la société, afin qu’elle devienne paix et harmonie. Plus nous possédons de biens matériels, plus nous devons les préserver de ceux qui les convoitent, car cette possession engendre la jalousie ainsi que le désir de prendre par la force ce que les gens dans le besoin ne peuvent obtenir au nom de la compassion. Les quatre principes essentiels de la philosophie de Gandhi sont simples à comprendre et à appliquer. À l’échelle de la société, ces quatre principes sont : la vérité, l’amour, la confiance et le don de soi. Au niveau personnel, les quatre principes qui doivent guider notre vie sont : le respect, l’empathie, l’acceptation de l’autre, et la compréhension.