Projet d’appui aux producteurs de fruits des Marquises NOTE TECHNIQUE SUR LA CULTURE DU PAPAYER Photo : Données encyclopédiques, copyright © 2001 Hachette Multimédia / Hachette Livre Renseignements : Yves BERTIN BP 262, 98741 – ATUONA Hiva Oa Iles Marquises téléphone : 927827 E.mail : [email protected] LE PAPAYER Carica papaya.L Famille des Caricaceae Aussi appelée « Melon des tropiques » cette plante est originaire d’Amérique tropicale. MATERIEL VEGETAL : Description de la plante : Le papayer est un arbre semi-ligneux à croissance rapide. Il est constitué par un tronc creux qui se ramifie rarement, une couronne de feuilles qui dégénèrent progressivement et tombent. Les fleurs naissent à l’aisselle des feuilles pour former des manchons de fruits qui mûrissent progressivement. Normalement la plante est dioïque(plants mâles et plants femelle) mais dans les espèces sélectionnées on a également des fleurs bisexuées. Suivant les plants on peut avoir affaire à trois genres de papayers qui se différencient par le sexe de leurs fleurs : - plants mâles : les fleurs sont en grappes sur des pédoncules allongés et sont stériles. Le papayer mâle ne donne donc pas de fruit et il est généralement éliminé - plants femelle : les fleurs individuelles naissent sur le tronc. Elle sont incomplètes car sans étamine (sans pollen). Les fruits issus de ces fleurs sont globuleux et assez gros. - Plants hermaphrodites : les fleurs individuelles sont complètes et donnent naissance à des fruits plus petits que les femelles et en général piriformes ou du moins plus allongés. Variétés: La gamme des variétés cultivables est très large et de nombreux clones « naturels sont observables. Cependant il est conseillé d’utiliser des variétés sélectionnées. Le principal groupe est celui des variétés appelées « SOLO ». Les variétés SOLO les plus connues sont : SUNRISE,WAIMANALO, et N°8 Ces variétés offrent l’avantage d’avoir une pulpe bien colorée, sucrée et de goût très agréable. Le taux de plants hermaphrodites ou femelles est élevé et les plants mâles pratiquement absents Multiplication : Le semis est le moyen le plus sûr et le plus simple de multiplication du papayer. Toutefois il est important de semer des graines du commerce dont l’authenticité variétale est assurée. Lorsque l’on sème des graines issues de fruits récoltées dans une plantation, il y a souvent une détérioration de la qualité du fruit. Si l’on souhaite conserver les qualités de la variété, il convient alors de faire de l’ensachage de fleurs hermaphrodites qui par auto-pollinisation donneront des semences et des plants conformes à la variété d’origine. 2. CHOIX DES TERRAINS ET DES PARCELLES Le papaye est une plante exigeante qui demande: Un sol très drainant et riche en matière organique , Un pH du sol proche de la neutralité ( 6,5 ) Une pluviométrie de 1800 à 2000 mm bien répartie 3. VIABILISATION DES PARCELLES Dégagement des souches et racines, épierrage ; Etablissement d'un réseau de drainage efficace en mettant à profit l'effet de pente (ceinture de drain ouvert isolant la parcelle concernée du bassin versant et réseau intérieur assurant l'évacuation des eaux de pluie) .Aménagement d'accès à la parcelle . Equipement d'un réseau d'irrigation dans les cas où cela se révèle nécessaire. 4. PREPARATION DES SOLS Dans un soucis de qualité, le travail du sol devra être effectué par temps sec et après un ressuyage. La préparation de sol a pour but de faciliter l'implantation et le développement racinaire des plants. Une succession d'opérations doit donc être envisagée mais doit avant tout tenir compte des aptitudes du terrains. Décompacter le sol et casser un éventuel horizon induré pour améliorer le drainage: un sous- solage croisé en diagonal par rapport à l'axe de la pente, à une profondeur minimale si possible de 80 cm ; Rééquilibrer chimiquement les parcelles: l'amendement sera défini au vue des résultats d'analyses de sol pratiquées sur des échantillons prélevés à 25 cm et à 50 cm de profondeur ; Labour de défoncement si le profil du terrain le permet ; Etablissement du réseau de drainage ; Piquetage ; Constitution de buttes d'une hauteur moyenne de 30 cm et d'un diamètre à la base de 1 m. Ces buttes pourront être avantageusement enrichies en matière organique (incorporation de compost, de fumier décomposé, ou de toute autre source d'humus). Si une préparation intégrale mécanisée n'est pas nécessaire ou possible, l'arboriculteur pourra s'orienter sur une préparation au trou. Celui-ci devra alors avoir un volume suffisant pour permettre une bonne exploration racinaire et le rééquilibrage chimique du sol se fera au niveau de chaque trou. 5. IMPLANTATION DE LA CUL TURE Densité de plantation : La densité optimum est de 2m sur le rang et de 3m entre les rangs avec une disposition en quinconce (références des types 'Solo'). Trouaison: La préparation des sols ayant été réalisée suivant les consignes indiquées au chapitre 3, les trous se feront à la main et leur dimension sera de deux à trois fois celle du conteneur. La plantation sera impérativement réalisée sur butte pour améliorer le drainage et diminuer les risques d'attaques fongiques. 6. CONDUITE DE LA CUL TURE : 6.1 Contrôle de l'enherbement : L'expérience prouve à ce jour que le meilleur contrôle des adventices est obtenu par la lutte chimique dans la mesure où elle évite le passage répété d'engins (gyrobroyeurs) qui tassent le sol, particulièrement en conditions humides. Le contrôle des adventices peut se faire par l'emploi d'herbicides systémiques, qui, utilisés à des concentrations convenables et au bon stade permettent d'obtenir un contrôle efficace sur une période minimale de 2 mois. Il est important que l'herbicide soit appliqué avec un agent mouillant qui améliore son efficacité et que la molécule chimique ait le temps de pénétrer la plante (pas de pluie dans un délai minimum de 4 heures sinon obligation de refaire le traitement). Les produits utilisables sont : Round Up (glyphosate à 360 g/l) à raison de 2 à 4 I/ha dans 400 I d'eau Ouragan (sulfonate à 480 g/l) à raison de 3 I/ha dans 400 I d'eau. Les herbicides systémiques doivent être appliqués avec précaution autour des jeunes plants pour éviter tout risque d'embruns phytotoxiques. Sur jeune parcelle, un détourage manuel des plants est donc recommandé. Dans certains cas, l'arboriculteur pourra être amené à maintenir une couverture végétale en inter-ligne. Celle-ci devra alors être contrôlée de façon à ne pas s'étendre sous' la frondaison. 6.2 Irrigation : .Elle est nécessaire si l'on ne veut pas compromettre la production, compte tenu de la C fructification continue du papayer à partir de son entrée en production. 6.3 Fumure : 1 Fertilisation ( en g d'élément I plant ): N P205 K20 Moins de 6 mois 10 10 20 Entre 6 et 12 mois 40 40 80 Plus de un an 100 100 200 Des apports réguliers de matière organique ( fumier ou compost bien décomposés) seront nécessaires chaque année pour un meilleur développement des plantes et une meilleure productivité. 6.4 Traitements phytosanitaires : Lutte contre le Phytophthora : Elle est avant tout préventive par un bon choix du terrain (drainage maximum) et une bonne technique de plantation (plantation sur butte). Des pulvérisations préventives de phosethyl-al (Aliette) 2 à 3 fois par an peuvent également assurer une bonne protection. Lutte contre l'anthracnose : très fréquente sur feuilles et surtout sur fruits, cette maladie peut compromettre le bon développement du fruit et aussi sa bonne conservation. Lutte contre les cochenilles : les cochenilles blanches(à batonets ou farineuses) sont les plus fréquentes et sont facilement maîtrisées par des applications de Méthidathion (Ultracide) ou de Methomyl (Lannate). Respecter les délais d’application avant récolte. Lutte contre les acariens : Les attaques de tétraniques ou de tarsonèmes seront traitées de préférence avec des traitements au Soufre liquide ou mouillable. Sinon on aura recours aux acaricides spécifiques Autres maladies : Le papayer est également sujet à des maladies virales et bactériennes . Malheureusement ces maladies ne peuvent être combattues par des traitement et sont redoutables car elles peuvent décimer totalement une plantation. On citera notamment la bactériose du Papayer (Erwinia papaya) qui pour le moment n’a pas été déterminée en Polynésie et les viroses telles que la Mosaïque et le bunchy-top. L’introduction de matériel végétal devra donc être faite avec précaution , de préférence par graine et à partir de producteurs de semences pouvant certifier leur envoi. 7. LES ESPECES VOISINES DU PAPAYER : Le papayer de Montagne : Le Babaco : Carica pentagona