LEC - Compaci

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Avant propos
Cette boîte à images est réalisée pour faciliter les séances de formation et
de vulgarisation avec les producteurs de CompACI sur la Lutte Etagée Ciblée
(LEC) pour une production durable du coton.
La présente boîte à images fait le point des préalables à la LEC. Sa structuration
sous forme d’images au recto et le texte au verso, permet au conseiller agricole,
de faire passer les messages clés relatifs à la réalisation pratique de cette
technologie.
La Lutte Etagée Ciblée (LEC) est une méthode de lutte semi-raisonnée
assurant une protection de fond strictement basée sur le programme
recommandé mais avec des doses réduites d’insecticides appliquées de
façoncalendaire,auxquellessontassociéesdesinterventionscomplémentaires
décidées en fonction des seuils. Elle se différencie du programme classique
par la réalisation d’observations rigoureuses des ravageurs sur un échantillon
de 40 plants répartis sur les deux diagonales de la parcelle de coton à
traiter. Elle est très formatrice, plus économique et respectueuse de
l’environnement.
En fonction du faciès parasitaires, deux types de LEC sont recommandés au
Bénin: la Lutte Etagée Ciblée Complète (LEC) dans la zone à prédominance Helicoverpa armigera et la Lutte Etagée Ciblée Partielle (LECP)
dans les zones où sévissent les chenilles carpophages à régime endocarpique.
Pour l’exploitation judicieuse de cette boîte à images le conseiller agricole
devra internaliser le contenu technique de façon chronologique et ceci de
manière participative avec les apprenants producteurs. Les questions et
réponses au verso servent de guides pour le conseiller agricole. Il lance le débat
à chaque passage d’images en posant les questions et incite les apprenants
aux échanges interactifs. Il n’est pas recommandé au conseiller agricole de
faire une lecture continue des textes au verso. Il doit veiller surtout à
ne pas donner les réponses des questions aux agriculteurs. Parfois il sera
nécessaire de poser les questions autrement pour stimuler encore plus la
réflexion au niveau des producteurs et utiliser l’image pour laisser «découvrir»
la réponse «correcte» par les producteurs. L’animateur veillera à la participation
active des femmes.
La recherche de qualité exige le strict respect des recommandations et par
conséquent, contribue à l’obtention d’un coton graine de premier choix et
une forte production conduisant à un gain plus élevé pour le producteur.
Le COMPACI en bref :
La Fondation Bill & Melinda Gates (BMGF) et le Ministère
allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) ont confié à la DEG (Deutsche Investitions und
Entwicklungsgesellschaft) et à la GIZ (Deutsche Gesellschaft
für Internationale Zusammenarbeit) la mise en œuvre de
l’initiative COMPACI (Competitive African Cotton Initiative).
Le secteur privé dont des sociétés cotonnières privées contribue
également en qualité de partenaire du projet.
L’objectif principal de COMPACI est l’amélioration durable
des conditions de vie des producteurs /productrices de
coton par l’augmentation durable de leurs revenus et de leurs
productions alimentaires.
Le projet vise 650 000 producteurs de coton dans 10 pays
dont 65 000 au Bénin.
Remerciements:
Nos remerciements pour la contribution à la réalisation de la
présente boîte à images vont à l’endroit de :
- Toute l’équipe technique du ProAgri
- M. Samuel VODOUNNON: Ingénieur agronome, entomologiste,
Président CERBID-ONG Tél. (00229) 95 934 359
E-mail: [email protected]
- M. Dossou P. KPITIME; Consultant à l’illustration et graphisme
Tél : 97 116 559; E-mail: [email protected]
- Ets Quadri Services pour les travaux d’impression.
Droits Réservés : ProAgri ; BP 322 Natitingou, Bénin, Tél : +229 23 82 22 58, Fax: +229 23 82 25 01
Scène 1 : Reconnaissance des ravageurs du cotonnier, ciblés en LEC
et de leurs dégâts
Q: Quelles sont les différentes catégories de ravageurs ciblées par la LEC?
R: Les ravageurs ciblés par la LEC peuvent être regroupés en deux
catégories :
.
Les ravageurs du feuillage : Haritalodes (= Syllepte) derogata
(chenille phyllophage enroulant les feuilles, Aphis gossypii
(puceron, insecte piqueur suceur) et Polyphargotarsonemus
latus (acarien).
.essentiellement
Les ravageurs des organes de reproduction (carpophages :
des chenilles) qui comportent deux sous-groupes :
- Les chenilles carpophages à régime endocarpique (Pectinophora
gossypiella, Thaumatotibia ( = Cryptophlebia ) leucotreta ou à régime
exocarpique (Diparopsis watersi et Earias spp.), observables
et toujours sensibles aux pyréthrinoïdes;
- La chenille Helicoverpa armigera, devenue résistante aux
pyréthrinoïdes depuis 1996 et qui requiert pour cette raison l’emploi
d’autres produits alternatifs, ce qui rend nécessaire l’utilisation
d’un seuil spécifique et d’autres produits contre cette espèce.
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Scène 2: Les ravageurs du feuillage ou phyllophages: Haritalodes
(=Syllepte) derogata
Q : Comment reconnaître Haritalodes (=Syllepte) derogata ?
R : Les chenilles de ce ravageur sont vertes, translucides avec une tête noir brillant.
Leur longueur atteint deux à trois centimètres.
Q : Quels sont les dommages que les chenilles causent au cotonnier ?
R : Elles endommagent les feuilles du cotonnier en les enroulant sous forme
de cornets ou cigares à l’aide de fils soyeux. L’intérieur de ces feuilles enroulées est
souillé par des excréments noirs. Les attaques sont alors localisées dans les
champs sous forme de foyers de plants au feuillage enroulé.
Q : Que se passe-t-il en l’absence de traitement ?
R : En l’absence de traitements, les dégâts peuvent aller jusqu’à la défoliation quasitotale des plants.
Information:
Le stade chrysalide a aussi lieu à l’intérieur des feuilles enroulées, sauf en fin de
saison des pluies quand les chenilles descendent pour entrer en repos dans les
débris du sol. Cette chenille attaque aussi le gombo et le bissap. Les
pyréthrinoïdes sont peu efficaces contre celles-ci, aussi en cas d’atteinte du seuil,
on utilise généralement un organophosphoré. En plus de la lutte chimique, un
labour de qualité qui détruit les chenilles présentes dans les débris du sol, peut
aider à en réduire l’impact sur les cultures.
Langues
Appelation en langues locales
Ecriture en langues locales
Dendi
Adjaga djaga
Ajaga jaga
Bariba
Kokobaké ou Naarékou
Kokobaké ou Naareku
Mokolé
Kokokoutchécigaï
Kokokucesigayi
Fon/Mahi
Wéviciganon
Wevi-siganC
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2
Scène 3 : Les ravageurs du feuillage : Polyphagotarsonemus latus (acarien)
Q : Comment reconnaître ces acariens ?
R : C’est une espèce dangereuse pour le coton. Les acariens sont minuscules,
blanc jaunâtre et presque invisibles à l’œil nu. Ils vivent à la face inférieure des
feuilles. Cette espèce préférant vivre à l’ombre, les premiers foyers sont le plus
souvent détectés sur les plants se développant à l’ombre des arbres lorsqu’il y
en a dans la parcelle. Les acariens apparaissent plus fréquemment dans Borgou,
la Donga et particulièrement dans le entre et le Sud à cause de la pluviométrie
qui y atteint 1200 mm et de la forte hygrométrie ( humidité relative ) supérieure
à 80 % de nébulosité (présence des nuages) plus fréquente.
Q : Quels dommages cause-t-il au cotonnier ?
R : Les attaques de tarsonèmes se traduisent d’abord par une modification
de l’aspect de la face inférieure des feuilles qui devient brillante et glacée et
prend une couleur vert foncé. Le bord des feuilles se recourbe ensuite vers le
bas. Au stade ultime, la feuille subit des déchirures dites « coups de couteau »
Q : Que faut-il faire en cas d’attaque du cotonnier par ce ravageur ?
R : La reproduction de ces ravageurs est très rapide, car ayant lieu tous les quatre
- cinq jours. Pour cette raison les interventions doivent être très rapides en
cas d’attaque. Ils sont insensibles aux pyréthrinoïdes, aux aphicides et aux produits
alternatifs ciblant les chenilles (spinosad, indoxacarbe, emamectine,
Spinoteram…). Seuls les organophosphorés acaricides ou des acaricides spécifiques
sont efficaces.
Langues
Dendi
Bariba
Mokolé
Fon/Mahi
Appelation en langues locales
Djirètérè
Kpanrorou
Koutchéoukoussou
Goudou ou Finhounhoun
Ecriture en langues locales
Jiret3r 3
Kpanroru
Kucewukusu
Gudu abi F3 nwunwun
3
3
Scène 4 : Les ravageurs du feuillage piqueurs-suceurs: Aphis gossypii
Q : Comment reconnaître ce ravageur ?
R : Les pucerons se développent souvent en colonies essentiellement à la face inférieure
des feuilles mais peuvent aussi coloniser d’autres parties vertes de la plante comme
les jeunes tiges, les bractées, etc. Les individus peuvent être verts, jaune-vert ou
vert-noir très sombre, avec ou sans aile.
Q : Quels sont les dommages que l’insecte cause aux plants de cotonnier ?
R : les insectes s’alimentent en suçant la sève des plants dans lesquels ils injectent
leur salive. Ceci provoque une crispation des feuilles qui se gaufrent, le bord se
recourbant vers le bas. Ils se reproduisent très vite surtout dans un environnement
chaud et sec. Les pucerons ont deux périodes de prolifération sur le cotonnier au
Bénin : en début de végétation sur jeunes plantules et enfin sur cotonniers âgés vers
l’ouverture des capsules. Sur les jeunes plantules, les dégâts empêchent le développement
de la plante. La plante supporte le ravageur en fin de cycle, mais le miellat qu’il produit
souille la fibre des capsules ouvertes et sources de fumagine. Ces dégâts constituent
les causes des décotes lors du placement de la fibre.
Information:
De nombreux prédateurs (coccinelles, Chrysopes, Syrphes, ….) , consomment les
pucerons, mais sont détruits par les traitements chimiques. Une expérience de
champs écoles paysannes a permis de découvrir que dans certaines zones, les paysans
croient que les œufs de coccinelles sont les parents des pucerons et les
détruisent. Il est donc important de bien connaître ces insectes utiles pour les
préserver et les promouvoir.
Langues
Dendi
Bariba
Mokolé
Fon/Mahi
Appelation en langues locales
Gaani
Gaanikou
Kokowèwèkouditêou
Yo
Ecriture en langues locales
Gaani
Gaaniku
Kokow3w3ku it3wu
Yc
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4
Scène 5 : Les ravageurs des organes de reproduction: Pectinophora
gossypiella (ver rose)
Q : Comment reconnaître le ravageur ?
R : La chenille de cet insecte (ver rose) présente des segments marqués de
bandes et traits transversaux de couleur rose sombre, donnant la coloration
générale rose qui est à l’origine de son nom. Sa taille maximale varie entre
1 et 1,5 cm.
Q : Quels dégâts causent les chenilles sur les plants de cotonnier ?
R : Lors des attaques dans les boutons, les fleurs ne s’ouvrent pas
normalement «Fleurs en rosette ». Les chenilles pénétrant dans les capsules
tout de suite après l’éclosion, le trou de pénétration est très réduit et peu
visible. La chenille s’alimente des graines dans la capsule où elle effectue
son développement jusqu’à la transformation parfois en chrysalide.
Information
Les chenilles présentes dans les capsules ne peuvent être prises en compte
car non visibles de l’extérieur. Par contre, les chenilles présentes dans les
fleurs en rosettes peuvent être observées et donc prises en compte.
En dehors des cotonniers, il ne peut s’alimenter que sur des plantes très
proches de celui-ci comme le gombo ou le bissap. Ce nombre réduit
d’hôtes, fait qu’une bonne destruction des vieux cotonniers est une mesure
efficace et importante pour lutter contre celui-ci après les récoltes (mesures
prophylactiques) .
Langues
Dendi
Bariba
Mokolé
Fon/Mahi
Appelation en langues locales
Fourébibirani
Kokogounkorou
Kokokoubataré
Gbadéhouévi
Ecriture en langues locales
Furebibirani
K C kCgunkoru
Kokokubatere
Gbade - wevi
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Scène 6 : Les ravageurs des organes de reproduction : Helicoverpa armigera
Q : Comment reconnaître Helicoverpa armigera ?
R : Les chenilles sont de couleurs très variables, vert, gris, marron, beige clair,
mais elles présentent toujours deux lignes claires sur les côtés. La tête est
jaune orangé. Leur taille maximale se situe entre 3,5 et 4 cm.
Q : Quels dégâts causent les chenilles sur les plants de cotonnier ?
R : C’est le plus préjudiciable des ravageurs du cotonnier au Bénin. Elles
se développent ensuite en consommant tous les types d’organes de reproduction
: square, boutons floraux, fleurs et capsules. Une chenille consomme plusieurs
de ces organes au cours de son cycle. Les organes attaqués présentent un trou
au contour circulaire très net. Les chenilles en consomment l’intérieur et
rejettent d’abondants excréments à l’extérieur. Les jeunes organes tombent.
Quand ces organes se raréfient, les chenilles de Helicoverpa s’attaquent aux folioles
et feuilles.
Information
Les dégâts peuvent être très importants. Il est très polyphage et attaque
de nombreuses autres cultures (gombo, maïs, poivron, sorgho, tabac, tomate,
tournesol,….). Il est devenu depuis le milieu des années 1990 résistant aux
pyréthrinoïdes, ce qui a rendu nécessaire la réintroduction de l’endosulfan auquel
ont succédé le Flubendiamide- spirotetramide ( Tihan ), le Cobra Emasuper,
Emamectine ( Ema-Emacot), Spinotoram en début de campagne, ainsi que
l’utilisation d’un seuil spécifique à cette espèce.
Langues
Dendi
Bariba
Mokolé
Fon/Mahi
Appelation en langues locales
Hinzé n'man kpè
Birénoudi
Kokokounelacitchiga
Wéviadotonon
Ecriture en langues locales
Hinze n'ma kp3
Birenudi
Kokokunelasiciga
Wevi-adC t C n
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Scène 7 : Les ravageurs des organes de reproduction: Diparopsis watersi
Q : Comment reconnaître Diparopsis watersi ?
R : C’est le ravageur des organes de reproduction le plus fréquent
après Helicoverpa. Les jeunes chenilles nouvellement nées sont de couleur
claire, jaûnatre. Elles deviennent ensuite vert pâle et présentent trois parties
rouges caractéristiques sur chaque segment. Leur taille maximale se situe entre
2,5 et 3 cm.
Q : Quels dommages causent les chenilles aux plants de cotonnier ?
R : Elles consomment les boutons floraux, les fleurs et les capsules. Les boutons
floraux qu’elles évident après les avoir perforés, sèchent et restent suspendus
aux rameaux qui les portaient par un fil de soie. Les capsules attaquées présentent
un orifice circulaire de 3 à 4 mm. Ses excréments ne sont pas rejetés hors de la
capsule.
Information
La chrysalide est formée dans le sol où elle est protégée par une coque de terre.
Les pyréthrinoïdes restent les produits les plus efficaces contre cette espèce. De
plus, il est un monophage strict du cotonnier et ne peut à ce titre s’alimenter au
Bénin que sur cette plante. Aussi une bonne destruction des vieux cotonniers
après les récoltes est-elle un moyen très efficace d’en réduire les populations.
Enfin, un bon labour permettant de détruire les chrysalides par une remontée
à la surface du sol complète avantageusement la lutte non chimique contre ce
ravageur.
Langues
Appelation en langues locales
Ecriture en langues locales
Dendi
Kokobéri
Kokoberi
Bariba
Kokobakarou
Kkbakaru
Mokolé
Kokohounkpa
Koko -n' kpa
Fon/Mahi
avokanwévidaho
Avokanwevi axo
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Scène 8 : Les ravageurs des organes de reproduction: Earias spp
Q : Comment reconnaître Earias spp ?
R : Ce sont des chenilles de forme trapue et faciles à reconnaître car
portant de nombreuses épines sur tout le corps (chenille épineuse). Elles
sont de couleur jaune-claire ou noires. Leur taille maximale varie entre
1,5 et 1,8 cm.
Q : Quels dommages causent les chenilles aux plants de cotonnier ?
R : Dans les jeunes cultures sans organes de reproduction, ces chenilles
forent le sommet des tiges qui se dessèche et souvent se brise.
Cet écimage caractéristique indique la présence de ce type de ravageur
tôt dans les champs. Plus tard, les chenilles consomment les boutons
floraux, les fleurs et les capsules. Le trou de pénétration est net et
bien visible.
Information
Elles ne consomment que diverses plantes proches du cotonnier, et
donc une bonne destruction des restes de culture est une méthode de
lutte importante.
Langues
Dendi
Bariba
Mokolé
Fon/Mahi
Appelation en langues locales
Kokokaridji
Kokosansouguirou
Kokokounéangou
wévihounnon
Ecriture en langues locales
Kokokariji
K C k C sansugiru
Kokokuneangu
Wevi-wunnC
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Scène 9 : Technique d’échantillonnage des plants
Q : Comment choisir la taille de l’unité parcellaire à observer ?
R : Les observations se réalisent sur une parcelle dont la superficie
mesure au plus cinq (05) ha. Lorsque le champ du producteur
dépasse 5 ha, il est conseillé de le subdiviser en autant d’éléments
qu’il faut pour qu’aucun d’entre eux ne dépasse 5 hectares.
Information
D’autres facteurs interviennent dans la subdivision du champ :
la forme, l’homogénéité en âge et le développement des plants.
Q : Que fait le producteur après avoir défini son unité parcellaire
d’observations?
R : Sur la parcelle définie, le producteur choisit les deux diagonales
afin de bien couvrir la superficie en matérialisant les dites diagonales
à leurs extrémités par deux piquets. L’échantillonnage s’effectue
sur 40 plants dont 20 par diagonale.
Information
Les 40 plants à observer sont pris au hasard sur les deux diagonales.
Il faut veiller à ce que les 20 plants soient régulièrement répartis
sur chaque diagonale. L’observateur évitera d’échantillonner les
plants proches des bordures ainsi que les plants nettement plus
grands ou plus petits que la moyenne du champ.
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Scène 10 : L’observation
Q : En quoi consiste l’observation ?
R : L’observation consiste à examiner du bas vers le haut, tous les
organes (feuilles, square, boutons floraux, fleurs, capsules) de la
plante en tenant compte des types de dégâts de chaque ravageur.
Q : Quand réalise-t-on les observations ?
R : Considérant que le jour où 50 % des plantules sortent de terre
après le semis constitue le 1er jour après levée (1er Jal), les observations
commencent à partir du 31e jour après levée (31e Jal) à une fréquence
d’une semaine pour s’étendre au 101e/106 Jal.
Information
On dénombre après la révision de la méthodologie et de la planchette
LEC neuf, dates d’observations dont trois (3) coïncident avec le
jour d’un traitement de base (73/78; 87/92; 101/106è Jal) et six
(6) en dehors des jours des traitements de base (31/36; 38/43;
52/57; 66/71; 80/85; 94/99 ).
Q : Quelle attitude adopter par rapport au choix des plants à chaque
observation?
R : L’ observateur évitera d’examiner les mêmes plants lors des passages
successifs. Cette recommandation suppose que les 40 plants observés
une semaine donnée, ne sont pas ceux qu’il faudrait observer la
semaine suivante. Dans tous les cas de figures Il est important de
respecter scrupuleusement le choix des 20 plants bien répartis et
nécessairement sur les deux diagonales.
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Scène 11 : L’Observation (suite)
Q : Que faire lorsqu’un jour d‘observation coïncide avec un jour de traitement de base ?
R : Lorsqu’une observation doit être réalisée le jour où est effectué un traitement
de base (cas des 73/78; 87/92; 101/106 Jal), on réalise l’observation avant le
traitement ou la veille. Cette précaution permet d’ estimer l’état de la parcelle
avant l’effet de la dose réduite, et pour éviter à l’observateur d’avoir à circuler
dans un champ récemment traité.
Information
L’observation avant le traitement de base est également très utile car, si un
produit supplémentaire doit être appliqué, on pourra ainsi l’ajouter aux produits
de base et donc éviter de réaliser deux opérations de traitement. Dans le
doute, de pouvoir procéder ainsi, c’est un des cas où on pourra échantillonner
le champ la veille de la date prévue pour le traitement de base.
Q : Quelle attitude faut-il adopter les jours des traitements sur seuils ?
R : Les observations ont lieu le jour où il est nécessaire de décider de réaliser
des traitements sur seuil ou la veille de celui-ci. Dans le pire des cas, repousser
le traitement au lendemain ou au plus au surlendemain de la date d’observation
reste possible. Mais il est toujours préférable de traiter le plus rapidement
possible si cela est nécessaire après un comptage. Plus un traitement sur seuils
est retardé, moins il sera efficace; en effet, les dégâts des ravageurs
continueront. Les ravageurs seront de plus en plus grands et donc moins
sensibles dans le cas des chenilles. Les acariens et les pucerons rappelons-le,
se multiplient très vite et Helicoverpa armigera demeure très dangereux.
Q : Quel est l’avantage de réaliser le dénombrement pour tous les seuils pendant
chaque semaine ?
R : Rappelons qu’à chaque date d’observation, le fait de dénombrer tous
les ravageurs, peut permettre de déceler un problème imprévu et donc présente
un intérêt. Par contre si la culture apparaît globalement saine, on peut limiter
les observations aux ravageurs susceptibles d’être l’objet d’un traitement ce
jour-là.
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Scène 12 : Seuils des ravageurs des feuilles - Seuil pucerons
Q : Quel est le premier seuil et comment reconnaît-on qu’un
plant est attaqué et compté comme tel pour ce seuil lors de
l’observation?
R : C’est le seuil pucerons. Un plant est considéré comme attaqué
lorsqu’il présente une déformation du feuillage (feuille recroquevillée
vers le bas) et que les nouvelles feuilles terminales portent de
nombreuses colonies de pucerons. Il est atteint lorsque 33 plants
ou plus, sur 40 plants observés sont attaqués.
Information
Si les nouvelles feuilles terminales sont saines et sans pucerons,
le plant n’est plus compté comme plant attaqué.
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Scène 13 : Seuil des ravageurs de feuilles - Seuil Haritalodes (=Syllepte) derogata
Q : Quel est le deuxième seuil et comment reconnaître qu’un plant est attaqué
et compté comme plant attaqué pour ce seuil lors de l’observation?
R : C’est le seuil Haritalodes (=Syllepte) derogata. Un plant est considéré comme attaqué
quand ce dernier présente des feuilles enroulées avec présence de chenilles vivantes de
Haritalodes (=Syllepte) derogata. Il est atteint lorsqu’au moins dix (10) plants sur
40 observés sont attaqués.
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Scène 14 : Seuil des ravageurs de feuilles: Seuil acarien
Q : Quel est le troisième seuil et comment reconnaître qu’un plant
est attaqué et compté comme tel pour ce seuil lors de l’observation?
R : C’est le seuil acarien P. latus. Un plant est dit attaqué lorsqu’il
présente les symptômes d’acariose typiques : feuillage infesté avec
des feuilles déformées, crispées, aux bords enroulés, d’apparences
bleutées et dont la face inférieure est luisante ou le stade ultime
(coups de couteau). Ce seuil est progressif et est ainsi atteint lorsque
1, 2 ou 3 sur quarante (40) plants observés sont respectivement
attaqués lors des 1er , 2è et 3è traitements.
Information
Si les nouvelles feuilles sont saines ou s’il n’y a pas de formes mobiles
d’acariens P. latus à la face inférieure des feuilles, le plant n’est
plus compté comme attaqué.
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Scène 15 : Seuil des chenilles carpophages: Seuil Helicoverpa
Q : Quel est le quatrième seuil et comment déceler ce seuil ?
R : C’est le seuil Helicoverpa armigera : il est atteint lorsqu’on dénombre au moins quatre (4) chenilles de cette espèce sur les 40 plants
observés.
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Scène 16 : Seuil « autres carpophages »
Q : Quel est le cinquième seuil et comment déceler ce seuil ?
R : C’est le seuil « autres carpophages ». Il est atteint lorsque le
dénombrement de ces quatre espèces de chenilles (Diparopsis watersi,
Earias spp., Pectinophora gossypiella, Thaumatotibia (=Cryptophlebia)
leucotreta affiche sur les 40 plants observés, un total (toutes
espèces confondues) au moins 10 chenilles.
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Scène 17 : Utilisation de la planchette d’observations
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Q : Qu’est-ce que la planchette d’observations ?
R : La planchette d’observation est un instrument pratique très utile dans le dénombrement
des plants échantillonnés et des ravageurs le jour de l’observation. Elle montre un condensé de ce
qu’il faut connaître avant la pratique de la LEC. Ainsi, la première colonne indique l’identification des dégâts et
des ravageurs. La zone bleue claire en haut de la planchette contenant 40 points, indique le nombre
de plants à échantillonner et sur lesquels porteront les observations pendant les dates mentionnées
dans le tableau. A côté, toujours en haut, se trouve une zone où sont indiquées les couleurs/codes
des produits insecticides.
En dessous, de haut en bas, chaque bande donne des informations nécessaires pour chaque ravageur. La
première colonne rappelle les dégâts ou l’aspect des ravageurs. La seconde colonne, avec des points,
permet de compter les ravageurs et leurs dégâts, le seuil est atteint lorsque de point en point, on
arrive à la colonne rouge (= Danger).
La dernière colonne indique les dates des observations à réaliser, les
ravageurs à prendre en compte à chaque date, au moyen de cases coloriées (la couleur étant la couleur
code du produit à utiliser lorsque le seuil est atteint). Les cases grises indiquent qu’il n’y a pas d’observation
à réaliser.
Nouveaux principes utilisés pour l’actualisation de la planchette d’observations LEC
-
Réduction du nombre des observations de 14 à 9 en vue d’alléger les contraintes liées auxdites observations et dans le souci de disposer de résultats fiables ;
-
Réalisation des observations à certaines dates de traitements classiques jugées critiques dans le cadre du suivi et de la maîtrise de H. armigera en zone nord et des
chenilles carpophages à régime endocarpique en zone centre et sud ;
-
Suppression des noms des produits sur la planchette ;
-
Adoption de couleurs d’identification des différentes matières actives en fonction de leurs cibles :
oRouge pour les pyréthrinoïdes
oJaune pour les matières actives acaricides
oBleu pour les matières actives aphicides
oRose pour les matières actives ciblant Helicoverpa armigera
oRouge et rose pour les associations ciblant à la fois H. armigera et les autres carpophages ( à régimes exocarpiques et endocarpiques)
-
Prise de décision de traiter sur seuil, strictement liée aux résultats d’observations enregistrés la veille ou l’avant-veille des traitements ;
-
Retrait de la bande relative aux produits classiques du programme de traitement de la planchette, étant entendu que le producteur LEC est supposé maîtriser le
programme calendaire et les produits utilisés ;
-
Limitation de la lutte contre l’acarien P. latus au 80ème jal en zone nord et 85ème jal en zone centre et sud, dates au-delà desquelles ce ravageur n’a plus d’incidence
économique.
-
Limitation de la lutte contre S. derogata au 80ème jal en zone nord et 85ème jal en zone centre et sud, dates correspondant au début d’ouverture des capsules où une
défoliation provoquée par le ravageur est plutôt bénéfique en terme de précocité de déhiscence et de blancheur du coton graine.
-
Modification des seuils d’intervention conformément aux conclusions de l’atelier CompACI LEC de Djougou :
oSeuils progressifs pour P. latus
o 04 chenilles au lieu de 05 pour Helicoverpa armigera
Conception : VODOUNNON Samuel ; BONNI Gustave ; SOUDOHOUNDE Olivier ; AKOKPONHOUN Kodjo et ADEGNIKA Moïse
Scène 18 : Utilisation de la planchette d’observation (suite)
Q : Quel est le mode d’utilisation de la planchette
R : Lors de l’utilisation, la planchette est collée sur du carton pour obtenir
une ardoise que l’observateur porte au cou pour avoir les mains libres pour
le comptage.
Q : Comment l’observateur dispose-t-il les punaises sur la planchette d’observation ?
R : Il prévoit au moins 7 punaises qu’il attache à l’aide d’un fil devant chaque
photo représentant chaque ligne relative au nombre de plants à obtenir et dégâts
ou chaque ravageur.
Q : Quand est-ce que l’observateur fixe la première punaise sur le premier point ?
R : Lorsqu’il commence l’observation, l’observateur fixe la première punaise sur
le premier point du casier jaune (contenant 40 points) ; ce qui signifie qu’il est
sur le premier plant. Pour les autres casiers devant chaque photo, la punaise
est fixée au premier point si l’observateur trouve un premier dégât ou ravageur.
Chaque fois qu’il observe un dégât ou un ravageur en plus sur le même plant, il
déplace la punaise correspondant au dégât ou au ravageur constaté. A la fin de
l’observation du premier plant, il déplace la punaise dans le casier jaune sur le
second point pour signifier qu’il veut observer le second plant et ainsi de suite.
Q : Quand considère-t-on que le seuil est atteint ?
R : Lorsqu’en évoluant, la punaise tombe sur la colonne rouge, le seuil
pour le ravageur correspondant est atteint.
Q : A la fin de l’observation que fait le producteur ?
R : Après avoir parcouru les 40 plants échantillonnés, il récapitule les seuils
atteints et se réfère aux couleurs pour identifier le produit à utiliser. Les couleurs
des produits correspondant à chaque seuil sont inscrites dans le tableau.
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Scène 19 : La prise de décision
Q : Que faire après chaque observation ?
R1 : A la fin de chaque observation, le producteur doit prendre la décision
de traiter ou non les cotonniers. La prise de décision se fait en comparant
le résultat des observations par type de ravageur au seuil critique leur
correspondant et qui est décrit plus haut.
R2 : Si un seuil est atteint ou dépassé, le traitement correspondant sera
appliqué.
Information
Deux produits complémentaires ou plus peuvent être appliqués en mélange
le même jour si deux seuils différents sont atteints. Par exemple, au
101ème jour après la levée (jour d’observation des chenilles Helicoverpa
et des dégâts de pucerons), on peut avoir à appliquer simultanément
un aphicide (produit utilisé contre les pucerons) et un produit alternatif
contre Helicoverpa. En effet, l’aphicide n’a aucun effet sur Helicoverpa et
inversement les produits alternatifs contre Helicoverpa n’ont aucun
effet contre les pucerons. De plus ce jour, le traitement de base
utilise un pyréthrinoïde inefficace contre ces deux ravageurs et un
organophosphoré acaricide tout aussi inefficace.
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