7 octobre 2014 La forte appréciation du billet vert et les inquiétudes sur la Chine font mal Le recul des prix des matières premières observé au début de l’été s’est poursuivi au cours des derniers mois et il est même devenu plus généralisé. Les principaux indices de prix des produits de base affichent ainsi des baisses d’environ 10 % depuis la fin du mois de juin (graphique 1). Graphique 1 – Les prix de matières premières ont effacé leurs gains de la première moitié de 2014 Indice Indice 160 330 155 320 150 Initialement, le recul des prix reflétait surtout la correction des prix du gaz naturel et des céréales. Si le prix du gaz s’est stabilisé depuis juillet, ceux des céréales ont continué de chuter lourdement pour atteindre des creux de plusieurs années. La forte augmentation du dollar américain (graphique 2) a aussi exercé des pressions baissières sur les prix des matières premières1, particulièrement sur les métaux précieux. Un fort recul des cours pétroliers malgré le contexte géopolitique tendu a aussi contribué à la baisse des indices. 145 310 140 300 135 130 290 125 280 120 270 115 110 260 2012 2013 2014 Bloomberg Commodity Index (gauche) Reuters/Jefferies CRB* (droite) *Commodity Research Bureau Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 2 – Le dollar américain est à son plus haut niveau depuis l’été 2010 Jusqu’au début du mois de septembre, les prix des métaux industriels résistaient assez bien à la tendance baissière des prix des autres matières premières alors que la publication de données économiques encourageantes en Amérique du Nord compensait les gains du billet vert. De nouvelles inquiétudes concernant l’économie chinoise et une poussée supplémentaire du dollar américain ont toutefois entraîné aussi les prix des métaux de base à la baisse au cours des dernières semaines. Malgré tout, nous continuons de miser sur une remontée des prix des matières premières au cours des prochains trimestres alors que la croissance économique mondiale devrait s’accélérer significativement. Indice 90 Taux de change effectif du dollar américain – indice DXY Indice 90 88 88 86 86 84 84 82 82 80 80 78 78 76 76 74 74 72 2010 72 2011 2012 2013 2014 Sources : Bloomberg et Desjardins, Études économiques 1 Les prix des matières premières étant libellés en dollars américains, ils tendent à varier de façon inverse avec le billet vert, entre autres pour maintenir une valeur similaire dans les autres devises. Table des matières Énergie...............................................................................2 Métaux de base..................................................................4 Métaux précieux.................................................................6 Autres matières premières.................................................7 Tableaux.............................................................................8 François Dupuis Vice-président et économiste en chef Mathieu D’Anjou Économiste principal Jimmy Jean Économiste principal François Dupuis Vice-président et économiste en chef Mathieu D’Anjou, CFA Économiste principal 514-281-2336 ou 1 866 866-7000, poste 2336 Courriel : [email protected] Hendrix Vachon Économiste senior Note aux lecteurs : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office de la langue française, nous employons dans les textes et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. Mise en garde : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement des caisses Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement des caisses Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marchés. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement des caisses Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement des caisses Desjardins. Copyright © 2014, Mouvement des caisses Desjardins. Tous droits réservés. Octobre 2014 Tendances des matières premières www.desjardins.com/economie Énergie Les prix du pétrole devraient remonter Pétrole • • • Graphique 3 – Prix du pétrole Les cours pétroliers ont continué d’ignorer les risques géopolitiques au Moyen-Orient et en Europe de l’Est et ils ont même significativement reculé au cours des derniers mois. Le prix du pétrole WTI (West Texas Intermediate) qui était aux environs de 100 $ US le baril à la fin juillet est ainsi passé en dessous de 90 $ US le baril récemment. Les derniers mois ont été encore plus difficiles pour le Brent dont le prix a diminué d’environ 13 $ US depuis la fin juillet. L’écart entre les prix du Brent et du WTI a ainsi diminué près des plus faibles niveaux observés depuis la fin de 2010. Comme en juillet, le prix du pétrole canadien a été peu affecté par la récente tendance baissière, le Western Canada Select est demeuré aux environs de 80 $ US le baril (graphique 3). Si les questions d’offre retenaient toute l’attention au début de l’été, c’est maintenant la faiblesse de la demande mondiale de pétrole qui inquiète le plus les investisseurs. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a ainsi significativement revu à la baisse en septembre ses prévisions de demande pour 2014 et 2015 (graphique 4) après un deuxième trimestre très faible et alors que les perspectives se sont dégradées en Europe et en Chine. Pour la première fois en plus de deux ans, la demande mondiale de pétrole a ainsi affiché une croissance annuelle de moins de 500 000 barils par jour au printemps, un ralentissement que l’AIE n’hésite pas à qualifier de remarquable. La demande américaine de pétrole paraît un peu plus solide, mais cela n’est pas suffisant pour compenser la faiblesse du reste de la planète. Étant donné la demande limitée, une remontée plus rapide que prévu de la production libyenne (graphique 5) a déstabilisé le marché européen du pétrole et fait chuter le prix du Brent. Alors que la situation demeure très instable en Libye, il est difficile de savoir la tendance que prendront les exportations de brut de ce pays. Dans un contexte où la demande mondiale est plus faible qu’anticipé et où la production nordaméricaine poursuit sa remontée, l’Arabie saoudite n’a toutefois pas tardé à réagir. Rappelons que ce pays avait significativement augmenté sa production au cours des derniers trimestres pour compenser les problèmes d’autres pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Il désirait ainsi éviter une explosion des cours pétroliers qui aurait pu nuire à l’économie mondiale. Si l’Arabie saoudite ne désire pas une flambée des prix, elle préfère des cours pétroliers au-dessus de 100 $ US le baril. Elle a ainsi déjà significativement réduit ses exportations de brut pour freiner la baisse des prix. L’Arabie saoudite a cependant aussi réduit les prix de son pétrole pour protéger ses parts de marché. L’OPEP envisage aussi sérieusement de réduire ses quotas de production étant donné la faiblesse de la demande. $ US/baril $ US/baril 130 130 120 120 110 110 100 100 90 90 80 80 70 70 60 60 50 50 40 40 2011 2012 2013 WTI* Brent Western Canada Select * West Texas Intermediate. Sources : Datastream, Bloomberg et Desjardins, Études économiques Graphique 4 – La croissance de la demande mondiale de pétrole sera limitée et inférieure à celle de la production hors-OPEP Millions de barils/jour Millions de barils/jour Croissance annuelle 3,5 3,5 Prévisions de l’AIE** 3,0 3,0 2,5 2,5 2,0 2,0 1,5 1,5 1,0 1,0 0,5 0,5 0,0 0,0 (0,5) (0,5) (1,0) (1,0) 2000 2002 2004 2006 Demande mondiale de pétrole 2008 2010 2012 2014 Production des pays non-membres de l’OPEP** * Organisation des pays exportateurs de pétrole; ** Agence internationale de l’énergie. Sources : Agence internationale de l’énergie et Desjardins, Études économiques Graphique 5 – Le retour du pétrole libyen devrait entraîner une modération de la production saoudienne Millions de barils/jour 11 Millions de barils/jour Production de pétrole brut 2,00 1,80 1,60 10 1,40 1,20 9 1,00 0,80 0,60 8 0,40 Arabie saoudite (gauche) 0,20 Libye (droite) 7 2006 2007 2008 0,00 2009 2010 Sources : Bloomberg et Desjardins, Études économiques 2 2014 2011 2012 2013 2014 Tendances des matières premières Octobre 2014 www.desjardins.com/economie Essence • Les automobilistes profitent quelque peu de la baisse des cours pétroliers. Aux États‑Unis, le prix de l’essence a poursuivi sa tendance baissière pour atteindre 3,30 $ US le gallon (graphique 6). Au Canada, les prix ont été plutôt stables en août et au début septembre, mais une baisse significative depuis la mi-septembre a ramené le litre d’essence en dessous de 1,30 $ CAN. Des deux côtés de la frontière, les prix de l’essence sont actuellement à leur plus faible niveau depuis février dernier. Alors que les stocks américains d’essence sont à des niveaux normaux, les arrêts de production de plusieurs raffineries pour des entretiens risquent maintenant de freiner la baisse des prix de l’essence. Graphique 6 – Le recul des prix de l’essence s’est poursuivi $ US/gallon ¢/litre Prix moyen de l’essence ordinaire 4,0 142 3,9 139 3,8 136 3,7 133 3,6 130 3,5 127 3,4 124 3,3 121 3,2 118 3,1 115 Janv. 2012 Juill. Janv. 2013 Juill. Janv. 2014 Juill. Canada (droite) États-Unis (gauche) Sources : Datastream, Ressources naturelles Canada et Desjardins, Études économiques Gaz naturel • Après une chute importante à la fin du printemps et au début de l’été, le prix du gaz naturel nord-américain s’est stabilisé et il fluctue généralement légèrement en dessous de 4,00 $ US par MMBTU (Million British Thermal Unit) depuis la mi-juillet (graphique 7). Si le prix du gaz naturel a chuté de moitié par rapport aux niveaux extrêmes qu’il avait atteints pendant quelques jours en février dernier, il demeure en hausse d’environ 10 % par rapport à la même période l’an dernier. Cela reflète le fait que, malgré une forte accumulation au cours des derniers mois, les stocks de gaz restent inférieurs à la normale à l’approche de l’hiver (graphique 8). Cela n’est pas très préoccupant en soi, mais on ne peut exclure une autre flambée temporaire des prix si l’Amérique connaissait un deuxième hiver consécutif anormalement froid. Graphique 7 – Prix du gaz naturel $ US/MMBTU* $ US/MMBTU* 14 14 Gaz naturel Moyenne 200 jours 12 12 10 10 8 8 6 6 4 4 2 2 0 0 2008 Prévisions : Tout indique que le marché mondial du pétrole demeurera bien approvisionné au cours des prochains trimestres. À court terme, il faudrait que l’instabilité au Moyen‑Orient s’étende à l’Arabie saoudite pour imaginer une flambée des prix. Ce scénario est peu probable, mais il pourrait justifier l’apparition d’une certaine prime géopolitique sur les cours pétroliers. Après un deuxième trimestre particulièrement faible, la demande mondiale de pétrole devrait s’accélérer au cours des prochains trimestres alors que l’économie mondiale s’annonce un peu plus vigoureuse. Déjà, les plus récentes statistiques sur les importations chinoises de pétrole tracent un portrait un peu moins sombre de la demande dans ce pays. Les efforts de l’Arabie saoudite pour freiner la chute des prix du brut laissent aussi entrevoir une légère remontée des prix au cours des prochains mois. Les prix du gaz naturel seront fortement influencés à court terme par la température hivernale en Amérique du Nord. 2009 2010 2011 2012 2013 2014 * Million British Thermal Unit. Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 8 – Malgré une remontée impressionnante, les stocks de gaz naturel demeurent relativement bas à l’approche de l’hiver En milliards de pieds cubes En milliards de pieds cubes 4 500 4 500 4 000 4 000 Maximum* 3 500 3 500 3 000 3 000 2 500 2 500 Minimum* 2 000 2 000 1 500 1 500 1 000 500 Janv. 2013 1 000 Moyenne* Avril Juill. Stocks Oct. 500 Janv. Avril 2014 * De 2009 à 2013. Sources : Energy Information Administration et Desjardins, Études économiques 3 Juill. Oct. Octobre 2014 Tendances des matières premières www.desjardins.com/economie Métaux de base La demande chinoise inquiète Les métaux industriels ont généralement mieux fait que les autres matières premières au cours des derniers mois. Après avoir atteint 3 300 à la fin du mois de juillet, l’indice LME (London Metal Exchange) des prix des métaux de base est demeuré près de ce niveau jusqu’au début septembre (graphique 9) malgré la poussée du billet vert. La publication de données chinoises préoccupantes, en particulier le ralentissement marqué de la croissance de la production industrielle en août (graphique 10), a cependant mis fin à la résilience des prix des métaux industriels, et l’indice LME est redescendu récemment en dessous du niveau de 3 100. Un ralentissement supplémentaire de l’économie chinoise serait certainement nuisible pour les prix des métaux de base. Même si certaines données ont récemment été décevantes, nous continuons cependant de miser sur une progression de 7,4 % de l’économie chinoise cette année et de 7,2 % l’an prochain. Les autorités chinoises ont récemment annoncé des injections de liquidités dans le système bancaire pour éviter un ralentissement économique plus prononcé. Des investissements massifs dans les infrastructures, qui seraient particulièrement favorables pour les métaux industriels, ne semblent cependant plus la voie favorisée par les dirigeants chinois pour stimuler leur économie. Aluminium • Après avoir approché de 2 100 $ US la tonne au commencement du mois de septembre, le prix de l’aluminium est redescendu sous 1 900 $ US la tonne (graphique 11). Malgré ce recul, le prix du l’aluminium demeure en hausse de plus de 7 % depuis le commencement de l’année. Il faut dire que le marché chinois de l’aluminium est relativement autosuffisant. Les importations chinoises d’aluminium sont ainsi environ 10 fois moins importantes en volume et plus de 30 fois moins importantes en valeur que celles du cuivre. Ailleurs sur la planète, les perspectives sont assez positives pour le prix de l’aluminium alors que la croissance économique plus rapide aux États‑Unis devrait se traduire par une forte demande pour ce métal, en particulier de la part du secteur automobile, et que les capacités de production à l’extérieur de la Chine ont diminué au cours des dernières années. Graphique 9 – Les prix des métaux industriels ont reculé récemment Indice Indice 5 000 5 000 4 500 4 500 4 000 4 000 3 500 3 500 3 000 3 000 2 500 2 500 2 000 2 000 1 500 1 500 2008 2009 2010 2011 LMEX* 2012 2013 2014 Moyenne 200 jours * Indice des prix des métaux de base du London Metal Exchange. Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 10 – Le ralentissement de la production industrielle chinoise est préoccupant Var. ann. en % Var. ann. en % Moyenne mobile trois mois en volume 25 25 20 20 15 15 10 10 5 5 0 0 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 11 – Prix et stocks d’aluminium $ US/tonne En milliers de tonnes 3 400 6 000 3 200 5 500 3 000 5 000 2 800 4 500 2 600 4 000 2 400 3 500 2 200 3 000 2 000 2 500 Cuivre 1 800 2 000 1 600 1 500 • 1 400 1 000 Le prix du cuivre a reculé d’environ 5 % depuis la fin juillet pour descendre aux environs de 6 700 $ US la tonne (graphique 12 à la page 5). Alors que les prix de la plupart des autres métaux de base affichent des hausses significatives depuis le commencement de 2014, celui du cuivre est 4 1 200 500 2008 2009 2010 2011 Prix (gauche) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques 2012 2013 Stocks (droite) 2014 Tendances des matières premières Octobre 2014 maintenant en recul d’environ 10 %. La force du dollar américain est particulièrement nuisible au prix du cuivre qui tend à être plus fortement influencé par les facteurs financiers. Les doutes sur la solidité de la demande chinoise affectent aussi directement le cuivre. Après avoir été fortes en début d’année, les importations chinoises de cuivre affichent des variations annuelles négatives depuis juin, ce qui contribue à la remontée des stocks recensés par le LME. Certains analystes notent cependant quelques signes que la demande chinoise de cuivre s’est raffermie récemment. www.desjardins.com/economie Graphique 12 – Prix et stocks de cuivre $ US/tonne En milliers de tonnes 700 650 600 550 500 450 400 350 300 250 200 150 100 11 000 10 000 9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 Nickel • Les derniers mois ont aussi été difficiles pour le nickel dont le prix a reculé de plus de 10 % depuis la fin du mois de juillet pour revenir en dessous de 17 000 $ US la tonne. Comme le cuivre, le nickel est importé en quantités importantes par la Chine, ce qui rend le prix de ce métal sensible à l’évolution de la conjoncture dans ce pays. Malgré l’arrêt des exportations de minerais non transformés par l’Indonésie, les producteurs chinois de nickel semblent en mesure de continuer de s’approvisionner, entre autres du côté des Philippines. Alors que la demande domestique de nickel demeure faible, les producteurs chinois ont même significativement augmenté leurs exportations de nickel raffiné au cours des derniers mois. Les stocks de nickel recensé par le LME continuent ainsi d’augmenter. Malgré tout, le prix du nickel demeure en hausse de près de 20 % depuis le commencement de 2014 alors que les analystes prévoient toujours que la demande mondiale de nickel dépassera significativement l’offre l’an prochain. Zinc • Malgré un recul récent d’environ 5 %, le prix du zinc demeure relativement élevé, aux environs de 2 300 $ US la tonne. Après avoir fortement diminué en première moitié de 2014, les stocks de zinc ont récemment repris une tendance haussière. Cela semble provenir d’une accélération significative de la production de ce métal en Chine à la suite de la hausse de son prix. Les perspectives demeurent toutefois assez favorables alors que le marché mondial du zinc devrait demeurer en déficit l’an prochain. Acier • Le prix de référence de l’acier du LME a fait fi des problèmes récents des matières premières. Il a ainsi poursuivi sa tendance haussière pour s’approcher de 450 $ US la tonne, son plus haut niveau depuis mai 2012. On peut toutefois penser que cette tendance haussière tire à sa fin, d’autant plus que le prix du minerai de fer connaît une chute importante depuis quelques mois. Dans un contexte de capacité excédentaire de production d’acier et de demandes chinoises incertaines, cette baisse des prix des intrants devrait se refléter prochainement sur le prix de l’acier. 3 000 2 000 2008 2009 2010 2011 Prix (gauche) 2012 2013 2014 Stocks (droite) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 13 – Prix et stocks de nickel $ US/tonne En milliers de tonnes 35 000 350 30 000 300 25 000 250 200 20 000 150 15 000 100 10 000 50 5 000 0 2008 2009 2010 2011 Prix (gauche) 2012 2013 2014 Stocks (droite) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 14 – Prix et stocks de zinc $ US/tonne En milliers de tonnes 3 000 1 400 2 750 1 200 2 500 1 000 2 250 800 2 000 600 1 750 400 1 500 200 1 250 1 000 0 2008 2009 2010 2011 2012 Prix (gauche) 2013 Stocks (droite) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Prévisions : La force du billet vert et les incertitudes sur l’économie chinoise pourraient continuer à nuire aux prix des métaux industriels à court terme. Nous misons cependant toujours sur une accélération notable de l’économie mondiale en 2015 qui devrait remettre les prix des métaux de base sur une tendance haussière. 5 2014 Octobre 2014 Tendances des matières premières www.desjardins.com/economie Métaux précieux L’or est durement touché par la hausse du billet vert La forte appréciation du billet vert a particulièrement désavantagé les métaux précieux au cours des derniers mois. Or et argent $ US/once Prévisions : À court terme, les mouvements des prix de l’or et de l’argent refléteront surtout ceux du dollar américain. Si, comme nous le prévoyons, le billet vert consolide ses gains d’ici la fin de l’année, le prix de l’or pourrait demeurer près des niveaux actuels au cours des prochains mois avant de reprendre une tendance baissière l’an prochain. Il existe cependant un risque important à la baisse sur les prix de l’or alors que la poussée du billet vert pourrait se poursuivre. L’accélération de l’économie mondiale au cours des prochains trimestres devrait toutefois entraîner une remontée du prix du platine. 45 1 800 40 1 600 35 1 400 30 1 200 25 20 1 000 15 800 10 600 5 2008 2009 2010 2011 2013 2014 Argent (droite) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 16 – Les perspectives économiques sont plus favorables aux États-Unis Indice Indice Indice PMI manufacturier* en septembre 2014 58 58 46 France 48 46 Brésil 48 Allemagne 50 Chine 52 50 Zone euro 52 Russie 54 Italie 54 Inde 56 R.-U. 56 * Indice ISM manufacturier pour les États-Unis. Sources : Institute for Supply Management, Markit, Bloomberg, Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 17 – Prix du platine et du palladium $ US/once $ US/once 2 400 1 000 2 200 900 2 000 800 1 800 700 1 600 600 1 400 500 1 200 400 1 000 300 800 200 600 100 2008 2009 2010 2011 Platine (gauche) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques 6 2012 Or (gauche) Japon Les prix du platine et du palladium n’ont pas échappé à la tendance baissière et ils affichent des baisses d’environ 15 % depuis la fin du mois de juillet (graphique 17). Si le prix du palladium demeure relativement élevé, celui du platine est actuellement à un creux de cinq ans. En plus de la tendance négative pour l’ensemble des matières premières, le recul des prix de ces deux métaux reflète aussi la fin de la longue grève dans les mines d’Afrique du Sud et certaines craintes sur la demande d’automobile étant donné la faiblesse des économies d’outre-mer. 50 Canada En juillet, nous avions prévenu que les prochains mois s’annonçaient difficiles pour le prix de l’or. Le recul des prix a été encore plus marqué que nous l’anticipions alors que le prix du métal jaune est passé de près de 1 300 $ US l’once à la fin du mois de juillet à environ 1 200 $ US l’once, son plus bas niveau depuis décembre 2013 (graphique 15). L’approche de la fin du troisième programme d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale et l’intensification des débats sur le moment approprié d’amorcer une remontée des taux directeurs ont entraîné une forte appréciation du dollar américain alors que d’autres banques centrales, en particulier la Banque centrale européenne et la Banque du Japon, continuent d’assouplir leur politique monétaire. Les données économiques beaucoup plus favorables aux États‑Unis que dans la plupart des autres grandes économies favorisent aussi la devise américaine (graphique 16). Une appréciation du billet vert est particulièrement défavorable pour l’or puisqu’une des raisons pour les investisseurs de posséder de l’or est de se protéger contre une perte de valeur des monnaies de papier. Même si pour le moment les taux d’intérêt demeurent très faibles, les signes qu’ils augmenteront en 2015 signalent aussi une hausse du coût d’opportunité de détenir de l’or pour les investisseurs. Le prix de l’argent a aussi diminué significativement pour revenir aux environs de 17 $ US l’once. Platine et palladium • $ US/once 2 000 É.-U. • Graphique 15 – Prix de l’or et de l’argent 2012 2013 Palladium (droite) 2014 Tendances des matières premières Octobre 2014 www.desjardins.com/economie Autres matières premières Le prix du maïs est à son plus bas en cinq ans Produits forestiers • Les prix des produits forestiers nord-américains ont été peu affectés par la récente tendance baissière des prix des matières premières (graphique 18). Les prix de référence de la pâte et du papier journal demeurent ainsi très stables et ils n’affichent qu’une diminution marginale depuis le commencement du second semestre de 2014. Le prix du bois d’œuvre a évolué en hausse en juillet et en août pour atteindre 409 $ US par milliers de pieds‑planche (mpp), un sommet depuis mai 2013. Les dernières semaines ont été plus difficiles alors qu’une forte diminution des mises en chantier américaines a fait redescendre le prix du bois d’œuvre aux environs de 380 $ US par mpp. La baisse des mises en chantier n’est toutefois pas trop préoccupante, d’autant plus que les données américaines concernant le marché de l’habitation sont actuellement extrêmement volatiles (graphique 19). La croissance économique solide prévue au cours des prochains trimestres devrait se traduire par une demande de bois d’œuvre assez forte. L’offre de bois d’œuvre risque cependant aussi de croître assez rapidement, ce qui devrait limiter la progression des prix du bois. DenrÉES AGRICOLES • • • Graphique 18 – Prix des produits forestiers $ US/mpp* $ US/tonne 500 1 100 450 1 000 400 900 350 800 300 700 250 600 200 500 150 400 2004 2005 2006 2007 2008 Bois d’œuvre (gauche) 2009 2010 2011 Pâte à papier (droite) 2012 2013 2014 Papier journal (droite) * Milliers de pieds-planche. Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques Graphique 19 – La construction résidentielle ne parvient pas à amorcer une nouvelle période de croissance soutenue En milliers En milliers À rythme annualisé 1 150 1 150 La chute spectaculaire des prix des céréales s’est poursuivie alors que les conditions météorologiques sont généralement demeurées très favorables pour les récoltes, particulièrement aux États‑Unis. Le département américain de l’agriculture (USDA) a ainsi continué de revoir à la hausse ses prévisions d’offre au cours des derniers mois, ce qui a accentué les pressions baissières sur les prix (graphique 20). 1 100 1 100 1 050 1 050 1 000 1 000 Le rendement record des champs de maïs entraînera une hausse de plus de 3 % de la production américaine, par rapport à l’ancien niveau record de l’an dernier, malgré une baisse significative de la superficie consacrée à cette céréale. Les nouvelles ne sont cependant pas toutes bonnes pour les agriculteurs alors que le prix du maïs a récemment chuté à 2,80 $ US le boisseau, son plus faible niveau en plus de cinq ans. 650 Après avoir mieux résisté initialement, le prix du soya a chuté de façon spectaculaire récemment alors que l’USDA continue aussi de revoir à la hausse ses prévisions d’offre pour cette céréale. Les craintes concernant la santé de l’économie chinoise, le plus important importateur de soya, pourraient aussi avoir accentué le sentiment négatif envers le soya. Son prix est ainsi passé de plus de 12,35 $ US le boisseau à la fin du mois d’août à moins de 9 $ récemment. Il affiche ainsi une baisse d’environ 30 % depuis un an, un résultat semblable à ceux du blé et du maïs. La baisse du prix du blé a été un peu moins marquée récemment, mais son prix est tout de même descendu à son plus bas niveau depuis l’été 2010. Après une baisse aussi spectaculaire, les prix des céréales devraient bientôt se stabiliser, voire remonter légèrement. Le contexte d’offre abondante devrait toutefois maintenir des prix faibles pour plusieurs mois. 950 950 900 900 850 850 800 800 750 750 700 700 650 2012 2013 2014 Mises en chantier Permis de bâtir Sources : U.S. Census Bureau et Desjardins, Études économiques Graphique 20 – Prix des céréales $ US/boisseau $ US/boisseau 19 14 17 12 15 10 13 8 6 11 4 9 2 7 2008 2009 2010 2011 Blé (gauche) 2012 Maïs (gauche) Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques 7 2013 Soya (droite) 2014 Octobre 2014 Tendances des matières premières www.desjardins.com/economie Tableau 1 Matières premières Rendement en % sur Prix spot Dernières 52 semaines 7 oct. 1 mois 3 mois 6 mois 1 an Haut Moyenne Bas Indices 1 2 Reuter-CRB (CCI ) 1 Reuters/Jefferies CRB Bloomberg Commodity Index Banque du Canada 494,1 280,2 119,6 617,1 -3,0 -2,7 -4,2 -3,0 -8,6 -7,7 -9,9 -8,9 -11,4 -7,9 -11,2 -6,3 -5,3 -2,5 -6,7 -1,5 569,6 312,9 138,7 683,3 529,1 292,7 129,3 641,5 485,8 272,3 118,0 582,0 Énergie Pétrole Brent ($ US/baril) Pétrole WTI 3 ($ US/baril) Essence ($ US/gallon) Gaz naturel ($ US/MMBTU 4) 91,3 90,3 3,30 3,88 -9,2 -3,2 -4,6 1,0 -17,1 -12,7 -10,3 -8,7 -13,5 -10,1 -8,3 -14,7 -16,7 -12,4 -2,0 7,5 115,5 107,3 3,71 7,92 107,3 99,1 3,47 4,38 91,2 89,8 3,19 3,36 Métaux de base 5 LMEX Aluminium ($ US/tonne) Cuivre ($ US/tonne) Nickel ($ US/tonne) Zinc ($ US/tonne) Acier ($ US/tonne) 3 101 1 900 6 750 16 628 2 302 446,3 -5,6 -8,0 -3,5 -14,7 -3,4 -0,2 -4,7 0,4 -5,3 -13,6 2,1 14,4 2,4 6,6 1,2 1,6 15,5 15,5 -0,6 5,1 -6,5 19,8 25,4 112,5 3 316 2 089 7 406 20 955 2 417 448,0 3 128 1 819 6 993 16 442 2 086 355,9 2 920 1 634 6 439 13 216 1 835 210,0 Métaux précieux Or ($ US/once) Argent ($ US/once) Platine ($ US/once) Palladium ($ US/once) 1 202 17,0 1 229 756,0 -5,1 -11,0 -12,6 -14,8 -8,6 -18,8 -18,1 -12,9 -7,6 -14,1 -14,4 -3,7 -9,2 -21,8 -11,3 8,5 1 376 22,7 1 512 911,0 1 283 20,1 1 424 787,8 1 194 17,0 1 229 697,0 Autres matières premières Bois d’œuvre ($ US/mpp6) Pâte ($ US/tonne) Papier ($ US/tonne) Blé ($ US/boisseau) Maïs ($ US/boisseau) Soya ($ US/boisseau) 381,0 1 027 580,4 4,35 2,88 9,19 -6,6 -0,1 -0,1 -17,0 -16,0 -18,7 1,1 -0,3 -0,4 -22,7 -26,6 -31,5 3,0 0,8 -0,4 -29,7 -40,0 -37,4 -0,8 8,3 -1,6 -34,6 -31,3 -27,4 409,0 1 030 590,0 7,42 4,99 15,29 386,2 1 009,7 584,1 5,77 4,14 13,21 362,0 948,0 580,0 4,17 2,79 8,83 1 Commodity Research Bureau ; 2 Continuous Commodity Index ; London Metal Exchange Index ; 6 Millier de pieds-planche. Note : Tableau en date de la fermeture de la journée précédente. 3 West Texas Intermediate ; 4 Million British Thermal Unit; 5 Tableau 2 Prix des matières premières : historique et prévisions 2012 2013 2014p 2015p 94 98 Cible : 99 (fourchette : 97 à 100) Cible : 101 (fourchette : 91 à 111 2,76 3,73 Cible : 4,40 (fourchette : 4,25 à 4,50) Cible : 4,00 (fourchette : 3,25 à 4,75) Or ($ US/once) 1 669 1 411 Cible : 1 260 (fourchette : 1 240 à 1 290) Cible : 1 125 (fourchette : 1000 à 1 250) Indice LMEX *** – métaux de base 3 416 3 183 Cible : 3 150 (fourchette : 3 050 à 3 200 Cible : 3 600 (fourchette : 3 200 à 4 000) Moyennes annuelles Pétrole WTI * ($ US/baril) Gaz naturel Henry Hub ($ US/MMBTU **) p : prévisions; * West Texas Intermediate ; ** Million British Thermal Unit ; *** London Metal Exchange Index . Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques 8