Merck & Co Un labo au crible Le pdg de MSD-Chibret, la filiale française de Merck & Co, n’entend pas baisser la garde après les importants investissements réalisés en 2007. Explications. Vous avez récemment investi en Auvergne. Allez-vous renforcer votre présence en France sous d’autres formes ? ● La France a toujours été et reste un marché très important pour Merck & Co. Malgré la concurrence interne et externe, nous avons considérablement renforcé notre pilier économique et industriel, avec 100 millions d’euros investis en 2007 sur nos deux sites auvergnats. A Mirabel (Puy-de-Dôme), nous venons d’inaugurer une nouvelle ligne de production stérile, fruit d’une technologie unique au monde. Mais notre ancrage n’est pas qu’économique et industriel. L’excellence scientifique de Merck & Co trouve de nombreux échos en France. L’un des sept centres mondiaux de la recherche « Merck » est en Auvergne. Et la recherche clinique fait évidemment partie des leviers sur lesquels nous nous appuyons. Alors qu’en 2007, notre investissement dans ce domaine concernait 31 protocoles et 250 centres, nous avons déjà 38 programmes en cours pour 2008. Dans un environnement de plus en plus compétitif, nous essayons toujours de faire valoir auprès de notre maison-mère les atouts de l’expertise française, afin de participer au maximum de protocoles dès les phases précoces. Nous nous inscrivons également dans le cadre des PHILIPPE CHAGNON - ESSOP Michel Vounatsos : « Renforcer MSD dans l’Hexagone » MICHEL VOUNATSOS VEUT POSITIONNER MSD COMME UN ACTEUR IMPORTANT DE LA RECHERCHE EN FRANCE. priorités de santé publique, comme le cancer ou le sida. MSD-France a été ainsi très tôt impliqué dans le développement du premier inhibiteur de l’intégrase du VIH que nous venons de mettre sur le marché. La France a participé à trois essais parmi les six de phases II et III et s’est rapidement imposée dans le recrutement des patients, grâce notamment à l’appui de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Quelle est la contribution de MSD France à l’attractivité de la France et quels sont les engagements que vous avez pu prendre sur l’un ou l’autre des pôles santé français ? ● Nous voulons clairement positionner MSD comme un acteur important de la recherche en France, d’où notre stratégie très dynamique de partenariats, publics comme privés. Nous nous réjouissons du développement des pôles de compétitivité, dans un pays où public et privé n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble ! Nous sommes d’ailleurs en passe de nouer une collaboration avec le Canceropôle de Toulouse, via un protocole de développement. Je pense toutefois que les pôles sont aujourd’hui trop nombreux, donnant parfois une impression de saupoudrage. La France pourrait profiter de la présidence de l’Union européenne pour suggérer la création de pôles de compétitivité européens, avec une masse critique suffisante pour affronter une concurrence mondiale de plus en plus vive. Etes-vous l’une des forces motrices parmi les filiales européennes de Merck & Co ou aspirez-vous à le devenir ? ● Comme pour la décision d’investir en 2007, MSD-France est moteur dans les profondes mutations que vit le groupe depuis la fin 2005. Notre nouvelle stratégie, le « Plan To Win », nous conduit à revoir radicalement notre modèle. Avec un seul mot d’ordre : se tourner davantage vers le client, qu’il soit patient, médecin ou payeur. De multiples initiatives sont mises en œuvre, et dans ce cadre, MSD-France est pionnier à plus d’un titre. Par exemple, dans notre relation avec le médecin, nous étions déjà en pointe avec Univadis, portail parmi les plus visités dans la communauté médicale. Nous venons de lancer un nouveau moyen de communication, Docvadis, service à la disposition des médecins leur permettant de prolonger leur relation avec leurs patients. Ce projet mobilise toutes les équipes de MSD-France et nous en entendrons parler, j’en suis sûr ! n Propos recueillis par Jean-Jacques Cristofari 51 MAI 2008 - PHARMACEUTIQUES