SOUMETTRE v. tr. est la réfection (v. 1380)de summetre (v, 1120), ~ souzmetre (XIIIe s.l, formes issues du latin classique submittere, avec un changement de préfixe à l'époque galle-romaine, subtus -sous- se substituant au préfixe classique sub- ( sub-), Submittere a plusieurs sens généraux: -envoyer dessous- d'où -placer sous- et au figuré -rnettre dans un état de dépendance». «envoyer de bas en haut. d'où -Iaire surgir»: -élever-. -envoyer à la place de- et -envoyer secrèternent-, d'où -suborner-, Ce verbe est un composé de mittere -envoyer- ( mettre) . • La forme soubzmettre, où soubz représente subtus, est attestée au début du xv= siècle. La graphie latinisée submettre (1373)est en concurrence avec soumettre jusqu'à la fin du XVIe s.; submis n. m. -sourrus- (v, 1550)est encore relevé en 1639.• Le verbe signifie au XII" s. -rneüre (un peuple, un pays) dans un état de dépendance. et, construit avec à, -imposer à (qqch.. qqn) son autorité-. Le pronominal s'emploie avec à (v. 1155)et absolument (I 160-1170); on trouve aussi se soumettre de faire qqch. (déb. XVIIO s.l à l'époque classique. <> Soumettre (qqn) à (qqch.)correspond à-mettre dans l'obligation d'obéir à une loi, d'accomplir un acte, une formalité. (v. 1190); le verbe s'emploie aussi en parlant de choses (av. 1662) .• Soumettre a eu d'autres valeurs en ancien français: -renverser (qqnl- 11197,sosmetrel, soumettre la main -rnettre la main sous qqch.• (1226);soubmettre de (une charge) -destituer- et sousmettre de (un clime) -accuser- (v. 1360);toutes sont sorties d'usage.• Des emplois abstraits, intellectuels. apparaissent au XVIe siècle: soumettre tqoch.J à qqn -présenter, proposer à l'examen, au jugement. (1580),d'où se soumettre au jugement (1762),soumettre une question, un problème ... à qqn (1761,Voltaire) et soumettre (une question) à l'examen, la critique (1798).Ces emplois sont étrangers à l'idée de subordination, réalisée dans soumettre sesidées (à celles d'autrui) -Ies subordonner- (av. 1650),sorti d'usage. <> Au XVIIIO s., en parlant d'une personne, soumettre prend le sens de -contrôler rigoureusement (son comportement intellectuel ou affectiû- 11748,soumettre ses passionsï. • Par" ailleurs, le verbe prend à la fin du xvt" s. la valeur concrète -exposer tqqch., qqn) à une action. (soumettre une substance à...J. .. SOUMIS. ISE adj. a signifié -contraint de se soumettre à. (v. 1190, suzmis) et s'est appliqué à une personne qui s'adonne à qqch. (1226). <> L'adjectif, sans complément indirect. qualifie une personne docile, obéissante (1652)et, par extension, ce qui dénote cette attitude (1669).<> La locution vieillie fille soumise (1835)désignait une prostitué ,parce que les prostituées, en France, étaient jusqu'en 1946-sourruses- à un contrôle administratif et sanitaire et munies d'une carte .• Le contraire préfixé INSOUMIS, ISE adj. et n. m. apparaît isolément au xvr- s. (1564),puis est repris au XVIII" s. (1797).n s'applique à une personne qui se dérobe à l'autorité ou à la discipline (1873,élèveinsoumis), et à un pays qui refuse de se soumettre. <> Le mot s'est spécialisé pour désigner un militaire qui ne se présente pas à son corps au jour prescrit (n. m., 1828; adj., 1832). <> Jusqu'en 1946,fille insoumisese disait parfois d'une prostituée (1841)qui ne se soumettait pas aux mesures de contrôle. SOUMISSION n. r. est la réfection (1549),sous l'influence de soumettre, de submission ( 1312)et soubmission (1349);la forme submission, encore employée par Comeille, est empruntée au latin classique submissio -action d'abaisser-, par exemple la voix, -simpliclté (du style). et -infériorité-, dérivé de submissum, supin du verbe latin .• Le mot désigne (1312) l'action de se ranger sous l'autorité de qqn et le fait d'en dépendre, puis la disposition à obéir (1636).<> Par métonymie, soumissions (1665),après submissions (fin XVIO s.),s'est employé pour -térnoignages, déclarations de respect •. <> Puis le mot se spécialise en droit; il a désigné une obligation financière vis"à-vis de qqn (1349),puis un acte par lequel on déclare faire une acquisition et payer une certaine somme (1707),sens disparus, ensuite (1788)un acte écrit par lequel un concurrent à un marché par" adjudication fait connaître ses conditions et s'engage à se soumettre aux clauses du cahier des charges (cf. ci-dessous soumissionner). <> On a dit aussi en droit faire ses soumissions (1690),sa soumission (1762)-déclarer au gmfIe qu'on accepte un jugement.; le terme subsiste pour l'action de reconnaîtr"e une contravention dans le paiement de ses impôts (1936). <> Enfin, soumission a eu (1877)le sens de -condition de fille soumise •. • Le dérivé SOUMISSIONNER v. tr. a signifié -soumettre. (1629),-s'en" gager à acheter à un certain prix. (1796).C'est aujourd'hui un terme de droit administratif signifiant -faire une soumission., pour une entreprise