L`impersonnel Dйfinition Inventaire des tournures impersonnelles

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Université de Paris-8
1
L’impersonnel
Définition
On dit impersonnelle une proposition dont le noyau, invariable en personne, n’admet pas
l’association (et l’accord) avec un syntagme au nominatif remplissant la fonction linguistique de sujet1.
Ex.:
×åëîâåêà óáèëî ìîëíèåé (“Un homme a été tué par la foudre.”)
Ìíå ìîæíî áûëî, à âàì íåëüçÿ (“Moi je pouvais, mais vous ne pouvez pas.”)
Une proposition impersonnelle peut avoir pour noyau une unité linguistique elle-même personnelle(a)
ou impersonnelle(b) (dénommée ainsi selon qu’elle est susceptible ou non, toutes occurrences confondues, d’être
associée à un syntagme au nominatif remplissant la fonction de sujet ; et s’avère ou non constituer une unité
accordable en personne) :
(a)
×åëîâåêà óáèëî ìîëíèåé.
(b)
 íåáå îáèëüíî âûçâåçäèëî.
Ìíå ìîæíî áûëî, à âàì íåëüçÿ.
REMARQUE:
Inventaire des tournures impersonnelles
Toutes les tournures impersonnelles ont pour caractère structurel commun les deux traits conjoints
indiqués ci-dessus (= noyau inaccordable en personne et association impossible du noyau avec un syntagme au nominatif
remplissant la fonction de sujet).
Outre ces caractères communs une tournure impersonnelle peut attester des traits particuliers
(concernant sa structure et sa valeur).
Les traits particuliers concernant la structure intéressent la nature et la forme du noyau (= telle ou
telle forme verbale, présence ou non d’une copule, etc.), ainsi que les possibilités particulières de complémentation de
ce noyau (cf. ci-dessous).
Les 3 types fondamentaux de tournures impersonnelles peuvent être caractérisés de la
façon suivante (relativement au noyau de la proposition) :
• Noyau = Verbe à la 3°pers.sing. ou au neutre passé ou Prédicatif + Être-prédicatif à la forme
zéro au Présent, áûëî au Passé, áóäåò au Futur
(Ex. : Åìó íå õî÷åòñÿ (íå õîòåëîñü) ñëûøàòü / æàðêî (áûëî æàðêî, áóäåò æàðêî) ;
• Noyau = Verbe à l’infinitif + Auxiliaire temporel [Ø,áóäåò,áûëî]
(Ex. : Âàì ÷èòàòü (Âàì áûëî ÷èòàòü))
• Noyau = Verbe à la 3°pers.du pluriel SANS PRONOM ou Noyau = Verbe à la 2° pers du singulier
SANS PRONOM ("Îïÿòü çàùåëêàëè ÿçûêîì / Â êàìûøè çàéäåøü - êàáàíû, â ïîëå - çàéöû")
1
Voir fascicule d’Introduction à la syntaxe.
B. Lafite
71218
Université de Paris-8
1er type.
2
STRUCTURE DE LA PROPOSITION
:
Verbe [3°pers.SING. ou NEUTRE passé] ou Prédicatif + Être-prédicatif [Ø,áóäåò,áûëî]
+ différents types de compléments possibles
{Pd = Vbe[3°pers.sg. ou neutre passé] ou Pdf + E
1°)
Pd
[Ø,áóäåò,áûëî]}
Admettant un complément au datif à valeur attributive :
Ex. :
Ñ ðàññâåòîì èì íóæíî áðîñàòü â òîïêó óãîëü èëè âåñòè ïîä çåìëåé ïîåçäà ìåòðî.
Aux premières lueurs de l’aube il leur faut jeter du charbon dans les chaudières ou conduire sous
terre leurs rames de métro.
Åìó íå õîòåëîñü íè ñëûøàòü, íè âèäåòü, íè ÷òîá åãî âèäåëè.
Il ne souhaitait ni entendre, ni voir quoi que ce soit, ni qu’on le voie..
: Pas de valeur modale particulière. Peut servir à souligner l’objectivation du procès (Comparer:
VALEUR
ß õî÷ó/Ìíå õî÷åòñÿ - ß ïîìíþ/Ìíå ïîìíèòñÿ).
2°)
Avec complément au génitif représentant l’objet absent (le noyau de la proposition est
négatif) :
Ex.
:
 ìóçåå õðàíèòñÿ åãî ïîðòñèãàð èç óðàëüñêîãî êàìíÿ. Íà íåì íå îñòàëîñü
æèâîãî ìåñòà.
On conserve au musée son porte-cigarettes en pierre de l’Oural, complètement abîmé de toute part.
À òî, ÷òî ýòîò ñòèëü íå ñòàë ñòèëåì ãîðîäà, â ýòîì Çåíêîâ íå âèíîâàò. Â òó ïîðó
íå áûëî è íå ìîãëî áûòü íèêàêîãî ñòèëÿ ó ãîðîäà Âåðíîãî.
Quant au fait que ce style ne soit pas devenu celui de la ville, Zenkov n’en est pas coupable. A cette
époque là il n’y avait ni ne pouvait y avoir aucun style possible pour la ville de Verny.
Si le verbe {être} (# EPd) constitue le noyau de la proposition, celui-ci atteste au présent la forme íåò
(Ex. : Íåò íèêàêîãî ñòèëÿ ó ãîðîäà Âåðíîãî.)
NB.
Pas de valeur modale particulière. Sert à affirmer l’absence ou l’inexistence de l’objet représenté
par le syntagme accordé au génitif.
VALEUR:
3°)
Sans complément de nature particulière2 :
Ex. :
Âîùåâ íå çíàë, êóäà åãî âëå÷åò.
Vochtchev ne savait pas où ses pas le conduisaient.
Íåñìîòðÿ íà òî, ÷òî ëþäè óæå äàâíî íè÷åãî íå åëè, èõ è ñåé÷àñ íå òÿíóëî íà
ïèùó, ïîòîìó ÷òî æåëóäêè áûëè çàâàëåíû ìÿñíûì îáèëèåì åùå ñ ïðîøëûõ
äíåé.
En dépit du fait qu’ils n’avaient rien mangé depuis longtemps les gens ne se sentaient pas attirés par
la nourriture car leurs estomacs continuaient d’être saturés par la quantité de viande avalée au
cours des jours précédents.
2
La présence ou non d’un complément dans le syntagme nucléal est exclusivement liée aux propriétés du noyau (en tant que
verbe intransitif, transitif, à rection particulière, etc).
B. Lafite
71218
Université de Paris-8
3
 ìîëîäîñòè ×èêëèíà çäåñü ïàõëî ïåêàðíåé, åçäèëè óãîëüùèêè è ãðîìêî
ïðîïàãàíäèðîâàëîñü ìîëîêî ñ äåðåâåíñêèõ òåëåã.
Dans la jeunesse de Tchikline il y avait là une odeur de boulangerie, on voyait passer les marchands
de charbon et du haut des carrioles on faisait de la propagande en faveur du lait.
 íåáå îáèëüíî âûçâåçäèëî.
Dans le ciel il y avait une foison d’étoiles.
VALEUR:
Aucune valeur modale particulière. Valeur sémantique : valeur générale de l’impersonnel
(= caractérisation de la situation, et non d’un objet présent dans cette situation).
NB.
Les structures pseudo-passives du type :
×åëîâåêà óáèëî ìîëíèåé.
Un homme a été tué par la foudre.
Êîðàáëü ïîäáðîñèëî âîëíîé.
Le bateau a été renversé par une vague.
Ìåíÿ êàê ãðîìîì õëîïíóëî.
Cela m’a fait l’effet d’un coup de tonnerre.
— sans valeur modale particulière. Valeur sémantique : Objectivation du procès.
2ème type.
STRUCTURE DE LA PROPOSITION
:
Verbe à l’infinitif + Être-prédicatif + (complément au datif à valeur attributive)
{ Vbe (Inf) + E
Pd
t
(+ C au datif à valeur attributive)}
Cette structure est le support du mode destinatif (dont le propre est de soutenir l’expression d’un fait
d’occurrence nécessaire) :
Ex. :
Âàì ÷èòàòü.
C’est à vous de lire.
Êàê åé áûëî âûáðàòü èç ýòèõ æåíèõîâ?
Comment aurait-elle pu choisir parmi ces fiancés ?
×òî áûëî ñ íåé äåëàòü?
Comment donc pouvait-on s’en sortir avec elle ?
A noter :
1°)
L’expression archétypique de ce mode dans les formules du type :
Áûòü ãðîçå (“Il va y avoir de l’orage.”)
Ìû ëþáèì äðóã äðóãà, íî ñâàäüáå íàøåé íå áûòü (“Nous nous aimons, mais
il n’y aura pas de mariage entre nous”)
dans lesquelles le noyau de la proposition est constitué par le verbe {être} (à ne pas confondre avec
l’Ec) assorti de la copule (Ec), à la forme zéro dans la mesure où ces tournures attestent toujours la même
structure temporelle (induite par la sémantique).
B. Lafite
71218
Université de Paris-8
2°)
4
La variante particulière de cette structure, que caractérise la présence dans le syntagme nucléal
d’une formation pronominale ou adverbiale de type :
íå–
íå– [pron.int.subst.*/adv**]
* êòî, ÷òî
** êîãäà, ãäå, êóäà, îòêóäà
Ex. :
Íåêîìó åãî çàìåíèòü. (“Il n’y a personne pour le remplacer.”)
Ñïðîñèòü äîðîãó áûëî íå ó êîãî. (“Il n’y avait personne à qui l’on pût demander le
chemin.”)
Äóìàòü óæå áûëî íåêîãäà. (“On n’avait plus le temps de penser.”)
VALEUR:
Irréalisabilité du procès exprimé par le verbe à l’infinitif due à l’absence d’un actant
(représenté par le pronom) ou d’un circonstant (représenté par l’adverbe). NB.: l’adverbe
êîãäà peut le cas échéant constituer le noyau de la proposition : Ìíå íåêîãäà (“Je n’ai pas le
temps.”).
3ème type.
STRUCTURE DE LA PROPOSITION
:
Verbe à la 3° pers. du pluriel ou à la 2° pers. du singulier SANS PRONOM
Ex.
:
Åìó ñêîìàíäîâàëè íàäåòü ïàëüòî â ðóêàâà è ëèøü òàêèì îáðàçîì îáíàæèâøèåñÿ
êèñòè ðóê âçÿòü çà ñïèíó. Îïÿòü çàùåëêàëè ÿçûêîì, ïîâåëè íà òó ëåñòíèöó, ãäå õîäèë
ëèôò, è ïî ëåñòíèöå âíèç. (“On lui ordonna d’enfiler son manteau les manches en avant puis de se
prendre ainsi les mains par les poignets derrière son dos. Il y eut à nouveau un claquement de langue, on le
conduisit jusqu’à l’escalier où se trouvait l’ascenseur, et puis on le fit descendre à pied.”)
Ðûáàëêà òàì çàìå÷àòåëüíàÿ, ýòî îäíî, à äðóãîå - îõîòà. Îñåíüþ ÷àñ ïîõîäèøü - ôàçàíàì
è âåñü èçóâåøåí. â êàìûøè çàéäåøü - êàáàíû, â ïîëå - çàéöû. (“Et d’une, la pêche là-bas
est formidable, et puis en plus il y a la chasse. En automne une heure de marche, partout des faisans. Il suffit
d’entrer dans les roseaux : des sangliers, dans les champs : des lièvres.”)
VALEUR:
Moyens d’expression du pronom neutre.
REMARQUE
A considérer strictement la définition de l’impersonnel, il serait logique de compter en outre au nombre
des structures impersonnelles toute proposition attestant le mode injonctif.
B. Lafite
71218
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