Exemples d’activités à effectuer avec l’outil internet Mouttou, (2001) donne des exemples d’activités avec l’outil internet pour favoriser la communication entre les enfants entendants et sourds et développer des compétences à l’écrit. Elle organise alors des ateliers de correspondances par internet entre les élèves sourds et entendants. Cette correspondance ne se limite pas à des échanges sur la vie quotidienne mais consiste également à construire une histoire à l’aide de supports visuels (images, vidéos, dessins, etc.). Voici le déroulement des activités tel qu’il est décrit dans le Mémoire pour l’obtention du CAAPSAIS Option A, Favoriser la communication des enfants sourds avec des enfants entendants grâce à l’utilisation, à l’école, des outils de communication sur Internet, par Sylvie Mouttou (2001). 1) Atelier e-mail a. Apprendre à se connaître Qui est qui ? La première phase de la correspondance consiste, à apprendre à se connaître à travers un jeu de questions : « Comment t’appelles-tu ? Quel âge as-tu ? Comment es-tu physiquement ? Quels sont tes passe-temps favoris ? ». L’enseignant envoie ensuite une photo de classe accompagnée des traits caractéristiques des élèves. Les correspondants doivent alors identifier les élèves. Cette présentation incite l’élève à écrire : il s’amuse à se décrire. Fais-moi signe ! A l’aide d’une webcam placée au dessus du moniteur de l’ordinateur, l’enseignant demande aux enfants de se présenter en signant. Chaque enfant a en effet son signe distinctif qui lui sert de prénom. Où habite-t-il ? L’enseignant et les élèves repèrent les villes d’origine des correspondants, puis indiquent par des punaises leur emplacement sur une grande carte de France accrochée dans la classe. Cette activité permet à l’élève de situer les villes par rapport à la sienne, mais aussi par rapport aux autres grandes villes. Les devinettes Les devinettes, bien connues de tous, sont une activité enrichissante sous couvert d’un divertissement. Il s’agit pour les enfants sourds de chercher puis d’écrire une devinette en dactylologie (alphabet gestuel de la L.S.F) afin que les enfants entendants décodent, puis envoient la solution. Tout d’abord, ils envoient l’alphabet dactylologique à la classe correspondante. Puis, après avoir installé la police de caractère de dactylologie sur notre ordinateur, les enfants posent leurs devinettes. Utiliser la dactylologie avec des entendants, c’est ne pas cacher sa surdité, c’est s’identifier comme Sourd mais c’est aussi initier les entendants à la culture sourde. b. « Une histoire de correspondance » Dans la classe, les enfants sourds ont des niveaux différents face à l’écrit. Il convient, dans un premier temps, de les évaluer à travers de petits exercices de production d’écrit. Certains ont besoin d’aide pour écrire et d’autres se débrouillent seuls. Les productions de documents multimédias à l’école sont multiples et correspondent à tous les niveaux des élèves. Ainsi la correspondance scolaire via Internet est diversifiée : tantôt les enfants privilégient le dessin annoté ou le roman-photo, tantôt ils rédigent les épisodes d’une histoire. Dans ce contexte, trois activités sont proposées : Une histoire de dessins Un roman-photo Une histoire à épisodes Une histoire de dessins La communication se fait aussi par des images et des dessins, comme une bande dessinée. Pour des enfants sourds en difficulté avec la langue écrite, cette activité donne du sens à l’écrit. En effet, les enfants sourds utilisent une communication gestuelle et quelquefois des mimiques. Ils s’expriment par image. Il leur est donc plus facile de passer par la phase du dessin pour évoquer une idée. Après avoir vu la structure d’un conte au travers de différents albums, les enfants choisissent des personnages et les lieux. Il s’agit ensuite de mettre ces personnages en action afin de créer une histoire. Avec l’aide de l’enseignant, ils annotent leurs dessins. Un diaporama est possible avec un logiciel d’animation afin de rendre l’histoire vivante. Le roman-photo Cette activité consiste à créer une histoire que l’on met en situation avec de vrais personnages grâce à l’appareil photo numérique. Première étape : établissement du story-board Les enfants inventent dans un premier temps un scénario. Sur des feuilles blanches, ils griffonnent les plans, accompagnés de dialogues qui seront mis dans les phylactères (bulles ou rectangles de commentaires). Deuxième étape : prise de photos Après leur story-board, les enfants prennent les photos, en utilisant les fonctions de l’appareil numérique : zoom avant, zoom arrière, effets de flou, ... Grâce à l’appareil photo numérique, les enfants prennent autant de photos qu’ils le souhaitent et les visualisent aussitôt par transfert sur ordinateur. Troisième étape : élaboration du roman-photo Grâce à des logiciels, il est possible de retoucher les photos jusqu’à la caricature. Les enfants écrivent ensuite les conversations des acteurs tout en respectant les spécificités du dialogue : tirets, points d’exclamation, d’interrogation, utilisation du “ je ”, etc. Une histoire à épisodes Il s’agit d’inventer une histoire à épisodes avec les correspondants. Cette activité repose sur une approche beaucoup plus centrée sur l’écriture d’une histoire. Les deux classes se mettent d’accord sur le sujet de l’histoire, l’environnement, etc. Le thème choisi, le décor planté, l’enseignant et les élèves commencent par inventer un épisode. Pendant la rédaction, des dessins ou animations illustrent l’épisode. Ecriture d’un épisode Les activités de traitement de texte améliorent l’expression écrite et la structuration des idées. Les élèves écrivent à tour de rôle, deux, trois phrases cohérentes, qui constituent l’épisode, sur un traitement de texte, Word par exemple. Envoi de l’épisode Après avoir écrit l’épisode sur un traitement de texte, les enfants l’envoient par e-mail accompagné des éléments qu’ils veulent joindre à l’histoire (dessins, photos, ...). Aux correspondants d’inventer l’épisode suivant. C’est ainsi, qu’à tour de rôle, les épisodes construisent l’histoire. Lecture de l’épisode : Si l’ordinateur est relié à un rétroprojecteur multimédia, l’épisode reçu peut être vu par tous sur grand écran. Cette activité réconcilie donc les élèves avec la lecture. Les élèves déchiffrent à tour de rôle, à voix haute, les différents composants qui au fur et à mesure prennent du sens, constituant ainsi le message.