Entre Rhône et Saône décembre 2012

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entre
rhône
© DR
Le magazine de la paorisse Presqu’île Sud composée des églises Sainte-Croix, Saint-François de Sales et Saint-Martin-d’Ainay
L E
M A G A Z I N E
P A R O I S S I A L
et
N°47 - DÉCEMBRE 2012
NOËl
et ses origines
religieuses
Un restaurant club
pOur les seniors p.3
mon panier de légumes
par internet p.4
p.8
texto
2
ÉDITO
Noël, quel cadeau ! ?
Qui peut croire que les rubans rutilants des paquets cadeaux, le sapin
majestueusement décoré ou la dinde
délicieusement farcie de Noël suffisent
au bonheur ? Alors que tant d’hommes
et de femmes sont en souffrance, tant
de familles divisées, que des enfants
vont vivre cette période de l’année
sous les bombes ou affamés, qui peut
penser que Noël se résume, comme
nous le suggèrent pourtant médias
et commerçants, à la fête légère, au
plaisir passager et à la consommation
outrancière ? La « crise » nous appelle à
la modération. S’il permet de réinvestir
la vérité et la profondeur du mystère
de Noël, le contexte économique aura
alors eu quelques effets bénéfiques !
Il portera les germes d’une autre croissance, celle des âmes, et donnera des
raisons d’espérer. Loin des clichés et
des récupérations mercantiles, Dieu
n’est pas derrière la richesse, l’excès, la
coutume, le rituel et le faux semblant.
Il s’est fait homme et même tout petit
enfant, dans la plus grande pauvreté,
pour mieux atteindre les cœurs. Il s’est
abaissé au milieu de nous pour s’ouvrir
à nos blessures, nos doutes. Pour nous
conduire à la vie. Profitons de ce temps
de Noël pour nous réapproprier ce
Dieu d’Amour. Au lieu de nous affairer
à chercher LE bon cadeau, à nous
disperser dans les mondanités ou de
nous lamenter sur notre sort ! Tentons
à notre tour, humblement, de faire une
meilleure place à Dieu et à tous nos
frères humains… Allons à l’essentiel en
somme, vers la vraie joie ! •
Père François lamy (curé)
texto
SaintBonaventure
Tous les premiers samedis du mois,
l’équipe du sanctuaire vous propose
une visite historique et spirituelle
de cet ancien couvent franciscain
situé en plein cœur de
la ville. Rendez-vous à 14h au fond
de l’église. Si vous êtes
cinéphile, venez au café-ciné, de
12h30 à 13h30 (entrée gauche de
l’église). Ce rendez-vous est
organisé une fois par mois.
Le principe : chacun voit le film de
son côté et on en discute, en
profondeur, autour d’une tasse
de café offerte par la maison.
Pour connaitre les dates et le film à
voir : www.saintbonaventure-lyon.
catholique.fr. Sanctuaire SaintBonaventure : 7, place des
Cordeliers, Lyon 2e.
Semaine de
prière pour
l’unité des
chrétiens,
du 18 au 25 janvier
Thème : « Que vous demande le Seigneur ? Dans la
justice et la bonté, marcher avec lui » (Michée 6, 6-8).
Célébration commune, dimanche 20 janvier à 17h,
grand temple de l’Église réformée, 3 quai VictorAugagneur, Lyon 3e. Et comme chaque année, en
prélude, rencontre judéo-chrétienne le 17 janvier à
20h, salle Jean-Paul II, 25 rue du Plat. Dialogue entre
le cardinal Barbarin et le grand rabbin de Belgique,
Albert Guigui, sur le verset de Michée.
À découvrir du
1er déc.
au
6 janv.
Le diocèse
propose un
tract, disponible dans
les églises,
recensant
les crèches
de Noël à
découvrir.
À faire avec
vos enfants.
Commencez
par la
crèche
polonaise
installée
dans la
crypte de
Fourvière.
quartier
3
infos
Pour plus de
renseignements :
04 78 92 73 17
ou 06 20 75 53 08.
À table
Un Restaurant Club
pour les seniors !
convivialité. C’est tout récemment que le Restaurant
Club Seniors a ouvert ses portes au 5 de la rue de Condé.
Isabelle Vullierme
I
l offre la possibilité aux seniors de
déjeuner pour 10,50 euros, avec un ou
des invité(s) de leur choix ou avec les
autres inscrits, et de profiter ensuite
d’un lieu de convivialité et/ou d’activités
ludiques (conférences, ateliers, aquarelles,
lotos, jeux…).
Si vous le souhaitez, il n’est pas trop tard
pour faire partie des membres du « club »
qui peuvent venir partager un repas dans ce
lieu de rencontres et d’échanges. Moyennant une cotisation annuelle de 13 euros,
vous pourrez ainsi profiter du restaurant à
midi et du club l’après midi. Le fonctionnement est extrêmement simple après
l’inscription. Il suffit de s’inscrire 48h à
l’avance. Le restaurant Club Seniors ouvre
ses portes du lundi au vendredi, de 12h à
17h30, sauf les jours fériés et pendant le
mois d’août. Une permanence est tenue
sur place, les mardis de 10h à 12h.
Voilà donc une nouvelle occasion offerte pour
créer du lien entre les habitants, entourer les
plus âgés sans qui le quartier ne serait pas
ce qu’il est… Il ne s’agit nullement de cloisonner, mais, bien au contraire, de partager !
quartier
4
L
Près de chez vous
e site potagercity.fr existe dans
plusieurs régions. Il livre toutes
les semaines de nombreux
points relais. Vous en trouverez
forcément un près de chez vous ! Cette
plateforme garantit que les légumes
et fruits de saison qu’elle propose à la
vente sont cultivés dans la région ou par
des producteurs certifiés « équitable ».
On peut choisir plusieurs types de colis,
de 4 à 5kg ou de 8-10kg, composés soit
de fruits ou légumes soit des deux.
Quelques recettes sont même incluses
dans le sac…
Mon panier
de légumes
par Internet
découverte. Laure habite
le 2e arrondissement. Elle
aime les produits frais et
privilégie les circuits courts et
la proximité, du producteur
au consommateur.
Comme elle, faites votre
marché sur Internet via le
www.potagercity.fr !
Les commandes doivent être passées
au plus tard le lundi pour une livraison le
mercredi. La semaine précédente, vous
recevez un mail précisant la composition
des paniers. Vous n’avez qu’à choisir. Il n’y
pas d’obligation de commande, pas d’abonnement. C’est quand on veut si l’on veut !
Pour vous faire une idée des prix, il vous en
coûtera 15 € pour 5 kg, 30 € pour 10 kg.
Agnès de Montille
infos
www.potagercity.fr
Points relais dans le
quartier :
- Boucherie du Confluent,
cours Suchet ;
- FNAC Bellecour :
- Fromagerie La Bressane,
39 rue de la Charité ;
- In cuisine,
1 place Bellecour.
D’autres sites Internet livrent aussi dans le
quartier :
- Les paniers de Martin ;
- Les AMAP (associations pour le maintien
d’une agriculture paysanne).
Les AMAP fonctionnent par abonnement.
Elles réunissent un groupe de consommateurs et un agriculteur ainsi assuré d’un
revenu régulier. C’est écologiquement sain,
socialement équitable et économiquement
viable.
Vous ne surfez pas sur le Web ou vous
n’avez pas accès à Internet ? Il vous reste
encore une solution pour déguster de bons
produits : profitez du marché de producteurs. Il se tient tous les mercredis aprèsmidi, place Carnot.
paroisse
5
communauté
Nouveaux
missionnaires
rencontre. Christine est mariée, mère
de 6 enfants et… membre de la fraternité des
Missionnaires de l’amour de Jésus (MAJ).
Elle nous présente cette fraternité qui a fêté
son dixième anniversaire l’année dernière.
Qui sont les Missionnaires
de l’amour de Jésus ?
Nous sommes une fraternité de baptisés
(couples, consacrés et prêtres diocésains), née
à Metz, dont la spiritualité est basée sur les
écrits de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et du
frère rédemptoriste vietnamien Marcel Van.
Quel est votre engagement ?
Le désir d’être missionnaires à l’école de Van a
motivé cet engagement MAJ qui se concrétise
dans la prière familiale quotidienne, l’animation d’un foyer de Prières et la participation à
des week-ends et des retraites de fraternité.
Prier pour nos prêtres, évangéliser les familles
et les jeunes est au cœur de notre mission. La
Miséricorde tient aussi une grande place dans
notre vie. Nous ne cherchons pas accomplir
de grandes choses mais à suivre notre route
en mettant Dieu au cœur de notre vie.
Besoin
Pour l’évangéliste Luc, la Besoin d’un
peu de bonheur dans sa vie ?
« Dans la miséricorde de Dieu, le monde trouvera la
paix, et l’homme trouvera le bonheur », nous rappelle
le bienheureux Jean-Paul II. Au cœur de la « fête des
Lumières » la fraternité des Missionnaires de l’Amour de
Jésus vous propose une « veillée Miséricorde » : louange,
action de grâce, adoration, confession,… Une occasion
unique pour faire l’expérience de l’Amour de Dieu ! Veillée
ouverte à tous ! Avec Marie, venez puiser aux sources de la
Miséricorde de Dieu et faire le plein de bonheur !
Quels en sont les fruits ?
C’est une grâce immense pour notre famille.
Le rayonnement et la joie des frères et sœurs
de la Fraternité ont réellement aidé nos
enfants à enraciner leur foi.
Votre fraternité est invitée
pour le 8 décembre ?
Monique Fichet
Nous serons en effet en effet en mission à
Saint-François et animerons une grande
veillée le vendredi 7 décembre.
paroisse
6
proposition
Les psaumes pour
découvrir la Bible
initiative paroissiale lancée en janvier 2010,
les cellules source sont un bon moyen
de découvrir la Bible, livre de vie. Après
un parcours sur l’évangile de Luc, les psaumes
sont maintenant proposés à la méditation
des participants.
D
epuis la constitution de Vatican
II sur la liturgie, Sacrosanctum
concilium, la prière des psaumes
ou récitation de l’office divin,
jusque-là réservée aux prêtres et religieux
(le bréviaire), est ouverte et même recommandée à tous les fidèles », rappellent Laure
de Prémare et Frédérique Saint-Georges,
toutes deux très impliquées dans les cellules
source. C’est donc une occasion de décou-
Florence B­onnet
vrir cette « prière des heures » organisée de
telle façon que tout le déroulement du jour
et de la nuit soit sanctifié par la louange de
Dieu. Cette prière peut sembler aride, mais
elle imprègne peu à peu l’âme, lui parle de
sentiments universels comme la souffrance
et la joie.
En chantant les psaumes, nous reprenons
les mots même qu’utilisait le Christ pendant
sa vie « cachée » avec sa famille, à Nazareth,
puis pendant sa vie publique.
De même, nous nous joignons à la prière multiséculaire de l’Église qui, depuis 3 000 ans, est le
propre des juifs et des chrétiens, des simples
fidèles, des moines et des saints. Le psautier
comprend 150 psaumes. Dix seront étudiés,
parmi les plus connus.
Leur étude ainsi que celle de leur interprétation par Jésus au fil des évangiles devraient
nous aider à mieux comprendre et apprécier
le psaume chanté pendant la messe.
infos
Cellules-source,
points de repère
• 13 cellules source
(6 à 8 personnes) soit
96 personnes. Vous
pouvez rejoindre ou
former une nouvelle
cellule à tout moment.
• Les fiches sont
rédigées par une équipe
de 6 personnes.
• 2 consultantes en
théologie répondent aux
questions éventuelles.
Contact : [email protected]
église
7
tradition
L’Incarnation :
Dieu fait
homme
focus. Reprenant l’expression
de saint Jean « le Verbe s’est fait
chair », l’Église catholique
appelle « Incarnation » le fait
que le Fils de Dieu ait assumé
une nature humaine pour
accomplir en elle notre salut.
L
’Incarnation renvoie à la venue de
Dieu sur terre en Jésus Christ. Vue
par les chrétiens, elle constitue
l’union parfaite et sans confusion
de la nature divine en la Personne du Verbe
et de la nature humaine issue de la Vierge
Marie, union réalisée par l’action de l’Esprit
Saint lorsqu’il s’est posé sur Marie.
Un homme semblable
aux autres
Étant Amour, Dieu s’est incarné, selon
la théologie catholique, par amour, pour
racheter l’homme perdu par le péché
originel. Pour cela, il a pris la forme d’un
homme semblable aux autres. L’incarnation de Jésus prend tout son sens durant sa
Passion car étant incarné, Dieu devait souffrir comme les autres hommes, ressentir la
douleur et l’angoisse après avoir durant sa
vie humaine ressenti, comme tout homme,
joie, tristesse, émotions, affections, fatigue,
colère, sommeil, faim et soif. Il a ainsi sauvé
toute l’humanité en mourant sur la Croix.
Incarné jusqu’à la mort
Comme nous dit Saint Paul, « le Christ, de
condition divine, ne retint pas jalousement le
Bruno Lé­pine
rang qui l’égalait à Dieu, mais il s’est anéanti
lui-même, prenant la condition d’esclave et
devenant semblable aux hommes. S’étant
comporté comme un homme, il s’humilia plus
encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort
sur une croix ; aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui
a-t-il donné le nom qui est au-dessus de tout
nom, pour que toutes les langues le proclame
Jésus-Christ, Seigneur à la gloire de Dieu le
Père » (Philippiens 2,6-11).
Le concept de l’incarnation est considéré
comme un mystère rappelé dans le Credo
par les paroles « et incarnatus est de Maria
Virgine » (« né de la Vierge Marie »).
éclairage
8
origines
Noël
religieuses
et ses
Et Dieu dans
tout ça ?
focus. Chaque année, les chrétiens célèbrent
Noël le 25 décembre. Rien de bien nouveau…
Mais en ce début de XXIe siècle, où le « tout
commercial » semble devoir régner en maître,
sapin, cadeaux et repas familiaux ne font-ils pas
oublier le sens profond de la fête de la Nativité ?
Le
25 décembre, les catholiques fêtent la naissance
de Jésus de Nazareth et
le mystère de l’Incarnation. À l’origine, à
la même date, la fête païenne de Mithra
marquait le solstice d’hiver. Le 25 décembre
devint chrétien à partir du IVe siècle. La fête
liturgique de la Nativité prend alors tout son
sens, célébrant l’incarnation de Dieu dans
un nouveau-né. Si la crèche reste, avec la
messe de minuit, une tradition dans les
foyers chrétiens, Noël revêt aujourd’hui un
aspect largement profane. C’est l’occasion
de se retrouver en famille, autour d’une
table bien garnie… que les enfants ont hâte
de quitter pour aller déballer leurs cadeaux
Pauline de Torsiac
éclairage
9
Xavier Lacroix,
philosophe et théologien
Quel est le véritable
sens de Noël ?
Noël, c’est la fête de la Nativité pour les
chrétiens. Sur le plan sociologique, c’est
avant tout la fête de l’enfance et de la
famille, ce qui n’est pas incompatible avec la
fête de l’Incarnation.
Qu’est-ce que la fête
de l’Incarnation ?
Que représente-t-elle
pour les chrétiens ?
au pied du sapin. Au risque d’oublier un peu,
presque malgré soi, la portée spirituelle de
cette fête. Petit rappel avec Xavier Lacroix,
philosophe et théologien, auteur du livre
Le corps retrouvé, paru récemment aux
éditions Bayard.
À Noël, on ne célèbre pas seulement l’anniversaire du Christ, mais aussi un évènement
présent : Dieu vient à nous dans la chair.
Parfois, cela semble une évidence pour les
chrétiens. Et pourtant, Dieu est infini, le Tout
autre, l’Éternel. C’est étonnant et paradoxal,
mais il faut dépasser l’incrédulité et l’effet de
Pourquoi une crèche à Noël ?
Pour l’évangéliste Luc, la crèche est le râtelier où Jésus fut déposé à sa naissance : « Marie l’enveloppa de langes et le
coucha dans une crèche parce qu’ils manquaient de place dans la salle » (Luc 2.7). Pour les chrétiens, c’est l’image de la
pauvreté d’un enfant en qui rayonne la majesté de Dieu, manifestée par les anges et les mages.
En 1223, en forêt de Greccio, saint François d’Assise et ses frères fêtèrent Noël avec une crèche vivante. Depuis le Moyen
Âge, le peuple en façonne avec amour. C’est alors un réceptacle de bois où la paille, alors au cœur de la vie paysanne, fait
à l’enfant un lit moelleux.
Les enfants aiment bricoler « leur » crèche avec toute sorte de matériaux, voire des Playmobil. Les adultes aussi prennent
plaisir à la fabriquer : romantiques, folkloriques, provençales ou plus sophistiquées. Mais toutes doivent avoir du sens
pour que les enfants admirent ce « spectacle » enchanteur tout en s’interrogeant sur son sens profond, celui du grand
mystère de l’incarnation : Dieu fait homme parmi nous, indissociable de la passion et la résurrection.
éclairage
10
surprise pour prendre conscience que Dieu
est amour, c’est-à-dire un Dieu qui se donne
et se fait proche à travers la chair, laquelle se
révèle bonne conductrice du divin.
Le mystère de l’Incarnation
illustre donc aussi
l’importance accordée
au corps par l’Église ?
L’Église accorde de l’importance au corps
parce qu’elle pense que la vie spirituelle
passe par la chair. La chair est une notion
très riche. C’est la vie sensible, l’affectivité,
la capacité de sentir, jouir, souffrir. C’est
par la chair que passent des biens humains
et spirituels importants, pas seulement
par la pensée et la raison. Le fait que la
chair soit reçue, donnée est le lieu de dons
importants. Aujourd’hui, on reproche à
l’Église d’idolâtrer le corps. C’est un comble
! Pendant des siècles, on lui a reproché de
le mépriser. Il faudrait savoir ! L’Église dit
seulement que la dimension corporelle de
la filiation n’est pas tout. Elle pense que le
symbolique, le langage, le nom, la loi, l’adoption sont importants. Elle est aussi attachée
au fait que le corps de quelqu’un soit reçu
du corps de deux autres. Nous perdrions
beaucoup si nous déconnections la filiation de la naissance. D’ailleurs, ceux qui ne
connaissent pas ce lien entre la filiation et la
naissance, par exemple les enfants adoptés
ou nés sous X, en souffrent et connaissent
une discontinuité dans leur histoire.
Pour revenir au mystère de
l’Incarnation célébré à Noël,
est-ce que les chrétiens ont
parfois tendance à l’oublier
ou à l’ignorer?
Il est parfois galvaudé. Ce mystère peut être
confondu avec la mythologie. Les histoires
de dieux païens qui se sont fait hommes
sont fréquentes, notamment dans la mythologie grecque. Par conséquent, un dieu qui
s’est fait chair, cela peut paraître un peu
imaginaire, voire un peu naïf. Le mystère
de l’Incarnation prend tout son sens, relève
vraiment de la foi lorsque l’on mesure bien
l’altérité de Dieu, la transcendance de Dieu,
l’infini de Dieu et le fait que ce même Dieu se
soit fait proche, tout petit bébé.
Est-ce pour cette raison
que l’on couvre les enfants
de cadeaux ?
Je ne suis pas sûr qu’il y ait un lien direct
entre les deux. Je crois que le côté païen
l’emporte sur le côté chrétien. Une chose est
sûre, le jour de Noël, l’enfant est roi. Il y a un
étonnement, une admiration, un émerveillement devant l’enfance. Ce jour-là, les adultes
réalisent que ce qui compte, ce n’est pas
seulement ce qui est rationnel, mais aussi
la naïveté, la simplicité de l’enfant. Cet être
petit, vulnérable, fragile, qui s’étonne devant
la vie, se réjouit d’une joie toute simple, celle
d’être aimé. Les adultes sont attendris et
reconnaissent qu’il y a une vérité là-dedans.
Cet émerveillement
n’est-il pas parfois excessif ?
Certes, il y a une sorte d’idolâtrie de l’enfant qui n’est pas juste. C’est peut-être notre
dernier Dieu. Mais en tant que chrétien, j’accorde à l’enfance une grande valeur. L’accueil
de l’enfant fait partie des toutes premières
attitudes caractéristiques de Jésus. « Laissez
venir à moi les petits enfants. » C’est primordial pour les chrétiens !
éclairage
9
Noël origines
religieuses
et ses
Noël une
semaine
après Noël !
LeS
orthodoxes suivent
le calendrier Julien,
les catholiques le
grégorien. « Cela remonte au schisme de
1054 entre les deux Églises », explique Bojan
Stojanovic, président de paroisse serbe.
Il organise une messe orthodoxe serbe
mensuelle dans la crypte de Saint-Martin
d’Ainay. Un rendez-vous qui doit beaucoup à
la théologienne Régine Maire, spécialiste de
l’œcuménisme.
« Pour nous, ajoute Boran, tradition et religion
ne font qu’un. Nos rites ont pour but l’intériorisation et donc la paix du cœur. Sans elle, nous
sommes incapables de pardonner à notre prochain. De même, le jeûne est plus important
chez nous, toujours à des fins de purification
du cœur. »
Adopterons-nous un jour le même calendrier pour les fêtes ? En 2013, à l’occasion
du 1 700e anniversaire de l’édit de Milan*,
le pape Benoît XVI se déplacera en Serbie
pour y rencontrer le patriarche Irénée de
Nis, lequel s’est toujours montré favorable
au dialogue inter-religieux. Tous les espoirs
sont donc permis…
La messe de Noël de l’Église orthodoxe de
Serbie aura lieu le 6 janvier à 10h dans la
crypte de Saint-Martin d’Ainay. N’hésitez
pas à aller à la rencontre de Boran, ouvert,
sympathique et disponible.
* En 313, par l’édit de Milan, l’empereur
Constantin (né à Nis, dans le sud de
l’actuelle Serbie) institue le christianisme
comme religion officielle de l’empire
romain.
Marie-Hélène Chaigne
Juridiction
autocéphale canonique de l’Église orthodoxe fondée en 1219
par saint Sava, le patriarcat de Serbie (ou Église orthodoxe de
Serbie) est placé sous l’autorité de l’archevêque de Petch, métropolite de Belgrade-Karlovtzy et patriarche de Serbie. Irénée de Nis est devenu le 45e patriarche de l’Église orthodoxe
de Serbie le 22 janvier 2010.
place des jeunes
12
Brice,
séminariste
au parcours
atypique !
rencontre. Jeune séminariste
de 28 ans, Brice Testu vient de
rejoindre notre paroisse.
Nous sommes allés le
rencontrer pour faire un peu
plus connaissance avec lui.
spirituelle à la Maison saint Augustin. En
2008, j’ai décidé d’entrer au séminaire.
Tu as également passé
un an au Laos ?
En 2010 avec les Missions Étrangères, après
deux ans au séminaire de Paris. J’ai été
professeur d’anglais au séminaire propédeutique de Pakse. Une année incroyable ! Je
suis tombé amoureux d’une Église joyeuse et
accueillante, mais aussi minuscule et brimée,
à l’image de celle des Actes des Apôtres !
Brice, quel a été
ton parcours avant
d’entrer au séminaire ?
J’ai grandi à Paris mais une partie de ma
famille est lyonnaise. J’ai été élevé dans la
tradition catholique. Après deux années de
classes préparatoires, j’ai intégré l’école
centrale de Lyon en 2003. À l’époque, je
participais à l’aumônerie. Les Journées
mondiales de la jeunesse de Rome 2000 et
Toronto 2002 furent des temps fort pour moi
et le groupe avec lequel je suis parti. Plus
tard, nous avons suivi les traces de la Sainte
Famille lors d’un pèlerinage en Égypte. J’ai
alors beaucoup échangé avec un prêtre,
réalisant que sa vie était belle ! L’idée de
la vocation est devenue plus concrète. J’ai
terminé mes études et travaillé six mois
chez PSA Peugeot Citroën avant d’entamer
une année de discernement et de fondation
Quelles seront tes missions
au sein de notre paroisse
cette année ?
Céline Leignel
Pour cette rentrée, monseigneur Barbarin
m’a envoyé auprès de la paroisse Presqu’île
Sud. L’accueil y a été chaleureux et enthousiaste ! J’ai déjà rencontré le groupe des
cérémoniaires et je vais m’insérer chez les
chefs des pionniers des Scouts de France.
Je serai également présent lors des dîners
Alpha Couple et, bien sûr, lors des différentes cérémonies.
culture
13
site
Une vie dans le
refus de la violence
Spécial « Marie
de Nazareth »
À explorer avant le 8 décembre
et les fêtes de Noël
À l’origine, un projet : ouvrir à Nazareth, au pied de la
basilique de l’Annonciation, un Centre international
marial entièrement dédié à la connaissance de Marie.
Chose faite en mars 2011. Le site Internet associé poursuit le même objectif. Il permet d’explorer le mystère
de Marie de Nazareth en dix thèmes. Par exemple, la
vie quotidienne de Joseph et Marie à Nazareth, sous
l’angle historique et archéologique, un panorama de
la vie de Marie, ce qu’en disent les Écritures et les
Pères de l’Église, l’aspect doctrinal avec les différents
dogmes la concernant. Très intéressant également,
le regard porté sur Marie par le judaïsme et l’islam.
On trouvera la carte des sanctuaires mariaux dans
le monde et une histoire des apparitions, reconnues
ou non, ainsi que celle, plus méconnue, des miracles
eucharistiques.
Ne manquez pas
les flashs dans
la galerie
multimédia.
www.mariedenazareth.com
Florence Bonnet
Entretiens avec Christophe Henning
Alain RICHARD
Éditions Albin Mich el
Interrogé par Christophe Henning, journaliste au mensuel Panorama, le père
Alain Richard, franciscain, nous livre avec
humour et profondeur le récit de sa vie,
tout entière consacrée à la justice et à la
non-violence.
Cette non-violence tire sa source de
l’évangile, de saint François d’Assise et de
Gandhi. Elle est essentiellement orientée
vers la défense des plus démunis.
Cette « force de l’âme », selon le terme
préféré par Gandhi, s’acquiert par un
long et profond travail sur soi-même. Il
faut apprendre à « bannir le clinquant de
fausses forces. Le pouvoir, le savoir, l’ego
nous leurrent. Ce sont des obstacles à la
«force de l’âme» ».
Prière, pauvreté, jeûne, liberté… sont
proposés à la méditation du lecteur, sans
lourdeur aucune. Grâce à de nombreux
exemples tirés de
ses expériences en
de multiples pays et
situations, le père
Richard ne donne
pas de leçons, mais
il nous ouvre le
regard.
Élisabeth Vicard
livre
carnet
14
Saint-Martin
Marc Henri et Cécile Descanvelle, Martin
Favre et Astrid Bouloc, Benoist L’Epine et
Clémence Dijoud, Thierry du Pavillon et
Delphine de la Pommeraye
Baptêmes
Saint-Martin
Maëlle Soulier, Augustin Boucharlat,
Camille Mutel, Domitille Augu, Léon Phélip
Sainte-Croix
Manon Gelay, Gabriel Pozzoli
Funérailles
carnet
Mariages
Mercredis en presqu’île
4 types de soirées le mercredi à 20h30.
• 1er mercredi, salle Ste-Croix, 30 rue de
Condé : Vatican II, 50 ans de dialogue,
6 février « Les relations avec nos frères
en Christ », père Lathuilière, théologien
membre du Groupe des Dombes.
• 2e mercredi, salle Ste-Croix, 30 rue de
Condé : Découverte du Credo,
12 décembre, 9 janvier, 13 mars.
• 3e mercredi, à St-Martin :
Adoration. 19 décembre, 16 janvier,
20 février
• 4e mercredi, à St-François,
10 rue François-Dauphin : Ciné-club.
23 janvier, « À bout de course » de
Sidney Lumet.
Saint-François
Marie-Christine Jeanblanc, Solange Molique
Saint-Martin
Philotée de Prémare, Robert Seguin,
Jean Maxence, Jean-Paul Baratin, Hubert
Moriot, Alain Peillon
Sainte-Croix
Maurice Rosset
MESSES de NoËl
Ste-Croix 24 décembre
18h30
25 décembre
St-François 22h30 10h30
St-Martin 19h30
1er janvier 2013 : messe de Marie Mère de Dieu,
10h30 à Saint-Martin
HORAIRES des MESSES
Ste-Croix samedi dimanche dimanche
soir
matin
soir
18h30
St-François 18 h ­
St-Martin 9h*-10h30
EN SEMAINE mardi
mercredi jeudi
Ste-Croix St-François 8h30*­
St-Martin 8h*
8h*
* Hors vacances scolaires.
8h*
vendredi
8h30*
8h*
agenda
15
20 décembre
Soirée réconciliation, 20h30 à SaintMartin
agenda
Fête des baptisés de l’année, 10h30 à
Saint-Martin
20 janvier
Bénédiction des fiancés, 10h30 à SaintMartin
24 janvier
Fête des voisins de Saint François,
messe à 19 h à Saint-François, suivie
d’une visite guidée de l’église
13 février
Messe des cendres, 8h à Saint-Martin,
19h30 à Saint-François
16 et 17 février
Messe pour les nuls, avec explication
des gestes et rites liturgiques, dans les
trois églises
renseignements
pratiques
13 janvier
Site paroissial
www.paroisse2lyon.fr
infos jeunes
www.jeunes-lyon.cef.fr
Accueil Maison paroissiale
27, rue de Condé – tél. : 04 72 77 61 74
[email protected]
Accueils dans les églises
Ste-Croix : 04 72 77 61 74
St-François de Sales : 04 78 37 25 27
St-Martin d’Ainay :
Accueil 04 72 40 02 50 ;
Sacristie 09 53 22 05 75
[email protected]
Nombreuses propositions spirituelles
et musicales dans les trois églises, du 6 au 9 décembre
• 6 déc. à 19h30 à St-François « Noël et la musique française », une causerie musicale avec chœur de chambre
ImagÔ et Franck Vaudray, co-titulaire de l’orgue de Saint-François
• 6 déc. à 21h à St-François : Chœur corse Asculta
• 7 déc. à 20h à St-François : «Veillée Miséricorde» animée par les Missionnaires de l’Amour de Jésus (cf. p. 5)
• 7 décembre à 20h et 21h à St-Martin : Chœur corse Asculta
• 8 décembre à 10h au départ de Ste-Croix : « Suivons Marie en famille entre Rhône et Saône » pèlerinage familial à la découverte des Madones
• 8 décembre à 17h à St-François : Litanies de la Vierge noire de Francis Poulenc, chœur Ars Longa (Chevreul)
• 8 décembre à 18h à St-François : Messe de l’Immaculée Conception animée par le chœur Ars Longa (Chevreul)
billet d’humeur
16
« I rouge »
Q
Marie Rabatel
(1) Voyelles est le titre
de l’un de ses poèmes.
(2) Interview donnée par Nadjat
Vallaud-Belkacem, ministre du Droit
des femmes et porte-parole du
gouvernement, au magazine Têtu.
uand Rimbaud met des couleurs
aux voyelles(1), Nadjat met un point
sur les i pour marquer à la culotte
nos poètes dans les pages des
manuels scolaires !(2) Triple erreur ! La 1re, didactique. La « visibilité » de la préférence sexuelle
décomplexerait le ou la jeune homosexuel(le) et
aiderait le professeur à en parler. À croire que
la question ne peut se poser sans être nécessairement inscrite « noir sur blanc » dans un
manuel… Le professeur, dont le rôle est d’appréhender la complexité du réel, ne l’aborderait-t-il pas déjà au détour du Banquet de
Platon ? La 2e, pédagogique. Comme l’affirme
Michèle Petit, spécialiste de la littérature pour
la jeunesse : « Ce n’est pas forcément un texte qui
colle à sa propre expérience qui aidera un lecteur
à se dire, à résister aux adversités. » Une trop
grande proximité peut même se révéler intrusive. Un texte sera plus efficace là où il introduit une métaphore… ce que fait la littérature !
3e enfin, littéraire ! Maître absolu de la méta-
phore, Marcel Proust démontre dans son Contre
Sainte-Beuve qu’« un livre est le produit d’un
autre moi que celui que nous manifestons dans
notre vie, dans nos habitudes, dans nos vices ».
Pour l’auteur de Sodome et Gomorrhe, l’œuvre
reste étrangère à la vie de l’auteur. L’œuvre, rien
que l’œuvre. N’en faisons pas l’étendard des
identités sexuelles ! Peu nous importe l’éros
de nos grands génies. Respectons qu’ils aient
voulu le taire ou non. Leur vie fait souvent un
mauvais scénario (la preuve, piètre film que le
Rimbaud Verlaine d’A. Holland). Et Verlaine de
conclure ainsi sa lettre d’adieu à Rimbaud, le
3 juillet 1873 : « Je t’aimais immensément. Honni
soit qui mal y pense. »
Entre Rhône et Saône, journal de la paroisse
Presqu’ïle Sud (Ste Croix, St François et St Martin).
Directeur de publication : François Lamy • Comité de
rédaction : Florence Bonnet, Marie-Hélène Chaigne,
Monique Fichet, Bruno Lépine, Céline Leignel, Agnès
de Montille, Patrick Genet, Marie Rabatel, Pauline de
Torsiac et Isabelle Vullierme • email : paroisse2lyon@
gmail.com • Site : paroisse2lyon.fr • Rédaction et
administration : 27 rue de Condé 69002 • Création et
réalisation : Laurent de Sars, 06 73 68 06 32, ldesars@
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