Nouvelles espèces de Trigonognatha de Chine et de Birmanie
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Lambillionea CX, 2, Août 2010 1-4 Nouvelles espèces de Trigonognatha de Chine et de Birmanie (Coleoptera, Carabidae) Bernard Lassalle* * 8, rue Lefébure, F-28340 Boissy lès Perche France; e-mail : [email protected] Résumé. Description de quatre nouvelles espèces de Trigonognatha de Birmanie et de Chine : Trigonognatha birmanica n. sp., T. echarouxi n. sp., T. xichangensis n. sp., T. bicolor n. sp Abstract. In this work new species of Trigonognatha from Burma and China are described and figured : Trigonognatha birmanica n. sp., T. echarouxi n. sp., T. xichangensis n. sp., T. bicolor n. sp. Mots clefs. Coleoptera, Carabidae, Trigonognatha, Taxonomie, Chine, Myanmar. Durant les trois dernières décennies, l’accès aux biotopes des montagnes en Asie et en particulier en Chine a été facilité, permettant la découverte de nombreuses nouvelles espèces de carabiques. Les Trigonognatha ont ainsi vu leur nombre passer de 14 taxons à 35 en comptant les insectes décrits ici. Trigonognatha birmanica n. sp. (fig. 1) Holotype : 1♂ Myanmar, état Shan, Chudu Razi, VIII.2004, in coll. Lassalle. Paratypes : 1♂, 3♀ même provenance, in coll. Lassalle. Long.: 20-22mm.; violet foncé à reflets métalliques, un peu plus sombre sur le pronotum; tête large très profondément ridée; labre légèrement incurvé au milieu, portant six soies dont deux excentrées; épistome très large, bisétulé, légèrement bombé; sillon séparant le front très net; fosse frontale profonde, courte; bourrelet supra-antennaire très saillant en avant; deux soies en surplomb de l’œil, la première à la moitié de l’œil, la seconde au bout; cou enflé; pointe médiane du menton bisétulé, large, tronquée, parvenant au tiers de la longueur des lobes latéraux; deux soies gulaires; mandibule courte, épaisse, ridée sur le dessus; dernier article des palpes labiaux légèrement dilaté chez les deux sexes; antenne courte, parvenant à la base du pronotum chez la femelle, dépassant d’un article chez le mâle; 3ème article glabre, 4ème pubescent à partir du premier tiers. Pronotum transverse, peu échancré en avant; côté bien rebordé, légèrement arqué, sinué au dernier quart avant l’angle postérieur qui est à peine obtus; la plus grande largeur se situe près du milieu, juste après la soie latérale; une soie dans l’angle postérieur; disque bombé, gravé par quelques fines rides transversales; dépression basale profonde, grossièrement ridée. Elytres ovales, bombés, la plus grande largeur après le milieu, plus convexes chez la femelle que chez le mâle; épaule forte; rebord huméral rectiligne; striole et pore scutellaire présents; stries fines, profondes, non ponctuées; intervalles convexes, finement réticulés transversalement; pas de pore discal; gouttière latérale large, bien rebordée; soies de la série ombiliquée nombreuses et bien réparties; un pore apical à l’apex de la 7ème strie; sternites lisses avec deux soies, quatre sur le segment apical; trois articles du protarse mâle dilatés et pourvus de phanères adhésifs sur la face ventrale; tarses glabres sur la face dorsale, non sillonnés latéralement; quelques soies supplémentaires sur la face ventrale des méso et métatarses; métatrochanter long et plutôt pointu. Edéage du mâle : fig. 5 T. ferreroi Straneo, 1991 du nord de la Thaïlande est noir, avec un édéage moins coudé et la lame apicale plus courte. Par l’allure générale, T. birmanica n. sp. ressemble à l’espèce suivante mais s’en différentie par la sculpture élytrale moins saillante et un pronotum plus massif. 2 Lambillionea CX, 2, Août 2010 Trigonognatha echarouxi n. sp. (fig. 2) Holotype : 1♂ Chine, Yunnan, Yanmen, Hengduanshan, 3300m, VI.2005, 28°00’48.4’’N, 98°50’20.1’’E, in coll. Lassalle.. Paratypes : 7♂, 10♀ même provenance, in coll. Kucera et Lassalle. Long.: 16-18mm.; noir à reflets bleu violacé; tête moyenne; mandibule courte et épaisse; labre avec six soies, dont quatre regroupées au milieu; épistome large, bisétulé, très bombé, finement ponctué, bien séparé du front par un sillon profond; fosse frontale très profonde, longue, étroite, encadrée de grosses rides élevées; front densément ponctué, œil saillant, surplombé de deux soies; partie médiane du menton large, bisétulée, plutôt longue puisqu’elle atteint presque la moitié de la longueur des lobes latéraux; deux soies gulaires; palpes labiaux avec deux soies sur le pénultième article; dernier segment élargi chez les deux sexes; antenne courte, parvenant à la base du pronotum chez la femelle, dépassant de un article chez le mâle; 3ème article glabre, 4ème article pubescent après le premier tiers. Pronotum transverse, la plus grande largeur près de la moitié, juste après la soie latérale; côté bien rebordé, amplement arqué, brusquement sinué au tiers postérieur; une autre soie dans l’angle postérieur qui est droit, légèrement rejeté à l’extérieur; disque bombé avec de nombreuses rides transversales; marge latérale étroite; dépressions basales punctiformes, profondes, séparées par une zone non affaissée et très fortement ridée dans le sens longitudinal. Elytres courts, très bombés; marge humérale rectiligne; épaule forte; striole et strie scutellaire présentes; stries fines, profondes, non ou peu ponctuées; intervalles très saillants, de largeur identique; série ombiliquée avec de nombreuses soies bien réparties; marge latérale étroite, sternites lisses agrémentés de 2 soies chez les deux sexes; pattes normales pour le genre. Edéage du mâle : fig. 6 Diffère de T. fairmairei Sciaky, 1995 par la couleur, la taille moindre, le 4ème article antennaire pubescent et la forme de l’édéage du mâle. T. yunnana Straneo, 1943 des régions méridionales et moins élevées du Yunnan est plus petit, d’une couleur vert bronze avec un pronotum beaucoup plus transverse. Grace à Emil Kucera, j’ai pu examiner un exemplaire mâle provenant d’une localité voisine (Deqen, yunnan) se rapportant à T. echarouxi n. sp. L’insecte a une couleur bleue plus accentuée et je préfère ne pas l’incorporer à la série type. Cette nouvelle espèce est amicalement dédiée à Dominique Echaroux, de Roinville sous Dourdan. Trigonognatha xichangensis n. sp. (fig. 3) Holotype : 1♂, Chine, Sichuan, Mts au sud-est de Xichang, 2850m, VII.2004, in coll. Lassalle. Paratypes : 1♂, 1♀ même provenance, in coll. Lassalle. Long. : 10,5-11,5mm.; uniformément cuivreux avec quelques reflets verts; tête petite, finement ponctuée; épistome, front et vertex bombés; fosse frontale longue, profonde; deux soies au dessus de l’œil qui est saillant; tempe courte et abrupte ; labre large, légèrement échancré, avec 6 soies; dent médiane du menton large, parvenant à la moitié de la longueur des lobes latéraux; deux soies gulaires; languette courte ; palpes labiaux bisétulés avec le dernier segment élargi à l’apex chez le mâle; antenne dépassant la base du pronotum, pubescente à partir du 4ème article. Pronotum très transverse, bombé; base plus large que le bord antérieur; côté amplement arqué, brusquement sinué avant l’angle postérieur qui est légèrement aigu et rejeté vers l’extérieur; 3 soies latérales, la première au 1er tiers, la seconde au milieu, la dernière dans l’angle postérieur; bord latéral ourlé; gouttière étroite; disque lisse avec quelques rides transversales superficielles; dépressions basales punctiformes très profondes, grossièrement ponctuées. Elytres courts et larges, la plus grande largeur après le milieu; stries fines, profondes et ponctuées y compris la striole scutellaire; intervalles convexes, les 3ème, 5ème et 7ème légèrement plus larges que les autres; pas de pore discal ; marge étroite, ourlée; sternites lisses, bisétulés sauf le dernièr qui a davantage de soies; pattes normales pour le genre. Edéage du mâle : fig. 7 Lambillionea CX, 2, Août 2010 3 Par le nombre de soies latérales sur le pronotum, T. xichangensis n. sp. se rapproche de T. eoa Tschitscherine, 1898 et de T. cavazzutii Casale et Sciaky, 1994. On peut facilement le distinguer du premier beaucoup plus septentrional, des environs de Amdo au Qinghai, par les intervalles de largeur inégale et par la forme de l’édéage du mâle qui est différent. Si on le compare au second, on constate que la taille est plus petite, le coloris homochrome,, le pronotum plus transverse, les intervalles élytraux moins saillants et dépourvus de pore discal; l’édéage est similaire mais plus épais et dévié à gauche. Trigonognatha bicolor n. sp. (fig. 4) Holotype : 1♂, Chine, Henan, Mts Yawu, Xuejiaying, V.2004, in coll. Lassalle. Paratypes : 2♀, même provenance, in coll. Kucera. Long. : 11-12mm.; tête et pronotum noirs, élytres cuivreux doré; tête moyenne, mandibule courte et épaisse; labre large, arrondi aux extrémités, largement incurvé au milieu, avec six soies dont quatre au centre; épistome large, bombé, bisétulé; sillon de séparation avec le front très net; fosse frontale très profonde, prolongée en arrière par deux rides à peine moins marquées; front bombé, lisse ou avec quelques rides transversales; œil saillant surplombé de deux soies bourrelet supra-oculaire très saillant; dernier article du palpe labial élargi chez les deux sexes; pointe médiane du menton large et courte, atteignant le tiers de la longueur des épilobes qui sont larges; deux soies gulaires; languette courte; antenne courte, dépassant la base du pronotum d’un article; trois premiers articles glabres, 4ème pubescent après la moitié. Pronotum transverse; côté largement arqué, très brusquement rétréci et sinué avant l’angle postérieur qui est pointu et saillant vers l’extérieur; base un peu plus courte que le bord antérieur; côté ourlé, avec deux soies : une un peu en avant de la moitié, la seconde dans l’angle postérieur; marge étroite; disque très bombé, lisse, avec quelques fines rayures transversales; sillon longitudinal médian bien marqué; deux dépressions basales séparées, profondes, n’atteignant ni la marge latérale ni le sillon médian, prolongées vers l’avant chacune par deux dépressions linéaires profondes et étroites, celle qui est la plus près du bord étant plus courte. Elytres plutôt larges et courts, peu convexes; épaule forte presque anguleuse; rebord huméral rectiligne; striole et pore scutellaire présents; stries très profondes, ponctuées; intervalles convexes, avec une fine réticulation transverse, tous de même largeur; deux pores discaux sur le 3ème interstrie, au dernier tiers de l’élytre; série ombiliquée dense et régulière; sternites bisétulés, sauf le dernier qui porte quatre soies chez la femelle; pattes robustes; trois articles des protarses du mâle élargis et pourvus de phanères sur la face ventrale; tarses lisses et glabres. Edéage du mâle : fig. 8 T. bicolor sp.n. est facilement identifiable parmi les Trigonognatha de petite taille par le pronotum cintré à la base, sans soie surnuméraire et par la forme de l’édéage du mâle plus fin, avec un apex large et rectiligne. Bibliographie Casale, A. & Sciaky, R., 1994. – A new genus and three new species of Carabidae from China. Boll. Mus. reg. Sci. nat. Torino, 12, 1 : 41-55 Jedlicka, A., 1962. – Monographie des tribus Pterostichini aus ostasien. Abhandt. u Berichte Staatl Mus. f. Tierk Dresden, 26 : 177-346. Sciaky, R., 1995. – New and little known species of the genus Trigonognatha from China. Koleopter. Rundschau, 65 : 1-13. Straneo, S., 1943. – Nuovi Pterostichini. Bolletino Soc.Ent.Italiana, 75 : 26. Straneo, S., 1991. – Note su alcuni Pterostichini d’Asia. Giornale ital..ent., 5 : 371-379. Tschitscherine, T., 1898. – Matériaux pour servir à l’étude des féroniens. Horae Soc. entomol. Ross., 32 : 1-224 4 Lambillionea CX, 2, Août 2010 2 1 3 4 5 7 6 8 Fig. 1 : Trigonognatha birmanica, n. sp. (holotype) – Fig. 2 : Trigonognatha echarouxi, n. sp. (holotype) – Fig. 3 : Trigonognatha xichangensis, n. sp. (holotype) – Fig. 4 : Trigonognatha bicolor, n. sp. (holotype) – Fig. 5 : édéage de l’holotype de Trigonognatha birmanica, n. sp. – Fig. 6 : édéage de l’holotype de Trigonognatha echarouxi, n. sp. – Fig. 7 : édéage de l’holotype de Trigonognatha xichangensis, n. sp. – Fig. 8 : édéage de l’holotype de Trigonognatha bicolor, n. sp.
